Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-12-01
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1908 01 décembre 1908
Description : 1908/12/01 (A2,N428). 1908/12/01 (A2,N428).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76460818
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2e Année. - N° 428 (Quotidien) , Le Numéro : 5 centimes
Mardi 1er Décembre 1908
- - - t ;
, ~Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 2JJ8-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARÎS
e
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS
t Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Ëtranger. 40 » 20 a
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger: 40 D 20 a
Quémandeurs
- Si tu veux t'amuser me dit mon
ami Jérôme, le secrétaire du Théâtre-
liumain, viens donc passer une heure
avec moi, dans mon bureau, à regarder
et à écouter simplement les gens qui
viennent me voir. Je ne dis pas que tu
trouveras, dans cette contemplation, un
Plaisir tumultueux; mais tu t'amuseras,
le te le garantis.
» Je sais très bien pourquoi ils vien-
nent me voir. C'est toujours la même
maison: ils viennent me demander des
Places. Quelques-uns d'entre eux, qui ne
sont pas des habitués, me posent la ques-
tion simplement, banalement, avec un
P&u de timidité: « Serait-il possible?. »
Ou avec une feinte audace.
» Mais ceux-là ne sont pas intéres-
sants. Je leur donne ce qu'ils demandent
suivant le succès de la pièce, selon leur
tète, ou selon mon humeur. Non, ceux
que je préfère, ce sont les tapeurs de
Profession, ceux qui sont obligés de
jouer un jeu compliqué, parce qu'on les
a à l'œil, parce que ce sont des récidi-
vistes. *
f » Il y a le bon garçon, tout rond, tout
franc, qui s'écrie en entrant, avec une
< JQvialiié -de—«wtuvaiar-aloi r* qui vient taper son petit ami? » A celui-
là on répond, avec un air de dépit aus-
si affectueux: « Mon vieux, je suis dé-
solé; défense absolue de donner quoi
que ce soit ! » Il faudra qu'il se donne
Un peu plus de mal et qu'il trouve au-
tre chose. Au fond, il n'a pas été très
adroit. Avec sa familiarité accorte, il
vous a tout de suite mis à votre aise
Pour pouvoir refuser.
1 » Il y a le nonchalant, l'homme très
aU-dessus des vaines joies du spectacle.
^elui-là passait simplement dans le quar-
ber. Il est entré pour me serrer la main.
On parle de choses et d'autres. Assis au
fond d'un grand fauteuil de velours (ri-
che épave d'une - pièce - mondaine que
nous avons jouée quatre soirs I), il me
raconte les histoires les plus infaman-
tes qu'il a pu trouver. Pour obtenir un
coupon de deux fauteuils, il n'hésite
pas à couvrir d'opprobre un certain
, [ombre de ses contemporains. Il fait en-
- tendre à tout instant un rire exagéré.
Puis tout à coup: -
■ » .Vous faites de l'argent en ce mo-
ment?
- » Pas mécontents.
- » Vous donnez tout de même des
Places? »
» On se laisse aller à lui dire :
— » Pour vous! -
- » Oh! bien, alors! je viendrai
vous demander cela un de ces jours.
Voyons ! quand pourrais-je y aller? De-
main et les sept ou huit jours suivants,
Ie ne suis pas libre. Mais, au fait, il y
il ce soir! Pourquoi pas ce soir! Je n'ai
'rIen à faire, ce soir? Non, rien. Pou-
Vez-vous me donner quelque chose pour
Ce soir? »
» Il est dans mon bureau depuis si
longtemps que je n'ose lui refuser. Je
lui écris son coupon. Il le prend sans
Précipitation, il le met dans son porte-
feuille., puis tâche de ne pas s'en aller
trop tôt. Quand il sera levé après m'a-
"'oir dit miLle choses agréables, il sem-
blera se rappeler soudain la consé-
quence, évidemment accessoire, de sa
Visite. « Merci pour les billets! »
» Le tapeur triste, charmante variété!
est l'homme qui n'a que des déboires,
"ees chagrins, voire des douleurs mora-
les. Il s'assoit d'un air accablé. Il sem-
'ble qu'une neurasthénie implacable l'ac-
cule au suicide. Comment ne désirepis-
1'2 pas, de toutes mes forces, consoler,
distraire ce pauvre homme en détresse?
» Nous avons joué, l'année dernière,
'une pièce un peu fantastique, où l'on
COnduisait les enfants. J'ai reçu une tren-
lètlne de lettres d'enfants de tapeurs, de
Petits enfants mendiants dressés par
^urs pères. 1
? » J'ai connu un tapeur émérite, un
lampion qui, lui, jouait de toutes les
cordes: la joie ingénue du gentil gros
farçon dont vous pouvez, avec un billet,
fnire un heureux; la passion d'un affamé
J firt, qui a besoin de vibrer, et à qui
ous vous devez de procurer les nobles
bonheurs qui sont nécessaires à sa vie
intellectuelle!
» Ce tapeur m'avait déjà fait tous les
oups de son répertoire. Il me parlait de
parents de province. La province,
ans relâche. lui envoyait une famille in-
yssable. dont tous les membres ado-
aient le théâtre.
Il lui semblait que j'étais unique-
v:nt destiné à m'occuper de lui. Je n'a-
vais #pas d'autres fonctions. On m'avait
placé là pour sa plus grande commodité,
ie pius grand agrément des siens.
Quand il eût épuisé toute ma bonne
volonté, il s'attaqua à l'auteur, à qui il
écrivit des lettres enthousiastes sur sa
pièce. Ça donne toujours quelque chose.
Mais ii eut le tort de se montrer trop
vite r ï1?"*8, Ses louanges ne portèrent
plus, Lustre écrivain finit par Ilen-
voyer promener
nage dont' entreprit un haut person-
il n'avait jamais osé affronter
la sévénité légendaire, le patron lui-
même ! Le J?atron marcha deux ou trois
fois. la ci servit les parents de pro-
vince, la rlttte de reconnaissance à
payer à u nbi'enfaiteur, les deux petits
théâtre! qui seraient si ravis d'aller au
théâtre! Le PatrDn donnait les places,
parce qu'il ne savait pas au juste à qui
il avait affaire. Ce.fut par hasard seu-
lement que nous eûmes l'occasion de
parler de lui. Le patron, enfin éclairé,
se mit à le regarder d'un œil méfiant.
Mais ce patron, avec son air à tout cas-
ser, est un homme timide, qui ne sait
pas refuser. Cependant, ce champion
du tapage était capable de lasser les vo-
lontés les meilleures. Encore deux ou
trois fois, et le patron ne marcha plus.
» Mon individu parvint un jour, mal-
gré les consignes, à forcer la porte di-
rectoriale.
- » Comment, c'est vous!
- » C'est moi. Oui, je vous ai déjà
demandé trop de places, cette année; je
m'en rends compte. Aujourd'hui, c'est
une affaire très grave qui m'amène. Il
faut, ou que vous me prêtiez une somme
de quatre mille francs ou que vous me
donniez une loge de six places.-L'offre
de cette loge me permettra d'emprunter
la somme. Je pense que vous n'hésitez
pas et que vous préférez me signer le
coupon?. »
» Il disait cela gentiment, comme s'il
eût consenti une commutation de peine
en faveur du malheureux directeur.
» Mais lui, cette fois, ne perdit pas
la tête.
- » Mon amî, il mTest impossible,
vous vous en doutez, de vous prêter la
somme en question. Tout mon argent
est placé, et je n'ai aucune espèce de
fonds disponible. D'autre part, en rai-
son du succès de ma pièce, je ne puis
donner, en ce moment, un seul billet
de faveur. Toutefois, pour. vous obliger,
je vais vous prêter trois louis, avec les-
quels vous passerez tout à l'heure au
bureau, où vous retiendrez une loge de
six places.
» Et, ce qui est beau, d'est que le pa-
tron ne l'a plus revu. Bien entendu, il
n'a pas pris la loge à la location. Mais
je le soupçonne de m'avoir fait deman-
der, une demi-heure plus tard, sous un
nom supposé, une autre loge de faveur
où il a envoyé tout son monde, , - -
» Le patron pensait que soixante
francs, ce n'était pas cher pour être dé-
barrassé d'un seul homme. D'ailleurs, il
eut l'heureuse chance de tomber sur un
individu un peu gêné. Bien souvent, le
tapeur de billets n'est ni gêné, ni avare.
L'important pour lui, ce n'est pas d'éco-
nomiser de l'argent, c'est d'avoir des bil-
lets. Aime-t-il même le théâtre? Ce-n'est
pas sûr. Il aime les billets. >Î
Tristan BERNARD^"44
t: Nous publierons demain un article de
,- GUSTAVE GUICHES
Le bon public
Rien n'est plus amusant que ïa réputa-
tion de stupidité que l'on fait au public,
aussi bien en matière littéraire qu'en ma-
tière dramatique.
Il est entendu que le public ne comprend
rien, qu'il faut lui fabriquer des œuvres
spéciales, comme on le fait pour les en-
fants, et qu'une idée nouvelle ne saurait
jamais le toucher d'une façon véritable.
Lorsque l'on examine les choses de plus
près, on ne tarde point à comprendre com-
bien pareille légende est absurde. C'est le
public qui, de tout temps, a tait tout le suc-
cès des œuvres véritablement fortes et bel-
les, et c'est l'élite, ce sont les pouvoirs pu-
blics qui, chaque fois, ont réprouvé ces mê-
mes œuvres ou les ont plus simplement
condamnées.. ■.» n .m». m»
En matière dramatique, ce curieux phé-
nomène est des plus faciles à étudier, car,
dans une salle, il est aisé d'observer et de
recueillir les impressions ressenties. Les
scènes faites pour le public succèdent aux
scènes faites pour le public, toutes les fi-
celles sont dévidées, tous les mots qui ont
porté jadis sont redits, et le public, patient,
ne bronche point. Tout cela est fait pour
lui plaire et lui déplaît infiniment. *
Enfin, à un moment, quelques mots ou-
bliés dans le texte par les auteurs, quel-
ques mots dictés par l'inspiration véritable,
par un sens spontané du comique, quelques
mots ajoutés peut-être par l'acteur au cours
des répétitions, et voici tout à coup que le
public s'anime et applaudit. Dans la cou-
lisse, auteur et directeur se désespèrent.
Comment prévoir le succès d'une pièce?
Le théâtre est une bouteille à l'encre dans
laquelle il est impossible de discerner quoi
que ce soit.
On fait tout pour plaire au public; on lui
ressert des mots qu'il a déjà applaudis, des
situations qui reçurent son approbation; on
n'a rien laissé au hasard, et rien ne le dé-
ride. Au contraire, le voici emballé par un
passage que l'on n'a pas étudié, par une
situation qui fut trouvée comme par hasard.
C'est à désespérer de tout.
On nous permettra de trouver au con-
traire que cela demeure infiniment encou-
rageant. ,
G. DE PA WLOWSKI.
Échos
Ce soir, 2 huit heures et Hernie, aux Fo-
lies-Dramatiques, première représentation
de: Le Petit Faust, opéra-bouffe en trois
actes et quatre tableaux, de Crêmieux et
Ad. Jaimet musique d'Hervé.
Ce soir, à huit heures et demie, 'à l'Am-
bigu, répétition générale de: La Boscotte,
drame en cinq actes et six tableaux, de
Mme Georges Maldaguef
Ce soir, 2 neuf heures, au Vaudeville,
repris?-4e Mariags d'Etoile, pièce en qua-
tre actes, de MM. Bisson et Georges Thur-*
ner. >
c
ostume.
Mme Ethel Leginska, pianiste an-
glo-polonaise, publie de troublantes ré-
flexions sur la manière de s'habiller de ses
congénères. Elle condamne le corset, cela
va sans dire; elle condamne les robes lon-
gues qui s'embarrassent dans les pédales,
les robes courtes qu'elle juge indécentes,
et les robes décolletées qui risquent de glis-
ser le long des épaules pendant le jeu.
Elle condamne tant de choses que l'on s'at-
tend à la voir, finalement, recommander le
costume d'Eve comme le seul convenable
aux, dames pianistes. Mais non : elle préco-
nise « une large jupe sombre, descendant
jusqu'aux chevilles, et un corsage rappe-
lant la blouse des ouvriers » i,
— Si encore, disait le pianophobe Reyer,
c'étaient des ouvriers sans travail!
Le
sonnet n'est pas de Bergerat.
Nous recevons d'un généreux ano-
nyme cet amusant sonnet :
REPONSE D'EDOUARD VII
à. la remise du « Cullinan »
Je suis on ne peut plus sensible
y — Je le déclare en précisant -
A l'inestimable présent
*TJTT. Que vous m'offrez, l'air impassiblè.,,'-.
S'il arrivait, par impossible, -
Qu'un événement. déplaisant
Troublât-la paix du temps présent,
Ce joyau serait une cible.
Bien que superbe, sur ma foi,
Il manquait ce je ne sais quoi
Qu'un monarque avisé constate:
Bergerat y remédia
En rimant dans Comœdia
Les vers exquis de sa cantate-r
Pour S. M. empêchée:
DZING/
U"
billet.
Nous recevons d'un aimable abonné
le billet suivant - qui n est pas très théâ-
tral mais qui est amusant:
Monsieur le Masque,
Les deux prospectus anversois que vous don-
nâtes il y a quelques jours sont drôles, mais il
est inutile d'aller jusqu'en Belgique pour trou-
ver dé curieuses réclames.
En France, et dans le marais vendéen, il y
avait voici quelques années — (je ne sais s'il
existe encore) — un équarisseur indigène énon-
çant ses titres sous cette forme solennelle et
déconcertante:
« Audouit, équarisseur et voiturier de bes-
» tiaux morts sans difficulté tant loin que près.
» Si le passage est intercepté par les e&ux, on
» prendra un navire si besoin est ». —
r
- -ir; ,,' —- UN ABONNE.
L
ss prédictions de Mme Melba.
La grande artiste, tout comme une
simple pythonise, vient de prédire ce que
sera la vie des femmes dans les temps fu-
turs. Elle a déclaré que la beauté des fem-
mes s'affinera de jouir en jour, que les mo-
des excentriques disparaîtront.
« Dans cent ans, a-t-elle dit, le type qui
prévaudra sera bien près d'atteindre à la
perfection. Un plus grand usage de ses fa-
caltés mentales idéalisera, en quelque sor-
te, la femme de l'avenir. Son apparence
marchera de pair avec son intelligence. Il y
aura de l'harmonie dans les vêtements, de
la réserve dans les manières et les paroles ;
il n'y aura plus d'orgueil et d'affectation.
» Son émancipation, qu'elle acquérera
très certainement — nous avons dit, l'au-
tre jour, que Mme Melba se montrait par-
tisan des efforts des suffragettes londonien-
nes — ne lui ôtera pas l'amour de son
intérieur. Une femme sera toujours une
femme. Les durs et rebutants événements
de la vie lui feront son chez elle plus cher,
chaque jour davantage!. »
Donc, nous verrons toutes les femmes,
belles, bonnes, douces, intelligentes —
nous n'avons qu'à attendre une. centaine
d'années!
u
n discours en vers de M. Catulle
Mendès:
Le petit discours en vers que, sur la de-
mande de l'Association générale des Etu-
diants de Paris et de M. André Antoine,
vient d'écrire M. Catulle Mendès, a pour
titre: Paroles de bienvenue aux étudiants
étrangers.
Les vers de M. Catulle Mendès seront
dits par M. de Max, mardi soir, au gala de
l'Odéon.
SI
évente!":"
Au Vaudeville. En pleines répétitions
de Madame Sans-Gêne. L'entrée des prin-
cesses. Sardou avait décrété: « Tout le
monde doit saluer les princesses: » Tout le
monde salue. Les courtisans s'inclinent les
uns après les autres. Vient le tour de Pel-
lerin --:- Arnaud, dans la pièce; —4 il salue,
resalue, s'incline. Longueur. Sardou s'im-
patiente :
— Ça va bien, mon p'tit Pellerin! ça
va bien ! •
Pellerin salue toujours.
— Mais, bon Dieu! Pellerin, je vous dis
qu'ça va bien. Voyons, mon garçon!.
— Mais, maître, vous m'avez dit, hier, de
saluer et de resaluer; je salue et je resa-
lue!. J' suis courtisan plat!
— Eh bien! saluez, et f.-moi le camp!
"*
Pellerin resalue et sort. Digne et fier,
dans la coulisse, il affirme, convaincu, de-
vant ses camarades en gaieté :
— Moi, j'y passe rien, à Sardou 1
s
aint-Saëns et Massenet.
C'est le samedi 30 novembre 1878
que massenet rut nomme memore ae i ins-
titut. Il avait alors trente-six ans et demi,
étant né le 12 mai 1842, et se trouvait le
plus jeune des académiciens.
',,'" Il avait pour ^concurrents uSaint-Sa.êira,
"Ernest Boulanger, Membrée et Duprato. La
section de musique avait, dans sa séance
du 23 novembre, présenté les candidats
dans l'ordre suivant: Saint-Saëns, Masse-
net, Boulanger, Duprato et Membrée ex
oequo, et Louis Lacombe.
Voici comment se sont reparties les yoix
des trente-quatre votants:
Premier tour r; MM. Saint-Saëns, [13;
Massenet, jl 2 ; Boulanger, 6; Membrée, 2;
Duprato, 1.
Deuxième tour': MM: Saint-Saëns, fl 3;
Massenet, 18; Boulanger, 3; Membrée, 0;
Duprato, 0.
COMOEI)IA A NEW-YORK
Mllfl MAlnr GARDEN, flans « Hamlet * (Photo Bert,, Parifil
Après l'élection, Massenet - adressa à
Saint-Saëns le télégramme suivant:
« Mon cher confrère, l'Institut vient de
commettre une grande injustice! »
Massenet succédait à François Bazin,
qu'il remplaçait déjà, depuis le 7 octobre,
comme professeur de composition au Con-
servatoire. Il est piquant de noter qu'audi-
teur à la classe d'harmonie de Bazin, Mas-
senet ayant déplu à son maître, qui ne lui
trouvait aucune aptitude, avait dû le quit-
ter. Le moment venu de faire, dans la
séance du 19 juillet 1879, à l'Académie des
Beaux-Arts, l'éloge de son prédécesseur,
Massenet lut une notice plutôt froide, qui se
terminait ainsi:
« Bazin était un professeur de premier
ordre. Peut-être est-ce même là ce qui a
fait son originalité artistique, sa véritable
personnalité. » -
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye cher
bijoux, diamants, perles, automobiles,
reconnaissances du Mont-de-Fiete, 100 y0,
les dégage sans frais, même chez des tiers.
E
n prenant possession du si connu Res-
taurant Sylvain, les nouveaux pro-
priétaires ae cet établissement y ont exe-
cuté de nombreuses et utiles améliorations.
La table y est succulente, la cave de pre-
mier choix, le service parfait et la clien-
tèle on ne peut plus choisie. -
On dit aussi que. Mais nous avons pro-
mis d'être discrets quelques jours encore.
L
a Société Tecla a vraiment surpris le
monde scientifique avec les admira-
oies pierres du professeur 1 ecla exposées
actuellement dans son magasin, 10, rue de
la Paix ; par le luxe de ses salons, elle nous
a ramené la gracieuse époque de Marie-
Antoinette en même temps qu'une ravis-
sante collection de bijoux et de perles si
merveilleuses qu'elles provoquent une Cu-
riosité inaccoutumée dans le monde fémi-
nin. 1
Les Perles, Rubis, Saphirs et Emeraudes
Tecla sont traités exactement comme les
produits de la Nature. Ils sont montés avec
de véritables Diamants dans d'exquises
montures du travail le plus fini et le plus
délicat.
Comme la Société Tecla a simplement
pour but de faire connaître ses produits,
elle fournit à prix coûtant tous les vrais
diamants qui sont montés dans ses modèles.
Les Perles du Professeur Tecla (de
même que ses Emeraudes, Saphirs et Ru.
bis reconstitués) sont produites scientifique-
ment et réunissent le pur orient, la douceur
«Je ton et l'inaltérabilité de k Perle .véri-
caMe d'Orient* ,
NOUVELLE A LÀ MAIN
E'
titre critiques, à la sortie de l'Opéras
— Elle est détestable; elle ne peut
ni monter ni descendre !
— Alors, qu'elle reste chez elle!
Le Masaue de Verre.
Une Académie
d'Artistes
Dès que nous avons annoncé l'intention 'd'ai-
der à la constitution d'une académie d'artistes,
nos lecteurs ont commencé à nous envoyer des
listes de suffrages.
Pour leur éviter la peine de longues recher-
cbes, nous avons songé à dresser un tableau qui
comprend, sauf omission, les noms des cent-
cinquante artistes qui paraissent posséder le plus
de chances d'être choisis.
Nos lecteurs n'auront qu'à pointer sur cette
liste les vingt noms dé leur choix et à nous req.
voyer la découpure du journal, ainsi annotée.
Il va sans dire que les suffrages sont libres
et que nos lecteurs — et électeurs — peuvent
à leur gré établir une liste avec des noms ne
figurant pas au tableau Que voici:
-..-. - -- - - ')t. j#-
A\varez Thérèse Kolb
Antoine Henry Krauss
Berthe Bady Albert Lambert &lg
Baillet Charles Lamy
Balthy Cora Laparcerie
Baron Lara
Barretta Lassalle
Bartet Lassouche
Léon Bernard Lavallière
Sarah Bernhardt Le Bargy
Georges Berr Marie Leconttf
Beyle Leitner
Bour Leloir
Max Bouvet Madeleine Lély
Brandès Marcelle Lender
Brasseur „ Lérand
Bréval * Augustine Lerlchâ
André Brulé Litvinne.
Henry Burgaet Lugné-Poe
Calmettes Marie Magnier
Oalvé Marié de l'Isi.
Candé Victor Maurel
Capoul de Max
Rose Caron * Henry Mayer
Marguerite Carré Mayol
Cerny .* Mégard „
Céline Cbaumont Marthe Mellot r-
Chenal du Minil
Clément Moreno
Coquelin aîné Paul Monnet ;
Jean Coquelin Mounet-Sully
Max Dearly Noblet
Decori Noté
Dehelly Numès
Louis Delaunay; Mme de Nuoving
Delmas Péricaud
Delna J. Périer
Desjardins Piérat
Suzanne Desprès Pierson
Marguerite Deval Polaire
Suzanne Devoyad Polin
Dieudonné Prince
Dorziat Prud'hon
Dranem Raunay
Gaston Duboso Régnier
Dudlay Réjane
Raphaël DuCoJ. Renaud
Dufranne J. de Reszkff
Dumény Roggers
Duquesne - RoUy
Hélène Dutr-ep Roussellèrtf
Escalaïs Saléza
Frédéric Febyrç Salignac
Fenoux Marie Samary;
de FéraudT. Vera Sergine
Footit Séverin v
Fugère Signoret
Galipaux Silvain
Mary Garden Simone
Louis Gautier Simon-Girard
Gémier Raphaële Slso9
Germain Cécile Sorel
Grand Sylviac
Louise Grandjean Sylvie
Granier Tarride
Yvette Guilbertt Tessandier
Guy Anna Thibaud
Guitry Jeanne Thomassiil
Jeanne Hadtngf Blanche Toutaia
Héglon Truffier
Huguener, Vix
Ibos s.-Weber
Isnardojt v Worms
Janvier Léonie Yahne
Judic Zambelli
Rappelons que les "vingt artistes désignés par
nos lecteurs seront invités à choisir eux-mêmes
vingt de leurs camarades, afin de constituer avec
,eux l'académie gue nous -souhaitons voir naître.
PM
AU MUSEE CARNAVALET
-- -
Vieux papiers
Vieux souvenirs
Visitant l'autre jour les souveifirs du théâtre
conservés dans les collections historiques de la
ville de Paris, j'eus la bonne fortune de ren-
contrer le distingué et érudit conservateur du
musée Carnavalet, M. Georges Gain. Notre en-
tretien roula, bien entendu, sur ces souvenirs et
surtout sur le lot important de souvenirs précieux *
du grand coflfédien Mélingue qu'a donné le fils
de l'acteur, M. Gaston Mélingue.
J'eus, d'autre part, la -chance de rencontrer
M. Gaston Mélingue eh sortant .tfu musée Sévi-
gné. Je lui parlai, bien entendu aussi, de son
dernier don, et, ravi, M. Gaston Mélingue, qui
a. le culte de son père, me narra l'histoire de ces
objets, 'complétant d'une façon charmante legr
détails que m'avaient déjà donnés M. Georges
Cain.
Et voici tout d'abord une tabatière en or re-
couverte d'émail bleu, avec le chiffre de l'em-
pereur Napoléon III, en brillants, entouré d'une.
couronne de perles. Elle fut donnée par l'empe-
reur le 19 février 1856, et voici comment. L'em-..
pereur et l'impératrice assistaient à une repré-
sentation de la pièce de Paul Meurice, Benve->
nuto Cellini. Dans cette pièce, Mélingue, qui
jouait le rôle de l'artiste italien, sculptait, à un
moment donné, sur scène, une statuette repré-i
| (A. Yvon, Salon de 1857.}
Mélingue
sentant Hébé. En vingt minutes, fi faisait tme «
statue de .a. 30 de hauteur. Or donc, l'acte téri.
miné, l'empereur voulut féliciter Mélingue. ïl M
fit venir dans sa loge, .et, après quelques mots de.
félicitations, ',il lui demanda de lui donner 14
statuette qu'il venait d'exécuter si prestemeGU
Mélingue, très embarrassé, n'osait pas dire
l'empereur qu'il ne pouvait lui offrir une •
tuette en terre qui, le lendemain, se serait aplatid
et réduite. Heureusement que l'impératrice V6->
criai: « Oh 1 non, pas cela; on trouverait demain
la figure assise ». Mélingue, après avoir répéta
la parole de l'impératrice, dit à l'empereur qu'îfc
lui offrirait la statuette qu'il avait dans sa logo
et qui lui servait à revoir, avant d'entrer *BO
scène, les traits marquants de la statue. Le len-i
demain, le chambellan de l'empereur fit vetrijî
Mélingue et lui donna, avec une lettre autogm4
phe de son souverain, ladite tabatière, dont
servait alors Napoléon III, en lui disant: « cer
n'est pas un cadeau anonyme ». On a souvent
reproché, à Mélingue d'avoir vendu les statuettes
qu'il exécutait sur le théâtre, sitôt la représen-*
tation terminée. C'est une légende qu'il faut àé*
truire, nous a dit M. Gaston Mélingue, qui e,
bien voulu nous communiquer les illustration^
que nous reproduisons.
C'est ensuite un large ruban de décoration que
portait Alexandre Dumas, en 1845, au moment
où Mélingue jouait le rôle de d'Artagnan dans"
Les Mousquetaires. Un jour, Dumas, qui lavait
fait visiter le Jardin des Plantes à un créole
de ses amis et qui, pour cette circonstancep
s'était mis en habit, un large ruban allantd'uné1
boutonnière à une autre — ce qu'il faisait très?
rarement — vint, la visite terminée, bavarder
»
Wessin original Inédit, de Gaston Ménngre.J ,
Mélingue, dans, Benvenuto Cellini s
quelques minutes chez Mélingue. Au cours dé
la conversation, Dumas s'aperçut qu'il avait en-
core ce ruban ; appelant alors le fils de Mélingue
et lui donnant le ruban: « Tiens, Gaston, je te
décore ». Mais aussitôt Mme Mélingue attira vers
elle son fils et enleva ce morceau de soie à l'en-'
fant tout en pleurs. Ce ruban, qui fut spéciale-
ment tissé pour Dumas, se compose de sept
couleurs différentes, représentant chacune' un
ordre digèrent.
Puis voici une série de portraits de l'artiste:
une lithographie faite en 1849, en Angleterre,
par.Gavarni; une étude de Raffet pour le cou-
tume de Schamyl (pièce de Paul Meurice). Q"~-
ques anecdotes peu connues me furent contes
«u sujet de cette pièce, tant par M. Cain que pat "*
Mardi 1er Décembre 1908
- - - t ;
, ~
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 2JJ8-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARÎS
e
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS
t Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Ëtranger. 40 » 20 a
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger: 40 D 20 a
Quémandeurs
- Si tu veux t'amuser me dit mon
ami Jérôme, le secrétaire du Théâtre-
liumain, viens donc passer une heure
avec moi, dans mon bureau, à regarder
et à écouter simplement les gens qui
viennent me voir. Je ne dis pas que tu
trouveras, dans cette contemplation, un
Plaisir tumultueux; mais tu t'amuseras,
le te le garantis.
» Je sais très bien pourquoi ils vien-
nent me voir. C'est toujours la même
maison: ils viennent me demander des
Places. Quelques-uns d'entre eux, qui ne
sont pas des habitués, me posent la ques-
tion simplement, banalement, avec un
P&u de timidité: « Serait-il possible?. »
Ou avec une feinte audace.
» Mais ceux-là ne sont pas intéres-
sants. Je leur donne ce qu'ils demandent
suivant le succès de la pièce, selon leur
tète, ou selon mon humeur. Non, ceux
que je préfère, ce sont les tapeurs de
Profession, ceux qui sont obligés de
jouer un jeu compliqué, parce qu'on les
a à l'œil, parce que ce sont des récidi-
vistes. *
f » Il y a le bon garçon, tout rond, tout
franc, qui s'écrie en entrant, avec une
< JQvialiié -de—«wtuvaiar-aloi r*
là on répond, avec un air de dépit aus-
si affectueux: « Mon vieux, je suis dé-
solé; défense absolue de donner quoi
que ce soit ! » Il faudra qu'il se donne
Un peu plus de mal et qu'il trouve au-
tre chose. Au fond, il n'a pas été très
adroit. Avec sa familiarité accorte, il
vous a tout de suite mis à votre aise
Pour pouvoir refuser.
1 » Il y a le nonchalant, l'homme très
aU-dessus des vaines joies du spectacle.
^elui-là passait simplement dans le quar-
ber. Il est entré pour me serrer la main.
On parle de choses et d'autres. Assis au
fond d'un grand fauteuil de velours (ri-
che épave d'une - pièce - mondaine que
nous avons jouée quatre soirs I), il me
raconte les histoires les plus infaman-
tes qu'il a pu trouver. Pour obtenir un
coupon de deux fauteuils, il n'hésite
pas à couvrir d'opprobre un certain
, [ombre de ses contemporains. Il fait en-
- tendre à tout instant un rire exagéré.
Puis tout à coup: -
■ » .Vous faites de l'argent en ce mo-
ment?
- » Pas mécontents.
- » Vous donnez tout de même des
Places? »
» On se laisse aller à lui dire :
— » Pour vous! -
- » Oh! bien, alors! je viendrai
vous demander cela un de ces jours.
Voyons ! quand pourrais-je y aller? De-
main et les sept ou huit jours suivants,
Ie ne suis pas libre. Mais, au fait, il y
il ce soir! Pourquoi pas ce soir! Je n'ai
'rIen à faire, ce soir? Non, rien. Pou-
Vez-vous me donner quelque chose pour
Ce soir? »
» Il est dans mon bureau depuis si
longtemps que je n'ose lui refuser. Je
lui écris son coupon. Il le prend sans
Précipitation, il le met dans son porte-
feuille., puis tâche de ne pas s'en aller
trop tôt. Quand il sera levé après m'a-
"'oir dit miLle choses agréables, il sem-
blera se rappeler soudain la consé-
quence, évidemment accessoire, de sa
Visite. « Merci pour les billets! »
» Le tapeur triste, charmante variété!
est l'homme qui n'a que des déboires,
"ees chagrins, voire des douleurs mora-
les. Il s'assoit d'un air accablé. Il sem-
'ble qu'une neurasthénie implacable l'ac-
cule au suicide. Comment ne désirepis-
1'2 pas, de toutes mes forces, consoler,
distraire ce pauvre homme en détresse?
» Nous avons joué, l'année dernière,
'une pièce un peu fantastique, où l'on
COnduisait les enfants. J'ai reçu une tren-
lètlne de lettres d'enfants de tapeurs, de
Petits enfants mendiants dressés par
^urs pères. 1
? » J'ai connu un tapeur émérite, un
lampion qui, lui, jouait de toutes les
cordes: la joie ingénue du gentil gros
farçon dont vous pouvez, avec un billet,
fnire un heureux; la passion d'un affamé
J firt, qui a besoin de vibrer, et à qui
ous vous devez de procurer les nobles
bonheurs qui sont nécessaires à sa vie
intellectuelle!
» Ce tapeur m'avait déjà fait tous les
oups de son répertoire. Il me parlait de
parents de province. La province,
ans relâche. lui envoyait une famille in-
yssable. dont tous les membres ado-
aient le théâtre.
Il lui semblait que j'étais unique-
v:nt destiné à m'occuper de lui. Je n'a-
vais #pas d'autres fonctions. On m'avait
placé là pour sa plus grande commodité,
ie pius grand agrément des siens.
Quand il eût épuisé toute ma bonne
volonté, il s'attaqua à l'auteur, à qui il
écrivit des lettres enthousiastes sur sa
pièce. Ça donne toujours quelque chose.
Mais ii eut le tort de se montrer trop
vite r ï1?"*8, Ses louanges ne portèrent
plus, Lustre écrivain finit par Ilen-
voyer promener
nage dont' entreprit un haut person-
il n'avait jamais osé affronter
la sévénité légendaire, le patron lui-
même ! Le J?atron marcha deux ou trois
fois. la ci servit les parents de pro-
vince, la rlttte de reconnaissance à
payer à u nbi'enfaiteur, les deux petits
théâtre! qui seraient si ravis d'aller au
théâtre! Le PatrDn donnait les places,
parce qu'il ne savait pas au juste à qui
il avait affaire. Ce.fut par hasard seu-
lement que nous eûmes l'occasion de
parler de lui. Le patron, enfin éclairé,
se mit à le regarder d'un œil méfiant.
Mais ce patron, avec son air à tout cas-
ser, est un homme timide, qui ne sait
pas refuser. Cependant, ce champion
du tapage était capable de lasser les vo-
lontés les meilleures. Encore deux ou
trois fois, et le patron ne marcha plus.
» Mon individu parvint un jour, mal-
gré les consignes, à forcer la porte di-
rectoriale.
- » Comment, c'est vous!
- » C'est moi. Oui, je vous ai déjà
demandé trop de places, cette année; je
m'en rends compte. Aujourd'hui, c'est
une affaire très grave qui m'amène. Il
faut, ou que vous me prêtiez une somme
de quatre mille francs ou que vous me
donniez une loge de six places.-L'offre
de cette loge me permettra d'emprunter
la somme. Je pense que vous n'hésitez
pas et que vous préférez me signer le
coupon?. »
» Il disait cela gentiment, comme s'il
eût consenti une commutation de peine
en faveur du malheureux directeur.
» Mais lui, cette fois, ne perdit pas
la tête.
- » Mon amî, il mTest impossible,
vous vous en doutez, de vous prêter la
somme en question. Tout mon argent
est placé, et je n'ai aucune espèce de
fonds disponible. D'autre part, en rai-
son du succès de ma pièce, je ne puis
donner, en ce moment, un seul billet
de faveur. Toutefois, pour. vous obliger,
je vais vous prêter trois louis, avec les-
quels vous passerez tout à l'heure au
bureau, où vous retiendrez une loge de
six places.
» Et, ce qui est beau, d'est que le pa-
tron ne l'a plus revu. Bien entendu, il
n'a pas pris la loge à la location. Mais
je le soupçonne de m'avoir fait deman-
der, une demi-heure plus tard, sous un
nom supposé, une autre loge de faveur
où il a envoyé tout son monde, , - -
» Le patron pensait que soixante
francs, ce n'était pas cher pour être dé-
barrassé d'un seul homme. D'ailleurs, il
eut l'heureuse chance de tomber sur un
individu un peu gêné. Bien souvent, le
tapeur de billets n'est ni gêné, ni avare.
L'important pour lui, ce n'est pas d'éco-
nomiser de l'argent, c'est d'avoir des bil-
lets. Aime-t-il même le théâtre? Ce-n'est
pas sûr. Il aime les billets. >Î
Tristan BERNARD^"44
t: Nous publierons demain un article de
,- GUSTAVE GUICHES
Le bon public
Rien n'est plus amusant que ïa réputa-
tion de stupidité que l'on fait au public,
aussi bien en matière littéraire qu'en ma-
tière dramatique.
Il est entendu que le public ne comprend
rien, qu'il faut lui fabriquer des œuvres
spéciales, comme on le fait pour les en-
fants, et qu'une idée nouvelle ne saurait
jamais le toucher d'une façon véritable.
Lorsque l'on examine les choses de plus
près, on ne tarde point à comprendre com-
bien pareille légende est absurde. C'est le
public qui, de tout temps, a tait tout le suc-
cès des œuvres véritablement fortes et bel-
les, et c'est l'élite, ce sont les pouvoirs pu-
blics qui, chaque fois, ont réprouvé ces mê-
mes œuvres ou les ont plus simplement
condamnées.. ■.» n .m». m»
En matière dramatique, ce curieux phé-
nomène est des plus faciles à étudier, car,
dans une salle, il est aisé d'observer et de
recueillir les impressions ressenties. Les
scènes faites pour le public succèdent aux
scènes faites pour le public, toutes les fi-
celles sont dévidées, tous les mots qui ont
porté jadis sont redits, et le public, patient,
ne bronche point. Tout cela est fait pour
lui plaire et lui déplaît infiniment. *
Enfin, à un moment, quelques mots ou-
bliés dans le texte par les auteurs, quel-
ques mots dictés par l'inspiration véritable,
par un sens spontané du comique, quelques
mots ajoutés peut-être par l'acteur au cours
des répétitions, et voici tout à coup que le
public s'anime et applaudit. Dans la cou-
lisse, auteur et directeur se désespèrent.
Comment prévoir le succès d'une pièce?
Le théâtre est une bouteille à l'encre dans
laquelle il est impossible de discerner quoi
que ce soit.
On fait tout pour plaire au public; on lui
ressert des mots qu'il a déjà applaudis, des
situations qui reçurent son approbation; on
n'a rien laissé au hasard, et rien ne le dé-
ride. Au contraire, le voici emballé par un
passage que l'on n'a pas étudié, par une
situation qui fut trouvée comme par hasard.
C'est à désespérer de tout.
On nous permettra de trouver au con-
traire que cela demeure infiniment encou-
rageant. ,
G. DE PA WLOWSKI.
Échos
Ce soir, 2 huit heures et Hernie, aux Fo-
lies-Dramatiques, première représentation
de: Le Petit Faust, opéra-bouffe en trois
actes et quatre tableaux, de Crêmieux et
Ad. Jaimet musique d'Hervé.
Ce soir, à huit heures et demie, 'à l'Am-
bigu, répétition générale de: La Boscotte,
drame en cinq actes et six tableaux, de
Mme Georges Maldaguef
Ce soir, 2 neuf heures, au Vaudeville,
repris?-4e Mariags d'Etoile, pièce en qua-
tre actes, de MM. Bisson et Georges Thur-*
ner. >
c
ostume.
Mme Ethel Leginska, pianiste an-
glo-polonaise, publie de troublantes ré-
flexions sur la manière de s'habiller de ses
congénères. Elle condamne le corset, cela
va sans dire; elle condamne les robes lon-
gues qui s'embarrassent dans les pédales,
les robes courtes qu'elle juge indécentes,
et les robes décolletées qui risquent de glis-
ser le long des épaules pendant le jeu.
Elle condamne tant de choses que l'on s'at-
tend à la voir, finalement, recommander le
costume d'Eve comme le seul convenable
aux, dames pianistes. Mais non : elle préco-
nise « une large jupe sombre, descendant
jusqu'aux chevilles, et un corsage rappe-
lant la blouse des ouvriers » i,
— Si encore, disait le pianophobe Reyer,
c'étaient des ouvriers sans travail!
Le
sonnet n'est pas de Bergerat.
Nous recevons d'un généreux ano-
nyme cet amusant sonnet :
REPONSE D'EDOUARD VII
à. la remise du « Cullinan »
Je suis on ne peut plus sensible
y — Je le déclare en précisant -
A l'inestimable présent
*TJTT. Que vous m'offrez, l'air impassiblè.,,'-.
S'il arrivait, par impossible, -
Qu'un événement. déplaisant
Troublât-la paix du temps présent,
Ce joyau serait une cible.
Bien que superbe, sur ma foi,
Il manquait ce je ne sais quoi
Qu'un monarque avisé constate:
Bergerat y remédia
En rimant dans Comœdia
Les vers exquis de sa cantate-r
Pour S. M. empêchée:
DZING/
U"
billet.
Nous recevons d'un aimable abonné
le billet suivant - qui n est pas très théâ-
tral mais qui est amusant:
Monsieur le Masque,
Les deux prospectus anversois que vous don-
nâtes il y a quelques jours sont drôles, mais il
est inutile d'aller jusqu'en Belgique pour trou-
ver dé curieuses réclames.
En France, et dans le marais vendéen, il y
avait voici quelques années — (je ne sais s'il
existe encore) — un équarisseur indigène énon-
çant ses titres sous cette forme solennelle et
déconcertante:
« Audouit, équarisseur et voiturier de bes-
» tiaux morts sans difficulté tant loin que près.
» Si le passage est intercepté par les e&ux, on
» prendra un navire si besoin est ». —
r
- -ir; ,,' —- UN ABONNE.
L
ss prédictions de Mme Melba.
La grande artiste, tout comme une
simple pythonise, vient de prédire ce que
sera la vie des femmes dans les temps fu-
turs. Elle a déclaré que la beauté des fem-
mes s'affinera de jouir en jour, que les mo-
des excentriques disparaîtront.
« Dans cent ans, a-t-elle dit, le type qui
prévaudra sera bien près d'atteindre à la
perfection. Un plus grand usage de ses fa-
caltés mentales idéalisera, en quelque sor-
te, la femme de l'avenir. Son apparence
marchera de pair avec son intelligence. Il y
aura de l'harmonie dans les vêtements, de
la réserve dans les manières et les paroles ;
il n'y aura plus d'orgueil et d'affectation.
» Son émancipation, qu'elle acquérera
très certainement — nous avons dit, l'au-
tre jour, que Mme Melba se montrait par-
tisan des efforts des suffragettes londonien-
nes — ne lui ôtera pas l'amour de son
intérieur. Une femme sera toujours une
femme. Les durs et rebutants événements
de la vie lui feront son chez elle plus cher,
chaque jour davantage!. »
Donc, nous verrons toutes les femmes,
belles, bonnes, douces, intelligentes —
nous n'avons qu'à attendre une. centaine
d'années!
u
n discours en vers de M. Catulle
Mendès:
Le petit discours en vers que, sur la de-
mande de l'Association générale des Etu-
diants de Paris et de M. André Antoine,
vient d'écrire M. Catulle Mendès, a pour
titre: Paroles de bienvenue aux étudiants
étrangers.
Les vers de M. Catulle Mendès seront
dits par M. de Max, mardi soir, au gala de
l'Odéon.
SI
évente!":"
Au Vaudeville. En pleines répétitions
de Madame Sans-Gêne. L'entrée des prin-
cesses. Sardou avait décrété: « Tout le
monde doit saluer les princesses: » Tout le
monde salue. Les courtisans s'inclinent les
uns après les autres. Vient le tour de Pel-
lerin --:- Arnaud, dans la pièce; —4 il salue,
resalue, s'incline. Longueur. Sardou s'im-
patiente :
— Ça va bien, mon p'tit Pellerin! ça
va bien ! •
Pellerin salue toujours.
— Mais, bon Dieu! Pellerin, je vous dis
qu'ça va bien. Voyons, mon garçon!.
— Mais, maître, vous m'avez dit, hier, de
saluer et de resaluer; je salue et je resa-
lue!. J' suis courtisan plat!
— Eh bien! saluez, et f.-moi le camp!
"*
Pellerin resalue et sort. Digne et fier,
dans la coulisse, il affirme, convaincu, de-
vant ses camarades en gaieté :
— Moi, j'y passe rien, à Sardou 1
s
aint-Saëns et Massenet.
C'est le samedi 30 novembre 1878
que massenet rut nomme memore ae i ins-
titut. Il avait alors trente-six ans et demi,
étant né le 12 mai 1842, et se trouvait le
plus jeune des académiciens.
',,'" Il avait pour ^concurrents uSaint-Sa.êira,
"Ernest Boulanger, Membrée et Duprato. La
section de musique avait, dans sa séance
du 23 novembre, présenté les candidats
dans l'ordre suivant: Saint-Saëns, Masse-
net, Boulanger, Duprato et Membrée ex
oequo, et Louis Lacombe.
Voici comment se sont reparties les yoix
des trente-quatre votants:
Premier tour r; MM. Saint-Saëns, [13;
Massenet, jl 2 ; Boulanger, 6; Membrée, 2;
Duprato, 1.
Deuxième tour': MM: Saint-Saëns, fl 3;
Massenet, 18; Boulanger, 3; Membrée, 0;
Duprato, 0.
COMOEI)IA A NEW-YORK
Mllfl MAlnr GARDEN, flans « Hamlet * (Photo Bert,, Parifil
Après l'élection, Massenet - adressa à
Saint-Saëns le télégramme suivant:
« Mon cher confrère, l'Institut vient de
commettre une grande injustice! »
Massenet succédait à François Bazin,
qu'il remplaçait déjà, depuis le 7 octobre,
comme professeur de composition au Con-
servatoire. Il est piquant de noter qu'audi-
teur à la classe d'harmonie de Bazin, Mas-
senet ayant déplu à son maître, qui ne lui
trouvait aucune aptitude, avait dû le quit-
ter. Le moment venu de faire, dans la
séance du 19 juillet 1879, à l'Académie des
Beaux-Arts, l'éloge de son prédécesseur,
Massenet lut une notice plutôt froide, qui se
terminait ainsi:
« Bazin était un professeur de premier
ordre. Peut-être est-ce même là ce qui a
fait son originalité artistique, sa véritable
personnalité. » -
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye cher
bijoux, diamants, perles, automobiles,
reconnaissances du Mont-de-Fiete, 100 y0,
les dégage sans frais, même chez des tiers.
E
n prenant possession du si connu Res-
taurant Sylvain, les nouveaux pro-
priétaires ae cet établissement y ont exe-
cuté de nombreuses et utiles améliorations.
La table y est succulente, la cave de pre-
mier choix, le service parfait et la clien-
tèle on ne peut plus choisie. -
On dit aussi que. Mais nous avons pro-
mis d'être discrets quelques jours encore.
L
a Société Tecla a vraiment surpris le
monde scientifique avec les admira-
oies pierres du professeur 1 ecla exposées
actuellement dans son magasin, 10, rue de
la Paix ; par le luxe de ses salons, elle nous
a ramené la gracieuse époque de Marie-
Antoinette en même temps qu'une ravis-
sante collection de bijoux et de perles si
merveilleuses qu'elles provoquent une Cu-
riosité inaccoutumée dans le monde fémi-
nin. 1
Les Perles, Rubis, Saphirs et Emeraudes
Tecla sont traités exactement comme les
produits de la Nature. Ils sont montés avec
de véritables Diamants dans d'exquises
montures du travail le plus fini et le plus
délicat.
Comme la Société Tecla a simplement
pour but de faire connaître ses produits,
elle fournit à prix coûtant tous les vrais
diamants qui sont montés dans ses modèles.
Les Perles du Professeur Tecla (de
même que ses Emeraudes, Saphirs et Ru.
bis reconstitués) sont produites scientifique-
ment et réunissent le pur orient, la douceur
«Je ton et l'inaltérabilité de k Perle .véri-
caMe d'Orient* ,
NOUVELLE A LÀ MAIN
E'
titre critiques, à la sortie de l'Opéras
— Elle est détestable; elle ne peut
ni monter ni descendre !
— Alors, qu'elle reste chez elle!
Le Masaue de Verre.
Une Académie
d'Artistes
Dès que nous avons annoncé l'intention 'd'ai-
der à la constitution d'une académie d'artistes,
nos lecteurs ont commencé à nous envoyer des
listes de suffrages.
Pour leur éviter la peine de longues recher-
cbes, nous avons songé à dresser un tableau qui
comprend, sauf omission, les noms des cent-
cinquante artistes qui paraissent posséder le plus
de chances d'être choisis.
Nos lecteurs n'auront qu'à pointer sur cette
liste les vingt noms dé leur choix et à nous req.
voyer la découpure du journal, ainsi annotée.
Il va sans dire que les suffrages sont libres
et que nos lecteurs — et électeurs — peuvent
à leur gré établir une liste avec des noms ne
figurant pas au tableau Que voici:
-..-. - -- - - ')t. j#-
A\varez Thérèse Kolb
Antoine Henry Krauss
Berthe Bady Albert Lambert &lg
Baillet Charles Lamy
Balthy Cora Laparcerie
Baron Lara
Barretta Lassalle
Bartet Lassouche
Léon Bernard Lavallière
Sarah Bernhardt Le Bargy
Georges Berr Marie Leconttf
Beyle Leitner
Bour Leloir
Max Bouvet Madeleine Lély
Brandès Marcelle Lender
Brasseur „ Lérand
Bréval * Augustine Lerlchâ
André Brulé Litvinne.
Henry Burgaet Lugné-Poe
Calmettes Marie Magnier
Oalvé Marié de l'Isi.
Candé Victor Maurel
Capoul de Max
Rose Caron * Henry Mayer
Marguerite Carré Mayol
Cerny .* Mégard „
Céline Cbaumont Marthe Mellot r-
Chenal du Minil
Clément Moreno
Coquelin aîné Paul Monnet ;
Jean Coquelin Mounet-Sully
Max Dearly Noblet
Decori Noté
Dehelly Numès
Louis Delaunay; Mme de Nuoving
Delmas Péricaud
Delna J. Périer
Desjardins Piérat
Suzanne Desprès Pierson
Marguerite Deval Polaire
Suzanne Devoyad Polin
Dieudonné Prince
Dorziat Prud'hon
Dranem Raunay
Gaston Duboso Régnier
Dudlay Réjane
Raphaël DuCoJ. Renaud
Dufranne J. de Reszkff
Dumény Roggers
Duquesne - RoUy
Hélène Dutr-ep Roussellèrtf
Escalaïs Saléza
Frédéric Febyrç Salignac
Fenoux Marie Samary;
de FéraudT. Vera Sergine
Footit Séverin v
Fugère Signoret
Galipaux Silvain
Mary Garden Simone
Louis Gautier Simon-Girard
Gémier Raphaële Slso9
Germain Cécile Sorel
Grand Sylviac
Louise Grandjean Sylvie
Granier Tarride
Yvette Guilbertt Tessandier
Guy Anna Thibaud
Guitry Jeanne Thomassiil
Jeanne Hadtngf Blanche Toutaia
Héglon Truffier
Huguener, Vix
Ibos s.-Weber
Isnardojt v Worms
Janvier Léonie Yahne
Judic Zambelli
Rappelons que les "vingt artistes désignés par
nos lecteurs seront invités à choisir eux-mêmes
vingt de leurs camarades, afin de constituer avec
,eux l'académie gue nous -souhaitons voir naître.
PM
AU MUSEE CARNAVALET
-- -
Vieux papiers
Vieux souvenirs
Visitant l'autre jour les souveifirs du théâtre
conservés dans les collections historiques de la
ville de Paris, j'eus la bonne fortune de ren-
contrer le distingué et érudit conservateur du
musée Carnavalet, M. Georges Gain. Notre en-
tretien roula, bien entendu, sur ces souvenirs et
surtout sur le lot important de souvenirs précieux *
du grand coflfédien Mélingue qu'a donné le fils
de l'acteur, M. Gaston Mélingue.
J'eus, d'autre part, la -chance de rencontrer
M. Gaston Mélingue eh sortant .tfu musée Sévi-
gné. Je lui parlai, bien entendu aussi, de son
dernier don, et, ravi, M. Gaston Mélingue, qui
a. le culte de son père, me narra l'histoire de ces
objets, 'complétant d'une façon charmante legr
détails que m'avaient déjà donnés M. Georges
Cain.
Et voici tout d'abord une tabatière en or re-
couverte d'émail bleu, avec le chiffre de l'em-
pereur Napoléon III, en brillants, entouré d'une.
couronne de perles. Elle fut donnée par l'empe-
reur le 19 février 1856, et voici comment. L'em-..
pereur et l'impératrice assistaient à une repré-
sentation de la pièce de Paul Meurice, Benve->
nuto Cellini. Dans cette pièce, Mélingue, qui
jouait le rôle de l'artiste italien, sculptait, à un
moment donné, sur scène, une statuette repré-i
| (A. Yvon, Salon de 1857.}
Mélingue
sentant Hébé. En vingt minutes, fi faisait tme «
statue de .a. 30 de hauteur. Or donc, l'acte téri.
miné, l'empereur voulut féliciter Mélingue. ïl M
fit venir dans sa loge, .et, après quelques mots de.
félicitations, ',il lui demanda de lui donner 14
statuette qu'il venait d'exécuter si prestemeGU
Mélingue, très embarrassé, n'osait pas dire
l'empereur qu'il ne pouvait lui offrir une •
tuette en terre qui, le lendemain, se serait aplatid
et réduite. Heureusement que l'impératrice V6->
criai: « Oh 1 non, pas cela; on trouverait demain
la figure assise ». Mélingue, après avoir répéta
la parole de l'impératrice, dit à l'empereur qu'îfc
lui offrirait la statuette qu'il avait dans sa logo
et qui lui servait à revoir, avant d'entrer *BO
scène, les traits marquants de la statue. Le len-i
demain, le chambellan de l'empereur fit vetrijî
Mélingue et lui donna, avec une lettre autogm4
phe de son souverain, ladite tabatière, dont
servait alors Napoléon III, en lui disant: « cer
n'est pas un cadeau anonyme ». On a souvent
reproché, à Mélingue d'avoir vendu les statuettes
qu'il exécutait sur le théâtre, sitôt la représen-*
tation terminée. C'est une légende qu'il faut àé*
truire, nous a dit M. Gaston Mélingue, qui e,
bien voulu nous communiquer les illustration^
que nous reproduisons.
C'est ensuite un large ruban de décoration que
portait Alexandre Dumas, en 1845, au moment
où Mélingue jouait le rôle de d'Artagnan dans"
Les Mousquetaires. Un jour, Dumas, qui lavait
fait visiter le Jardin des Plantes à un créole
de ses amis et qui, pour cette circonstancep
s'était mis en habit, un large ruban allantd'uné1
boutonnière à une autre — ce qu'il faisait très?
rarement — vint, la visite terminée, bavarder
»
Wessin original Inédit, de Gaston Ménngre.J ,
Mélingue, dans, Benvenuto Cellini s
quelques minutes chez Mélingue. Au cours dé
la conversation, Dumas s'aperçut qu'il avait en-
core ce ruban ; appelant alors le fils de Mélingue
et lui donnant le ruban: « Tiens, Gaston, je te
décore ». Mais aussitôt Mme Mélingue attira vers
elle son fils et enleva ce morceau de soie à l'en-'
fant tout en pleurs. Ce ruban, qui fut spéciale-
ment tissé pour Dumas, se compose de sept
couleurs différentes, représentant chacune' un
ordre digèrent.
Puis voici une série de portraits de l'artiste:
une lithographie faite en 1849, en Angleterre,
par.Gavarni; une étude de Raffet pour le cou-
tume de Schamyl (pièce de Paul Meurice). Q"~-
ques anecdotes peu connues me furent contes
«u sujet de cette pièce, tant par M. Cain que pat "*
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Académie française Académie française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Académie française" or dc.contributor adj "Académie française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k76460818/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k76460818/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k76460818/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k76460818/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k76460818
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k76460818
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k76460818/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest