Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-10-29
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 octobre 1908 29 octobre 1908
Description : 1908/10/29 (A2,N395). 1908/10/29 (A2,N395).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646048n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
Année. « N° 395 (Quotidien) ILe Numéro : 5 centimes
Jeudi'29 Octobre 1908*
Rédacteur en Chef : G. de PÀWLOWSKl
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARU
, TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDI A-PARIS
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION. :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Numéro provisoire : 401-46
ABONNEMENTS
- UN AN f MOIS
- -
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger. 4tO » 20 »
Sleeping = Car
« L'Intransigeant! La Presse!!» hur-
lait ce camelot, glissant avec vélocité sur
ees espadrilles, un vieux melon cabossé
Juché sur l'arrière du crâne, et un nœud
de ficelle comme cravate au col de sa
chemise couleur de suie.
« Achetez-moi La Presse, patron? »
adjura-t-il, plein d'autorité, en s'ar-
rêtant devant le guéridon de terrasse où
Ie humais mon verre de lait quotidien.
Je le regardai, je le reconnus, je pris
Pour un sou de papier imprimé, et je
lui dis:
- Ça n'a donc pas marché, cette an-
née, mon pauvre Sleeping-Car?
- Ah! non! répondit-il, en rejetant,
d'un geste noble, sous son aisselle gau-
che, son paquet de journaux et en me
tendant affablement sa main droite et
noire ; ratissé dès la première, séance!
Fauché à blanc! Un sale canard qui de-
vait rapporter vingt contre un ! Ah ! ouit-
che ! pas même placée, la rosse !
- Et alors?
- Alors comme alors! On reprend
sOn petit commerce! pour jusqu'à l'an
prochain. L'Intransigeant! La Presse!!
Complet des courses!!! Y aura du bon
POur le bistrot des Pieds Humides, au
coin du Croissant et de Montmartre-
street !
Sleeping-Car est un type pas ordi-
naire.
riis de petits bourgeois parisiens qui
Mirent leur orgueil à lui payer ses étu-
a.es classiques jusqu'à l'obtention glo-
rieuse du titre de bachelier ès lettres, il a
écrite de ses père et mère une fortune
de dix-huit cents francs de rentes. C'est,
en somme, un capitaliste. Mais il fait de
Ce patrimoine un usage imprévu.
Il s'est, en effet, arrangé avec son
Notaire — car il a un notaire! — pour
que cet officier ministériel lui verse,
Chaque année, à une date fixe, toujours
la même, la totalité de son revenu. Cette
date est celle de l'ouverture de la saison
des courses. Sitôt lesté du matelas, il
consacre quelques billets bleus de son
Pécule à s'habiller, se chausser et se
coiffer selon le style le mieux porté.
- en gentleman impeccable,
Disant du vernis de ses bottines aux re-
mets de son haut-de-forme, récupérant,
cOmme par miracle, le langage du lettré
la manière du mondain, il se rend à
celui des pesages où l'on parie, ce jour-
là et joue le reste de son argent sur un
IJYau quelconque.
Son cheval arrive ou n'arrive pas. S'il
n'arrive pas, Sleeping-Car blasphème,
une minute, le nom de Dieu, puis re-
vend ses nippes à quelque fripier, se
soûle à fond avec le maigre produit de
cette opération et retourne au Croissant
chercher les journaux du soir. Si, par
Contre, le tuyau tient bon, comme l'ex-
cÇllent garçon a misé la forte somme,
c est un Pactole qui se précipite en ca-
aracte dans les poches de sa belle ja-
quette toute neuve. Et désormais, ollé!
pé ! c'est la grande vie, les fins soupers,
auto, les théâtres chics et les femmes
chères. Au reste, steeples ou courses
Plates, d'Auteuil à Maisons-Laffitte et
e Longchamp à Sâint-Ouen, il ne man-
que pas une réunion !
Quand, après des alternatives de gain
et de perte, l'inévitable guigne au revers
Céruléen a fini par lui soutirer son der-
yer louis, il redevient camelot comme
devant — jusqu'à la suivante Sainte-
oùche.
Mais pour peu que la chance s'en
î^ele et attendu qu'il joue toujours gros
jeu, il obtient parfois des résultats sur-
prenants. On l'a vu tenir. le coup pres-
que jusqu'à la fin de plusieurs saisons
sportives. En ce cas-là, le roi n'est pas
son cousin et rien n'égale son faste in-
génu. Une année, pour aller à Nice, il
pehnt un sleeping-car, un wagon entier,
pour lui tout seul! D'où le surnom qui
lui est demeuré.
Et comme, une fois, un homme de
bon sens, un de ces esprits « raisonna-
bles » qui voudraient domestiquer les pa-
pillons et mettre en cage les hirondel-
lesi le sermonnait touchant le scandaleux
Q ecousu de cette existence, et s'efforçait
de lui prouver qu'avec de la conduite,
du travail et de l'économie — et de pe-
tite rentes aidant — on arrive au bien-
être modeste et à une honnête aisance,
plus sûrement et plus dignement, Slee-
ping-Car rétorqua :
— Je m'en fous! je m'en fous! je
m'en fous de votre honnête aisance et de
Votre bien-être modeste ! La belle jambe
que Ça me ferait d'avoir un peu plus de
cent francs à manger par mois ! Et si je
voulais augmenter cette provende de fa-
mine, me faudrait, pour des appointe-
ment tout aussi ridicules, aliéner ma
liberté et m'engorger les poumons dans
la geôle et la poussière de quelque bu-
rear u aYant vue sur la cour? Non, mer-
ci ! non merci ! comme dit Cyrano. Moi,
j'aime e Ie grand air et la fête complète!
Toute la lyre! La vie ne vaut pas la
peine d' etre vécue si l'on n'y peut jouir
de toutes les bonnes choses qui vous
font envie ! Et à gogo, encore! « Usez,
n'abusez pas ! » décrète un fourneau de
proverbe. Quelle blague! Ce qui me
plaît, je n'en ai assez que quand j'en ai
trop. Ça dure ce que ça dure, mes bons
moments ? et les fichus quarts d'heure
rappliquent ? Et puis après? J'aime
mieux être mIlltonnalre, nè fût-ce qu'une
semaine, qu expéditionnaire pendant
trois cent soixante-cinq jours ! Ça peut
revenir, la veine! Ça reviendra. Ma pu-
rée? je ne la sens même pas : elle rigole
tout le temps, entre un souvenir et une
espérance !
» D'ailleurs, quoi! je ne touche pas à
mon capital. J'administre scrupuleuse-
ment mon bien. Ils sont toujours 1$, mes
dix-huit cents francs de rente. Peut-être
que je m'en contenterai plus tard, quand
je n'aurai plus de dents pour croquer
les artichauts poivrade! Mais d'ici-là, ce
qui me convient, c'est le dessus du pa-
nier et la fleur des pois, tout ce qu'il y
a de plus chouette, tout ce qu'il y a de
plus cher, tout ce qui frime et qui sent
bon! ou alors, rien du tout! Mets-y un
bouchon! La boucle! je préfère!
Non, ce n'est pas un type ordinaire
que Sleeping-Car.
Pauvre Sleeping-Car! Pour lui, déci-
dément, cette année-ci n'est pas la
bonne! Il me secoua la main, sans mor-
gue et me jeta:
— A la revoyure!
Puis, agitant ses feuilles publiques
comme une liasse de drapeaux — La
Presse! L'Intransigeant!! Complet des
courses!!! — il s'éloigna, par l'avenue,
avec ses espadrilles agiles, son melon
cabossé sur l'arrière du crâne et son
nœud de ficelle en cravate à son col de
chemise couleur de suie.
Louis MARSOLLEAU.
Nous publierons demain un article de
MAX et ALEX FISCHER
Tranches de vie
Les personnages de M. Paul Bourget
n'ont véritablement pas de. chance. Dans
L'Emigré, nous avons vu un fils déplorer la
faute commise autrefois par sa mère; avec
la reprise de Un Divorce, nous voyons un
autre fils poussé dans une triste aventure
par la rigidité de principes de sa mère.
Voyez comme Its choses se seraient bien
arrangées 'si la mère du jeune homme avait
trompé son premier père avec le seconde
A la suite du divorce, toute la famille tut
rentrée dans l'ordre au mieux des intérêts
de tous.
Malheureusement, ces solutions heureu-
ses semblent bannies, pour l'instant, du théâ-
ire contemporain, et nous n'en sommes
plus au temps où, comme dans la vie réelle,
les pires ennuis finissaient par s'arranger
d'eux-mêmes. Aujourd'hui, les spectateurs
n'ont droit qu'à des tranches de vie, et
l'unité artistique d'une œuvre n'est point
sans s'en trouver grandement compromise.
Félicitons-nous, toutefois, de ne pas
voir appliquer encore d'une façon courante
de pareils procédés à la peinture ou à la
sculpture. Nos plus belles statues ne ga-
gneraient rien, en effet, à être découpées
en rondelles comme du saucisson, et il
vaut mieux, provisoirement, tout au moins,
ne point nous donner de lambeaux de toi-
les, sous prétexte de peinture réaliste et
vraie.
Il semble cependant que les auteurs
d'autrefois étaient dans le vrai, lorsqu'ils
nous présentaient, à la fin de leurs œuvres,
un dénouement presque toujours heureux,
et je crois bien qu'à force de vouloir at-
teindre la vérité, nos auteurs modernes, en
découpant la vie, ne font que la dénaturer.
L'homme, en effet, s'adapte moralement
au milieu et. finit par s'accommoder petit
à petit aux circonstances. L'œuvre d'art qui
résume la vie telle qu'elle est ne saurait
échapper à cette règle, et il nous paraît
absurde de vouloir toujours lancer des pier-
res en l'air sans vouloir admettre qu'elles
retombent toujours à terre, ici ou là.
Les philosophes vous diront même que
cette unité d'action s'applique à l'univers
tout entier, qu'elle régit même le temps et
l'espace, et que les successions d'actions
imaginées par la science pour faciliter ses
exposés ne correspondent point à la réa-
lité des choses, à l'unité de gestes qui
n'ont, à proprement parler, ni commence-
ment ni fin.
La nature ne connaît point de problème
insoluble, et les situations inextricables ne
peuvent naître que dans l'esprit des ro-
manciers.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures, au Gymnase, ré-
pétition générale de Le Passe-Partout, co-
médie en trois actes, de M. Georges Thur-
ner. Demain, première représentation.
p
ieux hommage.
C'est la saison des bustes. On va
élever au cimetière du fère-Lachaise un
modeste monument à la mémoire de Mme
Crosnier, l'excellente duègne de l'Odéon.
Et, détail assez curieux, ce monument a
été sculpté par M. Albert Lambert père, qui
joua longtemps à l'Odéon avec Mme Cros-
nier, et qui débuta dans la vie en sculptant
des cathédrales.
L'inauguration aura lieu le lundi 16 no-
vembre.
p
lace aux jeunes.
Que les enfants de nos auteurs dra-
matiques soient eux-mêmes de précoces au-
teurs, ainsi que le prouvait Comœdia d'hier,
rien de plus naturel. Mais que les héritiers
de nos critiques, de nos plus purs et exclu-
sifs critiques, se mettent aussi à écrire des
pièces, voilà qui promet un bel encombre-
ment dans la carrière, d'ici vingt ans.
Le fils d'un de nos plus jeunes, de nos
plus sûrs, de nos plus autorisés critiques;
un de ceux dont le talent est fin, équitable
et pénétrant, vient d'achever, en compa-
gnie d'une collaboratrice, une œuvre émou-
vante. Lui a six ans; elle en a sept. Le
titre de là pièce: Les Deux Rivales. Les
auteurs sont allés lire leur manuscrit au
papa qui n'a été, cette fois, ni sévère, ni
juste.
u
n shampooing.
On vient de faire, aux quatre lions
de pierre qui veillent sous la coupole du
palais Mazarin, leur annuelle toilette d'hi-
ver.
Cette toilette consiste tout simplement,
après un sérieux shampooing de leurs> che-
velures de granit, à les peindre à l'ocre
jaune et à les badigeonner d'un enduit hui-
leux — quelque chose comme la brillantine
pour fauves.
Cette sorte de vernis les protège très
efficacement, paraît-il, contre les intempé-
ries.
En effet, à l'encontre de la plupart des
statues de pierre, ils restent en fort bon
état, et l'on peut dire des lions de l'Institut
qu'ils sont, eux aussi, « immortels ».
L
a timidité de M. Jules Claretie.
Quand M. Claretie voulut débuter
dans lès lettres, il entendit bien entendu le
faire en vers, et écrivit pour un concours
de poésie sur ce sujet imposé: La sœur de
charité au XIXe siècle. Son poème, qu'il a
conservé, n'a d'ailleurs jamais été publié.
Il demanda ttne audience à l'un de ceux
qui planaient le plus haut sur les cimes de
l'art, à Alfred de Vigny. L'auteur de Chat
terton lui répondit le 29 août 1860, en lui
offrant un rendez-vous.
Il paraît que, l'audience accordée, le fu-
tur administrateur de la Comédie-Française
eut peur de se trouver tout à coup en pré-
sence d'un des maréchaux de la littérature.
Il écrivit donc de nouveau à de Vigny, lui
demandant de remettre à plus tard l'au-
dience, et, le 31 août 1860, de Vigny écri-
vait ainsi à M. Claretie:
Je vous conseille, monsieur, de faire tous
vos efforts pour vaincre votre excès de timi-
dité. C'est à quoi peut-être l'éducation de l'ar-
mée est bonne aux jeunes gens de votre âge.
Elle enseigne à entrer plus fermement dans la
vie. Se présenter avec calme, consulter avec
confiance, causer avec sincérité, quoi de plus
simple et de plus digne d'estime? Quand vous
penserez que vous pouvez vous décider à cette
entrevue avec moi, souvenez-vous alors que je
serai prêt à vous être agréable. Je crois que
vous n'y trouverez rien de terrible et que vous
en sortirez rassuré pour toujours.
L
e monument de Musset.
r On vient de terminer, sous la di-
rection de M. Bouvard, directeur aes ser-
vices d'architecture, les travaux de soubas-
sement destinés à recevoir, à l'angle du
cours La Reine et de l'avenue d'Àntin, le
Rêve du Poète, le monument qui doit com
mémorer la gloire de l'auteur de Il ne faut
jurer de rien.
Ce sous-œuvre affecte la forme d'un hé-
micycle et émerge entièrement du sol; il
s'adosse à cette espèce de fondrière arti-
ficielle, tout embroussaillée de rocailles, qui
décore le coin de l'avenue, devant la porte
C du Grand Palais. On a dû enfoncer, pour
les fondations, une quinzaine de pilotis très
longs et très robustes, le socle ne devant
pas peser moins de 20.000 kilogrammes.
La statue du dépôt d'Auteuil doit y être
transférée dans la première semaine de no-
vembre. Souhaitons qu'on ne nous en fasse
pas attendre trop longtemps l'inaugura-
tion !
L
es « mots » de M. Claretie.
M. Jules Claretie est, nul n'en ignore,
un fin diplomate, Et il affirme, en maintes
occasions, cette qualité par un langage du-
bitatif, conjectural et hypothétique, que lui
envieraient les mieux stylés de ces mes-
sieurs de la « carrière ».
Sa grande prudence de langage ne lui en-
lève d'ailleurs pas son indépendance, et il
ne fait au total que ce qu'il veut bien faire.
Au cours des dernières répétitions de la
dernière comédie de Maurice Donnay, —
Paraître — une de nos plus brillantes so-
ciétaires, Mlle Sorel, je crois, le vint trouver
et lui fit part de son incertitude sur le véri-
table caractère de l'héroïne qu'elle avait à
incarner.
— Est-ce une coquette, une femme fatale,
une amoureuse? Je ne- sais pas, et je vou-
drais bien connaître les véritables intentions
de l'auteur.
— Comptez sur moi ! affirma l'administra-
teur général, je vais lui parler.
Et, la répétition achevée, il prit à part le
futur académicien — c'était quelque temps
avant l'élection — et le mit au fait des
doutes de son interprète.
— Enfin, mon cher ami, je vous en prie,
tirez-nous d'embarras : est-ce une amou-
reuse, une femme fatale ou une coquette?
— Mon Dieu, je ne sais que vous dire, ré-
pondit Donnay. Qu'elle le joue avec son tem-
pérament. Une amoureuse?. Une co-
quette ?. Non, c'est une femme tout sim-
plement.
— Parfait, répondit M. Clâretie. M'au-
torisez-vous à le lui répéter?
M
assenet chasseur.
L II faut remonter un peu loin cour
retrouver cette anecdote: - -
Massenet était à cette époque pension-
naire de la villa Médicis. Il fut invité à une
partie de chasse sur les bords du lac de
Némi. Il n'avait jamais de sa vie tenu un
fusil, et cependant il n'osa pas refuser.
Il fallut d'abord lui trouver un chien.
Son camarade M. Ernest Guiraud se char-
gea de ce soin. Mais quand on voulut, par
des pétards, acclimater la bête aux détona-
tions, celle-ci se montra récalcitrante. Le
lendemain, la chasse était engagée, et, auX
premiers coups de fu.sil, le chien se réfugia,
affolé, entre les jambes des chasseurs.
M. Guiraud fut obligé de le prendre dans
ses bras pour le rassurer par des caresses
empressées.
Pendant ce temps, Massenet, qui était
impatient de brûler sa première cartouche,
aperçu sur le lac un énorme brochet qui
dormait entre deux eaux, à quelque dis-
tance de la rive. Il n'hésita pas. Un éclair
brilla et, une seconde après, le brochet
flottait à la surface de l'eau.
C'était la mode alors en Italie que les
chasseurs rapportassent leur gibier au bout
de leurs fusils. Quel né fut pas rétonne-
ment des habitants de Rome en voyant pas-
ser un jeune chasseur, qui devait être plus
tard l'auteur d'Hérodiade, avec un énorme
poisson à l'extrémité du canon de son arme
de chasse.
Ce fut la première et la dernière chasse
de Massenet.
u
ne cassette vient d'être trouvée dans
les ruines d'un château, les bijoux
d'une grande valeur qu elle contenait ont
été vendus très cher à Dusausoy, expert,
4, boulevard des Italiens, toujours acheteur
au comptant.
BILLETS D'UN PROVINCIAL
ORIGINALITÉ
M. et Mme Dupont-Duranct sont riches, depuis
hier, comme tout le monde. Abandonnant le jour
chiche du Sentier, berceau d'une vie sans gloire,
ils ont gagné les quartiers neufs et acquis une
auto redoutable.
Leur fille, Célestine, retirée incontinent d'un
pensionnat obscur, se prénomme maintenant Yo-
lande, car la fortune veut être respectée. Elle a
seize ans, et, déjà, elle apporte dans la pratique
de la richesse une aisance qui force l'admiration.
Il fallait songer à son avenir. Qu'en ferons-
nous ? disaient sans cesse M. et Mme Dupont-
Durand. Un cuistre à la mode fut appelé en con-
sultation.
— Je veux que ma fille soit une femme d'es-
prit, qu'elle brille dans le monde, dit Madame.
— Ce sera chose aisée, répartit le magister, car
mademoiselle a déjà l'esprit d'être riche. — Ne
pourrait-on, poursuivit madame, lui enseigner à
faire des vers ? De grandes dames y ont réussi
à merveille, et Yolande, qui tient de moi, est
très poétique. Elle se ferait vite un nom! —
Peuh! c'est un art bien décrié depuis que tant
de parvenues se sont piquées de publier des li-
gnes d'inégale longueur. D'ailleurs, parle-t-on en
vers, dans la bonne société ? Et les plus beaux
traits, précisément, ne sont-ils pas en prose ?.
Monsieur applaudit à ces raisons où le bon sens
éclatait. Si on la mariait à quelque duc 1 dit-il. -
Pouah! fit le cuistre. On ne se marie plus,
même à un duc, monsieur, tout au moins dans
le grand monde!. Madame se récria: prenait-on
sa fille pour une Américaine de Chicago ou une
nouliche ?. Mille propositions furent examinées:
la peinture, le barreau, les sports, la musique,
les explorations, etc., aucune ne plût. On dé-
sespérait.
L'aimable conseilleur prit alors la parole et
dit: « Le bon ton a ses lois, qu'il ne faut point
transgresser. Comme autrefois, le premier devoir
j'une personne bien née est de réussir. Il faut
faire figure; la richesse n'est plus un écueil. Ja-
dis, une excentricité opportune suffisait à couron-
ner cette rude tâche. Ces temps grossiers ne sont
plus. Comme la vraie élégance, la notoriété s'ac-
quiert non par l'éclat mais par la discrétion. Il
ne faut pas se faire remarquer. Il faut faire
comme tout le monde, et. n
M. et Mme Dupont-Durand poussèrent un cri
de joie. La lumière venait d'entrer en eux. Et,
à Vùqftitâmitê, il fat décidé que Mlle Yolande se*
rait recae au Conservatoire et deviendrait ac-
trice.
-- GASTON ROIG.
R
ien de nouveau.
On a dit, à propos de la circulaire
Lépine sur les chapeaux au théâtre, que ce
fut une « heureuse innovation » de notre
sympathique préfet de police d'avoir régle-
menté une partie encombrante de la toi-
lette féminine; un-de nos lecteurs se char-
ge de nous dire que si cette mesure fut
« heureuse », elle ne fut pas « nouvelle ».
Il y a juste cent trente ans, au mois de
novembre 1778, le directeur de l'Opéra, le
sieur de Visme, faisait paraître une ordon-
nance suivant laquelle l'accès de l'amphi-
théâtre était interdit aux dames dont la
coiffure n'était pas d'une taille modérée.
Malheureusement, les ridicules coiffures
ne s'abaissèrent ni devant ce règlement, ni
devant les nombreuses caricatures dont
elles étaient justement l'objet. Mais
en 1780, la reine Marie - Antoinette,
ayant perdu beaucoup de cheveux à
la suite de ses couches, adopta une
coiffure plus basse, qui fut appelée, pour
cette raison, « coiffure à l'enfant », et fit la
mode.
Espérons que nos élégantes n'attendront
pas semblables événements pour réduire
leurs immenses chapeaux à des propor-
tions raisonnables.
0
n télégraphie de Rotterdam:
« A l'Opéra, la salle était pleine
hier soir pour la représentation d'ouverture
de Faust. Miss Alys Lorraine, dans le rôle
principal de Marguerite, a été particuliè-
rement remarquable au point de vue vocal
et dramatique; elle s'est révélée une ar-
tiste consciencieuse qui s'est affranchie des
anciennes traditions et a donné avec beau-
coup de finesse au rble de Marguerite une
forte et originale interprétation, lui ajoutant
un charme extraordinaire et jusqu'alors in-
connu. Elle a absolument transporté son
auditoire, l'a ravi et enthousiasmé par l'in-
térêt qu'elle a soulevé. Miss Lorraine nous
a donné une Gretchen qui, sous bien des
rapports, diffère heureusement des por-
traits qui nous sont familiers. Dans une
courte robe rose, fort simple, elle s'est
montrée la Gretchen idéale de Goethe, com-
me expression et comme voix, et son in-
terprétation originale la classe comme l'une
des plus sincères Marguerites que. l'on
puisse rêver. » »
L
e moteur à pétrole a tout révolutionné,
mais surtout le tourisme. La royauté
de monarque a toutefois imposé ses lois
mécaniques dans les superbes voitures
Fiat, Zedel et Renault, dont Lamberjack a
pressenti les supériorités et a su imposer la
vente.
'-?a~
Rouges écrevisses, huîtres exquises,
i\ vins capiteux, musique endiablée,
femmes exquisement jolies, viveurs connus,
voilà ce qu'on trouve tous les soirs aux
soupers de Lapré, le fameux restaurateur
de la rue Drouot.
L
a Société Laitière Itlaggi et le Syndicat
des Crémiers de Paris.
Le Jury de groupe de l'Exposition franco-
britannique à Londres avait décerné un
Grand Prix à la Société Laitière Maggi; le
Syndicat des Crémiers de Paris a protesté,
alléguant des fraudes qu'aurait commises
cette Société. Le Jury supérieur, repous-
sant cette accusation dans laquelle il n'a vu
qu'affaire de concurrence, vient de mainte-
nir et confirmer le. Grand Prix attribué à
la Société Ltitièrè Maggi..
U fetfciiftài «te VèH-ë.
THÉÂTRE DE L'ATHÉNÉE
ARSÈNE LUPIN
Pièce en trois actes et Quatre tableauA
de MM. Francis de CROISSET et Maurice LEBLANC
SOMMAIRE
Avec l'état civil et sous
les traits du duc de Char-
merace, Arsène Lupin
exploite le snobisme des
Gournay-Martin et cam-
briole leur château. Il doit
même épouser la jeune
fille. Pourtant, il lui pré-
fère Sonia Kritchnof, une
demoiselle de compagnie
pauvre mais malhonnête.
Ingénieux comme il est,
et elle, si adroite de ses
mains, tous deux se tire-
raient d'affaire. Mais l'a-
mour ne tarde pas à les
perdre. Lupin se laisse
prendre pour sauver So-
nia. Il se resauve lui-mê-
me et, après avoir roulé
les plus roulants policiers
du monde, il renonce à la
carrière de voleur pour
tenter l'infortune et en-
treprendre le plus ingrat
des métiers, celui d'hon-
nête homme!.
, -. - , (Le Photo-Programme)
Mlle Duluo M. André Brulé Mlle Rosny
Il faut le constater tout de suite, c'est
un très gros succès. Et pas un succès gros
comme il risquait d'être, mais un succès
charmant, remporté par ce délicieux Lu-
pin à coups de fantaisie, de verve, d'inat-
tendues trouvailles et, dans cette soirée de
cambriolages si joliment réussis, le succès
(Le Photo-Programme)
Mlle Duluc, M. Escoffier, M. Brulé, Mlle Rosny, M. Bulller, M. Lefaur
est la seule chose dont on peut dire qu'il
ne l'a pas volé.
Certes, M. Maurice Leblanc avait faci-
lité la tâche à M. de Croisset. Il lui ap-
portait un personnage auquel son cerveau
de romancier et son talent d'écrivain
avaient dëjà donné une vie toute frémis-
(Le Photo-Programme
M. André Brulé M. Escoffier Mlle Germaine Ety
santé d'aventures et de joyeux frissons.
Or, les deux livres que M. Maurice Le-
blanc consacre à Arsène Lupin ne sont-ils
pas du théâtre? Ne trOQve-t-on pas, à cha-
que chapitre, une action condensée et ce-
pendant complète avec de l'émotion, du rire
et toujours de l'imprévu dansées péripéties?
Mais, évidemment, cela ne suffit pas.
Aussi impressionnante que fut cette série
de récits, il lui eût manqué, pour la scène,
le fil, le fameux fil conducteur, car s'il
existe une télégraphie sans fil, il n'existe-
pas de théâtre sans fil. C'est M. de Crois-
set qui apporta ce fil. Il a enchaîné les
événements comme pour une farandole, etr
il les a lancés dans une si folle galopade
qu'il serait puéril de vouloir les conteç
avec quelque méthode. Il faut donc se con-.
tenter de faire comme Lupin, de les saisin
au vol.
Au premier acte, nous sommes chez les
Gournay-Martin, en leur château, pas trèî
loin de Paris. C'est peu de jours avant le
mariage de Germaine avec le duc de Char-
merace, qui revient, après trois ans d'ab-
sence passés en des expéditions polaire ,-
Déjà, les cadeaux affluent. Après le départ
de deux de ses amies, Germaine reste m
(Le Photo-Programme)
l 80N DERNIER TRUO
1A. rsène Lupin terrorisé les policiers en les menaçant d'une bombe, qui M révile» quelques Instants*
tard, en simple caoutchouo
Jeudi'29 Octobre 1908*
Rédacteur en Chef : G. de PÀWLOWSKl
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARU
, TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDI A-PARIS
ABONNEMENTS
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
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Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger. 4tO » 20 »
Sleeping = Car
« L'Intransigeant! La Presse!!» hur-
lait ce camelot, glissant avec vélocité sur
ees espadrilles, un vieux melon cabossé
Juché sur l'arrière du crâne, et un nœud
de ficelle comme cravate au col de sa
chemise couleur de suie.
« Achetez-moi La Presse, patron? »
adjura-t-il, plein d'autorité, en s'ar-
rêtant devant le guéridon de terrasse où
Ie humais mon verre de lait quotidien.
Je le regardai, je le reconnus, je pris
Pour un sou de papier imprimé, et je
lui dis:
- Ça n'a donc pas marché, cette an-
née, mon pauvre Sleeping-Car?
- Ah! non! répondit-il, en rejetant,
d'un geste noble, sous son aisselle gau-
che, son paquet de journaux et en me
tendant affablement sa main droite et
noire ; ratissé dès la première, séance!
Fauché à blanc! Un sale canard qui de-
vait rapporter vingt contre un ! Ah ! ouit-
che ! pas même placée, la rosse !
- Et alors?
- Alors comme alors! On reprend
sOn petit commerce! pour jusqu'à l'an
prochain. L'Intransigeant! La Presse!!
Complet des courses!!! Y aura du bon
POur le bistrot des Pieds Humides, au
coin du Croissant et de Montmartre-
street !
Sleeping-Car est un type pas ordi-
naire.
riis de petits bourgeois parisiens qui
Mirent leur orgueil à lui payer ses étu-
a.es classiques jusqu'à l'obtention glo-
rieuse du titre de bachelier ès lettres, il a
écrite de ses père et mère une fortune
de dix-huit cents francs de rentes. C'est,
en somme, un capitaliste. Mais il fait de
Ce patrimoine un usage imprévu.
Il s'est, en effet, arrangé avec son
Notaire — car il a un notaire! — pour
que cet officier ministériel lui verse,
Chaque année, à une date fixe, toujours
la même, la totalité de son revenu. Cette
date est celle de l'ouverture de la saison
des courses. Sitôt lesté du matelas, il
consacre quelques billets bleus de son
Pécule à s'habiller, se chausser et se
coiffer selon le style le mieux porté.
- en gentleman impeccable,
Disant du vernis de ses bottines aux re-
mets de son haut-de-forme, récupérant,
cOmme par miracle, le langage du lettré
la manière du mondain, il se rend à
celui des pesages où l'on parie, ce jour-
là et joue le reste de son argent sur un
IJYau quelconque.
Son cheval arrive ou n'arrive pas. S'il
n'arrive pas, Sleeping-Car blasphème,
une minute, le nom de Dieu, puis re-
vend ses nippes à quelque fripier, se
soûle à fond avec le maigre produit de
cette opération et retourne au Croissant
chercher les journaux du soir. Si, par
Contre, le tuyau tient bon, comme l'ex-
cÇllent garçon a misé la forte somme,
c est un Pactole qui se précipite en ca-
aracte dans les poches de sa belle ja-
quette toute neuve. Et désormais, ollé!
pé ! c'est la grande vie, les fins soupers,
auto, les théâtres chics et les femmes
chères. Au reste, steeples ou courses
Plates, d'Auteuil à Maisons-Laffitte et
e Longchamp à Sâint-Ouen, il ne man-
que pas une réunion !
Quand, après des alternatives de gain
et de perte, l'inévitable guigne au revers
Céruléen a fini par lui soutirer son der-
yer louis, il redevient camelot comme
devant — jusqu'à la suivante Sainte-
oùche.
Mais pour peu que la chance s'en
î^ele et attendu qu'il joue toujours gros
jeu, il obtient parfois des résultats sur-
prenants. On l'a vu tenir. le coup pres-
que jusqu'à la fin de plusieurs saisons
sportives. En ce cas-là, le roi n'est pas
son cousin et rien n'égale son faste in-
génu. Une année, pour aller à Nice, il
pehnt un sleeping-car, un wagon entier,
pour lui tout seul! D'où le surnom qui
lui est demeuré.
Et comme, une fois, un homme de
bon sens, un de ces esprits « raisonna-
bles » qui voudraient domestiquer les pa-
pillons et mettre en cage les hirondel-
lesi le sermonnait touchant le scandaleux
Q ecousu de cette existence, et s'efforçait
de lui prouver qu'avec de la conduite,
du travail et de l'économie — et de pe-
tite rentes aidant — on arrive au bien-
être modeste et à une honnête aisance,
plus sûrement et plus dignement, Slee-
ping-Car rétorqua :
— Je m'en fous! je m'en fous! je
m'en fous de votre honnête aisance et de
Votre bien-être modeste ! La belle jambe
que Ça me ferait d'avoir un peu plus de
cent francs à manger par mois ! Et si je
voulais augmenter cette provende de fa-
mine, me faudrait, pour des appointe-
ment tout aussi ridicules, aliéner ma
liberté et m'engorger les poumons dans
la geôle et la poussière de quelque bu-
rear u aYant vue sur la cour? Non, mer-
ci ! non merci ! comme dit Cyrano. Moi,
j'aime e Ie grand air et la fête complète!
Toute la lyre! La vie ne vaut pas la
peine d' etre vécue si l'on n'y peut jouir
de toutes les bonnes choses qui vous
font envie ! Et à gogo, encore! « Usez,
n'abusez pas ! » décrète un fourneau de
proverbe. Quelle blague! Ce qui me
plaît, je n'en ai assez que quand j'en ai
trop. Ça dure ce que ça dure, mes bons
moments ? et les fichus quarts d'heure
rappliquent ? Et puis après? J'aime
mieux être mIlltonnalre, nè fût-ce qu'une
semaine, qu expéditionnaire pendant
trois cent soixante-cinq jours ! Ça peut
revenir, la veine! Ça reviendra. Ma pu-
rée? je ne la sens même pas : elle rigole
tout le temps, entre un souvenir et une
espérance !
» D'ailleurs, quoi! je ne touche pas à
mon capital. J'administre scrupuleuse-
ment mon bien. Ils sont toujours 1$, mes
dix-huit cents francs de rente. Peut-être
que je m'en contenterai plus tard, quand
je n'aurai plus de dents pour croquer
les artichauts poivrade! Mais d'ici-là, ce
qui me convient, c'est le dessus du pa-
nier et la fleur des pois, tout ce qu'il y
a de plus chouette, tout ce qu'il y a de
plus cher, tout ce qui frime et qui sent
bon! ou alors, rien du tout! Mets-y un
bouchon! La boucle! je préfère!
Non, ce n'est pas un type ordinaire
que Sleeping-Car.
Pauvre Sleeping-Car! Pour lui, déci-
dément, cette année-ci n'est pas la
bonne! Il me secoua la main, sans mor-
gue et me jeta:
— A la revoyure!
Puis, agitant ses feuilles publiques
comme une liasse de drapeaux — La
Presse! L'Intransigeant!! Complet des
courses!!! — il s'éloigna, par l'avenue,
avec ses espadrilles agiles, son melon
cabossé sur l'arrière du crâne et son
nœud de ficelle en cravate à son col de
chemise couleur de suie.
Louis MARSOLLEAU.
Nous publierons demain un article de
MAX et ALEX FISCHER
Tranches de vie
Les personnages de M. Paul Bourget
n'ont véritablement pas de. chance. Dans
L'Emigré, nous avons vu un fils déplorer la
faute commise autrefois par sa mère; avec
la reprise de Un Divorce, nous voyons un
autre fils poussé dans une triste aventure
par la rigidité de principes de sa mère.
Voyez comme Its choses se seraient bien
arrangées 'si la mère du jeune homme avait
trompé son premier père avec le seconde
A la suite du divorce, toute la famille tut
rentrée dans l'ordre au mieux des intérêts
de tous.
Malheureusement, ces solutions heureu-
ses semblent bannies, pour l'instant, du théâ-
ire contemporain, et nous n'en sommes
plus au temps où, comme dans la vie réelle,
les pires ennuis finissaient par s'arranger
d'eux-mêmes. Aujourd'hui, les spectateurs
n'ont droit qu'à des tranches de vie, et
l'unité artistique d'une œuvre n'est point
sans s'en trouver grandement compromise.
Félicitons-nous, toutefois, de ne pas
voir appliquer encore d'une façon courante
de pareils procédés à la peinture ou à la
sculpture. Nos plus belles statues ne ga-
gneraient rien, en effet, à être découpées
en rondelles comme du saucisson, et il
vaut mieux, provisoirement, tout au moins,
ne point nous donner de lambeaux de toi-
les, sous prétexte de peinture réaliste et
vraie.
Il semble cependant que les auteurs
d'autrefois étaient dans le vrai, lorsqu'ils
nous présentaient, à la fin de leurs œuvres,
un dénouement presque toujours heureux,
et je crois bien qu'à force de vouloir at-
teindre la vérité, nos auteurs modernes, en
découpant la vie, ne font que la dénaturer.
L'homme, en effet, s'adapte moralement
au milieu et. finit par s'accommoder petit
à petit aux circonstances. L'œuvre d'art qui
résume la vie telle qu'elle est ne saurait
échapper à cette règle, et il nous paraît
absurde de vouloir toujours lancer des pier-
res en l'air sans vouloir admettre qu'elles
retombent toujours à terre, ici ou là.
Les philosophes vous diront même que
cette unité d'action s'applique à l'univers
tout entier, qu'elle régit même le temps et
l'espace, et que les successions d'actions
imaginées par la science pour faciliter ses
exposés ne correspondent point à la réa-
lité des choses, à l'unité de gestes qui
n'ont, à proprement parler, ni commence-
ment ni fin.
La nature ne connaît point de problème
insoluble, et les situations inextricables ne
peuvent naître que dans l'esprit des ro-
manciers.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures, au Gymnase, ré-
pétition générale de Le Passe-Partout, co-
médie en trois actes, de M. Georges Thur-
ner. Demain, première représentation.
p
ieux hommage.
C'est la saison des bustes. On va
élever au cimetière du fère-Lachaise un
modeste monument à la mémoire de Mme
Crosnier, l'excellente duègne de l'Odéon.
Et, détail assez curieux, ce monument a
été sculpté par M. Albert Lambert père, qui
joua longtemps à l'Odéon avec Mme Cros-
nier, et qui débuta dans la vie en sculptant
des cathédrales.
L'inauguration aura lieu le lundi 16 no-
vembre.
p
lace aux jeunes.
Que les enfants de nos auteurs dra-
matiques soient eux-mêmes de précoces au-
teurs, ainsi que le prouvait Comœdia d'hier,
rien de plus naturel. Mais que les héritiers
de nos critiques, de nos plus purs et exclu-
sifs critiques, se mettent aussi à écrire des
pièces, voilà qui promet un bel encombre-
ment dans la carrière, d'ici vingt ans.
Le fils d'un de nos plus jeunes, de nos
plus sûrs, de nos plus autorisés critiques;
un de ceux dont le talent est fin, équitable
et pénétrant, vient d'achever, en compa-
gnie d'une collaboratrice, une œuvre émou-
vante. Lui a six ans; elle en a sept. Le
titre de là pièce: Les Deux Rivales. Les
auteurs sont allés lire leur manuscrit au
papa qui n'a été, cette fois, ni sévère, ni
juste.
u
n shampooing.
On vient de faire, aux quatre lions
de pierre qui veillent sous la coupole du
palais Mazarin, leur annuelle toilette d'hi-
ver.
Cette toilette consiste tout simplement,
après un sérieux shampooing de leurs> che-
velures de granit, à les peindre à l'ocre
jaune et à les badigeonner d'un enduit hui-
leux — quelque chose comme la brillantine
pour fauves.
Cette sorte de vernis les protège très
efficacement, paraît-il, contre les intempé-
ries.
En effet, à l'encontre de la plupart des
statues de pierre, ils restent en fort bon
état, et l'on peut dire des lions de l'Institut
qu'ils sont, eux aussi, « immortels ».
L
a timidité de M. Jules Claretie.
Quand M. Claretie voulut débuter
dans lès lettres, il entendit bien entendu le
faire en vers, et écrivit pour un concours
de poésie sur ce sujet imposé: La sœur de
charité au XIXe siècle. Son poème, qu'il a
conservé, n'a d'ailleurs jamais été publié.
Il demanda ttne audience à l'un de ceux
qui planaient le plus haut sur les cimes de
l'art, à Alfred de Vigny. L'auteur de Chat
terton lui répondit le 29 août 1860, en lui
offrant un rendez-vous.
Il paraît que, l'audience accordée, le fu-
tur administrateur de la Comédie-Française
eut peur de se trouver tout à coup en pré-
sence d'un des maréchaux de la littérature.
Il écrivit donc de nouveau à de Vigny, lui
demandant de remettre à plus tard l'au-
dience, et, le 31 août 1860, de Vigny écri-
vait ainsi à M. Claretie:
Je vous conseille, monsieur, de faire tous
vos efforts pour vaincre votre excès de timi-
dité. C'est à quoi peut-être l'éducation de l'ar-
mée est bonne aux jeunes gens de votre âge.
Elle enseigne à entrer plus fermement dans la
vie. Se présenter avec calme, consulter avec
confiance, causer avec sincérité, quoi de plus
simple et de plus digne d'estime? Quand vous
penserez que vous pouvez vous décider à cette
entrevue avec moi, souvenez-vous alors que je
serai prêt à vous être agréable. Je crois que
vous n'y trouverez rien de terrible et que vous
en sortirez rassuré pour toujours.
L
e monument de Musset.
r On vient de terminer, sous la di-
rection de M. Bouvard, directeur aes ser-
vices d'architecture, les travaux de soubas-
sement destinés à recevoir, à l'angle du
cours La Reine et de l'avenue d'Àntin, le
Rêve du Poète, le monument qui doit com
mémorer la gloire de l'auteur de Il ne faut
jurer de rien.
Ce sous-œuvre affecte la forme d'un hé-
micycle et émerge entièrement du sol; il
s'adosse à cette espèce de fondrière arti-
ficielle, tout embroussaillée de rocailles, qui
décore le coin de l'avenue, devant la porte
C du Grand Palais. On a dû enfoncer, pour
les fondations, une quinzaine de pilotis très
longs et très robustes, le socle ne devant
pas peser moins de 20.000 kilogrammes.
La statue du dépôt d'Auteuil doit y être
transférée dans la première semaine de no-
vembre. Souhaitons qu'on ne nous en fasse
pas attendre trop longtemps l'inaugura-
tion !
L
es « mots » de M. Claretie.
M. Jules Claretie est, nul n'en ignore,
un fin diplomate, Et il affirme, en maintes
occasions, cette qualité par un langage du-
bitatif, conjectural et hypothétique, que lui
envieraient les mieux stylés de ces mes-
sieurs de la « carrière ».
Sa grande prudence de langage ne lui en-
lève d'ailleurs pas son indépendance, et il
ne fait au total que ce qu'il veut bien faire.
Au cours des dernières répétitions de la
dernière comédie de Maurice Donnay, —
Paraître — une de nos plus brillantes so-
ciétaires, Mlle Sorel, je crois, le vint trouver
et lui fit part de son incertitude sur le véri-
table caractère de l'héroïne qu'elle avait à
incarner.
— Est-ce une coquette, une femme fatale,
une amoureuse? Je ne- sais pas, et je vou-
drais bien connaître les véritables intentions
de l'auteur.
— Comptez sur moi ! affirma l'administra-
teur général, je vais lui parler.
Et, la répétition achevée, il prit à part le
futur académicien — c'était quelque temps
avant l'élection — et le mit au fait des
doutes de son interprète.
— Enfin, mon cher ami, je vous en prie,
tirez-nous d'embarras : est-ce une amou-
reuse, une femme fatale ou une coquette?
— Mon Dieu, je ne sais que vous dire, ré-
pondit Donnay. Qu'elle le joue avec son tem-
pérament. Une amoureuse?. Une co-
quette ?. Non, c'est une femme tout sim-
plement.
— Parfait, répondit M. Clâretie. M'au-
torisez-vous à le lui répéter?
M
assenet chasseur.
L II faut remonter un peu loin cour
retrouver cette anecdote: - -
Massenet était à cette époque pension-
naire de la villa Médicis. Il fut invité à une
partie de chasse sur les bords du lac de
Némi. Il n'avait jamais de sa vie tenu un
fusil, et cependant il n'osa pas refuser.
Il fallut d'abord lui trouver un chien.
Son camarade M. Ernest Guiraud se char-
gea de ce soin. Mais quand on voulut, par
des pétards, acclimater la bête aux détona-
tions, celle-ci se montra récalcitrante. Le
lendemain, la chasse était engagée, et, auX
premiers coups de fu.sil, le chien se réfugia,
affolé, entre les jambes des chasseurs.
M. Guiraud fut obligé de le prendre dans
ses bras pour le rassurer par des caresses
empressées.
Pendant ce temps, Massenet, qui était
impatient de brûler sa première cartouche,
aperçu sur le lac un énorme brochet qui
dormait entre deux eaux, à quelque dis-
tance de la rive. Il n'hésita pas. Un éclair
brilla et, une seconde après, le brochet
flottait à la surface de l'eau.
C'était la mode alors en Italie que les
chasseurs rapportassent leur gibier au bout
de leurs fusils. Quel né fut pas rétonne-
ment des habitants de Rome en voyant pas-
ser un jeune chasseur, qui devait être plus
tard l'auteur d'Hérodiade, avec un énorme
poisson à l'extrémité du canon de son arme
de chasse.
Ce fut la première et la dernière chasse
de Massenet.
u
ne cassette vient d'être trouvée dans
les ruines d'un château, les bijoux
d'une grande valeur qu elle contenait ont
été vendus très cher à Dusausoy, expert,
4, boulevard des Italiens, toujours acheteur
au comptant.
BILLETS D'UN PROVINCIAL
ORIGINALITÉ
M. et Mme Dupont-Duranct sont riches, depuis
hier, comme tout le monde. Abandonnant le jour
chiche du Sentier, berceau d'une vie sans gloire,
ils ont gagné les quartiers neufs et acquis une
auto redoutable.
Leur fille, Célestine, retirée incontinent d'un
pensionnat obscur, se prénomme maintenant Yo-
lande, car la fortune veut être respectée. Elle a
seize ans, et, déjà, elle apporte dans la pratique
de la richesse une aisance qui force l'admiration.
Il fallait songer à son avenir. Qu'en ferons-
nous ? disaient sans cesse M. et Mme Dupont-
Durand. Un cuistre à la mode fut appelé en con-
sultation.
— Je veux que ma fille soit une femme d'es-
prit, qu'elle brille dans le monde, dit Madame.
— Ce sera chose aisée, répartit le magister, car
mademoiselle a déjà l'esprit d'être riche. — Ne
pourrait-on, poursuivit madame, lui enseigner à
faire des vers ? De grandes dames y ont réussi
à merveille, et Yolande, qui tient de moi, est
très poétique. Elle se ferait vite un nom! —
Peuh! c'est un art bien décrié depuis que tant
de parvenues se sont piquées de publier des li-
gnes d'inégale longueur. D'ailleurs, parle-t-on en
vers, dans la bonne société ? Et les plus beaux
traits, précisément, ne sont-ils pas en prose ?.
Monsieur applaudit à ces raisons où le bon sens
éclatait. Si on la mariait à quelque duc 1 dit-il. -
Pouah! fit le cuistre. On ne se marie plus,
même à un duc, monsieur, tout au moins dans
le grand monde!. Madame se récria: prenait-on
sa fille pour une Américaine de Chicago ou une
nouliche ?. Mille propositions furent examinées:
la peinture, le barreau, les sports, la musique,
les explorations, etc., aucune ne plût. On dé-
sespérait.
L'aimable conseilleur prit alors la parole et
dit: « Le bon ton a ses lois, qu'il ne faut point
transgresser. Comme autrefois, le premier devoir
j'une personne bien née est de réussir. Il faut
faire figure; la richesse n'est plus un écueil. Ja-
dis, une excentricité opportune suffisait à couron-
ner cette rude tâche. Ces temps grossiers ne sont
plus. Comme la vraie élégance, la notoriété s'ac-
quiert non par l'éclat mais par la discrétion. Il
ne faut pas se faire remarquer. Il faut faire
comme tout le monde, et. n
M. et Mme Dupont-Durand poussèrent un cri
de joie. La lumière venait d'entrer en eux. Et,
à Vùqftitâmitê, il fat décidé que Mlle Yolande se*
rait recae au Conservatoire et deviendrait ac-
trice.
-- GASTON ROIG.
R
ien de nouveau.
On a dit, à propos de la circulaire
Lépine sur les chapeaux au théâtre, que ce
fut une « heureuse innovation » de notre
sympathique préfet de police d'avoir régle-
menté une partie encombrante de la toi-
lette féminine; un-de nos lecteurs se char-
ge de nous dire que si cette mesure fut
« heureuse », elle ne fut pas « nouvelle ».
Il y a juste cent trente ans, au mois de
novembre 1778, le directeur de l'Opéra, le
sieur de Visme, faisait paraître une ordon-
nance suivant laquelle l'accès de l'amphi-
théâtre était interdit aux dames dont la
coiffure n'était pas d'une taille modérée.
Malheureusement, les ridicules coiffures
ne s'abaissèrent ni devant ce règlement, ni
devant les nombreuses caricatures dont
elles étaient justement l'objet. Mais
en 1780, la reine Marie - Antoinette,
ayant perdu beaucoup de cheveux à
la suite de ses couches, adopta une
coiffure plus basse, qui fut appelée, pour
cette raison, « coiffure à l'enfant », et fit la
mode.
Espérons que nos élégantes n'attendront
pas semblables événements pour réduire
leurs immenses chapeaux à des propor-
tions raisonnables.
0
n télégraphie de Rotterdam:
« A l'Opéra, la salle était pleine
hier soir pour la représentation d'ouverture
de Faust. Miss Alys Lorraine, dans le rôle
principal de Marguerite, a été particuliè-
rement remarquable au point de vue vocal
et dramatique; elle s'est révélée une ar-
tiste consciencieuse qui s'est affranchie des
anciennes traditions et a donné avec beau-
coup de finesse au rble de Marguerite une
forte et originale interprétation, lui ajoutant
un charme extraordinaire et jusqu'alors in-
connu. Elle a absolument transporté son
auditoire, l'a ravi et enthousiasmé par l'in-
térêt qu'elle a soulevé. Miss Lorraine nous
a donné une Gretchen qui, sous bien des
rapports, diffère heureusement des por-
traits qui nous sont familiers. Dans une
courte robe rose, fort simple, elle s'est
montrée la Gretchen idéale de Goethe, com-
me expression et comme voix, et son in-
terprétation originale la classe comme l'une
des plus sincères Marguerites que. l'on
puisse rêver. » »
L
e moteur à pétrole a tout révolutionné,
mais surtout le tourisme. La royauté
de monarque a toutefois imposé ses lois
mécaniques dans les superbes voitures
Fiat, Zedel et Renault, dont Lamberjack a
pressenti les supériorités et a su imposer la
vente.
'-?a~
Rouges écrevisses, huîtres exquises,
i\ vins capiteux, musique endiablée,
femmes exquisement jolies, viveurs connus,
voilà ce qu'on trouve tous les soirs aux
soupers de Lapré, le fameux restaurateur
de la rue Drouot.
L
a Société Laitière Itlaggi et le Syndicat
des Crémiers de Paris.
Le Jury de groupe de l'Exposition franco-
britannique à Londres avait décerné un
Grand Prix à la Société Laitière Maggi; le
Syndicat des Crémiers de Paris a protesté,
alléguant des fraudes qu'aurait commises
cette Société. Le Jury supérieur, repous-
sant cette accusation dans laquelle il n'a vu
qu'affaire de concurrence, vient de mainte-
nir et confirmer le. Grand Prix attribué à
la Société Ltitièrè Maggi..
U fetfciiftài «te VèH-ë.
THÉÂTRE DE L'ATHÉNÉE
ARSÈNE LUPIN
Pièce en trois actes et Quatre tableauA
de MM. Francis de CROISSET et Maurice LEBLANC
SOMMAIRE
Avec l'état civil et sous
les traits du duc de Char-
merace, Arsène Lupin
exploite le snobisme des
Gournay-Martin et cam-
briole leur château. Il doit
même épouser la jeune
fille. Pourtant, il lui pré-
fère Sonia Kritchnof, une
demoiselle de compagnie
pauvre mais malhonnête.
Ingénieux comme il est,
et elle, si adroite de ses
mains, tous deux se tire-
raient d'affaire. Mais l'a-
mour ne tarde pas à les
perdre. Lupin se laisse
prendre pour sauver So-
nia. Il se resauve lui-mê-
me et, après avoir roulé
les plus roulants policiers
du monde, il renonce à la
carrière de voleur pour
tenter l'infortune et en-
treprendre le plus ingrat
des métiers, celui d'hon-
nête homme!.
, -. - , (Le Photo-Programme)
Mlle Duluo M. André Brulé Mlle Rosny
Il faut le constater tout de suite, c'est
un très gros succès. Et pas un succès gros
comme il risquait d'être, mais un succès
charmant, remporté par ce délicieux Lu-
pin à coups de fantaisie, de verve, d'inat-
tendues trouvailles et, dans cette soirée de
cambriolages si joliment réussis, le succès
(Le Photo-Programme)
Mlle Duluc, M. Escoffier, M. Brulé, Mlle Rosny, M. Bulller, M. Lefaur
est la seule chose dont on peut dire qu'il
ne l'a pas volé.
Certes, M. Maurice Leblanc avait faci-
lité la tâche à M. de Croisset. Il lui ap-
portait un personnage auquel son cerveau
de romancier et son talent d'écrivain
avaient dëjà donné une vie toute frémis-
(Le Photo-Programme
M. André Brulé M. Escoffier Mlle Germaine Ety
santé d'aventures et de joyeux frissons.
Or, les deux livres que M. Maurice Le-
blanc consacre à Arsène Lupin ne sont-ils
pas du théâtre? Ne trOQve-t-on pas, à cha-
que chapitre, une action condensée et ce-
pendant complète avec de l'émotion, du rire
et toujours de l'imprévu dansées péripéties?
Mais, évidemment, cela ne suffit pas.
Aussi impressionnante que fut cette série
de récits, il lui eût manqué, pour la scène,
le fil, le fameux fil conducteur, car s'il
existe une télégraphie sans fil, il n'existe-
pas de théâtre sans fil. C'est M. de Crois-
set qui apporta ce fil. Il a enchaîné les
événements comme pour une farandole, etr
il les a lancés dans une si folle galopade
qu'il serait puéril de vouloir les conteç
avec quelque méthode. Il faut donc se con-.
tenter de faire comme Lupin, de les saisin
au vol.
Au premier acte, nous sommes chez les
Gournay-Martin, en leur château, pas trèî
loin de Paris. C'est peu de jours avant le
mariage de Germaine avec le duc de Char-
merace, qui revient, après trois ans d'ab-
sence passés en des expéditions polaire ,-
Déjà, les cadeaux affluent. Après le départ
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(Le Photo-Programme)
l 80N DERNIER TRUO
1A. rsène Lupin terrorisé les policiers en les menaçant d'une bombe, qui M révile» quelques Instants*
tard, en simple caoutchouo
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