Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-09-02
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 septembre 1908 02 septembre 1908
Description : 1908/09/02 (A2,N337). 1908/09/02 (A2,N337).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645992v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
ZR ANNÉE. « N° 337 (Quotldien)if
-
Lê Numéro : 5 centimes
-. Slerclredi 2 Septembre tOML
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKi
RÉDACTION & ADMINISTRATION y
<27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique :COMOEDIA.PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24t fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 9
- RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE: 288-07
: - Adresse Télégraphique : COMŒDlAcP A RIS
- ABONNEMENTS :
1. - ", 1 UN AN e MOIÔ
Paris et Départements..24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
Le Sbire
Nous étions attablés l'autre jour à la
terrasse du Casino, avec plusieurs cama-
rades de la tournée Rigadel, qui de-
vaient jouer le soir le Monocle au Village,
le joyeux vaudeville en quatre actes
qu'ils sont en train de promener.
— Je ne vous ai jamais raconté, nous
dit le vieux comique Tonnelet, l'histoire
étrange de l'assassinat de Léo-Roy?
Une histoire d'assassinat est toujours
bonne à entendre. Nous nous rappro-
châmes en cercle, avec des oreilles avi-
des et des yeux affamés. -
— Léo-Roy, commença Tonnelet,
jouait les grands premiers rôles à l'Am-
bigu, où moi j'étais alors comique de
drame. Ce sont pour moi des souvenirs
agréables. Un bon public ému, que l'on
faisait rire pour pas cher.
» Nous en étions à la cent-vingtième ou
à la cent-quarantième d'une grande ma-
chine qui marchait très bien. Les Parias
de l'Honneur. Léo-Roy jouait le rôle
du marquis de je ne sais plus quoi;
l'important pour vous est de savoir qu'au
cinquième ou sixième tableau, il était
accosté sur le parvis Notre-Dame par un
sbire à la solde du traître, et que ce sbire
lui allongeait un coup de couteau.
» Or, un soir, Léo-Roy reçut entre les
deux épaules un vrai coup de couteau,
qui l'étendit par terre, très grièvement
blessé. On dut interrompre le spectacle.
Et l'affaire, naturellement, fit dans Paris
une petite sensation pas ordinaire.
» Léo-Roy ne mourut pas des suites de
sa blessure, mais il fut assez malade, et
ne put rentrer au théâtre que beaucoup
Plus tard.
» C'était mon ami jubilin qui faisait le
sbire; Jubilin, un bon garçon, naïf et
doux, qui, même pour de rire, avait toutes
les peines du monde à donner un coup
de couteau. On s'en était aperçu aux
répétitions. Il était tellement mollasson
qu'on avait failli lui retirer le rôle.
». Immédiatement après le crime, le
sbire avait disparu. Personne dans la
loge de Jubilin. On n'y trouva ni son
costume ni ses habits de ville.
» On fit une enquête rapide. La con-
cierge avait cru voir arriver Jubilin à
neuf heures et demie, comme à son or-
dinajre. Il avait le collet de son pardessus
relevé. Mais c'était son habitude.
» Une habilleuse l'avait vu entrer
dans sa loge, en ouvrant la porte avec sa
clef. Puis il en était ressorti un quart-
d'heure après, dans son costume de
sbire, tout noir, avec un loup sur la
figure.
» Quelqu'un de la troupe, le second
régisseur, je crois, lui avait adressé la
Parole au passage; mais Jubilin n'avait
répondu que par un signe de tête, et
Part une sorte de grognement.
». On avait une seconde fois interrogé
la concierge et l'habilleuse pour savoir
si vraiment c'était jubilin qu'elles avaient
aperçu. Mais aucune d'elles ne put dire
positivement qu'elle l'avait reconnu.
». Déjà tout le monde commençait à
avoir des doutes, surtout les personnes
qui, comme moi, connaissaient Jubilin.
C'est alors qu'un inspecteur de police,
qu'on avait dépêché au logement de notre
camarade, vint rapporter cette nouvelle
intéressante: jubilin était retrouvé. On
avait frappé chez lui. Il n'avait pas
répondu. On avait alors enfoncé la porte,
et on l'avait trouvé dans sa chambre,
sur son lit, ficelé et bâillonné.
». On se hâta de lui enlever son bâil-
lon, et il raconta que vers neuf heures,
au moment où il allait sortir pour se
rendre au théâtre, deux inconnus, en
embuscade sur le palier sombre, s'étaient
précipités chez lui, à la seconde mê-
me où il avait ouvert sa porte. On l'avait
terrassé, et entouré gentiment de petites
cordelettes. Puis, les inconnus lui avaient
chauffé dans sa poche la clef de sa loge.
». C'était donc, comme nous l'avions
tous pensé, un faux Jubilin qui avait
passé devant la concierge et devant l'ha-
billeuse, et qui ensuite, convenablement
masqué, avait répondu au second régis-
seur par un signe de tête et des grogne-
ments peu révélateurs. »
A ce point de son récit, Tonnelet fit
une pause, et vida lentement son amer-
citron.
— A trois mois de là, continua-t-il, je
recueillis une confidence intéressante
d'une petite femme de notre théâtre,
Mad Madisson. Peu de temps après l'af-
faire, elle avait accordé ses faveurs à
Jubilin, et celui-ci s'était laissé aller à
des aveux compromettants.
- Parbleu, interrompit quelqu'un, je
l'avais devinée, ton histoire ; je l'avais de-
Vinée depqis le début.
— Qu'est-ce que tu avais deviné!
demanda Tonnelet.
— Tout, dit l'autre; je sais ce que t'a
dit Mad Madisson. Le ficelage de Jubilin
n'était qu'une frime. C'est un coup très
classique, qui était peut-être nouveau à
l'époque, mais qui est passé tout à fait
dans le répertoire actuel. Jubilin, après
le crime, est rentré chez lui, s'est em-
Paqueté très gentiment, s'est mis lui-
même un bon bâillon sur la figure, et a
ttendu en paix les hommes de la police.
Auparavant il avait eu bien soin au théâ-
tre de faire l'homme taciturne, de façon
a laisser supposer que le masque recou-,
vrsit un eutre visage que le sien.
Nous regardions tous Tonnelet d'un
ziir narquois et faussement apitoyé. Ce
n'était pas de chance, d'avoir une belle
histoire authentique à raconter, et de se
voir ainsi couper ses effets.
— Quand j'eus reçu cette révélation de
Mad Madisson, continua-t-il tranquille-
ment après un instant de silence, j'allai
trouver Jubilin; je n'avais pas l'intention
de le dénoncer, je voulais l'effrayer
sérieusement. et surtout je désirais
avoir des détails. Et alors cet imbécile
m'a dit la vérité vraie. Il n'était pas
coupable, il avait été vraiment garrotté.
Seulement, comme il voulait coucher
avec Mad Madisson, il avait quitté, aux
yeux de la demoiselle, cette posture un
peu ridicule de victime, pour un rôle plus
avantageux, d'assassin.
— Heureusement, termina Tonnelet
en ricanant à son tour, que j'avais sur
moi une histoire à triple détente. Parce
que vous êtes, mes gaillards, un public
plutôt dur, et que, pour vous avoir un
peu, il faut garder une réserve de bis-
cuit.
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain un article dg
JACQUES MAY --
L'engagé
On connaît ces joyeuses polices d'assu-
rance que certaines Compagnies font con-
tracter à leurs clients.
Durant six ou huit pages d'impression en
caractères microscopiques, la Compagnie
énumère tous les avantages de l'assurance,
les formalités que doit accomplir l'assuré,
et les précautions qu'il doit prendre en cas
de sinistre. Enfin, au milieu de cet amon-
cellement illisible de recommandations, une
petite clause stipule généralement avec né-
gligence que la Compagnie ne sera point'
responsable en cas d'incendie.
Les engagements que contractent jour-
nellement la plupart des acteurs rappellent
à s'y méprendre ces polices fantaisistes. On
y trouve de tout, et lorsque l'on songe à Id.
joie qu'éprouvent bien des artistes lorsqu'ils
sont enfin possesseurs de ce fameux enga-
gement, on commence à comprendre qu'il
soit beaucoup plus facile, dans notre monde
spécial, de satisfaire les acteurs que le
public.
L'acteur, aux termes de son engagement,
doit tout faire, tout fournir. Il est entendu
qu'on l'engage comme ténor, par exemple,
mais qu'il ne peut se prévaloir pour cela
dUmcun droit à remplir cet emploi.
Le directeur pourra, suivant les vas? lai
faire jouer la comédie, le faire figurer, lui
demander d'ouvrir un bal costume dans la
petite ville où se trouvera la troupe. C'est
tout au plus s'il n'est pas en droit d'exiger
qu'il paye sa place comme simple specta-
teur. -
Par contre, le directeur, en toute occa-
sion, est en droit de résilier immédiatement
l'engagement sans indemnité. Il suffit pour
cela que le public siffle on qu'on le fasse
siffler, que les bagages de l'acteur soient
en retard, que lui-même soit malade.
J'ai là sous les yeux l'engagement d'un,
ténor, qui comporte, parmi les cas de rési
liation, le cas de grossesse. Il faut (tyouer
que, dans les formules imprimées, tout ést
prévu avec soin, même les cas pathologi-
ques les plus invraisemblables.
Chaque jour nous voyons passer ^entre
nos mains des engagements analoGues que
des artistes éplorés nous confient en nous
demandant ce qu'il taut taire. Le conseil,
hélas! est facile à donner: il suffit, en tout
état de cause et en toute circonstance, d'aç:
cepter toutes les exigences du directeur, de
lui demander humblement pardon, même si
c'est lui qui a tort, et de recommencer le
lendemain, à moins que l'on ne découvre,
sous une pierre du chemin, 50.000 livres
de rente.
Beaucoup ignorent, en effet, qu'en France
les conventions sont libres, et que plus un
contrat est absurde, mieux il est respecté
par tous les tribunaux.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Un mot de Chopin.
H. Il vient de paraître à Leipzig un re-
cueil contenant quantité d'anecdotes con-
cernant les musiciens célèbres de toutes les
époques, et les mots d'esprit qui leur sont
attribués. Voici notamment une amusante
historiette sur Chopin.
Celui-ci dînait chez une dame, et, après
le repas, fut prié par la maîtresse de la
maison à se mettre au piano. Chopin ne
pouvait supporter cette façon d'exploiter
les artistes, et il choisit le morceau le plus
court de ses œuvres, c'est-à-dire son sep-
tième prélude, qui ne compte que seize
mesures. Lorsqu'il eut terminé, la dame,
stupéfaite, lui dit: « Comment, mon cher
monsieur Chopin, un si petit morceau ! >1,
et Chopin de répondre: « Chère madame,
c'est que véritablement j'ai si peu mangé! »
R
essemblance!
L'autre - soir, c'était pendant le ré-
cent passage de Caruso a Pans le jeune
compositeur Jean Nouguès entrait dans un
restaurant de Montmartre, accompagné de
quelques amis.
A sa vue, on chuchote, on murmure, on
se le montre, on le désigne. L'auteur de
Chiquito, un peu étonné, va s'asseoir à une
table lorsque l'orchestre entonne le grand
air de la Tosca, puis celui de Paillasse, de
Rigoletto; bref, tout le répertoire italien y
passa.
Plus de doute, orr avait pris Jean Nou-
guès pour Caruso.
s
on petit nom!
Le programme du concert du 31 août,
d'une grande brasserie du Douievara, pu-
blie la nomenclature des œuvres que l'or-
chestre doit « exécuter », c'est d'ailleurs
le mot, dans le courant de la soirée.
Parmi ces numéros:
Paillasse L. CAVALLO.
A ce propos, on se souvient de l'amusant
incident qui arriva à l'auteur de la Bohème,
qui, se trouvant au théâtre à Londres, vint
à parler musique avec son voisin.
Tout à coup, le voisin demande au" mu-
sicien ce qu'il pense de Leoncavallô; et ce
dernier, très amusé et ne se sachant pas
reconnu, se démolit à plaisir, racontant qu'il
pille ses motifs un peu partout.
Mais quelle n'est pas la stupeur du com-
positeur en ouvrant, le lendemain, un jour-
nal où il lut un article intitulé : Ce que
iLeonçavallo pense de sa musique, et
relatant exactement toutes les confidences
qu'ingénument il avait faites, sans le savoir,
à un reporter anglais.
Méfiez-vous des journalistes !
]
1 est très facile à chacun de connaître
exactement la valeur de ses bijoux, dia-
mants, perles. Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens, expertise gratuitement et achète
très cher, au comptant, bijoux, diamants et
pierres fines. --
LES PETITES COMEDIES
LA GRENOUILLE
La scène se passe, rue de la Tour,
dans le « sleeping-room » de Mlle
Eva d'Anglade. Il est dix heures du
matin. Hector Manager, directeur
des Nouvelles-Folies, saute hors du
lit et se précipite à la fenêtre, qu'il
ouvre toute grande.
EVA, brusquement éveillée, se frotte les yeux
et s'exclame. — Tu es fou, mon coco/ Mais tu
vas t'enrhumer! .-
HECTOR, en bannière, se penchant hors de la
croisée. — Mais non, mais non! (Inspectant le
ciel.) Tonnerre de Dieu! Pas le moindre nuage!
Ma matinée est f.ichue (Il s'habille tout en
blasphémant.)
EVA. — Comment! tu te lèves déjà?
HECTOR, ironique. — Il serait vraiment hon-
teux de restér au lit par une si belle journée!
EVA, d'un air joyeux. — Tu m'emmènes à la
campagne !
HECTOR, de plus en plus ironique. — Comme
tu le dis'!. (La voyant se lever.) Non, non,
reste, tranquille; nous ne sortirons pas : le soleil
me f.khe des idées noires.
EVA. — Ça, c'est curieux. Moi, le soleil me
fait chanter.
HECTOR. — Comme la *cigale. Moi, je ne
chante que lorsqu'il pleut.
EVA, riant. — Comme la grenouille.
HECTOR, vexé. — Pardon! Tâche d'être polie.
EVA, après un silence. — Mon coco, ça tombe
joliment mal que tu sois de mauvaise humeur:
le bijoutier devait venir après déjeuner. tu
sais? pour le pendent.
HECTOR, avec éclat. — Ahl le. pendentif r
Quinze cents francs Eh bien, mon petit, si tu
comptes sur moi!. Demande-les donc au soleil,
les quinze cents francs : il peut bien faire ça.
(DHrôrair menaçant.) Oui, ouik ton soleil, saisit»
combien il me coûte, aujourd'hui, ton soleil?
Trois billets de mille, au minimum!
EVA. - Possible. Mais tu es vraiment rosse:
jamais un cadeau, et comme rôles, des pannes
HECTOR, haussant les épaules. — Va donc,
tu es bien assez fière d'être la maîtresse de ton
directeur!. (Changeant de ton.) Dis-moi, tu
n'aurais pas un baromètre?
t' EVA. — Attends. Ça n'est pas un truc rond
avec une aiguille qui marque toujours: « Va-
riable » ? Tu vas trouver ça dans la salle à
majigéri
HECTOR, maussade. — Inutile que je me dé-
range, puisque tu es sûre que ça marque: « Va-
riable ».
EVA. — Regarde quand même; des fois qu'il
durait une lubie.
Un moment après.
HECTOR, revenant précipitamment, l'air ra-
dieux, avec un énorme baromètre à la main. -
Devine ce nu'il dit, le baromètre ?
EVA. -je ne sais pas, moi. Très sec?
HECTOR. — Très sec! Tu dérailles! (Tendant
le baromètre.) Regarde-moi ça!
EVA, après un coup d'œil sur l'instrument, et
avec un cri de frayeur. — Tempête ! Il va y avoir
une tempête! Et moi qui ai si peur du tonnerrel
(Elle se cache dans les draps.)
HECTOR, près de la fenêtre. — Fameux! Le
ciel se couvre: il va tomber des hallebardes. (A
Eva.) Lève-toi vite! Nous allons à la campagne!
EVA, effarée. — Avec une tempête ?. Pour
perdre un costume et un chapeau! Et risquer
d'être foudroyée? Jamais de la vie 1.
HECTOR. — Soyez donc gentil ! (Se frottant les
mains.) En tout cqs, fais-moi préparer un bon
déjeuner.
Deux heures de l'après-midi. Hector,
à demi-couché sur un divan, déguste
son café, tout en regardant avec
béatitude la pluie qui cingle les
vitres.
EVA, qui boude dans un coin. — C'est épal,
dire que ton caissier t'a téléphoné une recette de
quatre mille cinq et que tu m'as tout de même
refusé le pendentif !.
HECTOR. — Va donc! Si tu avais autant de
talent aue de bijoux!.
EVA, furieuse. — Tu n'es. tu n'es. qu'une
grenouille !. Une grenouille à face humaine!
Sonnerie électrique.
HECTOR, nonchalamment. — Tiens, va donc
plutôt voir ce que c'est.
Une minute plus tard.
EVA, rentrant, d'une voix très calme, mais
avec des yeux étincelants de joie vengeresse. —
C'est encore le caissier. Marthe Muller a eu
une syncope en entrant en scène. et l'on a dû
rembourser la recette!
ANDRÉ-MYCHO.
p
ages d'album.
Les albums d'autographes font fu-
reur, et il n'est pas un artiste qui, en tour-
née, ne soit soflicité, en arrivant dans cha-
que ville, par d'innombrables quémandeurs.
Lu dernièrement, dans l'album que pos-
sède un directeur d'hôtel, dans le Nord:
« Par la joie — Signé: Mounet-Sully. »
(Cette pensée est d'ailleurs celle que trans-
crit habituellement le grand tragédien sur
tous les livres qui, naturellement, lui sont
présentés. )
« Par l'espérance. — Signé: Rachel
Boyer. »
« Et, pourquoi pas : Par la charité. -
Signé: Félix Galipaux. »
N'est-ce pas une véritable profession de
foi?
L
'indécision dans l'achat d'une automo-
bile n'existe plus depuis que Georges
Richard a lancé ses merveilleuses quatre
cylindres, silencieuses à la ville et si ra-
pides sur toutes les routes. La voiture
Georges Richard n'est pas que de la méca-
nique, c'est du silence qui passe et fuit.
Le Masque de Verre.
Moeurs
Américaines
DEUX 'FKEMICRES DE LA MÊME PIÈCE, LE
MÉME JOUR, A NEW-YORK, SONT FAVO-
RABLEMENT ACCUEILLIES. - IL
EST QUESTION CEPENDANT DE
CONCURRENCE DÉLOYALE.
New-York, 22 août 1908.
(Par lettre de notre correspondant)
La comédie de F. Molnar, Le Diable, qui a
fait fureur partout où elle a été jouée, vient
d'être représentée simultanément et par
deux directeurs rivaux, le mardi 18 août.
M. Henry Savage, qui a monté ici La
Merry Widow. avait obtenu ou cru obtenir
le droit exclusif et avait annoncé sa pre-
mière pour le 22 septembre au Garden
Théâtre; de son côté, M. H.-G. Fiske avait
obtenu d'une autre source le manuscrit de
la pièce, et le droit de représentation.
Très secrètement, les répétitions mar-
chaient leur train, et dimanche, à la stupé-
faction de M. Savage, M. Fiske annonçait
sa première pour le mardi 18 août au Be-
lasco Theatre.
Pris au dépourvu, M. Savage, que rien
n'embarrasse, fit marcher le télégraphe;
trains spéciaux à droite, à gauche, rappe-
lait ses artistes de villégiature, et le
lundi annonçait la première pour le len-
demain.
La pièce était sue, les décors prêts; les
raccords se firent dans la nuit du dimanche
et la journée de lundi. Les acteurs restè-
rent au théâtre trente-six heures sans « dé-
semparer ».
Les deux représentations ont, du reste,
admirablement réussi: chez M. Fiske, le
rôle du Diable était joué par George Arliss,
et il y a été tout simplement admirable.
Le plus grand éloge que l'on puisse faire
de lui est la,¡.remarÓue suivante d'un émi-
nent critique: « Il est tout simplement di-
gne de la fComédie-Française. » Chez M.
Savage, Edwin Stevens a remporté un très
beau succès. ---
Mais la guerre ne fait que commencer
et on pouvait voir dans les rues des hom-
mes-sandwiches portant des affiches sur les-
quelles se lisait:
Tu ne voleras pas!
LE VRAI DIABLE est au GARDEN, THEATRE
N'achetez pas de marchandise volée!
Et voilà !
Le ballet t
du Kaiser
LA PREMIÈRE DE « SARDANAPALE n. - UN
EMPEREUR DÉCORATEUR ET MAITRE DE
BALLET. - GUILLAUME II FAIT SA
SALLE. — IL AURA UNE BONNE
PRESSE.
Berlin, 1er septembre, 11 h. 30 soir.
(Par dépêche de notre correspondaiM
Je sors tout ébloui de la première a;. "1.
meux ballet historique: Sardanapale.
Partout de l'or, de la pourpre, et des
pierreries !
Et partout l'Empereur"
8. M. Guillaume II
Car Sardanapale est son œuvre, et l'on
retrouve à tous les tableaux sa signature.
Non seulement c'est lui qui a conçu le
plan de la pièce, mais encore c'est lui-
même qui en a réglé tous les détails.
C'est lui qui a dessiné les décors, les
costumes, les accessoires; inutile de dire
que les chars de guerre avaient été l'objet
d'une attention toute particulière de sa
part.
La pourpre répandue à profusion avait
été fabriquée spécialement; et il n'est pas
jusqu'aux moindres broderies qui ne por-
taient le visa de l'Empereur.
L'Empereur avait d'ailleurs disposé de la
presque totalité des places de l'Opéra, et
invité, outre toute la cour, la diplomatie
étrangère et la haute finance, un certain
nombre de savants allemands et étrangers.
C'était de doctes confrères que Sa Ma-
jesté conviait à venir apprécier son œuvre
d'assyriologue plus encore que de maître de
ballet.
Inutile de dire qu'il fut par eux loué au
degré suprême, lorsqu'après le premier
acte il les reçut au foyer, ainsi que tous ses
invités, entouré de toute la famille royale.
Il y eut duthé et des petits gâteaux. Après
quoi la cour revint dans la salle pour ap-
plaudir les combats de gladiateurs, les dan-
ses odalisques ou damassiennes, la mise en
scène d'un luxe fabuleux, et les prima bal-
lerines Willig, Lindner, Urbanska, Dellera,
Kierschner et Gasperini.
La soirée se termina par d'enthousiastes
ovations en l'honneur de l'impérial auteur.
a n.
Pourquoi avoir laissé
partir Trouhanowa ?
Vous applaudirez ce soir à Marigny son
jeu exquis et son rare et spirituel talent de
ballerine. C'est une des danseuses les plus
originales et les plus artistes de ce temps.
TROUHANOWA
tReutMngBr.pîwUû
Elle a connu, et elle connaîtra encore, car
elle est à l'âge heureux où tous les espoirs
sont permis, les plus éclatants succès.
Vous vous rappelez quelle admirable
création de la Salomé de ,. Richard Strauss
elle fit à Paris.' Vaus l'avez aussi applaudie
à Monte-Carlo'et à l'Opéra, et l'on sait quels
merveilleux débuts elle fit sur la scène de
l'Académie nâtionale-dë musique et de danse.
La voici à Marigny. Elle y fera merveille,
elle y apparaîtra dans un genre nouveau eti
dans lequel elle donnera une formule nou-*
velle de son talent original.
Cependant, quand elle aura bien el.
longtemps triomphé au music-hall, nous es-
pérons qu'elle reviendra à l'Opéra, où sa
place est marquée, où les abonnés la ré-,
clament et où son jeu si remarquable et'
surtout si classique fera merveille;
Mais, tout de même, pourquoi l'avoit
laissé-partir?-. -
A PARISIANA
Reprise de :;WCHQNGHETTEW
Opéra*bouffe en un acte -' :
de MM. de CaillaVet et Robert de Fiers, Musique de Claùde Terrasse,
Comme Paris, après des excursions et
des voyages, réintégrait sa bonne viHe,
Parisiana rouvrit ses portes.
Il les rouvrit, fastueusement, sur un pro-
gramme où les plus beaux noms du calé-
concert d'aujourd'hui se faisaient la courte-
échelle pour planter, boulevard Poisson-
nière, un drapeau claquant au vent du
succès.
{Ernesto Brod. pboto)
Mlle Alice Bonheur (Cboncbette)
- M- Max Daarly (Saint-Guillaume)
Je suis, après de belles vacances, moi
aussi, revenu à Paris.
Et Comœdia m'a dit: « Allez donc voir
ce qui se passe à Parisiana. Il paraît que
Ruez a fait un tas de choses intéressantes. »
J'y suis allé.
Je ne tire de ce fait aucune gloire dans
l'effort, je vous prie de le croire, parce que
Parisiana c'est à deux degrés d'escalier de
Contesta et qu'il n'est point besoin pour
s'y rendre de se mettre en costume de
voyage.
Bien au contraire! Il y avait des habits,
une foule d'habits, à l'occasion de cette
soirée. M. Ruez, qui avait pris un petit ga-
lop d'essai lés jours précédents; s'est lancer
hier soir, sur une route familière aux ferai
de son cheval. Et il n.ous a donné Un agréas
ble spectacle.
De mon coin où je me suis bI<>tti,lianSÁ
les ; coulisses, je vois s'agiter, en une acti-
vité dévorante ce r roi des régisseurs — or*
le nomme L. Roydel — qui s'est adjoint u-t
lieutenant, Garnier, que je reconnais pouft
s'être fait ma tête dans une revue de QuI-
nel et Moreau, la saison dernière. Voici
Camille Ober, véritable phénomène vocal;
Brunw, Dutard, Darius M., Karl Ditan et
la délicieuse Esther Lekain.
Voici Jacques Inaudi, lequel surprend tou-
jours. Il v a des années que je n'avais vu
Inaudi. C'était — la dernière fois — un
soir, en province. Inaudi venait de donnée
une matinée triomphante devant des offi-
ciers de marine, très « calés en maths »
qu'il stupéfia par ses calculs. A la gare où
le reconduisait tout un groupe, Inaudi, touî
entier à ses opérations, faillit, en traversant
une voie pour rejoindre son train, se faire
-
Lê Numéro : 5 centimes
-. Slerclredi 2 Septembre tOML
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKi
RÉDACTION & ADMINISTRATION y
<27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique :COMOEDIA.PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24t fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 9
- RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE: 288-07
: - Adresse Télégraphique : COMŒDlAcP A RIS
- ABONNEMENTS :
1. - ", 1 UN AN e MOIÔ
Paris et Départements..24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
Le Sbire
Nous étions attablés l'autre jour à la
terrasse du Casino, avec plusieurs cama-
rades de la tournée Rigadel, qui de-
vaient jouer le soir le Monocle au Village,
le joyeux vaudeville en quatre actes
qu'ils sont en train de promener.
— Je ne vous ai jamais raconté, nous
dit le vieux comique Tonnelet, l'histoire
étrange de l'assassinat de Léo-Roy?
Une histoire d'assassinat est toujours
bonne à entendre. Nous nous rappro-
châmes en cercle, avec des oreilles avi-
des et des yeux affamés. -
— Léo-Roy, commença Tonnelet,
jouait les grands premiers rôles à l'Am-
bigu, où moi j'étais alors comique de
drame. Ce sont pour moi des souvenirs
agréables. Un bon public ému, que l'on
faisait rire pour pas cher.
» Nous en étions à la cent-vingtième ou
à la cent-quarantième d'une grande ma-
chine qui marchait très bien. Les Parias
de l'Honneur. Léo-Roy jouait le rôle
du marquis de je ne sais plus quoi;
l'important pour vous est de savoir qu'au
cinquième ou sixième tableau, il était
accosté sur le parvis Notre-Dame par un
sbire à la solde du traître, et que ce sbire
lui allongeait un coup de couteau.
» Or, un soir, Léo-Roy reçut entre les
deux épaules un vrai coup de couteau,
qui l'étendit par terre, très grièvement
blessé. On dut interrompre le spectacle.
Et l'affaire, naturellement, fit dans Paris
une petite sensation pas ordinaire.
» Léo-Roy ne mourut pas des suites de
sa blessure, mais il fut assez malade, et
ne put rentrer au théâtre que beaucoup
Plus tard.
» C'était mon ami jubilin qui faisait le
sbire; Jubilin, un bon garçon, naïf et
doux, qui, même pour de rire, avait toutes
les peines du monde à donner un coup
de couteau. On s'en était aperçu aux
répétitions. Il était tellement mollasson
qu'on avait failli lui retirer le rôle.
». Immédiatement après le crime, le
sbire avait disparu. Personne dans la
loge de Jubilin. On n'y trouva ni son
costume ni ses habits de ville.
» On fit une enquête rapide. La con-
cierge avait cru voir arriver Jubilin à
neuf heures et demie, comme à son or-
dinajre. Il avait le collet de son pardessus
relevé. Mais c'était son habitude.
» Une habilleuse l'avait vu entrer
dans sa loge, en ouvrant la porte avec sa
clef. Puis il en était ressorti un quart-
d'heure après, dans son costume de
sbire, tout noir, avec un loup sur la
figure.
» Quelqu'un de la troupe, le second
régisseur, je crois, lui avait adressé la
Parole au passage; mais Jubilin n'avait
répondu que par un signe de tête, et
Part une sorte de grognement.
». On avait une seconde fois interrogé
la concierge et l'habilleuse pour savoir
si vraiment c'était jubilin qu'elles avaient
aperçu. Mais aucune d'elles ne put dire
positivement qu'elle l'avait reconnu.
». Déjà tout le monde commençait à
avoir des doutes, surtout les personnes
qui, comme moi, connaissaient Jubilin.
C'est alors qu'un inspecteur de police,
qu'on avait dépêché au logement de notre
camarade, vint rapporter cette nouvelle
intéressante: jubilin était retrouvé. On
avait frappé chez lui. Il n'avait pas
répondu. On avait alors enfoncé la porte,
et on l'avait trouvé dans sa chambre,
sur son lit, ficelé et bâillonné.
». On se hâta de lui enlever son bâil-
lon, et il raconta que vers neuf heures,
au moment où il allait sortir pour se
rendre au théâtre, deux inconnus, en
embuscade sur le palier sombre, s'étaient
précipités chez lui, à la seconde mê-
me où il avait ouvert sa porte. On l'avait
terrassé, et entouré gentiment de petites
cordelettes. Puis, les inconnus lui avaient
chauffé dans sa poche la clef de sa loge.
». C'était donc, comme nous l'avions
tous pensé, un faux Jubilin qui avait
passé devant la concierge et devant l'ha-
billeuse, et qui ensuite, convenablement
masqué, avait répondu au second régis-
seur par un signe de tête et des grogne-
ments peu révélateurs. »
A ce point de son récit, Tonnelet fit
une pause, et vida lentement son amer-
citron.
— A trois mois de là, continua-t-il, je
recueillis une confidence intéressante
d'une petite femme de notre théâtre,
Mad Madisson. Peu de temps après l'af-
faire, elle avait accordé ses faveurs à
Jubilin, et celui-ci s'était laissé aller à
des aveux compromettants.
- Parbleu, interrompit quelqu'un, je
l'avais devinée, ton histoire ; je l'avais de-
Vinée depqis le début.
— Qu'est-ce que tu avais deviné!
demanda Tonnelet.
— Tout, dit l'autre; je sais ce que t'a
dit Mad Madisson. Le ficelage de Jubilin
n'était qu'une frime. C'est un coup très
classique, qui était peut-être nouveau à
l'époque, mais qui est passé tout à fait
dans le répertoire actuel. Jubilin, après
le crime, est rentré chez lui, s'est em-
Paqueté très gentiment, s'est mis lui-
même un bon bâillon sur la figure, et a
ttendu en paix les hommes de la police.
Auparavant il avait eu bien soin au théâ-
tre de faire l'homme taciturne, de façon
a laisser supposer que le masque recou-,
vrsit un eutre visage que le sien.
Nous regardions tous Tonnelet d'un
ziir narquois et faussement apitoyé. Ce
n'était pas de chance, d'avoir une belle
histoire authentique à raconter, et de se
voir ainsi couper ses effets.
— Quand j'eus reçu cette révélation de
Mad Madisson, continua-t-il tranquille-
ment après un instant de silence, j'allai
trouver Jubilin; je n'avais pas l'intention
de le dénoncer, je voulais l'effrayer
sérieusement. et surtout je désirais
avoir des détails. Et alors cet imbécile
m'a dit la vérité vraie. Il n'était pas
coupable, il avait été vraiment garrotté.
Seulement, comme il voulait coucher
avec Mad Madisson, il avait quitté, aux
yeux de la demoiselle, cette posture un
peu ridicule de victime, pour un rôle plus
avantageux, d'assassin.
— Heureusement, termina Tonnelet
en ricanant à son tour, que j'avais sur
moi une histoire à triple détente. Parce
que vous êtes, mes gaillards, un public
plutôt dur, et que, pour vous avoir un
peu, il faut garder une réserve de bis-
cuit.
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain un article dg
JACQUES MAY --
L'engagé
On connaît ces joyeuses polices d'assu-
rance que certaines Compagnies font con-
tracter à leurs clients.
Durant six ou huit pages d'impression en
caractères microscopiques, la Compagnie
énumère tous les avantages de l'assurance,
les formalités que doit accomplir l'assuré,
et les précautions qu'il doit prendre en cas
de sinistre. Enfin, au milieu de cet amon-
cellement illisible de recommandations, une
petite clause stipule généralement avec né-
gligence que la Compagnie ne sera point'
responsable en cas d'incendie.
Les engagements que contractent jour-
nellement la plupart des acteurs rappellent
à s'y méprendre ces polices fantaisistes. On
y trouve de tout, et lorsque l'on songe à Id.
joie qu'éprouvent bien des artistes lorsqu'ils
sont enfin possesseurs de ce fameux enga-
gement, on commence à comprendre qu'il
soit beaucoup plus facile, dans notre monde
spécial, de satisfaire les acteurs que le
public.
L'acteur, aux termes de son engagement,
doit tout faire, tout fournir. Il est entendu
qu'on l'engage comme ténor, par exemple,
mais qu'il ne peut se prévaloir pour cela
dUmcun droit à remplir cet emploi.
Le directeur pourra, suivant les vas? lai
faire jouer la comédie, le faire figurer, lui
demander d'ouvrir un bal costume dans la
petite ville où se trouvera la troupe. C'est
tout au plus s'il n'est pas en droit d'exiger
qu'il paye sa place comme simple specta-
teur. -
Par contre, le directeur, en toute occa-
sion, est en droit de résilier immédiatement
l'engagement sans indemnité. Il suffit pour
cela que le public siffle on qu'on le fasse
siffler, que les bagages de l'acteur soient
en retard, que lui-même soit malade.
J'ai là sous les yeux l'engagement d'un,
ténor, qui comporte, parmi les cas de rési
liation, le cas de grossesse. Il faut (tyouer
que, dans les formules imprimées, tout ést
prévu avec soin, même les cas pathologi-
ques les plus invraisemblables.
Chaque jour nous voyons passer ^entre
nos mains des engagements analoGues que
des artistes éplorés nous confient en nous
demandant ce qu'il taut taire. Le conseil,
hélas! est facile à donner: il suffit, en tout
état de cause et en toute circonstance, d'aç:
cepter toutes les exigences du directeur, de
lui demander humblement pardon, même si
c'est lui qui a tort, et de recommencer le
lendemain, à moins que l'on ne découvre,
sous une pierre du chemin, 50.000 livres
de rente.
Beaucoup ignorent, en effet, qu'en France
les conventions sont libres, et que plus un
contrat est absurde, mieux il est respecté
par tous les tribunaux.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Un mot de Chopin.
H. Il vient de paraître à Leipzig un re-
cueil contenant quantité d'anecdotes con-
cernant les musiciens célèbres de toutes les
époques, et les mots d'esprit qui leur sont
attribués. Voici notamment une amusante
historiette sur Chopin.
Celui-ci dînait chez une dame, et, après
le repas, fut prié par la maîtresse de la
maison à se mettre au piano. Chopin ne
pouvait supporter cette façon d'exploiter
les artistes, et il choisit le morceau le plus
court de ses œuvres, c'est-à-dire son sep-
tième prélude, qui ne compte que seize
mesures. Lorsqu'il eut terminé, la dame,
stupéfaite, lui dit: « Comment, mon cher
monsieur Chopin, un si petit morceau ! >1,
et Chopin de répondre: « Chère madame,
c'est que véritablement j'ai si peu mangé! »
R
essemblance!
L'autre - soir, c'était pendant le ré-
cent passage de Caruso a Pans le jeune
compositeur Jean Nouguès entrait dans un
restaurant de Montmartre, accompagné de
quelques amis.
A sa vue, on chuchote, on murmure, on
se le montre, on le désigne. L'auteur de
Chiquito, un peu étonné, va s'asseoir à une
table lorsque l'orchestre entonne le grand
air de la Tosca, puis celui de Paillasse, de
Rigoletto; bref, tout le répertoire italien y
passa.
Plus de doute, orr avait pris Jean Nou-
guès pour Caruso.
s
on petit nom!
Le programme du concert du 31 août,
d'une grande brasserie du Douievara, pu-
blie la nomenclature des œuvres que l'or-
chestre doit « exécuter », c'est d'ailleurs
le mot, dans le courant de la soirée.
Parmi ces numéros:
Paillasse L. CAVALLO.
A ce propos, on se souvient de l'amusant
incident qui arriva à l'auteur de la Bohème,
qui, se trouvant au théâtre à Londres, vint
à parler musique avec son voisin.
Tout à coup, le voisin demande au" mu-
sicien ce qu'il pense de Leoncavallô; et ce
dernier, très amusé et ne se sachant pas
reconnu, se démolit à plaisir, racontant qu'il
pille ses motifs un peu partout.
Mais quelle n'est pas la stupeur du com-
positeur en ouvrant, le lendemain, un jour-
nal où il lut un article intitulé : Ce que
iLeonçavallo pense de sa musique, et
relatant exactement toutes les confidences
qu'ingénument il avait faites, sans le savoir,
à un reporter anglais.
Méfiez-vous des journalistes !
]
1 est très facile à chacun de connaître
exactement la valeur de ses bijoux, dia-
mants, perles. Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens, expertise gratuitement et achète
très cher, au comptant, bijoux, diamants et
pierres fines. --
LES PETITES COMEDIES
LA GRENOUILLE
La scène se passe, rue de la Tour,
dans le « sleeping-room » de Mlle
Eva d'Anglade. Il est dix heures du
matin. Hector Manager, directeur
des Nouvelles-Folies, saute hors du
lit et se précipite à la fenêtre, qu'il
ouvre toute grande.
EVA, brusquement éveillée, se frotte les yeux
et s'exclame. — Tu es fou, mon coco/ Mais tu
vas t'enrhumer! .-
HECTOR, en bannière, se penchant hors de la
croisée. — Mais non, mais non! (Inspectant le
ciel.) Tonnerre de Dieu! Pas le moindre nuage!
Ma matinée est f.ichue (Il s'habille tout en
blasphémant.)
EVA. — Comment! tu te lèves déjà?
HECTOR, ironique. — Il serait vraiment hon-
teux de restér au lit par une si belle journée!
EVA, d'un air joyeux. — Tu m'emmènes à la
campagne !
HECTOR, de plus en plus ironique. — Comme
tu le dis'!. (La voyant se lever.) Non, non,
reste, tranquille; nous ne sortirons pas : le soleil
me f.khe des idées noires.
EVA. — Ça, c'est curieux. Moi, le soleil me
fait chanter.
HECTOR. — Comme la *cigale. Moi, je ne
chante que lorsqu'il pleut.
EVA, riant. — Comme la grenouille.
HECTOR, vexé. — Pardon! Tâche d'être polie.
EVA, après un silence. — Mon coco, ça tombe
joliment mal que tu sois de mauvaise humeur:
le bijoutier devait venir après déjeuner. tu
sais? pour le pendent.
HECTOR, avec éclat. — Ahl le. pendentif r
Quinze cents francs Eh bien, mon petit, si tu
comptes sur moi!. Demande-les donc au soleil,
les quinze cents francs : il peut bien faire ça.
(DHrôrair menaçant.) Oui, ouik ton soleil, saisit»
combien il me coûte, aujourd'hui, ton soleil?
Trois billets de mille, au minimum!
EVA. - Possible. Mais tu es vraiment rosse:
jamais un cadeau, et comme rôles, des pannes
HECTOR, haussant les épaules. — Va donc,
tu es bien assez fière d'être la maîtresse de ton
directeur!. (Changeant de ton.) Dis-moi, tu
n'aurais pas un baromètre?
t' EVA. — Attends. Ça n'est pas un truc rond
avec une aiguille qui marque toujours: « Va-
riable » ? Tu vas trouver ça dans la salle à
majigéri
HECTOR, maussade. — Inutile que je me dé-
range, puisque tu es sûre que ça marque: « Va-
riable ».
EVA. — Regarde quand même; des fois qu'il
durait une lubie.
Un moment après.
HECTOR, revenant précipitamment, l'air ra-
dieux, avec un énorme baromètre à la main. -
Devine ce nu'il dit, le baromètre ?
EVA. -je ne sais pas, moi. Très sec?
HECTOR. — Très sec! Tu dérailles! (Tendant
le baromètre.) Regarde-moi ça!
EVA, après un coup d'œil sur l'instrument, et
avec un cri de frayeur. — Tempête ! Il va y avoir
une tempête! Et moi qui ai si peur du tonnerrel
(Elle se cache dans les draps.)
HECTOR, près de la fenêtre. — Fameux! Le
ciel se couvre: il va tomber des hallebardes. (A
Eva.) Lève-toi vite! Nous allons à la campagne!
EVA, effarée. — Avec une tempête ?. Pour
perdre un costume et un chapeau! Et risquer
d'être foudroyée? Jamais de la vie 1.
HECTOR. — Soyez donc gentil ! (Se frottant les
mains.) En tout cqs, fais-moi préparer un bon
déjeuner.
Deux heures de l'après-midi. Hector,
à demi-couché sur un divan, déguste
son café, tout en regardant avec
béatitude la pluie qui cingle les
vitres.
EVA, qui boude dans un coin. — C'est épal,
dire que ton caissier t'a téléphoné une recette de
quatre mille cinq et que tu m'as tout de même
refusé le pendentif !.
HECTOR. — Va donc! Si tu avais autant de
talent aue de bijoux!.
EVA, furieuse. — Tu n'es. tu n'es. qu'une
grenouille !. Une grenouille à face humaine!
Sonnerie électrique.
HECTOR, nonchalamment. — Tiens, va donc
plutôt voir ce que c'est.
Une minute plus tard.
EVA, rentrant, d'une voix très calme, mais
avec des yeux étincelants de joie vengeresse. —
C'est encore le caissier. Marthe Muller a eu
une syncope en entrant en scène. et l'on a dû
rembourser la recette!
ANDRÉ-MYCHO.
p
ages d'album.
Les albums d'autographes font fu-
reur, et il n'est pas un artiste qui, en tour-
née, ne soit soflicité, en arrivant dans cha-
que ville, par d'innombrables quémandeurs.
Lu dernièrement, dans l'album que pos-
sède un directeur d'hôtel, dans le Nord:
« Par la joie — Signé: Mounet-Sully. »
(Cette pensée est d'ailleurs celle que trans-
crit habituellement le grand tragédien sur
tous les livres qui, naturellement, lui sont
présentés. )
« Par l'espérance. — Signé: Rachel
Boyer. »
« Et, pourquoi pas : Par la charité. -
Signé: Félix Galipaux. »
N'est-ce pas une véritable profession de
foi?
L
'indécision dans l'achat d'une automo-
bile n'existe plus depuis que Georges
Richard a lancé ses merveilleuses quatre
cylindres, silencieuses à la ville et si ra-
pides sur toutes les routes. La voiture
Georges Richard n'est pas que de la méca-
nique, c'est du silence qui passe et fuit.
Le Masque de Verre.
Moeurs
Américaines
DEUX 'FKEMICRES DE LA MÊME PIÈCE, LE
MÉME JOUR, A NEW-YORK, SONT FAVO-
RABLEMENT ACCUEILLIES. - IL
EST QUESTION CEPENDANT DE
CONCURRENCE DÉLOYALE.
New-York, 22 août 1908.
(Par lettre de notre correspondant)
La comédie de F. Molnar, Le Diable, qui a
fait fureur partout où elle a été jouée, vient
d'être représentée simultanément et par
deux directeurs rivaux, le mardi 18 août.
M. Henry Savage, qui a monté ici La
Merry Widow. avait obtenu ou cru obtenir
le droit exclusif et avait annoncé sa pre-
mière pour le 22 septembre au Garden
Théâtre; de son côté, M. H.-G. Fiske avait
obtenu d'une autre source le manuscrit de
la pièce, et le droit de représentation.
Très secrètement, les répétitions mar-
chaient leur train, et dimanche, à la stupé-
faction de M. Savage, M. Fiske annonçait
sa première pour le mardi 18 août au Be-
lasco Theatre.
Pris au dépourvu, M. Savage, que rien
n'embarrasse, fit marcher le télégraphe;
trains spéciaux à droite, à gauche, rappe-
lait ses artistes de villégiature, et le
lundi annonçait la première pour le len-
demain.
La pièce était sue, les décors prêts; les
raccords se firent dans la nuit du dimanche
et la journée de lundi. Les acteurs restè-
rent au théâtre trente-six heures sans « dé-
semparer ».
Les deux représentations ont, du reste,
admirablement réussi: chez M. Fiske, le
rôle du Diable était joué par George Arliss,
et il y a été tout simplement admirable.
Le plus grand éloge que l'on puisse faire
de lui est la,¡.remarÓue suivante d'un émi-
nent critique: « Il est tout simplement di-
gne de la fComédie-Française. » Chez M.
Savage, Edwin Stevens a remporté un très
beau succès. ---
Mais la guerre ne fait que commencer
et on pouvait voir dans les rues des hom-
mes-sandwiches portant des affiches sur les-
quelles se lisait:
Tu ne voleras pas!
LE VRAI DIABLE est au GARDEN, THEATRE
N'achetez pas de marchandise volée!
Et voilà !
Le ballet t
du Kaiser
LA PREMIÈRE DE « SARDANAPALE n. - UN
EMPEREUR DÉCORATEUR ET MAITRE DE
BALLET. - GUILLAUME II FAIT SA
SALLE. — IL AURA UNE BONNE
PRESSE.
Berlin, 1er septembre, 11 h. 30 soir.
(Par dépêche de notre correspondaiM
Je sors tout ébloui de la première a;. "1.
meux ballet historique: Sardanapale.
Partout de l'or, de la pourpre, et des
pierreries !
Et partout l'Empereur"
8. M. Guillaume II
Car Sardanapale est son œuvre, et l'on
retrouve à tous les tableaux sa signature.
Non seulement c'est lui qui a conçu le
plan de la pièce, mais encore c'est lui-
même qui en a réglé tous les détails.
C'est lui qui a dessiné les décors, les
costumes, les accessoires; inutile de dire
que les chars de guerre avaient été l'objet
d'une attention toute particulière de sa
part.
La pourpre répandue à profusion avait
été fabriquée spécialement; et il n'est pas
jusqu'aux moindres broderies qui ne por-
taient le visa de l'Empereur.
L'Empereur avait d'ailleurs disposé de la
presque totalité des places de l'Opéra, et
invité, outre toute la cour, la diplomatie
étrangère et la haute finance, un certain
nombre de savants allemands et étrangers.
C'était de doctes confrères que Sa Ma-
jesté conviait à venir apprécier son œuvre
d'assyriologue plus encore que de maître de
ballet.
Inutile de dire qu'il fut par eux loué au
degré suprême, lorsqu'après le premier
acte il les reçut au foyer, ainsi que tous ses
invités, entouré de toute la famille royale.
Il y eut duthé et des petits gâteaux. Après
quoi la cour revint dans la salle pour ap-
plaudir les combats de gladiateurs, les dan-
ses odalisques ou damassiennes, la mise en
scène d'un luxe fabuleux, et les prima bal-
lerines Willig, Lindner, Urbanska, Dellera,
Kierschner et Gasperini.
La soirée se termina par d'enthousiastes
ovations en l'honneur de l'impérial auteur.
a n.
Pourquoi avoir laissé
partir Trouhanowa ?
Vous applaudirez ce soir à Marigny son
jeu exquis et son rare et spirituel talent de
ballerine. C'est une des danseuses les plus
originales et les plus artistes de ce temps.
TROUHANOWA
tReutMngBr.pîwUû
Elle a connu, et elle connaîtra encore, car
elle est à l'âge heureux où tous les espoirs
sont permis, les plus éclatants succès.
Vous vous rappelez quelle admirable
création de la Salomé de ,. Richard Strauss
elle fit à Paris.' Vaus l'avez aussi applaudie
à Monte-Carlo'et à l'Opéra, et l'on sait quels
merveilleux débuts elle fit sur la scène de
l'Académie nâtionale-dë musique et de danse.
La voici à Marigny. Elle y fera merveille,
elle y apparaîtra dans un genre nouveau eti
dans lequel elle donnera une formule nou-*
velle de son talent original.
Cependant, quand elle aura bien el.
longtemps triomphé au music-hall, nous es-
pérons qu'elle reviendra à l'Opéra, où sa
place est marquée, où les abonnés la ré-,
clament et où son jeu si remarquable et'
surtout si classique fera merveille;
Mais, tout de même, pourquoi l'avoit
laissé-partir?-. -
A PARISIANA
Reprise de :;WCHQNGHETTEW
Opéra*bouffe en un acte -' :
de MM. de CaillaVet et Robert de Fiers, Musique de Claùde Terrasse,
Comme Paris, après des excursions et
des voyages, réintégrait sa bonne viHe,
Parisiana rouvrit ses portes.
Il les rouvrit, fastueusement, sur un pro-
gramme où les plus beaux noms du calé-
concert d'aujourd'hui se faisaient la courte-
échelle pour planter, boulevard Poisson-
nière, un drapeau claquant au vent du
succès.
{Ernesto Brod. pboto)
Mlle Alice Bonheur (Cboncbette)
- M- Max Daarly (Saint-Guillaume)
Je suis, après de belles vacances, moi
aussi, revenu à Paris.
Et Comœdia m'a dit: « Allez donc voir
ce qui se passe à Parisiana. Il paraît que
Ruez a fait un tas de choses intéressantes. »
J'y suis allé.
Je ne tire de ce fait aucune gloire dans
l'effort, je vous prie de le croire, parce que
Parisiana c'est à deux degrés d'escalier de
Contesta et qu'il n'est point besoin pour
s'y rendre de se mettre en costume de
voyage.
Bien au contraire! Il y avait des habits,
une foule d'habits, à l'occasion de cette
soirée. M. Ruez, qui avait pris un petit ga-
lop d'essai lés jours précédents; s'est lancer
hier soir, sur une route familière aux ferai
de son cheval. Et il n.ous a donné Un agréas
ble spectacle.
De mon coin où je me suis bI<>tti,lianSÁ
les ; coulisses, je vois s'agiter, en une acti-
vité dévorante ce r roi des régisseurs — or*
le nomme L. Roydel — qui s'est adjoint u-t
lieutenant, Garnier, que je reconnais pouft
s'être fait ma tête dans une revue de QuI-
nel et Moreau, la saison dernière. Voici
Camille Ober, véritable phénomène vocal;
Brunw, Dutard, Darius M., Karl Ditan et
la délicieuse Esther Lekain.
Voici Jacques Inaudi, lequel surprend tou-
jours. Il v a des années que je n'avais vu
Inaudi. C'était — la dernière fois — un
soir, en province. Inaudi venait de donnée
une matinée triomphante devant des offi-
ciers de marine, très « calés en maths »
qu'il stupéfia par ses calculs. A la gare où
le reconduisait tout un groupe, Inaudi, touî
entier à ses opérations, faillit, en traversant
une voie pour rejoindre son train, se faire
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Fonds régional : Rhône-Alpes Fonds régional : Rhône-Alpes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RhoneAlp1"Rapport d'avis de la commission d'enquête du chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon... /ark:/12148/bd6t542064861.highres Édit... portant suppression de l'office de notaire au fauxbourg de la Croix-Rousse de Lyon, et l'établissement dudit office au bourg de Cuire... [Enregistré au Parlement le 8 janvier 1716.] /ark:/12148/bd6t54204044p.highresFonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PACA1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7645992v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7645992v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7645992v/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7645992v/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7645992v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7645992v
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7645992v/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest