Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-08-28
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 août 1852 28 août 1852
Description : 1852/08/28 (Numéro 241). 1852/08/28 (Numéro 241).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMERO Mt.
BIREAfil : rue de Valois {E*alstl«-Etoyal)j *■ ÎO
B 483*.--SAMEDI 28 AOUT.
3SE3
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j&e Constitutionnel pu
bliera dans le plats proeliaiu
délai, les romans dont les ti
tres suivent :
LA COMTESSE
DE MAULÉON,
Eu deux volumes,
Par M. LOUIS REYBAUD,
RENÉE DE V AU VILLE
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LE DÉPUIÉ D'ARCIS,
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- Par II. DE IIAIiZlC.
t .e Constitutionnel com
mencera , le 3 septembre, la
publication de la COîSTlîS-
&53IBS&ULltfttS, roman en
-tiens volumes, par IBS. Inouïs
Itejltantt.
PARIS, 27 AOUT.
Une loi du 30 mai de l'année dernière a
constitué la liberté du roulage en ce qui con
cerne les chargemens des voitures. L'expé
rience a conduit l'administration à recon
naître que le bon état des routes dépendait
uniquement des méthodes d'entretien et des
allocations qu'on y appliquait. On a donc
renoncé à réglementer lé chargement des
voitures en raison de la largeur des bandes
des roues. Aujourd'hui, toutes les voitures
suspendues ou non suspendues peuvent cir
culer sur les routes sans être assujéties à
aucune condition de poids ou de largeur de
jantes.
Ma;?, précisément parce qu'on faisait un
grand pas en dispensant les voitures de ces
conditions, on crut devoir prendre des pré-'
cautions multipliées, et l'on inséra dans la
loi un article qui renvoya la détermination
d'une multitude de prescriptions plus ou
moins minutieuses à des réglemens d'admi
nistration publique.
Ainsi ces réglemens devaient d'abord dé
terminer la forme des moyeux, le maximum
"de la longueur dès essieux et le maximum |
de leur saillie au delà des moyeux; la
forme des bandes des roues,- la forme
des clous des bandes ; les conditions à ob
server pour l'emplacement et les dimen
sions de la plaque indiquant le nom du
propriétaire de la voiture; le maximum du
nombre des chevaux de l'attelage que pou
vait comporter là police ou la libre circula
tion des routes ; enfin les mesures nécessai
res pour régler momentanément la circula
tion pendant les jours de dégel, etlesprécau-
tions à prendre pour la protection des ponts
suspendus. Outre ces prescriptions, appli
cables à toutes les voitures, les réglemens
à intervenir devaient également en porter
d'autres concernant les voitures employées
au transport des marchandises et les voitures
employées au transport des personnes. Pour
les premières, ils devaient régler la largeur
du chargement, la saillie des colliers des
chevaux, les modes d'enrayage, le nombre
des voitures susceptibles d'être réunies en
un même convoi, et les, mesuresà suivre
pour stationner, pour éviter ou dépasser
d'autres voitures. Pour les secondes, c'est-à-
dire pour les voitures destinées au transport
des voyageurs, les réglemens devaient dé
terminer les conditions relatives à la solidité
et à la stabilité, le mode de chargement, de
conduite et d'enrayage, le nombre des per
sonnes qu'elles pouvaient porter, la.-pol ce
des rela ; s et celle des conducteurs, co'rhcrs
ou postillons.
On voit combien de détails devaient em
brasser ,ce.s réglemens, et on comprend, d'a
près cette simple nomenclature pourquoi il
a fallu plus d'un an pour les préparer, La
loi datedu 30 maidel'année dernière, ctc'est
se ulement aujourd'hui qu'ils viennent d'être
publiés. Il a fallu, en effet, se livrer à bien
des recherches, descendre bien avant dans la
pratique journalière du roulage, pour pou
voir arriver à réglementer des choses si di
verses sans gêner le commercé de transport
Nous craignons bien que, parmi lés. dis
positions de ces règlement, il n'y en ait qui
ne soient jamais appliquées ou qui ne
tombent bientôt en désuétude. Pour ne ci
ter qu'un exemple, prenons la disposition
la plus importante, celle qui concerne
le maximum des attelages. D'après les ré
glemens,'il ne pourra être attelé : 1° aux
voitures de roiilage, plus de cinq chevaux, si
elles sont à deux roues,et plus de huit si elles
sont à quatre roues; 2° aux messageries,
plus de trois chevaux si elles sont à deux
roues, et plus de six si elles sont à quatre
roues. A peine ce principe posé, on recon
naît la nécessitéd'yapporterdesexceptions. 11
faut exempter d'abord les voitures qui doi
vent transporter des blocs de pierre, des lo
comotives ou d'autres objets d'un poids con
sidérable; le règlement dit, il est vrai, que*
l'emploi de cet al telage exceptionnel ne pour-
raêtreau torisé par les préfets des départemens
que sur l'avis des ingénieurs et des agens
voyers; mais voilà des formalités qui pour
raient bien arrêter le transport pendant plu-
sieurèjours. Il faut ensuite admettre l'emploi
des chevaux de renfort pour les routes affec
tées de rampes plus ou moins considérables.
Enfin on déclare que toutes ces prescriptions
restent suspendues en temps de neige ou de
verglas; pourquoi ne pas ajouter dans les
temps de pluies abondantes et prolongées? Les
chevaux ne sont pas, d'ailleurs, d'égale force
dans toutes les contrées. Dix chevaux dans
tel département ne traînent pas plus que
cinq dans tel autre. Ne sera-t-on pas obligé,
dans ce cas, d'user de tolérance? Sinon, ne
serait-ce pas rétablir, en ftit, la réglementa
tion des. chargemens qu'on a supprimée en
principe?
Nous pourrions égali ment faire ressortir
les inconvéniens de cette réglementation mi
nutieuse en ce qui-roncerre le? messageries.
Les réglemens déterminent les dispositions
des compartimens destinés aux voyageurs, et
ils stipulent quela banquette placéesur l'im
périale ne pourra pas contenir plus de trois
personnes. A ce compte, Userait défendu d'é-
' tabhr et de faire circuler en France une voitu
re publique analogue aux mail-coach et aux
stage-coach dontonsesert dans toute l'Angle
terre. Ainsi voilà un système de voiture, qui
est presque lesèul employé de l'autre côté du
détroit, et qui se trouve proscrit chez nous!
On aurait pu, suivant nous, abréger et
simplifier ce règlement, quirenferme trente-
cinq longs articles et qui remplit plus de
quatre colonnes du Moniteur. Il y aurait eu
deux avantages à cela ; le premier de laisser
p'us de latitude à l'industrie des transports,
le second de mieux assurer l'exécution des
dispositions qu'on aurait prescrit's. On a,
d'ailleurs, toujours mauvaise grince à sem
bler vouloir relirer d'uDe nnin ce qu'on a
donné de l'autre. _ J. B urat.
Le Moniteur publie aujourd'hui le règle
ment d'administration publique qui détermi
ne le mode d'exécution de l'amende trient
au budget des recettes, voté sur la proposi--
tion de M. Véron, relativement à l'impôt sur
les alMies peintes. It est regrettable qu'on
n'ait pas faitentrer l'élément de la durée dans,
l'assiette de la taxe. L'impôt eût été tout à la
fois plus lucratif et plus équitable, si l'on
avait taxé les affiches peint» s en raison de
leur, durée. J. B ur^t.
Voici, d'après l'Indépendance belge , les ré
ductions de droits qui ont été consenties de
part et d'autre par la convention du 22 août,
pour les articles qui se rattachent à la typo
graphie : .
Les livres, belges; qui paient aujourd'hui en
France .160 fr. et 107 l'r. 50 c. les 100 kil., selon
l'tspèce, ne paieront plus que 20 fr.
Le papier blanc, soumis actuellement par le ta
rif français au dro.t de i 60 f., entrera moyennant
2b fr. Le même droit a c.t j . admis pour le pspier
coloré et maroquiné, qui paie d'après h tarif
exi.-Unt 97 fr., et pour le pa.ier à pâte de cou
leur taiifé à 86 fr. 50 c.
Pour les gravures 11 lithographies, la musique
gravée et les cartes géographiques, qui acquittent
aujourd'hui en France un droit de 31>fr. 50 c.,
ce droit descend à 20 fr.
Le droit sur les caractères d'inlprimerie impar
tes de Belgique est ré luit de 2l2 fr. 50 c. à 30 fr ,
et celui sur l'encre d'imprimerie de 63 fr £>0 c. à
25 fr.
Dans le tarif belge, le droit sur les livres, qui
est de 31 fr. 80 c., est abaissé à 10 f.\ Le régime
d'importationen Belgique pour les papier» et [our
les autres articles énumérés plus haut e.-t main
tenu h peu près s*ns modification, sauf en ce qui
concerne les caractères d'imprimtrie, pour lesquels
le droit est diminué de 25 fr. à 15 fr.; seulement,
pour ces divers articles, le droit, qui est du reste
très modéré dès & présent, au lieu d'être perçu ad
valorem,-la sera au poids.
Les plus grandes facilités ont été convenues en
oulre, de part et d'autre, pour les foraadtés de
douane et les ju&tifications*d'origine.
En dehors des stipulations relatives ït la pro
priété artistique et littéraire èl à l'industrie typo
graphique, la convention du 22 août accordé des
réductions de droits en faveur de plusieurs ;p;<-
duits belges. Le houblon, qui paie actuellement
7ï fr. les 100 kilogr., obtient une réduction de
50 0/0 environ ; les étoffe i à pantalons et les co-
t • tonnettes, aujourd'hui repoussées du marché fran-
V ç^is par la prohbition absolue, y seront admises
dorénavant moyennant un droit de ,25 0/0, dont
les bases pourront être révisées tou; les trois ans ;
enfin le bétail du Luxembourg pourra être impor
té en France à des droits de faveur qui sont à peu
près ceux que a pays a concédés récemment à la
Sirdaîj?ne. Ces dilïërens avantages font accordés à
la Belgique Eans compensation spéciale.
. La bourse a été fort âg> tée aujourd'hui par
J'annonce de la découverte d'un assez grand
nombre de' fausses éventualités de Bordea.ux
à Cette, ou, si l'on aime:mieux, d'anciennes
promesses d'actions de cette l'gne.
Des perquisitions judiciaires ont été faites
ce matin Chez plusieurs des intermédiaires
qui négocient ces sortes de titres, 0n disait,
3u'il y avait été trouvé pour 30 ou 40,000fr.
e ces valeurs.Mais on ajoutait que ce n'était
là qu'une faible partie des titres contrefaits.
Nous tiendrons nos lecteurs aji courant
des suites de cette affaire. - •
Les obl : gâtions fausses peuvent être re
connues notamment à ces deux signes qu'un
m est renversé et que les signatures ont été
légèrement ombrées par l'opération du dé
calquage!. L. B omfvce.
^ M. le comte de Morny a été reçu avec en
thousiasme dans le département du Puy-
de-Dôme, où on lui avait fait l'honneur
d'une double élection. Des villages tout en
tiers ont été à sa rencontre, bannières en
tête, pour le féliciter de.tous les heureux ré
sultats du 2 décembre.
Nous donnous ici le discours que M. de
Morny à prononcé dans la première séance
du conseil général du Puy-de-Dôme.
L. B oniface.
. " « Messieurs, ■
» Autrefois, les membres du conseil général
élisaient, leur président : l'usage -était que le
nouvel élu remerciât ses collègues de ,1'h^i'ifjeur
qui venait de lui être fait. Aujourd'hui, lesehoîcs
ne se passent p i=. de la même manière. La loi
nouvelle confie ce soin au chef de l'Etat, et c'est
eu vertu dece droit que j'ai été appelé à l'honneur
de vous présider.
» Mais je ne me fais pas illusion. En présence
d'hommes aussiconsidérables,d'anciensdéputés qui
orU.-gjortHis-ineM repréeonté -Ge -départemtnt, de
l'homxe distingué qui présidait le conseil de l'an
née deri ière; quand je vois près de moi le ministre
h-.bile et intelligent qui, dans-lescorif cils du prinee-
Pnsident, a réorganisé la magistrature etdirigé H
justice de notre pays pendant deux au?, avec tant
de dignité et de • fermeté, Messieurs, sans fausse
modestie, jesens que ce n'estpas par ordre de mé
rite que j'ai obtenu la préférence. C'est donc à la
faveur que je la dois.
» Cette faveur, j'espère me la faire pardonner
par un dévoûment absolu aux intérêts de notre
département, par une loyale impirtiilité dans la
direction de ces débit?. Permettez-moi de croire
que, de votre côté, vous m'accor lerez autant de
bienveillance et de confiance que si vou3 m'cviiz
élu vous-mêmes
» Travaillons donc tous ensemble avec zèle,
expédions sag- ment, promptement les affaires qui
nous sont soumises, prêtons au gouvernfment un
concours sincère et énergique, aidons le prince
Louis-Napoléon à rétablir, maintenir, rendre du
rable le principe d'autorité qui a été depuis si
long-temps méconnu dans notre pays, et qui est
indispensable à la marche régulière et progressive
de la société française.
» Le bien que nous ferons en commun consti
tuera entre vous et votre pr^sHenfun liea aussi
intime, aussi satisfaisant de part et d'autre, qu'au
rait pu le faire l'élftctio;i, et, pour ma part, Mes
sieurs, je vous en conserverai une profonJe re
connaissance. »
Les nouvelles de Marseille annoncent que
les élections, communa'es n'avaient donné
que treize nominations au premier- tour de
scrutin.pnses toutes, il est vrai, dans la liste
officielle: les noms qui viennent ensuite, ap
partenant a la même liste, ont encore une
majorité imposante sur les listes dissidentes.
A Aix, les suffrages se sont tellement divi
sés qu'un seul candidat a pu être élu. Le quart
des inscrits nécessaire pour être nommé
était de 1,763; M.Guillaume en a obtenu
i ) 852. : ■ •
Nous trouvons à,àns\'Emancipation la^nou
velle suivante : -
dépêche électrique.
, , ' Vienne, 24 août.
D'après une détermination que vient de prendre
l'empereur, les poursuites contre les personnes
compromises dans la guerre de Hongrie de 1848
et 1849 sont abandonnées. Un grand nombre de
personnes ont été amnistiées.
Nous lisons dans \'Indépendance belge :
« Un journal de l'opposition a raconté dernière
ment que M. Norvent, professeur à l'Athénée de
Gand, avait lu dans sa. classe laplusgrande partie
du livre de M. V. Hugo y A T apoléon^le*-Pettt; qu îl
en avait fait le plus pompeux éloge; qu'il avait
engagé tous ses élèves à en faire l'acquisition j etc.
» Nous nous sommes empressés, aussi' ôt cette
révélation, d'annoncer qu'une enquête venait d'ê
tre ouverte par l'autorité compéteute, et nous ex
primions l'avis que dans le cas où l'eoquête pro
duirait réeliement des charges contre le profes
seur, le •goùvernunenf ne manquerait pas de sévir.
- » L'enquête a eu lieu : elle a prouvé que si,
d'une part; il y avait un fait, exact dar.s l'assertion
de la feuille cléricale, de l'autre, elle y avait ajouté
des détail j complètement erronés. Voici la vérité :
M. Noveiit est dans l'habitude de fiire, pendant sa
dernière classe de l'année scolaire, une lecture
amusante à ses élèves. Par une irréflexion que
nous ne nous expliquons pas et que nous ne, pré
tendons pas excuser; il a fait choix, cette année,
de certains passages du livre de M. V. Hugo. Cer
tes, nous reconnaissons que et n'est pns à un pa
rdi ouvrage que M, Novent eût dû donner la pré
férence ; mais il est faux ou' l en ait lu la plus,
grande part e, ainsi que l'a prétendu la feuille clé
ricale qui, la première, a révélé le fait ; il est faux
qu'il ait engagé des élèves à en faire l'ac jui i—
tion, etc.
» Le gouvtrnement n'a pis moins trouvé , avec
raison, quela conduite de M. Novent était haute
ment blâmable, et comme nous ne le mettions pas
en doute, il a pris les mesures que cette conduite
rendait nécessaires. On lit, en effet, dans le Mo
niteur de ce jour :
' « Par arrêté ministériel du 25 août 1852, le
» sieur Novent, professeur de troisième latine à
» l'Athénée royal de Gand, est sut pendu de ses
fonctions., a...... ....
La vallée de la Seine, vers Malauuay, a
encore été hier soir le théâtre d'un de ces
phénomènes météorologiques qui ont déjà
trop souvent désolé ces contrées et dont le
désastre de Monville a été le plus terrible
exemple.
Voiei ce que nous lisons à ce sujet dans le
Mémorial de Rouen :
« Un voyageur nous rapporte que l'orage qui a
éclaté à Rouen, hier dans l'après-midi, s'est pré
senté, à Ducl-ùr, sous l'aspect d'une trombe me
naçante, qui a parco: ru la surface de la Seine ,
en remontant le tkuve. Il était cinq heurt s , le
ciel était couvert d'épais auage? qui interceptaient
Ja lumière, lorsque l'on aperçut dans le lointain
la trombe qui soulevait violemment les eaux de la
Seine dans presque toute sa largeur, Jusqu'à l'ex-
lrémilé inférieure d'un gros nuage, en forme d'en
tonnoir, et"tourbillonnant sur lui-même k cin
quante pieds environ au-dessus du fleuve.
» Le vent, presque insensible peu d'instans au
paravant, soufflait avec furie. En même temps les
arbres, et surtout les peupliers des livcs, ; c pen
chaient violemment -sous la trombe. Quatre ou
cinq d- ces derniers se sont même abaitus sous
les yeux .des voyageurs à la sortie de Duclair,
di côté de "Caudebec, La trombe a ensuite passé
à quelques piels "au-dessus do l'hôtellerie du
sieur M lion, et on l'a perdue de vue sur les co
teaux qui bordent la Seine. Une étrange agita
tion dans le fleuve, uns p'uie torrentielle à
laquelle se mêlaient les feuilles des peupliers
tourmentés par la tempête, et enfin un calme
plat, ont succédé à ce grand désordre. De Du
clair à Saint-Georges-de-Boscherviile, les fossés
ne suffisaient pas aux eaux pluviales qui cou
vraient souvent la moitié de la route, ou bien la
traversaient comme de petits torrens. .Quelques
jeunes arbres ont été déracinés, et.une forte bir-
r'ière.en bois aété jetée sur la route. »
Ce journal ajoute :. " :
« L'épouvantable orngs d'hier soir a interrompu
les communications sur le chemin de fer du Hi-
vrrens de pluie, ont obsirué le viaduc de Pissy (i
près Pavilly. Les eaux ne trouvant plus à s'e-
couler, se sont répandues fur le chemin de fer, et,|
en peu d'instans, ont rendu toute circulation im
possible. Les trains venant du Hàvre, et ceux allant
de Rouen au Havre, ont été obligés de s'arrêter. ».
Voici la communication que nous avons
reçue à ce sujet, dans la journée, de l'admi-
nislration du chemin de fer de Rouen :
« Un orage très violent a éclaté hier à Rouen
et dans les environs de cette ville. Une trombe si
èntraîné les tçnvs des talus de là tranchée entre
les deux tunnels de Pissy Poville, sur le chemin;
dsi fer du Havre. Cet. éboulemept considérable ai
encombré -les voies et la circulation a été ioteiM
captée. ■
»La compagnie a pris les mesures nécessaire^
pour qu'elle fût promptement rétablie, et, en at
tendant, elle a organisé ses services par voitures
pour le transport des voyageurs et des marchandi
ses pressées. D'après les'dernières nouvelles, l'in
terruption de la circulation par chemin de fer ne
se prolongera pas au-delà de quarante-huit heures.
» Le départ des trains de Paris, du Havre et de
Dieppe alieucomme précédemment. Les, voyageurs
éprouvent seulement sur la ligne du Havre un re
tard résultant du service par voitures. Le service de
Rouen et de Dieppe s'effectue dans ses conditions
ordinaires. »
Ce soir, un nouvel avis nous apprend que
la circulation sera rétablie dès samedi matin
sur le chemin de fer.
Nous devons ajoutér que les journaux du
Havre qui n'étaieut pas arrivés à l'heure or
dinaire, nous sont parvenus ce soir vers s ; x
heures.
. A Rouen même, la rivière de Robec a dé
bordé et s'est répandue dans les rue? voisi
nes. Des cavts et des rez-de-chaussée ont
été inondés et beaucoup de marchandises
avariées. Plusieurs petits ponls ont été em'i
portés, mais tout s'est heureusement horoé.
a des partes matériell
VŒIX DES CONSEILS GÉNÉRAUX.
A in .' — Le conseil général,- interprète-d'une popu
lation unanime dans ; en dévoûment, exprime au
prince Louis-Napoléon Bonaparte sa reconnaissance
pour l'acte sauveur du 2 décembre et ses vœux pour
la coh-olidation et la durée de sou gouvernement
réparateur.
aisnk. —Le con?eîl général de l'Aisne considère
comme un devoir d'inaugurer sa première session
en adressant au prince-Président de la République
l'expression de ses senùmens et de ses vœux.
Organe des populations qu'il représente, partageant
leurs vives sympathies et leur protonde gratitude pour
le prince qui a sauvé la France et restauré dans le
gouvernement de glorieuses et nationales traditions;
convaincu, d'ailleurs, (rue la stabilité dans les insti
tutions est, après tant d agitations et de ebangemens,
la cond.tion essentielle de là prospérité et de la
grandeur du pays, il émet le vœu que le pouvoir
confié par îe peuple français au prince Louis-Napo
léon soit consacré dans ses mains sous une forme
définitive.
aveïron. — Malgréle temps qui déjà nous sépare
de la grande date du 2 décembre, désormais immor
telle, le conseil général de l'Aveyron, pour remplir
un devoir sacré, et avant de reprendre ses paisibles
travaux, exprime hautement sa profonde-reconnais
sance au prince Louis-Napoléon, dont la courageuse
initiative conjura de si immenses dangers, et émet le
vœu que le pouvoir reste fortet.stable dans sa puis
sante main pour sauver la France.
cers. — Le conseil général exprime sa profonde
et respectueuse reconnaissance envers le prince-Pré
sident de la République pour les services éclatans
qu'il a rendus au pays.
Il émet le vœu que le pouvoir, foi tiflé de plus en
plus dans ses mains, loi permette de compléter l'œu
vre de réparation et dYrdre qu'il a si généreuse
ment entreprise, et d'assurer, a'une manière dura
ble, la grandeur et là prospérité de la France.
lot-et-gauonniî. —- Le conseil général, convaincu
que le pays doit son salut à.l'acte énergique du 2 dé
cembre,' que l'homme dont la volonté a déjoué les
mauvais desseins et vaincu les entreprises coupaibles
des partis est le seul capable de les comprimer, lui
exprime hautement sa reconnaissance et émet le
vœu du maintien du pouvoir entre les mains du
prince-Président Louis-Nàpoléon Bonaparte.
lozbre. — Prince, la France, inquiète sur son ave-
FEUILLETOH DU CONSTITUTIONNEL, 28 MUT.
DES HALLUCINATIONS,
ou histoire raisonnée des apparitions, des
visions, des songes, de l'jextase, du ma
gnétisme et du somnambulisme;
PAR NI. BRIERRE DE B01SM0NT,
■ , Docteur-médecin,
Directeur d'un établissement d'aliénés.
""fly'a quelques années, un voyageur entra à
Bediarn, le Cliarenton de l'Angleterre,' dans
Ik chambre- d'un fou bien connu, Blake, sur
nommé le Voyant . Cet homme s'était consti
tué le peintre des spectres. Il conversait avec
Michel-Ange, causait avec Moïse, dînait avec
Sémiramis. Edouard III était un de ses habi
tués les plus assidus. Pendant que le visiteur
lui adressait dss questions sur ces illustres
morts, Blake s'écria : Chut !.... voici Ri
chard III!
— Où le voyez vous?
' — En face de vous, de l'autre côté de Ja
fable.
-*- Comment sauz-vous son nom?
— Mon esprit le reconnaît, mais je ne sais
comment.
—. Quelle est sa.physionomie?
— Rude, mais belle; je ne vois encore
qué son profil. Le voici de trois-quarts. Ah!
maintenant, il se tourne vers moi ; il est ter
rible à contempler.
— Pourriez-vous le questionner?
— Assurément. Que voulez-vous que jo
lui demande ?
— S'il prétend justifier les meurtres qu'il
a commis pendant sa vie !
— Votre demande lui est déjà parvenue;
nous convcisons d'ame à ame par intention
et par magnétisme. Nous n'avons pas besoin
de paroles.
— Quelle est la réponse de S. M.?
— Vous ne comprendriez pas le langage
des esprits (Revue britannique 1823).
Cette anecdote est là meilleure définition
qu'on puisse donner de l'hallucination.
-Parcourez, en effet, un asile d'aliénés,
vous apercevrez bientôt que la plupart de
ceux qui l'habitent croietit entendre des voix,
distinguer des figures, sentir des odeurs,
déguster des mets, palper des corps qui
n'existent que dans leur imagination. La
conviction inébranlable do ces nouveaux
croyans à la réalité de leurs créations fan
tastiques est toujours un sujet d'étonne-
ment pour ceux qui les interrogent. Une
dame nous disait dernièrement : ce que
vous appelez mes hallucinations est un fait
aussi positif pour moi que mon existence,
en ce moment même, les voix sont aussi
claires et ayssi distinctes que vos paroles ;
comment donc n'y ajouterais-je pas foi?
Si l'on pénètre plus avant dans l'examen,
de ce phénomène, on découvre qu'il n'est pa3
aussi simple qu'il le paraissait d'abord; ainsi
l'halluciné apprécie mal les personnes et les
choses; il croit à des antipathies, à des mal
veillances, à des influences occultes; on lui
en veut, on le poursuit, on cherche à lui
nuire, on le tourmente à l'aide d'agens ex
térieurs; les conséquences sont souvent jus
tes, les prémisses toujours fausses. Un point
capital, c'est que l'hallucination dans ce cas,
après avoir duré plus ou moins long temps,
finit par obscurcir l'intelligence et conduit
presque constamment à la démence.
Mais les hallucinations ne sont pas tou
jours soudées à la folie; elles peuvent exis
ter avec la raison ; ce fait? qu'on avait long
temps rejeté, commence aujourd'hui à être
admis, grâce aux observations nombreuses
sur lesquellesil repose.L'esprit alors, dit-on,
juge très bien de la fausseté de la sensation,
il ne se laisse pas diriger par elle, il ne liii
subordonne pas sa conduite. Cette remarque
fondée ne s'applique nullement aux person
nages célèbres en faveur desquels M. Brierre
de Boismont a publié une apologie si remar
quable. Chez eux, au contraire, la croyance
à.l'hallucination est incontestable, il suffit de
lire leur biographie pour n'avoir aucun
doute à cet égard.
- Pour bien comprendre l'union de l'hallu
cination avec la raison, il faut l'étudier dans
les divers états physiologiques où elle peut
se montrer et indiquer 'avec soin l'influence
des idées dominantes sur son mode de pro
duction. La rêverie, nous parlons ici de celle
des forts, est le prélude des grandes créa
tions, tandis qu'elle mène au vague des
idées les pauvres-âmes qui ont le désir
de la pensée et qui sont amoureuses d'el
le, sans pouvoir l'atteindre et lui trou
ver une forme solide et complète. « C'est
à cet état, dit Meisler, qu'une foule de per
sonnes doivent les merveilles de leurs pres-
sentimens, de leurs visions, leurs entretiens
avec les intelligences célestes, leurs voyages
dans les cieux et les enfers. C'est aussi dans
celle même situation que les hommes "de gé
nie ont conçu les beautés les plus originales
de leurs ouvrages : le poète le beau vers qui
le fuyait; le musicien, le plus expressif et le
plus brillant de ses motifs ; le peintre, le
sculpteur, l'idéal de leurs chefs-d'œuvre. La
rêverie est un état normal en Orient, et au
cun de ses hdbitans ne voudrait renoncer à
ce Ktff pendant lequel un monde entier lui
passe sous les yeux, paré des plus brillantes
couleurs d<; l'imagiuation. »
: L'hallucination ou plutôt la forme maté
rialisée de la pensée se montre à chaque ins
tant dans les rêves. Or, à moins de supposer
que nous soyons tous fous dans le sommeil,
il faut reconnaître que le. phénomène, pour
être inexplicable, n'en est pas moins le plus
ordinairement 'physiologique. Sans doute,,
nous n'avons plus alors les notions de temps,
d'espace, d'identité personnelle, mais ces
modifications de l'esprit, qui s'expliquent par
Ja suspension des sens, ne sont-elles pas sus
ceptibles d'une interprétation bien plus éle
vée, si on les considère comme un premier
affranchissement de la matière? Quoi qu'il
en soit, l'état de rêve nous offre des scènes
animées, dans lesquelles se reproduisent
tous les actes du jour. Notre confiance dans
les personnages qui nous parlent, dans les
choses que nous voyons, est aussi ferme que
pendant la veille. Ajoutons que les auteurs
sent pleins d'observations- qui attestent le
jeu régulier des facultés dans les rêves,
souvent même une activité plus grande de
l'esprit, et qu'il s'y manifeste quelquefois
despressentimens qu'on pourrait considé
rer comme des lueurs de l'avenir.
M. Brierre 4e Boismont, après avoir passé
en revue l'h illucination dans la rêver ie, le sson-
ges, l'étudié dans l'extase, le magnétisme el le
somnambulisme. Les faits curieux qu'il rap
porte de la stygmatisée du Tyrol, de l'exta
tique des Vosges, ne peuvent qu'exciter le
plus vif intérêt parmi les personnes qui
cherchent à pénétrer dans les mystères de la
pensée humaine.
-Mais l'idée première de l'ouvrage, celle
sur laquelle l'auteur.g..justement insisté, est
l'intégrité delà raison avec les hallucina
tions dans l'état de veille. Parmi les obser
vations qu'il rapporte à l'appui de cette opi
nion, nous citerons les suivantes : Un ar
tiste anglais avait peint, dans une année,
trois cents portraits. Prié, par le docteur Wi-
gan, de lui faire connaître la cause de cette
prodigieuse fécondité: Je n'avais besoin, dit-
il, que de regarder chaque modèle une demi-
heure, en esquissant ses principaux traits.
Lorsque je voulais continuer les portrait.®,
je prenais chaque figure dans mon esprit, je
la mettais sur la chaise, où je la voyais aussi
distinctement que si elle y eût été en réalité,
Vingt années avant son élévation au rang de
premier ministre, le fameux lord Castlereagh
étant en Irlande aperçut devant lui, au mi
lieu de la nuit, un bel enfant entouré d'un
limbe. Le seigneur du château, auquel il fit
part de sa vision, lui dit : Vous avez vu l'en
fant brillant, c'est le présage d'une graude
fortuwQr
L'un des faits le plus saisissais du livre
est celui d'un magistrat qui avait sans cesse
à ses côtés an squelette. Le médecin appelé
à recevoir sa confidence lui ayant demandé
si le spectre était présent au moment même,
il lui répondit : Au pied de mon lit, entre
l'écartement des rideaux. Se plaçant à l'en
droit indiqué, le docteur désira savoir si le
fantôme était encore visible.Beaucoup moins,
répondit le magistrat; mais j'aperçois en-
BIREAfil : rue de Valois {E*alstl«-Etoyal)j *■ ÎO
B 483*.--SAMEDI 28 AOUT.
3SE3
Prix de l'abonnemînt.
PARIS ET DEPAE&TEIHENS :
- 8-EU. pour trois mois.
32 fr. pour l'année.
vu numéro : 15 centimes.
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S'adresser, franco, pour la rédaction , d M. CcCffiEViL-CLAKU
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j , ■ —A Strasbourg, chez M. A lexandre # /jour l'Allemagne. I
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Le prix d'abonnement du CONSTITUTIONNEL' est au-dessous de celui de tous !es autres journaux politiques.
j&e Constitutionnel pu
bliera dans le plats proeliaiu
délai, les romans dont les ti
tres suivent :
LA COMTESSE
DE MAULÉON,
Eu deux volumes,
Par M. LOUIS REYBAUD,
RENÉE DE V AU VILLE
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mencera , le 3 septembre, la
publication de la COîSTlîS-
&53IBS&ULltfttS, roman en
-tiens volumes, par IBS. Inouïs
Itejltantt.
PARIS, 27 AOUT.
Une loi du 30 mai de l'année dernière a
constitué la liberté du roulage en ce qui con
cerne les chargemens des voitures. L'expé
rience a conduit l'administration à recon
naître que le bon état des routes dépendait
uniquement des méthodes d'entretien et des
allocations qu'on y appliquait. On a donc
renoncé à réglementer lé chargement des
voitures en raison de la largeur des bandes
des roues. Aujourd'hui, toutes les voitures
suspendues ou non suspendues peuvent cir
culer sur les routes sans être assujéties à
aucune condition de poids ou de largeur de
jantes.
Ma;?, précisément parce qu'on faisait un
grand pas en dispensant les voitures de ces
conditions, on crut devoir prendre des pré-'
cautions multipliées, et l'on inséra dans la
loi un article qui renvoya la détermination
d'une multitude de prescriptions plus ou
moins minutieuses à des réglemens d'admi
nistration publique.
Ainsi ces réglemens devaient d'abord dé
terminer la forme des moyeux, le maximum
"de la longueur dès essieux et le maximum |
de leur saillie au delà des moyeux; la
forme des bandes des roues,- la forme
des clous des bandes ; les conditions à ob
server pour l'emplacement et les dimen
sions de la plaque indiquant le nom du
propriétaire de la voiture; le maximum du
nombre des chevaux de l'attelage que pou
vait comporter là police ou la libre circula
tion des routes ; enfin les mesures nécessai
res pour régler momentanément la circula
tion pendant les jours de dégel, etlesprécau-
tions à prendre pour la protection des ponts
suspendus. Outre ces prescriptions, appli
cables à toutes les voitures, les réglemens
à intervenir devaient également en porter
d'autres concernant les voitures employées
au transport des marchandises et les voitures
employées au transport des personnes. Pour
les premières, ils devaient régler la largeur
du chargement, la saillie des colliers des
chevaux, les modes d'enrayage, le nombre
des voitures susceptibles d'être réunies en
un même convoi, et les, mesuresà suivre
pour stationner, pour éviter ou dépasser
d'autres voitures. Pour les secondes, c'est-à-
dire pour les voitures destinées au transport
des voyageurs, les réglemens devaient dé
terminer les conditions relatives à la solidité
et à la stabilité, le mode de chargement, de
conduite et d'enrayage, le nombre des per
sonnes qu'elles pouvaient porter, la.-pol ce
des rela ; s et celle des conducteurs, co'rhcrs
ou postillons.
On voit combien de détails devaient em
brasser ,ce.s réglemens, et on comprend, d'a
près cette simple nomenclature pourquoi il
a fallu plus d'un an pour les préparer, La
loi datedu 30 maidel'année dernière, ctc'est
se ulement aujourd'hui qu'ils viennent d'être
publiés. Il a fallu, en effet, se livrer à bien
des recherches, descendre bien avant dans la
pratique journalière du roulage, pour pou
voir arriver à réglementer des choses si di
verses sans gêner le commercé de transport
Nous craignons bien que, parmi lés. dis
positions de ces règlement, il n'y en ait qui
ne soient jamais appliquées ou qui ne
tombent bientôt en désuétude. Pour ne ci
ter qu'un exemple, prenons la disposition
la plus importante, celle qui concerne
le maximum des attelages. D'après les ré
glemens,'il ne pourra être attelé : 1° aux
voitures de roiilage, plus de cinq chevaux, si
elles sont à deux roues,et plus de huit si elles
sont à quatre roues; 2° aux messageries,
plus de trois chevaux si elles sont à deux
roues, et plus de six si elles sont à quatre
roues. A peine ce principe posé, on recon
naît la nécessitéd'yapporterdesexceptions. 11
faut exempter d'abord les voitures qui doi
vent transporter des blocs de pierre, des lo
comotives ou d'autres objets d'un poids con
sidérable; le règlement dit, il est vrai, que*
l'emploi de cet al telage exceptionnel ne pour-
raêtreau torisé par les préfets des départemens
que sur l'avis des ingénieurs et des agens
voyers; mais voilà des formalités qui pour
raient bien arrêter le transport pendant plu-
sieurèjours. Il faut ensuite admettre l'emploi
des chevaux de renfort pour les routes affec
tées de rampes plus ou moins considérables.
Enfin on déclare que toutes ces prescriptions
restent suspendues en temps de neige ou de
verglas; pourquoi ne pas ajouter dans les
temps de pluies abondantes et prolongées? Les
chevaux ne sont pas, d'ailleurs, d'égale force
dans toutes les contrées. Dix chevaux dans
tel département ne traînent pas plus que
cinq dans tel autre. Ne sera-t-on pas obligé,
dans ce cas, d'user de tolérance? Sinon, ne
serait-ce pas rétablir, en ftit, la réglementa
tion des. chargemens qu'on a supprimée en
principe?
Nous pourrions égali ment faire ressortir
les inconvéniens de cette réglementation mi
nutieuse en ce qui-roncerre le? messageries.
Les réglemens déterminent les dispositions
des compartimens destinés aux voyageurs, et
ils stipulent quela banquette placéesur l'im
périale ne pourra pas contenir plus de trois
personnes. A ce compte, Userait défendu d'é-
' tabhr et de faire circuler en France une voitu
re publique analogue aux mail-coach et aux
stage-coach dontonsesert dans toute l'Angle
terre. Ainsi voilà un système de voiture, qui
est presque lesèul employé de l'autre côté du
détroit, et qui se trouve proscrit chez nous!
On aurait pu, suivant nous, abréger et
simplifier ce règlement, quirenferme trente-
cinq longs articles et qui remplit plus de
quatre colonnes du Moniteur. Il y aurait eu
deux avantages à cela ; le premier de laisser
p'us de latitude à l'industrie des transports,
le second de mieux assurer l'exécution des
dispositions qu'on aurait prescrit's. On a,
d'ailleurs, toujours mauvaise grince à sem
bler vouloir relirer d'uDe nnin ce qu'on a
donné de l'autre. _ J. B urat.
Le Moniteur publie aujourd'hui le règle
ment d'administration publique qui détermi
ne le mode d'exécution de l'amende trient
au budget des recettes, voté sur la proposi--
tion de M. Véron, relativement à l'impôt sur
les alMies peintes. It est regrettable qu'on
n'ait pas faitentrer l'élément de la durée dans,
l'assiette de la taxe. L'impôt eût été tout à la
fois plus lucratif et plus équitable, si l'on
avait taxé les affiches peint» s en raison de
leur, durée. J. B ur^t.
Voici, d'après l'Indépendance belge , les ré
ductions de droits qui ont été consenties de
part et d'autre par la convention du 22 août,
pour les articles qui se rattachent à la typo
graphie : .
Les livres, belges; qui paient aujourd'hui en
France .160 fr. et 107 l'r. 50 c. les 100 kil., selon
l'tspèce, ne paieront plus que 20 fr.
Le papier blanc, soumis actuellement par le ta
rif français au dro.t de i 60 f., entrera moyennant
2b fr. Le même droit a c.t j . admis pour le pspier
coloré et maroquiné, qui paie d'après h tarif
exi.-Unt 97 fr., et pour le pa.ier à pâte de cou
leur taiifé à 86 fr. 50 c.
Pour les gravures 11 lithographies, la musique
gravée et les cartes géographiques, qui acquittent
aujourd'hui en France un droit de 31>fr. 50 c.,
ce droit descend à 20 fr.
Le droit sur les caractères d'inlprimerie impar
tes de Belgique est ré luit de 2l2 fr. 50 c. à 30 fr ,
et celui sur l'encre d'imprimerie de 63 fr £>0 c. à
25 fr.
Dans le tarif belge, le droit sur les livres, qui
est de 31 fr. 80 c., est abaissé à 10 f.\ Le régime
d'importationen Belgique pour les papier» et [our
les autres articles énumérés plus haut e.-t main
tenu h peu près s*ns modification, sauf en ce qui
concerne les caractères d'imprimtrie, pour lesquels
le droit est diminué de 25 fr. à 15 fr.; seulement,
pour ces divers articles, le droit, qui est du reste
très modéré dès & présent, au lieu d'être perçu ad
valorem,-la sera au poids.
Les plus grandes facilités ont été convenues en
oulre, de part et d'autre, pour les foraadtés de
douane et les ju&tifications*d'origine.
En dehors des stipulations relatives ït la pro
priété artistique et littéraire èl à l'industrie typo
graphique, la convention du 22 août accordé des
réductions de droits en faveur de plusieurs ;p;<-
duits belges. Le houblon, qui paie actuellement
7ï fr. les 100 kilogr., obtient une réduction de
50 0/0 environ ; les étoffe i à pantalons et les co-
t • tonnettes, aujourd'hui repoussées du marché fran-
V ç^is par la prohbition absolue, y seront admises
dorénavant moyennant un droit de ,25 0/0, dont
les bases pourront être révisées tou; les trois ans ;
enfin le bétail du Luxembourg pourra être impor
té en France à des droits de faveur qui sont à peu
près ceux que a pays a concédés récemment à la
Sirdaîj?ne. Ces dilïërens avantages font accordés à
la Belgique Eans compensation spéciale.
. La bourse a été fort âg> tée aujourd'hui par
J'annonce de la découverte d'un assez grand
nombre de' fausses éventualités de Bordea.ux
à Cette, ou, si l'on aime:mieux, d'anciennes
promesses d'actions de cette l'gne.
Des perquisitions judiciaires ont été faites
ce matin Chez plusieurs des intermédiaires
qui négocient ces sortes de titres, 0n disait,
3u'il y avait été trouvé pour 30 ou 40,000fr.
e ces valeurs.Mais on ajoutait que ce n'était
là qu'une faible partie des titres contrefaits.
Nous tiendrons nos lecteurs aji courant
des suites de cette affaire. - •
Les obl : gâtions fausses peuvent être re
connues notamment à ces deux signes qu'un
m est renversé et que les signatures ont été
légèrement ombrées par l'opération du dé
calquage!. L. B omfvce.
^ M. le comte de Morny a été reçu avec en
thousiasme dans le département du Puy-
de-Dôme, où on lui avait fait l'honneur
d'une double élection. Des villages tout en
tiers ont été à sa rencontre, bannières en
tête, pour le féliciter de.tous les heureux ré
sultats du 2 décembre.
Nous donnous ici le discours que M. de
Morny à prononcé dans la première séance
du conseil général du Puy-de-Dôme.
L. B oniface.
. " « Messieurs, ■
» Autrefois, les membres du conseil général
élisaient, leur président : l'usage -était que le
nouvel élu remerciât ses collègues de ,1'h^i'ifjeur
qui venait de lui être fait. Aujourd'hui, lesehoîcs
ne se passent p i=. de la même manière. La loi
nouvelle confie ce soin au chef de l'Etat, et c'est
eu vertu dece droit que j'ai été appelé à l'honneur
de vous présider.
» Mais je ne me fais pas illusion. En présence
d'hommes aussiconsidérables,d'anciensdéputés qui
orU.-gjortHis-ineM repréeonté -Ge -départemtnt, de
l'homxe distingué qui présidait le conseil de l'an
née deri ière; quand je vois près de moi le ministre
h-.bile et intelligent qui, dans-lescorif cils du prinee-
Pnsident, a réorganisé la magistrature etdirigé H
justice de notre pays pendant deux au?, avec tant
de dignité et de • fermeté, Messieurs, sans fausse
modestie, jesens que ce n'estpas par ordre de mé
rite que j'ai obtenu la préférence. C'est donc à la
faveur que je la dois.
» Cette faveur, j'espère me la faire pardonner
par un dévoûment absolu aux intérêts de notre
département, par une loyale impirtiilité dans la
direction de ces débit?. Permettez-moi de croire
que, de votre côté, vous m'accor lerez autant de
bienveillance et de confiance que si vou3 m'cviiz
élu vous-mêmes
» Travaillons donc tous ensemble avec zèle,
expédions sag- ment, promptement les affaires qui
nous sont soumises, prêtons au gouvernfment un
concours sincère et énergique, aidons le prince
Louis-Napoléon à rétablir, maintenir, rendre du
rable le principe d'autorité qui a été depuis si
long-temps méconnu dans notre pays, et qui est
indispensable à la marche régulière et progressive
de la société française.
» Le bien que nous ferons en commun consti
tuera entre vous et votre pr^sHenfun liea aussi
intime, aussi satisfaisant de part et d'autre, qu'au
rait pu le faire l'élftctio;i, et, pour ma part, Mes
sieurs, je vous en conserverai une profonJe re
connaissance. »
Les nouvelles de Marseille annoncent que
les élections, communa'es n'avaient donné
que treize nominations au premier- tour de
scrutin.pnses toutes, il est vrai, dans la liste
officielle: les noms qui viennent ensuite, ap
partenant a la même liste, ont encore une
majorité imposante sur les listes dissidentes.
A Aix, les suffrages se sont tellement divi
sés qu'un seul candidat a pu être élu. Le quart
des inscrits nécessaire pour être nommé
était de 1,763; M.Guillaume en a obtenu
i ) 852. : ■ •
Nous trouvons à,àns\'Emancipation la^nou
velle suivante : -
dépêche électrique.
, , ' Vienne, 24 août.
D'après une détermination que vient de prendre
l'empereur, les poursuites contre les personnes
compromises dans la guerre de Hongrie de 1848
et 1849 sont abandonnées. Un grand nombre de
personnes ont été amnistiées.
Nous lisons dans \'Indépendance belge :
« Un journal de l'opposition a raconté dernière
ment que M. Norvent, professeur à l'Athénée de
Gand, avait lu dans sa. classe laplusgrande partie
du livre de M. V. Hugo y A T apoléon^le*-Pettt; qu îl
en avait fait le plus pompeux éloge; qu'il avait
engagé tous ses élèves à en faire l'acquisition j etc.
» Nous nous sommes empressés, aussi' ôt cette
révélation, d'annoncer qu'une enquête venait d'ê
tre ouverte par l'autorité compéteute, et nous ex
primions l'avis que dans le cas où l'eoquête pro
duirait réeliement des charges contre le profes
seur, le •goùvernunenf ne manquerait pas de sévir.
- » L'enquête a eu lieu : elle a prouvé que si,
d'une part; il y avait un fait, exact dar.s l'assertion
de la feuille cléricale, de l'autre, elle y avait ajouté
des détail j complètement erronés. Voici la vérité :
M. Noveiit est dans l'habitude de fiire, pendant sa
dernière classe de l'année scolaire, une lecture
amusante à ses élèves. Par une irréflexion que
nous ne nous expliquons pas et que nous ne, pré
tendons pas excuser; il a fait choix, cette année,
de certains passages du livre de M. V. Hugo. Cer
tes, nous reconnaissons que et n'est pns à un pa
rdi ouvrage que M, Novent eût dû donner la pré
férence ; mais il est faux ou' l en ait lu la plus,
grande part e, ainsi que l'a prétendu la feuille clé
ricale qui, la première, a révélé le fait ; il est faux
qu'il ait engagé des élèves à en faire l'ac jui i—
tion, etc.
» Le gouvtrnement n'a pis moins trouvé , avec
raison, quela conduite de M. Novent était haute
ment blâmable, et comme nous ne le mettions pas
en doute, il a pris les mesures que cette conduite
rendait nécessaires. On lit, en effet, dans le Mo
niteur de ce jour :
' « Par arrêté ministériel du 25 août 1852, le
» sieur Novent, professeur de troisième latine à
» l'Athénée royal de Gand, est sut pendu de ses
fonctions., a...... ....
La vallée de la Seine, vers Malauuay, a
encore été hier soir le théâtre d'un de ces
phénomènes météorologiques qui ont déjà
trop souvent désolé ces contrées et dont le
désastre de Monville a été le plus terrible
exemple.
Voiei ce que nous lisons à ce sujet dans le
Mémorial de Rouen :
« Un voyageur nous rapporte que l'orage qui a
éclaté à Rouen, hier dans l'après-midi, s'est pré
senté, à Ducl-ùr, sous l'aspect d'une trombe me
naçante, qui a parco: ru la surface de la Seine ,
en remontant le tkuve. Il était cinq heurt s , le
ciel était couvert d'épais auage? qui interceptaient
Ja lumière, lorsque l'on aperçut dans le lointain
la trombe qui soulevait violemment les eaux de la
Seine dans presque toute sa largeur, Jusqu'à l'ex-
lrémilé inférieure d'un gros nuage, en forme d'en
tonnoir, et"tourbillonnant sur lui-même k cin
quante pieds environ au-dessus du fleuve.
» Le vent, presque insensible peu d'instans au
paravant, soufflait avec furie. En même temps les
arbres, et surtout les peupliers des livcs, ; c pen
chaient violemment -sous la trombe. Quatre ou
cinq d- ces derniers se sont même abaitus sous
les yeux .des voyageurs à la sortie de Duclair,
di côté de "Caudebec, La trombe a ensuite passé
à quelques piels "au-dessus do l'hôtellerie du
sieur M lion, et on l'a perdue de vue sur les co
teaux qui bordent la Seine. Une étrange agita
tion dans le fleuve, uns p'uie torrentielle à
laquelle se mêlaient les feuilles des peupliers
tourmentés par la tempête, et enfin un calme
plat, ont succédé à ce grand désordre. De Du
clair à Saint-Georges-de-Boscherviile, les fossés
ne suffisaient pas aux eaux pluviales qui cou
vraient souvent la moitié de la route, ou bien la
traversaient comme de petits torrens. .Quelques
jeunes arbres ont été déracinés, et.une forte bir-
r'ière.en bois aété jetée sur la route. »
Ce journal ajoute :. " :
« L'épouvantable orngs d'hier soir a interrompu
les communications sur le chemin de fer du Hi-
vr
près Pavilly. Les eaux ne trouvant plus à s'e-
couler, se sont répandues fur le chemin de fer, et,|
en peu d'instans, ont rendu toute circulation im
possible. Les trains venant du Hàvre, et ceux allant
de Rouen au Havre, ont été obligés de s'arrêter. ».
Voici la communication que nous avons
reçue à ce sujet, dans la journée, de l'admi-
nislration du chemin de fer de Rouen :
« Un orage très violent a éclaté hier à Rouen
et dans les environs de cette ville. Une trombe si
èntraîné les tçnvs des talus de là tranchée entre
les deux tunnels de Pissy Poville, sur le chemin;
dsi fer du Havre. Cet. éboulemept considérable ai
encombré -les voies et la circulation a été ioteiM
captée. ■
»La compagnie a pris les mesures nécessaire^
pour qu'elle fût promptement rétablie, et, en at
tendant, elle a organisé ses services par voitures
pour le transport des voyageurs et des marchandi
ses pressées. D'après les'dernières nouvelles, l'in
terruption de la circulation par chemin de fer ne
se prolongera pas au-delà de quarante-huit heures.
» Le départ des trains de Paris, du Havre et de
Dieppe alieucomme précédemment. Les, voyageurs
éprouvent seulement sur la ligne du Havre un re
tard résultant du service par voitures. Le service de
Rouen et de Dieppe s'effectue dans ses conditions
ordinaires. »
Ce soir, un nouvel avis nous apprend que
la circulation sera rétablie dès samedi matin
sur le chemin de fer.
Nous devons ajoutér que les journaux du
Havre qui n'étaieut pas arrivés à l'heure or
dinaire, nous sont parvenus ce soir vers s ; x
heures.
. A Rouen même, la rivière de Robec a dé
bordé et s'est répandue dans les rue? voisi
nes. Des cavts et des rez-de-chaussée ont
été inondés et beaucoup de marchandises
avariées. Plusieurs petits ponls ont été em'i
portés, mais tout s'est heureusement horoé.
a des partes matériell
VŒIX DES CONSEILS GÉNÉRAUX.
A in .' — Le conseil général,- interprète-d'une popu
lation unanime dans ; en dévoûment, exprime au
prince Louis-Napoléon Bonaparte sa reconnaissance
pour l'acte sauveur du 2 décembre et ses vœux pour
la coh-olidation et la durée de sou gouvernement
réparateur.
aisnk. —Le con?eîl général de l'Aisne considère
comme un devoir d'inaugurer sa première session
en adressant au prince-Président de la République
l'expression de ses senùmens et de ses vœux.
Organe des populations qu'il représente, partageant
leurs vives sympathies et leur protonde gratitude pour
le prince qui a sauvé la France et restauré dans le
gouvernement de glorieuses et nationales traditions;
convaincu, d'ailleurs, (rue la stabilité dans les insti
tutions est, après tant d agitations et de ebangemens,
la cond.tion essentielle de là prospérité et de la
grandeur du pays, il émet le vœu que le pouvoir
confié par îe peuple français au prince Louis-Napo
léon soit consacré dans ses mains sous une forme
définitive.
aveïron. — Malgréle temps qui déjà nous sépare
de la grande date du 2 décembre, désormais immor
telle, le conseil général de l'Aveyron, pour remplir
un devoir sacré, et avant de reprendre ses paisibles
travaux, exprime hautement sa profonde-reconnais
sance au prince Louis-Napoléon, dont la courageuse
initiative conjura de si immenses dangers, et émet le
vœu que le pouvoir reste fortet.stable dans sa puis
sante main pour sauver la France.
cers. — Le conseil général exprime sa profonde
et respectueuse reconnaissance envers le prince-Pré
sident de la République pour les services éclatans
qu'il a rendus au pays.
Il émet le vœu que le pouvoir, foi tiflé de plus en
plus dans ses mains, loi permette de compléter l'œu
vre de réparation et dYrdre qu'il a si généreuse
ment entreprise, et d'assurer, a'une manière dura
ble, la grandeur et là prospérité de la France.
lot-et-gauonniî. —- Le conseil général, convaincu
que le pays doit son salut à.l'acte énergique du 2 dé
cembre,' que l'homme dont la volonté a déjoué les
mauvais desseins et vaincu les entreprises coupaibles
des partis est le seul capable de les comprimer, lui
exprime hautement sa reconnaissance et émet le
vœu du maintien du pouvoir entre les mains du
prince-Président Louis-Nàpoléon Bonaparte.
lozbre. — Prince, la France, inquiète sur son ave-
FEUILLETOH DU CONSTITUTIONNEL, 28 MUT.
DES HALLUCINATIONS,
ou histoire raisonnée des apparitions, des
visions, des songes, de l'jextase, du ma
gnétisme et du somnambulisme;
PAR NI. BRIERRE DE B01SM0NT,
■ , Docteur-médecin,
Directeur d'un établissement d'aliénés.
""fly'a quelques années, un voyageur entra à
Bediarn, le Cliarenton de l'Angleterre,' dans
Ik chambre- d'un fou bien connu, Blake, sur
nommé le Voyant . Cet homme s'était consti
tué le peintre des spectres. Il conversait avec
Michel-Ange, causait avec Moïse, dînait avec
Sémiramis. Edouard III était un de ses habi
tués les plus assidus. Pendant que le visiteur
lui adressait dss questions sur ces illustres
morts, Blake s'écria : Chut !.... voici Ri
chard III!
— Où le voyez vous?
' — En face de vous, de l'autre côté de Ja
fable.
-*- Comment sauz-vous son nom?
— Mon esprit le reconnaît, mais je ne sais
comment.
—. Quelle est sa.physionomie?
— Rude, mais belle; je ne vois encore
qué son profil. Le voici de trois-quarts. Ah!
maintenant, il se tourne vers moi ; il est ter
rible à contempler.
— Pourriez-vous le questionner?
— Assurément. Que voulez-vous que jo
lui demande ?
— S'il prétend justifier les meurtres qu'il
a commis pendant sa vie !
— Votre demande lui est déjà parvenue;
nous convcisons d'ame à ame par intention
et par magnétisme. Nous n'avons pas besoin
de paroles.
— Quelle est la réponse de S. M.?
— Vous ne comprendriez pas le langage
des esprits (Revue britannique 1823).
Cette anecdote est là meilleure définition
qu'on puisse donner de l'hallucination.
-Parcourez, en effet, un asile d'aliénés,
vous apercevrez bientôt que la plupart de
ceux qui l'habitent croietit entendre des voix,
distinguer des figures, sentir des odeurs,
déguster des mets, palper des corps qui
n'existent que dans leur imagination. La
conviction inébranlable do ces nouveaux
croyans à la réalité de leurs créations fan
tastiques est toujours un sujet d'étonne-
ment pour ceux qui les interrogent. Une
dame nous disait dernièrement : ce que
vous appelez mes hallucinations est un fait
aussi positif pour moi que mon existence,
en ce moment même, les voix sont aussi
claires et ayssi distinctes que vos paroles ;
comment donc n'y ajouterais-je pas foi?
Si l'on pénètre plus avant dans l'examen,
de ce phénomène, on découvre qu'il n'est pa3
aussi simple qu'il le paraissait d'abord; ainsi
l'halluciné apprécie mal les personnes et les
choses; il croit à des antipathies, à des mal
veillances, à des influences occultes; on lui
en veut, on le poursuit, on cherche à lui
nuire, on le tourmente à l'aide d'agens ex
térieurs; les conséquences sont souvent jus
tes, les prémisses toujours fausses. Un point
capital, c'est que l'hallucination dans ce cas,
après avoir duré plus ou moins long temps,
finit par obscurcir l'intelligence et conduit
presque constamment à la démence.
Mais les hallucinations ne sont pas tou
jours soudées à la folie; elles peuvent exis
ter avec la raison ; ce fait? qu'on avait long
temps rejeté, commence aujourd'hui à être
admis, grâce aux observations nombreuses
sur lesquellesil repose.L'esprit alors, dit-on,
juge très bien de la fausseté de la sensation,
il ne se laisse pas diriger par elle, il ne liii
subordonne pas sa conduite. Cette remarque
fondée ne s'applique nullement aux person
nages célèbres en faveur desquels M. Brierre
de Boismont a publié une apologie si remar
quable. Chez eux, au contraire, la croyance
à.l'hallucination est incontestable, il suffit de
lire leur biographie pour n'avoir aucun
doute à cet égard.
- Pour bien comprendre l'union de l'hallu
cination avec la raison, il faut l'étudier dans
les divers états physiologiques où elle peut
se montrer et indiquer 'avec soin l'influence
des idées dominantes sur son mode de pro
duction. La rêverie, nous parlons ici de celle
des forts, est le prélude des grandes créa
tions, tandis qu'elle mène au vague des
idées les pauvres-âmes qui ont le désir
de la pensée et qui sont amoureuses d'el
le, sans pouvoir l'atteindre et lui trou
ver une forme solide et complète. « C'est
à cet état, dit Meisler, qu'une foule de per
sonnes doivent les merveilles de leurs pres-
sentimens, de leurs visions, leurs entretiens
avec les intelligences célestes, leurs voyages
dans les cieux et les enfers. C'est aussi dans
celle même situation que les hommes "de gé
nie ont conçu les beautés les plus originales
de leurs ouvrages : le poète le beau vers qui
le fuyait; le musicien, le plus expressif et le
plus brillant de ses motifs ; le peintre, le
sculpteur, l'idéal de leurs chefs-d'œuvre. La
rêverie est un état normal en Orient, et au
cun de ses hdbitans ne voudrait renoncer à
ce Ktff pendant lequel un monde entier lui
passe sous les yeux, paré des plus brillantes
couleurs d<; l'imagiuation. »
: L'hallucination ou plutôt la forme maté
rialisée de la pensée se montre à chaque ins
tant dans les rêves. Or, à moins de supposer
que nous soyons tous fous dans le sommeil,
il faut reconnaître que le. phénomène, pour
être inexplicable, n'en est pas moins le plus
ordinairement 'physiologique. Sans doute,,
nous n'avons plus alors les notions de temps,
d'espace, d'identité personnelle, mais ces
modifications de l'esprit, qui s'expliquent par
Ja suspension des sens, ne sont-elles pas sus
ceptibles d'une interprétation bien plus éle
vée, si on les considère comme un premier
affranchissement de la matière? Quoi qu'il
en soit, l'état de rêve nous offre des scènes
animées, dans lesquelles se reproduisent
tous les actes du jour. Notre confiance dans
les personnages qui nous parlent, dans les
choses que nous voyons, est aussi ferme que
pendant la veille. Ajoutons que les auteurs
sent pleins d'observations- qui attestent le
jeu régulier des facultés dans les rêves,
souvent même une activité plus grande de
l'esprit, et qu'il s'y manifeste quelquefois
despressentimens qu'on pourrait considé
rer comme des lueurs de l'avenir.
M. Brierre 4e Boismont, après avoir passé
en revue l'h illucination dans la rêver ie, le sson-
ges, l'étudié dans l'extase, le magnétisme el le
somnambulisme. Les faits curieux qu'il rap
porte de la stygmatisée du Tyrol, de l'exta
tique des Vosges, ne peuvent qu'exciter le
plus vif intérêt parmi les personnes qui
cherchent à pénétrer dans les mystères de la
pensée humaine.
-Mais l'idée première de l'ouvrage, celle
sur laquelle l'auteur.g..justement insisté, est
l'intégrité delà raison avec les hallucina
tions dans l'état de veille. Parmi les obser
vations qu'il rapporte à l'appui de cette opi
nion, nous citerons les suivantes : Un ar
tiste anglais avait peint, dans une année,
trois cents portraits. Prié, par le docteur Wi-
gan, de lui faire connaître la cause de cette
prodigieuse fécondité: Je n'avais besoin, dit-
il, que de regarder chaque modèle une demi-
heure, en esquissant ses principaux traits.
Lorsque je voulais continuer les portrait.®,
je prenais chaque figure dans mon esprit, je
la mettais sur la chaise, où je la voyais aussi
distinctement que si elle y eût été en réalité,
Vingt années avant son élévation au rang de
premier ministre, le fameux lord Castlereagh
étant en Irlande aperçut devant lui, au mi
lieu de la nuit, un bel enfant entouré d'un
limbe. Le seigneur du château, auquel il fit
part de sa vision, lui dit : Vous avez vu l'en
fant brillant, c'est le présage d'une graude
fortuwQr
L'un des faits le plus saisissais du livre
est celui d'un magistrat qui avait sans cesse
à ses côtés an squelette. Le médecin appelé
à recevoir sa confidence lui ayant demandé
si le spectre était présent au moment même,
il lui répondit : Au pied de mon lit, entre
l'écartement des rideaux. Se plaçant à l'en
droit indiqué, le docteur désira savoir si le
fantôme était encore visible.Beaucoup moins,
répondit le magistrat; mais j'aperçois en-
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