Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-10-19
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 octobre 1908 19 octobre 1908
Description : 1908/10/19 (A2,N385). 1908/10/19 (A2,N385).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76460388
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
1 1 .-
^Annêe* ■■ N° 385 (Quotidien) te Numéro : b centfmes
Lundi 19 Octobre 1908.
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
FACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 2U8-07
Afresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 »
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REDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIb
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
-Étranger 40 » 20 ?
, LES DEUX ÉPOQUES
,la' Maternelle
- Vous savez le potin? - Quoi
donc? - « La Maternelle» et le petit
Lancrit! - « La Maternelle»? Quoi
t? Une compagnie d'assurances?
- M S non! — Ah! j'y suis! C'est le
nom d un bateau, c'est le yacht de Lan-
crit! - Lancrit n'a pas de yacht ! « La
Maternelle », c'est Mme Pécal. — La
femme de l'auteur? — Elle-même?
- BlIe vous aime? — C'est stupide!
Mme Pécal en personne, je vous dis!
Mme Alain Pécal. — Mais pourquoi
« la Maternelle »? — Oh ! mon cher,
écoutez! C'est bien simple, pourtant!
On l'appelle « la Maternelle» à cause
tilt a l'air d'une poule qui couve
ou, si vous aimez mieux, un air de ma-
man ,8U* lui sied à ravir. — D'ailleurs,
elle l' est, maman? — D'une fille char-
mante qui a dix-neuf ans. Mais Pier-
rette n'est pas son enfant, elle n'est que
sa fille; tandis que son mari, le voilà
son véritable enfant et je vous promets
qu'elle veille sur lui! C'est elle qui le
baigne ! '— Oh! — Parfaitement! C'est
elle qui 'lUt Je masse, et qui le frotte, et
qui le fait reluire, ef qui le borde même
E il rentre coucher! — Vrai?
t Pour la nourriture donc ! Vous
n'imaginez pas! Ainsi, dans les maisons
où ils dînent, elle biffe les plats dont
thet Se méfie ! Jamais vous ne verrez
VreuifUX la truite sauce verte ou le che-
Pêchl poivrade. « La Maternelle» em-
pêche la truite et chasse le chevreuil. Et
pas Un mot a table. Elle regarde Alain.
Elle ^ncourage sa fourchette, elle calme
son erre, elle gratte la mie de son pain
qui p«*fle l'estomac et comme, les jours
de verve, il parle sans arrêt, on dirait
qu'avec ses yeux, elle lui passe un fou-
lard autour du cou pour qu'il ne s'en-
roue pas!
- Alors, que chantez-vous? Son flirt
avec ancrit n'est donc plus qu'une bla-
gue et Vous venez, vous-même, de dé-
mentir votre aimable potin!
- Mais ne croyez pas ça! Une femme
peut être maternelle avec son mari sans
permettre pour cela que son mari soit
filial Alltc.-.elle! Et il est furieusement fi-
lial, notre Alain ! Surtout depuis trois
ans! Depuis qu'il s'est offert une lotte
maîtresse! Peut-être le sait-elle? Il y a
BUe ngeance ou, simplement, l'amour!
Elle est très belle, la Maternelle! Et pas
plus de e quarante-trois an%! Pour une
femme d'aujourd'hui, c'est l'été qui
commence! La grosse beauté blonde et
sincère celle-là, et réchauffante comme
du bon soleil! Et puis Lancrit est un
garçon malin. Le voilà à la mode! Il
est très séduisant ! Ils se voient chaque
jour Car il a forcé la porte de Pécal.
A présent, notre Pécal et lui sont de-
venus les deux inséparables, et Pécal a
même, de temps en temps, un petit air
malheureux qui fait plaisir à voir.
Tel était le potin. Fallait-il le croire?
Ce qui était exact, c'est que, la veille
e a <( Maternelle », devant la sup-
plication de Lancrit, avait laissé tomber
de ses lèvres: Demain, après le dé-
jeuner!»
Il y avait près d'un an qu'il lui fai-
sait la cour. D'abord, elle l'avait ac-
cueilli avec quelque surprise. Elle en
souriait. Elle en riait même. Puis elle
avait pris goût au flirt délicat et flatteur
de cet enfant gâté du monde qui la pré-
férait, elle, la '« Maternelle », aux toutes
jeunes femmes et aux jeunes filles avec
lesquelles il tournoyait, élégant et glacé,
dans les valses et dans les cotillons. Elle
s'était bien un peu révoltée. Elle avait
grondé. Elle avait même exigé qu'il s'ar-
rachât à ses jupes. Mais ça n'était pas
sincère, car, dès qu'il s'éloignait, elle
s'attendrissait et, dès qu'il revenait, elle
avait un sourire de reconnaissance et
d'orgueil, et c'est ainsi qu'elle avait lais-
sé toref de ses lèvres cette promesse
de soi-même devant l'imploration brû-
lante que Lancrit murmurait.
¡; fs enfants, je vous laisse, décla-
ra Pécal après déjeuner. On m'attend
aux buteurs.
Pierrette était à Saint-Germain et ne
rentrait que le soir. Donc, ils étaient
tout seuls. Un silence. Ils entendirent
l'auto qui démarrait en bas et qui filait
en tirant le canon. Alors, comme il se
,l'a roÇ, ait, elle lui prit les mains et,
toute rose /- avec des yeux qui rayon-
naient: ^,e9i donc vrai?» lui dit-elle.
Et 1 Partit a fond :
-- VOus aime! Je vous adore! Je
te -vis Ue Pour vous! Si je trahis,
qu'i ortle 1 Je ne m'appartiens plus! Je
n'ai plus uMOMent, ni une volonté, ni
un désir qui ne s'adresse à vous! A toi !
laisse-moi te dIre à toi, car tu es tout mon
rêve, ma passion et mon adoration!.
beureuextase, elle dit « Ah! que je suis
~'L; est vrai? demanda-t-il.
Le maintenant et si près que ses mots
voltigeaient comme des baisers sur les
traits Ve Lancrit :
- Vous ne pouvez savoir ! Vous êtes
là tout près et vous me dites les paroles
mêmes que , ai tant désirées!.
- Alors, 'vienà f..
Mais sans répondre et pour affirmer
encore tout son ravissement:
- Ah! oui, Ie suis heureuse ! excla-
ma-t-elle. 14eureuse pour moi, certes;
mais Plus en PQu,r luit
- Pour lui? interrogea jL&ncrit, donl
la surprise dressa tout à coup les sour-
cils.
— Oui, pour Alain! reprit-elle. Pour
mon mari, qui serait si heureux s'il vous
entendait me dire toutes ces belles cho-
ses!.
Une seconde, Lancrit se dit: « Est-ce
qu'elle serait folle! » Et ce fut avec une
stupeur voilée par de la crainte qu'il de-
manda :
- Votre mari?.
Elle s'exaltait:
— Ah! je vous en réponds! Et moi
aussi, Je serais heureuse s'il pouvait
vous entendre ! Et vous me compren-
drez, mon petit ! Et d'ailleurs, vous vous
en doutez bien que je l'aime ! Il est toute
ma vie, ce garçon-là! Aussi, je n'avais
qu'une peur! Je me disais: « Ça y est!
Je vieillis. Il va me comparer aux actri-
ces! Il me trouvera laide et ce sera fi-
ni! Alors, vous comprenez ! Quand vous
êtes venu pour me faire la cour, ça m'a
fait une joie que je ne peux vous dire!
Pensez donc ! Vous, Lancrit, la jeunesse
et l'élégance mêmes! Vous si recherché
de toutes, vous .m'avez dit que vous me,
trouviez belle et vous m'avez compÊd2
mise et vous m'avez gardée jeune à ses
yeux. Ah! quelle joie! Vous le devine-
riez si vous saviez à quel point j'adore
mon mari !
— C est partain grinça Lancrit. par-
fait! parfait! répétait-il, avec les coups
de bec en l'air et la rougeur d'un jeune
coq déçu. C'est parfait! surtout s'il le
mérite!
— Oh! ne soyez pas méchant, mon
petit! D'ailleurs, ce serait inutile. Je suis
très au courant, allez! Je connais sa maî-
tresse. Je sais où elle habite. Je sais
quand il la voit, et puisque vous êtes
mon ami, je vais vous demander un im-
mense service. Alain est un grand fai-
ble. Vous avez sur lui une énorme in-
fluence. Qu'il aille chez cette femme
pour son plaisir, s'il veut. Mais qu'il me
garde ses idées, son travail, ses espoirs,
ses craintes et ses peines. Il me faut
pour moi son mécontentement et sa mau-
vaise humeur et qu'il m'attrape, et qu'il
soit injuste avec moi, car sans cela, je
serais tellement malheureuse que je ne
sais plus ce que je deviendrais! Vous
me le promettez?
- Votre émotion, madame, m'a rendu
à moi-même, déclara Lancrit ,qui s'était
ressac Je ferai ce que vous demandez.
Mais permettez-moi, à mon tour, d'im-
plorer auprès du maître votre appui si
précieux.
— Et de quoi s'agit-il?
— J'ose_à, peine le dire! murmura-t-il,
les paupières baissées.
— Osez donc tout à fait. Voyons, que
voulez-vous de lui?
Et Lancrit, comme s'il adressait à
Dieu lui-même son vœu le plus fervent,
exprima :
- Qu'il travaille à ma pièce!.
- Oui, certes, et ce désir, il y a long-
temps que je l'ai deviné, car vous-même
me l'avez exprimé, sourit la Maternelle.
— Quand ça?
— Lorsque vous m'avez dit : « Ma-
dame, je vous aime! »
Gustave GUICHES.
'Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
La morale du plaisir
.--
On a dit que le meilleur critique était ce-
lui qui pouvait traduite de belles choses
avec de nouveaux procédés.
Je ne pense pas qu'une pareille désigna-
tion soit exacte, particulièrement en matière
dramatique. „
Le critique qui recommence la pièce, qui
en propose une nouvelle solution ou un sim-
ple corollaire fait en effet œuvre d'auteur
et non de critique. Pareille tentative fut faite
autrefois par les essayistes anglais. Elle
pouvait donner aux auteurs d'amusantes in-
dications de métier, elle ne pouvait fournir
au public une critique proprement dite.*
Le critique ne peut être en effet qu'un dé-
légué du public, un représentant particuliè-
rement qualifié de ses opinions, un homme
d'une culture supérieure sans aucun doute,
mais qui doit cependant, tout comme là
foule, se laisser aller, à ses impressions du
moment
En matière de théâtre, il importe peu en
effet de savoir si un auteur a veillé durant
six ans sous la lampe pour 'écrire sa pièce,
peu nous chaut d'apprendre qu'un insuccès
le tuerait, qu'un triomphe ensoleillerait' les
derniers jours de sa vieille mère et que ses
intention.s jurent géniales ou simplement,
profondes: la pièce plaît ou ne plaît pas.
C'est là le seul jugement qu'on en puisse
raisonnablement porter et, en matière de
théâtre, le public lorsqu'il siffle ou applaudit
a toujours raison.
Une œuvre pour, être artistique doit,*en
effet, toujours agir indirectement sur le
spectateur et ne 'point l'aborder à la façon
des maîtres d'école. Lorsqu'un spectateur
éprouve un plaisir véritable et de bon aloi,
ses facultés morales s'en trouvent renaMS~,
sées d'autant et le but est atteint. Ce sera
dans la suite, en présence des réalités quo-
tidiennes, que cette amélioration de ses
forces intellectuelles et vitales portera utile-
ment ses fruits..
Sans doute, suivant les époques et le de-
gré d'instruction des spectateurs, les
moyens de plaire-peuvent varier drune façon
sensible, mais ce sont là des considérations
dont le public ne saurait être rendu respon-
sable. C'est à l'auteur à se plier aux exi-
gences du moment, c'est-à-dire, en toute cir-
constance, à se montrer suffisamment clair-
voyant pour atteindre le but qu'il se pro-
pose.
Le critique, je le répète, ne représente
que l'opinion du public, ii,constate l'insuc-
cès ou le triomphe, mais jamais il ne peut
en vouloir à l'écolier de n'avoir point éprou-
vé de joie véritable à la leçon du maître. Il
ne peut légitimement dégager du spectacle
qu'une seule moralité, celle du plaisir, et il
est toujours temps pour lui d'ajouter que
nous ne nous sommes amusés que parce
que les instincts de notre temps sont infini-
ment bas et vulgaires.
G. DE PAWLOWSKI.
Echos
u
n modeste.
Un de nos-confrères, qui mène une
existence aes plus IJflllantes, — trop bril-
lante, — se plaint à un de ses amis de la
cherté effrayante de la grande vie de Pa-
ris, de la rareté de l'argent, de l'angoisse
de la fin des mois, des billets souscrits, des
mandats à payer, des huissiers, etc.
L'autre l'exhorte à une plus raisonnable
appréciation des choses : il ne faut pas se
laisser éblouir par le luxe des autres, il faut
équilibrer son budget, ne pas s'engouffrer;
qui paye ses dettes s'enrichit.
.Et roir^confrère répond alors., avec le
plus mélancolique des sourires:
- Je sais bien que qui paye ses dettes
s'enrichit, mais, au fond, j'ai des goûts mo-
destes, beaucoup plus modestes que vous
ne croyez : je ne tiens pas à être riche.
H
umour germain.
Les journaux étrangers ont des
idées sur le théâtre moderne.
Sur un humoristique allemand de la se-
maine dernière, nous lisons la petite his-
toire qui suit:
« Le fils A. voulait faire du théâtre, et
le papa A. ne voulait pas.
« -. Mon petit, personne. n'a jamais ga-
gné au théâtre assez d'argent pour vivre!
« — Que si, mon père; voulez-vous que
js vous cite des noms?
« — Va, mon fils, va!
« Et le fils A. cita vingt, trente noms
de gens qui avaient fait fortune au théâtre.
C'étaient des noms de femmes! »
L
e renard et les raisins.
M. X. (appelons-le X., pour ne
pas qu on le reconnaisse;, poete et auteur
dramatique — et quel poète et quel auteur
dramatique! — s'obstine à se présenter à
l'Académie française. Il n'a, bien entendu,
aucune chance d'être élu, mais on ne sait
jamais, pense"t-il, lui, et il en meurt d~n~
vie.
Toutefois, comme il doute du miracle, il
prépare son échec.
L'autre jour, rencontrant un ami qui lui
demande des nouvelles de sa candidature,
il lui explique: « Evidemment, je serais
assez content .d'entrer dans l'illustre com-
pagnie ; mais, entre nous, si je ne suis pas
élu, je n'en mourrai pas: il y a une chose
qui m'a toujours beaucoup ennuyé chez les
académiciens, c'est l'uniforme. »
— Oh ! oui, lui répond l'autre, je com-
prends. Il est trop vert.
Il est vert, l'uniforme des académiciens,
certainement, mais moins vert, cependant,
que ne le devint, à ce mot, M. X., poète
et auteur dramatique, candidat à l'Acadé-
mie française.
D
ites-moi où, en quel pays?
Il était une fois une petite reine des
félibres (ces féhbres ne se privent de rien!)
toute jeune, jolie et blonde, avec un grand
chapeau de roses et une robe bleue comme
des myosotis.
Elfe alla, l'été passé, aux fêtes de Ma-
riéton à Orange. Et un poète qui la vit
là-bas, épris depuis lors, la cherche en vain
à travers Paris. II est vrai qu'au cours de
ses recherches, il se repose assez souvent
dans des cafés.
Mais il est bien triste tout de même et
demande à tous les échos la petite reine
des félibres, toute jeune, jolie, etc., etc.
Espérons que ceux de Comœdia lui ré-
pondront.
L
'heure en est venue.
La scène du Théâtre-Français est
rendue au Foyer.
Aujourd'hui on recommencera de répé-
ter la pièce de MM. Mirbeau et Natanson.
M. de Féraudy, rentré d'hier, dirigera
les répétitions.
p
lusieurs millions à la disposition de
l'expert Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens, qui achète de suite, à première
vue et à leur réelle valeur, bijoux, diamants
et pierres fines. Grand choix d'occasions.
o
h !
On sait les nombreux succès de
Jeanne Uramer a Lonares et qu eue y a
été choyée, acclamée, fêtée, non seulement
au théâtre et à la ville, mais à la cour, où
le roi Edouard l'a accueillie comme une an-
cienne amie.
Jeanne Granier est une femme char-
mante et d'infiniment d'esprit. Et c'est
une joie que de l'entendre conter les sou-
venirs de son séjour.
Invitée à jouer quelques saynètes de son
répertoire chez lord Roseberry, Granier
rédige un petit programme et va le porter,
dans la journée, à la maîtresse? de maison.
Elle y avait ajouté, à la fin, un monologue
de Grenet-Dancourt: Le Petit' chose et le
grand machin.
— Oh! fit lady Roseberry, shokingl
p
oids lourd et ténor léger.
Notre ami Vanara, l'ancien et dis-
tingué maître de ballet de l'Opéra, passait
hier après-midi, d'un pas nonchalant, de-
vant la Bourse.
Il aspirait avec délices l'air tiède de ces
derniers et surprenants beaux jours, quand
tout à coup il fut abordé par un homme
gras et jovial dont la physionomie s'épa-
nouissait sous une casquette galonnée por-
tant en lettres d'or ce mot: « Commission-
naire )>.
Notre ami Vanara s'arrêta, et le visage
de cet excellent mime marqua de la façon
la plus claire le plus complet étonnement:
— Ah! bonjour, monsieur, s'écria le sur-
venu. Bonjour, monsieur. Je suis heureux
de vous voir en bonne santé.
L'ahurissement de notre ami Vanara re-
doubla.
— Mais, monsieur, à quoi dois-je l'hon-
neur?.
— Comment? vous ne me connaissez
pas? Je suis Tournié. Tourhié. Vous sa-
vez bien, Tournié.
— Tournié? Tournié?. le fameux té-
nor?.
— Pas le célèbre, mais son cousin; moi
je suis un ténor léger, je suis aussi com-
missionnaire, vous voyez bien — et il mon
trait sa casquette — je suis le cousin de
Tournié.
— Ah! oui. oui. Et alors.
- Et alors, voilà! Comme j'adore les
artistes, dès que j'en rencontre un, ça me
fait un grand plaisir. Et comme je vous ai
trouvé bonne mine, j'ai tenu à vous féli-
citer.
Et, laissant notre ami Vanara, le gras et
jovial commissionnaire s'éloigna en sifflo-
tant, heureux de vivre.
L
! 'aviation va nous donner des décro-
cheurs d'étoiles. D'ici là. les célè-
bres voitures Bayard continueront à for-
mer d'excellents chauffeurs, parce que sou-
ples, simples et maniables, elles réalisent
le dernier progrès de la construction auto-
mobile en France.
Le Masque de Verre.
SILHOUETTES PARISIENNES
ï Loué par Mux-oI, Wfcn* J>£ ceux-là, me moquant des sots, bravant les méthants,lie ™ hâte dQ /ira
- r ,.' p ,to.ut.,..e peur d' en pleurer.
« COMŒDIA » A LONDRES
Tel père.
SIR HENRI IRVINC, LE TALMA ANGLAIS, N'EST
POINT TOUT A FAIT MORT. IL REVIT
DANS SON FILS
Sir Henri Irving
dans Dubosc du « Courrier de Lyon 11
La reprise du Courrier de Lyon, au Shaftes-
bury Theatre, fait sensation à Londres.
Ce n'est pas, croyez-le bien, le fameux mélo-
drame qui excite à ce point la curiosité du pu-
blic anglais. Le Courrier de Lyon, depuis plus
d'un demi-siècle, n'a pas cessé d'occuper l'affi-
che de quelque théâtre londonien; ce n'est donc
pas précisément une nouveauté.
Le grand intérêt de cette reprise vient de ce
que M. H.-B. Irving joue le rôle de Lesurques-
Dubosc, ce même rôle qui fut un des grands
succès de la carrière de son père, Sir Henry
I.rving.
Empressons-nous de dire que M. H.-B. Irving
sort en triomphateur de cette redoutable épreu-
M. H.-B. Irving, dans le même rôle
ve. Son succès est complet, et tout le monde
s'accorde à le proclamer un artiste admirable, en
qui semble revivre le génie de son père.
r TAU CONSERVATOIRE
Allô! Allô !.
LA MUSIQUE ET LA DÉCLAMATION VONT-ELLES
FAIRE PLACE AUX SONNERIES
TÉLÉPHONIQUES ?
M. Chautard, le distingué rapporteur du bud-
get des postes et télégraphes, vient de proposer,
pour la création d'un nouveau bureau central té-
léphonique, le choix du Conservatoire national
de musique et de déclamation.
Et voici devenue officielle - et imminente.la dé-
saffectation de l'artistique immeuble du faubourg
Poisonnière. En ce qui le concerne, la question
est. toute tranchée: les demoiselles du téléphone
y remplaceront les petits Servatoires, et mon ami
Helsey n'y perdra rien.
Mais où transférera-t-on le Conservatoire?
Plusieurs solutions ont été envisagées aux Beanx-
Arts. Et à ce propos, se doute-t-on qu'il a été
très sérieusement question de le supprimer ! Tout
simplement. Ce projet d'un grincheux a été vite
abandonné.
Plus tard, la sagesse de M. Théodore-Dubo i(
conçut le dessein de transporter le Conservatoire,
hors Paris. Sans doute, ne le trouvait-il pas asse:
excentrique. C'est dans une des maisons d'édu-
cation de Sèvres ou de Fontenay que les coun
de musique et de déclamation devaient avoii
lieu. Les élèves eussent été astreints aux ri
L'influence du milieu.
gueurs de l'internat. On attendait beaucoup de
la paix des champs et de la', pureté pastorale pour
améliorer leur moral et leur voix.
Il paraît certain, maintenant, que c'est à une
caserne que reviendra l'honneur d'abriter tem-
porairement nos jeunes espoirs : caserne du Chi.
teau-d'Ëau ou Nouvelle-France. Cet asile mili-
taire et provisoire, dont l'influence salutailMi
pourra s'exercer jusqu'au jour — encore lointain
— de la construction d'un nouveau Conservatoi-
re, aura-t-il pour vertu d'introduire dans la
troupe frivole et désordonnée de nos jeunes ar-
tistes, un peu de discipline.
Quoi qu'il en soit, les habitants du faubourg
Poissonnière n'y perdront rien. Au lieu des « im-
précations » de Camille ou d'Alceste qu'ils per-
cevaient quotidiennement par les fenêtres entre-
bâillées du Temple des Espoirs, ils entendront
peut-être d'autres imprécations - moins poéti-
ques.
Et le bourdonnement potinier de la ruche ar-
tistique — menus intérêts et ardentes colères
— sera remplacé par les vives ripostes des de-
moiselles du téléphone aux invectives des abon-
nés récalcitrants.
Pauvre Faubourg-Poissonnière!. Son notai
n'est-il pas évocateur du personnel des Halles?.
FATIRIAS.
Lettre de VOuVreuse
Avant de commencer mon compte rendu,
je me fais l'interprète de mon vieil ami
Willy qui est un fumiste, je suis la pre-
mière à le reconnaître, mais qui ne veut
pas tromper ses lecteurs, ni même per-
mettre qu'on les trompe à cause de lui.
Il les prévient donc, ces gens de bien,
que l'on vient de mettre en vente un roman
de lui, Le Retour d'âge, qui n'est qu'une
réédition du Maugis amoureux d'antan; évi-
demment, il ne dit ni ne pense aucun mal
de cette version nouvelle, corrigée, illus-
trée, etc. ; mais, enfin, ce n'est pas une
œuvre inédite, et Willy tient à ce qu'on le
sache.
r Et maintenant, filons rue de la Boëtie ;
j'entre dans la salle Gaveau en même
temps que Camille Chevillard; les applau-
dissements éclatent; lui sont-ils adressés?
ou à moi? Dans le doute, je ne m'abstiens
pas et j'envoie des baisers au populaire.
Chevillard, moins exubérant que moi, se
contente de saluer le public et l'orchestre,
principalement le quatuor dont les archets
font un bruit flatteur de grêle approba-
trice. Pourquoi donc le timbalier et la
grosse caisse ne tapotent-ils pas, eux aussi,
leurs instruments? Ça serait plus gai!
Pas beaucoup de figures nouvelles: un
violoneux impudemment réclamiste, le poè-
te Droin, le pianiste Risler, Paul Souday
qui vient de se distinguer en chassant les
Pingouins, la charmante fille du Rhin Char-
lotte Lormont, et puis des confrères, beau-
coup de confrères: Robert Brussel aux
yeux mélancoliques, l'aimable Dorville, le
sarcastique Marnold, Lamette épanoui, Sa-
cha Guitry.:, (non, c'est une blague, je ne
l'ai pas vu, mais je le cite pour qu'il me
donne un autographe de Roulier-Davenel).
S'il n'y a pas de spectateurs inédits dans
la salle, il n'y a pas, au programme, de mu-
siques inconnues. Du reste, j'ai'renoncé
depuis longtemps à en trouver au concert;
cette queste est plus âpre encore que les
investigations du héros * d'Ecrit sur l'eau,
cherchant, éperdu, une chambrette pour
son aimée, entre la rue Francis et la place
de Miomandre.
Pourtant, soyons juste, la jolie Maud
Gauthier, toujours mise à la dernière Maud,
m'affirme que, dimanche prochain, Che-
villard jouera du Flamant encore inen-
tendu; je voudrais d'autres renseignements,
mais elle craint d'arriver en retard à l'Athé-
née et une auto sans pitié m'enlève ma
charmante informatrice. Oh! oh! c'est une
informatrice l
Si j'ai déjà entendu l'ouverture dot
Freyschütz, jamais je ne l'entendis mieujrf
jouée, avec plus d'ampleur et d'éclat. Ch
villard, aminci, rajeuni, dirige avec un
souplesse robuste qui lui vaut des applau^
dissements nourris, aussi nourris que lof
gros Bruxellois Hanquinaux-Schepers,
luisant et rebondi, qui remplit une loge e
échange avec un compatriote des paroles i
géniales: 1
- Qu'est-ce que c'est que ça pour, vB
type? Je le connais, hé, 1 : f
(Henri Manuel. pboLi.
M. Chevillard
— Moi, je ne sais pas non plus revenitl
sur son nom.
La huitième Symphonie de Beethoven»
marche à ravir; les violons dentellent ex-
quisement leur menu dessin de l'Alle-,
gretto scherzando, vous savez, mi sol ta.
mi, sol, fa., mi, sol, /a., sur l'accompa-
gnement staccato que, tout bas, tout bas,
les bois chuchotent. Et le trio du menuet
fournit à la clarinette, comme au. cor, l'oo
casion de rafler tous les suffrages.
On acclame le Prélude du trois d'Ariane
et Barbe-Bleue, dans lequel Dukas a musi-
calement résumé le sens de son œuvre : les
femmes de Barbe-Bleue, arrachées un ins-
tant par Ariane à leur cruel servage, i~<
^Annêe* ■■ N° 385 (Quotidien) te Numéro : b centfmes
Lundi 19 Octobre 1908.
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
FACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 2U8-07
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-Étranger 40 » 20 ?
, LES DEUX ÉPOQUES
,la' Maternelle
- Vous savez le potin? - Quoi
donc? - « La Maternelle» et le petit
Lancrit! - « La Maternelle»? Quoi
t? Une compagnie d'assurances?
- M S non! — Ah! j'y suis! C'est le
nom d un bateau, c'est le yacht de Lan-
crit! - Lancrit n'a pas de yacht ! « La
Maternelle », c'est Mme Pécal. — La
femme de l'auteur? — Elle-même?
- BlIe vous aime? — C'est stupide!
Mme Pécal en personne, je vous dis!
Mme Alain Pécal. — Mais pourquoi
« la Maternelle »? — Oh ! mon cher,
écoutez! C'est bien simple, pourtant!
On l'appelle « la Maternelle» à cause
tilt a l'air d'une poule qui couve
ou, si vous aimez mieux, un air de ma-
man ,8U* lui sied à ravir. — D'ailleurs,
elle l' est, maman? — D'une fille char-
mante qui a dix-neuf ans. Mais Pier-
rette n'est pas son enfant, elle n'est que
sa fille; tandis que son mari, le voilà
son véritable enfant et je vous promets
qu'elle veille sur lui! C'est elle qui le
baigne ! '— Oh! — Parfaitement! C'est
elle qui 'lUt Je masse, et qui le frotte, et
qui le fait reluire, ef qui le borde même
E il rentre coucher! — Vrai?
t Pour la nourriture donc ! Vous
n'imaginez pas! Ainsi, dans les maisons
où ils dînent, elle biffe les plats dont
thet Se méfie ! Jamais vous ne verrez
VreuifUX la truite sauce verte ou le che-
Pêchl poivrade. « La Maternelle» em-
pêche la truite et chasse le chevreuil. Et
pas Un mot a table. Elle regarde Alain.
Elle ^ncourage sa fourchette, elle calme
son erre, elle gratte la mie de son pain
qui p«*fle l'estomac et comme, les jours
de verve, il parle sans arrêt, on dirait
qu'avec ses yeux, elle lui passe un fou-
lard autour du cou pour qu'il ne s'en-
roue pas!
- Alors, que chantez-vous? Son flirt
avec ancrit n'est donc plus qu'une bla-
gue et Vous venez, vous-même, de dé-
mentir votre aimable potin!
- Mais ne croyez pas ça! Une femme
peut être maternelle avec son mari sans
permettre pour cela que son mari soit
filial Alltc.-.elle! Et il est furieusement fi-
lial, notre Alain ! Surtout depuis trois
ans! Depuis qu'il s'est offert une lotte
maîtresse! Peut-être le sait-elle? Il y a
BUe ngeance ou, simplement, l'amour!
Elle est très belle, la Maternelle! Et pas
plus de e quarante-trois an%! Pour une
femme d'aujourd'hui, c'est l'été qui
commence! La grosse beauté blonde et
sincère celle-là, et réchauffante comme
du bon soleil! Et puis Lancrit est un
garçon malin. Le voilà à la mode! Il
est très séduisant ! Ils se voient chaque
jour Car il a forcé la porte de Pécal.
A présent, notre Pécal et lui sont de-
venus les deux inséparables, et Pécal a
même, de temps en temps, un petit air
malheureux qui fait plaisir à voir.
Tel était le potin. Fallait-il le croire?
Ce qui était exact, c'est que, la veille
e a <( Maternelle », devant la sup-
plication de Lancrit, avait laissé tomber
de ses lèvres: Demain, après le dé-
jeuner!»
Il y avait près d'un an qu'il lui fai-
sait la cour. D'abord, elle l'avait ac-
cueilli avec quelque surprise. Elle en
souriait. Elle en riait même. Puis elle
avait pris goût au flirt délicat et flatteur
de cet enfant gâté du monde qui la pré-
férait, elle, la '« Maternelle », aux toutes
jeunes femmes et aux jeunes filles avec
lesquelles il tournoyait, élégant et glacé,
dans les valses et dans les cotillons. Elle
s'était bien un peu révoltée. Elle avait
grondé. Elle avait même exigé qu'il s'ar-
rachât à ses jupes. Mais ça n'était pas
sincère, car, dès qu'il s'éloignait, elle
s'attendrissait et, dès qu'il revenait, elle
avait un sourire de reconnaissance et
d'orgueil, et c'est ainsi qu'elle avait lais-
sé toref de ses lèvres cette promesse
de soi-même devant l'imploration brû-
lante que Lancrit murmurait.
¡; fs enfants, je vous laisse, décla-
ra Pécal après déjeuner. On m'attend
aux buteurs.
Pierrette était à Saint-Germain et ne
rentrait que le soir. Donc, ils étaient
tout seuls. Un silence. Ils entendirent
l'auto qui démarrait en bas et qui filait
en tirant le canon. Alors, comme il se
,l'a roÇ, ait, elle lui prit les mains et,
toute rose /- avec des yeux qui rayon-
naient: ^,e9i donc vrai?» lui dit-elle.
Et 1 Partit a fond :
-- VOus aime! Je vous adore! Je
te -vis Ue Pour vous! Si je trahis,
qu'i ortle 1 Je ne m'appartiens plus! Je
n'ai plus uMOMent, ni une volonté, ni
un désir qui ne s'adresse à vous! A toi !
laisse-moi te dIre à toi, car tu es tout mon
rêve, ma passion et mon adoration!.
beureuextase, elle dit « Ah! que je suis
~'L; est vrai? demanda-t-il.
Le maintenant et si près que ses mots
voltigeaient comme des baisers sur les
traits Ve Lancrit :
- Vous ne pouvez savoir ! Vous êtes
là tout près et vous me dites les paroles
mêmes que , ai tant désirées!.
- Alors, 'vienà f..
Mais sans répondre et pour affirmer
encore tout son ravissement:
- Ah! oui, Ie suis heureuse ! excla-
ma-t-elle. 14eureuse pour moi, certes;
mais Plus en PQu,r luit
- Pour lui? interrogea jL&ncrit, donl
la surprise dressa tout à coup les sour-
cils.
— Oui, pour Alain! reprit-elle. Pour
mon mari, qui serait si heureux s'il vous
entendait me dire toutes ces belles cho-
ses!.
Une seconde, Lancrit se dit: « Est-ce
qu'elle serait folle! » Et ce fut avec une
stupeur voilée par de la crainte qu'il de-
manda :
- Votre mari?.
Elle s'exaltait:
— Ah! je vous en réponds! Et moi
aussi, Je serais heureuse s'il pouvait
vous entendre ! Et vous me compren-
drez, mon petit ! Et d'ailleurs, vous vous
en doutez bien que je l'aime ! Il est toute
ma vie, ce garçon-là! Aussi, je n'avais
qu'une peur! Je me disais: « Ça y est!
Je vieillis. Il va me comparer aux actri-
ces! Il me trouvera laide et ce sera fi-
ni! Alors, vous comprenez ! Quand vous
êtes venu pour me faire la cour, ça m'a
fait une joie que je ne peux vous dire!
Pensez donc ! Vous, Lancrit, la jeunesse
et l'élégance mêmes! Vous si recherché
de toutes, vous .m'avez dit que vous me,
trouviez belle et vous m'avez compÊd2
mise et vous m'avez gardée jeune à ses
yeux. Ah! quelle joie! Vous le devine-
riez si vous saviez à quel point j'adore
mon mari !
— C est partain grinça Lancrit. par-
fait! parfait! répétait-il, avec les coups
de bec en l'air et la rougeur d'un jeune
coq déçu. C'est parfait! surtout s'il le
mérite!
— Oh! ne soyez pas méchant, mon
petit! D'ailleurs, ce serait inutile. Je suis
très au courant, allez! Je connais sa maî-
tresse. Je sais où elle habite. Je sais
quand il la voit, et puisque vous êtes
mon ami, je vais vous demander un im-
mense service. Alain est un grand fai-
ble. Vous avez sur lui une énorme in-
fluence. Qu'il aille chez cette femme
pour son plaisir, s'il veut. Mais qu'il me
garde ses idées, son travail, ses espoirs,
ses craintes et ses peines. Il me faut
pour moi son mécontentement et sa mau-
vaise humeur et qu'il m'attrape, et qu'il
soit injuste avec moi, car sans cela, je
serais tellement malheureuse que je ne
sais plus ce que je deviendrais! Vous
me le promettez?
- Votre émotion, madame, m'a rendu
à moi-même, déclara Lancrit ,qui s'était
ressac Je ferai ce que vous demandez.
Mais permettez-moi, à mon tour, d'im-
plorer auprès du maître votre appui si
précieux.
— Et de quoi s'agit-il?
— J'ose_à, peine le dire! murmura-t-il,
les paupières baissées.
— Osez donc tout à fait. Voyons, que
voulez-vous de lui?
Et Lancrit, comme s'il adressait à
Dieu lui-même son vœu le plus fervent,
exprima :
- Qu'il travaille à ma pièce!.
- Oui, certes, et ce désir, il y a long-
temps que je l'ai deviné, car vous-même
me l'avez exprimé, sourit la Maternelle.
— Quand ça?
— Lorsque vous m'avez dit : « Ma-
dame, je vous aime! »
Gustave GUICHES.
'Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
La morale du plaisir
.--
On a dit que le meilleur critique était ce-
lui qui pouvait traduite de belles choses
avec de nouveaux procédés.
Je ne pense pas qu'une pareille désigna-
tion soit exacte, particulièrement en matière
dramatique. „
Le critique qui recommence la pièce, qui
en propose une nouvelle solution ou un sim-
ple corollaire fait en effet œuvre d'auteur
et non de critique. Pareille tentative fut faite
autrefois par les essayistes anglais. Elle
pouvait donner aux auteurs d'amusantes in-
dications de métier, elle ne pouvait fournir
au public une critique proprement dite.*
Le critique ne peut être en effet qu'un dé-
légué du public, un représentant particuliè-
rement qualifié de ses opinions, un homme
d'une culture supérieure sans aucun doute,
mais qui doit cependant, tout comme là
foule, se laisser aller, à ses impressions du
moment
En matière de théâtre, il importe peu en
effet de savoir si un auteur a veillé durant
six ans sous la lampe pour 'écrire sa pièce,
peu nous chaut d'apprendre qu'un insuccès
le tuerait, qu'un triomphe ensoleillerait' les
derniers jours de sa vieille mère et que ses
intention.s jurent géniales ou simplement,
profondes: la pièce plaît ou ne plaît pas.
C'est là le seul jugement qu'on en puisse
raisonnablement porter et, en matière de
théâtre, le public lorsqu'il siffle ou applaudit
a toujours raison.
Une œuvre pour, être artistique doit,*en
effet, toujours agir indirectement sur le
spectateur et ne 'point l'aborder à la façon
des maîtres d'école. Lorsqu'un spectateur
éprouve un plaisir véritable et de bon aloi,
ses facultés morales s'en trouvent renaMS~,
sées d'autant et le but est atteint. Ce sera
dans la suite, en présence des réalités quo-
tidiennes, que cette amélioration de ses
forces intellectuelles et vitales portera utile-
ment ses fruits..
Sans doute, suivant les époques et le de-
gré d'instruction des spectateurs, les
moyens de plaire-peuvent varier drune façon
sensible, mais ce sont là des considérations
dont le public ne saurait être rendu respon-
sable. C'est à l'auteur à se plier aux exi-
gences du moment, c'est-à-dire, en toute cir-
constance, à se montrer suffisamment clair-
voyant pour atteindre le but qu'il se pro-
pose.
Le critique, je le répète, ne représente
que l'opinion du public, ii,constate l'insuc-
cès ou le triomphe, mais jamais il ne peut
en vouloir à l'écolier de n'avoir point éprou-
vé de joie véritable à la leçon du maître. Il
ne peut légitimement dégager du spectacle
qu'une seule moralité, celle du plaisir, et il
est toujours temps pour lui d'ajouter que
nous ne nous sommes amusés que parce
que les instincts de notre temps sont infini-
ment bas et vulgaires.
G. DE PAWLOWSKI.
Echos
u
n modeste.
Un de nos-confrères, qui mène une
existence aes plus IJflllantes, — trop bril-
lante, — se plaint à un de ses amis de la
cherté effrayante de la grande vie de Pa-
ris, de la rareté de l'argent, de l'angoisse
de la fin des mois, des billets souscrits, des
mandats à payer, des huissiers, etc.
L'autre l'exhorte à une plus raisonnable
appréciation des choses : il ne faut pas se
laisser éblouir par le luxe des autres, il faut
équilibrer son budget, ne pas s'engouffrer;
qui paye ses dettes s'enrichit.
.Et roir^confrère répond alors., avec le
plus mélancolique des sourires:
- Je sais bien que qui paye ses dettes
s'enrichit, mais, au fond, j'ai des goûts mo-
destes, beaucoup plus modestes que vous
ne croyez : je ne tiens pas à être riche.
H
umour germain.
Les journaux étrangers ont des
idées sur le théâtre moderne.
Sur un humoristique allemand de la se-
maine dernière, nous lisons la petite his-
toire qui suit:
« Le fils A. voulait faire du théâtre, et
le papa A. ne voulait pas.
« -. Mon petit, personne. n'a jamais ga-
gné au théâtre assez d'argent pour vivre!
« — Que si, mon père; voulez-vous que
js vous cite des noms?
« — Va, mon fils, va!
« Et le fils A. cita vingt, trente noms
de gens qui avaient fait fortune au théâtre.
C'étaient des noms de femmes! »
L
e renard et les raisins.
M. X. (appelons-le X., pour ne
pas qu on le reconnaisse;, poete et auteur
dramatique — et quel poète et quel auteur
dramatique! — s'obstine à se présenter à
l'Académie française. Il n'a, bien entendu,
aucune chance d'être élu, mais on ne sait
jamais, pense"t-il, lui, et il en meurt d~n~
vie.
Toutefois, comme il doute du miracle, il
prépare son échec.
L'autre jour, rencontrant un ami qui lui
demande des nouvelles de sa candidature,
il lui explique: « Evidemment, je serais
assez content .d'entrer dans l'illustre com-
pagnie ; mais, entre nous, si je ne suis pas
élu, je n'en mourrai pas: il y a une chose
qui m'a toujours beaucoup ennuyé chez les
académiciens, c'est l'uniforme. »
— Oh ! oui, lui répond l'autre, je com-
prends. Il est trop vert.
Il est vert, l'uniforme des académiciens,
certainement, mais moins vert, cependant,
que ne le devint, à ce mot, M. X., poète
et auteur dramatique, candidat à l'Acadé-
mie française.
D
ites-moi où, en quel pays?
Il était une fois une petite reine des
félibres (ces féhbres ne se privent de rien!)
toute jeune, jolie et blonde, avec un grand
chapeau de roses et une robe bleue comme
des myosotis.
Elfe alla, l'été passé, aux fêtes de Ma-
riéton à Orange. Et un poète qui la vit
là-bas, épris depuis lors, la cherche en vain
à travers Paris. II est vrai qu'au cours de
ses recherches, il se repose assez souvent
dans des cafés.
Mais il est bien triste tout de même et
demande à tous les échos la petite reine
des félibres, toute jeune, jolie, etc., etc.
Espérons que ceux de Comœdia lui ré-
pondront.
L
'heure en est venue.
La scène du Théâtre-Français est
rendue au Foyer.
Aujourd'hui on recommencera de répé-
ter la pièce de MM. Mirbeau et Natanson.
M. de Féraudy, rentré d'hier, dirigera
les répétitions.
p
lusieurs millions à la disposition de
l'expert Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens, qui achète de suite, à première
vue et à leur réelle valeur, bijoux, diamants
et pierres fines. Grand choix d'occasions.
o
h !
On sait les nombreux succès de
Jeanne Uramer a Lonares et qu eue y a
été choyée, acclamée, fêtée, non seulement
au théâtre et à la ville, mais à la cour, où
le roi Edouard l'a accueillie comme une an-
cienne amie.
Jeanne Granier est une femme char-
mante et d'infiniment d'esprit. Et c'est
une joie que de l'entendre conter les sou-
venirs de son séjour.
Invitée à jouer quelques saynètes de son
répertoire chez lord Roseberry, Granier
rédige un petit programme et va le porter,
dans la journée, à la maîtresse? de maison.
Elle y avait ajouté, à la fin, un monologue
de Grenet-Dancourt: Le Petit' chose et le
grand machin.
— Oh! fit lady Roseberry, shokingl
p
oids lourd et ténor léger.
Notre ami Vanara, l'ancien et dis-
tingué maître de ballet de l'Opéra, passait
hier après-midi, d'un pas nonchalant, de-
vant la Bourse.
Il aspirait avec délices l'air tiède de ces
derniers et surprenants beaux jours, quand
tout à coup il fut abordé par un homme
gras et jovial dont la physionomie s'épa-
nouissait sous une casquette galonnée por-
tant en lettres d'or ce mot: « Commission-
naire )>.
Notre ami Vanara s'arrêta, et le visage
de cet excellent mime marqua de la façon
la plus claire le plus complet étonnement:
— Ah! bonjour, monsieur, s'écria le sur-
venu. Bonjour, monsieur. Je suis heureux
de vous voir en bonne santé.
L'ahurissement de notre ami Vanara re-
doubla.
— Mais, monsieur, à quoi dois-je l'hon-
neur?.
— Comment? vous ne me connaissez
pas? Je suis Tournié. Tourhié. Vous sa-
vez bien, Tournié.
— Tournié? Tournié?. le fameux té-
nor?.
— Pas le célèbre, mais son cousin; moi
je suis un ténor léger, je suis aussi com-
missionnaire, vous voyez bien — et il mon
trait sa casquette — je suis le cousin de
Tournié.
— Ah! oui. oui. Et alors.
- Et alors, voilà! Comme j'adore les
artistes, dès que j'en rencontre un, ça me
fait un grand plaisir. Et comme je vous ai
trouvé bonne mine, j'ai tenu à vous féli-
citer.
Et, laissant notre ami Vanara, le gras et
jovial commissionnaire s'éloigna en sifflo-
tant, heureux de vivre.
L
! 'aviation va nous donner des décro-
cheurs d'étoiles. D'ici là. les célè-
bres voitures Bayard continueront à for-
mer d'excellents chauffeurs, parce que sou-
ples, simples et maniables, elles réalisent
le dernier progrès de la construction auto-
mobile en France.
Le Masque de Verre.
SILHOUETTES PARISIENNES
ï Loué par Mux-oI, Wfcn* J>£ ceux-là, me moquant des sots, bravant les méthants,lie ™ hâte dQ /ira
- r ,.' p ,to.ut.,..e peur d' en pleurer.
« COMŒDIA » A LONDRES
Tel père.
SIR HENRI IRVINC, LE TALMA ANGLAIS, N'EST
POINT TOUT A FAIT MORT. IL REVIT
DANS SON FILS
Sir Henri Irving
dans Dubosc du « Courrier de Lyon 11
La reprise du Courrier de Lyon, au Shaftes-
bury Theatre, fait sensation à Londres.
Ce n'est pas, croyez-le bien, le fameux mélo-
drame qui excite à ce point la curiosité du pu-
blic anglais. Le Courrier de Lyon, depuis plus
d'un demi-siècle, n'a pas cessé d'occuper l'affi-
che de quelque théâtre londonien; ce n'est donc
pas précisément une nouveauté.
Le grand intérêt de cette reprise vient de ce
que M. H.-B. Irving joue le rôle de Lesurques-
Dubosc, ce même rôle qui fut un des grands
succès de la carrière de son père, Sir Henry
I.rving.
Empressons-nous de dire que M. H.-B. Irving
sort en triomphateur de cette redoutable épreu-
M. H.-B. Irving, dans le même rôle
ve. Son succès est complet, et tout le monde
s'accorde à le proclamer un artiste admirable, en
qui semble revivre le génie de son père.
r TAU CONSERVATOIRE
Allô! Allô !.
LA MUSIQUE ET LA DÉCLAMATION VONT-ELLES
FAIRE PLACE AUX SONNERIES
TÉLÉPHONIQUES ?
M. Chautard, le distingué rapporteur du bud-
get des postes et télégraphes, vient de proposer,
pour la création d'un nouveau bureau central té-
léphonique, le choix du Conservatoire national
de musique et de déclamation.
Et voici devenue officielle - et imminente.la dé-
saffectation de l'artistique immeuble du faubourg
Poisonnière. En ce qui le concerne, la question
est. toute tranchée: les demoiselles du téléphone
y remplaceront les petits Servatoires, et mon ami
Helsey n'y perdra rien.
Mais où transférera-t-on le Conservatoire?
Plusieurs solutions ont été envisagées aux Beanx-
Arts. Et à ce propos, se doute-t-on qu'il a été
très sérieusement question de le supprimer ! Tout
simplement. Ce projet d'un grincheux a été vite
abandonné.
Plus tard, la sagesse de M. Théodore-Dubo i(
conçut le dessein de transporter le Conservatoire,
hors Paris. Sans doute, ne le trouvait-il pas asse:
excentrique. C'est dans une des maisons d'édu-
cation de Sèvres ou de Fontenay que les coun
de musique et de déclamation devaient avoii
lieu. Les élèves eussent été astreints aux ri
L'influence du milieu.
gueurs de l'internat. On attendait beaucoup de
la paix des champs et de la', pureté pastorale pour
améliorer leur moral et leur voix.
Il paraît certain, maintenant, que c'est à une
caserne que reviendra l'honneur d'abriter tem-
porairement nos jeunes espoirs : caserne du Chi.
teau-d'Ëau ou Nouvelle-France. Cet asile mili-
taire et provisoire, dont l'influence salutailMi
pourra s'exercer jusqu'au jour — encore lointain
— de la construction d'un nouveau Conservatoi-
re, aura-t-il pour vertu d'introduire dans la
troupe frivole et désordonnée de nos jeunes ar-
tistes, un peu de discipline.
Quoi qu'il en soit, les habitants du faubourg
Poissonnière n'y perdront rien. Au lieu des « im-
précations » de Camille ou d'Alceste qu'ils per-
cevaient quotidiennement par les fenêtres entre-
bâillées du Temple des Espoirs, ils entendront
peut-être d'autres imprécations - moins poéti-
ques.
Et le bourdonnement potinier de la ruche ar-
tistique — menus intérêts et ardentes colères
— sera remplacé par les vives ripostes des de-
moiselles du téléphone aux invectives des abon-
nés récalcitrants.
Pauvre Faubourg-Poissonnière!. Son notai
n'est-il pas évocateur du personnel des Halles?.
FATIRIAS.
Lettre de VOuVreuse
Avant de commencer mon compte rendu,
je me fais l'interprète de mon vieil ami
Willy qui est un fumiste, je suis la pre-
mière à le reconnaître, mais qui ne veut
pas tromper ses lecteurs, ni même per-
mettre qu'on les trompe à cause de lui.
Il les prévient donc, ces gens de bien,
que l'on vient de mettre en vente un roman
de lui, Le Retour d'âge, qui n'est qu'une
réédition du Maugis amoureux d'antan; évi-
demment, il ne dit ni ne pense aucun mal
de cette version nouvelle, corrigée, illus-
trée, etc. ; mais, enfin, ce n'est pas une
œuvre inédite, et Willy tient à ce qu'on le
sache.
r Et maintenant, filons rue de la Boëtie ;
j'entre dans la salle Gaveau en même
temps que Camille Chevillard; les applau-
dissements éclatent; lui sont-ils adressés?
ou à moi? Dans le doute, je ne m'abstiens
pas et j'envoie des baisers au populaire.
Chevillard, moins exubérant que moi, se
contente de saluer le public et l'orchestre,
principalement le quatuor dont les archets
font un bruit flatteur de grêle approba-
trice. Pourquoi donc le timbalier et la
grosse caisse ne tapotent-ils pas, eux aussi,
leurs instruments? Ça serait plus gai!
Pas beaucoup de figures nouvelles: un
violoneux impudemment réclamiste, le poè-
te Droin, le pianiste Risler, Paul Souday
qui vient de se distinguer en chassant les
Pingouins, la charmante fille du Rhin Char-
lotte Lormont, et puis des confrères, beau-
coup de confrères: Robert Brussel aux
yeux mélancoliques, l'aimable Dorville, le
sarcastique Marnold, Lamette épanoui, Sa-
cha Guitry.:, (non, c'est une blague, je ne
l'ai pas vu, mais je le cite pour qu'il me
donne un autographe de Roulier-Davenel).
S'il n'y a pas de spectateurs inédits dans
la salle, il n'y a pas, au programme, de mu-
siques inconnues. Du reste, j'ai'renoncé
depuis longtemps à en trouver au concert;
cette queste est plus âpre encore que les
investigations du héros * d'Ecrit sur l'eau,
cherchant, éperdu, une chambrette pour
son aimée, entre la rue Francis et la place
de Miomandre.
Pourtant, soyons juste, la jolie Maud
Gauthier, toujours mise à la dernière Maud,
m'affirme que, dimanche prochain, Che-
villard jouera du Flamant encore inen-
tendu; je voudrais d'autres renseignements,
mais elle craint d'arriver en retard à l'Athé-
née et une auto sans pitié m'enlève ma
charmante informatrice. Oh! oh! c'est une
informatrice l
Si j'ai déjà entendu l'ouverture dot
Freyschütz, jamais je ne l'entendis mieujrf
jouée, avec plus d'ampleur et d'éclat. Ch
villard, aminci, rajeuni, dirige avec un
souplesse robuste qui lui vaut des applau^
dissements nourris, aussi nourris que lof
gros Bruxellois Hanquinaux-Schepers,
luisant et rebondi, qui remplit une loge e
échange avec un compatriote des paroles i
géniales: 1
- Qu'est-ce que c'est que ça pour, vB
type? Je le connais, hé, 1 : f
(Henri Manuel. pboLi.
M. Chevillard
— Moi, je ne sais pas non plus revenitl
sur son nom.
La huitième Symphonie de Beethoven»
marche à ravir; les violons dentellent ex-
quisement leur menu dessin de l'Alle-,
gretto scherzando, vous savez, mi sol ta.
mi, sol, fa., mi, sol, /a., sur l'accompa-
gnement staccato que, tout bas, tout bas,
les bois chuchotent. Et le trio du menuet
fournit à la clarinette, comme au. cor, l'oo
casion de rafler tous les suffrages.
On acclame le Prélude du trois d'Ariane
et Barbe-Bleue, dans lequel Dukas a musi-
calement résumé le sens de son œuvre : les
femmes de Barbe-Bleue, arrachées un ins-
tant par Ariane à leur cruel servage, i~<
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