Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-02-03
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 03 février 1852 03 février 1852
Description : 1852/02/03 (Numéro 34). 1852/02/03 (Numéro 34).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k669550d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 34.
rue de Vaïoix (Palais-Royal), n. lO.
1S32. - MARDI 5 FÉVRIER.
PRIX DE f ABONNEMENT
■ pour Paris' et les departemens:
TROIS MOIS. 12 F ! SIX MOIS... 22 F;
bk in::..- 4® f.
v pour les 'pays E trangers , se : reporter
au tableau qwi'sera..publié dans le journal;
les io et.25 de chaque mois.
!>■■.■■■■ 1
- Les abonnemens datent des 1" et 16
?' iéeicàaque.,tnots. •
S'adresser, franco^ pour la rédaction,àisU B ônieac
> Les articles déposés ne sont pas rendus»
rm
IOUBNAL POLITIQUE, LITTEBAIRE, UNIVERSEL.
ÎOn fabatme, dans les départennns, aux Messageries et àux, Directions de poste".'—A Londres, chez MMg COWUC et fils.'i ' S'adresser iï-anco, pour l'administration, à m. ûjsnain, directeur;
— A. Strasbourg, cAeaM. A lkx ANDBK, pour l'Allemagne. • {Les annonoes sont reoaefe au'bureau du Journal-; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la bourse
PARIS, 2 FÉVRIER.
LES CONQUETES NECESSAIRES.
Dans la comédie it*alïênne7 CSlomB*me'3e-
mande à Pierrot pourquoi il a paur, et Pier
rot répond invariablement : « Parce que j'ai
jpeur. » Aucun encouragement, aucun re
proche ne peut tirer de lui une autre ré
ponse. Tel est aussi le raisonnement que
font, avec moins de candeur et de bonne foi,
ceux dés journaux anglais qui s'étudient à
créer une panique en Angleterre. Ils ont
peur parce qu'ils ont peur, et qu'ils veulent
communiquer leur p#ur aux autres! Partant,
quoi de surprenant, si rien ne les peut ras
surer? . . '
Nous avons essayé, en toute innocence, de
démontrer au Times et au Chronicle que nos
redoutables chasseurs de "Vincennes n'avaient
encore mangé cru aucun Kabyle et aucun
mazzinien, et n'étaient point encore : affrian-
dés par la chair britannique. Le Chroniclt
.soutient imperturbablement que nous som-
mesdes sournoisqui cachons notre jeu. Après
tout ce qui s'est-passé en France, dit-il, de
puis tantôt trois ans* on ne peut plus comp
ter sur rien, et on aurait tort de se fier aux
apparences. On y voit éclater inopinément
les votes les p|us imprévus et les révolutions
les plus extraordinaires. C'est ainsi que la
tempête fondra sur l'Angleterre; mais nous
gommes sur nos gardes, « le Constitutionnel
» a beau faire, il ne nous démontrera pas
» l'absurdité de nos appréhensions. »
Laissons donc des efforts inutiles puis
que notre sournoiserie est percée à jour^
puisqu'on voit clair à travers nos protesta
tions empressées et nos paroles mielleuses,
puisque nous sommes pris sur le fait, ^dis
simulation ne serait, plus qu'une comédie ri
dicule; jetons enfin le masque et ayons la
franchise de notre ambition. Oui, la France
a besoin de grandes conquêtes; elle les va
faire, et ce sera aux dépens de l'Angleterre.
•Oui, une armée immense se prépare silen
cieusement à la lutte, c-j, un matériel formi
dable est chaque jour réuni du Rhin à la
Soinmo-, et delà Somme à la^Loire.
, En avani, (:t bonne chance au drapeau de
la france nouvelle. Mais ce n'est pas Chatam
et Woolwich que nous voulons prendre.
Nous n'avons nulle envie d'incendier les
docks de Londres, ni ceux de Liverpool. II
ne s'agit pas de créer au-delà du détroit.un
.département de là Tamise ni m département
de l'Humber, quelque utile que cela pût être
pour obliger nos bureaux et nos commis à
joindre un peu d'anglais au peu de français
'qu'ils savent. C'est à l'industrie de l'Angle
terre que nous en voulons, et c'est sur elle
'que nous comptons faire les plus rapides et
les plus fructueuses conquêtes.
Sonnez donc le tocsin d'alarme, Times et
Chronicles, Globes et Standards, gens de plu-'
me et gens de parole. Créez une alerte de
la pointe de Cornouailles aux Orcades. Faites
quitter la charrue au fermier, le comptoir au
marchand,l'atelier à i industriel, et équipez-
les tous de pied en cap. Que tout bon Anglais
entremêle ses quatre repas d'autant d'exerci
ces à feu.Quela carabine de Vincennes qui tue
à mille pas, retentisse sans cesse dans vos ci
tés commerçantes, dans vos faubourgs popu
leux. Qu'importe qu'une balle, partie de la
main d'un citadin inexpérimenté, aille tuer
quelque par t un oisif à sa fenêtre ou un flâ
neur dans son jardin : la patrieest en danger .11
est temps que le duc de fer, le prévoyant Wel
lington ,.réalise son système de conscription
universelle, et transforme en une milice
toute la population de l'Angleterre. Pour
nous; nous réduisons notre garde nationale, j
nous diminuons son service, avec l'espoir de
le voir un jour supprimer tout-à-fait ; nous
n'avons pas de temps^à perdre à jouer au
soldat. i '
.; ..Criez donc,- iuonnête John Bull, crieï bien
fort, et surtout payez. Donnez bien vite dix
millionspourmaintenirsurla futaillevide qui
lui sert de trône,le roi des Mosquitos, et cin
quante millions pour mettre les Cafres à la
raison, et cinquante millions pour transfor
mer en navires < de guerre tous vos bâ-
timens de commerce, et cent millions enco
re pour hérisser de canons cent cinquante
lieues de côtes et couvrir Londres de qua
tre camps retranchés. Nous, nous avons des
chemins de fer à construire, des canaux à
achever. Il nous faut terminer notre ré
seau national pour nourrir Lyon avec
les blés de la Beauce, pour approvision
ner Mulhouse avec les cotons du Havre, pour
mettre partout la houille à la. portée de nos
forges. Nous voulons fabriquer du fer, un
fer meilleur que celui de Galles, le fer qui
fera sortir de notre sol les rfchesses qu'il
renferme, le fer qui, entre les mains de nos
industriels, enfantera des merveilles.
. A l'Angleterre l'honneur d'agiter le monde
et le coûteux privilège,de l'instruire par ses
fautes. Que Me drapeau de l'Angleterre soit
partout invoqué par les impatiens, les ambi
tieux et les charlatans politiques. Que les
bardes en disponibilité réservent pour les léo
pards leurs hymnes révolutionnaires. Nous
n'en sommes point jaloux. Que pour prêcher
d'exemple et mieux seconder une propagande
sans relâche, les ouvriers anglais se mettent
à débattre les rapports du capital et du tra
vail; qu'ils se plongent à corps perdu dans
toutes les chimères du socialisme ; qu'ils
abandonnent leurs ateliers et le pain de leurs
familles, pour discuter les droits de l'homme
et l'avenir de l'humanité. Nos ouvriers, dé
sabusés de tous les leurres dont on les a un
moment bercés, ont compris que le travail
assidu, la vie ré gulière et la pratique du de
voir donnaient la véritable émancipation, à
savoir : le repos de là conscience-et l'estime
d'autrui'. Ils laisseront volontiers les dis
cours aux mécaniciens anglais et ne deman
deront pas mieux que de faire des machines
à leur place.
. Le ministère anglais est pu. grand travail :
il a tenu dix-sept conseils de cabinet depuis
un mois, pourBédigeruneloi électorale.,Qu'il
remette vingt fois encore son ouvrage sur le
métier ; que la chambre des communes se
passionne :• la réforme électorale en vaut la
peine. A la tribune, whigs et tories, élèves
de Bentham ou statisticiens de Manchester,
échauffez-vous pour savoir si Sudbury aura
un député de moins et si Leeds en aura un
de plus. Renversez le ministère et provoquez
une élection générale. Notre corps législatif
se contentera d'étudier notre budget, chargé
du poids de deux ou trois révolutions, d'en
réduire Je fardeau, d'établir enfin l'équilibre
des recettes et des dépenses et d'introduire
partout l'ordre et l'économie.
L'Angleterre a fait, en 1851, une de ces
hardiesses dont le souvenir ne s'efface pas.
Elle a ouvert toutes grandes les portés de son
palais de cristal; et elle y a appelé toutes les
industries du monde pour les écraser de sa
supériorité. Elle a eu pour nous, à demi sor
tis d'un précipice et déjà sur la pente d'un
autre abîme, cette pitié généreuse et mê
lée d'ostentation qu'on ne refuse jamais à
"un ennemi frappé à mort. Notre réponse
"s'apprête^ nous voulons, à l'abri de l'ordre ;
qu'on ne nous enlèvera plus, à l'aide de la
sécurité et du travail qu'on ne pourra plus
troubler, avec les armes de la paix et de l'in
dustrie, accomplir la plus grande conquête
que l'histoire puisse enregistrer. Nous vou
lons, oublieux de nos discordes et de nos
rivalités , aller vendre un jour des cou
teaux à Sheffield, des tulles à Nottingham,
des machines dans Manchester, et remplir .,
de nos tissusjes entrepôts de 0-tesgeW -ftt--de" ;
Liverpool. La France du XIX 0 siècle, aux
jours de sa jeunesse, apu ne se plaire qu'aux
combats et parcourir, la baïonnette enavant,
l'Europe écrasée. Aux jours de sa matu-
turité, revenue de son emportement guer
rier, et avide des gloires de la paix, elle
fera éclater dans les arts et par des triom
phes pacifiques le génie de ses enfans. Ving£
pays peuvent dire ce que valent ses soldats;
ils diront un jour ce que valent ses ouvriers, -
et si ses machinés-ne savent pas vaincre à
l'égal de ses canons.
cuciie val- clarign y.
La qoncession des deux chemins de fer de
Paris à Lyon , et de Lyon à Avignon vient
d'assurer l'exécution des : principales lignes
qui doivent rayonnèr de la capitale vers les
extrémités dû territoire/Grâce àlâ révolution
merveilleuse du 2 décembre, une question
qui se traînait péniblement à travers les
difficultés et les lenteurs parlemen taires,a pu
être résolue en quelques jours. % Mais au
jourd'hui que la consolidation de 1 ordre a
réveillé l'esprit d'entreprise et rendu la con
fiance aux capitaux, il ne faut pas s arrêter sur
ce premier succès. Nous avons encore beau
coup àfairepour compléter notre réâèau. Tan
dis que la Grande-Bretagne est deja en posses
sion, depuis plusieurs années, ae ses lignes
secondaires, nous en sommes encore à pour
suivre la construction de nos chemins de
for de premier ordré, de ceux qui doivent
jouer, dans notre système général de voies
à vapeur, un rôle analogue à celui que
remplissent les routes nationales dans notre
système de voies de terre. Ainsi, en. dehors
des lignes actuellement concédées, il reste
des chemins d'une assez grande importance
pour attirer les spéculations de l'industrie
privée et pour mériter les encouragemens de
l'Etat. <
On annonce que plusieurs compagnies ont
déjà fait des propositions au gouvernement
et sont en instance auprès de lui pour obte
nir de nouvelles concessions. Il y en a deux
qui m présentent pour construire le chemin
de Dijon à,, Besançon, destiné à se conti
nuer jusqu'à Mulhouse. On en cite une
qui propose de relier Douai et Reims, les
chemins du Nord et de l'Est, au moyen
d'une ligne transversale qui passerait par
Saint-Quentin. On parle également de pro
positions faites pour l'exécution,. du che
min appelé à mettre Paris en communi
cation avec Cher! oùrg. Nul doute que
d'autres entreprises ne se forment bientôt
sous l'heureuse influence des progrès de la
sécurité publique et de l'affermissement du
pouvoir.
Mais ici se présente une grave question. Il
est certain que ces chèmins ne peuvent pas
être exécuté? sans l'aide de l'Etat. Si la cons
truction des lignes les plus avantageuses a
nécessité le concours du gouvernement,
on ne peut pas espérer que des lignes moins
favorisées puissent s'en passer. La question
importante est de savoir sous quelle forme
et dans quelle mesure le gouvernement doit
l'accorder aujourd'hui, afin de concilier l'in
térêt du trésor et l'intérêt des concession
naires.
* On connaît les différens modes d'interven
tion financière que l'Etat peut employer en
matière-de travaux publics. Il y en a deux
principaux : la subvention en argent ou en
■ travaux, et la garantie d'un minimum d'in
térêt. Ces deux systèmes ont été exanrnés,
et nous ne voulons pas rentrer dans une
discussion théorique , que l'on peut re-,
garder comme épuisée, pour faire ressor
tir les avantages ou les inconvéniens de cha-
^uun.-SW'oa consulte l'expérience,.jjn trouve
qu'ils peuvent être employés tous deux avec
succès. Mais cc qui n'est pas moins vrai,
c'est que le mode d'intervention du trésor
doit varier en raison des circonstances et des
besoins.
Le moyen qui a prévalu dans la loi géné
rale des chemins de fér votéè en -184.2, con
siste, coinme on sait, à faire exécuter les
travaux d'#rt et de terrassement par l'Etat,
et à laisser aux compagnies le soin de cons- !
truire la voie et de fournir le matériel d'ex- ;
ploitation. La combinaison était ingénieu- .
se. D'une part, elle présentait atix com- :
pagnies l'avantage de faire disparaître une
des causes principales de leur inquié
tude , : c'est-à-dirè l'incertitude de la dé
pense; d'autre part, elle permettait à l'Etat, !
en compensation de sacrifices aussi considé
rables, de diminuer la durée des conces
sions. C'étaient là, sans contredit, des avan
tages notables; mais à quel prix les ob
tenait-on ? La subvention payée par le
gouvernement était des trois-cinquièmes de
la dépense totale des chemins. Ce système
surchargeait donc nos finances, et il a contri
bué à l'élévation exagérée de la dette flottan
te, qui, au moment de la révolution, s'éle
vait, en y comprenant la totalité de la dette (
des caisses d'épargne, à 876 millions.
Faut-il persévérer aujourd'hui dans cette
voie? Doit-on appliquer le régime de la loi
de 1842 à la construction des Chemins de
fer véritablement utiles qui sont demandés
en concession? Nous ne le pensons pas. L'an
cien ministre des finances a publié, en quittant
les affaires, un compte-rendu dans lequel la
situation du trésor se trouve exposée dans
les plus grands détails. Nous n'y voyons rien
que de rassurant. Il se résumife dans les faits
suivans, savoir : Que la dette flottante s'élè
vera probablement, à la fin de 1852, à lasom-
me de 675 millions, somme qui sera atténuée
par les rembqufsemens successifs des com
pagnies de chemins de fer, montant à 200
millions. Si cette dette, qui se compose, jus
qu'à concurrence de 400 millions, de fonds
dont le dépôt au trésor est obligatoire et en
quelque sorte permanent, n'a pas atteint
des proportions qui doivent nous inquiéter,
on doit reconnaître cependant qu'il y aurait
quelque imprudence à l'accroître encore. On
ne pourrait en augmenter notablement le chif
fre sans être bientôt forcé d'en consolider une
partie, c'est-à-dire dé recourir à l'emprunt.
Qu'arriverait-iLalors? C'est que, l'Etat fai
sant appel au crédit en même temps que les
compagnies de chemins de fer,.on risquerait
de provoquer une crise pour avoir demandé
' simultanément à la place plus qu'elle ne pou
vait donner.
Ce que le gouvernement doit se proposer
désormais dans le concours qu'il va être ap
pelé à donner aux nouvelles entreprises de
chemins de fer, c'est de ménager autant que
possible le présent, c'est d'accorder de pré
férence aux compagnies une durée de con
cession plus longue, et une garantie d'in
térêt des fonds qu'elles auront dépensés.
La garantie d'un minimum d'intérêt est
le mode d'encouragement qui convient' le
mieux à un pays comme le nôtre, où les for
tunes sont très divisées , et où l'on re- :
cherche avant tout la sécurité des place-
rnens. Ajoutons qu'elle est aussi juste dans
son principe que dans sesàpplications. Quels
sont, en effet, son but et son résultat? C'est de
limiter les pertes des compagnies, c'est de
les préserver d'une ruinç complète, ce qui
est parfaitement équitable, lorsque les tra
vaux créés par elles oist été -reconnus
d'utilité publiqûe, profitent à" tout le
monde, et servent d'une manière directe
au-développement de la richesse natio
nale. Ce secourS", échelonné avec le temps,
variable suivant le plus ou moins de prpspé-
rité de l'entreprise, effectif quand elle est en
perte et nul quand elle est en gain, est
par cela même plus sensé et plus logique
qu'une subvention pure et simple, subven
tion en argent ou en travaux, toujours bien
difficile à mettre èn rapport avec les chances
plus ou moins fâcheuses des concession
naires.
La garantie d'un minimum d'intérêt nous
paraît donc tçut à la fois le système le plus
économique, le.plus juste, le plus moral, le
plus- efficace, le moins lourd et le plus
avantageux pour le trésor, puisqu'il ren
voie les charges à une époque où le pays
"et l'Etat auront profité des travaux. Il y a
en outre d'autant 'plus d'opportunité à l'a
dopter en ce moment, que la hausse générale
des fonds publics permet aujourd'hui de
fixer le minimum de l'intérêt à'un taux rai
sonnable. Une garantie d'intérêt à 4 0/0 eût
été sans action sur les capitalistes quand le
5 0/0 était à 89 ou 99 fr.; elle suffira main
tenant pour attirer les hommes sérieux, qui
verront leurs chances de pertes limitées, tout
en conservant leurs chances de gain,
Ce système doit surtout convenir aux pro
priétaires, aux industriels, aux commerçans
q}ii sollicitent l'établissement de chemins de
fer destinés à desservir les contrées- qu'ils
habitent. On s'est trop habitué chez nous à
tout demander à l'Etat. Il est bien naturel
que les pli^g intéressés à l'exécution des
travaux y coopèrent au moins en quel
que chose. Du leur offrant un placement
sage, qui ne peut pas les mettre, en per
te et qui ne peut que gagner avec le temps,
on leur donne toute facilité pour former
des associations morales et pour réunir
entre eux les capitaux don^ l'emploi doit
accroître la valeur de leurs propriétés ou de
leurs usines. C'esFainsi que la France -par
viendra, comme.l'Angleterre, la Belgique et
l'Allemagne, à couvrir son territoire de che
mins de fer qui'mettront en communication
tous les centres de commerce, d'industrie ou
de consommation.- j. burat.
Par décret du prince-Président de la Ré
publique, en date du 1 er février, rendu sur
la proposition du ministre de l'intérieur, de
l'agriculture et du cpmmerce,
Ont été nommés :
Préfet de la Haute-Garonne, M. Bret, pré
fet de la Loire, en remplacement de M. Pie-
tri, nommé préfet de police ; -
Préfet de la Loire, M. Ponsard, secrétaire
général de la préfecture de la Nièvre, en rem
placement de M. Bret;
' Préfet de Seine-et-Oise, M. de Saint-Mar-
sault, préfet de la Moselle, en remplacement
de M. Arrighi de Padoue, nommé maître des
requêtes de première classe au conseil d'Etat;
Préfet de fa Moselle, M. Mâlher, ancien
préfet,: eû' remplacement de M. de Saint-
Marsault;
Préfet de la Haute-Marne, M. de Froide-
fond, sous-préfet de Carpentras, en rempla
cement de M. Paulze d'Yvoi, nommé ^préfet
dé la Manche ;
Préfet du Gers, M. Féart, sous-préfet de
Reims, en remplacement dê M. Lagarde,
appelé à d'autres fonctions;
Préfet des 'Basses-Alpes, M. de Bouville
(Henri), en remplacement de M. fîunoyer,
appelé à d'autres fonctions;
Et préfet de l'Ardèche, ~ M. de Saulxure,
sous-préfet de Fontainebleau, en remplace
ment de M. Chevreau, nommé secrétaire-gé
néral du ministère de. l'intérieur, de l'agri
culture et du commerce.
Par décret du prince-Président de la Ré
publique, en date du 1 er février, rendu ' sur
la proposition du ministre de l'intérieur, de
l'agriculture et du commèrce,
Ont été nommés : • ,
Sous-préfet de Reims (Marne), M. de Che-
-vremont, sous-préfét de .Saint-Quentin, en
remplacement de M. Féart, nommé préfet
du Gei 'S;
Sôus-préfet de Saint-Quentin (Aisne), M.'
Boitelle (Svmphor), ancièn,officier dé cavale
rie, en remplacement de M. de Chevremoni;
Sous-préfet de,l'arrondissement de Fontai
nebleau (Seine-et-Marne), M. Juteau, ancien
officier de la garde mobile, en remplacement
de M^de Saulxure, appelé à la préfecture de
l'Ardèche; .
Sous-préfet de l'arrondissement de Ba-
gneres ■ ( Hautes-Pyrénées ), M. de Vougv
(Théodore), en remplacement de M. Duran-
thon, appelé àd'autres fonctions;
Spus-préfet de l'arrondissement, de Pon-
tarlier (Doubs), M. Rambourg, membre du
conseil-général de l'Aube, en remplacement
de M. Reneufve; >
Sous préfet de l'arrondissement d'Apt (Vau-
cluse), M. Lechelle, conseiller de préfecture
de la Drôme, en remplacement de M. Bareau,
appelé à d'autres fonctions;
Et sous-préfet de l'arrondissement du
Blanc (Indre), M. Picard (Arthur), avocat à
Pans, en remplacement de M. de la Trem
blais, appelé à faire valoir ses droits à la re
traite.
Sur le rapport de M. le ministre de la guer
re, M. le Président de la République vient
d'approuver les nominations ci-après, prises
par sui te de la ne>mitfation aux fonctions de
conseiller d'Etat de M. Villemain, qui était à
la fois intendant militaire de là 1™ division,
et membre du comité de l'infanterie :
1° M. l'intendant militaire Blanquart de
Bailleul, en ce moment intendant de la l re di=
vision, sera appelé à faire partie du comité
de l'infanterie, en remplacement de M. Vil
lemain.
2° M. Paris de Bollardière, intendant ac
tuel de la 2 e division, sera nommé au poste
d'intendant militaire de la 1™ division, au
lieu et place de M. Blanquart de Bailleul.
Par quatre décrets individuels, èn date du
1 er de ce mois, sont nommés chevaliers de la
Légioû-d'Honneur : MM. Pastoureau, préfet
du Var; Sainte-Croix, préfet delà Dordogne;
Du Bos, ancien garde de l'ex-2 e légion de la
garde nationale de Paris ; Zevaco, maire
d'Ajaccio (Corse).
Nous" publions aujourd'hui le compte-
rendu de la seconde séance du conseil de
guerre séant à Clamecy.
Guilleminot et Sabotier , condamnés sa
medi, comme on l'a vu, à la déportation par
ce conseil de guerre, se sont pourvus en
révision.
Dans sa séance d'hier, la conseil de guerre
a prononcé la peine de mort contre le nommé
Miilelot, imprimeur à Clamecy, poursuivi à
raison du pillage de la caisse du receveur
particulier et de sa complicité dans le meur
tre de l'instituteur Munier.
kowellês ÉrmAMQlmm.
■ ■ ALLEMAGNE. .
BERLIN, 30 janvier.—Dans la séance de la pre-
fiiière chambre de ce jour, la discussion a continué
sur la proposition deM.Beseleret consorts, concer
nant les i-apports de la Prusseavec la confédération
germanique. Dans le discours prononcé hier par
M. deManteuffel, on avait remarqué entre autres un
passage qui avait fait beaucoup de sensation
à Berlin. Le président du conseil aurait dit :
« Si je me représente un ministre autrichien qui
voudrait humilier, affaiblir, anéantir la Prusse, si
je me mettais à la place d'un pareil ministre, voici
les instructions que je donnerais à mon envoyé à
Berlin. Je lui dirais : Tâchez de rendre l'e*régime
parlementaire en Prusse aussi "fort que possible,
faites que les chambres y soient réunies l'année du
rant, trouvez des hommes à poitrine forte et au
front J'airain qui, à toute occasion, attaquent, af
faiblissent et avilissent le gouy«r>cment. Voilà qui
serait l'intérêt des ennemis de la Prusse.»
Dans la discussion qui a continué aujourd'hui^
un député de la gauché, M. Ulrichs, a fait allu
sion à ce passage. M. de Manteuffel a rectifié de la
manière suivante les paroles qu'on incriminait .
ÏElELETGîf DU CONSTITîMNËi: 5 tV.
11 ii^^i ■-
HISTOIRE
DU DIRECTOIRE
EPISODES.
Ucvolutten dn 19 Roât.
— Slassacres île septembre. —
Etablissement de la Convention
LXXXIX,
Il est nécessaire, avant de placer la liste
suivante soûs les yeux du lecteur, de dire
avec quels élémens nous l'avons composée.
Ç'a toujours été, pour les '.historiens qui
ont raconté les massacres de septembre, une
sérieuse difficulté de faire la liste exacte des
victimes. La plupart, du reste., et de ce nom
bre sont M. Thiers et M. de.Lamartine, ont
éludé la difficulté, en ne la prenant pas au
serieux, et en donnant des listes faites" au
hasard et sans critique.
Trois historiens contemporains ont dressé
des listes de victimes, Peltier en 1793 , Ma
ton de la Varenne, en 1796 ; Prudhomme,
en 1824.
Peltier, présent à Paris pendant les mas
sacres, écrivit son Histoire du 10 Août sur
des renseignemens généralement très posi
tifs; malheureusement ses listes, quoique à
peu près exactes, ne reposeqt sur aucun do
cument connu et authentique, et par consé
quent elles manquent de sanction.
Maton de la Varenne, échappé miraculeu
sement au massacre de la Force, ajouta en
core aux renseignemens de Peltier, en les
rectifiant. <
Prudhomme, qui vit de ses yeux les mas
sacres de l'Abbaye, et qui y assista, en qua
lité de commissaire des Quatre-Nations, s'est
généralement borné à suivre les données de
* La reproduction est interdite.
Peltier et de Maton de la Varenne.
Ainsi, jusque-là, on est moralement cer
tain de savoir à peu près la vérité sur les
noms et sur le nombre des victimes '; mais le
fondement réel et sérieux de l'histoire,'c'est
à dire la preuve authentique, manque au ré
cit de ces trois historiens.
Petion avait dit, dans un discours pro
noncé à la Convention le 6 novembre 1792,
qu'il avait eu des listes des victimes. Qu'é
taient devenues, ces. listes? existaient-elles
en«ore? Nous nous sommes mis en quête de
ce précieux document; et, contre notre at
tente, nous l'avons trouvé, parmi d'autres
papier* de Petion, aux manuscrits de la Bi
bliothèque nationale. Ces listes, importantes
dans plus d'un détail, ont l'inconvénient de
toutes les autres ; elles manquent également
de sanction, parce que la source n'en est pas
indiquée.
Un écrivain de notre temps, M. Barthélé
my Maurice, a eu une idée originale et-fé
conde en cette matière ; il a imaginé de faire
le dépouillement des Registres d'écrou des
prisons de Paris, à l'époque des massacres^
et, sur cette base solide, il a dressé des listes
nouvelles. Malheureusement, ces listes elles-
mêmes ne sont pas sans soulever de grosses
objections.
D 'abord, toutes les prisons ou les détenus
furent massacres. n avaient pas de registre
d'écrou; de ce nombre, sont les.Carmes et
Saint-Firmin. En outre, le registre de la
Salpetriere n'a pu etre retrouve, du moins à
la préfecture de police; et le registre du Cloî
tre Saint-Bernara ne contient que lès noms
„de cinq victimes, parce que le reste des ga
lériens qui devaient composer la chaîne n'é
taient pas encore inscrits. ,
'Ensuite tous les registres qui existent ne
portent pas en mar ;e une indication qui
fasse connaître si les dé-'tenus-furent égorgés
ou mis^ en liberté. Ainsi, le registre de la
Conciergerie, la prison de Paris alors la pjus
peuplée, ne porte absolument ucune indi
cation, et le registre d'écr a i in la Force étant
pérdu, le répertoire alpha . nique qui le rem
place ne fait nullement c-j naître le sort des
prisonniers.
Enfin, les registres dûs prisons, à cette
époque, n'étaient t»as tenus avec assez d'exac
titude, surtout au milieu du désordre qu'a
menèrent les arrestations en masse, opérées
du 11 août au 20 septembre, pour qu'il soit
possible d'asseoir des calculs sans reproche
sur des données si incomplètes.
Ainsi, les listes de M. Maurice n'ont pas
plus d'authenticité que" les autres, en ce qui
touche les Carmes, Saint-Firmin, le Cloître
Saint-Bernard, la Salpétrière, la Conciergerie
et la Force ; elles sont inexactes en ce" qui
touche le Châtelet,et trèsdiscutables sur tout
le reste. . .
Restait une sixième source, la source vraie,
à laquelle il ne paraît pas qu'aucun historien
ait songé jusqu'ici
La Commune de Paris, assaillie, après les
massacres de septembre, par les familles des
victimes, dont la mort créait tant de droits,
brisait tant de mariages, ouvrait tantdesuc
cessions, reco'nnut qu'elle ne pouvait pas se
dispenser de faire constater ces décès d'une
manière légale. En conséquence , par un
arrêté inscrit au registre de ses délibé
rations, à la date dij 10 septembre^ 792,
elle créa, auprès de chacune des prison?
où les massacres avaient eu lieu, des
commissions administratives , chargées de
dresser un procès-verbal'authentique des
décès, sur les déclarations des membres de •
la section, des greffiers, concierges, gardiens
et geôliers de ces prisons.
C'éta. 1 une première question de savoir si
cet arrêté de la commune, à la date du i 0
septembre, avait été exécuté; c'en était une
seconde de savoir, dans, le cas de l'affirma
tive, où se trouvaient les; procès-verbaux
relatifs aux victimes des neuf prisons de
Paris. .
En ce cas, comme en quelquès autres, no
tre désir ardent d'être utile à,la vérité, a été
couronné d'un plein succès ; nous avons
trouvé'les listes authentiques des victimes de
septembre, avec les procès-verbaux officiels
qui les accompagnent, aux Archives de l'HÔ-
tel-de-Ville de Paris, où il nous à été permis
d'en prendre une copie. Çle sont ces copies
que nous publierons successivement pour-
chacune des neuf prisons où les massacres
eurent lieu. •
Toutefois, un examen approfondi de ces
listes, nous a çermis d'y faire quelques recti
fications, dont nous indiquons toujours les
motifs avec soin ; et, en ce qui touche la liste
, de l'Abbaye, nous l'avons rédigée par ordre
alphabétique, en la divisant en sept catégo
ries, dont le lecteur appréciera la base.
■ Voici d'abord le procès-verbal qui consti
tue l'authenticité de la liste :
Procès-verbal des décès arrivés aux prisons de
l'Abbaye, les % ,3 et k.septembre 1792.
a L'an mil sept cent quatre-vingt-treize,
second de la République, le dix-huit mars,
neuf heures du matin, en conformité des or
dres à nous adressés par le citoyen procu
reur . de la Commune, nous, Jean-Baptiste
Le Gangneur, commissaire de police de la
section des Quatre-Nations, assisté du citoyen
Jean-Baptiste Thomas, notre secrétaire-gref
fier,- nous sommes transportés aux prisons
de la ci-devant abbaye Saint-Germam-Yles-
•Prés, où, étant dans la salle du conseil ayant
vue sur le Marclié-Sainte-Marguerite, est
comparu le citoyen Lavacquerie, greffier-,
concierge desdites prisons, auquel avons
fait part de l'objet dè notre mission, ten
dante à constater l'état des personnes qui
étaient détenues dans les prisons de l'Abbaye
à l'époque des premier, deux, trois et quatre
septembre mil sept cent quatre-vingt douze,
et constater si elles sont déôédées à cette épo
que ou si elles ont été mises en liberté,
pourquoi l'avons sommé de nous réprésen
ter les registres qu'il a dû tenir à cet effet.
» Représentation faite desdits registres, et'
dépouillement fait avec la plus scrupuleuse
exactitude d'iceux, avons fait ' mander les
citoyens Jean-Baptiste Jonvaux, • François
D'Haust, Pierre-Jacques Bertrand et Joseph
Scapre, tous quatre guichetiers desdites pri
sons à l'époque des premier, deux, trois et
i quatre septembre. Lesquels, conjointement
avec le citoyen François Lavacquerie, nouls
: ont certifié et att: sté pour vérité et notoriété,
i savoir parfaitement.que les citoyens ci-après
; nommés ( suivent les noms des person-
■ nés tuées, avec la date de leur écrou, et les
; ordres en vertu desquel s elles ont été écrouées;
; mais nous devons faire remarquer que cette
: énumératioh, qui se termine sur la cinquième
l page du procès-verbal, n'est pas faite d'après
' l'ordre de la date des écrous.)
» Sont décédés esdites prisons dans les
journées des premier, deux, trois et quatre
septembre mil sept cent quatre-vingt-douze;
qu'ils savent que leur mort n'a point été et
n'a pu être constatée par aucun acte légal;
pourquoi ils font ladite attestation pour en
tenir lieu, dont et du tout ils ont déclaré
avoir parfaite connaissance, et de tout ce que
dessus nous avons fait et rédigé le présent
procès-verbal que nous avons signé avec les-
aits citoyens certifians et notre secrétaire
greffier, et. dont expédition sera envoyée
dans les vingt-quatre heures à la munici
palité pour servir à qui de droit. 1 '
» Fait'et arrêté les jour et an que dessus,
et a, le citoyen Bertrand déclaré ne savoir
écrire ni signer, de ce interpellé suivant la
loi, ainsi signé Jonvaux, d'Haust, Delavac-
querie, Thomas, Le Gangneur.
» Délivré pour copie (Conforme à la minute
restée en notre possession, au citoyen pro
cureur de la Commune, ce vingt-un mars
mil sept cent quatre-vingt-treize, l'an deuxiè
me de la République.-
» Signé : le gangneur , commissaire de
police; thomas , secrétaire greffier. »
Liste alphabétique desPrisonniersmassacrés
A L'ABBAYE,
les 2, 3 et 4 sept emb re 1792.
Observatitn. Les noms marqués d'un astérisque * ne
se trouvent pas sur les listes de Peltier;. ils sont
au nombre de 16 dans la première catégorie, et de
8 dan» la deuxième. 1
PREMIÈRE CATÉGORIE.
Prisonniers dont la mort /.st constatée par le procès-
verbal tfressé par M. Le Gangneur, commissaire de
police de la section des Quatre.-Nations'; procès-ver
bal qui est le deuxième de ceux que contient le regis
tre D n a 78 des Archives et par le registre d'écrou
de l'A bbayè; qui porte celte mention : Le 3 septem
bre, jugé par le peuple et sur-le-champ mis à mort.
n"..
noms, prenoms, qualites
ou professions.
date
db l 'iCROU.
' 1* Allemand, fourrier des suisses. 11 août 1792.
2 AnTermann, dont le nom /réritabl»
m noms, prénoms, qualités date
ou professions. de l'écrou.
est Béat-Louis-François-Frédéric
d' E rnest , officier des suisses. 2 b août 1792.
3. Baver ou Braver, garde du roi. - 11 août 1792.
i Beaufort. 30 août 1792.
5 Benoît aîné, prêtre. l«sept, 1792.
6 Beaolt cadet, prêtre. id.
7 Boisgellin (Thoma's-Pierre-Ant.) (1). 27 août 1792.
8 Boquillon, ou Bosquillon, juge de
,' paix, de ,1a section de l 'Observa
toire. 12 août 1792.
9 * Boutier, garde du roi. , u août 1792.
» Braver, voyez Baver.
10 Bugîin, euisse. id.
11 Buob, juge de paix: 12 août 1792.
12 * Bury aîné, ou Gurv, prêtre. 1" sept. 179?.
13 * Bury cadet; ou Gury, prêtre. id.
14 Buy, garde du roi. • 11 août 1792.
15 Cappeau, prêtre. 1 er sept. 1792,
1G Cauby, ou Camby, garde du roi. 11 août 1792.
17 Chabot de Rohan. 12 août 1792.
18 Champclos. 27 avril 1791.
19 Champlost, valet de chambre du roi. 14 août 1792.
20 Champmartin, sergent des suisses. 11 août 1792.
21 Ghapt de Rastignac, abbé. 26 août 1792
22 Colbe, suisse; 11 août 1792.
23 Gonny, suisse. / , id.
24 Cousin (Charles-Etienne), garde du
roi. id.
25 Granza. ou Croza, suisse. le août 1792,
26 Dechoux, suisse. u août 1792.
27 * De La Leu, adjudant-général. 15 août 1792.
28 Dendleck, ou Denluck, suisse. 11 août 1792.
» D'Ernest, voyez Anvermann.
29 Dïsfontaines (Louis-Lemercier) (2). 15 août 1792.
30 Despommerais, prêtre. l«-sept. 1792.
» Diespftch,.uoi/e2 Vandemercq.
31 Donsolot, ou Douzalat, suisse. il août 1792.
32 Dorr.ud, suisse. id.
31 Doucet, suisse (3). id.
-. (1) Assassiné rue de Grenelle, à ce qu'a assuré le*
peuple (cette mention se trouve sur 'le registre d'é
crou). *
: (2J U est nommé L afontaine sur le registre d'é
crou. Un jugement du tribunal du l" arrondissement
!de Paris, en date du 8» jour du 4° mois de l'an II, a
'ordonné la rectification du nom sur les registres de
J'état civil.
1 (3) Le procès-verbal' et l'écrou ne portent qu'une
'seule victime du- nom de Doucet : il périt néanmoins
deux frères de ce nom, ainsi que le prouve l'Inven
taire des effets des victimes, p. 8.
rue de Vaïoix (Palais-Royal), n. lO.
1S32. - MARDI 5 FÉVRIER.
PRIX DE f ABONNEMENT
■ pour Paris' et les departemens:
TROIS MOIS. 12 F ! SIX MOIS... 22 F;
bk in::..- 4® f.
v pour les 'pays E trangers , se : reporter
au tableau qwi'sera..publié dans le journal;
les io et.25 de chaque mois.
!>■■.■■■■ 1
- Les abonnemens datent des 1" et 16
?' iéeicàaque.,tnots. •
S'adresser, franco^ pour la rédaction,àisU B ônieac
> Les articles déposés ne sont pas rendus»
rm
IOUBNAL POLITIQUE, LITTEBAIRE, UNIVERSEL.
ÎOn fabatme, dans les départennns, aux Messageries et àux, Directions de poste".'—A Londres, chez MMg COWUC et fils.'i ' S'adresser iï-anco, pour l'administration, à m. ûjsnain, directeur;
— A. Strasbourg, cAeaM. A lkx ANDBK, pour l'Allemagne. • {Les annonoes sont reoaefe au'bureau du Journal-; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la bourse
PARIS, 2 FÉVRIER.
LES CONQUETES NECESSAIRES.
Dans la comédie it*alïênne7 CSlomB*me'3e-
mande à Pierrot pourquoi il a paur, et Pier
rot répond invariablement : « Parce que j'ai
jpeur. » Aucun encouragement, aucun re
proche ne peut tirer de lui une autre ré
ponse. Tel est aussi le raisonnement que
font, avec moins de candeur et de bonne foi,
ceux dés journaux anglais qui s'étudient à
créer une panique en Angleterre. Ils ont
peur parce qu'ils ont peur, et qu'ils veulent
communiquer leur p#ur aux autres! Partant,
quoi de surprenant, si rien ne les peut ras
surer? . . '
Nous avons essayé, en toute innocence, de
démontrer au Times et au Chronicle que nos
redoutables chasseurs de "Vincennes n'avaient
encore mangé cru aucun Kabyle et aucun
mazzinien, et n'étaient point encore : affrian-
dés par la chair britannique. Le Chroniclt
.soutient imperturbablement que nous som-
mesdes sournoisqui cachons notre jeu. Après
tout ce qui s'est-passé en France, dit-il, de
puis tantôt trois ans* on ne peut plus comp
ter sur rien, et on aurait tort de se fier aux
apparences. On y voit éclater inopinément
les votes les p|us imprévus et les révolutions
les plus extraordinaires. C'est ainsi que la
tempête fondra sur l'Angleterre; mais nous
gommes sur nos gardes, « le Constitutionnel
» a beau faire, il ne nous démontrera pas
» l'absurdité de nos appréhensions. »
Laissons donc des efforts inutiles puis
que notre sournoiserie est percée à jour^
puisqu'on voit clair à travers nos protesta
tions empressées et nos paroles mielleuses,
puisque nous sommes pris sur le fait, ^dis
simulation ne serait, plus qu'une comédie ri
dicule; jetons enfin le masque et ayons la
franchise de notre ambition. Oui, la France
a besoin de grandes conquêtes; elle les va
faire, et ce sera aux dépens de l'Angleterre.
•Oui, une armée immense se prépare silen
cieusement à la lutte, c-j, un matériel formi
dable est chaque jour réuni du Rhin à la
Soinmo-, et delà Somme à la^Loire.
, En avani, (:t bonne chance au drapeau de
la france nouvelle. Mais ce n'est pas Chatam
et Woolwich que nous voulons prendre.
Nous n'avons nulle envie d'incendier les
docks de Londres, ni ceux de Liverpool. II
ne s'agit pas de créer au-delà du détroit.un
.département de là Tamise ni m département
de l'Humber, quelque utile que cela pût être
pour obliger nos bureaux et nos commis à
joindre un peu d'anglais au peu de français
'qu'ils savent. C'est à l'industrie de l'Angle
terre que nous en voulons, et c'est sur elle
'que nous comptons faire les plus rapides et
les plus fructueuses conquêtes.
Sonnez donc le tocsin d'alarme, Times et
Chronicles, Globes et Standards, gens de plu-'
me et gens de parole. Créez une alerte de
la pointe de Cornouailles aux Orcades. Faites
quitter la charrue au fermier, le comptoir au
marchand,l'atelier à i industriel, et équipez-
les tous de pied en cap. Que tout bon Anglais
entremêle ses quatre repas d'autant d'exerci
ces à feu.Quela carabine de Vincennes qui tue
à mille pas, retentisse sans cesse dans vos ci
tés commerçantes, dans vos faubourgs popu
leux. Qu'importe qu'une balle, partie de la
main d'un citadin inexpérimenté, aille tuer
quelque par t un oisif à sa fenêtre ou un flâ
neur dans son jardin : la patrieest en danger .11
est temps que le duc de fer, le prévoyant Wel
lington ,.réalise son système de conscription
universelle, et transforme en une milice
toute la population de l'Angleterre. Pour
nous; nous réduisons notre garde nationale, j
nous diminuons son service, avec l'espoir de
le voir un jour supprimer tout-à-fait ; nous
n'avons pas de temps^à perdre à jouer au
soldat. i '
.; ..Criez donc,- iuonnête John Bull, crieï bien
fort, et surtout payez. Donnez bien vite dix
millionspourmaintenirsurla futaillevide qui
lui sert de trône,le roi des Mosquitos, et cin
quante millions pour mettre les Cafres à la
raison, et cinquante millions pour transfor
mer en navires < de guerre tous vos bâ-
timens de commerce, et cent millions enco
re pour hérisser de canons cent cinquante
lieues de côtes et couvrir Londres de qua
tre camps retranchés. Nous, nous avons des
chemins de fer à construire, des canaux à
achever. Il nous faut terminer notre ré
seau national pour nourrir Lyon avec
les blés de la Beauce, pour approvision
ner Mulhouse avec les cotons du Havre, pour
mettre partout la houille à la. portée de nos
forges. Nous voulons fabriquer du fer, un
fer meilleur que celui de Galles, le fer qui
fera sortir de notre sol les rfchesses qu'il
renferme, le fer qui, entre les mains de nos
industriels, enfantera des merveilles.
. A l'Angleterre l'honneur d'agiter le monde
et le coûteux privilège,de l'instruire par ses
fautes. Que Me drapeau de l'Angleterre soit
partout invoqué par les impatiens, les ambi
tieux et les charlatans politiques. Que les
bardes en disponibilité réservent pour les léo
pards leurs hymnes révolutionnaires. Nous
n'en sommes point jaloux. Que pour prêcher
d'exemple et mieux seconder une propagande
sans relâche, les ouvriers anglais se mettent
à débattre les rapports du capital et du tra
vail; qu'ils se plongent à corps perdu dans
toutes les chimères du socialisme ; qu'ils
abandonnent leurs ateliers et le pain de leurs
familles, pour discuter les droits de l'homme
et l'avenir de l'humanité. Nos ouvriers, dé
sabusés de tous les leurres dont on les a un
moment bercés, ont compris que le travail
assidu, la vie ré gulière et la pratique du de
voir donnaient la véritable émancipation, à
savoir : le repos de là conscience-et l'estime
d'autrui'. Ils laisseront volontiers les dis
cours aux mécaniciens anglais et ne deman
deront pas mieux que de faire des machines
à leur place.
. Le ministère anglais est pu. grand travail :
il a tenu dix-sept conseils de cabinet depuis
un mois, pourBédigeruneloi électorale.,Qu'il
remette vingt fois encore son ouvrage sur le
métier ; que la chambre des communes se
passionne :• la réforme électorale en vaut la
peine. A la tribune, whigs et tories, élèves
de Bentham ou statisticiens de Manchester,
échauffez-vous pour savoir si Sudbury aura
un député de moins et si Leeds en aura un
de plus. Renversez le ministère et provoquez
une élection générale. Notre corps législatif
se contentera d'étudier notre budget, chargé
du poids de deux ou trois révolutions, d'en
réduire Je fardeau, d'établir enfin l'équilibre
des recettes et des dépenses et d'introduire
partout l'ordre et l'économie.
L'Angleterre a fait, en 1851, une de ces
hardiesses dont le souvenir ne s'efface pas.
Elle a ouvert toutes grandes les portés de son
palais de cristal; et elle y a appelé toutes les
industries du monde pour les écraser de sa
supériorité. Elle a eu pour nous, à demi sor
tis d'un précipice et déjà sur la pente d'un
autre abîme, cette pitié généreuse et mê
lée d'ostentation qu'on ne refuse jamais à
"un ennemi frappé à mort. Notre réponse
"s'apprête^ nous voulons, à l'abri de l'ordre ;
qu'on ne nous enlèvera plus, à l'aide de la
sécurité et du travail qu'on ne pourra plus
troubler, avec les armes de la paix et de l'in
dustrie, accomplir la plus grande conquête
que l'histoire puisse enregistrer. Nous vou
lons, oublieux de nos discordes et de nos
rivalités , aller vendre un jour des cou
teaux à Sheffield, des tulles à Nottingham,
des machines dans Manchester, et remplir .,
de nos tissusjes entrepôts de 0-tesgeW -ftt--de" ;
Liverpool. La France du XIX 0 siècle, aux
jours de sa jeunesse, apu ne se plaire qu'aux
combats et parcourir, la baïonnette enavant,
l'Europe écrasée. Aux jours de sa matu-
turité, revenue de son emportement guer
rier, et avide des gloires de la paix, elle
fera éclater dans les arts et par des triom
phes pacifiques le génie de ses enfans. Ving£
pays peuvent dire ce que valent ses soldats;
ils diront un jour ce que valent ses ouvriers, -
et si ses machinés-ne savent pas vaincre à
l'égal de ses canons.
cuciie val- clarign y.
La qoncession des deux chemins de fer de
Paris à Lyon , et de Lyon à Avignon vient
d'assurer l'exécution des : principales lignes
qui doivent rayonnèr de la capitale vers les
extrémités dû territoire/Grâce àlâ révolution
merveilleuse du 2 décembre, une question
qui se traînait péniblement à travers les
difficultés et les lenteurs parlemen taires,a pu
être résolue en quelques jours. % Mais au
jourd'hui que la consolidation de 1 ordre a
réveillé l'esprit d'entreprise et rendu la con
fiance aux capitaux, il ne faut pas s arrêter sur
ce premier succès. Nous avons encore beau
coup àfairepour compléter notre réâèau. Tan
dis que la Grande-Bretagne est deja en posses
sion, depuis plusieurs années, ae ses lignes
secondaires, nous en sommes encore à pour
suivre la construction de nos chemins de
for de premier ordré, de ceux qui doivent
jouer, dans notre système général de voies
à vapeur, un rôle analogue à celui que
remplissent les routes nationales dans notre
système de voies de terre. Ainsi, en. dehors
des lignes actuellement concédées, il reste
des chemins d'une assez grande importance
pour attirer les spéculations de l'industrie
privée et pour mériter les encouragemens de
l'Etat. <
On annonce que plusieurs compagnies ont
déjà fait des propositions au gouvernement
et sont en instance auprès de lui pour obte
nir de nouvelles concessions. Il y en a deux
qui m présentent pour construire le chemin
de Dijon à,, Besançon, destiné à se conti
nuer jusqu'à Mulhouse. On en cite une
qui propose de relier Douai et Reims, les
chemins du Nord et de l'Est, au moyen
d'une ligne transversale qui passerait par
Saint-Quentin. On parle également de pro
positions faites pour l'exécution,. du che
min appelé à mettre Paris en communi
cation avec Cher! oùrg. Nul doute que
d'autres entreprises ne se forment bientôt
sous l'heureuse influence des progrès de la
sécurité publique et de l'affermissement du
pouvoir.
Mais ici se présente une grave question. Il
est certain que ces chèmins ne peuvent pas
être exécuté? sans l'aide de l'Etat. Si la cons
truction des lignes les plus avantageuses a
nécessité le concours du gouvernement,
on ne peut pas espérer que des lignes moins
favorisées puissent s'en passer. La question
importante est de savoir sous quelle forme
et dans quelle mesure le gouvernement doit
l'accorder aujourd'hui, afin de concilier l'in
térêt du trésor et l'intérêt des concession
naires.
* On connaît les différens modes d'interven
tion financière que l'Etat peut employer en
matière-de travaux publics. Il y en a deux
principaux : la subvention en argent ou en
■ travaux, et la garantie d'un minimum d'in
térêt. Ces deux systèmes ont été exanrnés,
et nous ne voulons pas rentrer dans une
discussion théorique , que l'on peut re-,
garder comme épuisée, pour faire ressor
tir les avantages ou les inconvéniens de cha-
^uun.-SW'oa consulte l'expérience,.jjn trouve
qu'ils peuvent être employés tous deux avec
succès. Mais cc qui n'est pas moins vrai,
c'est que le mode d'intervention du trésor
doit varier en raison des circonstances et des
besoins.
Le moyen qui a prévalu dans la loi géné
rale des chemins de fér votéè en -184.2, con
siste, coinme on sait, à faire exécuter les
travaux d'#rt et de terrassement par l'Etat,
et à laisser aux compagnies le soin de cons- !
truire la voie et de fournir le matériel d'ex- ;
ploitation. La combinaison était ingénieu- .
se. D'une part, elle présentait atix com- :
pagnies l'avantage de faire disparaître une
des causes principales de leur inquié
tude , : c'est-à-dirè l'incertitude de la dé
pense; d'autre part, elle permettait à l'Etat, !
en compensation de sacrifices aussi considé
rables, de diminuer la durée des conces
sions. C'étaient là, sans contredit, des avan
tages notables; mais à quel prix les ob
tenait-on ? La subvention payée par le
gouvernement était des trois-cinquièmes de
la dépense totale des chemins. Ce système
surchargeait donc nos finances, et il a contri
bué à l'élévation exagérée de la dette flottan
te, qui, au moment de la révolution, s'éle
vait, en y comprenant la totalité de la dette (
des caisses d'épargne, à 876 millions.
Faut-il persévérer aujourd'hui dans cette
voie? Doit-on appliquer le régime de la loi
de 1842 à la construction des Chemins de
fer véritablement utiles qui sont demandés
en concession? Nous ne le pensons pas. L'an
cien ministre des finances a publié, en quittant
les affaires, un compte-rendu dans lequel la
situation du trésor se trouve exposée dans
les plus grands détails. Nous n'y voyons rien
que de rassurant. Il se résumife dans les faits
suivans, savoir : Que la dette flottante s'élè
vera probablement, à la fin de 1852, à lasom-
me de 675 millions, somme qui sera atténuée
par les rembqufsemens successifs des com
pagnies de chemins de fer, montant à 200
millions. Si cette dette, qui se compose, jus
qu'à concurrence de 400 millions, de fonds
dont le dépôt au trésor est obligatoire et en
quelque sorte permanent, n'a pas atteint
des proportions qui doivent nous inquiéter,
on doit reconnaître cependant qu'il y aurait
quelque imprudence à l'accroître encore. On
ne pourrait en augmenter notablement le chif
fre sans être bientôt forcé d'en consolider une
partie, c'est-à-dire dé recourir à l'emprunt.
Qu'arriverait-iLalors? C'est que, l'Etat fai
sant appel au crédit en même temps que les
compagnies de chemins de fer,.on risquerait
de provoquer une crise pour avoir demandé
' simultanément à la place plus qu'elle ne pou
vait donner.
Ce que le gouvernement doit se proposer
désormais dans le concours qu'il va être ap
pelé à donner aux nouvelles entreprises de
chemins de fer, c'est de ménager autant que
possible le présent, c'est d'accorder de pré
férence aux compagnies une durée de con
cession plus longue, et une garantie d'in
térêt des fonds qu'elles auront dépensés.
La garantie d'un minimum d'intérêt est
le mode d'encouragement qui convient' le
mieux à un pays comme le nôtre, où les for
tunes sont très divisées , et où l'on re- :
cherche avant tout la sécurité des place-
rnens. Ajoutons qu'elle est aussi juste dans
son principe que dans sesàpplications. Quels
sont, en effet, son but et son résultat? C'est de
limiter les pertes des compagnies, c'est de
les préserver d'une ruinç complète, ce qui
est parfaitement équitable, lorsque les tra
vaux créés par elles oist été -reconnus
d'utilité publiqûe, profitent à" tout le
monde, et servent d'une manière directe
au-développement de la richesse natio
nale. Ce secourS", échelonné avec le temps,
variable suivant le plus ou moins de prpspé-
rité de l'entreprise, effectif quand elle est en
perte et nul quand elle est en gain, est
par cela même plus sensé et plus logique
qu'une subvention pure et simple, subven
tion en argent ou en travaux, toujours bien
difficile à mettre èn rapport avec les chances
plus ou moins fâcheuses des concession
naires.
La garantie d'un minimum d'intérêt nous
paraît donc tçut à la fois le système le plus
économique, le.plus juste, le plus moral, le
plus- efficace, le moins lourd et le plus
avantageux pour le trésor, puisqu'il ren
voie les charges à une époque où le pays
"et l'Etat auront profité des travaux. Il y a
en outre d'autant 'plus d'opportunité à l'a
dopter en ce moment, que la hausse générale
des fonds publics permet aujourd'hui de
fixer le minimum de l'intérêt à'un taux rai
sonnable. Une garantie d'intérêt à 4 0/0 eût
été sans action sur les capitalistes quand le
5 0/0 était à 89 ou 99 fr.; elle suffira main
tenant pour attirer les hommes sérieux, qui
verront leurs chances de pertes limitées, tout
en conservant leurs chances de gain,
Ce système doit surtout convenir aux pro
priétaires, aux industriels, aux commerçans
q}ii sollicitent l'établissement de chemins de
fer destinés à desservir les contrées- qu'ils
habitent. On s'est trop habitué chez nous à
tout demander à l'Etat. Il est bien naturel
que les pli^g intéressés à l'exécution des
travaux y coopèrent au moins en quel
que chose. Du leur offrant un placement
sage, qui ne peut pas les mettre, en per
te et qui ne peut que gagner avec le temps,
on leur donne toute facilité pour former
des associations morales et pour réunir
entre eux les capitaux don^ l'emploi doit
accroître la valeur de leurs propriétés ou de
leurs usines. C'esFainsi que la France -par
viendra, comme.l'Angleterre, la Belgique et
l'Allemagne, à couvrir son territoire de che
mins de fer qui'mettront en communication
tous les centres de commerce, d'industrie ou
de consommation.- j. burat.
Par décret du prince-Président de la Ré
publique, en date du 1 er février, rendu sur
la proposition du ministre de l'intérieur, de
l'agriculture et du cpmmerce,
Ont été nommés :
Préfet de la Haute-Garonne, M. Bret, pré
fet de la Loire, en remplacement de M. Pie-
tri, nommé préfet de police ; -
Préfet de la Loire, M. Ponsard, secrétaire
général de la préfecture de la Nièvre, en rem
placement de M. Bret;
' Préfet de Seine-et-Oise, M. de Saint-Mar-
sault, préfet de la Moselle, en remplacement
de M. Arrighi de Padoue, nommé maître des
requêtes de première classe au conseil d'Etat;
Préfet de fa Moselle, M. Mâlher, ancien
préfet,: eû' remplacement de M. de Saint-
Marsault;
Préfet de la Haute-Marne, M. de Froide-
fond, sous-préfet de Carpentras, en rempla
cement de M. Paulze d'Yvoi, nommé ^préfet
dé la Manche ;
Préfet du Gers, M. Féart, sous-préfet de
Reims, en remplacement dê M. Lagarde,
appelé à d'autres fonctions;
Préfet des 'Basses-Alpes, M. de Bouville
(Henri), en remplacement de M. fîunoyer,
appelé à d'autres fonctions;
Et préfet de l'Ardèche, ~ M. de Saulxure,
sous-préfet de Fontainebleau, en remplace
ment de M. Chevreau, nommé secrétaire-gé
néral du ministère de. l'intérieur, de l'agri
culture et du commerce.
Par décret du prince-Président de la Ré
publique, en date du 1 er février, rendu ' sur
la proposition du ministre de l'intérieur, de
l'agriculture et du commèrce,
Ont été nommés : • ,
Sous-préfet de Reims (Marne), M. de Che-
-vremont, sous-préfét de .Saint-Quentin, en
remplacement de M. Féart, nommé préfet
du Gei 'S;
Sôus-préfet de Saint-Quentin (Aisne), M.'
Boitelle (Svmphor), ancièn,officier dé cavale
rie, en remplacement de M. de Chevremoni;
Sous-préfet de,l'arrondissement de Fontai
nebleau (Seine-et-Marne), M. Juteau, ancien
officier de la garde mobile, en remplacement
de M^de Saulxure, appelé à la préfecture de
l'Ardèche; .
Sous-préfet de l'arrondissement de Ba-
gneres ■ ( Hautes-Pyrénées ), M. de Vougv
(Théodore), en remplacement de M. Duran-
thon, appelé àd'autres fonctions;
Spus-préfet de l'arrondissement, de Pon-
tarlier (Doubs), M. Rambourg, membre du
conseil-général de l'Aube, en remplacement
de M. Reneufve; >
Sous préfet de l'arrondissement d'Apt (Vau-
cluse), M. Lechelle, conseiller de préfecture
de la Drôme, en remplacement de M. Bareau,
appelé à d'autres fonctions;
Et sous-préfet de l'arrondissement du
Blanc (Indre), M. Picard (Arthur), avocat à
Pans, en remplacement de M. de la Trem
blais, appelé à faire valoir ses droits à la re
traite.
Sur le rapport de M. le ministre de la guer
re, M. le Président de la République vient
d'approuver les nominations ci-après, prises
par sui te de la ne>mitfation aux fonctions de
conseiller d'Etat de M. Villemain, qui était à
la fois intendant militaire de là 1™ division,
et membre du comité de l'infanterie :
1° M. l'intendant militaire Blanquart de
Bailleul, en ce moment intendant de la l re di=
vision, sera appelé à faire partie du comité
de l'infanterie, en remplacement de M. Vil
lemain.
2° M. Paris de Bollardière, intendant ac
tuel de la 2 e division, sera nommé au poste
d'intendant militaire de la 1™ division, au
lieu et place de M. Blanquart de Bailleul.
Par quatre décrets individuels, èn date du
1 er de ce mois, sont nommés chevaliers de la
Légioû-d'Honneur : MM. Pastoureau, préfet
du Var; Sainte-Croix, préfet delà Dordogne;
Du Bos, ancien garde de l'ex-2 e légion de la
garde nationale de Paris ; Zevaco, maire
d'Ajaccio (Corse).
Nous" publions aujourd'hui le compte-
rendu de la seconde séance du conseil de
guerre séant à Clamecy.
Guilleminot et Sabotier , condamnés sa
medi, comme on l'a vu, à la déportation par
ce conseil de guerre, se sont pourvus en
révision.
Dans sa séance d'hier, la conseil de guerre
a prononcé la peine de mort contre le nommé
Miilelot, imprimeur à Clamecy, poursuivi à
raison du pillage de la caisse du receveur
particulier et de sa complicité dans le meur
tre de l'instituteur Munier.
kowellês ÉrmAMQlmm.
■ ■ ALLEMAGNE. .
BERLIN, 30 janvier.—Dans la séance de la pre-
fiiière chambre de ce jour, la discussion a continué
sur la proposition deM.Beseleret consorts, concer
nant les i-apports de la Prusseavec la confédération
germanique. Dans le discours prononcé hier par
M. deManteuffel, on avait remarqué entre autres un
passage qui avait fait beaucoup de sensation
à Berlin. Le président du conseil aurait dit :
« Si je me représente un ministre autrichien qui
voudrait humilier, affaiblir, anéantir la Prusse, si
je me mettais à la place d'un pareil ministre, voici
les instructions que je donnerais à mon envoyé à
Berlin. Je lui dirais : Tâchez de rendre l'e*régime
parlementaire en Prusse aussi "fort que possible,
faites que les chambres y soient réunies l'année du
rant, trouvez des hommes à poitrine forte et au
front J'airain qui, à toute occasion, attaquent, af
faiblissent et avilissent le gouy«r>cment. Voilà qui
serait l'intérêt des ennemis de la Prusse.»
Dans la discussion qui a continué aujourd'hui^
un député de la gauché, M. Ulrichs, a fait allu
sion à ce passage. M. de Manteuffel a rectifié de la
manière suivante les paroles qu'on incriminait .
ÏElELETGîf DU CONSTITîMNËi: 5 tV.
11 ii^^i ■-
HISTOIRE
DU DIRECTOIRE
EPISODES.
Ucvolutten dn 19 Roât.
— Slassacres île septembre. —
Etablissement de la Convention
LXXXIX,
Il est nécessaire, avant de placer la liste
suivante soûs les yeux du lecteur, de dire
avec quels élémens nous l'avons composée.
Ç'a toujours été, pour les '.historiens qui
ont raconté les massacres de septembre, une
sérieuse difficulté de faire la liste exacte des
victimes. La plupart, du reste., et de ce nom
bre sont M. Thiers et M. de.Lamartine, ont
éludé la difficulté, en ne la prenant pas au
serieux, et en donnant des listes faites" au
hasard et sans critique.
Trois historiens contemporains ont dressé
des listes de victimes, Peltier en 1793 , Ma
ton de la Varenne, en 1796 ; Prudhomme,
en 1824.
Peltier, présent à Paris pendant les mas
sacres, écrivit son Histoire du 10 Août sur
des renseignemens généralement très posi
tifs; malheureusement ses listes, quoique à
peu près exactes, ne reposeqt sur aucun do
cument connu et authentique, et par consé
quent elles manquent de sanction.
Maton de la Varenne, échappé miraculeu
sement au massacre de la Force, ajouta en
core aux renseignemens de Peltier, en les
rectifiant. <
Prudhomme, qui vit de ses yeux les mas
sacres de l'Abbaye, et qui y assista, en qua
lité de commissaire des Quatre-Nations, s'est
généralement borné à suivre les données de
* La reproduction est interdite.
Peltier et de Maton de la Varenne.
Ainsi, jusque-là, on est moralement cer
tain de savoir à peu près la vérité sur les
noms et sur le nombre des victimes '; mais le
fondement réel et sérieux de l'histoire,'c'est
à dire la preuve authentique, manque au ré
cit de ces trois historiens.
Petion avait dit, dans un discours pro
noncé à la Convention le 6 novembre 1792,
qu'il avait eu des listes des victimes. Qu'é
taient devenues, ces. listes? existaient-elles
en«ore? Nous nous sommes mis en quête de
ce précieux document; et, contre notre at
tente, nous l'avons trouvé, parmi d'autres
papier* de Petion, aux manuscrits de la Bi
bliothèque nationale. Ces listes, importantes
dans plus d'un détail, ont l'inconvénient de
toutes les autres ; elles manquent également
de sanction, parce que la source n'en est pas
indiquée.
Un écrivain de notre temps, M. Barthélé
my Maurice, a eu une idée originale et-fé
conde en cette matière ; il a imaginé de faire
le dépouillement des Registres d'écrou des
prisons de Paris, à l'époque des massacres^
et, sur cette base solide, il a dressé des listes
nouvelles. Malheureusement, ces listes elles-
mêmes ne sont pas sans soulever de grosses
objections.
D 'abord, toutes les prisons ou les détenus
furent massacres. n avaient pas de registre
d'écrou; de ce nombre, sont les.Carmes et
Saint-Firmin. En outre, le registre de la
Salpetriere n'a pu etre retrouve, du moins à
la préfecture de police; et le registre du Cloî
tre Saint-Bernara ne contient que lès noms
„de cinq victimes, parce que le reste des ga
lériens qui devaient composer la chaîne n'é
taient pas encore inscrits. ,
'Ensuite tous les registres qui existent ne
portent pas en mar ;e une indication qui
fasse connaître si les dé-'tenus-furent égorgés
ou mis^ en liberté. Ainsi, le registre de la
Conciergerie, la prison de Paris alors la pjus
peuplée, ne porte absolument ucune indi
cation, et le registre d'écr a i in la Force étant
pérdu, le répertoire alpha . nique qui le rem
place ne fait nullement c-j naître le sort des
prisonniers.
Enfin, les registres dûs prisons, à cette
époque, n'étaient t»as tenus avec assez d'exac
titude, surtout au milieu du désordre qu'a
menèrent les arrestations en masse, opérées
du 11 août au 20 septembre, pour qu'il soit
possible d'asseoir des calculs sans reproche
sur des données si incomplètes.
Ainsi, les listes de M. Maurice n'ont pas
plus d'authenticité que" les autres, en ce qui
touche les Carmes, Saint-Firmin, le Cloître
Saint-Bernard, la Salpétrière, la Conciergerie
et la Force ; elles sont inexactes en ce" qui
touche le Châtelet,et trèsdiscutables sur tout
le reste. . .
Restait une sixième source, la source vraie,
à laquelle il ne paraît pas qu'aucun historien
ait songé jusqu'ici
La Commune de Paris, assaillie, après les
massacres de septembre, par les familles des
victimes, dont la mort créait tant de droits,
brisait tant de mariages, ouvrait tantdesuc
cessions, reco'nnut qu'elle ne pouvait pas se
dispenser de faire constater ces décès d'une
manière légale. En conséquence , par un
arrêté inscrit au registre de ses délibé
rations, à la date dij 10 septembre^ 792,
elle créa, auprès de chacune des prison?
où les massacres avaient eu lieu, des
commissions administratives , chargées de
dresser un procès-verbal'authentique des
décès, sur les déclarations des membres de •
la section, des greffiers, concierges, gardiens
et geôliers de ces prisons.
C'éta. 1 une première question de savoir si
cet arrêté de la commune, à la date du i 0
septembre, avait été exécuté; c'en était une
seconde de savoir, dans, le cas de l'affirma
tive, où se trouvaient les; procès-verbaux
relatifs aux victimes des neuf prisons de
Paris. .
En ce cas, comme en quelquès autres, no
tre désir ardent d'être utile à,la vérité, a été
couronné d'un plein succès ; nous avons
trouvé'les listes authentiques des victimes de
septembre, avec les procès-verbaux officiels
qui les accompagnent, aux Archives de l'HÔ-
tel-de-Ville de Paris, où il nous à été permis
d'en prendre une copie. Çle sont ces copies
que nous publierons successivement pour-
chacune des neuf prisons où les massacres
eurent lieu. •
Toutefois, un examen approfondi de ces
listes, nous a çermis d'y faire quelques recti
fications, dont nous indiquons toujours les
motifs avec soin ; et, en ce qui touche la liste
, de l'Abbaye, nous l'avons rédigée par ordre
alphabétique, en la divisant en sept catégo
ries, dont le lecteur appréciera la base.
■ Voici d'abord le procès-verbal qui consti
tue l'authenticité de la liste :
Procès-verbal des décès arrivés aux prisons de
l'Abbaye, les % ,3 et k.septembre 1792.
a L'an mil sept cent quatre-vingt-treize,
second de la République, le dix-huit mars,
neuf heures du matin, en conformité des or
dres à nous adressés par le citoyen procu
reur . de la Commune, nous, Jean-Baptiste
Le Gangneur, commissaire de police de la
section des Quatre-Nations, assisté du citoyen
Jean-Baptiste Thomas, notre secrétaire-gref
fier,- nous sommes transportés aux prisons
de la ci-devant abbaye Saint-Germam-Yles-
•Prés, où, étant dans la salle du conseil ayant
vue sur le Marclié-Sainte-Marguerite, est
comparu le citoyen Lavacquerie, greffier-,
concierge desdites prisons, auquel avons
fait part de l'objet dè notre mission, ten
dante à constater l'état des personnes qui
étaient détenues dans les prisons de l'Abbaye
à l'époque des premier, deux, trois et quatre
septembre mil sept cent quatre-vingt douze,
et constater si elles sont déôédées à cette épo
que ou si elles ont été mises en liberté,
pourquoi l'avons sommé de nous réprésen
ter les registres qu'il a dû tenir à cet effet.
» Représentation faite desdits registres, et'
dépouillement fait avec la plus scrupuleuse
exactitude d'iceux, avons fait ' mander les
citoyens Jean-Baptiste Jonvaux, • François
D'Haust, Pierre-Jacques Bertrand et Joseph
Scapre, tous quatre guichetiers desdites pri
sons à l'époque des premier, deux, trois et
i quatre septembre. Lesquels, conjointement
avec le citoyen François Lavacquerie, nouls
: ont certifié et att: sté pour vérité et notoriété,
i savoir parfaitement.que les citoyens ci-après
; nommés ( suivent les noms des person-
■ nés tuées, avec la date de leur écrou, et les
; ordres en vertu desquel s elles ont été écrouées;
; mais nous devons faire remarquer que cette
: énumératioh, qui se termine sur la cinquième
l page du procès-verbal, n'est pas faite d'après
' l'ordre de la date des écrous.)
» Sont décédés esdites prisons dans les
journées des premier, deux, trois et quatre
septembre mil sept cent quatre-vingt-douze;
qu'ils savent que leur mort n'a point été et
n'a pu être constatée par aucun acte légal;
pourquoi ils font ladite attestation pour en
tenir lieu, dont et du tout ils ont déclaré
avoir parfaite connaissance, et de tout ce que
dessus nous avons fait et rédigé le présent
procès-verbal que nous avons signé avec les-
aits citoyens certifians et notre secrétaire
greffier, et. dont expédition sera envoyée
dans les vingt-quatre heures à la munici
palité pour servir à qui de droit. 1 '
» Fait'et arrêté les jour et an que dessus,
et a, le citoyen Bertrand déclaré ne savoir
écrire ni signer, de ce interpellé suivant la
loi, ainsi signé Jonvaux, d'Haust, Delavac-
querie, Thomas, Le Gangneur.
» Délivré pour copie (Conforme à la minute
restée en notre possession, au citoyen pro
cureur de la Commune, ce vingt-un mars
mil sept cent quatre-vingt-treize, l'an deuxiè
me de la République.-
» Signé : le gangneur , commissaire de
police; thomas , secrétaire greffier. »
Liste alphabétique desPrisonniersmassacrés
A L'ABBAYE,
les 2, 3 et 4 sept emb re 1792.
Observatitn. Les noms marqués d'un astérisque * ne
se trouvent pas sur les listes de Peltier;. ils sont
au nombre de 16 dans la première catégorie, et de
8 dan» la deuxième. 1
PREMIÈRE CATÉGORIE.
Prisonniers dont la mort /.st constatée par le procès-
verbal tfressé par M. Le Gangneur, commissaire de
police de la section des Quatre.-Nations'; procès-ver
bal qui est le deuxième de ceux que contient le regis
tre D n a 78 des Archives et par le registre d'écrou
de l'A bbayè; qui porte celte mention : Le 3 septem
bre, jugé par le peuple et sur-le-champ mis à mort.
n"..
noms, prenoms, qualites
ou professions.
date
db l 'iCROU.
' 1* Allemand, fourrier des suisses. 11 août 1792.
2 AnTermann, dont le nom /réritabl»
m noms, prénoms, qualités date
ou professions. de l'écrou.
est Béat-Louis-François-Frédéric
d' E rnest , officier des suisses. 2 b août 1792.
3. Baver ou Braver, garde du roi. - 11 août 1792.
i Beaufort. 30 août 1792.
5 Benoît aîné, prêtre. l«sept, 1792.
6 Beaolt cadet, prêtre. id.
7 Boisgellin (Thoma's-Pierre-Ant.) (1). 27 août 1792.
8 Boquillon, ou Bosquillon, juge de
,' paix, de ,1a section de l 'Observa
toire. 12 août 1792.
9 * Boutier, garde du roi. , u août 1792.
» Braver, voyez Baver.
10 Bugîin, euisse. id.
11 Buob, juge de paix: 12 août 1792.
12 * Bury aîné, ou Gurv, prêtre. 1" sept. 179?.
13 * Bury cadet; ou Gury, prêtre. id.
14 Buy, garde du roi. • 11 août 1792.
15 Cappeau, prêtre. 1 er sept. 1792,
1G Cauby, ou Camby, garde du roi. 11 août 1792.
17 Chabot de Rohan. 12 août 1792.
18 Champclos. 27 avril 1791.
19 Champlost, valet de chambre du roi. 14 août 1792.
20 Champmartin, sergent des suisses. 11 août 1792.
21 Ghapt de Rastignac, abbé. 26 août 1792
22 Colbe, suisse; 11 août 1792.
23 Gonny, suisse. / , id.
24 Cousin (Charles-Etienne), garde du
roi. id.
25 Granza. ou Croza, suisse. le août 1792,
26 Dechoux, suisse. u août 1792.
27 * De La Leu, adjudant-général. 15 août 1792.
28 Dendleck, ou Denluck, suisse. 11 août 1792.
» D'Ernest, voyez Anvermann.
29 Dïsfontaines (Louis-Lemercier) (2). 15 août 1792.
30 Despommerais, prêtre. l«-sept. 1792.
» Diespftch,.uoi/e2 Vandemercq.
31 Donsolot, ou Douzalat, suisse. il août 1792.
32 Dorr.ud, suisse. id.
31 Doucet, suisse (3). id.
-. (1) Assassiné rue de Grenelle, à ce qu'a assuré le*
peuple (cette mention se trouve sur 'le registre d'é
crou). *
: (2J U est nommé L afontaine sur le registre d'é
crou. Un jugement du tribunal du l" arrondissement
!de Paris, en date du 8» jour du 4° mois de l'an II, a
'ordonné la rectification du nom sur les registres de
J'état civil.
1 (3) Le procès-verbal' et l'écrou ne portent qu'une
'seule victime du- nom de Doucet : il périt néanmoins
deux frères de ce nom, ainsi que le prouve l'Inven
taire des effets des victimes, p. 8.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92.15%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92.15%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
- Auteurs similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k669550d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k669550d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k669550d/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k669550d/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k669550d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k669550d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k669550d/f1.image × Aide