Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-04-16
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 16 avril 1852 16 avril 1852
Description : 1852/04/16 (Numéro 107). 1852/04/16 (Numéro 107).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 107.
BUREAUX. ■: rue de JTi*| çl» (Palais-Royal), a. iO;
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B 1852. - VENDREDI 16 A\RIL,
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DÉPAATEMÎNS. 1© F. x ' — -
TJJH NUMÉRO : 10 ÇBSTUUB. .
: von us ?JlYS prtuJiGEiu, se repprtèi!
«Ji tableau qui sera publié, dànk le iottinal» ' .'
|Ç« U et KA chaqâe'mois. , "-!d il-. '
" tu 86snWM^.rfo^rfWj",?^l!5y«
i "■ .«kcAajwtnsiÉt., ."jY. j,-
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$anco* p^ ifl[T4^ti' ... , ,X£8arttoles déposés ne
CucUEVid.-Cuai*>Ny, redacteir en
«ont pa* rendus» •
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
chef. |À» i'(t&on*$î'ÇaMsïit dép trtcm ns, | . .—A fftâtiowyVeAas.lb-AmtiatBS, pour VAUemaihe, ' * ' x ** '. ; |
• T.-!' BÎJO
S'adresser, franco; pour Và^mîmtrdtiêi;'^ M.- Diïïiiîr, directeur^.
Les annonces sont rttgueè au bureau du j<>Mî^l;$t.^hez M, PAttlS, régisseur. io, plaôe de la boum
PARIS, iS AWft
gKÊwW 1
" Lai parallèle que nous tracions il y a quel-;
ques jours entre le socialisme et le lihre-
échange,nous a Valu des récriminations de
plus d'uû. genre.' Le-iibre-écliange se révolte
de ice qu'on ose le comparer au socialisme
compie aussi le-socialisme se tient pour-in-
sulté de ;ce qu'on. ose le mettre sur la mê
me ligne que le libre-échange. " Nous
comprenons cette susceptibilité de la part de
.réformateursen concurrence: Mais, puisque
le Journal des'Débats se chargeait de nous ré
pondre au nonr'du libre-échange; : il aurait
bien dû prendre la peine" de nous lire avec
un peu plus d'attention ; 1 ' il aurait évité de
nous faire âire précisément le contraire de
ce que nous avons écrit.
; Nous n'avons pas, comme , on nousle re
proché,- établi uàe complète similitude entre
l^s doctrines du socialisme et les doctrines du
libre-échanges Loin de là, nous nous sommes
Attachés àmontrer que le socialisme et le li
bre-échange procédaient de principes complè
tement cpntradictoires ;°que l'un supprimait
la liberté du. travail,! tandis qug l'autre là vou
lait absolue et sànsifrein; ; que celui-ci con
fisquait l'intérêt individuel au profit dç l'in
térêt çoçial^jtt cçlui -là J'inférôt social au
profit de l'intérêt individuel*' AieM r IoBîg|jp;
présenter le socialisme et : le Iibre^échange
comme une seule et même chose, nous avons,
au contraire; prouvé qu'ils étaient l'un et
l'autre des aberration^-en sens opposé.
■ Nous avonsajoutéyii'est vrai; que, malgré'
la différence de leur origine et de levir point
de départ, ils étaient cependant d'accord
pour attaquer notre'régime.industriel, pour
l ; acouser d'iniquité, et pour en' réclamer la
destruction. Avons-nous eu tort? Le libre-
échauge, dans cette;guerre dirigée contre le
travail national, emploie-t-il des termes plus
mesurés que le ; socialisîne ? On n'a qu'à
parcourir ses ,programmes, ei l'on y .verra
en toutes lettres que la; protection, accor--
. déé-par -nos, lois "de douane à l'agriculture
et à l'industrie, repdsç sur la spoliation..
N'est-ce pas. .ainsi que MtM. Louis Blanc
et Prôudhon .qualifient notre organisation
itfduètrielle? Le libre-échange .veut donc,
comme le socjalisïne, que' l'on commence
j5àr abolir le régime actuel /...pat faire table
• rasé de- teut ce qui existe, non passanadoute
pour* fonder des ateliefs nationaux, des
phalanstères ;ou des banques, du. peuple,
mais pour mettre' en pratique'la théorie^de
la liberté illimitée du'commerce. Il' s'ag it;
ëfa réalitêj de sàtffÏÏfêr' "les.b'îens tioriî nous
. jouissons,ipour essayer d'une nouvelle re
cette tle'parfait bonheur. * '
"jGebvposé/uousjie'pouvons avoir que de,
lâlreçQnnaissaiiçe envers jlé Journal dès Dé-
Aa&.€ar, en essayant de "nous îéfuter, il a
jïr}s ioîa dé' se réfuter lui-irtènae, ce qui sim
plifie. singulièrement^riotrë/itàche. ' Après:
avoir reproduit les accusations habituelles
des libre-échangistes conlre 'lé système pro
tecteur; après lui, av.oir reproché de> violer la
liberté' humainej l'égalité civile et inême- la
propriété; ; il se trouve ' amené, " par ; un re-
vireràént Ttt^itéûfî'ù; 3 recofinaltre ' que; çc
système attentatoire .à tous - les 'droits a
été. excellent -.dans: .Inapplication ,. qu'il a
eu/les' résultats les plus avantageux y qu'il
a puissamment' contribué aui ; ilévelop -
peménVprQgréssiï des sociétés. :4l ost vrai
que-lé Journal des Débats ne parle que pour/
le ^asséJ'Mais'toujours'èst-iî que, sj, confor-.
méto'ént Àuprlôverbe/ on doit juger l'arbce
par ses fruits, un système;qip a été si.^avô-
ràbWau progtès ind.ustriei et social; ne sau- ■
ratt être aussi détestable' aussi odieux qu'on',
ne craint pas de l'affirm'er.
Avez-vous blèirrfflêchraux conséq uences
de votre'aVeuVsi la ptotfectfoiî a êxércé l'iu-
fluënce que vous constatez vous-même sur
Paecroiséement de la richesse publique, toute :
votre théorie, s'écroule; et avec elle tous les
* raisonnemens ^iië -vous : en." tirez^Êh quoif
> v^>« s vtm#^ag tEggè ^émônfrer^aWc ûnefr^
cision, avec une rigueur mathématique, que
le système protecteur appauvrit les pays
qui l'appliquent en détournant lès capitaux
; de leur destination «aturelle, et en forçant
: Jes nationaux à payer cher des produits que
rétranger pourrait leur fournir à bon mar
ché; vous reproduisez à tput propos ce pré-
; iéndi* théorème qui sert dé fondement à vos» 1
doctrines commerciales, et vous venez procla-
tner aujourd'hui, en contradiction avec tous
les-principes, avec toutes les démonstrâtiens
dè l'école, que ce système, qui doit ruiner les
nations, leur a donné-'la richesse et la pros
périté. Qu'en conclure? si ce n'est que la Scien
ce au nom de laquelle vous dictez des pres T
criptions. aux : gouvernemens, n'est pas une
science.pratique, qu'elle ne tient pas compte
des conditions vitales de toute société, et que,
comme en convenait M. Rossi, elle néglige,
dans sa. manière, abstraite -d'envisager le
monde, des iaits aussi essentiels qud la na
tionalité, le temjis'et l'espaôo, pour se placer
dans un miliau.purement'imaginaire.
. Adam Smith, votre maître à tous, avait
bien compris qu'un semblahla aveu serait là
négation de l'économie politique qu'il ensei
gnait. .Pressé par l'évidence, il convenait
qu ? u»pays pouviiit j à raide%e'4fioi t s pro
tecteurs,-a«quérir une industrie qu'if néFpffi?-"-
sédait pas, etarriver à produire, au boutd'un
certain temps, mieux et à meilleur marché
que l'étranger. Mais il se hâtait 1 d'ajouter que
la société n'y gagnait rien ,'.attendu que,
suivant lui, la richesse publique se se
rait au moins augmentée dans la-même pro- 1
portion, si l'on avait laissé le capital et l'in-
télligence chercher l'un et l'au tre leurs em
plois naturets. Pourquoi les disciples ne
sont-ils pas restés sur le même' terrain que
leur maître? C'est que, depuis Aiam Smiih,
les faits ont marché; c'est que l'expérience
a eu lieu sur "la plus grande échelle ; c'est
que devant les progrès immenses réalisés par
l'industrie, en Angleterre et en France, sous
le système protecteur, il de venait impossible
de nier l'eflicacitéetla puissancedesonaction.
Il s'est bien trouvé quelques économistes en
têtés pour prétendre que la production s'était
dévelopiSée des deux côtés du détroit, non pas
parce qu'elle était protégée, mais ancontraire
quoiqu'elle fût protégée. C'était un thème
qpiç des hommes sérieux ne pouvaient sou-,
tenir, et nous sommes heureux de voir l'é
conomiste du Journal des Débats déclarer
franchement, au risque de démolir la science
de fond en comble, que le système protec
teur a été excellént dans le passé. - -
■ Et maintenant, si le système protecteur
était excellent hier, pourquoi donc serait-:
il devenu mauvais aujourd'hui ? C'est ce que
nous avons peine à concevoir et.ee qu'on au
rait dû nous expliquer un peu plus claire
ment. Tout l'article du Journal des Débats
est * consacré à des développemens théori
ques qu'il aurait pu s'épargner, puisqu'il a
lUi-mème abandonné eten quelque sorte renié :
les doctrines de l'écolej en accordant l'excel- ;
lence du système protecteur dans le y assé. Il
eût mieux fait d'exposer les changemens ra
dicaux qui seraient survenus, nouvellement
d ! àn.ç notre situation, et qui ne nous permet?.,
traient pas de maintenijjilus long-temps une
législation à laquelle nous devons notre pros-*
périté et notre grandeur. .
On nous parle des immortels principes de
:89 qui seraient incompatibles-avec l'existen-
tce.. du ■ système protecteur. Ce sont là' des,
iinbls etj)as autre, clipse. Le système protec
teur n'a-été appliqué, d'une manière si géné- 1
rale'tt si énergiq&e èn'France que depuis
là,grande révolution dont on évoque le souve
nir. Napoléon, qui a faitpasser lés principes.de
Î89: dans la pratique en constituant la liberté
•civile et l'égalité devant la loi; n'a pas cru le
tnvJinsdu monde y déroger tn prêtant à l'in-,
iduslrie nalioualel'appui des tarifs douaniers.
Nous ne voyons^ en effet> aucune relation'né-
eèssaire entre les principesdcliberté etd'éga-
- -^é^ivite^Wes princip.es du. libre~échapgei
Montesquieu, qui se connaissait.en politique'
et en gouvernement, était du même avis. «Ce
qui gêne le commerçant, écrivait ce grand
piiblicisle, nè;gêne pas pour cela le com
merce, et il n'est jamais moins croisé par les
lois 1 que dans les pays de la servitude. » Les
principes de 89 sont donc, comme on~vôù,
absolument désintéressés dansla question.
En réalité, le seul mptif quff l'on met en
avant pour prouver que le système proteo
teur a fait son temps; c'est l ; exèm|)l.e de TAiît ^
gleter-re. Nous-devons, dit-on, proclamer la
libre-échange, parce que l'Angleterre l'a prô-l
clamé. Quoi qu'on prétende, la question
n'est pas encore vidée de l'autre côté de la
Manche; lord Derby n'a pas tenu le langage
qu'on lui prête, et le Journal des Débats "dé- y
clarait lui-même dans un article publié hier •
que la solution dépendait du sort des pro- f
chainès élections.. Mais le • libre - échange v
triomphât-il d'une manière définitive en
Angleterre," serait-ce une raison pour l'im-,
porter en France? L'anglomanie, nous a-
fait-bien du mal depuis soixante ans. Pau-
vres imitateurs, disait un homme d'esprit,
pauvres imitate'urfe qui. croyez qu'on imite 1 '
Combien dè fois nous Sfaudra-tril donc rap-
de son matériel manufacturier, par le déve-
loppementdeses vôiesdéconjmunication, par
l'accumulation de ses capi taux, par l'immen
se étendue de èon commerce, s'est créé^ une
position que nous ne sommes pas en mesure
de lui disputer ! Il n'y a pas grand mérite à
venir ■offrir le çombat quand on est agsuré
d'être le plus fort. Mais que pensefie'z-vous '
d'un homme qui, engagé dans une lutte iné
gale, irait; par forfanterie pure; jeter au
loin le bouclier qui le couvre? ' ?
Non, çn dépit de toutes vos sommations, '
le système protecteur n'est pas vaincu et
n'est pas près de se rendre. Il .pourra se mo
difier dans ses applications diverses en raàon
des circonstancesét des progrès. Mais'il res
tera debout parce qu'il représente, pqùr-la.
France et pour.la grande.masse des peupks^ .•
un principe 4e conservation et de • défetfsff'"
nationale. Quant' à votre offre d'une éàpiv.
tulation honorable, nous savonsce qu'iliaut
en penser. Ce « que vous proposez à nos- ki-,
dustries, c'est de les faire périr en quelques
années au lieu de les tuer d'un, seul coup.
Grand merci, de votre, modération !" Mais
la production nationale n'est pas encore
réduite, à choisiréntre-éetteâlternjtivelî'uce
mort violente ou"3'lyielqDgue agonie. Vos
conseils ne prévaudront pa& On peut se con
fier dans la sagessé;idti''.^ûypruëment de|
Louis-Napoléon, qui i':inspire des graàides
traditions du Consulat et,de 1',Empire, et.qui
ne nous a pasi.sauvçs du socialisme pour- 1
nous livrer aux éxpérimentation's du' libre-;
échangé. J 1 'J. B urat.
Le-gouvernement a fait connaître ^'aug
mentation progressive qui s'est manifestée.
dans le revenu public depsis le commen
cement de l'année. Les états officiels que:
publie aujourd'hui le Moniteur, permettent
de suivre ce mouvement dans "tous ses .dé
tails. On y trouve des preuves nombreuses,
de l'activité croissante: des affaires à mesure
que la tranquillité " se, consolide et que ,1c
nouveau gouvernemènt s'afftrmit.
L'augmentation totale du produit des im
pôts indirects,«.pendant le trimestre qui vient,
de s ; écouIerj est de 13,578,000 fr'. comparati-.:
vement à l'aimée 18^0, et de 6,155,000 fr.
comparativement,, à l'année. 1851. Mais cé
.qui mérite surtout d'être remarqué, c'est le
progrès dh revèau public dans la dernière
partie du trimestre. Ainsi le mois de janvier
avait présenté, par rapport au mois corr«-,
pondant def 18oi,linodiminution de 382,000 f;-
etU OM.,U^GÔd .fr^n-
• .^augmentation s*élève à A,991,000 t'r. On voit
qu'après'un moment'd'hésitaiion bien natu
relle les transactions ont repris avec une. vi
vacité dont nous n'avions pas d'exemple de
puis long-temps. ^
■Ce sont les douanes qui offrent les résultats
les plus satisfaisans. .'Le produit des droits
perçùs à l'importation des marchandises di
verses, les sucres exceptés, s'ést accru de
3,6£7j000 fr. Comme les'marchandises que
nous tirons de l'étranger consistent surtout
en matières preinières, cet accrôissement' du
produi t des droits de douanes atteste la si
tuation prospère' de nos fabriques et de nos
manufactures. Jamais le travail n'a été plus
actif et la main-d'œuvre mieux rémunérée.
Les droits sur les sucres coloniaux.offrent
un excédant dfe 2,144,000 fr., quoiqu'ils
- aien-trété diminués de 5 fr. par 100 liilogr.
Ainsi la.prgduction se relève dans nos colo-
nies^grÀde'au maintien de l'ordre et grâce
au traitement de faveur que lui accorde la
métropole- Quant aux sucres étrangers, si
les droits donnent lemênieproduifautrésor,
malgré la réduction de 10 fr. qui axait été
opéréésur la surtaxe, c'est qu'ils sonténtrésen
quantité beaucoup plus 1 considéraBI'e , et
^qu'ils «nt pénétré dans la consommation,
du sucre indigène présente en même temps
• un déficit de 2,250,000 fr. On sait que, pour
remédier à un état de choses aussi" désas
treux, un décret récent a . rehaussé la sur
taxe sur les sucres étrangers de 1 fr. 50.
Reste à savoir si le remède est en rapport
avec la gravité du mal. '
. Après les douanes,-ce sont les droits sur
les boissons et la vente des tabacs qui ont
procuré le plus de bénéfice au trésor. L'aug
mentation est de 1,089,000 fr. sur les bois?
sons et de 999,000 fr. sur les tabacs.;C'est la
preUve des progrès du bien-être sance dans la masse de la population.
Parmi les produits des postes, il y a un
accroissement de 560,000 fr. sur la taxe des
lettres; et s'il y a diminution sur les paque
bots, cel{e diminution provient de la remise
du service'deâyaquebdfë de la Méditerranée
entré les maîœjd^fEf 'compagnie des messa
geries nationales. -
. La branche dutrevenu public qui a le plus
de peine à repfendrajfôn essor; est celle dès,
droits d'enregistrement, de greffe et d'hypo-
thèque.~-Elle a subi une diminution dè
165,000 fr. Mais on rlsmàrque, qif après avoir
-d4èftt-de- 2,^â,000 ,1t.' "en" janvier,, elle a
aùgmënté' de 1,767,000 fr. en .mars. C'est
d'ij|i bon augure pour les mois suivans. '
Pendant qUe le produit do nos impôts el're-
venus iivîirects suit .une marçhe'ascension
nelle,'jio's impôts directs rentrent avec;- une
facilité inouïe. Les recouvrement effectués
pendant le premier trim^lrc'* montent à 73
millions. C'est 18 O^O'dumontànt des-rôles et
4,500,000 fr,.de.i>lus'que-le montant des.
termeâ'^&HS ; tandis qu'à la même époque
de 1851,; îles recouvremens étaient de 17-0/0
du montant des |ôles et. lts avances sur.le
montant des termes échus de 600,000 fr; seu
lement. Eufin,'les finis de poursuite sont
tombés, relativement aux-recouvremens, de
2 fr. par mille francs à 1 fi\ 65. N'est-ce pas
tout à la' fois un signe manifeste do l'abon
dance du numéraire et de la confiauce qu'ins
pire le gouvernement? L. BONIl'AC.S.
■'-tMivaillaat
éiièrgiquêiûÈnt au -raffeKBiiSsà
'Sent dé l'unité de l'empire et à la concen
tration au gouvernement politique, il n^st
pas opposé à l'extension deâ libertés locales
et dès attributions- des Etais provinciaux en
cé qui concerneies questioiis purement" ad
ministratives.
Le titre que là dépêche : télégraphique
donhe à M. de Bach n'est pas celui de prési
dent-, mais de chef ou directeur (lejtcr) dU
.conseil des ministres. Ce changement peyt
s'expliquer-par la correspondance suivante
de B8rlin, :12 avril : - ' - . >
' ; « Il est arrjvé aujourd'hui au minislère des
affaires étrangères une dépêche du-comte
d'Arnim, ambassadeur du roi à Vienne, qui
annonce que' S. 'M. l'empereur ne nommera
pas nn président du conseil en remplace
ment du prince dé Schwartzenberg, atténdu
que S. M. se réservé aussi la direction des
affairés civiles, et veut que le minislère ne
soit à' côté de lui qu'un" Collège d'hommes
spéciaux. »
On écrit de Hanovre, le 11 avril : j
'« La 'crise ministérielle a fini par la retraite (le
MM. Von dér Detken et de Borries. ...
: » La Gazette de Hanovre contient à ce sujet
les communications of^cielles suivantes: ^
« S. M. le roi a daigné accepter: les démissions
qui! lui ont ofierlea MM. Vou der Decken et de Bojy
rièà, et les nomme conseillers d'Etat. Le baron ;de
Hammers >.en est nommé Eqinis'lre de,l'intérieur, Lè
miijistre -d-JEtat de-Bacificister est chargé 'd'aximi-
nistrc^&ro*isofreHreiit4è roiiùstèredes flnànces -gt
de câmmerce. Lax&BMillcr Bening est'tvomHié se
crétaire général du ministère'; de l'intérieur, et M;
Nieper, secrétaire général du ministère de l'ias—
tructiofi publique. . •. , . s
. » Le' ; poirvéau ministre de l'intérieur, M. de
Haainaerstein, a été secrétaire général dans le mi
nistère Stuve et : ministre des 'finances sous le ca-r'
binèt Munchhauï.en Lîndemann. Il passe pour un
homme de progrès, mais il aura fort à faire contre
les ultra-conservateurs et les prétentions de l'ordre
équestre dont il est membre. Le ministère, des; fi
nances est vacant. , l.Bacraeibter est chargé de l'in
térim. Le comte de Kielmannseggo, qui .a déjà
rempli ces fondions avant le mois de mars J§48,
est, dit-on, désigné pour !é portefeuille, des fi
nances. M. de Kielmannsegge appartient à l'aris
tocratie; mais il est plus progressif que M. de
Decken. »
1 PAR VOIE TELliGUAPUIQUE.
' Vienne, 12 avril,. -
• Le ministre de l'inférieur est nommé chef
du conseil des ministres. Cette nomination a
produit ici.une impression favorable.
•* .. _ (Gazette de Cologne. ) '
: M. de Bach, minisire de l'intérieur, n'est
entré dans le cabinet qu'après les événemens
de 1848.11 a toujours passé" pour- un parti
san du régimè libéral modéré, . et, 4 tout en
fEimETpIÎ MCQNSTnUTlONML, 16 AVR.
La vie a rebours
AltSIAltD.
.. SECOND VOtOIHE.
o " : r '' •" ;
StlTE DES CONFIDENCES. .
« Cçynme je vous l'ai dit, Madame, pour-
suivifls prince, nous.étions à la veillé d'être
unis. Au-delà et ea-deçàdes frontières, il n'é
tait question que.de.oe.tte alliance. Des fêtes
baillantes allaient la célébrer et, à la suite dé
cès fetes, de grandes largesses devient des
cendre. sur nos .vassaux. On sait dans*le mon-,
île quelle hospitalité lastup.use exerçaient
«os palatins, nos castc-llans,. notre grande
noblesse en un mot. Peu de souverains les
éclipsaient en. cela, et ils n'avaient pas leurs
. pareils pouç- le JUixe- des vètemens, des ar-
lies.el des i^yrrures. Nous allions renouve
ler ces prestfgeg des temps passés, faire re-
■vivre la vieille.patrie.dans. sôn. cérémonial,
ses danses populaires-; et ses interminables
festins: Tout avait ,été arrangé, disposérà cet
effet;-des invitations avaient été adressées sur
tous les points,et ce mariage prenait les*pro-
portions d'un véritable événement; - * '■
t Çe fut alors qu'ét-lata le coup de foudre
dont je vous ai pàrlé* Un matin et presqu'à ;la
veille du jouf si attendu, Si désiré,, des hom-
~* La reproduction est interdite.
mes à çlieval traversèrent nos terres en ré
pandant la nouvelle que Varsovie.veriait.de
s'insurger. En vain Voulut-on obtenir d'eux
desrenseigneméns pluâ précis; ils,reparti-'
rent en toute hâte pour aller porter plus loin
le bruitde l'événement. Nous ne savions qu'en
croire ; rien nô nous préparait à un écla'.'si-
prompt; et peut-être y avait-il,un piège là-
d^ssous.Gèpendant,\ingt-quatreheuresaprès
'je doute n'était plus possible; un messager)
,;envoyé par un de nds arhis, nous apportait
lés détails de riiisurreçtion. Elle avait pris
naissance daiis l'école des Cadets, gagné l'ar-
iméé et la ville, et acquis uneforceirrésislible
idès le,début. A en croire ces nouvelles, tout
cédait â' ^es efforts; les autorités russes ne
'disputaient plus le terrain ; Varsovie dispo
sait d'elle-même ; la Pologne était libre;
î » Quand ces faits : euront acquis un degré de
Icérliiu'de sulfisant, un long rri de joie s'é-
ichappa des poitrines oppressées. Les classes
■nobles ne furent pas les seules à en ressen-
jtir de l'orgueil ; le niôine iïibuvement s'éle-
[va du sein des campagne?. Sous "le plus
îiumble chaume comme dans le. palais le
jplus somptueux, l'hymne de délivrance,
aut chanté avec un accent .et un entralne-
ijnent pareils. El n'allez pas croire que toUt
jse'bofnât à cet élan et à cette allégresse sté
riles, et qu'il- n'y eût pas . chez ce peuple
guerrier je pressentiment du devojr qui l'at-
ïendait. Non; prévoyait la lutte, une lutte
ppiniâtre, et portait la main sur ses armes en
invoquant l'aide viu ciel. Déjà les sabres
fiaient hors du fourreau ; ceux qui n'avaieiit
pas'de mousquets apprêtaient leur? lances;
Jes aUtres aiguisaient ce§, faUlx redQutableé,
flont leurs pères : avaieUt .fait ùn instrument
de combat pendant l'insurrection qui mar-.
q.ua la fin dû siècle dernier. Sur toute l'é-
tendiïe de. l'ancienne Pologne, il sortait du
sol des volontaires qUi venaient mettre leurs ;
( bras'au service de la pairie, en réclamant
l'honneur du poste le plus pérille\.x, et bien.
résolus à -bc pas lui survivre si elle succom-,;
liait de nouveau. . ^
» Nous étions, de trop bon >ang pour maji-1
q'uer à ce devoir,et aucun de nous n'en con
çut la pensée. Je l'avoue néanmoins, la joie
dè voir notre territoire affranchi ne fut pas
pour moi sans un certain mélange. L'événe-
'ment s'emparait si violemment des esprits, •
qu'il semblait exclure toute autre préoccu
pation. Comment sougér dès lors à cette
;tinion qui était si prochaiUQnCt qui m'échap-
Ipait au moaien.t où, j'allais y loucher? Il y
ei.1, dans le sein de la famille, une .sorte '
«v .e conseil tenu à . ce sujet." Vànda fut la
r.remièrc à demander l'ajournement de là cé- ■
.remonta'à des temps où nos esprits seraient
plus calmes, nos ames plus, libres, nos bras
'moins engagés. L'aïeul ét le père furent de
:cet avis ; ils dirent que l'heure suprême était
venue et qu'il fallait s'y préparer avec un
■sentimentexclusif; que le cboc,serait:rude,
et qu'en raison de ses chances il était sage
de ne pas contracter des liens qui pouvaient
■être brusquement rompus, qu'enfin il valait
mieux mettre le bonheur de nos maisons sur :
la même ligne que Celui du pays et confondre
la date de leur alliance avec celle de son^af- '
franchissement. Ainsi parlèrent les ; chefs de •
'famille, et il ne.mé resiâ plus qu'à'me rési
gne/. Lès préparatifs de fête cessèrent à
l'instant et se changèrent en préparatifs de 1
guerre ; on ne songea plus qu'à combattre,
et, au besoin, à bien mourir.
» Comme"sujet prussien, j'avais plus de mé-
nagemeus à garder, que mes cousins, et ne
pouvais, comme, eux, enrôler ^publiquement
lès paysans de méâ domaines. C'eût été une
grapde imprudence, et les ordres de Varso
vie étaient formels à ce sujet. A loiit prix, il
convenait-de se défendre, dans la Gallicie et
lçs (juchés, de tout acte de révolte ouverte,
afin que l'Autriche et la Prusse n'y trouvas-
'sçHtjpas le prétexte d'une coalition sembla
ble ï celle où péril Une première fois la Po
logne étreinte dans un cercle de. fer. Je
ne pouvais donc agir que secrètement et
avec, des précautions infinies. Mes efforts*
n'en furent que plu-? vifs, et je parvins à
entraîner^ un grand nombre'de recrues qUe
je dirigeai sur la Wartha, après -leur avoir
donqédesarmeset pourvu à leur équipement .
- La ^urveillance exercée sur nos. limites n'é
tait pas très active, et ces hommes"parvenaient
_ ,facil9pient à la déjouer en traversant la
rivièrë sur des points guéablés et qui leur
étaleiltf familiers. Quand j'eus lormé ainsi-
mBn contingent et poussé au combat tout
ce qu'il y avait, à -vingt lieues à la ronde, de
valide et de. dévoué, je quittai ma résidence
et retournai au château de mes cousins, d'où
nous dévions tous partir.^our le théâtre des
opéralifini militaires. ' , . •
» Ils étaient prêts, leur père aussi; on arrêta
les dernieres dispositions. La campagnes'an-
nonçait comme devant être rude, pénible et
de nature h durer long-temps; aucune pré
caution a iptait superflue. Le château se trou
vait "placé,^ il est vrai, loin du foyer de la
guerre/ mais qui pouvait répondre des inci-
dens, et surtout qu'aucune intervention n'au
^rr
On a reçut de Liverpool cette dépêche, da
tée de mardi soir : "
« Lè.èteamer Niagara (British and North Ame
rican royal Mail), qui est. parti le 31 du mois der
nier, de Buslon pour 'ce porl, . est.arrivé il y a
quelques ininutus. 11 a.pris et.ieçu à HaUfax, lp, 2
courant-, les malles et les passagers,'ét 13,000
dollars en espèces. • '
» Point de nouvdles importantes. Kossuth était
arrivé à la Nouvelle-Orléans. : "
» Grande activité dans les affaires commerciales.
Dans les. fonds,, transactions modérées. Les prix
étaient les mêmes. L'argent abondait, et l'on se la
proçurait facilement. Provisions, fermeté de prix,
Péti : d'opérations. Change sur Londres, 109 1/2;
409 3/4 ; Paris, : 5.20 : " ' '
Brème, -78 1/2 3/1. »
Hambourg, 3S 1/4 3:1:
')iOh lit dans le Morning-Post : < ■ • * •
L'a mission de Fuad-ElTendi a été liés dhxrse-
ifltérft représentée et interprétéé'siar les meilleurs-
organes de la presse en Europe. Suivant quel
ques-uns , il est autorisé à oll'ri r des conditions
qu'Abbas-Pacha est tout disposé à accepter,
tandis que d'autresf'""aiitbrités, également res
pectables, déclarent ses instructions ai péremp-
toires, si énergiques, qu'elles provoquerqnt indu-
bitab'lempnt une résistance. Un jourhal de pre
mier ordre va jusqu'à voir dans les troubles çu'il
prédit , la ruine totale^ du gouvernement actuel de
'Egypte, et un établissement nouveau dans lequel'
'Angleterre perdrait la juste influence qu'elle mé- y
LES AMÉRICAINS AU JAPON.
Une, expédition considérable,'composée de
trois, frégates;a vapeur'-nommées" Sus'qiîé-
hanna, Mssissipi et Princeton-, d'une frégate
.à voilé, cl^un'-'sloop de guerre et d'un navire
de charge*, est dirigée contre le'Japon par le
gouvérnemen t des Etats-Unis. Cette division
navale est conraiandée'par le c'ommodore
Perry, l'un Clçs plus habiles officiers de la
mariné de l'Union. Il doit prendre "à'bord un
certain nombre de pièces de campagne. ToUs-
les'préparatifs';sont faits pour 'appuyer par
une force suffisante les negociatibns que le
commodore est içhargé de poursuivre. ■,
Elles ont pour obje,t d'ouvrir au commerce
américain les ports du Japon, et surtout : d'd-
"bliger le gouvèrnement de cet empife à rece
voir avec humanité les marins que la tem
pête jette sur cfette terréinhospitalièfe. * ' ~
L'Europe entière ne peut qu'appfaudir 'à
cet acte du cabinet de Washington: Il est tempfe
de forcer les'pbrtes de cet Etat'barbare. C'est
l'intérêt- commun; c'est le "droit commun
aussi. Toute la chrétienté à.des griefs, à
redresser au Japon. Depuis l'époque où l'un
des souverains ;de cet empire chassa les Por
tugais dont les émpiètemens^lui paraissaient
à craindrç et éteignit dans' des flots dé
sang, le christianisme qii 'ils avaient propagé
sur son territoire, la ."politique d'isolement
n'a pas cefes^ 4'-être prâliqùfe par là courdd
Japon, avec-.des rigueurs des ombrages
^ôis§àD6.- : °jLfi--*'S^ctaclè de la conquêté de
l'Inde, lé sentiment de l'activité supérieure
des Européens, peuvent sans doute îairé ex
cuser certaines mesures de précaution de
la part d'une race inférieure. Lorsque; en
■1804, le vaisseau commandé par le'célèbre
Krûsensterri eut déposé' sur le soi japonais
l'ambassadeUr russe'M. Resanoff, ce diplo
mate, après cinq mois d'attente, ayant enfin
réussi a, communiquer avec un plénipoten
tiaire de l'empereur, n'obtint .que cette ré
ponse;* • :
« Plusieurs hâtions étrangères ont, à di-
»- verses reprises, essayé d'établir des'liai-'
» sons d'amitié et de .commerce avecle Japon;'
» toujours elles ont été repoussées, en vertu
« d'une prohibition anciennement ordon-
» née j et; parce qu'il serait dangereux
» d'établir : avec une puissance inconnue
» des relations amicales qui" ne'seraient
pas .fondées sur des bases d'égalité.
»;L'amilié, en effet, est comme une
s> chaîne qui, pour atteindre unbutparticu-
» • lier, doit se composer d'un nombre,déter-
»' miné d'anneaux. Si une partie de la chaî-
» ne est solide , l'autre faible , bientôt on
si verra les anneaux plus, fragiles se briser.
» Donc la chaîne de l'amitié ne saurait être
» que désavantageuse aux" parties les plus
» faibles.
Les Japonais -ponh"àient',.sans exciter la
juste'irritation de l'Europe..prendre des me
sures modérées de protectibri contre l'enva
hissement européen, et'défendre de leur
mieux leur faiblesse contre noire force ;
mais ils dépassent de beaucoup le but; én vio
lant" chaque jour, à l'égard des navigateurs,
les droits les plus sacrés de l'humanité. Les
côtes du Japon sont fort étendues, la mer
qui les'baigne est dangereuse, les navires
qui la'fréquentent sont nombreux, dès cen-
taines de baleiniers américains croisent an
nuellement dans ces parages'; l'an dernier le
port d'Honolulu, aux îles Sandwich, conte
nait jusqu'à 121'de ces bilimens,'réfugiés
dans cet archipel,lbinde .la zone maritime où
s'etercè leur industrie, tandis que les ports-
du "Japon leur eUssent donné un asile plus
sûr et plus voisin. Mais iL vaut mieux périr
F
~rite, et où nous verrions relarder, sinon ^néanlir 'j eû corps et bien, que d'abor 1er cette
tput-a-fa.it nos projets bienveillans c ( ui- . terre oiaudito. Quand un navire, surpris par
foi à ('le typlion, désemparé', liçrsd'étatd(î suivre sa,
trop f : route,.dérive malgré les efforts de l'éguipage
tables aux populations égyptiennes autant
;■ notre commerce. Nous .n'ajoutons point
cette prédiclio'u. Nos af!',viies sont, en
i bonnes mains,, elles sont placées, sur jin terrain
: trop solide pour être négligées ou abandonnées;
et nous ne doutons pas que l'activité èt l'intel
ligence de nos représentons n'aient été employées
t à réconcilier les parties, sans qua l'une ni l'au
tre ait à se pl iindre. Fuad - lîflendi est un
lin homme dEtat de l'école européenne, et doit
trop bien«connnîlre l'état 'de la politique fcHro-
péenne pour s'être chargé des instructions .agres
sives qui/à ce qu'en prétend en certains lieux,
lui auraient été confiée#. Nous ; sommes, au-
contraire; disposés à bien augurer de s'a mis-
' sion; el bien que nous attendions avec quelque
impatience les premières nouvelles, nous espérons
^recevoir l'annonce d'un arrangement tel, qu'il con
servera les relations faiisiantes entre la Turqiiie
• et le pachalic, et ne contrariera point le progrès
spciàl qui commence en Egypte sous : no.tre in
fluencé. »
sur cette côteenndmie, sa détresse n'y réneon-'
: tre aucun sentiment humain. Les rivages sont'
hérissés de forteresses dont les batteries font
: feu sur le bâtiment. Si l-'équipage échappe k
l'artillerie, c|est pour subir un sort cent fois
pire que la mort. A peine les naufragés-ont-ils
miâ pied à terre, qu'ils sont saisis, empri
sonnés, promenéssouvent dansdescages, ex
posés àla curiosité cruelle de la populace, et'
assassinés enfinaprès des mois de cette tor- 1
itùre. Quant {iu'navirîe, on le détruit après
-l'avoir pillé. ' : " •
Si la cour du- japon a le droit d'appliquer
des lois barbares à l'intéri.ur,'elle n'a certai
nement pas celui de rendre vifctimes d'une.
telle • piraterié les étrangers que là tempête
jette sur son territoire. Lorsque'la France a
:y
i
rait lieu de la part despuissances voisines?La
prUdenc® conseillait donc de ne pas laisser
V;mdaexposée àdes risques, même éventuels.
Il' fut résolu qu'elle se mettrait en route avec
•son aïeul et irait habi ter l'hôtel que la famille'
possédait à Varsovie, sur la place du Roi-Si-
gismond. Quant à nous,notre.plan était tait.
Après av^ir réuni nos corps de volontaires,
.nous allions marcher avec eux lentement, à
.petites journées, de manière à les aguerrir
ei à les discipliner dans le trajet, franchir la
Bzura devant Lowicz, et la Vistule à la liau-
«téur de Modlin, puis nous dirigeai# vers le
canon, rejoindre le corps d'armée polonais
qui manœuvrait sur le front de l'ennemi,
:entre le'Bug et la Narew. -
-i " » Ne vous effrayez pas, Madame ; je ne
pousserai pas plus loin ce détail de nos cam
pagnes;-il serait sans intérêt poUr vous.
Qu'il vous suffise de savoir qjie, pendant
quatre mois, nous tînmes dans ces landes,
toujours à>cheval, .et harcelant sans relâche
les flancs de nos adversaires déconcertés. Ils
avaient pour eux le nombre et la résignation;
nous avions pour nous l'audace et l'amour
de notre pays. Qu« de prodiges Ourent lieu
sur ces champs de bataille, vingt fois' per
dus ou reconquis! Que de martyrs obscurs'
tombèrent % pour ne pliis se relever, en lé
guant à ceux q.ji restaient debout une parole
ou un exemple! Pas un qui "désertât les
rangs, pas vn qui reniât sa foi:L'or, lès pro-
mçsses, tout fut vain; les plus pauvres
accueillirent la séduction à coups de fusil.
Et quelle existence, pourtant 1 quelles épreu
ves! quelles sou fi'rances! L'hiver .sévissait, £t
ajoutait aux fatigues de la guerre les tortures
d'un froid rigoureux. Lorsqu'une grange
ne se trouvait pas là pour nous offrir un
abri, il fallait se coucher sur un lit de neige
et y passer dés nuits sans sommèil qui res
semblaient à une éternité."Souvent aussi les
vivres manquaient, et. la faim assiégeait
nos entrailles. Point dé jour qui né fût une
longue épreuve ou une cruelle privation.
Je ne veux point blasphémer, Madame,
;inais, au souvenir de tant d'héroïsme, dè tant ,
de'misères et de tant de deuil, il me sem- •
ble que, pour se montrer juste, la Providen
ce aurait dû leur ménager un autre dénoû-
ment.
» SoUs le coup de ces divers élémens. dè des
truction, des vides considérables se faisaient
dans nos rangs nous nous affaiblissions à
vue d'œil. Hélas ! ces pertes né portaient pas :
seulement sur Iës soldats; les chefs tom-
naient comme eux, et à leur:tête. Les pre« ~'
mières victimes." furent dans notre maison;;
jeunes, ardens r .emportés., m'es cousins s'en
flammaient au bruit, du .combat, et jetaient
à la morë de perpéluels défis. La mort
ne les épargna point. L'un d'eux fut frappé
à Ostrolenskè et mourut en se roulant dans
le drapeau qu'il tenait àla main,'comme s'il
n'eût pas" voulu d'autre suaire ni d'autre,
cercueil; l'autre pétit dans une attaque de
nuit, où il pénétra jusqu'à la tente d'un :
général russe et -le tua de sa main. C'é
tait finir en .chevaliers. De cinq que nouS"
étions au départ-, nous né restions plUs que
trois, lorsque l'ennemi, reprenant l'offensi
ve, nous ramena sous les murs de Varsovie.
; L", un autre deuil nou# attendait; un com
bat de tirailleurs s'était : engagé d'une rive à
d'antre delà Vistule entre les troupeà de la
garnison et un corps de cosaques in'éguliers.
n.ei; h
BUREAUX. ■: rue de JTi*| çl» (Palais-Royal), a. iO;
* •' '. 4 i!r.. y «? • r « t ' • . . . '■-* '■-'sr.
B 1852. - VENDREDI 16 A\RIL,
r «%,"
PRIX os ffBOHMESttSr*
?AK» .. 13 F. PAH TRlMESTiUj
DÉPAATEMÎNS. 1© F. x ' — -
TJJH NUMÉRO : 10 ÇBSTUUB. .
: von us ?JlYS prtuJiGEiu, se repprtèi!
«Ji tableau qui sera publié, dànk le iottinal» ' .'
|Ç« U et KA chaqâe'mois. , "-!d il-. '
" tu 86snWM^.rfo^rfWj",?^l!5y«
i "■ .«kcAajwtnsiÉt., ."jY. j,-
/*.
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$anco* p^ ifl[T4^ti
CucUEVid.-Cuai*>Ny, redacteir en
«ont pa* rendus» •
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
chef. |À» i'(t&on*$î'ÇaMsïit dép trtcm ns,
• T.-!' BÎJO
S'adresser, franco; pour Và^mîmtrdtiêi;'^ M.- Diïïiiîr, directeur^.
Les annonces sont rttgueè au bureau du j<>Mî^l;$t.^hez M, PAttlS, régisseur. io, plaôe de la boum
PARIS, iS AWft
gKÊwW 1
" Lai parallèle que nous tracions il y a quel-;
ques jours entre le socialisme et le lihre-
échange,nous a Valu des récriminations de
plus d'uû. genre.' Le-iibre-écliange se révolte
de ice qu'on ose le comparer au socialisme
compie aussi le-socialisme se tient pour-in-
sulté de ;ce qu'on. ose le mettre sur la mê
me ligne que le libre-échange. " Nous
comprenons cette susceptibilité de la part de
.réformateursen concurrence: Mais, puisque
le Journal des'Débats se chargeait de nous ré
pondre au nonr'du libre-échange; : il aurait
bien dû prendre la peine" de nous lire avec
un peu plus d'attention ; 1 ' il aurait évité de
nous faire âire précisément le contraire de
ce que nous avons écrit.
; Nous n'avons pas, comme , on nousle re
proché,- établi uàe complète similitude entre
l^s doctrines du socialisme et les doctrines du
libre-échanges Loin de là, nous nous sommes
Attachés àmontrer que le socialisme et le li
bre-échange procédaient de principes complè
tement cpntradictoires ;°que l'un supprimait
la liberté du. travail,! tandis qug l'autre là vou
lait absolue et sànsifrein; ; que celui-ci con
fisquait l'intérêt individuel au profit dç l'in
térêt çoçial^jtt cçlui -là J'inférôt social au
profit de l'intérêt individuel*' AieM r IoBîg|jp;
présenter le socialisme et : le Iibre^échange
comme une seule et même chose, nous avons,
au contraire; prouvé qu'ils étaient l'un et
l'autre des aberration^-en sens opposé.
■ Nous avonsajoutéyii'est vrai; que, malgré'
la différence de leur origine et de levir point
de départ, ils étaient cependant d'accord
pour attaquer notre'régime.industriel, pour
l ; acouser d'iniquité, et pour en' réclamer la
destruction. Avons-nous eu tort? Le libre-
échauge, dans cette;guerre dirigée contre le
travail national, emploie-t-il des termes plus
mesurés que le ; socialisîne ? On n'a qu'à
parcourir ses ,programmes, ei l'on y .verra
en toutes lettres que la; protection, accor--
. déé-par -nos, lois "de douane à l'agriculture
et à l'industrie, repdsç sur la spoliation..
N'est-ce pas. .ainsi que MtM. Louis Blanc
et Prôudhon .qualifient notre organisation
itfduètrielle? Le libre-échange .veut donc,
comme le socjalisïne, que' l'on commence
j5àr abolir le régime actuel /...pat faire table
• rasé de- teut ce qui existe, non passanadoute
pour* fonder des ateliefs nationaux, des
phalanstères ;ou des banques, du. peuple,
mais pour mettre' en pratique'la théorie^de
la liberté illimitée du'commerce. Il' s'ag it;
ëfa réalitêj de sàtffÏÏfêr' "les.b'îens tioriî nous
. jouissons,ipour essayer d'une nouvelle re
cette tle'parfait bonheur. * '
"jGebvposé/uousjie'pouvons avoir que de,
lâlreçQnnaissaiiçe envers jlé Journal dès Dé-
Aa&.€ar, en essayant de "nous îéfuter, il a
jïr}s ioîa dé' se réfuter lui-irtènae, ce qui sim
plifie. singulièrement^riotrë/itàche. ' Après:
avoir reproduit les accusations habituelles
des libre-échangistes conlre 'lé système pro
tecteur; après lui, av.oir reproché de> violer la
liberté' humainej l'égalité civile et inême- la
propriété; ; il se trouve ' amené, " par ; un re-
vireràént Ttt^itéûfî'ù; 3 recofinaltre ' que; çc
système attentatoire .à tous - les 'droits a
été. excellent -.dans: .Inapplication ,. qu'il a
eu/les' résultats les plus avantageux y qu'il
a puissamment' contribué aui ; ilévelop -
peménVprQgréssiï des sociétés. :4l ost vrai
que-lé Journal des Débats ne parle que pour/
le ^asséJ'Mais'toujours'èst-iî que, sj, confor-.
méto'ént Àuprlôverbe/ on doit juger l'arbce
par ses fruits, un système;qip a été si.^avô-
ràbWau progtès ind.ustriei et social; ne sau- ■
ratt être aussi détestable' aussi odieux qu'on',
ne craint pas de l'affirm'er.
Avez-vous blèirrfflêchraux conséq uences
de votre'aVeuVsi la ptotfectfoiî a êxércé l'iu-
fluënce que vous constatez vous-même sur
Paecroiséement de la richesse publique, toute :
votre théorie, s'écroule; et avec elle tous les
* raisonnemens ^iië -vous : en." tirez^Êh quoif
> v^>« s vtm#^ag tEggè ^émônfrer^aWc ûnefr^
cision, avec une rigueur mathématique, que
le système protecteur appauvrit les pays
qui l'appliquent en détournant lès capitaux
; de leur destination «aturelle, et en forçant
: Jes nationaux à payer cher des produits que
rétranger pourrait leur fournir à bon mar
ché; vous reproduisez à tput propos ce pré-
; iéndi* théorème qui sert dé fondement à vos» 1
doctrines commerciales, et vous venez procla-
tner aujourd'hui, en contradiction avec tous
les-principes, avec toutes les démonstrâtiens
dè l'école, que ce système, qui doit ruiner les
nations, leur a donné-'la richesse et la pros
périté. Qu'en conclure? si ce n'est que la Scien
ce au nom de laquelle vous dictez des pres T
criptions. aux : gouvernemens, n'est pas une
science.pratique, qu'elle ne tient pas compte
des conditions vitales de toute société, et que,
comme en convenait M. Rossi, elle néglige,
dans sa. manière, abstraite -d'envisager le
monde, des iaits aussi essentiels qud la na
tionalité, le temjis'et l'espaôo, pour se placer
dans un miliau.purement'imaginaire.
. Adam Smith, votre maître à tous, avait
bien compris qu'un semblahla aveu serait là
négation de l'économie politique qu'il ensei
gnait. .Pressé par l'évidence, il convenait
qu ? u»pays pouviiit j à raide%e'4fioi t s pro
tecteurs,-a«quérir une industrie qu'if néFpffi?-"-
sédait pas, etarriver à produire, au boutd'un
certain temps, mieux et à meilleur marché
que l'étranger. Mais il se hâtait 1 d'ajouter que
la société n'y gagnait rien ,'.attendu que,
suivant lui, la richesse publique se se
rait au moins augmentée dans la-même pro- 1
portion, si l'on avait laissé le capital et l'in-
télligence chercher l'un et l'au tre leurs em
plois naturets. Pourquoi les disciples ne
sont-ils pas restés sur le même' terrain que
leur maître? C'est que, depuis Aiam Smiih,
les faits ont marché; c'est que l'expérience
a eu lieu sur "la plus grande échelle ; c'est
que devant les progrès immenses réalisés par
l'industrie, en Angleterre et en France, sous
le système protecteur, il de venait impossible
de nier l'eflicacitéetla puissancedesonaction.
Il s'est bien trouvé quelques économistes en
têtés pour prétendre que la production s'était
dévelopiSée des deux côtés du détroit, non pas
parce qu'elle était protégée, mais ancontraire
quoiqu'elle fût protégée. C'était un thème
qpiç des hommes sérieux ne pouvaient sou-,
tenir, et nous sommes heureux de voir l'é
conomiste du Journal des Débats déclarer
franchement, au risque de démolir la science
de fond en comble, que le système protec
teur a été excellént dans le passé. - -
■ Et maintenant, si le système protecteur
était excellent hier, pourquoi donc serait-:
il devenu mauvais aujourd'hui ? C'est ce que
nous avons peine à concevoir et.ee qu'on au
rait dû nous expliquer un peu plus claire
ment. Tout l'article du Journal des Débats
est * consacré à des développemens théori
ques qu'il aurait pu s'épargner, puisqu'il a
lUi-mème abandonné eten quelque sorte renié :
les doctrines de l'écolej en accordant l'excel- ;
lence du système protecteur dans le y assé. Il
eût mieux fait d'exposer les changemens ra
dicaux qui seraient survenus, nouvellement
d ! àn.ç notre situation, et qui ne nous permet?.,
traient pas de maintenijjilus long-temps une
législation à laquelle nous devons notre pros-*
périté et notre grandeur. .
On nous parle des immortels principes de
:89 qui seraient incompatibles-avec l'existen-
tce.. du ■ système protecteur. Ce sont là' des,
iinbls etj)as autre, clipse. Le système protec
teur n'a-été appliqué, d'une manière si géné- 1
rale'tt si énergiq&e èn'France que depuis
là,grande révolution dont on évoque le souve
nir. Napoléon, qui a faitpasser lés principes.de
Î89: dans la pratique en constituant la liberté
•civile et l'égalité devant la loi; n'a pas cru le
tnvJinsdu monde y déroger tn prêtant à l'in-,
iduslrie nalioualel'appui des tarifs douaniers.
Nous ne voyons^ en effet> aucune relation'né-
eèssaire entre les principesdcliberté etd'éga-
- -^é^ivite^Wes princip.es du. libre~échapgei
Montesquieu, qui se connaissait.en politique'
et en gouvernement, était du même avis. «Ce
qui gêne le commerçant, écrivait ce grand
piiblicisle, nè;gêne pas pour cela le com
merce, et il n'est jamais moins croisé par les
lois 1 que dans les pays de la servitude. » Les
principes de 89 sont donc, comme on~vôù,
absolument désintéressés dansla question.
En réalité, le seul mptif quff l'on met en
avant pour prouver que le système proteo
teur a fait son temps; c'est l ; exèm|)l.e de TAiît ^
gleter-re. Nous-devons, dit-on, proclamer la
libre-échange, parce que l'Angleterre l'a prô-l
clamé. Quoi qu'on prétende, la question
n'est pas encore vidée de l'autre côté de la
Manche; lord Derby n'a pas tenu le langage
qu'on lui prête, et le Journal des Débats "dé- y
clarait lui-même dans un article publié hier •
que la solution dépendait du sort des pro- f
chainès élections.. Mais le • libre - échange v
triomphât-il d'une manière définitive en
Angleterre," serait-ce une raison pour l'im-,
porter en France? L'anglomanie, nous a-
fait-bien du mal depuis soixante ans. Pau-
vres imitateurs, disait un homme d'esprit,
pauvres imitate'urfe qui. croyez qu'on imite 1 '
Combien dè fois nous Sfaudra-tril donc rap-
de son matériel manufacturier, par le déve-
loppementdeses vôiesdéconjmunication, par
l'accumulation de ses capi taux, par l'immen
se étendue de èon commerce, s'est créé^ une
position que nous ne sommes pas en mesure
de lui disputer ! Il n'y a pas grand mérite à
venir ■offrir le çombat quand on est agsuré
d'être le plus fort. Mais que pensefie'z-vous '
d'un homme qui, engagé dans une lutte iné
gale, irait; par forfanterie pure; jeter au
loin le bouclier qui le couvre? ' ?
Non, çn dépit de toutes vos sommations, '
le système protecteur n'est pas vaincu et
n'est pas près de se rendre. Il .pourra se mo
difier dans ses applications diverses en raàon
des circonstancesét des progrès. Mais'il res
tera debout parce qu'il représente, pqùr-la.
France et pour.la grande.masse des peupks^ .•
un principe 4e conservation et de • défetfsff'"
nationale. Quant' à votre offre d'une éàpiv.
tulation honorable, nous savonsce qu'iliaut
en penser. Ce « que vous proposez à nos- ki-,
dustries, c'est de les faire périr en quelques
années au lieu de les tuer d'un, seul coup.
Grand merci, de votre, modération !" Mais
la production nationale n'est pas encore
réduite, à choisiréntre-éetteâlternjtivelî'uce
mort violente ou"3'lyielqDgue agonie. Vos
conseils ne prévaudront pa& On peut se con
fier dans la sagessé;idti''.^ûypruëment de|
Louis-Napoléon, qui i':inspire des graàides
traditions du Consulat et,de 1',Empire, et.qui
ne nous a pasi.sauvçs du socialisme pour- 1
nous livrer aux éxpérimentation's du' libre-;
échangé. J 1 'J. B urat.
Le-gouvernement a fait connaître ^'aug
mentation progressive qui s'est manifestée.
dans le revenu public depsis le commen
cement de l'année. Les états officiels que:
publie aujourd'hui le Moniteur, permettent
de suivre ce mouvement dans "tous ses .dé
tails. On y trouve des preuves nombreuses,
de l'activité croissante: des affaires à mesure
que la tranquillité " se, consolide et que ,1c
nouveau gouvernemènt s'afftrmit.
L'augmentation totale du produit des im
pôts indirects,«.pendant le trimestre qui vient,
de s ; écouIerj est de 13,578,000 fr'. comparati-.:
vement à l'aimée 18^0, et de 6,155,000 fr.
comparativement,, à l'année. 1851. Mais cé
.qui mérite surtout d'être remarqué, c'est le
progrès dh revèau public dans la dernière
partie du trimestre. Ainsi le mois de janvier
avait présenté, par rapport au mois corr«-,
pondant def 18oi,linodiminution de 382,000 f;-
etU OM.,U^GÔd .fr^n-
• .^augmentation s*élève à A,991,000 t'r. On voit
qu'après'un moment'd'hésitaiion bien natu
relle les transactions ont repris avec une. vi
vacité dont nous n'avions pas d'exemple de
puis long-temps. ^
■Ce sont les douanes qui offrent les résultats
les plus satisfaisans. .'Le produit des droits
perçùs à l'importation des marchandises di
verses, les sucres exceptés, s'ést accru de
3,6£7j000 fr. Comme les'marchandises que
nous tirons de l'étranger consistent surtout
en matières preinières, cet accrôissement' du
produi t des droits de douanes atteste la si
tuation prospère' de nos fabriques et de nos
manufactures. Jamais le travail n'a été plus
actif et la main-d'œuvre mieux rémunérée.
Les droits sur les sucres coloniaux.offrent
un excédant dfe 2,144,000 fr., quoiqu'ils
- aien-trété diminués de 5 fr. par 100 liilogr.
Ainsi la.prgduction se relève dans nos colo-
nies^grÀde'au maintien de l'ordre et grâce
au traitement de faveur que lui accorde la
métropole- Quant aux sucres étrangers, si
les droits donnent lemênieproduifautrésor,
malgré la réduction de 10 fr. qui axait été
opéréésur la surtaxe, c'est qu'ils sonténtrésen
quantité beaucoup plus 1 considéraBI'e , et
^qu'ils «nt pénétré dans la consommation,
du sucre indigène présente en même temps
• un déficit de 2,250,000 fr. On sait que, pour
remédier à un état de choses aussi" désas
treux, un décret récent a . rehaussé la sur
taxe sur les sucres étrangers de 1 fr. 50.
Reste à savoir si le remède est en rapport
avec la gravité du mal. '
. Après les douanes,-ce sont les droits sur
les boissons et la vente des tabacs qui ont
procuré le plus de bénéfice au trésor. L'aug
mentation est de 1,089,000 fr. sur les bois?
sons et de 999,000 fr. sur les tabacs.;C'est la
preUve des progrès du bien-être
Parmi les produits des postes, il y a un
accroissement de 560,000 fr. sur la taxe des
lettres; et s'il y a diminution sur les paque
bots, cel{e diminution provient de la remise
du service'deâyaquebdfë de la Méditerranée
entré les maîœjd^fEf 'compagnie des messa
geries nationales. -
. La branche dutrevenu public qui a le plus
de peine à repfendrajfôn essor; est celle dès,
droits d'enregistrement, de greffe et d'hypo-
thèque.~-Elle a subi une diminution dè
165,000 fr. Mais on rlsmàrque, qif après avoir
-d4èftt-de- 2,^â,000 ,1t.' "en" janvier,, elle a
aùgmënté' de 1,767,000 fr. en .mars. C'est
d'ij|i bon augure pour les mois suivans. '
Pendant qUe le produit do nos impôts el're-
venus iivîirects suit .une marçhe'ascension
nelle,'jio's impôts directs rentrent avec;- une
facilité inouïe. Les recouvrement effectués
pendant le premier trim^lrc'* montent à 73
millions. C'est 18 O^O'dumontànt des-rôles et
4,500,000 fr,.de.i>lus'que-le montant des.
termeâ'^&HS ; tandis qu'à la même époque
de 1851,; îles recouvremens étaient de 17-0/0
du montant des |ôles et. lts avances sur.le
montant des termes échus de 600,000 fr; seu
lement. Eufin,'les finis de poursuite sont
tombés, relativement aux-recouvremens, de
2 fr. par mille francs à 1 fi\ 65. N'est-ce pas
tout à la' fois un signe manifeste do l'abon
dance du numéraire et de la confiauce qu'ins
pire le gouvernement? L. BONIl'AC.S.
■'-tMivaillaat
éiièrgiquêiûÈnt au -raffeKBiiSsà
'Sent dé l'unité de l'empire et à la concen
tration au gouvernement politique, il n^st
pas opposé à l'extension deâ libertés locales
et dès attributions- des Etais provinciaux en
cé qui concerneies questioiis purement" ad
ministratives.
Le titre que là dépêche : télégraphique
donhe à M. de Bach n'est pas celui de prési
dent-, mais de chef ou directeur (lejtcr) dU
.conseil des ministres. Ce changement peyt
s'expliquer-par la correspondance suivante
de B8rlin, :12 avril : - ' - . >
' ; « Il est arrjvé aujourd'hui au minislère des
affaires étrangères une dépêche du-comte
d'Arnim, ambassadeur du roi à Vienne, qui
annonce que' S. 'M. l'empereur ne nommera
pas nn président du conseil en remplace
ment du prince dé Schwartzenberg, atténdu
que S. M. se réservé aussi la direction des
affairés civiles, et veut que le minislère ne
soit à' côté de lui qu'un" Collège d'hommes
spéciaux. »
On écrit de Hanovre, le 11 avril : j
'« La 'crise ministérielle a fini par la retraite (le
MM. Von dér Detken et de Borries. ...
: » La Gazette de Hanovre contient à ce sujet
les communications of^cielles suivantes: ^
« S. M. le roi a daigné accepter: les démissions
qui! lui ont ofierlea MM. Vou der Decken et de Bojy
rièà, et les nomme conseillers d'Etat. Le baron ;de
Hammers >.en est nommé Eqinis'lre de,l'intérieur, Lè
miijistre -d-JEtat de-Bacificister est chargé 'd'aximi-
nistrc^&ro*isofreHreiit4è roiiùstèredes flnànces -gt
de câmmerce. Lax&BMillcr Bening est'tvomHié se
crétaire général du ministère'; de l'intérieur, et M;
Nieper, secrétaire général du ministère de l'ias—
tructiofi publique. . •. , . s
. » Le' ; poirvéau ministre de l'intérieur, M. de
Haainaerstein, a été secrétaire général dans le mi
nistère Stuve et : ministre des 'finances sous le ca-r'
binèt Munchhauï.en Lîndemann. Il passe pour un
homme de progrès, mais il aura fort à faire contre
les ultra-conservateurs et les prétentions de l'ordre
équestre dont il est membre. Le ministère, des; fi
nances est vacant. , l.Bacraeibter est chargé de l'in
térim. Le comte de Kielmannseggo, qui .a déjà
rempli ces fondions avant le mois de mars J§48,
est, dit-on, désigné pour !é portefeuille, des fi
nances. M. de Kielmannsegge appartient à l'aris
tocratie; mais il est plus progressif que M. de
Decken. »
1 PAR VOIE TELliGUAPUIQUE.
' Vienne, 12 avril,. -
• Le ministre de l'inférieur est nommé chef
du conseil des ministres. Cette nomination a
produit ici.une impression favorable.
•* .. _ (Gazette de Cologne. ) '
: M. de Bach, minisire de l'intérieur, n'est
entré dans le cabinet qu'après les événemens
de 1848.11 a toujours passé" pour- un parti
san du régimè libéral modéré, . et, 4 tout en
fEimETpIÎ MCQNSTnUTlONML, 16 AVR.
La vie a rebours
AltSIAltD.
.. SECOND VOtOIHE.
o " : r '' •" ;
StlTE DES CONFIDENCES. .
« Cçynme je vous l'ai dit, Madame, pour-
suivifls prince, nous.étions à la veillé d'être
unis. Au-delà et ea-deçàdes frontières, il n'é
tait question que.de.oe.tte alliance. Des fêtes
baillantes allaient la célébrer et, à la suite dé
cès fetes, de grandes largesses devient des
cendre. sur nos .vassaux. On sait dans*le mon-,
île quelle hospitalité lastup.use exerçaient
«os palatins, nos castc-llans,. notre grande
noblesse en un mot. Peu de souverains les
éclipsaient en. cela, et ils n'avaient pas leurs
. pareils pouç- le JUixe- des vètemens, des ar-
lies.el des i^yrrures. Nous allions renouve
ler ces prestfgeg des temps passés, faire re-
■vivre la vieille.patrie.dans. sôn. cérémonial,
ses danses populaires-; et ses interminables
festins: Tout avait ,été arrangé, disposérà cet
effet;-des invitations avaient été adressées sur
tous les points,et ce mariage prenait les*pro-
portions d'un véritable événement; - * '■
t Çe fut alors qu'ét-lata le coup de foudre
dont je vous ai pàrlé* Un matin et presqu'à ;la
veille du jouf si attendu, Si désiré,, des hom-
~* La reproduction est interdite.
mes à çlieval traversèrent nos terres en ré
pandant la nouvelle que Varsovie.veriait.de
s'insurger. En vain Voulut-on obtenir d'eux
desrenseigneméns pluâ précis; ils,reparti-'
rent en toute hâte pour aller porter plus loin
le bruitde l'événement. Nous ne savions qu'en
croire ; rien nô nous préparait à un écla'.'si-
prompt; et peut-être y avait-il,un piège là-
d^ssous.Gèpendant,\ingt-quatreheuresaprès
'je doute n'était plus possible; un messager)
,;envoyé par un de nds arhis, nous apportait
lés détails de riiisurreçtion. Elle avait pris
naissance daiis l'école des Cadets, gagné l'ar-
iméé et la ville, et acquis uneforceirrésislible
idès le,début. A en croire ces nouvelles, tout
cédait â' ^es efforts; les autorités russes ne
'disputaient plus le terrain ; Varsovie dispo
sait d'elle-même ; la Pologne était libre;
î » Quand ces faits : euront acquis un degré de
Icérliiu'de sulfisant, un long rri de joie s'é-
ichappa des poitrines oppressées. Les classes
■nobles ne furent pas les seules à en ressen-
jtir de l'orgueil ; le niôine iïibuvement s'éle-
[va du sein des campagne?. Sous "le plus
îiumble chaume comme dans le. palais le
jplus somptueux, l'hymne de délivrance,
aut chanté avec un accent .et un entralne-
ijnent pareils. El n'allez pas croire que toUt
jse'bofnât à cet élan et à cette allégresse sté
riles, et qu'il- n'y eût pas . chez ce peuple
guerrier je pressentiment du devojr qui l'at-
ïendait. Non; prévoyait la lutte, une lutte
ppiniâtre, et portait la main sur ses armes en
invoquant l'aide viu ciel. Déjà les sabres
fiaient hors du fourreau ; ceux qui n'avaieiit
pas'de mousquets apprêtaient leur? lances;
Jes aUtres aiguisaient ce§, faUlx redQutableé,
flont leurs pères : avaieUt .fait ùn instrument
de combat pendant l'insurrection qui mar-.
q.ua la fin dû siècle dernier. Sur toute l'é-
tendiïe de. l'ancienne Pologne, il sortait du
sol des volontaires qUi venaient mettre leurs ;
( bras'au service de la pairie, en réclamant
l'honneur du poste le plus pérille\.x, et bien.
résolus à -bc pas lui survivre si elle succom-,;
liait de nouveau. . ^
» Nous étions, de trop bon >ang pour maji-1
q'uer à ce devoir,et aucun de nous n'en con
çut la pensée. Je l'avoue néanmoins, la joie
dè voir notre territoire affranchi ne fut pas
pour moi sans un certain mélange. L'événe-
'ment s'emparait si violemment des esprits, •
qu'il semblait exclure toute autre préoccu
pation. Comment sougér dès lors à cette
;tinion qui était si prochaiUQnCt qui m'échap-
Ipait au moaien.t où, j'allais y loucher? Il y
ei.1, dans le sein de la famille, une .sorte '
«v .e conseil tenu à . ce sujet." Vànda fut la
r.remièrc à demander l'ajournement de là cé- ■
.remonta'à des temps où nos esprits seraient
plus calmes, nos ames plus, libres, nos bras
'moins engagés. L'aïeul ét le père furent de
:cet avis ; ils dirent que l'heure suprême était
venue et qu'il fallait s'y préparer avec un
■sentimentexclusif; que le cboc,serait:rude,
et qu'en raison de ses chances il était sage
de ne pas contracter des liens qui pouvaient
■être brusquement rompus, qu'enfin il valait
mieux mettre le bonheur de nos maisons sur :
la même ligne que Celui du pays et confondre
la date de leur alliance avec celle de son^af- '
franchissement. Ainsi parlèrent les ; chefs de •
'famille, et il ne.mé resiâ plus qu'à'me rési
gne/. Lès préparatifs de fête cessèrent à
l'instant et se changèrent en préparatifs de 1
guerre ; on ne songea plus qu'à combattre,
et, au besoin, à bien mourir.
» Comme"sujet prussien, j'avais plus de mé-
nagemeus à garder, que mes cousins, et ne
pouvais, comme, eux, enrôler ^publiquement
lès paysans de méâ domaines. C'eût été une
grapde imprudence, et les ordres de Varso
vie étaient formels à ce sujet. A loiit prix, il
convenait-de se défendre, dans la Gallicie et
lçs (juchés, de tout acte de révolte ouverte,
afin que l'Autriche et la Prusse n'y trouvas-
'sçHtjpas le prétexte d'une coalition sembla
ble ï celle où péril Une première fois la Po
logne étreinte dans un cercle de. fer. Je
ne pouvais donc agir que secrètement et
avec, des précautions infinies. Mes efforts*
n'en furent que plu-? vifs, et je parvins à
entraîner^ un grand nombre'de recrues qUe
je dirigeai sur la Wartha, après -leur avoir
donqédesarmeset pourvu à leur équipement .
- La ^urveillance exercée sur nos. limites n'é
tait pas très active, et ces hommes"parvenaient
_ ,facil9pient à la déjouer en traversant la
rivièrë sur des points guéablés et qui leur
étaleiltf familiers. Quand j'eus lormé ainsi-
mBn contingent et poussé au combat tout
ce qu'il y avait, à -vingt lieues à la ronde, de
valide et de. dévoué, je quittai ma résidence
et retournai au château de mes cousins, d'où
nous dévions tous partir.^our le théâtre des
opéralifini militaires. ' , . •
» Ils étaient prêts, leur père aussi; on arrêta
les dernieres dispositions. La campagnes'an-
nonçait comme devant être rude, pénible et
de nature h durer long-temps; aucune pré
caution a iptait superflue. Le château se trou
vait "placé,^ il est vrai, loin du foyer de la
guerre/ mais qui pouvait répondre des inci-
dens, et surtout qu'aucune intervention n'au
^rr
On a reçut de Liverpool cette dépêche, da
tée de mardi soir : "
« Lè.èteamer Niagara (British and North Ame
rican royal Mail), qui est. parti le 31 du mois der
nier, de Buslon pour 'ce porl, . est.arrivé il y a
quelques ininutus. 11 a.pris et.ieçu à HaUfax, lp, 2
courant-, les malles et les passagers,'ét 13,000
dollars en espèces. • '
» Point de nouvdles importantes. Kossuth était
arrivé à la Nouvelle-Orléans. : "
» Grande activité dans les affaires commerciales.
Dans les. fonds,, transactions modérées. Les prix
étaient les mêmes. L'argent abondait, et l'on se la
proçurait facilement. Provisions, fermeté de prix,
Péti : d'opérations. Change sur Londres, 109 1/2;
409 3/4 ; Paris, : 5.20 : " ' '
Brème, -78 1/2 3/1. »
Hambourg, 3S 1/4 3:1:
')iOh lit dans le Morning-Post : < ■ • * •
L'a mission de Fuad-ElTendi a été liés dhxrse-
ifltérft représentée et interprétéé'siar les meilleurs-
organes de la presse en Europe. Suivant quel
ques-uns , il est autorisé à oll'ri r des conditions
qu'Abbas-Pacha est tout disposé à accepter,
tandis que d'autresf'""aiitbrités, également res
pectables, déclarent ses instructions ai péremp-
toires, si énergiques, qu'elles provoquerqnt indu-
bitab'lempnt une résistance. Un jourhal de pre
mier ordre va jusqu'à voir dans les troubles çu'il
prédit , la ruine totale^ du gouvernement actuel de
'Egypte, et un établissement nouveau dans lequel'
'Angleterre perdrait la juste influence qu'elle mé- y
LES AMÉRICAINS AU JAPON.
Une, expédition considérable,'composée de
trois, frégates;a vapeur'-nommées" Sus'qiîé-
hanna, Mssissipi et Princeton-, d'une frégate
.à voilé, cl^un'-'sloop de guerre et d'un navire
de charge*, est dirigée contre le'Japon par le
gouvérnemen t des Etats-Unis. Cette division
navale est conraiandée'par le c'ommodore
Perry, l'un Clçs plus habiles officiers de la
mariné de l'Union. Il doit prendre "à'bord un
certain nombre de pièces de campagne. ToUs-
les'préparatifs';sont faits pour 'appuyer par
une force suffisante les negociatibns que le
commodore est içhargé de poursuivre. ■,
Elles ont pour obje,t d'ouvrir au commerce
américain les ports du Japon, et surtout : d'd-
"bliger le gouvèrnement de cet empife à rece
voir avec humanité les marins que la tem
pête jette sur cfette terréinhospitalièfe. * ' ~
L'Europe entière ne peut qu'appfaudir 'à
cet acte du cabinet de Washington: Il est tempfe
de forcer les'pbrtes de cet Etat'barbare. C'est
l'intérêt- commun; c'est le "droit commun
aussi. Toute la chrétienté à.des griefs, à
redresser au Japon. Depuis l'époque où l'un
des souverains ;de cet empire chassa les Por
tugais dont les émpiètemens^lui paraissaient
à craindrç et éteignit dans' des flots dé
sang, le christianisme qii 'ils avaient propagé
sur son territoire, la ."politique d'isolement
n'a pas cefes^ 4'-être prâliqùfe par là courdd
Japon, avec-.des rigueurs des ombrages
^ôis§àD6.- : °jLfi--*'S^ctaclè de la conquêté de
l'Inde, lé sentiment de l'activité supérieure
des Européens, peuvent sans doute îairé ex
cuser certaines mesures de précaution de
la part d'une race inférieure. Lorsque; en
■1804, le vaisseau commandé par le'célèbre
Krûsensterri eut déposé' sur le soi japonais
l'ambassadeUr russe'M. Resanoff, ce diplo
mate, après cinq mois d'attente, ayant enfin
réussi a, communiquer avec un plénipoten
tiaire de l'empereur, n'obtint .que cette ré
ponse;* • :
« Plusieurs hâtions étrangères ont, à di-
»- verses reprises, essayé d'établir des'liai-'
» sons d'amitié et de .commerce avecle Japon;'
» toujours elles ont été repoussées, en vertu
« d'une prohibition anciennement ordon-
» née j et; parce qu'il serait dangereux
» d'établir : avec une puissance inconnue
» des relations amicales qui" ne'seraient
pas .fondées sur des bases d'égalité.
»;L'amilié, en effet, est comme une
s> chaîne qui, pour atteindre unbutparticu-
» • lier, doit se composer d'un nombre,déter-
»' miné d'anneaux. Si une partie de la chaî-
» ne est solide , l'autre faible , bientôt on
si verra les anneaux plus, fragiles se briser.
» Donc la chaîne de l'amitié ne saurait être
» que désavantageuse aux" parties les plus
» faibles.
Les Japonais -ponh"àient',.sans exciter la
juste'irritation de l'Europe..prendre des me
sures modérées de protectibri contre l'enva
hissement européen, et'défendre de leur
mieux leur faiblesse contre noire force ;
mais ils dépassent de beaucoup le but; én vio
lant" chaque jour, à l'égard des navigateurs,
les droits les plus sacrés de l'humanité. Les
côtes du Japon sont fort étendues, la mer
qui les'baigne est dangereuse, les navires
qui la'fréquentent sont nombreux, dès cen-
taines de baleiniers américains croisent an
nuellement dans ces parages'; l'an dernier le
port d'Honolulu, aux îles Sandwich, conte
nait jusqu'à 121'de ces bilimens,'réfugiés
dans cet archipel,lbinde .la zone maritime où
s'etercè leur industrie, tandis que les ports-
du "Japon leur eUssent donné un asile plus
sûr et plus voisin. Mais iL vaut mieux périr
F
~rite, et où nous verrions relarder, sinon ^néanlir 'j eû corps et bien, que d'abor 1er cette
tput-a-fa.it nos projets bienveillans c ( ui- . terre oiaudito. Quand un navire, surpris par
foi à ('le typlion, désemparé', liçrsd'étatd(î suivre sa,
trop f : route,.dérive malgré les efforts de l'éguipage
tables aux populations égyptiennes autant
;■ notre commerce. Nous .n'ajoutons point
cette prédiclio'u. Nos af!',viies sont, en
i bonnes mains,, elles sont placées, sur jin terrain
: trop solide pour être négligées ou abandonnées;
et nous ne doutons pas que l'activité èt l'intel
ligence de nos représentons n'aient été employées
t à réconcilier les parties, sans qua l'une ni l'au
tre ait à se pl iindre. Fuad - lîflendi est un
lin homme dEtat de l'école européenne, et doit
trop bien«connnîlre l'état 'de la politique fcHro-
péenne pour s'être chargé des instructions .agres
sives qui/à ce qu'en prétend en certains lieux,
lui auraient été confiée#. Nous ; sommes, au-
contraire; disposés à bien augurer de s'a mis-
' sion; el bien que nous attendions avec quelque
impatience les premières nouvelles, nous espérons
^recevoir l'annonce d'un arrangement tel, qu'il con
servera les relations faiisiantes entre la Turqiiie
• et le pachalic, et ne contrariera point le progrès
spciàl qui commence en Egypte sous : no.tre in
fluencé. »
sur cette côteenndmie, sa détresse n'y réneon-'
: tre aucun sentiment humain. Les rivages sont'
hérissés de forteresses dont les batteries font
: feu sur le bâtiment. Si l-'équipage échappe k
l'artillerie, c|est pour subir un sort cent fois
pire que la mort. A peine les naufragés-ont-ils
miâ pied à terre, qu'ils sont saisis, empri
sonnés, promenéssouvent dansdescages, ex
posés àla curiosité cruelle de la populace, et'
assassinés enfinaprès des mois de cette tor- 1
itùre. Quant {iu'navirîe, on le détruit après
-l'avoir pillé. ' : " •
Si la cour du- japon a le droit d'appliquer
des lois barbares à l'intéri.ur,'elle n'a certai
nement pas celui de rendre vifctimes d'une.
telle • piraterié les étrangers que là tempête
jette sur son territoire. Lorsque'la France a
:y
i
rait lieu de la part despuissances voisines?La
prUdenc® conseillait donc de ne pas laisser
V;mdaexposée àdes risques, même éventuels.
Il' fut résolu qu'elle se mettrait en route avec
•son aïeul et irait habi ter l'hôtel que la famille'
possédait à Varsovie, sur la place du Roi-Si-
gismond. Quant à nous,notre.plan était tait.
Après av^ir réuni nos corps de volontaires,
.nous allions marcher avec eux lentement, à
.petites journées, de manière à les aguerrir
ei à les discipliner dans le trajet, franchir la
Bzura devant Lowicz, et la Vistule à la liau-
«téur de Modlin, puis nous dirigeai# vers le
canon, rejoindre le corps d'armée polonais
qui manœuvrait sur le front de l'ennemi,
:entre le'Bug et la Narew. -
-i " » Ne vous effrayez pas, Madame ; je ne
pousserai pas plus loin ce détail de nos cam
pagnes;-il serait sans intérêt poUr vous.
Qu'il vous suffise de savoir qjie, pendant
quatre mois, nous tînmes dans ces landes,
toujours à>cheval, .et harcelant sans relâche
les flancs de nos adversaires déconcertés. Ils
avaient pour eux le nombre et la résignation;
nous avions pour nous l'audace et l'amour
de notre pays. Qu« de prodiges Ourent lieu
sur ces champs de bataille, vingt fois' per
dus ou reconquis! Que de martyrs obscurs'
tombèrent % pour ne pliis se relever, en lé
guant à ceux q.ji restaient debout une parole
ou un exemple! Pas un qui "désertât les
rangs, pas vn qui reniât sa foi:L'or, lès pro-
mçsses, tout fut vain; les plus pauvres
accueillirent la séduction à coups de fusil.
Et quelle existence, pourtant 1 quelles épreu
ves! quelles sou fi'rances! L'hiver .sévissait, £t
ajoutait aux fatigues de la guerre les tortures
d'un froid rigoureux. Lorsqu'une grange
ne se trouvait pas là pour nous offrir un
abri, il fallait se coucher sur un lit de neige
et y passer dés nuits sans sommèil qui res
semblaient à une éternité."Souvent aussi les
vivres manquaient, et. la faim assiégeait
nos entrailles. Point dé jour qui né fût une
longue épreuve ou une cruelle privation.
Je ne veux point blasphémer, Madame,
;inais, au souvenir de tant d'héroïsme, dè tant ,
de'misères et de tant de deuil, il me sem- •
ble que, pour se montrer juste, la Providen
ce aurait dû leur ménager un autre dénoû-
ment.
» SoUs le coup de ces divers élémens. dè des
truction, des vides considérables se faisaient
dans nos rangs nous nous affaiblissions à
vue d'œil. Hélas ! ces pertes né portaient pas :
seulement sur Iës soldats; les chefs tom-
naient comme eux, et à leur:tête. Les pre« ~'
mières victimes." furent dans notre maison;;
jeunes, ardens r .emportés., m'es cousins s'en
flammaient au bruit, du .combat, et jetaient
à la morë de perpéluels défis. La mort
ne les épargna point. L'un d'eux fut frappé
à Ostrolenskè et mourut en se roulant dans
le drapeau qu'il tenait àla main,'comme s'il
n'eût pas" voulu d'autre suaire ni d'autre,
cercueil; l'autre pétit dans une attaque de
nuit, où il pénétra jusqu'à la tente d'un :
général russe et -le tua de sa main. C'é
tait finir en .chevaliers. De cinq que nouS"
étions au départ-, nous né restions plUs que
trois, lorsque l'ennemi, reprenant l'offensi
ve, nous ramena sous les murs de Varsovie.
; L", un autre deuil nou# attendait; un com
bat de tirailleurs s'était : engagé d'une rive à
d'antre delà Vistule entre les troupeà de la
garnison et un corps de cosaques in'éguliers.
n.ei; h
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