Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-12-18
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 décembre 1852 18 décembre 1852
Description : 1852/12/18 (Numéro 353). 1852/12/18 (Numéro 353).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NBjUÉRO 383i.
: roe de falôlt (I»aIaI*~RoyaI), n iéj
B 1853t. - SAMEDI 18 DÉCEMBRE.
Prix de l'abosBemest.
&&PABTSKIM :
ï6 ta. pauju trou mou
paris :
*3 nu pour trois mois,'
us numéro : s© cshtisos.
f opb Les-*ayï fetusQBBSj se reporter au
tableau .publié dans e journal, lai 10 ai
J9 de chaque mois»
.}. :
7cutfç lettré nos affranchie ■ sera rig wreussmcnt
Les articles déposés ne sont pes readus.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
i. Qn s'abenn:, dm* {s dépirtimens, aux Messageries e#aux Direction» d3poste.~À;Za.ldreSj chu MM» Ç cwik et las. I
A Strasbourg, ckexM. Aisunï>xe t p(iur l'A^lmagnf. "- ^ I
■ '' • *. . Tcdruttr. tn^ïj^faimtnMrati
r » 4-«. bbs air, directeur^
Les annonces soat reçuts 'cl ez M.P a M3, régisseur, 10, placedala Bourse;
r et au bureau du journal.
PARIS, n DECEMBRE.
" Les renseiguemens officiels', que nous
avons reproduits hier., et qui font connaître
lu situât ion de nos finances, ont produit une
véritable sensation. Cette publication était
(Kautant plus "opportune, que les malveil-
lans cbeKcliaient à répandre l'inquiétude,
on disant partout que lé gouvernement se
laissait aller à des dépenses hors de toute
proportion avec les ressources.du trésor.
Les chiffres ont répondu. Ils ont prouvé
- d'une manière péremptoire que, si les "dé
penses se sont accrues, dépenses utiles et la
plupart-essentiellement productives,.les re
cettes ont suivi une progression bien autre
ment considérable.
"En résumé, le découvert de l'exercice cou
rant, qui avait été évalué à 53 millions, ne
-sera que de 40 millions, malgré les nom
breuses et importantes améliorations qui
ont été apportées dans les services publics,
malgré les grandes, choses qui ont été ac
complies, malgré les grands travaux qui ont
été ordonnés. Ce découvert ne représentera
qu'un peu plus de la moitié du budget. des
travaux extraordinaires, dont nous pou
vons, certes, en toute justice, faire suppor
ter une partie par l'avenir. Il sera d'ailleurs
line charge légère pour la dette,.flottante;,
qui est surtout alimentée par des versemens
que le trésor est obligé de recevoir, et dont
nous sommes loin d'avoir excédé les ressour
ces, puisque l'encaisse du trésor s'élève à
152 millions.
Comment une pareille amélioration s'est-
elle produite dans nos finances ? Comment
le revenu des contributions indirectes s'est-
iî accru de 60 millions comparativement a
tannée dernière? Est-il besoin de le dire ?
L'Etat ne s'enrichit que lorsque le pays s'en
richit lui-même. Si les recettes se sont aug
mentées dans une proportion aussi rapi
de, c'est que la France est-passée de "la
çuine et de la langueur à la prospérité,
c'est que les propriétés mobilières etMmmo-
bilières ont repris leur valeur, c'est que les
transactions industrielles et., commerciales
se sont multipliées, c'est, que toutes les usi
nes travaillent et qu'il s'en construit de nou
velles, c'est que le prix de la main-d'œuvre
s'est relevé, c'est que les populations labo-.
rieuses consomment davantage et jouissent
"d'un meilleur sort. •
Il n'y a pas une de -ces assertions qui ne
puissc eiuwelque sorte se justifier d'une
manière arithmétique. Quelle preuve plus
manifeste de la reprise de toutes les valeurs
que le cours ascensionnel des fonds pu
blics ! [Le 3 0/0, qui ne se négociait, l'an-
iiée dernière, àla fin denovembre, qu'à 56 fr.,
«st coté aujourd'hui à. plus de 82 fr. C'est
•une augmentation de près de moitié en
sus. Les actions des chemins de fer ont
doublé. L'amélioration est peut-être plus
remarquable en ce qui concerne la pro
priété territoriale. La rente et les valeurs
mobilières étaient encore recherchées, mê
me aux- époques d'incertitude, parce qu'el
les étaient toujours faciles à réaliser. Les
terres, au contraire, trouvaient à peine à se •
vendre malgré les plus lourds sacrifices, et
l'on peut même dire que les grandes proprié- •
tés étaient invendables. Aujourd'hui, terres,
maisons, usines se placent à des prix avan
tageux . On à vu que, d'aprçs les états dres
sés par la chambre des-notaires de Paris, le
montant des adjudications du département
lie la Seine, qui était en moyenne, pendant
le semestre.d'avril à octobre, de 5 millions
avant la révolution de février,'et qui était,
descendu'"ensuite jusqu'à 84,000 fr. après
cette révolutions'était élevé, pendant le
dernier semestre à la somme de plus de 11
millions.
Veufc-oft a*©ir maintenant une. idée" de
l'activité; générale de l'industrie? Que l'on
examine le produit des droits de douanes,
et que l'on consulte les tableaux des impor
tations 'et des exportations publiés chaque,
mois par le ministère des finances. Jamais
les -importations de matières n'ont atteint
des chiffres aussi élevés. Or, ces houilles, c.es
métaux, ces bois, ces cotons, ces laines et ces
soies, qu'on introduit par masses, c'est l'alir
ment de nos usines et de nos manufactures.
La production dépasse tout ce qu'on avait vu
jusqu'alors, et cependant elle ne suffit pas
aux demandes de la consommation. Aussi
de nouveaux établissemens s'élèvent de tou
tes parts. Ce sont des filatures, des tissages,
des fabriques de machines ou de produits
chimiques, etc., etc. Le mouvement s'étend
même aux industries que lajégisktioirdoua
nière ne protège peut-être pas d'une ma
nière suffisante, et nous constations, il y a
peu de jours, que lenombredes.fabriques.de
sucie indigène en activités'était accru de 84.
Le mouvement commercial sjiit le mou
vement industriel. Les transactions, n'ont
jamais été plus nombreuses et plus faciles.
Et, ce qu'il y. a de satisfaisant, c'est que le
commerce,, rassuré complètement sur l'ave
nir, ne craint plus actuellement d'avoir re
cours au crédit. Los altaires, pendant les
quatre années-qui ont suivi la révolution de
février, ne s'étaient faites qu'au comptant.
Le papier de commerce a reparu; le porte
feuille de la Banque, qui.n'était que de 13Q
millions en. janvier dernier, s'élevait à 273
millions à la fin de novembre, et s'accrois
sait régulièrement de 25 à 30 millions par
mois. ' . "
Cette renaissance de l'industrie et du com
merce a surtout profité aux populations la
borieuses." On se dispute les bras qui naguè-
res encore ne trouvaient pas à s'occuper. Les
salaires se sont relevés comme les fortunes.
Les classes ouvrières, obtenant un prix con
venable de-leur travail et assurées d'une oc
cupation régulière, ont amélioré leurs . con
ditions d'existence. L'accroissement du pro^
duit des divers .impôts ne siguifie autre
chose, si ce n'est quç; le peuple est mieux
nourri, mieux vêtu, et qu'il peut se procu
rer des jouissances dont il était privé; Il v a
plus : nos populations laborieuses ne ga
gnent pas seulement de quoi pourvoir au
présent; elles économisent pour l'avenir»
Les caisses d'épargne se remplissent, tw
sociétés. de secours mutuels se propagent à
Paris et dans les départemens._ La caisse
des retraites pour la vieillesse;. qui n'avait
reçu qu'un peu plus d'un million à la fin
de l'année -1851, a vu ses recettes monter à
près de $3 millions à la fin du mois de sep
tembre ; les • versemens continuent, et ils
ont été de 800,000 fr. la semainé dernière.
Ainsi, lasituation favorable de nos finan
ces n'est que le résultat du développement -
de l'activité générale, des progrès de la pros
périté publique, de l'accroissement des for
tunes, de la hausse des salaires, de l'extension
du bien-être parmi les masses. Si l'argent
afflue au trésor, c'est que le pays est dans
l'abondance. C'est l'agriculture, c'est l'in
dustrie, c'est le commerce qui se chargent
de remplir d'eux-mêmes et sans gêne les
coffres.de l'Etat.
Et maintenant est-il nécessaire de dire à
qui nous sommes redevables de cette bonne
situation commerciale , industrielle et fi
nancière ? Les dates l'indiquent suffisam
ment. Il suffit de rappeler que la sus
pension^ des affaires,'provoquée par l'ap
proche dit terme fatal et par l'attilude
l'Assemblée
ve, avait fait tomber
de
le
resœou public de 12 millions pendant le der- .
nîer trimestre, de 1831. Nous marchionY vers
une crise terrible. C'est gràce-à la résolution
héroïque, prise et exécutée le2 décembreavec.
tant de patriotisme par Louis-Napoléon, que
nous avons échappé aux malheursiuspen-
dus'sur nosiêtes. La victoire définitive de
l'ordre, l'affermissement de. la tranquillité
publique, la consolidation du pouvoir, ont
opéré un Véritable miraole et ont donné
naissance à cette reprise énergique, à ce vaste
mouvement d'affaires dont nous sommes
témoins. v
Mais Louis-Napoléon ne s'est pas contenté
de rendre à la "France laborieuse sa liberté
d'action en la délivrant des incertitudes et
des appréhensions qui la comprimaient. Il a»
secondé son essor, en tranchant avec hardies- , ^
extraordinaire et ministre plénipotentiaire.
M. le comte de Mollfce a été Gonduit à l'au-
àispiè tîç_Sa Majesté dans une voiture de la
' côui,^présenté à l'Empereur par M. le
maîtr&'^des cérémonies , introducteur dés
ambassadeurs, .comte. Baciocchi,-assisté de
,Feuillet de Conches, maître des cérémo
nies, introducteur des ambassadeurs ad
joint. .
se des questions qui se traînaient dans
l'ornière bureaucratique où législative, et
en réalisant des améliorations attendues de
puis trop Jong-temps. Quelques mois ont
suffi pour ajouter plus de 3,000 kilomètres-
de chemins de fer aux 4,000 qui étaient déjà
concédés, et pour assurer l'exécution des Ji-
gnes principales de notre réseau. Des tra
vaux 3 e perfectionnement ont été entrepris
à l'embouchure de nos grands fleuves. A
Paris; la rue de Rivoli, la rue "de Strasbourg,
la rue des Ecoles, soni ou vont être ouver
tes.. Les Halles centrales se construisent, et
le Louvre marche à son achèvement.
C'est également pour aider à ces magni
fiques efîbrtSjdu génie national que le gou
vernement de Louis-Napoléon a perfec
tionné et complété nos institutions de -cré
dit; qu'il a obtenu de la Banque de France
l'abaissement du . taux de l'éscompte à
3 0/0; qu'il a favorisé l'extension du
comptoir national d'escompte; qu'il a en
couragé la création de la grande société de
crédit foncier qui doit prêter, par toute !
la France, à 5 0/0, amortissement compris;
qu'il a réalisé la grande mesure de la con
version de • la rente, que Louis-Philippe n'a
vait pas osé entreprendre au plys fort de la '
"prospérité de son ,'règne. :
La souvenir de cette mesure, que M. Bi-
neau a exécutée avec une hardiesse intelli
gente qui en a assuré le succès., nous rap
pelle toute la part qui lui revient dans l'a
mélioration qui vient d'être signalée par le
Moniteur dans la situation du trésor public.
La confiance que l'honorabilité de son carac
tère inspire aux capitalistes est certainc-
«wiit-ûne des causes qui inllueet-^e-.çlqgi»
heureusement sur l'état général des .transac
tions.
Mais c'est surtout en fondant l'ordre sur ■
dos bases inébranlables, en réveillant l'esprit ;
d'entreprise, en achevant le réseau,de nos t
communications à vapeur, en étendant les
institutions de crédit aux différentes bran
ches de l'activité publique et à l'ensemble duj
territoire, que le gouvernement de Louis-Na- '
po'léon est parvenu à renouveler, en moins
d'un an, toute la face du pays"T j. buivat.
• i-rwnapnmi *
. Dans le but de semer des inquiétudes et
d'affaiblir l'action du gouvernement, on ré
pand de nouveau le bruit d'une prochaine
modification ministérielle. Les correspon
dances des-journaux étrangers s'en occu
pent, et y ajoutent des commentaires.
Ce "bruit est faux, et ne repose sur aucun
fondement.
- L'Empereur a reçu aux Tuileries, de M. le
comte de Moltke, les lettres de S. M. le roi
de Danemarclt qui le confirment auprès de
Sa Majesté Impériale en qualité d'envoyé
; L'Empereur part samedi pour Compiègne.
; S. M. passera une semaine dans celte rési-
■ dence, et reviendra à Paris' vendredi pro-
i cliain. ' • ■
L'Empereur quittera, dit-on , Paris . à
une heure- de l'après-midi, accompagné
du ministre de la guerre et de sa mai
son. Les autres ministres se- rendront
successivement à- Compiègne, où- la plus
brillante réception attend S. M. Les dé-
putations et -les gardes nationales de l'ar
rondissement et des arrondissemens voisins,
les anciens militaires, les corporations, des
députatipns de_jeuncs filles, les écoles, se
trouveront sur le passage. de l'Empereur à
son arrivée. Le soir, il y aura bal des cor
porations au théâtre.
On cite parmi les invités, outre les minis
tres et leurs dames, l'ambassadeur d'Angle
terre, et lady Cowlev; le marquis Antonini,
ministre de tapies; le marquis de Villama- 1
, rina, ministre de Sardaigne; M. Firmin Ro-
gier, ministre de Belgique, et JMnje llogier;
le marquis de Valdegamas, ministre d'Es-
pbgnej M. le comte de Morny, M. le comte
^lçi..fîa)|^}oiM/Laiorce ? M,, le baron James de
Rothschild, et un grand nombre de person
nages de distinction.
On dispose tout au chemin de ferjiu Nord
pour le départ du prince dont les équipages
l'ont devancé à Compiègne. Un bataillon de
troupes de ligne est parti pour cette rési
dence dans l'après-midi.
Par trois décrets impériaux, en .date du
13 décembre, rendus sur le rapport de M.
le ministre, de l'intérieur, sont approuvés
les statuts de quatre sociétés de. secours
mutuels, créées dans le 6° arrondissement
de Paris , sous les" noms de : Société de
Saint-Mavtin-des-Champs, Société du Temple,
.Société des Lombards, et Société de la Porte
Saint-Denis. '
L'Empereur vient de' décider qu'il serait
créé, dans trois des'quar-tiers les plus pau
vres de Paris, trois établissemens de . bains
et lavoirs publics modèles.
Les Irais de ces établissemens seront pré
levés sur la cassette particulière de Sa Ma
jesté-impériale.
Le télégraphe nous apprend que le cabinet
anglais vient d'essuyer un grave échec dans
la chambre des communes. Le vote qui a
" èûlie,vt?-4ft«s la séance-de l'a-nuitdet-nière,
a.dpnné 305 voix à l'opposition contre 284
etïflrages ministériels. Les détails de cette
dernière et décisive séance noustnanquent
". complètement. Au départ du courrier, on
discutait encore sur la procédure à suivre,
et le ministère et l'opposition n'avaient
pu s'entendre sur la question à poser. M.
d'Israeli insistait pour qu'on réservât la
question de chiffre, et qu'on se bornât
à décider en principe s'il y avait lieu
d'étendre et d'augmenter la taxé sur les
-maisons. Ce mode savait l'avantage de laisser
toute liberté anx : votes ultérieurs, puisque
cliacup restait libre d'admettre ou de rejeter
une partie dés innovations fiscales proposées^
p;y le chancelier de l'échiquier. Pour com-
,prendre le sens de cette tactique, il faut sa
voir que les adversaires du cabinet" ne con
damnent pas en bloc les propositions de M.
d'Israeli, même en ce qui concerne la taxe des
maisons, les uns admettant que cet impôt
"peut être aggravé, sans être étendu ;
quant à la matière imposable; les autres
ne se refusant pas à appliquer une taxe
mo.dérée aux loyers de 10 livres sterling.
,Le chancelier de l'échiquier demandait que
tous les débats relatifs, soit à la quotité de
la taxe, soit à la modification dans l'assiette
de l'impôt, fussent renvoyés après les fêtes
de Noël, èt qî- "eulement décidé, par le
vote du préamoùle, qu'on modifierait la taxe
sur les maisons.
; 'Nous saurons feeulerïïéîït 4eQi"aiiï sur quoi
la chambre a voté. Mais dès àpjroSSQî.» 0 'Vote,
tel qu'il nôusest connu,estunedéfaite I2?0,is-
térielle, qui ne peut guères avoir, d'après les"
règles parlementaires, qu'une de ces deux
conséquences; la retraite du cabinet ou là
dissolution des communes. Malgré salongue
pratique du gouvernement représentatif,
-malgré l'habileté consommée de ses hommes
d'Etat, l'Angléterre va donc entrer encore
une fois dans une de ces crises parlemen-.
taires jdont l'énergique sagesse de notre
Empereur nous a à tout jamais délivrés.
l. bôniface,
Voici le texte de la'dépêche télégraphique,
qui nous est communiquée :
Londres, vendredi.
Le' ministère Derby, dans la séance de la charii-
hre des communes du. 16,, a été battu à l'occasion
du budget à une majorité de 19 voix. - .
30b membres ont -mié ; contre la résolution de
M. d'Israeli, chancelier de l'échiquier, et 286 ont
voté pour.
Majorité pour l'opposition, 19.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
Berlin, 17 décembre.
L'Empereur d'Autriche est arrivé aujour
d'hui à midi. Le roi était aile à x £a rencontre
à Interbogh.
On écrit de Bruxelles, le 16 :
« La section centrale, nommée pour l'examen
de la convention provisoire avee la France,' s'est
réunie hier matin sous la présidence de M. "Vi
lain XIIII. Elle a félicité le cabinet d'avoir conclu
cette co «vention qu'elle considère comme le gage
de l'ouverture prochaine.de négociations devant
aboutir à la conclusion d'un traité définitif. Elle
a été unanime pour proposer l'approbation de la
convention.
» M. T'Kint de Naeyer a été nommé rappor
teur. » - - . " ! ' . '•
Les nouvelles de Constantinople du 5 de
ce mois sont moins favorables que les pré
cédentes.
' On espérait que les sacrifices que venait
de faire le gouvernement pour tâcher de
surmonter les difficultés résultant du 1 refus
de l'emprunt, auraient pour effet 'de retar
der la catastrophe financière dont la Tur
quie est depuis longtemps menacée, et voilà
que de nouvelles et graves complications
viennent de surgir par suite de la décision
prise par la Banque et annoncée officiel»
lement à la Bourse, de ne plus recevoir
de papier-monnaie ( Kdimès) en paiement de
ses traites sur l'Europe. Cette mesure, adop-
tâfeet mise.en v igue ur à ^improviste, a jeté
la perturbation sur la place. Le papier-mon
naie a subitement éprouvé une baisse de 7 à
8 0/0, et l'argent, déjà fort rare, a totale
ment disparu sous la brusque impression
d'une panique générale. Les directeurs de la
Banque, pressés de donner des explications,
ont nettement déclaré qu'ils n'avaient pas
assez de confiance dans les Kaïmès pour
les échanger contre des lettres de change,
qui devront être payées en Europe en bon
argent, et que, plutôt que d'en accepter, la
Banque préférait se mettre en liquidation,
ce qui a eu lieu effectivement. Une déçutation
composée de dix des principaux négocians
appartenant aux différentes nations, a été
,nommée pour faire connaître au gouverne
ment la fâcheuse situation du commerce.
Rendez-vous avait été pris chez le ministre
des finances pour le 0 décembre (lendemain
du départ du paquebot). On pensait que le
grand-visir et les autres membres du ca
binet assisteraient à la conférence dont nous
connaîtrons le résultat seulement par le pro
chain courrier.
. La Banque ayant été considérée jusqu'ici
.comme un établissement du gouvernement
.turc, son refus d'accepter le papier mon
naie'de l'Etat a causé une stupéfaction uni
verselle, nous dit notre correspondant.
Les hostilités ont cessé dans le Haouran à
lg, suite de l'ordre qui a été envoyé au séras-
: luer de l'armée de Syrie de suspendre les opé-
- rations militaires pendanllamauvaise saison
Onespère que d'icilàonfinirapar s'arranger
à l'amiable. Les Anglais ont déjà offert leur
..médiation, et, comme ils exercent une très
m^tide influence-sur les Druses, qui, dans
toutes occasions, n'agissent que d'après,
leurs conseïS il est probable qu'ils parvien
dront facilehient-A- obtenir leur soumission..
L'ordre est aussi rétabli dans la province
de Bagdad. Les Bédouins ûf*-§ont éloignés de.
la ville, et ont cessé d'interct^tgr les com
munications. A la date des dermcr -e.snou-
velles, toutes les routes dj3 la province étaiPJJt
parfaitement libres et sûres. ;
On écrit de Bagdad, que le plus jeune
frère du-cliah de Perse se trouvait depuis
quelque temps dans cette ville. Soupçonné,
d'appartenir à la secte des Bàbis, qui est
l'objet d'une persécution acharnée, il a dû
quitter la Perse pour se soustraire à une
mort certaine. Il a été aidé daûs sa fuite
par le ministre, d'Angleterre .qui l'a, fpr-:
.tem^nt recommandé ' au colonel Ràwlin-
son, consul général, à Bagdad. Le gouver
neur de cette ville ayant refusé de le.rece-
voir, dans la crainte de se compromettre, lo
colonel Rawlinson luiji fait^revêtir un uni
forme anglais, et l'a accueilli à l'hôtel con
sulaire, où il se trouvait encore, sous ce cos-
tume, a la date des dernières lettres.
- Mohammed-lUian, minista-e de Perse â.
Constantinople, venait de moarir.
' Les brigands venaient; oncere de commet-?
ire un aouyel attentat aux por tes de Smyr-»
ne- '
La question des lieux-saints revenait en
core à l'ordre du jour. Notre ambassadeur,
M. de Lavalette, "devait avoir d'un jour â
l'autre une audience du sultan, à propos
de cette affaire, dans laquelle, tout en çon-
sei"v.ant les formes les plus modérées, le
représentant de la France sait défendre ses
droits avec fermeté. / .
Le mi niè re a de la peine a se consolider.
Le rappel à Constantinople de Saïd-Pacha,
beau-frère du sult^-le favori des Ulémas et
le chef du parti rétrograu^».P ara ^l ul donner
àpehser. * "
Le secrétaire de la rédaction, t. ,'QNIFACE.
On lit dans la correspondance de Madrid/
12 décembre
■ «• Le gouverneur de fa province de Madrid a
reçu de M. Bordin, ministre, un ordre qui lui en
joint de refuser l'autorisation demandée par un
grand nombre de députés et sénateurs de l'oppo
sition pour tenir une réunion' électorale prepar
ratoire. Cet ordre est motivé sur fce que cette réu
nion pourrait reproduire l'agitation causée dans
les esprits par des juntes de la même nature ré
cemment tenues, et qu'elle tend à troubler la con
fiance générale et à paralyser la marche ordi
naire des affaires. C'est,- écrit le ministre au gou
verneur, la volonté de la?reine d'accord avec son
conseil des ministres, que vous refusiez cette au
torisation. »
» La démission du général Urliina, du ministère
de la guerre, est certaine. Le ministère a fait ap
peler successivement le général baron de-Mer, le
général Lersundi et le général Roncali ; mais au
cun de ces généraux n'a accepté le portefeuille de
la guerréi
» Aujourd'hui, èn' l'église de Saint-Louis-des-
Français, sera chanté un Te Deum solennel à l'oc
casion de la proclamation de l'Empire français. »
4 On lit dans le Journal de Francfort, à la
date du 15 décëmbre :
« M. le marquis de Tallcnay a donné lundi der
nier un dîner -diplomatique, auquel avaient été
'invités MM. les envoyés dont -les souverains ont
déjà reconnu l'Empire en chargeant leurs minis
tres plénipotentiaires de remettre de nouvelles
lettres de créance à S. M. l'Empereur Napoléon,
ou ont annoncé-officiellement à M. le marquis de
Tallenay ta satisfaction avec laquelle leurs souve
rains ont accueilli la nouvelle de la proclamation
de l'Empire. M. le marquis de Tallenay a porté uo
.toast à S. M. l'Empereur des Français, toast auquel
ses hôtes ont. répondu avec effusion. »
On écrit de Vienne, 11 décembre, à la
Gazette de Breslau : • •
« On s'occupe de nouveau du changement de
sssa
•FïUilLETQfi DU CONSTITUTIONNEL, 18 DÉCEMBRE.
ÎSÂÂC LÂQUSDEI
ALEXANDRE DUÎIAS.
PROLOGUE.
• . — >. m
LES GAETANI.
- Une fois sur la via Appia, ; et entré dans
l'enceinte dé,ce singulier faubourg qui pro
longeait Rome sur la roule de Naples, à peu
près comme l'épée du poisson armé prolon
ge-sou corps, le voyageur se trouva au mi
lieu de l'étrange population dont nous avons
4it un mot, et les détails,qui lui avaient
échappé lorsque, du haut du tombeau
d'Aurélius Cotta, 'il avait jeté un vague re
gard du côté ment lui devenir visibles, .mais encore se
mettre,- pour ainsi-dire, en contact direct
avec lui.
; En. effet, tandis que les grands bandits
tels que les Orsini, les Gaëtani, les Savelli,
les Frangipani s'étaient emparés des gros
sépulcres, et y avaient mis garnison, les bo
hémiens, les vagabonds, les metidians, les
.petits voleurs enfin, s'étaient emparés des
petit; tombeaux, et y avaieiit établi leurs de
meures. . .
, Une partie de ces tombeaux aussi avaient
■été consacrés à des usages publics,; troués
d;ins un but de cupidité particulière, ils
Voir les numéros des 10, 11,12,15,10 et 17.
La propriété des éditions françaises ou étrangères
est expressément réservée dans tous les pays- où la
•propriété littéraire ; est assurée, l'auteur aya'nt traité
«l'avance des traductions anglaises, espagnole*, por
tugaises, allemandes et italiennes.
avaient, à la suite de leur dévastation, été
tournés vers un but d'utilité, généi'ale. E^n
effet, le colombarium de quelques-uns avait
offert aux regards étonnés des déprédateurs
une voûte arrondie solidement maçonnée en
briques; de sorte qu'après avoir réfléchi à
ce que l'on pouvait faire de ces ouvertures
demi-circulaires, on avait résolu d'en faire
des 1 fours ; chacun y venait donc, comme à
la servitude'banale d'un village normand,
c.uire son pain et sa viande. En outre, aux
environs de ces -fours, des espèces de
rôtisseurs de bas étage s'étaient établis, et
vendaient de la charcuterie, de la volaille,
des poissons séchés et des pâtisseries aux
soldats quij les jours de paie, venaient, avec
les malheureuses courtisanes vivant du luxe
de cette miscre,.s'attabler dans l'intérieur
ou aux-portes de ces cabarets improvisés, .et
qui, le repas .fini, allaient achever la jour
née, si c'était le, jour ; la nuit, si c'était le
soir, dans ces lupanars mortuaires Sont tout
l'ameublement se composait d'un matelas
étendu sur un" sarcophage, funèbres maisons
de débauche en harmonie avec les popula
tions et les localités au milieu desquelles
elles s'éjevaient.
Puis, comma l'église-était une nécessité
du XV 0 siècle, encore plus comme lieu d'a
sile que comme centre de prières, de temps
en temps, au milieu de tous ces débris ap
partenant à une civilisation évanouie, .se
dressait une espèce de temple, païen par sa
basf 4 , chrétien par son- sommet, avec ses
clochers a crénçaux, son couvent fortifié, et
sa garnison de moines tenue au complet
par le prieur ou par l'abbé, avec autant de
soin et d'orgueil qiie les officiers et les ca
pitaines en mettaient à tenir au complet
leur garnison de soldats.
Plus d'une fois déjà nous avons entendu
le voyageur parler du pardon : qu'il venait
solliciter , à Rome, plus d'une fois nous l'a
vons entendu mettre en doute -l'application
à son égard de la miséricorde divine, que l'on^. |
représente cependant comme infinie ; l'occa
sion était belle pour lui d'essayer de cette
miséricorde de Dieu, et de demander ce par
don qu'il a permis aux ministres de son Egli
se d'accorder. Certes, les moines qui étaient
chargés de répandre la parole du seigneur
au milieu de ce monde cb réprouvés, devaient
être habitués à d_e sombres- confidences,
et, à moins que l'absolution — comme le
voyageur l'avait, du reste,laissé entrevoir -~-
ne put descendre sur lui que des plus hauts
sommets de la hiérarchie ecclésiastique %
nous le répétons, l'occasion était belle et va
lait bien qu'il s'arrêtât à l'un de ces temples,
et essayât de~se confesser à l'un de ces moi*
nés qu'on avait souvent peine, — soit par
leur costume, soit par leur langage, soit
même par leurs mœurs, — à distinguer de
ces bohèmes de toute espèce parmi lesquels
ils vivaient . ...
. Et, cependant, l'étranger passa devant l'é-
gljse de Santa-Maria-Nova sans s'arrêter, et
continua sa.route; mais, au bout d\m mille
à peu près, il trouva cette route barfçe par
une porte arrondie en plein cintre qui se rat
tachait, d'un côté, au mur d'enceinte de l'é
glise de Saint-Valentin, "et, de l'autre, aux
ouvrages avancés d'ua cliàteau-fort au des
sus du rempart duquel on apercevait le sofîi-
met du tombeau de Cecilia Metella. __ *
Outre la grande porte cintrée dont nous
venons de parler, une autre porte, placée à
quinze pas de la rînUe, et, à droite, don
nait eutiée daus la cour de cette forteresse,
laquelle appartenait aux Gaètani. cos neveux
du pape Boîiiface Vlil, qui-essayaient de res
saisir, à force dç brigandages, la puissance
gigantesque qu'ils avaient conquise dans.les
premières années du pontificat de Benedetto
Gaëtano,—lorsque les rois de Hongrie et dé
Sicile conduisaient celui-ci à &aint-Jean-de-
Latran, marchant à pied et'tenant la bride de
son cheval,—puissance qu'ils perdirent peu
à peu depuis le soufflet que le pape et la
papauté reçurent de la main de Colonna <
dans la personne de leur aïeul.
Le tombeau de Cecilia Metella jouait pour
les Gaètani le même rôle que le tombeau
d'Aurelius Cotta jouait "pour les Orsini, c'est-
à-dire qu'il leur servait de principale for
teresse.
Peut-être, au reste, de tous les tombeaux
cfe la voie Appierme, .celui dè la femme de
Gfassus, -de la fille de Metellus le critique,
ferait-il, alors, comme il est encore aujour-
-d'hui, le mieux conservé. Le sommet coni
que avait seul disparu pour faire place à une
plate-forme crénelée, et un pont jeté des ou-
^•ages modernes sur la construction anti
que conduisait des remparts au gigantesque
bastion.
Ce ne fut que soixante-quinze ans plus
tard que le tombeau de la femme noble,
spirituelle,i artiste , poète, qui réunissait'
chez elle C*tiliua, César, Pompée, Cicéron,"
Lucullus, Terentius Vâron , tout *ce / que
Rome avait de noble, d'élégant, de riche,
.devait être fouillé par ordre du pape Paul III,
qui fit transporter l'urne contenant ses cen-
• dre'3 dans un angle du vestibule du palais
Par.uèse, où on la voit encore aujourd'hui.
- Il fallait que cette femme eût une bien
grande valeur, pour qu'à sa mort Crassus
lui lit élever un pareil tombeau. —Ce tom
beau et les quinze millions prêtés à César,
ce sont les deux taches de la vie de Crassus.
De même que la forteresse des Orsini était
bâtie sur la villa des Quiutilien, la forteresse
'des Gaëtani était bâtie sur les terrains qu'a
vait couverts autrefois l'immense-villa de
Julius Alticus. L'iiistoire de Juiius est moins
tragique que-celle des Quintilien sans être
moilis singulière. — Nommé préfet de l'Asie
par l'empereur Nerva, il trouva, en démolis
sant la forteresse d'Athènes, un immense
ïtrésor. Epouvanté à l'aspect de ces richesses,
il écrivit'au ' successeur de Domitien et au
prédécesseur de Trajan, pour lui annoncer
sa bonne fortune ; mais l'empereur, qui ne
se croyait aucun droit sur ce trésou, se con
tenta de lui répondre : « Tant mieux pour
toi ! » Avec un point d'exclamation.
Mais cette réponse ne satisfaisait pas com
plètement Julius Atticus ; il craignit que
Nerva n'eût compris qu'il avait trouvé un tré
sor .ordinaire, quelque "chose de misérable
comme deux ou trois millions de sesterces.
En conséquence, il reprit la plume,-et écri
vit de nouveau à l'empereur : « Mais,. César,
le trésor que j'ai trouvé est un trésor consi
dérable !»
Ce à quoi Nerva ne jugea point à propos
de répondre autre chose que ce qu'il avait
déjà répondu dans sa première lettre, en
ajoutant seulement un second point d'excla
mation : « Tant mieux pour toi ! ! »■
Julius Atticus avait la conscience timorée;
il craignit de n'avoii; pas donné à l'empe
reur, dans ses deux premières lettres, une
idée suffisante des richesses qu'il n'osait s'ap
proprier, et il écrivit une troisième fois :
« Mais,- César, c'est que le trésor que j'ai
trouvé est immense ! »
« Tant mieux pour toi ! ! ! » répondit
l'empereur, en ajoutant un troisième point
d'exclamation aux deux premiers.
Ce troisième point d'exclamation rassura
Julius Atticus; il n'hésita donc plus à s'ap
proprier le trésor, qui, en effet, était tel r qu'a
près avoir donné à son fils six millions trois
cent mille francs pour bâtir des bains ; qu'a
près avoir fait élever palais à Athènes, palais
à Rome, palais à Naples, des villas partout;
qu'après avoir ramené avec lui de l'AUique
quinze ou vingt philosophes, quinze ou vingt
poètes, dix ou douze, musiciens, six ou huit
peintres, aux besoins desquels il pourvoyait
d'une si large façon, que "chacun d'eux me
nait uù: train à se faire prendre pour un sé
nateur ; qu'après avoir laissé trente millions
à l'empereur et soixante milliojis à son fils,
il put encore léguer quatre-vingt-dix francs
de rente - viagère à chaque Athénien !
Hélas ! comme Charlemagne, à la vue des
Normands, pleura sur l'a décadence de l'em
pire, Julius Alticus put,, malgré ses millions,'
pleurer sur la décadence de sa race. Poète,
orateur, artiste, père de rhéteur, il vit son
petit-fils si' dégénéré de cette intelligence
héréditaire, que, pour lui apprendre à lire,
Ilérode Atticus, son père, fut obligé de lui
donner vingt-quatre esclaves représentant
leÎTTingt-quatre lettres de l'alphabet, et por
tant chacun sur sa poitrine la figure delà
lettre à laquelle il correspondait.
Or, tout cet emplacement, —tombeau 1 de
Cecilia Metella^ villa de Julius et d'Hérode
Atticus, cirque de Maxence, qui n'en est éloi
gné que d'une centaine de pas, — tout cela
appartenait à Enrico Gaëtano, et était com
mandé, pour le moment, par un Gaëtano
d'Agnanr, bâtard de la famille.
Les Gaëtani avaient habité le bourg d'A-
gnani, où, pendant ses querelles avec le roi
de France, s'était réfugié le pape Bonifa-
ce VIII, et l'avaient péuplé de bâtards.
A l'heure où nous sommes arrivés, c'est»»
à-dire vers midi, Gaëtano-le-I3âtard, — c'é
tait le nom qu'on lui donnait,— s'amu
sait à exercer sa garnison dans le cirque de
Maxence.
Cette garnison se composait particulière
ment d'Anglais, d'Allemands/ et d'hommes,
des montagnes, Basques,.Piémontais, Tyro
liens, Suisses," Ecossais, paysans des Ab-
bruzzes.
■ A force de se frotter les ums aux autres,-
de vivre ensemble, d'être soumis aux mê
mes besoins, de courir les mêmes dangers,
g ces hommes s'étaient créé entre eux une es
pèce de langue pareille à ee patois- que l'on
parle sur les bords de la Méditerranée, et à
l'aide duquel les voyageurs peuvent faire la
tour de ce grand lac que les anciens appe
laient la mer intérieure. Cette langue suffi-.
: roe de falôlt (I»aIaI*~RoyaI), n iéj
B 1853t. - SAMEDI 18 DÉCEMBRE.
Prix de l'abosBemest.
&&PABTSKIM :
ï6 ta. pauju trou mou
paris :
*3 nu pour trois mois,'
us numéro : s© cshtisos.
f opb Les-*ayï fetusQBBSj se reporter au
tableau .publié dans e journal, lai 10 ai
J9 de chaque mois»
.}. :
7cutfç lettré nos affranchie ■ sera rig wreussmcnt
Les articles déposés ne sont pes readus.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
i. Qn s'abenn:, dm* {s dépirtimens, aux Messageries e#aux Direction» d3poste.~À;Za.ldreSj chu MM» Ç cwik et las. I
A Strasbourg, ckexM. Aisunï>xe t p(iur l'A^lmagnf. "- ^ I
■ '' • *. . Tcdruttr. tn^ïj^faimtnMrati
r » 4-«. bbs air, directeur^
Les annonces soat reçuts 'cl ez M.P a M3, régisseur, 10, placedala Bourse;
r et au bureau du journal.
PARIS, n DECEMBRE.
" Les renseiguemens officiels', que nous
avons reproduits hier., et qui font connaître
lu situât ion de nos finances, ont produit une
véritable sensation. Cette publication était
(Kautant plus "opportune, que les malveil-
lans cbeKcliaient à répandre l'inquiétude,
on disant partout que lé gouvernement se
laissait aller à des dépenses hors de toute
proportion avec les ressources.du trésor.
Les chiffres ont répondu. Ils ont prouvé
- d'une manière péremptoire que, si les "dé
penses se sont accrues, dépenses utiles et la
plupart-essentiellement productives,.les re
cettes ont suivi une progression bien autre
ment considérable.
"En résumé, le découvert de l'exercice cou
rant, qui avait été évalué à 53 millions, ne
-sera que de 40 millions, malgré les nom
breuses et importantes améliorations qui
ont été apportées dans les services publics,
malgré les grandes, choses qui ont été ac
complies, malgré les grands travaux qui ont
été ordonnés. Ce découvert ne représentera
qu'un peu plus de la moitié du budget. des
travaux extraordinaires, dont nous pou
vons, certes, en toute justice, faire suppor
ter une partie par l'avenir. Il sera d'ailleurs
line charge légère pour la dette,.flottante;,
qui est surtout alimentée par des versemens
que le trésor est obligé de recevoir, et dont
nous sommes loin d'avoir excédé les ressour
ces, puisque l'encaisse du trésor s'élève à
152 millions.
Comment une pareille amélioration s'est-
elle produite dans nos finances ? Comment
le revenu des contributions indirectes s'est-
iî accru de 60 millions comparativement a
tannée dernière? Est-il besoin de le dire ?
L'Etat ne s'enrichit que lorsque le pays s'en
richit lui-même. Si les recettes se sont aug
mentées dans une proportion aussi rapi
de, c'est que la France est-passée de "la
çuine et de la langueur à la prospérité,
c'est que les propriétés mobilières etMmmo-
bilières ont repris leur valeur, c'est que les
transactions industrielles et., commerciales
se sont multipliées, c'est, que toutes les usi
nes travaillent et qu'il s'en construit de nou
velles, c'est que le prix de la main-d'œuvre
s'est relevé, c'est que les populations labo-.
rieuses consomment davantage et jouissent
"d'un meilleur sort. •
Il n'y a pas une de -ces assertions qui ne
puissc eiuwelque sorte se justifier d'une
manière arithmétique. Quelle preuve plus
manifeste de la reprise de toutes les valeurs
que le cours ascensionnel des fonds pu
blics ! [Le 3 0/0, qui ne se négociait, l'an-
iiée dernière, àla fin denovembre, qu'à 56 fr.,
«st coté aujourd'hui à. plus de 82 fr. C'est
•une augmentation de près de moitié en
sus. Les actions des chemins de fer ont
doublé. L'amélioration est peut-être plus
remarquable en ce qui concerne la pro
priété territoriale. La rente et les valeurs
mobilières étaient encore recherchées, mê
me aux- époques d'incertitude, parce qu'el
les étaient toujours faciles à réaliser. Les
terres, au contraire, trouvaient à peine à se •
vendre malgré les plus lourds sacrifices, et
l'on peut même dire que les grandes proprié- •
tés étaient invendables. Aujourd'hui, terres,
maisons, usines se placent à des prix avan
tageux . On à vu que, d'aprçs les états dres
sés par la chambre des-notaires de Paris, le
montant des adjudications du département
lie la Seine, qui était en moyenne, pendant
le semestre.d'avril à octobre, de 5 millions
avant la révolution de février,'et qui était,
descendu'"ensuite jusqu'à 84,000 fr. après
cette révolutions'était élevé, pendant le
dernier semestre à la somme de plus de 11
millions.
Veufc-oft a*©ir maintenant une. idée" de
l'activité; générale de l'industrie? Que l'on
examine le produit des droits de douanes,
et que l'on consulte les tableaux des impor
tations 'et des exportations publiés chaque,
mois par le ministère des finances. Jamais
les -importations de matières n'ont atteint
des chiffres aussi élevés. Or, ces houilles, c.es
métaux, ces bois, ces cotons, ces laines et ces
soies, qu'on introduit par masses, c'est l'alir
ment de nos usines et de nos manufactures.
La production dépasse tout ce qu'on avait vu
jusqu'alors, et cependant elle ne suffit pas
aux demandes de la consommation. Aussi
de nouveaux établissemens s'élèvent de tou
tes parts. Ce sont des filatures, des tissages,
des fabriques de machines ou de produits
chimiques, etc., etc. Le mouvement s'étend
même aux industries que lajégisktioirdoua
nière ne protège peut-être pas d'une ma
nière suffisante, et nous constations, il y a
peu de jours, que lenombredes.fabriques.de
sucie indigène en activités'était accru de 84.
Le mouvement commercial sjiit le mou
vement industriel. Les transactions, n'ont
jamais été plus nombreuses et plus faciles.
Et, ce qu'il y. a de satisfaisant, c'est que le
commerce,, rassuré complètement sur l'ave
nir, ne craint plus actuellement d'avoir re
cours au crédit. Los altaires, pendant les
quatre années-qui ont suivi la révolution de
février, ne s'étaient faites qu'au comptant.
Le papier de commerce a reparu; le porte
feuille de la Banque, qui.n'était que de 13Q
millions en. janvier dernier, s'élevait à 273
millions à la fin de novembre, et s'accrois
sait régulièrement de 25 à 30 millions par
mois. ' . "
Cette renaissance de l'industrie et du com
merce a surtout profité aux populations la
borieuses." On se dispute les bras qui naguè-
res encore ne trouvaient pas à s'occuper. Les
salaires se sont relevés comme les fortunes.
Les classes ouvrières, obtenant un prix con
venable de-leur travail et assurées d'une oc
cupation régulière, ont amélioré leurs . con
ditions d'existence. L'accroissement du pro^
duit des divers .impôts ne siguifie autre
chose, si ce n'est quç; le peuple est mieux
nourri, mieux vêtu, et qu'il peut se procu
rer des jouissances dont il était privé; Il v a
plus : nos populations laborieuses ne ga
gnent pas seulement de quoi pourvoir au
présent; elles économisent pour l'avenir»
Les caisses d'épargne se remplissent, tw
sociétés. de secours mutuels se propagent à
Paris et dans les départemens._ La caisse
des retraites pour la vieillesse;. qui n'avait
reçu qu'un peu plus d'un million à la fin
de l'année -1851, a vu ses recettes monter à
près de $3 millions à la fin du mois de sep
tembre ; les • versemens continuent, et ils
ont été de 800,000 fr. la semainé dernière.
Ainsi, lasituation favorable de nos finan
ces n'est que le résultat du développement -
de l'activité générale, des progrès de la pros
périté publique, de l'accroissement des for
tunes, de la hausse des salaires, de l'extension
du bien-être parmi les masses. Si l'argent
afflue au trésor, c'est que le pays est dans
l'abondance. C'est l'agriculture, c'est l'in
dustrie, c'est le commerce qui se chargent
de remplir d'eux-mêmes et sans gêne les
coffres.de l'Etat.
Et maintenant est-il nécessaire de dire à
qui nous sommes redevables de cette bonne
situation commerciale , industrielle et fi
nancière ? Les dates l'indiquent suffisam
ment. Il suffit de rappeler que la sus
pension^ des affaires,'provoquée par l'ap
proche dit terme fatal et par l'attilude
l'Assemblée
ve, avait fait tomber
de
le
resœou public de 12 millions pendant le der- .
nîer trimestre, de 1831. Nous marchionY vers
une crise terrible. C'est gràce-à la résolution
héroïque, prise et exécutée le2 décembreavec.
tant de patriotisme par Louis-Napoléon, que
nous avons échappé aux malheursiuspen-
dus'sur nosiêtes. La victoire définitive de
l'ordre, l'affermissement de. la tranquillité
publique, la consolidation du pouvoir, ont
opéré un Véritable miraole et ont donné
naissance à cette reprise énergique, à ce vaste
mouvement d'affaires dont nous sommes
témoins. v
Mais Louis-Napoléon ne s'est pas contenté
de rendre à la "France laborieuse sa liberté
d'action en la délivrant des incertitudes et
des appréhensions qui la comprimaient. Il a»
secondé son essor, en tranchant avec hardies- , ^
extraordinaire et ministre plénipotentiaire.
M. le comte de Mollfce a été Gonduit à l'au-
àispiè tîç_Sa Majesté dans une voiture de la
' côui,^présenté à l'Empereur par M. le
maîtr&'^des cérémonies , introducteur dés
ambassadeurs, .comte. Baciocchi,-assisté de
,Feuillet de Conches, maître des cérémo
nies, introducteur des ambassadeurs ad
joint. .
se des questions qui se traînaient dans
l'ornière bureaucratique où législative, et
en réalisant des améliorations attendues de
puis trop Jong-temps. Quelques mois ont
suffi pour ajouter plus de 3,000 kilomètres-
de chemins de fer aux 4,000 qui étaient déjà
concédés, et pour assurer l'exécution des Ji-
gnes principales de notre réseau. Des tra
vaux 3 e perfectionnement ont été entrepris
à l'embouchure de nos grands fleuves. A
Paris; la rue de Rivoli, la rue "de Strasbourg,
la rue des Ecoles, soni ou vont être ouver
tes.. Les Halles centrales se construisent, et
le Louvre marche à son achèvement.
C'est également pour aider à ces magni
fiques efîbrtSjdu génie national que le gou
vernement de Louis-Napoléon a perfec
tionné et complété nos institutions de -cré
dit; qu'il a obtenu de la Banque de France
l'abaissement du . taux de l'éscompte à
3 0/0; qu'il a favorisé l'extension du
comptoir national d'escompte; qu'il a en
couragé la création de la grande société de
crédit foncier qui doit prêter, par toute !
la France, à 5 0/0, amortissement compris;
qu'il a réalisé la grande mesure de la con
version de • la rente, que Louis-Philippe n'a
vait pas osé entreprendre au plys fort de la '
"prospérité de son ,'règne. :
La souvenir de cette mesure, que M. Bi-
neau a exécutée avec une hardiesse intelli
gente qui en a assuré le succès., nous rap
pelle toute la part qui lui revient dans l'a
mélioration qui vient d'être signalée par le
Moniteur dans la situation du trésor public.
La confiance que l'honorabilité de son carac
tère inspire aux capitalistes est certainc-
«wiit-ûne des causes qui inllueet-^e-.çlqgi»
heureusement sur l'état général des .transac
tions.
Mais c'est surtout en fondant l'ordre sur ■
dos bases inébranlables, en réveillant l'esprit ;
d'entreprise, en achevant le réseau,de nos t
communications à vapeur, en étendant les
institutions de crédit aux différentes bran
ches de l'activité publique et à l'ensemble duj
territoire, que le gouvernement de Louis-Na- '
po'léon est parvenu à renouveler, en moins
d'un an, toute la face du pays"T j. buivat.
• i-rwnapnmi *
. Dans le but de semer des inquiétudes et
d'affaiblir l'action du gouvernement, on ré
pand de nouveau le bruit d'une prochaine
modification ministérielle. Les correspon
dances des-journaux étrangers s'en occu
pent, et y ajoutent des commentaires.
Ce "bruit est faux, et ne repose sur aucun
fondement.
- L'Empereur a reçu aux Tuileries, de M. le
comte de Moltke, les lettres de S. M. le roi
de Danemarclt qui le confirment auprès de
Sa Majesté Impériale en qualité d'envoyé
; L'Empereur part samedi pour Compiègne.
; S. M. passera une semaine dans celte rési-
■ dence, et reviendra à Paris' vendredi pro-
i cliain. ' • ■
L'Empereur quittera, dit-on , Paris . à
une heure- de l'après-midi, accompagné
du ministre de la guerre et de sa mai
son. Les autres ministres se- rendront
successivement à- Compiègne, où- la plus
brillante réception attend S. M. Les dé-
putations et -les gardes nationales de l'ar
rondissement et des arrondissemens voisins,
les anciens militaires, les corporations, des
députatipns de_jeuncs filles, les écoles, se
trouveront sur le passage. de l'Empereur à
son arrivée. Le soir, il y aura bal des cor
porations au théâtre.
On cite parmi les invités, outre les minis
tres et leurs dames, l'ambassadeur d'Angle
terre, et lady Cowlev; le marquis Antonini,
ministre de tapies; le marquis de Villama- 1
, rina, ministre de Sardaigne; M. Firmin Ro-
gier, ministre de Belgique, et JMnje llogier;
le marquis de Valdegamas, ministre d'Es-
pbgnej M. le comte de Morny, M. le comte
^lçi..fîa)|^}oiM/Laiorce ? M,, le baron James de
Rothschild, et un grand nombre de person
nages de distinction.
On dispose tout au chemin de ferjiu Nord
pour le départ du prince dont les équipages
l'ont devancé à Compiègne. Un bataillon de
troupes de ligne est parti pour cette rési
dence dans l'après-midi.
Par trois décrets impériaux, en .date du
13 décembre, rendus sur le rapport de M.
le ministre, de l'intérieur, sont approuvés
les statuts de quatre sociétés de. secours
mutuels, créées dans le 6° arrondissement
de Paris , sous les" noms de : Société de
Saint-Mavtin-des-Champs, Société du Temple,
.Société des Lombards, et Société de la Porte
Saint-Denis. '
L'Empereur vient de' décider qu'il serait
créé, dans trois des'quar-tiers les plus pau
vres de Paris, trois établissemens de . bains
et lavoirs publics modèles.
Les Irais de ces établissemens seront pré
levés sur la cassette particulière de Sa Ma
jesté-impériale.
Le télégraphe nous apprend que le cabinet
anglais vient d'essuyer un grave échec dans
la chambre des communes. Le vote qui a
" èûlie,vt?-4ft«s la séance-de l'a-nuitdet-nière,
a.dpnné 305 voix à l'opposition contre 284
etïflrages ministériels. Les détails de cette
dernière et décisive séance noustnanquent
". complètement. Au départ du courrier, on
discutait encore sur la procédure à suivre,
et le ministère et l'opposition n'avaient
pu s'entendre sur la question à poser. M.
d'Israeli insistait pour qu'on réservât la
question de chiffre, et qu'on se bornât
à décider en principe s'il y avait lieu
d'étendre et d'augmenter la taxé sur les
-maisons. Ce mode savait l'avantage de laisser
toute liberté anx : votes ultérieurs, puisque
cliacup restait libre d'admettre ou de rejeter
une partie dés innovations fiscales proposées^
p;y le chancelier de l'échiquier. Pour com-
,prendre le sens de cette tactique, il faut sa
voir que les adversaires du cabinet" ne con
damnent pas en bloc les propositions de M.
d'Israeli, même en ce qui concerne la taxe des
maisons, les uns admettant que cet impôt
"peut être aggravé, sans être étendu ;
quant à la matière imposable; les autres
ne se refusant pas à appliquer une taxe
mo.dérée aux loyers de 10 livres sterling.
,Le chancelier de l'échiquier demandait que
tous les débats relatifs, soit à la quotité de
la taxe, soit à la modification dans l'assiette
de l'impôt, fussent renvoyés après les fêtes
de Noël, èt qî- "eulement décidé, par le
vote du préamoùle, qu'on modifierait la taxe
sur les maisons.
; 'Nous saurons feeulerïïéîït 4eQi"aiiï sur quoi
la chambre a voté. Mais dès àpjroSSQî.» 0 'Vote,
tel qu'il nôusest connu,estunedéfaite I2?0,is-
térielle, qui ne peut guères avoir, d'après les"
règles parlementaires, qu'une de ces deux
conséquences; la retraite du cabinet ou là
dissolution des communes. Malgré salongue
pratique du gouvernement représentatif,
-malgré l'habileté consommée de ses hommes
d'Etat, l'Angléterre va donc entrer encore
une fois dans une de ces crises parlemen-.
taires jdont l'énergique sagesse de notre
Empereur nous a à tout jamais délivrés.
l. bôniface,
Voici le texte de la'dépêche télégraphique,
qui nous est communiquée :
Londres, vendredi.
Le' ministère Derby, dans la séance de la charii-
hre des communes du. 16,, a été battu à l'occasion
du budget à une majorité de 19 voix. - .
30b membres ont -mié ; contre la résolution de
M. d'Israeli, chancelier de l'échiquier, et 286 ont
voté pour.
Majorité pour l'opposition, 19.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
Berlin, 17 décembre.
L'Empereur d'Autriche est arrivé aujour
d'hui à midi. Le roi était aile à x £a rencontre
à Interbogh.
On écrit de Bruxelles, le 16 :
« La section centrale, nommée pour l'examen
de la convention provisoire avee la France,' s'est
réunie hier matin sous la présidence de M. "Vi
lain XIIII. Elle a félicité le cabinet d'avoir conclu
cette co «vention qu'elle considère comme le gage
de l'ouverture prochaine.de négociations devant
aboutir à la conclusion d'un traité définitif. Elle
a été unanime pour proposer l'approbation de la
convention.
» M. T'Kint de Naeyer a été nommé rappor
teur. » - - . " ! ' . '•
Les nouvelles de Constantinople du 5 de
ce mois sont moins favorables que les pré
cédentes.
' On espérait que les sacrifices que venait
de faire le gouvernement pour tâcher de
surmonter les difficultés résultant du 1 refus
de l'emprunt, auraient pour effet 'de retar
der la catastrophe financière dont la Tur
quie est depuis longtemps menacée, et voilà
que de nouvelles et graves complications
viennent de surgir par suite de la décision
prise par la Banque et annoncée officiel»
lement à la Bourse, de ne plus recevoir
de papier-monnaie ( Kdimès) en paiement de
ses traites sur l'Europe. Cette mesure, adop-
tâfeet mise.en v igue ur à ^improviste, a jeté
la perturbation sur la place. Le papier-mon
naie a subitement éprouvé une baisse de 7 à
8 0/0, et l'argent, déjà fort rare, a totale
ment disparu sous la brusque impression
d'une panique générale. Les directeurs de la
Banque, pressés de donner des explications,
ont nettement déclaré qu'ils n'avaient pas
assez de confiance dans les Kaïmès pour
les échanger contre des lettres de change,
qui devront être payées en Europe en bon
argent, et que, plutôt que d'en accepter, la
Banque préférait se mettre en liquidation,
ce qui a eu lieu effectivement. Une déçutation
composée de dix des principaux négocians
appartenant aux différentes nations, a été
,nommée pour faire connaître au gouverne
ment la fâcheuse situation du commerce.
Rendez-vous avait été pris chez le ministre
des finances pour le 0 décembre (lendemain
du départ du paquebot). On pensait que le
grand-visir et les autres membres du ca
binet assisteraient à la conférence dont nous
connaîtrons le résultat seulement par le pro
chain courrier.
. La Banque ayant été considérée jusqu'ici
.comme un établissement du gouvernement
.turc, son refus d'accepter le papier mon
naie'de l'Etat a causé une stupéfaction uni
verselle, nous dit notre correspondant.
Les hostilités ont cessé dans le Haouran à
lg, suite de l'ordre qui a été envoyé au séras-
: luer de l'armée de Syrie de suspendre les opé-
- rations militaires pendanllamauvaise saison
Onespère que d'icilàonfinirapar s'arranger
à l'amiable. Les Anglais ont déjà offert leur
..médiation, et, comme ils exercent une très
m^tide influence-sur les Druses, qui, dans
toutes occasions, n'agissent que d'après,
leurs conseïS il est probable qu'ils parvien
dront facilehient-A- obtenir leur soumission..
L'ordre est aussi rétabli dans la province
de Bagdad. Les Bédouins ûf*-§ont éloignés de.
la ville, et ont cessé d'interct^tgr les com
munications. A la date des dermcr -e.snou-
velles, toutes les routes dj3 la province étaiPJJt
parfaitement libres et sûres. ;
On écrit de Bagdad, que le plus jeune
frère du-cliah de Perse se trouvait depuis
quelque temps dans cette ville. Soupçonné,
d'appartenir à la secte des Bàbis, qui est
l'objet d'une persécution acharnée, il a dû
quitter la Perse pour se soustraire à une
mort certaine. Il a été aidé daûs sa fuite
par le ministre, d'Angleterre .qui l'a, fpr-:
.tem^nt recommandé ' au colonel Ràwlin-
son, consul général, à Bagdad. Le gouver
neur de cette ville ayant refusé de le.rece-
voir, dans la crainte de se compromettre, lo
colonel Rawlinson luiji fait^revêtir un uni
forme anglais, et l'a accueilli à l'hôtel con
sulaire, où il se trouvait encore, sous ce cos-
tume, a la date des dernières lettres.
- Mohammed-lUian, minista-e de Perse â.
Constantinople, venait de moarir.
' Les brigands venaient; oncere de commet-?
ire un aouyel attentat aux por tes de Smyr-»
ne- '
La question des lieux-saints revenait en
core à l'ordre du jour. Notre ambassadeur,
M. de Lavalette, "devait avoir d'un jour â
l'autre une audience du sultan, à propos
de cette affaire, dans laquelle, tout en çon-
sei"v.ant les formes les plus modérées, le
représentant de la France sait défendre ses
droits avec fermeté. / .
Le mi niè re a de la peine a se consolider.
Le rappel à Constantinople de Saïd-Pacha,
beau-frère du sult^-le favori des Ulémas et
le chef du parti rétrograu^».P ara ^l ul donner
àpehser. * "
Le secrétaire de la rédaction, t. ,'QNIFACE.
On lit dans la correspondance de Madrid/
12 décembre
■ «• Le gouverneur de fa province de Madrid a
reçu de M. Bordin, ministre, un ordre qui lui en
joint de refuser l'autorisation demandée par un
grand nombre de députés et sénateurs de l'oppo
sition pour tenir une réunion' électorale prepar
ratoire. Cet ordre est motivé sur fce que cette réu
nion pourrait reproduire l'agitation causée dans
les esprits par des juntes de la même nature ré
cemment tenues, et qu'elle tend à troubler la con
fiance générale et à paralyser la marche ordi
naire des affaires. C'est,- écrit le ministre au gou
verneur, la volonté de la?reine d'accord avec son
conseil des ministres, que vous refusiez cette au
torisation. »
» La démission du général Urliina, du ministère
de la guerre, est certaine. Le ministère a fait ap
peler successivement le général baron de-Mer, le
général Lersundi et le général Roncali ; mais au
cun de ces généraux n'a accepté le portefeuille de
la guerréi
» Aujourd'hui, èn' l'église de Saint-Louis-des-
Français, sera chanté un Te Deum solennel à l'oc
casion de la proclamation de l'Empire français. »
4 On lit dans le Journal de Francfort, à la
date du 15 décëmbre :
« M. le marquis de Tallcnay a donné lundi der
nier un dîner -diplomatique, auquel avaient été
'invités MM. les envoyés dont -les souverains ont
déjà reconnu l'Empire en chargeant leurs minis
tres plénipotentiaires de remettre de nouvelles
lettres de créance à S. M. l'Empereur Napoléon,
ou ont annoncé-officiellement à M. le marquis de
Tallenay ta satisfaction avec laquelle leurs souve
rains ont accueilli la nouvelle de la proclamation
de l'Empire. M. le marquis de Tallenay a porté uo
.toast à S. M. l'Empereur des Français, toast auquel
ses hôtes ont. répondu avec effusion. »
On écrit de Vienne, 11 décembre, à la
Gazette de Breslau : • •
« On s'occupe de nouveau du changement de
sssa
•FïUilLETQfi DU CONSTITUTIONNEL, 18 DÉCEMBRE.
ÎSÂÂC LÂQUSDEI
ALEXANDRE DUÎIAS.
PROLOGUE.
• . — >. m
LES GAETANI.
- Une fois sur la via Appia, ; et entré dans
l'enceinte dé,ce singulier faubourg qui pro
longeait Rome sur la roule de Naples, à peu
près comme l'épée du poisson armé prolon
ge-sou corps, le voyageur se trouva au mi
lieu de l'étrange population dont nous avons
4it un mot, et les détails,qui lui avaient
échappé lorsque, du haut du tombeau
d'Aurélius Cotta, 'il avait jeté un vague re
gard du côté
mettre,- pour ainsi-dire, en contact direct
avec lui.
; En. effet, tandis que les grands bandits
tels que les Orsini, les Gaëtani, les Savelli,
les Frangipani s'étaient emparés des gros
sépulcres, et y avaient mis garnison, les bo
hémiens, les vagabonds, les metidians, les
.petits voleurs enfin, s'étaient emparés des
petit; tombeaux, et y avaieiit établi leurs de
meures. . .
, Une partie de ces tombeaux aussi avaient
■été consacrés à des usages publics,; troués
d;ins un but de cupidité particulière, ils
Voir les numéros des 10, 11,12,15,10 et 17.
La propriété des éditions françaises ou étrangères
est expressément réservée dans tous les pays- où la
•propriété littéraire ; est assurée, l'auteur aya'nt traité
«l'avance des traductions anglaises, espagnole*, por
tugaises, allemandes et italiennes.
avaient, à la suite de leur dévastation, été
tournés vers un but d'utilité, généi'ale. E^n
effet, le colombarium de quelques-uns avait
offert aux regards étonnés des déprédateurs
une voûte arrondie solidement maçonnée en
briques; de sorte qu'après avoir réfléchi à
ce que l'on pouvait faire de ces ouvertures
demi-circulaires, on avait résolu d'en faire
des 1 fours ; chacun y venait donc, comme à
la servitude'banale d'un village normand,
c.uire son pain et sa viande. En outre, aux
environs de ces -fours, des espèces de
rôtisseurs de bas étage s'étaient établis, et
vendaient de la charcuterie, de la volaille,
des poissons séchés et des pâtisseries aux
soldats quij les jours de paie, venaient, avec
les malheureuses courtisanes vivant du luxe
de cette miscre,.s'attabler dans l'intérieur
ou aux-portes de ces cabarets improvisés, .et
qui, le repas .fini, allaient achever la jour
née, si c'était le, jour ; la nuit, si c'était le
soir, dans ces lupanars mortuaires Sont tout
l'ameublement se composait d'un matelas
étendu sur un" sarcophage, funèbres maisons
de débauche en harmonie avec les popula
tions et les localités au milieu desquelles
elles s'éjevaient.
Puis, comma l'église-était une nécessité
du XV 0 siècle, encore plus comme lieu d'a
sile que comme centre de prières, de temps
en temps, au milieu de tous ces débris ap
partenant à une civilisation évanouie, .se
dressait une espèce de temple, païen par sa
basf 4 , chrétien par son- sommet, avec ses
clochers a crénçaux, son couvent fortifié, et
sa garnison de moines tenue au complet
par le prieur ou par l'abbé, avec autant de
soin et d'orgueil qiie les officiers et les ca
pitaines en mettaient à tenir au complet
leur garnison de soldats.
Plus d'une fois déjà nous avons entendu
le voyageur parler du pardon : qu'il venait
solliciter , à Rome, plus d'une fois nous l'a
vons entendu mettre en doute -l'application
à son égard de la miséricorde divine, que l'on^. |
représente cependant comme infinie ; l'occa
sion était belle pour lui d'essayer de cette
miséricorde de Dieu, et de demander ce par
don qu'il a permis aux ministres de son Egli
se d'accorder. Certes, les moines qui étaient
chargés de répandre la parole du seigneur
au milieu de ce monde cb réprouvés, devaient
être habitués à d_e sombres- confidences,
et, à moins que l'absolution — comme le
voyageur l'avait, du reste,laissé entrevoir -~-
ne put descendre sur lui que des plus hauts
sommets de la hiérarchie ecclésiastique %
nous le répétons, l'occasion était belle et va
lait bien qu'il s'arrêtât à l'un de ces temples,
et essayât de~se confesser à l'un de ces moi*
nés qu'on avait souvent peine, — soit par
leur costume, soit par leur langage, soit
même par leurs mœurs, — à distinguer de
ces bohèmes de toute espèce parmi lesquels
ils vivaient . ...
. Et, cependant, l'étranger passa devant l'é-
gljse de Santa-Maria-Nova sans s'arrêter, et
continua sa.route; mais, au bout d\m mille
à peu près, il trouva cette route barfçe par
une porte arrondie en plein cintre qui se rat
tachait, d'un côté, au mur d'enceinte de l'é
glise de Saint-Valentin, "et, de l'autre, aux
ouvrages avancés d'ua cliàteau-fort au des
sus du rempart duquel on apercevait le sofîi-
met du tombeau de Cecilia Metella. __ *
Outre la grande porte cintrée dont nous
venons de parler, une autre porte, placée à
quinze pas de la rînUe, et, à droite, don
nait eutiée daus la cour de cette forteresse,
laquelle appartenait aux Gaètani. cos neveux
du pape Boîiiface Vlil, qui-essayaient de res
saisir, à force dç brigandages, la puissance
gigantesque qu'ils avaient conquise dans.les
premières années du pontificat de Benedetto
Gaëtano,—lorsque les rois de Hongrie et dé
Sicile conduisaient celui-ci à &aint-Jean-de-
Latran, marchant à pied et'tenant la bride de
son cheval,—puissance qu'ils perdirent peu
à peu depuis le soufflet que le pape et la
papauté reçurent de la main de Colonna <
dans la personne de leur aïeul.
Le tombeau de Cecilia Metella jouait pour
les Gaètani le même rôle que le tombeau
d'Aurelius Cotta jouait "pour les Orsini, c'est-
à-dire qu'il leur servait de principale for
teresse.
Peut-être, au reste, de tous les tombeaux
cfe la voie Appierme, .celui dè la femme de
Gfassus, -de la fille de Metellus le critique,
ferait-il, alors, comme il est encore aujour-
-d'hui, le mieux conservé. Le sommet coni
que avait seul disparu pour faire place à une
plate-forme crénelée, et un pont jeté des ou-
^•ages modernes sur la construction anti
que conduisait des remparts au gigantesque
bastion.
Ce ne fut que soixante-quinze ans plus
tard que le tombeau de la femme noble,
spirituelle,i artiste , poète, qui réunissait'
chez elle C*tiliua, César, Pompée, Cicéron,"
Lucullus, Terentius Vâron , tout *ce / que
Rome avait de noble, d'élégant, de riche,
.devait être fouillé par ordre du pape Paul III,
qui fit transporter l'urne contenant ses cen-
• dre'3 dans un angle du vestibule du palais
Par.uèse, où on la voit encore aujourd'hui.
- Il fallait que cette femme eût une bien
grande valeur, pour qu'à sa mort Crassus
lui lit élever un pareil tombeau. —Ce tom
beau et les quinze millions prêtés à César,
ce sont les deux taches de la vie de Crassus.
De même que la forteresse des Orsini était
bâtie sur la villa des Quiutilien, la forteresse
'des Gaëtani était bâtie sur les terrains qu'a
vait couverts autrefois l'immense-villa de
Julius Alticus. L'iiistoire de Juiius est moins
tragique que-celle des Quintilien sans être
moilis singulière. — Nommé préfet de l'Asie
par l'empereur Nerva, il trouva, en démolis
sant la forteresse d'Athènes, un immense
ïtrésor. Epouvanté à l'aspect de ces richesses,
il écrivit'au ' successeur de Domitien et au
prédécesseur de Trajan, pour lui annoncer
sa bonne fortune ; mais l'empereur, qui ne
se croyait aucun droit sur ce trésou, se con
tenta de lui répondre : « Tant mieux pour
toi ! » Avec un point d'exclamation.
Mais cette réponse ne satisfaisait pas com
plètement Julius Atticus ; il craignit que
Nerva n'eût compris qu'il avait trouvé un tré
sor .ordinaire, quelque "chose de misérable
comme deux ou trois millions de sesterces.
En conséquence, il reprit la plume,-et écri
vit de nouveau à l'empereur : « Mais,. César,
le trésor que j'ai trouvé est un trésor consi
dérable !»
Ce à quoi Nerva ne jugea point à propos
de répondre autre chose que ce qu'il avait
déjà répondu dans sa première lettre, en
ajoutant seulement un second point d'excla
mation : « Tant mieux pour toi ! ! »■
Julius Atticus avait la conscience timorée;
il craignit de n'avoii; pas donné à l'empe
reur, dans ses deux premières lettres, une
idée suffisante des richesses qu'il n'osait s'ap
proprier, et il écrivit une troisième fois :
« Mais,- César, c'est que le trésor que j'ai
trouvé est immense ! »
« Tant mieux pour toi ! ! ! » répondit
l'empereur, en ajoutant un troisième point
d'exclamation aux deux premiers.
Ce troisième point d'exclamation rassura
Julius Atticus; il n'hésita donc plus à s'ap
proprier le trésor, qui, en effet, était tel r qu'a
près avoir donné à son fils six millions trois
cent mille francs pour bâtir des bains ; qu'a
près avoir fait élever palais à Athènes, palais
à Rome, palais à Naples, des villas partout;
qu'après avoir ramené avec lui de l'AUique
quinze ou vingt philosophes, quinze ou vingt
poètes, dix ou douze, musiciens, six ou huit
peintres, aux besoins desquels il pourvoyait
d'une si large façon, que "chacun d'eux me
nait uù: train à se faire prendre pour un sé
nateur ; qu'après avoir laissé trente millions
à l'empereur et soixante milliojis à son fils,
il put encore léguer quatre-vingt-dix francs
de rente - viagère à chaque Athénien !
Hélas ! comme Charlemagne, à la vue des
Normands, pleura sur l'a décadence de l'em
pire, Julius Alticus put,, malgré ses millions,'
pleurer sur la décadence de sa race. Poète,
orateur, artiste, père de rhéteur, il vit son
petit-fils si' dégénéré de cette intelligence
héréditaire, que, pour lui apprendre à lire,
Ilérode Atticus, son père, fut obligé de lui
donner vingt-quatre esclaves représentant
leÎTTingt-quatre lettres de l'alphabet, et por
tant chacun sur sa poitrine la figure delà
lettre à laquelle il correspondait.
Or, tout cet emplacement, —tombeau 1 de
Cecilia Metella^ villa de Julius et d'Hérode
Atticus, cirque de Maxence, qui n'en est éloi
gné que d'une centaine de pas, — tout cela
appartenait à Enrico Gaëtano, et était com
mandé, pour le moment, par un Gaëtano
d'Agnanr, bâtard de la famille.
Les Gaëtani avaient habité le bourg d'A-
gnani, où, pendant ses querelles avec le roi
de France, s'était réfugié le pape Bonifa-
ce VIII, et l'avaient péuplé de bâtards.
A l'heure où nous sommes arrivés, c'est»»
à-dire vers midi, Gaëtano-le-I3âtard, — c'é
tait le nom qu'on lui donnait,— s'amu
sait à exercer sa garnison dans le cirque de
Maxence.
Cette garnison se composait particulière
ment d'Anglais, d'Allemands/ et d'hommes,
des montagnes, Basques,.Piémontais, Tyro
liens, Suisses," Ecossais, paysans des Ab-
bruzzes.
■ A force de se frotter les ums aux autres,-
de vivre ensemble, d'être soumis aux mê
mes besoins, de courir les mêmes dangers,
g ces hommes s'étaient créé entre eux une es
pèce de langue pareille à ee patois- que l'on
parle sur les bords de la Méditerranée, et à
l'aide duquel les voyageurs peuvent faire la
tour de ce grand lac que les anciens appe
laient la mer intérieure. Cette langue suffi-.
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