Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-12-14
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 décembre 1908 14 décembre 1908
Description : 1908/12/14 (A2,N441). 1908/12/14 (A2,N441).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646094w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2(Anaês. »=> N" 441 (Quotidien)
Le NWMêrô : 5 centimes
Lundi 14 Décembre1908
Rédacteur en Chef : G. de PA WLOWSKI :
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDtA.PAMS
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 a 20 a
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27', Boulevard Poissonnière, PARIS
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UN AN 6 MOIS
- -
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
LES DEUX ÉPOQUES
Lancrit
aimeraiMl ?.
Jamais il ne lui avait dit un vrai mot
d'amour. Mais il s'occupait d'elle avec de
si jolis soins d'ami et de si crispantes at-
tentions d'amoureux que Pierrette Pécal
s'était assurée à elle-même qu'il l'aimait et
que, dans un an au plus tard, elle s'appel-
lerait Mme Lancrit.
D'abord cette idée-là ne l'avait pas em-
ballée du tout. Lancrit lui plaisait bien.
Mais elle pressentait qu'une fois mariée,
elle n'aurait plus de lui cette présence ar-
dente qui voltigeait autour de sa personne
et qui, avec sa blonde gentillesse à elle, lui
valait, dans les bals blancs ou chez les
« Jouvenceaux », de si flatteurs succès. Ce
serait autre chose, et cette « autre chose »
qui l'avait follement enrayée comme la
pensée d'être enfermée, la nuit, avec un
jeune homme, dans une chambre d'hôtel,
maintenant l'enchantait à ce point que l'im-
patience faisait place à l'effroi.
D'ailleurs, Lancrit ne semblait-il pas ex-
trêmement pressant. Il ne la quittait plus.
Bien sûr que Pécal adorait sa fille. Mais,
n'est-ce pas, il était tellement « pris par ses
pièces » et toute cette sacrée vie de Paris
qu'il n'avait pas trouvé 4ma~minute, pour-
-l'éducation de Pierrette, ni Mme Pécal non
plus. qui avait déjà trop à faire avec son
-enfant de mari.
LaIiorÏJ s'indignait de cette négligence.
« C'est insensé, disait-il. A quoi pensaient
donc vos parents? Ils vous regardaient
pousser comme une tige de lilas dans un
jardin mdré par six étages?. » Et il la
dirigeait, d'une main caressante et très
ferme, dans ses penchants d'artiste, dans
le choix de ses lectures, de ses toilettes et
surtout dans le choix des amies.
Oh! sur cette question-là, il était intrai-
table! Docile, elle avait déjà «semé)),
comme elle aimait à dire, pas mal de jeu-
nes filles qui déplaisaient à Lancrit. Mais
quand il lui avait demandé de rompre avec
la petite Ariette des Blanck de l'Isère, elle
s'était si violemment révoltée qu'un mot de
plus, et c'était entre elle et lui que la
brouille éclatait.
Pourtant, bientôt il reprenait la lutte:
« Elle est insupportable, votre petite amie !
grondait-il tout le temps. Elle se sait une
immense fortune et elle se figure que tout
le monde doit se prosterner à ses pieds.
C'est la pimbêche elle-même! Elle se ren-
gorge comme une jeune autruche et elle
s'enfle comme un petit yeau d'or! Vous
-J&livez le lui dir,e!»)
Mâis Pierrette ripostait: « Vous êtes
très méchant et je le lui ai dit que vous
ne pouviez pas la souffrir! Elle aussi vous
déteste et elle prétend, elle aussi, que
Vous vous croyez un immense talent et que
vous vous rengorgez comme un veau ou
une autruche, je ne sais plus au juste ! Ce
qu'il y a de certain, c'est que c'est stupide
de se haïr ainsi, surtout sans se connaître!
Et puis moi, ça me fait une vie assom-
mante. J'essaie de mettre la paix entre
vous et voilà à quoi je réussis! »
— Ou 'est-oe que ça peut vous faire ?
— Beaucoup! D'abord, je tiens à l'ami-
tié d'Ariette, et il n'y a pas de raison
Pour que je la sacrifie à votre antipathie!
Et ensuite vraiment, c'est trop insuppor-
table cette peur éternelle que vous vous
rencontriez et qu'elle me prive de votre
présence, ou réciproquement !..«
- Oh! Quant à ça!.
— Eh bien! non, déclara Pierrette, j'ai
juré que ça devait finir et j'aurai le aer-
nier.
- Comment .ferez-vous?
• •— Vous vous rencontrerez.
- Comme deux trains, alors? Ahî non,
he faites pas ça, ma petite Pierrette, parce
que je vous le certifie, ce serait une affaire
^Ui tournerait très mal !.
- Qu'est-ce que vous feriez donc?
Lancrit prit un élan de voix énorme et
Cabrant l'air de sa main, il commençait:
« Je. », quand, d'une poussée joyeuse, la
Porte s'ouvrit.
- Ariette.!
- Bonjour, mon moineau! Bonjour,
mon alouette!.
Les deux amies se bécotaient avec de
petits cris d'oiseau, cependant que sévère,
Lancrit debout, ayant appelé du doigt son
chapeau, prononçait: « Mademoiselle, je
Vous dis au revoir.
h. — Ah 1 ça non, pas encore! protesta
jP. ierrette.
— Il le faut!
— Vous ne refuserez pas de rester un
îjuart d'heure avec Ariette. J'ai à parler à ma-
taan.
- Je suis au regret. -
- Mais ce serait grossier 1 Un quart
d'heure, voyons!
- Je n'en dispose pas !
Blanck, - Laisse donc, ma chérie, intervint Mlle
les lèvres gentiment amincies. M.
Lancrit est pressé. C'est peut-être l'heure
■ aller prendre sa douche.
- Mais non, mademoiselle.
•— Alors, c'est celle d'être mufle! -
Pas encore! fit Lancrit regardant la
Ondule. J'ai un quart d'heure à moi, ma-
demoiselle, et si vous permettez.
— C'est beaucoup trop d'honneur!.
- Mes enfants, je vous laisse, dit Pier-
Ioette, je ne souhaite qu'une chose, c'est,
ïuand je rentrerai, de vous trouver vi-
"*nts!.
Il y eut un silence. Ariette le rompit:
— Vous savez, monsieur, je ne vous re-
-iens pas.
- Vous êtes fort cruelle!.
u, - Pas du tout! Te sais que la société
une pimbêche n'offre aucun agrément!
- Celle d'un veau n'en offre pas da-
mage!.
Un sourire qu'ils se renvoyèrent les dé-
endit soudain.
( - Je vois, reprit la jeune fille, que nous
s wChan«*eons des noms d'inimitié.
- Ou des noms d'amitié!
- Comment ça?
– Mais oui, mademoiselle. Est-ce que
les sentiments les plus vifs s'affirment net-
e-nt ? Est-ce que la sympathie qui se
Lionne jusqu'à l'amour n'emploie pas des
expressions de haine quand elle sent que
si elle ose s'avouer franchement, on la re-
poussera? Et qui vous dit que la violence
avec laquelle je m'exprimais à votre égard
ne cachait pas quelque chose de tout à
fait différent de la haine et n'ayant même
rien de commun avec l'antipathie? Mais
pardon.
D'un son de voix précis, Ariette de-
manda :
— Etes-vous engagé avec Pierrette?
— Mais pas le moins du monde! pro-
testa-t-il. C'est une camarade. Je l'aime
beaucoup. Mais je ne l'aime pas.
- Alors, déclara la jeune fille, franchise
pour franchise, je m'en vais vous parler.
Moi aussi, je sais que mon antipathie ca-
chait pour vous plus que de la sympathie.
Mais je suis clairvoyante. Vous aimez ma
fortune. J'aime votre talent. Je sais que
tous deux, nous pouvons être très heureux
ensemble et arriver très haut. Donc, si
vous le voulez, essayons de nous accro-
cher, et si, dans un mois, ça s'arrange, le
trimestre suivant, nous serons mariés.
— Commençons! dit Lancrit en lui pre-
nant les mains.
Et il l'avait violemment attiré a lui,
quand Pierrette rentra.
Elle eut un « oh ! » comme un cri de dou-
leur. Puis, les yeux battant les larmes à
grands coups de paupières:
— Eh bien ! à la bonne heure ! s'écria-
t-elle. Vous êtes intelligents, vous autres!
Et quant à moi, je suis aussi bête que papa,
ce qui n'est pas peu dire!.
Gustave GUICHES.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Voyages imaginaires
Les gens pressés et les amateurs d'art
que l'hiver effraye ne sont point obligatoi-
rement forcés de rester à Paris pour se faire
une idée nette des dernières pièces que l'on
vient d'y donner. Un court. voyage au tra-
vers de pays choisis pourrait utilement rem-
placer pour eux des représentations aux-
quelles ils n'eurent point le plaisir: d'as-
sister.
Il leur suffirait tout d'abord de s'en aller
à Madrid. Ils seraient mal logés, mal nour-
ris, un peu bousculés; mais, au hasard des
salles sans catalogues et des musées sans
guides, ils pourraient découvrir, au Prado,
quelques pages merveilleuses et insoupçon-
nées de Goya. Brusquement, dans l'ombre,
des têtes grimaçantes et symboliques leur
apparaîtraient; puis, plus loin, de gracieu-
ses et calmes figures dft .- ,brn"at-.
ment encore les silhouettes imposantes, ma-
jestueuses et caricaturales d'une famille
royale et un grouillement effarant de prê-
tres, de magistrats, de rois et de révolution-,
naires qu'on exécute au pied d'un mur.
Cela ne manquerait pas de les boulever-
ser, de les choquer, de les impressionner
d'une façon maladive, mais torte; ils protes-
teraient, mais n'oublieraient jamais; ils au-
raient vu Le Foyer, de M. 'Mirbeau. -
Il leur faudrait aussitôt, et de toute ur-
gence, trouver le calme repos d'un Riviera
Palace, construit dans un site enchanteur, à
quinze minutes de la gare, avec ascenseur,
salle de repos et salon de conversation, où,
ce ne gâte rien, se trouverait réunie la
société la plus élégante, la plus spirituelle
et la plus aimable qui se puisse concevoir.
Ils s'en trouveraient ravis, charmés, con-
quis; ils verraient, sans y prendre garde,
L'Oiseau blessé, de M. Capus.
J'ajoute, pour mémoire, que, pendant
leur villégiature, ils ne manqueraient pas de
visiter, en automobile, quelque village pau-
vre leur tenant lieu du Théâtre de l'Œuvre,
et qu'ils éprouveraient, pendant quelques
minutes, ces sensations de pitié convention-
nelle qui ont, pour les gens tranquilles, tout
le charme d'un excellent cigare. Peut-être
aussi le jour d'une excursion, la panne sur-
venant, seraient-ils forcés de passer la nuit
dans un modeste Family-House de pro-
vince, et cela les tiendrait quittes d'aller
voir à leur retour à Paris Le Poussin que
nous donne l'Odéon.
G. DE PAWLOWSKI,
Échos
Ce soir, 8 huit heures et demie, 3 la
Porte-Saint-Martin, répétition générale de
La Femme X., drame en cinq actes, dont
un prolof!ue, de M. Alexandre Bisson-
M." dane Hading JACQUELINE
Carmen Deraisy Madame ÏURENNH
- Bouchetal ROSE
Annette dary HELENE
Frédérique FELICIE
MM. Jean Coquelin NOËL
Dorival FLEURIOT
Belluci PERISSARD
Laroche LAROQUE
Monteux RAYMOND
Fabre CHESNEL
D'Auchy VALMORIN
Chabert MERIVEL
Gravier LE PRESIDENT1
Walter FONTAINE
Harment VICTOR
Person UN GREFFIER
Nargeot Chef du jury
Danequin UN HUISSIER
Adam UN JUGE
Barnier UN JUGE
Totah UN GENDARMH
T
oulousaine. ;.
On devait donner, ce soir-là, S Tou-
louse, la répétition générale de Messaline.
L'après-midi, le baryton prévint, par un mot
bref et sans réplique — qu'il serait hors
d'état, le soir, de chanter son rôle. Fort à
propos, le compositeur, qui est un chanteur
remarquable, s'offrit à remplacer son inter-
prète défaillant, à la condition, toutefois,
qu'il chanterait en tenue de ville.
Ainsi fut fait. Donc, le soir, M. Isidore
de Larâ apparut, sur la scène, devant les
Toulousains étonnés et ravis.
Tout allait pour le mieux, lorsque, au mi-
lieu du troisième acte, survint un inter-
mède, pour le moins inattendu : Harès —
en l'occurrence, M. Isidore de Lara — ve-
nait d'être consciencieusement ligoté par
les sbires de Messaline, lesquels se dispo-
saient à le précipiter dans le Tibre, lors-
que, dans la bousculade inévitable d'un jeu
de scène quelque peu mouvementé, des
pièces d'or s'échappèrent des poches de
l'auteur-acteur et s'en furent, sonnantes et
trébuchantes, vers le trou du souffleur.
Fascinés, les sbires lâchèrent leur proie
et se ruèrent à' la curée. Alors, le compo-
siteur, d'une voix impérieuse: « Messieurs
les-sbires, s'édri a-t-il, laissez cet or et fai-
tes votre devoir! ».
Les sbires, rappelés à la réalité, reprirent
leur proie et la précipitèrent dans le Tibre,
tandis que le Pactole en réduction coulait,
sonore et rougeoyant, le long de la pente
accentuée de la scène.
N
ous avons reçu la lettre suivante;
Mon cher Masque de Verre,
Permettez-moi de bondir sous l'outrage!
Vous avezrété mal renseigné — une fois, n'est
pas coutume — sur l'Affaire des Bustes.
Remplacer Schumann par Bizet, : dans l'apo-
théose. des Faust, eût été d'ailleurs un acte de
crétinisme fâcheux et d'ignorance esthétique ;
le premier étant rasé à l'américaine et le se-
cond abondamment barbu.
Mais il y a mieux : pour trouver les cinq bus-
tes du Gala de Stamboul, il a fallu, après avoir
scruté en vain les musées du Conservatoire et
de l'Opéra, s'adresser à des amateurs et à des
hommes de l'Art, et même courir jusqu'à
Bruxelles.
M.Bernstamm, ïe célèbre sculpteur russe,
m'a prêté soa Berlioz de Monte-Carlo; le Gou
nod, de Caroeaux, m'a été confié par l'éditeur
de Faust, Paul de Choudens; Liszt et Wagner,
moulés en vingt-quatre heures, m'ont été expé-
diés de Belgique, et enfin, le Schumann — que
vous accusez d'avoir été Bizet — appartient à la
collection de M. Gustave Lyon-Pleyel.
Maintenant que je vous ai cité mes sources
(à qui j'adresse, par votre canal, mes remercie-
ments émus), rendez-moi l'honneur en insérant
cette rectification.
Votre tout dévoué.
Gabriel ÂSTRUC,
Secrétaire rdu Comité du Gala de Stamboul.
c
elles qui s'en vont.
Mlle Mérentié quitte l'Opéra. La
superbe cantatrice, dont les aeouis oans
Le Cid furent retentissants, et qui, depuis,
dans les divers emplois de son répertoire:
Tannhoeuser, Aida, Ariane, avait conquis,
sur notre grande scène lyrique, une place
importante, rompt, de son plein gré, l'en-
gagement qui la liait, pour deux années
encore, à notre Académie nationale de mu-
sique.
Signe des temps.:
D
îner de « têtes ')..
Chez un honnête et modeste mar-
Chamt «le vtaa iai«wa atsatty
des ouvriers, des chauffeurs, des cochers
dînent bruyamment.
Mais une table, un peu à l'écart, attire
l'attention et éveille la curiosité. De jeunes
femmes l'entourent, poudrées, maquillées,
en perruque. Leur conversation est vive et
enjouée, leur mine éveillée.
Et les profanes se demandent quelles
peuvent être ces originales travesties qui
font choix d'un lieu pareil pour y faire un
élégant repas? >
Ce sont de jeunes artistes des Folies-Dra-
matiques qui dînent, entre la matinée et la
soirée du dimanche.
L
es surprises de la dédicace.
Dans son courrier, toujours volumi-
neux, M. catuue menées n était nullement
surpris de trouver l'autre jour un volume.
C'était le charmant ouvrage de Tristan
Bernard: Secrets d'Etat. Machinalement, le
poète feuilleta le volume. A la première
page se trouvaient ces mots : « A mon vieux
camarade du lycée Fontanes. »
Là, par exemple, l'étonnement de Catulle
Mendès fut grand. Camarade? Fontanes?
Tristan?
Deux jours après, Tristan Bernard rece-
vait un exemplaire de Secrets d'Etat, avec
ce petit mot. « Merci, mon cher ami. Mais
ta dédicace est beaucoup trop flatteuse.
H. V. » ,
Cette dédicace, c'était : « A Catulle Men-
dès. » Il y avait un chassé-croisé. Le livre
du poète était allé à notre distingué con-
frère Henri Vonoven, du Figaro; et le sien
avait été envoyé — truc de vaudeville -
à l'adversaire du vaudeville!
L
es matches sont très en vogue. Il vient
d'en être gagné un par Dûsausoy, ex-
pert, 4, boulevard des Italiens, qui a acheté
le plus cher de tout Paris un lot de bijoux
très important. Grand choix d'occasions.
E
t maintenant, messieurs, à la tour de
Nesles!
11 se prépare, en ce moment, une impor-
tante tournée qui promènera, par les gran-
des cités européennes, ce chef-d'œuvre du
drame de cape et d'épée : La Tour de
Nesles.
Et Mme Louise Silvain sera Marguerite
ÙÔ Bourgogne; M. Albert Lambert, Buri-
dan, et M. Raphaël Duflos, Gautier.
M. Leloir fait école.
O
n annonce.
M. Le Bargy est allé l'autre jour
rue de Valois rendre visite a M. Dujardin-
Beaumetz. L'huissier de l'antichambre, nou-
veau venu dans la maison et qui n'avait ja-
mais vu le grand comédien, le pria de se
nommer :
— Annoncez M. Le Bargy.
— De la Comédie-Française? demanda
l'huissier, empressé.
— Annoncez M. Le Bargy tout court.
Ça suffit.
C'est un rien4 sans doute. Mais n'est-ce
pas charmant?
J
amais a Paris, depuis des années, nous
n'avions eu à enregistrer un succès
comparable a la Revue des Folies-Bergère.
Pour en donner une idée, voici les recettes
.exactes encaissées depuis huit jours par le
premier de nos music-halls, recettes non
seulement remarquables par leurs chiffres,
mais encore par leur régularité. Après avoir
réalisé (ainsi que nous l'avons dit) le sa-
medi de la première et dans la journée de
dimanche dernier, 38,140 francs, les Folies-
1Sbrgéirë ont Tâffi : fiituff, 10;29tf fr; • ilîaMi,
10,393 fr. ; mercredi, 10,283 fr:: jeudi,
10,168 fr, ; vendredi, 10,110 fr.; samedi,
11,760 fr.; dimanche (matinée), 9,194 fr.;
dimanche (soirée); 11,932 fr. ; soit, au to-
tal, 122,546 francs depuis la première.
De tels chiffres en disent pltis- qu'uni
discours,;
L
ç Salon de l'Automobile cat en ce mo-
ment son plein, et de tous les coins du
monde arrivent les acheteurs qui se rendent
au Grand Palais.
La plupart s'en vont examiner les"Voitu-
res Renault, Fiat et Zedel, dont Lamber-
jack est concessionnaire, et c'est -sur une
de ces trois marques célèbres que s'arrête,
la plupart du temps, le choix des connais-
seurs.
Oui, le Salon est la grande manifestatiorr
annuelle où Lamberjack reçoit sa clientèle
mondiale.
fce Masqua de Verre.
La Maison de Berlioz j
Ce pauvre Berlioz n'a pas de chance. Chaque
fois qu'on va déposer, aux pieds de sa statue, —
square Vintimille — un hommage d'admiration
à sa mémoire, le mauvais temps se met de la
partie. ■
Ce fut donc sous les parapluies que le pieux
pèlerinage d'hier matin eut lieu. Vers onze heu-j
res, on^arriva: devant l'immeuble de la- xue dm
Mont-Cenis, où devait être-apposée une plaque.
commémorative
HECTOR BERLIOZ
1803-1869
habita: cette maison:
de 1834 à 1837
Il y composa la symphonie
Harold en Italie
et l'opéra Benvenuto Cellint
On pénétra dans la maison — une maison très
simple, très vieille, avec un jarcîin où l'on avait
une impression de tristesse poignante.
Et précisément, M. Charles Malherbe accepta
de rappeler, en quelques paroles émues, ces an-
nées qui ne furent pas des plus heureuses pour
l'auteur de La Damnation. Autour du sympathi-
que bibliothécaire de l'Opéra étaient groupés
MM. J.-G. Prodhomme, Costaillod, Boschot,
Francis Casadessus, Henri Martin, Léon Côke,
DEVANT 'i.A_ MAISON. DE BERLIOZ -IE. Brod. PhOt.>
^i-ouis Perret,. Emile-Derey^Blondeî,«Gabriel Fa-
bre, Albert Doyen.
M. Colonne s'était fait-excuser.
On pénétra dans la maison, on admira un ins-
tant le panorama de la plaine Saint-Denis, qui
faisait dire à Berlioz: « De mes fenêtres,.je vois
les tombeaux des rois de France. »
On s'entretint encore du grand disparu; on
entoura beaucoup notre distingué collaborateur
J.-G. Prod'homme, qui s'occupa activement de
cette manifestation.
Manifestation infiniment touchante par la
grande simplicité de son émotion et de sa-sin-
cérité. - , :
THEATRE DE MONTROUGE
L'Examen de Florent
Comédie en un acte
de M. Robert OU DOT.
Quart d'Œil
Vaudeville en trois actes
de M. Camille AUDIGIER4
,
Ah! dame, il n'est pas- précisément au coin
de la rue Vivienne et du boulevard, le vaillant
petit théâtre de Montrouge; mais bien dans une
province perdue, là-bas, où les auto-taxis ne
vous véhiculent qu'en ronchonnant de tout leur
moteur, comme quand on leur demande, vers
minuit, de vous emmener à Melun ou à Saint-
Germain.
Sa façade flambante d'électricités multicolores
fait une trouée de clartés insolites dans la
grande paix noire de l'avenue, entre le Café du
Commerce, où les mêmes habitués manipulent,
chaque soir, les mêmes dominos, et le lumignon
en ver-luisant d'une mercière de gros bourg.
Et c'est vraiment, au sens strict du mot, de
la décentralisation qu'y fait M. Beineix, l'àimable
directeur de céans, quand il s'aventure, comme
hier soir, hors du répertoire consacré par le
succès.
Cette fois, c'était un acte de Robert Oudot et
trois actes de Camille Audigier, dont les titres:
l'Examen de Florent et Quart d'œil flamboyaient
dans le fromage blanc d'une très artistique affi-
che dessinée par mon vieux camarade Brod.
Trois auteurs amis, les deux dramaturges et
l'artiste ! J'étais donc arrivé là-bas avec tout un
chargement d'indulgence dont je n'ai pas eu,
d'ailleurs, à dépenser grand'chose: je ne vais
avoir, en effet, que quelques négligeables réser-
ves à formuler au cours de mes très sincères
compliments.
L'Examen de Florent est une comédie légère,
alerte et sans quiproquos tumultueux, encore
que l'affiche traite cette œuvrette de « vaude-
ville nouveau ».
Le lieutenant Florent d'Andilly, pimpant dra-
gon, aime sa cousine Lucie. Il l'aime, il le lui
dit. Nous aDorendrons. au dénouement, au'il
le lui ajjrouve -et que cette preuve va se maté-
rialiser-dans quelques mois sous la forme habi-
tuelle en ces circonstances: un poupon.
Or, M. et Mme Duverbois — en deux mots,
mossieu! en deux mots! mais que je me vois
obliger d'écrire en un seul pour me conformer
aux indications du programme — M. et Mme
Duverbois, parents soupçonneux de la frêle Lu-
cie, s'imaginent que leur futur gendre, quelque
peu fatigué par de multiples campagnes amou-
reuses et militaires, sera incapable, une fois
marié, de procréer à son, image, des petits sei-
gneurs d'Andilly.
Et, pour en avoir le cœur net, ils décident de
soumettre Florent à un. examen — ou plutôt
à une épreuve décisive.
Tour à tour, Adélaïde, la brune et capiteuse
femme de chambre ; Mlle Yolande de Santa-Lu-
cia, un quart de mondaine que M. Duverbois
est allé mobiliser au Casino voisin — nous som-
mes à Pourville, en été — et Mme Duverbois
elle-même — ô suprême sacrifice d'une matu-
rité maternelle! — grimperont à l'assaut de la
vertu du dragon.
Et le dragon, qui a subodoré le piège, res-
tera un dragon de vertu. Et c'est pour sa char-
mante petite femme qu'il gardera. ce que de
multiples tentatrices ont successivement essayé
de lui ravir. D'ailleurs, l'aveu fait par Lucie
elle-même de sa maternité prochaine, vient à
propos calmer des inquiétudes injustifiées. Flo-
rent n'a décidément rien de commun avec l'his-
torique amant d'Héloïse.
Choses en l'air, le titre du volume <3envers
commis par Florent — car le lieutenant est
poète — eût, du reste, amplement suffi pour
rassurer tout-le monde.
M. Hervil, le jeune premier de l'endroit, est
un lieutenant d'une élégance parfaite, mais-qui
semble atteint, tant il se donne de mouvement:
inutile, d'une fâcheuse chorée.
M. Adhémar Duverbois — c'est-le beau-père
— a spirituellement silhouetté un.-provincial pru-
dhommesque et paillard.
Mme Yvonne- Duc, la belle-maman',.a..ëœ-na-
turel, avec un petit accent de-terroir bourgui-
gnon fort réjouissant.
Je ne saurais trop louer, le--iléshabillé, galant
— car on se déshabille un brin dans l'acte de
Robert Oudot — de la belle Mlle Darclée. Le
paisible Casino de Pourville doit être en per-
manente ébullition s'il y déambule beaucoup
d'aussi aguichantes demoiselles de Santa Lucia
et autres lieux.
Mlles Pradon — la soubrette — et Mérald -
la fiancée du lieutenant •—- sont agréables à xe-.
garder et à entendre.
L'Examen de Florent • titre à consonance-
polissonne et évocatrice —est joué dans-unin-,
térieur confortable de villa bourgeoise.
, Les bravos qui ont accueilli la proclamation
du nota de .l'auteur à la chute .du-Tideau^ont,
prouvé à Robert Oudot tout le plaisir qu'on avait
pris à écouter sa pimpante comédie.
Koxert OUODI Camille nutngler
Quart d'œil, la pièce qui succédait au Ievel
de rideau, est bien un vaudeville, un vaude4
ville compliqué comme un écheveau de lainef
où se serait enroulé un matou malfaisant.
Et me voici ficlitremejat embarrassé pour el
,UART-WOEIC"- -
rir. iîroa, pbùt.T
M. Souquès
(DUCŒllt.-.:'te Satyre de^Môntrôuge)
Mlle Yvonne Duo
{Athénaïs Chapoulard)
synthétiser en quelques lignes les péripéties fiiÀ
nambulesques.
Il s'agit, en substance, d'un joyeux désœuvré,!
Henri des Garennes — gare au lapin, mesda-:
mes ! — qui, pour éblouir un couple de .parants'
de province, possesseur d'une charmante entent
que ledit des Garennes voudrait bien épouser,.
profite de sa ressemblance physique avec le chef ,
de la Sûreté, Pamphile Gaboriau, et se fait
passer aux yeux des provinciaux éblouis pour
ce haut fonctionnaire de la Tour-Pointue.
Les provinciaux counent dans le pont - et
"h.'-'-'-"",,,",..:.
Mlle Cécile Darclée ,--- -
(yoyande de Santa Lucia dans L'Examen de Florent)
les agents aussirn Le vrai Pamphile Gaboriau,
lui, n'y coupe pas un instant. Il s'est fait isser
la barbe et la moustache pour rechercher ) us
commodément certain satyre qui fait de dép ,r8<
bles dégâts dans la vertu des Montrougien;.es,..
et c'est lui que les policiers, sur les indics J.jns
d'Henri des Garennes, prennent pour le SE ..,y, 1
Les passages à tabac succèdent aux comparu»
tions devant le faux quart d'œil qu'assista utf
,noa-moins faux secrétaire
Le NWMêrô : 5 centimes
Lundi 14 Décembre1908
Rédacteur en Chef : G. de PA WLOWSKI :
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDtA.PAMS
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 a 20 a
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27', Boulevard Poissonnière, PARIS
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UN AN 6 MOIS
- -
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
LES DEUX ÉPOQUES
Lancrit
aimeraiMl ?.
Jamais il ne lui avait dit un vrai mot
d'amour. Mais il s'occupait d'elle avec de
si jolis soins d'ami et de si crispantes at-
tentions d'amoureux que Pierrette Pécal
s'était assurée à elle-même qu'il l'aimait et
que, dans un an au plus tard, elle s'appel-
lerait Mme Lancrit.
D'abord cette idée-là ne l'avait pas em-
ballée du tout. Lancrit lui plaisait bien.
Mais elle pressentait qu'une fois mariée,
elle n'aurait plus de lui cette présence ar-
dente qui voltigeait autour de sa personne
et qui, avec sa blonde gentillesse à elle, lui
valait, dans les bals blancs ou chez les
« Jouvenceaux », de si flatteurs succès. Ce
serait autre chose, et cette « autre chose »
qui l'avait follement enrayée comme la
pensée d'être enfermée, la nuit, avec un
jeune homme, dans une chambre d'hôtel,
maintenant l'enchantait à ce point que l'im-
patience faisait place à l'effroi.
D'ailleurs, Lancrit ne semblait-il pas ex-
trêmement pressant. Il ne la quittait plus.
Bien sûr que Pécal adorait sa fille. Mais,
n'est-ce pas, il était tellement « pris par ses
pièces » et toute cette sacrée vie de Paris
qu'il n'avait pas trouvé 4ma~minute, pour-
-l'éducation de Pierrette, ni Mme Pécal non
plus. qui avait déjà trop à faire avec son
-enfant de mari.
LaIiorÏJ s'indignait de cette négligence.
« C'est insensé, disait-il. A quoi pensaient
donc vos parents? Ils vous regardaient
pousser comme une tige de lilas dans un
jardin mdré par six étages?. » Et il la
dirigeait, d'une main caressante et très
ferme, dans ses penchants d'artiste, dans
le choix de ses lectures, de ses toilettes et
surtout dans le choix des amies.
Oh! sur cette question-là, il était intrai-
table! Docile, elle avait déjà «semé)),
comme elle aimait à dire, pas mal de jeu-
nes filles qui déplaisaient à Lancrit. Mais
quand il lui avait demandé de rompre avec
la petite Ariette des Blanck de l'Isère, elle
s'était si violemment révoltée qu'un mot de
plus, et c'était entre elle et lui que la
brouille éclatait.
Pourtant, bientôt il reprenait la lutte:
« Elle est insupportable, votre petite amie !
grondait-il tout le temps. Elle se sait une
immense fortune et elle se figure que tout
le monde doit se prosterner à ses pieds.
C'est la pimbêche elle-même! Elle se ren-
gorge comme une jeune autruche et elle
s'enfle comme un petit yeau d'or! Vous
-J&livez le lui dir,e!»)
Mâis Pierrette ripostait: « Vous êtes
très méchant et je le lui ai dit que vous
ne pouviez pas la souffrir! Elle aussi vous
déteste et elle prétend, elle aussi, que
Vous vous croyez un immense talent et que
vous vous rengorgez comme un veau ou
une autruche, je ne sais plus au juste ! Ce
qu'il y a de certain, c'est que c'est stupide
de se haïr ainsi, surtout sans se connaître!
Et puis moi, ça me fait une vie assom-
mante. J'essaie de mettre la paix entre
vous et voilà à quoi je réussis! »
— Ou 'est-oe que ça peut vous faire ?
— Beaucoup! D'abord, je tiens à l'ami-
tié d'Ariette, et il n'y a pas de raison
Pour que je la sacrifie à votre antipathie!
Et ensuite vraiment, c'est trop insuppor-
table cette peur éternelle que vous vous
rencontriez et qu'elle me prive de votre
présence, ou réciproquement !..«
- Oh! Quant à ça!.
— Eh bien! non, déclara Pierrette, j'ai
juré que ça devait finir et j'aurai le aer-
nier.
- Comment .ferez-vous?
• •— Vous vous rencontrerez.
- Comme deux trains, alors? Ahî non,
he faites pas ça, ma petite Pierrette, parce
que je vous le certifie, ce serait une affaire
^Ui tournerait très mal !.
- Qu'est-ce que vous feriez donc?
Lancrit prit un élan de voix énorme et
Cabrant l'air de sa main, il commençait:
« Je. », quand, d'une poussée joyeuse, la
Porte s'ouvrit.
- Ariette.!
- Bonjour, mon moineau! Bonjour,
mon alouette!.
Les deux amies se bécotaient avec de
petits cris d'oiseau, cependant que sévère,
Lancrit debout, ayant appelé du doigt son
chapeau, prononçait: « Mademoiselle, je
Vous dis au revoir.
h. — Ah 1 ça non, pas encore! protesta
jP. ierrette.
— Il le faut!
— Vous ne refuserez pas de rester un
îjuart d'heure avec Ariette. J'ai à parler à ma-
taan.
- Je suis au regret. -
- Mais ce serait grossier 1 Un quart
d'heure, voyons!
- Je n'en dispose pas !
Blanck, - Laisse donc, ma chérie, intervint Mlle
les lèvres gentiment amincies. M.
Lancrit est pressé. C'est peut-être l'heure
■ aller prendre sa douche.
- Mais non, mademoiselle.
•— Alors, c'est celle d'être mufle! -
Pas encore! fit Lancrit regardant la
Ondule. J'ai un quart d'heure à moi, ma-
demoiselle, et si vous permettez.
— C'est beaucoup trop d'honneur!.
- Mes enfants, je vous laisse, dit Pier-
Ioette, je ne souhaite qu'une chose, c'est,
ïuand je rentrerai, de vous trouver vi-
"*nts!.
Il y eut un silence. Ariette le rompit:
— Vous savez, monsieur, je ne vous re-
-iens pas.
- Vous êtes fort cruelle!.
u, - Pas du tout! Te sais que la société
une pimbêche n'offre aucun agrément!
- Celle d'un veau n'en offre pas da-
mage!.
Un sourire qu'ils se renvoyèrent les dé-
endit soudain.
( - Je vois, reprit la jeune fille, que nous
s wChan«*eons des noms d'inimitié.
- Ou des noms d'amitié!
- Comment ça?
– Mais oui, mademoiselle. Est-ce que
les sentiments les plus vifs s'affirment net-
e-nt ? Est-ce que la sympathie qui se
Lionne jusqu'à l'amour n'emploie pas des
expressions de haine quand elle sent que
si elle ose s'avouer franchement, on la re-
poussera? Et qui vous dit que la violence
avec laquelle je m'exprimais à votre égard
ne cachait pas quelque chose de tout à
fait différent de la haine et n'ayant même
rien de commun avec l'antipathie? Mais
pardon.
D'un son de voix précis, Ariette de-
manda :
— Etes-vous engagé avec Pierrette?
— Mais pas le moins du monde! pro-
testa-t-il. C'est une camarade. Je l'aime
beaucoup. Mais je ne l'aime pas.
- Alors, déclara la jeune fille, franchise
pour franchise, je m'en vais vous parler.
Moi aussi, je sais que mon antipathie ca-
chait pour vous plus que de la sympathie.
Mais je suis clairvoyante. Vous aimez ma
fortune. J'aime votre talent. Je sais que
tous deux, nous pouvons être très heureux
ensemble et arriver très haut. Donc, si
vous le voulez, essayons de nous accro-
cher, et si, dans un mois, ça s'arrange, le
trimestre suivant, nous serons mariés.
— Commençons! dit Lancrit en lui pre-
nant les mains.
Et il l'avait violemment attiré a lui,
quand Pierrette rentra.
Elle eut un « oh ! » comme un cri de dou-
leur. Puis, les yeux battant les larmes à
grands coups de paupières:
— Eh bien ! à la bonne heure ! s'écria-
t-elle. Vous êtes intelligents, vous autres!
Et quant à moi, je suis aussi bête que papa,
ce qui n'est pas peu dire!.
Gustave GUICHES.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Voyages imaginaires
Les gens pressés et les amateurs d'art
que l'hiver effraye ne sont point obligatoi-
rement forcés de rester à Paris pour se faire
une idée nette des dernières pièces que l'on
vient d'y donner. Un court. voyage au tra-
vers de pays choisis pourrait utilement rem-
placer pour eux des représentations aux-
quelles ils n'eurent point le plaisir: d'as-
sister.
Il leur suffirait tout d'abord de s'en aller
à Madrid. Ils seraient mal logés, mal nour-
ris, un peu bousculés; mais, au hasard des
salles sans catalogues et des musées sans
guides, ils pourraient découvrir, au Prado,
quelques pages merveilleuses et insoupçon-
nées de Goya. Brusquement, dans l'ombre,
des têtes grimaçantes et symboliques leur
apparaîtraient; puis, plus loin, de gracieu-
ses et calmes figures dft .- ,brn"at-.
ment encore les silhouettes imposantes, ma-
jestueuses et caricaturales d'une famille
royale et un grouillement effarant de prê-
tres, de magistrats, de rois et de révolution-,
naires qu'on exécute au pied d'un mur.
Cela ne manquerait pas de les boulever-
ser, de les choquer, de les impressionner
d'une façon maladive, mais torte; ils protes-
teraient, mais n'oublieraient jamais; ils au-
raient vu Le Foyer, de M. 'Mirbeau. -
Il leur faudrait aussitôt, et de toute ur-
gence, trouver le calme repos d'un Riviera
Palace, construit dans un site enchanteur, à
quinze minutes de la gare, avec ascenseur,
salle de repos et salon de conversation, où,
ce ne gâte rien, se trouverait réunie la
société la plus élégante, la plus spirituelle
et la plus aimable qui se puisse concevoir.
Ils s'en trouveraient ravis, charmés, con-
quis; ils verraient, sans y prendre garde,
L'Oiseau blessé, de M. Capus.
J'ajoute, pour mémoire, que, pendant
leur villégiature, ils ne manqueraient pas de
visiter, en automobile, quelque village pau-
vre leur tenant lieu du Théâtre de l'Œuvre,
et qu'ils éprouveraient, pendant quelques
minutes, ces sensations de pitié convention-
nelle qui ont, pour les gens tranquilles, tout
le charme d'un excellent cigare. Peut-être
aussi le jour d'une excursion, la panne sur-
venant, seraient-ils forcés de passer la nuit
dans un modeste Family-House de pro-
vince, et cela les tiendrait quittes d'aller
voir à leur retour à Paris Le Poussin que
nous donne l'Odéon.
G. DE PAWLOWSKI,
Échos
Ce soir, 8 huit heures et demie, 3 la
Porte-Saint-Martin, répétition générale de
La Femme X., drame en cinq actes, dont
un prolof!ue, de M. Alexandre Bisson-
M." dane Hading JACQUELINE
Carmen Deraisy Madame ÏURENNH
- Bouchetal ROSE
Annette dary HELENE
Frédérique FELICIE
MM. Jean Coquelin NOËL
Dorival FLEURIOT
Belluci PERISSARD
Laroche LAROQUE
Monteux RAYMOND
Fabre CHESNEL
D'Auchy VALMORIN
Chabert MERIVEL
Gravier LE PRESIDENT1
Walter FONTAINE
Harment VICTOR
Person UN GREFFIER
Nargeot Chef du jury
Danequin UN HUISSIER
Adam UN JUGE
Barnier UN JUGE
Totah UN GENDARMH
T
oulousaine. ;.
On devait donner, ce soir-là, S Tou-
louse, la répétition générale de Messaline.
L'après-midi, le baryton prévint, par un mot
bref et sans réplique — qu'il serait hors
d'état, le soir, de chanter son rôle. Fort à
propos, le compositeur, qui est un chanteur
remarquable, s'offrit à remplacer son inter-
prète défaillant, à la condition, toutefois,
qu'il chanterait en tenue de ville.
Ainsi fut fait. Donc, le soir, M. Isidore
de Larâ apparut, sur la scène, devant les
Toulousains étonnés et ravis.
Tout allait pour le mieux, lorsque, au mi-
lieu du troisième acte, survint un inter-
mède, pour le moins inattendu : Harès —
en l'occurrence, M. Isidore de Lara — ve-
nait d'être consciencieusement ligoté par
les sbires de Messaline, lesquels se dispo-
saient à le précipiter dans le Tibre, lors-
que, dans la bousculade inévitable d'un jeu
de scène quelque peu mouvementé, des
pièces d'or s'échappèrent des poches de
l'auteur-acteur et s'en furent, sonnantes et
trébuchantes, vers le trou du souffleur.
Fascinés, les sbires lâchèrent leur proie
et se ruèrent à' la curée. Alors, le compo-
siteur, d'une voix impérieuse: « Messieurs
les-sbires, s'édri a-t-il, laissez cet or et fai-
tes votre devoir! ».
Les sbires, rappelés à la réalité, reprirent
leur proie et la précipitèrent dans le Tibre,
tandis que le Pactole en réduction coulait,
sonore et rougeoyant, le long de la pente
accentuée de la scène.
N
ous avons reçu la lettre suivante;
Mon cher Masque de Verre,
Permettez-moi de bondir sous l'outrage!
Vous avezrété mal renseigné — une fois, n'est
pas coutume — sur l'Affaire des Bustes.
Remplacer Schumann par Bizet, : dans l'apo-
théose. des Faust, eût été d'ailleurs un acte de
crétinisme fâcheux et d'ignorance esthétique ;
le premier étant rasé à l'américaine et le se-
cond abondamment barbu.
Mais il y a mieux : pour trouver les cinq bus-
tes du Gala de Stamboul, il a fallu, après avoir
scruté en vain les musées du Conservatoire et
de l'Opéra, s'adresser à des amateurs et à des
hommes de l'Art, et même courir jusqu'à
Bruxelles.
M.Bernstamm, ïe célèbre sculpteur russe,
m'a prêté soa Berlioz de Monte-Carlo; le Gou
nod, de Caroeaux, m'a été confié par l'éditeur
de Faust, Paul de Choudens; Liszt et Wagner,
moulés en vingt-quatre heures, m'ont été expé-
diés de Belgique, et enfin, le Schumann — que
vous accusez d'avoir été Bizet — appartient à la
collection de M. Gustave Lyon-Pleyel.
Maintenant que je vous ai cité mes sources
(à qui j'adresse, par votre canal, mes remercie-
ments émus), rendez-moi l'honneur en insérant
cette rectification.
Votre tout dévoué.
Gabriel ÂSTRUC,
Secrétaire rdu Comité du Gala de Stamboul.
c
elles qui s'en vont.
Mlle Mérentié quitte l'Opéra. La
superbe cantatrice, dont les aeouis oans
Le Cid furent retentissants, et qui, depuis,
dans les divers emplois de son répertoire:
Tannhoeuser, Aida, Ariane, avait conquis,
sur notre grande scène lyrique, une place
importante, rompt, de son plein gré, l'en-
gagement qui la liait, pour deux années
encore, à notre Académie nationale de mu-
sique.
Signe des temps.:
D
îner de « têtes ')..
Chez un honnête et modeste mar-
Chamt «le vtaa iai«wa atsatty
des ouvriers, des chauffeurs, des cochers
dînent bruyamment.
Mais une table, un peu à l'écart, attire
l'attention et éveille la curiosité. De jeunes
femmes l'entourent, poudrées, maquillées,
en perruque. Leur conversation est vive et
enjouée, leur mine éveillée.
Et les profanes se demandent quelles
peuvent être ces originales travesties qui
font choix d'un lieu pareil pour y faire un
élégant repas? >
Ce sont de jeunes artistes des Folies-Dra-
matiques qui dînent, entre la matinée et la
soirée du dimanche.
L
es surprises de la dédicace.
Dans son courrier, toujours volumi-
neux, M. catuue menées n était nullement
surpris de trouver l'autre jour un volume.
C'était le charmant ouvrage de Tristan
Bernard: Secrets d'Etat. Machinalement, le
poète feuilleta le volume. A la première
page se trouvaient ces mots : « A mon vieux
camarade du lycée Fontanes. »
Là, par exemple, l'étonnement de Catulle
Mendès fut grand. Camarade? Fontanes?
Tristan?
Deux jours après, Tristan Bernard rece-
vait un exemplaire de Secrets d'Etat, avec
ce petit mot. « Merci, mon cher ami. Mais
ta dédicace est beaucoup trop flatteuse.
H. V. » ,
Cette dédicace, c'était : « A Catulle Men-
dès. » Il y avait un chassé-croisé. Le livre
du poète était allé à notre distingué con-
frère Henri Vonoven, du Figaro; et le sien
avait été envoyé — truc de vaudeville -
à l'adversaire du vaudeville!
L
es matches sont très en vogue. Il vient
d'en être gagné un par Dûsausoy, ex-
pert, 4, boulevard des Italiens, qui a acheté
le plus cher de tout Paris un lot de bijoux
très important. Grand choix d'occasions.
E
t maintenant, messieurs, à la tour de
Nesles!
11 se prépare, en ce moment, une impor-
tante tournée qui promènera, par les gran-
des cités européennes, ce chef-d'œuvre du
drame de cape et d'épée : La Tour de
Nesles.
Et Mme Louise Silvain sera Marguerite
ÙÔ Bourgogne; M. Albert Lambert, Buri-
dan, et M. Raphaël Duflos, Gautier.
M. Leloir fait école.
O
n annonce.
M. Le Bargy est allé l'autre jour
rue de Valois rendre visite a M. Dujardin-
Beaumetz. L'huissier de l'antichambre, nou-
veau venu dans la maison et qui n'avait ja-
mais vu le grand comédien, le pria de se
nommer :
— Annoncez M. Le Bargy.
— De la Comédie-Française? demanda
l'huissier, empressé.
— Annoncez M. Le Bargy tout court.
Ça suffit.
C'est un rien4 sans doute. Mais n'est-ce
pas charmant?
J
amais a Paris, depuis des années, nous
n'avions eu à enregistrer un succès
comparable a la Revue des Folies-Bergère.
Pour en donner une idée, voici les recettes
.exactes encaissées depuis huit jours par le
premier de nos music-halls, recettes non
seulement remarquables par leurs chiffres,
mais encore par leur régularité. Après avoir
réalisé (ainsi que nous l'avons dit) le sa-
medi de la première et dans la journée de
dimanche dernier, 38,140 francs, les Folies-
1Sbrgéirë ont Tâffi : fiituff, 10;29tf fr; • ilîaMi,
10,393 fr. ; mercredi, 10,283 fr:: jeudi,
10,168 fr, ; vendredi, 10,110 fr.; samedi,
11,760 fr.; dimanche (matinée), 9,194 fr.;
dimanche (soirée); 11,932 fr. ; soit, au to-
tal, 122,546 francs depuis la première.
De tels chiffres en disent pltis- qu'uni
discours,;
L
ç Salon de l'Automobile cat en ce mo-
ment son plein, et de tous les coins du
monde arrivent les acheteurs qui se rendent
au Grand Palais.
La plupart s'en vont examiner les"Voitu-
res Renault, Fiat et Zedel, dont Lamber-
jack est concessionnaire, et c'est -sur une
de ces trois marques célèbres que s'arrête,
la plupart du temps, le choix des connais-
seurs.
Oui, le Salon est la grande manifestatiorr
annuelle où Lamberjack reçoit sa clientèle
mondiale.
fce Masqua de Verre.
La Maison de Berlioz j
Ce pauvre Berlioz n'a pas de chance. Chaque
fois qu'on va déposer, aux pieds de sa statue, —
square Vintimille — un hommage d'admiration
à sa mémoire, le mauvais temps se met de la
partie. ■
Ce fut donc sous les parapluies que le pieux
pèlerinage d'hier matin eut lieu. Vers onze heu-j
res, on^arriva: devant l'immeuble de la- xue dm
Mont-Cenis, où devait être-apposée une plaque.
commémorative
HECTOR BERLIOZ
1803-1869
habita: cette maison:
de 1834 à 1837
Il y composa la symphonie
Harold en Italie
et l'opéra Benvenuto Cellint
On pénétra dans la maison — une maison très
simple, très vieille, avec un jarcîin où l'on avait
une impression de tristesse poignante.
Et précisément, M. Charles Malherbe accepta
de rappeler, en quelques paroles émues, ces an-
nées qui ne furent pas des plus heureuses pour
l'auteur de La Damnation. Autour du sympathi-
que bibliothécaire de l'Opéra étaient groupés
MM. J.-G. Prodhomme, Costaillod, Boschot,
Francis Casadessus, Henri Martin, Léon Côke,
DEVANT 'i.A_ MAISON. DE BERLIOZ -IE. Brod. PhOt.>
^i-ouis Perret,. Emile-Derey^Blondeî,«Gabriel Fa-
bre, Albert Doyen.
M. Colonne s'était fait-excuser.
On pénétra dans la maison, on admira un ins-
tant le panorama de la plaine Saint-Denis, qui
faisait dire à Berlioz: « De mes fenêtres,.je vois
les tombeaux des rois de France. »
On s'entretint encore du grand disparu; on
entoura beaucoup notre distingué collaborateur
J.-G. Prod'homme, qui s'occupa activement de
cette manifestation.
Manifestation infiniment touchante par la
grande simplicité de son émotion et de sa-sin-
cérité. - , :
THEATRE DE MONTROUGE
L'Examen de Florent
Comédie en un acte
de M. Robert OU DOT.
Quart d'Œil
Vaudeville en trois actes
de M. Camille AUDIGIER4
,
Ah! dame, il n'est pas- précisément au coin
de la rue Vivienne et du boulevard, le vaillant
petit théâtre de Montrouge; mais bien dans une
province perdue, là-bas, où les auto-taxis ne
vous véhiculent qu'en ronchonnant de tout leur
moteur, comme quand on leur demande, vers
minuit, de vous emmener à Melun ou à Saint-
Germain.
Sa façade flambante d'électricités multicolores
fait une trouée de clartés insolites dans la
grande paix noire de l'avenue, entre le Café du
Commerce, où les mêmes habitués manipulent,
chaque soir, les mêmes dominos, et le lumignon
en ver-luisant d'une mercière de gros bourg.
Et c'est vraiment, au sens strict du mot, de
la décentralisation qu'y fait M. Beineix, l'àimable
directeur de céans, quand il s'aventure, comme
hier soir, hors du répertoire consacré par le
succès.
Cette fois, c'était un acte de Robert Oudot et
trois actes de Camille Audigier, dont les titres:
l'Examen de Florent et Quart d'œil flamboyaient
dans le fromage blanc d'une très artistique affi-
che dessinée par mon vieux camarade Brod.
Trois auteurs amis, les deux dramaturges et
l'artiste ! J'étais donc arrivé là-bas avec tout un
chargement d'indulgence dont je n'ai pas eu,
d'ailleurs, à dépenser grand'chose: je ne vais
avoir, en effet, que quelques négligeables réser-
ves à formuler au cours de mes très sincères
compliments.
L'Examen de Florent est une comédie légère,
alerte et sans quiproquos tumultueux, encore
que l'affiche traite cette œuvrette de « vaude-
ville nouveau ».
Le lieutenant Florent d'Andilly, pimpant dra-
gon, aime sa cousine Lucie. Il l'aime, il le lui
dit. Nous aDorendrons. au dénouement, au'il
le lui ajjrouve -et que cette preuve va se maté-
rialiser-dans quelques mois sous la forme habi-
tuelle en ces circonstances: un poupon.
Or, M. et Mme Duverbois — en deux mots,
mossieu! en deux mots! mais que je me vois
obliger d'écrire en un seul pour me conformer
aux indications du programme — M. et Mme
Duverbois, parents soupçonneux de la frêle Lu-
cie, s'imaginent que leur futur gendre, quelque
peu fatigué par de multiples campagnes amou-
reuses et militaires, sera incapable, une fois
marié, de procréer à son, image, des petits sei-
gneurs d'Andilly.
Et, pour en avoir le cœur net, ils décident de
soumettre Florent à un. examen — ou plutôt
à une épreuve décisive.
Tour à tour, Adélaïde, la brune et capiteuse
femme de chambre ; Mlle Yolande de Santa-Lu-
cia, un quart de mondaine que M. Duverbois
est allé mobiliser au Casino voisin — nous som-
mes à Pourville, en été — et Mme Duverbois
elle-même — ô suprême sacrifice d'une matu-
rité maternelle! — grimperont à l'assaut de la
vertu du dragon.
Et le dragon, qui a subodoré le piège, res-
tera un dragon de vertu. Et c'est pour sa char-
mante petite femme qu'il gardera. ce que de
multiples tentatrices ont successivement essayé
de lui ravir. D'ailleurs, l'aveu fait par Lucie
elle-même de sa maternité prochaine, vient à
propos calmer des inquiétudes injustifiées. Flo-
rent n'a décidément rien de commun avec l'his-
torique amant d'Héloïse.
Choses en l'air, le titre du volume <3envers
commis par Florent — car le lieutenant est
poète — eût, du reste, amplement suffi pour
rassurer tout-le monde.
M. Hervil, le jeune premier de l'endroit, est
un lieutenant d'une élégance parfaite, mais-qui
semble atteint, tant il se donne de mouvement:
inutile, d'une fâcheuse chorée.
M. Adhémar Duverbois — c'est-le beau-père
— a spirituellement silhouetté un.-provincial pru-
dhommesque et paillard.
Mme Yvonne- Duc, la belle-maman',.a..ëœ-na-
turel, avec un petit accent de-terroir bourgui-
gnon fort réjouissant.
Je ne saurais trop louer, le--iléshabillé, galant
— car on se déshabille un brin dans l'acte de
Robert Oudot — de la belle Mlle Darclée. Le
paisible Casino de Pourville doit être en per-
manente ébullition s'il y déambule beaucoup
d'aussi aguichantes demoiselles de Santa Lucia
et autres lieux.
Mlles Pradon — la soubrette — et Mérald -
la fiancée du lieutenant •—- sont agréables à xe-.
garder et à entendre.
L'Examen de Florent • titre à consonance-
polissonne et évocatrice —est joué dans-unin-,
térieur confortable de villa bourgeoise.
, Les bravos qui ont accueilli la proclamation
du nota de .l'auteur à la chute .du-Tideau^ont,
prouvé à Robert Oudot tout le plaisir qu'on avait
pris à écouter sa pimpante comédie.
Koxert OUODI Camille nutngler
Quart d'œil, la pièce qui succédait au Ievel
de rideau, est bien un vaudeville, un vaude4
ville compliqué comme un écheveau de lainef
où se serait enroulé un matou malfaisant.
Et me voici ficlitremejat embarrassé pour el
,UART-WOEIC"- -
rir. iîroa, pbùt.T
M. Souquès
(DUCŒllt.-.:'te Satyre de^Môntrôuge)
Mlle Yvonne Duo
{Athénaïs Chapoulard)
synthétiser en quelques lignes les péripéties fiiÀ
nambulesques.
Il s'agit, en substance, d'un joyeux désœuvré,!
Henri des Garennes — gare au lapin, mesda-:
mes ! — qui, pour éblouir un couple de .parants'
de province, possesseur d'une charmante entent
que ledit des Garennes voudrait bien épouser,.
profite de sa ressemblance physique avec le chef ,
de la Sûreté, Pamphile Gaboriau, et se fait
passer aux yeux des provinciaux éblouis pour
ce haut fonctionnaire de la Tour-Pointue.
Les provinciaux counent dans le pont - et
"h.'-'-'-"",,,",..:.
Mlle Cécile Darclée ,--- -
(yoyande de Santa Lucia dans L'Examen de Florent)
les agents aussirn Le vrai Pamphile Gaboriau,
lui, n'y coupe pas un instant. Il s'est fait isser
la barbe et la moustache pour rechercher ) us
commodément certain satyre qui fait de dép ,r8<
bles dégâts dans la vertu des Montrougien;.es,..
et c'est lui que les policiers, sur les indics J.jns
d'Henri des Garennes, prennent pour le SE ..,y, 1
Les passages à tabac succèdent aux comparu»
tions devant le faux quart d'œil qu'assista utf
,noa-moins faux secrétaire
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