Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-18
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Description : 18 janvier 1852 18 janvier 1852
Description : 1852/01/18 (Numéro 18). 1852/01/18 (Numéro 18).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 18.
FEUS DE ff-DONNESIENT
pour Paris et les departevwns : ■
mois mois. 12 f l six mois... 22 g.
UN AH.,,. 4?-?. "
pooji ibs. pays êtrangees , se reporter
au tableau'qui sera publié dans le journal,
les 10 et 25 de chaque mois.
Les abonnement datent des 1« et 1Ç
de chaque moif,.
ijgiLilMSÂa:* î rue du %■! lévrier (ci-devant Valois), 10.
DIMANCHE 18 JANVIER.
S'adresser, franco^ pour la rédaction, à M. B onifa.ce.
Les articles déposés ne sont pas rendus,
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
, , • „ . .. , . r , i B '«Tvf» Pftwi* pi TiTS-f S 'adresser, franco: pour l'administration, à M. Dsskm, directeur. p.
10» fabome, dons les département, aux Messageries et aupc Directions de poste.—A Londres, chet »u\» - " t re ues au bureau du jourDal; e t chezM.PAms, régisseur, lo, place de lafe*
-f — A Strasbourg, chez "M: A lexandre, pour l Allemagne. x ;
//
MHS, 17 JANVIER*
On affecte de croire et de dire que l'An
gleterre a ordonné des arméniens et qu'elle
met ses côtes en état de défense. Nous de
vrions être habitués à voir les hommes
de guerre et les marins anglais réclamer
de pareilles mesures de précaution toutes
les fois qu'il arrive en France quelque
chose de nature à les intéresser de près
ou de loin. Dans les dernières années du
règne de Louis-Philippe , qui ne passait
pas à coup sûr pour nourrir des pensées
de guerre, quand la chambre des députés
vota un crédit échelonné sur plusieurs années
pour l'augmentation de notre matériel na
val, l'amiral Napier et bien d'autres récla
mèrent des armemens extraordinaires et se
mirent à conseiller la presse des matelots et
presqu'à sonner le branle-bas d'une grande
guerre maritime. On n'y fit alors que très
peu d'attention.
Les armemens dont il s'agit aujourd'hui en
Angleterre n'ont pas plus de réalité qu'ils
n'en avaient à cette époque; nôns montrons
plus loin, dans un autre article, ce que va
lent les cris d'alarme des journaux anglais..
Nous ne voulons parler ici que de ce qui se
dit chez nous. On recueille ces bruits de
guerre ; on a intérêt à les exagérer, on les
exagère ; on en fait la base des commentai
res les plus absurdes ; on en déduit les con
jectures les plus sinistres, et on les traduit
en fausses nouvelles.
 en croire les alarmistes, le gouverne
ment va nous ramener à l'époque du camp
de Boulogne, et il en serait déjà à discuter le
projet, que disons-nous ? à concerter les
moyens d'une descente en Angleterre.
D'autres nouvellistes dirigent d'un autre
côté l'ambition conquérante de Louis-Napo
léon. Ceux-ci assurent qu'on va opérer par
un décret l'annexion de la Belgique à la
France ; ceux-là, qu'il s'agit de reprendre
les frontières du Rhin ; les uns savent
qu'on a des vues sur Genève, d'autres sur la
Savoie. Chacun est en possession d'un secret
d'Etat, chacun est dans la confidence d'un
projet d'où vont dépendre les destinées de
la patrie et de l'Europe.
Est-il besoin de dire que toutes ces pré
tendues informations ne sont que des inven
tions ridicules? Certes, la sûreté et l'honneur
de la France sont en bonnes et dignes mains.
Louis-Napoléon, s'il a^ait à soutenir au-de-
hors le droit ou la dignité de la nation qui l'a
mis à sa tête, ne serait pas infidèle à de glo
rieuses traditions de famille. Mais d'abord,
pour se mettre en mesure de se défendre, il
faudrait être attaqué ; et aucune puissance
de l'univers ne souge à inquiéter la France
dans son indépendance ou ses intérêts. En
second lieu, jamais l'idée d'une agression in
juste contre un Etat grand ou petit, n'est en
trée dans la tête ou dans l'ame de Louis-Na
poléon.
L'élu de sept millions et demi de Français
s'occupe à organiser son gouvernement,
pour donner à la patrie une ère d'ordre, de
travail eL de prospérité. C'est une assez belle
et une assez grande tàclie. Les idc'es qui oc
cupent ses conseils, sont des idées qui se rat
tachent toutes à la paix do la France et du
monde.
Que faut-il donc voir dans ces bruits de
guerre? tout simplement, comme nous l'a-
vsns déjà dit, une guerre de taux bruits con
tre le gouvernement national de Louis-Na
poléon. f. b0ila.y.
Nous avions cru, sur la foi des journaux
anglais, que l'exposition de Londres avait
inauguré l'ère de la paix universelle. Pen
dant six mois on nous a répété sur tous les
tons qu'il n'y avait plus d'autre guerre pos
sible entre les nations que les luttes pacifiques
du commerce et de l'industrie; que les fusils et
lés canons étaient désormais sans emploi ;
et que toute nation civilisée devait les met
tre à l'index comme les soldats de plomb et
les tambours à vingt-cinq sous, siéloquem-
ment anathématisés par M. Cobden. Il sem
blait, à lire ces homélies quotidiennes, que
le congrès de la paix avait élu domicile dans
les bureaux des journaux anglais.
FEUILLETON DD CONSTITUTIONNEL, 18 JANV.
REVUE SCIENTIFIQUE.
De la température du corps humain ; action des mé-
dicamens sur la chaleur animale. — Des amende-
mens dans la culture des forêts. — Varia. — De la
-vie et de son siège,
Il y a long-temps que les poètes ont com
paré la vie à un flambeau : « Eteignons cette
lumière, murmure Othello en soufflant sur
sa lampe avant d'étouffer Desdemone, et en
suite éteignons la flamme de sa vie. »
Put out the light, and then put out the light.
Les chimistes de nos jours vont encore
plus loin dans leurs métaphores, et, pour
eux, l'homme vivant est une locomotive.
Comme une machine à vapeur, l'homme, en
effet, brûle du combustible dans les divers
appareils de son économie, et il produit de
la chaleur ; et cette formation de calorique
donne à son corps une température moyen
ne de 37* (et non pas 40°, comme le mar
quent la plupart des thermomètres).
La chaleur animale est à peu près immua
ble dans l'état de santé ; elle varie à peine
d'un degré sous les tropiques ou dans les
régions circumpolaires, malgré une diffé
rence de plus de 40° dans la tempéra -
ture extérieure, ainsi qu'on s'en est as
suré dans. le voyage autour du monde de
la Bonite. Mais la maladie fait plus que les
nfluences atmosphériques les plus puissan-
Mais les -flôt3:séat.d'encre aussi bien que les autres. Il paraît
qu'après tout, lord Granville ne nous est
venu donner, à l'Hôtel-de-Ville, qu'un baiser
Lamourette; car à peine a-t-il pris possession
du ministère des affaires étrangères, qu'une
fièvre de guerre s'est déjà emparée des
journaux anglais. L'un veut qu'on forme
dans toutes les villes des sociétés de carabi-
biniers; uù autre demande des compagaies
d'artilleurs; un troisième veut qu'on fortifie
Londres; un autre se contente de quatre ou
cinq camps retranchés. Le Times fàit le
procès à l'armée anglaise , qu'il déclare
incapable de faire une campagne; le C/troni-
cle prétend que les fusils de l'infanterie
française portent plus loin que les canons de
l'artillerie anglaise. Le Daily-News voit déjà
tous lesarsenaux d'Angleterre en feu. On n'é
pargne rienpourcréer une panique au-delà de
la Manche ; et si les Anglais prenaient au sé
rieux les prophéties effrayantes qu'on leUr
débite chaque matin, ils émigreraient en
masse aux Etats-Unis pour échapper à la fu
rie des chasseurs de Vincennes.
Nos braves soldats, qui montent si paisi
blement leurs,factions., et qui, entre deux
exercices, promènent tranquillement leurs
loisirs de la Madeleine à la Bastille, ne se
doutent pas qu'ils sont travestis en af
freux Croquemitaines à f usage des ba
dauds de Londres et de Liverpool. Jamais
les pandours du moyen-âge, les janissaires
de Soliman et les farùeux hussards de la
mort n'ont eu l'effroyable réputation que
trois journaux anglais travaillent à faire au
fantassin français. Le chasseur de Vincen-
nes surtout, en qui la population romaine
n'a vu qu'un modèle d'ordre et de discipli
ne , le chasseur de Vincennes prend, sous
la plume des écrivains du Times et du Chro-
nïclc , des proportions colossales. C'est un
être surhumain, investi du pouvoir de se
rendre invisible à volonté, qui distingue son
ennemi et le frappe infailliblement à une
distance où lui-même n'est pas aperçu,
et où le canon n'atteint pas. Mettez le
chasseur de Vincennes en face d'une bat
terie de canons, en trois minutes il a tué
tous les artilleurs ennemis, puis il passe les
canons à son ceinturon et les emporte com
me des pistolets de poche. Le sang est son
élément, il aime à s'y baigner ; le Times,
n'ose pas affirmer, mais il laisse entendre
qu'il se nourrit de chair humaine.
Pour des gaillards pareils, franchir le
Pas-de-Calais est l'affaire d'une seule enjam
bée; aussi les journaux anglais disent-ils que
si Londres n'est pas encore en flammes, c'est
que le Président de la République, trop oc
cupé pour la rédaction de la Constitution, a
imposé un délai de quelques jours aux qua
torze mille chasseurs de Vincennes qui doi •
vent à eux seuls faire table rase de toute
l'Angleterre. Aussi faut-il mettre à profit
ce retard inespéré, pour transformer en
forteresses toutes les villes du littoral, pour
concentrer dans la Manche toutes les flottes
de l'Angleterre. Mais cela ne suffit pas; il
faut se hâter de détruire tous les phares
allumés'sur les eûtes de la Grande-Bretagne,
afin que les escadres françaises s'égarent
dans la traversée et aillent se perdre sur les
écueils. C'est à ce prix qu'on retardera l'iné
vitable invasion qui doit détruire la Cartilage
moderne, et que les comm.erçans anglais au
ront le temps d'embarquer leurs richesses
et de les transporter aux Etats-Unis.
Il nous importe assez peu que l'Angleter
re dépense en fortifications une partie de son
budget; qu'elle entoure Londres de camps
fortifiés, qu'elle mette toutes ses flottes en
état, et qu'elle fasse, comme le demande un
journal, une levée extraordinaire de 150,000
hommes. Nos voisins sont les maîtres de
dépenser leur argent comme il leur plaît,
et de jouer aux soldats, si cela leur
agrée. Nous n'ajouterions aucune impor
tance aux divagations ridicules .que nous
venons de résumer, si nous ne voyions
percer, dans toutes ces philippiques, un
sentiment hostile, à la France. On veut-
évidemment réveiller, en Angleterre, les
vieilles animosités qu'on proclamait étein
tes, et elle modifie d'une manière notable la
température, du corps humain, comme l'ont
démontré les recherches cliniques de plu
sieurs professeurs de l'école de Paris, de
MM. Bouillaud, Piorry et Andral, et comme
l'ont confirmé, pour les affections de l'en
fance, des expériences qui nous sont person
nelles. Les médicamens à l'aide desquels
l'homme de l'art soulage les maux qui as
siègent l'espèce humaine dans cette vallée
de larmes, ont-ils aussi une action réelle sur
la chaleur animale, et peut-on mettre à pro
fit cette action pour combattre la calo-
ricité morbide? Peut-on, en les adminis
trant, soustraire ou ajouter du calorique
à volonté et selon le besoin, et rétablir
ainsi l'équilibre nécessaire au jeu nor
mal des fonctions? MM. Auguste Duméril,
Demarquay et Lecointe ont répondu par
l'affirmative dans plusieurs mémoires in-
téressans qu'ils ont communiqués à l'Acadé
mie des sciences.
Il résulte manifestement des expériences
multipliées de ces observateurs, qu'un grand
nombre de substances médicamenteuses ,
portées dans l'estomac ou dans le torrent de
la circulation, impriment des modifications
sensibles à la température du corps : les uns
l'abaissent tandis que d'autres l'exaltent, et
le plus souvent dans des limites assez éten
dues pour que ces variations soient facile
ment constatées à l'aide du thermomètre.
Sous le rapport de cette action calorifique,
il faut établir, parmi les agens thérapeuti
ques, trois catégories : la première comprend
les substances qui, à toute dose, augmentent
la chaleur animale : ce sont surtout les exci
tons, tels que la strychnine, le seigle ergoté,
,4es^: il «y. peiae-,-quelque&,aiaoi^<.on
veut faire naître des défiances qui con
duiront plus facilêmerlt à l'hostilité. Nous
croyons que le bon sens anglais fera justice
de ces insinuations malveillantes et saura se
garder du piège qu'on lui tend ; mais il n'en
est pas moins nécessaire de signaler et de flé
trir dans une portion de la presse anglaise un
système obstiné d'attaques injurieuses,-de
calomnies grossières et de mensongères dif
famations contre le caraetère français, con
tre notre armée, notre gouvernement, nos
mœurs et nos institutions.
cucheval-claeigny.
On lit dans le Morning-Chronicle :
« Ce qu'il nous faut, c'est une escadre de bateaux
à vapeur dans le canal, stationnée entre l'île de
Wight et le cap Nord (North-Foreland) avec un
amiral dans les Dunes (Do^ils), comme centre
d'autorité navale.
>i 11 n'est pas douteux que les Dunes sont la posi
tion la plus convenable" pbur iè qùartier-générâl.
En premier lieu, la nature en a fait une rade pro
tégée, du côlé de laFrance, par les sables si redou
tés de Godwin , et capable de contenir sûrement à
l'ancrge une flotte, de quelque côté que souffle
le veut; en deuxièmelieu, sa position est si rappro
chée de la partie îa plus étroite du canal que l'on ne
pourrait pas chercher un meilleur endroit pour Un
coup d'œil. Il est presque certain aussi que l'atta
que devra avoir lieu non loin de ce point, qui pro-
me{J,a plus courte tratersée. Le trajet f brait tfop
ldnget lés .chances d'un passage du canal trop
douteuses pour admettre une pointe prolongée de
la côté de France à Weymouth ou Plymouth.
Nul doute que de Cherbourg l'on ne fasse des
diversions sur ces points, de même qu'il en serait
fait de Dunkerque sur Essex, et il faudra toute la
sagacité du chef de iios forces navales pour ne pas
avoir sur les bras deux renards à la fois. Pour
quoi no pas faire venir du Tage notre escadre,
commandée par un jeune et habile officier et la
placer à l'ancrage dans les Dunes! L'équipage du
vaisseau-amiral pourrait manœuvrer deux bateaux
à vapeur de première classe,tout en garantissant le
pavillon. Nous rallierions à cette escadre nos trois
vaisseaux à vapeur VAjax, la Hogae et le Blenheim,
portant chacuii 60 gros canons et 500 hommes.
Nous aurions, de plus,quatre bateaux à vapeur de
première classe dans chacun dès trois principaux
ports de mer; ces navires seraien» parfaitement équi
pés, tout prêts pour l'action, et placés de manière
à pouvoir se mettre à l'abri du pavillon amiral
dans les Dunes, douze heures après avoir reçu l'or
dre de rallier. On pourrait faire revenir à Londres
le reste de l'escadre de Lisbonne. Pendant que les
frégates à vapeur à hélice, l'Arrogant et le Daunt-
let seraient utiles dans les mers, étroites, les hom
mes des deux grandes frégates Leandèr etArethusa
équiperaient l'escadre à vapeur avancée.
Si l'on ajoute les deux bateaux à vapeur que les
garde-côtes monteront dans chacun des ports, on
a une force navale ainsi composée : un vaisseau ds
ligne à l'ancre dans les Dunes sous pavillon ami
ral, trois vaisseaux de ligne avec hélice , et por
tant des canons de gros calibre , deux grosses
frégates à vapeur à hélice , armées comme les
vaisseaux de ligne et quatorze bateaux à va
peur de première classe de 12 à 16 canons, avec
équipages de 230 à 300 hommes. Ces forces cons
titueront au moins un obstacle efficace à la possi
bilité d'une surprise. On pourra ajouter à cette
force, comme courriers, les petits paquebots
qui font le service entre Douvres et Calais, et
Folkstone et Eoulogne ; car ils n'auraient plus
rien à faire , et les paquebots de Southamp-
ton au Havre et de Brighton à Dieppe pourront
être attachés aux différentes escadres chargées de
l'observation de ces parties du littoral français.
On pourrait encore, si l'on voulait, se servir—
de gros bateaux à vapeur du commerce. Les
commandans de rades se chargeraient du soin
des bouées du canal et des lumières flottantes
partout où l'on pourrait tromper- l'ennemi. Dépla
cez seulement quelque peu lé" bâtiment phare à
l'ancre près des sables de Goodwin, dérangez-le
d'un demi-mille du côté de la mer, alors si la flo-
tille de Calais s'aventurait, elle serait le len
demain matin engloutie dans les sables. Des ba
lises mobiles en bois, pour exposer des phares
ou lumières, comme ceux de Dangenest et de
de Beachy-llead, jeteraient de la confusion dans
les dispositions à prendre pour un rendez-vous
maritime, et laisseraient le temps à nos bateaux "à ,
vapeur d'arriver pendant que les pitotes d'Harwich
se protégeraient eux-mêmes, en coupant et lais
sant aller à la dérive le vaisseau phare Galloper.
Puisque le gouvernement français a retiré son
escadre des croisières d'Afrique contre la traite des
nègres (mesure assez significative), pourquoi n'em
ploierions-nous pas notre escadre d'Afrique plus
près d 3 nous ?
Parmi les travaux auxquels le nouveau
décret que nous avons reproduit hier affecte
des créditte extraordinaires, il importe sur
tout de remarquer ceux qui doivent être exé
cutés dans la Seine maritime et à l'embou
chure du Rhône." Il n'y-a pas encore long
temps que l'amélioration de l'embouchure
des fleuves était considérée comme une œu
vre impossible. Il semblait passé en force de
chose jugée, que l'art du génie civil était
impuissant contre ces phénomènes compli-
,1e sulfate de quinine, la.cannelle et l'acétate
d'ammoniaque. A la deuxième, appartien
nent tous les produits pharmaceutiques dont
l'effet constant, à doses variées, est de dimi
nuer la température. Ce sont, parmi les alté
rons, l'iode; parmi les évacuant/le sulfate de
cuivre; et tous les stupéfions (codéine, acétate
de morphine, laudanum et datura-stramo-
nium). Enfin, dans une troisième classe, on
doit ranger les médicamens qui exercent sur
la calorification une action différente, sui
vant leur quotité : l'émétique, par exemple,
exalte la chaleur animale, à la dose de 5 à
10 centigrammes seulement, tandis qu'ad
ministré à haute dose (à 50 centigr.), il la
déprime fortement.
On sait que le nombre des maladies où cette
température animale s'élève au-dessus de la
moyenne physiologique est assez considéra
ble, tandis que les cas où elle subit un abais
sement un peu prononcé sont excessive
ment rares (deux affections seulement, le
choléra-morbus et l'œdème des nouveau-
nés, étant caractérisées par une réfrigé
ration générale un peu notable). Pour les
agens thérapeutiques, c'est un résultat
inverse; il est plus facile, en puisant dans
l'arsenal pharmaceutique, de déprimer que
d'exalter la caloricité; non seulement les
substances qui ont le pouvoir de modérer
le feù de la fièvre sont en nQmbre plus grand
que celles qui sont douées de propriétés ré
chauffantes, mais encore ces diverses subs
tances valent plus pour enlever que pour
communiquer du calorique, pour faire des
cendre que pour faire monter le thermomè
tre; car, dans les expériences de MM. Dumé-
ril et Demarquay, les maxima d'augmentation
qoé&^ui se- produisent à la^pencontre des
eaux fluviales et des eaux maritimes,' et qui
bouleversent incessamment les conditions
de la navigation. Mais des travaux exécu
tés en Angleterre ont démontré que le
problème était loin d'être insoluble. Une
première tentative fut faite en France -,
rlnns la partie de la Seine comprise entre
Rouen et le Havre, et le succès qui l'a cou
ronnée nous permet d'entrevoir le mo
ment où l'entrée et la sortie de nos grands
fleuves, aujourd'hui si hérissées de difficul
tés , deviendront libres et faciles.
C'est entre Villequier et Quillebeufque fut
appliqué le nouveau système de travaux exé
cutés à l'embouchure des fleuves. Là se
trouvaient accumulés les principaux obsta
cles qui gênaient la navigation entré Rouen
et le Havre. Le chenal changeait continuel
lement de direction au milieu de la largeur
excessive du lit de la Seine dans cette partie
de son cours i il se reportait successivement
d'une rive vers l'autre, et variait, pour
ainsi dire , à chaque marée , à , chaque
crue. Les bancs mobiles, connus sous
les noms de traverses de Villequier et
d'AMer, n'offraient, au moment de l'é-
tiage, qu'une profondeur d'eau, lé pre
mier de 40 centimètres, le second d'un mètre
environ. Enfin, la barre, phénomène dû à
l'action du flot montant contre les eaux des
cendantes, ajoutait aux inconvéniens de l'in
suffisance du tirant d'eau les dangers d'une
submersion presque certaine pour les navi
res qu'elle trouvait échoués sur la traverse.
Comment est -on parvenu à surmonter tou
tes ces difficultés d'un chenal mobile, d'une
profondeur d'eau insuffisante, de l'intumes
cence du flot montant ? Tou,t simplement par
un système de digues longitudinales combiné
de manière à obtenir la régularisation des
rives et l'approfondissement du fleuve. Ces
digues, élevées au niveau des hautes mers de
morte-eau et, par conséquent, submersibles
au moment des vives eaux, ont été établies
entre Villequier et Quillebeuf, sur une dis
tance d'environ 20 kilomètres. Le cheûai,
qu'elles comprennent et qui a une largeur
de 300 à 450 mètres, par cela seul qu'il a été
limité latéralement, n'a pas tardé à s'appro
fondir sous l'influence des courans alternatifs
de flot et de jusant.
Veut-on savoir quels ont été les résultats
de ces travaux pour la navigation? Les tra
verses de Villequier et d'Aizier n'existent
plus, et l'on trouve maintenant, au moment
de l'étiage, une profondeur d'eau de 3 mè
tres 50 centimètres à 4 mètres, là où elle
n'était auparavant que de 40 centimètres.
Avant la construction des digues, la Seine
n'était fréquentée , même dans les gran
des marées de vive eau, que par des na
vires tirant 3 mètres à 3 mètres 20 centi
mètres, tandis qu'elle est parcourue main
tenant par des navires calant 3 mètres
60 c. à 4 mètres. De 1842 à 1848, on avait
compté 187 navires échoués sur la traverse ;
depuis l'exécution des travaux, il n'a plus
été constaté un seul échouement. Ajoutons
que la barre a cessé de faire sentir son ac
tion dans toute la partie du fleuve où le che
nal a été régularisé par l'établissement des
digues. Ainsi, la traverse et la barre, ces deux
dangers traditionnels de la navigation de la
Seine maritime, ont disparu.
Il s'agit actuellement , -après un succès
aussi admirable, de continuer l'œuvre com
mencée. Les travaux, auquels le nouveau
décret affecte une somme de 2,800,000 fr.,
doivent s'étendre, vers l'amont, entre Ville
quier et La Meilleraye, et, vers l'aval, entre
Quillebeuf et Tancarville. Dans la première
partie, entre Villequier et La Meilleraye, les
travaux doivent faire disparaître iè banc des
Meules, et parer aux changemens brusques
qu'éprouve la direction du courant, aux ré-
trécissemens et aux élargissemens subits du
fleuve, ainsi qu'aux érosions des rives. Dans
la seconde, en aval de Quillebeuf, ils
doivent principalement s'opposer aux diva
gations du fleuve. C'est au moyen de digues
longitudinales que l'on se propose, dans
l'une et l'autre partie, de surmonter ces dif
ficultés.
Le commerce du Havre a élevé, il est vrai,
obtenus par l'administration de certains mé
dicamens n'ont pas dépassé 2° et 1/2, tandis
qu'avec d'autres, le refroidissement était de
3° et même de 4°.
le corps malade, brûlé par la plus forte
fièvre, ne gagne pourtant que 3* ou 4° au-des
sus de 37° : ou n'a que rarement l'occasion,
dans l'état pathologique, d'observer les maxi
ma 42° ou 43°; à cette température excessive,
l'homme périt consumé. Quant à la réfrigé
ration générale que la maladie détermine
parfois, si elle peut être portée plusloin sans
extinction immédiate de la vie, du moins
l'existence est-elle fort eompromise avec un
froid de quelques degrés ; et, dans les expé-
riencesde MM. Duméril et Demarquay, lamort
des animaux survenait aussi, lorsque les
substances ingérées avaient amené un abais
sement de température de plus de 4° ; au-de-
. là, la vie s'éteint faute d'alimens. Ainsi la lo
comotive s'arrête par manque de combusti
ble, de même que, trop chauffée, elle saute ;
l'essieu çrie et se rompt , et le char fracassé vole
en éclats.
— M. Chevandier s'est livré à des - recher
ches, continuées pendant quatre années, sur
l'emploi de divers amendemens dans là cultu
re des forêts : ses expériences lui ont servi à
dresser un tableau où ces amendemens sont
rangés d'après leur efficacité relative.
On voit, d'après ce travail, présenté à l'Insti
tut et renvoyé à l'examen de la section d'é
conomie rurale, que les amendemens dans
la culture forestière peuvent être partagés
en quatre catégories s
1» Ceux qui ont une action fertilisante
marquée, ce sont : l'oxysulfure de calcium,
des objections contre le p r J^ n S ement
trtmttaeû 3tfaMeQuillebeùf, qu'il n'en résultât des ensablemens dénaturé
à obstruer la baie de la Seine et l'entrée même
du port. Mais la question a été soumise à des
commissioiis d'enquête composées des hom
mes les plus compétens, et il a été reconnu
que le prolongement des digues ne pouvait
compromettre en rien l'avenir de la partie
inférieure du -fleuve ni avoir aucune in
fluence nuisible sur la direction des courans.
Ce prolongement, d'ailleurs indispensable,
pour assurer la conservation de la digue exis
tante, et pour maintenir la navigation en
possession des avantages dus à son établisse
ment, sera un nouveau pas dans la voie d'a
mélioration de la Seine maritime. Il aura en
core un autre avantage, c'est de rendre pro
gressivement à l'agriculture tous les terrains
enlevés aufieuve,qui se trouvent entre la digue
et la rive. On a constaté que, dans la partie
de la basse Seine où les premiers travaux
onf.été exécutés, plus de 4,0 0 hectares ont
été conquis-sur le fleuve, et que 1,200 envi
ron sont déjà couverts de végétation. Ainsi,
en même temps qu'ils favorisent le dévelop
pement de la navigation, les travaux d'endi-
guement de la Seine contribuent encore à
augmenter la richesse publique par la créa
tion de nouveaux terrains, dont une partie
de la valeur doit revenir à l'Etat, l'indem
niser de ses dépenses.
L'amélioration de l'embouchure du Rhône
n'est pas une entreprise moins utile et moins
importante. On sait ce que devient ce fleuve
magnifique en se jetant dans la Méditerra
née. Il se divise à Arles en deux branches,
et le grand bras débouche dans la mer
par six ouvertures qui portent le nom
de graus. Tous ces graus sans exception,
sont fermés par une barre ou relèyement de
fond, sur laquelle la profondeur d'eau ne
dépasse jamais deux mètres. La profondeur
et la position des passes varient fréquem
ment. Les vents augmentent cette profon
deur lorsqu'ils soufflent dans le sens du cou
rant fluvial,et ilsla diminuent lorsqu'ils souf
flent dans la direction opposée, et pour peu
que leur actiotrsô>P longe dans ce dernier
sens, la passe finit par dévenuiL m P ra ''i ca bl e -
De là, des inconvéniens et des dangers
lesquels nous n'aVons pas besoin d'insister.
Vauban, qui a étudié la question, dé
clara les embouchures incorrigibles, et
il donna le conseil de percer un canal qui
ouvrît une communication entre le Rhône
et le port de Bouc. C'est l'idée première du
canal d'Arles à Bouc, qui a été exécuté sous
la Restauration, mais qui ne remplit qu'im
parfaitement son butdepirs l'installation de
la navigation à vapeur sur, le Rhône. On
en appelle aujourd'hui de la condamnation
prononcée par Vauban contre les embou
chures, et le succès des premiers travaux
d'endiguement exécutés sur la basse Seine,
suffit pour justifier l'exécution d'un système
de travaux analogues sur le Rhône.
On a remarqué, au milieu des variations
continuelles de forme et de direction du che
nal, un fait général et constant : c'est que la
profondeur de la passe augmente ou dimi
nue avec le vo■ ume d'eau que débi te le grau en
face duquel elle estplacée.Qu'une modification
survenue dans l'intérieur du fleuve, aug
mente ou diminue la quantité d'eau envoyée
dans un des graus, tout aussitôt la profon
deur augmente ou diminue en même temps.
De là cette conclusion toute naturelle : c'est
que, pour obtenir l'approfondissement de la
passe du Rhône, il faut reproduire Mr l'art
et rendre permanent ce qui se proaTit dans
certaines circonstances. En d'autres termes,
il faut réunir dans un chenal unique les
eaux qui débouchent à la mer.
Tel est,'en effet, le but du projet pour
l'exécution duquel le nouveau décret accorde
une somme de 1,500,000 fr. On barrera tous
les graus du fleuve, à l'exception d'un seul,
destiné à former la passe définitive, en éta
blissant, sur les rives de ce chenal, des dé
fenses suffisantes pour en prévenir la corro
sion.
Voilà ce qu'on va faire pour la Seine ma
ritime et pour l'embouchure du Rhône; vien
dra ensuite le tour de la Loire et de la Gi-
le chlorhydrate d'ammoniaque, le plâtre, les
cendres de bois, le sulfate d'ammoniaque, la
poudrette, la chaux et les os non calcinés.
2° Ceux dont l'influence fécondante a été
peu prononcée et même douteuse : ce sont
le carbonate de potasse, le sang coagulé, les
os calcinés, le mélange, par parties égales ,
de nitrate de potasse, d'os non calcinés, de
sulfate de fer et de carbonate de chaux, et
celui.de nitrate de potasse avec partie égale
d'os non calcinés.
3° Ceux qui paraissent avoir été sans ac
tion sur la végétation : ce sont le carbonate
de soude, le nitrate de potasse et le sel
marin.
4° Ceux qui ont semblé nuisibles, tels que
le sulfate de fer et les mélanges par parties
égales de sulfate de fer et de chaux ou de_
sulfate de fer et de carbonate de chaux.
M. Chevandier fait observer que, dès à-
présent, les résultats trouvés peuvent don
ner lieu à des applications pratiques. Ainsi,
dans les pays ou le plâtre et la chaux sont à
bon marché, dans les lieux de production des
cendres, de la poudrette et des résidus des
fabriques de soude, on emploiera ces subs
tances, souvent avec avantage, pour activer
la végétation des sëmis, des plantations et
des jeunes forêts.
Quelques chiffres relatifs àlalocalitéoùles
expériences ont été faites, démontrent cette
utilité de certaines fumures en forêt. Mille
kilogrammes dejplàtre cru, de plâtre cuit
ou de chaux, coûteraient en moyenne, ré
pandus dans la forêt, 46, 20 ou 25 francs;
or, mille et' même cinq cents kilogrammes
de cette substance par hectare, peuvent for
mer un très bon amendement forestier, pro
ronde, car- ce système de travaux doit ^trè'
appliqué à tous nos grands fleuves, denaiî
Nous îwpvnns (les nouvelles de Vienne à
la date du 11 janvier. canja ^ al s'annonce
d'une manière brillante ; le& saforis, fermés
depuis 1848 ? se sont rouverts olu"": ieliemei it
le 6 janvier. Les fêtes sont nombreuses ^ri
valisent d'éclat. La cour donne l'exemple?
l'archiduchesse Sophie, mère de l'empereury
fait deux fois par semaine les honneurs du
palais impérîaL L'étiquette viennoise ne res
semble en rien à celle de Paris : les bals se
terminent ici à l'heure où ils commencent
dans nos salons ; les orchestres se taisent, les
bougies s'éteignent régulièrement à minuit.'
Les salons du prince de Metternich sont
ouverts comme aux plus beaux temps de
leur prospérité : ils reçoivent chaque soir
l'élite de la société de Vienne et toutes les
illustrations de l'Europe résidant en cette
capitale. La conversation du prince, qui,
malgré ses quatre-vingts ans, a conser-
toute la fraîcheur d'une mémoire unique en
Europe, est des plus intéressantes; on ne
saurait mieux la comparer qu'à un diction- 1
naire historique.
Le célèbre diplomate se trouvait à Paris au
commencement de notre première révolu- .
tion ; il a beaucoup vu, beaucoup connu les
hommes célèbres de ce temps-là, lesLamelh„
Barnave, Mirabeau, l'abbé Maury, Mme Ro
land, etc. Chaque nonî lui rappelle un sou
venir, chaque souvenir est accompagné
d'une anecdote piquante.
Le prince a terminé sesMémoires, qui jet
teront une grande lumière sur les événemens
du siècle, auxquels il s'est trouvé mêlé jus-
qu'an 13 mars 1848. Ils ne paraîtront qu'a
près sa mort. D'ici là, le plus grand secret
sur leur contenu sera conservé. Le prince
ne redoute aucune indiscrétion, car pour
plus de sûreté, ses mémoires ont été écrits
sous sa dictée par la princesse na femme. On
nous assure qu'ils sont écrits en français.
L'empereur vient d'accorder une grande
marque d'estime à M. Bach, ministre de l'in
térieur. Il lui a donné lui-même, le jour
même de sa naissance, la grand'eroix de
l'ordre impérial de Léopold. Cet ordre ne
s'accorde ordinairement qu'à de longs servi
ces consacrés par de grands noms ; il confère
la noblesse.
M. Bach, l'un des plus célèbres avocats dé
l'Allemagne, méritait cette faveur par son
dévoûment a la cause de l'ordre, et les im
menses services qu'il ne cesse de rendre à
cette cause depuis son entrée.au ministère.
l. bonieace.
ALGUKIE.
Nos correspondances d'Algérie s'accordent
sur l'impression qu'ont produite sur les tri
bus indigènes les événemens qui se sont a>
complis en France. Les Arabes, amenés par
le commerce sur nos marchés, n'ont pas
tardé à les connaître, et ils n'ont pas man
qué d'en répandre la nouvelle dans tout le
pays. Èn 1848, une fermentation généra
le s'était manifestée dans les tribus. Elles
avaient compris que le pouvoir s'était affai
bli chez nous; -eUes espéraient que nous
serions obligés de retirer une partie des trou
pes, et que nos embarras .financiers nous
contrainomenl à renoncer à uns colonie qui
nous a tant coûté. Aujourd'hui, au contrai
re, la tranquillité est plus grande que jamais. -
Les Arabes, qui ont une sagacité merveilleu
se pour apprécier une situation politique,
ont promptement saisi toutes les conséquen
ces d'une révolution qui concentre et qui
fortifie l'action du gouvernement.
Le cercle de Constantioe continue à jouir
de la plus profonde paix. Ufl grand nombre
d'indigènes ont planté, soit dans les azels
dont ils sont locataires, soit dans Jes terrains
qui leur ont été concédés, des arbres frui
tiers qu'ils ont fait venir de France. Un acte
de brigandage et un acte d'insoumission
peuvent être signalés dans le cercle de Phi-
lippeville. Une tribu turbulente, les Beni-
Sahak, a attaqué à l'improviste les Achaich
de Collo , et a enlevé quarante - quatre
têtes de bétail. Ce malheur peut être attribué
à la négligence des Achaich, qui, bien prévenus par nos autorités, n'ont laissé à la
garde de leur bétail que trois enfans. D'un
autre côté, les Ouled-Seliman, fraction des
Ouled-el-Hadi, avaient refusé de payer l'im
pôt. Ils ont été châtiés par une razzia exécutée
par notre kaïd Saoudi, à la tête des cavaliers
et des fantassins de son commandement.
Trois rebelles ont été tués dans l'action, et
ElusieurS blessés. Notre kaïd n'a perdu qu'un
omme. Les provisions d'huile, de miel, de
blé de la tribu révoltée, ont été enlevées. La
soumission des Ouled-Seliman ne peut tar
der à «'effectuer. Le cercle est d'ailleurs fort
calme.
duisant de 23 à 14 0/0 d'augmentation
d'accroissement. Quatre hectolitres de pou
drette, répandus sur un hectare, donne
raient lieu à une dépense de 18 francs et se
raient susceptibles de produire dans l'accrois»
sement une moyenne de 13 0/0.
Les cendres résultant de la combustion des
débris des exploitations forestières, pour
raient de même être employées sur place, et
avac grand avantage, en les répandant sur le
sol au moment des coupes, puisqu'elles sont
capables de produire une augmentation
moyenne d'environ 20 p. 100 ; enfin; dans le
voisinage des fabriques de soude artificielle,
ei de celles où l'on obtient le carbonate de
potasse par la décomposition du sulfate, on
tirerait un excellent parti des résidus.de ces
fabrications. En effet, l'oxysulfure de cal
cium est la substance qui a offert l'augmen
tation d'accroissement la plus considérable;
dans certaines circonstances, cette augmen
tation s'est élevée à plus de 400 p. 100 do
l'accroissement normal.
Cent hectolitres,-et même cinquante hec
tolitres de ces résidus sont suffisans pour
amender un hectare de forêts ; et comme
ils n'ont aûcune valeur commerciale, leur
emploi n'occasionerait d'autre dépense quô
celle de la mise en œuvre.
L'action si marquée de l'oxysulfure de
calcium sur la végétation forestière et sur
celle des prairies, doit faire penser qu'on
.pourrait utiliser, fort avantageusement pour
l'agriculture, les dépôts considérables de cet
te substance qui se produisent tous les jours
dans certaines exploitations industrielles.
Ces dépôts finissent par former de véritables
monticules; et, dans les ports de mer, com-
FEUS DE ff-DONNESIENT
pour Paris et les departevwns : ■
mois mois. 12 f l six mois... 22 g.
UN AH.,,. 4?-?. "
pooji ibs. pays êtrangees , se reporter
au tableau'qui sera publié dans le journal,
les 10 et 25 de chaque mois.
Les abonnement datent des 1« et 1Ç
de chaque moif,.
ijgiLilMSÂa:* î rue du %■! lévrier (ci-devant Valois), 10.
DIMANCHE 18 JANVIER.
S'adresser, franco^ pour la rédaction, à M. B onifa.ce.
Les articles déposés ne sont pas rendus,
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
, , • „ . .. , . r , i B '«Tvf» Pftwi* pi TiTS-f S 'adresser, franco: pour l'administration, à M. Dsskm, directeur. p.
10» fabome, dons les département, aux Messageries et aupc Directions de poste.—A Londres, chet »u\» - " t re ues au bureau du jourDal; e t chezM.PAms, régisseur, lo, place de lafe*
-f — A Strasbourg, chez "M: A lexandre, pour l Allemagne. x ;
//
MHS, 17 JANVIER*
On affecte de croire et de dire que l'An
gleterre a ordonné des arméniens et qu'elle
met ses côtes en état de défense. Nous de
vrions être habitués à voir les hommes
de guerre et les marins anglais réclamer
de pareilles mesures de précaution toutes
les fois qu'il arrive en France quelque
chose de nature à les intéresser de près
ou de loin. Dans les dernières années du
règne de Louis-Philippe , qui ne passait
pas à coup sûr pour nourrir des pensées
de guerre, quand la chambre des députés
vota un crédit échelonné sur plusieurs années
pour l'augmentation de notre matériel na
val, l'amiral Napier et bien d'autres récla
mèrent des armemens extraordinaires et se
mirent à conseiller la presse des matelots et
presqu'à sonner le branle-bas d'une grande
guerre maritime. On n'y fit alors que très
peu d'attention.
Les armemens dont il s'agit aujourd'hui en
Angleterre n'ont pas plus de réalité qu'ils
n'en avaient à cette époque; nôns montrons
plus loin, dans un autre article, ce que va
lent les cris d'alarme des journaux anglais..
Nous ne voulons parler ici que de ce qui se
dit chez nous. On recueille ces bruits de
guerre ; on a intérêt à les exagérer, on les
exagère ; on en fait la base des commentai
res les plus absurdes ; on en déduit les con
jectures les plus sinistres, et on les traduit
en fausses nouvelles.
 en croire les alarmistes, le gouverne
ment va nous ramener à l'époque du camp
de Boulogne, et il en serait déjà à discuter le
projet, que disons-nous ? à concerter les
moyens d'une descente en Angleterre.
D'autres nouvellistes dirigent d'un autre
côté l'ambition conquérante de Louis-Napo
léon. Ceux-ci assurent qu'on va opérer par
un décret l'annexion de la Belgique à la
France ; ceux-là, qu'il s'agit de reprendre
les frontières du Rhin ; les uns savent
qu'on a des vues sur Genève, d'autres sur la
Savoie. Chacun est en possession d'un secret
d'Etat, chacun est dans la confidence d'un
projet d'où vont dépendre les destinées de
la patrie et de l'Europe.
Est-il besoin de dire que toutes ces pré
tendues informations ne sont que des inven
tions ridicules? Certes, la sûreté et l'honneur
de la France sont en bonnes et dignes mains.
Louis-Napoléon, s'il a^ait à soutenir au-de-
hors le droit ou la dignité de la nation qui l'a
mis à sa tête, ne serait pas infidèle à de glo
rieuses traditions de famille. Mais d'abord,
pour se mettre en mesure de se défendre, il
faudrait être attaqué ; et aucune puissance
de l'univers ne souge à inquiéter la France
dans son indépendance ou ses intérêts. En
second lieu, jamais l'idée d'une agression in
juste contre un Etat grand ou petit, n'est en
trée dans la tête ou dans l'ame de Louis-Na
poléon.
L'élu de sept millions et demi de Français
s'occupe à organiser son gouvernement,
pour donner à la patrie une ère d'ordre, de
travail eL de prospérité. C'est une assez belle
et une assez grande tàclie. Les idc'es qui oc
cupent ses conseils, sont des idées qui se rat
tachent toutes à la paix do la France et du
monde.
Que faut-il donc voir dans ces bruits de
guerre? tout simplement, comme nous l'a-
vsns déjà dit, une guerre de taux bruits con
tre le gouvernement national de Louis-Na
poléon. f. b0ila.y.
Nous avions cru, sur la foi des journaux
anglais, que l'exposition de Londres avait
inauguré l'ère de la paix universelle. Pen
dant six mois on nous a répété sur tous les
tons qu'il n'y avait plus d'autre guerre pos
sible entre les nations que les luttes pacifiques
du commerce et de l'industrie; que les fusils et
lés canons étaient désormais sans emploi ;
et que toute nation civilisée devait les met
tre à l'index comme les soldats de plomb et
les tambours à vingt-cinq sous, siéloquem-
ment anathématisés par M. Cobden. Il sem
blait, à lire ces homélies quotidiennes, que
le congrès de la paix avait élu domicile dans
les bureaux des journaux anglais.
FEUILLETON DD CONSTITUTIONNEL, 18 JANV.
REVUE SCIENTIFIQUE.
De la température du corps humain ; action des mé-
dicamens sur la chaleur animale. — Des amende-
mens dans la culture des forêts. — Varia. — De la
-vie et de son siège,
Il y a long-temps que les poètes ont com
paré la vie à un flambeau : « Eteignons cette
lumière, murmure Othello en soufflant sur
sa lampe avant d'étouffer Desdemone, et en
suite éteignons la flamme de sa vie. »
Put out the light, and then put out the light.
Les chimistes de nos jours vont encore
plus loin dans leurs métaphores, et, pour
eux, l'homme vivant est une locomotive.
Comme une machine à vapeur, l'homme, en
effet, brûle du combustible dans les divers
appareils de son économie, et il produit de
la chaleur ; et cette formation de calorique
donne à son corps une température moyen
ne de 37* (et non pas 40°, comme le mar
quent la plupart des thermomètres).
La chaleur animale est à peu près immua
ble dans l'état de santé ; elle varie à peine
d'un degré sous les tropiques ou dans les
régions circumpolaires, malgré une diffé
rence de plus de 40° dans la tempéra -
ture extérieure, ainsi qu'on s'en est as
suré dans. le voyage autour du monde de
la Bonite. Mais la maladie fait plus que les
nfluences atmosphériques les plus puissan-
Mais les -flôt3:séat.
qu'après tout, lord Granville ne nous est
venu donner, à l'Hôtel-de-Ville, qu'un baiser
Lamourette; car à peine a-t-il pris possession
du ministère des affaires étrangères, qu'une
fièvre de guerre s'est déjà emparée des
journaux anglais. L'un veut qu'on forme
dans toutes les villes des sociétés de carabi-
biniers; uù autre demande des compagaies
d'artilleurs; un troisième veut qu'on fortifie
Londres; un autre se contente de quatre ou
cinq camps retranchés. Le Times fàit le
procès à l'armée anglaise , qu'il déclare
incapable de faire une campagne; le C/troni-
cle prétend que les fusils de l'infanterie
française portent plus loin que les canons de
l'artillerie anglaise. Le Daily-News voit déjà
tous lesarsenaux d'Angleterre en feu. On n'é
pargne rienpourcréer une panique au-delà de
la Manche ; et si les Anglais prenaient au sé
rieux les prophéties effrayantes qu'on leUr
débite chaque matin, ils émigreraient en
masse aux Etats-Unis pour échapper à la fu
rie des chasseurs de Vincennes.
Nos braves soldats, qui montent si paisi
blement leurs,factions., et qui, entre deux
exercices, promènent tranquillement leurs
loisirs de la Madeleine à la Bastille, ne se
doutent pas qu'ils sont travestis en af
freux Croquemitaines à f usage des ba
dauds de Londres et de Liverpool. Jamais
les pandours du moyen-âge, les janissaires
de Soliman et les farùeux hussards de la
mort n'ont eu l'effroyable réputation que
trois journaux anglais travaillent à faire au
fantassin français. Le chasseur de Vincen-
nes surtout, en qui la population romaine
n'a vu qu'un modèle d'ordre et de discipli
ne , le chasseur de Vincennes prend, sous
la plume des écrivains du Times et du Chro-
nïclc , des proportions colossales. C'est un
être surhumain, investi du pouvoir de se
rendre invisible à volonté, qui distingue son
ennemi et le frappe infailliblement à une
distance où lui-même n'est pas aperçu,
et où le canon n'atteint pas. Mettez le
chasseur de Vincennes en face d'une bat
terie de canons, en trois minutes il a tué
tous les artilleurs ennemis, puis il passe les
canons à son ceinturon et les emporte com
me des pistolets de poche. Le sang est son
élément, il aime à s'y baigner ; le Times,
n'ose pas affirmer, mais il laisse entendre
qu'il se nourrit de chair humaine.
Pour des gaillards pareils, franchir le
Pas-de-Calais est l'affaire d'une seule enjam
bée; aussi les journaux anglais disent-ils que
si Londres n'est pas encore en flammes, c'est
que le Président de la République, trop oc
cupé pour la rédaction de la Constitution, a
imposé un délai de quelques jours aux qua
torze mille chasseurs de Vincennes qui doi •
vent à eux seuls faire table rase de toute
l'Angleterre. Aussi faut-il mettre à profit
ce retard inespéré, pour transformer en
forteresses toutes les villes du littoral, pour
concentrer dans la Manche toutes les flottes
de l'Angleterre. Mais cela ne suffit pas; il
faut se hâter de détruire tous les phares
allumés'sur les eûtes de la Grande-Bretagne,
afin que les escadres françaises s'égarent
dans la traversée et aillent se perdre sur les
écueils. C'est à ce prix qu'on retardera l'iné
vitable invasion qui doit détruire la Cartilage
moderne, et que les comm.erçans anglais au
ront le temps d'embarquer leurs richesses
et de les transporter aux Etats-Unis.
Il nous importe assez peu que l'Angleter
re dépense en fortifications une partie de son
budget; qu'elle entoure Londres de camps
fortifiés, qu'elle mette toutes ses flottes en
état, et qu'elle fasse, comme le demande un
journal, une levée extraordinaire de 150,000
hommes. Nos voisins sont les maîtres de
dépenser leur argent comme il leur plaît,
et de jouer aux soldats, si cela leur
agrée. Nous n'ajouterions aucune impor
tance aux divagations ridicules .que nous
venons de résumer, si nous ne voyions
percer, dans toutes ces philippiques, un
sentiment hostile, à la France. On veut-
évidemment réveiller, en Angleterre, les
vieilles animosités qu'on proclamait étein
tes, et elle modifie d'une manière notable la
température, du corps humain, comme l'ont
démontré les recherches cliniques de plu
sieurs professeurs de l'école de Paris, de
MM. Bouillaud, Piorry et Andral, et comme
l'ont confirmé, pour les affections de l'en
fance, des expériences qui nous sont person
nelles. Les médicamens à l'aide desquels
l'homme de l'art soulage les maux qui as
siègent l'espèce humaine dans cette vallée
de larmes, ont-ils aussi une action réelle sur
la chaleur animale, et peut-on mettre à pro
fit cette action pour combattre la calo-
ricité morbide? Peut-on, en les adminis
trant, soustraire ou ajouter du calorique
à volonté et selon le besoin, et rétablir
ainsi l'équilibre nécessaire au jeu nor
mal des fonctions? MM. Auguste Duméril,
Demarquay et Lecointe ont répondu par
l'affirmative dans plusieurs mémoires in-
téressans qu'ils ont communiqués à l'Acadé
mie des sciences.
Il résulte manifestement des expériences
multipliées de ces observateurs, qu'un grand
nombre de substances médicamenteuses ,
portées dans l'estomac ou dans le torrent de
la circulation, impriment des modifications
sensibles à la température du corps : les uns
l'abaissent tandis que d'autres l'exaltent, et
le plus souvent dans des limites assez éten
dues pour que ces variations soient facile
ment constatées à l'aide du thermomètre.
Sous le rapport de cette action calorifique,
il faut établir, parmi les agens thérapeuti
ques, trois catégories : la première comprend
les substances qui, à toute dose, augmentent
la chaleur animale : ce sont surtout les exci
tons, tels que la strychnine, le seigle ergoté,
,4es^: il «y. peiae-,-quelque&,aiaoi^<.on
veut faire naître des défiances qui con
duiront plus facilêmerlt à l'hostilité. Nous
croyons que le bon sens anglais fera justice
de ces insinuations malveillantes et saura se
garder du piège qu'on lui tend ; mais il n'en
est pas moins nécessaire de signaler et de flé
trir dans une portion de la presse anglaise un
système obstiné d'attaques injurieuses,-de
calomnies grossières et de mensongères dif
famations contre le caraetère français, con
tre notre armée, notre gouvernement, nos
mœurs et nos institutions.
cucheval-claeigny.
On lit dans le Morning-Chronicle :
« Ce qu'il nous faut, c'est une escadre de bateaux
à vapeur dans le canal, stationnée entre l'île de
Wight et le cap Nord (North-Foreland) avec un
amiral dans les Dunes (Do^ils), comme centre
d'autorité navale.
>i 11 n'est pas douteux que les Dunes sont la posi
tion la plus convenable" pbur iè qùartier-générâl.
En premier lieu, la nature en a fait une rade pro
tégée, du côlé de laFrance, par les sables si redou
tés de Godwin , et capable de contenir sûrement à
l'ancrge une flotte, de quelque côté que souffle
le veut; en deuxièmelieu, sa position est si rappro
chée de la partie îa plus étroite du canal que l'on ne
pourrait pas chercher un meilleur endroit pour Un
coup d'œil. Il est presque certain aussi que l'atta
que devra avoir lieu non loin de ce point, qui pro-
me{J,a plus courte tratersée. Le trajet f brait tfop
ldnget lés .chances d'un passage du canal trop
douteuses pour admettre une pointe prolongée de
la côté de France à Weymouth ou Plymouth.
Nul doute que de Cherbourg l'on ne fasse des
diversions sur ces points, de même qu'il en serait
fait de Dunkerque sur Essex, et il faudra toute la
sagacité du chef de iios forces navales pour ne pas
avoir sur les bras deux renards à la fois. Pour
quoi no pas faire venir du Tage notre escadre,
commandée par un jeune et habile officier et la
placer à l'ancrage dans les Dunes! L'équipage du
vaisseau-amiral pourrait manœuvrer deux bateaux
à vapeur de première classe,tout en garantissant le
pavillon. Nous rallierions à cette escadre nos trois
vaisseaux à vapeur VAjax, la Hogae et le Blenheim,
portant chacuii 60 gros canons et 500 hommes.
Nous aurions, de plus,quatre bateaux à vapeur de
première classe dans chacun dès trois principaux
ports de mer; ces navires seraien» parfaitement équi
pés, tout prêts pour l'action, et placés de manière
à pouvoir se mettre à l'abri du pavillon amiral
dans les Dunes, douze heures après avoir reçu l'or
dre de rallier. On pourrait faire revenir à Londres
le reste de l'escadre de Lisbonne. Pendant que les
frégates à vapeur à hélice, l'Arrogant et le Daunt-
let seraient utiles dans les mers, étroites, les hom
mes des deux grandes frégates Leandèr etArethusa
équiperaient l'escadre à vapeur avancée.
Si l'on ajoute les deux bateaux à vapeur que les
garde-côtes monteront dans chacun des ports, on
a une force navale ainsi composée : un vaisseau ds
ligne à l'ancre dans les Dunes sous pavillon ami
ral, trois vaisseaux de ligne avec hélice , et por
tant des canons de gros calibre , deux grosses
frégates à vapeur à hélice , armées comme les
vaisseaux de ligne et quatorze bateaux à va
peur de première classe de 12 à 16 canons, avec
équipages de 230 à 300 hommes. Ces forces cons
titueront au moins un obstacle efficace à la possi
bilité d'une surprise. On pourra ajouter à cette
force, comme courriers, les petits paquebots
qui font le service entre Douvres et Calais, et
Folkstone et Eoulogne ; car ils n'auraient plus
rien à faire , et les paquebots de Southamp-
ton au Havre et de Brighton à Dieppe pourront
être attachés aux différentes escadres chargées de
l'observation de ces parties du littoral français.
On pourrait encore, si l'on voulait, se servir—
de gros bateaux à vapeur du commerce. Les
commandans de rades se chargeraient du soin
des bouées du canal et des lumières flottantes
partout où l'on pourrait tromper- l'ennemi. Dépla
cez seulement quelque peu lé" bâtiment phare à
l'ancre près des sables de Goodwin, dérangez-le
d'un demi-mille du côté de la mer, alors si la flo-
tille de Calais s'aventurait, elle serait le len
demain matin engloutie dans les sables. Des ba
lises mobiles en bois, pour exposer des phares
ou lumières, comme ceux de Dangenest et de
de Beachy-llead, jeteraient de la confusion dans
les dispositions à prendre pour un rendez-vous
maritime, et laisseraient le temps à nos bateaux "à ,
vapeur d'arriver pendant que les pitotes d'Harwich
se protégeraient eux-mêmes, en coupant et lais
sant aller à la dérive le vaisseau phare Galloper.
Puisque le gouvernement français a retiré son
escadre des croisières d'Afrique contre la traite des
nègres (mesure assez significative), pourquoi n'em
ploierions-nous pas notre escadre d'Afrique plus
près d 3 nous ?
Parmi les travaux auxquels le nouveau
décret que nous avons reproduit hier affecte
des créditte extraordinaires, il importe sur
tout de remarquer ceux qui doivent être exé
cutés dans la Seine maritime et à l'embou
chure du Rhône." Il n'y-a pas encore long
temps que l'amélioration de l'embouchure
des fleuves était considérée comme une œu
vre impossible. Il semblait passé en force de
chose jugée, que l'art du génie civil était
impuissant contre ces phénomènes compli-
,1e sulfate de quinine, la.cannelle et l'acétate
d'ammoniaque. A la deuxième, appartien
nent tous les produits pharmaceutiques dont
l'effet constant, à doses variées, est de dimi
nuer la température. Ce sont, parmi les alté
rons, l'iode; parmi les évacuant/le sulfate de
cuivre; et tous les stupéfions (codéine, acétate
de morphine, laudanum et datura-stramo-
nium). Enfin, dans une troisième classe, on
doit ranger les médicamens qui exercent sur
la calorification une action différente, sui
vant leur quotité : l'émétique, par exemple,
exalte la chaleur animale, à la dose de 5 à
10 centigrammes seulement, tandis qu'ad
ministré à haute dose (à 50 centigr.), il la
déprime fortement.
On sait que le nombre des maladies où cette
température animale s'élève au-dessus de la
moyenne physiologique est assez considéra
ble, tandis que les cas où elle subit un abais
sement un peu prononcé sont excessive
ment rares (deux affections seulement, le
choléra-morbus et l'œdème des nouveau-
nés, étant caractérisées par une réfrigé
ration générale un peu notable). Pour les
agens thérapeutiques, c'est un résultat
inverse; il est plus facile, en puisant dans
l'arsenal pharmaceutique, de déprimer que
d'exalter la caloricité; non seulement les
substances qui ont le pouvoir de modérer
le feù de la fièvre sont en nQmbre plus grand
que celles qui sont douées de propriétés ré
chauffantes, mais encore ces diverses subs
tances valent plus pour enlever que pour
communiquer du calorique, pour faire des
cendre que pour faire monter le thermomè
tre; car, dans les expériences de MM. Dumé-
ril et Demarquay, les maxima d'augmentation
qoé&^ui se- produisent à la^pencontre des
eaux fluviales et des eaux maritimes,' et qui
bouleversent incessamment les conditions
de la navigation. Mais des travaux exécu
tés en Angleterre ont démontré que le
problème était loin d'être insoluble. Une
première tentative fut faite en France -,
rlnns la partie de la Seine comprise entre
Rouen et le Havre, et le succès qui l'a cou
ronnée nous permet d'entrevoir le mo
ment où l'entrée et la sortie de nos grands
fleuves, aujourd'hui si hérissées de difficul
tés , deviendront libres et faciles.
C'est entre Villequier et Quillebeufque fut
appliqué le nouveau système de travaux exé
cutés à l'embouchure des fleuves. Là se
trouvaient accumulés les principaux obsta
cles qui gênaient la navigation entré Rouen
et le Havre. Le chenal changeait continuel
lement de direction au milieu de la largeur
excessive du lit de la Seine dans cette partie
de son cours i il se reportait successivement
d'une rive vers l'autre, et variait, pour
ainsi dire , à chaque marée , à , chaque
crue. Les bancs mobiles, connus sous
les noms de traverses de Villequier et
d'AMer, n'offraient, au moment de l'é-
tiage, qu'une profondeur d'eau, lé pre
mier de 40 centimètres, le second d'un mètre
environ. Enfin, la barre, phénomène dû à
l'action du flot montant contre les eaux des
cendantes, ajoutait aux inconvéniens de l'in
suffisance du tirant d'eau les dangers d'une
submersion presque certaine pour les navi
res qu'elle trouvait échoués sur la traverse.
Comment est -on parvenu à surmonter tou
tes ces difficultés d'un chenal mobile, d'une
profondeur d'eau insuffisante, de l'intumes
cence du flot montant ? Tou,t simplement par
un système de digues longitudinales combiné
de manière à obtenir la régularisation des
rives et l'approfondissement du fleuve. Ces
digues, élevées au niveau des hautes mers de
morte-eau et, par conséquent, submersibles
au moment des vives eaux, ont été établies
entre Villequier et Quillebeuf, sur une dis
tance d'environ 20 kilomètres. Le cheûai,
qu'elles comprennent et qui a une largeur
de 300 à 450 mètres, par cela seul qu'il a été
limité latéralement, n'a pas tardé à s'appro
fondir sous l'influence des courans alternatifs
de flot et de jusant.
Veut-on savoir quels ont été les résultats
de ces travaux pour la navigation? Les tra
verses de Villequier et d'Aizier n'existent
plus, et l'on trouve maintenant, au moment
de l'étiage, une profondeur d'eau de 3 mè
tres 50 centimètres à 4 mètres, là où elle
n'était auparavant que de 40 centimètres.
Avant la construction des digues, la Seine
n'était fréquentée , même dans les gran
des marées de vive eau, que par des na
vires tirant 3 mètres à 3 mètres 20 centi
mètres, tandis qu'elle est parcourue main
tenant par des navires calant 3 mètres
60 c. à 4 mètres. De 1842 à 1848, on avait
compté 187 navires échoués sur la traverse ;
depuis l'exécution des travaux, il n'a plus
été constaté un seul échouement. Ajoutons
que la barre a cessé de faire sentir son ac
tion dans toute la partie du fleuve où le che
nal a été régularisé par l'établissement des
digues. Ainsi, la traverse et la barre, ces deux
dangers traditionnels de la navigation de la
Seine maritime, ont disparu.
Il s'agit actuellement , -après un succès
aussi admirable, de continuer l'œuvre com
mencée. Les travaux, auquels le nouveau
décret affecte une somme de 2,800,000 fr.,
doivent s'étendre, vers l'amont, entre Ville
quier et La Meilleraye, et, vers l'aval, entre
Quillebeuf et Tancarville. Dans la première
partie, entre Villequier et La Meilleraye, les
travaux doivent faire disparaître iè banc des
Meules, et parer aux changemens brusques
qu'éprouve la direction du courant, aux ré-
trécissemens et aux élargissemens subits du
fleuve, ainsi qu'aux érosions des rives. Dans
la seconde, en aval de Quillebeuf, ils
doivent principalement s'opposer aux diva
gations du fleuve. C'est au moyen de digues
longitudinales que l'on se propose, dans
l'une et l'autre partie, de surmonter ces dif
ficultés.
Le commerce du Havre a élevé, il est vrai,
obtenus par l'administration de certains mé
dicamens n'ont pas dépassé 2° et 1/2, tandis
qu'avec d'autres, le refroidissement était de
3° et même de 4°.
le corps malade, brûlé par la plus forte
fièvre, ne gagne pourtant que 3* ou 4° au-des
sus de 37° : ou n'a que rarement l'occasion,
dans l'état pathologique, d'observer les maxi
ma 42° ou 43°; à cette température excessive,
l'homme périt consumé. Quant à la réfrigé
ration générale que la maladie détermine
parfois, si elle peut être portée plusloin sans
extinction immédiate de la vie, du moins
l'existence est-elle fort eompromise avec un
froid de quelques degrés ; et, dans les expé-
riencesde MM. Duméril et Demarquay, lamort
des animaux survenait aussi, lorsque les
substances ingérées avaient amené un abais
sement de température de plus de 4° ; au-de-
. là, la vie s'éteint faute d'alimens. Ainsi la lo
comotive s'arrête par manque de combusti
ble, de même que, trop chauffée, elle saute ;
l'essieu çrie et se rompt , et le char fracassé vole
en éclats.
— M. Chevandier s'est livré à des - recher
ches, continuées pendant quatre années, sur
l'emploi de divers amendemens dans là cultu
re des forêts : ses expériences lui ont servi à
dresser un tableau où ces amendemens sont
rangés d'après leur efficacité relative.
On voit, d'après ce travail, présenté à l'Insti
tut et renvoyé à l'examen de la section d'é
conomie rurale, que les amendemens dans
la culture forestière peuvent être partagés
en quatre catégories s
1» Ceux qui ont une action fertilisante
marquée, ce sont : l'oxysulfure de calcium,
des objections contre le p r J^ n S ement
trtmttaeû 3tfaMeQuillebeùf,
à obstruer la baie de la Seine et l'entrée même
du port. Mais la question a été soumise à des
commissioiis d'enquête composées des hom
mes les plus compétens, et il a été reconnu
que le prolongement des digues ne pouvait
compromettre en rien l'avenir de la partie
inférieure du -fleuve ni avoir aucune in
fluence nuisible sur la direction des courans.
Ce prolongement, d'ailleurs indispensable,
pour assurer la conservation de la digue exis
tante, et pour maintenir la navigation en
possession des avantages dus à son établisse
ment, sera un nouveau pas dans la voie d'a
mélioration de la Seine maritime. Il aura en
core un autre avantage, c'est de rendre pro
gressivement à l'agriculture tous les terrains
enlevés aufieuve,qui se trouvent entre la digue
et la rive. On a constaté que, dans la partie
de la basse Seine où les premiers travaux
onf.été exécutés, plus de 4,0 0 hectares ont
été conquis-sur le fleuve, et que 1,200 envi
ron sont déjà couverts de végétation. Ainsi,
en même temps qu'ils favorisent le dévelop
pement de la navigation, les travaux d'endi-
guement de la Seine contribuent encore à
augmenter la richesse publique par la créa
tion de nouveaux terrains, dont une partie
de la valeur doit revenir à l'Etat, l'indem
niser de ses dépenses.
L'amélioration de l'embouchure du Rhône
n'est pas une entreprise moins utile et moins
importante. On sait ce que devient ce fleuve
magnifique en se jetant dans la Méditerra
née. Il se divise à Arles en deux branches,
et le grand bras débouche dans la mer
par six ouvertures qui portent le nom
de graus. Tous ces graus sans exception,
sont fermés par une barre ou relèyement de
fond, sur laquelle la profondeur d'eau ne
dépasse jamais deux mètres. La profondeur
et la position des passes varient fréquem
ment. Les vents augmentent cette profon
deur lorsqu'ils soufflent dans le sens du cou
rant fluvial,et ilsla diminuent lorsqu'ils souf
flent dans la direction opposée, et pour peu
que leur actiotrsô>P longe dans ce dernier
sens, la passe finit par dévenuiL m P ra ''i ca bl e -
De là, des inconvéniens et des dangers
lesquels nous n'aVons pas besoin d'insister.
Vauban, qui a étudié la question, dé
clara les embouchures incorrigibles, et
il donna le conseil de percer un canal qui
ouvrît une communication entre le Rhône
et le port de Bouc. C'est l'idée première du
canal d'Arles à Bouc, qui a été exécuté sous
la Restauration, mais qui ne remplit qu'im
parfaitement son butdepirs l'installation de
la navigation à vapeur sur, le Rhône. On
en appelle aujourd'hui de la condamnation
prononcée par Vauban contre les embou
chures, et le succès des premiers travaux
d'endiguement exécutés sur la basse Seine,
suffit pour justifier l'exécution d'un système
de travaux analogues sur le Rhône.
On a remarqué, au milieu des variations
continuelles de forme et de direction du che
nal, un fait général et constant : c'est que la
profondeur de la passe augmente ou dimi
nue avec le vo■ ume d'eau que débi te le grau en
face duquel elle estplacée.Qu'une modification
survenue dans l'intérieur du fleuve, aug
mente ou diminue la quantité d'eau envoyée
dans un des graus, tout aussitôt la profon
deur augmente ou diminue en même temps.
De là cette conclusion toute naturelle : c'est
que, pour obtenir l'approfondissement de la
passe du Rhône, il faut reproduire Mr l'art
et rendre permanent ce qui se proaTit dans
certaines circonstances. En d'autres termes,
il faut réunir dans un chenal unique les
eaux qui débouchent à la mer.
Tel est,'en effet, le but du projet pour
l'exécution duquel le nouveau décret accorde
une somme de 1,500,000 fr. On barrera tous
les graus du fleuve, à l'exception d'un seul,
destiné à former la passe définitive, en éta
blissant, sur les rives de ce chenal, des dé
fenses suffisantes pour en prévenir la corro
sion.
Voilà ce qu'on va faire pour la Seine ma
ritime et pour l'embouchure du Rhône; vien
dra ensuite le tour de la Loire et de la Gi-
le chlorhydrate d'ammoniaque, le plâtre, les
cendres de bois, le sulfate d'ammoniaque, la
poudrette, la chaux et les os non calcinés.
2° Ceux dont l'influence fécondante a été
peu prononcée et même douteuse : ce sont
le carbonate de potasse, le sang coagulé, les
os calcinés, le mélange, par parties égales ,
de nitrate de potasse, d'os non calcinés, de
sulfate de fer et de carbonate de chaux, et
celui.de nitrate de potasse avec partie égale
d'os non calcinés.
3° Ceux qui paraissent avoir été sans ac
tion sur la végétation : ce sont le carbonate
de soude, le nitrate de potasse et le sel
marin.
4° Ceux qui ont semblé nuisibles, tels que
le sulfate de fer et les mélanges par parties
égales de sulfate de fer et de chaux ou de_
sulfate de fer et de carbonate de chaux.
M. Chevandier fait observer que, dès à-
présent, les résultats trouvés peuvent don
ner lieu à des applications pratiques. Ainsi,
dans les pays ou le plâtre et la chaux sont à
bon marché, dans les lieux de production des
cendres, de la poudrette et des résidus des
fabriques de soude, on emploiera ces subs
tances, souvent avec avantage, pour activer
la végétation des sëmis, des plantations et
des jeunes forêts.
Quelques chiffres relatifs àlalocalitéoùles
expériences ont été faites, démontrent cette
utilité de certaines fumures en forêt. Mille
kilogrammes dejplàtre cru, de plâtre cuit
ou de chaux, coûteraient en moyenne, ré
pandus dans la forêt, 46, 20 ou 25 francs;
or, mille et' même cinq cents kilogrammes
de cette substance par hectare, peuvent for
mer un très bon amendement forestier, pro
ronde, car- ce système de travaux doit ^trè'
appliqué à tous nos grands fleuves, denaiî
Nous îwpvnns (les nouvelles de Vienne à
la date du 11 janvier. canja ^ al s'annonce
d'une manière brillante ; le& saforis, fermés
depuis 1848 ? se sont rouverts olu"": ieliemei it
le 6 janvier. Les fêtes sont nombreuses ^ri
valisent d'éclat. La cour donne l'exemple?
l'archiduchesse Sophie, mère de l'empereury
fait deux fois par semaine les honneurs du
palais impérîaL L'étiquette viennoise ne res
semble en rien à celle de Paris : les bals se
terminent ici à l'heure où ils commencent
dans nos salons ; les orchestres se taisent, les
bougies s'éteignent régulièrement à minuit.'
Les salons du prince de Metternich sont
ouverts comme aux plus beaux temps de
leur prospérité : ils reçoivent chaque soir
l'élite de la société de Vienne et toutes les
illustrations de l'Europe résidant en cette
capitale. La conversation du prince, qui,
malgré ses quatre-vingts ans, a conser-
toute la fraîcheur d'une mémoire unique en
Europe, est des plus intéressantes; on ne
saurait mieux la comparer qu'à un diction- 1
naire historique.
Le célèbre diplomate se trouvait à Paris au
commencement de notre première révolu- .
tion ; il a beaucoup vu, beaucoup connu les
hommes célèbres de ce temps-là, lesLamelh„
Barnave, Mirabeau, l'abbé Maury, Mme Ro
land, etc. Chaque nonî lui rappelle un sou
venir, chaque souvenir est accompagné
d'une anecdote piquante.
Le prince a terminé sesMémoires, qui jet
teront une grande lumière sur les événemens
du siècle, auxquels il s'est trouvé mêlé jus-
qu'an 13 mars 1848. Ils ne paraîtront qu'a
près sa mort. D'ici là, le plus grand secret
sur leur contenu sera conservé. Le prince
ne redoute aucune indiscrétion, car pour
plus de sûreté, ses mémoires ont été écrits
sous sa dictée par la princesse na femme. On
nous assure qu'ils sont écrits en français.
L'empereur vient d'accorder une grande
marque d'estime à M. Bach, ministre de l'in
térieur. Il lui a donné lui-même, le jour
même de sa naissance, la grand'eroix de
l'ordre impérial de Léopold. Cet ordre ne
s'accorde ordinairement qu'à de longs servi
ces consacrés par de grands noms ; il confère
la noblesse.
M. Bach, l'un des plus célèbres avocats dé
l'Allemagne, méritait cette faveur par son
dévoûment a la cause de l'ordre, et les im
menses services qu'il ne cesse de rendre à
cette cause depuis son entrée.au ministère.
l. bonieace.
ALGUKIE.
Nos correspondances d'Algérie s'accordent
sur l'impression qu'ont produite sur les tri
bus indigènes les événemens qui se sont a>
complis en France. Les Arabes, amenés par
le commerce sur nos marchés, n'ont pas
tardé à les connaître, et ils n'ont pas man
qué d'en répandre la nouvelle dans tout le
pays. Èn 1848, une fermentation généra
le s'était manifestée dans les tribus. Elles
avaient compris que le pouvoir s'était affai
bli chez nous; -eUes espéraient que nous
serions obligés de retirer une partie des trou
pes, et que nos embarras .financiers nous
contrainomenl à renoncer à uns colonie qui
nous a tant coûté. Aujourd'hui, au contrai
re, la tranquillité est plus grande que jamais. -
Les Arabes, qui ont une sagacité merveilleu
se pour apprécier une situation politique,
ont promptement saisi toutes les conséquen
ces d'une révolution qui concentre et qui
fortifie l'action du gouvernement.
Le cercle de Constantioe continue à jouir
de la plus profonde paix. Ufl grand nombre
d'indigènes ont planté, soit dans les azels
dont ils sont locataires, soit dans Jes terrains
qui leur ont été concédés, des arbres frui
tiers qu'ils ont fait venir de France. Un acte
de brigandage et un acte d'insoumission
peuvent être signalés dans le cercle de Phi-
lippeville. Une tribu turbulente, les Beni-
Sahak, a attaqué à l'improviste les Achaich
de Collo , et a enlevé quarante - quatre
têtes de bétail. Ce malheur peut être attribué
à la négligence des Achaich, qui, bien
garde de leur bétail que trois enfans. D'un
autre côté, les Ouled-Seliman, fraction des
Ouled-el-Hadi, avaient refusé de payer l'im
pôt. Ils ont été châtiés par une razzia exécutée
par notre kaïd Saoudi, à la tête des cavaliers
et des fantassins de son commandement.
Trois rebelles ont été tués dans l'action, et
ElusieurS blessés. Notre kaïd n'a perdu qu'un
omme. Les provisions d'huile, de miel, de
blé de la tribu révoltée, ont été enlevées. La
soumission des Ouled-Seliman ne peut tar
der à «'effectuer. Le cercle est d'ailleurs fort
calme.
duisant de 23 à 14 0/0 d'augmentation
d'accroissement. Quatre hectolitres de pou
drette, répandus sur un hectare, donne
raient lieu à une dépense de 18 francs et se
raient susceptibles de produire dans l'accrois»
sement une moyenne de 13 0/0.
Les cendres résultant de la combustion des
débris des exploitations forestières, pour
raient de même être employées sur place, et
avac grand avantage, en les répandant sur le
sol au moment des coupes, puisqu'elles sont
capables de produire une augmentation
moyenne d'environ 20 p. 100 ; enfin; dans le
voisinage des fabriques de soude artificielle,
ei de celles où l'on obtient le carbonate de
potasse par la décomposition du sulfate, on
tirerait un excellent parti des résidus.de ces
fabrications. En effet, l'oxysulfure de cal
cium est la substance qui a offert l'augmen
tation d'accroissement la plus considérable;
dans certaines circonstances, cette augmen
tation s'est élevée à plus de 400 p. 100 do
l'accroissement normal.
Cent hectolitres,-et même cinquante hec
tolitres de ces résidus sont suffisans pour
amender un hectare de forêts ; et comme
ils n'ont aûcune valeur commerciale, leur
emploi n'occasionerait d'autre dépense quô
celle de la mise en œuvre.
L'action si marquée de l'oxysulfure de
calcium sur la végétation forestière et sur
celle des prairies, doit faire penser qu'on
.pourrait utiliser, fort avantageusement pour
l'agriculture, les dépôts considérables de cet
te substance qui se produisent tous les jours
dans certaines exploitations industrielles.
Ces dépôts finissent par former de véritables
monticules; et, dans les ports de mer, com-
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