Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-11-21
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 21 novembre 1908 21 novembre 1908
Description : 1908/11/21 (A2,N418). 1908/11/21 (A2,N418).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646071w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2cAnnêe.== N 418 (Quotidien) iLe Numéro: 5 centimes .1 Samedi 21 Novembre 1908.
.!, >.,..5 '--,
Réacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
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27, Boulevard Poissonnière, PARIS
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Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS
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REDACTION & ADMINISTRATION :
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UN AN eMOtt
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Étranger 40 » 20 »
En Province.
'A Philippe Chocarne.
Ceci s'est passé dans une petite ville,
, : petite ville de France où je suis né,
^ais que je ne désignerai pas davantage,
Ur ne pas nous humilier tous deux!
Pans cette ville, avaient lieu, l'autre
^lr, les débuts d'une troupe d'opérette.
rave et solennel événement!
t On sait ce que sont les débuts d'une
rOUp.e en province; souvent, l'épreuve la
pus cruelle du monde. Etait-ce pour cette
alSon que, dès huit heures, j'avais pris
P'^ce dans unie des loges du théâtre de X. ;
vec, au fond du cœur, un peu de cette
poisse nerveuse que j'avais déjà ressen-
t le; la semaine précédente, à une course de
Préaux. Qui allait-on piétiner, éventrer,
ttulourd'hui, parmi ces pauvres comédiens?
"e-- Chanteur's d'aventure.
, ^affiche portait que l'on jouerait La Fille
Tambour-Major, l'opérette classique. Au-
dessous de ce titre, on pouvait lire les noms
es interprètes, que suivait une phrase
grosse de menaces ; «.MM. les abonnés
ont priés de se réunir pour voter, au foyer.,
Près lé deuxième entr'acte. »
t, le rideau se leva très exactement à
j,J.lLeue re dite ; et la représentation com-
-
Représentation des plus honorables, en
Vérité » sauf pour ce qui était peut-être des
ecors, des costumes, des meubles, un peu
trop « Place Clichv » pour l'époque. Mais
qui me frappa surtout, ce fut la froi-
ûur avec laquelle on accueillait la pre-
mière chanteuse. Je dois ajouter qu'elle pa-
issait s'en soucier assez peu. C'était une
Jeune femme courte, ronde, fraîche et mé-
j^gncolique, et qui semblait, non pas folle,
uais--- au contraire, comment dirais-je:
caSSe de son corps charmant. Lorsqu'elle
vantait, cette jeune femme, c'était avec
url air si désabusé, que cela faisait peine
à voir. On se demandait à quoi pouvait
nger avec tant de tristesse une si aimable
1 grassouillette petite personne. Et l'on en
nait à penser que c'était peut-être à ceci;
q"'e-Ile se dépitait d'avoir les bras toujours
trop courts pour « attraper » la mesure.
tlle la manquait souvent, en effet. Et no-
darnrnent dans le joyeux refrain cantinier
du Premier acte: « Vli-vlan! vli-vlan! vli-
» faisaient les petits bras courts, les
totes mains grasses; mais toujours trop
tard -, après, le coup de cymbale unitif à
jJ,^chestre. Rien, je vous le jure, n'était
USSI gentil et aussi touchant à voir!
Son partenaire, par contre, le « trial »,
filme l'on dit encore en province, oonquit
qur-le-chamri une foule qui avait toutes les
.-'U;' Uu iruudc. au se laisser conquérir.
t b'une voix bien timbrée, un peu nazil-
rarde, mais dont il connaissait toutes les
ressources, ce partenaire nuança les cou-
Vets absurdes du « Tailleur amoureux ».
{)Us savez:
Rien n'est plus vââporeux L.
Lorsqu'il eut achevé sa romance, on le ;
Q issa. Un éclair de joie illumina ses yeux,
eux grands yeux qui amincissaient encore
le visage. Ah! qu'il était maigre déjà/ le
visage! Et comme il avait dû porter om-
brage au pauvre comédien, depuis toujours!
Maigre et triste aussi, mais d'une tristesse
ardente, intelligente, celui-là, et. qui fon-
dait peu à peu à la flamme du succès de ce
soir.
Car c'était un vrai succès.
Après la chanson du tailleur, le comédien
dut bisser encore la déclaration à la canti-
nière, puis le trio du billet de logement,
puis le duo avec la fille du Tambour-Ma-
jor. Décidément, son affaire paraissait
bonne à celui-ci. Il fut le seul dont je
songeais à consulter le nom sur le pro-
gramme. Il se nommait Cordognat.
Cependant, la représentation s'était peu
à peu déroulée au milieu des bravos, sans
la plus petite anicroche, si paisible, que je
me sentais, il faut l'avouer, un peu déçu!.,.
Ah! la jolie nature de l'Homme!
Pour me a remettre M, je m'assis devant
le café du Théâtre, afin de prendre le
frais. J'étais là depuis un moment, quand
un personnage me rejoignit, que je connais-
sais bien depuis mon enfance: le vieux
Jules C., la providence des jeunes gens
riches de la ville, un type celui-là !,., Aux
trois quarts sourd, mais dont 'l'unique
oreille valable recevait les confidences
amoureuses, que le bonhomme transmettait
ensuite alertement d'une bouche édentée et
mal odorante à des comédiennes de pas-
sage, voire aux dames plus libres. je veux
dire; plus enfermées. Oui, notre bonne
ville possédait le doyen des entremetteurs
de France, sinon le plus respectable, du
moins le plus affectueusement méprisé ; son
entremetteur, si je. puis dire, municipal.
Donc, il m'aperçut, vint s'asseoir à ma ta-
ble sans attendre mon invitation ; puis, avec
un bon sourire:
— Eh bien! encore ici?. Alors, comme
ça, vous venez voir les débuts de notre
troupe. Ah! ça ne vaudra jamais Paris
hein? Enfin. pas trop mécontent de la
soirée?
— Mais non. Vous allez avoir là un en-
semble très convenable.
- Oh! Vous vous moquez!..*
- Moi!
- Vous ne pensez pas que nous allons
recevoir comme ça tous ces braves gens.
Nous ne sommes pas aussi province. D'ail-
leurs, notre choix est fait. On a voté tout à
l'heure au foyer. Voulez-vous connaître le
résultat du vote?
Je regardai le vieux Jules avec un peu
de surprise:
- Le résultat?. Mais je suppose que je
le connais. Aux applaudissements qui ont
P'gliié. - tûute la .ttouc.e. sauf votre pre-
mière chanteuse. là!
Mon interlocuteur mit sa main en cornet
derrière son oreille droite, avec le geste fa-
milier aux sourds;
— Quoi?
Je répétai plus haut: « Je dis : a part
votre première chanteuse. Celle-là, on a été
plutôt froid avec elle. Pas un bravo! C'est
dur. »
Mais le vieux rit avec malice :
— Oh ! celle-là.
- Celle-là?
— Elle n'avait pas besoin qu'on l'ap-
plaudisse !
- Ah!
—: Non. Son affaire était faite d'avance,
Depuis huit jours qu'elle est arrivée, vous
comprenez qu'elle a pu s'assurer tous les
suffrages. Oh! elle est maligne! Et jolie
personne avec ça. Vous avez vu? CeUe-ià,
elle ne comptait que des amoureux dans
la salle. et pas transis. Tous les abonnés
ont voté pour elle comme un seul homme!
Hé ! hé ! c'est le cas de le dire : comme un
seul homme!
Il rit tant qu'il manqua d'étrangler. Puis
il conclut, en avalant une gorgée de bière:
—r Voilà pourquoi ils n'applaudissent
pas.
— Gomment?
— Eh! oui. A cause du monde, de leurs
femmes, de leur famille, de la ville. Ils
sont trop connus, ils craignent de se corn
promettre. Et puis, à quoi bon applaudir,
puisqu'ils sont décidés, eux aussi, à lui dire;
Oui.
— Vous voyez bien, fis-je, que vous
gardez toute la troupe !
Mais lui :
- Ah ! non ! ah ! non, par exemple I Pas
toute. Tenez, le petit.
Je pensais avoir mal entendu;
— Quel petit? ',
- Eh bien! le petit sergent. Le petit
trial, enfin. Comment s'appelle-t-il?
Je regardais le vieux C. avec stupeur:
— Eh bien?
— Eh bien! celui-là, on n'a pas voulu
qu'il reste. Il est refusé. Il s'en va!
Je crus que mon bonhomme plaisantait.
— Il?. Mais c'est le seul qu'on ait ap-
plaudi. On lui a fait bisser tous les airs.
- Non. Oh! non, pas tous. les duos
surtout, ceux qu'il chantait avec l'autre,
avec sa camarade femme. Vous n'avez pas
remarqué? Vous comprenez, ils n'osaient
pas trop l'applaudir, elle, pour les raisons
que je vous ai données; alors, c'est à tra-
vers l'autre, le petit, qu'ils envoyaient leurs
bravos. Oh! elle le savait, elle était tran-
quille.
- Mais, c'est horrible!
— Oh ! oh ! horrible.
— Mais il est charmant, ce petit-là.
Mais il paraissait si heureux, si ému de
son succès ; mais il est le seul de la troupe
qui vaille que l'on s'y intéresse!
- Oui, oui. Vous avez raison. C'est pos-
sible. Mais ici, peut-être parce qu'il est.
trop charmant, on n'en veut pas. Ces mes-
sieurs n'en veulent pas!
Et voilà.*» Voilà l'histoire àu
seul début auquel il me fut donné d'assis-
ter en province. N'est-ce pas affreux?.
Un pauvre diable est venu, Dieu sait
d'où; Dieu sait après quels avatars pitoya-
bles; il est venu échouer dans cette petite
ville si chaude et si riante qu'elle lui fai-
sait déjà peut-être oublier tant de misères
passées. Cette ville, il y était arrivé pour
plaire, pour demeurer à tout prix (quel
prix?.). Et voilà que par ses bravos, par
ses bis, par un juste enthousiasme, «lie
semblait, l'autre soir, lui crier,, cette ville,
que: « Allons, oui, elle le gardait, elle l'a-
doptait; qu'il méritait d'être fêté par elle. »
Et puis rien, tout cela était faux; tout cela
ne comptait pas. ou comptait pour une
autre qui n'était que le dépositaire du suc-
cès de ce soir.
Ah! certes, non, elle n'avait pas donné
ce que j'en attendais, la représentation des
débuts dans ma ville; elle avait plus et
pire. cui, pire! grâce à cette atmosphère
affreuse, sournoise, mensongère de triom-
phe pour l'un (celui qu'on chassait), d'échec
pour l'autre (celle que l'on gardait), grâce
à cette :rahison. cette trahison double!
Quelques jours plus tard, sur le quai de
la gare. je vis un grandi garçon dégingandé,
tout pâle, qu'enveloppait un manteau sans
élégance. Il attendait un train, ce grand
garçon. Je crus le reconnaître'. Oui, c'était
bien lui, lui que j'avais applaudi sous son
uniforme de gentil sergent, de gai sergent
d'opérette. Je détournai la tête par pudeur.
Il monta dans le train, qui l'emporta.
Et je rentrai chez moi, afin d'écrire.
non: de lui écrire ces lignes, qu'il lira, je
l'espère, hélas! dans quelle autre morne
petite ville? mais qui l'encourageront peut-
être, qui sait ! le soir de ses nouveaux dé-
buts,
,. Edmond SÉE.
Nous publierons demain un article de
G. DE PAWLOWSKI
Les pays de rêve
Il est amusant d'enregistrer les reproches
que l'on fait aux pièces étrangères lorsque,
par hasard, on en représente parmi nous.
Chaque fois que ces pièces dépeignent des
mœurs proches, chaque fois qu'elles ne se
séparent de nos idées que par des détails
minimeslr on s'empresse de déclarer que
leur acclimatation est impossible et que ja-
mais elles ne pourront plaire au caractère
français. On l'a dit pour L'Eveil du Prin-
temps, on l'a répété pour Parmi les pierres
et pour Sa Maison en ordre.
Il parait que l'on nous y a montré des
idées infiniment éloignées des nôtres et que
nous ne pouvions comprendre. La men-
talité d'adolescents s'éveillant à la vie,
le labeur quotidien d'un chantier de pierres,
l'ennui d'une âme artiste écrasée par un
cadre conventionnel, autant de choses que
nous ne pouvons saisir, parait-il, que fort
difficilement dans l'Allemagne ou l'Angle-
terre contemporaine.
M en. m Mut autrement. paçait-ilA lors?
que l'on nous donne à la scène des pièces
dépeignant des mœurs japonaises ou celles
de l'antiquité grecque et égyptienne. Là,
rien ne nous choque; nous connaissons, en
effet, les Orientaux comme nous-mêmes et
les mœurs de la Haute-Egypte nous sont
familières depuis notre enfance.
Il ne taut point s'en étonner: les habi-
tudes que nous attribuons aux pays ou aux
époques tort éloignés de nous, ne sont au-
tre -chose, -en effetf que nos propres cou-
tumes, et c'est pour cela que nous les con-
naissons mieux. Seul, le costume varie et
donne à cette évocation l'agrément d'un bal
masqué. De toutes pièces, nous avons forgé
un Japon à notre convenance ou une vie an-
tique conforme à notre idéal; aussi bien,
l'aimons-nous avec ferveur,
Il est très évident que si elle nous ap-
paraissait telle qu'elle fut, elle dérouterait
tellement nos idées que nous ne voudrions
plus en entendre parler à aucun prix.
Ceci n'est point pour faire la critique de
nos auteurs qui recourent à de pareils pro-
cédés, car il fut toujours nécessaire de fixer
un idéal dans un cadre conventionnel. Celui
des princesses lointaines vaut bien les nua-
ges du paradis de Béatrice, et nous ne sau-
rions trop approuver nos poètes de l'avoir
su créer.
Seulement, on peut s'étonner de voir, à
ce propos, parler chaque jour d'érudition
archéologique, d'ethnographie, de reconsti-
tution fidèle de la vie exotique ou antique.
Par leurs évocations poétiques, nos poètes
font moins bien et infiniment mieux que
cela.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures, au théâtre du
Grand-Guignol, première représentation
de: Nuit d'Illyrie, Cent lignes émues, La
Première mise, Machin fils et Une présen-
tation.
p
lusieurs millions à la disposition de
l'expert Dusausoy. 4. boulevard des
Italiens, qui achète de suite, à première
vue et à leur réelle valeur, bijoux, diamants
et pierres fines. Grand choix d'occasions.
N
'exagérons rien.
C'est encore d'un ténor, et d'un té-
nor grandement réputé, qu'il s'agit. Disons
même que son nom est glorieusement at-
taché à la fortune du chef-d'œuvre lyrique
de Massenet.
Revenant d'une triomphale tournée en
Espagne, le chanteur énumérait avec com-
plaisance ses succès et ses profits. Un sym-
pathique et récent directeur de l'Académie
nationale était au nombre des auditeurs.
— Comprends-moi bien, mon bon, lui dé-
clara le ténor. Deux Méridionaux comme
nous sont incapables de chercher à se mon-
ter le coup. Or, je te le dis, en vérité, c'est
une somme énorme que je rapporte!
— Tant que Gai&srd.
— Non, mon bon. la moitié!.
N
f ous apprenons que M. Lugné-Poe
se prépare à monter Le Roi Bom-
bance, tragédie satirique du poète Marinetti,
auteur de La Conquête des étoiles, dont
une réédition vient de paraître chez Sansot.
On peut prévoir, pour le théâtre de l'Œu-
vre, un succès retentissant, étant données la
signification sociale et l'originalité puis-
sante de cette pièce qui souleva, en Italie,
de violentes polémiques. M. Lugné-Poe est
bien l'artiste indiqué pour mettre à la scène
les tragiques grouillements de la foule qui
sont une des caractéristiques de cette
œuvre.
N
os petits meubles, nos tables à thé,
tables gigogne, étagères, jardinières,
paravents, ainsi que nos broderies sur satin
pour dos de pianos, couvre-lits, tentures,
etc., rendent toutes installations artistiques
et personnelles. Perret et Vibert, 33, rue
du 4-Septembre.
L
a mode: Les unes la créent, les autres
la suivent; mais la Parisienne la
lance' C'est là, sans doute, la raison du
succès d'Adoreïs et de Paradisia, les der-
nières créations de Gellé Frères, les deux
parfums en vogue. --
Le jeune comédien André Bjrulé, qui in-
JL~ terprète si brillamment le marquis de
Charmerace dans Arsène Lupin, compose
tous ses rôles avec ce soin minutieux, cette
exactitude dans le détail, qui sont le propre
des artistes de carrière.
Aussi, dans.l'acte où il figure en habit,
a-t-il eu soin d'éviter la « fausse note » du
devant de chemisé à plis souples, qui n'est
plus de mode à Paris et qui ne l'a jamais
été à Londres.
Impeccable sous son plastron uni, la"ge
et rigide, il a réellement de l'allure et de
la race et fait figure de gentilhomme.
L
Université des Annales rouvre ses
portes lundi, et c'est avec joie que
les jeunes filles vont retrouver le chemin
de cette école où l'on travaille si joyeuse-
ment et qui semble créée pour leur plai- -
sir. Elles y entendent d'incomparables con-
férences faites par des hommes illustres,
elles y cultivent ces arts modestes que l'on
dédaigne souvent à tort et qui font la
femme plus parfaite, plus séduisante. De-
puis la cuisine jusqu'à la danse, en passant
par la philosophie et l'histoire, elles : p-
prennent tout ce qu'une jeune fille doit sa-
voir pour être charmante.
D
ans notre numéro de demain, nos lec-
trices pourront admirer un modèle
des superbes costumes créés par Pcis-
Tailleur, la maison si connue de la rue du
Louvre.
L
e comte X., l'éminent diplomate,
> nous. -.firtp ait hier qu'avant sa Drp-
menade quotidienne au bois, il ne manquait,
jamais de prendre un verre de Quinquina
Dubonnet, le puissant tonique et réparateur
que recommande le corps médical tout en-
tier.
p
rudence.
Les premiers prix du Conservatoire.
après la gloire éphémère des concours, sont
accueillis à bras ouverts sur nos deux scè-
THÉÂTRE SARAH.-BERNHARDT
"LES RÉVOLTÉS"
^rQme en cinq actes et six tableaux,
de MM. Henri CAIN et Edouard ADENIS,
(H. Manuel. choU
W»:André Jacquet M. Henry Kraus*
"ÏNebrowski) (Simon Randzew}* 1,
uccèsr a paru1 hésitant jusqu'au
si Ina acte, qui est un excellent acte ded
drame, et qui force l'attention, l'intérêt^
puis l'angoisse des spectateurs. La situai
tion SUr laquelle ce troisiëme acte s'achève'
est f rê-roe, autant que j'en puis juger, nou-<
est même, autant que j'en puis juger, nou-<
velle au théâtre, fût-ce dans ce genre de'
théâtre. Supposez que les terroristes rus-
ses, au cours d'une de leurs réunions se-
crètes, s'aperçoivent qu'ils ont été trahis:
par un des leurs. Tout à l'heure la police,
par un des leurs. Tout à l'heure la police,
avertie par le traître, doit venir ramasser
d'un coup de filet tout le comité révolution-
naire. Déjà dans la rue on entend les pas
des gendarmes et des soldats. Les nihilis-
tes, , alors, li otent le traître sur une table
et s'enfuient par une issue secrète, mais
après avoir placé devant la porte barricadée
une ornbe qui explosera au premier choc.
Et, pendant trente secondes, on verra
COntrerne sjagiter désespérément, lutter
contre ses hens, hurler le danger aux poli-
ciers qui ne peuvent pas l'entendre et qui,
du dehors, à coups d'épaule, à coups de
crosse , continuent d'attaquer la porte fa-
tale. g~ mstant en instant le malheureux
sent se rapprocher la mort atroce, inévita-
ble pl n la Porte cède, tout éclate et cela
n'est plus que de la mise en scène; mais la
donnée, dans son horreur précise, rappelle
le Puits et e endule, et elle eût pu tenter
p poe
Pour en ^nir a ce moment d'angoisse
purement physique, mais réelle, les che-
mins ont paru quelque peu tortueux et la-
borieux. II faut savoir d'abord que la scène
est dans un faubourg ouvrier de Moscou,
près de l'usine Apraxine, dont le patron,
13 « barine », est un despote brutal et im-
pitoyable. Il faut savoir que, parmi les ou-
vriers de l'usine Apraxine, se trouvent; en
premier lieu, le brave Simon Randzew
dont la femme Sonia a éveillé, bien en dépit
elle, le caprice impérieux du patron; en
second lieu, un certain Michel qui, sous son
déguisement d'ouvrier,' n'est autre que le
fameux Serge Geramovitch, un des chefs-
du mouvement terroriste ; en troisième lieu,
le mouchard Brener. Or, Brener a flairé,
sous-ses habits d'emprunt, la qualité réelle
de Michel; il avertit la police, et Michel se-
rait pris s'il île venait chercher refuge chez;
Simon Randzew, à qui il révèle son nomn
Véritable-; Simon n'est pas«afiflié aux grou-
pements révolutionnaires. Il seratt meniez
plutôt hostile à leur propagande et à leur
action. Mais Michel est son ami; il a soi-
gné, sauvé sa fille. Simon se résout donc
à cacher Michel en attendant qu'il puisse
favoriser sa fuite.
Cependant, Apraxine a appris que Mi-
chel a trouvé refuge chez un de ses ou-
vriers. Il décide que, si le coupable ne se
déclare pas, soixante ouvriers de l'usine,
tirés au sort, seront congédiés sur-le-champ.
Simon est trop généreux pour laisser re-
tomber les conséquences de son acte sur
des camarades innocents. Il se dénonce, ris-
quant ainsi les mines de Sibérie ou la pri-
son perpétuelle. Mais n'oublions pas que la
femme de Simon, la jeune Sonia, plaît à
Apraxine, et l'on prévoit à quel classique
chantage va se livrer ce méchant homme.
Comme dans Severo Torelli, comme dans
Marion de Lorme, la femme devra payer de
sa complaisance la liberté de son mari. So-
nia cède, et quelle femme ne céderait en
pareille circonstance, et Apraxine relâche
Simon, ce pendant que le faux Michel, sur
les indications de Brener, est saisi dans la
cachette que Simon lui avait ménagée.
Et nous voici au troisième acte. Tous les
ouvriers-de l'usine sont convaincus -que Mi-
chel a été livré par Simon. On sait
Apraxine4naccessible à tout mouvement de
justice ou de pitié. Pourquoi aurait-il relâ-
ché Simon? Il est clair que Simon a dû se
Lo traître .-Brener (Decœur) ligoté sur une table (Henri Manuel, phot.)
laisser tenter, .qu'il a,, pour son propre sa~<
lut, révélé la retraite de Michel. Quand Si-
mon arrive au cabaret où lés ouvriers se
réunissent, tous les visages, toutes les
mains se détournent de lui. En un instant
Pans le médaillon : M. Aurèîe Sldney - :-f..E JQAB^ETI (H. Manuel phot.) l
le cabaret se vide, Simon est seul. Puis,
avant qu'il soit revenu de sa stupéfaction,
voici que des hommes mystérieux emplis-
sent la salle, l'entourent. Ce sont les mem-
bres du tribunal révolutionnaire, réuni
spécialement pour la circonstance, qui vien-
nent lui demander compte de la vie de leur
camarade, de leur chef. Simon se débat
avec toute l'énergie de son innocence, mais
un témoignage écrasant s'élève contre lui,
et c'est celui de Brener, du mouchard, du
traître. Vive émotion pour le spectateur,
qui se demande si, contre les lois du genre,
al ne va pas assister au triomphe du traître
I et à l'exécution injuste de l'innocent. Mais
il faut se rassurer: une prompte et rapide
péripétie fait éclater l'innocence et démas-
que la trahison. On s'empare de Brener
qui ne voit plus qu'une chance de salut:
l'arrivée de la police, qu'il a prévenue. Et
c'est alors Je grand effet dont j'ai parlé
tout à l'heure-: l'homme ligoté, la bombe,
la porte forcée et l'éclatement final.
Voilà pour Brener. Mais il faut bien aussi
4Qu'Apraxine porte la peine de ses iniquités
et de ses crimes. C'est à quoi les deux der-
11161,3 actes pourvoiront. Simon Randzew,
-.en effet, s'interrogera, comme ses compa-
gnons, sur la raison mystérieuse qui déter-
mina Apraxine à l'épargner. Il soupçonnera
la vérité; il contraindra Sonia à la confes-
ser; il accueillera cet aveu avec toute la
fureur sauvage qui, dans un drame, con-
vient en pareil cas à un mari. Il se jettera,
par une volonté de vengeance, dans la pro-
pagande nihiliste, et quelques mois plus
tard, quand le mouvement révolutionnaire
éclatera à Moscou, c'est lui qui mènera les
ouvriers révoltés à l'assaut de la maison
d Apraxine, et qui, de sa main, sur la scène,
étranglera le maître cruel.
J'ai omis, chemin faisant, comme on s'en
doute, bon nombre des accidents de ce
drame compliqué et vigoureux. J'ai même
omis un personnage qui, cependant, prend
..une part importante à l'action; c'çst le per-
sonnage parfaitement arbitraire, mais assez
heureux, d'un milliardaire américain nom-
mé Jérémy, lequel, pour combattre une
neurasthénie aiguë, s'est engagé comme dé-
tective au service du gouvernement russe,
et qui, après avoir fait saisir un certain
nombre de terroristes, change d'avis CL
s'occupe de protéger ceux qui restent. C'est
Jérémy qui démasque Brener; c'est lui qui
procurera à Michel le moyen de s'évader
de Sibérie. Jérémy est le comique du dra-
me, et le personnage comique d'un drair-3
doit toujours travailler efficacement au
triomphe de la justice et de la vérité. Cet
Américain se déplace, au milieu des ou-
vriers ou des policiers russes, à la façon
des spirituels Français que M. Victorien
Sardou aimait à promener à travers les
gueux de Flandre ou les conjurés de By-
zance. Et, puisque j'ai cité le nom de ÎVL
Victorien Sardou, je puis bien dire, ea
somme, que c'est à sa manière que le
drame de MM. Henri Cain et Edouard Ade-
nis se rattache le plus apparemment. Les
Révoltés sont un nouveau produit de la
formule qui a tant de fois réussi au maître
disparu et qui consiste k rapporter, à ajus-
ter sur une action purement dramatique,
ou mélodramatique, l'attrait, la nouveauté
d'un milieu particulièrement pittoresque ou
particulièrement actuel. ;
C'est en quoi Les Révoltés se distin-
guent d'une pièce récente avec laquelle ils
paraissent offrir d'assez fortes analogies,
(H. Manuel, phot.)
Mme Rosnî.Di)rys. dan. le rôle de Sonia Randzem
Le Grand Soir, et qui, bien qu'assez géné-
ralement surfaite, à mon avis, était du
moins une pièce spécialement et foncière-
ment russe. Dans le drame de MM. Caia
et Adenis, le cadre a été choisi avec bon-
heur, ajusta avec adresse, mais sans au-
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Réacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
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UN AN e «o»
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UN AN eMOtt
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 »
En Province.
'A Philippe Chocarne.
Ceci s'est passé dans une petite ville,
, : petite ville de France où je suis né,
^ais que je ne désignerai pas davantage,
Ur ne pas nous humilier tous deux!
Pans cette ville, avaient lieu, l'autre
^lr, les débuts d'une troupe d'opérette.
rave et solennel événement!
t On sait ce que sont les débuts d'une
rOUp.e en province; souvent, l'épreuve la
pus cruelle du monde. Etait-ce pour cette
alSon que, dès huit heures, j'avais pris
P'^ce dans unie des loges du théâtre de X. ;
vec, au fond du cœur, un peu de cette
poisse nerveuse que j'avais déjà ressen-
t le; la semaine précédente, à une course de
Préaux. Qui allait-on piétiner, éventrer,
ttulourd'hui, parmi ces pauvres comédiens?
"e-- Chanteur's d'aventure.
, ^affiche portait que l'on jouerait La Fille
Tambour-Major, l'opérette classique. Au-
dessous de ce titre, on pouvait lire les noms
es interprètes, que suivait une phrase
grosse de menaces ; «.MM. les abonnés
ont priés de se réunir pour voter, au foyer.,
Près lé deuxième entr'acte. »
t, le rideau se leva très exactement à
j,J.lLeue re dite ; et la représentation com-
-
Représentation des plus honorables, en
Vérité » sauf pour ce qui était peut-être des
ecors, des costumes, des meubles, un peu
trop « Place Clichv » pour l'époque. Mais
qui me frappa surtout, ce fut la froi-
ûur avec laquelle on accueillait la pre-
mière chanteuse. Je dois ajouter qu'elle pa-
issait s'en soucier assez peu. C'était une
Jeune femme courte, ronde, fraîche et mé-
j^gncolique, et qui semblait, non pas folle,
uais--- au contraire, comment dirais-je:
caSSe de son corps charmant. Lorsqu'elle
vantait, cette jeune femme, c'était avec
url air si désabusé, que cela faisait peine
à voir. On se demandait à quoi pouvait
nger avec tant de tristesse une si aimable
1 grassouillette petite personne. Et l'on en
nait à penser que c'était peut-être à ceci;
q"'e-Ile se dépitait d'avoir les bras toujours
trop courts pour « attraper » la mesure.
tlle la manquait souvent, en effet. Et no-
darnrnent dans le joyeux refrain cantinier
du Premier acte: « Vli-vlan! vli-vlan! vli-
» faisaient les petits bras courts, les
totes mains grasses; mais toujours trop
tard -, après, le coup de cymbale unitif à
jJ,^chestre. Rien, je vous le jure, n'était
USSI gentil et aussi touchant à voir!
Son partenaire, par contre, le « trial »,
filme l'on dit encore en province, oonquit
qur-le-chamri une foule qui avait toutes les
.-'U;' Uu iruudc. au se laisser conquérir.
t b'une voix bien timbrée, un peu nazil-
rarde, mais dont il connaissait toutes les
ressources, ce partenaire nuança les cou-
Vets absurdes du « Tailleur amoureux ».
{)Us savez:
Rien n'est plus vââporeux L.
Lorsqu'il eut achevé sa romance, on le ;
Q issa. Un éclair de joie illumina ses yeux,
eux grands yeux qui amincissaient encore
le visage. Ah! qu'il était maigre déjà/ le
visage! Et comme il avait dû porter om-
brage au pauvre comédien, depuis toujours!
Maigre et triste aussi, mais d'une tristesse
ardente, intelligente, celui-là, et. qui fon-
dait peu à peu à la flamme du succès de ce
soir.
Car c'était un vrai succès.
Après la chanson du tailleur, le comédien
dut bisser encore la déclaration à la canti-
nière, puis le trio du billet de logement,
puis le duo avec la fille du Tambour-Ma-
jor. Décidément, son affaire paraissait
bonne à celui-ci. Il fut le seul dont je
songeais à consulter le nom sur le pro-
gramme. Il se nommait Cordognat.
Cependant, la représentation s'était peu
à peu déroulée au milieu des bravos, sans
la plus petite anicroche, si paisible, que je
me sentais, il faut l'avouer, un peu déçu!.,.
Ah! la jolie nature de l'Homme!
Pour me a remettre M, je m'assis devant
le café du Théâtre, afin de prendre le
frais. J'étais là depuis un moment, quand
un personnage me rejoignit, que je connais-
sais bien depuis mon enfance: le vieux
Jules C., la providence des jeunes gens
riches de la ville, un type celui-là !,., Aux
trois quarts sourd, mais dont 'l'unique
oreille valable recevait les confidences
amoureuses, que le bonhomme transmettait
ensuite alertement d'une bouche édentée et
mal odorante à des comédiennes de pas-
sage, voire aux dames plus libres. je veux
dire; plus enfermées. Oui, notre bonne
ville possédait le doyen des entremetteurs
de France, sinon le plus respectable, du
moins le plus affectueusement méprisé ; son
entremetteur, si je. puis dire, municipal.
Donc, il m'aperçut, vint s'asseoir à ma ta-
ble sans attendre mon invitation ; puis, avec
un bon sourire:
— Eh bien! encore ici?. Alors, comme
ça, vous venez voir les débuts de notre
troupe. Ah! ça ne vaudra jamais Paris
hein? Enfin. pas trop mécontent de la
soirée?
— Mais non. Vous allez avoir là un en-
semble très convenable.
- Oh! Vous vous moquez!..*
- Moi!
- Vous ne pensez pas que nous allons
recevoir comme ça tous ces braves gens.
Nous ne sommes pas aussi province. D'ail-
leurs, notre choix est fait. On a voté tout à
l'heure au foyer. Voulez-vous connaître le
résultat du vote?
Je regardai le vieux Jules avec un peu
de surprise:
- Le résultat?. Mais je suppose que je
le connais. Aux applaudissements qui ont
P'gliié. - tûute la .ttouc.e. sauf votre pre-
mière chanteuse. là!
Mon interlocuteur mit sa main en cornet
derrière son oreille droite, avec le geste fa-
milier aux sourds;
— Quoi?
Je répétai plus haut: « Je dis : a part
votre première chanteuse. Celle-là, on a été
plutôt froid avec elle. Pas un bravo! C'est
dur. »
Mais le vieux rit avec malice :
— Oh ! celle-là.
- Celle-là?
— Elle n'avait pas besoin qu'on l'ap-
plaudisse !
- Ah!
—: Non. Son affaire était faite d'avance,
Depuis huit jours qu'elle est arrivée, vous
comprenez qu'elle a pu s'assurer tous les
suffrages. Oh! elle est maligne! Et jolie
personne avec ça. Vous avez vu? CeUe-ià,
elle ne comptait que des amoureux dans
la salle. et pas transis. Tous les abonnés
ont voté pour elle comme un seul homme!
Hé ! hé ! c'est le cas de le dire : comme un
seul homme!
Il rit tant qu'il manqua d'étrangler. Puis
il conclut, en avalant une gorgée de bière:
—r Voilà pourquoi ils n'applaudissent
pas.
— Gomment?
— Eh! oui. A cause du monde, de leurs
femmes, de leur famille, de la ville. Ils
sont trop connus, ils craignent de se corn
promettre. Et puis, à quoi bon applaudir,
puisqu'ils sont décidés, eux aussi, à lui dire;
Oui.
— Vous voyez bien, fis-je, que vous
gardez toute la troupe !
Mais lui :
- Ah ! non ! ah ! non, par exemple I Pas
toute. Tenez, le petit.
Je pensais avoir mal entendu;
— Quel petit? ',
- Eh bien! le petit sergent. Le petit
trial, enfin. Comment s'appelle-t-il?
Je regardais le vieux C. avec stupeur:
— Eh bien?
— Eh bien! celui-là, on n'a pas voulu
qu'il reste. Il est refusé. Il s'en va!
Je crus que mon bonhomme plaisantait.
— Il?. Mais c'est le seul qu'on ait ap-
plaudi. On lui a fait bisser tous les airs.
- Non. Oh! non, pas tous. les duos
surtout, ceux qu'il chantait avec l'autre,
avec sa camarade femme. Vous n'avez pas
remarqué? Vous comprenez, ils n'osaient
pas trop l'applaudir, elle, pour les raisons
que je vous ai données; alors, c'est à tra-
vers l'autre, le petit, qu'ils envoyaient leurs
bravos. Oh! elle le savait, elle était tran-
quille.
- Mais, c'est horrible!
— Oh ! oh ! horrible.
— Mais il est charmant, ce petit-là.
Mais il paraissait si heureux, si ému de
son succès ; mais il est le seul de la troupe
qui vaille que l'on s'y intéresse!
- Oui, oui. Vous avez raison. C'est pos-
sible. Mais ici, peut-être parce qu'il est.
trop charmant, on n'en veut pas. Ces mes-
sieurs n'en veulent pas!
Et voilà.*» Voilà l'histoire àu
seul début auquel il me fut donné d'assis-
ter en province. N'est-ce pas affreux?.
Un pauvre diable est venu, Dieu sait
d'où; Dieu sait après quels avatars pitoya-
bles; il est venu échouer dans cette petite
ville si chaude et si riante qu'elle lui fai-
sait déjà peut-être oublier tant de misères
passées. Cette ville, il y était arrivé pour
plaire, pour demeurer à tout prix (quel
prix?.). Et voilà que par ses bravos, par
ses bis, par un juste enthousiasme, «lie
semblait, l'autre soir, lui crier,, cette ville,
que: « Allons, oui, elle le gardait, elle l'a-
doptait; qu'il méritait d'être fêté par elle. »
Et puis rien, tout cela était faux; tout cela
ne comptait pas. ou comptait pour une
autre qui n'était que le dépositaire du suc-
cès de ce soir.
Ah! certes, non, elle n'avait pas donné
ce que j'en attendais, la représentation des
débuts dans ma ville; elle avait plus et
pire. cui, pire! grâce à cette atmosphère
affreuse, sournoise, mensongère de triom-
phe pour l'un (celui qu'on chassait), d'échec
pour l'autre (celle que l'on gardait), grâce
à cette :rahison. cette trahison double!
Quelques jours plus tard, sur le quai de
la gare. je vis un grandi garçon dégingandé,
tout pâle, qu'enveloppait un manteau sans
élégance. Il attendait un train, ce grand
garçon. Je crus le reconnaître'. Oui, c'était
bien lui, lui que j'avais applaudi sous son
uniforme de gentil sergent, de gai sergent
d'opérette. Je détournai la tête par pudeur.
Il monta dans le train, qui l'emporta.
Et je rentrai chez moi, afin d'écrire.
non: de lui écrire ces lignes, qu'il lira, je
l'espère, hélas! dans quelle autre morne
petite ville? mais qui l'encourageront peut-
être, qui sait ! le soir de ses nouveaux dé-
buts,
,. Edmond SÉE.
Nous publierons demain un article de
G. DE PAWLOWSKI
Les pays de rêve
Il est amusant d'enregistrer les reproches
que l'on fait aux pièces étrangères lorsque,
par hasard, on en représente parmi nous.
Chaque fois que ces pièces dépeignent des
mœurs proches, chaque fois qu'elles ne se
séparent de nos idées que par des détails
minimeslr on s'empresse de déclarer que
leur acclimatation est impossible et que ja-
mais elles ne pourront plaire au caractère
français. On l'a dit pour L'Eveil du Prin-
temps, on l'a répété pour Parmi les pierres
et pour Sa Maison en ordre.
Il parait que l'on nous y a montré des
idées infiniment éloignées des nôtres et que
nous ne pouvions comprendre. La men-
talité d'adolescents s'éveillant à la vie,
le labeur quotidien d'un chantier de pierres,
l'ennui d'une âme artiste écrasée par un
cadre conventionnel, autant de choses que
nous ne pouvons saisir, parait-il, que fort
difficilement dans l'Allemagne ou l'Angle-
terre contemporaine.
M en. m Mut autrement. paçait-ilA lors?
que l'on nous donne à la scène des pièces
dépeignant des mœurs japonaises ou celles
de l'antiquité grecque et égyptienne. Là,
rien ne nous choque; nous connaissons, en
effet, les Orientaux comme nous-mêmes et
les mœurs de la Haute-Egypte nous sont
familières depuis notre enfance.
Il ne taut point s'en étonner: les habi-
tudes que nous attribuons aux pays ou aux
époques tort éloignés de nous, ne sont au-
tre -chose, -en effetf que nos propres cou-
tumes, et c'est pour cela que nous les con-
naissons mieux. Seul, le costume varie et
donne à cette évocation l'agrément d'un bal
masqué. De toutes pièces, nous avons forgé
un Japon à notre convenance ou une vie an-
tique conforme à notre idéal; aussi bien,
l'aimons-nous avec ferveur,
Il est très évident que si elle nous ap-
paraissait telle qu'elle fut, elle dérouterait
tellement nos idées que nous ne voudrions
plus en entendre parler à aucun prix.
Ceci n'est point pour faire la critique de
nos auteurs qui recourent à de pareils pro-
cédés, car il fut toujours nécessaire de fixer
un idéal dans un cadre conventionnel. Celui
des princesses lointaines vaut bien les nua-
ges du paradis de Béatrice, et nous ne sau-
rions trop approuver nos poètes de l'avoir
su créer.
Seulement, on peut s'étonner de voir, à
ce propos, parler chaque jour d'érudition
archéologique, d'ethnographie, de reconsti-
tution fidèle de la vie exotique ou antique.
Par leurs évocations poétiques, nos poètes
font moins bien et infiniment mieux que
cela.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures, au théâtre du
Grand-Guignol, première représentation
de: Nuit d'Illyrie, Cent lignes émues, La
Première mise, Machin fils et Une présen-
tation.
p
lusieurs millions à la disposition de
l'expert Dusausoy. 4. boulevard des
Italiens, qui achète de suite, à première
vue et à leur réelle valeur, bijoux, diamants
et pierres fines. Grand choix d'occasions.
N
'exagérons rien.
C'est encore d'un ténor, et d'un té-
nor grandement réputé, qu'il s'agit. Disons
même que son nom est glorieusement at-
taché à la fortune du chef-d'œuvre lyrique
de Massenet.
Revenant d'une triomphale tournée en
Espagne, le chanteur énumérait avec com-
plaisance ses succès et ses profits. Un sym-
pathique et récent directeur de l'Académie
nationale était au nombre des auditeurs.
— Comprends-moi bien, mon bon, lui dé-
clara le ténor. Deux Méridionaux comme
nous sont incapables de chercher à se mon-
ter le coup. Or, je te le dis, en vérité, c'est
une somme énorme que je rapporte!
— Tant que Gai&srd.
— Non, mon bon. la moitié!.
N
f ous apprenons que M. Lugné-Poe
se prépare à monter Le Roi Bom-
bance, tragédie satirique du poète Marinetti,
auteur de La Conquête des étoiles, dont
une réédition vient de paraître chez Sansot.
On peut prévoir, pour le théâtre de l'Œu-
vre, un succès retentissant, étant données la
signification sociale et l'originalité puis-
sante de cette pièce qui souleva, en Italie,
de violentes polémiques. M. Lugné-Poe est
bien l'artiste indiqué pour mettre à la scène
les tragiques grouillements de la foule qui
sont une des caractéristiques de cette
œuvre.
N
os petits meubles, nos tables à thé,
tables gigogne, étagères, jardinières,
paravents, ainsi que nos broderies sur satin
pour dos de pianos, couvre-lits, tentures,
etc., rendent toutes installations artistiques
et personnelles. Perret et Vibert, 33, rue
du 4-Septembre.
L
a mode: Les unes la créent, les autres
la suivent; mais la Parisienne la
lance' C'est là, sans doute, la raison du
succès d'Adoreïs et de Paradisia, les der-
nières créations de Gellé Frères, les deux
parfums en vogue. --
Le jeune comédien André Bjrulé, qui in-
JL~ terprète si brillamment le marquis de
Charmerace dans Arsène Lupin, compose
tous ses rôles avec ce soin minutieux, cette
exactitude dans le détail, qui sont le propre
des artistes de carrière.
Aussi, dans.l'acte où il figure en habit,
a-t-il eu soin d'éviter la « fausse note » du
devant de chemisé à plis souples, qui n'est
plus de mode à Paris et qui ne l'a jamais
été à Londres.
Impeccable sous son plastron uni, la"ge
et rigide, il a réellement de l'allure et de
la race et fait figure de gentilhomme.
L
Université des Annales rouvre ses
portes lundi, et c'est avec joie que
les jeunes filles vont retrouver le chemin
de cette école où l'on travaille si joyeuse-
ment et qui semble créée pour leur plai- -
sir. Elles y entendent d'incomparables con-
férences faites par des hommes illustres,
elles y cultivent ces arts modestes que l'on
dédaigne souvent à tort et qui font la
femme plus parfaite, plus séduisante. De-
puis la cuisine jusqu'à la danse, en passant
par la philosophie et l'histoire, elles : p-
prennent tout ce qu'une jeune fille doit sa-
voir pour être charmante.
D
ans notre numéro de demain, nos lec-
trices pourront admirer un modèle
des superbes costumes créés par Pcis-
Tailleur, la maison si connue de la rue du
Louvre.
L
e comte X., l'éminent diplomate,
> nous. -.firtp ait hier qu'avant sa Drp-
menade quotidienne au bois, il ne manquait,
jamais de prendre un verre de Quinquina
Dubonnet, le puissant tonique et réparateur
que recommande le corps médical tout en-
tier.
p
rudence.
Les premiers prix du Conservatoire.
après la gloire éphémère des concours, sont
accueillis à bras ouverts sur nos deux scè-
THÉÂTRE SARAH.-BERNHARDT
"LES RÉVOLTÉS"
^rQme en cinq actes et six tableaux,
de MM. Henri CAIN et Edouard ADENIS,
(H. Manuel. choU
W»:André Jacquet M. Henry Kraus*
"ÏNebrowski) (Simon Randzew}* 1,
uccèsr a paru1 hésitant jusqu'au
si Ina acte, qui est un excellent acte ded
drame, et qui force l'attention, l'intérêt^
puis l'angoisse des spectateurs. La situai
tion SUr laquelle ce troisiëme acte s'achève'
est f rê-roe, autant que j'en puis juger, nou-<
est même, autant que j'en puis juger, nou-<
velle au théâtre, fût-ce dans ce genre de'
théâtre. Supposez que les terroristes rus-
ses, au cours d'une de leurs réunions se-
crètes, s'aperçoivent qu'ils ont été trahis:
par un des leurs. Tout à l'heure la police,
par un des leurs. Tout à l'heure la police,
avertie par le traître, doit venir ramasser
d'un coup de filet tout le comité révolution-
naire. Déjà dans la rue on entend les pas
des gendarmes et des soldats. Les nihilis-
tes, , alors, li otent le traître sur une table
et s'enfuient par une issue secrète, mais
après avoir placé devant la porte barricadée
une ornbe qui explosera au premier choc.
Et, pendant trente secondes, on verra
COntrerne sjagiter désespérément, lutter
contre ses hens, hurler le danger aux poli-
ciers qui ne peuvent pas l'entendre et qui,
du dehors, à coups d'épaule, à coups de
crosse , continuent d'attaquer la porte fa-
tale. g~ mstant en instant le malheureux
sent se rapprocher la mort atroce, inévita-
ble pl n la Porte cède, tout éclate et cela
n'est plus que de la mise en scène; mais la
donnée, dans son horreur précise, rappelle
le Puits et e endule, et elle eût pu tenter
p poe
Pour en ^nir a ce moment d'angoisse
purement physique, mais réelle, les che-
mins ont paru quelque peu tortueux et la-
borieux. II faut savoir d'abord que la scène
est dans un faubourg ouvrier de Moscou,
près de l'usine Apraxine, dont le patron,
13 « barine », est un despote brutal et im-
pitoyable. Il faut savoir que, parmi les ou-
vriers de l'usine Apraxine, se trouvent; en
premier lieu, le brave Simon Randzew
dont la femme Sonia a éveillé, bien en dépit
elle, le caprice impérieux du patron; en
second lieu, un certain Michel qui, sous son
déguisement d'ouvrier,' n'est autre que le
fameux Serge Geramovitch, un des chefs-
du mouvement terroriste ; en troisième lieu,
le mouchard Brener. Or, Brener a flairé,
sous-ses habits d'emprunt, la qualité réelle
de Michel; il avertit la police, et Michel se-
rait pris s'il île venait chercher refuge chez;
Simon Randzew, à qui il révèle son nomn
Véritable-; Simon n'est pas«afiflié aux grou-
pements révolutionnaires. Il seratt meniez
plutôt hostile à leur propagande et à leur
action. Mais Michel est son ami; il a soi-
gné, sauvé sa fille. Simon se résout donc
à cacher Michel en attendant qu'il puisse
favoriser sa fuite.
Cependant, Apraxine a appris que Mi-
chel a trouvé refuge chez un de ses ou-
vriers. Il décide que, si le coupable ne se
déclare pas, soixante ouvriers de l'usine,
tirés au sort, seront congédiés sur-le-champ.
Simon est trop généreux pour laisser re-
tomber les conséquences de son acte sur
des camarades innocents. Il se dénonce, ris-
quant ainsi les mines de Sibérie ou la pri-
son perpétuelle. Mais n'oublions pas que la
femme de Simon, la jeune Sonia, plaît à
Apraxine, et l'on prévoit à quel classique
chantage va se livrer ce méchant homme.
Comme dans Severo Torelli, comme dans
Marion de Lorme, la femme devra payer de
sa complaisance la liberté de son mari. So-
nia cède, et quelle femme ne céderait en
pareille circonstance, et Apraxine relâche
Simon, ce pendant que le faux Michel, sur
les indications de Brener, est saisi dans la
cachette que Simon lui avait ménagée.
Et nous voici au troisième acte. Tous les
ouvriers-de l'usine sont convaincus -que Mi-
chel a été livré par Simon. On sait
Apraxine4naccessible à tout mouvement de
justice ou de pitié. Pourquoi aurait-il relâ-
ché Simon? Il est clair que Simon a dû se
Lo traître .-Brener (Decœur) ligoté sur une table (Henri Manuel, phot.)
laisser tenter, .qu'il a,, pour son propre sa~<
lut, révélé la retraite de Michel. Quand Si-
mon arrive au cabaret où lés ouvriers se
réunissent, tous les visages, toutes les
mains se détournent de lui. En un instant
Pans le médaillon : M. Aurèîe Sldney - :-f..E JQAB^ETI (H. Manuel phot.) l
le cabaret se vide, Simon est seul. Puis,
avant qu'il soit revenu de sa stupéfaction,
voici que des hommes mystérieux emplis-
sent la salle, l'entourent. Ce sont les mem-
bres du tribunal révolutionnaire, réuni
spécialement pour la circonstance, qui vien-
nent lui demander compte de la vie de leur
camarade, de leur chef. Simon se débat
avec toute l'énergie de son innocence, mais
un témoignage écrasant s'élève contre lui,
et c'est celui de Brener, du mouchard, du
traître. Vive émotion pour le spectateur,
qui se demande si, contre les lois du genre,
al ne va pas assister au triomphe du traître
I et à l'exécution injuste de l'innocent. Mais
il faut se rassurer: une prompte et rapide
péripétie fait éclater l'innocence et démas-
que la trahison. On s'empare de Brener
qui ne voit plus qu'une chance de salut:
l'arrivée de la police, qu'il a prévenue. Et
c'est alors Je grand effet dont j'ai parlé
tout à l'heure-: l'homme ligoté, la bombe,
la porte forcée et l'éclatement final.
Voilà pour Brener. Mais il faut bien aussi
4Qu'Apraxine porte la peine de ses iniquités
et de ses crimes. C'est à quoi les deux der-
11161,3 actes pourvoiront. Simon Randzew,
-.en effet, s'interrogera, comme ses compa-
gnons, sur la raison mystérieuse qui déter-
mina Apraxine à l'épargner. Il soupçonnera
la vérité; il contraindra Sonia à la confes-
ser; il accueillera cet aveu avec toute la
fureur sauvage qui, dans un drame, con-
vient en pareil cas à un mari. Il se jettera,
par une volonté de vengeance, dans la pro-
pagande nihiliste, et quelques mois plus
tard, quand le mouvement révolutionnaire
éclatera à Moscou, c'est lui qui mènera les
ouvriers révoltés à l'assaut de la maison
d Apraxine, et qui, de sa main, sur la scène,
étranglera le maître cruel.
J'ai omis, chemin faisant, comme on s'en
doute, bon nombre des accidents de ce
drame compliqué et vigoureux. J'ai même
omis un personnage qui, cependant, prend
..une part importante à l'action; c'çst le per-
sonnage parfaitement arbitraire, mais assez
heureux, d'un milliardaire américain nom-
mé Jérémy, lequel, pour combattre une
neurasthénie aiguë, s'est engagé comme dé-
tective au service du gouvernement russe,
et qui, après avoir fait saisir un certain
nombre de terroristes, change d'avis CL
s'occupe de protéger ceux qui restent. C'est
Jérémy qui démasque Brener; c'est lui qui
procurera à Michel le moyen de s'évader
de Sibérie. Jérémy est le comique du dra-
me, et le personnage comique d'un drair-3
doit toujours travailler efficacement au
triomphe de la justice et de la vérité. Cet
Américain se déplace, au milieu des ou-
vriers ou des policiers russes, à la façon
des spirituels Français que M. Victorien
Sardou aimait à promener à travers les
gueux de Flandre ou les conjurés de By-
zance. Et, puisque j'ai cité le nom de ÎVL
Victorien Sardou, je puis bien dire, ea
somme, que c'est à sa manière que le
drame de MM. Henri Cain et Edouard Ade-
nis se rattache le plus apparemment. Les
Révoltés sont un nouveau produit de la
formule qui a tant de fois réussi au maître
disparu et qui consiste k rapporter, à ajus-
ter sur une action purement dramatique,
ou mélodramatique, l'attrait, la nouveauté
d'un milieu particulièrement pittoresque ou
particulièrement actuel. ;
C'est en quoi Les Révoltés se distin-
guent d'une pièce récente avec laquelle ils
paraissent offrir d'assez fortes analogies,
(H. Manuel, phot.)
Mme Rosnî.Di)rys. dan. le rôle de Sonia Randzem
Le Grand Soir, et qui, bien qu'assez géné-
ralement surfaite, à mon avis, était du
moins une pièce spécialement et foncière-
ment russe. Dans le drame de MM. Caia
et Adenis, le cadre a été choisi avec bon-
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