Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-09-08
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 septembre 1908 08 septembre 1908
Description : 1908/09/08 (A2,N343). 1908/09/08 (A2,N343).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645998b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2*Anfiêe. «N»343 (Quotidien) - - (Le Numêrô i S céntimôS
Mardi 8 Septembre Ion,..
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VB. ^8 ^KyV ^K -'« ^EJK pfl K ,a mm^S B
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : C0MŒDIA>PARlS
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UN AN 6 MOIS
11 Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
;à
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Adresse Télégraphique : COMŒDlA..PARIS
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements ; 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 a 20 »
Souvenirs,
regrets
.k .——
J'ai rencontré l'autre jour, au bord de
la mer, le « vieux rentier » de l'art dra-
viatique, dont j'ai parlé maintes fois aux
lecteurs de Comœdia. Il était morne,
Parce qu'il était privé de son bridge
quotidien, reconstitué avec peine dans ce
Petit port au moyen des éléments lo-
caux, et détruit ce jour-là par deux dé-
actions. Un receveur en vacances s' é-
tait laissé séduire par une promenade en
Automobile, et le patron de l'hôtel était
à la pêche!. Comme si ça devait être
Permis!
7— Je devrais en profiter pour tra-
Vailler, me dit le vieux dramaturge.
Mais c'est fini, je ne travaille plus. Et
Je ne travaille plus, parce que je me suis
arrêté de travailler. Pas moyen de re-
partit.
» Il n'y a pas à dire: quand on fait
du théâtre, il faut en faire constamment
Ou ne pas s'en mêler.
» L'auteur dramatique est comme l'o-
rateur. Il faut qu'il parle au public pen-
dant toute sa vie, pour ne pas perdre la
communication. Moi, j'ai perdu la
communication. Et je l'avais si bien!.
Allons! qu'il n'en soit plus question.
Asseyons-nous au Casino et buvons.
Savez-vous jouer à l'écarté? »
Je répondis que je n'avais jamais tou-
ché une carte de ma vie.
- Travaillez-vous au moins?
— Oui, assez bien en ce moment.
— Alors, continuez. Et ne vous arrê-
tez pas. Lope de Vega a écrit quatorze
cents pièces. Je ne vous en demande pas.
autant. Il faudrait avoir un théâtre à soi,
"Il théâtre en toile et en planches ignifu-
ges. Voilà ce qu'il m'aurait fallu.
J'aurais eu une vie admirable. Et je
aurais pas été obligé de tromper mon
besoin d'activité avec cette vie à blanc,
qu'on appelle le poker ou le bridge.
Ecrire des pièces tout le temps, avec
l'idée qu'on va les jouer tout de suite,
?n imaginer pendant dix heures par
JOUr. Dormir et manger le reste du
temps.
» .Ce métier-là est comme tous les
* Métiers : il faut l'exercer. Si on ue
^exerce pas, on le perd. Je n'aime pas
Penser à cela. Voulez-vous faire une
Promenade en mer?. Vous n'y tenez
Pas ?. Moi non plus. Voilà un petit
Verre de kirsch, qui ne m'a procuré au-
cune satisfaction véritable, et qui me fe-
ra aussi mal à l'estomac que si je l'a-
vai> s bu avec plaisir.
» .On vous embête avec des histoi-
• res de charpente, de construction de
pièces. Qu'est-ce que ça signifie? La
vérité est qu'un homme intelligent est-
toirs capable de bien construire une
Pièce, ou de bien se foutre dedans. Mais
tout le monde n'est pas capable
d'écrire ou plutôt de parler une pièce.
Parler une pièce, voilà ce qui est impor-
tant: le verbe de théâtre, pas le verbe
qui se lit, mais le verbe qui s'entend.
M y a des écrivains qui écrivent très
bien pour les yeux, mais dont la parole
ne parvient pas aux spectateurs. On
®a pas affaire à un lecteur qui peut
s arrêter à son gré, lever le nez et son-
ger. Les spectateurs de théâtre sont là
qui écoutent, et il faut qu'ils entendent
tout de suite, et bien ensemble.
» Un auteur dramatique, à un moment
donné de sa pièce, est comme un buf-
feher de gare. Il faut qu'il serve des
Plats qui s'avalent vite. De bonnes
ecrevisses, c'est certainement excellent,
mais on n'a pas l'idée d'en offrir à des
voyageurs, quand la grosse locomotive
est là sous pression, prête à partir au
bout des quinze minutes d'arrêt.
» J'ai fait des expériences curieuses
avec ce langage de théâtre. Je voyais
mérite devant mes yeux une phrase, qui
avait fait beaucoup d'effet à la représen-
ation. Et je me disais: « Mais, sapristi!
Cette phrase n'est pas française. Et mê-
me elle ne dit pas, en réalité, ce qu'on
entend ». Je remettais donc la phrase
aplomb. Je la donnais, ainsi rétablie,
à Acteur, qui la prononçait selon mes
» naji.cattons. Et le public ne l'entendait
P*us. C'était évidemment la syntaxe qui
avait tort.
» Ne vous trompez pas sur mes pa-
roles, et ne croyez pas que ce que je
dis là soit à la défaveur de l'Art dra-
Matique Il y a, au théâtre, une sorte
de littérature qui ne passe pas. Mais il
s ensuit pas de là que la littérature
boY soit pas nécessaire. Je connais de
bon charpentiers, qui ne sont que cela,
tt qui, après avoir réussi à mettre en
Présence deux personnages dans une si-
tuation pathétique, ne leur font dire que
dès choses misérables, et décevantes
Don r le Public. Ils ont le talent néces-
Saj Pour mettre les gens en appétit,
mais 1112 sont pas en état de leur donner
de qUOI manger. Ah! nom de d'là,
dire que 'njoi@ je pouvais, jadis, faire de
bonnes pièces bien complètes. Je puis le
proclamer, maintenant que je n'en suis
plus capable. je n'en suis
» J'étais bien parti. J'avais eu trois
bon succès. J'ai peut-être eu trop de
succès pour commencer. Avec ça, j'ai
On a,li. re à une critique trop emballée.
hure m a ut de suite flanqué sur la
hure des épIthètes de trois cents kilogs,
qui m» ont Pesé sur les épaules et ont
singulièrement alourdi ma marche. J'ai
tu le j'ai perdu ma conRmMe. ma
belle hardiesse si dangereuse et si néces-
saire. Je me suis mis à écrire pour mes
contemporains, pour la postérité, au lieu
d'écrire pour moi-même. Le travail, qui
m'amusait tant, m'a effrayé. Puis ma
prudence excessive est devenue de la
paresse. Puis, j'ai joué au bridge.
» .Et ce qu'il y a de plus terrible,
dit le vieil auteur en se levant, c'est
que d'avoir ainsi manqué ma vie, ça
m'embête de moins en moins. Je ne sens
même plus en moi le dépit exaspéré, la
rancune féconde qui me feraient réagir
et agir. »
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain un article da
1 JEAN JULLIEN
Gaietés lyriques
Avec la reprise de la saison, voici les
malentendus qui recommencent à la Gaité-
Lyrique. On sait l'absurde commerce au-
quel a donné lieu, l'an dernier, la vente
des billets de ce théâtre populaire, et la
façon dont Comœdia a dû se mettre, lui-
même, marchand de billets pour permettre
au public de se procurer des places.
Jusque là, bien qu'absurde, la situation
était cependant régulière. On ne saurait,
en effet, reprocher aux marchands de
billets d'acheter, comme d'autres commer-
çants, des marchandises pour essayer de
les revendre plus cher, tout en risquant
de ne point les revendre du tout. Il était
ridicule sans doute d'exposer les specta-
teurs d'un théâtre populaire à payer des
majorations d» prix excessives, mais enfin
les marchands de billets étaient dans leur
droit, et la seule façon de lutter contre eux
était d'aller en même temps qu'eux retenir
des places au bureau.
Cette année, malheureusement, la situa-
tion devient infiniment plus grave, si j'en
crois une délégation de spectateurs littéra-
lement indignés qui, du bureau\de location,
sont venus tout droit à Comœdia nous
conter leurs peines.
Depuis une semaine, on annonçait l'ou-
verture du bureau de location pour ce jour-
là, à dix heures du matin, et, dès l'aube,
ils étaient venus d'un peu partout faire la
queue.
On attendait avec angoisse; peut-être
parmi les premiers arrivants allait-il se
trouver quelque marchand de billets qui
allait rafler toutes les places.
Cela tut mieux encore: avant même que
le guichet ne tût ouvert, on annonça au
« peuple » qui se pressait entre les bar-
rières que la location était terminée pour
les trois premières représentations. Les
marchands de billets, tels des rayons X,
étaient passés invisibles dans le bureau de
location et avaient tout emporté.
J'aime mieux vous dire tout de suite
qu'il y eut un joli peiit mouvement d'exas-
pération parmi les gens qui, depuis le ma-
tin, piétinaient là. Certains venaient de
lointaines banlieues, d'autres étaient reve-
nus tout exprès à Paris, et avaient abrégé
leurs vacances pour être sûrs d'arriver en
temps utile. Leur indignation touchait à la
folie.
Une dame, me dit-on, était venue tout
exprès de Charenton. Elle y est retournée.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
c
hopin à Cùmoedia.
Nos collaborateurs et amis Julien
Torchet et Vuillemin savent-ils quel fut le
premier domicile de Frédéric Chopin quand
il vint à Paris, en 1831? --'!'-'--@
S'ils l'ignorent, je leur apprendrai que
l'illustre compositeur polonais loua deux
chambres au quatrième étage d'un immeu-
ble situé au numéro 27 du boulevard Pois-
sonnière. Il avait alors vingt et un ans.
Il n'habita pas longtemps au-dessus de
nos futurs bureaux: quelques mois à peine.
Il demeura successivement: 26, rue de la
Chaussée-d'Antin; 16, rue Pigalle (avec
George Sand) ; rue de Chaillot (après sa
rupture avec le célèbre écrivain) ; enfin, 11,
place Vendôme, où il mourut le 17 octo-
bre 1849.
Son court séjour dans la maison de Co-
mœdia fut le temps le plus heureux de
sa vie.
A
u Conservatoire. 1
En rivalité avec M. Leitner, M. Leit- t
ner le favori, se présentent comme profes-
seurs au Conservatoire: Mlle Renée du
Minil et M. Henry Mayer, qui n'ont aucune
chance, et M. Dumény, qui en a beaucoup.
On sait — et ce n'est pas nous qui les
en blâmerons — que MM. Doumergue et
Dujardin-Beaumetz ont, depuis quelques
années, fait la part la plus large dans les
jurys du. Conservatoire aux comédiens des 1
boulevards.
v
oyage de noces. -, '.- - -"!~
C'est en Espagne que M. et Mme
Broussan promènent leur lune de miet.
Un de nos amis, qui a reçu hier d'excel-
lentes nouvelles des nouveaux mariés, nous
dit qu'ils vont de merveilles en merveilles
et qu'ils sont ravis de leur beau voyage.
N
'omination.
Notre collaborateur Julien Torchet
demandait, l'autre jour, qui succeueidu <1U
pupitre laissé vacant par la mort du re-
gretté Landry, comme chef d'orchestie dé
l'Opéra-Comique.
Le choix de M. Albert Carré estfait, et
tout le monde l'approuvera: c'est M. Stra-
ram, chef de chant de l'Opéra, qui va in-
cessamment émigrer rue Favart.
L
es clous. -.
Quels seront les clous, les pièces
l importantes de la saison prochaine?
| Dans l'esprit de leurs auteurs, toutes jep
pièces qui nous seront offertes apparais-
sent également importantes ; contentons-
nous donc de passer en revue celles qui
semblent d'ores et déjà exciter le plus vi-
vement la curiosité du public.
Le clou, le grand clou, c'est Chantecler,
et ce nom seul nous dispense.
Après Chantecler, - c'est Israël. Que de
commentaires! que de conversations! que
d'inquiétudes même, I'oeuvre nouvelle de
l'auteur de Samson aura déjà fait naître!
C'est le Foyer, dont on a trop parlé déjà
pour pouvoir s'interrompre.
Et c'est enfin, à l'Opéra, le Crépuscule
des Dieux. -
A
la Comédie-Française.
Continuation des représentations
du cycle Donnay-Capus-Hervieu-Lavedan :
après Connais-toi, de M. Paul Hervieu, M.
Jules Claretie. jouera le Goût du Vice, de
M. Henri Lavedan.
La séance continue.
E
t puis voici des vers. -
Au moment où l'on annonce la re-
traite prématurée de Lucien hugère, on lira
avec plaisir les amusants vers suivants qui
furent écrits au moment de la décoration
de l'excellent doyen par M. Georges Berr,
le décoré d'hier:
A FELIX FAURE s
qui a décoré Lucien Fugêrs
Faure, assis dans une bergère
— On vit des rois en épouser —
Disait : « Les mortels que je gère
Ont tendances à me raser.
La Presse a su les diviser,
Comme à l'époque boulangère,
Par ses propos de harengère.
Ressoudons-les dans un baiser. »
- Et Faure décora Fugère.
Fier de ce trait que lui suggère
Le talent de Fugère, il fond,
Escorté de sa ménagère,
Place Favart, la porte au fond.
— Benjamin Constant s'y plOrfond;
Sa gloire sera passagère,
Il n'a décoré qu'un plafond -
Félix a décoré Fugère!
Roi Félix, qui chasse rêvant
A ta puissance mensongère,
Je t'ai critiqué bien souvent, -
Mais je te porte un toast fervent.
Tu viens de décorer Fugère !
L
1 - ! * -
es recrues de l'esperanto.
t Comœdia disait l'autre jour la réve-
- •
lanon que vient ae produire a uiesue
l'Iphigénie de Gœthe, jouée en esperanto.
Savait-on que l'idiome international
compte au moins un adepte parmi nos au-
teurs dramatiques. Notre amî Paul-Hyacin-
the Loyson, qui assistait en curieux au Con-
grès de Genève en 1906, fut charmé par
l'euphonie extrême-de la langue artificielle;
Douce comme un ruisseau détourné d'Italie.
et, d'enthousiasme, il rima une ode à son
inventeur, le Dr Zamenhof, qui, à la séance
de.clôture, fit lire au poète son dithyrambe:
.Ces mots suavement colorés d'idéal,
Tu les as ciselés dans un vierge cristal !
La langue, obscur accord d'une race et des siè-
[cles,
Ton génie en un jour l'improvise et la règle!
Ce miel que l'on recueille aux lèvres des aïeuls,
Ce chef-d'œuvre des morts tu l'as créé tout seul !
L'avenir, l'avenir sur nos lèvres commence!
Nous nous découvrons tous une seule âme
[immense !
Plus de torrents de sang pour un mot incompris !
Une langue a parlé qui n'a pas eu de cris !
Jamais son innocente et tendre mélodie
Ne pourra délirer sous un ciel d'incendie
Et, mêlée à la bave en des hourras aigus,
Railler le dernier râle impuissant des vaincus!.
Avouez que ces vers.n'ont qu'un défaut:
celui d'être écrits en vulgaire français.
L
'homme qui ne pouvait pas rester seul.
Voici qu'on rentre.
Un peu partout les répétitions recom-
mencent. On s'entretient des vacances et
l'on parle tristement des nombreux dispa-
rus.
C'est Louis Varney, c'est Landry, c'est
Subra, Lemeunier, Louis Legendre ; ce sont
les gentilles Soubrier et de Maulde, c'est
de Vassy, et c'est surtout Emmanuel Arène.
Le vide qu'a laissé le critique du Figaro
est tel que, selon le mot d'un spirituel Pari-
sien: « on -ne peut pas s'habituer à le voir
mort. » -
Et chacun raconte sur lui mille anec-
dotes.
Emmanuel Arène avait horreur de la so-
litude. Il ne pouvait se passer de la com
pagnie de quelqu'un.
Un jour, en plein mois de juillet, sous le
soleil perpendiculaire d'un midi étincelant,
il rencontre dans la cour du Havre, devant
la gare Saint-Lazare, un de nos aimables
confrères qui fuyait un Paris torride et dé-
sert.
Emmanuel Arène l'accoste, le saisit, erf-
tame la conversation et, comme l'autre se
dérobait, il lui donne pour le retenir cet
argument imprévu en une telle saison:
-—- Venez donc avec moi jusque chez
Guitry. Je l'ai vu hier. Il vous attend!
Ut
i mot de Legouvé.
Nous recevons d'un aimable lecteur.
M. Henry Pouget, 1 intéressante lettre sui-
vante:
Mon cher Masque,
Dans votre numéro d'aujourd'hui, vous de-
mandez qu'une plaque de souvenir soit mise
sur la maison du 14, rue Saint-Marc, habitée
toute la vie par M. Legouvé, décédé à près
de cent ans, et vous ajoutez : « Ce sont là des
choses qu'un propriétaire ne devrait pas ou-
blier. »
Peut-être ignorez-vous que M. Legouvé était
le propriétaire de cette maison, qui a dû passer
à ses enfants et petits-enfants.
Puisque vous avez parlé de M. Legouvé,
permettez-moi de vous dire qu'à côté de l'é-
crivain éminent, et si modeste, ne parlant ja-
mais de lui, comme vous le dites si bien, il y
avait l'homme profondément bon et accueillant,
dont « la main gauche ignorait toujours ce que
donnait la main droite ».
Laissez-moi aussi vous raconter ce mot exquis.
Un jour que quelqu'un à qui s'intéressait
M. Legouvé le priait de le recommander à un
homme politique, alors tout puissant, M. Le-
gouvé répondit: « X. me doit trop pour que
je puisse lui demander quelque chose. »
Recevez, etc.
Henry POUGET.
L
a géographie, plaines, vallons et mon-
tagnes. a maintenant toute sa séduc-
tion depuis que Georges Richard a créé
ses jolies quatre-cylindres, si souples et si
rapides, dont tant d'adeptes vantent à tous
l'incontestable supériorité. -.
T
arga Bologna.
C'est de l'italien, et ce n'est pas le
nom d un nouveau rivai ae L,;aruso ou
Bonci, mais celui de la grande course qui
a été disputée; hier, à Bologne et qui a
été marquée, enfin! par le premier succès
en Italie des couleurs françaises.
L'assistance transalpine a fait à Porpo-
rato, qui conduisait la" Berliet victorieuse,
une grande ovation. Ovation d'autant plus
méritée que cette Berliet, la seule voiture
française qui courait, était munie d'un mo-
teur de 120 d'alésage, alors que les voi-.
tures italiennes en comptaient 130. Ceci
prouve donc un rendement très supérieur
du moteur Berliet.
NOUVELLE A LA MAIN
O
n connaît la fidélité du maître Saint-
Saëns pour Béziers. ,.
Un l y voit, mtatlgable, assister a toutes
les représentations. Et comme on le féli-
citait de cette intrépidité: ;
— Que voulez-vous, dit-il, je suis comme
Ruy Blas. Je suis amoureux de l'Arène.
- Le Masque de Verre.
GESTES ET EXPRESSIONS DE THEATRE
i MIU MAUOAllAN
-La 'Célèbre, danseuse canadienne qui & tant passions l'oplniûû publique eu 'Angleterre avec sa.
fameuse d?11** s Saiomé g
Grands Artistes et Petits Cabots
Le chien, a-t-on dit souvent, est ce qu'il
y a de meilleur dans l'homme. C'est peut-
être là l'explication du tendre amour que
manifestent pour ces charmantes petites
Mme Zorelll
bêtes tant de jolies femmes, et, en parti-
culier, tant de nos plus gracieuses ar-
tistes.
Nous avons déjà fait connaître à nos lec-
teurs quelques-uns de ces heureux toutous.
Aujourd'hui, je vous en présenterai un
nouveau, Pierrot, favori de Mlle Jeanine
Zorelli.
Pourquoi ce nom de Pierrot? L'a-t-on
pris au hasard, dans le calendrier des
saints qui patronnent les petits cabots? Que
non pas! Il se rattache à un récent évé-
nement de la carrière artistique de Mlle
Zorelli.
C'était au printemps dernier; l'excellente
comédienne incarnait délicieusement le
principal rôle de La Revanche dn Pierrot;
lorsque vint au monde, dans sa propre de-
meure, un joli petit loulou tout blanc.
En souvenir du succès qu'elle venait de
remporter dans ce rôle la charmante ar-
tiste baptisa du nom de Pierrot ce petit
ours en miniature, qui ne tarda pas 5 (Je",
venir son compagnon fidèle.
Depuis ce jour, leurs deux existences
sont unies, au point que m'informant, hier,
des projets de Mlle Zorelli, je ne crus pas
pouvoir me dispenser de m'enquérir égale-
ment de ceux de Pierrot.
La créatrice inoubliable du rôle de Mar-
the dans le Monsieur aux chrysanthèmes
prévoit une saison très chargée; elle doit
créer, entre autres, Les Bûcherons, de
Raymond Crussard, et une pièce de Gyji
et Délyos.
Quant à Pierrot, il ne. songe qu'à êm-
bellir encore et à se faire primer, comma
le furent ses parents, à l'Exposition canine.
Inutile de dire que' nous nous réjouirons
également des succès de l'un et de l'autre.
Concours de Pièces en un acte
Organisé par UComœdia"
du 15 Septembre au 15 Octobre 1908
Il s'avère de plus en plus -qu'il n'y a aucune
proportion entre la production théâtrale et le
nombre de pièces qui sont jouées chaque année
à Paris. Les théâtres apparaissent aux jeunes
auteurs comme des temples inaccessibles au seuil
desquels ils n'entendront jamais 1 e dignus est in-
trare.
Combien, pourtant, de pièces, de comédies, de
simples actes seraient dignes de ce public pari-
sien, si intelligent, si curieux d'œuvres de va-
leur, qui ne verront jamais le jour.
C'est un peu pour encourager les obscurs, les
inconnus, les timides aussi, que nous avons songé
à instituer ce concours de pièces en un acte,
concours d'un mois seulement, concours dont,
nous l'espérons, nous ferons cette saisjn plu-
sieurs éditions.
Et, les difficultés que rencontrent les jeunes
auteurs à se faire entendre nous avaient poussé
à penser qu'il nous faudrait rendre visite à plu-
sieurs scènes de Paris, avant de voir agréer
notre idée de concours.
Nous étions dans l'erreur, car elle fut chaleu-
reusement accueillie dès le seuil de la première
porte où nous avons frappé, la porte de la Co-
médie-Royale.
Nous avons trouvé en M. Meer non seule-
ment un homme aimable, mais un directeur in-
telligent, averti, curieux de belles choses et en-
treprenant — notez cette dernière qualité. Et,
tout de suite, nous sommes tombés d'accord.
M. Meer a voulu, sans hésiter, donnerixux jeu-
nes auteurs une preuve de l'estime où il les
tient, au public la preuve aussi qu'il est homme
à tenter ce qu'il faut pour lui plaire.
« Je demanderai seulement, a formulé le
directeur de la coquette bonbonnière de la rue
Caumartin, que 'les pièces reçues n'aient pas
plus de quatre personnages dont deux femmes,
et qu'elles ne comportent point de complications
scéniques dans les décors et les accessoires ».
Nous avons demandé à M. Meer s'il pourraii
jouer plusieurs des pièces primées de notra
concours et dans quel délai il croirait pouvoifl
les jouer.
Et, très Américain, sans barguigner, M. Meei
nous a répondu: « Je jouerai les deux premiè.,
res pièces primées et je les jouerai dans lè délai
de la date de clôture du concours ou
de la date à laquelle vous me remettrez lei
manuscrits ». V0US me
Vous pensez bien que nous avons chaleureu-
sement remercié, au nom des futurs concurents
et en notre nom, le très accueillant directeur da
la Comédie-Royale.
Alors, sans plus tarder, nous avons élabor4
le très simple règlement que voici:
REGLEMENT
, Art. ¡er. - Comœdia Organise un concourt
de nSanS musique qui sera ou-
vert du 15 septembre au 15 octobre 1908.
Art. II. - Les pièces présentées ne devront
pas avoir plus de quatre personnages au maxi-
mum mais comprendront dans ce nombre au
moins deux rôles de femme.
Art. III. - Elles^he devront comporter aucu.
ne complication scénique {déCOrs' accessoires,
etc., etc.)
Article IV. - Dès la clôture (15 octobre) les
pièces Présentées seront lues et classées, et -le
résultat sera proclamé au Plus tard le ilr ;.ove m,,,
bre 1908.- F lUTa le 1 novem-
Article V. - Les deux pièces primées seronS
représentées à la Comédie-Royale dans le cou.
rant du mois de novembre Ig08, ainsi qu'il ré.
sulte de la promesse de M. Meer directeur de
la Comédie-Royale. 1
Et maintenant, auteurs à vos pièces si j'ose
ainsi m'exprimer. pièces, si j'ose
Ce qu'il faut dire sur Coquelin cadet
Je reviens de la rue de Longchamp, où
j'ai causé longuement avec Jean Coquelin
de I article, paru dans un journal du matin
concernant son oncle.
- Que voulez-vous que je vous dise,
répondit Jean Coquelin à ma question, cet
article nous a causé un immense chagrin.
Nous trouvons parfaitement inutile que
l'on y revienne sans cesse. Ne ferait-on pas
beaucoup mieux de le laisser se guérir en
Dam! Le silence est la meilleure chose aue
l'on puisse observer. Comœdia il y a ^quel*
ques T0,LfSre RouSûttr
de votre confrère Rouzler-Dorcières, a mis
les événements au point, Combien nous
serions heureux qu'on ne parlât plus de lui 1
Il nous a fallu couper court à tous les pro-
pos qu'on imprimait-, parce que les calom-
nies, et, laissez-moi prononcer le mot dei
crapuleries commençaient à circuler et
qu'il était nécessaire de rétablir l'exacte
vérité Maintenant, notre cher souffrant va
Mardi 8 Septembre Ion,..
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Souvenirs,
regrets
.k .——
J'ai rencontré l'autre jour, au bord de
la mer, le « vieux rentier » de l'art dra-
viatique, dont j'ai parlé maintes fois aux
lecteurs de Comœdia. Il était morne,
Parce qu'il était privé de son bridge
quotidien, reconstitué avec peine dans ce
Petit port au moyen des éléments lo-
caux, et détruit ce jour-là par deux dé-
actions. Un receveur en vacances s' é-
tait laissé séduire par une promenade en
Automobile, et le patron de l'hôtel était
à la pêche!. Comme si ça devait être
Permis!
7— Je devrais en profiter pour tra-
Vailler, me dit le vieux dramaturge.
Mais c'est fini, je ne travaille plus. Et
Je ne travaille plus, parce que je me suis
arrêté de travailler. Pas moyen de re-
partit.
» Il n'y a pas à dire: quand on fait
du théâtre, il faut en faire constamment
Ou ne pas s'en mêler.
» L'auteur dramatique est comme l'o-
rateur. Il faut qu'il parle au public pen-
dant toute sa vie, pour ne pas perdre la
communication. Moi, j'ai perdu la
communication. Et je l'avais si bien!.
Allons! qu'il n'en soit plus question.
Asseyons-nous au Casino et buvons.
Savez-vous jouer à l'écarté? »
Je répondis que je n'avais jamais tou-
ché une carte de ma vie.
- Travaillez-vous au moins?
— Oui, assez bien en ce moment.
— Alors, continuez. Et ne vous arrê-
tez pas. Lope de Vega a écrit quatorze
cents pièces. Je ne vous en demande pas.
autant. Il faudrait avoir un théâtre à soi,
"Il théâtre en toile et en planches ignifu-
ges. Voilà ce qu'il m'aurait fallu.
J'aurais eu une vie admirable. Et je
aurais pas été obligé de tromper mon
besoin d'activité avec cette vie à blanc,
qu'on appelle le poker ou le bridge.
Ecrire des pièces tout le temps, avec
l'idée qu'on va les jouer tout de suite,
?n imaginer pendant dix heures par
JOUr. Dormir et manger le reste du
temps.
» .Ce métier-là est comme tous les
* Métiers : il faut l'exercer. Si on ue
^exerce pas, on le perd. Je n'aime pas
Penser à cela. Voulez-vous faire une
Promenade en mer?. Vous n'y tenez
Pas ?. Moi non plus. Voilà un petit
Verre de kirsch, qui ne m'a procuré au-
cune satisfaction véritable, et qui me fe-
ra aussi mal à l'estomac que si je l'a-
vai> s bu avec plaisir.
» .On vous embête avec des histoi-
• res de charpente, de construction de
pièces. Qu'est-ce que ça signifie? La
vérité est qu'un homme intelligent est-
toirs capable de bien construire une
Pièce, ou de bien se foutre dedans. Mais
tout le monde n'est pas capable
d'écrire ou plutôt de parler une pièce.
Parler une pièce, voilà ce qui est impor-
tant: le verbe de théâtre, pas le verbe
qui se lit, mais le verbe qui s'entend.
M y a des écrivains qui écrivent très
bien pour les yeux, mais dont la parole
ne parvient pas aux spectateurs. On
®a pas affaire à un lecteur qui peut
s arrêter à son gré, lever le nez et son-
ger. Les spectateurs de théâtre sont là
qui écoutent, et il faut qu'ils entendent
tout de suite, et bien ensemble.
» Un auteur dramatique, à un moment
donné de sa pièce, est comme un buf-
feher de gare. Il faut qu'il serve des
Plats qui s'avalent vite. De bonnes
ecrevisses, c'est certainement excellent,
mais on n'a pas l'idée d'en offrir à des
voyageurs, quand la grosse locomotive
est là sous pression, prête à partir au
bout des quinze minutes d'arrêt.
» J'ai fait des expériences curieuses
avec ce langage de théâtre. Je voyais
mérite devant mes yeux une phrase, qui
avait fait beaucoup d'effet à la représen-
ation. Et je me disais: « Mais, sapristi!
Cette phrase n'est pas française. Et mê-
me elle ne dit pas, en réalité, ce qu'on
entend ». Je remettais donc la phrase
aplomb. Je la donnais, ainsi rétablie,
à Acteur, qui la prononçait selon mes
» naji.cattons. Et le public ne l'entendait
P*us. C'était évidemment la syntaxe qui
avait tort.
» Ne vous trompez pas sur mes pa-
roles, et ne croyez pas que ce que je
dis là soit à la défaveur de l'Art dra-
Matique Il y a, au théâtre, une sorte
de littérature qui ne passe pas. Mais il
s ensuit pas de là que la littérature
boY soit pas nécessaire. Je connais de
bon charpentiers, qui ne sont que cela,
tt qui, après avoir réussi à mettre en
Présence deux personnages dans une si-
tuation pathétique, ne leur font dire que
dès choses misérables, et décevantes
Don r le Public. Ils ont le talent néces-
Saj Pour mettre les gens en appétit,
mais 1112 sont pas en état de leur donner
de qUOI manger. Ah! nom de d'là,
dire que 'njoi@ je pouvais, jadis, faire de
bonnes pièces bien complètes. Je puis le
proclamer, maintenant que je n'en suis
plus capable. je n'en suis
» J'étais bien parti. J'avais eu trois
bon succès. J'ai peut-être eu trop de
succès pour commencer. Avec ça, j'ai
On a,li. re à une critique trop emballée.
hure m a ut de suite flanqué sur la
hure des épIthètes de trois cents kilogs,
qui m» ont Pesé sur les épaules et ont
singulièrement alourdi ma marche. J'ai
tu le j'ai perdu ma conRmMe. ma
belle hardiesse si dangereuse et si néces-
saire. Je me suis mis à écrire pour mes
contemporains, pour la postérité, au lieu
d'écrire pour moi-même. Le travail, qui
m'amusait tant, m'a effrayé. Puis ma
prudence excessive est devenue de la
paresse. Puis, j'ai joué au bridge.
» .Et ce qu'il y a de plus terrible,
dit le vieil auteur en se levant, c'est
que d'avoir ainsi manqué ma vie, ça
m'embête de moins en moins. Je ne sens
même plus en moi le dépit exaspéré, la
rancune féconde qui me feraient réagir
et agir. »
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain un article da
1 JEAN JULLIEN
Gaietés lyriques
Avec la reprise de la saison, voici les
malentendus qui recommencent à la Gaité-
Lyrique. On sait l'absurde commerce au-
quel a donné lieu, l'an dernier, la vente
des billets de ce théâtre populaire, et la
façon dont Comœdia a dû se mettre, lui-
même, marchand de billets pour permettre
au public de se procurer des places.
Jusque là, bien qu'absurde, la situation
était cependant régulière. On ne saurait,
en effet, reprocher aux marchands de
billets d'acheter, comme d'autres commer-
çants, des marchandises pour essayer de
les revendre plus cher, tout en risquant
de ne point les revendre du tout. Il était
ridicule sans doute d'exposer les specta-
teurs d'un théâtre populaire à payer des
majorations d» prix excessives, mais enfin
les marchands de billets étaient dans leur
droit, et la seule façon de lutter contre eux
était d'aller en même temps qu'eux retenir
des places au bureau.
Cette année, malheureusement, la situa-
tion devient infiniment plus grave, si j'en
crois une délégation de spectateurs littéra-
lement indignés qui, du bureau\de location,
sont venus tout droit à Comœdia nous
conter leurs peines.
Depuis une semaine, on annonçait l'ou-
verture du bureau de location pour ce jour-
là, à dix heures du matin, et, dès l'aube,
ils étaient venus d'un peu partout faire la
queue.
On attendait avec angoisse; peut-être
parmi les premiers arrivants allait-il se
trouver quelque marchand de billets qui
allait rafler toutes les places.
Cela tut mieux encore: avant même que
le guichet ne tût ouvert, on annonça au
« peuple » qui se pressait entre les bar-
rières que la location était terminée pour
les trois premières représentations. Les
marchands de billets, tels des rayons X,
étaient passés invisibles dans le bureau de
location et avaient tout emporté.
J'aime mieux vous dire tout de suite
qu'il y eut un joli peiit mouvement d'exas-
pération parmi les gens qui, depuis le ma-
tin, piétinaient là. Certains venaient de
lointaines banlieues, d'autres étaient reve-
nus tout exprès à Paris, et avaient abrégé
leurs vacances pour être sûrs d'arriver en
temps utile. Leur indignation touchait à la
folie.
Une dame, me dit-on, était venue tout
exprès de Charenton. Elle y est retournée.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
c
hopin à Cùmoedia.
Nos collaborateurs et amis Julien
Torchet et Vuillemin savent-ils quel fut le
premier domicile de Frédéric Chopin quand
il vint à Paris, en 1831? --'!'-'--@
S'ils l'ignorent, je leur apprendrai que
l'illustre compositeur polonais loua deux
chambres au quatrième étage d'un immeu-
ble situé au numéro 27 du boulevard Pois-
sonnière. Il avait alors vingt et un ans.
Il n'habita pas longtemps au-dessus de
nos futurs bureaux: quelques mois à peine.
Il demeura successivement: 26, rue de la
Chaussée-d'Antin; 16, rue Pigalle (avec
George Sand) ; rue de Chaillot (après sa
rupture avec le célèbre écrivain) ; enfin, 11,
place Vendôme, où il mourut le 17 octo-
bre 1849.
Son court séjour dans la maison de Co-
mœdia fut le temps le plus heureux de
sa vie.
A
u Conservatoire. 1
En rivalité avec M. Leitner, M. Leit- t
ner le favori, se présentent comme profes-
seurs au Conservatoire: Mlle Renée du
Minil et M. Henry Mayer, qui n'ont aucune
chance, et M. Dumény, qui en a beaucoup.
On sait — et ce n'est pas nous qui les
en blâmerons — que MM. Doumergue et
Dujardin-Beaumetz ont, depuis quelques
années, fait la part la plus large dans les
jurys du. Conservatoire aux comédiens des 1
boulevards.
v
oyage de noces. -, '.- - -"!~
C'est en Espagne que M. et Mme
Broussan promènent leur lune de miet.
Un de nos amis, qui a reçu hier d'excel-
lentes nouvelles des nouveaux mariés, nous
dit qu'ils vont de merveilles en merveilles
et qu'ils sont ravis de leur beau voyage.
N
'omination.
Notre collaborateur Julien Torchet
demandait, l'autre jour, qui succeueidu <1U
pupitre laissé vacant par la mort du re-
gretté Landry, comme chef d'orchestie dé
l'Opéra-Comique.
Le choix de M. Albert Carré estfait, et
tout le monde l'approuvera: c'est M. Stra-
ram, chef de chant de l'Opéra, qui va in-
cessamment émigrer rue Favart.
L
es clous. -.
Quels seront les clous, les pièces
l importantes de la saison prochaine?
| Dans l'esprit de leurs auteurs, toutes jep
pièces qui nous seront offertes apparais-
sent également importantes ; contentons-
nous donc de passer en revue celles qui
semblent d'ores et déjà exciter le plus vi-
vement la curiosité du public.
Le clou, le grand clou, c'est Chantecler,
et ce nom seul nous dispense.
Après Chantecler, - c'est Israël. Que de
commentaires! que de conversations! que
d'inquiétudes même, I'oeuvre nouvelle de
l'auteur de Samson aura déjà fait naître!
C'est le Foyer, dont on a trop parlé déjà
pour pouvoir s'interrompre.
Et c'est enfin, à l'Opéra, le Crépuscule
des Dieux. -
A
la Comédie-Française.
Continuation des représentations
du cycle Donnay-Capus-Hervieu-Lavedan :
après Connais-toi, de M. Paul Hervieu, M.
Jules Claretie. jouera le Goût du Vice, de
M. Henri Lavedan.
La séance continue.
E
t puis voici des vers. -
Au moment où l'on annonce la re-
traite prématurée de Lucien hugère, on lira
avec plaisir les amusants vers suivants qui
furent écrits au moment de la décoration
de l'excellent doyen par M. Georges Berr,
le décoré d'hier:
A FELIX FAURE s
qui a décoré Lucien Fugêrs
Faure, assis dans une bergère
— On vit des rois en épouser —
Disait : « Les mortels que je gère
Ont tendances à me raser.
La Presse a su les diviser,
Comme à l'époque boulangère,
Par ses propos de harengère.
Ressoudons-les dans un baiser. »
- Et Faure décora Fugère.
Fier de ce trait que lui suggère
Le talent de Fugère, il fond,
Escorté de sa ménagère,
Place Favart, la porte au fond.
— Benjamin Constant s'y plOrfond;
Sa gloire sera passagère,
Il n'a décoré qu'un plafond -
Félix a décoré Fugère!
Roi Félix, qui chasse rêvant
A ta puissance mensongère,
Je t'ai critiqué bien souvent, -
Mais je te porte un toast fervent.
Tu viens de décorer Fugère !
L
1 - ! * -
es recrues de l'esperanto.
t Comœdia disait l'autre jour la réve-
- •
lanon que vient ae produire a uiesue
l'Iphigénie de Gœthe, jouée en esperanto.
Savait-on que l'idiome international
compte au moins un adepte parmi nos au-
teurs dramatiques. Notre amî Paul-Hyacin-
the Loyson, qui assistait en curieux au Con-
grès de Genève en 1906, fut charmé par
l'euphonie extrême-de la langue artificielle;
Douce comme un ruisseau détourné d'Italie.
et, d'enthousiasme, il rima une ode à son
inventeur, le Dr Zamenhof, qui, à la séance
de.clôture, fit lire au poète son dithyrambe:
.Ces mots suavement colorés d'idéal,
Tu les as ciselés dans un vierge cristal !
La langue, obscur accord d'une race et des siè-
[cles,
Ton génie en un jour l'improvise et la règle!
Ce miel que l'on recueille aux lèvres des aïeuls,
Ce chef-d'œuvre des morts tu l'as créé tout seul !
L'avenir, l'avenir sur nos lèvres commence!
Nous nous découvrons tous une seule âme
[immense !
Plus de torrents de sang pour un mot incompris !
Une langue a parlé qui n'a pas eu de cris !
Jamais son innocente et tendre mélodie
Ne pourra délirer sous un ciel d'incendie
Et, mêlée à la bave en des hourras aigus,
Railler le dernier râle impuissant des vaincus!.
Avouez que ces vers.n'ont qu'un défaut:
celui d'être écrits en vulgaire français.
L
'homme qui ne pouvait pas rester seul.
Voici qu'on rentre.
Un peu partout les répétitions recom-
mencent. On s'entretient des vacances et
l'on parle tristement des nombreux dispa-
rus.
C'est Louis Varney, c'est Landry, c'est
Subra, Lemeunier, Louis Legendre ; ce sont
les gentilles Soubrier et de Maulde, c'est
de Vassy, et c'est surtout Emmanuel Arène.
Le vide qu'a laissé le critique du Figaro
est tel que, selon le mot d'un spirituel Pari-
sien: « on -ne peut pas s'habituer à le voir
mort. » -
Et chacun raconte sur lui mille anec-
dotes.
Emmanuel Arène avait horreur de la so-
litude. Il ne pouvait se passer de la com
pagnie de quelqu'un.
Un jour, en plein mois de juillet, sous le
soleil perpendiculaire d'un midi étincelant,
il rencontre dans la cour du Havre, devant
la gare Saint-Lazare, un de nos aimables
confrères qui fuyait un Paris torride et dé-
sert.
Emmanuel Arène l'accoste, le saisit, erf-
tame la conversation et, comme l'autre se
dérobait, il lui donne pour le retenir cet
argument imprévu en une telle saison:
-—- Venez donc avec moi jusque chez
Guitry. Je l'ai vu hier. Il vous attend!
Ut
i mot de Legouvé.
Nous recevons d'un aimable lecteur.
M. Henry Pouget, 1 intéressante lettre sui-
vante:
Mon cher Masque,
Dans votre numéro d'aujourd'hui, vous de-
mandez qu'une plaque de souvenir soit mise
sur la maison du 14, rue Saint-Marc, habitée
toute la vie par M. Legouvé, décédé à près
de cent ans, et vous ajoutez : « Ce sont là des
choses qu'un propriétaire ne devrait pas ou-
blier. »
Peut-être ignorez-vous que M. Legouvé était
le propriétaire de cette maison, qui a dû passer
à ses enfants et petits-enfants.
Puisque vous avez parlé de M. Legouvé,
permettez-moi de vous dire qu'à côté de l'é-
crivain éminent, et si modeste, ne parlant ja-
mais de lui, comme vous le dites si bien, il y
avait l'homme profondément bon et accueillant,
dont « la main gauche ignorait toujours ce que
donnait la main droite ».
Laissez-moi aussi vous raconter ce mot exquis.
Un jour que quelqu'un à qui s'intéressait
M. Legouvé le priait de le recommander à un
homme politique, alors tout puissant, M. Le-
gouvé répondit: « X. me doit trop pour que
je puisse lui demander quelque chose. »
Recevez, etc.
Henry POUGET.
L
a géographie, plaines, vallons et mon-
tagnes. a maintenant toute sa séduc-
tion depuis que Georges Richard a créé
ses jolies quatre-cylindres, si souples et si
rapides, dont tant d'adeptes vantent à tous
l'incontestable supériorité. -.
T
arga Bologna.
C'est de l'italien, et ce n'est pas le
nom d un nouveau rivai ae L,;aruso ou
Bonci, mais celui de la grande course qui
a été disputée; hier, à Bologne et qui a
été marquée, enfin! par le premier succès
en Italie des couleurs françaises.
L'assistance transalpine a fait à Porpo-
rato, qui conduisait la" Berliet victorieuse,
une grande ovation. Ovation d'autant plus
méritée que cette Berliet, la seule voiture
française qui courait, était munie d'un mo-
teur de 120 d'alésage, alors que les voi-.
tures italiennes en comptaient 130. Ceci
prouve donc un rendement très supérieur
du moteur Berliet.
NOUVELLE A LA MAIN
O
n connaît la fidélité du maître Saint-
Saëns pour Béziers. ,.
Un l y voit, mtatlgable, assister a toutes
les représentations. Et comme on le féli-
citait de cette intrépidité: ;
— Que voulez-vous, dit-il, je suis comme
Ruy Blas. Je suis amoureux de l'Arène.
- Le Masque de Verre.
GESTES ET EXPRESSIONS DE THEATRE
i MIU MAUOAllAN
-La 'Célèbre, danseuse canadienne qui & tant passions l'oplniûû publique eu 'Angleterre avec sa.
fameuse d?11** s Saiomé g
Grands Artistes et Petits Cabots
Le chien, a-t-on dit souvent, est ce qu'il
y a de meilleur dans l'homme. C'est peut-
être là l'explication du tendre amour que
manifestent pour ces charmantes petites
Mme Zorelll
bêtes tant de jolies femmes, et, en parti-
culier, tant de nos plus gracieuses ar-
tistes.
Nous avons déjà fait connaître à nos lec-
teurs quelques-uns de ces heureux toutous.
Aujourd'hui, je vous en présenterai un
nouveau, Pierrot, favori de Mlle Jeanine
Zorelli.
Pourquoi ce nom de Pierrot? L'a-t-on
pris au hasard, dans le calendrier des
saints qui patronnent les petits cabots? Que
non pas! Il se rattache à un récent évé-
nement de la carrière artistique de Mlle
Zorelli.
C'était au printemps dernier; l'excellente
comédienne incarnait délicieusement le
principal rôle de La Revanche dn Pierrot;
lorsque vint au monde, dans sa propre de-
meure, un joli petit loulou tout blanc.
En souvenir du succès qu'elle venait de
remporter dans ce rôle la charmante ar-
tiste baptisa du nom de Pierrot ce petit
ours en miniature, qui ne tarda pas 5 (Je",
venir son compagnon fidèle.
Depuis ce jour, leurs deux existences
sont unies, au point que m'informant, hier,
des projets de Mlle Zorelli, je ne crus pas
pouvoir me dispenser de m'enquérir égale-
ment de ceux de Pierrot.
La créatrice inoubliable du rôle de Mar-
the dans le Monsieur aux chrysanthèmes
prévoit une saison très chargée; elle doit
créer, entre autres, Les Bûcherons, de
Raymond Crussard, et une pièce de Gyji
et Délyos.
Quant à Pierrot, il ne. songe qu'à êm-
bellir encore et à se faire primer, comma
le furent ses parents, à l'Exposition canine.
Inutile de dire que' nous nous réjouirons
également des succès de l'un et de l'autre.
Concours de Pièces en un acte
Organisé par UComœdia"
du 15 Septembre au 15 Octobre 1908
Il s'avère de plus en plus -qu'il n'y a aucune
proportion entre la production théâtrale et le
nombre de pièces qui sont jouées chaque année
à Paris. Les théâtres apparaissent aux jeunes
auteurs comme des temples inaccessibles au seuil
desquels ils n'entendront jamais 1 e dignus est in-
trare.
Combien, pourtant, de pièces, de comédies, de
simples actes seraient dignes de ce public pari-
sien, si intelligent, si curieux d'œuvres de va-
leur, qui ne verront jamais le jour.
C'est un peu pour encourager les obscurs, les
inconnus, les timides aussi, que nous avons songé
à instituer ce concours de pièces en un acte,
concours d'un mois seulement, concours dont,
nous l'espérons, nous ferons cette saisjn plu-
sieurs éditions.
Et, les difficultés que rencontrent les jeunes
auteurs à se faire entendre nous avaient poussé
à penser qu'il nous faudrait rendre visite à plu-
sieurs scènes de Paris, avant de voir agréer
notre idée de concours.
Nous étions dans l'erreur, car elle fut chaleu-
reusement accueillie dès le seuil de la première
porte où nous avons frappé, la porte de la Co-
médie-Royale.
Nous avons trouvé en M. Meer non seule-
ment un homme aimable, mais un directeur in-
telligent, averti, curieux de belles choses et en-
treprenant — notez cette dernière qualité. Et,
tout de suite, nous sommes tombés d'accord.
M. Meer a voulu, sans hésiter, donnerixux jeu-
nes auteurs une preuve de l'estime où il les
tient, au public la preuve aussi qu'il est homme
à tenter ce qu'il faut pour lui plaire.
« Je demanderai seulement, a formulé le
directeur de la coquette bonbonnière de la rue
Caumartin, que 'les pièces reçues n'aient pas
plus de quatre personnages dont deux femmes,
et qu'elles ne comportent point de complications
scéniques dans les décors et les accessoires ».
Nous avons demandé à M. Meer s'il pourraii
jouer plusieurs des pièces primées de notra
concours et dans quel délai il croirait pouvoifl
les jouer.
Et, très Américain, sans barguigner, M. Meei
nous a répondu: « Je jouerai les deux premiè.,
res pièces primées et je les jouerai dans lè délai
de la date de clôture du concours ou
de la date à laquelle vous me remettrez lei
manuscrits ». V0US me
Vous pensez bien que nous avons chaleureu-
sement remercié, au nom des futurs concurents
et en notre nom, le très accueillant directeur da
la Comédie-Royale.
Alors, sans plus tarder, nous avons élabor4
le très simple règlement que voici:
REGLEMENT
, Art. ¡er. - Comœdia Organise un concourt
de nSanS musique qui sera ou-
vert du 15 septembre au 15 octobre 1908.
Art. II. - Les pièces présentées ne devront
pas avoir plus de quatre personnages au maxi-
mum mais comprendront dans ce nombre au
moins deux rôles de femme.
Art. III. - Elles^he devront comporter aucu.
ne complication scénique {déCOrs' accessoires,
etc., etc.)
Article IV. - Dès la clôture (15 octobre) les
pièces Présentées seront lues et classées, et -le
résultat sera proclamé au Plus tard le ilr ;.ove m,,,
bre 1908.- F lUTa le 1 novem-
Article V. - Les deux pièces primées seronS
représentées à la Comédie-Royale dans le cou.
rant du mois de novembre Ig08, ainsi qu'il ré.
sulte de la promesse de M. Meer directeur de
la Comédie-Royale. 1
Et maintenant, auteurs à vos pièces si j'ose
ainsi m'exprimer. pièces, si j'ose
Ce qu'il faut dire sur Coquelin cadet
Je reviens de la rue de Longchamp, où
j'ai causé longuement avec Jean Coquelin
de I article, paru dans un journal du matin
concernant son oncle.
- Que voulez-vous que je vous dise,
répondit Jean Coquelin à ma question, cet
article nous a causé un immense chagrin.
Nous trouvons parfaitement inutile que
l'on y revienne sans cesse. Ne ferait-on pas
beaucoup mieux de le laisser se guérir en
Dam! Le silence est la meilleure chose aue
l'on puisse observer. Comœdia il y a ^quel*
ques T0,LfSre RouSûttr
de votre confrère Rouzler-Dorcières, a mis
les événements au point, Combien nous
serions heureux qu'on ne parlât plus de lui 1
Il nous a fallu couper court à tous les pro-
pos qu'on imprimait-, parce que les calom-
nies, et, laissez-moi prononcer le mot dei
crapuleries commençaient à circuler et
qu'il était nécessaire de rétablir l'exacte
vérité Maintenant, notre cher souffrant va
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