Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-09-25
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 septembre 1885 25 septembre 1885
Description : 1885/09/25 (A1,N71). 1885/09/25 (A1,N71).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t544853j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
r
PliKFECTnilE D'AJ.IÎER
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
At gértr ...
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
4.5© »
Un an
4 8
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n® 9, ancien hôtel Bazin.
•
Tontes les communications relatives aux annnonces et réclames dolmt,
Algérie, être adressées à l’AGENCE HAVAS, boulevard de la Répnbiiqas, Alf® 6
En France, les communications sont reçues savoir :
A Marsrillb, chei M. Gustave ALLARD, rue du Bausset, 4 ;
A Paris, chea MM. AUDBOURG et C 1 *, place de la Bourse, iO,
France .. «.
. 6 42
24
Et par leurs correspondants.
La DÉPÊCHE ALGÉRIENNE est désig-née pour l’insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats
Première année. — N° 71.
DEPOT LEGAL
Le numéro S oentimes. ^ ^
Vendredi. 25 septembre 1885,
Alger, le 24 Septembre 1885.
'ci* 1 ■■■■■' ■■ ■' ' " "■
Comité Central Républicain
Élections législatives du 4 octobre 1885.
DÉPUTÉ SORTANT
B 0 U R LIE R
CONSEILLER GÉNÉRAL
Candidats Républicains
Nous commencerons demain :
Les Drames de l’Honneur
Le magnifique roman de MM. Ra-
eot et Georges Pradel.
Comité Central
MÉrius üscai sr
Une réunion électorale aura lieu
au Théâtre National, samedi, 26 sep
tembre, à 8 heures du soir.
Ordre du jour :
1° Compte rendu du mandat de
M. Letellier, député sortant ;
2° Audition des candidats.
Le Président du Comité central républicain ,
Aumerat.
La dépêche suivante a été adressée hier
matin à M. Marchai à Ténès :
Vous êtes invité à assister à la
réunion électorale qui aura lieu samedi,
à 8 heures du soir, au Théâtre Natio
nal.
Trouverez iettre à votre domicile.
Le Président du Comité central républicain,
Aumerat.
La même dépêcha a été également expé
diée à M. Samary.
En outre, la lettre suivante a été adres
sée à MM. Le Lièvre, Trolard, Marchai,
Samary et Hérail :
« Monsieur et cher Concitoyen,
» J’ai l’honneur de vous informer
» que, sur l’initiative du Comité Cen -
» tral Républicain , une réunion publi-
» que électorale aura lieu au Théâtre
» National, samedi, 27 septembre, à
» 8 heures du soir.
» Dans cette réunion, M. Letellier,
» député sortant, rendra compte de
» son mandat et M. Bourlier, ainsi
» què tous les autres candidats, seront
» entendus.
» Veuillez agréer, etc.
» Le Président du Comité central républicain,
» Aumerat. »
Le JournaN^ Mensonge
Le Petit Colon continue son impudente
campagne contre nos deux candidats. Dans
un de ses derniers numéros, il s’est attiré
de M. Bourlier une réponse nette et précise,
qui lui a fait faire les plus plates excuses.
Aujourd’hui, il revient sur ses déclara
tions. Après avoir remercié M. Bourlier
d'avoir pris la peine d'éclaircir trois
points obscurs , il déclare que sa convic
tion est faite. Vous croyez peut-être que
cette délaration est franche... Allons donc !
On voit bien que vous ne connaissez pas
le journal qu’un de nos confrères avait pris
l’habitude de dénommer le Petit Jésuite.
Le lendemain même où cette conviction
était faite chez lui, il recommençait les
mômes calomnies. Cela prouve d’abord
que ses convictions ne sont pas d’une soli
dité à toute épreuve, puisque sa mauvaise
foi est à la hauteur de ses prétentions poli
tiques.
Faut-il énumérer les innombrables men
songes du Petit Colon ? Non-seulement
dans les colonnes do son journal, mais
même à la tribune, le sieur Marchai ment.
N’a-t-il pas déclaré que M. Bourlier était
Yinve&teur de la résidence personnelle, et
cela aussi bien à la tribune que dans les
colonnes de sa feuille ?
Eh bien, lisez les procès-verbaux du Con
seil général, et vous verrez que la question
de résidence fut posée dans un rapport
d’une Commission — dont ne faisait pas
partie M. Bourlier — et qui se composait,
entre autres noms, de MM. Arnac, Mongel-
las, Fourchault, etc.
Mensonge, l’allégation apportée à la tri
bune, lorsqa’il déclara que M. Bourlier
s’était, prononcé pour le maintien des asses
seurs musulmans dans le Conseil général.
Voici le vœu émis par les membres du
Conseil général, le 6 janvier 1873 :
« Le Conseil général émetle vœu que la loi
> du 22 novembre 1872 conférant aux asses-
» seurs musulmans, désignés par l’adminis-
» tration le droit, à la voix délibérative, soit
» révisée dans le plus bref délai, dans le
» sens des droits des citoyens françaiset des
» principes d’une exacte représentation.
» Signé : Gastu, Pancheret, Arnac,
» Lapérouse , Parodi,
» Dessoliers, Demoly ,
» Fourrier, Bru, Mon-
» GELLAS, PlEDNOIR, Le-
» roux, Hérail, Mal-
» glaive, Lafitte, Four-
xi chault , BOURLIER ,
» Mercurin, Lelièvfe ,
» Daudet, Gobel, Mares,
» Boudet, Allier,Robe. »
Ce vœu fut voté à l’unanimité des mem
bres français, le 8 janvier. Repris plus tard,
le 31 décembre 1874, il fut encore voté à
l’unanimité, y compris M. Bourlier.
Continuons la série des mensonges : A la
réunion publique du théâtre, répondant à
M. Mercier qui le priait d’expliquer les con
tradictions de sa conduite, M. Marchai a
déclaré qu’il aurait voté les droits sur les
céréales, s’il n’y avait vu une manœuvre
électorale !
On reste confondu de cet excès d’impu
dence ! Il fallait qu’à celte époque déjà (31
octobre 1884), il fut hanté par le spectre de
la candidature, pour voir une manœuvre
électorale dans la sollicitation par le Con
seil général d’une mesure destinée à dimi
nuer les charges des colons. Et comment
un candidat ose-t-il se dire l’ami des colons-,
lorsqu’il a refusé de s’associer â une mesure
dictée à tous sans distinction de parti, par
l’état précaire des récoltes en Algérie !
Rééditant les mêmes calomnies qui lai
ont déjà valu plusieurs condamnations,
Marchai ose encore venir parler de l’Arba-w
tache, lui qui, mentant aux colons de ce cea»
tre, a failli en compromettre l’existence,.
Qu’il s’avise aujourd’hui d’aller leur débiter
les mêmes mensonges 1
Les électeurs jugeront le 4 octobre : ils ne
se laisseront pas influencer par les calom
nies d’un journal aux abois, qui joue sa der
nière carte sur une candidature législative
ils refuseront — et cela d’une façon écla
tante, — d’envoyer à la Chambre un indi
vidu qui n’a rempli aucun des devoirs de
l’homme, aucun des devoirs du Français, au
cun des devoirs sacrés que la défense du.
pays impose aux citoyens.
- ' ♦
M. Bourlier et la Colonisation
A part ce qu’il y avait de déloyal, voire;
même de canaille dans le fait d’accuser nos,
amis politiques d’actes auxquels ou
les sait complètement étrangers, l’idèe de:
faire de M. Bourlier le bouc expiatoire des?
mécomptes de la colonisation eut été pres
que un trait de génie, si les colons algé
riens étaient gens à croire toutes les bali
vernes qu’il peut plaire de leur coûter.
Mais il n’eu est pas ainsi, loin de là^
aussi la double accusation portée contre;
M. Bourlier d’être l’auteur de la résidence
obligatoire et de l’admission des immi
grants français, au bénéfice des attributions
territoriales, loin de soulever l’indignation
espérée, a-t-elie simplement fait hausser les
épaules.
On n’a pas oublié, comme semblent le
croire le Radical et le Petit Colon, que
l’objectif principal de la reprise, en 1872,
de i’œuvre de la colonisation interrompue
pendant l’Empire, était l’accroissement,
par l’immigration, de la population fran-
Fenilleton de LA DEPECHE ALGÉRIENNE
N° 71,
LA
GBAHDE MÂEIIÊRE
PAR
Georges OHNET
— Taisez-vous ! je pourrais, une bonne
fois, oublier que vous êtes mon père !
Carvajan s’arrêta :
— Eh bien! je ne dirai plus rien! Mais
ne me quitte pas ainsi. Pascal, je souffre...
Pascal, seras-tu donc intraitable ?
Il montra à son fils un visage bouleversé
par l’angoisse.
— Adieu, mon père, dit le jeune homme
d’un air sombre. J’oublie ce que vous venez
de me forcer à entendre... C’est une der
nière preuve de respect que je vous donne.
Le vieillard lui cria :
— Reste encore un instant...
Il devint très rouge, ouvrit la bouche pour
parler et se tut ; il parut en proie à une
horrible agitation. Enfin, d’un ton saccadé :
— Tu ne sais ce que ta fais. Tu attires
sur toi des colères, dont je ne pourrai peut-
être pas toujours te préserver... Ne passe
plus jamais par ici:... Quand tu iras là-
haut, prends la grande route... Adieu !
Il partit, presque en courant, dans la di
rection de l’auberge de Pourtois. Pascal
rentra chez Malézaau. Il pensa: Mon père a
voulu m’effrayer... Qu’ai-je â craindre ?
Il continua à suivre, pour aller à Ciaire-
font, ie sentier de la Grande Marnière. Deux
jours plus tard, comme il regagnait La
Neuvbie, vers six heures, arrivé au détour
du sentier, il entendit une détonation, et une
branche de bouleau, brisée à uu pied de sa
tête, tomba sur le chemin. D’un bond, le
jeune homme se jeta derrière le talus de la
route, et, à l’abri, il attendit, regardant au
loin. Dans les rougeurs du soleil couchant,
une petite fumée blanche monta, mais la
lande resta déserte. Celui qui avait tiré ne
parut pas. Il s’était enfui au travers des ge
nêts, ou se cachait dans un trou de marne.
Pascal demeura là, quelques instants, puis,
se courbant pour ne pas être vu, il s’éloigna.
— Ii n’y a pas à s’y tromper: c’était
Chassevent, se dit-il. Mais comment n’a-t-il
pas tiré son second coup?... Il avait le
temps.,. Peut-être se proposait-il seulement
de me faire peur ?... Cependant la balle a
passé bien près.
Les recommandations de son père lui re
vinrent à la mémoire. Evidemment il se
doutait des projets du braconnier. Ne pou
vant se faire obéir de cette brute, Sii avait
au moins essayé de protéger son fils. Al
lons ! toute tendresse n’était pas morte en
lui.
A Clairefont, Pascal garda le silence sur
l’incident ; seulement il prit un autre che
min.
La semaine suivante l’arrêt de la chambre
des mises en accusation fut rendu, et avec
un gros serrement de cœur, il fallut renon
cer à l’espoir bien faible, conservé jusque-là,
de voir Robert exonéré de la prévention qui
pesait sur lui. Le bruit se répandit dans la
ville que le comte de Clairefont venait d’être
condamné- Il fallut deux jours pour dissiper
eette erreur. Encore n’y réussit-on pas com
plètement. La tâche de Robert commençait.
Il dut s’installer à Rouen, non pas tant pour
Vous-même, Fleury, vous n’auriez pas été
plus bête que moi !
Et, soulagé par ces injures, il marchait à
grands pas dans son cabinet :
— Si je pouvais seulement voir Pascal,
peut-être serait-il encore temps d’arranger
les choses... Mais il ne veut pas venir ici...
Et moi je ne peux pas aller chez Malézeau...
J’aurais l’air de capituler !... Ah ! au der
nier moment, rattrapper la victoire, les rou
ler quand ils croient nous tenir ! Quel triom
phe ! Mais comment ?
Un jour, vers cinq heures, en descendant
de Clairefont, Pascal s’entendit appeler. Il
s’arrêta et, au coin de la Grande Marnière,
ii se trouva en présence de sun père.
— Puisque tu ne veux pas faire les pre
miers pas, dit le vieillard, il faut donc que
je les fasse. Veux-tu causer cinq minutes
avec moi ?
Il entraîna son fils dans le fourré, et, s’as-
sayant à l’abri d’un pli de terrain :
*=. Tu me rends très malheureux, dit-il
sourdement. Je ne peux pas m’habituer à
la pensée que tu fais cause commune avec
mes ennemis. A mon âge, quand il me
reste si peu de temps à vivre, être séparé
de moa fils, et dans des conditions si cruel
les, c’est au-dessus de mes forces !...
Voyons, qu’est-ce qu’il 'faudrait donc pour
mettre fin à cette affreuse dissension ?
— Oh! si vous le voulez sincèrement, cela
doit être aisé, dit Pascal avec joie.
— Eh bien { reviens chez moi, et renonce
à défendre Robert de Clairefont
— Je reviendrai chez vous si vous le dé
sirez, mou père ; mais je ne puis me déro
ber au devoir que j’ai accepté.
— Mais si tu prends la parole pour ces
gens-là, c’est un soufflet que tu me donnes.
— Non, car je puis faire savoir que c’est
avec votre consentement que je le fais.
— Es-tu donc si engagé vis-à-vis de ces
Clairefont ? demanda Carvajan avec une
irritation croissante.
— Je suis engagé vis-à-vis de moi-mê
me !
— Pascal ! cria le maire.
Il ne continua pas. Et, se parlant à loi—,
même :
— Ce garçon a une tête de fer?. ..Ja
mais il n’entendra raison... Jamais !... Oa
le berne, pourtant... Mais il est aveuglé
par l'amour !...
Il prit son fils par le bras et le secoua :
— Que fais-tu de tes yeux ? Tu ne vois
donc pas que la demoiselle de là-haut a
pour amant le capitaine de dragons ?
— Mon père ! cria Pascal qui blêmit.
Oh ! tenez, je ne vous écouterai pas davan-.
âge.
PliKFECTnilE D'AJ.IÎER
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
At gértr ...
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
4.5© »
Un an
4 8
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n® 9, ancien hôtel Bazin.
•
Tontes les communications relatives aux annnonces et réclames dolmt,
Algérie, être adressées à l’AGENCE HAVAS, boulevard de la Répnbiiqas, Alf® 6
En France, les communications sont reçues savoir :
A Marsrillb, chei M. Gustave ALLARD, rue du Bausset, 4 ;
A Paris, chea MM. AUDBOURG et C 1 *, place de la Bourse, iO,
France .. «.
. 6 42
24
Et par leurs correspondants.
La DÉPÊCHE ALGÉRIENNE est désig-née pour l’insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats
Première année. — N° 71.
DEPOT LEGAL
Le numéro S oentimes. ^ ^
Vendredi. 25 septembre 1885,
Alger, le 24 Septembre 1885.
'ci* 1 ■■■■■' ■■ ■' ' " "■
Comité Central Républicain
Élections législatives du 4 octobre 1885.
DÉPUTÉ SORTANT
B 0 U R LIE R
CONSEILLER GÉNÉRAL
Candidats Républicains
Nous commencerons demain :
Les Drames de l’Honneur
Le magnifique roman de MM. Ra-
eot et Georges Pradel.
Comité Central
MÉrius üscai sr
Une réunion électorale aura lieu
au Théâtre National, samedi, 26 sep
tembre, à 8 heures du soir.
Ordre du jour :
1° Compte rendu du mandat de
M. Letellier, député sortant ;
2° Audition des candidats.
Le Président du Comité central républicain ,
Aumerat.
La dépêche suivante a été adressée hier
matin à M. Marchai à Ténès :
Vous êtes invité à assister à la
réunion électorale qui aura lieu samedi,
à 8 heures du soir, au Théâtre Natio
nal.
Trouverez iettre à votre domicile.
Le Président du Comité central républicain,
Aumerat.
La même dépêcha a été également expé
diée à M. Samary.
En outre, la lettre suivante a été adres
sée à MM. Le Lièvre, Trolard, Marchai,
Samary et Hérail :
« Monsieur et cher Concitoyen,
» J’ai l’honneur de vous informer
» que, sur l’initiative du Comité Cen -
» tral Républicain , une réunion publi-
» que électorale aura lieu au Théâtre
» National, samedi, 27 septembre, à
» 8 heures du soir.
» Dans cette réunion, M. Letellier,
» député sortant, rendra compte de
» son mandat et M. Bourlier, ainsi
» què tous les autres candidats, seront
» entendus.
» Veuillez agréer, etc.
» Le Président du Comité central républicain,
» Aumerat. »
Le JournaN^ Mensonge
Le Petit Colon continue son impudente
campagne contre nos deux candidats. Dans
un de ses derniers numéros, il s’est attiré
de M. Bourlier une réponse nette et précise,
qui lui a fait faire les plus plates excuses.
Aujourd’hui, il revient sur ses déclara
tions. Après avoir remercié M. Bourlier
d'avoir pris la peine d'éclaircir trois
points obscurs , il déclare que sa convic
tion est faite. Vous croyez peut-être que
cette délaration est franche... Allons donc !
On voit bien que vous ne connaissez pas
le journal qu’un de nos confrères avait pris
l’habitude de dénommer le Petit Jésuite.
Le lendemain même où cette conviction
était faite chez lui, il recommençait les
mômes calomnies. Cela prouve d’abord
que ses convictions ne sont pas d’une soli
dité à toute épreuve, puisque sa mauvaise
foi est à la hauteur de ses prétentions poli
tiques.
Faut-il énumérer les innombrables men
songes du Petit Colon ? Non-seulement
dans les colonnes do son journal, mais
même à la tribune, le sieur Marchai ment.
N’a-t-il pas déclaré que M. Bourlier était
Yinve&teur de la résidence personnelle, et
cela aussi bien à la tribune que dans les
colonnes de sa feuille ?
Eh bien, lisez les procès-verbaux du Con
seil général, et vous verrez que la question
de résidence fut posée dans un rapport
d’une Commission — dont ne faisait pas
partie M. Bourlier — et qui se composait,
entre autres noms, de MM. Arnac, Mongel-
las, Fourchault, etc.
Mensonge, l’allégation apportée à la tri
bune, lorsqa’il déclara que M. Bourlier
s’était, prononcé pour le maintien des asses
seurs musulmans dans le Conseil général.
Voici le vœu émis par les membres du
Conseil général, le 6 janvier 1873 :
« Le Conseil général émetle vœu que la loi
> du 22 novembre 1872 conférant aux asses-
» seurs musulmans, désignés par l’adminis-
» tration le droit, à la voix délibérative, soit
» révisée dans le plus bref délai, dans le
» sens des droits des citoyens françaiset des
» principes d’une exacte représentation.
» Signé : Gastu, Pancheret, Arnac,
» Lapérouse , Parodi,
» Dessoliers, Demoly ,
» Fourrier, Bru, Mon-
» GELLAS, PlEDNOIR, Le-
» roux, Hérail, Mal-
» glaive, Lafitte, Four-
xi chault , BOURLIER ,
» Mercurin, Lelièvfe ,
» Daudet, Gobel, Mares,
» Boudet, Allier,Robe. »
Ce vœu fut voté à l’unanimité des mem
bres français, le 8 janvier. Repris plus tard,
le 31 décembre 1874, il fut encore voté à
l’unanimité, y compris M. Bourlier.
Continuons la série des mensonges : A la
réunion publique du théâtre, répondant à
M. Mercier qui le priait d’expliquer les con
tradictions de sa conduite, M. Marchai a
déclaré qu’il aurait voté les droits sur les
céréales, s’il n’y avait vu une manœuvre
électorale !
On reste confondu de cet excès d’impu
dence ! Il fallait qu’à celte époque déjà (31
octobre 1884), il fut hanté par le spectre de
la candidature, pour voir une manœuvre
électorale dans la sollicitation par le Con
seil général d’une mesure destinée à dimi
nuer les charges des colons. Et comment
un candidat ose-t-il se dire l’ami des colons-,
lorsqu’il a refusé de s’associer â une mesure
dictée à tous sans distinction de parti, par
l’état précaire des récoltes en Algérie !
Rééditant les mêmes calomnies qui lai
ont déjà valu plusieurs condamnations,
Marchai ose encore venir parler de l’Arba-w
tache, lui qui, mentant aux colons de ce cea»
tre, a failli en compromettre l’existence,.
Qu’il s’avise aujourd’hui d’aller leur débiter
les mêmes mensonges 1
Les électeurs jugeront le 4 octobre : ils ne
se laisseront pas influencer par les calom
nies d’un journal aux abois, qui joue sa der
nière carte sur une candidature législative
ils refuseront — et cela d’une façon écla
tante, — d’envoyer à la Chambre un indi
vidu qui n’a rempli aucun des devoirs de
l’homme, aucun des devoirs du Français, au
cun des devoirs sacrés que la défense du.
pays impose aux citoyens.
- ' ♦
M. Bourlier et la Colonisation
A part ce qu’il y avait de déloyal, voire;
même de canaille dans le fait d’accuser nos,
amis politiques d’actes auxquels ou
les sait complètement étrangers, l’idèe de:
faire de M. Bourlier le bouc expiatoire des?
mécomptes de la colonisation eut été pres
que un trait de génie, si les colons algé
riens étaient gens à croire toutes les bali
vernes qu’il peut plaire de leur coûter.
Mais il n’eu est pas ainsi, loin de là^
aussi la double accusation portée contre;
M. Bourlier d’être l’auteur de la résidence
obligatoire et de l’admission des immi
grants français, au bénéfice des attributions
territoriales, loin de soulever l’indignation
espérée, a-t-elie simplement fait hausser les
épaules.
On n’a pas oublié, comme semblent le
croire le Radical et le Petit Colon, que
l’objectif principal de la reprise, en 1872,
de i’œuvre de la colonisation interrompue
pendant l’Empire, était l’accroissement,
par l’immigration, de la population fran-
Fenilleton de LA DEPECHE ALGÉRIENNE
N° 71,
LA
GBAHDE MÂEIIÊRE
PAR
Georges OHNET
— Taisez-vous ! je pourrais, une bonne
fois, oublier que vous êtes mon père !
Carvajan s’arrêta :
— Eh bien! je ne dirai plus rien! Mais
ne me quitte pas ainsi. Pascal, je souffre...
Pascal, seras-tu donc intraitable ?
Il montra à son fils un visage bouleversé
par l’angoisse.
— Adieu, mon père, dit le jeune homme
d’un air sombre. J’oublie ce que vous venez
de me forcer à entendre... C’est une der
nière preuve de respect que je vous donne.
Le vieillard lui cria :
— Reste encore un instant...
Il devint très rouge, ouvrit la bouche pour
parler et se tut ; il parut en proie à une
horrible agitation. Enfin, d’un ton saccadé :
— Tu ne sais ce que ta fais. Tu attires
sur toi des colères, dont je ne pourrai peut-
être pas toujours te préserver... Ne passe
plus jamais par ici:... Quand tu iras là-
haut, prends la grande route... Adieu !
Il partit, presque en courant, dans la di
rection de l’auberge de Pourtois. Pascal
rentra chez Malézaau. Il pensa: Mon père a
voulu m’effrayer... Qu’ai-je â craindre ?
Il continua à suivre, pour aller à Ciaire-
font, ie sentier de la Grande Marnière. Deux
jours plus tard, comme il regagnait La
Neuvbie, vers six heures, arrivé au détour
du sentier, il entendit une détonation, et une
branche de bouleau, brisée à uu pied de sa
tête, tomba sur le chemin. D’un bond, le
jeune homme se jeta derrière le talus de la
route, et, à l’abri, il attendit, regardant au
loin. Dans les rougeurs du soleil couchant,
une petite fumée blanche monta, mais la
lande resta déserte. Celui qui avait tiré ne
parut pas. Il s’était enfui au travers des ge
nêts, ou se cachait dans un trou de marne.
Pascal demeura là, quelques instants, puis,
se courbant pour ne pas être vu, il s’éloigna.
— Ii n’y a pas à s’y tromper: c’était
Chassevent, se dit-il. Mais comment n’a-t-il
pas tiré son second coup?... Il avait le
temps.,. Peut-être se proposait-il seulement
de me faire peur ?... Cependant la balle a
passé bien près.
Les recommandations de son père lui re
vinrent à la mémoire. Evidemment il se
doutait des projets du braconnier. Ne pou
vant se faire obéir de cette brute, Sii avait
au moins essayé de protéger son fils. Al
lons ! toute tendresse n’était pas morte en
lui.
A Clairefont, Pascal garda le silence sur
l’incident ; seulement il prit un autre che
min.
La semaine suivante l’arrêt de la chambre
des mises en accusation fut rendu, et avec
un gros serrement de cœur, il fallut renon
cer à l’espoir bien faible, conservé jusque-là,
de voir Robert exonéré de la prévention qui
pesait sur lui. Le bruit se répandit dans la
ville que le comte de Clairefont venait d’être
condamné- Il fallut deux jours pour dissiper
eette erreur. Encore n’y réussit-on pas com
plètement. La tâche de Robert commençait.
Il dut s’installer à Rouen, non pas tant pour
Vous-même, Fleury, vous n’auriez pas été
plus bête que moi !
Et, soulagé par ces injures, il marchait à
grands pas dans son cabinet :
— Si je pouvais seulement voir Pascal,
peut-être serait-il encore temps d’arranger
les choses... Mais il ne veut pas venir ici...
Et moi je ne peux pas aller chez Malézeau...
J’aurais l’air de capituler !... Ah ! au der
nier moment, rattrapper la victoire, les rou
ler quand ils croient nous tenir ! Quel triom
phe ! Mais comment ?
Un jour, vers cinq heures, en descendant
de Clairefont, Pascal s’entendit appeler. Il
s’arrêta et, au coin de la Grande Marnière,
ii se trouva en présence de sun père.
— Puisque tu ne veux pas faire les pre
miers pas, dit le vieillard, il faut donc que
je les fasse. Veux-tu causer cinq minutes
avec moi ?
Il entraîna son fils dans le fourré, et, s’as-
sayant à l’abri d’un pli de terrain :
*=. Tu me rends très malheureux, dit-il
sourdement. Je ne peux pas m’habituer à
la pensée que tu fais cause commune avec
mes ennemis. A mon âge, quand il me
reste si peu de temps à vivre, être séparé
de moa fils, et dans des conditions si cruel
les, c’est au-dessus de mes forces !...
Voyons, qu’est-ce qu’il 'faudrait donc pour
mettre fin à cette affreuse dissension ?
— Oh! si vous le voulez sincèrement, cela
doit être aisé, dit Pascal avec joie.
— Eh bien { reviens chez moi, et renonce
à défendre Robert de Clairefont
— Je reviendrai chez vous si vous le dé
sirez, mou père ; mais je ne puis me déro
ber au devoir que j’ai accepté.
— Mais si tu prends la parole pour ces
gens-là, c’est un soufflet que tu me donnes.
— Non, car je puis faire savoir que c’est
avec votre consentement que je le fais.
— Es-tu donc si engagé vis-à-vis de ces
Clairefont ? demanda Carvajan avec une
irritation croissante.
— Je suis engagé vis-à-vis de moi-mê
me !
— Pascal ! cria le maire.
Il ne continua pas. Et, se parlant à loi—,
même :
— Ce garçon a une tête de fer?. ..Ja
mais il n’entendra raison... Jamais !... Oa
le berne, pourtant... Mais il est aveuglé
par l'amour !...
Il prit son fils par le bras et le secoua :
— Que fais-tu de tes yeux ? Tu ne vois
donc pas que la demoiselle de là-haut a
pour amant le capitaine de dragons ?
— Mon père ! cria Pascal qui blêmit.
Oh ! tenez, je ne vous écouterai pas davan-.
âge.
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