Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-11-21
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 novembre 1852 21 novembre 1852
Description : 1852/11/21 (Numéro 326). 1852/11/21 (Numéro 326).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
VA
. NUMÉRO-326.
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DEPAKT^isïErga :
16 fr. pour TRÔlS~MOISr
' " - . . : PARÏS .}
: * "SS l'R.'POUIl.Tïlïp MOIS. ••
' TJN NUMÉRO : -ÎO CENTIMES. - "
Wrtjn-XES rAYS.ÉTttiNcïBBS, se reporter au *
laWcau'pùhlio dans le'journal, les 10 et
p4e}ô&aqùe,moiîi', " {•••'
S'adresser, franco, jp ourla rêdactiw, à M. Cucbeval-Clarign r, rédacteur en chef.
■■ Lès articles .déposés ne sont pas rendus. \ -
BUitkiUSl' ke de Valels (Pal^Is-Iioyal), n? 10#
" l '-- 7 - )
B 1852. - DIMANCHE 2ÎWPEHBRE.
E, UNIVERSEL.
On sfaèonne, dqns'fas dêppftemens, auxMesscgiries,et atfxDirections dspesfa.—A Londres, chz ÎV.
"""tei&jJ-i% —A Strasbourg, cfci M.!Ajîexandrf, pour l'Allemagne.
M. C owie et fils.
S'adresser, franco',pour l'admin\
à M. DENA1N, directeur^
Les annonces sont reçues chez M.PANIS, régisseur, 40, place de la Bovrse]
et au bureau du journal.
H|jLe Constitutionnel va
commence^- immédiate*
ment après R enée de V âr-
ville ," la publication des
ouvrages dont les [titres
suivent :
LE DÉPITÉ D'AUCÎS
Par feu ÎI. DE BALZAC.
quatre volumes.
LE .
PASTEUR D'ASBOURN
l'ar ALFAttDBC UUI1S.
quvtre volumes.
LE PMd 1 GALLES
PAR LEON GOZLAN.
deux volumes.
Une Feinmo compromise
• PAR EUGENE GUINOT.
UN VOLUME- '
Ces quatre ouvrages
sont entre les mains de
l'administration du jour
nal. Elle s'est en outre as
suré par des traités le con
cours des écrivains les plus
aimés du publie. Tous les
noms illustres de la lit
térature viendront, l'un
après l'autre, prendre pla
ce dans le feuilleton du
Constituî ionnel , et lui don
ner, par leur collabora
tion, autant d'éclat que de
variété.
PARIS, 20 NOVEMBRE.
i ? C'est demain que, dans toute la France,
s'ouvre le scrutin électoral. Jamais acte plus
solennel d'une , grande nation ne-s'est ac
compli sous de meilleurs auspices. Un calme
profond règne dans le pays. Avec la sécurité
ont reparu le travail, et le bien-être : les .mé
tiers battent, les ateliers sont en pleine acti
vité,toutes les industries?, petites ou grandes,
ont retrouvé leur essor. Au 4 mai 4848, la
France a. voté au milieu d'une agitation
fiévreuse , entretenue par des écrits in
cendiaires -, par des clubs furieux, par
des manifestations anarchiques. Au 10 dé
cembre 1848, elle a voté au lendemain des
sanglantes journées d® juin, et l'instinct pro
videntiel qui lui a l'ait inscrire sur ses bulle
tins le nom de Napoléon Bonaparte l'a liréeun
jnstant de sa consternation et de son deuil.
Au 13 mai 184D, elle a voté dans l'incertitude
de l'avenir et dans l'inquiétude du présent,
Tiraillée par les eil'orts des factions et déjà
^exposée aux périls , et aux embarras d'une
Constitution inapplicable.En décembre 1851,
;un mouvement irrésistible t de confiance.et
iScrutin pour y ratifier, par son libre assen
timent, l'acte de régénération et de salut qui
avait sauvé la civilisation et la société. Mais
il ne s'agissait pas alors pour elle de conqué
rir un gouvernement stable et définitif.
En novembre 1852, la France est appelée
à régler elle-même ses destinées, et elle va
faire ce grand acte de souveraineté au sein
de la tranquillité, générale, avec la maturité
et le calme qui conviennent à un grand peu
ple maître de lui-même et prononçant sur
son propre sort, dans sa force et dans, sa li
berté. . '
On a souvent reproché au gouvernement
provisoire d'avoir manqué , à la promesse
qu'il avait lui-même formulée, en ne deman
dant point à la nation tout entière de statuer
sur la forme de sa Constitution, La proclama
tion immédiate de la Républiquelui avait été
imposée par les cris tumultueux des sociétés
secrètes en armes,pressées autour de l'Hôtel-
de-Ville. On a pu excuser les entraînemens
qu'il a subis; on a dû déplorer que le pays
n'eût point été régulièrement consulté. Un
reproche semblable ne saurait être adressé
au gouvernement de Louis-Napoléon. Après
le 2 décembré, il n'a point demandé l'Empi
re à l'enthousiasme dé la nation, émer
veillée des résultats inouïs du coup d'E
tat. Il a attendu que la France fît éclater
sa résolution de restaurer l'Empire ; et
alors même que le vœu^ du pays avait-été
exprimé par les adresses des corps cons
titués et par les vœux. spontanés des popu
lations, il a exigé* qu'un vote solennel et ré
fléchi attestât la' volonté populaire, loyale
ment mise. en demeure et nettement mani
festée. '
La France, appréciera ' et récompensera
cette conduite pleine de sincérité. Toutes les
nouvelles qui nous parviennent des départe-
mens annoncent quô d'un bout à l'autre dix
pays, les populations voteront avec leur em
pressement accoutumé. Le nom magique de
Napoléon a toujours eu le don de remuer
les masses. En vain, au 10 décembre 1848.
avait-on fait voter au chef-lieu du can
ton , afin d'écarter de l'urne une partie
des électeurs. Bravant le froid, la neige et
les distances, les braves paysans ont été
)orter leurs suffrages à l'héritier de l'Empe
reur. Cette année, ils ne se montreront ni
moins-empressés, ni moins ardeus. Il s'agit,
de rétablir le gouvernement de leur choix,
et de replacer sur lè trône la dynastie glo
rieuse qui n'en a été éloignée que par les
malheurs de la patrie.
Les populations laborieuses des villes s'as
socieront avec non moins de zèle à cette
grande manifestation de la volonté natio
nale. -Les ouvriers- ont un cœur reconnais
sant. Ils aiment qui les aiment, et leur
dévoûment n'est acquis solidement qu'à
ceux qu'ils estiment. Ils savent ce que le
gouvernement de Louis-Napoléon a fait pour
eux en rétablissant l'ordre, en relevant la
fortune publique, en raniïnant le commer
ce, en encourageant l'industrie, en fondant
des institutions -.de crédit, en multipliant
es établissemens charitables, en assainissant
les villes, çn réveillant l'agriculture. Eclairés
sur le compte des utopistes et sur la valeur
des utopies, les ouvriers apporteront leur
concours à un gouvernement qui n'a jamais
cherché une -fausse popularité par des pro
messes inexécutables, mais qui a fait cesser
la misère en ranimant le travail, et qui a
su-prouver par des actes sa constante solli
citude pour les intérêts populaires.
Nous ne saurions douter du concours de
toutes les'antres classes de la société fran
cise, au -vote solennel âe.demaffi/Lcs pro-;,
'Tfan«rttOBS'ttes-"iJartlsrins "de' lâ'fépuSîique'
rouge leur ont «ûhâfcillé de s'abstenir. Cela ?
suffit pour' qu'ils s'empressent de voter. A
part les conspirateurs à chevrons, quel ci
toyen pourrait consentir=à suivre l'avis de
ces prédicateurs insensés de "l'insurrection
"et de la guerre civile? Les honnêtes gens
n'abdiquent jamais leur droit; ils l'exercent
d'après les inspirations de la conscience.
C'est ce que nous demandons à tous ceux
qui sont sincèrement dévoués aux intérêts
de la France. ,
Ailez donc voter, vous tous qui êtes sou
cieux des intérêts du pays, vous tous qui te
nez à vos. droits d'hommes et de citQyens !
Et quand vous serez en présence de l'urne
électorale, rappelez-vous tous les titres de
Louis-Napoléon à votre confiance et à vos
sympathies. Propriétaires, c'est lui qui a mis
en déroule les bataillons des parlagcux ! No
taires, avoués, officiers - ministériels, c'est
lui qui a écarté la terrible éciiéanco de
1832. Industriels et commerçans, c'est lui
qui vous a donné le caîîne et la prospérité
dont vous jouissez. Prêtres et pères de fa
mille, c'est lui qui a défendu si énergique-
ment la religion. Souvenez-vous de ce qu'é
tait la France il y. a un an dans l'atten
te d'un catàclysiafi-aûéîitoJiIfr 4l ,, voy^g oe*.
qu'elle est maintenant sous la tutelle ilr-
lelligente et dévouée d'un gouvernement
fort et respecté, et vous saurez quel bulletin
vous devez déposer dans l'urne électorale.
Henry Cau vain.,
L'esprit public a changé de direction de
puis l'avènement du gouvernement actuel.
Autrefois, on ne se préoccupait que des lut
tes stériles de la tribune; on se passionnait
pour un discours de M. Guizot ou de M.
Thiers ; toute l'attention se concentrait sur
l'affaire Pritchard ou sur ce qu'on appelait la
campagne des banquets. Aujourd'hui,- tout
a changé dè face : ce qui émeut, ce qui pas
sionne le pays, c'est le développement de
nos forces industrielles et ' commerciales,
c'est l'exécution de nos grands'travaux d'u
tilité publique, c'est la mise en valeur de
tous les élémens de prospérité que nous
possédons et dont il est si facile de tirer
parti.
Nous entrons évidemment: dans une ère
d'activité, dans une période d'affaires. L'es
prit d'entreprise, après avoir été compri
mé pendant quatre années, actuellement
débarrassé de toute entrave, ne demande
qu'à prendre son essor.. De là toutes ces
grandes opérations que nous avons vu naî
tre depuis quelques mois, toutes ces con
cessions qui doivent compléter jiotre réseau
de chemins de fer, tous ces projets qui'se
préparent et qui appellent les capitaux. C'est
un élan général, qui n'est pas, quoi qu'en di
sent quelques esprits chagrins, le résultat
d'un engouement passager, mais qui répond,
au contraire, à des besoins réels, et qui
n'excède pas les Çorces du pays.
• Aune situation nouvelle, il faut de nou
velles institutions. Il y a des gens qui vou
draient s'opposer au 'mouvement et qui con
seillent de l'enrayer. Ils croient être pru-
dens. Mais ce -qu'ils prennent pour de la
prudence, n'est que de la pusillanimité. De
quoi 's'effraient-ils ? Ont-ils peur que les ca
pitaux ne rrfanquent, quand ils voient tant
d'argent enfoui dans les caveê de la Ban
que? Doutent-ils que les entreprises de che
mins de fer soient des affaires lucratives,
quand les publications hebdomadaires cle
toutes les lignes en exploitation attestent
e développement progressif de la circula
nts
lion des voyageurs et des marchandises? Ces
graveurs {«avaient avoir une raison d'être,
il^" î a*q!ielqiïes années, quand' nous fn';
vions pas d'expérience, quand nous commen
cions à peine notre réseau, quand l'achève
ment-du chemin d'Orléans "lui-même était
compromis et exigeait l'intervention du gou
vernement. Mais nous n'en sommes plus là,
Dieu merci ! Nous savons à quoi nous en
tenir sur lès chemins dè fer. Nous pouvons
marcher en avant, sans commettre de témé
rités, et avec la certitude d'arriver au but.
La société générale de crédit mobilier, qui
vient d'être- autorisée par le gouvernement,
est destinée à seconder le magnifique mou
vement d'aflaires auquel nous assistons. On
a répandu des bruits inexacts qui tendraient
a en dénaturer l'esprit. On a dit qu'elle avait
été imaginée pour venir en aide aux "embar
ras du moment, pour amener une baisse
dans le prix des reports, qui avaient atteint
un laux exagéré. La nouvelle institution a
un objet plus élevé.Elle n'a pas étécréée pour
les besoins de ,1a spéculation ; elle s'est or
ganisée en vue d'intérêts réels et permanens;
elle doit rendre les plus grands services au
•crédit public et privé.
Quelles doivent être, d'après 'les statuts,
les opérations dé la société de crédit mobi
lier? La société est autorisée à souscrire et
^.i^acquérir des effets publics et des actions
ou obligations des grandes sociétés autori-,
sécs par l'Etat, et à émettre ses propres obli
gations pour une somme égale à celle qui
aura été employée à ces souscriptions et ac
quisitions. Elle peut encore vendre, ou don
ner en nantissement d'emprunts tous les ef
fets acquis et les échanger contre d'autres va
leurs; soumissionner des emprunts ou des en
treprises de travaux publics ; prêter sur dépôt
d'effets'publics ou de titres *de chemins de-
fer; recevoir des sommes en compte-cou
rant.; opérer tout recouvrement et se char
ger du paiement des intérêts pour les com
pagnies ; enfin, tenir une caisse de dépôt
pour tous les tifres de ces entreprises.
Voici maintenant les garantie» que la so
ciété offre au public. Elle a un fonds social
deliO millions, dont 20 millions doivent être
émis immédiatement et - qui se divisent eii
actions de 800 fr, chacune. Jusqu'à l'émission
complète des actions, les obligations' créées
par elle ne pourront dépasser cinq fois le
capital réalisé, et, après la réalisation com
plète du fonds social, elles pourront attein
dre une somme égale à dix fois le capital.
Elles devront toujours être -représentées,
.pour leur montant total, par les valeurs en
portefeuille. Elles ne pourront être créées à
moins de quarante-cinq jours de vue.
Si l'on recherche la pensée fondamentale
de cette institution, on voit que - les opéra
tions de la société consistent principalement
à' émettre des obligations en échange des
, valeurs mobilières qu'elle reçoit. C'est la
substitution de titres uniformes aux ti
tres particuliers des diverses entreprises ;
c'est la réalisation d'une sorte d'omnium,
d'actions de chemin? de fer ; c'est la cons
titution d'une sorte de société commandi
taire de travaux publics.
L'idée, à vrai dire, n'est pas nouvelle. El
le avait déjà été plus d'une fois mise en
avant. Mais, pour qu'elle passât dafls la "pra
tique, il fallait que le .temps et l'expérience
en fissent comprendre toute l'utilité., Il fal
lait encore qu'elle s'appuyât sur des moyens
d'une grande puissance qui en assurassént
le succès immédiat. Or, voilà le mérite de
cette création. Elle arrive en temps oppor
tun, au milieu d'un vaste développement
d'affaires,'et elle présente des garanties qui
la placent au-dessus de toute contestation.
Est-il besoin, de montrer que la. société
générale estcassise sur .les-bases. les plus so
lides.-Les obligations qtf'ellgMnfttra seront
\l'autant plus recherchées, qu'elles répose-
rôïit sur un triple gage, savoir : Les actions
ou les obligations d'eïrtreprises reconnues
.bonnes, la garantie du gouvernement qui
est assurée à là plupart d'entre elles, et en
fin le capital de la société.
On conçoit que , fondée avec un capi
tal considérable, la société générale pourra
commencer ses opérations sur une gran
de échelle. La Banque de France s'é
tait , dit - on , pr'éoccupée de la concur
rence de la société générale. Il n'y aura
pas concurrence, il y aura concours mu
tuel. La Banque continuera à faire des avan
ces sur dépôt d'actions ou d'obligations;
loin de diminuer les affaires de ce genre,
elle les augmentera dans une limite confor
me au développement des entreprises de
chemins de fer ; elle pourra les étendre sans
avoir aucun risque à courir, puisque la so
ciété lui servira en quelque sorte d'intermé
diaire avec.le public et "garantira ses opéra
tions.
Toutes les précautions sont'prises d'ailleur s
pour, prévenir les abus. La société est tenue
de remettre, tous les six mois, au gouverne
ment un extrait de son etat de situation.
Ellejleyra, en outre, fournir au ministre des
finances, sur sa demande, le relevé de ses
comptes, de son portefeuille et du mouve
ment de ses opérations. Elle sera éga lement
tenue de soumettre sa comptabilité à la vé
rification des délégués du ministre des "finan
ces, toutes lés fois que celui-ci le - jugera con
venable. Ajoutons que le choix des mem
bres du comité de direction sera soumis à
l'approbation du gouvernement. Enfin l'au
torisation donnée à la société générale pour
ra être révoquée eh cas. de violation ou de
non exécution des- statuts.
Il est évident, d'après cela, que la société
générale n'est pas, comme on l'a prétendu,
un instrument de spéculation; qu'elle est,
tout simplement, un instrument de crédit
nécessaire- aux affaires nouvelles, et que, si
elle agit sur, la spéculation, ce ne sera que
d'une manière indirecte, en là modérant, en
l'empêchant de s''égarer.
En résumé le gouvernement, en autori
sant la société de crédit mobilier, a été
surtout inspiré par une haute pensée dont il
ne cesse de poursuivre la réalisation avec une
constance et une résolution qu'on ne saurait
trop admirer, celle de la baisse de l'intérêt.
Nous ne voulons pas-rappeler ici tout ce
qu'il a fait depuis moins d'un an pour pro
curer les capitaux à meilleur marché aux
manufactures, au commerce, à l'agriculture,
h tous les agens du travail national. Ce qu'il
se propose aujourd'hui, c'est de faire pour
les chemins de fer et pour les entre
prises d'utilité générale ce qu'il a fait
pour toutes les autres branches de l'activité
publique. Il veut provoquer la baisse de
l'intérêt dans la grande industrie des tra
vaux publics, et faciliter ainsi le développe
ment d'affaires destinées à enrichir le pays
sans surcharger le budget. j. burat.
Voici le texte du décret sur le crédit fon
cier :
Louis-Napoléon, * , •
. Président de la République française,
Sur le rapport du ministre de l'intérii
l'agriculture et du commerce;
Vu les articles 29 à 37, 40 et 45 du Code de
commerce; '
Le conseil d'Etat entendu,
Décrète : ;
Art, 1 er . La société anonyme formée à Paris
sous la dénomination de Société générale de cré
dit mobilier est autorisée.
Sont approuvés les statuts de ladite société, tels
MtMimMilIlWMIIIWIIIIlUMIIIlMWfllllll
l 'intérieur, de
qu'ils sont contenus dans l'acte passé les 16 et 17
novembre devant M 6 Fould et son collègue, no
taires à Paris, lequel acte restera annexé au pré
sent décret. '
Art. 2. La présente autorisation pourra être rér
voquée sur la proposition du ministre de l'inté
rieur ou du ministre des finances, en cas de vio
lation ou de non-exécution des statuts approuvés,'
sans préjudice des droits des tiers. -
Art. 3. La société sera tenue de remettre, tous
les six mois, un extrait de son état de situation au
ministère de l'intérieur, de l'agriculture et du.
commerce, au préfet du département de la Seine,,
au préfet de police, à la chambre de commerce
et au greffe du tribunal de commerce de Paris. *
Art. 4. En outre, la société devra fournir au
ministre des finances, sur sa demande, ou à des
époques périodiques par lui déterminées, les mê
mes états présentant la situation de ses, comptés,
et de son portefeuille, ainsi que le mouvement de
ses opérations? ■ . ,
Les opérations et la comptabilité de la société
seront soumises à la" vérification des délégués'du
ministre des finances, toutes les fois que celui-ci'
le jugera convenable. 11 sera donné communica
tion à ces délégués du registre des délibérations,'
ainsi que de tous les livres, souches, comptes, do-
cumens et'pièees appartenante la société. Les va-,
leurs de caisse et de portefeuille leur seront éga
lement représentées.
Art. o. il est interdit à la société de souscrire
des emprunts sur fonds publics étrangers, sans
l'autorisation du gouvernement.
Art. 6. Le choix des membres du comité de di-,
rection, formé en vertu de l'art. 41 des statuts,
sera soumis à l'approbation du gouvernement.
Art. 7. Le ministre de l'intérieur, de l'agricul
ture et du commerce et lè ministre des finances
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du. présent décret, qui sera publié au
Bulletin des Lois, inséré au Moniteur et dans un
journal d'annonoés judiciaires du département de
la Seine.
Fait au palais de Saint-Gloud, le 18 novembre
1832. "
louis-napoléon.
Par le prince-Président' : • , .
Le ministre de l'intérieur, do l'agri
culture et du commerce,
f. de persigny.
Un décret de S. A. I. le prince-Président,
en date du 18 de ce mois, renjdu sur le rap
port du ministre de l'intérieur, de l'agri
culture et du commerce, à la date du 18 de
ce mois, autorise les modifications propo
sées aux statuts de la compagnie du chemin
de fer de Lyon à Avignon, laquelle prendra
désormais la dénomination de Compagnie du
chemin de fer de Lyon à là* Méditerranée. Le
choix des administrateurs auxquels le con
seil d'administration peut conférer des pou
voirs, aux termes de l'article 36 des statuts,
sera soumis à l'approbation du ministre de
l'intérieur, de l'agriculture et du commerce.
On sait que - cette compagnie comprend,
en vertu de la loi dû 8 juillet, les chemins
de fer de Lyon à Avignon, Marseille à Avi
gnon, Alais à Beaucairc, Alais à la Çrand-
Combe, Montpellier à Cette, Montpellier à
Nîmes, Rognac à Aix, Marseille à Toulon.
Le décret constate que toutes les ratifica
tions qui manquaient encore pour opérer la
fusion, sont maintenant données.
D'importantes modifications sont appor
tées par un décret du 17 de ce mois, à l'or
ganisation des banques coloniales.
Ce décret porte : ' ,
Art. 1 er . Les 2° et 3 e paragraphes de l'art. 7 des
statuts annexés à la loi da il juillet 185) sur les
banques coloniales sont et demeurent modifiés ainsi
qu'il suit :
, « Les coupures d'actions ne seront délivrées que
comme appoints des actions de 300 fr. ou pour con
version de titres de prélèvemens inférieurs à cette
valeur. Réunies, en somffces suffisantes en une mê
me main, elles devront être converties en actions
avant le 1 er janvier 1855. A partir de cette date,
elles cesseront de donner droit aux dividendes. »
Art. 2. L'art. 27 des statuts est et 'demeure mo
difié ainsi qu'il suit
« La Banque publiera, tous les mois, sa situa
tion dans le journal désigné à cet" effet par le
gouverneur. »
Art. 3, L'art. 35 des statuts est et demeure mo
difié ainsi qu'il suit :
« L'assemblée générale se réunit au moins une
fois par année, dans le courant du mois de juil
let. Elle est convoquée et. présidée par le direc
teur. Les trois plus forts actionnaires.jirésens for
ment le bureau provisoire et désignent un secré
taire. L'assemblée procède immédiatement à la
formation de son bureau définitif. '
FEUILLLTON DU COÎiSTITUTlOKNEL. 21 KOVEJilBRE.
LES VOYAGEURS NOUVEAUX.
DIEFFElVli AGI!.
îmOWIV. — LA NOUVELLE-ZELANDE.
II.
La population indigène de la Nouvelle-Zé
lande se compose d'environ 120,000 ames.
C'est bien peu pour la vaste étendue de ses
deux îles fécondes. Des maladies épidémi-
ques, contre lesquelles l'art médical ne lui
offre encore aucune s'auvegarde, des guer
res perpétuelles la divisent, et le suicide et
i'ihl'anticide portent une grave atteinte à
son accroissement. Comme tous les peuples
barbares, pour lesquels la beauté morale de
l'homme n'est' qu'une idée abstraite qui,
ne frappant point'leurs sens, ne pénétré
pas dans leur esprit, ce que les Nouveaux-
Zélandais admirent par-dessus tout, c'est
l'agilité des membres* l'adresse aux exerci
ces violens et la force physique. Dans le libre
développement de leur corps que nul. lien
étroit ne comprime, ils regardent avec pitié
l'Européen serré par ses chaussures, lié par
ses bretelles, garollé par sa cravate ; et s'il
leur naît un enfant qui ne leur semble point
parfaitement conformé, ils ne se font nul
scrupule de mettre une prompte fin à sa dé
bilité . Lesuicide,, ce sombre égarement de tant
d'Européens, est aussi un crime très fréquent
parmi les Nouveaux-Zélan'dais. Etrangers à
la l'ois aux passions et aux misères deja ci
vilisation, ils ne se tueront pas, comme un
Galon d'Ulique, ddent patriotisme; ni comme des hommes po-'
litiques modernes, des artistes, des écri
vains, dans la douleur d'une ambition dé
çue; ni comme les aveugles possesseurs d'une
trop grande fortune, dans la satiété des
jouissances matérielles ; ni comme, de pau
vres prolétaires, dans l'épuisement d'une
longue lutte. Une injure qu'ils ne peu
vent immédiatement venger, un accident
inattendu suffit pour porter leur nature'
violente à un pasoxisme de colère dans le
quel il» se pensent à un poteau. Nul senti
ment-religieux ou moral ne s'oppose parmi
eux à cette fatale résolution, et nulle affec
tion n'essaie de la combattre. C'est un fait
qui parait tout simple et dont peu de per
sonnes s'émeuvent. Plus d'une femme se tue
à la mort de son mari, ou, si elle ne se tue
pas, ne croit pouvoir faire moins que de se
lacérer la figure et le corps avec des coquil
les tranchantes. Pour témoigner ses regrets,
il*faut que son sang coule avec ses larmes,
J'ai dit que les Nouveaux-Zélandais étaient
étrangers aux misères de notre civilisation.
Ils ne comprennent pas même notre état
social, cet état étrange où un luxe désor
donné éclate à côté d'une profonde misère.
Parmi eux il y a des riches, mais il n'y a
littéralement pas d'indigens. L'indigence
naît comme une lèpre, par la trop grande
agglomérationd'unepopulationsur un même
point,et-se développe par des besoins factices.
Les trente mille familles dont se compose la
population indigène de la Nouvelle-Zelande,
se "trouvent fort à l'aisé sur le vaste, sol
qu'elles occupent, et leurs besoins sont d'u
ne nature très primitive. Avant l'arrivée des
Européens, ils n'avaient pour toute, nourri
ture que le produit de leur chasse ou de
leur pêche. La racine de leurs fougères
Remplaçait pour eux le pain de froment. Des
rats et des „chiens rôtis entre des pierres
rougies au feu, et de temps à autre le corps
d'un ennemi, étaient pour eux un festin
splendide. Plus sobres que les habilans des
autres îles de l'Océame, qui s'enivrent
avec le hideux kawa, que les sauvages
de l'Amérique du Nord, qui ont pris goût
depuis long-temps à la liqueur de feu ,
que les peuplades des régions septentrionales
de la Russie qui emploient, à se faire une
espèce de bière, tout ce qu'elles peuvent
recueillir d'orge ou de farine, les Nouveaux-
Zélandais ne connaissaient aucune boisson
fermentée. Ils ne buvaient que de l'eau.
Quant à leurs vetemens, ils les tissaient avec
le lin magnifique qui croît spontanément au
tour d'eux. Quant à leurs armes, ils les fa
çonnaient'avec des liges.de bois dur ou
avec des pierres, comme les anciens Scandi
naves.
Cook a !e premier augménté leurs riches
ses et compliqué leur régime da vie, en in
troduisant dans'leur pays le'porc et-la cul
ture de la pomme de terre. D'autres naviga
teurs leur, ont enseigné la culture du blé. La
première fois que Cette plante s'épanouit à
leurs yeux, la moisson qu'ils en devaient re
tirer fut complètement perdue.. Ils cher
chaient son fruit à sa racine, comme dans la
fougère et lapomme'de terre, et, n'y trouvant
que de maigres' lilamens sans suc, ils cru
rent qu'on s'était fort imperUnemment joué.
de leur bonne foi. L'année suivante, ils ap
prirent à reconnaître la valeur des épis.
C'est chose assez curieuse de rechercher les
diverses impressions que les inventions du
monde civilisé produisent au premier as
pect sur des peuples primitifs. Il y a là
une révélation non- seulement de leur
ignorance particulière, mais de leur ca
ractère belliqueux ou puéril, .poétique ou
grossier. Les rois sauvages d'Afrique dont
nous essayons d'explorer les domaines, ne
paraissent pas fort émerveillés de la gran
deur de nos bàtimens, de la puissance de
nos armes, mais ils tressailleront à la vue
d'un collier de verroterie et donneront plu
sieurs de leurs sujets pour un vieil habit
d'uniforme, pour une épauletle émillée.Lcs
anciens Mexicains , stupéfaits "et tremblans
devant les cavaliers de Fernand Corlez, .re
constituaient à cet aspect la fable du Cen
taure. Les Nouveaux-Zélandais n'ont point
éprouvé la même stupéfaction à l'apparition
des quadrupèdes européens. Mais quelques-
uns de nos ustensiles les ont ravis, une laine
de couteau, une tringle en fer, un clou, ex
citaient au plus haut degré leur' convoi
tise. Une de nos simples machines indus
trielles les exaltait.-.L'un d'eux, qui, il y
a quelque vingtaine d'années , voyageait
en Angleterre , se prit à pleurer en ob
servant avec quelle rapidité un métier
de tisserand opère le travail qui dans son
pays s'achève si lentement. La première
montre que les Zélandais tinrent entre leurs
mains et firent résonner à leur oreille,
leur apparut, non comme un objet divin,
mais comme un Dieu même, palpitant sous
une lame d'argent. Ils n'avaient aucune no
tion de l'écriture, ni des'signes symboliques '
par lesquels d'autres peuples, tels qfce les
Egyptiens elles Mexicains, ont souvent figuré
leurs idées, et rien ne peut rendre la surprise
dont ils furent saisis quand ils virent qu'un
capitaine de bâtiment, installé -dans une dB
leurs maisons, transmettait à son équipage,
au moyen d'un lambeau de papier, un ordre
qui était aussitôt exécuté.
Depui3 ces jours de merveilleux étonne-
mens, les Nouveaux-Zél andais ont appris des
Européens beaucoup de choses. Mais leur
organisation sociale est restée la même.
Chacune de leurs peuplades se divise en trois
classes : là famille durangatari, les hommes
libres, et les esclaves. Le rangatarï. est la
tête de la communauté, le chef d'un clan.
Sa dignité est héréditaire dans la ligne fé
minine comme dans la ligne masculine; mais
le pouvoir dont il est investi par le droit dé
sa naissance est en réalité très restreint.Les
hommages c[ue les gens de la tribu lui ren-
--Beiit, les presens qu'ils Jui offrent, sont, de
leur part, un acte de déférence volontaire.
Pour qu'il exerce sur eux un véritable as
cendant, quelle que soit la noblesse de son
. origine, il faut qu'il se distingue lui-même 1
par son courage dans les combats ou par
sa sagesse dans les conseils. Autour de
lui, iLy a des hommes qui comptent éga
lement parmi leurs ancêtres des guerriers
illustres, qui peuvent par leur propre va
leur contrebalancer son pouvoir. Quelques-
uns, en conquérant un nouveau terrain, y
organisent un nouveau clan. C'est ainsi que,
dans tous les pays, les sociétés se sont for
mées. Lè père de famille groupe autour de lui
sesenfans. Le guerrier partage entre ses com
pagnons le sol qu'ils lui ont aidé à envahir."
La puissance établie par une loi patriarcale,
ou par une victoire, se fortifie par la tradi-
. lion, se maintient par un commun accord*
par un juste équilibre de. tous les intérêts,
jusqu'à ce qu'un accident, une passion, une
"tentative ambitieuse, rompant cet équilibre,
l'organisation première s'ecrôule et se trans
forme en un régime féodal ou en un régime
monarchique.
, Rien de pareil n'est encore arrivé dans
la Nouvelle-Zélande. Autant de tribus, au
tant on y compte de petites républiques
indépendantes l'une de l'autre. Chacune
d'elles a son domaine très nettement dé
limité. Chacun de ceux qui en font par
tie a sa part de terrajn dont il est libre
Eossesseur, que nul chef ne peut lui enlevei*.
es esclave»', qui 1 tous, maies et femelles",
proviennent des captures faites dans les
combats, sont aussi une propriété indivi
duelle. Leur maître les emploie aux travaux,
les plus pénibles et dispose d'eUx à son gré.
Leurs enfans subissent le même sort. Les
Anglais ont fort à faire s'ils veulent réelle
ment abolir l'esclavage. Il subsiste partout,
sods leurs yeux même , tandis qu'ils vont le
poursuivre au-delà des mèrs, et bien plus
cruel dans le fatal prolétariat de leurs ma
nufactures, que dans les cases de nègres des
colonies. ■
Quelle que soit la tâche imposée aux escla
ves de la Nouvelle-Zélande, ceux-ci reposent
du moins sous le mêine toit que leurs maî
tres, partagent les mêmes alimens et vivent.
en grande pârtie de la même vie : riches ,et
auvres habitent là des maisons, ou plutôt.
es cabanes construites sur un modèle uni
forme dans des dimensions très exiguës. On
n'y entre qu'en se courbant jusqu'à terre,
tant l'ouverture en est resserrée. Là est le
foyer dont la fumée s'éehappe par la porte,
et, de chaque côté du foyer, les -nattes
servant de lit. Quand cet étroit espace,
fermé de tous côtés, échauffé par un feu
constant, est occupé.par quelques personnes,
c'est une véritable étuve. Mais le plafond et
les poutres de cette" incommode demeure
sont, ciselés avec un soin minutieux et par-^
fois avec une adresse remarquable. Les Nou
veaux-Zélandais ont une autre habitude de
luxe, c'est de ne jamais prendre leurs repas
dans la chambre où ils couchent. Ils man
gent en plein air, et, le plus souvent, pré
parent en plein air leurs alimens. Chaque
famille a cependant, à côté de son dortoir,
une autre cabane servant de cuisine dans les
mauvais temps, puis une"troisième ou elle
gardé ses provisions. Celle-ci est élevée sur
des poteaux pour préserver ses richesses de'
l'invasion des rats. - ;
Ces diverses constructions sont ordinaire
ment entourées d'un enclos, et fous ces en
clos, composant un village, sont protégés
par des fossés et "de triples palissades ; car
la tribu zélandaise jouit rarement d'un re
pos durable. Elle a près d'elle d'autres tri
bus dont elle aura peut-être froissé les inté
rêts ou offensé l'orgueil, et dont elle doit à
tout instant redouter la vengeance. Ces au
tres tribus sont de même retranchées dans
leurs fortifications, et de même constam
ment sur leurs gardes. Si de 1 temps à aiitre
elles vivent èn paix, c'est toujours une paix
inquiète, une paix armée.
Dans la similitude dé construction des
Nouveaux-Zélandais, dans l'uniforme simpli
cité de leurs vêtémens, ce qui, parmi nous,
distingue le patricien du plébéien, l'homnje '
éminent de l'homme vulgaire, c'est le ta
touage. Le tatouage est, dans cette société
républicaine, le blason de la famille aristo
cratique, le galon du guerrier, la couronne
de gloir_e du héros. Hommes et femmes, tout
le monde est bien là quelque peu tatoué, et
se faire graver quelques arabesques sur la
figure. C'est le signe de son entrée dans
la vié, comme la robe virile chez les an
ciens Romains. Mais n'est pas tatoué qui
veut à sa fantaisie dépuis le bord du menton
jusqu'à la racine des cheveux. Il y a telles li-
gnesdont on n'acquiert l'heureuse jouissance
aue par une action d'éclat, comme nos sol-
ats gagnent une croix ; telle autre qui est,
comme, nos armoiries, le signe de distinction
héréditaire, la propriété exclusive d'une
famille. Aucun gouvernement provisoire
n'ayant encore aboli dans la Nouvelle-Zé
lande les titres de noblesse, les habitàns de
cette contrée portent sur leur visage et sur
leur poitrine leurs états de service, la page qui
leur appartien t dans leur Pcerage ou dans leur
Atmanach de Gotha. « Voyez, disait fièrement
.un de leurs chefs, Tupai-Cupu, en étalant
aux yeux des Anglais les nombreux linéa-
mens creusés sur sa face. Nul autre que moi
n'a le droit, dans mon pays, de porter cette
ogive sur le nez, ni cette volute sur les sour
cils. » Un gentilhomme européen du moyen-
âge n'aurait pas dit avec plus d'orgueil :
« Voyez, il n'y a que moi dans ma province
qui ai ces lions en support, cette croix dans
mes armes, et qui écartèle Lusignan. »
Il faut que le sentiment d'honneur affecté
au tatouagesoit bien profondément implanté
dans l'esprit des Nouveaux-Zélandais pour
qu'aucun d'eux ne se plaigne de la souf
france cruelle par laquelle il l'achète. L'o
pération se fait au moyeu d'un os aigu de
poisson, qui déchire la peau et entre assez
avant dans la chair. Le patient pose La
. NUMÉRO-326.
- Prix de l'abonnement.
. 6*
DEPAKT^isïErga :
16 fr. pour TRÔlS~MOISr
' " - . . : PARÏS .}
: * "SS l'R.'POUIl.Tïlïp MOIS. ••
' TJN NUMÉRO : -ÎO CENTIMES. - "
Wrtjn-XES rAYS.ÉTttiNcïBBS, se reporter au *
laWcau'pùhlio dans le'journal, les 10 et
p4e}ô&aqùe,moiîi', " {•••'
S'adresser, franco, jp ourla rêdactiw, à M. Cucbeval-Clarign r, rédacteur en chef.
■■ Lès articles .déposés ne sont pas rendus. \ -
BUitkiUSl' ke de Valels (Pal^Is-Iioyal), n? 10#
" l '-- 7 - )
B 1852. - DIMANCHE 2ÎWPEHBRE.
E, UNIVERSEL.
On sfaèonne, dqns'fas dêppftemens, auxMesscgiries,et atfxDirections dspesfa.—A Londres, chz ÎV.
"""tei&jJ-i% —A Strasbourg, cfci M.!Ajîexandrf, pour l'Allemagne.
M. C owie et fils.
S'adresser, franco',pour l'admin\
à M. DENA1N, directeur^
Les annonces sont reçues chez M.PANIS, régisseur, 40, place de la Bovrse]
et au bureau du journal.
H|jLe Constitutionnel va
commence^- immédiate*
ment après R enée de V âr-
ville ," la publication des
ouvrages dont les [titres
suivent :
LE DÉPITÉ D'AUCÎS
Par feu ÎI. DE BALZAC.
quatre volumes.
LE .
PASTEUR D'ASBOURN
l'ar ALFAttDBC UUI1S.
quvtre volumes.
LE PMd 1 GALLES
PAR LEON GOZLAN.
deux volumes.
Une Feinmo compromise
• PAR EUGENE GUINOT.
UN VOLUME- '
Ces quatre ouvrages
sont entre les mains de
l'administration du jour
nal. Elle s'est en outre as
suré par des traités le con
cours des écrivains les plus
aimés du publie. Tous les
noms illustres de la lit
térature viendront, l'un
après l'autre, prendre pla
ce dans le feuilleton du
Constituî ionnel , et lui don
ner, par leur collabora
tion, autant d'éclat que de
variété.
PARIS, 20 NOVEMBRE.
i ? C'est demain que, dans toute la France,
s'ouvre le scrutin électoral. Jamais acte plus
solennel d'une , grande nation ne-s'est ac
compli sous de meilleurs auspices. Un calme
profond règne dans le pays. Avec la sécurité
ont reparu le travail, et le bien-être : les .mé
tiers battent, les ateliers sont en pleine acti
vité,toutes les industries?, petites ou grandes,
ont retrouvé leur essor. Au 4 mai 4848, la
France a. voté au milieu d'une agitation
fiévreuse , entretenue par des écrits in
cendiaires -, par des clubs furieux, par
des manifestations anarchiques. Au 10 dé
cembre 1848, elle a voté au lendemain des
sanglantes journées d® juin, et l'instinct pro
videntiel qui lui a l'ait inscrire sur ses bulle
tins le nom de Napoléon Bonaparte l'a liréeun
jnstant de sa consternation et de son deuil.
Au 13 mai 184D, elle a voté dans l'incertitude
de l'avenir et dans l'inquiétude du présent,
Tiraillée par les eil'orts des factions et déjà
^exposée aux périls , et aux embarras d'une
Constitution inapplicable.En décembre 1851,
;un mouvement irrésistible t de confiance.et
iScrutin pour y ratifier, par son libre assen
timent, l'acte de régénération et de salut qui
avait sauvé la civilisation et la société. Mais
il ne s'agissait pas alors pour elle de conqué
rir un gouvernement stable et définitif.
En novembre 1852, la France est appelée
à régler elle-même ses destinées, et elle va
faire ce grand acte de souveraineté au sein
de la tranquillité, générale, avec la maturité
et le calme qui conviennent à un grand peu
ple maître de lui-même et prononçant sur
son propre sort, dans sa force et dans, sa li
berté. . '
On a souvent reproché au gouvernement
provisoire d'avoir manqué , à la promesse
qu'il avait lui-même formulée, en ne deman
dant point à la nation tout entière de statuer
sur la forme de sa Constitution, La proclama
tion immédiate de la Républiquelui avait été
imposée par les cris tumultueux des sociétés
secrètes en armes,pressées autour de l'Hôtel-
de-Ville. On a pu excuser les entraînemens
qu'il a subis; on a dû déplorer que le pays
n'eût point été régulièrement consulté. Un
reproche semblable ne saurait être adressé
au gouvernement de Louis-Napoléon. Après
le 2 décembré, il n'a point demandé l'Empi
re à l'enthousiasme dé la nation, émer
veillée des résultats inouïs du coup d'E
tat. Il a attendu que la France fît éclater
sa résolution de restaurer l'Empire ; et
alors même que le vœu^ du pays avait-été
exprimé par les adresses des corps cons
titués et par les vœux. spontanés des popu
lations, il a exigé* qu'un vote solennel et ré
fléchi attestât la' volonté populaire, loyale
ment mise. en demeure et nettement mani
festée. '
La France, appréciera ' et récompensera
cette conduite pleine de sincérité. Toutes les
nouvelles qui nous parviennent des départe-
mens annoncent quô d'un bout à l'autre dix
pays, les populations voteront avec leur em
pressement accoutumé. Le nom magique de
Napoléon a toujours eu le don de remuer
les masses. En vain, au 10 décembre 1848.
avait-on fait voter au chef-lieu du can
ton , afin d'écarter de l'urne une partie
des électeurs. Bravant le froid, la neige et
les distances, les braves paysans ont été
)orter leurs suffrages à l'héritier de l'Empe
reur. Cette année, ils ne se montreront ni
moins-empressés, ni moins ardeus. Il s'agit,
de rétablir le gouvernement de leur choix,
et de replacer sur lè trône la dynastie glo
rieuse qui n'en a été éloignée que par les
malheurs de la patrie.
Les populations laborieuses des villes s'as
socieront avec non moins de zèle à cette
grande manifestation de la volonté natio
nale. -Les ouvriers- ont un cœur reconnais
sant. Ils aiment qui les aiment, et leur
dévoûment n'est acquis solidement qu'à
ceux qu'ils estiment. Ils savent ce que le
gouvernement de Louis-Napoléon a fait pour
eux en rétablissant l'ordre, en relevant la
fortune publique, en raniïnant le commer
ce, en encourageant l'industrie, en fondant
des institutions -.de crédit, en multipliant
es établissemens charitables, en assainissant
les villes, çn réveillant l'agriculture. Eclairés
sur le compte des utopistes et sur la valeur
des utopies, les ouvriers apporteront leur
concours à un gouvernement qui n'a jamais
cherché une -fausse popularité par des pro
messes inexécutables, mais qui a fait cesser
la misère en ranimant le travail, et qui a
su-prouver par des actes sa constante solli
citude pour les intérêts populaires.
Nous ne saurions douter du concours de
toutes les'antres classes de la société fran
cise, au -vote solennel âe.demaffi/Lcs pro-;,
'Tfan«rttOBS'ttes-"iJartlsrins "de' lâ'fépuSîique'
rouge leur ont «ûhâfcillé de s'abstenir. Cela ?
suffit pour' qu'ils s'empressent de voter. A
part les conspirateurs à chevrons, quel ci
toyen pourrait consentir=à suivre l'avis de
ces prédicateurs insensés de "l'insurrection
"et de la guerre civile? Les honnêtes gens
n'abdiquent jamais leur droit; ils l'exercent
d'après les inspirations de la conscience.
C'est ce que nous demandons à tous ceux
qui sont sincèrement dévoués aux intérêts
de la France. ,
Ailez donc voter, vous tous qui êtes sou
cieux des intérêts du pays, vous tous qui te
nez à vos. droits d'hommes et de citQyens !
Et quand vous serez en présence de l'urne
électorale, rappelez-vous tous les titres de
Louis-Napoléon à votre confiance et à vos
sympathies. Propriétaires, c'est lui qui a mis
en déroule les bataillons des parlagcux ! No
taires, avoués, officiers - ministériels, c'est
lui qui a écarté la terrible éciiéanco de
1832. Industriels et commerçans, c'est lui
qui vous a donné le caîîne et la prospérité
dont vous jouissez. Prêtres et pères de fa
mille, c'est lui qui a défendu si énergique-
ment la religion. Souvenez-vous de ce qu'é
tait la France il y. a un an dans l'atten
te d'un catàclysiafi-aûéîitoJiIfr 4l ,, voy^g oe*.
qu'elle est maintenant sous la tutelle ilr-
lelligente et dévouée d'un gouvernement
fort et respecté, et vous saurez quel bulletin
vous devez déposer dans l'urne électorale.
Henry Cau vain.,
L'esprit public a changé de direction de
puis l'avènement du gouvernement actuel.
Autrefois, on ne se préoccupait que des lut
tes stériles de la tribune; on se passionnait
pour un discours de M. Guizot ou de M.
Thiers ; toute l'attention se concentrait sur
l'affaire Pritchard ou sur ce qu'on appelait la
campagne des banquets. Aujourd'hui,- tout
a changé dè face : ce qui émeut, ce qui pas
sionne le pays, c'est le développement de
nos forces industrielles et ' commerciales,
c'est l'exécution de nos grands'travaux d'u
tilité publique, c'est la mise en valeur de
tous les élémens de prospérité que nous
possédons et dont il est si facile de tirer
parti.
Nous entrons évidemment: dans une ère
d'activité, dans une période d'affaires. L'es
prit d'entreprise, après avoir été compri
mé pendant quatre années, actuellement
débarrassé de toute entrave, ne demande
qu'à prendre son essor.. De là toutes ces
grandes opérations que nous avons vu naî
tre depuis quelques mois, toutes ces con
cessions qui doivent compléter jiotre réseau
de chemins de fer, tous ces projets qui'se
préparent et qui appellent les capitaux. C'est
un élan général, qui n'est pas, quoi qu'en di
sent quelques esprits chagrins, le résultat
d'un engouement passager, mais qui répond,
au contraire, à des besoins réels, et qui
n'excède pas les Çorces du pays.
• Aune situation nouvelle, il faut de nou
velles institutions. Il y a des gens qui vou
draient s'opposer au 'mouvement et qui con
seillent de l'enrayer. Ils croient être pru-
dens. Mais ce -qu'ils prennent pour de la
prudence, n'est que de la pusillanimité. De
quoi 's'effraient-ils ? Ont-ils peur que les ca
pitaux ne rrfanquent, quand ils voient tant
d'argent enfoui dans les caveê de la Ban
que? Doutent-ils que les entreprises de che
mins de fer soient des affaires lucratives,
quand les publications hebdomadaires cle
toutes les lignes en exploitation attestent
e développement progressif de la circula
nts
lion des voyageurs et des marchandises? Ces
graveurs {«avaient avoir une raison d'être,
il^" î a*q!ielqiïes années, quand' nous fn';
vions pas d'expérience, quand nous commen
cions à peine notre réseau, quand l'achève
ment-du chemin d'Orléans "lui-même était
compromis et exigeait l'intervention du gou
vernement. Mais nous n'en sommes plus là,
Dieu merci ! Nous savons à quoi nous en
tenir sur lès chemins dè fer. Nous pouvons
marcher en avant, sans commettre de témé
rités, et avec la certitude d'arriver au but.
La société générale de crédit mobilier, qui
vient d'être- autorisée par le gouvernement,
est destinée à seconder le magnifique mou
vement d'aflaires auquel nous assistons. On
a répandu des bruits inexacts qui tendraient
a en dénaturer l'esprit. On a dit qu'elle avait
été imaginée pour venir en aide aux "embar
ras du moment, pour amener une baisse
dans le prix des reports, qui avaient atteint
un laux exagéré. La nouvelle institution a
un objet plus élevé.Elle n'a pas étécréée pour
les besoins de ,1a spéculation ; elle s'est or
ganisée en vue d'intérêts réels et permanens;
elle doit rendre les plus grands services au
•crédit public et privé.
Quelles doivent être, d'après 'les statuts,
les opérations dé la société de crédit mobi
lier? La société est autorisée à souscrire et
^.i^acquérir des effets publics et des actions
ou obligations des grandes sociétés autori-,
sécs par l'Etat, et à émettre ses propres obli
gations pour une somme égale à celle qui
aura été employée à ces souscriptions et ac
quisitions. Elle peut encore vendre, ou don
ner en nantissement d'emprunts tous les ef
fets acquis et les échanger contre d'autres va
leurs; soumissionner des emprunts ou des en
treprises de travaux publics ; prêter sur dépôt
d'effets'publics ou de titres *de chemins de-
fer; recevoir des sommes en compte-cou
rant.; opérer tout recouvrement et se char
ger du paiement des intérêts pour les com
pagnies ; enfin, tenir une caisse de dépôt
pour tous les tifres de ces entreprises.
Voici maintenant les garantie» que la so
ciété offre au public. Elle a un fonds social
deliO millions, dont 20 millions doivent être
émis immédiatement et - qui se divisent eii
actions de 800 fr, chacune. Jusqu'à l'émission
complète des actions, les obligations' créées
par elle ne pourront dépasser cinq fois le
capital réalisé, et, après la réalisation com
plète du fonds social, elles pourront attein
dre une somme égale à dix fois le capital.
Elles devront toujours être -représentées,
.pour leur montant total, par les valeurs en
portefeuille. Elles ne pourront être créées à
moins de quarante-cinq jours de vue.
Si l'on recherche la pensée fondamentale
de cette institution, on voit que - les opéra
tions de la société consistent principalement
à' émettre des obligations en échange des
, valeurs mobilières qu'elle reçoit. C'est la
substitution de titres uniformes aux ti
tres particuliers des diverses entreprises ;
c'est la réalisation d'une sorte d'omnium,
d'actions de chemin? de fer ; c'est la cons
titution d'une sorte de société commandi
taire de travaux publics.
L'idée, à vrai dire, n'est pas nouvelle. El
le avait déjà été plus d'une fois mise en
avant. Mais, pour qu'elle passât dafls la "pra
tique, il fallait que le .temps et l'expérience
en fissent comprendre toute l'utilité., Il fal
lait encore qu'elle s'appuyât sur des moyens
d'une grande puissance qui en assurassént
le succès immédiat. Or, voilà le mérite de
cette création. Elle arrive en temps oppor
tun, au milieu d'un vaste développement
d'affaires,'et elle présente des garanties qui
la placent au-dessus de toute contestation.
Est-il besoin, de montrer que la. société
générale estcassise sur .les-bases. les plus so
lides.-Les obligations qtf'ellgMnfttra seront
\l'autant plus recherchées, qu'elles répose-
rôïit sur un triple gage, savoir : Les actions
ou les obligations d'eïrtreprises reconnues
.bonnes, la garantie du gouvernement qui
est assurée à là plupart d'entre elles, et en
fin le capital de la société.
On conçoit que , fondée avec un capi
tal considérable, la société générale pourra
commencer ses opérations sur une gran
de échelle. La Banque de France s'é
tait , dit - on , pr'éoccupée de la concur
rence de la société générale. Il n'y aura
pas concurrence, il y aura concours mu
tuel. La Banque continuera à faire des avan
ces sur dépôt d'actions ou d'obligations;
loin de diminuer les affaires de ce genre,
elle les augmentera dans une limite confor
me au développement des entreprises de
chemins de fer ; elle pourra les étendre sans
avoir aucun risque à courir, puisque la so
ciété lui servira en quelque sorte d'intermé
diaire avec.le public et "garantira ses opéra
tions.
Toutes les précautions sont'prises d'ailleur s
pour, prévenir les abus. La société est tenue
de remettre, tous les six mois, au gouverne
ment un extrait de son etat de situation.
Ellejleyra, en outre, fournir au ministre des
finances, sur sa demande, le relevé de ses
comptes, de son portefeuille et du mouve
ment de ses opérations. Elle sera éga lement
tenue de soumettre sa comptabilité à la vé
rification des délégués du ministre des "finan
ces, toutes lés fois que celui-ci le - jugera con
venable. Ajoutons que le choix des mem
bres du comité de direction sera soumis à
l'approbation du gouvernement. Enfin l'au
torisation donnée à la société générale pour
ra être révoquée eh cas. de violation ou de
non exécution des- statuts.
Il est évident, d'après cela, que la société
générale n'est pas, comme on l'a prétendu,
un instrument de spéculation; qu'elle est,
tout simplement, un instrument de crédit
nécessaire- aux affaires nouvelles, et que, si
elle agit sur, la spéculation, ce ne sera que
d'une manière indirecte, en là modérant, en
l'empêchant de s''égarer.
En résumé le gouvernement, en autori
sant la société de crédit mobilier, a été
surtout inspiré par une haute pensée dont il
ne cesse de poursuivre la réalisation avec une
constance et une résolution qu'on ne saurait
trop admirer, celle de la baisse de l'intérêt.
Nous ne voulons pas-rappeler ici tout ce
qu'il a fait depuis moins d'un an pour pro
curer les capitaux à meilleur marché aux
manufactures, au commerce, à l'agriculture,
h tous les agens du travail national. Ce qu'il
se propose aujourd'hui, c'est de faire pour
les chemins de fer et pour les entre
prises d'utilité générale ce qu'il a fait
pour toutes les autres branches de l'activité
publique. Il veut provoquer la baisse de
l'intérêt dans la grande industrie des tra
vaux publics, et faciliter ainsi le développe
ment d'affaires destinées à enrichir le pays
sans surcharger le budget. j. burat.
Voici le texte du décret sur le crédit fon
cier :
Louis-Napoléon, * , •
. Président de la République française,
Sur le rapport du ministre de l'intérii
l'agriculture et du commerce;
Vu les articles 29 à 37, 40 et 45 du Code de
commerce; '
Le conseil d'Etat entendu,
Décrète : ;
Art, 1 er . La société anonyme formée à Paris
sous la dénomination de Société générale de cré
dit mobilier est autorisée.
Sont approuvés les statuts de ladite société, tels
MtMimMilIlWMIIIWIIIIlUMIIIlMWfllllll
l 'intérieur, de
qu'ils sont contenus dans l'acte passé les 16 et 17
novembre devant M 6 Fould et son collègue, no
taires à Paris, lequel acte restera annexé au pré
sent décret. '
Art. 2. La présente autorisation pourra être rér
voquée sur la proposition du ministre de l'inté
rieur ou du ministre des finances, en cas de vio
lation ou de non-exécution des statuts approuvés,'
sans préjudice des droits des tiers. -
Art. 3. La société sera tenue de remettre, tous
les six mois, un extrait de son état de situation au
ministère de l'intérieur, de l'agriculture et du.
commerce, au préfet du département de la Seine,,
au préfet de police, à la chambre de commerce
et au greffe du tribunal de commerce de Paris. *
Art. 4. En outre, la société devra fournir au
ministre des finances, sur sa demande, ou à des
époques périodiques par lui déterminées, les mê
mes états présentant la situation de ses, comptés,
et de son portefeuille, ainsi que le mouvement de
ses opérations? ■ . ,
Les opérations et la comptabilité de la société
seront soumises à la" vérification des délégués'du
ministre des finances, toutes les fois que celui-ci'
le jugera convenable. 11 sera donné communica
tion à ces délégués du registre des délibérations,'
ainsi que de tous les livres, souches, comptes, do-
cumens et'pièees appartenante la société. Les va-,
leurs de caisse et de portefeuille leur seront éga
lement représentées.
Art. o. il est interdit à la société de souscrire
des emprunts sur fonds publics étrangers, sans
l'autorisation du gouvernement.
Art. 6. Le choix des membres du comité de di-,
rection, formé en vertu de l'art. 41 des statuts,
sera soumis à l'approbation du gouvernement.
Art. 7. Le ministre de l'intérieur, de l'agricul
ture et du commerce et lè ministre des finances
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du. présent décret, qui sera publié au
Bulletin des Lois, inséré au Moniteur et dans un
journal d'annonoés judiciaires du département de
la Seine.
Fait au palais de Saint-Gloud, le 18 novembre
1832. "
louis-napoléon.
Par le prince-Président' : • , .
Le ministre de l'intérieur, do l'agri
culture et du commerce,
f. de persigny.
Un décret de S. A. I. le prince-Président,
en date du 18 de ce mois, renjdu sur le rap
port du ministre de l'intérieur, de l'agri
culture et du commerce, à la date du 18 de
ce mois, autorise les modifications propo
sées aux statuts de la compagnie du chemin
de fer de Lyon à Avignon, laquelle prendra
désormais la dénomination de Compagnie du
chemin de fer de Lyon à là* Méditerranée. Le
choix des administrateurs auxquels le con
seil d'administration peut conférer des pou
voirs, aux termes de l'article 36 des statuts,
sera soumis à l'approbation du ministre de
l'intérieur, de l'agriculture et du commerce.
On sait que - cette compagnie comprend,
en vertu de la loi dû 8 juillet, les chemins
de fer de Lyon à Avignon, Marseille à Avi
gnon, Alais à Beaucairc, Alais à la Çrand-
Combe, Montpellier à Cette, Montpellier à
Nîmes, Rognac à Aix, Marseille à Toulon.
Le décret constate que toutes les ratifica
tions qui manquaient encore pour opérer la
fusion, sont maintenant données.
D'importantes modifications sont appor
tées par un décret du 17 de ce mois, à l'or
ganisation des banques coloniales.
Ce décret porte : ' ,
Art. 1 er . Les 2° et 3 e paragraphes de l'art. 7 des
statuts annexés à la loi da il juillet 185) sur les
banques coloniales sont et demeurent modifiés ainsi
qu'il suit :
, « Les coupures d'actions ne seront délivrées que
comme appoints des actions de 300 fr. ou pour con
version de titres de prélèvemens inférieurs à cette
valeur. Réunies, en somffces suffisantes en une mê
me main, elles devront être converties en actions
avant le 1 er janvier 1855. A partir de cette date,
elles cesseront de donner droit aux dividendes. »
Art. 2. L'art. 27 des statuts est et 'demeure mo
difié ainsi qu'il suit
« La Banque publiera, tous les mois, sa situa
tion dans le journal désigné à cet" effet par le
gouverneur. »
Art. 3, L'art. 35 des statuts est et demeure mo
difié ainsi qu'il suit :
« L'assemblée générale se réunit au moins une
fois par année, dans le courant du mois de juil
let. Elle est convoquée et. présidée par le direc
teur. Les trois plus forts actionnaires.jirésens for
ment le bureau provisoire et désignent un secré
taire. L'assemblée procède immédiatement à la
formation de son bureau définitif. '
FEUILLLTON DU COÎiSTITUTlOKNEL. 21 KOVEJilBRE.
LES VOYAGEURS NOUVEAUX.
DIEFFElVli AGI!.
îmOWIV. — LA NOUVELLE-ZELANDE.
II.
La population indigène de la Nouvelle-Zé
lande se compose d'environ 120,000 ames.
C'est bien peu pour la vaste étendue de ses
deux îles fécondes. Des maladies épidémi-
ques, contre lesquelles l'art médical ne lui
offre encore aucune s'auvegarde, des guer
res perpétuelles la divisent, et le suicide et
i'ihl'anticide portent une grave atteinte à
son accroissement. Comme tous les peuples
barbares, pour lesquels la beauté morale de
l'homme n'est' qu'une idée abstraite qui,
ne frappant point'leurs sens, ne pénétré
pas dans leur esprit, ce que les Nouveaux-
Zélandais admirent par-dessus tout, c'est
l'agilité des membres* l'adresse aux exerci
ces violens et la force physique. Dans le libre
développement de leur corps que nul. lien
étroit ne comprime, ils regardent avec pitié
l'Européen serré par ses chaussures, lié par
ses bretelles, garollé par sa cravate ; et s'il
leur naît un enfant qui ne leur semble point
parfaitement conformé, ils ne se font nul
scrupule de mettre une prompte fin à sa dé
bilité . Lesuicide,, ce sombre égarement de tant
d'Européens, est aussi un crime très fréquent
parmi les Nouveaux-Zélan'dais. Etrangers à
la l'ois aux passions et aux misères deja ci
vilisation, ils ne se tueront pas, comme un
Galon d'Ulique, ddent patriotisme; ni comme des hommes po-'
litiques modernes, des artistes, des écri
vains, dans la douleur d'une ambition dé
çue; ni comme les aveugles possesseurs d'une
trop grande fortune, dans la satiété des
jouissances matérielles ; ni comme, de pau
vres prolétaires, dans l'épuisement d'une
longue lutte. Une injure qu'ils ne peu
vent immédiatement venger, un accident
inattendu suffit pour porter leur nature'
violente à un pasoxisme de colère dans le
quel il» se pensent à un poteau. Nul senti
ment-religieux ou moral ne s'oppose parmi
eux à cette fatale résolution, et nulle affec
tion n'essaie de la combattre. C'est un fait
qui parait tout simple et dont peu de per
sonnes s'émeuvent. Plus d'une femme se tue
à la mort de son mari, ou, si elle ne se tue
pas, ne croit pouvoir faire moins que de se
lacérer la figure et le corps avec des coquil
les tranchantes. Pour témoigner ses regrets,
il*faut que son sang coule avec ses larmes,
J'ai dit que les Nouveaux-Zélandais étaient
étrangers aux misères de notre civilisation.
Ils ne comprennent pas même notre état
social, cet état étrange où un luxe désor
donné éclate à côté d'une profonde misère.
Parmi eux il y a des riches, mais il n'y a
littéralement pas d'indigens. L'indigence
naît comme une lèpre, par la trop grande
agglomérationd'unepopulationsur un même
point,et-se développe par des besoins factices.
Les trente mille familles dont se compose la
population indigène de la Nouvelle-Zelande,
se "trouvent fort à l'aisé sur le vaste, sol
qu'elles occupent, et leurs besoins sont d'u
ne nature très primitive. Avant l'arrivée des
Européens, ils n'avaient pour toute, nourri
ture que le produit de leur chasse ou de
leur pêche. La racine de leurs fougères
Remplaçait pour eux le pain de froment. Des
rats et des „chiens rôtis entre des pierres
rougies au feu, et de temps à autre le corps
d'un ennemi, étaient pour eux un festin
splendide. Plus sobres que les habilans des
autres îles de l'Océame, qui s'enivrent
avec le hideux kawa, que les sauvages
de l'Amérique du Nord, qui ont pris goût
depuis long-temps à la liqueur de feu ,
que les peuplades des régions septentrionales
de la Russie qui emploient, à se faire une
espèce de bière, tout ce qu'elles peuvent
recueillir d'orge ou de farine, les Nouveaux-
Zélandais ne connaissaient aucune boisson
fermentée. Ils ne buvaient que de l'eau.
Quant à leurs vetemens, ils les tissaient avec
le lin magnifique qui croît spontanément au
tour d'eux. Quant à leurs armes, ils les fa
çonnaient'avec des liges.de bois dur ou
avec des pierres, comme les anciens Scandi
naves.
Cook a !e premier augménté leurs riches
ses et compliqué leur régime da vie, en in
troduisant dans'leur pays le'porc et-la cul
ture de la pomme de terre. D'autres naviga
teurs leur, ont enseigné la culture du blé. La
première fois que Cette plante s'épanouit à
leurs yeux, la moisson qu'ils en devaient re
tirer fut complètement perdue.. Ils cher
chaient son fruit à sa racine, comme dans la
fougère et lapomme'de terre, et, n'y trouvant
que de maigres' lilamens sans suc, ils cru
rent qu'on s'était fort imperUnemment joué.
de leur bonne foi. L'année suivante, ils ap
prirent à reconnaître la valeur des épis.
C'est chose assez curieuse de rechercher les
diverses impressions que les inventions du
monde civilisé produisent au premier as
pect sur des peuples primitifs. Il y a là
une révélation non- seulement de leur
ignorance particulière, mais de leur ca
ractère belliqueux ou puéril, .poétique ou
grossier. Les rois sauvages d'Afrique dont
nous essayons d'explorer les domaines, ne
paraissent pas fort émerveillés de la gran
deur de nos bàtimens, de la puissance de
nos armes, mais ils tressailleront à la vue
d'un collier de verroterie et donneront plu
sieurs de leurs sujets pour un vieil habit
d'uniforme, pour une épauletle émillée.Lcs
anciens Mexicains , stupéfaits "et tremblans
devant les cavaliers de Fernand Corlez, .re
constituaient à cet aspect la fable du Cen
taure. Les Nouveaux-Zélandais n'ont point
éprouvé la même stupéfaction à l'apparition
des quadrupèdes européens. Mais quelques-
uns de nos ustensiles les ont ravis, une laine
de couteau, une tringle en fer, un clou, ex
citaient au plus haut degré leur' convoi
tise. Une de nos simples machines indus
trielles les exaltait.-.L'un d'eux, qui, il y
a quelque vingtaine d'années , voyageait
en Angleterre , se prit à pleurer en ob
servant avec quelle rapidité un métier
de tisserand opère le travail qui dans son
pays s'achève si lentement. La première
montre que les Zélandais tinrent entre leurs
mains et firent résonner à leur oreille,
leur apparut, non comme un objet divin,
mais comme un Dieu même, palpitant sous
une lame d'argent. Ils n'avaient aucune no
tion de l'écriture, ni des'signes symboliques '
par lesquels d'autres peuples, tels qfce les
Egyptiens elles Mexicains, ont souvent figuré
leurs idées, et rien ne peut rendre la surprise
dont ils furent saisis quand ils virent qu'un
capitaine de bâtiment, installé -dans une dB
leurs maisons, transmettait à son équipage,
au moyen d'un lambeau de papier, un ordre
qui était aussitôt exécuté.
Depui3 ces jours de merveilleux étonne-
mens, les Nouveaux-Zél andais ont appris des
Européens beaucoup de choses. Mais leur
organisation sociale est restée la même.
Chacune de leurs peuplades se divise en trois
classes : là famille durangatari, les hommes
libres, et les esclaves. Le rangatarï. est la
tête de la communauté, le chef d'un clan.
Sa dignité est héréditaire dans la ligne fé
minine comme dans la ligne masculine; mais
le pouvoir dont il est investi par le droit dé
sa naissance est en réalité très restreint.Les
hommages c[ue les gens de la tribu lui ren-
--Beiit, les presens qu'ils Jui offrent, sont, de
leur part, un acte de déférence volontaire.
Pour qu'il exerce sur eux un véritable as
cendant, quelle que soit la noblesse de son
. origine, il faut qu'il se distingue lui-même 1
par son courage dans les combats ou par
sa sagesse dans les conseils. Autour de
lui, iLy a des hommes qui comptent éga
lement parmi leurs ancêtres des guerriers
illustres, qui peuvent par leur propre va
leur contrebalancer son pouvoir. Quelques-
uns, en conquérant un nouveau terrain, y
organisent un nouveau clan. C'est ainsi que,
dans tous les pays, les sociétés se sont for
mées. Lè père de famille groupe autour de lui
sesenfans. Le guerrier partage entre ses com
pagnons le sol qu'ils lui ont aidé à envahir."
La puissance établie par une loi patriarcale,
ou par une victoire, se fortifie par la tradi-
. lion, se maintient par un commun accord*
par un juste équilibre de. tous les intérêts,
jusqu'à ce qu'un accident, une passion, une
"tentative ambitieuse, rompant cet équilibre,
l'organisation première s'ecrôule et se trans
forme en un régime féodal ou en un régime
monarchique.
, Rien de pareil n'est encore arrivé dans
la Nouvelle-Zélande. Autant de tribus, au
tant on y compte de petites républiques
indépendantes l'une de l'autre. Chacune
d'elles a son domaine très nettement dé
limité. Chacun de ceux qui en font par
tie a sa part de terrajn dont il est libre
Eossesseur, que nul chef ne peut lui enlevei*.
es esclave»', qui 1 tous, maies et femelles",
proviennent des captures faites dans les
combats, sont aussi une propriété indivi
duelle. Leur maître les emploie aux travaux,
les plus pénibles et dispose d'eUx à son gré.
Leurs enfans subissent le même sort. Les
Anglais ont fort à faire s'ils veulent réelle
ment abolir l'esclavage. Il subsiste partout,
sods leurs yeux même , tandis qu'ils vont le
poursuivre au-delà des mèrs, et bien plus
cruel dans le fatal prolétariat de leurs ma
nufactures, que dans les cases de nègres des
colonies. ■
Quelle que soit la tâche imposée aux escla
ves de la Nouvelle-Zélande, ceux-ci reposent
du moins sous le mêine toit que leurs maî
tres, partagent les mêmes alimens et vivent.
en grande pârtie de la même vie : riches ,et
auvres habitent là des maisons, ou plutôt.
es cabanes construites sur un modèle uni
forme dans des dimensions très exiguës. On
n'y entre qu'en se courbant jusqu'à terre,
tant l'ouverture en est resserrée. Là est le
foyer dont la fumée s'éehappe par la porte,
et, de chaque côté du foyer, les -nattes
servant de lit. Quand cet étroit espace,
fermé de tous côtés, échauffé par un feu
constant, est occupé.par quelques personnes,
c'est une véritable étuve. Mais le plafond et
les poutres de cette" incommode demeure
sont, ciselés avec un soin minutieux et par-^
fois avec une adresse remarquable. Les Nou
veaux-Zélandais ont une autre habitude de
luxe, c'est de ne jamais prendre leurs repas
dans la chambre où ils couchent. Ils man
gent en plein air, et, le plus souvent, pré
parent en plein air leurs alimens. Chaque
famille a cependant, à côté de son dortoir,
une autre cabane servant de cuisine dans les
mauvais temps, puis une"troisième ou elle
gardé ses provisions. Celle-ci est élevée sur
des poteaux pour préserver ses richesses de'
l'invasion des rats. - ;
Ces diverses constructions sont ordinaire
ment entourées d'un enclos, et fous ces en
clos, composant un village, sont protégés
par des fossés et "de triples palissades ; car
la tribu zélandaise jouit rarement d'un re
pos durable. Elle a près d'elle d'autres tri
bus dont elle aura peut-être froissé les inté
rêts ou offensé l'orgueil, et dont elle doit à
tout instant redouter la vengeance. Ces au
tres tribus sont de même retranchées dans
leurs fortifications, et de même constam
ment sur leurs gardes. Si de 1 temps à aiitre
elles vivent èn paix, c'est toujours une paix
inquiète, une paix armée.
Dans la similitude dé construction des
Nouveaux-Zélandais, dans l'uniforme simpli
cité de leurs vêtémens, ce qui, parmi nous,
distingue le patricien du plébéien, l'homnje '
éminent de l'homme vulgaire, c'est le ta
touage. Le tatouage est, dans cette société
républicaine, le blason de la famille aristo
cratique, le galon du guerrier, la couronne
de gloir_e du héros. Hommes et femmes, tout
le monde est bien là quelque peu tatoué, et
se faire graver quelques arabesques sur la
figure. C'est le signe de son entrée dans
la vié, comme la robe virile chez les an
ciens Romains. Mais n'est pas tatoué qui
veut à sa fantaisie dépuis le bord du menton
jusqu'à la racine des cheveux. Il y a telles li-
gnesdont on n'acquiert l'heureuse jouissance
aue par une action d'éclat, comme nos sol-
ats gagnent une croix ; telle autre qui est,
comme, nos armoiries, le signe de distinction
héréditaire, la propriété exclusive d'une
famille. Aucun gouvernement provisoire
n'ayant encore aboli dans la Nouvelle-Zé
lande les titres de noblesse, les habitàns de
cette contrée portent sur leur visage et sur
leur poitrine leurs états de service, la page qui
leur appartien t dans leur Pcerage ou dans leur
Atmanach de Gotha. « Voyez, disait fièrement
.un de leurs chefs, Tupai-Cupu, en étalant
aux yeux des Anglais les nombreux linéa-
mens creusés sur sa face. Nul autre que moi
n'a le droit, dans mon pays, de porter cette
ogive sur le nez, ni cette volute sur les sour
cils. » Un gentilhomme européen du moyen-
âge n'aurait pas dit avec plus d'orgueil :
« Voyez, il n'y a que moi dans ma province
qui ai ces lions en support, cette croix dans
mes armes, et qui écartèle Lusignan. »
Il faut que le sentiment d'honneur affecté
au tatouagesoit bien profondément implanté
dans l'esprit des Nouveaux-Zélandais pour
qu'aucun d'eux ne se plaigne de la souf
france cruelle par laquelle il l'achète. L'o
pération se fait au moyeu d'un os aigu de
poisson, qui déchire la peau et entre assez
avant dans la chair. Le patient pose La
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