Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-12-10
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 décembre 1852 10 décembre 1852
Description : 1852/12/10 (Numéro 345). 1852/12/10 (Numéro 345).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
numéro 545.
BUREAU*: rue de (Palafft-Itoyal),ni ÎO;
b 11 «a;-: - vendredi 10 décembre.
P m de Taboimefflcat.
te ÏK. POUa TBOlS HQH
.. \ raxis:
13 VA. ÏOUB. TROIS MOIS.
' VH HTJMÉRÛ : SO QWUSPB. .
"ocs usa *àts JttAnoifflSi'so Teperter w
tableau publié dans e-lounialj les jtQ st .....
45 de chaque mois.-
' . ■ louie lettre affranchir tercù
r - Les-artides déposés ne si »»t' pas tendus. r*<<
' ■■■ ■ ■ - ■ ■■ ■ " ■■■■ ■ jttqa--x$
JOURNAL POLITIQUE, XITTEBAIBE, UNIVERSEL.
1 ; • , 1 ! '
i On s'afionne, dam les départemens, aux Messageries et éx^x Directions depo$te:-r'A Londres, xhczWiL^Cfiw/it^t Fas. I
••v* j vi j • —.A Strasbourg', chez M. AuauNMffj jk>mr-i*AiUtmgne. • ; i • J
S'adresser. franco ïpour l'itdministràiiop,
à M. M«iwj rfirecfettrl
Les annonceront reçues chez M. J > ANlS i régisseur, 10, place de la Bcu
"ff*- et au liureau du journal.
'paris, 9 décembre.
' Ï/Empereur a voulu inaugurer son règne
- pa^-desbienfaits-et-des actes-de^ démence
Les classes souffrantes ont été le premier ob
jet de sa sollicitude ; mais, lout en. s'occu-
pant des pauvres/des malades, des enfans
abandonnés, Sa Majesté,exerçait son droit de
grâce dans des proportions aussi larges
que le permettent l'autorité des lois et la
sécurité publique. Remise était ftfite de
la prison et de l'amende à tous 'les con
damnés pour simples délits et contraven
tions; aux. soldats et matelots, des punitions
encourues pour fautes contre la discipline ;
aux déserteurs et aux insoumis des armées
de terre et de mer,'des châtimens qui les
attendaient.
Les condamnés et les exilés «politiques np
pouvaient rester en dehors des dispositions
bienveillantes de Sa Majesté ; une" note insé^
rée au Moniteur du 2 décembre ne laissait
sur ce.point aucun doute.
A l'exception des hommes qui se sontien-
dus coupables de ces crimes que toute mo*
raie réprouve, tous ceux qui souffrent des
suites de nos malheureuses discordes civiles
seront rendus à la liberté, à ; leur famille, à
leur pairie, sans autre condition que de se
soumettre à la volonté nationale si claire
ment manifestée dans le dernier scrutinet
de prendre l'engagement 4e. ne . rien faire
désormais contre* le gouvernement de l'élu
du pays. • ■ v; •„
't'Empereur ne veu t rien exiger de plus,
et le bon sens .ainsi .que les nécessités socia
les disent assez qu'il 'est impossible de de
mander. moins. Le vœu. le plus cher de Sa
Majesté est de voir, effacées jusqu'aux traces
de nos anciennes divisions; elle ne garde
du passé que te'souvènir des services ren
dus. 11 ne'tïendrâ pas au prince que la pa
trie vient'de couronner, qu'elle soit plus
Jongrtemps séparée, d'aucun de ses enfans.
. Le Moniteur publie aujourd'hui la décla
ration suivante :
« Des demandes relatives à l'établisse
ment de nouvelles lignes de chemins de
fer sont adressées chaque jour à l'admi
nistration. Celles! qui lui sont déjà par
venues auraient, pour résultat d'étendre
notre réseau de plus de 7,000 kilomètres et
imposeraient à l'Etat-et aux compagnies
une dépense de plus de 2 milliards.
» Il est .du devoir du gouvernement de
en comtrien(*a:m"p , t tf 1 pltwBtBer
et les plus urgentes, que lorsqufe l'état des
entreprises actuelles le permettra à sa pru
dence, et entenant^oujours compte des res
sources réelles que le trésor et le public
peuvent consacrer, chaque année, à ces
grands travaux. » » /•••?
Onne doit pas s'étonner qu'après lahausse
continue qui a eu lieu depuis un certain nom
bre de mois sur toutes les valeurs, il se mani
feste aujourd'hui quelques fluctuations dans
les cours. C'est là un fait conforme à tous les
précédens de la Bourse. Mais pour peu qu'on
veuille examiner la situation et aller au fond
des choses,on reconnaîtra bien vite que cette
réaction n'a rien de sérieux, qu'elle n'a au-,
cune portée;, ët qu'elle ne doit être attribuée
qu'à des causes purement temporaires que
la publication de la note du Moniteur con
tribuera à faire disparaître dans un court
'délai ..v..' .. .. V ... -i
D'où proviendraient les craintes ? Ce n'est
certainement pas.de la situation politique.
L'élection de Louis-Napoléon a réuni un nom- '
bre de suffrages inconnu dans l'histoire; la
proclamation de l'Empire a été saluée sur
tous les points de la France par des cris de
joie, et l'on peut dire hardiment que
jamais gouvernement n'a présenté plus
d'élémens ;de durée et d'avenir. Au dehors,
les puissances étrangères's'empressent de
témoigner leurs, sympathies pour le trône-
que la France -vient de relever. L'Angleter
re, la coiir de jS'aples, la Belgique ont
déjà reconnu et lé titre et le nom du nou-
ismettant les as-
résister.à cet entraînement exagéré.
, . . 1 || ' _ " WUJ UUl UiOVil UU iiU l U1 \J U ' Jt UOOUi Vji vuu l>J
Il n'accordera de nouvelles concessions, , P ,i,™™
ni«4' Hfflrer aiinn r OA]Tffî..ji.w.v,p.^uty
Su; £
vel Empereur,*.- -.. •->
surances les plns^ ,^ ,; f^Les journaux et
les» correspondances dès "Etats - septentrio
naux s'accordent à déclarer (juç cet execQç
- t çle «era*suivi par tôufe^ lès" monarchies eu
ropéenne^ Ainsi, garanties d'ordre et de sta
bilité à intérieur, garanties de paix à l'ex-
térieur, tout concourt à donner confiancp,
tout promet une nouvelle ère de prospérité.
Si la cause de la baisse des effets publics
ne peut être attribuée à la situation politi
que, qui n'a jamais été aussi satisfaisante,
peut-on la chercher dans une élévation exa
gérée des valeurs 1 Cette explication n'est pas
plus admissible. La rente n'avait fait, au
bout du compte, que reprendre le niveau
qu'elle avait atteint pendant.les plus bel
les années du règne de Louis - Philippe.
Or, qui pourrait prétëïidre que la riches
se, que le crédit de la France, ait leculé
à'ce point, que nos fonds ne vaillent pas
aujourd'hui ce qu'ils valaient il y ' a six
ans? Les faits ne viendraient-ils pas pro
tester en masse contre une pareille allé
gation ? Est-ce que le numéraire a jamais
été aussi abondant? Est-ce que la Banque de
France, malgré ses Habitudes de prudence,
n'a pas réduit à 3 0/0 "le taux de l'escompte,
qu'elle" avait maintenu, depuis son origine,
à 4 0/0? Est-ce que la diminution générale
du taux de l'intérêt ne correspond pas à un
accroissement général de l'ensembl& des-ca»
pitaux? - - - ..'y""
Qu'on nous permette un simple rappro
chement qui parlera plus haut que tous les
raisonnemens. Quand notre 3 0/0 atteignait
83 fr. sous le règne cta Louis-Philippe, le 3
0/0 anglais, était coté 92 fr. L'écart des deux
fonds n'était par conséquent que de7fr. Au
jourd'hui le cours du fonds français n'est que
de 82 fr., tandis que le cours des fonds anglais
dépasse 101 fr„, ce qui représente-un écart de
19 fr. Or, quelque funeste influence que la
révolution de 1848 ait exercée sur la fortune
de la France; ^eut-on admettre que nous
nous soyons laissé ainsi distancer en quel
ques années ? Non certainement, et, s'il fal
lait en donner des preuves,'nous en appel
lerions à l'exposition de Londres, où notre
industrie s'est montré^ avec, tant de succès.
Mais, si nous n'avons pas rétrogradé, si,
malgré les incertitudes qui avaient pesé
.usqu'au 2 décembre 1851 ' sur l'avenir,
nous n'avons cessé de marcher en avant,
comment pourrait-on trouver notre 3 0/0
trop cher, lorsque la distance qui le sé
pare du fonds anglais est encore si con
sidérable? Il y a là, ce nous semble> une
comparaison de natiire à rassurer contre
pour avoir été rapide, n'en avait pas moins
sa raison d'être dans un mouvement naturel
et régulier.
La réaction survenue à la Bourse ne tient
donc en aucune manière' au fond aes cho
ses. Cè n ? est ni dans la situation politique,
ni dans une surélévation des valeurs qu'il
faut en chercher la cause. Cette cause est
uniquement dans ce qu'on appelle à la
Bourse une situation de place.
Précisément parce que la hausse a été ra-
)ide et continue, les détenteurs, voyant la
jossibilité de vendre à des cours qui sem-
)laient impossibles quelques mois aupara
vant, n'ont pu résister à la tentation. Qu'en
est-il résulté? Un véritable déclassement.
Delà, les fluctuations dont nous sommes té
moins, mais qui cesseront d'elles-mêmes
orsqu'un nouveau classement se sera opé
ré. Il importe donc de laisser ce nouveau
classement s'effectuer sans secousse et sans
embarras. Une fois qu'il aura eu lieu, les
cours de toutes les Valeurs remonteront par
la force des choses^ et se fixeront à des taux
en rapport avec les progrès de la fortune
publique.
C'est là ce qu'a compris le gouvernement
avec cette sagesse qu'il a toujours montrée,
même dans l'exécution des mesures les plus
hardies. Tel est le but de la déclaration pu
bliée par le Moniteur. Le gouvernement dé
claré d'une manière officielle qu'il n'autori
sera de nouvelles concessions, que lorsque
l'état des entreprises actuelles le permettra
à sa prudepee, et en tenant compte des res
sources réelles que le trésoi et le public peu-
: vent consacrer chaque année à ces grands
; travaux. Ainsi on n'a pas à craindre de voir
( une nouvelle masse de titres arriver sur le
marché avaui-.sque les- titres flottant fie se "
soient classés.- C'est là une grande sécurité
pour la place, et il n'est pas douteux qu'à la
faveur d'une pareille assurance, le marché
ne se raffermisse bientôt. ■
Les gens méticuleux ont quelquefois re-
proché au gouvernement d'aller trop vite, j
de céder à l'entraînement. II n'en' est i
rien. Nous pourrions citer de nombreux/
exemples de la réserve qu'il a su opposer à'
toutes les excitations. N'a-t-il pas su, mail
gré toutes les sollicitations dont il était l'ob
jet, ajourner d'abord des lignes urgentes, .
telles que les chemins de ■ Bordeaux -■ à
Bayonne et . à Cette, de Caen à Çherbourg,
pour ne les autoriser que lorsqu'il s'est
convaincu de la possibilité de le faire sans
excéder les forces des capitaux disponi
bles et sans compromettre les entrepri
ses en cours d'exécution? La conduite qu'il
tint alors est une garantie de celle" qu'il
tiendra dans les circonstances actuelles.
Il a donc le droit d'être,écouté, lorsqu'il dé
clare» en termes nets et précis, qu'aucune
concession nouvelle n'aura lieu avant que
les compagnies autorisées n'aient assis soli
dement leur crédit. J. B ueat.
-t entière du nouvel" Empereur des Fran-
■iis. i ■ - -.»/ ' / -■ .
■..^Wry a.fas huit jours encore que fEm-
firefest officiellement proclamé, et déjà
, l'Empereur Napoléon JI[ a été reconnu ol'fi-
tcielleipent : Par les goùvernemens des Deux-
/ Siciles, de la Grande-Bretagne, de la Bel
gique, de la Suisse; et la reconnaissance par
les goùvernemens de l'Espagne, de la Hol
lande et du Piémont peut être considérée
comme effectuée.-
t Que deviennent toutes ces rumeurs sur le
refus des puissances de reconnaître l'Em-
' pire ? • • :
Ainsi tomberont successivement tous les
faux bruits que l'on chercherait à répandre.
Le secrétaire de la.rédaction, l. boniface.
JJn .décret de- l , EmpereuiN-Kapo}éc»i w 3It7'^
rendu sur la proposition, de M. Fortoul, mi
nistre de l'instruction publique, vient de
transformer la chaire de droit constitution;
nel en une chaire de droit romain. L'admf?
nistration de M. Fortoul'a été marquée par
deux excellentes mesures, inspirées par un
sentiment éclairé des besoins de l'instruction
publique en France. De ce nombre es tincon tes-
' tablement celle qui a poijr but de fortifier les
■études de droit romain, et de remplacer "un
enseignement inutile ou même dangereux
sous tous les régimes, par un enseignement
profitable à tous les elèves. Depuis long
temps la décadence du droit romain dans les
Facultés avait été signalée à la sollicitude du
gouvernement. La science juridique des lé
gistes romains, qui est, comme lejdty en fort
bon langage le rapport de.M.Fortoul, «la rai
son écrite et le plus bel exemple d'une théorie
parfaite des lois », peut être'considéré com
me « un élément fondamental du droit que
nous a légué l'Empire, .et dont la majes
tueuse unité répond à l'unité du droit
romain. » Cette science était frop négligée.
On se bornait, pour l'examen obligatoire de
la première année, à une analyse des Insti-
tutes. C'est évidemment bien peu pour con
naître le droit romain. L'examen du Digeste,
des Novelles, les véritables arsenaux de la
jurisprudence romaine; èst nécessaire' si l'on
veu* approfondir. Ajoutons qu'en perfec-
tiwmnrtt -l^étude dirdroit Tom&m/M: le "trii-'
nistre de l'instruction publique a bien mé
rité de la jeunesse de , «os écoles par le
choix du professeur ^q'ui été nommé. M.
Charles Giraud a fait depuis long-temps ses
preuves, et l'on peut compter sur un cours-
plein de mérite et de distinction à la Faculté
de Paris. H enry C auvain.'
On lit dans le Journal officiel ;
« M. le colonel Barman a remis aujourd'hui
à M. le ministre des affaires étrangères les
lettres qui le confirment en qualité déchar
gé d'affaires de la confédération suisse au
près du gouvernement de. Vfimpereur. » |
On écrit de Madrid que la reine a reconnu
l'Empereur des Français.. , , . * c -*.
Le gouyernement néerlandais a annoncé à
notre chargé d'affaires à La Haye que de
nouvelles lettres de créance allaient être en
voyées à M. le baron de Fagel. -
Un courrier- spécial a été expédié de Tu
rin, porteur des nouvelles lettres de créance
de M. le marquis de Villamarina, en qualité
d'envoyé extraordinâire et ministre plénipo
tentiaire de Sardaigne près de l'Empereur..
Les ministres de la Grande-Bretagne ont
annoncé lundi .soir aux deux chambrés la
reconnaissance dû nouveau gouvèrnçiûent
impérial que la France entière vient de pro
clamer. Les discours prononcés par lç prin
cipal secrétaire dJEtat pour les affaires étran
gères et par le chancelier de l'écliiquier ne
peuvent laisser subsister aucun aoutë : nîau-
cune équivoque sur la reconnaissance, pleine
Les lettres de Vienne -annoncent que l'am
bassadeur de France a eu une entrevue
avec le ministre des affaires étrangères
d'Autriche, pour lui notifier l'avènement de
l'Empereur Napoléon III. Le comte Buol a
répondu à cette notification par lés assuran
ces les plus amicales.
Les négociations entre la Prusse et l'Au
triche dans la question commerciale sem
blent marcher vers une solution satisfai
sante. Ce qui donne plus de crédit encore à
cette opinion, c'est le bruit de plus en plus
Probable de la retraite du premier ministre
e Bavière, M. Von der Pfordten,qui était le
principal obstacle à un arrangement avec la
Prusse. ■
s La nouvelle de la procliaine'pubjication
lûis^4'4taJt'«i»il"desNi«raéhtes-avait
répandu l'alarme dans les provinces sla
ves, où ils sont très nombreux, et crai
gnaient de se voir ramener à leur ancienne
condition. Le gouvernement autrichien a
laissé croire que les israélites, sans- être com
plètement assimilés aux chrétiens, conser
veraient le droit d'acquérir même des biens-:
fonds, et ne perdraient que les droits po
litiques.
Le secrétaire de la rédaction, l. boniface.
j On écrit de Vienne, 4 décembre :
> a Les nouvelles de Trieste annoncent que'
les Turcs qui habitent la frontière de l'Al
banie ont attaqué plusieurs villages du
-Monténégro et ont emporté un butin coîisi- '
dérable. Le prince de Monténégro s'est mis à
-la tête d'un bataillon, et a chassé les Turcs
à plus de vingt milles, en s'emparant des
places fortes de-Spuz'et-de Zubiok, près de
Podzoritza. Un combat .très vif a eu lieu,*
mais le résuïtat en est. demeuré inconnu'.
On savait seulement que les Monténégrins
. avaient envoyé dans leurs villages une cen-
"taine de têtes de Turcs; en signe de vic
toire, »
- . La.,Gazette de; Madrid du 4 décembre con-
: tien t.une ordonnance qui interdit aux jour
naux toute discussion, du. projet de Consti-
JjLiïEiÛÊi
ficiéireiTLe gouyernement ne veut pas ,
"dit l'ordonnance, "que la vivacité de la
.polémique nuise à l'étude impartiale qu'exi
gent des documens de cette importance.
-■ Le " journal officiel annonce en même
temps qu'il publiera prochainement le bud-
'get qui doit être soumis aux nouvelles cor-
tès, lorsqu'elles se réuniront au mois de
'mars 1853. ■ ■ -
La correspondance' de Madrid annonce'
-que le maréchal Narvaez avait consenti à
faire partie du comité électoral de l'opposi
tion, où siégeraient à côté de lui plusieurs
anciens ministres, et .entre autres MM; Mon
et Pidal. Mais on a su que le maréchal avait!
■ eu une assez, longue audience de la reine Isa
belle qui aura pu modifier ses dispositions.
- . : Le secrétaire de la rédaction : l. boniface.
< Le" gouvernement ' belge a établi, depuis
. 1848, un certain nombre d'écoles d'agricul-
• ture. L'organisation e.t même l'existence de
- ces écoles viennent de faire l'objet d'un dé-
i bat .très long et très vif au sein de la chambre
".des représentans de.Bruxelles.-La chambre
■ n'a voté qu'une réduction de 5^500 francs
sur le crédit porté au budget |J0ur ces éco
les, §ous la reserve 'qu'avant la session pro-
. chaiàe,le gouvernement présenterait une loi
spéciale sur l'organisation de l'enseignement
agricole. .
/ secrétaire de la rédaction : boniface.
' On écrit de Stockholm,* le 29 novembre :
' « Les bulletins du château deviennent def
: jour en jour meilleurs. Depuis le 27. le roi
-avaiteu de bonnes nuits; les symptômes fé-
; briles disparaissaient et ce matin.la restau--
' ration des forces était notable. » . ' ;.. L '
T* L'Assemblée natimale a Reproduit l'extrait
suivant d'un journal étranger :
. <( Constantinople, 15 novcmbre.5
~ » i^a question la plus fâcheuse, et la plits sériçu^
se est,- pour le ' moment, 1 affaire de ÏMnw. Lç
gouvernement français' s'arroge certaines récla
mations injustes que la Porte ne saurait admet
tre.. M. -Lavalette a reçu des instructions poiir ré
diger une convention par laquelle la suzeraineté
delà principauté de' Tunis serait attribuée-à la
France, comme la Valachie, la Moldavie et la Ser
vie ont été données à la Russie.
» Cela ne saurait avoir lieu. Tunis est sitoé sur
les frontières de l'Algérie; de telle sorte que cette,
concession de la part de la Porte amènerait la
fierle de cette belle province et serait le signal de
a dissolution de l'empire ot.toman. Les Français
font tout ce qu'ils peuvent pour y parvenir, et
Dieu sait quelles conséquences il en adviendrait
pour la pûissance et l'influence de l'Angleterre !»
Cet article est dénué de toute espèce de
fondement. Non-seulement M. le marquis
de Lavalette n'a pa$ reçu les instructions
dont on parle; mais l'intention de la France
est de ne rien changer à l'état actuel des re
lations dè la régence de Tunis avec l'empire
ottoman. ~. .
Nous recevons des nouvelles de Constan-
tinople du 25 novembre. -
Les préoccupations causées par. la' situa
tion financière n'avaient pas cessé; le gou
vernements bien pu conjurer la crise dont
il était menacé par son refus de ratifier l'em
prunt, mais il lui faut faire de nouveaux ef
forts pour assurer 1 la marche du service et
faire face à divers engagemens envers des
particuliers. Dans l'état» actuel de la Tur
quie, ce. problème" n^est pas-d'une solution
impossible; il présente cependant des diffi
cultés que des hommes spéciaux pourront
seuls surmonter.
Il était toujours "question d'apporter d'im
portantes modifications aux statuts de la
Banque de Constantinople. En attendant,
elle continue ses Opérations comme par le
passé, en vue de maintenir la parité du
change; elle tire toujours à découvert, et,
d'ici à peu de mois, le gouvernement se
trouvera encore dans la nécessité de lui bo
nifier une différence considérable pour les
nouvelles pertes-qu'elle aura essuyees. C'est
un état de choses auquel il est urgent de
mettie un terme. v *
Les nouvelles de; Syrie, reçues par plu
sieurs ambassades, ne sont pas très bonnes.
L'insurrection du Staouran continuait, et
.les rebelles recevaient de fréquens renforts
des différentes tribus de la montagne et du
désert. ' »
La province de Bagdad est aussi dans un •
état de trouble et "de désordre. Enfin quel
ques districts de' la Bosnie sont loin d'ê
tre tranquilles. La Porte prend toutes les
mesures en son pouvoir pour faire face à ces
embarras^qui lui viennent de divers côtés ;
toutefois le manque d'argent paralyse ses bon
nes intentions et l'empêche d'agir d'une ma
nière aussi efficace qu elle le voudrait.
On continuait a s entretenir des çonsé-
e Tunis. Les négociations relatives à cette
affaire étaient suivies par le marquis de La
valette, avec beaucoup d'activité, mais avec
non moins de secret, et rien n avait trans
piré dans le public des intentions du divan-
impérial.
On se rappelle que, lors de son denier
voyage en Egypte, Fuad-Effendi s'occupa,
entre autres objets, de régler les différends;
survenus entre Abbas-Pacha et les autres
héritiers de Méhemet-Ali ét d'ibrahim-Pacha,
et que.son intervention amena une transac
tion de nature à satisfaire les intéressés. Il
s'en est'suivi une espèce de réconciliation,
à Ja' suite de laquelle le vice-roi a en
gagé Saïd-Pacha à se rendre en Egypte?
pour surveiller ses intérêts en personnne.' ;
En conséquence, Abbas-Pacha, après âyoir
obtenu l'agrément du sultan, est parti le 23
novembre pour se rendre à AlexandriV; sjÉtri
un des bateaux à vapeur de l'Etat qué' -le
sultan a gracieusement fait mettre à sa dis4
position. S
Le secrétaire de la rédaction, t, boniface.;
Nous avons fait connaître, dans notre nu-;
méro du6, la résistance que le général Yousouf
avait rencontrée devant Laghouat e,t le corn-;
bat qui s'en était suivi, et qui avait coûté
plus de 100 morts à l'ennemi, tandis quet
notre perte avait été insignifiante. ' • l
M.legénéral Yousouf n'essaya pas d'empor
ter la place d'assaut, dans la crainte de n'ob
tenir qu'un succès incomplet, la faiblesse
numérique de sa colonne ne lui permettant
pas d'investir en même temps la ville et ses
jardins, ce qui aurait permis aux défenseurs
de se dérober à ses coups. Dans ces circons
tances, il s'était décidé à attendre l'arrivée
de M. le général Pélissier, qui, chargé du
commandement des colonnes du sud, a été
informé de ces événemens.
. Le Moniteur algérien-àa S de .ce m'o
permet d'ajouter quelques,'fai^s à nos
gâtions : . ' -, -.-s.» . : • »
" -« .Le .général Pélissier, campé à El-Bio
sur l'Oued-sidi-Naceur, s'est mis en marché
• dès le 27 vers Laghouat, à la première-nbù-
velle qu'il à reçue de cette résistance inat
tendue. Nous avons dit qu'il y avait entre
El-Biod et Laghouat une distance de cin
quante lieues environ; la jonction des deux
colonnes, qui formeront'ensëmble un effec
tif de 8 bataillons et' de 8 escadrons, avec-4
obusiers.de montagne et 2 obusiers de câm- .
pagne, a dû se faire le 1" ou le 2 de ce mois;
U est fort à croire que la ville de Laghouat
tombera devant cette réunion de forces et
devant la vigueur bien connue du général
Pélissier. - ■
» Néanmoins, dès que ces faits son t par- •
venus à sa connaissance, M. le gouverneur-
général a pris des dispositions capables, de
répondre à toutes les éventualités. * Deux
colonnes de réserve, chacune de quatre
bataillons, s'organisent, l'une à Boglïâr,
l'autre à Bouçada, ayant i'une et- l'autre
une section d'artillerie de campagne, un
détachement du. génie-et -tous les engins
nécessaires pour -vaincra ' unev résistance
opiniâtre. M. le gouverneur-général, qui
a quitté Alger le 1 er décembre,-;■arrivera
de sa personne à Boghar, dans les pre-,
miers jours du mois, pour prendra la direc
tion générale'des opérations militairesetmar-
cher sur Laghouat avec ses réserves. £>i le
chérif et tous les fanatiques qui ont écouté
sa voix, persistent dans leur résolution", ils:.
donneront à nos braves bataillons l'oecasion <
inespérée d'en finir d'un seul coup avec cette
agitation du sud. Les pluies torrentielles qui
tombent depuis queiquesjours contrarient un
peu la marche de nos troupes sur Boghar.
Des éboulemens ont eu lieu dans la gorge de
la Chika, et ont intercepté la route ; mais le
passage du col reste libre, et des troupes
sont déjà occupées à rétablir la communi
cation par la gorge. » ,
Le ministre de la guerre vient de.décider,
sur la proposition du gouverneur-général,
que les troupes de FAlgérie recevront le
café torréfié, après l'épuisement du café en
poudre actuellement existant dans les ma
gasins militaires.
On préviendra ainsi certaines fraudes pra
tiquées au préjudice du soldat. Les corps
seront chargés du] soin de moudre le café
qui leur sera ainsi distribué.
S. M. est sortie aujourd'hui vers trois
heures des Tuileries . pour aller visiter les ••
travaux de la nouvelle caserne, près de ,
l'Hôtel-de-Ville.
L'Empereur était à cheval et accompagné
de deux aides-de-camp. S. M., pour se rep-
dre à l'Hôtel-de-Ville., a pu suivre dans
toute sa longueur la belle rue de Rivoli,
dont la voie est entièrement livrée ce soir
aux piétons. Sur son passage, S. M. a été ac
cueillie par des acclamations réitérées et'dés
Après avoir visité les travaux de la caserne
«t fait le tour extérieur de l'Hôtel-de-Ville,»
S. M. a continué sa promenade, se dirigeant
vers le faubourg Saint-Antoine.
On avait parle d'une visite que l'Empereur
devait faire demain à l'Hôtel-de-Ville, pour
en examiner les travaux intérieurs. Rien de
pareil n'aura lieu pour le moment. Ces tra
vaux touchent, 11 est vrai, à leur terme, mais^
il reste encore quelques détails à terminer.
Quant à la rue de Rivoli, les entrepre
neurs de la voie donnent les derniers coups
de rouleau à l'empierreïnent ; les gaziers
posent les candélabres, et tout fait .présil-
xqer que, dimanche, la circulation des voitu-
îres pourra s'établir sur toute la, ligne, du
Garde-Meuble à l'église SaintrGervais.
-/»■ -■ , • ' ■ -,
>. •" 1,1 . : — ' ' ..
-Le premier-numéro de la 15 e série du
Biilletin des lois, qui ouvre la nouvelle ère
ipipériale, a paru aujourd'hui. Il contient en
lête la déclaration rendue le 1 er décembre
-yàr le Corps.Législatif, après le recensement
"général des votes sur le plébiscite présenté
à l'acceptation du peuple français les. 21 et
22> novembre, et, à la suite, le décret impé
rial qui promulgue et déclare loi de l'Etat le
sénatus-consulte ,du 7 décembre 18S2, ratifié
par ce plébiscite; 1
Nous publions aujourd'hui le texte de la
déclaration remarquable faite par lord Mal-
mesbury au nom du gouvernement anglais-,
devant la : chambre des lor^ls^Jljèst inutile
d'insister sur l'importance de "éette déclara
tion. Les paroles ae lord Mâlmesbury indi-
Juent le caractère véritable des actes récens
u gouvernement anglais à l'égardUe l'Em
pire. En accréditant son ambassadeur auprès
de Napoléon, m, là Grande-Bretagne ne se
borne pas a accepter un fait • accompli, elle
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 10 DÉCEMBRE
ISAAC LAQUEBEM,
PAR
ALEXANDRE DUMAS
prologue;
LA VIA APPIA. ' --•
Que le lecteur se transporte avec nous à
trois lièues dé Rome,- à l'extrémité de là via
Appia," au - bas de la descente d'Albano, à
l'éndroit même où la voie antique, vieille de
deux mille ans, s'embranche avec une toute
moderne, âgée seulement de deûî siècles»
laquelle" contourne les tombèaux, et, les
laissant à .sa gauche, va aboutir à lafporte
de SdïnWaan-de-Latran. . ,
* La propriété des éditions françaises ou étrangères
. est expressément, rc'séçyéo dans tous les pays où la
propriété iittérafe «st. flssuréè, l 'auteur ayant traité
d'avance - dçs traductions anglaises, espagnoles, pop-
tug'aiges;-allemandes et itàlienn
Qu'il veuille bien supposer que nous som
mes dans la matinée du jeudi-saint de l'an
née 1469 ; que Louis XI i-ègne en - Fran ce,
Jean II en Espagne> Ferdinand I er à Naples;
que Frédéric III est empereur d'Allemagne;
Ivan, fils de Basile Wasiliéwitch, grand-duc
de Russie ; Christophe Moro, doge de Venise ;
et Paul II, souverain pontife.
Qu'il se souvienne que c'est le jour solen
nel où, vêtu de la chape d'or, coiffé de la
tiare, porté sous un dais soutenu par huit
cardinaux, le prêtre-roi doit, du haut de la
vieille basilique de Constantin, déjà con
damnée et prè§ de faire place à celle de Bra
mante et de Michel-Ange, donner, au nom
des saints apôtres Pierre et Paul, sa béné
diction à Rome et au monde, à la ville et à
l'univers, uabi et obbi. *
Alors, il comprendra qu'à cause de cette
solennité suprême, les populations des vil
lages voisins se pressent sur les routes dé
Bracciano, de, Tivoli,"de t Palestrine et de
Frascati, teudant.toutes vers la ville sainte,
où les cloché^qui vont fuir, et dont l'ab
sence tçinoigners. du dfuil de la chrétienté,
les attire'par un dernier appel. :
Au fnilieu dè toutes ' ces toutes, qui ' con-
duisént à Roiae; ; et 'qui-, de loin, semblent
couvertes d'un tapis mouvant; tant se dé
roulent en longues files les contadines aux
jupes de pourpre et aux corsages' d'or 3 'ti- ,
rant un enfant par la main, ou en portant f
un sur ïëufs épaules; lès conducteurs de
troupeaux, -armés de lances, cachant,- sous
leurs manteaux bruns leurs justaucorps
de velours bleu à ? boutons'd'argent, . et •
passant au galop de-leurs-.pétits^ chevaux
des montagnes aux" -bousâés 'écarlatês i bïOr "»v
dées de* clous de cuivre ; les graves matrones N
aux visages calmes, traînées. sur de burdes •
charrettes attelées de deiix grands , bœufs -
blancs aux : longues cornes noivesî, et -qui
semblent de vivantes statues de l'Isis thé-
bairie ou de la.Cérès éleusiné;'. au milieu de
toutes ces routes, disôns>naùs, -qui, pareilles
à d'immenses artèrps, pprtent, à. travers le
désert fauve de-la campagne romaine, le
sang et la vie à>la vieille; Rome, une seule
route est déserté., t- '
C'est celle où - pqus -.avons conduit le lec- .
tcur. . • '
Et, cependant, '.ce filçs'fc point que d'Alba-
"no ne descend^' uûé. grande Laffluence do
peuplé; ce n'est pas que..mapqiient.au rçn-.
dez-yous les belles paysannes de Genzano et
de Velletri,- les pâtres-des Marais-Pontins :
avec-leurs chevaux à longue crinière et à
queue flottante, les matrones de Nettui^p et
t-de Mondragone dans leurs chars.'traînés par
: dés buffles à là rg'spiratidn bruyante, et- atjx
- yeux de flàmn\e;nôn';^-mâis, arrivé àttpiéd
-:.de la montagne,.par venu à l'ertabranchement
^ dont ; nous avons' parlé;, le. pieux cortéf
: ge" de pèlerins ;ab'ando'iHie. la voie antique^
- 'laisse à-sa gauchd cette double file de ^épul- v
' cres.dont nous allons-dire l'histoire en quel-
- *qùes lignes> et, à travers la.' plaine ,'aux-lôn-
- gués herbes, prend cette-route nouvelle qui
va, par un détour, joindre l'ancienne roijte
- Jtusculané, et aboutit à la basilique de Saint-
Jean-'âe-Latran.
; Il n'en a 'pas toujours été. ainsi,, du reste,
- de cette voie-Aippieime, aujourd'hui si dés'er-
; te, que l'herbe pousserait daiis les interstices
• de se^ larges dallés grises,- si ces dalles, iné
galement taillées dans la lave dés.îol'cans
éteints, lie' repolissaient pas toutes \égçta-
i tion. Aux beaux jours de la -Rome des Cé*-
- sars,- on la nommait la grande Appia, la
-. reine des'routes, le. chemin de l'Elysée;.c'é
tait,'alors, le rendez-vous, dans - la, yi^/et
^ dans la mor t, de toiit cequ*il y.avait de .riche'
- de noble et d'élégant dans la ville par,ex-,
cellence ; d'autres : voies encore 7 , la voie
Latine, la voie Flathinienne, avaient leurs
sépulcres; mais heureux qui : avait son sé-
spulçre sur la voie Appia !
> Chez les Romains, — nation où le goûtdè
la mort était presque aussi répandu qu'il
■d'est en^Anglèterre, et où la rage du suicidé
fut, sous les règnes de Tibère, de Caligula et
de.Néron particulièrement, une véritable
i épidémie,—la préoccupation du lieu où le
corps dormirait son éternité, était grande,
s D'abord, on 'avait enseveli dans la ville, et
jusq'ue dans l'intérieur des maisons ; mais
ce "mode de sépulture était contraire à la
salubrité publique; de plus, les cérémonies
funèbres pouvaient à tout instant souiller
les sacrifices de la ville. En conséquence une
loi intervint, qui défendit d'ensevelir n
• de brûler, dans/l'intérieur de Rome. Deux
ou trois familles de privilégiés seulement
conservèrent ce droit à titre d'honneur pu
blic : c'étaient .les familles de Publicola, de
Tpbertus' et de Fabricius; — ce droit leur
était fort enyié. :
^ triomphateur mort pendant le triom
phe; avait aussi droit d'être enterré dans
Rome.
Aussi, bien rarement le. vivant laissait-il le
.soin de son tombeau à ses héritiers; c'était
une distraction qu'il se donnait à lui-mênfè,
de faire -tailler son sépulcre sous ses yeux.
La plupart, des, monumens funéraires que
l'on rencontre, encore aujourd'hui portent
soit ces deux lettres : V. F., ce qui signifie :
Viuus fecit; soit ces trois lettres: V. S. P.,Ge
qui signifie : Vivus sibi posuit ; soit enfin ces -
trois autres lettres V. F. C., ce qui signi
fie : Vivus faciendum curavit. ;•
C'était, en effet, pour un Romain, chose
importante, comme on va le voir, que d'être
enterré : d'après une tradition religieuse
fort accréditée du temps de Cicéron, où ce
genre de] croyance commençait cependant
à disparaître, l'ame de tout individu privé
de sépulture devait errer pendant cent ans
sur les bords du Styx. Aussi, quiconque ren
contrait un cadavre le long de son chemin,
et négligeait de lui donner la sépulture, com-
.mettait un, sacrilège dont il ne pouvait se
^racheter qu'en sacrifiant une truie à Gérés;
il est vrai que, si, à trois reprises différen
tes, on jetait un peu de terre sur le.cadavre, *
cela exemptait de l'inhumation et dispensait
du sacrifice. . * i
Mais ce n'était pas le tout que, d'être ien»
terré; il fallait être enterré agréablement;
La mort païenne, plus coquette que. la nô-
BUREAU*: rue de (Palafft-Itoyal),ni ÎO;
b 11 «a;-: - vendredi 10 décembre.
P m de Taboimefflcat.
te ÏK. POUa TBOlS HQH
.. \ raxis:
13 VA. ÏOUB. TROIS MOIS.
' VH HTJMÉRÛ : SO QWUSPB. .
"ocs usa *àts JttAnoifflSi'so Teperter w
tableau publié dans e-lounialj les jtQ st .....
45 de chaque mois.-
' . ■ louie lettre affranchir tercù
r - Les-artides déposés ne si »»t' pas tendus. r*<<
' ■■■ ■ ■ - ■ ■■ ■ " ■■■■ ■ jttqa--x$
JOURNAL POLITIQUE, XITTEBAIBE, UNIVERSEL.
1 ; • , 1 ! '
i On s'afionne, dam les départemens, aux Messageries et éx^x Directions depo$te:-r'A Londres, xhczWiL^Cfiw/it^t Fas. I
••v* j vi j • —.A Strasbourg', chez M. AuauNMffj jk>mr-i*AiUtmgne. • ; i • J
S'adresser. franco ïpour l'itdministràiiop,
à M. M«iwj rfirecfettrl
Les annonceront reçues chez M. J > ANlS i régisseur, 10, place de la Bcu
"ff*- et au liureau du journal.
'paris, 9 décembre.
' Ï/Empereur a voulu inaugurer son règne
- pa^-desbienfaits-et-des actes-de^ démence
Les classes souffrantes ont été le premier ob
jet de sa sollicitude ; mais, lout en. s'occu-
pant des pauvres/des malades, des enfans
abandonnés, Sa Majesté,exerçait son droit de
grâce dans des proportions aussi larges
que le permettent l'autorité des lois et la
sécurité publique. Remise était ftfite de
la prison et de l'amende à tous 'les con
damnés pour simples délits et contraven
tions; aux. soldats et matelots, des punitions
encourues pour fautes contre la discipline ;
aux déserteurs et aux insoumis des armées
de terre et de mer,'des châtimens qui les
attendaient.
Les condamnés et les exilés «politiques np
pouvaient rester en dehors des dispositions
bienveillantes de Sa Majesté ; une" note insé^
rée au Moniteur du 2 décembre ne laissait
sur ce.point aucun doute.
A l'exception des hommes qui se sontien-
dus coupables de ces crimes que toute mo*
raie réprouve, tous ceux qui souffrent des
suites de nos malheureuses discordes civiles
seront rendus à la liberté, à ; leur famille, à
leur pairie, sans autre condition que de se
soumettre à la volonté nationale si claire
ment manifestée dans le dernier scrutinet
de prendre l'engagement 4e. ne . rien faire
désormais contre* le gouvernement de l'élu
du pays. • ■ v; •„
't'Empereur ne veu t rien exiger de plus,
et le bon sens .ainsi .que les nécessités socia
les disent assez qu'il 'est impossible de de
mander. moins. Le vœu. le plus cher de Sa
Majesté est de voir, effacées jusqu'aux traces
de nos anciennes divisions; elle ne garde
du passé que te'souvènir des services ren
dus. 11 ne'tïendrâ pas au prince que la pa
trie vient'de couronner, qu'elle soit plus
Jongrtemps séparée, d'aucun de ses enfans.
. Le Moniteur publie aujourd'hui la décla
ration suivante :
« Des demandes relatives à l'établisse
ment de nouvelles lignes de chemins de
fer sont adressées chaque jour à l'admi
nistration. Celles! qui lui sont déjà par
venues auraient, pour résultat d'étendre
notre réseau de plus de 7,000 kilomètres et
imposeraient à l'Etat-et aux compagnies
une dépense de plus de 2 milliards.
» Il est .du devoir du gouvernement de
en comtrien(*a:m"p , t tf 1 pltwBtBer
et les plus urgentes, que lorsqufe l'état des
entreprises actuelles le permettra à sa pru
dence, et entenant^oujours compte des res
sources réelles que le trésor et le public
peuvent consacrer, chaque année, à ces
grands travaux. » » /•••?
Onne doit pas s'étonner qu'après lahausse
continue qui a eu lieu depuis un certain nom
bre de mois sur toutes les valeurs, il se mani
feste aujourd'hui quelques fluctuations dans
les cours. C'est là un fait conforme à tous les
précédens de la Bourse. Mais pour peu qu'on
veuille examiner la situation et aller au fond
des choses,on reconnaîtra bien vite que cette
réaction n'a rien de sérieux, qu'elle n'a au-,
cune portée;, ët qu'elle ne doit être attribuée
qu'à des causes purement temporaires que
la publication de la note du Moniteur con
tribuera à faire disparaître dans un court
'délai ..v..' .. .. V ... -i
D'où proviendraient les craintes ? Ce n'est
certainement pas.de la situation politique.
L'élection de Louis-Napoléon a réuni un nom- '
bre de suffrages inconnu dans l'histoire; la
proclamation de l'Empire a été saluée sur
tous les points de la France par des cris de
joie, et l'on peut dire hardiment que
jamais gouvernement n'a présenté plus
d'élémens ;de durée et d'avenir. Au dehors,
les puissances étrangères's'empressent de
témoigner leurs, sympathies pour le trône-
que la France -vient de relever. L'Angleter
re, la coiir de jS'aples, la Belgique ont
déjà reconnu et lé titre et le nom du nou-
ismettant les as-
résister.à cet entraînement exagéré.
, . . 1 || ' _ " WUJ UUl UiOVil UU iiU l U1 \J U ' Jt UOOUi Vji vuu l>J
Il n'accordera de nouvelles concessions, , P ,i,™™
ni«4' Hfflrer aiinn r OA]Tffî..ji.w.v,p.^uty
Su; £
vel Empereur,*.- -.. •->
surances les plns^ ,^ ,; f^Les journaux et
les» correspondances dès "Etats - septentrio
naux s'accordent à déclarer (juç cet execQç
- t çle «era*suivi par tôufe^ lès" monarchies eu
ropéenne^ Ainsi, garanties d'ordre et de sta
bilité à intérieur, garanties de paix à l'ex-
térieur, tout concourt à donner confiancp,
tout promet une nouvelle ère de prospérité.
Si la cause de la baisse des effets publics
ne peut être attribuée à la situation politi
que, qui n'a jamais été aussi satisfaisante,
peut-on la chercher dans une élévation exa
gérée des valeurs 1 Cette explication n'est pas
plus admissible. La rente n'avait fait, au
bout du compte, que reprendre le niveau
qu'elle avait atteint pendant.les plus bel
les années du règne de Louis - Philippe.
Or, qui pourrait prétëïidre que la riches
se, que le crédit de la France, ait leculé
à'ce point, que nos fonds ne vaillent pas
aujourd'hui ce qu'ils valaient il y ' a six
ans? Les faits ne viendraient-ils pas pro
tester en masse contre une pareille allé
gation ? Est-ce que le numéraire a jamais
été aussi abondant? Est-ce que la Banque de
France, malgré ses Habitudes de prudence,
n'a pas réduit à 3 0/0 "le taux de l'escompte,
qu'elle" avait maintenu, depuis son origine,
à 4 0/0? Est-ce que la diminution générale
du taux de l'intérêt ne correspond pas à un
accroissement général de l'ensembl& des-ca»
pitaux? - - - ..'y""
Qu'on nous permette un simple rappro
chement qui parlera plus haut que tous les
raisonnemens. Quand notre 3 0/0 atteignait
83 fr. sous le règne cta Louis-Philippe, le 3
0/0 anglais, était coté 92 fr. L'écart des deux
fonds n'était par conséquent que de7fr. Au
jourd'hui le cours du fonds français n'est que
de 82 fr., tandis que le cours des fonds anglais
dépasse 101 fr„, ce qui représente-un écart de
19 fr. Or, quelque funeste influence que la
révolution de 1848 ait exercée sur la fortune
de la France; ^eut-on admettre que nous
nous soyons laissé ainsi distancer en quel
ques années ? Non certainement, et, s'il fal
lait en donner des preuves,'nous en appel
lerions à l'exposition de Londres, où notre
industrie s'est montré^ avec, tant de succès.
Mais, si nous n'avons pas rétrogradé, si,
malgré les incertitudes qui avaient pesé
.usqu'au 2 décembre 1851 ' sur l'avenir,
nous n'avons cessé de marcher en avant,
comment pourrait-on trouver notre 3 0/0
trop cher, lorsque la distance qui le sé
pare du fonds anglais est encore si con
sidérable? Il y a là, ce nous semble> une
comparaison de natiire à rassurer contre
pour avoir été rapide, n'en avait pas moins
sa raison d'être dans un mouvement naturel
et régulier.
La réaction survenue à la Bourse ne tient
donc en aucune manière' au fond aes cho
ses. Cè n ? est ni dans la situation politique,
ni dans une surélévation des valeurs qu'il
faut en chercher la cause. Cette cause est
uniquement dans ce qu'on appelle à la
Bourse une situation de place.
Précisément parce que la hausse a été ra-
)ide et continue, les détenteurs, voyant la
jossibilité de vendre à des cours qui sem-
)laient impossibles quelques mois aupara
vant, n'ont pu résister à la tentation. Qu'en
est-il résulté? Un véritable déclassement.
Delà, les fluctuations dont nous sommes té
moins, mais qui cesseront d'elles-mêmes
orsqu'un nouveau classement se sera opé
ré. Il importe donc de laisser ce nouveau
classement s'effectuer sans secousse et sans
embarras. Une fois qu'il aura eu lieu, les
cours de toutes les Valeurs remonteront par
la force des choses^ et se fixeront à des taux
en rapport avec les progrès de la fortune
publique.
C'est là ce qu'a compris le gouvernement
avec cette sagesse qu'il a toujours montrée,
même dans l'exécution des mesures les plus
hardies. Tel est le but de la déclaration pu
bliée par le Moniteur. Le gouvernement dé
claré d'une manière officielle qu'il n'autori
sera de nouvelles concessions, que lorsque
l'état des entreprises actuelles le permettra
à sa prudepee, et en tenant compte des res
sources réelles que le trésoi et le public peu-
: vent consacrer chaque année à ces grands
; travaux. Ainsi on n'a pas à craindre de voir
( une nouvelle masse de titres arriver sur le
marché avaui-.sque les- titres flottant fie se "
soient classés.- C'est là une grande sécurité
pour la place, et il n'est pas douteux qu'à la
faveur d'une pareille assurance, le marché
ne se raffermisse bientôt. ■
Les gens méticuleux ont quelquefois re-
proché au gouvernement d'aller trop vite, j
de céder à l'entraînement. II n'en' est i
rien. Nous pourrions citer de nombreux/
exemples de la réserve qu'il a su opposer à'
toutes les excitations. N'a-t-il pas su, mail
gré toutes les sollicitations dont il était l'ob
jet, ajourner d'abord des lignes urgentes, .
telles que les chemins de ■ Bordeaux -■ à
Bayonne et . à Cette, de Caen à Çherbourg,
pour ne les autoriser que lorsqu'il s'est
convaincu de la possibilité de le faire sans
excéder les forces des capitaux disponi
bles et sans compromettre les entrepri
ses en cours d'exécution? La conduite qu'il
tint alors est une garantie de celle" qu'il
tiendra dans les circonstances actuelles.
Il a donc le droit d'être,écouté, lorsqu'il dé
clare» en termes nets et précis, qu'aucune
concession nouvelle n'aura lieu avant que
les compagnies autorisées n'aient assis soli
dement leur crédit. J. B ueat.
-t entière du nouvel" Empereur des Fran-
■iis. i ■ - -.»/ ' / -■ .
■..^Wry a.fas huit jours encore que fEm-
firefest officiellement proclamé, et déjà
, l'Empereur Napoléon JI[ a été reconnu ol'fi-
tcielleipent : Par les goùvernemens des Deux-
/ Siciles, de la Grande-Bretagne, de la Bel
gique, de la Suisse; et la reconnaissance par
les goùvernemens de l'Espagne, de la Hol
lande et du Piémont peut être considérée
comme effectuée.-
t Que deviennent toutes ces rumeurs sur le
refus des puissances de reconnaître l'Em-
' pire ? • • :
Ainsi tomberont successivement tous les
faux bruits que l'on chercherait à répandre.
Le secrétaire de la.rédaction, l. boniface.
JJn .décret de- l , EmpereuiN-Kapo}éc»i w 3It7'^
rendu sur la proposition, de M. Fortoul, mi
nistre de l'instruction publique, vient de
transformer la chaire de droit constitution;
nel en une chaire de droit romain. L'admf?
nistration de M. Fortoul'a été marquée par
deux excellentes mesures, inspirées par un
sentiment éclairé des besoins de l'instruction
publique en France. De ce nombre es tincon tes-
' tablement celle qui a poijr but de fortifier les
■études de droit romain, et de remplacer "un
enseignement inutile ou même dangereux
sous tous les régimes, par un enseignement
profitable à tous les elèves. Depuis long
temps la décadence du droit romain dans les
Facultés avait été signalée à la sollicitude du
gouvernement. La science juridique des lé
gistes romains, qui est, comme lejdty en fort
bon langage le rapport de.M.Fortoul, «la rai
son écrite et le plus bel exemple d'une théorie
parfaite des lois », peut être'considéré com
me « un élément fondamental du droit que
nous a légué l'Empire, .et dont la majes
tueuse unité répond à l'unité du droit
romain. » Cette science était frop négligée.
On se bornait, pour l'examen obligatoire de
la première année, à une analyse des Insti-
tutes. C'est évidemment bien peu pour con
naître le droit romain. L'examen du Digeste,
des Novelles, les véritables arsenaux de la
jurisprudence romaine; èst nécessaire' si l'on
veu* approfondir. Ajoutons qu'en perfec-
tiwmnrtt -l^étude dirdroit Tom&m/M: le "trii-'
nistre de l'instruction publique a bien mé
rité de la jeunesse de , «os écoles par le
choix du professeur ^q'ui été nommé. M.
Charles Giraud a fait depuis long-temps ses
preuves, et l'on peut compter sur un cours-
plein de mérite et de distinction à la Faculté
de Paris. H enry C auvain.'
On lit dans le Journal officiel ;
« M. le colonel Barman a remis aujourd'hui
à M. le ministre des affaires étrangères les
lettres qui le confirment en qualité déchar
gé d'affaires de la confédération suisse au
près du gouvernement de. Vfimpereur. » |
On écrit de Madrid que la reine a reconnu
l'Empereur des Français.. , , . * c -*.
Le gouyernement néerlandais a annoncé à
notre chargé d'affaires à La Haye que de
nouvelles lettres de créance allaient être en
voyées à M. le baron de Fagel. -
Un courrier- spécial a été expédié de Tu
rin, porteur des nouvelles lettres de créance
de M. le marquis de Villamarina, en qualité
d'envoyé extraordinâire et ministre plénipo
tentiaire de Sardaigne près de l'Empereur..
Les ministres de la Grande-Bretagne ont
annoncé lundi .soir aux deux chambrés la
reconnaissance dû nouveau gouvèrnçiûent
impérial que la France entière vient de pro
clamer. Les discours prononcés par lç prin
cipal secrétaire dJEtat pour les affaires étran
gères et par le chancelier de l'écliiquier ne
peuvent laisser subsister aucun aoutë : nîau-
cune équivoque sur la reconnaissance, pleine
Les lettres de Vienne -annoncent que l'am
bassadeur de France a eu une entrevue
avec le ministre des affaires étrangères
d'Autriche, pour lui notifier l'avènement de
l'Empereur Napoléon III. Le comte Buol a
répondu à cette notification par lés assuran
ces les plus amicales.
Les négociations entre la Prusse et l'Au
triche dans la question commerciale sem
blent marcher vers une solution satisfai
sante. Ce qui donne plus de crédit encore à
cette opinion, c'est le bruit de plus en plus
Probable de la retraite du premier ministre
e Bavière, M. Von der Pfordten,qui était le
principal obstacle à un arrangement avec la
Prusse. ■
s La nouvelle de la procliaine'pubjication
lûis^4'4taJt'«i»il"desNi«raéhtes-avait
répandu l'alarme dans les provinces sla
ves, où ils sont très nombreux, et crai
gnaient de se voir ramener à leur ancienne
condition. Le gouvernement autrichien a
laissé croire que les israélites, sans- être com
plètement assimilés aux chrétiens, conser
veraient le droit d'acquérir même des biens-:
fonds, et ne perdraient que les droits po
litiques.
Le secrétaire de la rédaction, l. boniface.
j On écrit de Vienne, 4 décembre :
> a Les nouvelles de Trieste annoncent que'
les Turcs qui habitent la frontière de l'Al
banie ont attaqué plusieurs villages du
-Monténégro et ont emporté un butin coîisi- '
dérable. Le prince de Monténégro s'est mis à
-la tête d'un bataillon, et a chassé les Turcs
à plus de vingt milles, en s'emparant des
places fortes de-Spuz'et-de Zubiok, près de
Podzoritza. Un combat .très vif a eu lieu,*
mais le résuïtat en est. demeuré inconnu'.
On savait seulement que les Monténégrins
. avaient envoyé dans leurs villages une cen-
"taine de têtes de Turcs; en signe de vic
toire, »
- . La.,Gazette de; Madrid du 4 décembre con-
: tien t.une ordonnance qui interdit aux jour
naux toute discussion, du. projet de Consti-
JjLiïEiÛÊi
ficiéireiTLe gouyernement ne veut pas ,
"dit l'ordonnance, "que la vivacité de la
.polémique nuise à l'étude impartiale qu'exi
gent des documens de cette importance.
-■ Le " journal officiel annonce en même
temps qu'il publiera prochainement le bud-
'get qui doit être soumis aux nouvelles cor-
tès, lorsqu'elles se réuniront au mois de
'mars 1853. ■ ■ -
La correspondance' de Madrid annonce'
-que le maréchal Narvaez avait consenti à
faire partie du comité électoral de l'opposi
tion, où siégeraient à côté de lui plusieurs
anciens ministres, et .entre autres MM; Mon
et Pidal. Mais on a su que le maréchal avait!
■ eu une assez, longue audience de la reine Isa
belle qui aura pu modifier ses dispositions.
- . : Le secrétaire de la rédaction : l. boniface.
< Le" gouvernement ' belge a établi, depuis
. 1848, un certain nombre d'écoles d'agricul-
• ture. L'organisation e.t même l'existence de
- ces écoles viennent de faire l'objet d'un dé-
i bat .très long et très vif au sein de la chambre
".des représentans de.Bruxelles.-La chambre
■ n'a voté qu'une réduction de 5^500 francs
sur le crédit porté au budget |J0ur ces éco
les, §ous la reserve 'qu'avant la session pro-
. chaiàe,le gouvernement présenterait une loi
spéciale sur l'organisation de l'enseignement
agricole. .
/ secrétaire de la rédaction : boniface.
' On écrit de Stockholm,* le 29 novembre :
' « Les bulletins du château deviennent def
: jour en jour meilleurs. Depuis le 27. le roi
-avaiteu de bonnes nuits; les symptômes fé-
; briles disparaissaient et ce matin.la restau--
' ration des forces était notable. » . ' ;.. L '
T* L'Assemblée natimale a Reproduit l'extrait
suivant d'un journal étranger :
. <( Constantinople, 15 novcmbre.5
~ » i^a question la plus fâcheuse, et la plits sériçu^
se est,- pour le ' moment, 1 affaire de ÏMnw. Lç
gouvernement français' s'arroge certaines récla
mations injustes que la Porte ne saurait admet
tre.. M. -Lavalette a reçu des instructions poiir ré
diger une convention par laquelle la suzeraineté
delà principauté de' Tunis serait attribuée-à la
France, comme la Valachie, la Moldavie et la Ser
vie ont été données à la Russie.
» Cela ne saurait avoir lieu. Tunis est sitoé sur
les frontières de l'Algérie; de telle sorte que cette,
concession de la part de la Porte amènerait la
fierle de cette belle province et serait le signal de
a dissolution de l'empire ot.toman. Les Français
font tout ce qu'ils peuvent pour y parvenir, et
Dieu sait quelles conséquences il en adviendrait
pour la pûissance et l'influence de l'Angleterre !»
Cet article est dénué de toute espèce de
fondement. Non-seulement M. le marquis
de Lavalette n'a pa$ reçu les instructions
dont on parle; mais l'intention de la France
est de ne rien changer à l'état actuel des re
lations dè la régence de Tunis avec l'empire
ottoman. ~. .
Nous recevons des nouvelles de Constan-
tinople du 25 novembre. -
Les préoccupations causées par. la' situa
tion financière n'avaient pas cessé; le gou
vernements bien pu conjurer la crise dont
il était menacé par son refus de ratifier l'em
prunt, mais il lui faut faire de nouveaux ef
forts pour assurer 1 la marche du service et
faire face à divers engagemens envers des
particuliers. Dans l'état» actuel de la Tur
quie, ce. problème" n^est pas-d'une solution
impossible; il présente cependant des diffi
cultés que des hommes spéciaux pourront
seuls surmonter.
Il était toujours "question d'apporter d'im
portantes modifications aux statuts de la
Banque de Constantinople. En attendant,
elle continue ses Opérations comme par le
passé, en vue de maintenir la parité du
change; elle tire toujours à découvert, et,
d'ici à peu de mois, le gouvernement se
trouvera encore dans la nécessité de lui bo
nifier une différence considérable pour les
nouvelles pertes-qu'elle aura essuyees. C'est
un état de choses auquel il est urgent de
mettie un terme. v *
Les nouvelles de; Syrie, reçues par plu
sieurs ambassades, ne sont pas très bonnes.
L'insurrection du Staouran continuait, et
.les rebelles recevaient de fréquens renforts
des différentes tribus de la montagne et du
désert. ' »
La province de Bagdad est aussi dans un •
état de trouble et "de désordre. Enfin quel
ques districts de' la Bosnie sont loin d'ê
tre tranquilles. La Porte prend toutes les
mesures en son pouvoir pour faire face à ces
embarras^qui lui viennent de divers côtés ;
toutefois le manque d'argent paralyse ses bon
nes intentions et l'empêche d'agir d'une ma
nière aussi efficace qu elle le voudrait.
On continuait a s entretenir des çonsé-
e Tunis. Les négociations relatives à cette
affaire étaient suivies par le marquis de La
valette, avec beaucoup d'activité, mais avec
non moins de secret, et rien n avait trans
piré dans le public des intentions du divan-
impérial.
On se rappelle que, lors de son denier
voyage en Egypte, Fuad-Effendi s'occupa,
entre autres objets, de régler les différends;
survenus entre Abbas-Pacha et les autres
héritiers de Méhemet-Ali ét d'ibrahim-Pacha,
et que.son intervention amena une transac
tion de nature à satisfaire les intéressés. Il
s'en est'suivi une espèce de réconciliation,
à Ja' suite de laquelle le vice-roi a en
gagé Saïd-Pacha à se rendre en Egypte?
pour surveiller ses intérêts en personnne.' ;
En conséquence, Abbas-Pacha, après âyoir
obtenu l'agrément du sultan, est parti le 23
novembre pour se rendre à AlexandriV; sjÉtri
un des bateaux à vapeur de l'Etat qué' -le
sultan a gracieusement fait mettre à sa dis4
position. S
Le secrétaire de la rédaction, t, boniface.;
Nous avons fait connaître, dans notre nu-;
méro du6, la résistance que le général Yousouf
avait rencontrée devant Laghouat e,t le corn-;
bat qui s'en était suivi, et qui avait coûté
plus de 100 morts à l'ennemi, tandis quet
notre perte avait été insignifiante. ' • l
M.legénéral Yousouf n'essaya pas d'empor
ter la place d'assaut, dans la crainte de n'ob
tenir qu'un succès incomplet, la faiblesse
numérique de sa colonne ne lui permettant
pas d'investir en même temps la ville et ses
jardins, ce qui aurait permis aux défenseurs
de se dérober à ses coups. Dans ces circons
tances, il s'était décidé à attendre l'arrivée
de M. le général Pélissier, qui, chargé du
commandement des colonnes du sud, a été
informé de ces événemens.
. Le Moniteur algérien-àa S de .ce m'o
permet d'ajouter quelques,'fai^s à nos
gâtions : . ' -, -.-s.» . : • »
" -« .Le .général Pélissier, campé à El-Bio
sur l'Oued-sidi-Naceur, s'est mis en marché
• dès le 27 vers Laghouat, à la première-nbù-
velle qu'il à reçue de cette résistance inat
tendue. Nous avons dit qu'il y avait entre
El-Biod et Laghouat une distance de cin
quante lieues environ; la jonction des deux
colonnes, qui formeront'ensëmble un effec
tif de 8 bataillons et' de 8 escadrons, avec-4
obusiers.de montagne et 2 obusiers de câm- .
pagne, a dû se faire le 1" ou le 2 de ce mois;
U est fort à croire que la ville de Laghouat
tombera devant cette réunion de forces et
devant la vigueur bien connue du général
Pélissier. - ■
» Néanmoins, dès que ces faits son t par- •
venus à sa connaissance, M. le gouverneur-
général a pris des dispositions capables, de
répondre à toutes les éventualités. * Deux
colonnes de réserve, chacune de quatre
bataillons, s'organisent, l'une à Boglïâr,
l'autre à Bouçada, ayant i'une et- l'autre
une section d'artillerie de campagne, un
détachement du. génie-et -tous les engins
nécessaires pour -vaincra ' unev résistance
opiniâtre. M. le gouverneur-général, qui
a quitté Alger le 1 er décembre,-;■arrivera
de sa personne à Boghar, dans les pre-,
miers jours du mois, pour prendra la direc
tion générale'des opérations militairesetmar-
cher sur Laghouat avec ses réserves. £>i le
chérif et tous les fanatiques qui ont écouté
sa voix, persistent dans leur résolution", ils:.
donneront à nos braves bataillons l'oecasion <
inespérée d'en finir d'un seul coup avec cette
agitation du sud. Les pluies torrentielles qui
tombent depuis queiquesjours contrarient un
peu la marche de nos troupes sur Boghar.
Des éboulemens ont eu lieu dans la gorge de
la Chika, et ont intercepté la route ; mais le
passage du col reste libre, et des troupes
sont déjà occupées à rétablir la communi
cation par la gorge. » ,
Le ministre de la guerre vient de.décider,
sur la proposition du gouverneur-général,
que les troupes de FAlgérie recevront le
café torréfié, après l'épuisement du café en
poudre actuellement existant dans les ma
gasins militaires.
On préviendra ainsi certaines fraudes pra
tiquées au préjudice du soldat. Les corps
seront chargés du] soin de moudre le café
qui leur sera ainsi distribué.
S. M. est sortie aujourd'hui vers trois
heures des Tuileries . pour aller visiter les ••
travaux de la nouvelle caserne, près de ,
l'Hôtel-de-Ville.
L'Empereur était à cheval et accompagné
de deux aides-de-camp. S. M., pour se rep-
dre à l'Hôtel-de-Ville., a pu suivre dans
toute sa longueur la belle rue de Rivoli,
dont la voie est entièrement livrée ce soir
aux piétons. Sur son passage, S. M. a été ac
cueillie par des acclamations réitérées et'dés
Après avoir visité les travaux de la caserne
«t fait le tour extérieur de l'Hôtel-de-Ville,»
S. M. a continué sa promenade, se dirigeant
vers le faubourg Saint-Antoine.
On avait parle d'une visite que l'Empereur
devait faire demain à l'Hôtel-de-Ville, pour
en examiner les travaux intérieurs. Rien de
pareil n'aura lieu pour le moment. Ces tra
vaux touchent, 11 est vrai, à leur terme, mais^
il reste encore quelques détails à terminer.
Quant à la rue de Rivoli, les entrepre
neurs de la voie donnent les derniers coups
de rouleau à l'empierreïnent ; les gaziers
posent les candélabres, et tout fait .présil-
xqer que, dimanche, la circulation des voitu-
îres pourra s'établir sur toute la, ligne, du
Garde-Meuble à l'église SaintrGervais.
-/»■ -■ , • ' ■ -,
>. •" 1,1 . : — ' ' ..
-Le premier-numéro de la 15 e série du
Biilletin des lois, qui ouvre la nouvelle ère
ipipériale, a paru aujourd'hui. Il contient en
lête la déclaration rendue le 1 er décembre
-yàr le Corps.Législatif, après le recensement
"général des votes sur le plébiscite présenté
à l'acceptation du peuple français les. 21 et
22> novembre, et, à la suite, le décret impé
rial qui promulgue et déclare loi de l'Etat le
sénatus-consulte ,du 7 décembre 18S2, ratifié
par ce plébiscite; 1
Nous publions aujourd'hui le texte de la
déclaration remarquable faite par lord Mal-
mesbury au nom du gouvernement anglais-,
devant la : chambre des lor^ls^Jljèst inutile
d'insister sur l'importance de "éette déclara
tion. Les paroles ae lord Mâlmesbury indi-
Juent le caractère véritable des actes récens
u gouvernement anglais à l'égardUe l'Em
pire. En accréditant son ambassadeur auprès
de Napoléon, m, là Grande-Bretagne ne se
borne pas a accepter un fait • accompli, elle
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 10 DÉCEMBRE
ISAAC LAQUEBEM,
PAR
ALEXANDRE DUMAS
prologue;
LA VIA APPIA. ' --•
Que le lecteur se transporte avec nous à
trois lièues dé Rome,- à l'extrémité de là via
Appia," au - bas de la descente d'Albano, à
l'éndroit même où la voie antique, vieille de
deux mille ans, s'embranche avec une toute
moderne, âgée seulement de deûî siècles»
laquelle" contourne les tombèaux, et, les
laissant à .sa gauche, va aboutir à lafporte
de SdïnWaan-de-Latran. . ,
* La propriété des éditions françaises ou étrangères
. est expressément, rc'séçyéo dans tous les pays où la
propriété iittérafe «st. flssuréè, l 'auteur ayant traité
d'avance - dçs traductions anglaises, espagnoles, pop-
tug'aiges;-allemandes et itàlienn
Qu'il veuille bien supposer que nous som
mes dans la matinée du jeudi-saint de l'an
née 1469 ; que Louis XI i-ègne en - Fran ce,
Jean II en Espagne> Ferdinand I er à Naples;
que Frédéric III est empereur d'Allemagne;
Ivan, fils de Basile Wasiliéwitch, grand-duc
de Russie ; Christophe Moro, doge de Venise ;
et Paul II, souverain pontife.
Qu'il se souvienne que c'est le jour solen
nel où, vêtu de la chape d'or, coiffé de la
tiare, porté sous un dais soutenu par huit
cardinaux, le prêtre-roi doit, du haut de la
vieille basilique de Constantin, déjà con
damnée et prè§ de faire place à celle de Bra
mante et de Michel-Ange, donner, au nom
des saints apôtres Pierre et Paul, sa béné
diction à Rome et au monde, à la ville et à
l'univers, uabi et obbi. *
Alors, il comprendra qu'à cause de cette
solennité suprême, les populations des vil
lages voisins se pressent sur les routes dé
Bracciano, de, Tivoli,"de t Palestrine et de
Frascati, teudant.toutes vers la ville sainte,
où les cloché^qui vont fuir, et dont l'ab
sence tçinoigners. du dfuil de la chrétienté,
les attire'par un dernier appel. :
Au fnilieu dè toutes ' ces toutes, qui ' con-
duisént à Roiae; ; et 'qui-, de loin, semblent
couvertes d'un tapis mouvant; tant se dé
roulent en longues files les contadines aux
jupes de pourpre et aux corsages' d'or 3 'ti- ,
rant un enfant par la main, ou en portant f
un sur ïëufs épaules; lès conducteurs de
troupeaux, -armés de lances, cachant,- sous
leurs manteaux bruns leurs justaucorps
de velours bleu à ? boutons'd'argent, . et •
passant au galop de-leurs-.pétits^ chevaux
des montagnes aux" -bousâés 'écarlatês i bïOr "»v
dées de* clous de cuivre ; les graves matrones N
aux visages calmes, traînées. sur de burdes •
charrettes attelées de deiix grands , bœufs -
blancs aux : longues cornes noivesî, et -qui
semblent de vivantes statues de l'Isis thé-
bairie ou de la.Cérès éleusiné;'. au milieu de
toutes ces routes, disôns>naùs, -qui, pareilles
à d'immenses artèrps, pprtent, à. travers le
désert fauve de-la campagne romaine, le
sang et la vie à>la vieille; Rome, une seule
route est déserté., t- '
C'est celle où - pqus -.avons conduit le lec- .
tcur. . • '
Et, cependant, '.ce filçs'fc point que d'Alba-
"no ne descend^' uûé. grande Laffluence do
peuplé; ce n'est pas que..mapqiient.au rçn-.
dez-yous les belles paysannes de Genzano et
de Velletri,- les pâtres-des Marais-Pontins :
avec-leurs chevaux à longue crinière et à
queue flottante, les matrones de Nettui^p et
t-de Mondragone dans leurs chars.'traînés par
: dés buffles à là rg'spiratidn bruyante, et- atjx
- yeux de flàmn\e;nôn';^-mâis, arrivé àttpiéd
-:.de la montagne,.par venu à l'ertabranchement
^ dont ; nous avons' parlé;, le. pieux cortéf
: ge" de pèlerins ;ab'ando'iHie. la voie antique^
- 'laisse à-sa gauchd cette double file de ^épul- v
' cres.dont nous allons-dire l'histoire en quel-
- *qùes lignes> et, à travers la.' plaine ,'aux-lôn-
- gués herbes, prend cette-route nouvelle qui
va, par un détour, joindre l'ancienne roijte
- Jtusculané, et aboutit à la basilique de Saint-
Jean-'âe-Latran.
; Il n'en a 'pas toujours été. ainsi,, du reste,
- de cette voie-Aippieime, aujourd'hui si dés'er-
; te, que l'herbe pousserait daiis les interstices
• de se^ larges dallés grises,- si ces dalles, iné
galement taillées dans la lave dés.îol'cans
éteints, lie' repolissaient pas toutes \égçta-
i tion. Aux beaux jours de la -Rome des Cé*-
- sars,- on la nommait la grande Appia, la
-. reine des'routes, le. chemin de l'Elysée;.c'é
tait,'alors, le rendez-vous, dans - la, yi^/et
^ dans la mor t, de toiit cequ*il y.avait de .riche'
- de noble et d'élégant dans la ville par,ex-,
cellence ; d'autres : voies encore 7 , la voie
Latine, la voie Flathinienne, avaient leurs
sépulcres; mais heureux qui : avait son sé-
spulçre sur la voie Appia !
> Chez les Romains, — nation où le goûtdè
la mort était presque aussi répandu qu'il
■d'est en^Anglèterre, et où la rage du suicidé
fut, sous les règnes de Tibère, de Caligula et
de.Néron particulièrement, une véritable
i épidémie,—la préoccupation du lieu où le
corps dormirait son éternité, était grande,
s D'abord, on 'avait enseveli dans la ville, et
jusq'ue dans l'intérieur des maisons ; mais
ce "mode de sépulture était contraire à la
salubrité publique; de plus, les cérémonies
funèbres pouvaient à tout instant souiller
les sacrifices de la ville. En conséquence une
loi intervint, qui défendit d'ensevelir n
• de brûler, dans/l'intérieur de Rome. Deux
ou trois familles de privilégiés seulement
conservèrent ce droit à titre d'honneur pu
blic : c'étaient .les familles de Publicola, de
Tpbertus' et de Fabricius; — ce droit leur
était fort enyié. :
^ triomphateur mort pendant le triom
phe; avait aussi droit d'être enterré dans
Rome.
Aussi, bien rarement le. vivant laissait-il le
.soin de son tombeau à ses héritiers; c'était
une distraction qu'il se donnait à lui-mênfè,
de faire -tailler son sépulcre sous ses yeux.
La plupart, des, monumens funéraires que
l'on rencontre, encore aujourd'hui portent
soit ces deux lettres : V. F., ce qui signifie :
Viuus fecit; soit ces trois lettres: V. S. P.,Ge
qui signifie : Vivus sibi posuit ; soit enfin ces -
trois autres lettres V. F. C., ce qui signi
fie : Vivus faciendum curavit. ;•
C'était, en effet, pour un Romain, chose
importante, comme on va le voir, que d'être
enterré : d'après une tradition religieuse
fort accréditée du temps de Cicéron, où ce
genre de] croyance commençait cependant
à disparaître, l'ame de tout individu privé
de sépulture devait errer pendant cent ans
sur les bords du Styx. Aussi, quiconque ren
contrait un cadavre le long de son chemin,
et négligeait de lui donner la sépulture, com-
.mettait un, sacrilège dont il ne pouvait se
^racheter qu'en sacrifiant une truie à Gérés;
il est vrai que, si, à trois reprises différen
tes, on jetait un peu de terre sur le.cadavre, *
cela exemptait de l'inhumation et dispensait
du sacrifice. . * i
Mais ce n'était pas le tout que, d'être ien»
terré; il fallait être enterré agréablement;
La mort païenne, plus coquette que. la nô-
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