Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-02-20
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 février 1852 20 février 1852
Description : 1852/02/20 (Numéro 51). 1852/02/20 (Numéro 51).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k669567d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO SI.
BUREAUX, s rue de Valais (Palais-Royal), n* ÎO.
BBEBBaBBESMnBBBnHBKaBBBBBBSBEBBBBnBaaMBBtBBaÛBHBBHaSBBBSaBiBnBMf
1853*.—VENDREDI 20 FÉVRIER.
*sux ds i.'abowmebsbmt
mur Paris ét ies département
rois mois- 12 F. i six mois. . 22 f.
UN AN.. .. 40 r.
pour les pays étrangers , se reporter
au tableau qui sera publié dans fa jourral,
les 10 et 8S de chaque mois.
»
Let abonnement datent des 1" et 16
de chaque moit.
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14
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, franco, pour la rédaction, à Mi B oniface,
les articles déposés ne sont pas rendus.
| On s'abonne, dins les départemens, aux Messagzries'et eu c*fiirectiai /u de poste .-r -A Londres, chez MM; COWIK et pus." i S 'adresser, IrâûC'^f r j .."•■• -— A Strasbourg, chez M.AtEXANDRE, vourl'Allemagne, I Les annonces sont rf çues au bureau du journal; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bour
PARIS, 19 FÉVRIER.
ÉLECTIONS.
M. Louis Véron, candidat du gouverne
ment pour l'arrondissement de Sceaux, vient
d'adresser à MM. les électeurs la circulaire
suivante : -
Électeurs de l 'arrondissement de Sceaux !
C'est sous l'honorable protection du-gou-
vernement de Louis-Napoléon, que je viens
solliciter vos suffrages.
Depuis le 10 décembre 1848 , je n'ai
obéi qu'à celle conviction profonde, que
Lbuis-Napoléon pouvait seul sauver no
tre agriculture de la ruiné, sauvçr notre
commerce et notre industrie des plus grands
désastres, sauver la France de la plus san
glante anarchie !
Fort de celte conviction, j'ai lutté, sans
lien craindre, contre tous ceux qui, pour
supprimer le Président de la République,
voulaient supprimer le suffrage universel,
dont il était l'élu.
Le suffrage universel acclamait encore
une fois, le 21 décembre 1831, avec un
enthousiasme de huit millions de suffra
ges, Louis-Napoléon, comme chef de l'Etat.
Aidons tous aujourd'hui le prince-Prési-
defit à nous gouverner et à préserver la
France de révolutions nouvelles.
Si j'avais l'honneur de siéger au corps
législatif, tous mes actes, tous mes voles
s'inspireraient de ce sentiment,qu'il faut au
jourd'hui relever, honorer, défendre le pou
voir.
Si j'avais l'honneur d'obtenir vos suffra
ges, je serais heureux d'étudier et de signa
ler à l'attention du gouvernement les be
soins et les questions d'intérêt public de.
votre arrondissement. -
D'ailleurs un lien sympathique nous unit
déjà. Depuis le 10 décembre^ j'ai crié avec
vous et comme vous • Vive Louis-Napoléon !
vive le Président de la République !
Louis " Veilon,
Directeur du Constitutionnel.
Ce 15 février 1852.
allier . — Nous lisons dans le Mémorial de
Y Allier :
a Les candidats du gouvernement sont décidé
ment :
»• M. le baron de Veauce, pour les arrondissc-
mens de Moulins et Lapalisse;
» M. Desmaroux, ancien représentant, pour le»
arrondissemens de Montluçon et Gannat. -»
(Communiqué.)
aude . — Nous lisons dans l'Aube: « Les can
didats décidément acceptés par le gouvernement,
sont : MM. Maupas, membre du conseil général,
pour la circonscription de Bar-sur-Aube ; et Arnaud
„ Rambourgt, membre du conseil général, pour la
circonscription de Troyes.» ■ •
cher . — Les candidat* recommandés par le
gouvernvmeut sont MM. Bidault, ancien représen
tant du Cher; de Duranty, ■ maire de Blancafort
(arrondissement de Sancerre), ancien officier de
cavalerie.
CORRÈze. —Une proclamation du préfet aux élec
teurs de ce déparlement porte :
« Après s'être entouré de renseignemens sur les
candidats qui se mettent sur les rangs dans ce
département, après avoir mûrement examiné leurs
titres, leur position, et consulté l'opinion publiqus
à leur égard, le gou\ernemènt croit devoir vous re-
corajnandtr, pourla première circonscription électo
rale, l'honorable M. Favart, mairede la ville deTulle,
qui a déjà siégé comme représentan t de l.t Corrcze
à F^senibi_i;f.^nMiUiante, jet,. août ^^tju^è fpe.
l'honorable M. Marbeau, qui a attaché à son nom
une célébrité justement méritée par la fondation
.de l'utile institution des crèches. »
eure . — Nous lisons d du Courrier de l'Eure :
« Nous pouvons annoncer aujourd'hui à nos lec
teurs que les candidatures appuyées par le gou
vernement dans les trois circonscriptions électora
les de notre département, sont celles de M. le duc
Suchet d'Albuféra, pour la circonscription d'E-
vreux ; de M. le comte d'Arjuzon, pour la circons
cription de Bernay-I'ont-Audcmer; de M. le baron
de- Montreuil, pour la circonscription de Louviers-
les-Andelys. »
sers .—Nous trouvons dans l'Opinion cet arti
cle communiqué :
a Les candi lats recommandé? parle gouverne
ment aux électeurs du Gers sont les sjuiyans :
» M.. Frédéric de Lagrange, ancien représentant,
pour la circonscription électorale composée de l'ar
rondissement de Lectoure, inoins le canton de
Mauvezin et de l'arrondissement de Condom, moins
le canton de Nogaro.
» M. Belliard, ancien représentant, pour la cir
conscription électorale composée de l'arrondisse
ment d'Auch, moins le canton de Yic , et de l'ar
rondissement de.Lombez, plus le canton de Mauve
zin.
s M. Granier de Gassagnac pour la circonscrip
tion électorale de l'arrondissement de Mirande, plus
les cantons de Vie et de'Nogaro.
» Un avis officiel sera adressé à ee sujet par
M. le préfet du Gers à tous les maires du départe
ment avee invitation d'en donner connaissance
aux habitans de leurs communes. »
r - ' >
haute-marne .—« Dans la Haute-Marne, dit la
circulaire du préfet, le choix n'a pas été difficile à
faire; vous-mêmes vous l'aviez indiqué d'avance,
et lo gouvernement ne fait qu'exprimer vos pro
pres stntimens en recommandant à vos suffrages
MM. Chauchard et de Lcsrjérut, le premier pour
la circonscription du sutffet le second pourla
circonscription du nord. Ces honorables noms, je
le sais, réunissent toutes vos sympathies ; dès lors
celles de l'administration leur sont acquises. »
uai'te-vie\nu .—Dans sa circulaire aux sous-
préfets, juges de paix, maires et percepteurs du
département, M. le préfet indique comme candi
dats du gouvernement pour la première circons
cription. M. Armand Noualhier, propriétaire
et manufacturer, membre du conseil municipal
de Limoges, ancien juge au tribunal de commerce
et membre de la chambre consultative des' arts
et manufactures. Pourla deuxième circonscription,
M. Tixier," avocat et ancien représentant, anden
membre du conseil général de la Haute-Vienne.
isère .—Voici la liste des. eandidats au corps lé
gislatif pour le département de l'Isère, recomman
dés par le gouvernement • arrondissement de Gre
noble, M. Joseph Arnaud, maire de Grenoble ; ar
rondissement de Vienne, M. l'augier, membre du
conseil général ; arrondissement de la Tour-iiu-
Pin, M. Flocard de Mépieu, membre du conseil gé
néral ;-arrondissement de.Saint-Marcellin, M. De-
voize, ancien officier du génie. ( Salut public.)
indre . — Le préfet, M. Léon Berger, s'exprime
ainsi dans sa circulaire :
a Le gouvernement a cru de son -devoir de re
chercher partout les hommes qui, dans les cir-
co 'stances présentes, sont les plus propres à rem
plir les fonctions de députe; il pense que dans
l'Indre ces hommes sont MM. Deiavau , maire de
La Châ're et ancien représentant, et de Bryas,
membre du conseil général, i
» Quelles que soient vos sympathies personnel
les, Vous n'hésiterez pas à en faire le sacrifice et à
réunir vos suffrages sur ces deux honorables can
didats.- Si vous voulez un gouvernement fort, puis
sant; si vous tenez à conserver et à maintenir la
paix et la sécurité que la France doit au courage
du prince-Président, faites qu'il y ait de l'unité,
de l'harmonie entre les grands corps de l'Etat, et
ne choisissez pour mandataires que les hommes
dont le dévoilaient au nouvel ordre cie choses ne
puisse être suspect à personne.
» D'autres candidats se présenteront peut-être
sous la même bannière, en arborant le môme dra- _
peau ; mais quel que soit le#r langage, soyez cer
tains que co sont des adversaires. Dans les cir
constances actuelles, quand le gouvernement s'est
prononcé, c'est faire acte d'opposition de sol
liciter. sans son appui, les voix des électeurs. » -
loiret .—Les candidats présentés par le goùver-
ncme.nt sont M. Lacave,pour la 1 ™ circonscription,
et M. Macdonald de Tarente pour la 2®.
maise-et-loire . — MM. Ern. Duboys, maire
d'Angers; Bûcher de Chau'vigné, ancien représentant
membre du conseil général, maire de Grcz-Neuville;
Louvet, ancien représentant, maire de Saumur;
Ch. Cesbron-Lavau, ancien représentant, sont les
candidats recommandés par le gouvernement pour
lei 1", 2°, 3 e et 4° circonscription , dans lesquelles
e département est partagé.
marne .—Les candidats définitivement présentés
par le gouvernement pour le corps législatif, dit
l'Echo de la Marne, sont :
l".circonscription. M. Souillé, ex-représentant
à l'Assemblée nationale législative. *
2 e circonscription, M. le général Parehappe.
3 e circonscription, M. Godart, maire de la villa
de Châlons.
meuse .—Nous lisons dans-la circulaire du pré
fet :
«*M. Edmond Collot, propriétaire à Ligny , sol
licite les suffrages de la première circonscription ;
M. Briot de Manremy, membre du conseil général .
et adjoint au maire de Verdun, se présente pour
la seconde.
« Je viens avec franchise et .avec loyauté vous
recommander ces candidatures; je n'ai nullement
l'intention de tes imposer. Quel que soit le résul
tat du scrutin, l'arrêt de la souveraineté populaire
sera respecté; mais si le corps électoral apprécie
les considérations qui ont déterminé les choix de
l'administration, ce sera pour moi une nouvelle
preuve de la confiance que je lui inspire, et un
puissant encouragement pour l'accomplissement
des devoirs auxquels je me suis énrrgiquement et
sincèrement dévoue. »
nord . — Nous détachons de la circulaire du
préfet, le passage suivant, qui indiquent caracté- .
se les huit candidatures appuyées par le gouver
nement :
« Centre puissant, agglomération variée de for
ces productives, en agriculture, en industrie et en
commerce, pays de traditions et de progrès tout
ensemble, où la fidélité permanente aux principes
religieux et l'amaur des saines franchises munici
pales s'allient à l'activité du travail, au goût des
arts, à l'esprit d'amélioration des classes popu
laires, à des habitudes d'ingénieuse bienfaisance,
le département du Nord exige que les traits prin- 1
cipaux de son caractère national revivent dans
Ses représentans. Or, dans les désignations qui
vont suivre, vous trouverez, je n'hésite pas. à le
dire,"tout autant de fidèles et honorables person
nifications désintérêts, .des droits et des aspira
tions de ce département. Sans doute, en dehors de
cette liste, qui ne comprend que huit noms pour
se tenir dans les limites voulues, il serait facile de
signaler des hommes recommandables, d'une par
faite honorabilité privée et publique, d'un dévoû-
ment tout prêt à s'employer; mais, cette justice
une fois rendue, je ne sais personne quj puisse dé
nier lé mérite des candidats proposés par l'admi
nistration, 'dans une haute pensée de régénération.
» 1™ circonscription. M. Ricliebé (Lille). ■ •
» 2" M. Th. Descat (Roubaix, Tottrcoing, ete.).
» 3" M. Henri Le m aire (Valenciennes).
» 4 e M. le baron de La Grange (Hazebrouck).
» K'M. Alfred de Clebsattel (Dunkerque).
» ti e M. Choque (Douai).
» 7° M. Seydoux (Cajnbrai).
» 8" M. de'Mérode (Avesnes).
» Tous sont du département du Nord ; tous ap
partiennent aux circonscriptions électorale», qui
sont appelées à les élire; tous se présentent devant
des concitoyens qui, depuis longues années,, les
ont vus à l'œuvre et ont apprécié leurs services.
Où peut-on trouver de plus solides garanties de
sympathies et de bonne entente entre le mandant
et le .mandataire 1 Et pourrait-on dire, après eela,
que l'adminiitratioiTait fait autre chose qu'écrire
sur sa liste les noms que le peuple lui-même re
commandait déjà par les témoignages de sa consi
dération et de sa confiance 1 »
pas-de-calais . — Nous lisons dans .une pro
clamation du préfet :
« Voici les noms des citoyens recommandés par
le gouvernement aux électeurs du Pas-de-Calais :
» l ro circonscription ( arrondissement d'Arras,
moins le canton de Pas), M. Plichon, maire d'Ar-
ra«, t^HBibire du-conseil général, ancien représen
tant, ancien membre de la commission consulta
tive. ■ ' " ■
/ » 2" circonscription (arrondissement de Béthune,
moins Te canton de Norrent-l'ontes), M. Lequien,
ancien sous-préfet, membre du conseil général, an
cien représentant, ancien membre de la. commis
sion consultative.
» 3 e circonscription "{arrondissement de Boulogne,
et les cantons d'Etaples, Montreuil et Campagne),
M. d'Hérambau't, ancien représentant, ancien
membre de la commission consultative.
» 4® circonscription (arrondissement de-Saint-
Omer, et les cantons de Norrent-Fontes et d Iluc-
qceliers), M- Lefebvre-Hermant, ancien député,
membre du cônseil général.
v 5 e circonscription .(arrondissement de Saint-
Pol, etiesj cantons de Pas, Fruges et Hesdin), M.
Wattcbled, ancien notaire, membre du conseil gé
néral et cl(i conseil Académique. »
sartiiS . — Nous lisons "dans le Maine :
« Nous avons Leçu hier communication de la
liste des candidats que le gouvernement recom
mande à ;la-confiance des électeurs de la Sarthe
dans le prochain vote pour la compasition du corps
législatif.; .
« i "'circonscription, M. le général Rogé.
. » 2 e ; ——— M. Langlais.
» 3»; . i ■ ■ .i - M. de Talhouet.
» 4*1 ; — M. de Beauveau. » ■
vosges . •>- Nous lisons dans une circulaire du
préfet des Vosges :
a. Les candidats que vous propose le gouverne
ment sont :
» 1* M. Bourcier de Girecourt, pour la première
circonscription, composée de l'arrondissement d'E-
pinal et des cantons de Remiremont, Plombières
et Ramonchamp, de l'arrondissement de Remire-
uont ;
» 2» M. Aymé, juge d'instruction à Neufchàteau,
membre du conseil général et président du comice
agricole, pour la deuxième circonscription, com
prenant les deux arrondissemens de Neufchàteau et
de Mire'court; • •
»3* M. de'Ravinel, ex-représentant, pour la troi
sième circonscription formée de l'arrondissement
de Siint-Dié et du canton de Saulxures de l'arron
dissement de Remiremont. »
Un arrêté de M. le préfet de la Seine, en date
du 18 février, rappelle aux électeurs que le scrutin
sera ouvert le dimanche 29 février et le -lundi 1"
mars, 1 à huit heures du matin, sera fermé le di
manche à six heures' du' soir et le lundi à quatre
heures.
Des cartes individuelles seront délivrées aux
électeurs par les soins des maires, à partir du 23
février.
Les maires tiendront à la disposition des élec
teurs des bulletins en blanc, sur lesquels les élec-
teurs?4>X)urront écrire le nom du candidat qu'ils
entendent nommer. Le papier du bulletin doit.être
blanc et sans signes extérieurs.
Le décret relatif aux nouvelles conventions
conclues- avec la compagnie du chemin de
fer du Nord, a été signé ce matin, èt paraî
tra demain dans là Moniteur; nous sommes
heureux de pouvoir annoncer qu'il assure
l'exécution de la ligne de Saint Quentin à
Maubeugeet de Douai àRheims par Saint-
Quentin.
On nous accuse d'optimisme, lorsque nous
parlons de l'essor extraordinaire qu'ont pris
les transactions industrielles et commercia
les depuis le grand acte dé salut accompli
par le Président de la République. Nous
pouvons répondre aujourd'hui à ces accusa
tions par des chiffres officiels. On n'a qu'à
parcourir les tableaux publiés ce matin par
l'administration des douanes, et l'on y trou
vera la preuve évideate de l'activité des af
faires et du progrès de la prospérité publique.
L'amélioration s!élait déjà manifestée dès
le mois de décembre. Mais les désordres
et les tentatives de jacquerie dont plu
sieurs départemens étaient le théâtre ,
avaient empêché sur quelques points l'ef
fet immédiat-de cet acte.de. délivrance et
d e" régénération i v Âtr mofràerj aimer, atrfem-
traire, l'anarchie avait été partout compri
mée, la cause de l'ordre avait remporté une
victoire éclatante, et la France venait de
sanctionner, par près de huit millions de
suffrages, la co'irageuse initiative prise par
Louis-Napoléon. La sécurité était donc com
plète. Aussi les états de douane révèlent, dès
le commencement de cette année, une repri
se énergique dans tout le mouvement com
mercial.
Le produit des droits perçus à l'importa
tion des marchandises étrangères s'est élevé,
pendant le mois de janvièr, à 10,287,000 l'r.,
soit à 2 millions. d« plus que pendant le
mois correspondant de l'année précédente.
,C'est une augmentation d'un quart. D'où il est
permis de conclure que la masse des affaires
qui alimentent le revenu des douanes, s'est
accrue également de 25 0/0.
Maintenant, il importe.de remarquer que
l'accroissement porte principalement sur les
matières premières, dont la mise en œuvre
occupe nos manufactures et fournit un tra
vail lucratif à nos ouvriers. Nous citerons en
première ligne les matières • textiles, dont la
fabrication représente une valeur de près de
2 milliards, et fait vivre près.de 2 millions
d'ouvriers. Les quantités de coto.nhrut in
troduites ^en France se sont élevées, de
47,000 quintaux en janvier 1851, à 66,000
en janvier 1852, ce qui offre un accroisse
ment d'environ 50 0/0 ou de moitié en
sus. Même progrès sur les soies grèges, dont
l'introduction est montée 4e 933 quintaux à
1,423. Pour les laines, l'augmçntation est en
core bien autrement considérable; l'importa
tion a plusquedoublé; c'est. 33,000 quintaux
au lieu de 15,000.Les matières tinctoriales, qui
servent à nos teintureries et à nos fabriques
d'impression, ont participé à cet accroisse
ment d'importation des matières taxtiles, et
les quantités d'indigo acquittées se sont éle
vées de 592 quintaux à 915. Que l'on se fi
gure maintenant par la^pensée ce qu'une pa
reille augmentation dans les introductions
de matières premières représente d'augmen
tation de travail pour les populations ou
vrières et de bien-être pour la masse des con
sommateurs. _
Lfs produits métallurgiques sont restés en
arrière. Ils offrent même, en général, uîie
diminution. Cependant, on sait que les fers
notamment ont éprouvé une hause marquée
depuis quelques semaines, ce qui prouve
que la demande ^'est réveillée, grâce à la
reprise des constructions civiles et indus
trielles.
Les états de douanes témoignent de. l'ac
croissement qui a eu lieu sur les acquitte-
mens de sucres coloniaux et étrangers. Pour
leâ premiers, c'est 45,000 quintaux au lieu
de 23,000, soit près du double, et, pour les
seconds, 19,000 au. lieu de 13,000. Cette
augmentation ne provient malheureusement
pas d'une extension de la consommation.
Elle est uniquement due à la dernière loi,
qui a accordé aux sucres coloniaux un avan*'
tage sur les sucres indigènes et dégrevé les
sucres étrangers. Les'chiffrés précédens, mis
en regard des souffrances de la sucre
rie de betterave, ne peuvent manquer
de fixer l'attention du gouvernement. Au-
trefois les sucres étrangers n'étaient intro
duits en France que pour être réexportés en
suite sous forme de sucres raffinés ; il n'en
est plus de même aujourd'hui; ils restent
dans là consommation intérieure , et ils
viennent y prendre la place dès sucres fran
çais. Qu'on s'emprèsse donc de reconnaître
que l'Assemblée législative a dépassé le but
en dégrevant les sucres étrangers, et qu'on
ramène le droit à un taux qui soi t réellement
protecteur. •
Notre commerccd'exportationprésente les
résultats les plus satisfaisans. On se rappellé
qu'au milieu des craintes occasionées par
l'incertitude de la situation politique, nos'
exportations, si prospères durant les pre
miers mois de l'année dernière, s'étaient no-
tablemént ralenties pendant les derniers
mois. Le grand acte du 2 décembre et l'élec
tion prodigieuse qui l'a suivi leur ont rendu
toute leur activité. Nous avons placé à l'é
tranger 196,000 hectolitres de vin au lieu de
120,000, 34,000 hectolitres d'eau-de-vie _au
lieu de 24,000, 16,000 d'alcool au lieu de
5,000. Nos sorties de céréales sont descen
dues de 450,000 quintaux à 286,000; mais si
l'on en recherche la cause, il n'y a pas à.s'en
affliger; les grains, en effet, se relèvent
de l'avilissement dans' lequel ils étaient
tombés, et nos cultivateurs commencent J
à obtenir des prix de vente plus en rapport
avec les prix de production. Le.débouché
des garances s'est accru de 7,000 quintaux à
11,000. Nous voyonsj en ce qui concerne nos
produits manufacturés, que l'exportation est
montée de 1,165 quintaux à 1,478 pour nos
soieries,de l,838à2,100pournos tissusdeco
ton écrus ou blancs, de 1,377 à 1 ,'927 pour nos
tissus de coton teints ou imprimés, de 646 à
788 pour, nos draps, casimirs et mérinos,-
enfin de 1,198 à 1,465 pour nos autres tissus
de laine: Il y a de la diminution stir plu
sieurs articles de moindre importance. On
remarque que la sortie des sucres raffinés
a baissé de 11,000 quintaux à 6,000, ce
qui contraste avec l'augmentation des in
troductions de sucres bruts étrangers, -et
vient, par- conséquent, en confirmation des
observations que nous avons présentées plus
haut. • r "• '
L'accroissement qui a eu lieu dans les im
portations, se fait- également sentir, comme
on pouvait s'y attendre, dans le relevé du
mouvement de la navigation de la France avec
l'étranger et les colonies. A l'entrée, le ton
nage est monté de 145,000 tonneaux à 172,000;
à la sortie, il -est descendu de 143,000 à
130,000, ce qui s'explique, sans doute, par la
diminution de no» exportations de céréa
les. Ajoutons que la part de notre pavil
lon s'est bien soutenue, puisque le tonnage
des bâtimens français s'est accru de 55,000
à 68,000 pour l'entrée,, et que, même pour
la sortie, il s'est élevé de 57,000 à 58.000.
J. BURAT.
Le steamer anglais Severn, parti de Soiil-
hampton le 9 décembre dernier, a apporté
au Brésil la nouvelle de la révolution accom
plie en France par le prince-Président. Le
même steamer apporte en Europe les pre
mières impressions produites par ces grands
événemens dans la capitale du Brésil. Voici
ce que nous lisons dans une lettre écrite le
13 janvier dernier par un, des hommes les
plus considérables de l'empire :
« Le, coup d'Etat de Louis-Napoléon a
» causé ici une très vive seasation. Il est à
» peu près unanimement approuvé, parce
,» motif surtout qu'il a mis la démagogie en
» pleine déroute.. Les ésprils sont aujour-
» a'hui peu disposés à se préoccuper des
» formes: ce qui domine, dans les masses
» honnêtes, c'est le désir de paix, le besoin
d d'ordre et l'aversion pour les brouillons,
» les perturbateurs et les ambitieux. Ces ins-
» tiricts et ces-sentimens ont été complète-
» tement satisfaits par l'acte dû2 decem-
»
» bre
Le second-bal donné la nuit dernière par
M. Berger à l'hôtel-de-Ville a été plus bril
lant encore que celui qui l'avait précédé.
Les salons étincelans de lumière étaient
remplis d'une foule élégante, au milieu de
laquelle on remarquait toutes les illustra-
FËU1LLET0N DU CONSTITUTIONNEL, 20 FÊV.
HISTOIRE
DU DIRECTOIRE
EPISODES.
Révolution du 10 août.
— IBassaercs de septembre. —
Etablissement de la Convention.
XCVI.
MASSACRES SU CH&TEZ.ET.
Le Chàtelet était l'antique tribunal de la
Prévôté et Vicomté de Paris, et avait, com
me juridiction civile èt criminelle, précédé
le Parlement. C'était une justice seigneu
riale, tenue, au nom du roif par un of
ficier portant le titre de Prévôt de la Ville,
Prévôté et Vicomté de Paris. Le temps avait
peu à peu étendu ses attributions; et le Chà-
teiet possédai t, en 1789, cinq genres de j uridic-
tions : le Parc civil, tenu par le Lieutenant
Civil ; le Présitiiol, tenu par un lieutenant
particulier ; la Chambre du Conseil, où se ju
geaient les affaires de rapport, tenue par un
lieutenant particulier ; la Chambre criminelle,
tenue par le Lieutenant Criminel ; et I ' A k -
dience de Police, tenue par le lieutenant gé
néral de police (1).
Le Chàtelet était supprimé, comme triBu-
nal, depuis environ une année, à l'époque des
massacres; ses bâtimens existaient encore,
ainsi que sa prison; et deux de ses anciennes
salles servaient alors aux tribunaux de pre
mière instance et d'appel du premier arron
dissement de Paris (2). La démolition du
* La reproduction est interdite.
(1) Almanach rmjal de 1789, p. 398 et suivantes.
(i) AlmsrtKèh national de 1792, p. 826, 327.
Chàtelet, requise par Manuel, procureur de
la Commune, le 8 septembre, fut opérée
après les massacres (1).
Les bâtimens du Chàtelet, situés sur la
place actuelle de ce' nom, entre le pont au
Change et la rue Saint-Denis, faisaient exac
tement face à cette dernière. Ils étaient com
pris entre la rue 'trop va gui dure, du côté
du quai; la rus de la Joaillerie, au sud-est;
la rue de la Triperie, à l'est; et la rue Pierre-
.à-Poisson , encore existante au nord. Au bas
de cette dernière, avant d'arriver à l'eau, était
placée la Morgue, séparée du marchéauPois-
soh, à l'est, par la diagonale du Chàtelet'.
- C'est seulement la prison du Chàtelet, cou
vrant une grande par tie de la place actuelle du
Chàtelet, qui fut démolie; les bâtimens du
Chàtelet, proprcrr.enldits,séparésde la.prison
par la rue Saint-Leu/Troy, existent encore,
quoique un peu modifiés, et appropriés à
d'autres usages; et ils forment tout l'îlot
compris entre le quai de la Mégisseriej la
place du Chàtelet et la rue Pierre-à-Poisson.
La chambre des notaires de Paris y a pris la
place de l'ancien syndicat des notaires du
Chàtelet
Ce fut dans la soirée du 2 septembre que
la prison du Chàtelet fut attaquée. Elle ne
contenait que des voleurs. Par quelle com
binaison monstrueuse des maîtres sanglans
de la France, les malfaiteurs furent-ils com
pris dans l'égorgement général, organisé en
vue des prêtres, des nobles et des loyalistes?
Ce fut uniquement dans le but de dérouter
l'opinion publique, et afin de faire croire à
un soulèvement' spontané et tumultueux
de la populace, laquelle aurait tout con
fondu et tout égorgé, dans l'emportement
de sa tureur. Au -fond, Danton, la Com
mune et leurs complices, voulaient seu
lement déblayer, par un vaste égorge-
ment, ,1e terrain politique conquis par
le pouvoir insurrectionnel du 1Q août ; les
voleurs du Chàtelet, de la Conciergerie, de
Bicètrc, du cloître Saint-Bernard et delà Sal-
Îiétrière furent massacrés uniquement pour
a mise en scène, et par dessus le marché.
Cette explication est la vérité même; elle
(1) Moniteur du 9 septembre 1792.
ressort du témoignage de tous les contempo
rains bien informés, et elle est évidemment
au fond de la scène suiyante, dans laquelle
les auteurs des massacres révèlent leurs af-
- freux secrets :
« Le 3 septembre, dit Prudhomme, envi
ron vers six heures du soir, Théophile Man-
dar, homme de lettres, vice-président de la
section du Temple, me pria de l'accompa
gner chez Danton, ministre de la justice,
pour l'aider à le conjurer, au nom deï'huma-
nité, de faire cesser les horribles massacrés.
Malgré ma répugnance à retourner dans
cette maison, connaissant le courage et les
grands moyens oratoires de Théophile et sa
probité, je consentis à l'accompagner.
» Nous trouvâmes rassembles tous les mi
nistres, Roland seul excepté; là, vinrent en
core Lacroix, président,, et les secrétaires de
l'Assemblée législative ; Pethion, mairede
Paris ; Robespierre , Camille Dfsmoulins ,
Fabre d'Eglantine , Manuel, et plusieurs
membres de la commission dite dù 10 août.
Les présidens et les commandans dfe chacune
des quarante-hui tsections s'y étaient rendus.
» Sur les sept heures et demie du soir,
tout le monde s'étant assis dans le grand sa
lon du ministre de la justice, la présidence
de cette réunion fut accordée à Danton, non
par un scrutin, mais pour abréger, car les
momens étaient orageux. Ce ministre était
vêtu d'un habit de drap écarlaté.
» ®n agita la grande question d'aviser aux
moyens de sauver Paris, et d'en éloigner le
roi de Prusse , qui n'en était pas à soixante
lieues. Verclun venait d'être pris par les
Prus=iens. Servan , ministre de la guerre,
n'arriva que bien tard ; il y parut accablé
d'inquiétude ; le seul Danton montra de la
fermeté. «
» Théophile Mandar, naturellement ora
teur, osa interrompre la délibération ; il
était alors neuf heures et demie du soir ; il
dit à Danton : — « Toutes les mesures de'
salut extérieures sdnt-elles prises? — Oui.
— Occupons-nous donc,à l'heure même de
l'intérieur. » Et, élevant la voix, il proposa
d'assembler sur-le-champ toute la force ar
mée ;.il demanda que les citoyens présens se
formassent eû autant de groupes qu'il y
avait de prisons où l'on massacrait*. Il exigea
et conjura pour que chacun de ces groupes,
composés de citoyens bien connus, se char
geât, soit par le seul, ascendant de l'élo
quence et de la raison, soit par tous les
moyens de l'autorité,réunis à laforce, de faire
cesser, à l'heure même ce torrentde sang, qui,
disait-il, souillerait pour jamais la gloire du
nom français. Sa proposition fut écoutée
avec beaucoup d'intérêt; mais tous les ci
toyens ne purent y prendre une part égale,
tant on ,était effrayé sur l'issue des grandes
mesures qui venaient d'être prises. Danton,
les regardant froidement, leur dit : Sieds-
toi: c'était nécessaire...-.
» Je me retirai aussitôt avec Théophile
Mandar dans une seconde pièce, où étaient
Lebrun, Clavière, Grouveltfe, secrétaire du
conseil exécutif; Petion, maire de Paris, et
Robespierre, officier municipal, y vinrent
-aussi. Plein de son idée, Théophile prit Ro
bespierre et Petion à part, èt leur fit cette
seconde proposition. Danton et Servan vin-,
rent alors dans cette seconde pièce, mais le
premier se livra tout entier à ce que disaient
Lebrun et Clavièra ; Servan se retira pour al
ler donner des ordres.
«Théophile dit: «Robespierre, te sou
viens-tu que, le 17 août, tu prononças à la
barfe de l'Assemblée législative un discours
au nom de la Commune? Tu demandas,
sous peine d'insurrection, que l'on organisât
le tribunal qui devait juger les accusés dans
l'affaire du lOaoût?—Oui.— Tu n'as pas oublié ■
que Thuriotécarta laproposition, parla seu
le raison qu'elle était accompagnée d'une me
nace; il observa que tu avais parlé de l'insur-
. rection comme d'une cliosequidépendaitde la
volonté de la Commune, et quiétaità tes or
dres? — Je m'en rappelle, dit Robespierre,
tu vins à la barre de l'Assemblée, au nom du
jury d'accusation; Thuriotl'ut interrompu;
tu improvisas une harangue très véhémente;
tu obtins la création du tribunal dont j'avais
sollicité l'établissement. — Ainsi, dit Man
dar, tu peux juger de mes moyens oratoires.
— Oui; tu obtins les honneurs de là séance;
bientôt tu fus rappelé à la barre. Hérault de
Séclielles était à la tribune, tu. demandas la
. modification de quelques articles du décret.
Au fait.—Eh bien ! si M. le maire de Paris et
toi êtes de mon avis, Lacroix, président de
l'Assemblée législative, et les secrétaires sont
de l'autre.côté, nous allons les prévenir; si
demain vous consentez à m'accompagner à
la barre de l'Assemblée, je prends sur moi
de proposer à l'Assemblée d'imiter les Ro
mains dans ces temps de crises qui menacent
là patrie; et afin d'arrêter sur-le-champ,
à l'heure même, ces effroyables massacres
qui se commettent dans les prisons, je de
manderai qu'il soit créé un dictateur : je mo
tiverai ma demande; ma voix retentira com
me un tonnerre ; oui, pour faire cesser ces
épouvantables massacres, j'aurai l'audace de
le, proposer : il ne le sera que pour vingt-
quatre heures, il ne sera tout puissant que
contre le crime; ladictature arrêtera le sang,
et les massacres cesseront. ..ils finiront à l'ins
tant même. — Garde-t'en bien, Brissot serait
dictateur.— 0 Robespierre, lui dit Mandar, ce
n'est pas la dictature que tu crains, ce n'est
pas la patrie que tu aimes! C'est Brissot que
tu hais.—Je déteste la dictature et je déteste
Brisspt. Petion ne proféra pas une seule,
parole.
. » Nous nous retirâmes avec la douleur de
n'avoir pas entendu prononcer un mot sur
les massacres Tous les ministres-étaient
parfaitement d'accord pour laisser continuer
les égorgemens (1). »
Prisonniers massacrés à la prison du Chàtelet.
Voici la liste des prisonniers tués au Chà
telet; elle est précédée ei suivie du procès-
verbal du commissaire de la section du Lou
vre, duquel elle tire son authenticité :
a L'an mil sept cent quatre-vingt-douze,
quatrième de là liberté, premier de^■•l'égalité;
le,dimanche seize septembre, neuf heures du
matin, nous, commissaire de la section du
Lo,uvre, assisté du secrétaire-greffier provi
soire, en conséquence de l'arrêté pris par le
comité général des quarante-huit sections,
réuni à la maison commune, en date du
(1) Prudhomme, Histoire impartiale des Révo
lutions, tome 3, pages 2S9, 260, 261, 262 , 263 et
264.
dix du présent mois, nous sommes trans
portés es-prisons du ci-devant Chàtelet,
où étant, nous y avons trouvé les sieurs
Louis Christophe Agy, membre du con
seil général de la Commune, et Etienne-
Henri Delaunay, aussi membre du con
seil général, lesquels nous ont représenté
lédit arrêté pris par le conseil général, et
nous ont requis de procéder a la reconnais
sance et levee des scellés, d'emporter les ef
fets étant tous iceux au comité de notre sec
tion, de faire le relevé des.registres du. ton- -
cierge de ladite prison, et défaire la mention
des particuliers morts et de ceux qui se sont
évadés de ladite prison, ce à quoi nous avons
procédé de la manière et ainsi qu'il suit, sa
voir ;
( Suit le procès-verbal relatif à. la levée des
scellés et aux déclarations' des guichetiers,
relativement aux effets trouvés dans la pri
son, et appartenant aux victimes des nias-
sacres.)
»Ce fait, et après avoir vaqué à ce que des
sus, nous.avons laissé, les habits, linges et
autres hardes appartenant aux prisonniers
qui ont été tués, attendu qu'ils étaient dans
une malpropreté qui ne permettait pas de les
emporter, à l'effet d'être nettoyés et de suite
portés au comité de ladite sectionj et avons re-
misetindiqué la vacation àdemain, huit heu
res du matin, à l'effet de constater le décèsde
chaque prisonnier, constater leurs noms,
surnoms, âge, qualité, profession, pays de
naissance! et"demeure, et nous nous sommes
retirés après avoir été, de ce que dessus, fait
et dresse le présent procès-verbal, et avons
signé avec les sieurs Agy et Delaunay, com- .
missaires, le secrétaire-greffier et le sieur
Soudin, gardien desdits scellés.
— Ont, en effet signe, sur la minute que
nous avons sous les yeux, MM. Agy, Deiau-.
nay, Soudin , G oust , secretairc-grcffier pro-~
visoire, et Le Maire , commissaire.
» E t le lundi dix-sept septembre mil sept
cent quatre-vingt-douze , quatrième de la li
berté, premier de l'égalité, neuf heures du
matin, nous, commissaire de la section du
Louvre, assisté du, secrétaire-greffier provi
soire, en conséquence de l'indication à ces
jour, lieu et hçure portés en noitre procès-
BUREAUX, s rue de Valais (Palais-Royal), n* ÎO.
BBEBBaBBESMnBBBnHBKaBBBBBBSBEBBBBnBaaMBBtBBaÛBHBBHaSBBBSaBiBnBMf
1853*.—VENDREDI 20 FÉVRIER.
*sux ds i.'abowmebsbmt
mur Paris ét ies département
rois mois- 12 F. i six mois. . 22 f.
UN AN.. .. 40 r.
pour les pays étrangers , se reporter
au tableau qui sera publié dans fa jourral,
les 10 et 8S de chaque mois.
»
Let abonnement datent des 1" et 16
de chaque moit.
y i" r
i) L' hVp\-.
u ,JfP
l»-» (tn.î§ i
14
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, franco, pour la rédaction, à Mi B oniface,
les articles déposés ne sont pas rendus.
| On s'abonne, dins les départemens, aux Messagzries'et eu c*fiirectiai /u de poste .-r -A Londres, chez MM; COWIK et pus." i S 'adresser, IrâûC'^f r
PARIS, 19 FÉVRIER.
ÉLECTIONS.
M. Louis Véron, candidat du gouverne
ment pour l'arrondissement de Sceaux, vient
d'adresser à MM. les électeurs la circulaire
suivante : -
Électeurs de l 'arrondissement de Sceaux !
C'est sous l'honorable protection du-gou-
vernement de Louis-Napoléon, que je viens
solliciter vos suffrages.
Depuis le 10 décembre 1848 , je n'ai
obéi qu'à celle conviction profonde, que
Lbuis-Napoléon pouvait seul sauver no
tre agriculture de la ruiné, sauvçr notre
commerce et notre industrie des plus grands
désastres, sauver la France de la plus san
glante anarchie !
Fort de celte conviction, j'ai lutté, sans
lien craindre, contre tous ceux qui, pour
supprimer le Président de la République,
voulaient supprimer le suffrage universel,
dont il était l'élu.
Le suffrage universel acclamait encore
une fois, le 21 décembre 1831, avec un
enthousiasme de huit millions de suffra
ges, Louis-Napoléon, comme chef de l'Etat.
Aidons tous aujourd'hui le prince-Prési-
defit à nous gouverner et à préserver la
France de révolutions nouvelles.
Si j'avais l'honneur de siéger au corps
législatif, tous mes actes, tous mes voles
s'inspireraient de ce sentiment,qu'il faut au
jourd'hui relever, honorer, défendre le pou
voir.
Si j'avais l'honneur d'obtenir vos suffra
ges, je serais heureux d'étudier et de signa
ler à l'attention du gouvernement les be
soins et les questions d'intérêt public de.
votre arrondissement. -
D'ailleurs un lien sympathique nous unit
déjà. Depuis le 10 décembre^ j'ai crié avec
vous et comme vous • Vive Louis-Napoléon !
vive le Président de la République !
Louis " Veilon,
Directeur du Constitutionnel.
Ce 15 février 1852.
allier . — Nous lisons dans le Mémorial de
Y Allier :
a Les candidats du gouvernement sont décidé
ment :
»• M. le baron de Veauce, pour les arrondissc-
mens de Moulins et Lapalisse;
» M. Desmaroux, ancien représentant, pour le»
arrondissemens de Montluçon et Gannat. -»
(Communiqué.)
aude . — Nous lisons dans l'Aube: « Les can
didats décidément acceptés par le gouvernement,
sont : MM. Maupas, membre du conseil général,
pour la circonscription de Bar-sur-Aube ; et Arnaud
„ Rambourgt, membre du conseil général, pour la
circonscription de Troyes.» ■ •
cher . — Les candidat* recommandés par le
gouvernvmeut sont MM. Bidault, ancien représen
tant du Cher; de Duranty, ■ maire de Blancafort
(arrondissement de Sancerre), ancien officier de
cavalerie.
CORRÈze. —Une proclamation du préfet aux élec
teurs de ce déparlement porte :
« Après s'être entouré de renseignemens sur les
candidats qui se mettent sur les rangs dans ce
département, après avoir mûrement examiné leurs
titres, leur position, et consulté l'opinion publiqus
à leur égard, le gou\ernemènt croit devoir vous re-
corajnandtr, pourla première circonscription électo
rale, l'honorable M. Favart, mairede la ville deTulle,
qui a déjà siégé comme représentan t de l.t Corrcze
à F^senibi_i;f.^nMiUiante, jet,. août ^^tju^è fpe.
l'honorable M. Marbeau, qui a attaché à son nom
une célébrité justement méritée par la fondation
.de l'utile institution des crèches. »
eure . — Nous lisons d
« Nous pouvons annoncer aujourd'hui à nos lec
teurs que les candidatures appuyées par le gou
vernement dans les trois circonscriptions électora
les de notre département, sont celles de M. le duc
Suchet d'Albuféra, pour la circonscription d'E-
vreux ; de M. le comte d'Arjuzon, pour la circons
cription de Bernay-I'ont-Audcmer; de M. le baron
de- Montreuil, pour la circonscription de Louviers-
les-Andelys. »
sers .—Nous trouvons dans l'Opinion cet arti
cle communiqué :
a Les candi lats recommandé? parle gouverne
ment aux électeurs du Gers sont les sjuiyans :
» M.. Frédéric de Lagrange, ancien représentant,
pour la circonscription électorale composée de l'ar
rondissement de Lectoure, inoins le canton de
Mauvezin et de l'arrondissement de Condom, moins
le canton de Nogaro.
» M. Belliard, ancien représentant, pour la cir
conscription électorale composée de l'arrondisse
ment d'Auch, moins le canton de Yic , et de l'ar
rondissement de.Lombez, plus le canton de Mauve
zin.
s M. Granier de Gassagnac pour la circonscrip
tion électorale de l'arrondissement de Mirande, plus
les cantons de Vie et de'Nogaro.
» Un avis officiel sera adressé à ee sujet par
M. le préfet du Gers à tous les maires du départe
ment avee invitation d'en donner connaissance
aux habitans de leurs communes. »
r - ' >
haute-marne .—« Dans la Haute-Marne, dit la
circulaire du préfet, le choix n'a pas été difficile à
faire; vous-mêmes vous l'aviez indiqué d'avance,
et lo gouvernement ne fait qu'exprimer vos pro
pres stntimens en recommandant à vos suffrages
MM. Chauchard et de Lcsrjérut, le premier pour
la circonscription du sutffet le second pourla
circonscription du nord. Ces honorables noms, je
le sais, réunissent toutes vos sympathies ; dès lors
celles de l'administration leur sont acquises. »
uai'te-vie\nu .—Dans sa circulaire aux sous-
préfets, juges de paix, maires et percepteurs du
département, M. le préfet indique comme candi
dats du gouvernement pour la première circons
cription. M. Armand Noualhier, propriétaire
et manufacturer, membre du conseil municipal
de Limoges, ancien juge au tribunal de commerce
et membre de la chambre consultative des' arts
et manufactures. Pourla deuxième circonscription,
M. Tixier," avocat et ancien représentant, anden
membre du conseil général de la Haute-Vienne.
isère .—Voici la liste des. eandidats au corps lé
gislatif pour le département de l'Isère, recomman
dés par le gouvernement • arrondissement de Gre
noble, M. Joseph Arnaud, maire de Grenoble ; ar
rondissement de Vienne, M. l'augier, membre du
conseil général ; arrondissement de la Tour-iiu-
Pin, M. Flocard de Mépieu, membre du conseil gé
néral ;-arrondissement de.Saint-Marcellin, M. De-
voize, ancien officier du génie. ( Salut public.)
indre . — Le préfet, M. Léon Berger, s'exprime
ainsi dans sa circulaire :
a Le gouvernement a cru de son -devoir de re
chercher partout les hommes qui, dans les cir-
co 'stances présentes, sont les plus propres à rem
plir les fonctions de députe; il pense que dans
l'Indre ces hommes sont MM. Deiavau , maire de
La Châ're et ancien représentant, et de Bryas,
membre du conseil général, i
» Quelles que soient vos sympathies personnel
les, Vous n'hésiterez pas à en faire le sacrifice et à
réunir vos suffrages sur ces deux honorables can
didats.- Si vous voulez un gouvernement fort, puis
sant; si vous tenez à conserver et à maintenir la
paix et la sécurité que la France doit au courage
du prince-Président, faites qu'il y ait de l'unité,
de l'harmonie entre les grands corps de l'Etat, et
ne choisissez pour mandataires que les hommes
dont le dévoilaient au nouvel ordre cie choses ne
puisse être suspect à personne.
» D'autres candidats se présenteront peut-être
sous la même bannière, en arborant le môme dra- _
peau ; mais quel que soit le#r langage, soyez cer
tains que co sont des adversaires. Dans les cir
constances actuelles, quand le gouvernement s'est
prononcé, c'est faire acte d'opposition de sol
liciter. sans son appui, les voix des électeurs. » -
loiret .—Les candidats présentés par le goùver-
ncme.nt sont M. Lacave,pour la 1 ™ circonscription,
et M. Macdonald de Tarente pour la 2®.
maise-et-loire . — MM. Ern. Duboys, maire
d'Angers; Bûcher de Chau'vigné, ancien représentant
membre du conseil général, maire de Grcz-Neuville;
Louvet, ancien représentant, maire de Saumur;
Ch. Cesbron-Lavau, ancien représentant, sont les
candidats recommandés par le gouvernement pour
lei 1", 2°, 3 e et 4° circonscription , dans lesquelles
e département est partagé.
marne .—Les candidats définitivement présentés
par le gouvernement pour le corps législatif, dit
l'Echo de la Marne, sont :
l".circonscription. M. Souillé, ex-représentant
à l'Assemblée nationale législative. *
2 e circonscription, M. le général Parehappe.
3 e circonscription, M. Godart, maire de la villa
de Châlons.
meuse .—Nous lisons dans-la circulaire du pré
fet :
«*M. Edmond Collot, propriétaire à Ligny , sol
licite les suffrages de la première circonscription ;
M. Briot de Manremy, membre du conseil général .
et adjoint au maire de Verdun, se présente pour
la seconde.
« Je viens avec franchise et .avec loyauté vous
recommander ces candidatures; je n'ai nullement
l'intention de tes imposer. Quel que soit le résul
tat du scrutin, l'arrêt de la souveraineté populaire
sera respecté; mais si le corps électoral apprécie
les considérations qui ont déterminé les choix de
l'administration, ce sera pour moi une nouvelle
preuve de la confiance que je lui inspire, et un
puissant encouragement pour l'accomplissement
des devoirs auxquels je me suis énrrgiquement et
sincèrement dévoue. »
nord . — Nous détachons de la circulaire du
préfet, le passage suivant, qui indiquent caracté- .
se les huit candidatures appuyées par le gouver
nement :
« Centre puissant, agglomération variée de for
ces productives, en agriculture, en industrie et en
commerce, pays de traditions et de progrès tout
ensemble, où la fidélité permanente aux principes
religieux et l'amaur des saines franchises munici
pales s'allient à l'activité du travail, au goût des
arts, à l'esprit d'amélioration des classes popu
laires, à des habitudes d'ingénieuse bienfaisance,
le département du Nord exige que les traits prin- 1
cipaux de son caractère national revivent dans
Ses représentans. Or, dans les désignations qui
vont suivre, vous trouverez, je n'hésite pas. à le
dire,"tout autant de fidèles et honorables person
nifications désintérêts, .des droits et des aspira
tions de ce département. Sans doute, en dehors de
cette liste, qui ne comprend que huit noms pour
se tenir dans les limites voulues, il serait facile de
signaler des hommes recommandables, d'une par
faite honorabilité privée et publique, d'un dévoû-
ment tout prêt à s'employer; mais, cette justice
une fois rendue, je ne sais personne quj puisse dé
nier lé mérite des candidats proposés par l'admi
nistration, 'dans une haute pensée de régénération.
» 1™ circonscription. M. Ricliebé (Lille). ■ •
» 2" M. Th. Descat (Roubaix, Tottrcoing, ete.).
» 3" M. Henri Le m aire (Valenciennes).
» 4 e M. le baron de La Grange (Hazebrouck).
» K'M. Alfred de Clebsattel (Dunkerque).
» ti e M. Choque (Douai).
» 7° M. Seydoux (Cajnbrai).
» 8" M. de'Mérode (Avesnes).
» Tous sont du département du Nord ; tous ap
partiennent aux circonscriptions électorale», qui
sont appelées à les élire; tous se présentent devant
des concitoyens qui, depuis longues années,, les
ont vus à l'œuvre et ont apprécié leurs services.
Où peut-on trouver de plus solides garanties de
sympathies et de bonne entente entre le mandant
et le .mandataire 1 Et pourrait-on dire, après eela,
que l'adminiitratioiTait fait autre chose qu'écrire
sur sa liste les noms que le peuple lui-même re
commandait déjà par les témoignages de sa consi
dération et de sa confiance 1 »
pas-de-calais . — Nous lisons dans .une pro
clamation du préfet :
« Voici les noms des citoyens recommandés par
le gouvernement aux électeurs du Pas-de-Calais :
» l ro circonscription ( arrondissement d'Arras,
moins le canton de Pas), M. Plichon, maire d'Ar-
ra«, t^HBibire du-conseil général, ancien représen
tant, ancien membre de la commission consulta
tive. ■ ' " ■
/ » 2" circonscription (arrondissement de Béthune,
moins Te canton de Norrent-l'ontes), M. Lequien,
ancien sous-préfet, membre du conseil général, an
cien représentant, ancien membre de la. commis
sion consultative.
» 3 e circonscription "{arrondissement de Boulogne,
et les cantons d'Etaples, Montreuil et Campagne),
M. d'Hérambau't, ancien représentant, ancien
membre de la commission consultative.
» 4® circonscription (arrondissement de-Saint-
Omer, et les cantons de Norrent-Fontes et d Iluc-
qceliers), M- Lefebvre-Hermant, ancien député,
membre du cônseil général.
v 5 e circonscription .(arrondissement de Saint-
Pol, etiesj cantons de Pas, Fruges et Hesdin), M.
Wattcbled, ancien notaire, membre du conseil gé
néral et cl(i conseil Académique. »
sartiiS . — Nous lisons "dans le Maine :
« Nous avons Leçu hier communication de la
liste des candidats que le gouvernement recom
mande à ;la-confiance des électeurs de la Sarthe
dans le prochain vote pour la compasition du corps
législatif.; .
« i "'circonscription, M. le général Rogé.
. » 2 e ; ——— M. Langlais.
» 3»; . i ■ ■ .i - M. de Talhouet.
» 4*1 ; — M. de Beauveau. » ■
vosges . •>- Nous lisons dans une circulaire du
préfet des Vosges :
a. Les candidats que vous propose le gouverne
ment sont :
» 1* M. Bourcier de Girecourt, pour la première
circonscription, composée de l'arrondissement d'E-
pinal et des cantons de Remiremont, Plombières
et Ramonchamp, de l'arrondissement de Remire-
uont ;
» 2» M. Aymé, juge d'instruction à Neufchàteau,
membre du conseil général et président du comice
agricole, pour la deuxième circonscription, com
prenant les deux arrondissemens de Neufchàteau et
de Mire'court; • •
»3* M. de'Ravinel, ex-représentant, pour la troi
sième circonscription formée de l'arrondissement
de Siint-Dié et du canton de Saulxures de l'arron
dissement de Remiremont. »
Un arrêté de M. le préfet de la Seine, en date
du 18 février, rappelle aux électeurs que le scrutin
sera ouvert le dimanche 29 février et le -lundi 1"
mars, 1 à huit heures du matin, sera fermé le di
manche à six heures' du' soir et le lundi à quatre
heures.
Des cartes individuelles seront délivrées aux
électeurs par les soins des maires, à partir du 23
février.
Les maires tiendront à la disposition des élec
teurs des bulletins en blanc, sur lesquels les élec-
teurs?4>X)urront écrire le nom du candidat qu'ils
entendent nommer. Le papier du bulletin doit.être
blanc et sans signes extérieurs.
Le décret relatif aux nouvelles conventions
conclues- avec la compagnie du chemin de
fer du Nord, a été signé ce matin, èt paraî
tra demain dans là Moniteur; nous sommes
heureux de pouvoir annoncer qu'il assure
l'exécution de la ligne de Saint Quentin à
Maubeugeet de Douai àRheims par Saint-
Quentin.
On nous accuse d'optimisme, lorsque nous
parlons de l'essor extraordinaire qu'ont pris
les transactions industrielles et commercia
les depuis le grand acte dé salut accompli
par le Président de la République. Nous
pouvons répondre aujourd'hui à ces accusa
tions par des chiffres officiels. On n'a qu'à
parcourir les tableaux publiés ce matin par
l'administration des douanes, et l'on y trou
vera la preuve évideate de l'activité des af
faires et du progrès de la prospérité publique.
L'amélioration s!élait déjà manifestée dès
le mois de décembre. Mais les désordres
et les tentatives de jacquerie dont plu
sieurs départemens étaient le théâtre ,
avaient empêché sur quelques points l'ef
fet immédiat-de cet acte.de. délivrance et
d e" régénération i v Âtr mofràerj aimer, atrfem-
traire, l'anarchie avait été partout compri
mée, la cause de l'ordre avait remporté une
victoire éclatante, et la France venait de
sanctionner, par près de huit millions de
suffrages, la co'irageuse initiative prise par
Louis-Napoléon. La sécurité était donc com
plète. Aussi les états de douane révèlent, dès
le commencement de cette année, une repri
se énergique dans tout le mouvement com
mercial.
Le produit des droits perçus à l'importa
tion des marchandises étrangères s'est élevé,
pendant le mois de janvièr, à 10,287,000 l'r.,
soit à 2 millions. d« plus que pendant le
mois correspondant de l'année précédente.
,C'est une augmentation d'un quart. D'où il est
permis de conclure que la masse des affaires
qui alimentent le revenu des douanes, s'est
accrue également de 25 0/0.
Maintenant, il importe.de remarquer que
l'accroissement porte principalement sur les
matières premières, dont la mise en œuvre
occupe nos manufactures et fournit un tra
vail lucratif à nos ouvriers. Nous citerons en
première ligne les matières • textiles, dont la
fabrication représente une valeur de près de
2 milliards, et fait vivre près.de 2 millions
d'ouvriers. Les quantités de coto.nhrut in
troduites ^en France se sont élevées, de
47,000 quintaux en janvier 1851, à 66,000
en janvier 1852, ce qui offre un accroisse
ment d'environ 50 0/0 ou de moitié en
sus. Même progrès sur les soies grèges, dont
l'introduction est montée 4e 933 quintaux à
1,423. Pour les laines, l'augmçntation est en
core bien autrement considérable; l'importa
tion a plusquedoublé; c'est. 33,000 quintaux
au lieu de 15,000.Les matières tinctoriales, qui
servent à nos teintureries et à nos fabriques
d'impression, ont participé à cet accroisse
ment d'importation des matières taxtiles, et
les quantités d'indigo acquittées se sont éle
vées de 592 quintaux à 915. Que l'on se fi
gure maintenant par la^pensée ce qu'une pa
reille augmentation dans les introductions
de matières premières représente d'augmen
tation de travail pour les populations ou
vrières et de bien-être pour la masse des con
sommateurs. _
Lfs produits métallurgiques sont restés en
arrière. Ils offrent même, en général, uîie
diminution. Cependant, on sait que les fers
notamment ont éprouvé une hause marquée
depuis quelques semaines, ce qui prouve
que la demande ^'est réveillée, grâce à la
reprise des constructions civiles et indus
trielles.
Les états de douanes témoignent de. l'ac
croissement qui a eu lieu sur les acquitte-
mens de sucres coloniaux et étrangers. Pour
leâ premiers, c'est 45,000 quintaux au lieu
de 23,000, soit près du double, et, pour les
seconds, 19,000 au. lieu de 13,000. Cette
augmentation ne provient malheureusement
pas d'une extension de la consommation.
Elle est uniquement due à la dernière loi,
qui a accordé aux sucres coloniaux un avan*'
tage sur les sucres indigènes et dégrevé les
sucres étrangers. Les'chiffrés précédens, mis
en regard des souffrances de la sucre
rie de betterave, ne peuvent manquer
de fixer l'attention du gouvernement. Au-
trefois les sucres étrangers n'étaient intro
duits en France que pour être réexportés en
suite sous forme de sucres raffinés ; il n'en
est plus de même aujourd'hui; ils restent
dans là consommation intérieure , et ils
viennent y prendre la place dès sucres fran
çais. Qu'on s'emprèsse donc de reconnaître
que l'Assemblée législative a dépassé le but
en dégrevant les sucres étrangers, et qu'on
ramène le droit à un taux qui soi t réellement
protecteur. •
Notre commerccd'exportationprésente les
résultats les plus satisfaisans. On se rappellé
qu'au milieu des craintes occasionées par
l'incertitude de la situation politique, nos'
exportations, si prospères durant les pre
miers mois de l'année dernière, s'étaient no-
tablemént ralenties pendant les derniers
mois. Le grand acte du 2 décembre et l'élec
tion prodigieuse qui l'a suivi leur ont rendu
toute leur activité. Nous avons placé à l'é
tranger 196,000 hectolitres de vin au lieu de
120,000, 34,000 hectolitres d'eau-de-vie _au
lieu de 24,000, 16,000 d'alcool au lieu de
5,000. Nos sorties de céréales sont descen
dues de 450,000 quintaux à 286,000; mais si
l'on en recherche la cause, il n'y a pas à.s'en
affliger; les grains, en effet, se relèvent
de l'avilissement dans' lequel ils étaient
tombés, et nos cultivateurs commencent J
à obtenir des prix de vente plus en rapport
avec les prix de production. Le.débouché
des garances s'est accru de 7,000 quintaux à
11,000. Nous voyonsj en ce qui concerne nos
produits manufacturés, que l'exportation est
montée de 1,165 quintaux à 1,478 pour nos
soieries,de l,838à2,100pournos tissusdeco
ton écrus ou blancs, de 1,377 à 1 ,'927 pour nos
tissus de coton teints ou imprimés, de 646 à
788 pour, nos draps, casimirs et mérinos,-
enfin de 1,198 à 1,465 pour nos autres tissus
de laine: Il y a de la diminution stir plu
sieurs articles de moindre importance. On
remarque que la sortie des sucres raffinés
a baissé de 11,000 quintaux à 6,000, ce
qui contraste avec l'augmentation des in
troductions de sucres bruts étrangers, -et
vient, par- conséquent, en confirmation des
observations que nous avons présentées plus
haut. • r "• '
L'accroissement qui a eu lieu dans les im
portations, se fait- également sentir, comme
on pouvait s'y attendre, dans le relevé du
mouvement de la navigation de la France avec
l'étranger et les colonies. A l'entrée, le ton
nage est monté de 145,000 tonneaux à 172,000;
à la sortie, il -est descendu de 143,000 à
130,000, ce qui s'explique, sans doute, par la
diminution de no» exportations de céréa
les. Ajoutons que la part de notre pavil
lon s'est bien soutenue, puisque le tonnage
des bâtimens français s'est accru de 55,000
à 68,000 pour l'entrée,, et que, même pour
la sortie, il s'est élevé de 57,000 à 58.000.
J. BURAT.
Le steamer anglais Severn, parti de Soiil-
hampton le 9 décembre dernier, a apporté
au Brésil la nouvelle de la révolution accom
plie en France par le prince-Président. Le
même steamer apporte en Europe les pre
mières impressions produites par ces grands
événemens dans la capitale du Brésil. Voici
ce que nous lisons dans une lettre écrite le
13 janvier dernier par un, des hommes les
plus considérables de l'empire :
« Le, coup d'Etat de Louis-Napoléon a
» causé ici une très vive seasation. Il est à
» peu près unanimement approuvé, parce
,» motif surtout qu'il a mis la démagogie en
» pleine déroute.. Les ésprils sont aujour-
» a'hui peu disposés à se préoccuper des
» formes: ce qui domine, dans les masses
» honnêtes, c'est le désir de paix, le besoin
d d'ordre et l'aversion pour les brouillons,
» les perturbateurs et les ambitieux. Ces ins-
» tiricts et ces-sentimens ont été complète-
» tement satisfaits par l'acte dû2 decem-
»
» bre
Le second-bal donné la nuit dernière par
M. Berger à l'hôtel-de-Ville a été plus bril
lant encore que celui qui l'avait précédé.
Les salons étincelans de lumière étaient
remplis d'une foule élégante, au milieu de
laquelle on remarquait toutes les illustra-
FËU1LLET0N DU CONSTITUTIONNEL, 20 FÊV.
HISTOIRE
DU DIRECTOIRE
EPISODES.
Révolution du 10 août.
— IBassaercs de septembre. —
Etablissement de la Convention.
XCVI.
MASSACRES SU CH&TEZ.ET.
Le Chàtelet était l'antique tribunal de la
Prévôté et Vicomté de Paris, et avait, com
me juridiction civile èt criminelle, précédé
le Parlement. C'était une justice seigneu
riale, tenue, au nom du roif par un of
ficier portant le titre de Prévôt de la Ville,
Prévôté et Vicomté de Paris. Le temps avait
peu à peu étendu ses attributions; et le Chà-
teiet possédai t, en 1789, cinq genres de j uridic-
tions : le Parc civil, tenu par le Lieutenant
Civil ; le Présitiiol, tenu par un lieutenant
particulier ; la Chambre du Conseil, où se ju
geaient les affaires de rapport, tenue par un
lieutenant particulier ; la Chambre criminelle,
tenue par le Lieutenant Criminel ; et I ' A k -
dience de Police, tenue par le lieutenant gé
néral de police (1).
Le Chàtelet était supprimé, comme triBu-
nal, depuis environ une année, à l'époque des
massacres; ses bâtimens existaient encore,
ainsi que sa prison; et deux de ses anciennes
salles servaient alors aux tribunaux de pre
mière instance et d'appel du premier arron
dissement de Paris (2). La démolition du
* La reproduction est interdite.
(1) Almanach rmjal de 1789, p. 398 et suivantes.
(i) AlmsrtKèh national de 1792, p. 826, 327.
Chàtelet, requise par Manuel, procureur de
la Commune, le 8 septembre, fut opérée
après les massacres (1).
Les bâtimens du Chàtelet, situés sur la
place actuelle de ce' nom, entre le pont au
Change et la rue Saint-Denis, faisaient exac
tement face à cette dernière. Ils étaient com
pris entre la rue 'trop va gui dure, du côté
du quai; la rus de la Joaillerie, au sud-est;
la rue de la Triperie, à l'est; et la rue Pierre-
.à-Poisson , encore existante au nord. Au bas
de cette dernière, avant d'arriver à l'eau, était
placée la Morgue, séparée du marchéauPois-
soh, à l'est, par la diagonale du Chàtelet'.
- C'est seulement la prison du Chàtelet, cou
vrant une grande par tie de la place actuelle du
Chàtelet, qui fut démolie; les bâtimens du
Chàtelet, proprcrr.enldits,séparésde la.prison
par la rue Saint-Leu/Troy, existent encore,
quoique un peu modifiés, et appropriés à
d'autres usages; et ils forment tout l'îlot
compris entre le quai de la Mégisseriej la
place du Chàtelet et la rue Pierre-à-Poisson.
La chambre des notaires de Paris y a pris la
place de l'ancien syndicat des notaires du
Chàtelet
Ce fut dans la soirée du 2 septembre que
la prison du Chàtelet fut attaquée. Elle ne
contenait que des voleurs. Par quelle com
binaison monstrueuse des maîtres sanglans
de la France, les malfaiteurs furent-ils com
pris dans l'égorgement général, organisé en
vue des prêtres, des nobles et des loyalistes?
Ce fut uniquement dans le but de dérouter
l'opinion publique, et afin de faire croire à
un soulèvement' spontané et tumultueux
de la populace, laquelle aurait tout con
fondu et tout égorgé, dans l'emportement
de sa tureur. Au -fond, Danton, la Com
mune et leurs complices, voulaient seu
lement déblayer, par un vaste égorge-
ment, ,1e terrain politique conquis par
le pouvoir insurrectionnel du 1Q août ; les
voleurs du Chàtelet, de la Conciergerie, de
Bicètrc, du cloître Saint-Bernard et delà Sal-
Îiétrière furent massacrés uniquement pour
a mise en scène, et par dessus le marché.
Cette explication est la vérité même; elle
(1) Moniteur du 9 septembre 1792.
ressort du témoignage de tous les contempo
rains bien informés, et elle est évidemment
au fond de la scène suiyante, dans laquelle
les auteurs des massacres révèlent leurs af-
- freux secrets :
« Le 3 septembre, dit Prudhomme, envi
ron vers six heures du soir, Théophile Man-
dar, homme de lettres, vice-président de la
section du Temple, me pria de l'accompa
gner chez Danton, ministre de la justice,
pour l'aider à le conjurer, au nom deï'huma-
nité, de faire cesser les horribles massacrés.
Malgré ma répugnance à retourner dans
cette maison, connaissant le courage et les
grands moyens oratoires de Théophile et sa
probité, je consentis à l'accompagner.
» Nous trouvâmes rassembles tous les mi
nistres, Roland seul excepté; là, vinrent en
core Lacroix, président,, et les secrétaires de
l'Assemblée législative ; Pethion, mairede
Paris ; Robespierre , Camille Dfsmoulins ,
Fabre d'Eglantine , Manuel, et plusieurs
membres de la commission dite dù 10 août.
Les présidens et les commandans dfe chacune
des quarante-hui tsections s'y étaient rendus.
» Sur les sept heures et demie du soir,
tout le monde s'étant assis dans le grand sa
lon du ministre de la justice, la présidence
de cette réunion fut accordée à Danton, non
par un scrutin, mais pour abréger, car les
momens étaient orageux. Ce ministre était
vêtu d'un habit de drap écarlaté.
» ®n agita la grande question d'aviser aux
moyens de sauver Paris, et d'en éloigner le
roi de Prusse , qui n'en était pas à soixante
lieues. Verclun venait d'être pris par les
Prus=iens. Servan , ministre de la guerre,
n'arriva que bien tard ; il y parut accablé
d'inquiétude ; le seul Danton montra de la
fermeté. «
» Théophile Mandar, naturellement ora
teur, osa interrompre la délibération ; il
était alors neuf heures et demie du soir ; il
dit à Danton : — « Toutes les mesures de'
salut extérieures sdnt-elles prises? — Oui.
— Occupons-nous donc,à l'heure même de
l'intérieur. » Et, élevant la voix, il proposa
d'assembler sur-le-champ toute la force ar
mée ;.il demanda que les citoyens présens se
formassent eû autant de groupes qu'il y
avait de prisons où l'on massacrait*. Il exigea
et conjura pour que chacun de ces groupes,
composés de citoyens bien connus, se char
geât, soit par le seul, ascendant de l'élo
quence et de la raison, soit par tous les
moyens de l'autorité,réunis à laforce, de faire
cesser, à l'heure même ce torrentde sang, qui,
disait-il, souillerait pour jamais la gloire du
nom français. Sa proposition fut écoutée
avec beaucoup d'intérêt; mais tous les ci
toyens ne purent y prendre une part égale,
tant on ,était effrayé sur l'issue des grandes
mesures qui venaient d'être prises. Danton,
les regardant froidement, leur dit : Sieds-
toi: c'était nécessaire...-.
» Je me retirai aussitôt avec Théophile
Mandar dans une seconde pièce, où étaient
Lebrun, Clavière, Grouveltfe, secrétaire du
conseil exécutif; Petion, maire de Paris, et
Robespierre, officier municipal, y vinrent
-aussi. Plein de son idée, Théophile prit Ro
bespierre et Petion à part, èt leur fit cette
seconde proposition. Danton et Servan vin-,
rent alors dans cette seconde pièce, mais le
premier se livra tout entier à ce que disaient
Lebrun et Clavièra ; Servan se retira pour al
ler donner des ordres.
«Théophile dit: «Robespierre, te sou
viens-tu que, le 17 août, tu prononças à la
barfe de l'Assemblée législative un discours
au nom de la Commune? Tu demandas,
sous peine d'insurrection, que l'on organisât
le tribunal qui devait juger les accusés dans
l'affaire du lOaoût?—Oui.— Tu n'as pas oublié ■
que Thuriotécarta laproposition, parla seu
le raison qu'elle était accompagnée d'une me
nace; il observa que tu avais parlé de l'insur-
. rection comme d'une cliosequidépendaitde la
volonté de la Commune, et quiétaità tes or
dres? — Je m'en rappelle, dit Robespierre,
tu vins à la barre de l'Assemblée, au nom du
jury d'accusation; Thuriotl'ut interrompu;
tu improvisas une harangue très véhémente;
tu obtins la création du tribunal dont j'avais
sollicité l'établissement. — Ainsi, dit Man
dar, tu peux juger de mes moyens oratoires.
— Oui; tu obtins les honneurs de là séance;
bientôt tu fus rappelé à la barre. Hérault de
Séclielles était à la tribune, tu. demandas la
. modification de quelques articles du décret.
Au fait.—Eh bien ! si M. le maire de Paris et
toi êtes de mon avis, Lacroix, président de
l'Assemblée législative, et les secrétaires sont
de l'autre.côté, nous allons les prévenir; si
demain vous consentez à m'accompagner à
la barre de l'Assemblée, je prends sur moi
de proposer à l'Assemblée d'imiter les Ro
mains dans ces temps de crises qui menacent
là patrie; et afin d'arrêter sur-le-champ,
à l'heure même, ces effroyables massacres
qui se commettent dans les prisons, je de
manderai qu'il soit créé un dictateur : je mo
tiverai ma demande; ma voix retentira com
me un tonnerre ; oui, pour faire cesser ces
épouvantables massacres, j'aurai l'audace de
le, proposer : il ne le sera que pour vingt-
quatre heures, il ne sera tout puissant que
contre le crime; ladictature arrêtera le sang,
et les massacres cesseront. ..ils finiront à l'ins
tant même. — Garde-t'en bien, Brissot serait
dictateur.— 0 Robespierre, lui dit Mandar, ce
n'est pas la dictature que tu crains, ce n'est
pas la patrie que tu aimes! C'est Brissot que
tu hais.—Je déteste la dictature et je déteste
Brisspt. Petion ne proféra pas une seule,
parole.
. » Nous nous retirâmes avec la douleur de
n'avoir pas entendu prononcer un mot sur
les massacres Tous les ministres-étaient
parfaitement d'accord pour laisser continuer
les égorgemens (1). »
Prisonniers massacrés à la prison du Chàtelet.
Voici la liste des prisonniers tués au Chà
telet; elle est précédée ei suivie du procès-
verbal du commissaire de la section du Lou
vre, duquel elle tire son authenticité :
a L'an mil sept cent quatre-vingt-douze,
quatrième de là liberté, premier de^■•l'égalité;
le,dimanche seize septembre, neuf heures du
matin, nous, commissaire de la section du
Lo,uvre, assisté du secrétaire-greffier provi
soire, en conséquence de l'arrêté pris par le
comité général des quarante-huit sections,
réuni à la maison commune, en date du
(1) Prudhomme, Histoire impartiale des Révo
lutions, tome 3, pages 2S9, 260, 261, 262 , 263 et
264.
dix du présent mois, nous sommes trans
portés es-prisons du ci-devant Chàtelet,
où étant, nous y avons trouvé les sieurs
Louis Christophe Agy, membre du con
seil général de la Commune, et Etienne-
Henri Delaunay, aussi membre du con
seil général, lesquels nous ont représenté
lédit arrêté pris par le conseil général, et
nous ont requis de procéder a la reconnais
sance et levee des scellés, d'emporter les ef
fets étant tous iceux au comité de notre sec
tion, de faire le relevé des.registres du. ton- -
cierge de ladite prison, et défaire la mention
des particuliers morts et de ceux qui se sont
évadés de ladite prison, ce à quoi nous avons
procédé de la manière et ainsi qu'il suit, sa
voir ;
( Suit le procès-verbal relatif à. la levée des
scellés et aux déclarations' des guichetiers,
relativement aux effets trouvés dans la pri
son, et appartenant aux victimes des nias-
sacres.)
»Ce fait, et après avoir vaqué à ce que des
sus, nous.avons laissé, les habits, linges et
autres hardes appartenant aux prisonniers
qui ont été tués, attendu qu'ils étaient dans
une malpropreté qui ne permettait pas de les
emporter, à l'effet d'être nettoyés et de suite
portés au comité de ladite sectionj et avons re-
misetindiqué la vacation àdemain, huit heu
res du matin, à l'effet de constater le décèsde
chaque prisonnier, constater leurs noms,
surnoms, âge, qualité, profession, pays de
naissance! et"demeure, et nous nous sommes
retirés après avoir été, de ce que dessus, fait
et dresse le présent procès-verbal, et avons
signé avec les sieurs Agy et Delaunay, com- .
missaires, le secrétaire-greffier et le sieur
Soudin, gardien desdits scellés.
— Ont, en effet signe, sur la minute que
nous avons sous les yeux, MM. Agy, Deiau-.
nay, Soudin , G oust , secretairc-grcffier pro-~
visoire, et Le Maire , commissaire.
» E t le lundi dix-sept septembre mil sept
cent quatre-vingt-douze , quatrième de la li
berté, premier de l'égalité, neuf heures du
matin, nous, commissaire de la section du
Louvre, assisté du, secrétaire-greffier provi
soire, en conséquence de l'indication à ces
jour, lieu et hçure portés en noitre procès-
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