Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-09-20
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 septembre 1908 20 septembre 1908
Description : 1908/09/20 (A2,N356). 1908/09/20 (A2,N356).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76460106
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
iî2®Année* «N8 356 (Quotidien")
Jbé Numéro ; S centimes
i - --
^JPipiàtlché 20 Septembre 1908.
--- --- -.-- ~-
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24: fr. 12 fr.
franger. 40 » 20 a
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07 -
Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 a
Paysages
animés
Campagne anglaise
, Les dernières maisons en briques
fchlorotiques de Londres disparaissent et
.les alignements de boîtes à loger, faites
là la douzaine, cèdent la place aux prai-
ries vertes. Trois trains passent simulta-
nément sur un champ de voies parallè-
les, emportant vers leur, travail quoti-
dien des milliers d'employés.
Enfin, la campagne commence avec
ides terrains bien balayés comme pour le
aawn-tennis, bordés de barrières en fer
(peintes en blanc et de haies vives très
certes. Par ci, par là, le metteur en scè-
ne de cette campagne pour paysagistes
a placé quelques moutons et, derrière,
~es cottages flanqués de leurs inévitables
,ours à houblon.
- Dans le ciel, où traînent quelques lo-
ques bleues, une lumière claire et brus-
que, puis de gros nuages noirs qui s'en
Ivont vers l'horizon. Et ce sont, à l'in-
fini, des paysages de Constable peints
)BU couteau avec des empâtements vio-
lents d'ombre et de lumière.
r Au premier plan, des chevaux blancs
e détachent sur une prairie trop som-
bre. Puis ce sont, apparaissant dans un
rayon de soleil, quelques vaches grou-
pées en empâtements multicolores, et,
lus loin, de petites taches sales et gri-
ses, qui furent, sans. aucun doute, des
moutons dans la pensée du peintre.
On acheva le tout avec quelques
rayons de soleil qui tombent en gerbes
sur le feuillage très sombre d'un bois
lointain et dorent les perruques des
lieux chênes.
Maintenant, la campagne est rayée de
îiaies noires, placées en damier, et la
ruer se rapproche. Bientôt, ce sont des
collines vertes et grises avec un château-
Mort en carton découpé. Sur le quai, de-
vant le pont du bateau, une locomotive
Werte se détache et, tout au long de la
getée, deux grues affolées courent de
Ptoute la force de leurs petites jambes,
teomme des oies au cou trop long, pour
laller cueillir la poste royale dans son
/Wagon et la déposer bien précieusement
idans les flancs du steamer.
Les mâts en croix se détachent sur ut,
ciel gris que trouent de temps à autre
des taches d'un bleu pâle. Plus loin, les
falaises crayeuses semblent noyées dans
quelque brouillard imprécis, et, parmi
3es hurlements harmoniques des sirènes,
kies panaches de fumée blanche s'envo-
ient dans le ciel, évoquant l'obsédant
Turner.
Sur le pont, des passagers affalés
dans des fauteuils rouges, attendent pas-
sifs. Quelques cordes qui grincent, quel-
ques coups de sifflet, des remous d'eau,
fet le bateau file au ras de l'eau dans un
long glissement, tandis que, sur les
;quais, des fumées noires s'envolent
comme des diables, à la débandade.
Maintenant, dans le ciel bleu pastel
irès effacé, la côte se fait plus blanche,
puis se perd vers le Nord dans un
nuage de cendre, tandis que, plus au
sud, dans le clair soleil, surgissent par
taches les blanches falaises d'Albion
avec leurs cheveux verts coupés trop
ras et leurs grandes dents jaunes.
Lacs suisses |
11 fait nuit.
Les fleurs des jardins délavées par
dorage s'écroulent en grappes colorées
tà la lumière crue des globes électriques,
et, sous les lampes, dans la tiède soirée
;q'été, des rondes d'insectes s'organisent.
Au delà, la route s'enfonce dans l'obscu-
rité comme dans un tunnel.
Sans raison, un piano dont l'orage, lui
iaussi, dut éclaircir la voix, éclate en
(feux de salve trop métalliques, et une
voix impérieuse le lui chante en italien.
IMais cela ne va pas et tout s'arrête.
Seul, dans le calme immense, un cla-
îpotis d'eau énerve l'ombre en lui effleu-
rant la plante des pieds.
Aux terrasses des villas, des intérieurs
Violemment éclairés se révèlent avec des
idessous rouges et bleus. Très près, un
bateau hurle dans la nuit, puis l'on per-
çoit nettement le bruit lourd des roues
qui démarrent dans l'eau, suivi d'un
jlong roulement vers le lac.
Des voix claires et puériles, puis des
grelots officiels annoncent la nocturne et
spectrale apparition d'un irréel omnibus
tie gare tout jaune et vide, avec, sur le
iniarchepied, comme une scène du Dé-
luge, un enlacement de gosses attachés
b l'établissement au titre d'acrobates.
Mais l'attaque de la diligence a assez
.duré, et vers le damier noir et blanc de
Vérandas lumineuses, le piège à voya-
geurs s'engouffre entre les grosses lan-
ternes dépolies d'une grille d'hôtel.
Au loin, dans la montagne, un bruit
Profond de cascades s'unit temporaire-
ment au grincement d'un store qu'on re-
fonte. Mais qu'est-ce que cela, en com-
paraison du rire exagéré, exaspérant et
Prévu, de trois Anglaises parquées dans
£jne salle trop sonore et qui, avec leurs
dents, jouent aux osselets?
Un kilomètre, deux kilomètres, la
foute noire s'enfonce dans la campagne;
Puis, insinuante, s'étrangle entre la mon-
tagne et le lac. Définitivement, les der-
rières maisons disparaissent dans l'om-
re. pour un changement à vue.
Et, de fait, comme la corniche se re-
courbe majestueusement sur l'eau, les
lumières de la ville réapparaissent bien-
tôt, se baignant dans le lac, en éventail.
Au surplus, le peintre du décor, pour
ne point compliquer la machinerie, s'est
contenté de figurer tous les plans sur le
même écran de soie grise, et ce sont, à
l'infini, les nocturnes et imprécises demi-
teintes au lavis d'un paysage japonais.
Tout près, les arbres du rivage, en
découpures violentes, sont évidemment
tracés avec de l'encre de Chine pure,
mais, au contact de l'eau, la teinte s'est
délavée pour rendre le gris cendré du
lac et le gris plus soyeux du ciel.
Soudain, très haut dans le plafond de
soie grise, droit au-dessus de la tête,
trois étoiles énormes apparaissent iso-
lées, improbables et disproportionnées.
Et comme l'aviation n'en est pas encore,
là et que les rois mages ne travaillent
plus, il faut bien en conclure qu'elles
sont au service d'un hôtel de premier Of-
dre, situé au sommet d'un pic, vers le
ciel.
Dans le silence profond qui tombe des
hauts glaciers, seul sur la berge, en
contrebas, un clapotis d'eau très lent et
très doux souligne le grondement sourd
et lointain de cascades ignorées. Malheu-
reusement, il faut bien le dire, un chien
se mêle de ce qui ne le regarde pas et
hurle sans proportion pour sa propre al-
titude.
Réveillée par le bruit, une cloche re-
met tout en place, puis une autre aux
sonorités d'orgue, et, en prêtant l'oreille,
mille bruits sourds et profonds leur ré-
pondent.
Très loin, dans la nuit, des horloges
tintent clair. Tandis que les hommes
sommeillent, leurs esclaves mécaniques
Veillent et, d'un commun accord, se di-
sent l'heure pour ne pas se tromper.
Seulement, on n'y comprend rien.
Dans la nuit, un promontoire se dé-
tache seul maintenant avec un arbre qui
retombe sur le paysage comme une ta-
che d'encre.
Un bonhomme, le marchand de som-
meil sans doute, passe au loin sur la
route en sifflotant, sa tâche terminée, et
l'on entend le bruit de ses pas sur le
gravier.
Quelques lueurs phosphorescentes, au
ciel, puis on ouvre toutes. les portes
pour balayer et, comme d'un arrosoir,
le froid tombe en nappe sur la vallée.
Il faudrait un manque absolu de tact
pour ne point comprendre que l'heure
de la fermeture est venue. Lasse de se
dohner en spectacle, la Nature voudrait
bien que les derniers promeneurs aillent
se coucher pour la laisser se mettre à
son aise comme aux libres temps de la
préhistoire. -
G. de PAWLOWSKI.
Nous publierons demain un article de..
PIERRE MORTIER
1
i-rtiiia Sorfllaet M. R. Duttea
MONSIEUR ALPHONSE à la - Comédie.-Française,
'w. Boyer et Bert, pbot.)
Échos
B
loc-notes de la semaine.
Mercredi, aux Bouffes-Parisiens, ré-
pétition générale de Madame Bluff, de M.
Alexandre Debray (le lendemain, pre-
mière).
Mercredi, au théâtre Sarah-Bernhardt,
répétition générale de L'Or, de MM. René
Peter et Robert Danceny (première, le len-
demain).
Jeudi, aux Variétés, reprise du Roi, de
MM. Robert de Fiers, de Caillavet et E.
Arène.
Jeudi, à l'Odéon, Le Cœur et la Dot, de
Mallefille.
Vendredi, au Gymnase, répétition géné-
rale de: Le Petit Fouchard, de M. Charles
Raymond (première, le lendemain).
Vendredi, au théâtre Molière, reprise de
La Tour de Nesles.
Samedi, à la Comédie-Française, répéti-
tion générale du Bon roi. Dagobert, de M.
André Rivoire (première, le lendemain).
M
ax-Linder va mieux.
Rouzier-Dorcières a reçu hier soir,
de Saint-Loubès (Gironde), une dépêche.
du père de Max-Linder, lui annonçant que
le jeune artiste des Variétés, dont la si-
tuation était désespérée, va beaucoup
mieux.
Tous les amis de Max-Linder se réjoui-
ront avec nous de cette bonne nouvelle.
Q
u'était-ce que la lyre?
Un des pensionnaires actuels du
Châtelet, M. Georges Demey, est un cu-
rieux et un chercheur, comme un véritable
artiste, et, ce dont beaucoup de camarades
ne peuvent pas se vanter, il a lu et relu
Une vie d'artiste, dans laquelle Alexandre
Dumas retrace l'enfance et les débuts de
Mélingue au théâtre.
Or, dans ce livre, Alexandre Dumas rap-
pelle les premiers pas que fit Mélingue sur
la scène de la Porte-Saint-Martin, où d'E.
pagny, qui fut directeur de l'Odéon, con-
duisit, pour la première fois, celui qui de-
vait devenir un des grands acteurs du
siècle dernier, et Dumas fait dire à d'Epa-
gny, s'adressant à Harel, alors directeur de
la Porte-Saint-Martin, et à Mlle Georges:
— Allons, adieu Harel! Adieu, made-
moiselle Georges! Je vais le rejoindre (Mé-
lingue) dans les coulisses; je lui ai dit de
se tenir près de la lyre; mais j'ai peur qu'il
ne sache pas ce que c'est que la lyre et
qu'en vaguant ça et là, il ne tombe dans
une trappe !
Et, un peu plus loin, Dumas ajoute que
d'Epagny trouva Mélingue « derrière la
coulisse du premier plan, côté COUre».
Eh bien! Georges Demey, qui est un cu-
rieux et un chercheur, cherche depuis long-
temps déjà ce qu'on pouvait bien appeler
une lyre à cette époque.
Qui le lui dira?
L
a petite pièce.
On se souvient que Vers l'Amour,
le chef-d œuvre de Léon Gandillot, était
précédé au théâtre Antoine d'une exquise
petite pièce en un acte en vers de notre
spirituel confrère Hugues Delorme : Au
oin d'un bois. Un soir le poète, voulant
,
faire entendre son petit « lever de rideau »
à des amis, arriva de très bonne heure chez
chez Antoine.
— C'est commencé ? dit l'auteur à une
ouvreuse qu'il rencontra dans le couloir.
— Oh ! monsieur. ce n'est que la petite
pièce !. -
L
es coulisses rouges.
Nous entretenions l'autre jour nos
lecteurs de la difficulté que rencontre, à
Paris, la Joyeuse Veuve à se faire jouer.
Sait-on que cette pièce, qui a été repré-
sentée un peu dans toute l'Europe, a coûté
la vie à une de ses principales interprètes?
C'était, il n'y a pas très longtemps, sur
la scène du théâtre d'Arenborg, en Dane-
mark. Une actrice, fort connue là-bas, Mme
Nathanson, en incarnait le principal rôle,
avec son mari. Or, celui-ci, déjà prévenu
contre sa femme, devint soudain fou de
jalousie en la voyant en scène dans les
bras d'un de ses camarades. Avant que les
personnes qui l'entouraient aient deviné
son dessein, il sortit de sa poche un re-
volver et le déchargea sur la malheureuse,
qui fut tuée sur le coup.
Et voilà encore un drame à ajouter à la
série déjà longue des « coulisses rouges ».
NOS ARTISTES
~II' (Rôutliiiger, phot.)
Mlle Qreuzfl
L
'enfant du « Siècle ».
Dans quelques jours, le théâtre de
l'Odéon va faire sa réouverture avec le
Cœur et la Dot, pour les débuts de M.
Chambreuil et de Mlle Germaine Reuver,
qui obtint son premier prix de comédie,
cette année, en interprétant une des scènes
les plus plaisantes de l'amusante pièce de
Mallefille.
Sait-on que Mlle Reuver appartient, un
peu indirectement, à la presse?
Elle est la nièce d'un de nos confrères,
qui l'emmenait souvent avec lui à son
journal, le Siècle — autrefois.
La petite Germaine - que nous avions
surnommée « l'Enfant du Siècle » — as-
sistait à l'élaboration fiévreuse des articles
virulents, aux heures les plus chaudes de
« l'Affaire », il y a dix ans, et, vers mi-
nuit, quand passait inéluctablement le mar-
chand de sable, les yeux de l'Enfant du
Siècle se fermaient, sa petite tête s'incli-
nait, et le tapis vert de la salle de rédac-
tion lui servait d'oreiller: la petite Ger-
maine dormait paisiblement jusqu'au mo-
ment du départ. -
On la réveillait alors, et, tout ensom-
meillée, « roupillant » à moitié, elle suivait
l'oncle journaliste.
Tu t'en souviens, petite Germaine?
Ne l'avez-vous pas oublié, mademoiselle
Reuver?
L
es hirondelles :
Deux des plus jolies ballerines de
notre Académie de danse vont quitter l'O-
péra. Mlles Ricotti et Lenclud s'en vont.
Les abonnés regretteront ces deux char-
mantes artistes qui, désireuses de conqué-
rir d'autres lauriers et suivant l'exemple
que leur donnèrent Mlles Cleo de Merode,
Sandrini, Trouhanowa, vont rayonner sur
des scènes moins officielles mais où la fa-
veur du public les suivra, souhaitons-le.
L
a comédie après la chanson.
De plus en plus, semble-t-il, les ar-
tistes de concert se sentent attIrés vers le
théâtre. :
Cet hiver nous avons applaudi Girier aux
Nouveautés; Mistinguett aux Bouffes-Pa-
risiens ; Moricey aux Variétés. Et nous au-
rons bientôt le plaisir d'assister au début de
Mme Anna Thibaut.
La sympathique chanteuse qui avait su
si bien conserver les vieilles traditions de
la chanson française et qui a déjà fait plu-
sieurs petites incursions au théâtre en in-
terprétant très finement les revues de Fiers,
jouera prochainement au casino d'Enghien:
Mariage d'Etoile, la jolie pièce de Bisson et
G. Thurner. Coïncidence bizarre, Anna
Thibaut reprendra le rôle créé par Jeanne
Granier qui fut, elle aussi, une remarqua-
ble chanteuse d'opérette.
L
a voiturette la plus simple, la plus élé-
gante, la plus rapide (40 kilomètres
de moyenne) et le meilleur marché, est in-
contestablement la voiturette Truffault, qui,
jusqu'à fin septembre, sera vendue 2.500
francs, bien complète, avec carrosserie
Védrine, pneus le Gaulois, changement de
vitesse Rozier et moteur Aster 105 * 120
de 9 chevaux à soupapes commandées.
Pour les essais et les commandes, s'a.
dresser au siège social: 24, rue de Pen-
thièvre.
u
n de nos plus distingués statisticiens
a calculé que le pneu Bergougnan
voit sa réputation mondiale croître de jour
en jour, grâce à sa robustesse et à une en-
durance à toute épreuve que les chauffeurs
sont unanimes à proclamer.
Le Masque de Verre.
LIRE EN DEUXIEME PAGE:
LA SAISON THÉATRALE A L'ÉTRANGER
(l'Opéra de Vienne)
par STANISLAS RZEWUSKI
LE JEU
DU
DIMANCHE
Le public semblé manifester tous les
jours un goût plus vif pour les enquêtes
et les questions. Verrons-nous revenir, à
la dernière page des journaux, les rébus,
les charades, les énigmes et les mots en
losange qui ravissaient nos grand'mères et
égayaient la solitude des vieux capitaines
retraités dans les sous-préfectures.
Mais, puisqu'il faut suivre la mode et vi
vre avec son temps, allons-y, nous aussi, de
notre petit questionnaire.
Aux Œdipes de bonne volonté, nous de
mandons:
1° Quel est l'illustre jeune premier qui com-
mença sa carrière en vendant des programmes et
des pièces de théâtre dans la salle?
2° Quel est le directeur qui, pour engager
ses artistes et leur désigner un emploi, les fai-
sait passer sous la toise?
3° Citer une actrice, célèbre à son heurs,
qui fut actrice de drame, actrice de vaudeville,
chanteuse en vogue de café-concert, compositeur
de musique, auteur d'airs devenus populaires,
et enfin conférencière?
4° Citer au moins quatre comédiens ou co-
médiennes guillotinés ou pendus pour raisons
politiques?
Nous publierons, dimanche prochain, le,
réponses à ces questions auxquelles nos lec
teurs sauront facilement répondre avec ur
peu d'érudition.
leEAUCOUP DE BRUIT.
Les billets de faveur
sont rétablis
Les billets d'auteur
également
Ce qu'il était facile de prévoir, hier, est
aujourd'hui un fait accompli: le billet de
faveur est tendu aux Parisiens.
A trois heures, au siège de la Société des
auteurs, se sont réunis :
MM. Paul Hervieu .président de la So-
ciété, Jean Richepin, Maurice Hennequin,
de Fiers, de Caillavet, Paul Milliet et Saint-
Saëns, membres de la Commission, repré-
sentant les auteurs.
MM. Albert Carré, président de i Asso-
ciation des Directeurs de théâtres, Porel,
Peter Carin, Franck, Fontanes, Micheau et
Duplay, mandataires des directeurs.
Voici le procès-verbal qui a été signé
par tous les assistants :
Les délégués de l'Association des Directeurs
de théâtre de Paris ce sont rendus hier à la
Commission de la Société des Auteurs et Com-
positeurs dramatiques munis des pleins pouvoirs
de leurs confrères.
Ils ont souscrit aux propositions qui leur ont
été faites par la Commission et qui portaient sur
le maintien des billets de faveur et des billets
d'auteur.
En outre, la Commission et les Directeurs se
sont mis d'accord sur des mesures rigoureuses
à prendre immédiatement pour restreindre l'abus
et réprimer le trafic des billets de faveur.
Tous les théâtres faisant partie de l'Association
des Directeurs ont adhéré à cet arrangement, à
l'exception du Châtelet.
On remarquera que cette convention
n'oblige que « les théâtres faisant partie de
l'Association des Directeurs. »
Deux conservent donc leur liberté d'ac-
tion : ce isont- les Bouffes-Parisiens et
l'Ambigu, qui ne sont pas syndiqués. Mais
commeMM. Richemond et Mathieu se sont
toujours déclarés partisans du billet de fa-
veur, ce ne sont pas eux qui chercherons à
se soustraire à leur rétablissement.
L'accord serait donc complet si M. ron
tanes n'était pas resté inébranlable.
Il est, en somme, demeuré fidèie à se*?
principes, puisque, depuis plusieurs an-
nées, il avait pris comme règle la suppres-
sion absolue de tout coupon gratuit; par
contre, il avait considérablement abai^é
le tarif de ses places.
Quant aux billets d'auteur, ils serent,
conune avant, cédés à M. Prudhommeau et
vendus aux abords des théâtres, par ses
agents.
Mais que diront les autres, ceux de M.
Lépine, chargés de faire respecter la nou-
velle ordonnance interdisant le trafic des
billets sur la voie publique ?
M. Prudhommeau, à qui la question a
été posée, a répondu fièrement « qu'il en
faisait son affaire ». Comment s'y prendi?-
t-il, nous l'ignorons ; peut-être, à 1 heu e
qu'il est, ne le sait-il pas bien lui-même.
D'autres sont davantage menacés, et
sont les débitants de tabac, qui vendent le:
billets délivrés gratuitement. Auteurs e
directeurs sont fermement résolus à le!
traquer et à obtenir contre eux de!
condamnations exemplaires. Ils seront
croyons-nous, secondés par l'administratior
de l'Assistance publique, qui est lésée dt
son pourcentage sur toutes les sommes qu
ne passent pas par le contrôle
Ajoutons que des traquenards seront ren
dus et que les acquéreurs de places au ra
bais s'exposeront à se voir refuser les cou
pons portant la mention: « Ce billet ne peu
être vendu ». Nous les en prévenons cha
ritablement.
Et maintenant que l'incident est clos, i
nous reste à souhaiter à tous les directeur
des succès tels, qu'en dépit de la latitude
qui leur est laissée, à toute demande de pla
ces, ils soient obligés d'opposer la classions
formule: « Impossible, mille regrets! »
LÉON NUNES.
Jbé Numéro ; S centimes
i - --
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--- --- -.-- ~-
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
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Paris et Départements 24: fr. 12 fr.
franger. 40 » 20 a
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Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 a
Paysages
animés
Campagne anglaise
, Les dernières maisons en briques
fchlorotiques de Londres disparaissent et
.les alignements de boîtes à loger, faites
là la douzaine, cèdent la place aux prai-
ries vertes. Trois trains passent simulta-
nément sur un champ de voies parallè-
les, emportant vers leur, travail quoti-
dien des milliers d'employés.
Enfin, la campagne commence avec
ides terrains bien balayés comme pour le
aawn-tennis, bordés de barrières en fer
(peintes en blanc et de haies vives très
certes. Par ci, par là, le metteur en scè-
ne de cette campagne pour paysagistes
a placé quelques moutons et, derrière,
~es cottages flanqués de leurs inévitables
,ours à houblon.
- Dans le ciel, où traînent quelques lo-
ques bleues, une lumière claire et brus-
que, puis de gros nuages noirs qui s'en
Ivont vers l'horizon. Et ce sont, à l'in-
fini, des paysages de Constable peints
)BU couteau avec des empâtements vio-
lents d'ombre et de lumière.
r Au premier plan, des chevaux blancs
e détachent sur une prairie trop som-
bre. Puis ce sont, apparaissant dans un
rayon de soleil, quelques vaches grou-
pées en empâtements multicolores, et,
lus loin, de petites taches sales et gri-
ses, qui furent, sans. aucun doute, des
moutons dans la pensée du peintre.
On acheva le tout avec quelques
rayons de soleil qui tombent en gerbes
sur le feuillage très sombre d'un bois
lointain et dorent les perruques des
lieux chênes.
Maintenant, la campagne est rayée de
îiaies noires, placées en damier, et la
ruer se rapproche. Bientôt, ce sont des
collines vertes et grises avec un château-
Mort en carton découpé. Sur le quai, de-
vant le pont du bateau, une locomotive
Werte se détache et, tout au long de la
getée, deux grues affolées courent de
Ptoute la force de leurs petites jambes,
teomme des oies au cou trop long, pour
laller cueillir la poste royale dans son
/Wagon et la déposer bien précieusement
idans les flancs du steamer.
Les mâts en croix se détachent sur ut,
ciel gris que trouent de temps à autre
des taches d'un bleu pâle. Plus loin, les
falaises crayeuses semblent noyées dans
quelque brouillard imprécis, et, parmi
3es hurlements harmoniques des sirènes,
kies panaches de fumée blanche s'envo-
ient dans le ciel, évoquant l'obsédant
Turner.
Sur le pont, des passagers affalés
dans des fauteuils rouges, attendent pas-
sifs. Quelques cordes qui grincent, quel-
ques coups de sifflet, des remous d'eau,
fet le bateau file au ras de l'eau dans un
long glissement, tandis que, sur les
;quais, des fumées noires s'envolent
comme des diables, à la débandade.
Maintenant, dans le ciel bleu pastel
irès effacé, la côte se fait plus blanche,
puis se perd vers le Nord dans un
nuage de cendre, tandis que, plus au
sud, dans le clair soleil, surgissent par
taches les blanches falaises d'Albion
avec leurs cheveux verts coupés trop
ras et leurs grandes dents jaunes.
Lacs suisses |
11 fait nuit.
Les fleurs des jardins délavées par
dorage s'écroulent en grappes colorées
tà la lumière crue des globes électriques,
et, sous les lampes, dans la tiède soirée
;q'été, des rondes d'insectes s'organisent.
Au delà, la route s'enfonce dans l'obscu-
rité comme dans un tunnel.
Sans raison, un piano dont l'orage, lui
iaussi, dut éclaircir la voix, éclate en
(feux de salve trop métalliques, et une
voix impérieuse le lui chante en italien.
IMais cela ne va pas et tout s'arrête.
Seul, dans le calme immense, un cla-
îpotis d'eau énerve l'ombre en lui effleu-
rant la plante des pieds.
Aux terrasses des villas, des intérieurs
Violemment éclairés se révèlent avec des
idessous rouges et bleus. Très près, un
bateau hurle dans la nuit, puis l'on per-
çoit nettement le bruit lourd des roues
qui démarrent dans l'eau, suivi d'un
jlong roulement vers le lac.
Des voix claires et puériles, puis des
grelots officiels annoncent la nocturne et
spectrale apparition d'un irréel omnibus
tie gare tout jaune et vide, avec, sur le
iniarchepied, comme une scène du Dé-
luge, un enlacement de gosses attachés
b l'établissement au titre d'acrobates.
Mais l'attaque de la diligence a assez
.duré, et vers le damier noir et blanc de
Vérandas lumineuses, le piège à voya-
geurs s'engouffre entre les grosses lan-
ternes dépolies d'une grille d'hôtel.
Au loin, dans la montagne, un bruit
Profond de cascades s'unit temporaire-
ment au grincement d'un store qu'on re-
fonte. Mais qu'est-ce que cela, en com-
paraison du rire exagéré, exaspérant et
Prévu, de trois Anglaises parquées dans
£jne salle trop sonore et qui, avec leurs
dents, jouent aux osselets?
Un kilomètre, deux kilomètres, la
foute noire s'enfonce dans la campagne;
Puis, insinuante, s'étrangle entre la mon-
tagne et le lac. Définitivement, les der-
rières maisons disparaissent dans l'om-
re. pour un changement à vue.
Et, de fait, comme la corniche se re-
courbe majestueusement sur l'eau, les
lumières de la ville réapparaissent bien-
tôt, se baignant dans le lac, en éventail.
Au surplus, le peintre du décor, pour
ne point compliquer la machinerie, s'est
contenté de figurer tous les plans sur le
même écran de soie grise, et ce sont, à
l'infini, les nocturnes et imprécises demi-
teintes au lavis d'un paysage japonais.
Tout près, les arbres du rivage, en
découpures violentes, sont évidemment
tracés avec de l'encre de Chine pure,
mais, au contact de l'eau, la teinte s'est
délavée pour rendre le gris cendré du
lac et le gris plus soyeux du ciel.
Soudain, très haut dans le plafond de
soie grise, droit au-dessus de la tête,
trois étoiles énormes apparaissent iso-
lées, improbables et disproportionnées.
Et comme l'aviation n'en est pas encore,
là et que les rois mages ne travaillent
plus, il faut bien en conclure qu'elles
sont au service d'un hôtel de premier Of-
dre, situé au sommet d'un pic, vers le
ciel.
Dans le silence profond qui tombe des
hauts glaciers, seul sur la berge, en
contrebas, un clapotis d'eau très lent et
très doux souligne le grondement sourd
et lointain de cascades ignorées. Malheu-
reusement, il faut bien le dire, un chien
se mêle de ce qui ne le regarde pas et
hurle sans proportion pour sa propre al-
titude.
Réveillée par le bruit, une cloche re-
met tout en place, puis une autre aux
sonorités d'orgue, et, en prêtant l'oreille,
mille bruits sourds et profonds leur ré-
pondent.
Très loin, dans la nuit, des horloges
tintent clair. Tandis que les hommes
sommeillent, leurs esclaves mécaniques
Veillent et, d'un commun accord, se di-
sent l'heure pour ne pas se tromper.
Seulement, on n'y comprend rien.
Dans la nuit, un promontoire se dé-
tache seul maintenant avec un arbre qui
retombe sur le paysage comme une ta-
che d'encre.
Un bonhomme, le marchand de som-
meil sans doute, passe au loin sur la
route en sifflotant, sa tâche terminée, et
l'on entend le bruit de ses pas sur le
gravier.
Quelques lueurs phosphorescentes, au
ciel, puis on ouvre toutes. les portes
pour balayer et, comme d'un arrosoir,
le froid tombe en nappe sur la vallée.
Il faudrait un manque absolu de tact
pour ne point comprendre que l'heure
de la fermeture est venue. Lasse de se
dohner en spectacle, la Nature voudrait
bien que les derniers promeneurs aillent
se coucher pour la laisser se mettre à
son aise comme aux libres temps de la
préhistoire. -
G. de PAWLOWSKI.
Nous publierons demain un article de..
PIERRE MORTIER
1
i-rtiiia Sorfllaet M. R. Duttea
MONSIEUR ALPHONSE à la - Comédie.-Française,
'w. Boyer et Bert, pbot.)
Échos
B
loc-notes de la semaine.
Mercredi, aux Bouffes-Parisiens, ré-
pétition générale de Madame Bluff, de M.
Alexandre Debray (le lendemain, pre-
mière).
Mercredi, au théâtre Sarah-Bernhardt,
répétition générale de L'Or, de MM. René
Peter et Robert Danceny (première, le len-
demain).
Jeudi, aux Variétés, reprise du Roi, de
MM. Robert de Fiers, de Caillavet et E.
Arène.
Jeudi, à l'Odéon, Le Cœur et la Dot, de
Mallefille.
Vendredi, au Gymnase, répétition géné-
rale de: Le Petit Fouchard, de M. Charles
Raymond (première, le lendemain).
Vendredi, au théâtre Molière, reprise de
La Tour de Nesles.
Samedi, à la Comédie-Française, répéti-
tion générale du Bon roi. Dagobert, de M.
André Rivoire (première, le lendemain).
M
ax-Linder va mieux.
Rouzier-Dorcières a reçu hier soir,
de Saint-Loubès (Gironde), une dépêche.
du père de Max-Linder, lui annonçant que
le jeune artiste des Variétés, dont la si-
tuation était désespérée, va beaucoup
mieux.
Tous les amis de Max-Linder se réjoui-
ront avec nous de cette bonne nouvelle.
Q
u'était-ce que la lyre?
Un des pensionnaires actuels du
Châtelet, M. Georges Demey, est un cu-
rieux et un chercheur, comme un véritable
artiste, et, ce dont beaucoup de camarades
ne peuvent pas se vanter, il a lu et relu
Une vie d'artiste, dans laquelle Alexandre
Dumas retrace l'enfance et les débuts de
Mélingue au théâtre.
Or, dans ce livre, Alexandre Dumas rap-
pelle les premiers pas que fit Mélingue sur
la scène de la Porte-Saint-Martin, où d'E.
pagny, qui fut directeur de l'Odéon, con-
duisit, pour la première fois, celui qui de-
vait devenir un des grands acteurs du
siècle dernier, et Dumas fait dire à d'Epa-
gny, s'adressant à Harel, alors directeur de
la Porte-Saint-Martin, et à Mlle Georges:
— Allons, adieu Harel! Adieu, made-
moiselle Georges! Je vais le rejoindre (Mé-
lingue) dans les coulisses; je lui ai dit de
se tenir près de la lyre; mais j'ai peur qu'il
ne sache pas ce que c'est que la lyre et
qu'en vaguant ça et là, il ne tombe dans
une trappe !
Et, un peu plus loin, Dumas ajoute que
d'Epagny trouva Mélingue « derrière la
coulisse du premier plan, côté COUre».
Eh bien! Georges Demey, qui est un cu-
rieux et un chercheur, cherche depuis long-
temps déjà ce qu'on pouvait bien appeler
une lyre à cette époque.
Qui le lui dira?
L
a petite pièce.
On se souvient que Vers l'Amour,
le chef-d œuvre de Léon Gandillot, était
précédé au théâtre Antoine d'une exquise
petite pièce en un acte en vers de notre
spirituel confrère Hugues Delorme : Au
oin d'un bois. Un soir le poète, voulant
,
faire entendre son petit « lever de rideau »
à des amis, arriva de très bonne heure chez
chez Antoine.
— C'est commencé ? dit l'auteur à une
ouvreuse qu'il rencontra dans le couloir.
— Oh ! monsieur. ce n'est que la petite
pièce !. -
L
es coulisses rouges.
Nous entretenions l'autre jour nos
lecteurs de la difficulté que rencontre, à
Paris, la Joyeuse Veuve à se faire jouer.
Sait-on que cette pièce, qui a été repré-
sentée un peu dans toute l'Europe, a coûté
la vie à une de ses principales interprètes?
C'était, il n'y a pas très longtemps, sur
la scène du théâtre d'Arenborg, en Dane-
mark. Une actrice, fort connue là-bas, Mme
Nathanson, en incarnait le principal rôle,
avec son mari. Or, celui-ci, déjà prévenu
contre sa femme, devint soudain fou de
jalousie en la voyant en scène dans les
bras d'un de ses camarades. Avant que les
personnes qui l'entouraient aient deviné
son dessein, il sortit de sa poche un re-
volver et le déchargea sur la malheureuse,
qui fut tuée sur le coup.
Et voilà encore un drame à ajouter à la
série déjà longue des « coulisses rouges ».
NOS ARTISTES
~II' (Rôutliiiger, phot.)
Mlle Qreuzfl
L
'enfant du « Siècle ».
Dans quelques jours, le théâtre de
l'Odéon va faire sa réouverture avec le
Cœur et la Dot, pour les débuts de M.
Chambreuil et de Mlle Germaine Reuver,
qui obtint son premier prix de comédie,
cette année, en interprétant une des scènes
les plus plaisantes de l'amusante pièce de
Mallefille.
Sait-on que Mlle Reuver appartient, un
peu indirectement, à la presse?
Elle est la nièce d'un de nos confrères,
qui l'emmenait souvent avec lui à son
journal, le Siècle — autrefois.
La petite Germaine - que nous avions
surnommée « l'Enfant du Siècle » — as-
sistait à l'élaboration fiévreuse des articles
virulents, aux heures les plus chaudes de
« l'Affaire », il y a dix ans, et, vers mi-
nuit, quand passait inéluctablement le mar-
chand de sable, les yeux de l'Enfant du
Siècle se fermaient, sa petite tête s'incli-
nait, et le tapis vert de la salle de rédac-
tion lui servait d'oreiller: la petite Ger-
maine dormait paisiblement jusqu'au mo-
ment du départ. -
On la réveillait alors, et, tout ensom-
meillée, « roupillant » à moitié, elle suivait
l'oncle journaliste.
Tu t'en souviens, petite Germaine?
Ne l'avez-vous pas oublié, mademoiselle
Reuver?
L
es hirondelles :
Deux des plus jolies ballerines de
notre Académie de danse vont quitter l'O-
péra. Mlles Ricotti et Lenclud s'en vont.
Les abonnés regretteront ces deux char-
mantes artistes qui, désireuses de conqué-
rir d'autres lauriers et suivant l'exemple
que leur donnèrent Mlles Cleo de Merode,
Sandrini, Trouhanowa, vont rayonner sur
des scènes moins officielles mais où la fa-
veur du public les suivra, souhaitons-le.
L
a comédie après la chanson.
De plus en plus, semble-t-il, les ar-
tistes de concert se sentent attIrés vers le
théâtre. :
Cet hiver nous avons applaudi Girier aux
Nouveautés; Mistinguett aux Bouffes-Pa-
risiens ; Moricey aux Variétés. Et nous au-
rons bientôt le plaisir d'assister au début de
Mme Anna Thibaut.
La sympathique chanteuse qui avait su
si bien conserver les vieilles traditions de
la chanson française et qui a déjà fait plu-
sieurs petites incursions au théâtre en in-
terprétant très finement les revues de Fiers,
jouera prochainement au casino d'Enghien:
Mariage d'Etoile, la jolie pièce de Bisson et
G. Thurner. Coïncidence bizarre, Anna
Thibaut reprendra le rôle créé par Jeanne
Granier qui fut, elle aussi, une remarqua-
ble chanteuse d'opérette.
L
a voiturette la plus simple, la plus élé-
gante, la plus rapide (40 kilomètres
de moyenne) et le meilleur marché, est in-
contestablement la voiturette Truffault, qui,
jusqu'à fin septembre, sera vendue 2.500
francs, bien complète, avec carrosserie
Védrine, pneus le Gaulois, changement de
vitesse Rozier et moteur Aster 105 * 120
de 9 chevaux à soupapes commandées.
Pour les essais et les commandes, s'a.
dresser au siège social: 24, rue de Pen-
thièvre.
u
n de nos plus distingués statisticiens
a calculé que le pneu Bergougnan
voit sa réputation mondiale croître de jour
en jour, grâce à sa robustesse et à une en-
durance à toute épreuve que les chauffeurs
sont unanimes à proclamer.
Le Masque de Verre.
LIRE EN DEUXIEME PAGE:
LA SAISON THÉATRALE A L'ÉTRANGER
(l'Opéra de Vienne)
par STANISLAS RZEWUSKI
LE JEU
DU
DIMANCHE
Le public semblé manifester tous les
jours un goût plus vif pour les enquêtes
et les questions. Verrons-nous revenir, à
la dernière page des journaux, les rébus,
les charades, les énigmes et les mots en
losange qui ravissaient nos grand'mères et
égayaient la solitude des vieux capitaines
retraités dans les sous-préfectures.
Mais, puisqu'il faut suivre la mode et vi
vre avec son temps, allons-y, nous aussi, de
notre petit questionnaire.
Aux Œdipes de bonne volonté, nous de
mandons:
1° Quel est l'illustre jeune premier qui com-
mença sa carrière en vendant des programmes et
des pièces de théâtre dans la salle?
2° Quel est le directeur qui, pour engager
ses artistes et leur désigner un emploi, les fai-
sait passer sous la toise?
3° Citer une actrice, célèbre à son heurs,
qui fut actrice de drame, actrice de vaudeville,
chanteuse en vogue de café-concert, compositeur
de musique, auteur d'airs devenus populaires,
et enfin conférencière?
4° Citer au moins quatre comédiens ou co-
médiennes guillotinés ou pendus pour raisons
politiques?
Nous publierons, dimanche prochain, le,
réponses à ces questions auxquelles nos lec
teurs sauront facilement répondre avec ur
peu d'érudition.
leEAUCOUP DE BRUIT.
Les billets de faveur
sont rétablis
Les billets d'auteur
également
Ce qu'il était facile de prévoir, hier, est
aujourd'hui un fait accompli: le billet de
faveur est tendu aux Parisiens.
A trois heures, au siège de la Société des
auteurs, se sont réunis :
MM. Paul Hervieu .président de la So-
ciété, Jean Richepin, Maurice Hennequin,
de Fiers, de Caillavet, Paul Milliet et Saint-
Saëns, membres de la Commission, repré-
sentant les auteurs.
MM. Albert Carré, président de i Asso-
ciation des Directeurs de théâtres, Porel,
Peter Carin, Franck, Fontanes, Micheau et
Duplay, mandataires des directeurs.
Voici le procès-verbal qui a été signé
par tous les assistants :
Les délégués de l'Association des Directeurs
de théâtre de Paris ce sont rendus hier à la
Commission de la Société des Auteurs et Com-
positeurs dramatiques munis des pleins pouvoirs
de leurs confrères.
Ils ont souscrit aux propositions qui leur ont
été faites par la Commission et qui portaient sur
le maintien des billets de faveur et des billets
d'auteur.
En outre, la Commission et les Directeurs se
sont mis d'accord sur des mesures rigoureuses
à prendre immédiatement pour restreindre l'abus
et réprimer le trafic des billets de faveur.
Tous les théâtres faisant partie de l'Association
des Directeurs ont adhéré à cet arrangement, à
l'exception du Châtelet.
On remarquera que cette convention
n'oblige que « les théâtres faisant partie de
l'Association des Directeurs. »
Deux conservent donc leur liberté d'ac-
tion : ce isont- les Bouffes-Parisiens et
l'Ambigu, qui ne sont pas syndiqués. Mais
commeMM. Richemond et Mathieu se sont
toujours déclarés partisans du billet de fa-
veur, ce ne sont pas eux qui chercherons à
se soustraire à leur rétablissement.
L'accord serait donc complet si M. ron
tanes n'était pas resté inébranlable.
Il est, en somme, demeuré fidèie à se*?
principes, puisque, depuis plusieurs an-
nées, il avait pris comme règle la suppres-
sion absolue de tout coupon gratuit; par
contre, il avait considérablement abai^é
le tarif de ses places.
Quant aux billets d'auteur, ils serent,
conune avant, cédés à M. Prudhommeau et
vendus aux abords des théâtres, par ses
agents.
Mais que diront les autres, ceux de M.
Lépine, chargés de faire respecter la nou-
velle ordonnance interdisant le trafic des
billets sur la voie publique ?
M. Prudhommeau, à qui la question a
été posée, a répondu fièrement « qu'il en
faisait son affaire ». Comment s'y prendi?-
t-il, nous l'ignorons ; peut-être, à 1 heu e
qu'il est, ne le sait-il pas bien lui-même.
D'autres sont davantage menacés, et
sont les débitants de tabac, qui vendent le:
billets délivrés gratuitement. Auteurs e
directeurs sont fermement résolus à le!
traquer et à obtenir contre eux de!
condamnations exemplaires. Ils seront
croyons-nous, secondés par l'administratior
de l'Assistance publique, qui est lésée dt
son pourcentage sur toutes les sommes qu
ne passent pas par le contrôle
Ajoutons que des traquenards seront ren
dus et que les acquéreurs de places au ra
bais s'exposeront à se voir refuser les cou
pons portant la mention: « Ce billet ne peu
être vendu ». Nous les en prévenons cha
ritablement.
Et maintenant que l'incident est clos, i
nous reste à souhaiter à tous les directeur
des succès tels, qu'en dépit de la latitude
qui leur est laissée, à toute demande de pla
ces, ils soient obligés d'opposer la classions
formule: « Impossible, mille regrets! »
LÉON NUNES.
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