Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-02-26
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 26 février 1852 26 février 1852
Description : 1852/02/26 (Numéro 57). 1852/02/26 (Numéro 57).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6695737
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
MJ.viËfiO 57,'
* *
PRIT 32 £.'âB3WKnS!2S.Tr
PARIS. is F. PAR TRIMESTRE.
DÉFA.BTBMEK8. 1®-Ï. , •"—
• li» NUMÉRO : CENTIMES.
- porn lbs pirs tTR.vNGERsV se reporter
a i tableau qui sera publié dans le journal,
le - 10 e/îi de chaque mois. - •
Let abonnement datent des 1*' eM6
. de chaque mois.
BUREAUX -: me- «fe -ti'af&fs .tPalâift-Refalj. -a Vf©.. .
18?>2.~ JEUDI 26 FÉVRIER.
ÎV'ËL
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAII
iE
If
-J&ësg.
UNIVERSEL.
S'adresser, franco, pour la réduction , à M. B onifage ;
Les articles déposés ne sont pas randusj
On i' Jjinne, dans les dêpartcmemfmx Messageries et aux'Directions de posfëi^-ÀlLofidres, chez MM» r OWîî- et sm» j . S'adr ssc*,. franco, povr l'^dm inistrafion, à M. D enaiiî , directeur. , •
~ —A'Strasbourg, ckezDA. ALEXiUDRE, pour l'Allemagne, ' - j Les arinonrt-s sont re-çtfes eu bureau du Jnmnl; et chrzM.' PAN1S, regisse .v .r, 10, place Ue la Bon
Dès le commencement de mars, le Cons
titutionnel publiera un romaa dans son feuil
leton. ■; '
Ce roman aura pour titre
L A VIE A REBOURS',
roman de mœurs, en 3 vol a me?/ '
l®ar II. • 141 VIS 'ni2Wgl&tJIi>, :
' auteur de JtiROME • PATUÎIOT.
Noiis ferons connaître, très incessamment
le titre des autres romans nouveaux qui se
"succéderont dans le Constitutionnel,, ta la
nom des écrivains qui seront appelés à noire
collaboration.
X.e décret organique sur 1a presse, que
nous avons publié dans notre numéro du -19,
élève à 6 c. le droit de timbre.qui n'était que
de 4 pour Taris et de 5 pour les départemens.-
11 remet en outre en vigueur Les tarifs pour le
transport par la poste, tels qu'ils existaient
un4848.' Il en résulte une augmentation de
2 centimes par jour sur les numéro; distri
bués dans Paris, #(, de 5 centimes Sur ceux
qui sont expédiés dans lès départemens.'
L'administration du €omt\tutionncl , ne
vo*liant pis faire'supporter à ses abonnés
toutei-i charge qui lui est imposée par la
nouvelle loi-, «n prend une partie à son
compte. " v »,
En conséquence, à $atcr-d'aujpurd'hui,»
lys abonnemens seront reçus dans nos'liu-
•;eaux aux piix suîvans : ' . •
PARIS.. . . / . . 13 ff. PAR TRIMESTRE.
pEl'AHTKMENS.. 10 fr. » . »
Le Cà-sUtu'.iomcl, reste le journal du plus
gra vi format. ,
PARIS> 25'FÉVRIER.
Le scrutin va s'ouvrir, d^ns la France en-,
tière, et tous les . citoyens, sans exception,
sont appelés à pfendre part à l'organisation
définitive du gouvernement, en complétant
par la nomination du corps législatif l'en
semble des grands pouvoirs de l'Etat*.C'est
là un acte assez important pour qu'cfcPt ré
fléchisse, c.t surtout pour qu'on prenne la
peine d 'aller voter. .
Si là. contradiction n'était le fond de la
nature humaine, on n'aurait pas besoin d'in
viter les citoyens à user de leur prérogative ; *
mais l'expérience est là* pour nous apprendre,
que plus on a désiré un droit, plus on met
de nonchalance à l'exercer, une fois qu'on le
possède. Gela n'empêche pas de crier contre
l'usage qu'en font les autres ; au contraire,
on se donne la-double satisfaction de la pa
resse et de la critique. ,
Quels motifs'p'cut-on'avôir de déserter le
scrutin, aujourd'hui surtout que l'urne élec
torale vient en quelque façon frapper à vo
tre porte', et qu'il suffit d'étrndre la n#i.h
pour déposer son vol?? Personne n'ose se di
re indifférent à la chose'publique; or l'in
faillible moyen de n'être pas représenté à son
gré, c'cstassurcmen t dene pas aller voter poul
ies candidats de son choix ; et l'on a par trop
mauvaise grâce à réclamer d'autrui un vote
qu'on ne donne pas soi-même. Toute opi
nion sincère ci sérieuse impose à celui qui
la professe le devoir de la propager et de la
soutenir ; l'homme convaincu qui déserte le
scrutin et trahij. ainsi ce qu'il- croit être la
bonne cause, manque donc à son pays et à
lui-même. .' •
Il faut trop voter sous ce régime-ci, di
saient naï vement en 1848^nos braves-paysans '
à qui l'on demandait d'élire coup' sur coup
une Assemblée et des conseils de tout ordre.
C'était là. le cri de l'inex.périence appelée
tout à coup et sans relâche à une besogne qui
ne,lui c'ait pas-familière. Ces mêmes paysans"
ont bien prouvéxlepuis, au-10 décembre 1848
et au 20 décembre 1851 qu'ils ne craignaient
pas leur peine quand il s'agissait de donner
un bon coup d'épaule à.la machine gouverne
mentale. Aujourd'hui, il s'agit de compléter
l'œuvre si. bien ébauchée : le président est
-réélupour dix ans; et c'est uu gravît! sourî
de moins ; élisons maintenant le corps légis
latif et notre nonchalance*aura devant elle
six années dé repos. '
Six ans, cela doit donner à penser aux
plus msopeians. La Constitution est faite, les
décrets organiques sont promulgués, le con
seil d'Etat fonctionne, et le sénat est prêta
siéger; h tâche de la politique est donc finie,
c'est, le tour des affaires. La répartition de
illmpôt, la législation industrielle et com
merciale, les grandes entreprises, d'utilité
.publique, les ■améliorations de toute sorte,
voilà la sphère où le futur corps législatif
va exercer son activité; Il va chaque jour loue
cher à quelqu'un des grand^inlércis clu pays,
et chacune de ses décisions peut nous atten
dre dans notre industrie,.dans notre fortune,
dans-nos "chances. d'avenir. Vous tous, que
les destinées de la France- n'émeuvent pns,
votre avantage, personnel- vous l.dssera-t-il
indifférens? Prenez v garde : si vous ne vous.
Assurez par avance dés défenseurs, si vos in
térêts ne sont pns représentés, si pendant six
'afttj^ys tout entières on décide, de vous sans
'vohs *, sans qu'tme voix s'élève pour voire
cause, c'est vous qui l'aurez'voulu. .
Politiques^ tâchez de faire prévaloir votr,e
opinion, si vous no voulez' qu'elle-'-som-
meille pendant six ans; hommes d'affaires
et de travail, .efforcez-vous de remettre' voire
sont en des mains, compétentes. L'occasion
qui.s'offre à' vous ne reviendra qu'àxtes in
tervalles- inexorables; Par§£ qu'il vous aura
plu* par dépit ou par paresse, de la laisser
échapper, le pays ne se passera point
de représentai!?. Tout au plus- pourriéz-
"vous contraindre les électeurs diligent à re
venir au bout-de quinze jours pour terminer
l'éléction. inachevée.' Quand l'intérêt de la.
France est ici» d'accord avecious-les intérêts
individuels, nous ne pouvons croire que les
amis de l!ordre qui «nt tant de fois fait preu
ve de zèle et d'activité, veuillent s'y'prendre
à deux fois pour couronner par.une élection
dernière l'édifice de nos institutions, et s'ex
posent à créer aux minorités remuantes des
chances inespérées.
CucnEVAL-CLARIUNY. .'
EILISCffBOrm
A Messieurs les élcc'curs de la 2 e , circonscription
du dépariem-nt de la Seine.
Messieurs,
. Le 3.0 novembre dernicr,~jc me suis .présenté à
vos suffrages comme ancien président du tribunal
de commerce de la .Seine et comme m timbra de la
commission muninpafe^t départen-.cntale. Je tous
rappelais que les fonctions publiques : ct gratuites
que j'avais remplies depuis -quinze année* m'a
vaient appris à connaître les-besoins 'de. Paris et
des communes de^ la banlieue. Je vous offrais de
nie livrer, en homme pratique, à l'examen des
questions industrielle?, financières et commercia-
les' qui intéressent à un si haut degré la prospé
rité du pavs. '
J'ai été élu'par 83,000 voix. Un grand nombre
des électeurs -qui composent -votrç circonscription,
m'ont, une première fois, jugé digne de leur con
fiance.'
Depuis lors, sjpt millions et detr/i de suffrages
sont venus reconnaître et consacrer le service.im
mense rendu à la France par le Princp Louis-
N'apoléon.
Aujourd'hui, je-me présente i\ vous avec toute
l'indépendance de mon cwactère et de ma position.,
. Je me suis mis,on rapport direct avec b^aiicoup
d'entre vous, .avec des électeurs de Paris, de lia.—
tignolles de Montmartre et dxi La Chapelle.
J"ai vu que vous étiez fatigués. des révolutions/
qui rôtirent l'ouvrage aux ouvriers en paralysant,
toutes les entreprises.
4 J ai vu que vous, vouliez le repos, et que vous
en aviez besoin pour le développement de votre ac-
tiviié et de voire intelligence.
C'est pénétré de cet-esprit, et- animé du plus
profond dévoù mont-à mon pays, que j'apporterai
pu gouvernement un concours loyal et sincèvc.
Recevez, Messieurs, l'assurance de mon entier
dévoûnient. . 1 - .. , - - , ,
F. DETIXCK. '
Pari?, le 5-5 février1852.
A. MM. frs électeurs de,la 5 e circonscription
■ électorale du dépittcmcnl de la Stinc.
Messieurs,
' Vous êtes .appelés à nommer un: député, qui,
sous li Constitution ■ nouvelle, reçoive de vous le
mandat gratuit de coopérer comme membre du.
Corps législatif, à la confection des lois. -
Ce marfii'.t ne confère plus l'omnipotence qui
pouvait résulter des anciennes Constitutions, il at 7
tribue des droLis l niîtés, il ciée vin rouage nou
veau qui rte peut.. fonctionner qu'à l:i- c-cndiiion
d'un accord sincère avec les aalres fouvoirs de -
l'Etat; . - ...
Je me préîcnie à voî suffiiages, et, -si vousm'en*
Jugez digne, j'açcepter*i -et reraplfei ce mandat
sans vouloir le grandir et sans jamais l'amoindrir.
Je suis Jibre de fout engagement antérieur, j'en
tre j our li pranière l'ois dans la vie politique ef
fective. .
. Je crois que le salut du 4>avs, sa prospén'të , dé
pendent invinciblement da mainlieivde ce» grands
principes: la religion", la famille, le travail, la-
propriété. ^
J'ai là conviction profonde que ]a rrprise fé-'
rieuse des atlf,ir.;s suivra naturellement te réta
blissement complet de l'ordre, et que, pour obtenir
ee.double.résultat, il fjut sincèrement mettre un
terme àls révolution qui nous agile depuis soixante
ans ;.'c'est pourguoi je veux un povivoir fort el res
pecté. «k. .
Je m'associerai Bbc il ne svrapathis énergique à
toutes.les mesures, proposées,dans l'intérêt des.
classes ouvrièi es ; étant né et ayant toujours vécu
au milieu d'elles, je crois connaître, leurs besoins,
et, si les services que. j'ai pu leur tendre comme
maire du S' «rrondisscmcnf, ont vafu à ma- car-.-
didatnre l'appui dn gouvernement, je" dois à ce
patronage de me consacrer avec plus d'ardeur en
core à cette" mission de dévouaient.
Si vous me jugez digne de votre confiance, vois
pouvez compter sur mon indépendance, ma cons
cience éclairée par vos intérêts sera ma seule règle
de conduite.
J. PEUKET .
' . . Maire du 8° arrondissement. ■
M. Sari «'est désisté honorablement de
toute candidature dans la 7 e circonscription.
Ainsi que nqus l'avons dit, M. Lanquctin,
président.,de la commission municipale, est
le seul candidat, du gouvernement dans cette
circonscription. • ■
M. Casimir Périer, dont quelques jour
naux ont prononcé le nom "comme mis' en.
avant par des électeurs de la i Te circons
cription de la Seine, écrit, du départe
ment de l'Aube," « qu'il ne peut, dans les cir-
constancesactuelles, accepter, une candidatu
re; sa résolution a été depuis long-temps an
noncée à ses amis de Paris etdu département
de.l'Aube. Les bruits actuellement répandus
l'obligent à une déclaration publique. »
Nous rappelons aux "électeurs de la Seine
cjue la distribution des cartes pour l'élection
dn 29 février se fait dans les différentes mai
ries de Paris et do la banlieue.
Des affiches placardées dans tous les ar-
rondissemens, et spécialement-à la porte de
chaque mairie,, indiquent le lieu où les car
tes sont distribuées rîaiis-chaquiîarrondisse^,
ment, et celui où l'électeur doit aller dépo-i
ser son vote. Celte , seconde indication se re
trouve, d'ailleurs, sur la carte électorale.
' M.. Cucheval-Clarigny vient d'adresser la
circulaire suivante a MM." les électeurs de
l'arrondissement de Va'lenciennes :
«La candidature qui m'est offerte far un grand
nombre d'entre vous, est pour moi Ja plus flat
teuse récompense des services que j'ai pu-rendreà
1'ind.ustrie, et je ne l'accepte que comme un nou
veau ■ moyen de défeudre une cause qui m'est
chère. Aprèi phtiieuri années do luttes assidues
pour la ,cause de l'ordre «t da travail national, je
ne crois pas avoir besoin d'iiSi t r sur mes opi
nions :.-elles ne sauraient être doutcuï.es jwur per
sonne. .
» .Quels que soient les souvenir.* ou les regrets
de chacun dç nous, il ne doit plus exister île par-,
tis aux yeux des hommes qui aiment sincèrement
leur pays. Nous avons tous un devoir supérieur à
rips affections personnelles, c'est de travaiUer
e'ônsotider le pouvoir de Louis-Napoléon et à af-
fesmir nos instilulions. Le Président s'est placé
.rœolurtiént-entre la France et l'anarcltie; msis, en
nous sauvant d'une crise■ terrible , que lui seul
pouvait conjurer, il n'a accompli que la première
partie dlps plaies du pays, à relever les iinances, à.réta-
^Mi.g;ia concorde entre tous les citoyens, et à assu-
ref, par'l'ordre, lo travail et l'assistance, l'adou-
. cissement desmisères lion nètçs et laborieuses. C'est
à seconder le-Président dans la noble mission qu'il
s'impose, que je voudr.i.is_consacrer tous mes èf-
f ris* et toute mon énergie".
» 'La politique des passions est morte, elle doit
fi vire pis ce à la politique du travail ttdes'Rfîaircs.
C'est à V ilenclennes surtout que cette vérité doit
être comprise. Sans-l'ordre, sans la paix," sans la
tuSelo d'un gouvernement vigilant et d'une légis
lation impartiale, que deviendraient, cettc'agricul-
ture et cette industrie, qui ont placé l'arrondisse
ment de Valsnciennes au premier rang? Ces grands
et légitimes-intérêts. Useraient assures -de trouver
en moi un dévoûment infatigable, et, sur ce point
•cii' , orc,'.jc puis invoquer le passé,, comme garantie
de l'avenir. • ' ' ' v .
• " )) CUCniîVAL-CL.VRIGNY. ))
M. Piquet, ancien membre de la chambre
des représentans, nous demande la publicité
pour la déclaration suivante ' .
• . . Paris, 23 février !8o2.
•^Monsieur le rédacteur ers chef, •»
Pcrmetlez-moi d'hoir recours à la voie de votre
estimable journal pour annoncer que je mie désis
te de la candidature qui m'avait été offerie par les
électeurs dei'Oroe pour le ccrps législatif. Je ne
veux ctre ni l'occasion, ni le prétexte d'une divi
sion dans les rangs du parti da l'ordre. Je remer
cie ceux de mes amis qui m'avaiént conservé leur
vieille fidélité politique. . -
iljiccvez, Monsieur le rédacteur en chef, l'expres
sion de mes sentunens de liaute considération.
. f PIQUET. ' ' .
. . Maire de Albrîagne , ancien'
■ ■■ représentant de l'Orne. ^
M". Broet, rédacteur du Journal des Débats,
nous prie d'annoncer qu'il n'est pas candidat
dans l'Ardèche, comme quelques journaux
l'avaient dit par erreur. . . ;
Les lettres qui nous parviennent de la
Vendée nous annoncent que M. Alfred Le
roux, grand propriétaire de l'arrondisse
ment de Fonlenay, est le candidat du gou
vernement pour cet arrondissement. L'ho
norable caractère du candidat, ses opinions,
sa capacité reconnue, ont acquis â M. Alfred
Leroux toutes les sympathies :. son .élection
paraît assurée. . .
Nous sommes enfin en mesure de publier
là liste complète du nouveau ministère an
glais. Lord Palmerston a définitivement re
fusé de lajre partie du nouveau cabinet, et le
portefeuille des affaires étrangères a été con- '
fié à-lord Malmesbury, qui s'est chargé de
répondre officiellement lundi soir au dis
cours d'adieu prononcé par lord Lansdowne
dans là chambre haute. Lord Lyndhurst s'est
excusé sur son grand .âge; de ne point ac
cepter une place' dans le calinet; mais, com
me le duede Richmondàqui un portefeuille
avait été également oîrert, il a promis tout
son concours au comle de Derby. On ne con-.
naît point les actifs .qui ont dicté le refus de
M. Thomas Baring que lq Times Blâme vive
ment de s'être dérobé au fardeau des fi
nances. • !..
L'açciieil fait au nouveau ministère est
des plus singuliers. Le Times, .qui depuis
qu el ques j ours m on trai t p eu de bienveillance
pour le cabinet Russeli,' fait du défunt mi
nistère une or/iison funèbre , entremêlée
d'élogis. et d nouveau ministère , . le Times débute par
^n. donner la définition suivante:'» Des
enfahs, des aventuriers, des parvenus, des
débutans, des gens isolés. » Puis rappe
lant le principe que c'est à- l'œuvre qu'on
doit juger.-l'ouvrier, il rédanie .l'indulgrn-
•ce et même unpen plus pour les. gens qui
veulent bien se charger du gouvernement ;
mais il entreprend immédiatement l'analyse
du ministère pour fairo entendre .que lord
Derby aurai kpu faire tirer au sort les fonctions,
dè tous ses collègues -,'parce qu'ils étaient^
également propres à* les remplir toutes. Le
Times pousse la malice jusqu'à faire l'éloge-
deiord Palmerston, qu'^1; a poursuivi d.e ses
attaques incessantes cpjand cet homme d.'E-
tàt était au pouvoir.
Le Chronicle est plus méprisant encore.
Organe d'un petit,-noyau d'hommes d'Etat
en disponibilité, il'parle.-avec le pius pro
fond dédain de l'inexpérience, complète des
collègues de-lord Derbv. C'est un ramassis
de nullités dont il est impossible deMen"
attendre. L'un est ministre parce qu'il est.
noble et riche, un autre parce qu'il a don-,
né un tournoi , un .troisième parce que
■tout membre de la chîimbre des lords est
assc"z bon pour le poste qu'il occupe. Maisc'est
sur M. d'Israël:, ministre des finances, que.
le Chronicle épuijse sabile et ses épigrammes :
il lui semble voir le monde renverse. Quant
aux journaux'radicaux, l'avènement d'un
ministère tory est pour eux un juste sujet
d'alarmes, et ils embouchent la trompette
pour invi ter l'opposilion radicale à aviser. ■
Malgré les sarcasmes du Time', les dédains
du Chroniclc et les colères du Bail.ij-News, il
n'en reste pas moins avéré par les aveux qui
leur échappent, que lord Derby est un des
premiers orateurs du parlement anglais, que
M. d'I?raeli est un homme plein- d'esprit et
Je ressources, et d'une grande force de vo
lonté ; que SI. Herries est un ministre expé
rimenté, que M. Waîpolc et M. Henley'sont
des gens qui annoncent'un*c"rtain lalent dé
parole et une aptitude incontestable aux af
faires : quanta sir Edward Sugden, sa réputa
tion commejurisconsulte est hors decontesta- .
lion comme celle de lord Lyndhurst. Il nous
semble, à nous, juges désintéressés, qu'avec
de- pareils élémens, le nouveau ministère
ànglais est en état de se défendre contre ses
adversaires, sinon de triompher des difficul
tés qui l'attendent. ' cuiheval-clarign*
Procureur général d'Irlande; M. Napier;
Avocat, général d'Irlînde, M. Whiteside;
Commandant en chef, le duc de Wellington;
Intendant.général, lord Londonderry ; . '
Chancelier du duché "de Lancastro, sir John Buller ;
Sous-secréiaire des colonies, lord Desart ; •
. Secrétaires des 1 affaires de 'l'Inde, lord Josselyn et
• M. Gaslcell ;, ... —, ..
Vice-président du bureau du confmerce, M., J.-F.
Young.
La maison-de la reine est ainsi composée :
Grand chambellan, Je duc de Montrose;
Vicc-ch,imbeUan, lord Worcester;
Lord steward (majordome du palais), le marquis
d'ExyJpr; ^ s
Capitaine des hallebîirdiers de la garde, lord Fo-
rester; 4 .
Ëcuyer en chef, lord Ossulaton;
Lord^ de la chambre :1e onute de Mor.ton, lord
' Bv'ron, lord-Galway, lorSWinterbury, lordTem-
plemore, lord Shannon, lord Crot'ton et lord Pol-
_ w^rth. '
m :
Voici la composition définitive du minis
tère anglais, telle que'nous l'apportent .les
journaux de Londres de mardi soir : .
Premier lord de la trésorerie et premier ministre,
le comte de derby ;
Lord chancelier, sir Edouard sudgen , qui doit
être 'élevé à la pairie ; v
Président du conseil privé, le comte de lossdale;
Gardien du sceau privé, le marquis de salisbcry;
Chancelier de l'échiquier (ministre des finances),
. M. D'iSRAELr; «
Ministre, secrétaire d'Etat de l'intérieur, m. wal-
pole;
Minisire secrétaire d'Etat.des affaires étrangères,
lé comte de malmesbury;
Ministre secrétaire d'Etat des colonies , sir j. pa ^-
KINGTON.
Piésident du bureau de contrôle (affaires de l'Inde),
M. HERRIES ; . ~
Premier lord -de l'amirauté (ministre de la mari
ne), le duc DE.NORTHUMBERLAND;
Président du'bureau du commercé, m.' he.vley.
Maître général des postes, le comte de hard-
WICKE. .
Commissaire en chef des bois et forêts, lord jonrf
MANNEUS- -
Ce sont là les membres du cabinet qui
composent le conseil des ministres.
L'administration est en outre complétée
par les fonctionnaires sui vans :
Lor'd lieutenant d'Irlande , comte d'Eglinton:
Chancelier d'Irlande, M. Bl ickburne ;
Secrétaire de la guerre, M. Beresford ;
Sous-secrctaire d'État aux affaires étrangère," lqrd
Stauiev, fils du premier ministre;
Pi 'ocurcurTgénéral, sir F. Thesiger ;
Avocat général, sir F. Kelly ;■ •-•••>
Secrétaire d'Irlande, lord Naas; - > •
Secrétaires de la trésorerie, MM.' J.-À. Hamillon el
Forbes M'Kensie . '
Le Courrier des Etats-Unis du II février ■
publie-le texte officiel d'une allocution-de-
Henry Clay à Kossuth. Ce discours, plein de
leuanges pour l'ex-gouyernem ? de la Hongrie,
contient cependant les .phrases significatives
qu'on va lire,et qui nous paraissent mériter V.
seules d'être relevées : ; "T*
« Sans entrer "dans la-grave et formidable ques
tion du droit que peut avoir une nation à assumer
le pouvoir exécutif parmi les nations,. pour la"
mise en pralique.de la loi internationale, ou,
pour préciser, du droit des Etats-Unis à .dicter
à la Russie la nature des relations qu'elle doit
entretenir avec les peuples qui l'environnent, ve
nons tout de suite à l'examen pratique du .sujet.
Vous nous dites vous-même, avec beaucoup de
vérité et de convenance,-'que la syfnpalhie seule ou
l'expression de la sympathie ne suffit pas pour ai-,
der à vos projets. Vous demandez ur^ «^secours
matériel. » Et le fait est que les «impies*déclara- '
tions de sympathie du congrès, du président ou
du peuple, vous seraient peu profitables/"â moins
que nous ne-fussions préparés, à les soutenir par
un recours aux armes,et à moins que d'autres na
tions pussent voir notre-résolution et nos prépa
ratifs. ; -
» Eh. bien ! supposeî que la guerre soit l'issue
de la marche que vous nous proposez, pourrions-
nous faire quelque chose d'efficace pour vous ou
pour la cause de la liberté? Transporter à travers
l'Océan des hommes et,des armes en quantité suf
fisante pour agir utilement contre ia Russie et-
l'Autriche, c'est une chose .parfaitement impossi
ble. ' - *
■ » Il est un fait que l'on ne connaît peut-être
pas généralement,:-c'est que la raison qui a agi le
plus puissamment pour décider la Grande-Breta-"
gne à terminer sa dernière guerre contre nous, ça
été la dépense énorme que lui imposaient le trans
port et l'entretien de ses forces"et-de ses muni
tions de guerre sur un théâtre aussi éloigné; et
cependant elfe n'animais eu plus de 30,000 hom
mes à la fois sur ce continent. Sur terre, la»Rus-
sie est invulnérable pour nous, comme nous le
sommes pour .elle.
» Sur l'Océan, une guerre entre la Russie et ce
pays n'aurait pour résultat que d'être funeste au
commerce de part et d'autie ; et il ne faudrait guè-
res en attendre rien de plus.
» Grâce à la politique à laquelle-nous sommes
restés, fidèles depuis l'époque de Washington,
nÇus avons prospéré au-delà de toute espérance ;
nous avons l'ait pour la cause de la liberté dans le
monde, plus que les armes n'auraient pu faire.
Nous avons montré aux autres nations le chemin
qui conduit à la grandeur et à la félicité ; et, si
nous, restons unis en un seul peuple, si nous per
sévérons dans la politique dont notre expérience a
démontré l'excel'ence d'une façon'si claire et si.
triomphante, nous pourrons, dans un autre quart
de.siècle,, présenter un "exemple auquel la raison
du monde ne'pourra point résister. •
» Mais, si nous neus mêlons aux complications
de la politique européenne ; si nous nous lançons *
dans une guerre où nous ne pourrons rien faire ;
si, dans cette lutle, la Hongrie succombe, et que
nous succombions avec elle, où sera la dernière
espérance des amis de 1 la liberté dans le monde?
Mieux vaut, pour nous-mêmes, pour la Hongrie"
et pour la cawede la liberté, que, fidèles à la sa-
ge.-se.de notre pacifique système, évitant les guer
res lointaines de l'Europe, nobs gardions "notre
lampe brûlant avec.éclat sur ce rivage occidental, -
comme un phare pour toutes les nations, plutôt
que de. risquer de la voir éteindra au milieu des
républiques écroulées ou croulantes de l'iiuropeV»
Uue nouvelle feuille vient de paraître à T
Dijon, sous le titre de l'Elu du Peuple, jour-
FiMiETON DU CONSTITUTIONNEL JÔMY.
' /. HISTOIRE ' . ■
BU-DIRECTOIRE*
. • : EPISODES. :
lU-voIntiott - IlassBcrc» de scptentiiire. —
- SitaîjïîssiCïKCsit de lu Cosîveiitloïi.
XCVIII.
F/Z&SSASaSS D3 Z.-A EALPÉTKÏSRE.
La Salpétrière était pour les femmes ce que
Bicêlré était p.our ies hommes, c'est-à-dire
un Vaste dépôt, à la fojs hôpital et maison de
force, où étaient enferinées (les voleuses, des
prostituées, des filles mises en correction, des
femmes détenues pour quelque grand scan
dale, àlà demande de leurs familles. Nul n'au
rait pu croire que les assassins de septembre
.auraient eu la pensée d'allér égorger ces mal
heureuses; ils l'eurent cependant, et ils l'exé
cutèrent. , ,
Ce. fut la garde nationale de la section
Mauconseil qui assista, • l'af me au bras, à
cette tuerie de femmes, et qui la régularisa
par sa présence. On lit dans les délibérations
de celle section : « L'assemblée, sur la pro
position et le rapport de M. Le Simple, nom
mé commissaire, a arrêté que deux cents'
h ront sur-le-champ pour la maison de la Sal
pétrière, el renforceront la garde nationale
qui s'y trouve (i). ». : *'
Les'tueurs, arrivés le 3 septembre au soir,
se contentèrent d'abord de mettre en liberté
■ ■ »■ : ■ •■ -'■—"—— —
■* La reproduction est interdite.
(1) Registre-dts délibérations de la section Mau
conseil, séance du 3'sepleuibre t70ï ^— Archives
de la Préfectf/re de Police,
toutes les femmes jeunes, et principalement
celles avec lesquelles ils avaient eu dés liai
sons. La nuit fut horrible. Ils la passèrent à
visiter les dortoirs des pauvres et dos jeunes
filles en correction. La plume.se refuse à re
tracer les abominations dont des. enfahs de
dix à quinze ans furent viclimes-(l) !» .• •< .
« Si vous connaissiez les iiffreux détails
des expéditions, écrivait Madame- Roland à
Bancal des Issarfë ; les femmes brutalement
violées,avant d^tre déchirées par ces tigres;
les boyaux coupés, portés eu rubans; des
chairs humaines mangeas «sanglantes !.....
Vous connaissez mon enthousiasme- pour
la Révolution ; eh bien ! j'en ai honle l elle
est ternie par des scélérats ! elie est devenue
hideuse !... Dans huit jours... que sars-je ? Il
est 'avilissant-5lB rester en place, et if n'est
pas permis de sortir de Paris. On nous en
ferme pour nous égorger à l'instant le plus
propice (2). »
. Ce fut à cinq heures du matin que la tue
rie régulière commença. Dans les autres
prisons on avait égorgé; à la Salpétrière, on
assomma. ' —
: Un employé de la maison, nommé M. De
nis, fut obligé par les assassins d'appeler les
femmes, et de donner des éçlaircLssemens
sur les écrous,. Voici Je récit qu'il en fit plus
tard à M. Basss*, le Directeur actuél de la Sal
pétrière ; "
a En 1323, j'ai eu pour collaborateur au
bureau dî la boulangerie, générale des hos
pices, M. Denis , qui m'a raconté que , dans
la triste journée du 4 septembre 1792, les
massacreurs l'avaient contraint- d'jippeïer
l'une après l'autre les prisonnières, et dp. ieiir
donner df-s ix-nseigriemens sur ces malheu
reuses, d'après l;v lecture 'du registre des
écrous de la maison de force de la Salpétriè
re. On assommait les femmes à quelques-pas
du lui; et ces hommes féroces l'ont forcé de
hoire avec eux, dans, un verre tout souillé
du sang de t s victimes. -
» Deux anciennes dames surveillantes de
la Salpétrière-, témoins du ces massacres,
(1) Prudhomme, Hiituireimpartiale des liévolu-
tions/t. 3; p. 782.
(2) Madame Roland , lettre" à Biinc: 1 de:. Issart,
p. 348.' ■
m'ont dit .plusieurs fois qu'une des prison
nières s'était enfuie de la maison de force,
■mais que les massacreurs,, ayant couru après
leur proie, l'avaient assommée à coups ,de
bûches, sous le pass'ageSainte-Claire, enlre la '
seconde et latroisième cour de P-hospice (!).'»
Le jour même du massacre, deux.commis-
sairës de la section du Finistère, Mathurin- :
FrançoisBruuet et Charles Gouber-t-Bertrand,
dressèreqt-l4procès-verbal.et la liste des fem
mes assommées et des femmes mises .on, liberté.
Nobs avons déjà dit et prouvé d'une ma
nière irrécusable que les massacres furent
organisés et concerlés quelques jours à l'a-_
van.ee; qu'un comité-directeur, siégeant à la'
Mairie, ordonnait," encouragcaitet soldait les
égorgemens; que les autorités constituées,
les comités dus sections, la garde nationale,
elle-même, restèrent inaclifs pendant h s six
joursdefcarnagc; et's'ilsne concoururent pas
'toujours à l'exécution desordresbarbares-qui
furent donnés, l'histoire ne doit j)as oublier
de leur attribuer une part de responsabilité
sérieuse pour l'inaction complète et pour
l'indifférence qu'ils montrèrenteçcetteocca-- ,
si'on. ■ v
Non seulement, ii y eut, inaction partout,
mais encore des commissaires-nommés en
assemblée générale df s seclions assistèrent si
lencieusement aux massacres. Dans quelques
prisons, ils firent plus que d'y assister, ils
parlicipèrent, comme juges des prisonui ers -,
aux meurtns qui s'y commirent; dans d'au
tres, ils bornèrent leur intervention à .cons- '
tater le nombre et les iioms des > v ici i mes,
ainsi qu'on va le voir par la pièce suivante.
Nous venons dédire que des commissaires
de section- avalent assisté aux massacrés;
qu'ils avaient laissé passer cette justice du
peuple, que l'on vante a propos de "tout, et de
rien, sans protester, sans faire.acte dç cou
rage ou d'humanité. Voicije fait prouyé en-
core une fois par un procès-verbal dont la,
copia, que nous avons sous les yeux, est cer- '
tiliée conforme par huit signal un s appo
sées sur la vingt-cinquième, page, cl doat
chaque page porte l'empreinte noire- du ca
chet du comité civil de l'a seçliou du Finis--
(1) Bulletin du Bibliophile, mari lois!, p.
130, chez Tecliener.
L'économe de la Salpétrière,-le sieur Dom-
mey, prévenu que le peuplé allait se por
ter "sur. celte prison; écrivit, le quatre sepr
tembre, au maire de Paris uhelettre quenous
avons citée^ au sujet'de Petion (I); il fit;f»art,
en même temps, au comité de-la section du
Finistère^des craintes qu'il avait sur la sû-
retc des prisonnières confiées à sa garde, et
placées sons sa-responsabilité. Ce comité dé
puta immédiatement deux commissaires de
1a section, qui se' transportèrent à la'Saipé-
trière, où ils assistèr nt au -massacre de
trente-cinq femmes^ ainsi que le prouve le
procès-verbil signe-par eux, que nous li
vrons aux m'édita lions de nos lecteurs.
« L'an mil sept cent quatre-vingt-douze ,
quatrième de la liberté et premier do l'éga
lité, le quatre septembre, quatre heures de rele
vée, sur l'qvis donné au comité de la section
' du Finistère par le citoyen Dommey, écono
me de la maison de la Salpétrière, qu'uneaf-
fluence d'hommes armés, qui, les deux eltrois
courant, s'étaient portés dans l'es .prisons .de
la capitale et avaient tué quelques prisoa-
•Kicrs (2), se rendaien t dans ladite maison, now,
Mathieu-François B run ET, et C'har/es-Gonihert
B ertrand ,commis.>aires députés deladilesec-
ti on ,'nous sommes transportes à l'instant clans la
susdite maison,, où étant, avons trouvé dans la
cou r de la maison de force une quan lité d'hom
mes armés. de sabres, d.'irisirumens tran-
chans ét de gofirdins, qui, après avoir forcé
ledit citoyen Dommey a leur .donner com
munication des registres concernant lés
prfeonnières. et avoir, forcé l'entrée des
locaux où elles éUiient'renfermées, les en
sortaient, el après examen par eux fait
sur h'-gdits registres de celles flétries, les as-
somtqaient et les perçaient de coups do sa
bres et.autres instrumens, au point qu'il en
est résulté la mort de plusieurs d'elles (3), et
(l).i'ièee,n° 18 du doô,-ier n® 312 des Archives
de PHôlel-dc-Vilie.' - '
' {-2) Quelle mo'Jjpstii: ! . — " . .
(3) H semblerait, dliprès 1 ce préambule, que fou-.
, tes les femmes iîetiies furent misesà mort : il.n'en
est. pas ainsi cependant, car nous avons la preuve
' par ce pryeès-verbffl lui-même, que trois -flétries
•furent mises en liberté, dont deux "étaient ccrï-
da m nées à perpétuité.
la sortie de la maison d,e force d'autres, des- j
-quelles, tant celles assommées qae celles sor
ties, il a été,-au fur et-à mesure, fait men
tion sur les registres tant de leur mort que
deleur sortie, dont les noms suivent, sa
voir ^
Liste des femmes massacrées « la prison de la
Salpétrière, et de celles mises en liberté.
FEMMES ASSOMMÉES
1° Marie-Elisab'cth-Massey, âgé présentement de
71-ans, native do Liège, f.mme. de Chriïtophe
Mainger; entrée le 21 juin 1771 ; flétrie d'un V..
2^Marguerite Lero.ux., -âgee présentement de KO
ans, native de Mons-sur-Seine,. près Mantes, dio
cèse de. Chartres, veuve de Jean Barbançon; entrée
le 18 mars 1771; flétrie d'un V.- -
3 Anne-Françoise Assaut, fille, âgée présente
ment de 43 ans, native de Pji'is; entrée le S octo
bre 1773 ^flétrie. .*
4 Françoise Garnier, tille, âgée présentement de
30 ans, native de Chalons en Champagne; entrée
le 10 septembre 1778 ; flétrie d'un V. »
5 Marie-Louise Nicolais, âgée présentement' de
4Tans, native de'Melun, diocèse de Sens, veuve
d'Antoine-François Desrues; entrée le 13 mars
1770; flétrie d'un V sur lesdeux épaules [%).
0 Barbe Resonville, âgée présentefnent de.î>2
ans, native Tle la paroisse de l'ressy-fous-Pagny, à
deux lieues de Pont-i-Mousson,.femme.de Claude'
Renaud dit Granton ; entrée le 1S février 1781 ; flé
trie d'un V.
7 Marie-An ne Bouquet, âgée présentement de 32
an?, native de Versailles ; entrée le 12 décembre
1782; flétrie d'un W.
"8 Anne Cosson, âgée présentement de 80 ans,
native de li Férté^Bernurd^ diocèse du Mans,
femme de. Jean-Pierre Itrice; enlrée le 9 août
(I) Le procès-verbal faisant connaître la fléti h •
sure, nous croyons de notre devoir de ne pas re
produire cette" partie-du document, ni. edle qui
l'ail connaître la durée de la peine pour laquelle
les'.viclimes étaient détenues.. • , ... .
.(2) C'était la veuve du célèbre empoisonneur
Desrues, né à Chartres en 1718, marchand épi—
iier, rompu-vif et brûle en 1777, par sentence du,
Chàtelet, confirmée par le Parlement..
178 i (1) ; flétrie d'un V.
9 Marie-Thérèse Ubiez, âgée présentement de
43 ans",-native de Luxembourg, fille ;. entrée 1; 9,
novembre 1784 ; flétrie d'un V.
10 Françoise Durier, âgée présentement de 42
ans, nalive de Ville ne u v e-1 a- G uy a r J, ■ diocèse de ■
S:»?, fille; entrée le 30 novembre 178i ; flétrie
d'un V. .
11 Françoise Robin eau, âgée présentement de
33 ans, native delà paroisse de Chouzé-én-Anjou,
fille; entrée le 14 décembre 1784.
•12 Claudine Coûtant, âgée présentement' de 42
ans, native de la paroisse de Pain-en-Champagne, ■
diocèse .de Troyes. femme de Jean-Barrois ; entrée
le 2 ao*ùt 1785 ; flétrie d'un V.
13 Agathe Pcrrotin, âgée présentement de 37
ans, native de Sens, paroisse de- Saint-Savinien, '
femme de rïicolas Curin ; enlrée .le 2 août i 785 ;
flétrie d'un V.- ' .
14 Marie Cointct, âgée présentement de 37
nalive de la.paroisse S':inf.-Loup en Bo.urgogne,
fille ; entrée, le 20 août 178H ,• flétrie d'un W;
15 Jeanne Laval, âgée présentement
native de la paroisse de Clieppe-sur-Marne, dio
cèse de .CI?àlons,».femme de Nicolas-André Loret ;
entrée le 7 septembre 178S ; flétrie d'un V. >
16 Anne-Nicole Chenitut, âgée présentement de
56 ans, native de Pari?, paroisse de Saint-Sevcrin,
veuve de Pierre Bonnet; enlrée le 2't octobre t78fi;
flétrie d ? un V. ; •
17 Marie Moufflet , se disint Amshle- Cuibin ,
lillo, Agée présentement de 29 ans, native de Bio-
ry, paroisse de Saint-Martin, diocèse de Chartres;
entrée.le 17 janvier 1787; flétrie d'un- V.
18 Marguerite Piot, fille, âgée présentement de
41 ans, native «Te Sonimeboire" eh Champagne,
diocèse de Treiyes; entrée le ES février 1787; flétrie
d'un V sur les deux épaules.
-19 Marie-Anne Viriot, fille, âgée pvéscnfemci.t.
de 29 ans, native de la paroisse de Rozière-cn-
Lorraine, diocèse de Toul;'entrée, le 23 noveiv>bie
1787; flétrie d'un V. ,
- 20 Slarie Coron, àgéo présentonient de 47 ans, •
n.dive de la paroisse Sainte-Agathe de Chavunay-
en-Forèt, diocèse-de Vienne, femme de Ilenry
-Mèrvieux; entrée le 23 octobre 1788.
(1) Si peine expirait au.mois d'août 1793.
* *
PRIT 32 £.'âB3WKnS!2S.Tr
PARIS. is F. PAR TRIMESTRE.
DÉFA.BTBMEK8. 1®-Ï. , •"—
• li» NUMÉRO : CENTIMES.
- porn lbs pirs tTR.vNGERsV se reporter
a i tableau qui sera publié dans le journal,
le - 10 e/îi de chaque mois. - •
Let abonnement datent des 1*' eM6
. de chaque mois.
BUREAUX -: me- «fe -ti'af&fs .tPalâift-Refalj. -a Vf©.. .
18?>2.~ JEUDI 26 FÉVRIER.
ÎV'ËL
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAII
iE
If
-J&ësg.
UNIVERSEL.
S'adresser, franco, pour la réduction , à M. B onifage ;
Les articles déposés ne sont pas randusj
On i' Jjinne, dans les dêpartcmemfmx Messageries et aux'Directions de posfëi^-ÀlLofidres, chez MM» r OWîî- et sm» j . S'adr ssc*,. franco, povr l'^dm inistrafion, à M. D enaiiî , directeur. , •
~ —A'Strasbourg, ckezDA. ALEXiUDRE, pour l'Allemagne, ' - j Les arinonrt-s sont re-çtfes eu bureau du Jnmnl; et chrzM.' PAN1S, regisse .v .r, 10, place Ue la Bon
Dès le commencement de mars, le Cons
titutionnel publiera un romaa dans son feuil
leton. ■; '
Ce roman aura pour titre
L A VIE A REBOURS',
roman de mœurs, en 3 vol a me?/ '
l®ar II. • 141 VIS 'ni2Wgl&tJIi>, :
' auteur de JtiROME • PATUÎIOT.
Noiis ferons connaître, très incessamment
le titre des autres romans nouveaux qui se
"succéderont dans le Constitutionnel,, ta la
nom des écrivains qui seront appelés à noire
collaboration.
X.e décret organique sur 1a presse, que
nous avons publié dans notre numéro du -19,
élève à 6 c. le droit de timbre.qui n'était que
de 4 pour Taris et de 5 pour les départemens.-
11 remet en outre en vigueur Les tarifs pour le
transport par la poste, tels qu'ils existaient
un4848.' Il en résulte une augmentation de
2 centimes par jour sur les numéro; distri
bués dans Paris, #(, de 5 centimes Sur ceux
qui sont expédiés dans lès départemens.'
L'administration du €omt\tutionncl , ne
vo*liant pis faire'supporter à ses abonnés
toutei-i charge qui lui est imposée par la
nouvelle loi-, «n prend une partie à son
compte. " v »,
En conséquence, à $atcr-d'aujpurd'hui,»
lys abonnemens seront reçus dans nos'liu-
•;eaux aux piix suîvans : ' . •
PARIS.. . . / . . 13 ff. PAR TRIMESTRE.
pEl'AHTKMENS.. 10 fr. » . »
Le Cà-sUtu'.iomcl, reste le journal du plus
gra vi format. ,
PARIS> 25'FÉVRIER.
Le scrutin va s'ouvrir, d^ns la France en-,
tière, et tous les . citoyens, sans exception,
sont appelés à pfendre part à l'organisation
définitive du gouvernement, en complétant
par la nomination du corps législatif l'en
semble des grands pouvoirs de l'Etat*.C'est
là un acte assez important pour qu'cfcPt ré
fléchisse, c.t surtout pour qu'on prenne la
peine d 'aller voter. .
Si là. contradiction n'était le fond de la
nature humaine, on n'aurait pas besoin d'in
viter les citoyens à user de leur prérogative ; *
mais l'expérience est là* pour nous apprendre,
que plus on a désiré un droit, plus on met
de nonchalance à l'exercer, une fois qu'on le
possède. Gela n'empêche pas de crier contre
l'usage qu'en font les autres ; au contraire,
on se donne la-double satisfaction de la pa
resse et de la critique. ,
Quels motifs'p'cut-on'avôir de déserter le
scrutin, aujourd'hui surtout que l'urne élec
torale vient en quelque façon frapper à vo
tre porte', et qu'il suffit d'étrndre la n#i.h
pour déposer son vol?? Personne n'ose se di
re indifférent à la chose'publique; or l'in
faillible moyen de n'être pas représenté à son
gré, c'cstassurcmen t dene pas aller voter poul
ies candidats de son choix ; et l'on a par trop
mauvaise grâce à réclamer d'autrui un vote
qu'on ne donne pas soi-même. Toute opi
nion sincère ci sérieuse impose à celui qui
la professe le devoir de la propager et de la
soutenir ; l'homme convaincu qui déserte le
scrutin et trahij. ainsi ce qu'il- croit être la
bonne cause, manque donc à son pays et à
lui-même. .' •
Il faut trop voter sous ce régime-ci, di
saient naï vement en 1848^nos braves-paysans '
à qui l'on demandait d'élire coup' sur coup
une Assemblée et des conseils de tout ordre.
C'était là. le cri de l'inex.périence appelée
tout à coup et sans relâche à une besogne qui
ne,lui c'ait pas-familière. Ces mêmes paysans"
ont bien prouvéxlepuis, au-10 décembre 1848
et au 20 décembre 1851 qu'ils ne craignaient
pas leur peine quand il s'agissait de donner
un bon coup d'épaule à.la machine gouverne
mentale. Aujourd'hui, il s'agit de compléter
l'œuvre si. bien ébauchée : le président est
-réélupour dix ans; et c'est uu gravît! sourî
de moins ; élisons maintenant le corps légis
latif et notre nonchalance*aura devant elle
six années dé repos. '
Six ans, cela doit donner à penser aux
plus msopeians. La Constitution est faite, les
décrets organiques sont promulgués, le con
seil d'Etat fonctionne, et le sénat est prêta
siéger; h tâche de la politique est donc finie,
c'est, le tour des affaires. La répartition de
illmpôt, la législation industrielle et com
merciale, les grandes entreprises, d'utilité
.publique, les ■améliorations de toute sorte,
voilà la sphère où le futur corps législatif
va exercer son activité; Il va chaque jour loue
cher à quelqu'un des grand^inlércis clu pays,
et chacune de ses décisions peut nous atten
dre dans notre industrie,.dans notre fortune,
dans-nos "chances. d'avenir. Vous tous, que
les destinées de la France- n'émeuvent pns,
votre avantage, personnel- vous l.dssera-t-il
indifférens? Prenez v garde : si vous ne vous.
Assurez par avance dés défenseurs, si vos in
térêts ne sont pns représentés, si pendant six
'afttj^ys tout entières on décide, de vous sans
'vohs *, sans qu'tme voix s'élève pour voire
cause, c'est vous qui l'aurez'voulu. .
Politiques^ tâchez de faire prévaloir votr,e
opinion, si vous no voulez' qu'elle-'-som-
meille pendant six ans; hommes d'affaires
et de travail, .efforcez-vous de remettre' voire
sont en des mains, compétentes. L'occasion
qui.s'offre à' vous ne reviendra qu'àxtes in
tervalles- inexorables; Par§£ qu'il vous aura
plu* par dépit ou par paresse, de la laisser
échapper, le pays ne se passera point
de représentai!?. Tout au plus- pourriéz-
"vous contraindre les électeurs diligent à re
venir au bout-de quinze jours pour terminer
l'éléction. inachevée.' Quand l'intérêt de la.
France est ici» d'accord avecious-les intérêts
individuels, nous ne pouvons croire que les
amis de l!ordre qui «nt tant de fois fait preu
ve de zèle et d'activité, veuillent s'y'prendre
à deux fois pour couronner par.une élection
dernière l'édifice de nos institutions, et s'ex
posent à créer aux minorités remuantes des
chances inespérées.
CucnEVAL-CLARIUNY. .'
EILISCffBOrm
A Messieurs les élcc'curs de la 2 e , circonscription
du dépariem-nt de la Seine.
Messieurs,
. Le 3.0 novembre dernicr,~jc me suis .présenté à
vos suffrages comme ancien président du tribunal
de commerce de la .Seine et comme m timbra de la
commission muninpafe^t départen-.cntale. Je tous
rappelais que les fonctions publiques : ct gratuites
que j'avais remplies depuis -quinze année* m'a
vaient appris à connaître les-besoins 'de. Paris et
des communes de^ la banlieue. Je vous offrais de
nie livrer, en homme pratique, à l'examen des
questions industrielle?, financières et commercia-
les' qui intéressent à un si haut degré la prospé
rité du pavs. '
J'ai été élu'par 83,000 voix. Un grand nombre
des électeurs -qui composent -votrç circonscription,
m'ont, une première fois, jugé digne de leur con
fiance.'
Depuis lors, sjpt millions et detr/i de suffrages
sont venus reconnaître et consacrer le service.im
mense rendu à la France par le Princp Louis-
N'apoléon.
Aujourd'hui, je-me présente i\ vous avec toute
l'indépendance de mon cwactère et de ma position.,
. Je me suis mis,on rapport direct avec b^aiicoup
d'entre vous, .avec des électeurs de Paris, de lia.—
tignolles de Montmartre et dxi La Chapelle.
J"ai vu que vous étiez fatigués. des révolutions/
qui rôtirent l'ouvrage aux ouvriers en paralysant,
toutes les entreprises.
4 J ai vu que vous, vouliez le repos, et que vous
en aviez besoin pour le développement de votre ac-
tiviié et de voire intelligence.
C'est pénétré de cet-esprit, et- animé du plus
profond dévoù mont-à mon pays, que j'apporterai
pu gouvernement un concours loyal et sincèvc.
Recevez, Messieurs, l'assurance de mon entier
dévoûnient. . 1 - .. , - - , ,
F. DETIXCK. '
Pari?, le 5-5 février1852.
A. MM. frs électeurs de,la 5 e circonscription
■ électorale du dépittcmcnl de la Stinc.
Messieurs,
' Vous êtes .appelés à nommer un: député, qui,
sous li Constitution ■ nouvelle, reçoive de vous le
mandat gratuit de coopérer comme membre du.
Corps législatif, à la confection des lois. -
Ce marfii'.t ne confère plus l'omnipotence qui
pouvait résulter des anciennes Constitutions, il at 7
tribue des droLis l niîtés, il ciée vin rouage nou
veau qui rte peut.. fonctionner qu'à l:i- c-cndiiion
d'un accord sincère avec les aalres fouvoirs de -
l'Etat; . - ...
Je me préîcnie à voî suffiiages, et, -si vousm'en*
Jugez digne, j'açcepter*i -et reraplfei ce mandat
sans vouloir le grandir et sans jamais l'amoindrir.
Je suis Jibre de fout engagement antérieur, j'en
tre j our li pranière l'ois dans la vie politique ef
fective. .
. Je crois que le salut du 4>avs, sa prospén'të , dé
pendent invinciblement da mainlieivde ce» grands
principes: la religion", la famille, le travail, la-
propriété. ^
J'ai là conviction profonde que ]a rrprise fé-'
rieuse des atlf,ir.;s suivra naturellement te réta
blissement complet de l'ordre, et que, pour obtenir
ee.double.résultat, il fjut sincèrement mettre un
terme àls révolution qui nous agile depuis soixante
ans ;.'c'est pourguoi je veux un povivoir fort el res
pecté. «k. .
Je m'associerai Bbc il ne svrapathis énergique à
toutes.les mesures, proposées,dans l'intérêt des.
classes ouvrièi es ; étant né et ayant toujours vécu
au milieu d'elles, je crois connaître, leurs besoins,
et, si les services que. j'ai pu leur tendre comme
maire du S' «rrondisscmcnf, ont vafu à ma- car-.-
didatnre l'appui dn gouvernement, je" dois à ce
patronage de me consacrer avec plus d'ardeur en
core à cette" mission de dévouaient.
Si vous me jugez digne de votre confiance, vois
pouvez compter sur mon indépendance, ma cons
cience éclairée par vos intérêts sera ma seule règle
de conduite.
J. PEUKET .
' . . Maire du 8° arrondissement. ■
M. Sari «'est désisté honorablement de
toute candidature dans la 7 e circonscription.
Ainsi que nqus l'avons dit, M. Lanquctin,
président.,de la commission municipale, est
le seul candidat, du gouvernement dans cette
circonscription. • ■
M. Casimir Périer, dont quelques jour
naux ont prononcé le nom "comme mis' en.
avant par des électeurs de la i Te circons
cription de la Seine, écrit, du départe
ment de l'Aube," « qu'il ne peut, dans les cir-
constancesactuelles, accepter, une candidatu
re; sa résolution a été depuis long-temps an
noncée à ses amis de Paris etdu département
de.l'Aube. Les bruits actuellement répandus
l'obligent à une déclaration publique. »
Nous rappelons aux "électeurs de la Seine
cjue la distribution des cartes pour l'élection
dn 29 février se fait dans les différentes mai
ries de Paris et do la banlieue.
Des affiches placardées dans tous les ar-
rondissemens, et spécialement-à la porte de
chaque mairie,, indiquent le lieu où les car
tes sont distribuées rîaiis-chaquiîarrondisse^,
ment, et celui où l'électeur doit aller dépo-i
ser son vote. Celte , seconde indication se re
trouve, d'ailleurs, sur la carte électorale.
' M.. Cucheval-Clarigny vient d'adresser la
circulaire suivante a MM." les électeurs de
l'arrondissement de Va'lenciennes :
«La candidature qui m'est offerte far un grand
nombre d'entre vous, est pour moi Ja plus flat
teuse récompense des services que j'ai pu-rendreà
1'ind.ustrie, et je ne l'accepte que comme un nou
veau ■ moyen de défeudre une cause qui m'est
chère. Aprèi phtiieuri années do luttes assidues
pour la ,cause de l'ordre «t da travail national, je
ne crois pas avoir besoin d'iiSi t r sur mes opi
nions :.-elles ne sauraient être doutcuï.es jwur per
sonne. .
» .Quels que soient les souvenir.* ou les regrets
de chacun dç nous, il ne doit plus exister île par-,
tis aux yeux des hommes qui aiment sincèrement
leur pays. Nous avons tous un devoir supérieur à
rips affections personnelles, c'est de travaiUer
e'ônsotider le pouvoir de Louis-Napoléon et à af-
fesmir nos instilulions. Le Président s'est placé
.rœolurtiént-entre la France et l'anarcltie; msis, en
nous sauvant d'une crise■ terrible , que lui seul
pouvait conjurer, il n'a accompli que la première
partie d
^Mi.g;ia concorde entre tous les citoyens, et à assu-
ref, par'l'ordre, lo travail et l'assistance, l'adou-
. cissement desmisères lion nètçs et laborieuses. C'est
à seconder le-Président dans la noble mission qu'il
s'impose, que je voudr.i.is_consacrer tous mes èf-
f ris* et toute mon énergie".
» 'La politique des passions est morte, elle doit
fi vire pis ce à la politique du travail ttdes'Rfîaircs.
C'est à V ilenclennes surtout que cette vérité doit
être comprise. Sans-l'ordre, sans la paix," sans la
tuSelo d'un gouvernement vigilant et d'une légis
lation impartiale, que deviendraient, cettc'agricul-
ture et cette industrie, qui ont placé l'arrondisse
ment de Valsnciennes au premier rang? Ces grands
et légitimes-intérêts. Useraient assures -de trouver
en moi un dévoûment infatigable, et, sur ce point
•cii' , orc,'.jc puis invoquer le passé,, comme garantie
de l'avenir. • ' ' ' v .
• " )) CUCniîVAL-CL.VRIGNY. ))
M. Piquet, ancien membre de la chambre
des représentans, nous demande la publicité
pour la déclaration suivante ' .
• . . Paris, 23 février !8o2.
•^Monsieur le rédacteur ers chef, •»
Pcrmetlez-moi d'hoir recours à la voie de votre
estimable journal pour annoncer que je mie désis
te de la candidature qui m'avait été offerie par les
électeurs dei'Oroe pour le ccrps législatif. Je ne
veux ctre ni l'occasion, ni le prétexte d'une divi
sion dans les rangs du parti da l'ordre. Je remer
cie ceux de mes amis qui m'avaiént conservé leur
vieille fidélité politique. . -
iljiccvez, Monsieur le rédacteur en chef, l'expres
sion de mes sentunens de liaute considération.
. f PIQUET. ' ' .
. . Maire de Albrîagne , ancien'
■ ■■ représentant de l'Orne. ^
M". Broet, rédacteur du Journal des Débats,
nous prie d'annoncer qu'il n'est pas candidat
dans l'Ardèche, comme quelques journaux
l'avaient dit par erreur. . . ;
Les lettres qui nous parviennent de la
Vendée nous annoncent que M. Alfred Le
roux, grand propriétaire de l'arrondisse
ment de Fonlenay, est le candidat du gou
vernement pour cet arrondissement. L'ho
norable caractère du candidat, ses opinions,
sa capacité reconnue, ont acquis â M. Alfred
Leroux toutes les sympathies :. son .élection
paraît assurée. . .
Nous sommes enfin en mesure de publier
là liste complète du nouveau ministère an
glais. Lord Palmerston a définitivement re
fusé de lajre partie du nouveau cabinet, et le
portefeuille des affaires étrangères a été con- '
fié à-lord Malmesbury, qui s'est chargé de
répondre officiellement lundi soir au dis
cours d'adieu prononcé par lord Lansdowne
dans là chambre haute. Lord Lyndhurst s'est
excusé sur son grand .âge; de ne point ac
cepter une place' dans le calinet; mais, com
me le duede Richmondàqui un portefeuille
avait été également oîrert, il a promis tout
son concours au comle de Derby. On ne con-.
naît point les actifs .qui ont dicté le refus de
M. Thomas Baring que lq Times Blâme vive
ment de s'être dérobé au fardeau des fi
nances. • !..
L'açciieil fait au nouveau ministère est
des plus singuliers. Le Times, .qui depuis
qu el ques j ours m on trai t p eu de bienveillance
pour le cabinet Russeli,' fait du défunt mi
nistère une or/iison funèbre , entremêlée
d'élogis. et d
^n. donner la définition suivante:'» Des
enfahs, des aventuriers, des parvenus, des
débutans, des gens isolés. » Puis rappe
lant le principe que c'est à- l'œuvre qu'on
doit juger.-l'ouvrier, il rédanie .l'indulgrn-
•ce et même unpen plus pour les. gens qui
veulent bien se charger du gouvernement ;
mais il entreprend immédiatement l'analyse
du ministère pour fairo entendre .que lord
Derby aurai kpu faire tirer au sort les fonctions,
dè tous ses collègues -,'parce qu'ils étaient^
également propres à* les remplir toutes. Le
Times pousse la malice jusqu'à faire l'éloge-
deiord Palmerston, qu'^1; a poursuivi d.e ses
attaques incessantes cpjand cet homme d.'E-
tàt était au pouvoir.
Le Chronicle est plus méprisant encore.
Organe d'un petit,-noyau d'hommes d'Etat
en disponibilité, il'parle.-avec le pius pro
fond dédain de l'inexpérience, complète des
collègues de-lord Derbv. C'est un ramassis
de nullités dont il est impossible deMen"
attendre. L'un est ministre parce qu'il est.
noble et riche, un autre parce qu'il a don-,
né un tournoi , un .troisième parce que
■tout membre de la chîimbre des lords est
assc"z bon pour le poste qu'il occupe. Maisc'est
sur M. d'Israël:, ministre des finances, que.
le Chronicle épuijse sabile et ses épigrammes :
il lui semble voir le monde renverse. Quant
aux journaux'radicaux, l'avènement d'un
ministère tory est pour eux un juste sujet
d'alarmes, et ils embouchent la trompette
pour invi ter l'opposilion radicale à aviser. ■
Malgré les sarcasmes du Time', les dédains
du Chroniclc et les colères du Bail.ij-News, il
n'en reste pas moins avéré par les aveux qui
leur échappent, que lord Derby est un des
premiers orateurs du parlement anglais, que
M. d'I?raeli est un homme plein- d'esprit et
Je ressources, et d'une grande force de vo
lonté ; que SI. Herries est un ministre expé
rimenté, que M. Waîpolc et M. Henley'sont
des gens qui annoncent'un*c"rtain lalent dé
parole et une aptitude incontestable aux af
faires : quanta sir Edward Sugden, sa réputa
tion commejurisconsulte est hors decontesta- .
lion comme celle de lord Lyndhurst. Il nous
semble, à nous, juges désintéressés, qu'avec
de- pareils élémens, le nouveau ministère
ànglais est en état de se défendre contre ses
adversaires, sinon de triompher des difficul
tés qui l'attendent. ' cuiheval-clarign*
Procureur général d'Irlande; M. Napier;
Avocat, général d'Irlînde, M. Whiteside;
Commandant en chef, le duc de Wellington;
Intendant.général, lord Londonderry ; . '
Chancelier du duché "de Lancastro, sir John Buller ;
Sous-secréiaire des colonies, lord Desart ; •
. Secrétaires des 1 affaires de 'l'Inde, lord Josselyn et
• M. Gaslcell ;, ... —, ..
Vice-président du bureau du confmerce, M., J.-F.
Young.
La maison-de la reine est ainsi composée :
Grand chambellan, Je duc de Montrose;
Vicc-ch,imbeUan, lord Worcester;
Lord steward (majordome du palais), le marquis
d'ExyJpr; ^ s
Capitaine des hallebîirdiers de la garde, lord Fo-
rester; 4 .
Ëcuyer en chef, lord Ossulaton;
Lord^ de la chambre :1e onute de Mor.ton, lord
' Bv'ron, lord-Galway, lorSWinterbury, lordTem-
plemore, lord Shannon, lord Crot'ton et lord Pol-
_ w^rth. '
m :
Voici la composition définitive du minis
tère anglais, telle que'nous l'apportent .les
journaux de Londres de mardi soir : .
Premier lord de la trésorerie et premier ministre,
le comte de derby ;
Lord chancelier, sir Edouard sudgen , qui doit
être 'élevé à la pairie ; v
Président du conseil privé, le comte de lossdale;
Gardien du sceau privé, le marquis de salisbcry;
Chancelier de l'échiquier (ministre des finances),
. M. D'iSRAELr; «
Ministre, secrétaire d'Etat de l'intérieur, m. wal-
pole;
Minisire secrétaire d'Etat.des affaires étrangères,
lé comte de malmesbury;
Ministre secrétaire d'Etat des colonies , sir j. pa ^-
KINGTON.
Piésident du bureau de contrôle (affaires de l'Inde),
M. HERRIES ; . ~
Premier lord -de l'amirauté (ministre de la mari
ne), le duc DE.NORTHUMBERLAND;
Président du'bureau du commercé, m.' he.vley.
Maître général des postes, le comte de hard-
WICKE. .
Commissaire en chef des bois et forêts, lord jonrf
MANNEUS- -
Ce sont là les membres du cabinet qui
composent le conseil des ministres.
L'administration est en outre complétée
par les fonctionnaires sui vans :
Lor'd lieutenant d'Irlande , comte d'Eglinton:
Chancelier d'Irlande, M. Bl ickburne ;
Secrétaire de la guerre, M. Beresford ;
Sous-secrctaire d'État aux affaires étrangère," lqrd
Stauiev, fils du premier ministre;
Pi 'ocurcurTgénéral, sir F. Thesiger ;
Avocat général, sir F. Kelly ;■ •-•••>
Secrétaire d'Irlande, lord Naas; - > •
Secrétaires de la trésorerie, MM.' J.-À. Hamillon el
Forbes M'Kensie . '
Le Courrier des Etats-Unis du II février ■
publie-le texte officiel d'une allocution-de-
Henry Clay à Kossuth. Ce discours, plein de
leuanges pour l'ex-gouyernem ? de la Hongrie,
contient cependant les .phrases significatives
qu'on va lire,et qui nous paraissent mériter V.
seules d'être relevées : ; "T*
« Sans entrer "dans la-grave et formidable ques
tion du droit que peut avoir une nation à assumer
le pouvoir exécutif parmi les nations,. pour la"
mise en pralique.de la loi internationale, ou,
pour préciser, du droit des Etats-Unis à .dicter
à la Russie la nature des relations qu'elle doit
entretenir avec les peuples qui l'environnent, ve
nons tout de suite à l'examen pratique du .sujet.
Vous nous dites vous-même, avec beaucoup de
vérité et de convenance,-'que la syfnpalhie seule ou
l'expression de la sympathie ne suffit pas pour ai-,
der à vos projets. Vous demandez ur^ «^secours
matériel. » Et le fait est que les «impies*déclara- '
tions de sympathie du congrès, du président ou
du peuple, vous seraient peu profitables/"â moins
que nous ne-fussions préparés, à les soutenir par
un recours aux armes,et à moins que d'autres na
tions pussent voir notre-résolution et nos prépa
ratifs. ; -
» Eh. bien ! supposeî que la guerre soit l'issue
de la marche que vous nous proposez, pourrions-
nous faire quelque chose d'efficace pour vous ou
pour la cause de la liberté? Transporter à travers
l'Océan des hommes et,des armes en quantité suf
fisante pour agir utilement contre ia Russie et-
l'Autriche, c'est une chose .parfaitement impossi
ble. ' - *
■ » Il est un fait que l'on ne connaît peut-être
pas généralement,:-c'est que la raison qui a agi le
plus puissamment pour décider la Grande-Breta-"
gne à terminer sa dernière guerre contre nous, ça
été la dépense énorme que lui imposaient le trans
port et l'entretien de ses forces"et-de ses muni
tions de guerre sur un théâtre aussi éloigné; et
cependant elfe n'animais eu plus de 30,000 hom
mes à la fois sur ce continent. Sur terre, la»Rus-
sie est invulnérable pour nous, comme nous le
sommes pour .elle.
» Sur l'Océan, une guerre entre la Russie et ce
pays n'aurait pour résultat que d'être funeste au
commerce de part et d'autie ; et il ne faudrait guè-
res en attendre rien de plus.
» Grâce à la politique à laquelle-nous sommes
restés, fidèles depuis l'époque de Washington,
nÇus avons prospéré au-delà de toute espérance ;
nous avons l'ait pour la cause de la liberté dans le
monde, plus que les armes n'auraient pu faire.
Nous avons montré aux autres nations le chemin
qui conduit à la grandeur et à la félicité ; et, si
nous, restons unis en un seul peuple, si nous per
sévérons dans la politique dont notre expérience a
démontré l'excel'ence d'une façon'si claire et si.
triomphante, nous pourrons, dans un autre quart
de.siècle,, présenter un "exemple auquel la raison
du monde ne'pourra point résister. •
» Mais, si nous neus mêlons aux complications
de la politique européenne ; si nous nous lançons *
dans une guerre où nous ne pourrons rien faire ;
si, dans cette lutle, la Hongrie succombe, et que
nous succombions avec elle, où sera la dernière
espérance des amis de 1 la liberté dans le monde?
Mieux vaut, pour nous-mêmes, pour la Hongrie"
et pour la cawede la liberté, que, fidèles à la sa-
ge.-se.de notre pacifique système, évitant les guer
res lointaines de l'Europe, nobs gardions "notre
lampe brûlant avec.éclat sur ce rivage occidental, -
comme un phare pour toutes les nations, plutôt
que de. risquer de la voir éteindra au milieu des
républiques écroulées ou croulantes de l'iiuropeV»
Uue nouvelle feuille vient de paraître à T
Dijon, sous le titre de l'Elu du Peuple, jour-
FiMiETON DU CONSTITUTIONNEL JÔMY.
' /. HISTOIRE ' . ■
BU-DIRECTOIRE*
. • : EPISODES. :
lU-voIntiott
- SitaîjïîssiCïKCsit de lu Cosîveiitloïi.
XCVIII.
F/Z&SSASaSS D3 Z.-A EALPÉTKÏSRE.
La Salpétrière était pour les femmes ce que
Bicêlré était p.our ies hommes, c'est-à-dire
un Vaste dépôt, à la fojs hôpital et maison de
force, où étaient enferinées (les voleuses, des
prostituées, des filles mises en correction, des
femmes détenues pour quelque grand scan
dale, àlà demande de leurs familles. Nul n'au
rait pu croire que les assassins de septembre
.auraient eu la pensée d'allér égorger ces mal
heureuses; ils l'eurent cependant, et ils l'exé
cutèrent. , ,
Ce. fut la garde nationale de la section
Mauconseil qui assista, • l'af me au bras, à
cette tuerie de femmes, et qui la régularisa
par sa présence. On lit dans les délibérations
de celle section : « L'assemblée, sur la pro
position et le rapport de M. Le Simple, nom
mé commissaire, a arrêté que deux cents'
h
pétrière, el renforceront la garde nationale
qui s'y trouve (i). ». : *'
Les'tueurs, arrivés le 3 septembre au soir,
se contentèrent d'abord de mettre en liberté
■ ■ »■ : ■ •■ -'■—"—— —
■* La reproduction est interdite.
(1) Registre-dts délibérations de la section Mau
conseil, séance du 3'sepleuibre t70ï ^— Archives
de la Préfectf/re de Police,
toutes les femmes jeunes, et principalement
celles avec lesquelles ils avaient eu dés liai
sons. La nuit fut horrible. Ils la passèrent à
visiter les dortoirs des pauvres et dos jeunes
filles en correction. La plume.se refuse à re
tracer les abominations dont des. enfahs de
dix à quinze ans furent viclimes-(l) !» .• •< .
« Si vous connaissiez les iiffreux détails
des expéditions, écrivait Madame- Roland à
Bancal des Issarfë ; les femmes brutalement
violées,avant d^tre déchirées par ces tigres;
les boyaux coupés, portés eu rubans; des
chairs humaines mangeas «sanglantes !.....
Vous connaissez mon enthousiasme- pour
la Révolution ; eh bien ! j'en ai honle l elle
est ternie par des scélérats ! elie est devenue
hideuse !... Dans huit jours... que sars-je ? Il
est 'avilissant-5lB rester en place, et if n'est
pas permis de sortir de Paris. On nous en
ferme pour nous égorger à l'instant le plus
propice (2). »
. Ce fut à cinq heures du matin que la tue
rie régulière commença. Dans les autres
prisons on avait égorgé; à la Salpétrière, on
assomma. ' —
: Un employé de la maison, nommé M. De
nis, fut obligé par les assassins d'appeler les
femmes, et de donner des éçlaircLssemens
sur les écrous,. Voici Je récit qu'il en fit plus
tard à M. Basss*, le Directeur actuél de la Sal
pétrière ; "
a En 1323, j'ai eu pour collaborateur au
bureau dî la boulangerie, générale des hos
pices, M. Denis , qui m'a raconté que , dans
la triste journée du 4 septembre 1792, les
massacreurs l'avaient contraint- d'jippeïer
l'une après l'autre les prisonnières, et dp. ieiir
donner df-s ix-nseigriemens sur ces malheu
reuses, d'après l;v lecture 'du registre des
écrous de la maison de force de la Salpétriè
re. On assommait les femmes à quelques-pas
du lui; et ces hommes féroces l'ont forcé de
hoire avec eux, dans, un verre tout souillé
du sang de t s victimes. -
» Deux anciennes dames surveillantes de
la Salpétrière-, témoins du ces massacres,
(1) Prudhomme, Hiituireimpartiale des liévolu-
tions/t. 3; p. 782.
(2) Madame Roland , lettre" à Biinc: 1 de:. Issart,
p. 348.' ■
m'ont dit .plusieurs fois qu'une des prison
nières s'était enfuie de la maison de force,
■mais que les massacreurs,, ayant couru après
leur proie, l'avaient assommée à coups ,de
bûches, sous le pass'ageSainte-Claire, enlre la '
seconde et latroisième cour de P-hospice (!).'»
Le jour même du massacre, deux.commis-
sairës de la section du Finistère, Mathurin- :
FrançoisBruuet et Charles Gouber-t-Bertrand,
dressèreqt-l4procès-verbal.et la liste des fem
mes assommées et des femmes mises .on, liberté.
Nobs avons déjà dit et prouvé d'une ma
nière irrécusable que les massacres furent
organisés et concerlés quelques jours à l'a-_
van.ee; qu'un comité-directeur, siégeant à la'
Mairie, ordonnait," encouragcaitet soldait les
égorgemens; que les autorités constituées,
les comités dus sections, la garde nationale,
elle-même, restèrent inaclifs pendant h s six
joursdefcarnagc; et's'ilsne concoururent pas
'toujours à l'exécution desordresbarbares-qui
furent donnés, l'histoire ne doit j)as oublier
de leur attribuer une part de responsabilité
sérieuse pour l'inaction complète et pour
l'indifférence qu'ils montrèrenteçcetteocca-- ,
si'on. ■ v
Non seulement, ii y eut, inaction partout,
mais encore des commissaires-nommés en
assemblée générale df s seclions assistèrent si
lencieusement aux massacres. Dans quelques
prisons, ils firent plus que d'y assister, ils
parlicipèrent, comme juges des prisonui ers -,
aux meurtns qui s'y commirent; dans d'au
tres, ils bornèrent leur intervention à .cons- '
tater le nombre et les iioms des > v ici i mes,
ainsi qu'on va le voir par la pièce suivante.
Nous venons dédire que des commissaires
de section- avalent assisté aux massacrés;
qu'ils avaient laissé passer cette justice du
peuple, que l'on vante a propos de "tout, et de
rien, sans protester, sans faire.acte dç cou
rage ou d'humanité. Voicije fait prouyé en-
core une fois par un procès-verbal dont la,
copia, que nous avons sous les yeux, est cer- '
tiliée conforme par huit signal un s appo
sées sur la vingt-cinquième, page, cl doat
chaque page porte l'empreinte noire- du ca
chet du comité civil de l'a seçliou du Finis--
(1) Bulletin du Bibliophile, mari lois!, p.
130, chez Tecliener.
L'économe de la Salpétrière,-le sieur Dom-
mey, prévenu que le peuplé allait se por
ter "sur. celte prison; écrivit, le quatre sepr
tembre, au maire de Paris uhelettre quenous
avons citée^ au sujet'de Petion (I); il fit;f»art,
en même temps, au comité de-la section du
Finistère^des craintes qu'il avait sur la sû-
retc des prisonnières confiées à sa garde, et
placées sons sa-responsabilité. Ce comité dé
puta immédiatement deux commissaires de
1a section, qui se' transportèrent à la'Saipé-
trière, où ils assistèr nt au -massacre de
trente-cinq femmes^ ainsi que le prouve le
procès-verbil signe-par eux, que nous li
vrons aux m'édita lions de nos lecteurs.
« L'an mil sept cent quatre-vingt-douze ,
quatrième de la liberté et premier do l'éga
lité, le quatre septembre, quatre heures de rele
vée, sur l'qvis donné au comité de la section
' du Finistère par le citoyen Dommey, écono
me de la maison de la Salpétrière, qu'uneaf-
fluence d'hommes armés, qui, les deux eltrois
courant, s'étaient portés dans l'es .prisons .de
la capitale et avaient tué quelques prisoa-
•Kicrs (2), se rendaien t dans ladite maison, now,
Mathieu-François B run ET, et C'har/es-Gonihert
B ertrand ,commis.>aires députés deladilesec-
ti on ,'nous sommes transportes à l'instant clans la
susdite maison,, où étant, avons trouvé dans la
cou r de la maison de force une quan lité d'hom
mes armés. de sabres, d.'irisirumens tran-
chans ét de gofirdins, qui, après avoir forcé
ledit citoyen Dommey a leur .donner com
munication des registres concernant lés
prfeonnières. et avoir, forcé l'entrée des
locaux où elles éUiient'renfermées, les en
sortaient, el après examen par eux fait
sur h'-gdits registres de celles flétries, les as-
somtqaient et les perçaient de coups do sa
bres et.autres instrumens, au point qu'il en
est résulté la mort de plusieurs d'elles (3), et
(l).i'ièee,n° 18 du doô,-ier n® 312 des Archives
de PHôlel-dc-Vilie.' - '
' {-2) Quelle mo'Jjpstii: ! . — " . .
(3) H semblerait, dliprès 1 ce préambule, que fou-.
, tes les femmes iîetiies furent misesà mort : il.n'en
est. pas ainsi cependant, car nous avons la preuve
' par ce pryeès-verbffl lui-même, que trois -flétries
•furent mises en liberté, dont deux "étaient ccrï-
da m nées à perpétuité.
la sortie de la maison d,e force d'autres, des- j
-quelles, tant celles assommées qae celles sor
ties, il a été,-au fur et-à mesure, fait men
tion sur les registres tant de leur mort que
deleur sortie, dont les noms suivent, sa
voir ^
Liste des femmes massacrées « la prison de la
Salpétrière, et de celles mises en liberté.
FEMMES ASSOMMÉES
1° Marie-Elisab'cth-Massey, âgé présentement de
71-ans, native do Liège, f.mme. de Chriïtophe
Mainger; entrée le 21 juin 1771 ; flétrie d'un V..
2^Marguerite Lero.ux., -âgee présentement de KO
ans, native de Mons-sur-Seine,. près Mantes, dio
cèse de. Chartres, veuve de Jean Barbançon; entrée
le 18 mars 1771; flétrie d'un V.- -
3 Anne-Françoise Assaut, fille, âgée présente
ment de 43 ans, native de Pji'is; entrée le S octo
bre 1773 ^flétrie. .*
4 Françoise Garnier, tille, âgée présentement de
30 ans, native de Chalons en Champagne; entrée
le 10 septembre 1778 ; flétrie d'un V. »
5 Marie-Louise Nicolais, âgée présentement' de
4Tans, native de'Melun, diocèse de Sens, veuve
d'Antoine-François Desrues; entrée le 13 mars
1770; flétrie d'un V sur lesdeux épaules [%).
0 Barbe Resonville, âgée présentefnent de.î>2
ans, native Tle la paroisse de l'ressy-fous-Pagny, à
deux lieues de Pont-i-Mousson,.femme.de Claude'
Renaud dit Granton ; entrée le 1S février 1781 ; flé
trie d'un V.
7 Marie-An ne Bouquet, âgée présentement de 32
an?, native de Versailles ; entrée le 12 décembre
1782; flétrie d'un W.
"8 Anne Cosson, âgée présentement de 80 ans,
native de li Férté^Bernurd^ diocèse du Mans,
femme de. Jean-Pierre Itrice; enlrée le 9 août
(I) Le procès-verbal faisant connaître la fléti h •
sure, nous croyons de notre devoir de ne pas re
produire cette" partie-du document, ni. edle qui
l'ail connaître la durée de la peine pour laquelle
les'.viclimes étaient détenues.. • , ... .
.(2) C'était la veuve du célèbre empoisonneur
Desrues, né à Chartres en 1718, marchand épi—
iier, rompu-vif et brûle en 1777, par sentence du,
Chàtelet, confirmée par le Parlement..
178 i (1) ; flétrie d'un V.
9 Marie-Thérèse Ubiez, âgée présentement de
43 ans",-native de Luxembourg, fille ;. entrée 1; 9,
novembre 1784 ; flétrie d'un V.
10 Françoise Durier, âgée présentement de 42
ans, nalive de Ville ne u v e-1 a- G uy a r J, ■ diocèse de ■
S:»?, fille; entrée le 30 novembre 178i ; flétrie
d'un V. .
11 Françoise Robin eau, âgée présentement de
33 ans, native delà paroisse de Chouzé-én-Anjou,
fille; entrée le 14 décembre 1784.
•12 Claudine Coûtant, âgée présentement' de 42
ans, native de la paroisse de Pain-en-Champagne, ■
diocèse .de Troyes. femme de Jean-Barrois ; entrée
le 2 ao*ùt 1785 ; flétrie d'un V.
13 Agathe Pcrrotin, âgée présentement de 37
ans, native de Sens, paroisse de- Saint-Savinien, '
femme de rïicolas Curin ; enlrée .le 2 août i 785 ;
flétrie d'un V.- ' .
14 Marie Cointct, âgée présentement de 37
nalive de la.paroisse S':inf.-Loup en Bo.urgogne,
fille ; entrée, le 20 août 178H ,• flétrie d'un W;
15 Jeanne Laval, âgée présentement
native de la paroisse de Clieppe-sur-Marne, dio
cèse de .CI?àlons,».femme de Nicolas-André Loret ;
entrée le 7 septembre 178S ; flétrie d'un V. >
16 Anne-Nicole Chenitut, âgée présentement de
56 ans, native de Pari?, paroisse de Saint-Sevcrin,
veuve de Pierre Bonnet; enlrée le 2't octobre t78fi;
flétrie d ? un V. ; •
17 Marie Moufflet , se disint Amshle- Cuibin ,
lillo, Agée présentement de 29 ans, native de Bio-
ry, paroisse de Saint-Martin, diocèse de Chartres;
entrée.le 17 janvier 1787; flétrie d'un- V.
18 Marguerite Piot, fille, âgée présentement de
41 ans, native «Te Sonimeboire" eh Champagne,
diocèse de Treiyes; entrée le ES février 1787; flétrie
d'un V sur les deux épaules.
-19 Marie-Anne Viriot, fille, âgée pvéscnfemci.t.
de 29 ans, native de la paroisse de Rozière-cn-
Lorraine, diocèse de Toul;'entrée, le 23 noveiv>bie
1787; flétrie d'un V. ,
- 20 Slarie Coron, àgéo présentonient de 47 ans, •
n.dive de la paroisse Sainte-Agathe de Chavunay-
en-Forèt, diocèse-de Vienne, femme de Ilenry
-Mèrvieux; entrée le 23 octobre 1788.
(1) Si peine expirait au.mois d'août 1793.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.58%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 72.58%.
- Collections numériques similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires Véron Louis Véron Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Véron Louis" or dc.contributor adj "Véron Louis")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6695737/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6695737/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6695737/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6695737/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6695737
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6695737
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6695737/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest