Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-09-06
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 septembre 1908 06 septembre 1908
Description : 1908/09/06 (A2,N341). 1908/09/06 (A2,N341).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645996h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
& "fif»341(Quotïdien}i Le Numéro : 5 centime^
Dimanchâ - YQftfl
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Rédacteur en Chef G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COAMEDIA-PARIS
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UN AN 6 MOIS
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Étranger. 40 a 20 v
t
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UN AN 6 MOiS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
PAYSAGES ANIMÉS
Silhouettes
nocturnes
Le port abandonné
Dans de grands bassins rapiécés avec
des morceaux de ciel, les coques noires
c-,e,s bateaux se reflètent comme de larges
tacites d'encre coulant des quais.
A la lumière crue tombant des mâts
électriques ce sont des cordes, des rails,
des wagons, des passerelles, des paniers
et des caisses: — lait condensé - lait
condensé - lait condense - lait con-
densé.
Sur le pont désert du paquebot un rat,
ne connaissait que son devoir, s'avance
Par bonds successifs et prend possession
du navire. Maintenant le capitaine peut
Venir.
Au hasard de la nuit les nuages pas-
sent rapides comme de longues bâches
noires flottant dans le ciel. Par-ci par-là,
Une tache claire : des cheminées blanches,
des manches à air doublées de brun.
Une grue noire, à ventre rouge, laisse
flotter au vent sa chevelure blanche et
Pour se distraire lève la jambe.
Et comme dans ce chaos on ne sau-
rait discerner des hommes habillés de
noir, il semble que cet infernal sabbat,
abandonné à lui-même, crie, grince,
souffle et dévide follement ses engre-
nages sans contrôle possible, au seul gré
des rafales.
La pluie rouge
La nuit enveloppe le West-End, et
seuls les trottoirs brillent encore, déla-
vés par la pluie. Dans l'ombre le parapet
Ogival du pont de Westminster, évoca-
teur des mornes désespoirs, londoniens,
barre l'eau immense de la Tamise comme
Une grille du cimetière, et les passants
Se hâtent, le col relevé, raidis contre la
rafale de pluie et de. vent qui surgit in-
lassable de l'immensité noire.
Brusquement, dans le remous profond
de la rivière, un chaland apparaît,
comme en dérive, et s'engouffre avec ses
Ornières blanches sous les arches du
Pont. ,
Plus loin se détache- là hautè silhouette
en dentelle du Parlement, écrasant le
Quai très bas que jalonnent quelques ré-
verbères espacés, avec, au-dessus, dans
le ciel, le cadran lumineux de la Tour de
l'Horloge, noyé dans le brouillard d'où
suinte lentement l'éternelle pluie rouge.
A droite ce sont des alignements inter-
minables de lumières au long du quai, et
sur le pont les omnibus automobiles qui
Passent en rafale, fatigués de leur érein-
tante journée qui s'achève et grinçant des
dents à l'idée d'être obligés de changer
encore une fois de vitesse pour un mal-
heureux cab.
Là-bas, très loin, au-dessus de la Cité,
te ciel est plus rouge encore. Des fumées
folles se tordent dans la brume, un re-
morqueur diabolique passe dans l'encre
de la Tamise parmi des lumières noyées
comme dans un inquiétant paysage de
frurner.
Sur le bord du trottoir, équivoque et
lamentable, une jeune fille s'arrête un
Instant avec une courte révolte du dos
contre l'eau qui ruisselle, puis les plu-
Ines de son invraisemblable chapeau se
secouent, et le minable oiseau, les ailes
cassées, repart lourdement au ras du
Pavé.
Sur les quais, les maisons noires s'a-
lignent avec leurs fenêtres en croix très
blanches, doublées de lumière et de soie
rouge éveillant des idées de chaleur et
de confort et donnant au promeneur du
dehors, balayé par la rafale, l'exquise
Sensation d'être seul dans la ville mons-
trueuse, abandonné du monde entier,
triste infiniment et très malheureux.
Des policemen sans col, délavés par le
ciel, avec de petits manteaux de caout-
chouc trop courts, restent là, les bras sur
les hanches, comme des chauves-souris.
Et toujours, en bas, c'est le clapotis hos-
tile de la Tamise, comme un fleuve déses-
péré emporté à la dérive vers la mer
Sur la route des exils lointains.
J.- Dans Whitehall la chaussée grasse dé-
borde sur les trottoirs trop bas où se
reflètent des enseignes multicolores cou-
vertes d'inscriptions avec leurs lanternes
trop grosses, carrées ou triangulaires.
En face, les grilles de fer aux orne-
tnents gothiques du Parlement s'opposent
à-ces bariolages modernes, et surmontées
de leurs lanternes en panier à salade, en-
diguent de tout leur mépris le flot popu-
laire. »
Dans la foule des voitures, les cabs
Croulent en acrobates parmi d'innom-
, brables omnibus qui ressemblent à s'y
Méprendre à des boîtes de conserves cou-
vertes d'étiquettes coloriées conduisant,
sj l'on en croit les réclames, de Bovil à
pear's Soap.
Sous la pluie, collée au long d'un mur
Ulle affiche se délave lentement: Re-
cuites wanted for his Majesty's foot-
guards, et des dolmans rouges et des
bonnets à poils richement peints en cou-
leurs de chromos invitent les jeunes gens
Je dix-huit à vingt-cinq ans à venir gros-
8lr l'armée de sa Gracieuse Majesté.
Sur le fond bronzé du ciel, la colonne
de Trafalgar-Square se détache et des an-
nonces lumineuses essaient de tenter
impassible Nelson. A droite ce sont les
mûombrïables lumières rouges et blan- j
ches du Strand, avec plus près, dans les
ruelles voisines, des bars funéraires de-
vant lesquels s'arrêtent, lugubres, des
pianos mécaniques.
Et tandis que sous la pluie se déchirent
lamentablement les pancartes des mar-
chands de journaux étalées sur le trottoir,
quelques filles, le dos arrondi, se tor-
tillent trop souples au bras de boys ri-
gides et de corrects employés.
G. de PAWLOWSKI.
Nous publierons demain un article de,
TRISTAN BERNARD
do
Échos
M
odestie.
Tous les photographes ne ressem-
blent pas a Hialmar-Ekdal du Canard sau-
vage. La plupart sont des gens charmants et
très modestes.
M. Achille Maussier, le professionnel avi-
gnonnais dont nous avons publié les photo-
graphies prises aux fêtes de Béziers, est de
ceux-là.
A l'une des représentations données aux
Arènes, il se trouva mêlé dans un groupe à
quelques jeunes dessinateurs. On allait les
placer ensemble à des gradins réservés,mais
M. Maussier déclina cet honneur et déclara
avec un sourire charmant:
— Non, moi, je ne suis qu'un photo-
graphe.
Et pourtant, bien des dessins prétentieux
ne valent pas un bon cliché bien venu.
A
l'improvisade.
On attribue à Mounet-Sully, incar-
nant Hippolyte, cet amusant trait de pré-
sence d'esprit.
Ayant à dire:
Mon arc, mon javelot, mon char, tout m'impor-
- [tune,
Je ne me souviens plus des leçons de Neptune.
l'éminent tragédien, emporté par son jeu,
s'écria :
Mon arc, mon javelot, mon char, tout m'àban-
[donne.
Comment faire pour la rime? Ce ne fut
pas long:
Je ne me souviens plus des leçons de. Bellone.
C'était bien. Il eut des imitateurs.
.tyo acteut, interprétant Bon Ruy Gomez
de Sylva, au lieu de déclarer:
Voilà ce que, diraient, j'y songe avec ennui,
Les hommes d'autrefois aux hommes d'aujour-
d'hui.
dérailla de la sorte:
Voilà ce que diraient, j'y songe avec orgueil,
Les hommes d'autrefois. descendus au cercueil.
Ces deux tragédiens avaient, certes,
mieux le sens de la versification qu'un jeune
comédien ayant à proférer, dans Severo
Torelli, ces deux vers:
Quand nous sommes passés près du palais ancien,
As-tu senti mon bras tressaillir sur le tien?
Et s'exclamant:
Quand nous sommes passés près du palais ancien,
As-tu senti ma main tressaillir sur la tienne?
Mais si la rime n'y était pas, la gram-
maire, du moins, n'était pas offensée. Et
quelquefois elle en voit de dures, la gram-
maire !.
p
ropriétaire et locataire.
Voici deux saisons que la spirituelle
et amusant Lavallière passe ses vacances à
La Baule, dans une villa qui est située au
bord de la mer. L'année dernière, après que
la propriétaire du chalet eut appris que la
(fc personne » à qui elle avait loué était une
actrice, cette estimable et dévote dame se
précipite dans sa propriété, enleva une sta-
tue de la Vierge et divers objets religieux
qui ornaient somptueusement cette demeure.
Après le départ de Lavallière, le clergé vint
en grande pompe, bénir la maison.
Cela n'a d'ailleurs pas empêché la sainte
femme de « relouer » cette saison à Mlle
Lavallière.
F
in de vacances.
C'est près de Toulon, Comœdia l'a
dit. que passait ses vacances, en travaillant,
notre collaborateur Henry Kistemaeckers,
Il achevait, dans le repos et la paix, les
quelques actes commencés, et voyait avec
plaisir le moment où, dans une semaine ou
deux, il pourrait écrire au bas du manuscrit
le mot libérateur : « Fin ».
Pan ! Voici que sans ménagement, par la
voie officielle, on fait assavoir à l'auteur de
La Rivale, que la classe 92 doit, cette an-
née, accomplir treize jours — ou neuf jours.
Et le père de L'Instinct va partir pour Li-
sieux et y endosser pour peu de temps l'uni-
forme du pioupiou.
Que cette période lui soit douce.
E
tait-ce Lui?
On se montrait l'autre soir, à la re-
prise ae f^nonenotte, dans une loge,un spec-
tateur tout seul qui fumait nonchalamment
des cigarettes blondes.
Ce spectateur brun, aux cheveux assez
courts, portait une petite barbe, et - chose
inouïe — ressemblait tant au grand tragé-
dien De Max, que les conversations allaient
dien De Maqxu, 'ainsi il préparait déjà « sa
racontant qu'ainsi il préparait déjà « .sa
tête », pour L'Israël, d'Henry Bernstein,
qu'il doit créer.
Pourtant. en si peu de temps. une
telle transformation.
Etait-ce bien Lui?
V
arney superstitieux.
C'était en 1889, au casino de Bou-
logne-sur-Mer. Un soir, au baccara, varney
perdait tout ce qu'il voulait. Comme on
s'étonnait de sa déveine et de sa tran-
quillité :
— Attendez, dit-il, que la poule ait
pondu.
- ?.
— Il faut, ppur que je gagne, que j'aie
avalé deux œufs sur le plat. Je les ai com-
mandés.
On les lui apporta. En moins d'une
heure, il avait rattrapé l'argent perdu, et
quittait le jeu avec un bénéfice de quatre
cents louis.
— C'est toujours comme cela. Je vous
recommande mes œufs; mais, s'ils ne sont
pas frais, rien de fait, disait-il en souriant
à Massenet, à Xavier Leroux, au ténor
Nicot et à sa charmante femme, Mme
Bilbaut-Vauchelet, que l'aimable petit maî-
tre rencontrait, ce soir-là, au théâtre, où
chantait, dans Mireille, un jeune ténor alors
inconnu. Alvarez.
A
u travail.
Des nouvelles de Claude Terrasse
- de lui et de ses projets.
L'excellent compositeur informe un de
nos amis qu'il vient d'être malade:
J'ai piqué, lui écrit-il, une petite entérite con-
tractée en Normandie, chez des amis où je tra-
vaillais au Mariage de Télémaque, dans le voisi-
nage de Guitry. Le médecin ne m'a pas auto-
risé à m'arrêter à Paris. Je suis venu directe-
ment de Trouville au Grand-Lemps (Isère).
D'accord avec mes collaborateurs et Guitry,
la lecture du Mariage de Télémaque est remise
à fin novembre. Du 15 octobre au 15 novembre,
nous nous réunirons, Jules Lemaître, Maurice
Donnay et votre serviteur, dans quelque home
hospitalier, que je ne puis préciser encore, pour
la mise au point de notre œuvre.
Donc, fin novembre, la lecture du Ma-
riage de Télémaque, et en mars, paraît-il,
la sensationnelle première.
Préparons les bravos!
L
e tapis de Sarah.
Personne ne pense à critiquer toutes
les attentions dont est entourée Mme Sa-
rah-Bernhardt, mais on ignore pourtant bien
des délicatesses inouïes de raffinement dont
elle est l'objet.
C'est ainsi que la loge, les couloirs et la
scène de son théâtre sont toujours arrosés
d'un parfum spécialement composé par elle,
pour elle et qu'en tournée ou en représen-
tation elle ne pourrait jouer si le « plateau »
n'avait été préalablement aspergé de cette
mixture.
Mais sait-on que les jours de pluie -
que n'est-elle là en ce moment! — l'illustre
tragédienne, qui n'aime pas à se mouiller
les pieds — et on comprend cela — ne pou-
vant faire avancer sa voiture jusque devant
sa porte, fait dérouler sur le large trottoir
du boulevard Pereire un tapis qui lui per-
met d'aller ainsi « à sec » jusqu'à son fa-
meux cab. 1
Lorsqu'elle passe, le tapis ne manque sû-
rement pas de penser : :
« Oh! oh!. c'est une Impératrice. »
N
ous sommes heureux de pouvoir don-
ner à nos lecteurs la curieuse photo-
graphie ci-dessous que voulut bien nous
communiquer notre excellent confrère Er-
nest La Jeunesse:
Sous cette tenue martiale, tous les Pa-
Direoteur et décorateur du Théâtre. de la Cuerre I
risiens, tous les artistes, reconnaîtront M.
Albert Carré, directeur de l'Opéra-Comi-
qde, et M. Jusseaume, le peintre-décorateur
bien connu qui vient de terminer à Dijon,
au 58° régiment d'infanterie, une période
d'instruction militaire; le premier, en qua-
lité de commandant, et le second de lieute-
nant de l'armée territoriale.
v
ieilles pierres!. Théâtres d'antan!.
De nouveaux théâtres se construisent,
mais des scènes disparaissent. Sans rappeler
le « boulevard du crime », les Italiens, le
théâtre de La Tour d'Auvergne, l'Hippo-
drome de l'avenue de l'Aima, reportons-
nous seulement d'une dizaine d'années en
arrière.
Démoli, l'Eden, devenu Grand-Théâtre
sous Porel, alors qu'on sauvait à grand'-
peine, en y donnant les représentations des
théâtre à côté, le tout neuf Athénée ; démoli,
le Théâtre Moderne, ancien Alcazar d'Hi-
ver et en dernier lieu Théâtre Corneille.
Où sont le Petit-Théâtre, devenu théâtre Ra-
belais, boulevard de Clichy, comme y
étaient la Boîte à Musique et le Tremplin?
ou le Théâtre-Royal de la rue Royale? On
se souvient du Chat Noir, mais qui pense
au Chien Noir (entresol du Nouveau-Cir-
que; au Sans-Souci (entresol de l'Olympia);
au Violon (sous-sol du Café Riche), à la
Guinguette Fleurie, rue Buffault; à ce bril-
lant Carillon de la rue de La-Tour-d'Auver-
gne; à l'Ane Rouge, de l'avenue Tru-
daine; à l'Excelsior, de l'avenue Bosquet?
A la salle Duprez, rue Condorcet, jouait
la Société La Rampe; et si la salle Pigalle
de la Cité du Midi, où a débuté Antoine,
existe toujours, elle est aussi délabrée que
le Théâtre de la Galerie-Vivienne, où flo-
rissait l'Opéra-Comique.
L'Horloge faisait pendant aux Ambassa-
deurs, et il y avait un Jardin de Paris au
Pont des Invalides.
Et nous ne parlons pas des innombrables
scènes bâties pour la seule année 1900,
dont toutes, notamment le théâtre géant
Columbia, n'étaient pas dans l'enceinte de
l'Exposition.
Mais Charles Garnier n'a-t-il pas évalué
la durée d'une salle de théâtre de 25 ans?
]
n memorian.
Comœdia n'a jamais cherché à pren-
dre l'initiative de monuments ou d hon-
neurs posthumes.
Il est pourtant un hommage qu'il vient
réclamer: c'est pour Legouvé, ce maître
de la lecture à haute voix, l'écrivain de
ces 60 Ans de Souvenirs, où il donne une
bonne leçon aux faiseurs de mémoires, en
n'y parlant jamais de lui-même, l'auteur
ou co-auteur de ces succès : Adrienne Le-
couvreur, Bataille de Dames, Par droit de
Conquête, La Cigale chez les Fourmis, et
d'une Médée qui, si Rachel en a refusé la
création et si celle de Mendès en a un peu
obscurci la gloire, n'en est pas moins res-
tée un morceau de concours classique au
Conservatoire.
Nous demandons une plaque de souve-
nir sur sa maison; car si Legouvé a été
doyen de l'Académie française, il a été en
même temps — et plus longtemps, — le
doyen des locataires parisiens, au 14, rue
Saint-Marc qu'il a habité toute sa vie, c'est
dire près de cent ans.
Et ce sont là des choses qu'un proprié-
taire ne devrait pas oublier 1
T
'héâtre et Mont de Piété.
L'avez-vous remarqué? La plupart
des contrôleurs. placeurs, vendeurs de pro-
grammes dans les théâtres et concerts sont,
pendant la journée, employés au Mont de
Piété.
f Oh! rassurez-vous, ce ne sont pas de
puissants fonctionnaires, non, ce sont tout
simplement de braves préposés au magasin,
qui, trouvant leurs ressources diurnes in-
suffisantes, n'hésitent pas à prendre sur
leurs nuits. Car la plupart sont pères de
famille et de situation assez pénible. On
dit bien qu'un grand chef de service con-
trôle gratuitement dans un théâtre de vau-
deville, mais c'est là pur dilettantisme
dont on ne peut que louer cet ami du grand
art..
Mais pourquoi, va-t-on dire, tant d'em-
ployés du M. d. P. dans les théâtres?
Jadis, vers 1856 ou 1857, un employé
des magasins du M. d. P., inspecteur de
la salle à l'Eldorado, M. Lorge, cumula
font habilement les deux emplois, et, un
jour de veine, èùt là scène pour une bou-
chée de pain. Il y gagna des millions, se
fit construire un château en Touraine, et
mourut rue de Crillon, il y a quelques an-
nées. Mais il avait eu la délicate attention
de ne pas oublier ses anciens camarades
du M. d. P. Il en peupla la salle, les bu-
reaux et les coulisses. Cela fit tache d'huile,
tout le monde voulut en être. Et voilà!
Les temps héroïques sont passés pour les
directeurs, mais les petits employés ont
fait comme le « vieux », ils ont persisté..
O
n rentre, on rentre.
Il suffit pour s'en convaincre d'aller
dîner ou souper au Moulin-Rouge-Palace. 4"de
En effet, tout ce que Paris compte de
jolies femmes et de joyeux viveurs s'y don-
nent rendez-vous chaque soir pour savourer
la délicate cuisine et les vins exquis qui ont
fait la juste renommée du célèbre établisse-
ment.
L
e comte X., un de nos plus fins fusils,
nous affirmait hier. Qu'avant de Dar-
tir pour la chasse, il ne manquait jamais
de prendre un verre de Quinquina Dubon-
net, le puissant tonique et réparateur que
recommande le corps médical tout entier.
Le Masque de Verre.
Petit bonhomme
vit encore !
C'est à la fin de ce mois que doit expi-
rer, on le sait, ce vieux brave homme si
cher aux Parisiens: le billet de faveur.
Mais déjà les médecins qui le condam-
nèrent sont beaucoup moins catégoriques.
Une réunion de la Commission des au-
teurs a eu à examiner le cas du moribond.
Elle s'est récusée, n'étant pas au complet.
Mais vendredi prochain, 11 septembre, elle
émettra un diagnostic définitif.
Nous avons pu voir hier, à ce propos, M.
Henri Bernstein, lequel en cette affaire prit
la position énergique que l'on sait.
Nous avons trouvé l'auteur de Samson
au théâtre Réjane où il surveillait les pre-
mières répétitions d'Israël. Entre deux por-
tants, il nous a déclaré qu'il demeurait un
ferme et convaincu partisan de la suppres-
sion des billets de faveur.
— Les auteurs et les différentes per-
sonnes qui ont droit à l'entrée gratuite dans
nos théâtres ne seront pas lésés, nous a-t-il
dit, puisqu'elles conserveront ce privilège-
grâce au registre d'entrée. En revanche,
on mettra fin au déplorable et honteux com-
merce des marchands de billets.
Autre son de cloche maintenant:
S'il faut en croire en effet les gens « bien
i# nformés » — et Dieu sait s'il en est. —
le billet de faveur aurait la vie beaucoup
plus dure qu'on ne le croyait il y a deux
mois. Les bourreaux qui avaient juré sa
mort sentent leur férocité mollir. Auteurs
et directeurs hésitent sur son sort. Il doit
mourir le 30 septembre, mais tant qu'il y
a de la vie, comme disent les bonnes gens,
il y a de l'espoir.
Les'journalistes, les boulevardiers, tous
ceux qui tiraient quelque orgueil de leurs
relations avec ce vieux monsieur générale-
ment très estimé, ne doivent pas encore
prendre le deuil.
Petit Bonhomme yit encore
- E. H.
Guillaume II
1
au Théâtre de Strasbourg
M. Stoskopf
l'auteur de « Monsieur le Maire t
Représentation
de Gala
du Théâtre Alsacien
devant l'Empereul
Strasbourg, 3 septembre.
Cette représentation, annoncée depuis bientôt
un mois,* a fait couler beaucoup d'encre dans les
journaux alsaciens et allemands. D'aucuns pré-
tendant que le directeur, M. G. Stoskopf, a com-
mis une faute impardonnable envers le peuple
alsacien, en sollicitant l'empereur de venir assis-
ter à cette manifestation purement locale et al-
sacienne. Le journal badois, rédigé à Rehl, inti-
tulé Strasburger Rundschau », a traité le direc-
M. Horsch (M. le maire)
teur ae honteux personnage à double face, et,
comme preuve, a publié dans ses colonnes une
pièce de vers: A Kléber, dans laquelle il invo-
que le grand général et lui demande de chasser
tous les « Schwob » (Prussiens) de la vieille
Alsace. Il paraît même que de nombreux exem-
plaires de cette pièce de vers — œuvre de jeu-
nesse — seront distribués au public pendant la
présence de l'empereur à Strasbourg.
Examinons de près si M. G. Stoskopf mérite
vraiment un pareil traitement.
Le théâtre Alsacien est subventionné par la
municipalité de Strasbourg, qui, de plus, met le
Grand-Théâtre à sa disposition.
Le Théâtre Alsacien a toujours été protesta-
taire contre l'envahissement de la langue alle-
mande, c'est-à-dire que les tendances de ce
théâtre sont purement alsaciennes, et son but
est de conserver en Alsace la langue tradition-
nelle, le dialecte alsacien. *
Les personnages des pièces alsaciennes sont
pour la plupart chargés et grotesques, mais sou-
vent justes; les types allemands aussi bien qu'in-
digènes y sont ridiculisés. On veut prouver par
là l'influence déprimante du régime de la main
de fer sur l'esprit et la mentalité du peuple.
La vérité est que M. Stoskopf n'a pas sollicité
la présence de l'empereur à la représentation,
mais qu'il a été amené à donner ce spectacle
en l'honneur du souverain, sur la demande du
prince Auguste Guillaume de Prusse, du gou-
verneur d'Alsace-Lorraine, comte de Wedel, et
du maire, docteur Schwander. En présence de
ces hautes influences, que pouvait faire M. Stos-
kopf? S'incliner, évidemment, et il a bien fait;
sa bonne foi ne peut être soupçonnée, et son
prestige n'en souffrira pas.
M. Ceorg Maurer
D'r Herf-'Maire (Monsierzr lé Maire) iest le
chef-d'oeuvre de M. Stoskopf; c'est la pièce qui
contient le plus d'esprit allié à une très juste
observation.
Dans un village de la Bpsse-Alsace, le maire
attend la visité du délégué de la préfecture, qui
doit lui remettre une décoration impériale. Ui)
savant allemand, ridicule à souhait, qui, com-
posant une encyclopédie du dialecte alsacien, est
à l'affût de toutes les expressions savoureuses
du cru, survient et est pris pour le sudit délé-
gué. On le reçoit avec tous les honneurs; on
lui fait visiter les caves et les écuries de M le
maire. Ce dernier qui, au fond, a de vives sym-
pathies françaises, est représenté comme unt
être assez veule, qui porte de l'eau sur les deux
épaules. Il fait enlever de son bureau le buste
de Napoléon Ier et le fait remplacer par celui
de Guillaume II, et, s'apercevant avec terreur
que le bleu du ciel allié aux couleurs du dra-
peau alsacien rouge et blanc pourrait composer
le drapeau tricolore et froisser le soi-disant dé -
légué, il fait arborer l'étendard allemand. Enfin,
le quiproquo prend fin par l'arrivée du véritab,t)
délégué, qui remet au maire enchanté la déco-
ration attendue. Une ou deux intrigues amou-
reuses égaient agréablement la pièce.
L'empereur a fait son entrée au Grand-Thél-
tre à huit heures et demie ; il a été salué par
les vivats de la foule et a pris place avec ses
deux fils, Auguste Guillaume et Oscar, dans la
loge du gouverneur. La musique des pompiers
joue l'Hymne Impérial et le rideau se lève.
Après chaque acte, l'empereur, qui paraît fort
goûter l'œuvre de Stoskopf, donne le signal des*
applaudissements. Au troisième acte, il rit de:
bon cœur aux courbettes que fait M. le maire,
devant le savant qui, fatigué et poussiéreux à la
suite de sa visite dans les Stables où il lui al
fallu admirer le boeuf primé au concours agri-;
cole, fait brosser sa redingote et s'exhibe en tri-
cot Jeager's avec un petit plastron court à la
mode allemande.
Pendant un entr'acte, les pompiers jouent lai
Marche de Sambre-et-Meuse, vivement applau-.
die; cette marche, exclusivement française, tient
une large place dans le répertoire des musiques j
militaires allemandes.
Les artistes ont joùé avec un ensemble et ud
entrain merveilleux. Horsch, le fameux comi-j
Itflme Eugène Crlqul (Grethll
que, a été le héros 3e la soirée dans îej-ôîc du
maire ; il a été étourdissant de verve et possède
son art avec justesse et autorité ; je ne saurais
assez louer ce parfait comédien.
M. Eugène Criqui a été amusant dans le rôle
du savant. Je citerai encore Georges Maurer,
idiot à souhait dans le rôle du fils d'un riche
paysan alsacien, qui fait faire la cour à sa fian-
cée par un ami qu'il juge plus apte que lui et
qui finit par le supplanter. Citons encore Otto
Hummel dans le rôle de l'ami; Fritz Dœrr, Die-
trich, Feige, tiennent d'une manière agréable
des rôles épisodiques.
Mmes Wagner, Homecker et Criqui sont tou-
tes trois excellentes dans les rôles de la vieille
cuisinière et des deux charmantes filles du
maire.
Le public, absolument enthousiasmé, a fait i
tous ces valeureux artistes une ovation invrai'
semblable.
On dut même relever plusieurs fois le ri.
deau..,
Sa Majesté a fait appeler l'auteur et les prin-
cipaux interprètes dans sa loge et les a vivement
félicités.
A onze heures, il a quitté le théâtre pour se
rendre au Palais Impérial, salué par les vivats
de la foule, qui avait attendu au dehors la sortie
du souverain.
ED. VIERNE.
Dimanchâ - YQftfl
■p^H flp"- d^H ||F^jM Kg, 9 *-iS |H^3A iKt^H ^KÊ tk^A
^Ek:" 4^v H 9 ^HbSK R -' ]H
Rédacteur en Chef G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
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UN AN 6 MOIS
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Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
PAYSAGES ANIMÉS
Silhouettes
nocturnes
Le port abandonné
Dans de grands bassins rapiécés avec
des morceaux de ciel, les coques noires
c-,e,s bateaux se reflètent comme de larges
tacites d'encre coulant des quais.
A la lumière crue tombant des mâts
électriques ce sont des cordes, des rails,
des wagons, des passerelles, des paniers
et des caisses: — lait condensé - lait
condensé - lait condense - lait con-
densé.
Sur le pont désert du paquebot un rat,
ne connaissait que son devoir, s'avance
Par bonds successifs et prend possession
du navire. Maintenant le capitaine peut
Venir.
Au hasard de la nuit les nuages pas-
sent rapides comme de longues bâches
noires flottant dans le ciel. Par-ci par-là,
Une tache claire : des cheminées blanches,
des manches à air doublées de brun.
Une grue noire, à ventre rouge, laisse
flotter au vent sa chevelure blanche et
Pour se distraire lève la jambe.
Et comme dans ce chaos on ne sau-
rait discerner des hommes habillés de
noir, il semble que cet infernal sabbat,
abandonné à lui-même, crie, grince,
souffle et dévide follement ses engre-
nages sans contrôle possible, au seul gré
des rafales.
La pluie rouge
La nuit enveloppe le West-End, et
seuls les trottoirs brillent encore, déla-
vés par la pluie. Dans l'ombre le parapet
Ogival du pont de Westminster, évoca-
teur des mornes désespoirs, londoniens,
barre l'eau immense de la Tamise comme
Une grille du cimetière, et les passants
Se hâtent, le col relevé, raidis contre la
rafale de pluie et de. vent qui surgit in-
lassable de l'immensité noire.
Brusquement, dans le remous profond
de la rivière, un chaland apparaît,
comme en dérive, et s'engouffre avec ses
Ornières blanches sous les arches du
Pont. ,
Plus loin se détache- là hautè silhouette
en dentelle du Parlement, écrasant le
Quai très bas que jalonnent quelques ré-
verbères espacés, avec, au-dessus, dans
le ciel, le cadran lumineux de la Tour de
l'Horloge, noyé dans le brouillard d'où
suinte lentement l'éternelle pluie rouge.
A droite ce sont des alignements inter-
minables de lumières au long du quai, et
sur le pont les omnibus automobiles qui
Passent en rafale, fatigués de leur érein-
tante journée qui s'achève et grinçant des
dents à l'idée d'être obligés de changer
encore une fois de vitesse pour un mal-
heureux cab.
Là-bas, très loin, au-dessus de la Cité,
te ciel est plus rouge encore. Des fumées
folles se tordent dans la brume, un re-
morqueur diabolique passe dans l'encre
de la Tamise parmi des lumières noyées
comme dans un inquiétant paysage de
frurner.
Sur le bord du trottoir, équivoque et
lamentable, une jeune fille s'arrête un
Instant avec une courte révolte du dos
contre l'eau qui ruisselle, puis les plu-
Ines de son invraisemblable chapeau se
secouent, et le minable oiseau, les ailes
cassées, repart lourdement au ras du
Pavé.
Sur les quais, les maisons noires s'a-
lignent avec leurs fenêtres en croix très
blanches, doublées de lumière et de soie
rouge éveillant des idées de chaleur et
de confort et donnant au promeneur du
dehors, balayé par la rafale, l'exquise
Sensation d'être seul dans la ville mons-
trueuse, abandonné du monde entier,
triste infiniment et très malheureux.
Des policemen sans col, délavés par le
ciel, avec de petits manteaux de caout-
chouc trop courts, restent là, les bras sur
les hanches, comme des chauves-souris.
Et toujours, en bas, c'est le clapotis hos-
tile de la Tamise, comme un fleuve déses-
péré emporté à la dérive vers la mer
Sur la route des exils lointains.
J.- Dans Whitehall la chaussée grasse dé-
borde sur les trottoirs trop bas où se
reflètent des enseignes multicolores cou-
vertes d'inscriptions avec leurs lanternes
trop grosses, carrées ou triangulaires.
En face, les grilles de fer aux orne-
tnents gothiques du Parlement s'opposent
à-ces bariolages modernes, et surmontées
de leurs lanternes en panier à salade, en-
diguent de tout leur mépris le flot popu-
laire. »
Dans la foule des voitures, les cabs
Croulent en acrobates parmi d'innom-
, brables omnibus qui ressemblent à s'y
Méprendre à des boîtes de conserves cou-
vertes d'étiquettes coloriées conduisant,
sj l'on en croit les réclames, de Bovil à
pear's Soap.
Sous la pluie, collée au long d'un mur
Ulle affiche se délave lentement: Re-
cuites wanted for his Majesty's foot-
guards, et des dolmans rouges et des
bonnets à poils richement peints en cou-
leurs de chromos invitent les jeunes gens
Je dix-huit à vingt-cinq ans à venir gros-
8lr l'armée de sa Gracieuse Majesté.
Sur le fond bronzé du ciel, la colonne
de Trafalgar-Square se détache et des an-
nonces lumineuses essaient de tenter
impassible Nelson. A droite ce sont les
mûombrïables lumières rouges et blan- j
ches du Strand, avec plus près, dans les
ruelles voisines, des bars funéraires de-
vant lesquels s'arrêtent, lugubres, des
pianos mécaniques.
Et tandis que sous la pluie se déchirent
lamentablement les pancartes des mar-
chands de journaux étalées sur le trottoir,
quelques filles, le dos arrondi, se tor-
tillent trop souples au bras de boys ri-
gides et de corrects employés.
G. de PAWLOWSKI.
Nous publierons demain un article de,
TRISTAN BERNARD
do
Échos
M
odestie.
Tous les photographes ne ressem-
blent pas a Hialmar-Ekdal du Canard sau-
vage. La plupart sont des gens charmants et
très modestes.
M. Achille Maussier, le professionnel avi-
gnonnais dont nous avons publié les photo-
graphies prises aux fêtes de Béziers, est de
ceux-là.
A l'une des représentations données aux
Arènes, il se trouva mêlé dans un groupe à
quelques jeunes dessinateurs. On allait les
placer ensemble à des gradins réservés,mais
M. Maussier déclina cet honneur et déclara
avec un sourire charmant:
— Non, moi, je ne suis qu'un photo-
graphe.
Et pourtant, bien des dessins prétentieux
ne valent pas un bon cliché bien venu.
A
l'improvisade.
On attribue à Mounet-Sully, incar-
nant Hippolyte, cet amusant trait de pré-
sence d'esprit.
Ayant à dire:
Mon arc, mon javelot, mon char, tout m'impor-
- [tune,
Je ne me souviens plus des leçons de Neptune.
l'éminent tragédien, emporté par son jeu,
s'écria :
Mon arc, mon javelot, mon char, tout m'àban-
[donne.
Comment faire pour la rime? Ce ne fut
pas long:
Je ne me souviens plus des leçons de. Bellone.
C'était bien. Il eut des imitateurs.
.tyo acteut, interprétant Bon Ruy Gomez
de Sylva, au lieu de déclarer:
Voilà ce que, diraient, j'y songe avec ennui,
Les hommes d'autrefois aux hommes d'aujour-
d'hui.
dérailla de la sorte:
Voilà ce que diraient, j'y songe avec orgueil,
Les hommes d'autrefois. descendus au cercueil.
Ces deux tragédiens avaient, certes,
mieux le sens de la versification qu'un jeune
comédien ayant à proférer, dans Severo
Torelli, ces deux vers:
Quand nous sommes passés près du palais ancien,
As-tu senti mon bras tressaillir sur le tien?
Et s'exclamant:
Quand nous sommes passés près du palais ancien,
As-tu senti ma main tressaillir sur la tienne?
Mais si la rime n'y était pas, la gram-
maire, du moins, n'était pas offensée. Et
quelquefois elle en voit de dures, la gram-
maire !.
p
ropriétaire et locataire.
Voici deux saisons que la spirituelle
et amusant Lavallière passe ses vacances à
La Baule, dans une villa qui est située au
bord de la mer. L'année dernière, après que
la propriétaire du chalet eut appris que la
(fc personne » à qui elle avait loué était une
actrice, cette estimable et dévote dame se
précipite dans sa propriété, enleva une sta-
tue de la Vierge et divers objets religieux
qui ornaient somptueusement cette demeure.
Après le départ de Lavallière, le clergé vint
en grande pompe, bénir la maison.
Cela n'a d'ailleurs pas empêché la sainte
femme de « relouer » cette saison à Mlle
Lavallière.
F
in de vacances.
C'est près de Toulon, Comœdia l'a
dit. que passait ses vacances, en travaillant,
notre collaborateur Henry Kistemaeckers,
Il achevait, dans le repos et la paix, les
quelques actes commencés, et voyait avec
plaisir le moment où, dans une semaine ou
deux, il pourrait écrire au bas du manuscrit
le mot libérateur : « Fin ».
Pan ! Voici que sans ménagement, par la
voie officielle, on fait assavoir à l'auteur de
La Rivale, que la classe 92 doit, cette an-
née, accomplir treize jours — ou neuf jours.
Et le père de L'Instinct va partir pour Li-
sieux et y endosser pour peu de temps l'uni-
forme du pioupiou.
Que cette période lui soit douce.
E
tait-ce Lui?
On se montrait l'autre soir, à la re-
prise ae f^nonenotte, dans une loge,un spec-
tateur tout seul qui fumait nonchalamment
des cigarettes blondes.
Ce spectateur brun, aux cheveux assez
courts, portait une petite barbe, et - chose
inouïe — ressemblait tant au grand tragé-
dien De Max, que les conversations allaient
dien De Maqxu, 'ainsi il préparait déjà « sa
racontant qu'ainsi il préparait déjà « .sa
tête », pour L'Israël, d'Henry Bernstein,
qu'il doit créer.
Pourtant. en si peu de temps. une
telle transformation.
Etait-ce bien Lui?
V
arney superstitieux.
C'était en 1889, au casino de Bou-
logne-sur-Mer. Un soir, au baccara, varney
perdait tout ce qu'il voulait. Comme on
s'étonnait de sa déveine et de sa tran-
quillité :
— Attendez, dit-il, que la poule ait
pondu.
- ?.
— Il faut, ppur que je gagne, que j'aie
avalé deux œufs sur le plat. Je les ai com-
mandés.
On les lui apporta. En moins d'une
heure, il avait rattrapé l'argent perdu, et
quittait le jeu avec un bénéfice de quatre
cents louis.
— C'est toujours comme cela. Je vous
recommande mes œufs; mais, s'ils ne sont
pas frais, rien de fait, disait-il en souriant
à Massenet, à Xavier Leroux, au ténor
Nicot et à sa charmante femme, Mme
Bilbaut-Vauchelet, que l'aimable petit maî-
tre rencontrait, ce soir-là, au théâtre, où
chantait, dans Mireille, un jeune ténor alors
inconnu. Alvarez.
A
u travail.
Des nouvelles de Claude Terrasse
- de lui et de ses projets.
L'excellent compositeur informe un de
nos amis qu'il vient d'être malade:
J'ai piqué, lui écrit-il, une petite entérite con-
tractée en Normandie, chez des amis où je tra-
vaillais au Mariage de Télémaque, dans le voisi-
nage de Guitry. Le médecin ne m'a pas auto-
risé à m'arrêter à Paris. Je suis venu directe-
ment de Trouville au Grand-Lemps (Isère).
D'accord avec mes collaborateurs et Guitry,
la lecture du Mariage de Télémaque est remise
à fin novembre. Du 15 octobre au 15 novembre,
nous nous réunirons, Jules Lemaître, Maurice
Donnay et votre serviteur, dans quelque home
hospitalier, que je ne puis préciser encore, pour
la mise au point de notre œuvre.
Donc, fin novembre, la lecture du Ma-
riage de Télémaque, et en mars, paraît-il,
la sensationnelle première.
Préparons les bravos!
L
e tapis de Sarah.
Personne ne pense à critiquer toutes
les attentions dont est entourée Mme Sa-
rah-Bernhardt, mais on ignore pourtant bien
des délicatesses inouïes de raffinement dont
elle est l'objet.
C'est ainsi que la loge, les couloirs et la
scène de son théâtre sont toujours arrosés
d'un parfum spécialement composé par elle,
pour elle et qu'en tournée ou en représen-
tation elle ne pourrait jouer si le « plateau »
n'avait été préalablement aspergé de cette
mixture.
Mais sait-on que les jours de pluie -
que n'est-elle là en ce moment! — l'illustre
tragédienne, qui n'aime pas à se mouiller
les pieds — et on comprend cela — ne pou-
vant faire avancer sa voiture jusque devant
sa porte, fait dérouler sur le large trottoir
du boulevard Pereire un tapis qui lui per-
met d'aller ainsi « à sec » jusqu'à son fa-
meux cab. 1
Lorsqu'elle passe, le tapis ne manque sû-
rement pas de penser : :
« Oh! oh!. c'est une Impératrice. »
N
ous sommes heureux de pouvoir don-
ner à nos lecteurs la curieuse photo-
graphie ci-dessous que voulut bien nous
communiquer notre excellent confrère Er-
nest La Jeunesse:
Sous cette tenue martiale, tous les Pa-
Direoteur et décorateur du Théâtre. de la Cuerre I
risiens, tous les artistes, reconnaîtront M.
Albert Carré, directeur de l'Opéra-Comi-
qde, et M. Jusseaume, le peintre-décorateur
bien connu qui vient de terminer à Dijon,
au 58° régiment d'infanterie, une période
d'instruction militaire; le premier, en qua-
lité de commandant, et le second de lieute-
nant de l'armée territoriale.
v
ieilles pierres!. Théâtres d'antan!.
De nouveaux théâtres se construisent,
mais des scènes disparaissent. Sans rappeler
le « boulevard du crime », les Italiens, le
théâtre de La Tour d'Auvergne, l'Hippo-
drome de l'avenue de l'Aima, reportons-
nous seulement d'une dizaine d'années en
arrière.
Démoli, l'Eden, devenu Grand-Théâtre
sous Porel, alors qu'on sauvait à grand'-
peine, en y donnant les représentations des
théâtre à côté, le tout neuf Athénée ; démoli,
le Théâtre Moderne, ancien Alcazar d'Hi-
ver et en dernier lieu Théâtre Corneille.
Où sont le Petit-Théâtre, devenu théâtre Ra-
belais, boulevard de Clichy, comme y
étaient la Boîte à Musique et le Tremplin?
ou le Théâtre-Royal de la rue Royale? On
se souvient du Chat Noir, mais qui pense
au Chien Noir (entresol du Nouveau-Cir-
que; au Sans-Souci (entresol de l'Olympia);
au Violon (sous-sol du Café Riche), à la
Guinguette Fleurie, rue Buffault; à ce bril-
lant Carillon de la rue de La-Tour-d'Auver-
gne; à l'Ane Rouge, de l'avenue Tru-
daine; à l'Excelsior, de l'avenue Bosquet?
A la salle Duprez, rue Condorcet, jouait
la Société La Rampe; et si la salle Pigalle
de la Cité du Midi, où a débuté Antoine,
existe toujours, elle est aussi délabrée que
le Théâtre de la Galerie-Vivienne, où flo-
rissait l'Opéra-Comique.
L'Horloge faisait pendant aux Ambassa-
deurs, et il y avait un Jardin de Paris au
Pont des Invalides.
Et nous ne parlons pas des innombrables
scènes bâties pour la seule année 1900,
dont toutes, notamment le théâtre géant
Columbia, n'étaient pas dans l'enceinte de
l'Exposition.
Mais Charles Garnier n'a-t-il pas évalué
la durée d'une salle de théâtre de 25 ans?
]
n memorian.
Comœdia n'a jamais cherché à pren-
dre l'initiative de monuments ou d hon-
neurs posthumes.
Il est pourtant un hommage qu'il vient
réclamer: c'est pour Legouvé, ce maître
de la lecture à haute voix, l'écrivain de
ces 60 Ans de Souvenirs, où il donne une
bonne leçon aux faiseurs de mémoires, en
n'y parlant jamais de lui-même, l'auteur
ou co-auteur de ces succès : Adrienne Le-
couvreur, Bataille de Dames, Par droit de
Conquête, La Cigale chez les Fourmis, et
d'une Médée qui, si Rachel en a refusé la
création et si celle de Mendès en a un peu
obscurci la gloire, n'en est pas moins res-
tée un morceau de concours classique au
Conservatoire.
Nous demandons une plaque de souve-
nir sur sa maison; car si Legouvé a été
doyen de l'Académie française, il a été en
même temps — et plus longtemps, — le
doyen des locataires parisiens, au 14, rue
Saint-Marc qu'il a habité toute sa vie, c'est
dire près de cent ans.
Et ce sont là des choses qu'un proprié-
taire ne devrait pas oublier 1
T
'héâtre et Mont de Piété.
L'avez-vous remarqué? La plupart
des contrôleurs. placeurs, vendeurs de pro-
grammes dans les théâtres et concerts sont,
pendant la journée, employés au Mont de
Piété.
f Oh! rassurez-vous, ce ne sont pas de
puissants fonctionnaires, non, ce sont tout
simplement de braves préposés au magasin,
qui, trouvant leurs ressources diurnes in-
suffisantes, n'hésitent pas à prendre sur
leurs nuits. Car la plupart sont pères de
famille et de situation assez pénible. On
dit bien qu'un grand chef de service con-
trôle gratuitement dans un théâtre de vau-
deville, mais c'est là pur dilettantisme
dont on ne peut que louer cet ami du grand
art..
Mais pourquoi, va-t-on dire, tant d'em-
ployés du M. d. P. dans les théâtres?
Jadis, vers 1856 ou 1857, un employé
des magasins du M. d. P., inspecteur de
la salle à l'Eldorado, M. Lorge, cumula
font habilement les deux emplois, et, un
jour de veine, èùt là scène pour une bou-
chée de pain. Il y gagna des millions, se
fit construire un château en Touraine, et
mourut rue de Crillon, il y a quelques an-
nées. Mais il avait eu la délicate attention
de ne pas oublier ses anciens camarades
du M. d. P. Il en peupla la salle, les bu-
reaux et les coulisses. Cela fit tache d'huile,
tout le monde voulut en être. Et voilà!
Les temps héroïques sont passés pour les
directeurs, mais les petits employés ont
fait comme le « vieux », ils ont persisté..
O
n rentre, on rentre.
Il suffit pour s'en convaincre d'aller
dîner ou souper au Moulin-Rouge-Palace. 4"de
En effet, tout ce que Paris compte de
jolies femmes et de joyeux viveurs s'y don-
nent rendez-vous chaque soir pour savourer
la délicate cuisine et les vins exquis qui ont
fait la juste renommée du célèbre établisse-
ment.
L
e comte X., un de nos plus fins fusils,
nous affirmait hier. Qu'avant de Dar-
tir pour la chasse, il ne manquait jamais
de prendre un verre de Quinquina Dubon-
net, le puissant tonique et réparateur que
recommande le corps médical tout entier.
Le Masque de Verre.
Petit bonhomme
vit encore !
C'est à la fin de ce mois que doit expi-
rer, on le sait, ce vieux brave homme si
cher aux Parisiens: le billet de faveur.
Mais déjà les médecins qui le condam-
nèrent sont beaucoup moins catégoriques.
Une réunion de la Commission des au-
teurs a eu à examiner le cas du moribond.
Elle s'est récusée, n'étant pas au complet.
Mais vendredi prochain, 11 septembre, elle
émettra un diagnostic définitif.
Nous avons pu voir hier, à ce propos, M.
Henri Bernstein, lequel en cette affaire prit
la position énergique que l'on sait.
Nous avons trouvé l'auteur de Samson
au théâtre Réjane où il surveillait les pre-
mières répétitions d'Israël. Entre deux por-
tants, il nous a déclaré qu'il demeurait un
ferme et convaincu partisan de la suppres-
sion des billets de faveur.
— Les auteurs et les différentes per-
sonnes qui ont droit à l'entrée gratuite dans
nos théâtres ne seront pas lésés, nous a-t-il
dit, puisqu'elles conserveront ce privilège-
grâce au registre d'entrée. En revanche,
on mettra fin au déplorable et honteux com-
merce des marchands de billets.
Autre son de cloche maintenant:
S'il faut en croire en effet les gens « bien
i# nformés » — et Dieu sait s'il en est. —
le billet de faveur aurait la vie beaucoup
plus dure qu'on ne le croyait il y a deux
mois. Les bourreaux qui avaient juré sa
mort sentent leur férocité mollir. Auteurs
et directeurs hésitent sur son sort. Il doit
mourir le 30 septembre, mais tant qu'il y
a de la vie, comme disent les bonnes gens,
il y a de l'espoir.
Les'journalistes, les boulevardiers, tous
ceux qui tiraient quelque orgueil de leurs
relations avec ce vieux monsieur générale-
ment très estimé, ne doivent pas encore
prendre le deuil.
Petit Bonhomme yit encore
- E. H.
Guillaume II
1
au Théâtre de Strasbourg
M. Stoskopf
l'auteur de « Monsieur le Maire t
Représentation
de Gala
du Théâtre Alsacien
devant l'Empereul
Strasbourg, 3 septembre.
Cette représentation, annoncée depuis bientôt
un mois,* a fait couler beaucoup d'encre dans les
journaux alsaciens et allemands. D'aucuns pré-
tendant que le directeur, M. G. Stoskopf, a com-
mis une faute impardonnable envers le peuple
alsacien, en sollicitant l'empereur de venir assis-
ter à cette manifestation purement locale et al-
sacienne. Le journal badois, rédigé à Rehl, inti-
tulé Strasburger Rundschau », a traité le direc-
M. Horsch (M. le maire)
teur ae honteux personnage à double face, et,
comme preuve, a publié dans ses colonnes une
pièce de vers: A Kléber, dans laquelle il invo-
que le grand général et lui demande de chasser
tous les « Schwob » (Prussiens) de la vieille
Alsace. Il paraît même que de nombreux exem-
plaires de cette pièce de vers — œuvre de jeu-
nesse — seront distribués au public pendant la
présence de l'empereur à Strasbourg.
Examinons de près si M. G. Stoskopf mérite
vraiment un pareil traitement.
Le théâtre Alsacien est subventionné par la
municipalité de Strasbourg, qui, de plus, met le
Grand-Théâtre à sa disposition.
Le Théâtre Alsacien a toujours été protesta-
taire contre l'envahissement de la langue alle-
mande, c'est-à-dire que les tendances de ce
théâtre sont purement alsaciennes, et son but
est de conserver en Alsace la langue tradition-
nelle, le dialecte alsacien. *
Les personnages des pièces alsaciennes sont
pour la plupart chargés et grotesques, mais sou-
vent justes; les types allemands aussi bien qu'in-
digènes y sont ridiculisés. On veut prouver par
là l'influence déprimante du régime de la main
de fer sur l'esprit et la mentalité du peuple.
La vérité est que M. Stoskopf n'a pas sollicité
la présence de l'empereur à la représentation,
mais qu'il a été amené à donner ce spectacle
en l'honneur du souverain, sur la demande du
prince Auguste Guillaume de Prusse, du gou-
verneur d'Alsace-Lorraine, comte de Wedel, et
du maire, docteur Schwander. En présence de
ces hautes influences, que pouvait faire M. Stos-
kopf? S'incliner, évidemment, et il a bien fait;
sa bonne foi ne peut être soupçonnée, et son
prestige n'en souffrira pas.
M. Ceorg Maurer
D'r Herf-'Maire (Monsierzr lé Maire) iest le
chef-d'oeuvre de M. Stoskopf; c'est la pièce qui
contient le plus d'esprit allié à une très juste
observation.
Dans un village de la Bpsse-Alsace, le maire
attend la visité du délégué de la préfecture, qui
doit lui remettre une décoration impériale. Ui)
savant allemand, ridicule à souhait, qui, com-
posant une encyclopédie du dialecte alsacien, est
à l'affût de toutes les expressions savoureuses
du cru, survient et est pris pour le sudit délé-
gué. On le reçoit avec tous les honneurs; on
lui fait visiter les caves et les écuries de M le
maire. Ce dernier qui, au fond, a de vives sym-
pathies françaises, est représenté comme unt
être assez veule, qui porte de l'eau sur les deux
épaules. Il fait enlever de son bureau le buste
de Napoléon Ier et le fait remplacer par celui
de Guillaume II, et, s'apercevant avec terreur
que le bleu du ciel allié aux couleurs du dra-
peau alsacien rouge et blanc pourrait composer
le drapeau tricolore et froisser le soi-disant dé -
légué, il fait arborer l'étendard allemand. Enfin,
le quiproquo prend fin par l'arrivée du véritab,t)
délégué, qui remet au maire enchanté la déco-
ration attendue. Une ou deux intrigues amou-
reuses égaient agréablement la pièce.
L'empereur a fait son entrée au Grand-Thél-
tre à huit heures et demie ; il a été salué par
les vivats de la foule et a pris place avec ses
deux fils, Auguste Guillaume et Oscar, dans la
loge du gouverneur. La musique des pompiers
joue l'Hymne Impérial et le rideau se lève.
Après chaque acte, l'empereur, qui paraît fort
goûter l'œuvre de Stoskopf, donne le signal des*
applaudissements. Au troisième acte, il rit de:
bon cœur aux courbettes que fait M. le maire,
devant le savant qui, fatigué et poussiéreux à la
suite de sa visite dans les Stables où il lui al
fallu admirer le boeuf primé au concours agri-;
cole, fait brosser sa redingote et s'exhibe en tri-
cot Jeager's avec un petit plastron court à la
mode allemande.
Pendant un entr'acte, les pompiers jouent lai
Marche de Sambre-et-Meuse, vivement applau-.
die; cette marche, exclusivement française, tient
une large place dans le répertoire des musiques j
militaires allemandes.
Les artistes ont joùé avec un ensemble et ud
entrain merveilleux. Horsch, le fameux comi-j
Itflme Eugène Crlqul (Grethll
que, a été le héros 3e la soirée dans îej-ôîc du
maire ; il a été étourdissant de verve et possède
son art avec justesse et autorité ; je ne saurais
assez louer ce parfait comédien.
M. Eugène Criqui a été amusant dans le rôle
du savant. Je citerai encore Georges Maurer,
idiot à souhait dans le rôle du fils d'un riche
paysan alsacien, qui fait faire la cour à sa fian-
cée par un ami qu'il juge plus apte que lui et
qui finit par le supplanter. Citons encore Otto
Hummel dans le rôle de l'ami; Fritz Dœrr, Die-
trich, Feige, tiennent d'une manière agréable
des rôles épisodiques.
Mmes Wagner, Homecker et Criqui sont tou-
tes trois excellentes dans les rôles de la vieille
cuisinière et des deux charmantes filles du
maire.
Le public, absolument enthousiasmé, a fait i
tous ces valeureux artistes une ovation invrai'
semblable.
On dut même relever plusieurs fois le ri.
deau..,
Sa Majesté a fait appeler l'auteur et les prin-
cipaux interprètes dans sa loge et les a vivement
félicités.
A onze heures, il a quitté le théâtre pour se
rendre au Palais Impérial, salué par les vivats
de la foule, qui avait attendu au dehors la sortie
du souverain.
ED. VIERNE.
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