Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-10-24
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 octobre 1885 24 octobre 1885
Description : 1885/10/24 (A1,N100). 1885/10/24 (A1,N100).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t543235q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
PREFECTURE D‘ALGER
DEPOT LEGAL
Première année. — N* 100.
numéro 15 centimes. ^ Samedi, 24 octobre 1885.
AT.ftÆttTE.
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
4.50 ©
Un an
18
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Tontes les communications relatives aux annnoaees et réclames tcfvsat,
Algérie, être adressées à l’AGENCE HAVAS, boulevard de la République, Al$es
En France, les eommnnieations sont reçues savoir :
A Marsbillb, ebex M. Gdstayi ALLARD, rue du Baosset, 4 ;
France..
6 12
24
A Parus, ebex MM. AUDBOURG et O, place de la Bonrse, 10,
Et par lenrs correspondants.
La DÉPÊCHE ALGÉRIENNE est désignée pour l’insertion des annonoes légales, judiciaires et autres
exigées pour la validité des procédures et oontrats.
Alger, le 23 Octobre 1885.
LA REVANCHE
Nous pouvons aujourd’hui, sans crainte
que des modifications ultérieures dans les
Chiffres ne nous apportent quelques mé
comptes, célébrer la victoire remportée di
manche dernier par les républicains sur les
conservateurs. v
La revanche est aussi complète que nous
pouvions le désirer et l’espérer, et l’insuccès
du premier jour devient un aecident dont il
n’y a plus lieu ni de se désespérer ni de s’a
larmer.
A considérer les résultats du scrutin de
ballottage, il est certain que, le 4 octobre,
plus de la moitié des conservateurs élus se
raient restés sur le carreau, si leurs adver
saires avaient fait preuve de l’esprit politi
que adopté pour le second tour.
C’est à la multiplicité des listes républi
caines et aux campagnes entreprises si ma
lencontreusement contre les républicains
opportunistes et autres, que les conserva
teurs ont dû surtout de triompher. Il a suffi
que l’accord se fît entre les diverses nuan
ces du parti républicain, pour assurer pres
que partout, dimanche, le triomphe de ses
parmi leurs adversaires et d’arriver à une
dissolution le jour où la Chambre deviendra
ingouvernable.
A ce point de vue, il y a plus à se réjouir
qu’à se plaindre du scrutin du 4 octobre ; il
constitue une leçon qui ne peut avoir été
fournie en pure perte, car si la minorité
respectable qu’il a donnée aux conservateurs
n’est pas assez considérable pour être dan
gereuse, elle l'est toutefois assez pour dé
fendre les alliances et les compromissions
qui lui donneraient une force fplos grande.
Tous les républicains devront y mettre du
leur et abandonner une partie de leurs pré
tentions, pour ne former qu’un seul parti de
gouvernement, uni sur la question des ré
formes utiles et pratiques à entreprendre et
dont ie délaissement à été pour la Répu
blique une cause sérieuse d’affaiblissement.
Tl n’y a plus de temps à perdre en discus
sions oiseuses en luttes pour le pouvoir.
La législature qui va commencer doit être
la consécration définitive d’nne république à
la fois conservatrice et progressiste ; con
servatrice, en ne renversant pas à tort et à
travers ce qui existe sans savoir ca qu’elle
mettra à»?a place ; progressive, en réalisant
les améliorations depuis trop longtemps at
tendues, non pas exclusivement par un par
ti, mais par le pays entier ; et il y a dans
C’est donc sans appréhension aucune que
nou3 allons voir s’ouvrir la nouvelle Cham
bre, car nous comptons absolument sur le
bon seos patriotique des républicains, quelle
que soit leur épithète, pour déjouer les com
plots des conservateurs et rester indissolu
blement unis, comme ils l’ont été dimanche
dernier en face du scrutin, union à laquelle
nous devons la revanche éclatante du 18
octobre.
leksaiions algériennes
Aux termes d’un arrêté du Gouverneur,
les travaux à entreprendre pour l’agrandis
sement de l’école communale du quartier de
Karguentah, sise à Oran, rue d’Arzew, sont
déclarés d’utilité publique.
Est prononcée l’expropriation définitive
des immeubles désignés nécessaires.
La prise de possession de cès terrains
aura lieu d’urgence.
X
Les habitants du village d’Aïn-Kial, si
durement éprouvés par les fièvres, appren
dront avec plaisir qu’un crédit de deux
mille francs, qui est affecté à leur village,
pour plantation d’arbres, est mis à la dis
position de leurs conseillers municipaux,
qui seront chargés de diriger les travaux et
de choisir les essences.
X
Un bureau de facteur boîtier va, très pro
chainement, être installé à Chabbat-el-Ham.
X
L’AFFECTION CILÉRIQUE
DE BAB-EL-OUED
Depuis le 12 octobre, c'est-à-dire en dix
jours, dix décès suspects ont eu lieu à l’ex
trémité Sud-Ouest du faubourg Bab-el-
Oued extrà-muros.
Plasieurs médecins persistent depuis le
début à nier la réalité d’une affection cho
lérique à cause de l’absence des crampes,
cyanose de la peau, etc.
La plupart des malades ont succombé
faute de soins, parce que les’ pareots ne
savent pas, ou ne veulent pas exécuter les
prescriptions des médecins.
C’est à cause de cette résistance insen
sée, et non pour une aggravation du mal,
que l’administration s’est décidée à ouvrir
l’ambulance qui est située derrière l’arsenal
d’artillerie.
Cette ambulance commencera à fonction
ner demain vendredi, 23 octobre.
A partir d’aujourd’hui, la liste des décès
réputés cholériques, seront chaque jour
communiquée aux journaux.
Actuellement il y a trois enfants et une
femme malades dans le faubourg Bab-el-
Oued, seul quartier atteint.
Le Maire,
A. Guillemin.
N.-B. — Dès qu’une personne est atteinte
de diarrhée ou de vomissement, ses parents
ou ses voisins doivent signaler le fait au
commissariat du 5* arrondissement où des
mesures sont prises pour la visite immé
diate des malades.
Voici très exactement le nom, l’âge et la
nationalité des décédés :
candidats, souvent à des majorités considé
rables, qui sont une affirmation nette et
précise de la confiance du pays dans la Ré
publique et do sa volonté bien arrêtée de
Conserver cette forme de gouvernement.
La nouvelle Chambre trouvera une gran
de force dans cette affirmation solennelle
des vœux du pays ; la formation d’un cabi
net durable, promettant de gouverner, est
assurée si les partis républicains savent
confirmer i’uuion que vient d’assurer leur
Victoire, et ne se dévorent pas entre eux,
comme l’espèrent les monarchistes.
C’est uniquement sur leurs dissenssions
intestines que comptent du reste les monar
chistes elles bonapartistes. Le plan bien arrêté
et avoué, non sans cynisme, par les leaders
cet ordre d’idées plus de travail qu’une seu
le législature ne pourra en accomplir.
Dans 25 départements, en y comprenant
la Corse, la députation est entièrement con-
ssrvatrice, il y a là autre chose que le ré
sultat d’un défaut d’autorité entre les répu
blicains. Ce fait est i’indiee certain d’un
recul de l’idée républicaine dans certaines
régions. Quelles causes l’ont produit? Voilà
ce qu’il s’agit de rechercher afin de donner
satisfaction aux aspirations de ces popula
tions dans ce qu elles peuvent avoir de légi
time, et de les ramener à la République,
chose que l’ou a beaucoup trop négligée
jusqu’ici, et îqui ne semble cependant pas
au-dessus des forces d’un gouvernement
ferme et résolu à se rallier l’unànimité de
Nous apprenons que Mademoiselle Blanc,
institutrice, ancienne élève à l’école libre de
Boufarik, vient d’êire sommée directrice da
l’école de Béni-Méred.
X
Par arrêté du préfet d'Alger, une session
complémentaire d’examens d’entrée à l’Eco
le pratique d’agriculture de Rouïba aura
lieu le 9 novembre prochain, dans une des
salles de la préfecture d’Alger.f
X
Des remerciements ont été adressés par
le Conseil municipal à M. Jules David,
arrière-petit- fils du célèbre peintre français,
pour son don à la villa d’Ager d’un ouvrage
remarquable et de valeur contenant la copie
par des eaux fortes des œuvres du peintre
David.
X
Le fils du général Détrie, commandant la
division d’Oran, vient d’être reçu à Saint-
Cyr, avec un bon numéro.
12 octobre, espagnole, Martinez, Ma-
nuella, 17 ans, cité Bugeaud, rue de Rome,
maison Avar.
45 octobre, espagnole, Llorens, Noël,
3 ans, route de la Bouzaréah, 21.
15 octobre, français, Fage, Lucien, 2 ans
10 mois, route de la Bouzaréah, 19.
16 octobre, espagnol, Llorens, Vincent,
7 ans, route de la Bouzaréa, n° 21.
17 octobre, espagnol, Bals, Françoise,
2 ans 5 mois, route de la Bouzaréa, n° 21.
18 octobre, espagnol, Mengual, Rose,
64 ans, roule de la Bouzaréa, maison Rous-
selot.
18 octobre, Santiago, Audiario, 14 ans,
route de la Bouzaréa, maison Mesquida,
18 octobre, espagnol, Fernandez Jean,
24 ans, route de la Bouzaréah n° 21.
21 octobre, espagnol, Ballester Salouda,
22 ans, route de la Bouzaréah, maison Las-
kar.
21 octobre, espagnole, Monjo Elisa,,
18 ans, route de laBouza éah n e 21.
des bonapartistes est d’attiser les zizanies
la nation.
Feuilleton de la Dépêche Algérienne
N” 27.
4
LES
PAR
L MCOT et G. PR&DEL (l)
PREMIÈRE PARTIE
DES DEUX TESTAMENTS
Alcide et son équipage s’engagèrent dans
*ane allée couverte. La meute, se rappro
chant encore, fit un sabbat du diable. Alci
de se mit à trembler de tous ses membres.
Elle était là, tout près. Tout à coup, il arrê
ta Cocotte, et fut pris d’une terreur folle...
— A moi ! criait une voix désespérée.
XII
LE HÉROS MALGRÉ LUI
— « A moi 1 » répéta Alcide, c’est bientôt
•dit, à moi ! Plus souvent que je vais aller là
(1) Reproduction interdite aux journauxl^qui n’ont
traité avec 1a Société des Gens de Lettres.
où on m’appelle pour peut-être attraper un
mauvais coup.
Cependant la même voix venait de pous
ser une fois encore le même cri strident,
plus désespéré. Alcide, bien malgré lui,
sauta alors en bas de sa voiture et attacha
Cocotte à un bouleau ; puis il pénétra sous
bois, la meute hurlant à pleine gueule lui
indiquait la route à suivre.
Il n’avait pas franchi un espace de vingt
mètres, qu’il s’arrêta frappé d’êpofivante.
Il se Trouvait dans une petite clairière,
une fraîche, comme cela s’appelle en Bre
tagne. Les arbres se sont écartés et forment
une sorte de rond-point, l’herbe y est verte
et drue et quelques mottes de mousses indi
quent un mince filet d’eau qui sort lente
ment au milieu d’elles et se perd quelques
pas plus loin.
Celui qui criait « à moi ! » c’était le duc
de Trémeur.
Le meute couvrait le ragot, mais celui-ci
avait boulé le duc et était sur lui, Le3 grif
fons maintenaient encore la bête par les
écoutes.
Voici ce qui était arrivé :
La bête avait fait, ce qu’en terme de
chasse on nomme un houvari, et la meute
qui tenait de près le sanglier, était brusque
ment revenue, elle aussi, sur ses pas, dis
tançant les piqueurs et Penhoël lui-même,
M. de Trémeur, qui était demeuré en arriè
re, ne pouvant suivre un tel train, s’était
trouvé juste à point au moment où le ragot,
arrivant à la clairière, faisait tête aux
chiens et se disposait à vendre chèrement
sa. vie.
Le sanglier était là, ac- u’é contre deux
gros chênes, l’œil furieux, couvert de boue
tt de bave sanglante, poussant des grogne
ments furieux, les griffons faisaient cercle,
lui sautant dessus à tout instant, et lui, d’un
revers de défense, il relançait décousus les
pins mordants, les plus hardis.
M. de Trémeur mit pied à terre et s’avan
ça, le couteau de chasse à la main, pour
daguer la bête. Elle ne lui en laissa pas le
temps ; secouant la grappe de chiens qui
s’étagent sur son dos, elle arriva sur le duc.
La dague, teuue d’une main mal assurée,
glissa ie long des côtes, et le veneur, ren
versé, se trouva sousie sanglier et la meule.
C’est alors qu’il cria : à moi !
Alcide était dans la clairière. Le duc se
sentait perdu, malgré les griffons qui ie
coiffaient. Le ragot allait ôventrer M. de
Trémeur. Le pauvre Bouvreuil tremblait de
tous ses membres. Il jeta un regard autour
de lui, comme pour chercher un appui ou
une aide.
Personne.
Cependant, aa milieu des branches il lui
sembla distinguer la silhouette d’un cheval,
et aussi le revers d’un habit ronge, Mais le
cheval et le cavalier étaient immobiles.
D’ailleurs, il n’eut pas le temps de se livrer
à de longues investigations : un nauveau
cri désespéré du duc le rappela au danger
que celui-ci courait.
— On ne peut pourtant pas le laisser mou
rir comme ça, dit Bouvreuil. Dieu que j’ai
donc peur !
Alors, prenant son courage à deux mains,
il murmura un : « Mon Dieu ! prenez pitié
de moi ! » et s’avança jusqu’auprès du grou
pe hurlant et mordant au milieu duquel se
débattait M. de Trémeur. Il saisit son revol
ver dans sa poche de derrière et, s’élançant
sur le sanglier, lui déchargea dans l’oreille
quatre balles coup sur coup. Pan, pan, pan,
pan.
Le ragot fit un bon énorme et fonça sur
Alcide.
Celui-ci tira encore et manqua son enne
mi ; la bai|e alla tuer un pauvre griffon qui
n’en pouvait mais.
Le sanglier avait heureusement son comp
te- II roula aux pieds de Bouvreuil pour ne
plus se relever. Les chiens s’acharnèrent
sur son cadavre.
A ce moment, un veneur entrait dans la
clairière. C’était M. de Prémont. Alcide
crut reconnaître le cheval qu’il avait aperça
immobile au milieu des branches, mais il
n’aurait pu l-affirmer.
Le comte s’élança au-devant de son oncle.
M. de Trémeur se relevait lui-même. Les
habits étaient déchirés ; sa cape avait étô
labourée et fendue.
Le duc était très pâle. Il alla à Bouvreuil^,
qui n’était pas encore remis de sa frayeur.
— Sans ce brave garçon-là, dit-il, j’étais
perdu.
(A suivre.)
DEPOT LEGAL
Première année. — N* 100.
numéro 15 centimes. ^ Samedi, 24 octobre 1885.
AT.ftÆttTE.
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
4.50 ©
Un an
18
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Tontes les communications relatives aux annnoaees et réclames tcfvsat,
Algérie, être adressées à l’AGENCE HAVAS, boulevard de la République, Al$es
En France, les eommnnieations sont reçues savoir :
A Marsbillb, ebex M. Gdstayi ALLARD, rue du Baosset, 4 ;
France..
6 12
24
A Parus, ebex MM. AUDBOURG et O, place de la Bonrse, 10,
Et par lenrs correspondants.
La DÉPÊCHE ALGÉRIENNE est désignée pour l’insertion des annonoes légales, judiciaires et autres
exigées pour la validité des procédures et oontrats.
Alger, le 23 Octobre 1885.
LA REVANCHE
Nous pouvons aujourd’hui, sans crainte
que des modifications ultérieures dans les
Chiffres ne nous apportent quelques mé
comptes, célébrer la victoire remportée di
manche dernier par les républicains sur les
conservateurs. v
La revanche est aussi complète que nous
pouvions le désirer et l’espérer, et l’insuccès
du premier jour devient un aecident dont il
n’y a plus lieu ni de se désespérer ni de s’a
larmer.
A considérer les résultats du scrutin de
ballottage, il est certain que, le 4 octobre,
plus de la moitié des conservateurs élus se
raient restés sur le carreau, si leurs adver
saires avaient fait preuve de l’esprit politi
que adopté pour le second tour.
C’est à la multiplicité des listes républi
caines et aux campagnes entreprises si ma
lencontreusement contre les républicains
opportunistes et autres, que les conserva
teurs ont dû surtout de triompher. Il a suffi
que l’accord se fît entre les diverses nuan
ces du parti républicain, pour assurer pres
que partout, dimanche, le triomphe de ses
parmi leurs adversaires et d’arriver à une
dissolution le jour où la Chambre deviendra
ingouvernable.
A ce point de vue, il y a plus à se réjouir
qu’à se plaindre du scrutin du 4 octobre ; il
constitue une leçon qui ne peut avoir été
fournie en pure perte, car si la minorité
respectable qu’il a donnée aux conservateurs
n’est pas assez considérable pour être dan
gereuse, elle l'est toutefois assez pour dé
fendre les alliances et les compromissions
qui lui donneraient une force fplos grande.
Tous les républicains devront y mettre du
leur et abandonner une partie de leurs pré
tentions, pour ne former qu’un seul parti de
gouvernement, uni sur la question des ré
formes utiles et pratiques à entreprendre et
dont ie délaissement à été pour la Répu
blique une cause sérieuse d’affaiblissement.
Tl n’y a plus de temps à perdre en discus
sions oiseuses en luttes pour le pouvoir.
La législature qui va commencer doit être
la consécration définitive d’nne république à
la fois conservatrice et progressiste ; con
servatrice, en ne renversant pas à tort et à
travers ce qui existe sans savoir ca qu’elle
mettra à»?a place ; progressive, en réalisant
les améliorations depuis trop longtemps at
tendues, non pas exclusivement par un par
ti, mais par le pays entier ; et il y a dans
C’est donc sans appréhension aucune que
nou3 allons voir s’ouvrir la nouvelle Cham
bre, car nous comptons absolument sur le
bon seos patriotique des républicains, quelle
que soit leur épithète, pour déjouer les com
plots des conservateurs et rester indissolu
blement unis, comme ils l’ont été dimanche
dernier en face du scrutin, union à laquelle
nous devons la revanche éclatante du 18
octobre.
leksaiions algériennes
Aux termes d’un arrêté du Gouverneur,
les travaux à entreprendre pour l’agrandis
sement de l’école communale du quartier de
Karguentah, sise à Oran, rue d’Arzew, sont
déclarés d’utilité publique.
Est prononcée l’expropriation définitive
des immeubles désignés nécessaires.
La prise de possession de cès terrains
aura lieu d’urgence.
X
Les habitants du village d’Aïn-Kial, si
durement éprouvés par les fièvres, appren
dront avec plaisir qu’un crédit de deux
mille francs, qui est affecté à leur village,
pour plantation d’arbres, est mis à la dis
position de leurs conseillers municipaux,
qui seront chargés de diriger les travaux et
de choisir les essences.
X
Un bureau de facteur boîtier va, très pro
chainement, être installé à Chabbat-el-Ham.
X
L’AFFECTION CILÉRIQUE
DE BAB-EL-OUED
Depuis le 12 octobre, c'est-à-dire en dix
jours, dix décès suspects ont eu lieu à l’ex
trémité Sud-Ouest du faubourg Bab-el-
Oued extrà-muros.
Plasieurs médecins persistent depuis le
début à nier la réalité d’une affection cho
lérique à cause de l’absence des crampes,
cyanose de la peau, etc.
La plupart des malades ont succombé
faute de soins, parce que les’ pareots ne
savent pas, ou ne veulent pas exécuter les
prescriptions des médecins.
C’est à cause de cette résistance insen
sée, et non pour une aggravation du mal,
que l’administration s’est décidée à ouvrir
l’ambulance qui est située derrière l’arsenal
d’artillerie.
Cette ambulance commencera à fonction
ner demain vendredi, 23 octobre.
A partir d’aujourd’hui, la liste des décès
réputés cholériques, seront chaque jour
communiquée aux journaux.
Actuellement il y a trois enfants et une
femme malades dans le faubourg Bab-el-
Oued, seul quartier atteint.
Le Maire,
A. Guillemin.
N.-B. — Dès qu’une personne est atteinte
de diarrhée ou de vomissement, ses parents
ou ses voisins doivent signaler le fait au
commissariat du 5* arrondissement où des
mesures sont prises pour la visite immé
diate des malades.
Voici très exactement le nom, l’âge et la
nationalité des décédés :
candidats, souvent à des majorités considé
rables, qui sont une affirmation nette et
précise de la confiance du pays dans la Ré
publique et do sa volonté bien arrêtée de
Conserver cette forme de gouvernement.
La nouvelle Chambre trouvera une gran
de force dans cette affirmation solennelle
des vœux du pays ; la formation d’un cabi
net durable, promettant de gouverner, est
assurée si les partis républicains savent
confirmer i’uuion que vient d’assurer leur
Victoire, et ne se dévorent pas entre eux,
comme l’espèrent les monarchistes.
C’est uniquement sur leurs dissenssions
intestines que comptent du reste les monar
chistes elles bonapartistes. Le plan bien arrêté
et avoué, non sans cynisme, par les leaders
cet ordre d’idées plus de travail qu’une seu
le législature ne pourra en accomplir.
Dans 25 départements, en y comprenant
la Corse, la députation est entièrement con-
ssrvatrice, il y a là autre chose que le ré
sultat d’un défaut d’autorité entre les répu
blicains. Ce fait est i’indiee certain d’un
recul de l’idée républicaine dans certaines
régions. Quelles causes l’ont produit? Voilà
ce qu’il s’agit de rechercher afin de donner
satisfaction aux aspirations de ces popula
tions dans ce qu elles peuvent avoir de légi
time, et de les ramener à la République,
chose que l’ou a beaucoup trop négligée
jusqu’ici, et îqui ne semble cependant pas
au-dessus des forces d’un gouvernement
ferme et résolu à se rallier l’unànimité de
Nous apprenons que Mademoiselle Blanc,
institutrice, ancienne élève à l’école libre de
Boufarik, vient d’êire sommée directrice da
l’école de Béni-Méred.
X
Par arrêté du préfet d'Alger, une session
complémentaire d’examens d’entrée à l’Eco
le pratique d’agriculture de Rouïba aura
lieu le 9 novembre prochain, dans une des
salles de la préfecture d’Alger.f
X
Des remerciements ont été adressés par
le Conseil municipal à M. Jules David,
arrière-petit- fils du célèbre peintre français,
pour son don à la villa d’Ager d’un ouvrage
remarquable et de valeur contenant la copie
par des eaux fortes des œuvres du peintre
David.
X
Le fils du général Détrie, commandant la
division d’Oran, vient d’être reçu à Saint-
Cyr, avec un bon numéro.
12 octobre, espagnole, Martinez, Ma-
nuella, 17 ans, cité Bugeaud, rue de Rome,
maison Avar.
45 octobre, espagnole, Llorens, Noël,
3 ans, route de la Bouzaréah, 21.
15 octobre, français, Fage, Lucien, 2 ans
10 mois, route de la Bouzaréah, 19.
16 octobre, espagnol, Llorens, Vincent,
7 ans, route de la Bouzaréa, n° 21.
17 octobre, espagnol, Bals, Françoise,
2 ans 5 mois, route de la Bouzaréa, n° 21.
18 octobre, espagnol, Mengual, Rose,
64 ans, roule de la Bouzaréa, maison Rous-
selot.
18 octobre, Santiago, Audiario, 14 ans,
route de la Bouzaréa, maison Mesquida,
18 octobre, espagnol, Fernandez Jean,
24 ans, route de la Bouzaréah n° 21.
21 octobre, espagnol, Ballester Salouda,
22 ans, route de la Bouzaréah, maison Las-
kar.
21 octobre, espagnole, Monjo Elisa,,
18 ans, route de laBouza éah n e 21.
des bonapartistes est d’attiser les zizanies
la nation.
Feuilleton de la Dépêche Algérienne
N” 27.
4
LES
PAR
L MCOT et G. PR&DEL (l)
PREMIÈRE PARTIE
DES DEUX TESTAMENTS
Alcide et son équipage s’engagèrent dans
*ane allée couverte. La meute, se rappro
chant encore, fit un sabbat du diable. Alci
de se mit à trembler de tous ses membres.
Elle était là, tout près. Tout à coup, il arrê
ta Cocotte, et fut pris d’une terreur folle...
— A moi ! criait une voix désespérée.
XII
LE HÉROS MALGRÉ LUI
— « A moi 1 » répéta Alcide, c’est bientôt
•dit, à moi ! Plus souvent que je vais aller là
(1) Reproduction interdite aux journauxl^qui n’ont
traité avec 1a Société des Gens de Lettres.
où on m’appelle pour peut-être attraper un
mauvais coup.
Cependant la même voix venait de pous
ser une fois encore le même cri strident,
plus désespéré. Alcide, bien malgré lui,
sauta alors en bas de sa voiture et attacha
Cocotte à un bouleau ; puis il pénétra sous
bois, la meute hurlant à pleine gueule lui
indiquait la route à suivre.
Il n’avait pas franchi un espace de vingt
mètres, qu’il s’arrêta frappé d’êpofivante.
Il se Trouvait dans une petite clairière,
une fraîche, comme cela s’appelle en Bre
tagne. Les arbres se sont écartés et forment
une sorte de rond-point, l’herbe y est verte
et drue et quelques mottes de mousses indi
quent un mince filet d’eau qui sort lente
ment au milieu d’elles et se perd quelques
pas plus loin.
Celui qui criait « à moi ! » c’était le duc
de Trémeur.
Le meute couvrait le ragot, mais celui-ci
avait boulé le duc et était sur lui, Le3 grif
fons maintenaient encore la bête par les
écoutes.
Voici ce qui était arrivé :
La bête avait fait, ce qu’en terme de
chasse on nomme un houvari, et la meute
qui tenait de près le sanglier, était brusque
ment revenue, elle aussi, sur ses pas, dis
tançant les piqueurs et Penhoël lui-même,
M. de Trémeur, qui était demeuré en arriè
re, ne pouvant suivre un tel train, s’était
trouvé juste à point au moment où le ragot,
arrivant à la clairière, faisait tête aux
chiens et se disposait à vendre chèrement
sa. vie.
Le sanglier était là, ac- u’é contre deux
gros chênes, l’œil furieux, couvert de boue
tt de bave sanglante, poussant des grogne
ments furieux, les griffons faisaient cercle,
lui sautant dessus à tout instant, et lui, d’un
revers de défense, il relançait décousus les
pins mordants, les plus hardis.
M. de Trémeur mit pied à terre et s’avan
ça, le couteau de chasse à la main, pour
daguer la bête. Elle ne lui en laissa pas le
temps ; secouant la grappe de chiens qui
s’étagent sur son dos, elle arriva sur le duc.
La dague, teuue d’une main mal assurée,
glissa ie long des côtes, et le veneur, ren
versé, se trouva sousie sanglier et la meule.
C’est alors qu’il cria : à moi !
Alcide était dans la clairière. Le duc se
sentait perdu, malgré les griffons qui ie
coiffaient. Le ragot allait ôventrer M. de
Trémeur. Le pauvre Bouvreuil tremblait de
tous ses membres. Il jeta un regard autour
de lui, comme pour chercher un appui ou
une aide.
Personne.
Cependant, aa milieu des branches il lui
sembla distinguer la silhouette d’un cheval,
et aussi le revers d’un habit ronge, Mais le
cheval et le cavalier étaient immobiles.
D’ailleurs, il n’eut pas le temps de se livrer
à de longues investigations : un nauveau
cri désespéré du duc le rappela au danger
que celui-ci courait.
— On ne peut pourtant pas le laisser mou
rir comme ça, dit Bouvreuil. Dieu que j’ai
donc peur !
Alors, prenant son courage à deux mains,
il murmura un : « Mon Dieu ! prenez pitié
de moi ! » et s’avança jusqu’auprès du grou
pe hurlant et mordant au milieu duquel se
débattait M. de Trémeur. Il saisit son revol
ver dans sa poche de derrière et, s’élançant
sur le sanglier, lui déchargea dans l’oreille
quatre balles coup sur coup. Pan, pan, pan,
pan.
Le ragot fit un bon énorme et fonça sur
Alcide.
Celui-ci tira encore et manqua son enne
mi ; la bai|e alla tuer un pauvre griffon qui
n’en pouvait mais.
Le sanglier avait heureusement son comp
te- II roula aux pieds de Bouvreuil pour ne
plus se relever. Les chiens s’acharnèrent
sur son cadavre.
A ce moment, un veneur entrait dans la
clairière. C’était M. de Prémont. Alcide
crut reconnaître le cheval qu’il avait aperça
immobile au milieu des branches, mais il
n’aurait pu l-affirmer.
Le comte s’élança au-devant de son oncle.
M. de Trémeur se relevait lui-même. Les
habits étaient déchirés ; sa cape avait étô
labourée et fendue.
Le duc était très pâle. Il alla à Bouvreuil^,
qui n’était pas encore remis de sa frayeur.
— Sans ce brave garçon-là, dit-il, j’étais
perdu.
(A suivre.)
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