Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-04-10
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 avril 1852 10 avril 1852
Description : 1852/04/10 (Numéro 101). 1852/04/10 (Numéro 101).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
1VUMER0 101.
' Mme de Fafo&t (Pala!*-Royai), n'
ÎO.
B . 1852.—SAMEDI 10 AVRIL.
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EN îiCMÉRO i'Stt GKîîTIJIES.' '•
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' ton LE»»4YS tnuKessi; ;» reposas.
' au'tableau ^puse** publié dausleioilrnal, ; ■
lei 19 e U de chaque mois. • < 3 ■ ! ■ '
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lu abonHiirxttî datent lfl
dt chaque mon. , . •; ;■•
i S'aêreBser-, franco, pour lu réduction, à fif. jSt^VAi-CLàiUGNy, rédacteur, en chef.
•' •\ > • 'lés articles'déposés ne sont pâ» rendosj ' ^ \ :
JOURNAL POLITIÛÙE, LITTÉBAIRJE, UNIYËilSÈL.
V' l;. ; , ••" i - •'*'•' ■ ■- f " i
I On idbmne. dans ïeçtïêpàrterrièjà, mx Messagerie^ tfms^Piféçtietu depoiiéè-i-A fymdrh, 'thés MM« Çoyà'e# jnu£, , jj '
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PARIS, 9 AVIUX.
• Le corps législatif «st aujour&'hui-conBti-
tué. Il a terminé toutes les opérations préli-f
..minaires qui oecupent inévitablement les
. premiers jours de. toute, assemblée élective
- et il est prêt à se mettre à l'œuvre. Déjà
v une loi importante, qui Intéresse vivement
• le -petit commerce .et qui est destinée
compléter la mise en vigueur de notnj
système décimal, la loi sur la refontè des
monnaies, a été de la part des bureaux, du
- corps législatif l'objet d'un sérieux et fruc7
tueuî examen. D'autres projets de loi plus
considérables encore vont êtresoumis, aux dé
libérations de l'assemblée élective, dès que le
" terme des vacances que la semaine sainte lui
impose sera arrive. La réforme pénitentiaire,
la loi sur les enfaos, trouvés, pour n'en cite*
que deux, stiifl assurément au nombre des
questions'les plus graves qu'une assemblée
puisse avoir, à féspudre.
Mais toutes, ces lois, quelle que soit leur
importance, ne sont qu'une faible partie de-
la mission qui est réservée au corps législa
tif. 11 est unetàche bien plus haute encore
. qui lui est imposée par .sà prérogative et
.par l'opinion publique, une tâche dont l'ac
complissement l'honorera devant toute l'Eu-s
rojpe, et guejui seul peut remplir, c'est- iJtj..
nous doMerdésTiBanbes. ^
Les finances sont le ressort essentiel dè
tout État" : 'sans finances, il n'est point de
pouvoir, si solidement assis qu'il paraisse,
qui soit assuré" de durer; il n'est pas dé
puissance, si redoutable que la nature l'ait
faite, qui' puisse s'engager avec confiance
dans une lutte sérieuse. Reportons-nous par
, la pensés à cent.ans en arrière, à la mort de
l'empereur Charles VI; quelle disproportion
de force? n'y-avait^ii pas entre la Prusse, éri
gée en royaume par un .brevet, .et la mai-,
' son d'Autriche ayèc ses : immenses posses
sions héréditaires relevéeà de tout l'éclat de.
la çowQWe^.fflp.érialel Si Frédéric put gar-
. der la Silésie, et eut raison d'«ine puissance:
trois fois pjys considérable que la Prusse,
ce n'est pas- seulement parce que son |)ère
lui avait légué une bel]ç et yaillat^tQ armée,
^ c'est parce qu'il lui avait- laissé en même
tejnp? çe qui étail alors des finances, un tré-;
gor bien- rempli.. Pendant que le manque^
d'argent «privait de: renforts, de vivrés,. de.
inunitiôqs, les armées autrichiennes, plusi
mal payées encore que mal conduiteSj Fré-1
déric réparât aisément ses pertes, menait!
^ve&ictisMainé .guerrepour.laquelle iin'a-S
vait pas besoin d'épuiser son peuple/ et sor
tait victôrieuxdé là lutte* 's
î)és deuf conditions qui ont fait la force;
de là Prusse au XVIIl? siècle, et qui, en un.
seul règne, l'ont élevée a.u rang des puissan-;
ces de premier, ordre, il en es tune que nous;
remplissons..Assurément il n'est pas possi-j
ble de souhaiter une armée plus nombreuse,
plus disciplinée, plus rompue à la fatigue, •
plus ardente.,que.la nôtre :.ellfl est admira-'
Ble à là pâï,a^e, elle serait plus belle encore :
à l'action. Nons avopsdsnçup.e armée digne
d'un Frédéric.; nous n'avons pas de finances;
c'est au corps législatif à nous en faire.
Nous sentons-moyasnôtre mal, parce que,
la plupart des: puissances.'européennes en:
soïit également atteintes. L'Autriche, l'Espa^
gne^ la Russie même, sont encore plus - mal,
partagées qùç pçus ; mais ce «'est , pas unie
raison pour ne pas cherchier à nous guérir.
L'Angleterre et la Prusse sont seules dans de
. botuifes conditions financières ; les Etats-Unis, ;
" qui joueront désormais un'rôle décisif* dans
les guerrés maritimes, sont dans une situa-i
tion supérieure encore. Il y va donç de nos
plus cher? intérêts,,il y va de notre avenir
de ne pas demeurer en l'état où nous ^mmes. :
Avoir des finances, en effçt, çe n'est pas
aligner sur deux polopues pàràilèles les re
cettes et l'eg.jSépenS^s, et arriver,'coinme isn
■dit familièrement, à nouer le^ deux bouté
ensemble. Ni la 1 dètte de l'Etat , ni.,les'ser?
vice» publies 1 h'àfiir']âmsûs eù à souffrir
dans notre pays; la iFrancé fera toujour?
honneur à ses affaires.'Avoir des-finances}
ce n'est même pas équilibrer annuellement
par des recèttes régulières et effectives toutes
les dépenses.néçessaires : ce n'est là que pouf
voir aux besoins' du présent, sans excédeç
son revenu. Un gouvernement a le devoir dé
penser à l'avenir, et de .tenir en réserve les
moyens, de faire face à toute éventualité:
Avoir des finances, c'est donc avoir un en
semble d'impôts qui suffisent à toutes les dé
penses sans épuiser les facultésjcontributiyes
du pays; c'est ne pas consommer mois par
mois, an par an, tout ce que le revenu natior
nal peut abandonner au fisc; c'est être en me
sure d'accroître au besoin ces impôts dans une
■ certaine p/oportion, sans grever outre me
sure ni le travail ni la -consommation; c'est
laisser à là fortune publique assez d'éiasti
cité p'trur qu'un effort momentané ne soit
acheté ni par d'irréparables sacrifices ni par
de longues souffrances
; La France dire.. Supposons qu'un# guerre éclate, qu'il
faille ajouter, vingt vaisseaux, à notre flotte^
oent mille hoœmes à l'armée, 300 millions
au budget : ces. 30Q J fflUUûX)s.se trouveront-ils
aisément pendant deux, trois, quatre années
consécutives? N'appréhende-t-on pas pour la-
France les sacrifices excessifs auxquels les
guerres de l'Empire ont condamné l'Angle-:
terre? Ne faut-il pas profiler du présent
pour, préparer les ressources qui rendraient
la défense efficace ou l'attaque victorieuse? ,
On répète volontiers que la bonne politi-
qûje fait les bonnes finances. On a raison si
l'on veut dire que les finances d'un pays res
sentent immédiatement le contre-;coup
toutes les fâutes dé son gouvernement. Nous
en avons fait la triste épreuve après la ré
volution de février, et nous commençons- au-
jourd'hui " l'épreuve inverse. Mais quand le
mal est accompli, quand lè déficit est créé,
croire que la bonne condiUite sufûra seuleàef -r
facer le passé, à pourvoir au présent et à pré
parer l'a venir, c'est se payer d'illusisns. Il
faut se résigner à des sacrifices pour accroît
tre les recettes ; il faut s'imposer des éco
nomies pour diminuer les dépenses ; il faut
alléger ce qui souffre et prendre garde
d'accabler trop ces qui prospère.- C'est :une(
ûeuyre,de tâtonnement, de précaution et de
longue patience. ' ' - . ' .
Arbresqui croît n'est pas l'œuyre.4-Qh sô"
leil : de bonnes finances ne s'improvisent
pas non plus par ordonnance. Il y faut le;
temps, il y faut la paix, il y faut la réflexion 1
et l'assiduité. Tous les grands intérêts du
.pays •: commerce, industrie, agriculture, ,de-
-vront s'imposer des sacrifices et se faire des
concessions mutuelles. Le corps législatif,
qui les, représente et les résumé tous, qui
-eu connaît les ressources et les besoins,
peut seul servir d'arbitre impartial et dé-,
terminer avec autorité ce qu'il faut demander, ■
ce qu'il faut accorder à chacun. Ce rj'est niau
séciond, ni au troisième budget que le corps
législatif pourra être-quitte de la tâche que.
-l'opinion publique lui impose.; mais il faut;
qu'il s'y consacre' dès le premier jour, çt
"qu'il ne l'abandonne qu'après l'avoir rem-;
'.plie. • -
; Reconnaissons bien haut que le gouver
nement a fait tout ce qui était, en lui pour-
faciliter l'œuvre de l'assemblée élective, eti
ir
"ï.M"
-que, loin de reculer devant aucune-res
ponsabilité, il a : courageusement déblayé;
Je -terrain. Plusieurs questions graves pe
saient depuis. .longtemps sur nos finances :
les canaux seraient-ils rachetés ^ leurexploi-î
talion serait-elle à la 'charge dé l'Etat? lej-
ehemrn de Lyon serait-il exécuté et exploité
.aux dépens du, trésor? Quelle part l'Etat
prendrait-il à l'achèvement du réseau natio-•;
nàl? Deu 1 ^ ou trois systèmes 'étalent en-'prér j •
secce, et cluictua d'eux.imposait des; chai;-;
'ges^différentes aux contribuables. De là:
solution de ces Questions dépendait donc;
l'avenir de nos finances. L'initiative ferme
et prudente du Président de'la République
les a toutes tranchées ; aucune incertitude
ne subsiste, et la tâche du corps législatif
est aujourd'hui ramenée à ce double pro
blème : diminuer les dépenses, augmenter
les recettes.. '
Toutes lés dépenses aujourd'hui suppor
tées par le trésor sont-elles indispensables?
L'école démocratique, éprise de la centrali-:
sation, n'a-t-elle pas exagéré l'intervention
de l'Etat dans l'art, dans l'industrie, dans les
travaux publics? Certaines dépenses' ne se- »
raient-elles pas mieux et plus économique
ment faites, si elles étaient à la charge' des
localités ? Voilà toute une série de questions
que le. corps législatif ne peut se dispenser
d'étudier. D'autre 1 part, n'est-il pas. tÊs im-r
pôts susceptibles de recevoir une meilleure
assiette? -N'en est-il pas qui pourraient don
ner un revenu plus considérable? N'y a-t-il
pas lieu, le déficit' une fois çomblé, de pjro- <
fiter de l'exemple de nos voisins, d'essayer
si des réductions intelligentes dans les dro;ts
qui frappent les conçommaiions impor-
■taates n'auraieni^pas-pèar^effetr'tle déveiop^ 1
per ces consommations et de rendre l'impôt
à la fois moins* onéreux pour les populations
et plus productif pour le trésor ? Ne serait-il
pas opportun de compléter l'œuvre ébauchée
par les institutions de crédit foncier', çt de »
procurer à l'agriculture un soulagement gé
néral eteffic|ce en diminuant les charges!
spéciales et si nombreuses qui pèsent uni
quement sur la propriété? Quel champ plus i
vaste et plus fécond peut-on souhaitera, l'ac- !
tivité intelligente et résolue d'une assemblée?
Si, laissant au gouvernement la direction »
politique et l'administration, le corps légis- j
latif se renferme dans la carrière qui s'ou
vre devant lui et la parcourt avec fermeté;
"■s'il réussit à ^établir un équilibre durable
entre les recettes et les dépenses, à alléger les
charges publiques, à féconder le revenu natio
nal; enun mot, à mettre nos ressources finan
cières dant il dispose en rapport avec notre
puissance militaire et mariiipi.e, nos institu-,
tions nouvelles seront consolidées, et la gran
deur delaFrance sera assise sur une base]iné
branlable. Le corps législatif aura accompli
ce qqe n'a pu fair&èncpre aucune assemblée !
dans notre pays.; et il aura conquis une -lé- ;
gitirae iet glorieuse popularité; - - - ?
' . CliCHEVA,L-ClJmi(iNY. ' '
Sf.'lé ministre^_finances s'est entendu
fivec la Banque de France pour faire droit :
aux observations que nous avions présentées
relativement à la publication des comptés de
ce grand établissement. . , '
Après la révolution -de février, le décret ;
qui autorisa momentànément le cours: for
cé dés billets de la Banque, ordonna en
même temps, et par une conséquence facile :
à. comprendrez l?i publication hebdomadaire
dé son état de situation. -Peufeêtre y avait-
il quelques inconvéniens dans des publica- ;
tions aussi fréquentes ; mais on is'était ex- ;
posé à un inconvénient non moins grave, ;
en décidant, comme l'avait fait le décret du
3 mars dernier, que l'on enreviendrait pure
ment ,et simplement aux publications trimes
trielles et semestrielles ordonnées par la loi :
du 30 juin 1840 qui a prorogé le privilège de
la Banque. !
Il était dangereux, en effet, comme nous '
l'avons fait remarquer, de restreindre ainsi
la publicité, au moment où la Banqûe Venait
de .modifier le taur de. l'escompte et d'éten- r
dre le cercle de ses opératiôns. Les publica
tions anciennes étaient d'ailleurs complète- •
ment iûsuffisanles, non pas seulement par- i
. ïri'L
"elles ne donnaient qu'un état de sa situe^
tion moyenne pendant le trimestre écou
lé. Elles. ,nè fournissaient donc 'que des
: renseignemens qui présentaient peu d'utilité
pratique. Fhfiç, un système de publicité
aussi restreint et aussi incomplet avait. sur
tout ce mauvais côté d'encourager les faux
. bruife, et nousien avons .eu tout récemment
uû exemple dans les nouvelles inexactes
qu'on à fait circuler sqy : ïe chiffre des som-
mes avancées par-1^ Banque à l'occasion de
- la conversion. ! *
; Le go'uvernemerit et la Banque se sont em-
' ..pressés de sé rendre a ces observations. On a
•i laissé: de côté l'article du décret du 3 mars
sur les états trimestriels et semestriels; Nous
: aurons une publicité plus vraie, plus large
-,et plusconforûieà tous les intérêts. Les pu-
: . blicationç ne Seront pas, il est vrai, hebdo-
r ma.daires, coi^me après la révolution de fé-
. vriér.;,elifis sefent mensuelles; mais cela suf
fit pour éclairer l'opinion sur la situation û-
' j nancière et commerciale, et pour déjouer les
fausses-rumeurs, . : !
, • Le premier compte mensuel que le Monîr
; teur reproduit aujourd'hui, fournit la meil
leure preuve de l utilité d« ces publications.
' rablfe-îur les affaires ; car, .placé en regard
dix dernier compte publié à 1& date âu i mars,
f il met en relief une série de faits qui déno
tent une bonne situation sous tous les rap-
^ ports. . . '
-v Le chapitre, sur lequel se porte tout d'a-
1 bord l'attention, est celui des avances sur
. effets publics. On avait prétendu que le chiffre
de cès avances s'élevait à 14b millions-;"nous
avons répondu qu'il n'atteignait pas 100 mil
lions, et le eompte de la Banque nous apprend,
v en effet,, qu'il est-de 94 millions tant à Paris
que dans les succursales. Comme le mon-.
~ tant des avances sur effets publics était de
. 16 millions au A mars dernier , il s'ensuit
-. que la part maximun afférente aux opéra-
• tions amenées par la conversion de la rente
est de 78 millions seulement, yoilà donc un
chiffre désormais établi d'une manière offi- '
- cielle. . • • ■- - ■■ i ■.
Ce que nous devons constater ensuite,
, c'est que le trésor ^ encore au crédit de son
compte courant, une somme de 73 millions,
quoiqu'il ait dû payer le semestre des arréf-
rages de la rente; S 0/0, échu le 21 mars,
' et poiîryoir aux renxboursem'ens .effectuas
' du 6 au é avril. C'est une réponsè pérempV
toire à l'assertion d'un journal qui avait
■ annoncé que ^e, trésor s'était yti forcé de,
demander une avance de 25 millions à là
Banque pour faire face à tous les paie r
mens. Encore ira- faux 'bruit que vient dé-
• mçntirl'état officiel des comptes dè la Ban- -
que.
On co^nprei^d guje les avances sur, action?
, et obligations. de «hemins de fer, autorisées
par le dernier décret, n'ont pu encore pren-
dre beaucoup'de déyelpppeDfient. Elles mon
tent à 4,500,000 fr. Mais il est probable que,
malgré l'esprit de; sage réserve qui anime
" l'administration dè la Banque, elles s'àcçroîr
i trônt en raison même de l'impulsion don
née récemment aux affaires de chemins de
fer.
' Un des résultats les plus satisfaisans que
. neus ayons à constater-, c'est l'augmentation
du portefeuille. Il s'élève à 419 millions, tan-
qu'il n'était que <ïe 107 millions - au 4 rnarsl
. C'est donc 'un accroissement de 12 millions
dans Espace d'un mois. La diminution du
" taux de l'escompte commence à agir sur l'ac
tivité .des transactions. ;
^ Lavijle de Paris mène grand train les im -r
mensefe travaux qu'çlle a entrepris: Aussi
a-t-ellé prélevé, depuis un mois, une noii-
velle somme dé 40 millions" sur le compte
i:ip
~ ,'J
, |
{ ,a
/X
' &adréste?,.franc(fj tôdminittration, à Mi ,
.qjuiîlm a été' ouverU Le§ avances, qu'ehe
touchées sont .actuellement dè ^amHliwi
Mai^ i'eâiprûnt qu'éîlê Vient de^conéturç'lt
des cpnditiôns si avantageuses,; va lui per
mettre de se libérer avec la Banque.
On remarque l'augmentation considérable
qu'ontsubielescomptefrcouransparticulierq.
Us se sont élevés de 146 millions à 199.. L'a(j-
crôissément est de 53 millions, et porte exr
clusivemqnt sur les comptjes-courans de Pa,-
ris. Sans doute, l'argent que la Banijue a pr^-
té sur effets publics lui sera revenu en gran
de partie §ous -forme de dépôt. Il est proba
ble que ces fonds ne tarderont pas à cher
cher un placement, soit qu'ils retournent à
la rente, soit qu'ils aillent aux chemins d,e
fer. . i
Il est résulté de cesdiversmouvemens quje
la circulation des billets de la Banque-s'est
relevée , ^t qu'elle dépasse aujourd'hui ije
montant de là réserve métallique. Au com
mencement de mars, la Banque avait une.
"masse d'espèces montant; à 592 millions
pour une ' circulation de 565 millions seu!-
'lement. Aujourd'hui elle a 601 million^ d|e
numéraire pojy yne circ.ulation de 635 mili-
lions. La réserve a augmenté de 9 millions et
la circulation de 70 millions. J. B ùbat. |
' ^Zîs^^îirfç^j.'éVnqi^t^uft histo-»
.. '«ftsvfci îaitlns ïàppïochejfQéni'.^/nfii^
comparer de grandes choses 'à des choses
iïïfinimëdt ^pètites et mesquines;-pnis'il
ajoute.: . ...... ' -
" « Lorsque Ludlpw et les régicide's anglaÎB, pro3-
crits de leur.p'ays, se re^dirént Qn Suisse au XVII'
siècle. Ils demandèrent un ^sjle au pays de Vaud,
et y furent feçùs. avec, cordialité et fempressement.
Gouvernément ét populatioh rivalisèrent alors'de
zèle pour procurer à ces horripies. les adoiicisse-
mens que réclamait leur malheur. Les villes quHls
choisirent pourTésidence s'en estimèrent honorées.
» Mais aussi quel retour de la part de ces illus
tres proscrits ! quels égards ! quelle ^délicatesse
dans leur conduite ! quels ménagemens n'em-
ployèrent-ils pas .pour continuer à mériter la pro
tection dont ils jouissaient !" (juels soins ne mi
rent-ils pas ' à éviter ce qui aùrait p« compro
mettre le pays qui leur donnait asile ! ,? . • ,/ '
» En veut-on des exemples? Yoici quelques
fragmens de la lettre qu'ils écrivirent ^« gou
vernement de Berne pour le remercier de l'agila .
qu'il leur accordait : « Contraints pw l'étrange
» révolution d'Angleterre, le lieu de notre naia-
• saHce, de quitter notre patrie,-aprèèL y avoir
» fait notre possible pour le bien de la&épu-
» blique^ nous avons trouvé une assistance par--
» tieulière du Tout-Puissant en ce qu'il vou3
» a dispesés à nous secourir et protéger au temps
» .de notre adversité..... Noiis prenons cette occa !
. » sion pour vous donner les assurances du'senti-
». ment que nous avons de tant de bontés qu'il
» vous a plu 'de. nous témoigner, pour vqus aseu-
__Lejex$nu publiûsiacm)|t rapidement sot^-
l'influence de là reprise générale des affaire^.
L'augmentation est de pr§s de 5 millions sur
' le mois de mars, comparativement au mois
correspondant de l'année dernière. Les droits
d'enregistrement, entr'autres, présentent un
accroissement de'2 millions.
Le Moniteur publiera demain les chiffres
officiels.
Le ministre des finances a reçu de tous lçs dé-
partemens, excepté de la Corse, les procès-ver
baux de clôture ^es registres ' destinés à recevoir
les demandes de remboursement de rentes 5 0/0.
Le total des demandes s'élève à la somme de
1,936,783 fr. de rente, représentant un capital de
38,738,660 fr. : (Moniteur.) '
> On lit dans le Journal du Cher:
a Les journaux de Paris annoncent qu'un
commencement dé désordre a eu lieu à Bour
ges; que les'ouvriers de la ville- ont voulu
s'opposer à l'embarquement des grains, mais
que, l'autorité étant intervenue aussitôt, tout
était rentré dans l'ordre. ;
» Ces journaux ont été mal informés ; au
cun désordre n'a eu lieu à Bourges. »
' La Patrie, qui'avait la première donné
cette'nouvelle, parlait aussi hier de rasseml-
blemens d'ouvriers à,Tarare,., dont-. nausM»
trouvons pas trace dans les journaux dje
Lyon èt de Saiut-Etienne.
- Le comte Buol Schauenstein> qui repré
sente depuis plusieurs mois la cour d'Au
triche à Londres, en qualité d'envoyé
extraordinaire et de ministre plénipoten
tiaire, a eu jeudi dernier de-la reine Vic
toria une audience de congé pour absence
tempo/aire. Va exprès, arrivé mercredi
à l'ambassade d'Autriche\ avait apporté
au comte l'ordre de se rendre immédia
tement à Vienne. Le comte Buol n'a point
pris un congé "définitif de la reine; il pst
possible néanmoins qu'il ne reprenne pas ses
fonctions d'ambassadeur. Les missions im--
portantes dont il a été chargé .à Turin, à
Saint-Pétersbourg, à Dresde, et tout récemi-
ment à Londres, attestent la' faveur dont il
jouit à la cour de Vienne et là confiance qu'a
vait èn lui le prince'de Schwartzenberg. On
n'aurait donc pas lieu d'être surpris si le
poste de minisire des affaires, étrangères lui
était confié. cucheval-claiigny. ;
Le Nouvelliste vaudois du 8 avril publie
certaines lettres'écrites par quelques rélugiéé
français, et dans lesquelles des attaques vio
lentes sont dirigées non^-seulemént contre le
pouvoir qui gouverne la France, mais contre
un homme qui,' sur la terre helvétique, lëùr
avait été très bienveillant et Ijès fav.ôrablç j
M. Druey.
- Après avoir reproduit ces lettres^ le Nouz
H : TUU3 a plu UVk UUIW lil/WUlQlIVi) JJUU*. i ^Ui3 MOTU
» rer de notre obéissante; et de la grande passion /
» què nous ayons de vou^ ea pouvpir danjier/-
d quelques.marques.considérables.;, ce que nous
■mMoe dAeepéross^p'at/«te. — —■-*— ***"""'
. » Uneautre fois, Ludlow, invité du dehors à'pren»
dre partit une expédition que la Hollande, de cou-,
cert avec la France, préparait contre l'Angleterre,
répondit : « que toute entreprise pour rétablir
» la République en Angleterre ^ était. inutile,
» parce que la brouillerie entre les rois de
». Franee et d'Angleterre s'était bientôt terminée
» et qu'en recourant à des protections étrangères,
» il risquait, ainsi que les autres réfugiés, de per"
» dre celle du canton de Berne, et qu'il était de son-
d devoir de s'abstenir de toute espèce d'intrigues
» dans un pays qui lui offrait l'hospitalité. »
» En 16.8$, lors de la révolution qni chassgjes
Stuarts d'Angleterre, Ludlow était a Vevey'. -Le.
vieux républicain s'en fut à Londres. Mais l'ordre
de faiie son procès l'attendait et il revint mourir
à Vevey, où ses cendres reposent encore. ,
».. ... Jamais il ne serait venu dans l'esprit de
tels hommes de déverser le fiel et le mépris sur-
les autorités et sur le pays en se livrant à des ex
cès d'une insolence qui n'est égalée que par-l'excès
de la forfanterie. Ludlew n'eût pas consenti à se
cacher et à demeurer malgré nous sur notre - sol,
quand il eut vu que cela nous compromettait et
que nos ennemis en pouvaient faire et en faisaient
un prétexte - pour nous susciter des embarras.
Il est vrai que lui remerciait -pour l'asile Jqy'il
recevait ét qu'il ne le réclamait pas comme étant-
son droit. Il est vrai-aussi qu'il eonnaissait les
ménagemens £ t la délicatesse que l'on doit tou
jours observer en ces choses, jetait, en un mot,
un républicain.
» L'émigration- française "de 1848 fut re
çue, on le sait, à bras ouverts dans Je canton de
Vaud. Il semblait que le pays avait droit à s'at-»
tendra-à des {Jïwédés *îta -mofna convenables de
la part d^ ce^ qui furent.^objet de ses prévenan- '
ces, de son hospitalité et de ges sacrifices. Il n'en
• fut pas toxit-à-fait ainsi. Quelques-uns des; réfu
giés n'eurent rjon de_ plus empressé, que de
prendre part aux divisions de partis et aux
■ luttes- de la 1 politique- intérieure', . en" Suisse.
Par leurs écrits et par leurs discours, ils
contribuèrent à la " haine des personnes et à
la discorde. Us foulèrent aux pieds les .mesu
res que l'autorité prenait dans l'intérêt du'pays,
Ils la méprisèrent ouvertement. Invités à sejrendre
dans les cantons de l'intérieur, ils déclarèrent pu»
hliquement qye le droit d'asile leur appartenait
et non pas. à la Suisse. Renvoyés du territoire pour
cette haufe ; inconvenance, quelques-uns d'eyx,
et notamment, les auteurs ae ces célèbres lettres,
firent tout ce qu'il est humainement possible de faire
pour se soustraire aux ordres de l'autorité; lis-se
cachèrent, ils se blottirent, et plus tard ils accusè
rent nos 1 fonctionnaires, qui ne les découvrirent
p^s "d'abord, d'avoir volé l'argent de l'Etat. Racon
ter dans'ses péripéties, rappeler dans ses détails .
tout cê trafic, et: l'habileté qué mirent en particu
lier deux de ces réfugiésâ sé soustraire aux ordres
de l'autorité, est^ au-dessus de nos' forces et'dç no
tre volonté.' Triste -habileté, : du reste; pour des ré
générateurs de la France , pour des fondateurs de
la société nouvelle! » ' : ■
L'Akhbar, après avoir reproduit l'article
du Moniteur annonçant ' la conclusion! de
J'affaire du Maroc, ajoute :
« Sans prétendre troubler en rien la satisfaction
qu'on doit rèssentir eh voyànt "disparaître tôùte
chance actuelle ; de Collision avec nos v^isiris de
l'Ouest, novjs devons faire remarquer que la paix
sera toujours très précaire de ce côté, tant que
l'empereur n'aura pas une autorité-générale
FEUILLETON DU. CONSTITUTIONNEL, 10 AVR.
LA VIE A. REJBOIJRS'
«BIUIW.
SECOND VOLOMS.
* - . ...
r", -xv. < ... •- . ;
. . L'ARBBE pE tK SCIBNCE.
C'était Armand qui tenait le dé, et pour-;
suivait ses railleries; à outrance contre l'on
cle Séverin.-
-—Oui, cher prince^ disait-il avec l'effU-:
sion qu'engendrent-les fumées du vin^ oui,'
chef et bon prince, comme je vous -l'affirme
sur l'honneur, ce diable d'onclë est-un scé
lérat bien profond. Il n'y en^a i quô i "pour lui,,
voyez-vous; Hïious les soùffletoutesV X
—-Allons, Armand; ri'«xag;érons jîeh. dit|
le député dont'la tète ne ge trbuvait' pâS dans:
des conditions plus s^néâ. '
Ëxagèrér I s'écria le jeune homme.
Comme si vous n'alliez: pas- encore au-delàï
de tout ce qu'on petit' dire F Un gaillard,
cher prince, je vous en réponds;
—^Armand, Armand, dit doucement le
personnage parlementaire'.
Assez, mon oncle, poursuivit l'impi
toyable railleur, ou vous m'obligerez à être
dur pour vous: Je saiâqii'il est dans vos "ha
bitudes de vous dépréciér, de voiismécôn-.
naîtr» ; mais ce sont' là des choses qui ne se :
passeront plus devant moi. Je ne le souffri-
? La reproduction çst interdite. »
rai pas, entendez-vous.
-, -'-Moc JQieu, comme, tu le prends, dili'onr
pie Séverin ! A ton aise, alors, à ton aise J.
'N6n, ; mais^G s ést que vous visez à i'an-^
tique, au ilomain. ^fe vous en défendez pas,
mon.oncle, -c'est votre faible ; chacun a le
sien. 11 v»us faut des vertus taillées dâns ïe
granit, d'un seul bloc, tout d'une pièce; des
vertus comme on n'en voit que sur les mo-
nuinens. AUèz, je vous connais ; voici bien
du temps que je vous suis. Exemple, vous
êtes mtideste. Modeste! c'est de luxe; on
pourrait mieux employer ses loisirs. N'im-t
porte, passons là-dessus. Modeste,.soit; mais
comment? L'êtes-vous pour votre usage per
sonnel on bien voulez-vous en tirer parti?
Espérez-vous un j our yoUs en prévaloir com
me Cincinnatus de sa cûarrup, Curius Den-
tatusde ses raves,'Abdo^onyme de son jar
din 1 Entendezrvous, en, un.mot, vous ; en
fairje une situation dans l'histoire?
— Mais.-npn> Armand, mais non,! où y as-?
_tu chercher eps inventions-là^?
. • ,-o- Alors/soye^ ^modeste saps excès, mon
-oncle) aulreme'Rt.je tôusaccuserai de jçuer
ad héros; Et pùiS>. :dje : grâce, pourquoi ces
façons? Quel mal-y ô-t-ilùce que vous pas
siez pour up roué fini, un irrésistible, un
bourreau des cœurs? Tenez, prince, ajouta
Armand en changeant » d'interlocuteur, ..tel;
que vous le voyez, le cher oncle m!a vingt
-fois damé le pion ; partout jel'ai trouvé sur
mes brisées; ■ ■ ■■ ■< p . .
■ — Moi?Armand. Ahî fi'donic,.dit le dépu
té en r jpoussant l'impuMPaîi avec vivacité.
— Oui, vous, mon onde, .vous. Prince, ne
vous fiez pas à ces airs. patelins,- .Le «ber^
homme est intraitable enmatière dfefemmes, *
qu&nd il «si sur les tracff{»dfe te gibier-là^ il
- 1 - - •* : • <
ne connaît plus personne. Vous, moi, peu
importe; il noué sacrifierait tous. C'est un
.renard pour la- ruse et un loup pour l'avi
dité. Oh 1 j'en ai desexemples !
: -r- Ceci est trop fort, Armand) assez de
railleries. v- ,
. <-7- Des exemples, mon Qncle, • et le pyinpe
en jugera. ^ Ah j , yops croyiez rompre les
chiens et déguiser vos voies ; non, non,
vous.avez affaire à de lins chasseurs. Un peu
d'attention, - cher prince, et rendez une sen
tence digue de feu Salomon. Vous connais-
sezMirandaj,^ous savez combien ce serait
une grande conquête, faite pour tenter les
pli)S ambitieux j- .yous avez pu voir, n'est-ce
pas, à quel poinl noys étions tous empressés
près d'elle? : -
— Oui, A^^i^it le prineç.
T7- Eh hienl poursuivit Courtenay en dé
pit des oeillades de mécontentement que lui
•adressait l'onde géverin, devinez qui de nous
a été; le plus ^iffie plus ardent -et, par ma
foi', le plus, vcéin'du. succès 1; * t , * :
' r-Qui donc çela j? ditîle prince. Vous m'in
triguez. . r i . , i
- , — Mon» onde, reprit l'implacable npvèu,.
sans tenir compte des attitudes furieuses que
prenait l'accusé ;■ "mon oncle: qué^voici ! :
, — Asttu bientôt fini tes mauvaises-plai
santeries? lui dit le dépilté à. demi-voix..
—Mon oncle lui-même, continua Armand
en retournant le fer dans la plaie. Nous
étions tous timides, gauches, empruntés;
seul il se dessina ; nous faisions l'aixltfur à
distance, il le fit à table... ' i -
— Assez, malheureux 1 lui dit l'oncle Sé- ; -
'jrerjn en secouant, à les arracher, les'pansile '
êbnhabit.. . . ■ 'î'
—^Gafeton m'a tout conté, dit Comfenay
en réponse à cette sommation violente, et il
ajouta : Oui, il" fit 1-amour à table, et n'y fut
pas heureux jusqu'au ,bout.Que voulez-ypijs,
cher prince? toute médaille a son- reyer^
çaême celle du député. : . ! ^ !
L'oncle Séverin ne s'agita plus, ne apui-j
■cilla plus ; il venait de prendTe-unç résol^n
tion désespérée. Des deux paris ,• le vin s'ien
mêlait.;' il avait suggéré l'attaque, il allait
suggérer la défense. Poiir que le député en
vînt là, il avait fallu ces deux motifs réunis ;
une blessure au, pbint sensible et un nual
, ge autour ; du, ceryeau ; autrement il 3e
. serait conienu, comme il l'avait, fait tant de
fois,.et le jour même. Mais Armand l'avait
- touché dans un de ses souvenirs les plus
douloureux et les, plus délicats, et le cham-
, pagne agissait violemment; de. là une colère
, sourde.efcoççipliquée.
— Ah l c'est .ainsi que t,ur le prends, disait^
il en lui-même ; eh bien ! nous allons voir.
Et il'agirait.., 'combinait , arrangeait- ses
moyens de revanche. .. , , '
-On eût dit, d'ailleurs* que'Cour (snày- eom-j
prenait de lui-mêmè ' qu'il avait poussées
- choses trop loin, et essayait dçi lés irajusterj
• de son mieux. ' ■' s" r
v —Mon iDi^u, mon' oncle;, -.ajo^ta-t-i^ il joie
- faudrait pas;vous blesser de cg que. jej."vous'
, îii dit; l'amour est un combat, où les-chan-
;ces-sont variables. Vous avez'qu uq çaauyais
; jour ; quel grand capitaine n'en à pas? Vos'
maîtres en. galanterie ont «y aussi.les leurs.
Le bel Amadis des .Gaules notait: pas toù-,
jours heureux dans ses expéditions, et,' au
r milieu de ses innombrables succès, don Juan
'- lui-même a essuyé quelques^ défaites.. Com-
■ me eux vouâ avez eu vos déboires, mon on-
: cle; il n'y a pas à eh TOUgir.
Tel est r lë baume que Courtenay versait
sur lés-blessures qu'il avait faites et-élargies
de sçs maiç^jlà réparation parut tar4ive ou
inguf$saijfe ?; -car l'oncle. Séverin "changea
, bient&^Vj! r r£»les et attaqua à son tour,
■pepdant que ceci avait lieu* à .l'intérieur de
la tourelle, Adrienne demevirait fixée sur les
marches- de l'escalier, dan? up état voisin de
l'apéantisseçaent. Lçsftjree? lui avaientm^Ji-
qué pour s'y tenir-deb.out ;, elle s'y était af
faissée et accroupie. Les convives ne ména
geaient pas leurs voix, et les liejux d'ailleurs
avaient une sonorité fatale qui ne lui laissait
rien perdre de: ce qui s'y disait. Elle recueil
lait ainsi, dans l'amertume de son cœ^ir, ces
mot^ cruels, ces révélations* douloureuses
qui la condamnaient à un éternel -dèsgnchçua-
tement; Elle avait .vu au mêniein^tajjt ia'pjiê
s'ouvrir, briller l'éclair et la foudre i'ayeinr
dre ; rien-de plus prompt et de plus irrépa
rable à la fois. C'en était trop pour une ame
dans le,même jour ; ce Supplice excédait les
facultés humaines. A chaque propos qui
. blessait son amour, elle sentait s sa vie près
de s'éteindre; une sueur froide l'inondait)
son Qûeur ne battait plus, et il passait cpmmé
uij nuage devant ses yeux.; Plusieurs fqi^
elle essaya de fuir; son-corps, brisé par l'é-.
rnpUon, s'y, refusa ; il semblait rivé, à la
pierre, plie vi^a ainsi ^et odieux calice et but
jusqu'à la dernière goutte de fiel. ;
Une, yoixla fit tressaillir de nouveau, ae-
. compagiiée d'un sonore éclat de rire ; c'était
l'qncle Sévé^[n qui ouvrait son feu : . ,
. TfrAh lboâ, disait- il, vûijà que tu te f^-.
ches, Armand. Eh ! bien, tant pis, mon cher;
i.cbaeun son tour, ilfavjt que je me dégonfle.
-r-Grâce!. grâce 1 mon, .bon oncle, dit le
jeune homme avec une ironie qui ressero-
r » >*•»-• ^, - ; f *■ * 1 '
■ " • -• r *' ■ . " " " • •• ■ - » |
blait à de là provocation. ~ "
— Non, vois-tu, c'est plus fort que moi;
ça me part. AltI; vous. accablez. 1^' gens»'
Monsieur; ah! vous les faites poseriodéflni-
• ment j- ah ! vous jes campe^ sur une sejkètte
abomiçable ! Eh 1 bien, mauvais, garnement,
nous dçjix^nous allons compter, y , " : m
— A là. bonne heure, , comptons,. diV-Ar- '
mand,.çasera.drôle;
Tiegs, CoiirtBnay, reprit": L'oncle d'un
ton plus sérieux, ne;fais pas iantle fanfaron.
Le lieu n'e?ti pas hom ppiur rire de pareilles
choses. Tu as entendu ce que disait taut^l-
■ l'heure le prince au sUjet 8e cette Eenée de
Rieux; Une gaillarde, celle-là f-et quiVjouait
du eoutean sans dire : gare 11$ loi dutaliqnl
Dis donc,.Armand, si ta pauvre , Adïie^ûe
Usait de cette recette ! diable ! diable 1/ ■ ; t
— Mon oncle, -pas de noms propres, ,-je
vous en supplie, s'écria Courtenay avep f pjus
de gravité. .. •
— Babl je siiiÉ lancé, s'écria Séverin, tu
ne m 'arrètéias plus ! Je n'ai .'qu'un jour, ' il
faut que j'en profite. Eh bien J Qui, tu pa
•serais pas à la noee, paâuvais sujet, si
■ Adrienne avait le. goût 4es petits couteaux.
Ne fais doûç pas le bourru, c'est mal k' tçi.'
PrinCe, vous en êtes témoin, a-t-il mauvais
caractère?-,. . •
— C'est si. bête un sermon! dit Armand ; eu
cachant mal son dépit ; et après déjéùner .en
core! ■
-r-Eêtfi ouqpn.tul'pntendrasjusqu'au bout,
£&i.pas, piiisque je. la tieç? ! Ji^squ'^u Bout,
entendit», iCoùrtenay? •
~rr Alle2,:.alle?, mon bon oncle ! Parbjeu,
«ni swsûipt istteii d$^{u..... ']
'< Jj :.l (lj j .. , -
' Mme de Fafo&t (Pala!*-Royai), n'
ÎO.
B . 1852.—SAMEDI 10 AVRIL.
m !<
m
p^a rrflmKSTRE. . <*
■ V : ' .-■■
' JAB.IS.;.. *•
ÛÉÏ>AfitEMI!KS. 16 F.
EN îiCMÉRO i'Stt GKîîTIJIES.' '•
' . ■ i ■ ^ : ,.f ; !i .I i « :
' ton LE»»4YS tnuKessi; ;» reposas.
' au'tableau ^puse** publié dausleioilrnal, ; ■
lei 19 e U de chaque mois. • < 3 ■ ! ■ '
r - ' HImT V -*
; , : ' ■ :;?■ '. : i ; ■
lu abonHiirxttî datent lfl
dt chaque mon. , . •; ;■•
i S'aêreBser-, franco, pour lu réduction, à fif. jSt^VAi-CLàiUGNy, rédacteur, en chef.
•' •\ > • 'lés articles'déposés ne sont pâ» rendosj ' ^ \ :
JOURNAL POLITIÛÙE, LITTÉBAIRJE, UNIYËilSÈL.
V' l;. ; , ••" i - •'*'•' ■ ■- f " i
I On idbmne. dans ïeçtïêpàrterrièjà, mx Messagerie^ tfms^Piféçtietu depoiiéè-i-A fymdrh, 'thés MM« Çoyà'e# jnu£, , jj '
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PARIS, 9 AVIUX.
• Le corps législatif «st aujour&'hui-conBti-
tué. Il a terminé toutes les opérations préli-f
..minaires qui oecupent inévitablement les
. premiers jours de. toute, assemblée élective
- et il est prêt à se mettre à l'œuvre. Déjà
v une loi importante, qui Intéresse vivement
• le -petit commerce .et qui est destinée
compléter la mise en vigueur de notnj
système décimal, la loi sur la refontè des
monnaies, a été de la part des bureaux, du
- corps législatif l'objet d'un sérieux et fruc7
tueuî examen. D'autres projets de loi plus
considérables encore vont êtresoumis, aux dé
libérations de l'assemblée élective, dès que le
" terme des vacances que la semaine sainte lui
impose sera arrive. La réforme pénitentiaire,
la loi sur les enfaos, trouvés, pour n'en cite*
que deux, stiifl assurément au nombre des
questions'les plus graves qu'une assemblée
puisse avoir, à féspudre.
Mais toutes, ces lois, quelle que soit leur
importance, ne sont qu'une faible partie de-
la mission qui est réservée au corps législa
tif. 11 est unetàche bien plus haute encore
. qui lui est imposée par .sà prérogative et
.par l'opinion publique, une tâche dont l'ac
complissement l'honorera devant toute l'Eu-s
rojpe, et guejui seul peut remplir, c'est- iJtj..
nous doMerdésTiBanbes. ^
Les finances sont le ressort essentiel dè
tout État" : 'sans finances, il n'est point de
pouvoir, si solidement assis qu'il paraisse,
qui soit assuré" de durer; il n'est pas dé
puissance, si redoutable que la nature l'ait
faite, qui' puisse s'engager avec confiance
dans une lutte sérieuse. Reportons-nous par
, la pensés à cent.ans en arrière, à la mort de
l'empereur Charles VI; quelle disproportion
de force? n'y-avait^ii pas entre la Prusse, éri
gée en royaume par un .brevet, .et la mai-,
' son d'Autriche ayèc ses : immenses posses
sions héréditaires relevéeà de tout l'éclat de.
la çowQWe^.fflp.érialel Si Frédéric put gar-
. der la Silésie, et eut raison d'«ine puissance:
trois fois pjys considérable que la Prusse,
ce n'est pas- seulement parce que son |)ère
lui avait légué une bel]ç et yaillat^tQ armée,
^ c'est parce qu'il lui avait- laissé en même
tejnp? çe qui étail alors des finances, un tré-;
gor bien- rempli.. Pendant que le manque^
d'argent «privait de: renforts, de vivrés,. de.
inunitiôqs, les armées autrichiennes, plusi
mal payées encore que mal conduiteSj Fré-1
déric réparât aisément ses pertes, menait!
^ve&ictisMainé .guerrepour.laquelle iin'a-S
vait pas besoin d'épuiser son peuple/ et sor
tait victôrieuxdé là lutte* 's
î)és deuf conditions qui ont fait la force;
de là Prusse au XVIIl? siècle, et qui, en un.
seul règne, l'ont élevée a.u rang des puissan-;
ces de premier, ordre, il en es tune que nous;
remplissons..Assurément il n'est pas possi-j
ble de souhaiter une armée plus nombreuse,
plus disciplinée, plus rompue à la fatigue, •
plus ardente.,que.la nôtre :.ellfl est admira-'
Ble à là pâï,a^e, elle serait plus belle encore :
à l'action. Nons avopsdsnçup.e armée digne
d'un Frédéric.; nous n'avons pas de finances;
c'est au corps législatif à nous en faire.
Nous sentons-moyasnôtre mal, parce que,
la plupart des: puissances.'européennes en:
soïit également atteintes. L'Autriche, l'Espa^
gne^ la Russie même, sont encore plus - mal,
partagées qùç pçus ; mais ce «'est , pas unie
raison pour ne pas cherchier à nous guérir.
L'Angleterre et la Prusse sont seules dans de
. botuifes conditions financières ; les Etats-Unis, ;
" qui joueront désormais un'rôle décisif* dans
les guerrés maritimes, sont dans une situa-i
tion supérieure encore. Il y va donç de nos
plus cher? intérêts,,il y va de notre avenir
de ne pas demeurer en l'état où nous ^mmes. :
Avoir des finances, en effçt, çe n'est pas
aligner sur deux polopues pàràilèles les re
cettes et l'eg.jSépenS^s, et arriver,'coinme isn
■dit familièrement, à nouer le^ deux bouté
ensemble. Ni la 1 dètte de l'Etat , ni.,les'ser?
vice» publies 1 h'àfiir']âmsûs eù à souffrir
dans notre pays; la iFrancé fera toujour?
honneur à ses affaires.'Avoir des-finances}
ce n'est même pas équilibrer annuellement
par des recèttes régulières et effectives toutes
les dépenses.néçessaires : ce n'est là que pouf
voir aux besoins' du présent, sans excédeç
son revenu. Un gouvernement a le devoir dé
penser à l'avenir, et de .tenir en réserve les
moyens, de faire face à toute éventualité:
Avoir des finances, c'est donc avoir un en
semble d'impôts qui suffisent à toutes les dé
penses sans épuiser les facultésjcontributiyes
du pays; c'est ne pas consommer mois par
mois, an par an, tout ce que le revenu natior
nal peut abandonner au fisc; c'est être en me
sure d'accroître au besoin ces impôts dans une
■ certaine p/oportion, sans grever outre me
sure ni le travail ni la -consommation; c'est
laisser à là fortune publique assez d'éiasti
cité p'trur qu'un effort momentané ne soit
acheté ni par d'irréparables sacrifices ni par
de longues souffrances
; La France
faille ajouter, vingt vaisseaux, à notre flotte^
oent mille hoœmes à l'armée, 300 millions
au budget : ces. 30Q J fflUUûX)s.se trouveront-ils
aisément pendant deux, trois, quatre années
consécutives? N'appréhende-t-on pas pour la-
France les sacrifices excessifs auxquels les
guerres de l'Empire ont condamné l'Angle-:
terre? Ne faut-il pas profiler du présent
pour, préparer les ressources qui rendraient
la défense efficace ou l'attaque victorieuse? ,
On répète volontiers que la bonne politi-
qûje fait les bonnes finances. On a raison si
l'on veut dire que les finances d'un pays res
sentent immédiatement le contre-;coup
toutes les fâutes dé son gouvernement. Nous
en avons fait la triste épreuve après la ré
volution de février, et nous commençons- au-
jourd'hui " l'épreuve inverse. Mais quand le
mal est accompli, quand lè déficit est créé,
croire que la bonne condiUite sufûra seuleàef -r
facer le passé, à pourvoir au présent et à pré
parer l'a venir, c'est se payer d'illusisns. Il
faut se résigner à des sacrifices pour accroît
tre les recettes ; il faut s'imposer des éco
nomies pour diminuer les dépenses ; il faut
alléger ce qui souffre et prendre garde
d'accabler trop ces qui prospère.- C'est :une(
ûeuyre,de tâtonnement, de précaution et de
longue patience. ' ' - . ' .
Arbresqui croît n'est pas l'œuyre.4-Qh sô"
leil : de bonnes finances ne s'improvisent
pas non plus par ordonnance. Il y faut le;
temps, il y faut la paix, il y faut la réflexion 1
et l'assiduité. Tous les grands intérêts du
.pays •: commerce, industrie, agriculture, ,de-
-vront s'imposer des sacrifices et se faire des
concessions mutuelles. Le corps législatif,
qui les, représente et les résumé tous, qui
-eu connaît les ressources et les besoins,
peut seul servir d'arbitre impartial et dé-,
terminer avec autorité ce qu'il faut demander, ■
ce qu'il faut accorder à chacun. Ce rj'est niau
séciond, ni au troisième budget que le corps
législatif pourra être-quitte de la tâche que.
-l'opinion publique lui impose.; mais il faut;
qu'il s'y consacre' dès le premier jour, çt
"qu'il ne l'abandonne qu'après l'avoir rem-;
'.plie. • -
; Reconnaissons bien haut que le gouver
nement a fait tout ce qui était, en lui pour-
faciliter l'œuvre de l'assemblée élective, eti
ir
"ï.M"
-que, loin de reculer devant aucune-res
ponsabilité, il a : courageusement déblayé;
Je -terrain. Plusieurs questions graves pe
saient depuis. .longtemps sur nos finances :
les canaux seraient-ils rachetés ^ leurexploi-î
talion serait-elle à la 'charge dé l'Etat? lej-
ehemrn de Lyon serait-il exécuté et exploité
.aux dépens du, trésor? Quelle part l'Etat
prendrait-il à l'achèvement du réseau natio-•;
nàl? Deu 1 ^ ou trois systèmes 'étalent en-'prér j •
secce, et cluictua d'eux.imposait des; chai;-;
'ges^différentes aux contribuables. De là:
solution de ces Questions dépendait donc;
l'avenir de nos finances. L'initiative ferme
et prudente du Président de'la République
les a toutes tranchées ; aucune incertitude
ne subsiste, et la tâche du corps législatif
est aujourd'hui ramenée à ce double pro
blème : diminuer les dépenses, augmenter
les recettes.. '
Toutes lés dépenses aujourd'hui suppor
tées par le trésor sont-elles indispensables?
L'école démocratique, éprise de la centrali-:
sation, n'a-t-elle pas exagéré l'intervention
de l'Etat dans l'art, dans l'industrie, dans les
travaux publics? Certaines dépenses' ne se- »
raient-elles pas mieux et plus économique
ment faites, si elles étaient à la charge' des
localités ? Voilà toute une série de questions
que le. corps législatif ne peut se dispenser
d'étudier. D'autre 1 part, n'est-il pas. tÊs im-r
pôts susceptibles de recevoir une meilleure
assiette? -N'en est-il pas qui pourraient don
ner un revenu plus considérable? N'y a-t-il
pas lieu, le déficit' une fois çomblé, de pjro- <
fiter de l'exemple de nos voisins, d'essayer
si des réductions intelligentes dans les dro;ts
qui frappent les conçommaiions impor-
■taates n'auraieni^pas-pèar^effetr'tle déveiop^ 1
per ces consommations et de rendre l'impôt
à la fois moins* onéreux pour les populations
et plus productif pour le trésor ? Ne serait-il
pas opportun de compléter l'œuvre ébauchée
par les institutions de crédit foncier', çt de »
procurer à l'agriculture un soulagement gé
néral eteffic|ce en diminuant les charges!
spéciales et si nombreuses qui pèsent uni
quement sur la propriété? Quel champ plus i
vaste et plus fécond peut-on souhaitera, l'ac- !
tivité intelligente et résolue d'une assemblée?
Si, laissant au gouvernement la direction »
politique et l'administration, le corps légis- j
latif se renferme dans la carrière qui s'ou
vre devant lui et la parcourt avec fermeté;
"■s'il réussit à ^établir un équilibre durable
entre les recettes et les dépenses, à alléger les
charges publiques, à féconder le revenu natio
nal; enun mot, à mettre nos ressources finan
cières dant il dispose en rapport avec notre
puissance militaire et mariiipi.e, nos institu-,
tions nouvelles seront consolidées, et la gran
deur delaFrance sera assise sur une base]iné
branlable. Le corps législatif aura accompli
ce qqe n'a pu fair&èncpre aucune assemblée !
dans notre pays.; et il aura conquis une -lé- ;
gitirae iet glorieuse popularité; - - - ?
' . CliCHEVA,L-ClJmi(iNY. ' '
Sf.'lé ministre^_finances s'est entendu
fivec la Banque de France pour faire droit :
aux observations que nous avions présentées
relativement à la publication des comptés de
ce grand établissement. . , '
Après la révolution -de février, le décret ;
qui autorisa momentànément le cours: for
cé dés billets de la Banque, ordonna en
même temps, et par une conséquence facile :
à. comprendrez l?i publication hebdomadaire
dé son état de situation. -Peufeêtre y avait-
il quelques inconvéniens dans des publica- ;
tions aussi fréquentes ; mais on is'était ex- ;
posé à un inconvénient non moins grave, ;
en décidant, comme l'avait fait le décret du
3 mars dernier, que l'on enreviendrait pure
ment ,et simplement aux publications trimes
trielles et semestrielles ordonnées par la loi :
du 30 juin 1840 qui a prorogé le privilège de
la Banque. !
Il était dangereux, en effet, comme nous '
l'avons fait remarquer, de restreindre ainsi
la publicité, au moment où la Banqûe Venait
de .modifier le taur de. l'escompte et d'éten- r
dre le cercle de ses opératiôns. Les publica
tions anciennes étaient d'ailleurs complète- •
ment iûsuffisanles, non pas seulement par- i
. ïri'L
"elles ne donnaient qu'un état de sa situe^
tion moyenne pendant le trimestre écou
lé. Elles. ,nè fournissaient donc 'que des
: renseignemens qui présentaient peu d'utilité
pratique. Fhfiç, un système de publicité
aussi restreint et aussi incomplet avait. sur
tout ce mauvais côté d'encourager les faux
. bruife, et nousien avons .eu tout récemment
uû exemple dans les nouvelles inexactes
qu'on à fait circuler sqy : ïe chiffre des som-
mes avancées par-1^ Banque à l'occasion de
- la conversion. ! *
; Le go'uvernemerit et la Banque se sont em-
' ..pressés de sé rendre a ces observations. On a
•i laissé: de côté l'article du décret du 3 mars
sur les états trimestriels et semestriels; Nous
: aurons une publicité plus vraie, plus large
-,et plusconforûieà tous les intérêts. Les pu-
: . blicationç ne Seront pas, il est vrai, hebdo-
r ma.daires, coi^me après la révolution de fé-
. vriér.;,elifis sefent mensuelles; mais cela suf
fit pour éclairer l'opinion sur la situation û-
' j nancière et commerciale, et pour déjouer les
fausses-rumeurs, . : !
, • Le premier compte mensuel que le Monîr
; teur reproduit aujourd'hui, fournit la meil
leure preuve de l utilité d« ces publications.
' rablfe-îur les affaires ; car, .placé en regard
dix dernier compte publié à 1& date âu i mars,
f il met en relief une série de faits qui déno
tent une bonne situation sous tous les rap-
^ ports. . . '
-v Le chapitre, sur lequel se porte tout d'a-
1 bord l'attention, est celui des avances sur
. effets publics. On avait prétendu que le chiffre
de cès avances s'élevait à 14b millions-;"nous
avons répondu qu'il n'atteignait pas 100 mil
lions, et le eompte de la Banque nous apprend,
v en effet,, qu'il est-de 94 millions tant à Paris
que dans les succursales. Comme le mon-.
~ tant des avances sur effets publics était de
. 16 millions au A mars dernier , il s'ensuit
-. que la part maximun afférente aux opéra-
• tions amenées par la conversion de la rente
est de 78 millions seulement, yoilà donc un
chiffre désormais établi d'une manière offi- '
- cielle. . • • ■- - ■■ i ■.
Ce que nous devons constater ensuite,
, c'est que le trésor ^ encore au crédit de son
compte courant, une somme de 73 millions,
quoiqu'il ait dû payer le semestre des arréf-
rages de la rente; S 0/0, échu le 21 mars,
' et poiîryoir aux renxboursem'ens .effectuas
' du 6 au é avril. C'est une réponsè pérempV
toire à l'assertion d'un journal qui avait
■ annoncé que ^e, trésor s'était yti forcé de,
demander une avance de 25 millions à là
Banque pour faire face à tous les paie r
mens. Encore ira- faux 'bruit que vient dé-
• mçntirl'état officiel des comptes dè la Ban- -
que.
On co^nprei^d guje les avances sur, action?
, et obligations. de «hemins de fer, autorisées
par le dernier décret, n'ont pu encore pren-
dre beaucoup'de déyelpppeDfient. Elles mon
tent à 4,500,000 fr. Mais il est probable que,
malgré l'esprit de; sage réserve qui anime
" l'administration dè la Banque, elles s'àcçroîr
i trônt en raison même de l'impulsion don
née récemment aux affaires de chemins de
fer.
' Un des résultats les plus satisfaisans que
. neus ayons à constater-, c'est l'augmentation
du portefeuille. Il s'élève à 419 millions, tan-
qu'il n'était que <ïe 107 millions - au 4 rnarsl
. C'est donc 'un accroissement de 12 millions
dans Espace d'un mois. La diminution du
" taux de l'escompte commence à agir sur l'ac
tivité .des transactions. ;
^ Lavijle de Paris mène grand train les im -r
mensefe travaux qu'çlle a entrepris: Aussi
a-t-ellé prélevé, depuis un mois, une noii-
velle somme dé 40 millions" sur le compte
i:ip
~ ,'J
, |
{ ,a
/X
' &adréste?,.franc(fj tôdminittration, à Mi ,
.qjuiîlm a été' ouverU Le§ avances, qu'ehe
touchées sont .actuellement dè ^amHliwi
Mai^ i'eâiprûnt qu'éîlê Vient de^conéturç'lt
des cpnditiôns si avantageuses,; va lui per
mettre de se libérer avec la Banque.
On remarque l'augmentation considérable
qu'ontsubielescomptefrcouransparticulierq.
Us se sont élevés de 146 millions à 199.. L'a(j-
crôissément est de 53 millions, et porte exr
clusivemqnt sur les comptjes-courans de Pa,-
ris. Sans doute, l'argent que la Banijue a pr^-
té sur effets publics lui sera revenu en gran
de partie §ous -forme de dépôt. Il est proba
ble que ces fonds ne tarderont pas à cher
cher un placement, soit qu'ils retournent à
la rente, soit qu'ils aillent aux chemins d,e
fer. . i
Il est résulté de cesdiversmouvemens quje
la circulation des billets de la Banque-s'est
relevée , ^t qu'elle dépasse aujourd'hui ije
montant de là réserve métallique. Au com
mencement de mars, la Banque avait une.
"masse d'espèces montant; à 592 millions
pour une ' circulation de 565 millions seu!-
'lement. Aujourd'hui elle a 601 million^ d|e
numéraire pojy yne circ.ulation de 635 mili-
lions. La réserve a augmenté de 9 millions et
la circulation de 70 millions. J. B ùbat. |
' ^Zîs^^îirfç^j.'éVnqi^t^uft histo-»
.. '«ftsvfci îaitlns ïàppïochejfQéni'.^/nfii^
comparer de grandes choses 'à des choses
iïïfinimëdt ^pètites et mesquines;-pnis'il
ajoute.: . ...... ' -
" « Lorsque Ludlpw et les régicide's anglaÎB, pro3-
crits de leur.p'ays, se re^dirént Qn Suisse au XVII'
siècle. Ils demandèrent un ^sjle au pays de Vaud,
et y furent feçùs. avec, cordialité et fempressement.
Gouvernément ét populatioh rivalisèrent alors'de
zèle pour procurer à ces horripies. les adoiicisse-
mens que réclamait leur malheur. Les villes quHls
choisirent pourTésidence s'en estimèrent honorées.
» Mais aussi quel retour de la part de ces illus
tres proscrits ! quels égards ! quelle ^délicatesse
dans leur conduite ! quels ménagemens n'em-
ployèrent-ils pas .pour continuer à mériter la pro
tection dont ils jouissaient !" (juels soins ne mi
rent-ils pas ' à éviter ce qui aùrait p« compro
mettre le pays qui leur donnait asile ! ,? . • ,/ '
» En veut-on des exemples? Yoici quelques
fragmens de la lettre qu'ils écrivirent ^« gou
vernement de Berne pour le remercier de l'agila .
qu'il leur accordait : « Contraints pw l'étrange
» révolution d'Angleterre, le lieu de notre naia-
• saHce, de quitter notre patrie,-aprèèL y avoir
» fait notre possible pour le bien de la&épu-
» blique^ nous avons trouvé une assistance par--
» tieulière du Tout-Puissant en ce qu'il vou3
» a dispesés à nous secourir et protéger au temps
» .de notre adversité..... Noiis prenons cette occa !
. » sion pour vous donner les assurances du'senti-
». ment que nous avons de tant de bontés qu'il
» vous a plu 'de. nous témoigner, pour vqus aseu-
__Lejex$nu publiûsiacm)|t rapidement sot^-
l'influence de là reprise générale des affaire^.
L'augmentation est de pr§s de 5 millions sur
' le mois de mars, comparativement au mois
correspondant de l'année dernière. Les droits
d'enregistrement, entr'autres, présentent un
accroissement de'2 millions.
Le Moniteur publiera demain les chiffres
officiels.
Le ministre des finances a reçu de tous lçs dé-
partemens, excepté de la Corse, les procès-ver
baux de clôture ^es registres ' destinés à recevoir
les demandes de remboursement de rentes 5 0/0.
Le total des demandes s'élève à la somme de
1,936,783 fr. de rente, représentant un capital de
38,738,660 fr. : (Moniteur.) '
> On lit dans le Journal du Cher:
a Les journaux de Paris annoncent qu'un
commencement dé désordre a eu lieu à Bour
ges; que les'ouvriers de la ville- ont voulu
s'opposer à l'embarquement des grains, mais
que, l'autorité étant intervenue aussitôt, tout
était rentré dans l'ordre. ;
» Ces journaux ont été mal informés ; au
cun désordre n'a eu lieu à Bourges. »
' La Patrie, qui'avait la première donné
cette'nouvelle, parlait aussi hier de rasseml-
blemens d'ouvriers à,Tarare,., dont-. nausM»
trouvons pas trace dans les journaux dje
Lyon èt de Saiut-Etienne.
- Le comte Buol Schauenstein> qui repré
sente depuis plusieurs mois la cour d'Au
triche à Londres, en qualité d'envoyé
extraordinaire et de ministre plénipoten
tiaire, a eu jeudi dernier de-la reine Vic
toria une audience de congé pour absence
tempo/aire. Va exprès, arrivé mercredi
à l'ambassade d'Autriche\ avait apporté
au comte l'ordre de se rendre immédia
tement à Vienne. Le comte Buol n'a point
pris un congé "définitif de la reine; il pst
possible néanmoins qu'il ne reprenne pas ses
fonctions d'ambassadeur. Les missions im--
portantes dont il a été chargé .à Turin, à
Saint-Pétersbourg, à Dresde, et tout récemi-
ment à Londres, attestent la' faveur dont il
jouit à la cour de Vienne et là confiance qu'a
vait èn lui le prince'de Schwartzenberg. On
n'aurait donc pas lieu d'être surpris si le
poste de minisire des affaires, étrangères lui
était confié. cucheval-claiigny. ;
Le Nouvelliste vaudois du 8 avril publie
certaines lettres'écrites par quelques rélugiéé
français, et dans lesquelles des attaques vio
lentes sont dirigées non^-seulemént contre le
pouvoir qui gouverne la France, mais contre
un homme qui,' sur la terre helvétique, lëùr
avait été très bienveillant et Ijès fav.ôrablç j
M. Druey.
- Après avoir reproduit ces lettres^ le Nouz
H : TUU3 a plu UVk UUIW lil/WUlQlIVi) JJUU*. i ^Ui3 MOTU
» rer de notre obéissante; et de la grande passion /
» què nous ayons de vou^ ea pouvpir danjier/-
d quelques.marques.considérables.;, ce que nous
■mMoe dAeepéross^p'at/«te. — —■-*— ***"""'
. » Uneautre fois, Ludlow, invité du dehors à'pren»
dre partit une expédition que la Hollande, de cou-,
cert avec la France, préparait contre l'Angleterre,
répondit : « que toute entreprise pour rétablir
» la République en Angleterre ^ était. inutile,
» parce que la brouillerie entre les rois de
». Franee et d'Angleterre s'était bientôt terminée
» et qu'en recourant à des protections étrangères,
» il risquait, ainsi que les autres réfugiés, de per"
» dre celle du canton de Berne, et qu'il était de son-
d devoir de s'abstenir de toute espèce d'intrigues
» dans un pays qui lui offrait l'hospitalité. »
» En 16.8$, lors de la révolution qni chassgjes
Stuarts d'Angleterre, Ludlow était a Vevey'. -Le.
vieux républicain s'en fut à Londres. Mais l'ordre
de faiie son procès l'attendait et il revint mourir
à Vevey, où ses cendres reposent encore. ,
».. ... Jamais il ne serait venu dans l'esprit de
tels hommes de déverser le fiel et le mépris sur-
les autorités et sur le pays en se livrant à des ex
cès d'une insolence qui n'est égalée que par-l'excès
de la forfanterie. Ludlew n'eût pas consenti à se
cacher et à demeurer malgré nous sur notre - sol,
quand il eut vu que cela nous compromettait et
que nos ennemis en pouvaient faire et en faisaient
un prétexte - pour nous susciter des embarras.
Il est vrai que lui remerciait -pour l'asile Jqy'il
recevait ét qu'il ne le réclamait pas comme étant-
son droit. Il est vrai-aussi qu'il eonnaissait les
ménagemens £ t la délicatesse que l'on doit tou
jours observer en ces choses, jetait, en un mot,
un républicain.
» L'émigration- française "de 1848 fut re
çue, on le sait, à bras ouverts dans Je canton de
Vaud. Il semblait que le pays avait droit à s'at-»
tendra-à des {Jïwédés *îta -mofna convenables de
la part d^ ce^ qui furent.^objet de ses prévenan- '
ces, de son hospitalité et de ges sacrifices. Il n'en
• fut pas toxit-à-fait ainsi. Quelques-uns des; réfu
giés n'eurent rjon de_ plus empressé, que de
prendre part aux divisions de partis et aux
■ luttes- de la 1 politique- intérieure', . en" Suisse.
Par leurs écrits et par leurs discours, ils
contribuèrent à la " haine des personnes et à
la discorde. Us foulèrent aux pieds les .mesu
res que l'autorité prenait dans l'intérêt du'pays,
Ils la méprisèrent ouvertement. Invités à sejrendre
dans les cantons de l'intérieur, ils déclarèrent pu»
hliquement qye le droit d'asile leur appartenait
et non pas. à la Suisse. Renvoyés du territoire pour
cette haufe ; inconvenance, quelques-uns d'eyx,
et notamment, les auteurs ae ces célèbres lettres,
firent tout ce qu'il est humainement possible de faire
pour se soustraire aux ordres de l'autorité; lis-se
cachèrent, ils se blottirent, et plus tard ils accusè
rent nos 1 fonctionnaires, qui ne les découvrirent
p^s "d'abord, d'avoir volé l'argent de l'Etat. Racon
ter dans'ses péripéties, rappeler dans ses détails .
tout cê trafic, et: l'habileté qué mirent en particu
lier deux de ces réfugiésâ sé soustraire aux ordres
de l'autorité, est^ au-dessus de nos' forces et'dç no
tre volonté.' Triste -habileté, : du reste; pour des ré
générateurs de la France , pour des fondateurs de
la société nouvelle! » ' : ■
L'Akhbar, après avoir reproduit l'article
du Moniteur annonçant ' la conclusion! de
J'affaire du Maroc, ajoute :
« Sans prétendre troubler en rien la satisfaction
qu'on doit rèssentir eh voyànt "disparaître tôùte
chance actuelle ; de Collision avec nos v^isiris de
l'Ouest, novjs devons faire remarquer que la paix
sera toujours très précaire de ce côté, tant que
l'empereur n'aura pas une autorité-générale
FEUILLETON DU. CONSTITUTIONNEL, 10 AVR.
LA VIE A. REJBOIJRS'
«BIUIW.
SECOND VOLOMS.
* - . ...
r", -xv. < ... •- . ;
. . L'ARBBE pE tK SCIBNCE.
C'était Armand qui tenait le dé, et pour-;
suivait ses railleries; à outrance contre l'on
cle Séverin.-
-—Oui, cher prince^ disait-il avec l'effU-:
sion qu'engendrent-les fumées du vin^ oui,'
chef et bon prince, comme je vous -l'affirme
sur l'honneur, ce diable d'onclë est-un scé
lérat bien profond. Il n'y en^a i quô i "pour lui,,
voyez-vous; Hïious les soùffletoutesV X
—-Allons, Armand; ri'«xag;érons jîeh. dit|
le député dont'la tète ne ge trbuvait' pâS dans:
des conditions plus s^néâ. '
Ëxagèrér I s'écria le jeune homme.
Comme si vous n'alliez: pas- encore au-delàï
de tout ce qu'on petit' dire F Un gaillard,
cher prince, je vous en réponds;
—^Armand, Armand, dit doucement le
personnage parlementaire'.
Assez, mon oncle, poursuivit l'impi
toyable railleur, ou vous m'obligerez à être
dur pour vous: Je saiâqii'il est dans vos "ha
bitudes de vous dépréciér, de voiismécôn-.
naîtr» ; mais ce sont' là des choses qui ne se :
passeront plus devant moi. Je ne le souffri-
? La reproduction çst interdite. »
rai pas, entendez-vous.
-, -'-Moc JQieu, comme, tu le prends, dili'onr
pie Séverin ! A ton aise, alors, à ton aise J.
'N6n, ; mais^G s ést que vous visez à i'an-^
tique, au ilomain. ^fe vous en défendez pas,
mon.oncle, -c'est votre faible ; chacun a le
sien. 11 v»us faut des vertus taillées dâns ïe
granit, d'un seul bloc, tout d'une pièce; des
vertus comme on n'en voit que sur les mo-
nuinens. AUèz, je vous connais ; voici bien
du temps que je vous suis. Exemple, vous
êtes mtideste. Modeste! c'est de luxe; on
pourrait mieux employer ses loisirs. N'im-t
porte, passons là-dessus. Modeste,.soit; mais
comment? L'êtes-vous pour votre usage per
sonnel on bien voulez-vous en tirer parti?
Espérez-vous un j our yoUs en prévaloir com
me Cincinnatus de sa cûarrup, Curius Den-
tatusde ses raves,'Abdo^onyme de son jar
din 1 Entendezrvous, en, un.mot, vous ; en
fairje une situation dans l'histoire?
— Mais.-npn> Armand, mais non,! où y as-?
_tu chercher eps inventions-là^?
. • ,-o- Alors/soye^ ^modeste saps excès, mon
-oncle) aulreme'Rt.je tôusaccuserai de jçuer
ad héros; Et pùiS>. :dje : grâce, pourquoi ces
façons? Quel mal-y ô-t-ilùce que vous pas
siez pour up roué fini, un irrésistible, un
bourreau des cœurs? Tenez, prince, ajouta
Armand en changeant » d'interlocuteur, ..tel;
que vous le voyez, le cher oncle m!a vingt
-fois damé le pion ; partout jel'ai trouvé sur
mes brisées; ■ ■ ■■ ■< p . .
■ — Moi?Armand. Ahî fi'donic,.dit le dépu
té en r jpoussant l'impuMPaîi avec vivacité.
— Oui, vous, mon onde, .vous. Prince, ne
vous fiez pas à ces airs. patelins,- .Le «ber^
homme est intraitable enmatière dfefemmes, *
qu&nd il «si sur les tracff{»dfe te gibier-là^ il
- 1 - - •* : • <
ne connaît plus personne. Vous, moi, peu
importe; il noué sacrifierait tous. C'est un
.renard pour la- ruse et un loup pour l'avi
dité. Oh 1 j'en ai desexemples !
: -r- Ceci est trop fort, Armand) assez de
railleries. v- ,
. <-7- Des exemples, mon Qncle, • et le pyinpe
en jugera. ^ Ah j , yops croyiez rompre les
chiens et déguiser vos voies ; non, non,
vous.avez affaire à de lins chasseurs. Un peu
d'attention, - cher prince, et rendez une sen
tence digue de feu Salomon. Vous connais-
sezMirandaj,^ous savez combien ce serait
une grande conquête, faite pour tenter les
pli)S ambitieux j- .yous avez pu voir, n'est-ce
pas, à quel poinl noys étions tous empressés
près d'elle? : -
— Oui, A^^i^it le prineç.
T7- Eh hienl poursuivit Courtenay en dé
pit des oeillades de mécontentement que lui
•adressait l'onde géverin, devinez qui de nous
a été; le plus ^iffie plus ardent -et, par ma
foi', le plus, vcéin'du. succès 1; * t , * :
' r-Qui donc çela j? ditîle prince. Vous m'in
triguez. . r i . , i
- , — Mon» onde, reprit l'implacable npvèu,.
sans tenir compte des attitudes furieuses que
prenait l'accusé ;■ "mon oncle: qué^voici ! :
, — Asttu bientôt fini tes mauvaises-plai
santeries? lui dit le dépilté à. demi-voix..
—Mon oncle lui-même, continua Armand
en retournant le fer dans la plaie. Nous
étions tous timides, gauches, empruntés;
seul il se dessina ; nous faisions l'aixltfur à
distance, il le fit à table... ' i -
— Assez, malheureux 1 lui dit l'oncle Sé- ; -
'jrerjn en secouant, à les arracher, les'pansile '
êbnhabit.. . . ■ 'î'
—^Gafeton m'a tout conté, dit Comfenay
en réponse à cette sommation violente, et il
ajouta : Oui, il" fit 1-amour à table, et n'y fut
pas heureux jusqu'au ,bout.Que voulez-ypijs,
cher prince? toute médaille a son- reyer^
çaême celle du député. : . ! ^ !
L'oncle Séverin ne s'agita plus, ne apui-j
■cilla plus ; il venait de prendTe-unç résol^n
tion désespérée. Des deux paris ,• le vin s'ien
mêlait.;' il avait suggéré l'attaque, il allait
suggérer la défense. Poiir que le député en
vînt là, il avait fallu ces deux motifs réunis ;
une blessure au, pbint sensible et un nual
, ge autour ; du, ceryeau ; autrement il 3e
. serait conienu, comme il l'avait, fait tant de
fois,.et le jour même. Mais Armand l'avait
- touché dans un de ses souvenirs les plus
douloureux et les, plus délicats, et le cham-
, pagne agissait violemment; de. là une colère
, sourde.efcoççipliquée.
— Ah l c'est .ainsi que t,ur le prends, disait^
il en lui-même ; eh bien ! nous allons voir.
Et il'agirait.., 'combinait , arrangeait- ses
moyens de revanche. .. , , '
-On eût dit, d'ailleurs* que'Cour (snày- eom-j
prenait de lui-mêmè ' qu'il avait poussées
- choses trop loin, et essayait dçi lés irajusterj
• de son mieux. ' ■' s" r
v —Mon iDi^u, mon' oncle;, -.ajo^ta-t-i^ il joie
- faudrait pas;vous blesser de cg que. jej."vous'
, îii dit; l'amour est un combat, où les-chan-
;ces-sont variables. Vous avez'qu uq çaauyais
; jour ; quel grand capitaine n'en à pas? Vos'
maîtres en. galanterie ont «y aussi.les leurs.
Le bel Amadis des .Gaules notait: pas toù-,
jours heureux dans ses expéditions, et,' au
r milieu de ses innombrables succès, don Juan
'- lui-même a essuyé quelques^ défaites.. Com-
■ me eux vouâ avez eu vos déboires, mon on-
: cle; il n'y a pas à eh TOUgir.
Tel est r lë baume que Courtenay versait
sur lés-blessures qu'il avait faites et-élargies
de sçs maiç^jlà réparation parut tar4ive ou
inguf$saijfe ?; -car l'oncle. Séverin "changea
, bient&^Vj! r r£»les et attaqua à son tour,
■pepdant que ceci avait lieu* à .l'intérieur de
la tourelle, Adrienne demevirait fixée sur les
marches- de l'escalier, dan? up état voisin de
l'apéantisseçaent. Lçsftjree? lui avaientm^Ji-
qué pour s'y tenir-deb.out ;, elle s'y était af
faissée et accroupie. Les convives ne ména
geaient pas leurs voix, et les liejux d'ailleurs
avaient une sonorité fatale qui ne lui laissait
rien perdre de: ce qui s'y disait. Elle recueil
lait ainsi, dans l'amertume de son cœ^ir, ces
mot^ cruels, ces révélations* douloureuses
qui la condamnaient à un éternel -dèsgnchçua-
tement; Elle avait .vu au mêniein^tajjt ia'pjiê
s'ouvrir, briller l'éclair et la foudre i'ayeinr
dre ; rien-de plus prompt et de plus irrépa
rable à la fois. C'en était trop pour une ame
dans le,même jour ; ce Supplice excédait les
facultés humaines. A chaque propos qui
. blessait son amour, elle sentait s sa vie près
de s'éteindre; une sueur froide l'inondait)
son Qûeur ne battait plus, et il passait cpmmé
uij nuage devant ses yeux.; Plusieurs fqi^
elle essaya de fuir; son-corps, brisé par l'é-.
rnpUon, s'y, refusa ; il semblait rivé, à la
pierre, plie vi^a ainsi ^et odieux calice et but
jusqu'à la dernière goutte de fiel. ;
Une, yoixla fit tressaillir de nouveau, ae-
. compagiiée d'un sonore éclat de rire ; c'était
l'qncle Sévé^[n qui ouvrait son feu : . ,
. TfrAh lboâ, disait- il, vûijà que tu te f^-.
ches, Armand. Eh ! bien, tant pis, mon cher;
i.cbaeun son tour, ilfavjt que je me dégonfle.
-r-Grâce!. grâce 1 mon, .bon oncle, dit le
jeune homme avec une ironie qui ressero-
r » >*•»-• ^, - ; f *■ * 1 '
■ " • -• r *' ■ . " " " • •• ■ - » |
blait à de là provocation. ~ "
— Non, vois-tu, c'est plus fort que moi;
ça me part. AltI; vous. accablez. 1^' gens»'
Monsieur; ah! vous les faites poseriodéflni-
• ment j- ah ! vous jes campe^ sur une sejkètte
abomiçable ! Eh 1 bien, mauvais, garnement,
nous dçjix^nous allons compter, y , " : m
— A là. bonne heure, , comptons,. diV-Ar- '
mand,.çasera.drôle;
Tiegs, CoiirtBnay, reprit": L'oncle d'un
ton plus sérieux, ne;fais pas iantle fanfaron.
Le lieu n'e?ti pas hom ppiur rire de pareilles
choses. Tu as entendu ce que disait taut^l-
■ l'heure le prince au sUjet 8e cette Eenée de
Rieux; Une gaillarde, celle-là f-et quiVjouait
du eoutean sans dire : gare 11$ loi dutaliqnl
Dis donc,.Armand, si ta pauvre , Adïie^ûe
Usait de cette recette ! diable ! diable 1/ ■ ; t
— Mon oncle, -pas de noms propres, ,-je
vous en supplie, s'écria Courtenay avep f pjus
de gravité. .. •
— Babl je siiiÉ lancé, s'écria Séverin, tu
ne m 'arrètéias plus ! Je n'ai .'qu'un jour, ' il
faut que j'en profite. Eh bien J Qui, tu pa
•serais pas à la noee, paâuvais sujet, si
■ Adrienne avait le. goût 4es petits couteaux.
Ne fais doûç pas le bourru, c'est mal k' tçi.'
PrinCe, vous en êtes témoin, a-t-il mauvais
caractère?-,. . •
— C'est si. bête un sermon! dit Armand ; eu
cachant mal son dépit ; et après déjéùner .en
core! ■
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