Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-11-10
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 novembre 1908 10 novembre 1908
Description : 1908/11/10 (A2,N407). 1908/11/10 (A2,N407).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76460603
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
12" Année. lU N° 407 (Quotidien)* te S^nmêro; S centimes
Mardi 10 Novembre 1908.
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Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
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Étranger '40 a 20 »
Le Manager
Les personnes qui me font l'honneur
!e me lire le lundi matin dans le journal
L' Auto ont sans doute prêté quelque at-
tention à une idée que je mettais timide-
ment en avant. Je désirerais que les écri-
vains, et particulièrement les auteurs dra-
matiques, eussent à leur disposition des
managers, comme les cyclistes et les
Campions de boxe.
Certains dramaturges, surtout des An-
rialS et des Américains, font débattre
leurs intérêts par un homme d'affaires
dont les fonctions ne se confondent pas
avec celles du secrétaire.
Evidemment, il est très intéressant
a avoir un secrétaire. D'abord, ça vous
Pose un peu, à preuve cette réflexion
que faisait un jour un homme de lettres :
- Je n'obtiens, disait-il, que très rare-
ment des billets de faveur, tandis que
mon secrétaire en a toujours. Moi, je
jjuis un personnage plus ou moins consi-
dérable ; dans les administrations de théâ-
tre on me connaît plus ou moins; mon
secrétaire, en revanche, est forcément un
monsieur important, car il est le secré-
aIre d'un homme qui a un secrétaire.
Mais le secrétaire n'a pas assez d'auto-
rité sur son patron.
Ce qu'il faut à un homme de lettres,
C est un maître, un maître, bien entendu,
Plein de tact, dont l'influence soit plus
tutélaire qu'oppressive.
Il serait très mauvais d'avoir auprès
de soi une espèce de garde-chiourme qui
Vous ferait marcher à coups de trique.
abord on ne le supporterait pas, et on
e casserait aux sages.
Mais le manager rêvé serait celui qui
aurait faire travailler son « poulain »,
eomrne disent les gens de sport, et qui
aurait jamais l'air de l'y contraindre.
faudrait pour cette tâche un garçon
,fx s fin et très délicat, qui donnerait à
Omme de lettres le désir de se mettre
à sa table à écrire, qui lui conseillerait
habilement certaines lectures stimulantes,
qUi lui parlerait, sans en avoir .l'air, des
sUccès de ses confrères. Il rapporterait
adroitement à l'écrivain ce qu'on dit de
lUI dans le monde, en laissant de côté les
OPinions trop sévères et les éloges trop
I Vperboliques, qui sont aussi stérilisants
ts uns que les autres.
Il saurait aussi discerner les moments
de bonnes dispositions et d'inspirations,
et les mettrait à profit. Il éloignerait à ce
content-là toutes les causes de distrac-
°ns qui pourraient détourner l'écrivain
e sa tâche. Il se mettrait sournoisement
en travers des parties de bridge (un di-
recteur anglais me disait que le bridge,
en absorbant la plupart des auteurs, a
ausé la faillite de plusieurs théâtres de
Ondres). Notre homme empêcherait
aussi, avec quelque adresse diplomatique,
les tendres entretiens, si néfastes aux
Méninges.
A d'autres instants, quand il sentirait
sOn poulain un peu surentraîné, c'est lui-
rflênie qui l'emmènerait s'amuser en
«le. Alors il lui interdirait d'écrire et
de se mettre à une tâche, qui aurait tou-
tée nces d'être médiocrement exécu-
tée.
C'est le manager qui s'occuperait des
heures des repas et des menus. Car il
est admirable que, de notre temps, on
éveille avec une attention si savante
alimentation d'un athlète, et qu'on
laisse les poètes distraits engloutir à leur
guise, en les mâchant à peine, des con-
cpmbres, des pickles et des ronds de sau-
cisson.
Faute de surveiller nos hommes de
scnie, ce qu'on laisse perdre de chefs-
œUvre! Comme si nous en avions tant
"Ue ça de reste!
L écn'vain, souvent gourmand et lubri-
se persuadera facilement, s'il est
livré à lui-même, que la bonne nourri-
ce doit lui fournir une excitation salu-
taire, e- que les expériences sentimenta-
les répétées sont nécessaires au dévelop-
p ent de son expérience psychologi-
que. Et s'il ne réussit qu'à se procurer
des digestions lourdes, et à s'anémier le
Ctrveau, il saura trop vite en prendre
t on. parti; car un débauché subtil trouve
tou"J* ours de bonnes raisons pour justifier
s écarts. C'est surtout le poivrot du
peuple, qui se frappe et verse des lar-
mes en répétant qu'il est un cochon.
de a tâche du manager consistera à gàr-
der son éminent élève à mi-chemin de
l'orgie Périlleuse et d'un ascétisme anor-
mal et antihumain. -
11 ne se Dornera pas à le mainte-
nir è en bonne condition intellectuelle.
Après avoir surveillé la gestation de
6, C est ^uî placera et la fera
fructJiR?er au mieux, en fera sortir pour
son client le plus de gloire possible, et
le Pl Us de phynance ».
Les ecrivains ont affaire, quand il s'a-
^"îettré leurs productions au
public, à des intermédiaires, éditeurs et
directeurs, qui sont souvent d'habiles
businessmen. Et ces bons commerçants,
à la première objection que font les pro-
ducteurs, font paraître une surprise dou-
loureuse et semblent dire: « Comment,
des h Un a:t!ste! L'artiste, qui a fait
des humanités, qui a lu de belles pages
latines sur le désintéressement, est très
impressioné et ne songe pas à dire au
tiste J Pardon, je suis un ar-
tiste, mais dans mes rapports avec un
commançant je suis forcé d'être un com-
merçant; ainsi le veut d'ailleurs le Code
de commerce, qui me rend justiciable du
tribunal consulaire FCnd iustidabIe du
Voilà ce que répondrait le manager à
l'éditeur ou au directeur. L'écrivain fe-
rait défendre ses exigences de distribu-
tions, par exemple, par un mandataire
sinon intraitable, du moins plus combatif
qu'il ne peut l'être lui-même.
Après avoir obtenu du directeur un
traité excellent, avec une bonne place
dans la saison, un fort dédit et un bon
chiffre de représentations garanti, le ma-
nager s'occuperait de la presse.
Tâche délicate entre toutes, car le cri-
tique, de notre temps au moins, n'est pas
vénal. Mais il est sensible. Il aime les
égards, il n'est pas fâché de savoir que
les écrivains dont il prise les ouvrages
ont une estime particulière pour ses fa-
cultés de critique, pour son goût, pour
sa subtilité. Et il tient à ne pas paraître
manquer de pénétration, à ne pas passer
au travers ou à côté des beautés d'un ou-
vrage. Son métier est difficile, et, pour
ma part, je ne voudrais pas l'exercer.
On vous demande d'apprécier les quali-
tés d'un ouvrage qui vient de naître et
sur lequel le public véritable ne s'est pas
encore prononcé. Si j'étais critique, je ne
serais tranquille qu'avec les reprises.
J'ai eu sous les yeux l'ensemble des
articles publiés sur une pièce qui n'obtint
qu'un succès incertain à la répétition gé-
nérale. Or, cette pièce fut jouée toute
une année. A la rentrée, une nouvelle
convocation de presse réunit la critique
aux environs de la trois centième. Or,
cette fois, une unanimité touchante s'était
faite dans les articles, qui louèrent à
l'envi les mérites de l'ouvrage. Un nou-
vel élément d'appréciation avait été four-
ni à la critique, qui pouvait, cette fois,
juger en connaissance de cause, dans la
plénitude de sa compétence.
1 Cet avertissement en douceur, cette
sorte de préface parlée incomberait au
manager, qui serait mieux placé que l'au-
teur pour exécuter ce travail prépara-
toire. rencontrerait habilement les criti-
ques dans un couloir de répétitions, leur
indiquerait en passant les auteurs, Mari-
vaux, Molière ou Shakespeare, avec qui
son poulain accepterait la comparaison,
st mettrait au besoin le critique en garde
contre les obscurités possibles de l'ou-
vrage, obscurités mystérieuses où quel-
que génie s'est peut-être caché pour re-
venir plus tard narguer dans les temps
futurs, le juge imprudent qui n'aurait pas
su le reconnaître.
Tristan BERNARD.
Vers l'Opérette
J'ai signalé déjà l'erreur que commettent
la plupart des compositeurs d'opérette qui,
pour taire une musqué humoristique, s'in-
génient tout d'abord à trouver des motifs
vulgaires. Ils ne parviennent ainsi qu'à
nous donner une œuvre grossière, et cette
musique de toire est, à n'en point douter,
celle qui s'éloigne le plus du genre qu'ils
iésirent réaliser.
Pour avoir une partition d'opérette satis-
faisante, il semble évident qu'il faudrait la
iemander à un très grand compositeur de
nusiquè réputée sérieuse, et la lui arra-
cher par boutades, presque malgré .lui.
L'opérette est, en effet, un genre qui
ne convient qu'aux époques très cultivées.
Sire sent un peu la décadence et la neuras-
hénie, elle est une réplique de gens acca-
blés par les préoccupations sérieuses du
noment et qui veulent s'affirmer à eux-mê-
mes que ces préoccupations ne les ont point
submerges tout à tait. Elle est une protes-
tation d'hommes d'esprit contre l'ennui am-
biant, et elle suppose, avant toute chose,
une réelle culture intellectuelle.
Au surplus, il faut bien le dire, ce ca-
ractère doit se retrouver également dans
l'interprétation, et je ne pense pas qu'il v
ait, à l'heure actuelle, beaucoup d'acteurs
qui soient capables de le rendre d'une taçon
convenable.
Le meilleur dans ce genre, et il n'est pas
sans intérêt de le signaler, me paraît être
aujourd'hui Claudius, et les qualités qu'il
affirme, par exemple, dans l'interprétation
de La Chatte Blanche, au C h âtelet, doivent
attirer l'attention de tous ceux qui s'intéres-
sent encore, dans notre pays, à la renais-
sance de l'opérette. Lui seul parvient à ren-
dre d'une façon, exacte ce laisser-aller, cette
indulgence bonne enfant et, tout en même
temps, ce romantisme désabusé que je ré-
clamais tout à l'heure dans la composition
d'une partition. Il donne l'impression de
jouer parce qu'il le faut, il parle du bout
des lèvres avec dédain et sait vite renon-
cer avec dégoût aux passions ataviques qui
l'entraînent un instant bien malgré lui. C'est
là, à tous les points de vue, l'interprète rê-
vé pour l'opérette de demain, ainsi qde La-
vallière et Balthy; mais il nous manque tou-
jours la partition.
G. ne PAWLOWSKL
Échos
Ce soir, à huit heures trois quarts, aux
Bouffes-Parisiens, répétition génétale de
S. A. R., opérette en trois actes, de MM.
Xanrof et Chance, musique de M. Yvan
Caryll.
Les dames ne seront admises aux fau-
teuils d'orchestre et de balcon que sans
chapeau.
Ce soir, à huit heures et demie, à l'El-
dorado, première représentation, à bureaux
ouverts, de Avec un peu d'sauce? revue de
MM. F. Lémon et J. Bousquet.
c
eux qui s'en vont.
On apprend la mort, à la Spezzia
(Italie), de M. Bagès, le ténor mondain qui
s'était fait à Paris une très jolie situation.
'Wagnérien convaincu, il avait accmr-' --"-
vent le pèlerinage à Bayreuth ; il avait chan-
té avec gros succès aux Concerts Lamou-
reux le rôle de Loge, de L'Or du Rhin;
celui de Mime, de Siegfried. Il meurt à qua-
rante-cinq ans, en Italie où, malade, maladif
plutôt, il s'était retiré depuis quelques an-
nées. C'est un bon musicien et un galant
hcmme qui disparaît.
0
n dit.
Que dans un A théâtre où l'on joue
en ce moment une tort Delle pièce, mais
qui n'est pas, hélas ! goûté par tout le public,
on reprendrait une comédie qui fut jouée
pendant la dernière saison d'été et qui a
rapporté à la direction'de jolis deniers.
Mais, hélas! le comédien qui a créé le
principal rôle de cette pièce à succès vient
d'en créer un autre à peu près similaire
sur une scène voisine de la Madeleine.
Et on lui cherche un successeur.
V
supplice de Tantale.
Un orchestre composé de tziganes
joue ses morceaux les plus langoureux pen-
dant que les invités des Variétés soupent
joyeusement.
A une table qui réunissait un directeur
de talent, un jeune auteur célèbre et un
compositeur notoire, on devise gaiement:
— Regardez donc, s'écrie tout à coup
10 des convives, au fond de la salle, dans
une baignoire.
Et l'on y voyait cinq ou six ouvreuses,
jumelle aux yeux, qui de loin assistaient
au souper de centième du Roi.
L
'entente cordiale.
* Nos voisins d'outre-Manche nous
reviennent chaque jour plus amicaux, et
leur solide sympathie ne nous est pas peu
précieuse dans les circonstances présentes.
Mais ce n'est pas seulement dans les
cabinets d'ambassade que l'Angleterre se
montre pour nous une amie cordiale. Sur
des questions moins graves, elle prend aussi
des décisions qui doivent nous être agréa-
blés.
Jusqu'à ce jour, les Anglais étaient d'une
susceptibilité intransigeante en ce qui con-
cerne les œuvres bibliques ou touchant de
près ou de loin à la Bible.
Cette susceptibilité avait empêché la
création en Angleterre d'ouvrages très im-
portants. Et voici qu'on vient enfin d'auto-
riser les représentations de Samson et Da-
lila.
Elles auront lieu la saison prochaine au
théâtre de Covent-Garden.
L
e dernier portrait.
r- On sait qu'il n'existe pour ainsi dire
-tucun portrait de Victorien Sardou.
Impatient, toujours en mouvement, l'au-
teur de Patrie ne pouvait se résoudre à
poser.
Sur la demande de sa famille, qui veut
garder de lui une image définitive. M. Lévy-
Ohurmer a tracé hier du grand mort un
pastel fort émouvant, la tête coiffée de son
béret et une croix sur la poitrine.
L
es prophètes.
On aurait tort de se fier aux juge-
-nents des personnes qui passent cependant
pour être les plus compétentes.
Un jour on communiqua à Scribe, qui
était à ce moment-là le plus célèbre de tous
les auteurs dramatiques de l'époque, le ma-
nuscrit d'une des premières pièces de Sar-
dou: Paris à l'Envers. Scribe lut et dit:
— Ce Paris à l'Envers est le dernier
mot de l'abjection. Il faut qu'un homme
soit bien corrompu pour oser concevoir. de
pareilles obscénités. Mais les écrire, c'est
du cynisme. Il ne fera rien de bon au théâ-
tre.
A quelque, temps de là, toutefois, on
joua, avec un vif succès, Les Pattes de
Mouche. Scribe assistait à la représenta-
tion. A la sortie, quelqu'un lui demanda:
— Comment trouvez-vous cette pièce?
— Pleine de talent, répond-il.
— Eh bien! elle est de l'auteur de Paris
à l'Envers, la pièce que vous aviez jugée
si abjecte et si mal composée ; de celui qui
ne devait jamais rien faire de bon au théâ-
tre.
— Je m'étais trompé, conclut simplement
Scribe.
Il s'était trompé, oui, mais pas encore
autant qu'il ne pouvait le soupçonner.
Un prophète meilleur que Scribe, au su-
| jet de Sardou, ce fut Charles Marrey, un
des anciens directeurs de l'Odéon.
Le soir où l'on jouait La Taverne des
Etudiants on jouait aussi Au Printemps, un
petit acte d'un certain Laluyé, assez oublié
aujourd'hui, mais qu'on représente encore
quelquefois au Théâtre-Français. Des ap-
plaudissements enthousiastes accueillirent
Au Printemps, tandis que la pièce de Sar-
dou, La Taverne des Etudiants, fut jouée
devant un public systématiquement hostile,
lui depuis le premier vers jusqu'au dernier
ne cessa de lancer de retentissants cris de
coq, des hurlements de rhinocéros et des
:ris de divers autres animaux.
— Au Printemps est un beau succès, dit
i la sortie Charles Marrey, et La Taverne
les Etudiants est une belle veste. Il n'en
3st pas moins vrai que, des deux, l'auteur
dramatique c'est Sardou.
Sardou prétendait que ce baptême de
Charles Marrey lui avait porté bonheur.
Vedettes.
V Les concierges de Paris et de la
,eine ont fondé — depuis quand? — une
association de secours mutuels, de retraites
et de placement gratuit. C'était leur droit,
oeut-être leur devoir, et on ne peut que les
en féliciter.
Les associations de secours mutuels, de
retraites et de placement gratuit n'ont pas
seulement pour fonction d'organiser un pla-
cement gratuit, des retraites et des secours
mutuels, elles se préoccupent aussi d'or-
ganiser de petites fêtes.
C'est ce qu'a fait l'Association amicale
des concierges de Paris et de la Seine.
Et hier, en flânant au pâle soleil de cet
automne, j'ai pu lire sur les murs le pro-
gramme de cette fête, affiché en détails tout
proche d'une autre affiche annonçant, pour
une autre fête d'une autre Société de se-
cours mutuels :
LA PETITE MARCELLE
dite Sarah Bernhardt en miniature.
Mais l'Association des concierges n'est
pas en reste d'attractions, et, entre plu-
sieurs diseuses à voix, une femme baryton
et un comique de genre, j'ai pu découvrir
- ô stupeur! - le nom d'un -
M. ARNAUD
Diseur mondain du Théâtre-Français
Est-ce que ce serait un pseudonyme de
M, Le Bargy?
L
es. dames, qui ont de mignonnes
oreilles, seront enchantées d'appren-
dre du Professeur IECLA, créateur des
dernières modes, que les longs pendants
d'oreilles sont, de nouveau, au goût du
'jour.
Ce qui fait la joie de la jeune et jolie-
femme, ne fait pas toujours le bonheur de
celles qui n'ont pas été douées de la même
manière et qui ne trouvent pas toujours
seyantes les excentricités de la mode.
Cependant, Paris, arbitre de la Mode, ne
s'arrête pas à des considérations de per-
sonnalités, et consacrera ce retour des pen-
dants d'oreilles, malgré les personnes qui
ne les trouveraient pas à leur avantage.
Les boucles d'oreilles de forme simple
ont tellement été copiées en « article or-
dinaire », que Sa Majesté la Mode a dé-
claré qu'un changement complet était né-
cessaire.
La Société TECLA expose un grand choix
de pendants d'oreilles de styles nouveaux
dans son magnifique magasin, 10, rue de
le Paix.
Le Masaue de Verre.
Nous publierons demain un article de
JEANNE LANDRE
POUR "CHANTECLER"
Projets de 'Benjamin Rabier,
XIV
Mme JANE MAIUNQ
w -Ifr* --W~ - r,
NOS ARTISTES
Mme SUZANNE GOLDSTEIN
Mme COLDSTEIN (Cliché ré=
Vive, spirituelle, évoquant la silhouette
de Mme Simone, Suzanne Goldstein nous
vint, il y/a bien peu longtemps, de Bruxel-
les, où eTTe avait connu dléclatahfs succès,
et immédiatement elle s'imposa à Paris.
Ce fut Sacha Guitry qui lui offrit, avec
Chez les Zoaques, l'occasion de sa pre-
mière création. Du premier coup on ad-
mira sa verve, sa franchise et la netteté de
son jeu.
Depuis on l'a applaudie dans Sa Sœur,
l'exquise comédie de Tristan Bernard; dans
la reprise de L'Abbé Constantin, à la Porte-
Saint-Martin, et après une brillante tournée
en Amérique, aux côtés de Coquelin, après
une très heureuse saison, l'hiver dernier,
aux Capucines de Nice, nous venons de ii
voir triompher de nouveau dans Madamt
Bluff, aux Bouffes-Parisiens.
Une admirable carrière paraît attend
Suzanne Goldstein, car son talent est d'une
incroyable souplesse. Avec la même force
qu'elle sait faire valoir l'esprit et la gaieté
d'un rôle, elle saura en exprimer l'émotion.
plie possède ce que les très vieux comé-
diens nommaient « les deux masques », ce
qu'on a appelé depuis le rire et les larmes.
C'est une des jeunes comédiennes que sui-
vent le plus attentivement les connaisseurs
et la critique. ,
M. Adolphe Urisson -
1 répond à M. Georges Thurner
Dans notre numéro du G novembre, nous avons
publié une « Lettre ouverte j) de il. Georges Thur-
ner à M. Adolphe Brisson.
M. Ad. Brisson vient, a son tour, de répondre à
M. Georges Thurner dans son feuilleton hebdoma-
daire du « Temps ». Voici ce qu'écrit M. Ad.
Brisson :
J'ai reçu de M. Georges Thurner, l'auteur du
Passe-Partout, une très longue lettre. Il en
adressait simultanément la copie au directeur
de Comœdia qui l'a citée tout au long, de telle
sorte que j'ai pu la lire, à la même heure, ma-
nuscrite et imprimée. Ce procédé me délivre de
toute obligation professionnelle. Je serais en
droit de ne point reproduire le plaidoyer de M.
Thurner, mais il révèle un si curieux état d'esr-
prit il éclaire d'une si vive lueur la mentalité
spéciale du « dramaturge », que je me repro-
cherais de priver nos lecteurs d'un tel document.
Le voici:
Ici, la reproduction de la lettre de M. Thurner.
Puis, M. Ad. Brisson continue ainsi :
Examinons les deux griefs articulés par M.
Thurner. Effectivement, je me suis élevé contre
la durée excessive des entr'actes; j'ai traduit
ïn passant, du bout de la plume, sans y insis-
:er, l'impatience oue nous avions tous ressentie;
~t si cette observation avait eu pour résultat
je stimuler le zèle des machinistes, j'eusse
-endu à la pièce un service signalé. Elle gagne
i être écoutée rapidement, à ne pas laisser au
spectateur ; le loisir de méditer sur elle. L'en-
r'acte immodérément prolongé est toujours nui-
;ible, même aux beaux ouvrages; il tue les piè-
ces superficielles qui s'appauvrissent à la. ré-
léxion. Au surplus, ma remarque, présentée
'ans un but louable, a permis à M. Thurner de
léfendre le directeur du Gymnase contre des
attaques imaginaires, de lui marquer publique-
ment sa gratitude. Je suis heureux d'avoir pro-
voqué ces effusions, et je m'en réjouis sincè-
rement. J'ai également offert l'occasion à M.
Thurner de protester de son respect envers la
presse, la vraie presse, celle qu'il n'a pas voulu
peindre. Je -me demande alors quelle est celle
qu'il a peinte. Etalant à nos yeux l'intérieur
d'un journal (car, enfin, le Passe-Partout est tout
de même un journal), M. Thurner se vante in-
génument de n'y avoir pas introduit un seul
journaliste. Singulière conception de son sujet!
Eh! mais, cher monsieur, c'est justement de.
cela que je vous blâme, c'est d'avoir fait une:
œuvre artificielle au lieu. d'une œuvre vivante,.
une caricature au lieu d'un portrait, et non -ts
.une franche caricature, résolument poussée à la:
charge, verveuse et drue, mais un je ne saie,
quoi d'indécis, d'intermédiaire entre la farce et
la comédie, n'atteignant pas à la robuste gaieté'
de l'une ni à la vérité de l'autre. Plût au ciei
que vous eussiez mis dans votre pièce quel-
qu'une des figures que votre lettre énumère sii
éloquemment: ces reporters rabroués et beso-
gneux, ces martyrs de la copie! Nous les au-
rions saluées avec sympathie, en souvenir des!
heures difficiles du début ; et la substance du
Passe-Partout en eût été enrichie, ce dont pern
sonne ne se fût plaint.
Non, mon cher confrère, vous n'avez pas dés-,
honoré la presse — rassurez-vous — ni remue
la bile de MM. les secrétaires de rédaction ; vous
avez broché une agréable comédie vaudevfes-
que, qui ne « casse » rien, et laissera à p-ine,
plus de trace de par le monde qu'un feuilleton
dramatique. C'est bien peu de chose!. Je
souhaite qu'elle continue d'être, comme le pre-
mier soir, « furieusement applaudie ». 1
ADOLPHE J3RISSON.
Les Obsèques
DE
Victorien Sardou
Les obsèques de l'illustre auteur dramatique
seront célébrées demain mercredi à onze heures
et demie en l'église Saint-François de Sales, qui
vit déjà défiler hier le monde des lettres et des
arts devant la dépouille mortelle de Mlle Su-
zanne Claretie, fille de M. et Mme Léo Claretie.
On se réunira à dix heures et demie au do-
micile du défunt, 64, boulevard de Courcelles,
où les discours seront prononcés. Ces discours
seront au nombre de trois seulement, sur la
demande formelle de Mme Victorien Sardou: le
premier sera prononcé par un membre du gou-
vernement, très probablement M. Doumergue ;
le second par un membre de l'Académie fran-
çaise, le troisième par M. Paul Hervieu, au
nom de la Société des auteurs dramatiques.
Des dépêches, des lettres de condoléances ar-
rivent de tous les points de l'univers à l'adresse
de la famille de Victorien Sardou.
La disparition de cet « incomparable génie »
du théâtre, comme l'appelait justement hier un
de nos confrères, a causé partout une émotion
eeasid&fble
Les registres déposés chez le concierge del
la maison mortuaire se couvrent des noms de,
toutes les notabilités parisiennes. -
A ceux que nous avons déjà relevés hier il
faut joindre les suivants:
MM. Paul Hervieu, président de la Société - es
auteurs dramatiques ; Thureau-Dangin, de l'Aca-
démie française; Georges Berger, de l'Institut;
Edouard Detaille, de l'Académie des Beaux-Arts:
baron et baronne Edouard de Rothschild, Alexan-
dre Sienkiewicz et Mme Sienkiewicz, Henry
Marcel, administrateur de la Bibliothèque aa-
tionale ; Raymond Poincaré, sénateur de la
Meuse; Gaston Thomson, député, ancien mi-
nistre de la Marine; Joseph Reinach, députa
des Basses-Alpes; Maurice Tézenas, avocat A,
la Cour d'appel; Mme Alexandre Dumas, etei..!
Les honneurs militaires seront rendus au dé-
part du - cortège funèbre par des troupes de la
garnison de Paris. Victorien Sardou était, coftH
me on le sait, grand-croix de la Légion d'hon-
neur. *
Après la cérémonie religieuse, le corps sera
transféré aussitôt à Marly-le-Roi, où se trouve,
le caveau funéraire de la famille Sardou.
La Comédie-Française et le théâtre de la Por,
te-Saint-Martin feront relâche mercredi soir. -
PIERRE RANTZ.
Mardi 10 Novembre 1908.
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Le Manager
Les personnes qui me font l'honneur
!e me lire le lundi matin dans le journal
L' Auto ont sans doute prêté quelque at-
tention à une idée que je mettais timide-
ment en avant. Je désirerais que les écri-
vains, et particulièrement les auteurs dra-
matiques, eussent à leur disposition des
managers, comme les cyclistes et les
Campions de boxe.
Certains dramaturges, surtout des An-
rialS et des Américains, font débattre
leurs intérêts par un homme d'affaires
dont les fonctions ne se confondent pas
avec celles du secrétaire.
Evidemment, il est très intéressant
a avoir un secrétaire. D'abord, ça vous
Pose un peu, à preuve cette réflexion
que faisait un jour un homme de lettres :
- Je n'obtiens, disait-il, que très rare-
ment des billets de faveur, tandis que
mon secrétaire en a toujours. Moi, je
jjuis un personnage plus ou moins consi-
dérable ; dans les administrations de théâ-
tre on me connaît plus ou moins; mon
secrétaire, en revanche, est forcément un
monsieur important, car il est le secré-
aIre d'un homme qui a un secrétaire.
Mais le secrétaire n'a pas assez d'auto-
rité sur son patron.
Ce qu'il faut à un homme de lettres,
C est un maître, un maître, bien entendu,
Plein de tact, dont l'influence soit plus
tutélaire qu'oppressive.
Il serait très mauvais d'avoir auprès
de soi une espèce de garde-chiourme qui
Vous ferait marcher à coups de trique.
abord on ne le supporterait pas, et on
e casserait aux sages.
Mais le manager rêvé serait celui qui
aurait faire travailler son « poulain »,
eomrne disent les gens de sport, et qui
aurait jamais l'air de l'y contraindre.
faudrait pour cette tâche un garçon
,fx s fin et très délicat, qui donnerait à
Omme de lettres le désir de se mettre
à sa table à écrire, qui lui conseillerait
habilement certaines lectures stimulantes,
qUi lui parlerait, sans en avoir .l'air, des
sUccès de ses confrères. Il rapporterait
adroitement à l'écrivain ce qu'on dit de
lUI dans le monde, en laissant de côté les
OPinions trop sévères et les éloges trop
I Vperboliques, qui sont aussi stérilisants
ts uns que les autres.
Il saurait aussi discerner les moments
de bonnes dispositions et d'inspirations,
et les mettrait à profit. Il éloignerait à ce
content-là toutes les causes de distrac-
°ns qui pourraient détourner l'écrivain
e sa tâche. Il se mettrait sournoisement
en travers des parties de bridge (un di-
recteur anglais me disait que le bridge,
en absorbant la plupart des auteurs, a
ausé la faillite de plusieurs théâtres de
Ondres). Notre homme empêcherait
aussi, avec quelque adresse diplomatique,
les tendres entretiens, si néfastes aux
Méninges.
A d'autres instants, quand il sentirait
sOn poulain un peu surentraîné, c'est lui-
rflênie qui l'emmènerait s'amuser en
«le. Alors il lui interdirait d'écrire et
de se mettre à une tâche, qui aurait tou-
tée nces d'être médiocrement exécu-
tée.
C'est le manager qui s'occuperait des
heures des repas et des menus. Car il
est admirable que, de notre temps, on
éveille avec une attention si savante
alimentation d'un athlète, et qu'on
laisse les poètes distraits engloutir à leur
guise, en les mâchant à peine, des con-
cpmbres, des pickles et des ronds de sau-
cisson.
Faute de surveiller nos hommes de
scnie, ce qu'on laisse perdre de chefs-
œUvre! Comme si nous en avions tant
"Ue ça de reste!
L écn'vain, souvent gourmand et lubri-
se persuadera facilement, s'il est
livré à lui-même, que la bonne nourri-
ce doit lui fournir une excitation salu-
taire, e- que les expériences sentimenta-
les répétées sont nécessaires au dévelop-
p ent de son expérience psychologi-
que. Et s'il ne réussit qu'à se procurer
des digestions lourdes, et à s'anémier le
Ctrveau, il saura trop vite en prendre
t on. parti; car un débauché subtil trouve
tou"J* ours de bonnes raisons pour justifier
s écarts. C'est surtout le poivrot du
peuple, qui se frappe et verse des lar-
mes en répétant qu'il est un cochon.
de a tâche du manager consistera à gàr-
der son éminent élève à mi-chemin de
l'orgie Périlleuse et d'un ascétisme anor-
mal et antihumain. -
11 ne se Dornera pas à le mainte-
nir è en bonne condition intellectuelle.
Après avoir surveillé la gestation de
6, C est ^uî placera et la fera
fructJiR?er au mieux, en fera sortir pour
son client le plus de gloire possible, et
le Pl Us de phynance ».
Les ecrivains ont affaire, quand il s'a-
^"îettré leurs productions au
public, à des intermédiaires, éditeurs et
directeurs, qui sont souvent d'habiles
businessmen. Et ces bons commerçants,
à la première objection que font les pro-
ducteurs, font paraître une surprise dou-
loureuse et semblent dire: « Comment,
des h Un a:t!ste! L'artiste, qui a fait
des humanités, qui a lu de belles pages
latines sur le désintéressement, est très
impressioné et ne songe pas à dire au
tiste J Pardon, je suis un ar-
tiste, mais dans mes rapports avec un
commançant je suis forcé d'être un com-
merçant; ainsi le veut d'ailleurs le Code
de commerce, qui me rend justiciable du
tribunal consulaire FCnd iustidabIe du
Voilà ce que répondrait le manager à
l'éditeur ou au directeur. L'écrivain fe-
rait défendre ses exigences de distribu-
tions, par exemple, par un mandataire
sinon intraitable, du moins plus combatif
qu'il ne peut l'être lui-même.
Après avoir obtenu du directeur un
traité excellent, avec une bonne place
dans la saison, un fort dédit et un bon
chiffre de représentations garanti, le ma-
nager s'occuperait de la presse.
Tâche délicate entre toutes, car le cri-
tique, de notre temps au moins, n'est pas
vénal. Mais il est sensible. Il aime les
égards, il n'est pas fâché de savoir que
les écrivains dont il prise les ouvrages
ont une estime particulière pour ses fa-
cultés de critique, pour son goût, pour
sa subtilité. Et il tient à ne pas paraître
manquer de pénétration, à ne pas passer
au travers ou à côté des beautés d'un ou-
vrage. Son métier est difficile, et, pour
ma part, je ne voudrais pas l'exercer.
On vous demande d'apprécier les quali-
tés d'un ouvrage qui vient de naître et
sur lequel le public véritable ne s'est pas
encore prononcé. Si j'étais critique, je ne
serais tranquille qu'avec les reprises.
J'ai eu sous les yeux l'ensemble des
articles publiés sur une pièce qui n'obtint
qu'un succès incertain à la répétition gé-
nérale. Or, cette pièce fut jouée toute
une année. A la rentrée, une nouvelle
convocation de presse réunit la critique
aux environs de la trois centième. Or,
cette fois, une unanimité touchante s'était
faite dans les articles, qui louèrent à
l'envi les mérites de l'ouvrage. Un nou-
vel élément d'appréciation avait été four-
ni à la critique, qui pouvait, cette fois,
juger en connaissance de cause, dans la
plénitude de sa compétence.
1 Cet avertissement en douceur, cette
sorte de préface parlée incomberait au
manager, qui serait mieux placé que l'au-
teur pour exécuter ce travail prépara-
toire. rencontrerait habilement les criti-
ques dans un couloir de répétitions, leur
indiquerait en passant les auteurs, Mari-
vaux, Molière ou Shakespeare, avec qui
son poulain accepterait la comparaison,
st mettrait au besoin le critique en garde
contre les obscurités possibles de l'ou-
vrage, obscurités mystérieuses où quel-
que génie s'est peut-être caché pour re-
venir plus tard narguer dans les temps
futurs, le juge imprudent qui n'aurait pas
su le reconnaître.
Tristan BERNARD.
Vers l'Opérette
J'ai signalé déjà l'erreur que commettent
la plupart des compositeurs d'opérette qui,
pour taire une musqué humoristique, s'in-
génient tout d'abord à trouver des motifs
vulgaires. Ils ne parviennent ainsi qu'à
nous donner une œuvre grossière, et cette
musique de toire est, à n'en point douter,
celle qui s'éloigne le plus du genre qu'ils
iésirent réaliser.
Pour avoir une partition d'opérette satis-
faisante, il semble évident qu'il faudrait la
iemander à un très grand compositeur de
nusiquè réputée sérieuse, et la lui arra-
cher par boutades, presque malgré .lui.
L'opérette est, en effet, un genre qui
ne convient qu'aux époques très cultivées.
Sire sent un peu la décadence et la neuras-
hénie, elle est une réplique de gens acca-
blés par les préoccupations sérieuses du
noment et qui veulent s'affirmer à eux-mê-
mes que ces préoccupations ne les ont point
submerges tout à tait. Elle est une protes-
tation d'hommes d'esprit contre l'ennui am-
biant, et elle suppose, avant toute chose,
une réelle culture intellectuelle.
Au surplus, il faut bien le dire, ce ca-
ractère doit se retrouver également dans
l'interprétation, et je ne pense pas qu'il v
ait, à l'heure actuelle, beaucoup d'acteurs
qui soient capables de le rendre d'une taçon
convenable.
Le meilleur dans ce genre, et il n'est pas
sans intérêt de le signaler, me paraît être
aujourd'hui Claudius, et les qualités qu'il
affirme, par exemple, dans l'interprétation
de La Chatte Blanche, au C h âtelet, doivent
attirer l'attention de tous ceux qui s'intéres-
sent encore, dans notre pays, à la renais-
sance de l'opérette. Lui seul parvient à ren-
dre d'une façon, exacte ce laisser-aller, cette
indulgence bonne enfant et, tout en même
temps, ce romantisme désabusé que je ré-
clamais tout à l'heure dans la composition
d'une partition. Il donne l'impression de
jouer parce qu'il le faut, il parle du bout
des lèvres avec dédain et sait vite renon-
cer avec dégoût aux passions ataviques qui
l'entraînent un instant bien malgré lui. C'est
là, à tous les points de vue, l'interprète rê-
vé pour l'opérette de demain, ainsi qde La-
vallière et Balthy; mais il nous manque tou-
jours la partition.
G. ne PAWLOWSKL
Échos
Ce soir, à huit heures trois quarts, aux
Bouffes-Parisiens, répétition génétale de
S. A. R., opérette en trois actes, de MM.
Xanrof et Chance, musique de M. Yvan
Caryll.
Les dames ne seront admises aux fau-
teuils d'orchestre et de balcon que sans
chapeau.
Ce soir, à huit heures et demie, à l'El-
dorado, première représentation, à bureaux
ouverts, de Avec un peu d'sauce? revue de
MM. F. Lémon et J. Bousquet.
c
eux qui s'en vont.
On apprend la mort, à la Spezzia
(Italie), de M. Bagès, le ténor mondain qui
s'était fait à Paris une très jolie situation.
'Wagnérien convaincu, il avait accmr-' --"-
vent le pèlerinage à Bayreuth ; il avait chan-
té avec gros succès aux Concerts Lamou-
reux le rôle de Loge, de L'Or du Rhin;
celui de Mime, de Siegfried. Il meurt à qua-
rante-cinq ans, en Italie où, malade, maladif
plutôt, il s'était retiré depuis quelques an-
nées. C'est un bon musicien et un galant
hcmme qui disparaît.
0
n dit.
Que dans un A théâtre où l'on joue
en ce moment une tort Delle pièce, mais
qui n'est pas, hélas ! goûté par tout le public,
on reprendrait une comédie qui fut jouée
pendant la dernière saison d'été et qui a
rapporté à la direction'de jolis deniers.
Mais, hélas! le comédien qui a créé le
principal rôle de cette pièce à succès vient
d'en créer un autre à peu près similaire
sur une scène voisine de la Madeleine.
Et on lui cherche un successeur.
V
supplice de Tantale.
Un orchestre composé de tziganes
joue ses morceaux les plus langoureux pen-
dant que les invités des Variétés soupent
joyeusement.
A une table qui réunissait un directeur
de talent, un jeune auteur célèbre et un
compositeur notoire, on devise gaiement:
— Regardez donc, s'écrie tout à coup
10 des convives, au fond de la salle, dans
une baignoire.
Et l'on y voyait cinq ou six ouvreuses,
jumelle aux yeux, qui de loin assistaient
au souper de centième du Roi.
L
'entente cordiale.
* Nos voisins d'outre-Manche nous
reviennent chaque jour plus amicaux, et
leur solide sympathie ne nous est pas peu
précieuse dans les circonstances présentes.
Mais ce n'est pas seulement dans les
cabinets d'ambassade que l'Angleterre se
montre pour nous une amie cordiale. Sur
des questions moins graves, elle prend aussi
des décisions qui doivent nous être agréa-
blés.
Jusqu'à ce jour, les Anglais étaient d'une
susceptibilité intransigeante en ce qui con-
cerne les œuvres bibliques ou touchant de
près ou de loin à la Bible.
Cette susceptibilité avait empêché la
création en Angleterre d'ouvrages très im-
portants. Et voici qu'on vient enfin d'auto-
riser les représentations de Samson et Da-
lila.
Elles auront lieu la saison prochaine au
théâtre de Covent-Garden.
L
e dernier portrait.
r- On sait qu'il n'existe pour ainsi dire
-tucun portrait de Victorien Sardou.
Impatient, toujours en mouvement, l'au-
teur de Patrie ne pouvait se résoudre à
poser.
Sur la demande de sa famille, qui veut
garder de lui une image définitive. M. Lévy-
Ohurmer a tracé hier du grand mort un
pastel fort émouvant, la tête coiffée de son
béret et une croix sur la poitrine.
L
es prophètes.
On aurait tort de se fier aux juge-
-nents des personnes qui passent cependant
pour être les plus compétentes.
Un jour on communiqua à Scribe, qui
était à ce moment-là le plus célèbre de tous
les auteurs dramatiques de l'époque, le ma-
nuscrit d'une des premières pièces de Sar-
dou: Paris à l'Envers. Scribe lut et dit:
— Ce Paris à l'Envers est le dernier
mot de l'abjection. Il faut qu'un homme
soit bien corrompu pour oser concevoir. de
pareilles obscénités. Mais les écrire, c'est
du cynisme. Il ne fera rien de bon au théâ-
tre.
A quelque, temps de là, toutefois, on
joua, avec un vif succès, Les Pattes de
Mouche. Scribe assistait à la représenta-
tion. A la sortie, quelqu'un lui demanda:
— Comment trouvez-vous cette pièce?
— Pleine de talent, répond-il.
— Eh bien! elle est de l'auteur de Paris
à l'Envers, la pièce que vous aviez jugée
si abjecte et si mal composée ; de celui qui
ne devait jamais rien faire de bon au théâ-
tre.
— Je m'étais trompé, conclut simplement
Scribe.
Il s'était trompé, oui, mais pas encore
autant qu'il ne pouvait le soupçonner.
Un prophète meilleur que Scribe, au su-
| jet de Sardou, ce fut Charles Marrey, un
des anciens directeurs de l'Odéon.
Le soir où l'on jouait La Taverne des
Etudiants on jouait aussi Au Printemps, un
petit acte d'un certain Laluyé, assez oublié
aujourd'hui, mais qu'on représente encore
quelquefois au Théâtre-Français. Des ap-
plaudissements enthousiastes accueillirent
Au Printemps, tandis que la pièce de Sar-
dou, La Taverne des Etudiants, fut jouée
devant un public systématiquement hostile,
lui depuis le premier vers jusqu'au dernier
ne cessa de lancer de retentissants cris de
coq, des hurlements de rhinocéros et des
:ris de divers autres animaux.
— Au Printemps est un beau succès, dit
i la sortie Charles Marrey, et La Taverne
les Etudiants est une belle veste. Il n'en
3st pas moins vrai que, des deux, l'auteur
dramatique c'est Sardou.
Sardou prétendait que ce baptême de
Charles Marrey lui avait porté bonheur.
Vedettes.
V Les concierges de Paris et de la
,eine ont fondé — depuis quand? — une
association de secours mutuels, de retraites
et de placement gratuit. C'était leur droit,
oeut-être leur devoir, et on ne peut que les
en féliciter.
Les associations de secours mutuels, de
retraites et de placement gratuit n'ont pas
seulement pour fonction d'organiser un pla-
cement gratuit, des retraites et des secours
mutuels, elles se préoccupent aussi d'or-
ganiser de petites fêtes.
C'est ce qu'a fait l'Association amicale
des concierges de Paris et de la Seine.
Et hier, en flânant au pâle soleil de cet
automne, j'ai pu lire sur les murs le pro-
gramme de cette fête, affiché en détails tout
proche d'une autre affiche annonçant, pour
une autre fête d'une autre Société de se-
cours mutuels :
LA PETITE MARCELLE
dite Sarah Bernhardt en miniature.
Mais l'Association des concierges n'est
pas en reste d'attractions, et, entre plu-
sieurs diseuses à voix, une femme baryton
et un comique de genre, j'ai pu découvrir
- ô stupeur! - le nom d'un -
M. ARNAUD
Diseur mondain du Théâtre-Français
Est-ce que ce serait un pseudonyme de
M, Le Bargy?
L
es. dames, qui ont de mignonnes
oreilles, seront enchantées d'appren-
dre du Professeur IECLA, créateur des
dernières modes, que les longs pendants
d'oreilles sont, de nouveau, au goût du
'jour.
Ce qui fait la joie de la jeune et jolie-
femme, ne fait pas toujours le bonheur de
celles qui n'ont pas été douées de la même
manière et qui ne trouvent pas toujours
seyantes les excentricités de la mode.
Cependant, Paris, arbitre de la Mode, ne
s'arrête pas à des considérations de per-
sonnalités, et consacrera ce retour des pen-
dants d'oreilles, malgré les personnes qui
ne les trouveraient pas à leur avantage.
Les boucles d'oreilles de forme simple
ont tellement été copiées en « article or-
dinaire », que Sa Majesté la Mode a dé-
claré qu'un changement complet était né-
cessaire.
La Société TECLA expose un grand choix
de pendants d'oreilles de styles nouveaux
dans son magnifique magasin, 10, rue de
le Paix.
Le Masaue de Verre.
Nous publierons demain un article de
JEANNE LANDRE
POUR "CHANTECLER"
Projets de 'Benjamin Rabier,
XIV
Mme JANE MAIUNQ
w -Ifr* --W~ - r,
NOS ARTISTES
Mme SUZANNE GOLDSTEIN
Mme COLDSTEIN (Cliché ré=
Vive, spirituelle, évoquant la silhouette
de Mme Simone, Suzanne Goldstein nous
vint, il y/a bien peu longtemps, de Bruxel-
les, où eTTe avait connu dléclatahfs succès,
et immédiatement elle s'imposa à Paris.
Ce fut Sacha Guitry qui lui offrit, avec
Chez les Zoaques, l'occasion de sa pre-
mière création. Du premier coup on ad-
mira sa verve, sa franchise et la netteté de
son jeu.
Depuis on l'a applaudie dans Sa Sœur,
l'exquise comédie de Tristan Bernard; dans
la reprise de L'Abbé Constantin, à la Porte-
Saint-Martin, et après une brillante tournée
en Amérique, aux côtés de Coquelin, après
une très heureuse saison, l'hiver dernier,
aux Capucines de Nice, nous venons de ii
voir triompher de nouveau dans Madamt
Bluff, aux Bouffes-Parisiens.
Une admirable carrière paraît attend
Suzanne Goldstein, car son talent est d'une
incroyable souplesse. Avec la même force
qu'elle sait faire valoir l'esprit et la gaieté
d'un rôle, elle saura en exprimer l'émotion.
plie possède ce que les très vieux comé-
diens nommaient « les deux masques », ce
qu'on a appelé depuis le rire et les larmes.
C'est une des jeunes comédiennes que sui-
vent le plus attentivement les connaisseurs
et la critique. ,
M. Adolphe Urisson -
1 répond à M. Georges Thurner
Dans notre numéro du G novembre, nous avons
publié une « Lettre ouverte j) de il. Georges Thur-
ner à M. Adolphe Brisson.
M. Ad. Brisson vient, a son tour, de répondre à
M. Georges Thurner dans son feuilleton hebdoma-
daire du « Temps ». Voici ce qu'écrit M. Ad.
Brisson :
J'ai reçu de M. Georges Thurner, l'auteur du
Passe-Partout, une très longue lettre. Il en
adressait simultanément la copie au directeur
de Comœdia qui l'a citée tout au long, de telle
sorte que j'ai pu la lire, à la même heure, ma-
nuscrite et imprimée. Ce procédé me délivre de
toute obligation professionnelle. Je serais en
droit de ne point reproduire le plaidoyer de M.
Thurner, mais il révèle un si curieux état d'esr-
prit il éclaire d'une si vive lueur la mentalité
spéciale du « dramaturge », que je me repro-
cherais de priver nos lecteurs d'un tel document.
Le voici:
Ici, la reproduction de la lettre de M. Thurner.
Puis, M. Ad. Brisson continue ainsi :
Examinons les deux griefs articulés par M.
Thurner. Effectivement, je me suis élevé contre
la durée excessive des entr'actes; j'ai traduit
ïn passant, du bout de la plume, sans y insis-
:er, l'impatience oue nous avions tous ressentie;
~t si cette observation avait eu pour résultat
je stimuler le zèle des machinistes, j'eusse
-endu à la pièce un service signalé. Elle gagne
i être écoutée rapidement, à ne pas laisser au
spectateur ; le loisir de méditer sur elle. L'en-
r'acte immodérément prolongé est toujours nui-
;ible, même aux beaux ouvrages; il tue les piè-
ces superficielles qui s'appauvrissent à la. ré-
léxion. Au surplus, ma remarque, présentée
'ans un but louable, a permis à M. Thurner de
léfendre le directeur du Gymnase contre des
attaques imaginaires, de lui marquer publique-
ment sa gratitude. Je suis heureux d'avoir pro-
voqué ces effusions, et je m'en réjouis sincè-
rement. J'ai également offert l'occasion à M.
Thurner de protester de son respect envers la
presse, la vraie presse, celle qu'il n'a pas voulu
peindre. Je -me demande alors quelle est celle
qu'il a peinte. Etalant à nos yeux l'intérieur
d'un journal (car, enfin, le Passe-Partout est tout
de même un journal), M. Thurner se vante in-
génument de n'y avoir pas introduit un seul
journaliste. Singulière conception de son sujet!
Eh! mais, cher monsieur, c'est justement de.
cela que je vous blâme, c'est d'avoir fait une:
œuvre artificielle au lieu. d'une œuvre vivante,.
une caricature au lieu d'un portrait, et non -ts
.une franche caricature, résolument poussée à la:
charge, verveuse et drue, mais un je ne saie,
quoi d'indécis, d'intermédiaire entre la farce et
la comédie, n'atteignant pas à la robuste gaieté'
de l'une ni à la vérité de l'autre. Plût au ciei
que vous eussiez mis dans votre pièce quel-
qu'une des figures que votre lettre énumère sii
éloquemment: ces reporters rabroués et beso-
gneux, ces martyrs de la copie! Nous les au-
rions saluées avec sympathie, en souvenir des!
heures difficiles du début ; et la substance du
Passe-Partout en eût été enrichie, ce dont pern
sonne ne se fût plaint.
Non, mon cher confrère, vous n'avez pas dés-,
honoré la presse — rassurez-vous — ni remue
la bile de MM. les secrétaires de rédaction ; vous
avez broché une agréable comédie vaudevfes-
que, qui ne « casse » rien, et laissera à p-ine,
plus de trace de par le monde qu'un feuilleton
dramatique. C'est bien peu de chose!. Je
souhaite qu'elle continue d'être, comme le pre-
mier soir, « furieusement applaudie ». 1
ADOLPHE J3RISSON.
Les Obsèques
DE
Victorien Sardou
Les obsèques de l'illustre auteur dramatique
seront célébrées demain mercredi à onze heures
et demie en l'église Saint-François de Sales, qui
vit déjà défiler hier le monde des lettres et des
arts devant la dépouille mortelle de Mlle Su-
zanne Claretie, fille de M. et Mme Léo Claretie.
On se réunira à dix heures et demie au do-
micile du défunt, 64, boulevard de Courcelles,
où les discours seront prononcés. Ces discours
seront au nombre de trois seulement, sur la
demande formelle de Mme Victorien Sardou: le
premier sera prononcé par un membre du gou-
vernement, très probablement M. Doumergue ;
le second par un membre de l'Académie fran-
çaise, le troisième par M. Paul Hervieu, au
nom de la Société des auteurs dramatiques.
Des dépêches, des lettres de condoléances ar-
rivent de tous les points de l'univers à l'adresse
de la famille de Victorien Sardou.
La disparition de cet « incomparable génie »
du théâtre, comme l'appelait justement hier un
de nos confrères, a causé partout une émotion
eeasid&fble
Les registres déposés chez le concierge del
la maison mortuaire se couvrent des noms de,
toutes les notabilités parisiennes. -
A ceux que nous avons déjà relevés hier il
faut joindre les suivants:
MM. Paul Hervieu, président de la Société - es
auteurs dramatiques ; Thureau-Dangin, de l'Aca-
démie française; Georges Berger, de l'Institut;
Edouard Detaille, de l'Académie des Beaux-Arts:
baron et baronne Edouard de Rothschild, Alexan-
dre Sienkiewicz et Mme Sienkiewicz, Henry
Marcel, administrateur de la Bibliothèque aa-
tionale ; Raymond Poincaré, sénateur de la
Meuse; Gaston Thomson, député, ancien mi-
nistre de la Marine; Joseph Reinach, députa
des Basses-Alpes; Maurice Tézenas, avocat A,
la Cour d'appel; Mme Alexandre Dumas, etei..!
Les honneurs militaires seront rendus au dé-
part du - cortège funèbre par des troupes de la
garnison de Paris. Victorien Sardou était, coftH
me on le sait, grand-croix de la Légion d'hon-
neur. *
Après la cérémonie religieuse, le corps sera
transféré aussitôt à Marly-le-Roi, où se trouve,
le caveau funéraire de la famille Sardou.
La Comédie-Française et le théâtre de la Por,
te-Saint-Martin feront relâche mercredi soir. -
PIERRE RANTZ.
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