Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-08-02
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 août 1908 02 août 1908
Description : 1908/08/02 (A2,N307). 1908/08/02 (A2,N307).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645962q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2e Année,. N° 307 rOtinfidlanl
B& Namêro s ;¥œirtlm'J
Dlmcnchc 2 Août 1 Qftft
Rédacteur en Chef : G. de PA WLOWSO-
Rédaction & administration »
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS-
TÉLÉPHONE : 288-ft
Presse Télégraphique : COftEDIA-PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN e ROI»
Paris et Départements 24 fr. 12 fr-
ranger 40 » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION ?
ftftj, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07.
tresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS-
ABONNEMENTS:
UN AN e MOIS
-Paris et Bépartements ; 24 fr. 12 fr.
aÉtranficn^ r ,r. f 40 » 20 »
PAYSAGES ANIMÉS
Aventures
le m souviendrai toujours des cir-
Mnst ances extraordinaires d'un voyage
nqUe je fis en octobre dernier. Assis près
de mon étroite fenêtre, je vis passer suc-
cessivement deux hommes couverts de
Suie Un prêtre accompagné de deux An-
glaises , un paysan fumant sa pipe, trois
jeunes filles qui ôtaient leur corset, puis
des ®tfto lciers, une vieille dame couchée
dé'e es. coussins, un jeune homme qui
déjeunait, encore une foule d'autres
lies qui, dès lors, passèrent trop
vite Pour qu'il me fût possible de les
bien distinguer. Puis, brusquement, plus
rien.
Le train où je me trouvais se mit en
route à ?on tour, et je compris qu'un
autre train venait sans doute de nous
croiser, rempli de voyageurs. A vrai
tlJVire Je lie me sentais pas très rassuré et
l'étrangeté d'un tel spectacle n'était pas
sans J11 "ttpressionner quelque peu. Ne
voyageant plus, depuis des années, qu'en
automobile, je m'étais décidé, par pure
curiosité, à tenter un voyage en chemin
de fne r Pour connaître enfin, autrement
que par ouï-dire, ce mode étrange de lo-
comotion.
Comme but de cette excursion, je
m'étais fixé une petite station balnéaire
des bords de la Manche, des plus fré-
quentées en été, mais en ce mois d'octo-
bre, définitivement abandonnée par tous
les Parisiens.
la g fta^~e^e réellement en dehors de
la saison p. Quelle pouvait être au juste
sa vie lorsqu'elle se trouvait séparée de
tout Plys civilisé par le mauvais temps?
Ce Jn ?a^ civilisé par le mauvais temps?
Ce mystère, je l'avoue, m'intriguait au
plus haut point.
Seul, depuis Paris, dans mon compar-
timent, je voyais défiler sous mes yeux
de petites vallées vertes, noyées d'eau,
abandonnées, semblait-il, aux grenouil-
les, De Petites maisons, aux toits d'ardoi-
se vernis de pluie, témoignaient seules,
par leurs fumées bleuâtres, de la pré-
sence des hommes et de la possible
existp nce du feu dans ce long aquarium.
A Mesure que le train s'éloignait de
tout centre habité, sur sa petite ligne
d'intérêt local, il semblait hésiter et cher-
cher la direction à suivre. Parfois, il
Mont ait sur des crêtes pour inspecter
l'horizon puis il redescendait ensuite
dans de petites vallées en quête d'un
paysan qui pût le renseigner.
Il S harrêta dans une petite gare où un
saint homme d'ermite, coiffé d'une cas-
qUetf lui donna quelques indications,
une caisse de provisions et des lettres de
recommandation, puis il repartit avec
Une nouvelle assurance.
A mesure que nous approchions de la
mer, la tempête se faisait plus terrible
Un vent dédaigneux et rustique semblait
prendre le train pour une flûte de Pan,
jouant un air sauvage entre les wagons
et reconnaissant ses notes à la couleur
voitures.
Au surplus, le train commençait à
s'nrhumner, éternuant chaque fois qu'il
passait sous un pont. Il eut une crise
forte en traversant un tunnel, crise
fut aggravée par le croisement d'un
frai Il asthmatique.
n 6-" tiques kilomètres de là, nous
îîm *nes des politesses à un interminable
train de marchandises dont les wagons
facétieux se couchaient au ras du sol
pour passer inaperçus, puis se relevaient
brusquement, puis se couchaient encore,
ayant l'air de s'amuser comme Oes en-
fants.
— Coucou! Ah! le voilà! Vous pen-
siez ,que c'était fini ! Tenez, en voici en-
core !
Ce jeu puéril ne m'amusa guère et
je vis avec plaisir arriver le dernier wa-
gon, où un pion sévère s'apprêtait à ser-
rer la vis aux délinquants.
De loin en loin, une garde-barrière
dévouée, armée d'un drapeau rouge, dé-
tournait sur elle la fureur des vaches et
des taureaux comme les plus habiles to-
tos.
k tnfin, la machine se mit à hennir en
ytant son écurie.
les deux voies, longtemps contenues,
e*l dédoublèrent à l'infini comme si elles
aient enlevé leur corset.
Ii Je me penchai à la portière ; nous ar-
"Ions.
d Un gros éléphant noir, assis au bout
U quai, en profita pour me cracher un
,Peu d'eau sur la tête par sa trompe pen-
ante..
t Le train s'amusa encore à jouer du
^ïïibourin sur les plaques tournantes en
"gne d'allégresse, comme les Hindous,
~s redevint sérieux, râla, s'étrangla
rjVec ses freins qu'il avala de travers, fit
rt 7s efforts pour cracher et éternua défi-
Hivernent.
l. Il devait être assez fatigué, car je crus
Jen qu'il allait tomber sur les genoux,
an. s'arrêtant, comme un vieux cheval de
acre.
ri Enfin, il se remit d'aplomb et je pus
escendre.
a La locomotive, qui, par son brusque
rrêt, avait fait trébucher tous les wa-
gons, riait encore, fumante de sueur, et,
ans sa joie, s'oubliait sous elle.
Je constatai avec effroi que j'étais seul
dans le train, avec une vieille paysanne
qui portait deux canards dans un grand
panier.
On la laissa passer sans difficulté avec
des sourires d'entente, telle une femme
préhistorique ramenant un peu de butin
dans la grotte de la tribu.
Quant à moi, je vis que ma présence
était sévèrement commentée et je sentis
tout de suite que je commettais une
grosse inconvenance : En qualité de Pa-
risien, venir en cette saison dans une
station balnéaire, c'était tomber chez
des gens à l'improviste, sans être invité;
c'était revenir, le lendemain d'un bal ou
d'une soirée, assister au déménagement
des chaises, où au rangement de la vais-
selle. Ma seule présence obligeait à au-
tant de frais généraux que celle de trois
cents personnes.
On ferma précipitamment les barriè-
res de la gare. Le préposé aux billets,
qui bêchait son petit jardin, en manches
de chemise, s'élança dans la lampisterie
à la recherche de son veston et de son
képi. Le chef de gare, qui donnait un
grand dîner sur le quai, se leva et fit
semblant de faire partir un train.
Je m en allai au hasard des rues dé-
sertes, le long des villas fermées qui, sû-
rement, à cette époque, n'eussent pas
reconnu leurs propriétaires.
Les rares paysans qui se trouvaient là
me regardaient avec méfiance.
J'allai déjeuner dans une petite au-
berge qui se trouvait ouverte. La pa-
tronne m'accueillit avec un mauvais sou-
rire et me servit, en me regardant com-
me si elle essayait des poisons.
L'hostilité des habitants était évidente.
Désœuvré, tandis que je prenais mon
café, je vis avec étonnement quelques
mouches qui marchaient au plafond, la
tête en bas et cette simple- vue me plon-
gea dans un abime de réflexions. Pour-
quoi ces insectes ne tombaient-ils pas?
Que devenaient les grands principes de
la gravitation universelle? Qu'était venu
faire Newton?
Je pensais sans doute tout haut, car
j'entendis la voix zézayante d'une vieille
mouche me répondre:
— Pensez-vous que nous allons gra-
viter quand il n'y a personne? Vérita-
blement, vous en avez une santé! Lors-
que les Parisiens sont partis, on peut
bien tout de même se mettre un peu à
son aise !
Une mouche qui parlait! cela était
raide. J'apostrophai, en manière de plai-
santerie, un gros chien qui se trouvait là,'
couché à mes pieds, et je lui 'dis :
- Eh bien! mon vieux, qu'est-ce que
tu penses de cela? Les mouches qui par-g
lent, à présent!
— Que voulez-vous que cela me fasse!
répondit négligemment le chien.
— Comment, fis-je au comble de la
surprise, un chien quLparle maintenant!
— Eh bien! alors, fit le chien en
haussant imperceptiblement les épaules,
pourquoi me demandez-vous quelque
chose, si vous pensez que je ne puis pas
vous répondre? Vous êtes bien de Paris,
vous, par exemple. Vous oubliez que
nous ne sommes pas pendant la saison.
***
Vexé, je sortis. Le brouillard était opa-
que, on ne voyait pas la mer.
— Un sacré brouillard 1 fis-je à un pê-
cheur qui passait près de moi.
— Mais, monsieur, me répondit-il en
clignant des yeux, c'est toujours comme
ça en hiver, nous mettons un voile sur la
mer pour qu'elle soit bien propre pen-
dant la saison pour ces dames de Paris,
rapport, aux mouches et à la pluie.
Je compris alors combien ma présence
en cet endroit était déplacée et je repar-
iis le soir même pour Paris.
G. de PAWLOWSKI.
.d»
Échos
u
r n peu de mesure.
L A plusieurs reprises. Comœdia, car
la plume de notre rédacteur en chef, avait
déplore la manie chère à nos revuistes de
ridiculiser les représentants que nous nous
sommes donnés. Si on les trouve mauvais,
le plus simple est évidemment d'en chan-
ger.
Ces satires excessives sont d'un effet dé-
plorable sur les étrangers qui composent la
principale clientèle de nos music-halls.
Mais le public finit par se lasser. ','
Avant-hier, dans un établissement des
Champs-Elysées, au cours de la répétition
générale d'une revue nouvelle, les specta-
teurs, indignés des plaisanteries dont étaient
l'objet M. Fallières et sa famille, interrom-
pirent la représentation et réclamèrent la
Marseillaise.
Il faut dire, d'ailleurs, que les iazzis
adressés à M. Fallières, à Mme Pallieras et
à Mlle Fallières auraient choqué les gens
de bon sens, même s'il ne s'était pas bgi
du Chef de l'Etat et des siens.
Bulletin de santé.
jD Rassurons les nombreux amis de
M. Emmanuel Arène.
Notre informateur d'hier était singuliè-
rement pessimiste. C'est d'après les rensei-
gnements les plus précis et les plus indis-
cutablement authentiques que nous pouvons
aujourd'hui renseigner nos lecteurs sur la
santé de notre éminent confrère.
M. Emmanuel Arène, qui souffrait de-
puis quelque temps d'une crise de neuras-
thénie, s'est éloigné de Paris il y a quinze
jours environ pour prendre un peu de re-
pos. Il est aujourd'hui en pleine convales-
cence et son état n'inspire aucune espèce
d'inquiétude. Voilà une nouvelle dont Tout-
Paris se réjouira.
1
théâtre réaliste.
On a guillotiné il y a quelques jours,
a Dresde, une jeune fille, Grete Beier, qui
avait assassiné son fiancé avec une cruauté
froide dont on se souvient encore.
Déjà le crime de Grete Beier a fourni
la matière d'une pièce de théâtre qui se
joue dans un village près de Dresde. C'est
un drame en cinq actes ; le dernier se passe
à la Cour d'assises. Le programme du spec-
tacle annonce que la pièce raconte les for-
faits de la jeune criminelle, mais que l'au-
teur^ a ajouté beaucoup ». Cela promet
t;
es petits cadeaux.
D'ordinaire, quand les pensionnaires
au Théâtre-Français doivent aborder pour
la première fois quelque rôle du répertoire,
ils sont abandonnés à leurs propres forces.
C'est à peine s'ils obtiennent quelques rac-
cords hâtifs.
Aussi M. Dessonnes et Mlle Dussane, qui
interprétèrent avant-hier pour la première
fois La Paix chez soi, goûtèrent-ils particu-
lièrement le procédé de M. Georges Cour-
teline qui avait tenu, malgré la chaleur, à
les faire répéter lui-même.
Et ils furent plus sensibles encore à la
délicate attention de l'auteur de Boubouro-
che, qui, avant leur entrée en scène. fit
remettre à Mlle Dussane un délicieux petit
sac en peau, et à M. Dessonnes un très
beau porte-cigarette.
L
es gaietés du téléphone.
Dernièrement, une charmante Pari-
sienne demande le bureau de location d un
théâtre des boulevards. La téléphoniste, par
erreur, la met en communication avec un
magasin fort achalandé de quincaillerie de
l'avenue Victoria, et le dialogue suivant
s'engage:
— Allo, retenez-moi donc une baignoire
pour.
- Bien, madame. Quel numéro?
— C'est ça qui m'est égal. Tiens, si,
donnez-moi donc le numéro 12.
— Numéro 12? Mais nous n'avons pas
cela? Pourtant, ne quittez pas, je vais cher-
cher le directeur.
Celui-ci, venu, se penche sur l'appareil:
- Allo, madame, c'est bien une bai-
gnoire n° 12 que vous désirez?
— Parfaitement.
— Désolé, nous n'en avons pas de ce
numéro-là.
— Mais si, voyons, c'est celle que vous
m'avez donnée avant-hier — une baignoire
pour six personnes.
— Pour six personnes ! ! ! Mais alors,
madame, ce n'est plus une baignoire qu'il
vous faut, c'est une piscine!.
Nous avons fait prendre à Asnières, où
J~ elle habite, des nouvelles de Mlle
Newa Cartoux, la gracieuse pensionnaire
de la Scala, qui fut victime, avant-hier, de
l'attentat que nous avons relaté dans nos
colonnes.
Mlle Newa Cartoux
(Paul Boyer et Bert, phot,)
La jeune artiste n'est pas encore remise
de l'émotion excessive qu'elle a. ressentie
et fut dans l'impossibilité de jouer, hier soir,
le rôle qu'elle tient si brillamment dans la
revue: En Sca la, j' marche 1
Elle reprendra sa place aujourd'hui
même au milieu de la vaillante troupe du
boulevard de Strasbourg.
L'enquête judiciaire continue. Souhaitons
qu'elle aboutisse — cette fois, du moins!
L
e diadème.
Une de nos plus charmantes prin-
cesses ae ia scène vu uuinux e piuunamemeiii
le diadème.
On annonce, en effet, que Mlle Maggie
Gauthier, dont on se rappelle les succès à
l'Amigu, à la Porte-Saint-Martin, et qui
triompha cet hiver à Saint-Pétersbourg, va
épouser Je comte de Mailly-Châlon, prince
de l'Isle-Montréal.
Nous serions ravis de cette nouvelle, si
elle n'impliquait, hélas! la résolution prise
par la délicieuse comédienne de renoncer
définitivement au théâtre.
Définitivement?. Espérons toujours!
L
eurs espérances.
Quelle est donc cette jolie femme
qui, accompagnée ci une dame, vêtues tou-
tes deux de superbes toilettes, se promène,
occupée à lire attentivement un livre qu'elle
tient à la main.
C'est Gabrielle Robinne, la jeune et
jolie pensionnaire du Théâtre-Français, et
sa mère.
La délicieuse Betsy, de L'Anglais tel
qu'on le parle, a déjà fait ses projets pour
cet été. Le départ de quelques chefs d'em-
ploi lui donne la ferme espérance de jouer
enfin quelque rôle du répertoire; elle at-
tend, d'ailleurs, l'exécution des promesses
de l'auteur de Brichanteau, et l'on sait que
M. Claretie a l'habitude de les tenir.
.— J'espère de plus, nous dit-elle, jouer
bientôt, comme il a été convenu, L'Ami
des Femmes, Sylvia du Jeu de l'amour et
du hasard, etc.
Et, pleine d'une juvénile ardeur, Mlle
Robinne nous montrait le livre qu'elle étu-
diait avec tant de passion — c'était le
Francillon d'Alexandre Dumas.
L
e doyen probable des acrobates.
Un acrobate fa m Pli Y rlcinc fnno 1"
music-halls anglais, Henry Johnson, va cé-
lébrer ces jours-ci son 102e anniversaire,
à Grantham, où il vit retiré depuis trois
ans seulement.
On dit qu'à cette occasion le roi Edouard
VII augmenterait d'un secours pris sur
sa cassette la modeste retraite du pauvre
artiste.
Henry Johnson a des états de services
particuliers; il a fait des tours devant le
roi Guillaume IV, la duchesse de Kent,
grand'mère du roi actuel, la reine Victo-
ria et le roi Edouard, quand celui-ci était
encore le prince de Galles.
T
apage nocturne.
Nous racontions l'autre jour comment
ia t'attl. chantant la célèbre romance an-
glaise: Home, sweet home, devant sa fenê-
tre-ouverte, à Carlsbad, émerveilla les heu-
reux privilégiés qui se trouvaient à ce mo-
ment devant son logis. Voici aujourd'hui
une petite anecdote du même genre:
C'était un soir de juillet. Très tard. Il y
avait au Continental une fête splendide au
cours de laquelle le quatuor. de Rigoletto
fut chanté par Lassalle, Escalaïs, Mmes
Richard et Maria Escalaïs. Les quatre ar-
tistes y mettaient toute leur âme ; leurs voix
admirables, accompagnées sur les instru-
ments à cordes, pouvaient s'entendre au
dehors à une assez grande distance.
En bas, les passants s'attroupèrent pour
écouter religieusement ce magnifique con-
cert.
Quand les artistes eurent terminé, on les
M. Reschal
qui a repris, au Palais-Royal. le rôle d'André
(Paul Boyer-et Bert. phot.)
M. Plldès
M.t Delorme
M. Numès
Mlle Thomassln
Mlle Dorzlat
Boisselot Mme Claudia Mil®»Bernou
Baron - - - - *»ouis -Qautnler.
LA , DE « TROIS FEMMES POUR UN MARI ». LE 14 IANVIER 1899*1 AU GYMNASE
applaudit longuement, et lorsqu'ils se mon-
trèrent aux croisées de frénétiques bravos
les saluèrent. C'est alors qu'un gavroche,'
qui se trouvait là, s'écria, au milieu du rire'
général :
— Ah! malheur! si c'était nous qu'ont
g lerait comme ça, on dirait que nouS;
serions saouls!.
Le Masque de Verre. ,
Une Lettre
de M. Muratore
Samedi, ier août 1908.
Monsieur le Rédacteur en chef,
En réponse à l'article paru ce matin dans.
Comœdia, à la rubrique Opéra, je serai
très heureux de faire savoir au signataire
de l'article que je n'ai point la prétention!
de croire ma manière de comprendre Faust
la seule possible, ni même forcément la-
meilleure: j'ai eu la satisfaction de la voir
approuvée par le public et aussi par MM.
Gauthier-Villars et Vuillemin, au lendemain
de la reprise de janvier dernier. Mais il se
pourrait.que M. Inter-Him ait raison contres
tous et que son intelligence de Faust suit:
(Henri Manuel, phui.)
*
-
plus profonde. Serait-ce trop que lui deman-
der quelques éclaircissements dont je pour-
rais, le cas échéant, faire mon profit.
En retour, je me ferrJ un pbisir de lui
apprendre que le Faust qu'on joue à 1*0-;
péra est celui de MM. Barbier et Carré,,
musique de Gounod, et nullement celui de
Goethe, et qu'il existe entre les deux oeu-
vres une certaine différence.
Veuillez agréer, monsieur le Rédacteur
en chef, avec mes remerciements, l'expres4
sion de mes meilleurs sentiments.
E. MURATORE.
THÉATRE DU PALAIS-ROYAL
Première représentation a ce théâtre?
Trois Femmes pour un Mari
Comédie=bouffe en trois actes, -
de M. Grenet-Dancourt
Après une fructueuse reprise de La Ca-
gnotte, le Palais-Royal, faisant une fois de
plus appel à un répertoire solidement éprou-
vé, vient de remettre à la scène Trois
Femmes pour un mari, le célèbre vaude-
ville de M. Grenet-Dancourt.
Ce n'est pas aux lecteurs de Vomœdil #
qu'il faut raconter les aventures d'André;
de Dubochard, de monsieur Carindol et de
madade Canindol, de de la jeune Pigeon nette
et de madame Bas
Chacun se - rappelle par suite de quelles?
péripéties le jeune célibataire André passe
simultanément pour le mari de l'irrégulière
Pigeonnette, de la sentimentale Euphétnie
et de la rougissante jùliette; comment il se
débat entre deux belles-mères putatives et
un beau-père supposé et comment il échap-j
pe à ces complications en épousant unef
quatrième femme, Miss Victoria Boxoon.
une libre enfant de la libre Amérique. i
La pièce a retrouvé hier tout son succès.1
d'été. d'ailleurs le type parfait du sPectaclej
On peut écouter ces trois actes, sans
fatigue. C'est un excellent dérivatif aux
migraines qu'engendre la chaleur. L'intel-
ligence n'a point - de part à ces distractions.
on n'a pas besoin de réfléchir pour com-
prendre on n'a qu'à écouter pour rire, et
c'est, je vous assure, fort agréable en cette
saison
En outre, on peut s'abandonner de con-
fiance à l'hilarité. On sait que des milliers
de spectateurs se sont divertis déjà à ces.!
bons mots et à ces situations cocasses.
On peut donc espérer que Trois femmes,
pour un mari amèneront, pendant ce moisi
d'août, au Palais-Royal, une foule empreli
sée de provinciaux et d'étrangers, puisqu'il
est convenu que les Parisiens ont, jusqu'a
dernier, déserté Paris,
L'interprétation est très sûre
La fantaisie de M. Reschal, l'autorité de,
M.Vaslin, le pittoresque de M.Hamelin.
l'élégance de M. Lucien Laforest ont été vi":
vement applaudis; MM. Berold, Preval
Castelbon jouent très heureusement d
moindres rôles., et l'on a beaucoup remar-
qué le comique toujours très juste la verval
très originale de M. Lemaire. 1
Les personnages féminins ne sont pai
moins bien tenus. Mme Lefrançois, une
duègne réjouissante; Mme Mazalto
concierge très animée; Mlle Calvat' Mllef
Ariel, Mlle Nella Geraldi s'acquittèrent au.
mieux de leur tâche et l'on apprécia sp cialement Mlle Miette Harri«i18?""6"0!
alerte et imprévue; ainsi que Mlle Arnous,.
Rivière, une jeune ingénue comique au jet*
intelligent et frais. :
EDOUARD HELSEY.
Nous publierons demain un article de
jACgtiES MAY
c
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PAYSAGES ANIMÉS
Aventures
le m souviendrai toujours des cir-
Mnst ances extraordinaires d'un voyage
nqUe je fis en octobre dernier. Assis près
de mon étroite fenêtre, je vis passer suc-
cessivement deux hommes couverts de
Suie Un prêtre accompagné de deux An-
glaises , un paysan fumant sa pipe, trois
jeunes filles qui ôtaient leur corset, puis
des ®tfto lciers, une vieille dame couchée
dé'e es. coussins, un jeune homme qui
déjeunait, encore une foule d'autres
lies qui, dès lors, passèrent trop
vite Pour qu'il me fût possible de les
bien distinguer. Puis, brusquement, plus
rien.
Le train où je me trouvais se mit en
route à ?on tour, et je compris qu'un
autre train venait sans doute de nous
croiser, rempli de voyageurs. A vrai
tlJVire Je lie me sentais pas très rassuré et
l'étrangeté d'un tel spectacle n'était pas
sans J11 "ttpressionner quelque peu. Ne
voyageant plus, depuis des années, qu'en
automobile, je m'étais décidé, par pure
curiosité, à tenter un voyage en chemin
de fne r Pour connaître enfin, autrement
que par ouï-dire, ce mode étrange de lo-
comotion.
Comme but de cette excursion, je
m'étais fixé une petite station balnéaire
des bords de la Manche, des plus fré-
quentées en été, mais en ce mois d'octo-
bre, définitivement abandonnée par tous
les Parisiens.
la g fta^~e^e réellement en dehors de
la saison p. Quelle pouvait être au juste
sa vie lorsqu'elle se trouvait séparée de
tout Plys civilisé par le mauvais temps?
Ce Jn ?a^ civilisé par le mauvais temps?
Ce mystère, je l'avoue, m'intriguait au
plus haut point.
Seul, depuis Paris, dans mon compar-
timent, je voyais défiler sous mes yeux
de petites vallées vertes, noyées d'eau,
abandonnées, semblait-il, aux grenouil-
les, De Petites maisons, aux toits d'ardoi-
se vernis de pluie, témoignaient seules,
par leurs fumées bleuâtres, de la pré-
sence des hommes et de la possible
existp nce du feu dans ce long aquarium.
A Mesure que le train s'éloignait de
tout centre habité, sur sa petite ligne
d'intérêt local, il semblait hésiter et cher-
cher la direction à suivre. Parfois, il
Mont ait sur des crêtes pour inspecter
l'horizon puis il redescendait ensuite
dans de petites vallées en quête d'un
paysan qui pût le renseigner.
Il S harrêta dans une petite gare où un
saint homme d'ermite, coiffé d'une cas-
qUetf lui donna quelques indications,
une caisse de provisions et des lettres de
recommandation, puis il repartit avec
Une nouvelle assurance.
A mesure que nous approchions de la
mer, la tempête se faisait plus terrible
Un vent dédaigneux et rustique semblait
prendre le train pour une flûte de Pan,
jouant un air sauvage entre les wagons
et reconnaissant ses notes à la couleur
voitures.
Au surplus, le train commençait à
s'nrhumner, éternuant chaque fois qu'il
passait sous un pont. Il eut une crise
forte en traversant un tunnel, crise
fut aggravée par le croisement d'un
frai Il asthmatique.
n 6-" tiques kilomètres de là, nous
îîm *nes des politesses à un interminable
train de marchandises dont les wagons
facétieux se couchaient au ras du sol
pour passer inaperçus, puis se relevaient
brusquement, puis se couchaient encore,
ayant l'air de s'amuser comme Oes en-
fants.
— Coucou! Ah! le voilà! Vous pen-
siez ,que c'était fini ! Tenez, en voici en-
core !
Ce jeu puéril ne m'amusa guère et
je vis avec plaisir arriver le dernier wa-
gon, où un pion sévère s'apprêtait à ser-
rer la vis aux délinquants.
De loin en loin, une garde-barrière
dévouée, armée d'un drapeau rouge, dé-
tournait sur elle la fureur des vaches et
des taureaux comme les plus habiles to-
tos.
k tnfin, la machine se mit à hennir en
ytant son écurie.
les deux voies, longtemps contenues,
e*l dédoublèrent à l'infini comme si elles
aient enlevé leur corset.
Ii Je me penchai à la portière ; nous ar-
"Ions.
d Un gros éléphant noir, assis au bout
U quai, en profita pour me cracher un
,Peu d'eau sur la tête par sa trompe pen-
ante..
t Le train s'amusa encore à jouer du
^ïïibourin sur les plaques tournantes en
"gne d'allégresse, comme les Hindous,
~s redevint sérieux, râla, s'étrangla
rjVec ses freins qu'il avala de travers, fit
rt 7s efforts pour cracher et éternua défi-
Hivernent.
l. Il devait être assez fatigué, car je crus
Jen qu'il allait tomber sur les genoux,
an. s'arrêtant, comme un vieux cheval de
acre.
ri Enfin, il se remit d'aplomb et je pus
escendre.
a La locomotive, qui, par son brusque
rrêt, avait fait trébucher tous les wa-
gons, riait encore, fumante de sueur, et,
ans sa joie, s'oubliait sous elle.
Je constatai avec effroi que j'étais seul
dans le train, avec une vieille paysanne
qui portait deux canards dans un grand
panier.
On la laissa passer sans difficulté avec
des sourires d'entente, telle une femme
préhistorique ramenant un peu de butin
dans la grotte de la tribu.
Quant à moi, je vis que ma présence
était sévèrement commentée et je sentis
tout de suite que je commettais une
grosse inconvenance : En qualité de Pa-
risien, venir en cette saison dans une
station balnéaire, c'était tomber chez
des gens à l'improviste, sans être invité;
c'était revenir, le lendemain d'un bal ou
d'une soirée, assister au déménagement
des chaises, où au rangement de la vais-
selle. Ma seule présence obligeait à au-
tant de frais généraux que celle de trois
cents personnes.
On ferma précipitamment les barriè-
res de la gare. Le préposé aux billets,
qui bêchait son petit jardin, en manches
de chemise, s'élança dans la lampisterie
à la recherche de son veston et de son
képi. Le chef de gare, qui donnait un
grand dîner sur le quai, se leva et fit
semblant de faire partir un train.
Je m en allai au hasard des rues dé-
sertes, le long des villas fermées qui, sû-
rement, à cette époque, n'eussent pas
reconnu leurs propriétaires.
Les rares paysans qui se trouvaient là
me regardaient avec méfiance.
J'allai déjeuner dans une petite au-
berge qui se trouvait ouverte. La pa-
tronne m'accueillit avec un mauvais sou-
rire et me servit, en me regardant com-
me si elle essayait des poisons.
L'hostilité des habitants était évidente.
Désœuvré, tandis que je prenais mon
café, je vis avec étonnement quelques
mouches qui marchaient au plafond, la
tête en bas et cette simple- vue me plon-
gea dans un abime de réflexions. Pour-
quoi ces insectes ne tombaient-ils pas?
Que devenaient les grands principes de
la gravitation universelle? Qu'était venu
faire Newton?
Je pensais sans doute tout haut, car
j'entendis la voix zézayante d'une vieille
mouche me répondre:
— Pensez-vous que nous allons gra-
viter quand il n'y a personne? Vérita-
blement, vous en avez une santé! Lors-
que les Parisiens sont partis, on peut
bien tout de même se mettre un peu à
son aise !
Une mouche qui parlait! cela était
raide. J'apostrophai, en manière de plai-
santerie, un gros chien qui se trouvait là,'
couché à mes pieds, et je lui 'dis :
- Eh bien! mon vieux, qu'est-ce que
tu penses de cela? Les mouches qui par-g
lent, à présent!
— Que voulez-vous que cela me fasse!
répondit négligemment le chien.
— Comment, fis-je au comble de la
surprise, un chien quLparle maintenant!
— Eh bien! alors, fit le chien en
haussant imperceptiblement les épaules,
pourquoi me demandez-vous quelque
chose, si vous pensez que je ne puis pas
vous répondre? Vous êtes bien de Paris,
vous, par exemple. Vous oubliez que
nous ne sommes pas pendant la saison.
***
Vexé, je sortis. Le brouillard était opa-
que, on ne voyait pas la mer.
— Un sacré brouillard 1 fis-je à un pê-
cheur qui passait près de moi.
— Mais, monsieur, me répondit-il en
clignant des yeux, c'est toujours comme
ça en hiver, nous mettons un voile sur la
mer pour qu'elle soit bien propre pen-
dant la saison pour ces dames de Paris,
rapport, aux mouches et à la pluie.
Je compris alors combien ma présence
en cet endroit était déplacée et je repar-
iis le soir même pour Paris.
G. de PAWLOWSKI.
.d»
Échos
u
r n peu de mesure.
L A plusieurs reprises. Comœdia, car
la plume de notre rédacteur en chef, avait
déplore la manie chère à nos revuistes de
ridiculiser les représentants que nous nous
sommes donnés. Si on les trouve mauvais,
le plus simple est évidemment d'en chan-
ger.
Ces satires excessives sont d'un effet dé-
plorable sur les étrangers qui composent la
principale clientèle de nos music-halls.
Mais le public finit par se lasser. ','
Avant-hier, dans un établissement des
Champs-Elysées, au cours de la répétition
générale d'une revue nouvelle, les specta-
teurs, indignés des plaisanteries dont étaient
l'objet M. Fallières et sa famille, interrom-
pirent la représentation et réclamèrent la
Marseillaise.
Il faut dire, d'ailleurs, que les iazzis
adressés à M. Fallières, à Mme Pallieras et
à Mlle Fallières auraient choqué les gens
de bon sens, même s'il ne s'était pas bgi
du Chef de l'Etat et des siens.
Bulletin de santé.
jD Rassurons les nombreux amis de
M. Emmanuel Arène.
Notre informateur d'hier était singuliè-
rement pessimiste. C'est d'après les rensei-
gnements les plus précis et les plus indis-
cutablement authentiques que nous pouvons
aujourd'hui renseigner nos lecteurs sur la
santé de notre éminent confrère.
M. Emmanuel Arène, qui souffrait de-
puis quelque temps d'une crise de neuras-
thénie, s'est éloigné de Paris il y a quinze
jours environ pour prendre un peu de re-
pos. Il est aujourd'hui en pleine convales-
cence et son état n'inspire aucune espèce
d'inquiétude. Voilà une nouvelle dont Tout-
Paris se réjouira.
1
théâtre réaliste.
On a guillotiné il y a quelques jours,
a Dresde, une jeune fille, Grete Beier, qui
avait assassiné son fiancé avec une cruauté
froide dont on se souvient encore.
Déjà le crime de Grete Beier a fourni
la matière d'une pièce de théâtre qui se
joue dans un village près de Dresde. C'est
un drame en cinq actes ; le dernier se passe
à la Cour d'assises. Le programme du spec-
tacle annonce que la pièce raconte les for-
faits de la jeune criminelle, mais que l'au-
teur^ a ajouté beaucoup ». Cela promet
t;
es petits cadeaux.
D'ordinaire, quand les pensionnaires
au Théâtre-Français doivent aborder pour
la première fois quelque rôle du répertoire,
ils sont abandonnés à leurs propres forces.
C'est à peine s'ils obtiennent quelques rac-
cords hâtifs.
Aussi M. Dessonnes et Mlle Dussane, qui
interprétèrent avant-hier pour la première
fois La Paix chez soi, goûtèrent-ils particu-
lièrement le procédé de M. Georges Cour-
teline qui avait tenu, malgré la chaleur, à
les faire répéter lui-même.
Et ils furent plus sensibles encore à la
délicate attention de l'auteur de Boubouro-
che, qui, avant leur entrée en scène. fit
remettre à Mlle Dussane un délicieux petit
sac en peau, et à M. Dessonnes un très
beau porte-cigarette.
L
es gaietés du téléphone.
Dernièrement, une charmante Pari-
sienne demande le bureau de location d un
théâtre des boulevards. La téléphoniste, par
erreur, la met en communication avec un
magasin fort achalandé de quincaillerie de
l'avenue Victoria, et le dialogue suivant
s'engage:
— Allo, retenez-moi donc une baignoire
pour.
- Bien, madame. Quel numéro?
— C'est ça qui m'est égal. Tiens, si,
donnez-moi donc le numéro 12.
— Numéro 12? Mais nous n'avons pas
cela? Pourtant, ne quittez pas, je vais cher-
cher le directeur.
Celui-ci, venu, se penche sur l'appareil:
- Allo, madame, c'est bien une bai-
gnoire n° 12 que vous désirez?
— Parfaitement.
— Désolé, nous n'en avons pas de ce
numéro-là.
— Mais si, voyons, c'est celle que vous
m'avez donnée avant-hier — une baignoire
pour six personnes.
— Pour six personnes ! ! ! Mais alors,
madame, ce n'est plus une baignoire qu'il
vous faut, c'est une piscine!.
Nous avons fait prendre à Asnières, où
J~ elle habite, des nouvelles de Mlle
Newa Cartoux, la gracieuse pensionnaire
de la Scala, qui fut victime, avant-hier, de
l'attentat que nous avons relaté dans nos
colonnes.
Mlle Newa Cartoux
(Paul Boyer et Bert, phot,)
La jeune artiste n'est pas encore remise
de l'émotion excessive qu'elle a. ressentie
et fut dans l'impossibilité de jouer, hier soir,
le rôle qu'elle tient si brillamment dans la
revue: En Sca la, j' marche 1
Elle reprendra sa place aujourd'hui
même au milieu de la vaillante troupe du
boulevard de Strasbourg.
L'enquête judiciaire continue. Souhaitons
qu'elle aboutisse — cette fois, du moins!
L
e diadème.
Une de nos plus charmantes prin-
cesses ae ia scène vu uuinux e piuunamemeiii
le diadème.
On annonce, en effet, que Mlle Maggie
Gauthier, dont on se rappelle les succès à
l'Amigu, à la Porte-Saint-Martin, et qui
triompha cet hiver à Saint-Pétersbourg, va
épouser Je comte de Mailly-Châlon, prince
de l'Isle-Montréal.
Nous serions ravis de cette nouvelle, si
elle n'impliquait, hélas! la résolution prise
par la délicieuse comédienne de renoncer
définitivement au théâtre.
Définitivement?. Espérons toujours!
L
eurs espérances.
Quelle est donc cette jolie femme
qui, accompagnée ci une dame, vêtues tou-
tes deux de superbes toilettes, se promène,
occupée à lire attentivement un livre qu'elle
tient à la main.
C'est Gabrielle Robinne, la jeune et
jolie pensionnaire du Théâtre-Français, et
sa mère.
La délicieuse Betsy, de L'Anglais tel
qu'on le parle, a déjà fait ses projets pour
cet été. Le départ de quelques chefs d'em-
ploi lui donne la ferme espérance de jouer
enfin quelque rôle du répertoire; elle at-
tend, d'ailleurs, l'exécution des promesses
de l'auteur de Brichanteau, et l'on sait que
M. Claretie a l'habitude de les tenir.
.— J'espère de plus, nous dit-elle, jouer
bientôt, comme il a été convenu, L'Ami
des Femmes, Sylvia du Jeu de l'amour et
du hasard, etc.
Et, pleine d'une juvénile ardeur, Mlle
Robinne nous montrait le livre qu'elle étu-
diait avec tant de passion — c'était le
Francillon d'Alexandre Dumas.
L
e doyen probable des acrobates.
Un acrobate fa m Pli Y rlcinc fnno 1"
music-halls anglais, Henry Johnson, va cé-
lébrer ces jours-ci son 102e anniversaire,
à Grantham, où il vit retiré depuis trois
ans seulement.
On dit qu'à cette occasion le roi Edouard
VII augmenterait d'un secours pris sur
sa cassette la modeste retraite du pauvre
artiste.
Henry Johnson a des états de services
particuliers; il a fait des tours devant le
roi Guillaume IV, la duchesse de Kent,
grand'mère du roi actuel, la reine Victo-
ria et le roi Edouard, quand celui-ci était
encore le prince de Galles.
T
apage nocturne.
Nous racontions l'autre jour comment
ia t'attl. chantant la célèbre romance an-
glaise: Home, sweet home, devant sa fenê-
tre-ouverte, à Carlsbad, émerveilla les heu-
reux privilégiés qui se trouvaient à ce mo-
ment devant son logis. Voici aujourd'hui
une petite anecdote du même genre:
C'était un soir de juillet. Très tard. Il y
avait au Continental une fête splendide au
cours de laquelle le quatuor. de Rigoletto
fut chanté par Lassalle, Escalaïs, Mmes
Richard et Maria Escalaïs. Les quatre ar-
tistes y mettaient toute leur âme ; leurs voix
admirables, accompagnées sur les instru-
ments à cordes, pouvaient s'entendre au
dehors à une assez grande distance.
En bas, les passants s'attroupèrent pour
écouter religieusement ce magnifique con-
cert.
Quand les artistes eurent terminé, on les
M. Reschal
qui a repris, au Palais-Royal. le rôle d'André
(Paul Boyer-et Bert. phot.)
M. Plldès
M.t Delorme
M. Numès
Mlle Thomassln
Mlle Dorzlat
Boisselot Mme Claudia Mil®»Bernou
Baron - - - - *»ouis -Qautnler.
LA , DE « TROIS FEMMES POUR UN MARI ». LE 14 IANVIER 1899*1 AU GYMNASE
applaudit longuement, et lorsqu'ils se mon-
trèrent aux croisées de frénétiques bravos
les saluèrent. C'est alors qu'un gavroche,'
qui se trouvait là, s'écria, au milieu du rire'
général :
— Ah! malheur! si c'était nous qu'ont
g lerait comme ça, on dirait que nouS;
serions saouls!.
Le Masque de Verre. ,
Une Lettre
de M. Muratore
Samedi, ier août 1908.
Monsieur le Rédacteur en chef,
En réponse à l'article paru ce matin dans.
Comœdia, à la rubrique Opéra, je serai
très heureux de faire savoir au signataire
de l'article que je n'ai point la prétention!
de croire ma manière de comprendre Faust
la seule possible, ni même forcément la-
meilleure: j'ai eu la satisfaction de la voir
approuvée par le public et aussi par MM.
Gauthier-Villars et Vuillemin, au lendemain
de la reprise de janvier dernier. Mais il se
pourrait.que M. Inter-Him ait raison contres
tous et que son intelligence de Faust suit:
(Henri Manuel, phui.)
*
-
plus profonde. Serait-ce trop que lui deman-
der quelques éclaircissements dont je pour-
rais, le cas échéant, faire mon profit.
En retour, je me ferrJ un pbisir de lui
apprendre que le Faust qu'on joue à 1*0-;
péra est celui de MM. Barbier et Carré,,
musique de Gounod, et nullement celui de
Goethe, et qu'il existe entre les deux oeu-
vres une certaine différence.
Veuillez agréer, monsieur le Rédacteur
en chef, avec mes remerciements, l'expres4
sion de mes meilleurs sentiments.
E. MURATORE.
THÉATRE DU PALAIS-ROYAL
Première représentation a ce théâtre?
Trois Femmes pour un Mari
Comédie=bouffe en trois actes, -
de M. Grenet-Dancourt
Après une fructueuse reprise de La Ca-
gnotte, le Palais-Royal, faisant une fois de
plus appel à un répertoire solidement éprou-
vé, vient de remettre à la scène Trois
Femmes pour un mari, le célèbre vaude-
ville de M. Grenet-Dancourt.
Ce n'est pas aux lecteurs de Vomœdil #
qu'il faut raconter les aventures d'André;
de Dubochard, de monsieur Carindol et de
madade Canindol, de de la jeune Pigeon nette
et de madame Bas
Chacun se - rappelle par suite de quelles?
péripéties le jeune célibataire André passe
simultanément pour le mari de l'irrégulière
Pigeonnette, de la sentimentale Euphétnie
et de la rougissante jùliette; comment il se
débat entre deux belles-mères putatives et
un beau-père supposé et comment il échap-j
pe à ces complications en épousant unef
quatrième femme, Miss Victoria Boxoon.
une libre enfant de la libre Amérique. i
La pièce a retrouvé hier tout son succès.1
d'été. d'ailleurs le type parfait du sPectaclej
On peut écouter ces trois actes, sans
fatigue. C'est un excellent dérivatif aux
migraines qu'engendre la chaleur. L'intel-
ligence n'a point - de part à ces distractions.
on n'a pas besoin de réfléchir pour com-
prendre on n'a qu'à écouter pour rire, et
c'est, je vous assure, fort agréable en cette
saison
En outre, on peut s'abandonner de con-
fiance à l'hilarité. On sait que des milliers
de spectateurs se sont divertis déjà à ces.!
bons mots et à ces situations cocasses.
On peut donc espérer que Trois femmes,
pour un mari amèneront, pendant ce moisi
d'août, au Palais-Royal, une foule empreli
sée de provinciaux et d'étrangers, puisqu'il
est convenu que les Parisiens ont, jusqu'a
dernier, déserté Paris,
L'interprétation est très sûre
La fantaisie de M. Reschal, l'autorité de,
M.Vaslin, le pittoresque de M.Hamelin.
l'élégance de M. Lucien Laforest ont été vi":
vement applaudis; MM. Berold, Preval
Castelbon jouent très heureusement d
moindres rôles., et l'on a beaucoup remar-
qué le comique toujours très juste la verval
très originale de M. Lemaire. 1
Les personnages féminins ne sont pai
moins bien tenus. Mme Lefrançois, une
duègne réjouissante; Mme Mazalto
concierge très animée; Mlle Calvat' Mllef
Ariel, Mlle Nella Geraldi s'acquittèrent au.
mieux de leur tâche et l'on apprécia sp
alerte et imprévue; ainsi que Mlle Arnous,.
Rivière, une jeune ingénue comique au jet*
intelligent et frais. :
EDOUARD HELSEY.
Nous publierons demain un article de
jACgtiES MAY
c
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