Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-11-08
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 novembre 1908 08 novembre 1908
Description : 1908/11/08 (A2,N405). 1908/11/08 (A2,N405).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76460581
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2'Année. -m N" 405 (Quotidien) 4
2e Année. •= N° 405 (Quotidien) JLe Numéro: %, èèfliiitië§
Dimanche 8 Novembre 1008,
,.. il"l' Rédacteur A hef 0. de PAWLOWSKI-
- ;' : :.ïRédacteur
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : C0MŒDlA-PARIS
ABONNEMENTS
UN AN e MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 D 20 »
-l
j :' ?
ACTIOlf & ADMINISTRATION :
^-ŒT^éouIevard Poissonnière; PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Numéro provisoire : 401-46
ABONNEMENTS
UN AN 8 MOIS
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 '»
L'Etrange Voyage
Vous, monsieur, qui paraissez si bien
informé, vous ignorez encore, sans au-
cun doute, les circonstances véritables de
l'étrange aventure qui bouleversa, l'an
dernier, la vie de notre ami James Stout
Brighton et entraîna sa disparition de
notre monde pour un temps que ni vous
ni moi, monsieur, ne pouvons apprécier
en ce moment.
Vous savez, n'est-ce pas, comme tout
5e monde, que James venait, chaque soir,
à Yorick-Garden, en 'aéroplane, et que
cette concession faite aux mœurs du
temps mettait en joie tous les habitués du
théâtre. Et puis, l'on savait que James
était un esprit curieux épris d'étrangeté,
recherchant toujours des aventures sin-
gulières, et que ses actions n'étaient ja-
mais celles du vulgaire.
Depuis dix ans déjà qu'il perfection-
nait et transformait les simples aéro-
planes dont nous nous servons encore,
vous et moi, tous les jours, on pensait
que les effets qu'il en saurait obtenir
, ne seraient point ceux du commun, aussi
bien personne ne s'étonna-t-il autrement,
le jour où on le vit arriver de Paris avec
sa nouvelle machine, quatre heures au
moins avant l'ouverture des portes du
théâtre.
James, vous vous en souvenez, mani-
festà ce soir-là quelque impatience. Per-
sonne n'était encore là, les décors n' é-
taient même pas plantés. Quatre heures
d'attente, c'était, pour James, une chose
Parfaitement impossible, et il résolut,
comme vous le savez, d'aller faire un
Petit tour pour essayer la nouvelle ma-
chine qu'il venait d'inventer.
C'était, on vous l'a raconté sans doute,
un engin formidable de quatre-vingt-
douze puissances, s'alimentant direc-
tement par la combustion de l'air, et
dont la vitesse pouvait s'accroître d'une
façon indéfinie, grâce au tuyau de pipe
rayé en turbine qui s'enfonçait en spi-
rale dans l'air et apportait au moteur une
Provision toujours croissante d'ozone li-
quéfié.
J En quittant la place du Yorick Theatre,
James, sans idée préconçue, régla son
Volant boussole de direction vers l'Ouest
„ et bondit en ayant avec une telle rapi-
, de qu'il disparut AUX. yeux -de -tet» à-
la façon de ces bulles de savon qui s'é-
lèvent et s'évanouissent dans un rayon
de soleil.
tranquillement installe dans la cabine
centrale, James jeta les yeux derrière lui
et, à son grand regret, ne put rien voir.
Aspirées par la vitesse, des cheminées,
des petits cottages et des bergeries en-
tières, arrachées de terre, montaient
en l'air dans le sillage de l'aérotrombe
et obstruaient la vue. James s'amusa un
Instant en contemplant une brebis bê-
lante qui flottait en allaitant encore ses
Petits, puis il mit ses turbines complète-
ment en prise et regarda vers le sol.
A son grand étonnement, il constata
que les côtes d'Angleterre disparaissaient
déjà et qu'il filait sur l'Océan.
Fiévreusement, il consulta son chrono-
graphe; trois minutes s'étaient écoulées
depuis son départ de Londres. L'heure
des îles Scilly retardant de vingt-huit mi-
nutes sur celle de Londres ,c'étaient donc
vingt-cinq minutes que James venait déjà
de rattraper sur le temps. Parti à quatre
heures de Londres, James prenait - le
large à trois heures trente-cinq.
Ce premier succès le grisa. Il mit son
levier sur la soixante-quatrième vitesse
en prise directe, assujettit le pare-étin-
celle contre l'inflammation de l'air, et
IbaéroPlane partit sur l'Océan comme un
bolide.
Quinze minutes après, James passait
en comète sur New-York, exactement à
onze heures dix-huit du matin, l'heure
de New-York retardant de cinq heures
sur celle de Greenwich.
Dès lors, ce fut une course folle à la
Poursuite du temps passé. Bien avant
San-Francisco, James rattrapait la nuit
précédente, puis le coucher de soleil de
de veille, puis la journée précédente, puis
es jours encore et des jours passés.
Il revit l'Angleterre et le public qui se
pressait, la veille, aux portes du Yorick
Theatre, dérapant sur les nuages, filant
toujours avec pleine avance, plein ozone
et les courants magnétiques dans le dos.
Parfois, il vérifiait la direction de son
volant-boussole, prenait une pilule de
bœuf liquéfié et quelques grammes de
somnoline de plomb. Puis, régénéré, il
regardait à nouveau ce qui se passait sur
terre
A SUre qu'il rattrapait des mois et
des annees James s'intéressait toujours
davantage aux êtres et aux choses, et
son œil ne quittait plus le récepteur du
guiderope-télépho-amplificateur.
l',:ec IndIgnation, il se revit lui-même
à saage de six ans, volant du gin
à sa na, re grand'mère, et, furieux,
coupa 1 allumage. Il ne s'arrêta que deux
tours de terre plus loin et s'interpella
av du forfait. L'en-
fant lui répondit én riant et le traita de
vieux fou. mes comprit alors combien
les Jeunes gens °ilt tort de ne Pas croire
aux prédicH ont tort de ne pas croire
aux prédictions des vieillards et repartit
tristement. Au surplus il ne comprenait
Pas bien cornlent il ne se souvenait pas
de s'être lUi m- ?1® rencontré jadis à l'âge
de six ans, et cette angoissante question
lui ^convoiX* e partiel de la deuxiè-
me circonvolution frontale,
Bientôt, James se sentit dépaysé :
l'exécution de Charles Ior le laissa froid
et c'est à peine si la découverte de
l'Amérique l'émut quelque peu, lui qui
venait de la découvrir tant de fois.
Un moment, il s'arrêta pour s'entre-
tenir avec des généraux romains. Il vou-
lut étonner ses auditeurs, leur prédire
l'avenir, il bluffa, se coupa lui-même. On
le prit pour un simple augure et on lui
donna quelques drachmes en échange
d'un Napoléon couronné, que l'on
accepta sans difficulté.
Toujours plus anxieux, James remon-
ta furieusement dans l'histoire. Il passa
comme un astre brillant au-dessus de la
Grèce antique et jeta le trouble dans les
observations astronomiques de la Chal-
dée.
Bientôt les hommes disparurent, les
volcans s'allumèrent et le sol se con-
vulsa. James franchissait l'histoire et re-
montait aux origines du monde.
Or, un jour qu'il volait au-dessus
d'une forêt vierge, écoutant avec stu-
peur les bêtes parler, comme elles
avaient encore Je droit de le faire avant
la création de l'homme, James ressentit
tout à coup une vive douleur à l'extré-
mité de la colonne vertébrale, cependant
que l'aéroplane s'arrêtait brusquement,
comme enrayé par un objet insolite.
James, étonné, chercha à se rendre
compte de ce qui se passait et, en tâtant
l'endroit meurtri, quelle ne fut pas sa
stupeur en constatant derrière son dos
la présence d'un commencement de
queue. James Stout Brighton remontait
au singe!
— Bygod ! fit-il, je crois fort qu'il se-
rait temps de m'arrêter, sans cela je se-
rai bientôt dans la peau d'un zoophyte.
Péniblement alors, James reprit sa
route vers l'est, mais en première vi-
tesse cette fois, le moteur étant sérieu-
sement avarié et ce fut à peine s'il put
rentrer,sans panne dans l'histoire.
Fort à propos, il revint pour la création
de l'homme et Dieu l'employa, ouvrier
anonyme, à éviter l'inceste dans la pre-
mière famille humaine.
D'aucuns disent,, mon cher monsieur,
qu'il périt lamentablement dans la préhis-
toire, sous fë pseudonyme de Prdfnéthée;
d'autres qu'il regagna misérablement
son siècle à pied, sous le nom du Juif
Errant, d'autres enfin qu'il épousa la
fille de Seth dont il eut Hénoc, qui vécut
soixante-quinze ans et engendra Lémac,
qui vécut cent-quatre-vingt-deux ans, qui
engendra Noé qui vécut cinq cents ans,
et engendra le Shamrock, le premier ba-
teau digne'de ce nom. Mais l'avenir seul
pourra nous faire connaître, d'une fa-
çon certaine, ce qu'il y a de vrai dans ce
passé trop lointain.
G. de PAWLOWSKI.
Nous publierons demain un article de
GUSTAVE GUICHES
Échos
p
ersonnage facultatif.
On neut s'étonner, en voyant La Bo-
hème, de Leoncavallo, de n'v point trouver,
du commencement à la fin, l'original phi-
losophe Colline, compagnon inséparable du
trio Schaunard-Marcel-Rodolphe.
Evidemment, il y a eu oubli!?
Pas du tout. La cause de cette absence
de Colline, pendant trois actes sur quatre
de La Bohème, est beaucoup plus. sur-
prenante. Voici:
Lorsqu'on créa la pièce en Italie, il u a
dix ans, on eut besoin de l'artiste qui in-
carnait le joyeux philosophe au premier ac-
te, pour lui confier un emploi dans la suite
tla pièce.
f Et froidement, le compositeuç Leonca-
vallo fit disparaître le personnage dès le
premier entr'acte.
Pauvre Colline!
E
milienne d'Alençon va chanter!
Eh oui! Elle va chanter mardi pro-
chain 10 novembre, a la matinée de gaia
organisée à la Porte-Saint-Martin, au bé-
néfice du chansonnier Gerny. On dit même
qu'elle chantera une chanson que vient de
lui fabriquer Fursy.
Si ses couplets traitent de l'Affaire du
Collier, on ne va pas s'ennuyer !
c
étape est sans pitié.
C'était l'autre soir, à la première du
Vaudeville. On s'entretenait des prochaines
« générales » importantes, des pièces atten-
dues, du Foyer et, naturellement on parlait
de Chantecler, de ses retards, de sa distri-
bution.
Chacun donnait son renseignement, va-
gue, flottant, incertain.
— Au fait, une seule chose est certaine,
conclut un de nos grands confrères, c'est
que Coquelin aîné fait le coq.
— Pas du tout, riposta une toute jeune
et très malicieuse ingénue, Coquelin aîné,
depuis cinq ans, fait le pied de grue.
A
V Officiel.
Un arrêté du 6 novembre, signé :
Gaston Doumergue, inséré au journal offi-
ciel d'hier 7, porte les noms des membres
du Conseil supérieur du Conservatoire, nom-
més pour trois ans. En ce qui concerne la
section des études dramatiques, il indique,
outre le professeur choisi par le ministre
(M. Silvain) et celui élu par ses collègues
(M. Leloir), dix membres choisis en dehors
du Conservatoire. La liste comprend d'a-
bord MM. Sardou. Lavedan, Hervieu, Ri-
chepin. avec tous quatre, comme titre, « icte
l'Académie française » ; puis Mme Bartet,
puis MM. Brieux, Capus, Donnay, de Cu-
rel. avec cette mention, plus modeste, « au-
teur dramatique » ; enfin, M. Mounet-Sullv,
doyen de la Comédie-Française.
On se demande pourquoi M. Maurice
Donnay n'a pas été jugé digne de voir la
mention « de l'Académie française » figurer
à la suite de son nom. L'éparpillement de
son nom parmi ceux de trois autres excel-
lents écrivains serait-il alors une invite à
faire un jour prochain l'égalisation, en les
appelant tous à siéger, eux aussi, sous la
Coupole? -
u
ne inondation sur le plateau.
Chaque fois qu'elle reparaît sur une
de nos grandes scènes parisiennes, la Chatte
Blanche des frères Cogniard est plus ou
moins tripatouillée et modifiée.
Les ballets, notamment, sont régulière-
ment renouvelés. Cette année, le Châtelet
nous donne le ballet des Papillons et le
ballet des Roses. En 1887, lors de la der
nière reprise, c'étaient les Bijoux et les
Oiseaux.
Au dernier tableau, les spectateurs assis
taient à une fête nautique. Une vaste pis
cine avait été installée sur la scène et il v
voguait des gondoles.
Or, un soir, une des slaoes Ae. la,.piseiie
ss brisa et l'eau se précipita par la brèche
et s'écoula, en impétueux torrent, vers la
rampe; d'où court-circuit et commencement
d'incendie qui, heureusement, fut vite
éteint.
Le lendemain, la Préfecture de police in-
terdisait la piscine. -'
NOS ARTISTES
i —
(Photo Bert, Parïsj
Mlle Piérat, enfant
Hé
ibert et Mounet-Sully.
Vers 1880, le peintre Hébert, qui
vient de mourir, avait été chargé de déco-
rer la coupole du Panthéon. On l'avait prié
de représenter le Christ debout, tenant de
la main gauche le livre des Destinées. A
ses côtés, devaient être la Vierge et l'ange
gardien de la France, l'épée nue à la main.
Aux deux extrémités, Hébert devait pein-
dre, agenouillées, Jeanne d'Arc, avec son
armure et sa jupe rouge, et sainte Gene-
viève.
Hébert était fort embarrassé pour faire
la tête du Christ. Il voulait peindre quelque
chose d'original. Il se souvint qu'il fré-
quentait quelquefois le foyer de la Comé-
die-Française, et qu'un acteur, jeune en-
core, à la tête tragique, à la barbe puis-
sante et aux cheveux noirs tombant sur ses
épaules, M. Mounet-Sully, avait une expres-
sion de figure qui ressemblait à celle du
Christ. Il le pria donc de lui poser la tête
du Seigneur. M. Mounet-Sullv accepta.
Et, depuis 1883, le doyen de chez Mo-
lière veille sur les corps de:
Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie !
M., Mounet-Sullv possède, du reste, dans
son salon, un dessin du maître qui le repré-
sente en Dieu des hommes.
A
h! la gloire.
On sait que les figurants de théâtre
ont formé un syndicat de professionnels
pour se défendre contre l'invasion crois-
sante de l'amateur. Car l'amateur sévit par-
tout, et nulle part il ne fut si nombreux
que sur les planches. Sur les planches où,
déjà, les artistes véritables sont ses victi-
mes impuissantes, mais non résignées.
Pour en revenir aux figurants, contons
vite l'anecdote suivante, que nous tenons
de Lucien, le chef de figuration de l'Am-
bigu.
C'était il y a quelques années. Un ser-
gent libéré de l'infanterie coloniale vint lui
demander à figurer dans un grand drame mi-
litaire. Mais ii posait comme condition, sine
qua non, qu'il figurerait un lieutenant fran-
çais et qu'il ne serait pas fait prisonnier.
Il posait ces conditions, disait-il, parce que,
dans quinze ans de colonies, il n'avait ja-
mais pu décrocher le galon de sous-lieute-
nant, et qu'il voulait au moins, fût-ce au
théâtre, avoir porté les galons d'officier
français. Quant à ne pas être prisonnier,
c'était par pur patriotisme. Plutôt la mort!
Pour salaire, la gloire!
Lucien n'hésita pas. Le syndicat n'était
pas encore fondé!
G
ounod, Hébert et Gustave Charpentier.
Willy s'est sûrement trompé en di-
sant que Charpentier avait célébré, le verre
en main, la mort de Gounod. Il admirait
l'auteur de Faust, qui le lui rendait. En
voici la preuve:
Après l'audition, à l'Institut, de La vie
du Poète, Gounod écrivit à Charpentier:
« J'ai tenu à vous donner tout de suite l'as-
surance du vif intérêt avec lequel la section
de composition musicale a lu et entendu
votre envoi. Il y a là des qualités si sail-
lantes de pensée et de sentiment, de con-
ception et de poésie, d'intelligence et de
couleur, que c'est pour moi une joie sincère
de vous dire combien nous en avons été
heureux pour vous et satisfaits pour l'A-
cadémie. »
-— Cette lettre (au dire d'un architecte,
qui -était pensionnaire de Rome en même
temps que le musicien), cette lettre produi-
sit parmi nous un effet considérable. Elle
était adressée au peintre Hébert, alors di-
recteur de notre Ecole, avec prière de la
transmettre à Charpentier le plus vite pos-
sible. Le bon père Hébert la lui donna et
ajouta ce petit laïus: « Je suis heureux de
votre succès, mais je regrette que votre
conduite ne soit pas à la hauteur de votre
talent. »
Non, Charpentier n'a pu se réjouir de
la mort de Gounod, étant l'élève de Masse-
net et, par conséquent, un peu le petit-fils
du chantre de Juliette.
D
ss vers à Judic:
Nous recevons de M. Léon Devy le
Dillet suivant:
,'- Mon cher Masque,
Dans votre écho je ne vois 'pas figurer l'ado-
rable Juciic parmi les étoiles d'opérette devenues
grandes comédiennes.
Et pourtant, elle l'a chantée, l'opérette ! Et
comment!.
C'est au peint qu'étant encore potache, —
t'avais seize ans! — je lui adressai ce peu re-
luisant rondel, auquel elle eut la gentillesse ex-
trême de répondre un mot aimable :
Avec ton sourire angélique
Et tes yeux de démon pervers,
Tu mets la cervelle à l'envers
A toute notre République.
Lorsque tu donnes la réplique,
On doit jouer tout de travers.
Avec ton sourire angélique
- Et tes yeux de démon pervers.
Chantant un poème idyllique,
Même écrit à mots très couverts,
Tu ferais, en disant deux vers,
Rougir un vieux soldat d'Afrique,
Avec ton sourire angélique.
Bien sympathiquement à vous,
Léon DEVY.
¡,T<
>ut Pans déniera demain lundi chez
Roddv. 2. boulevard des Italiens, à
l'occasion de la magnifique exposition des
cravates nouveau modèle « The America ».
Un métier fonctionnant dans une vitrine
permettra au public d'assister au tissage dé
t cMrCfavates, qui seront vendues - -èxcephon-
nellement ce jour-là au prix de 1 fr. 10.
A
u souper de centième des Variétés,
l'orchestre exécuta brillamment En-
dors mon coeur, de Gaston Lemaire, con-
sacrant ainsi définitivement la création de
la délicieuse De Lilo à la Scala. Ce fut là
un vrai morceau de. Roi.
D
emain lundi et jours suivants, aux
Grands Magasins du Printemps, Ex-
position des toilettes d'hiver. Nos lectrices
y trouveront des modèles incomparables de
nouveauté, d'élégance, de qualité et de bon
marché, en Robes, Manteaux, Fourrures,
Modes, etc. Grand choix de Vêtements pour
hommes et enfants, d'une coupe et d'une
qualité irréprochables. A tous les comptoirs,
occasions remarquables.
Ut
ie jolie femme révèle son goût dans
le parfum qu'elle a choisi: on n'en
connaît pas qui ne soient d'exquises Pari-
siennes parmi celles qui emploient l'essence
à l'Œillet Morny, dont'L. Plassard, 17, rue
du Quatre-Septembre, a trouvé la formule
mystérieuse et merveilleuse.
La Parisienne est dans la joie. Tout à sa toi-
lette; tout à ses chapeaux, tout à la glorification
de sa beauté et de son triomphe, elle a repris le
grand courant de sa vie agitée et si pleine d'im-
prévus. Savoir bien s'habiller! Quelle énigme
pour sa délicate et peu patiente petite cervelle!
Aussi, a-t-elle, du premier coup, adopté les
nouveaux maîtres que la Mode Parisienne lui a
offerts cette saison, et confié le délicat souci de
son élégance à Joseph Paquin, Bertholle et Cie.
Quelles délices pour elle que de visiter, 43,
boulevard des Capucines, les salons ouverts à
sa curiosité; quel plaisir aussi que le frôlement
de tant de chatoyants tissus et de si tentatrices
fourrures ! Quelle est la femme chic, pense-t-
elle, qui ne portera pas demain ce délicieux trot-
teur où se plequent comme des yeux immenses
ces gros cabochons noirs ? Et cet autre, dont la
jaquette en forme de tunique s'ouvre si effron-
tément sur les hanches ? Elle admire, dans une
note plus riche, un tailleur jupe longue, façon
androgyne, jaquette Directoire aux larges re-
vers fleuris de capricieuses broderies. Elle
s'extasie sur un manteau du soir ayant emprunté
au Japon sa forme mvstérieuse et sa poétique
couleur, sur une pelisse de ville où se pelotonnera
si bien son petit corps de fée. Et pour peu qu'elle
prenne la peine det lever ses beaux yeux, elle
les arrête éperdument sur toute une somptueuse
théorie de chapeaux-chapeliers aux superbes en-
volées de plumes et de toques « moujicks », en
skunks ou en renard, s'enfonçant sur le front et
descendant sur la nuque de si extraordinaire
façon! - -'
Que rêvez, qu'imaginer dé plus tentateur?
Petite Parisienne, vous ..qui me lirez et dont
j'évonue la silhouette en écrivant ces lignes,
courez bien vite le demander vous-même aux
avisés conseilleurs qui ont fait, et qui feront pour
vous, pourtant si difficile dans votre goût et si
frivole dans votre désir, toutes ces jolies choses.
T
routes les qualités dont on aime à parer
sa voiture se justifient touiours pour
le chauffeur qui possède une De Dion-
Bouton. Souples, économiques et simples,
elles se révèlent, aujourd'hui comme jadis,
les plus perfectionnées et les plus sûres.
NOUVELLE A LA MAIN
u
n à peu près très fin d'un de nos
compositeurs qui est aussi illustre
que spirituel — ce n est pas M. Camille
Saint-Saëns.
Il disait hier, d'une de ses interprètes
qui a une voix ravissante, mais qui, pas
très éveillée, garde trop souvent le silence:
- C'est, dit-il, une carpe éoliénne.
Le MasQué de Verre.
A L'INSTITUT DE FRANCE -
Académie des Vea ux=A rts
LES TROIS ORATEURS
Je ne sais si cette manifestation publique,
mais annuelle, est d'un intérêt bien considé-
rable. Ce qui n'est pas douteux, c'est l'empres-
sement du publie à prendre place, au commen-
cement de chaque hiver, sous la glorieuse cou-
pole.
Au risque de passer pour irrespectueux, j'ose
avouer que l'entrée solennelle de l'illustre pha-
lange et la physionomie paisible de ses respec-
tables memhres n'ont rien qui puisse attrister.
Sur un roulement de tambour, commentaire so-
brement symphonique, l'Institut de France dai-
gna remplir aux trois quarts l'hémicycle spé-
cialement affecté à cet usage. Aussitôt, dans les
rangs d'un public curieux, chacun de se pen-
cher, au risque des plus douloureux torticolis,
afin de désigner d'un geste l'Immortel ami pro-
digue en cartes d'entrée, ampliithéâtre, côté
nord. Rumeurs sympathiques, commentaires,
sourires, silence.
Au bord' d'une sorte de soupente vient d'ap-
paraître la silhouette de l'éminent Paul Vidal.
Saisissant d'une main ferme le bâton de com-
mandement, il indique d'un léger trémolo sur
le bois de son pupitre l'opportunité d'une atta-
que simultanée. Sans doute, la place réservée
aux masses orchestrales fut, là-haut, parcimo-
nieuseipent mesurée. On aperçoit un amas con-
M. André Cailhard (lieuri Manuel, paot.ï
fus de violons et de pupitres, et si pressés sont
les exécutants, que des basques de Paul Vidal
semblent jaillir une demi-douzaine d'archets.
Le premier numéro du programme consiste en
l'audition du morceau symphonique intitulé :
Noël Berrichon, suite pour petit orchestre, due
à la plume de M. Marcel Rousseau, pension-
naire de Rome. M. Marcel Rousseau a-t-il cru
devoir sacrifier aux exigences académiques en
exposant ainsi à l'admiration d'une assemblée
officielle une œuvrette dépourvue de toute per-
sonnalité et, ce qui est plus grave, de tout sen-
timent? Il faut espérer que l'auteur, livré à
lui-même, est capable d'une musicalité diffé-
rente. Cela n'excuse guère une concession à
laquelle un artiste a le devoir de se refuser,
mais on peut ainsi éviter de regretter l'absence,
chez un compositeur jeune, de la moindre as-
piration vers une expression ardente et nou-
velle. Se contenter dp broder, de contrepoints
froidement scolastiques, des motifs populaires,
d'un choix discutable, devient aujourd'hui fas-
tidieux. C'est une façon commode d'éviter la
fatigue, inhérente à une trop évidente pauvreté
de conception. Il convient cependant de citer la
quatrième partie de l'œuvre, dans laquelle un
thème assez caractéristique est exposé par le
violoncelle-sole ; repris par la clarinette, il se
développe pour aboutir à une conclusion que la
harpe, maintenant avec persistance le quatrième
degré, ne sauve qu'à demi de la banalité. La
cinquième et dernière partie sombre à coupa
de grosse caisse et de cuivraille dans l'absolue
trivialité.
Le discours de M. Luc-Olivier Merson avait
pour intention principale de donner aux futurs
pensionnaires de la Villa Médicis de paternels
conseils. Souhaitons qu'ils ne soient pas entiè-
rement suivis. Que M. Luc-Olivier Merson re-
commande à de jeunes artistes le travail, la sin-
cérité et surtout la solidarité, sans laquelle tout
effort demeure isolé, rien de plus louable. Seul,
l'idéal d'art, dont M. Luc-Olivier Merson s'est
fait hier le défenseur, paraît aussi dangereux
qu'erronné. Il se résume en trois mots : « l aitej
de l'exquis-no N'y a-t-il donc rien de plus rluble
et de plus profond à exprimer? Les éternelles
manifestations de la Beauté viennent affirmer le
contraire. Dante, Shakespeare, Hugo, Delacroix,
Beethoven, Wagner ne firent que modérément
de « l'exquis ». L'Enfer, Hamlet, Les Bu. gra-
ves, Don Juan aux Enfers, la Neuvième Sym-
phonie, Les Adieux de Wotan n'ont rien d'abso-
lument « exquis H. (t L'exquis », c'est la -v->
part du temps le pittoresque ; le pathétique, o'est
toujours l'humanité. Et seule vivra, au travers
des siècles, l'œuvre animée du grand souffre
des passions humaines.
Voilà ce que, quelques instants plus tard M.
Roujon, secrétaire perpétuel, déclara en termes
séduisants. La lecture de son intéressante et
musicale notice sur la vie et les travaux de
Giuseppe Verdi fut une éloquente contradiction
de la théorie précédemment émise. Après avoir
célébré la puissance, le mouvement, la vie da
l'œuvre dramatique de Verdi, M. Roujon n t
pas craint de leur attribuer la gloire toir en-
tière du maître italien. Il a montré la grarue ©t
jr
1 I mile veribt, M. Devriée, Mlle Ohftftal, M. Paul Vidal
.1 tXtbOTtOM M LA CANTATe D'ANDRa OAILHAR8
2e Année. •= N° 405 (Quotidien) JLe Numéro: %, èèfliiitië§
Dimanche 8 Novembre 1008,
,.. il"l' Rédacteur A hef 0. de PAWLOWSKI-
- ;' : :.ïRédacteur
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UN AN 8 MOIS
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 '»
L'Etrange Voyage
Vous, monsieur, qui paraissez si bien
informé, vous ignorez encore, sans au-
cun doute, les circonstances véritables de
l'étrange aventure qui bouleversa, l'an
dernier, la vie de notre ami James Stout
Brighton et entraîna sa disparition de
notre monde pour un temps que ni vous
ni moi, monsieur, ne pouvons apprécier
en ce moment.
Vous savez, n'est-ce pas, comme tout
5e monde, que James venait, chaque soir,
à Yorick-Garden, en 'aéroplane, et que
cette concession faite aux mœurs du
temps mettait en joie tous les habitués du
théâtre. Et puis, l'on savait que James
était un esprit curieux épris d'étrangeté,
recherchant toujours des aventures sin-
gulières, et que ses actions n'étaient ja-
mais celles du vulgaire.
Depuis dix ans déjà qu'il perfection-
nait et transformait les simples aéro-
planes dont nous nous servons encore,
vous et moi, tous les jours, on pensait
que les effets qu'il en saurait obtenir
, ne seraient point ceux du commun, aussi
bien personne ne s'étonna-t-il autrement,
le jour où on le vit arriver de Paris avec
sa nouvelle machine, quatre heures au
moins avant l'ouverture des portes du
théâtre.
James, vous vous en souvenez, mani-
festà ce soir-là quelque impatience. Per-
sonne n'était encore là, les décors n' é-
taient même pas plantés. Quatre heures
d'attente, c'était, pour James, une chose
Parfaitement impossible, et il résolut,
comme vous le savez, d'aller faire un
Petit tour pour essayer la nouvelle ma-
chine qu'il venait d'inventer.
C'était, on vous l'a raconté sans doute,
un engin formidable de quatre-vingt-
douze puissances, s'alimentant direc-
tement par la combustion de l'air, et
dont la vitesse pouvait s'accroître d'une
façon indéfinie, grâce au tuyau de pipe
rayé en turbine qui s'enfonçait en spi-
rale dans l'air et apportait au moteur une
Provision toujours croissante d'ozone li-
quéfié.
J En quittant la place du Yorick Theatre,
James, sans idée préconçue, régla son
Volant boussole de direction vers l'Ouest
„ et bondit en ayant avec une telle rapi-
, de qu'il disparut AUX. yeux -de -tet» à-
la façon de ces bulles de savon qui s'é-
lèvent et s'évanouissent dans un rayon
de soleil.
tranquillement installe dans la cabine
centrale, James jeta les yeux derrière lui
et, à son grand regret, ne put rien voir.
Aspirées par la vitesse, des cheminées,
des petits cottages et des bergeries en-
tières, arrachées de terre, montaient
en l'air dans le sillage de l'aérotrombe
et obstruaient la vue. James s'amusa un
Instant en contemplant une brebis bê-
lante qui flottait en allaitant encore ses
Petits, puis il mit ses turbines complète-
ment en prise et regarda vers le sol.
A son grand étonnement, il constata
que les côtes d'Angleterre disparaissaient
déjà et qu'il filait sur l'Océan.
Fiévreusement, il consulta son chrono-
graphe; trois minutes s'étaient écoulées
depuis son départ de Londres. L'heure
des îles Scilly retardant de vingt-huit mi-
nutes sur celle de Londres ,c'étaient donc
vingt-cinq minutes que James venait déjà
de rattraper sur le temps. Parti à quatre
heures de Londres, James prenait - le
large à trois heures trente-cinq.
Ce premier succès le grisa. Il mit son
levier sur la soixante-quatrième vitesse
en prise directe, assujettit le pare-étin-
celle contre l'inflammation de l'air, et
IbaéroPlane partit sur l'Océan comme un
bolide.
Quinze minutes après, James passait
en comète sur New-York, exactement à
onze heures dix-huit du matin, l'heure
de New-York retardant de cinq heures
sur celle de Greenwich.
Dès lors, ce fut une course folle à la
Poursuite du temps passé. Bien avant
San-Francisco, James rattrapait la nuit
précédente, puis le coucher de soleil de
de veille, puis la journée précédente, puis
es jours encore et des jours passés.
Il revit l'Angleterre et le public qui se
pressait, la veille, aux portes du Yorick
Theatre, dérapant sur les nuages, filant
toujours avec pleine avance, plein ozone
et les courants magnétiques dans le dos.
Parfois, il vérifiait la direction de son
volant-boussole, prenait une pilule de
bœuf liquéfié et quelques grammes de
somnoline de plomb. Puis, régénéré, il
regardait à nouveau ce qui se passait sur
terre
A SUre qu'il rattrapait des mois et
des annees James s'intéressait toujours
davantage aux êtres et aux choses, et
son œil ne quittait plus le récepteur du
guiderope-télépho-amplificateur.
l',:ec IndIgnation, il se revit lui-même
à saage de six ans, volant du gin
à sa na, re grand'mère, et, furieux,
coupa 1 allumage. Il ne s'arrêta que deux
tours de terre plus loin et s'interpella
av du forfait. L'en-
fant lui répondit én riant et le traita de
vieux fou. mes comprit alors combien
les Jeunes gens °ilt tort de ne Pas croire
aux prédicH ont tort de ne pas croire
aux prédictions des vieillards et repartit
tristement. Au surplus il ne comprenait
Pas bien cornlent il ne se souvenait pas
de s'être lUi m- ?1® rencontré jadis à l'âge
de six ans, et cette angoissante question
lui ^convoiX* e partiel de la deuxiè-
me circonvolution frontale,
Bientôt, James se sentit dépaysé :
l'exécution de Charles Ior le laissa froid
et c'est à peine si la découverte de
l'Amérique l'émut quelque peu, lui qui
venait de la découvrir tant de fois.
Un moment, il s'arrêta pour s'entre-
tenir avec des généraux romains. Il vou-
lut étonner ses auditeurs, leur prédire
l'avenir, il bluffa, se coupa lui-même. On
le prit pour un simple augure et on lui
donna quelques drachmes en échange
d'un Napoléon couronné, que l'on
accepta sans difficulté.
Toujours plus anxieux, James remon-
ta furieusement dans l'histoire. Il passa
comme un astre brillant au-dessus de la
Grèce antique et jeta le trouble dans les
observations astronomiques de la Chal-
dée.
Bientôt les hommes disparurent, les
volcans s'allumèrent et le sol se con-
vulsa. James franchissait l'histoire et re-
montait aux origines du monde.
Or, un jour qu'il volait au-dessus
d'une forêt vierge, écoutant avec stu-
peur les bêtes parler, comme elles
avaient encore Je droit de le faire avant
la création de l'homme, James ressentit
tout à coup une vive douleur à l'extré-
mité de la colonne vertébrale, cependant
que l'aéroplane s'arrêtait brusquement,
comme enrayé par un objet insolite.
James, étonné, chercha à se rendre
compte de ce qui se passait et, en tâtant
l'endroit meurtri, quelle ne fut pas sa
stupeur en constatant derrière son dos
la présence d'un commencement de
queue. James Stout Brighton remontait
au singe!
— Bygod ! fit-il, je crois fort qu'il se-
rait temps de m'arrêter, sans cela je se-
rai bientôt dans la peau d'un zoophyte.
Péniblement alors, James reprit sa
route vers l'est, mais en première vi-
tesse cette fois, le moteur étant sérieu-
sement avarié et ce fut à peine s'il put
rentrer,sans panne dans l'histoire.
Fort à propos, il revint pour la création
de l'homme et Dieu l'employa, ouvrier
anonyme, à éviter l'inceste dans la pre-
mière famille humaine.
D'aucuns disent,, mon cher monsieur,
qu'il périt lamentablement dans la préhis-
toire, sous fë pseudonyme de Prdfnéthée;
d'autres qu'il regagna misérablement
son siècle à pied, sous le nom du Juif
Errant, d'autres enfin qu'il épousa la
fille de Seth dont il eut Hénoc, qui vécut
soixante-quinze ans et engendra Lémac,
qui vécut cent-quatre-vingt-deux ans, qui
engendra Noé qui vécut cinq cents ans,
et engendra le Shamrock, le premier ba-
teau digne'de ce nom. Mais l'avenir seul
pourra nous faire connaître, d'une fa-
çon certaine, ce qu'il y a de vrai dans ce
passé trop lointain.
G. de PAWLOWSKI.
Nous publierons demain un article de
GUSTAVE GUICHES
Échos
p
ersonnage facultatif.
On neut s'étonner, en voyant La Bo-
hème, de Leoncavallo, de n'v point trouver,
du commencement à la fin, l'original phi-
losophe Colline, compagnon inséparable du
trio Schaunard-Marcel-Rodolphe.
Evidemment, il y a eu oubli!?
Pas du tout. La cause de cette absence
de Colline, pendant trois actes sur quatre
de La Bohème, est beaucoup plus. sur-
prenante. Voici:
Lorsqu'on créa la pièce en Italie, il u a
dix ans, on eut besoin de l'artiste qui in-
carnait le joyeux philosophe au premier ac-
te, pour lui confier un emploi dans la suite
tla pièce.
f Et froidement, le compositeuç Leonca-
vallo fit disparaître le personnage dès le
premier entr'acte.
Pauvre Colline!
E
milienne d'Alençon va chanter!
Eh oui! Elle va chanter mardi pro-
chain 10 novembre, a la matinée de gaia
organisée à la Porte-Saint-Martin, au bé-
néfice du chansonnier Gerny. On dit même
qu'elle chantera une chanson que vient de
lui fabriquer Fursy.
Si ses couplets traitent de l'Affaire du
Collier, on ne va pas s'ennuyer !
c
étape est sans pitié.
C'était l'autre soir, à la première du
Vaudeville. On s'entretenait des prochaines
« générales » importantes, des pièces atten-
dues, du Foyer et, naturellement on parlait
de Chantecler, de ses retards, de sa distri-
bution.
Chacun donnait son renseignement, va-
gue, flottant, incertain.
— Au fait, une seule chose est certaine,
conclut un de nos grands confrères, c'est
que Coquelin aîné fait le coq.
— Pas du tout, riposta une toute jeune
et très malicieuse ingénue, Coquelin aîné,
depuis cinq ans, fait le pied de grue.
A
V Officiel.
Un arrêté du 6 novembre, signé :
Gaston Doumergue, inséré au journal offi-
ciel d'hier 7, porte les noms des membres
du Conseil supérieur du Conservatoire, nom-
més pour trois ans. En ce qui concerne la
section des études dramatiques, il indique,
outre le professeur choisi par le ministre
(M. Silvain) et celui élu par ses collègues
(M. Leloir), dix membres choisis en dehors
du Conservatoire. La liste comprend d'a-
bord MM. Sardou. Lavedan, Hervieu, Ri-
chepin. avec tous quatre, comme titre, « icte
l'Académie française » ; puis Mme Bartet,
puis MM. Brieux, Capus, Donnay, de Cu-
rel. avec cette mention, plus modeste, « au-
teur dramatique » ; enfin, M. Mounet-Sullv,
doyen de la Comédie-Française.
On se demande pourquoi M. Maurice
Donnay n'a pas été jugé digne de voir la
mention « de l'Académie française » figurer
à la suite de son nom. L'éparpillement de
son nom parmi ceux de trois autres excel-
lents écrivains serait-il alors une invite à
faire un jour prochain l'égalisation, en les
appelant tous à siéger, eux aussi, sous la
Coupole? -
u
ne inondation sur le plateau.
Chaque fois qu'elle reparaît sur une
de nos grandes scènes parisiennes, la Chatte
Blanche des frères Cogniard est plus ou
moins tripatouillée et modifiée.
Les ballets, notamment, sont régulière-
ment renouvelés. Cette année, le Châtelet
nous donne le ballet des Papillons et le
ballet des Roses. En 1887, lors de la der
nière reprise, c'étaient les Bijoux et les
Oiseaux.
Au dernier tableau, les spectateurs assis
taient à une fête nautique. Une vaste pis
cine avait été installée sur la scène et il v
voguait des gondoles.
Or, un soir, une des slaoes Ae. la,.piseiie
ss brisa et l'eau se précipita par la brèche
et s'écoula, en impétueux torrent, vers la
rampe; d'où court-circuit et commencement
d'incendie qui, heureusement, fut vite
éteint.
Le lendemain, la Préfecture de police in-
terdisait la piscine. -'
NOS ARTISTES
i —
(Photo Bert, Parïsj
Mlle Piérat, enfant
Hé
ibert et Mounet-Sully.
Vers 1880, le peintre Hébert, qui
vient de mourir, avait été chargé de déco-
rer la coupole du Panthéon. On l'avait prié
de représenter le Christ debout, tenant de
la main gauche le livre des Destinées. A
ses côtés, devaient être la Vierge et l'ange
gardien de la France, l'épée nue à la main.
Aux deux extrémités, Hébert devait pein-
dre, agenouillées, Jeanne d'Arc, avec son
armure et sa jupe rouge, et sainte Gene-
viève.
Hébert était fort embarrassé pour faire
la tête du Christ. Il voulait peindre quelque
chose d'original. Il se souvint qu'il fré-
quentait quelquefois le foyer de la Comé-
die-Française, et qu'un acteur, jeune en-
core, à la tête tragique, à la barbe puis-
sante et aux cheveux noirs tombant sur ses
épaules, M. Mounet-Sully, avait une expres-
sion de figure qui ressemblait à celle du
Christ. Il le pria donc de lui poser la tête
du Seigneur. M. Mounet-Sullv accepta.
Et, depuis 1883, le doyen de chez Mo-
lière veille sur les corps de:
Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie !
M., Mounet-Sullv possède, du reste, dans
son salon, un dessin du maître qui le repré-
sente en Dieu des hommes.
A
h! la gloire.
On sait que les figurants de théâtre
ont formé un syndicat de professionnels
pour se défendre contre l'invasion crois-
sante de l'amateur. Car l'amateur sévit par-
tout, et nulle part il ne fut si nombreux
que sur les planches. Sur les planches où,
déjà, les artistes véritables sont ses victi-
mes impuissantes, mais non résignées.
Pour en revenir aux figurants, contons
vite l'anecdote suivante, que nous tenons
de Lucien, le chef de figuration de l'Am-
bigu.
C'était il y a quelques années. Un ser-
gent libéré de l'infanterie coloniale vint lui
demander à figurer dans un grand drame mi-
litaire. Mais ii posait comme condition, sine
qua non, qu'il figurerait un lieutenant fran-
çais et qu'il ne serait pas fait prisonnier.
Il posait ces conditions, disait-il, parce que,
dans quinze ans de colonies, il n'avait ja-
mais pu décrocher le galon de sous-lieute-
nant, et qu'il voulait au moins, fût-ce au
théâtre, avoir porté les galons d'officier
français. Quant à ne pas être prisonnier,
c'était par pur patriotisme. Plutôt la mort!
Pour salaire, la gloire!
Lucien n'hésita pas. Le syndicat n'était
pas encore fondé!
G
ounod, Hébert et Gustave Charpentier.
Willy s'est sûrement trompé en di-
sant que Charpentier avait célébré, le verre
en main, la mort de Gounod. Il admirait
l'auteur de Faust, qui le lui rendait. En
voici la preuve:
Après l'audition, à l'Institut, de La vie
du Poète, Gounod écrivit à Charpentier:
« J'ai tenu à vous donner tout de suite l'as-
surance du vif intérêt avec lequel la section
de composition musicale a lu et entendu
votre envoi. Il y a là des qualités si sail-
lantes de pensée et de sentiment, de con-
ception et de poésie, d'intelligence et de
couleur, que c'est pour moi une joie sincère
de vous dire combien nous en avons été
heureux pour vous et satisfaits pour l'A-
cadémie. »
-— Cette lettre (au dire d'un architecte,
qui -était pensionnaire de Rome en même
temps que le musicien), cette lettre produi-
sit parmi nous un effet considérable. Elle
était adressée au peintre Hébert, alors di-
recteur de notre Ecole, avec prière de la
transmettre à Charpentier le plus vite pos-
sible. Le bon père Hébert la lui donna et
ajouta ce petit laïus: « Je suis heureux de
votre succès, mais je regrette que votre
conduite ne soit pas à la hauteur de votre
talent. »
Non, Charpentier n'a pu se réjouir de
la mort de Gounod, étant l'élève de Masse-
net et, par conséquent, un peu le petit-fils
du chantre de Juliette.
D
ss vers à Judic:
Nous recevons de M. Léon Devy le
Dillet suivant:
,'- Mon cher Masque,
Dans votre écho je ne vois 'pas figurer l'ado-
rable Juciic parmi les étoiles d'opérette devenues
grandes comédiennes.
Et pourtant, elle l'a chantée, l'opérette ! Et
comment!.
C'est au peint qu'étant encore potache, —
t'avais seize ans! — je lui adressai ce peu re-
luisant rondel, auquel elle eut la gentillesse ex-
trême de répondre un mot aimable :
Avec ton sourire angélique
Et tes yeux de démon pervers,
Tu mets la cervelle à l'envers
A toute notre République.
Lorsque tu donnes la réplique,
On doit jouer tout de travers.
Avec ton sourire angélique
- Et tes yeux de démon pervers.
Chantant un poème idyllique,
Même écrit à mots très couverts,
Tu ferais, en disant deux vers,
Rougir un vieux soldat d'Afrique,
Avec ton sourire angélique.
Bien sympathiquement à vous,
Léon DEVY.
¡,T<
>ut Pans déniera demain lundi chez
Roddv. 2. boulevard des Italiens, à
l'occasion de la magnifique exposition des
cravates nouveau modèle « The America ».
Un métier fonctionnant dans une vitrine
permettra au public d'assister au tissage dé
t cMrCfavates, qui seront vendues - -èxcephon-
nellement ce jour-là au prix de 1 fr. 10.
A
u souper de centième des Variétés,
l'orchestre exécuta brillamment En-
dors mon coeur, de Gaston Lemaire, con-
sacrant ainsi définitivement la création de
la délicieuse De Lilo à la Scala. Ce fut là
un vrai morceau de. Roi.
D
emain lundi et jours suivants, aux
Grands Magasins du Printemps, Ex-
position des toilettes d'hiver. Nos lectrices
y trouveront des modèles incomparables de
nouveauté, d'élégance, de qualité et de bon
marché, en Robes, Manteaux, Fourrures,
Modes, etc. Grand choix de Vêtements pour
hommes et enfants, d'une coupe et d'une
qualité irréprochables. A tous les comptoirs,
occasions remarquables.
Ut
ie jolie femme révèle son goût dans
le parfum qu'elle a choisi: on n'en
connaît pas qui ne soient d'exquises Pari-
siennes parmi celles qui emploient l'essence
à l'Œillet Morny, dont'L. Plassard, 17, rue
du Quatre-Septembre, a trouvé la formule
mystérieuse et merveilleuse.
La Parisienne est dans la joie. Tout à sa toi-
lette; tout à ses chapeaux, tout à la glorification
de sa beauté et de son triomphe, elle a repris le
grand courant de sa vie agitée et si pleine d'im-
prévus. Savoir bien s'habiller! Quelle énigme
pour sa délicate et peu patiente petite cervelle!
Aussi, a-t-elle, du premier coup, adopté les
nouveaux maîtres que la Mode Parisienne lui a
offerts cette saison, et confié le délicat souci de
son élégance à Joseph Paquin, Bertholle et Cie.
Quelles délices pour elle que de visiter, 43,
boulevard des Capucines, les salons ouverts à
sa curiosité; quel plaisir aussi que le frôlement
de tant de chatoyants tissus et de si tentatrices
fourrures ! Quelle est la femme chic, pense-t-
elle, qui ne portera pas demain ce délicieux trot-
teur où se plequent comme des yeux immenses
ces gros cabochons noirs ? Et cet autre, dont la
jaquette en forme de tunique s'ouvre si effron-
tément sur les hanches ? Elle admire, dans une
note plus riche, un tailleur jupe longue, façon
androgyne, jaquette Directoire aux larges re-
vers fleuris de capricieuses broderies. Elle
s'extasie sur un manteau du soir ayant emprunté
au Japon sa forme mvstérieuse et sa poétique
couleur, sur une pelisse de ville où se pelotonnera
si bien son petit corps de fée. Et pour peu qu'elle
prenne la peine det lever ses beaux yeux, elle
les arrête éperdument sur toute une somptueuse
théorie de chapeaux-chapeliers aux superbes en-
volées de plumes et de toques « moujicks », en
skunks ou en renard, s'enfonçant sur le front et
descendant sur la nuque de si extraordinaire
façon! - -'
Que rêvez, qu'imaginer dé plus tentateur?
Petite Parisienne, vous ..qui me lirez et dont
j'évonue la silhouette en écrivant ces lignes,
courez bien vite le demander vous-même aux
avisés conseilleurs qui ont fait, et qui feront pour
vous, pourtant si difficile dans votre goût et si
frivole dans votre désir, toutes ces jolies choses.
T
routes les qualités dont on aime à parer
sa voiture se justifient touiours pour
le chauffeur qui possède une De Dion-
Bouton. Souples, économiques et simples,
elles se révèlent, aujourd'hui comme jadis,
les plus perfectionnées et les plus sûres.
NOUVELLE A LA MAIN
u
n à peu près très fin d'un de nos
compositeurs qui est aussi illustre
que spirituel — ce n est pas M. Camille
Saint-Saëns.
Il disait hier, d'une de ses interprètes
qui a une voix ravissante, mais qui, pas
très éveillée, garde trop souvent le silence:
- C'est, dit-il, une carpe éoliénne.
Le MasQué de Verre.
A L'INSTITUT DE FRANCE -
Académie des Vea ux=A rts
LES TROIS ORATEURS
Je ne sais si cette manifestation publique,
mais annuelle, est d'un intérêt bien considé-
rable. Ce qui n'est pas douteux, c'est l'empres-
sement du publie à prendre place, au commen-
cement de chaque hiver, sous la glorieuse cou-
pole.
Au risque de passer pour irrespectueux, j'ose
avouer que l'entrée solennelle de l'illustre pha-
lange et la physionomie paisible de ses respec-
tables memhres n'ont rien qui puisse attrister.
Sur un roulement de tambour, commentaire so-
brement symphonique, l'Institut de France dai-
gna remplir aux trois quarts l'hémicycle spé-
cialement affecté à cet usage. Aussitôt, dans les
rangs d'un public curieux, chacun de se pen-
cher, au risque des plus douloureux torticolis,
afin de désigner d'un geste l'Immortel ami pro-
digue en cartes d'entrée, ampliithéâtre, côté
nord. Rumeurs sympathiques, commentaires,
sourires, silence.
Au bord' d'une sorte de soupente vient d'ap-
paraître la silhouette de l'éminent Paul Vidal.
Saisissant d'une main ferme le bâton de com-
mandement, il indique d'un léger trémolo sur
le bois de son pupitre l'opportunité d'une atta-
que simultanée. Sans doute, la place réservée
aux masses orchestrales fut, là-haut, parcimo-
nieuseipent mesurée. On aperçoit un amas con-
M. André Cailhard (lieuri Manuel, paot.ï
fus de violons et de pupitres, et si pressés sont
les exécutants, que des basques de Paul Vidal
semblent jaillir une demi-douzaine d'archets.
Le premier numéro du programme consiste en
l'audition du morceau symphonique intitulé :
Noël Berrichon, suite pour petit orchestre, due
à la plume de M. Marcel Rousseau, pension-
naire de Rome. M. Marcel Rousseau a-t-il cru
devoir sacrifier aux exigences académiques en
exposant ainsi à l'admiration d'une assemblée
officielle une œuvrette dépourvue de toute per-
sonnalité et, ce qui est plus grave, de tout sen-
timent? Il faut espérer que l'auteur, livré à
lui-même, est capable d'une musicalité diffé-
rente. Cela n'excuse guère une concession à
laquelle un artiste a le devoir de se refuser,
mais on peut ainsi éviter de regretter l'absence,
chez un compositeur jeune, de la moindre as-
piration vers une expression ardente et nou-
velle. Se contenter dp broder, de contrepoints
froidement scolastiques, des motifs populaires,
d'un choix discutable, devient aujourd'hui fas-
tidieux. C'est une façon commode d'éviter la
fatigue, inhérente à une trop évidente pauvreté
de conception. Il convient cependant de citer la
quatrième partie de l'œuvre, dans laquelle un
thème assez caractéristique est exposé par le
violoncelle-sole ; repris par la clarinette, il se
développe pour aboutir à une conclusion que la
harpe, maintenant avec persistance le quatrième
degré, ne sauve qu'à demi de la banalité. La
cinquième et dernière partie sombre à coupa
de grosse caisse et de cuivraille dans l'absolue
trivialité.
Le discours de M. Luc-Olivier Merson avait
pour intention principale de donner aux futurs
pensionnaires de la Villa Médicis de paternels
conseils. Souhaitons qu'ils ne soient pas entiè-
rement suivis. Que M. Luc-Olivier Merson re-
commande à de jeunes artistes le travail, la sin-
cérité et surtout la solidarité, sans laquelle tout
effort demeure isolé, rien de plus louable. Seul,
l'idéal d'art, dont M. Luc-Olivier Merson s'est
fait hier le défenseur, paraît aussi dangereux
qu'erronné. Il se résume en trois mots : « l aitej
de l'exquis-no N'y a-t-il donc rien de plus rluble
et de plus profond à exprimer? Les éternelles
manifestations de la Beauté viennent affirmer le
contraire. Dante, Shakespeare, Hugo, Delacroix,
Beethoven, Wagner ne firent que modérément
de « l'exquis ». L'Enfer, Hamlet, Les Bu. gra-
ves, Don Juan aux Enfers, la Neuvième Sym-
phonie, Les Adieux de Wotan n'ont rien d'abso-
lument « exquis H. (t L'exquis », c'est la -v->
part du temps le pittoresque ; le pathétique, o'est
toujours l'humanité. Et seule vivra, au travers
des siècles, l'œuvre animée du grand souffre
des passions humaines.
Voilà ce que, quelques instants plus tard M.
Roujon, secrétaire perpétuel, déclara en termes
séduisants. La lecture de son intéressante et
musicale notice sur la vie et les travaux de
Giuseppe Verdi fut une éloquente contradiction
de la théorie précédemment émise. Après avoir
célébré la puissance, le mouvement, la vie da
l'œuvre dramatique de Verdi, M. Roujon n t
pas craint de leur attribuer la gloire toir en-
tière du maître italien. Il a montré la grarue ©t
jr
1 I mile veribt, M. Devriée, Mlle Ohftftal, M. Paul Vidal
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