Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-08-01
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1908 01 août 1908
Description : 1908/08/01 (A2,N306). 1908/08/01 (A2,N306).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76459619
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2. Artriëe uN" 306 (QuoticfJéft)
fié Nitmêro ï^È centimes^
Samedi 1er Août 19 0 a
," Rédacteur en Chef g G* do PAWLOWSKi
RÉDACTION & ADMINISTRATION
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-f7
t'resse Télégraphique : C0«SÎDU-PAR»
ABONNEMENTS ?
UN AN • «OS
ïaris et Département 24 fr. 12 fr.
Etranger. 40 20
*5^
RÉDACTION & ADMINISTRATION T
77. Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COmQ;DlA.pÁRI'.
ABONNEMENTS:
, UN AN 8 MO"
Pariset Départements ; 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
Une Rupture
Lorsque je collaborai avec M. de
Saint-Mayer, il était en pleine crise sen-
Le lendemain du jour où nous avions
commencé notre pièce, il me dit :
— Écoute!. D'abord, je te tutoie,
parce que la communication que j'ai à
te f i-re est d'une nature tout intime. On
tutois toujours son confident. Voici la
chose : Je vais quitter Coco !
— Quel Coco? demandai-je. Il y en a
des flottes, de Cocos! -
- Le Coco en question est Bobinette
Cherra. J'ai vécu avec elle pendant trois
ans durant lesquels je ne lui ai pas fi-
chu Hn" sou. Je ne puis la quitter sans
ui faire un cadeau. Qu'est-ce qu'il faut
lui donner?
- Je ne sais!
– Je Vais lui laisser de l'argent, une
belle S*®*, dix mille francs, par exem-
ple. C'est convenable, dix mille beaux
francs!
Je fis un rapide calcul mental et j'ôb-
— Dix mille francs pour trois ans de
bonheur, ça fait 3,333 fr. 33 centimes
par an, soit un peu moins de 280 francs
par mois.
— Quand même, répondit Saint-
Mayer, c'est dix mille francs, et dix mille
francs, c'est imposant!
- Tu as les dix mille francs?
— Je ne les ai pas encore. Mon
grand-pere, le vieux monsieur Golden-
bero me les alignera, je le travaille pour
cela.
Nous nous remîmes à la besogne. Mais
l'avais Quelques doutes sur l'issue de la
combinaison Coco-Saint-Mayer-Golden-
'Dut:', En effet, je connaissais de ré-
putation le vieux monsieur Goldenberg;
bien qu Il fût fort riche, il ne passait pas
Pour Un homme qui enchaîne ses lé-
vrier av®c des chipolatas. On lui devait
cet anP krisme célèbre : « Il faut foler, fo-
ler, foler!. Et abrès, fus safez ce que
tisent les chens? Ils tisent: « Ponjour,
mon cher monsieur Goldenberg r » No-
bta
bles et fortes paroles qui résumaient
toute Une existence de labeur consacrée
à la rapine et au lucre malhonnête. J'au-
rais juré que ce digne vieillard ne se
laisserait pas taper des cinq cents louis
annoncés à l'extérieur.
Eh bien! j'aurais perdu! Si le vieux
teot leur Goldenberg était dur à la dé-
te "te, Saint-Mayer, lui, n'avait pas son
pareii Pour extraire de l'argent des po-
apr s les plus constipées. Trois jours
après l'entretien relaté plus haut, Saint-
Mayer me dit :
•«w
va y est !
- Quoi?
– J'ai les dix mille balles.ou plutôt,
je les aurai demain. Le père de ma
mère se laisse tomber de la somme in-
tégrale.
-- Alors, Coco doit se réjouir?
- Pas encore, dit Saint-Mayer, deve-
nu soudain songeur. Ce pauvre Coco!
Va-t-elle être contente quand je lui ap-
eral ses cinq mille francs !
– Pardon! Mais tu disais dix mille.
– Sans doute! Cependant, j'ai réfléchi.
J'ai de gros besoins d'argent, en ce mo-
ment. Coco, elle, va se mettre avec un
elle que cinq mille francs de plus ou de
moins? Et puis, tu sais, cinq mille francs
donnés en une fois, ça représente tout de
même une belle somme!
– D'accord. Songe, toutefois, que
chacune de tes années de bonheur ne te
revient plus qu'à 1,666 francs, ce qui fait
Dar mois.
– Tu m'embêtes! coupa Saint-Mayer.
Remettons-nous au travail. Ma parole,
ton cause, on cause, et ça n'avance pas!
Le lendemain, j'interrogeai Saint-
Mayer:
-- Comment va Coco?
– Ires bien! Je l'ai vue ce matin.
Elle doit partir la semaine prochaine
pour Buenos-Aires. Elle est avec un Ar-
.;:tin qui ne lui refuse rien, il veut
klQ tne 1 épouser. Elle aura des hacien.
das grandes comme des départements;
elle a des bijoux en masse et, en me
montrant ses, bagues, elle me disait:
« Crois-tu que c'est dommage de n'avoir
que dix doigts!
– Ton cadeau de rupture a dû faire
son Petit effet?
– Je n'en ai pas encore parlé. Nous
étions repris par les souvenirs : elle était
très tendre. Chère Coco! elle est si dé-
licale! J'aurais craint de la blesser en lui
ant de ces trois mille francs !
m;- Comment? Trois mille francs! Je
PPelle que tu voulais lui donner
Cinn mille ! Cinq beaux billets de mille !
Mou - as * j'ai eu des notes qui ont rap-
pliqué en masse. Je ne sais pas comment
ces chameaux de fournisseurs s'y pren-
,lent Our être si bien renseignés! Dès
que J , ai de l'argent, ils accourent. Du
reste, Je donnerai à Coco trente beaux
S de cent francs. Elle sera ravie!
Elle ne sait pas ce que c'est que l'ar-
Ux î°urs s'écoulèrent; Saint-Mayer
semblait Préoccupé. Il ne me confiait
plus f de sa vie privée; mais il ru-
minait a amers Densers. Nous arriyionst
au dénouement de notre pièce, lorsque
le prince sacrifie héroïquement un héri-
tage de plusieurs millions afin de sauver
la jeune fille qu'il adore. Nous nagions
dans les grands sentiments ; nos person-
nages luttaient à qui -serait le plus gé-
néreux, le plus désintéressé.
Le troisième jour, Saint-Mayer, du-
rant un repos, me posa cette question:
« Connaîtrais-tu un bijoutier conscien-
cieux?
— Peut-être? Ça dépend de ce que
tu lui demanderas.
— Je voudrais une bague qui fasse de
l'effet et qui ne coûte pas plus de mille
francs. C'est pour Coco.
— Comment? Les trois mille francs
ne suffisent plus?
— Les trois mille francs! Ils sont loin!
J'ai joué hier au poker avec de sales
juifs; il ne me reste plus que mille
francs. Je ne peux pas offrir ça, décem-
ment, à ce pauvre Coco. Même en pièces
de cent sous, ça ne représente pas ! Tan-
dis qu'une jolie bague. »
Je perdis de vue Saint-Mayer après la
première représentation de notre pièce,
qui n'eut, d'ailleurs, qu'un succès d'es-
timer
Mais hier, je le rencontrai ; nous cau-
sâmes un peu: « Comment va X.? Y
a-t-il longtemps que tu as vu Z.? » etc.,
etc. Et, soudain, j'évoquai le souvenir
de Bobinette Cherra:
— Et Coco? tu as de ses nouvelles?
— Pauvre Coco! dit Saint-Mayer. Elle
va très bien. Elle s'ennuie en Argentine;
et pourtant, elle mène une existence de
reine.
.,. 'A1 propos, as-tu été bien servi par
mon bijoutier; je le vois demain, et je
lui parlerai de la bague. tu sais.
— Quelle bague?
— Celle que tu devais offrir à Coco :
une bague de mille francs représentant
cinq cents louis.
— Ah ! fit Saint-Mayer, nullement gê-
né, je me souviens. Je ne l'ai pas ache-
tée, la bague!. J'ai seulement emmené
Coco dîner au Bois; ça m'a coûté cent
francs; et ça lui a fait un plaisir!.
Pierre VEBER.
Nous publierons demain un article de
G. DE PAWLOWSKI
L'exagération
'Beaucoup de personnes s'étonnent vo-
lontiers, depuis Aristote, des exagérations
que l'on trouve souvent dans les œuvres lit-
téraires, en particulier chez celles de nos
polémistes, et elles s'ingénient, avec un bon
sens facile, à ramener les choses à leurs
véritables proportions. Elles s'imaginent
ainsi se rapprocher des vérités matérielles
et suivre la bonne nature simple et franche
qu'elles évoquent à tout propos.
Si toutefois elles se donnaient la peine
d'examiner cette bonne nature d'un peu plus
près, elles s'apercevraient aisément que
tout ce qui existe, que tout ce qui marque
l'évolution et le progrès ne procède pas au-
trement que par exagérations successives,
et que, sans fictions, nous en serions encore
à la nébuleuse un peu trop uniforme qui
figurait notre planète aux premiers âges de
l'Univers.
Plus l'on remonte, en effet, vers les ori-
gines du monde, plus l'on constate l'homo-
généité de toutes ses parties. Il a fallu tout
d'abord d'obscures réactions de la matière
pour que les premières différenciations phy-
siques et chimiques se produisent. Puis ce
tut la vie et l'évolution des êtres. Et plus
que jamais il fallut recourir à des milliers
de tentatives, d'impulsions spontanées,
d'exagérations, pour perfectionner chaque
jour les races existantes pour les transfor-
mer en êtres d'un niveau plus élevé.
Depuis les origines de l'humanité, la
même évolution s'est produite chaque jour
au point de vue moral, et c'est à cette évo-
lution, composée d'un nombre infini de ten-
tatives individuelles, que nous devons la ci-
vilisation actuelle.
Tout progrès matériel réalisé n'a été, a
l'origine, qu'une idée folle, une inspiration
injustifiable et une tentative désordonnée
laite par un individu isolé.
Supprimez de l'histoire du monde toutes
les fictions des littérateurs et des artistes,
vous supprimez du même coup tout progrès
et toute civilisation. Si des artistes n'avaient
pas créé de tout temps des êtres fabuleux
au physique et au moral, la foule n'aurait
jamais su dans quelle direction diriger, ses
efforts. Ces êtres fabuleux, qualifiés amdé-
but d'irréelles fictions, se sont petit ikpetit
incorporés à la réalité, et c'est sur leurs..ac-
tions tout aussi bien que sur lesactesuma-
tériéls de nos ancêtres que nous basonslles
actes quotidiens de notre vie réelle.
Que dans ces exagérations perpétuelles
des poètes il se trouve parfois des essais
avortés, des tentatives non suivies d'effet,
rien n'est plus naturel, la nature n'a point
fait autre chose depuis les origines fdu
monde. Il suffit, pour s'en convaincre, d'en-
registrer les erreurs monstrueuses qu'elle
commit tout d'abord en fabriquant certains
animaux préhistoriques.parfaitement»disprç~
portionnés, inviables et qui dispar urent près
que aussitôt.
Que certains de nos littérateurs construi-
sent parfois d'absurdes diplodocus et des
plésiosaures inadmissibles, je n'en discon-
viens pas. Ce n'en est pas moins à eux que
nous devons aussi tous 1 les êtres fabuleux
qui font aujourd'hui la gloire de notre civi-
lisation.
G. DE PAWLOWSKI.
Lire en deuxième page
LETTRE A M. CLARETIE
PAR BARBEY D'AUREVILLY
Échos
Ce soir, à huit heures trois quarts, au
Palais-Royal, première représentation (à ce
théâtre) de Trois femmes pour un mari.
Ce soir, à neuf heures, au Little Palace,
première représentation de: Redivorçons,
comédie en un acte, de M. Jean Mendrot;
Fête de Nuit, pantomime de M. de la Croi-
sette; Le Vampire, drame en un acte, de
C. de Vilars et Pierre Souvestre.
Ce soir, aux 'Ambassadeurs, première
représentation de : As-tu vu mon nu ? revue
en trois tableaux, de MM. Max Viterbo et
Jules Moy.
L
es civilisés.
On a lu, hier, le récit de l'inquali-
fiable agression à laquelle succomba, au
contrôle de la Scala, l'infortuné M. Duche-
min.
Ce meurtre est si stupéfiant qu'on le croi-
rait sans précédents.
Il en a cependant au moins un, au dix-
huitième siècle:
Les officiers de chevau-légers jouissaient-
du privilège d'entrer gratuitement au Théâ-
tre-Français, quand cette mesure fut rap-
portée.
Un soir, malgré le nouvel état de choses,
plusieurs militaires se présentèrent au con-
trôle, et comme on leur refusait le passage
autrement que contre monnaie, ils mirent
l'épée à la main, percèrent de part en paît
les employés qui défendaient l'entrée et pé-
nétrèrent dans le théâtre.
.Mais cela se passait il y a deux siècles.
p
etite énigme parisienne.
Va-t-il, çris de la nostalgie des plan-
ches, reprendre ses rôles à succès?
Ou. profitant de la clôture annuelle de
son coquet théâtre (il n'est pas de petits
bénéfices), va-t-il jouer la tragédie dans
quelque théâtre de verdure?
Ou a-t-il simplement voulu, lui aussi, sa-
crifier à la mode du jour, qui impose à ses
adeptes un faciès vierge de tout poil?
Toujours est-il qu'on peut le voir, lui
qu'on connut tour à tour rasé, barbu et
moustachu, promener à nouveau un visage
glabre, lequel est, cette fois, surmonté d'une
casquette à carreaux qui achève de lui don-
ner le summum du cachet britannique.
Pourquoi?
Pour rien, pour le plaisir. ,
Oh! ces hommes du jour, surmenés,
préoccupés des plus graves soucis!.
L
'an mil. s <
- MM. Max et Alex Fischer nous
prient de communiquer a notre excellent
ami et collaborateur Pierre Mortier le billet
suivant:
Mon cher Mortier,
Comœdia nous apprend que vous projetez
d'écrire un roman intitulé l'An 1000. Nous
comptons faire paraître en octobre une longue
nouvelle à laquelle nous travaillons depuis quel-
que temps, et qui portera comme titre: Le 1er
janvier 1.000. Pour vous, comme pour nous,
cette similitude de titres, cette similitude de su-
jets, vont, certes, présenter quelques inconvé-
nients.
Après neuf longs siècles, qu'est-ce qu'une
différence de douze petits mois? Ne pourriez-
vous prendre comme sujet et comme titre pour
votre roman L'An 999 ou L'An 1001 il
Ne trouvez-vous pas, mon vieux, que cela
arrangerait tout?
Très vôtres
Max et Alex FISCHER.
Il y aurait bien encore une autre solution :
ce serait que MM. Max et Alex Fischer
changeassent eux-mêmes le titre de leur
nouvelle nouvelle.
u
n énorme héritage vient d'être fait par
une artiste ; les diamants, perles fu-
rent soumis à différents experts, et le maxi-
mum du prix fut trouvé chez Dusausoy,
4, boulevard des Italiens. Grand choix d'oc-
casions.
« COMŒDIA s A LONDRES
- _,-
Suzanne Selborne, Wlnlfred Arokoll, Qwendolen
Rayne, Doris Rayne
Certie Millar
« WALTZ DREAM CIRLS »
c
hez les Turcs.
L'excellent imprésario Léon Chris-
tian nous adresse, a propos de la censure
en Turquie, l'amusante lettre que voici:
28 juillet igo8.
Monsieur le rédacteur en chef
de Comœdia,.
Pour faire suite au spirituel article de Burha-
neddin Bey, voulez-vous me permettre de vous
citer une anecdote amusante qui intéressera peut-
être vos lecteurs.
Je donnais, il y a quelques années, des repré-
sentations françaises à Constantinople et ravai
pris soin, bien avant mon arrivée, d'envoyer à
la censure les manuscrits et brochures de mon
répertoire.
Comme Je m'étonnais de ne pas les avoir vus
revenir, acceptés ou refusés, et que J'en fai-
sais part au propriétaire du Théâtre des Petits-
Champs, il me répondit placidement, tout en
égrenant le chapelet d'ambre qui ne le quittait
jamais : «Avez-vous vu Emile (ne chagrinons per-
sonne), le censeur, à votre arrivée. — Non, ré-
pondis-je, il fallait le voir? — J'arrangerai la
chose, me dit très obligeamment le propriétaire,
vous aurez vos pièces demain. »
En effet, dès le lendemain, mes pièces m'é-
taient rendues, avec les coupures d'usage, sup-
pression de scènes scabreuses, mais portant le
cachet officiel et je pouvais afficher en toute
sûreté l'ordre des spectacles.
Le soir même, je trouvais dans le compte des
frais de soirée qui m'incombaient, cette phrase
délicieuse qui peint tout un pays:
« Souvenir à Emile, 3 livres turques.
Veuillez agréer, etc.
; Léon CHRISTIAN.
B
ulletin de santé.
Nous n'avions pas voulu nous faire
l'écho des bruits les plus, pessimistes qui
ont couru sur l'état de santé de M. Em-
manuel Arène. Bien que sachant son en-
tourage trsè inquiet, nous espérions qu'une
amélioration nous permettrait de donner de
meilleurs nouvelles de notre eminent con-
frère.
Malheureusement, les événements n'ont
pas répondu à notre attente et si un dé-
nouement fatal n'est pas à redouter, il est
à craindre qu'une remarquable intelligence
ait irrémédiablement sombré.
c
orrespondance. 1
1 LE TROISIÈME AVIS
Comœdia est impartial; il l'a prouvé hier en
publiant ses « deux avis » sur les représentations
que viennent de donner M. et Mme Silvain.
Le premier de ces avis — j'ai la malchance
que ce soit le défavorable — me touche comme
directeur du théâtre sous Bois. Cette fois, Pe-
trone n'eût pas été content.
Je suis un lecteur assidu de M. Mas et suis
très souvent de son avis, excepté les jours où
il force la note et où son ordinaire franchise de-
vient quelque peu agressive.
Je sais bien que l'on ne peut pas contenter
tout le monde et M. Mas, mais cependant la plu-
part des spectateurs ont montré hier, à Marnes,
un véritable enthousiasme. Si Athalie avait paru
« froide, conventionnelle, profondément en-
nuyeuse », si l'interprétation avait été « médio-
cre », le public éclairé de cet aristocratique coin
de la banlieue ouest aurait-il applaudi, comme
il l'a fait, l'oeuvre et les interprètes?
Comment! Silvain déplacé sur une scène de
plein- air, lui, le protagoniste toujours fêté de
ces sortes de manifestations?. Silvain discou-
reur?. ne l'avez-vous pas entendu, quand il
dit, d'une voix si profonde, les vers fameux:
Cieux écoutez ma voix, etc.
Comment ! !. Louise Silvain doit sortir « d'el-
le-même » pour peindre la colère, la fureur,
quand son plus grand succès est ce rôle d'Elec-
tre où elle doit, je crois, autant exprimer la vio-
lence que la douceur. L'Athalie d'hier a fait
passer, maintes fois, un frisson dans la salle.
M. Mas, parlant des camarades de Silvain,
dit: le reste, avec une compassion qui part d'un
bon naturel. Dans ce reste sont compris MM.
Gavarry et Durozat qui ont quelque mérite.
Croyez-moi, cher monsieur Mas, les choses, le
plus souvent, se remettent en place toutes seu-
les, et l'on pourrait chercher en vain de quelles
responsabilités vous voulez parler.
Comme cette « sévérité » un peu exagérée
pourrait nuire — Comœdia va partout — à une
œuvre intéressante que mon public accueille avec
une sympathie marquée, je serais très recon-
naissant à M. le rédacteur en chef s'il voulait
bien publier cette lettre à l'endroit où a paru
l'article du distingué critique de là Comédie-
Française.
Irénée MAUGET.
E
n décembre dernier, on demandait
dans un salon, à Mme de Thèbes
quel serait, en 1908, le parfum préféré de
nos mondaines. Elle répondit sans hésiter:
«Adoreïs de Gellé Frères h) Or, on sait que
la célèbre devineresse ne se trompe jamais.
L
'axiome de l'élégance en matière de
carrosserie automobile se matérialise
complètement dans celle des modèles de
Védrine, si particulièrement nombreux en
ce moment aux bords de la mer. Le secret
de Védrine est, il est vrai, dans sa con-
naissance exacte des desiderata du tourisme
et dans son art à leur donner les plus jo-
lies apparences.
p
ar l'exquise fraîcheur qui y règne, le
Moulin-Rouge Palace est, en ce mo-
ment, 1 endroit le plus fréquenté du tout
Paris artistique et mondain friand de bonne
chère, amateur de vins incomparables.
Et c'est un spectacle unique que de voir
nos jolies Parisiennes, toutes plus ravissan-
tes les unes que les autres, se rendre en
foule au célèbre établissement pour y dî-
ner ou souper par petites tables délicate-
ment fleuries, et, ce, au son d'un orchestre
endiablé.
Le Masque de Verre.
Encore un drame
à la Scala
Hier soir, à la Scala, au moment où on
allait lever le rideau sur la Revue, qui ter-
mine le spectacle de l'établissement du bou-
levard de Strasbourg, le régisseur s'aper-
çut de l'absence d'une des interprètes,
Mlle Newa Cartoux.
En hâte, on descendit à la loge de l'ar-
tiste et l'on trouva cette dernière étendue
sur le parquet, évanouie, un tampon
d'ouate dans la bouche.
Le médecin de service accourut et ne
tarda point à ranimer Mlle Newa Car-
toux.
Mais vainement, on tenta de connaître le
drame qui s'était déroulé dans la loge de
l'artiste. Celle-ci, absolument bouleversée,
fit comprendre, non sans difficulté, qu'elle
avait été victime d'une agression, qu'un
cœur en brillants lui avait été dérobé.
Le commissaire de police, immédiate-
ment prévenu, a ouvert une enouête.
Grandes artistes
et petits Cabots
Mlle Lantelme, l'ex-délicieuse pension-
naire de Mme Réjane, qui, dernièrement,
à la Comédie-Royale, créa: Pour être heu-
Mlle Lantêlme (ReuWnger:- phot) ,
reux, de M. Charles Desfontaines et l'A-
rosa, a un sentiment d'orgueil outrageuse-
ment développé.
Indulgemment, vous objecterez que lors-
qu'on est aussi jolie qu'elle, il est permis.
Je vous aarrête — ce n'est pas de ces
charmes personnels que Mlle Lantelme est
si fière, mais de la beauté incomparable de
ses « enfants », trois adorables totous dont
elle est la maman souriante.
Lorsque vient le printemps, elle est heu-
reuse, car bientôt son fruit favori: la ce-
rise, apparaîtra; mais « l'engagement » qu;
la préoccupe "le plus est celui d'un de ses
chers toutous à l'exposition canine, d'oui
tel un « espoir » du Conservatoire, il re-t
vient glorieusement avec un premier prix..
Si la Société protectrice des animaux ré-J
compense ceux ou celles qui aiment et soi-1
gnent le plus fidèle ami de l'homme, voilà)
l'occasion toute trouvée et pour la jolie ar-
tiste se sera un succès de plus qui, sûre-;
ment, ne sera pas le moins agréable.
Les Idées
de M. Max Maurey
Les auditions au Grand-Guignol.
Beaucoup d'appelés, peu d'élus.
Des pièces en trois actes, ru3 Cr:aptaÙ
Les auditions, auxquelles il nous a été donné
d'assister, sont terminées.
Croirait-on que, sur un simple avis, deux
cents candidats, pas un de moins, se sont fait
inscrire ? Certains ont cherché à faire valoir
leur talent dans le classique, et, la - plupart,
dans. la tragédie!
Au bilan, quatre sujets se sont révélés et leur
engagement est, en principe, décidé. Donc,
quatre-vingt-dix-huit pour cent de ces jeunes es-
poirs sont restés sur le carreau. Doit-on en dé-
duire que tous étaient dénués de qualités? Non
pas. Beaucoup eurent leurs moyens paralysés
par l'émotion; d'autres choisirent maladroite-
ment des scènes qui ne convenaient pas à leur
tempérament. Cela ne le leur a pas été dissi-
mulé, et l'expérience, espérons-le, leur profitera.
Après la séance, nous suivons M. Max Mau-'
rey dans son cabinet.
Récemment décoré comme auteur de nombre
d'actes centenaires --rappelons La Recomman-
dation, Asile de Nuit, Rosalie, Monsieur Lam-
bert et l'inénarrable Chauffeur, le dernier grand-
succès de l'Odéon — le directeur du Grand-Gui-
gnol tient aujourd 'hui une place aussi importante
que brillante dans la jeune génération littéraire;
il a réussi à conquérir, à la fois, l'estime des let-
très et la sympathie du grand public ; une ra-
pide interview s'imposait.
— Vous allez faire des travaux?
— Quelques-uns, sur la scène. J'ai l'intention
de monter des pièces en trois actes, sans en-
tr'actes, et je veux pouvoir opérer des change-
ments instantanés, ce que mon plateau actuel ne
supporte pas.
- Abandonneriez-vous donc le genre qui a
fait la fortune du Grand-Guignol?
- Du tout, du tout! Les pièces en trois actes
que je donnerai seront assez courtes pour me
permettre de les encadrer avec des œuvres gaies
ou provoquant le frisson.
- Et, personnellement, qu'allez-vous nous
offrir, l'hiver qui vient?
— Mais Comœdia l'a annoncé le premier:
une adaptation de David Copperfield., qui sera
jouée à l'Odéon. Elle comportera dix tableaux,
dont les décors ont été déjà prévus par Antoine
Il est, du reste, pour moi. un véritable collabo-
rateur, et ses conseils ne m ont jamais paru plus
précieux.
— Est-ce tout?
— Oui. Il est inutile que je vous encombre
de mon supplément de bagages, Puisque leur
destination n'est pas définitive.
— Dites toujours?
— Si vous v tenez. Eli bien! je travaille,
M. Max Maurey
avec Charles-Henry Hirsch, à une pièce tirée de
son roman: Eva Tumarche.
— Une comédie?
- Ou une opérette ; le sujet peut indifférem-
ment supporter l'une ou l'autre formule.
Puis, j'ai en portefeuille une comédie en trois
actes, Les Barrières, qui, autrefois, fut reçue
par Antoine, au boulevard de Strasbourg.
!ïf?'J'aVais fait, à l'époque où la peine de
mort était encore en vigueur - il faut vous -lire
que j'en suis un adversaire acharné — une pic-
ce traitant cette angoissante question. Depuis
qu'on ne guillotine plus, je l'ai laissé dormir
dans mes cartons, mais je la tirerai de son som-
meil si la loi est de nouveau modifiée.
— Tout comme Brieux, vous mettrez le théâtre
au service de vos idées?
— Je ne vois pas de meilleur moyen pour ai-
der à leur propagation.
Vous en ai-je assez dit?
— Votre interrogatoire est terminé.
— Je n'osais l'espérer. L'heure de mon train
approche.
— Vous nous quittez?
- Tous les jours, je vais aux environs au
Fontainebleau, en attendant mon départ pour la
Bretagne.
- Que ne disiez-vous que vous étiez pressé?
- Vous ne m'auriez pas mis sur la sellc'fc ?
- Ça ne se serait pas passé autrement.
— Parbleu!. Au revoir!
— Bon voyage !
Léon NUNÈS.
fié Nitmêro ï^È centimes^
Samedi 1er Août 19 0 a
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*5^
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77. Bouleuard Poissonnière, PARIS
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, UN AN 8 MO"
Pariset Départements ; 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
Une Rupture
Lorsque je collaborai avec M. de
Saint-Mayer, il était en pleine crise sen-
Le lendemain du jour où nous avions
commencé notre pièce, il me dit :
— Écoute!. D'abord, je te tutoie,
parce que la communication que j'ai à
te f i-re est d'une nature tout intime. On
tutois toujours son confident. Voici la
chose : Je vais quitter Coco !
— Quel Coco? demandai-je. Il y en a
des flottes, de Cocos! -
- Le Coco en question est Bobinette
Cherra. J'ai vécu avec elle pendant trois
ans durant lesquels je ne lui ai pas fi-
chu Hn" sou. Je ne puis la quitter sans
ui faire un cadeau. Qu'est-ce qu'il faut
lui donner?
- Je ne sais!
– Je Vais lui laisser de l'argent, une
belle S*®*, dix mille francs, par exem-
ple. C'est convenable, dix mille beaux
francs!
Je fis un rapide calcul mental et j'ôb-
— Dix mille francs pour trois ans de
bonheur, ça fait 3,333 fr. 33 centimes
par an, soit un peu moins de 280 francs
par mois.
— Quand même, répondit Saint-
Mayer, c'est dix mille francs, et dix mille
francs, c'est imposant!
- Tu as les dix mille francs?
— Je ne les ai pas encore. Mon
grand-pere, le vieux monsieur Golden-
bero me les alignera, je le travaille pour
cela.
Nous nous remîmes à la besogne. Mais
l'avais Quelques doutes sur l'issue de la
combinaison Coco-Saint-Mayer-Golden-
'Dut:', En effet, je connaissais de ré-
putation le vieux monsieur Goldenberg;
bien qu Il fût fort riche, il ne passait pas
Pour Un homme qui enchaîne ses lé-
vrier av®c des chipolatas. On lui devait
cet anP krisme célèbre : « Il faut foler, fo-
ler, foler!. Et abrès, fus safez ce que
tisent les chens? Ils tisent: « Ponjour,
mon cher monsieur Goldenberg r » No-
bta
bles et fortes paroles qui résumaient
toute Une existence de labeur consacrée
à la rapine et au lucre malhonnête. J'au-
rais juré que ce digne vieillard ne se
laisserait pas taper des cinq cents louis
annoncés à l'extérieur.
Eh bien! j'aurais perdu! Si le vieux
teot leur Goldenberg était dur à la dé-
te "te, Saint-Mayer, lui, n'avait pas son
pareii Pour extraire de l'argent des po-
apr s les plus constipées. Trois jours
après l'entretien relaté plus haut, Saint-
Mayer me dit :
•«w
va y est !
- Quoi?
– J'ai les dix mille balles.ou plutôt,
je les aurai demain. Le père de ma
mère se laisse tomber de la somme in-
tégrale.
-- Alors, Coco doit se réjouir?
- Pas encore, dit Saint-Mayer, deve-
nu soudain songeur. Ce pauvre Coco!
Va-t-elle être contente quand je lui ap-
eral ses cinq mille francs !
– Pardon! Mais tu disais dix mille.
– Sans doute! Cependant, j'ai réfléchi.
J'ai de gros besoins d'argent, en ce mo-
ment. Coco, elle, va se mettre avec un
elle que cinq mille francs de plus ou de
moins? Et puis, tu sais, cinq mille francs
donnés en une fois, ça représente tout de
même une belle somme!
– D'accord. Songe, toutefois, que
chacune de tes années de bonheur ne te
revient plus qu'à 1,666 francs, ce qui fait
Dar mois.
– Tu m'embêtes! coupa Saint-Mayer.
Remettons-nous au travail. Ma parole,
ton cause, on cause, et ça n'avance pas!
Le lendemain, j'interrogeai Saint-
Mayer:
-- Comment va Coco?
– Ires bien! Je l'ai vue ce matin.
Elle doit partir la semaine prochaine
pour Buenos-Aires. Elle est avec un Ar-
.;:tin qui ne lui refuse rien, il veut
klQ tne 1 épouser. Elle aura des hacien.
das grandes comme des départements;
elle a des bijoux en masse et, en me
montrant ses, bagues, elle me disait:
« Crois-tu que c'est dommage de n'avoir
que dix doigts!
– Ton cadeau de rupture a dû faire
son Petit effet?
– Je n'en ai pas encore parlé. Nous
étions repris par les souvenirs : elle était
très tendre. Chère Coco! elle est si dé-
licale! J'aurais craint de la blesser en lui
ant de ces trois mille francs !
m;- Comment? Trois mille francs! Je
PPelle que tu voulais lui donner
Cinn mille ! Cinq beaux billets de mille !
Mou - as * j'ai eu des notes qui ont rap-
pliqué en masse. Je ne sais pas comment
ces chameaux de fournisseurs s'y pren-
,lent Our être si bien renseignés! Dès
que J , ai de l'argent, ils accourent. Du
reste, Je donnerai à Coco trente beaux
S de cent francs. Elle sera ravie!
Elle ne sait pas ce que c'est que l'ar-
Ux î°urs s'écoulèrent; Saint-Mayer
semblait Préoccupé. Il ne me confiait
plus f de sa vie privée; mais il ru-
minait a amers Densers. Nous arriyionst
au dénouement de notre pièce, lorsque
le prince sacrifie héroïquement un héri-
tage de plusieurs millions afin de sauver
la jeune fille qu'il adore. Nous nagions
dans les grands sentiments ; nos person-
nages luttaient à qui -serait le plus gé-
néreux, le plus désintéressé.
Le troisième jour, Saint-Mayer, du-
rant un repos, me posa cette question:
« Connaîtrais-tu un bijoutier conscien-
cieux?
— Peut-être? Ça dépend de ce que
tu lui demanderas.
— Je voudrais une bague qui fasse de
l'effet et qui ne coûte pas plus de mille
francs. C'est pour Coco.
— Comment? Les trois mille francs
ne suffisent plus?
— Les trois mille francs! Ils sont loin!
J'ai joué hier au poker avec de sales
juifs; il ne me reste plus que mille
francs. Je ne peux pas offrir ça, décem-
ment, à ce pauvre Coco. Même en pièces
de cent sous, ça ne représente pas ! Tan-
dis qu'une jolie bague. »
Je perdis de vue Saint-Mayer après la
première représentation de notre pièce,
qui n'eut, d'ailleurs, qu'un succès d'es-
timer
Mais hier, je le rencontrai ; nous cau-
sâmes un peu: « Comment va X.? Y
a-t-il longtemps que tu as vu Z.? » etc.,
etc. Et, soudain, j'évoquai le souvenir
de Bobinette Cherra:
— Et Coco? tu as de ses nouvelles?
— Pauvre Coco! dit Saint-Mayer. Elle
va très bien. Elle s'ennuie en Argentine;
et pourtant, elle mène une existence de
reine.
.,. 'A1 propos, as-tu été bien servi par
mon bijoutier; je le vois demain, et je
lui parlerai de la bague. tu sais.
— Quelle bague?
— Celle que tu devais offrir à Coco :
une bague de mille francs représentant
cinq cents louis.
— Ah ! fit Saint-Mayer, nullement gê-
né, je me souviens. Je ne l'ai pas ache-
tée, la bague!. J'ai seulement emmené
Coco dîner au Bois; ça m'a coûté cent
francs; et ça lui a fait un plaisir!.
Pierre VEBER.
Nous publierons demain un article de
G. DE PAWLOWSKI
L'exagération
'Beaucoup de personnes s'étonnent vo-
lontiers, depuis Aristote, des exagérations
que l'on trouve souvent dans les œuvres lit-
téraires, en particulier chez celles de nos
polémistes, et elles s'ingénient, avec un bon
sens facile, à ramener les choses à leurs
véritables proportions. Elles s'imaginent
ainsi se rapprocher des vérités matérielles
et suivre la bonne nature simple et franche
qu'elles évoquent à tout propos.
Si toutefois elles se donnaient la peine
d'examiner cette bonne nature d'un peu plus
près, elles s'apercevraient aisément que
tout ce qui existe, que tout ce qui marque
l'évolution et le progrès ne procède pas au-
trement que par exagérations successives,
et que, sans fictions, nous en serions encore
à la nébuleuse un peu trop uniforme qui
figurait notre planète aux premiers âges de
l'Univers.
Plus l'on remonte, en effet, vers les ori-
gines du monde, plus l'on constate l'homo-
généité de toutes ses parties. Il a fallu tout
d'abord d'obscures réactions de la matière
pour que les premières différenciations phy-
siques et chimiques se produisent. Puis ce
tut la vie et l'évolution des êtres. Et plus
que jamais il fallut recourir à des milliers
de tentatives, d'impulsions spontanées,
d'exagérations, pour perfectionner chaque
jour les races existantes pour les transfor-
mer en êtres d'un niveau plus élevé.
Depuis les origines de l'humanité, la
même évolution s'est produite chaque jour
au point de vue moral, et c'est à cette évo-
lution, composée d'un nombre infini de ten-
tatives individuelles, que nous devons la ci-
vilisation actuelle.
Tout progrès matériel réalisé n'a été, a
l'origine, qu'une idée folle, une inspiration
injustifiable et une tentative désordonnée
laite par un individu isolé.
Supprimez de l'histoire du monde toutes
les fictions des littérateurs et des artistes,
vous supprimez du même coup tout progrès
et toute civilisation. Si des artistes n'avaient
pas créé de tout temps des êtres fabuleux
au physique et au moral, la foule n'aurait
jamais su dans quelle direction diriger, ses
efforts. Ces êtres fabuleux, qualifiés amdé-
but d'irréelles fictions, se sont petit ikpetit
incorporés à la réalité, et c'est sur leurs..ac-
tions tout aussi bien que sur lesactesuma-
tériéls de nos ancêtres que nous basonslles
actes quotidiens de notre vie réelle.
Que dans ces exagérations perpétuelles
des poètes il se trouve parfois des essais
avortés, des tentatives non suivies d'effet,
rien n'est plus naturel, la nature n'a point
fait autre chose depuis les origines fdu
monde. Il suffit, pour s'en convaincre, d'en-
registrer les erreurs monstrueuses qu'elle
commit tout d'abord en fabriquant certains
animaux préhistoriques.parfaitement»disprç~
portionnés, inviables et qui dispar urent près
que aussitôt.
Que certains de nos littérateurs construi-
sent parfois d'absurdes diplodocus et des
plésiosaures inadmissibles, je n'en discon-
viens pas. Ce n'en est pas moins à eux que
nous devons aussi tous 1 les êtres fabuleux
qui font aujourd'hui la gloire de notre civi-
lisation.
G. DE PAWLOWSKI.
Lire en deuxième page
LETTRE A M. CLARETIE
PAR BARBEY D'AUREVILLY
Échos
Ce soir, à huit heures trois quarts, au
Palais-Royal, première représentation (à ce
théâtre) de Trois femmes pour un mari.
Ce soir, à neuf heures, au Little Palace,
première représentation de: Redivorçons,
comédie en un acte, de M. Jean Mendrot;
Fête de Nuit, pantomime de M. de la Croi-
sette; Le Vampire, drame en un acte, de
C. de Vilars et Pierre Souvestre.
Ce soir, aux 'Ambassadeurs, première
représentation de : As-tu vu mon nu ? revue
en trois tableaux, de MM. Max Viterbo et
Jules Moy.
L
es civilisés.
On a lu, hier, le récit de l'inquali-
fiable agression à laquelle succomba, au
contrôle de la Scala, l'infortuné M. Duche-
min.
Ce meurtre est si stupéfiant qu'on le croi-
rait sans précédents.
Il en a cependant au moins un, au dix-
huitième siècle:
Les officiers de chevau-légers jouissaient-
du privilège d'entrer gratuitement au Théâ-
tre-Français, quand cette mesure fut rap-
portée.
Un soir, malgré le nouvel état de choses,
plusieurs militaires se présentèrent au con-
trôle, et comme on leur refusait le passage
autrement que contre monnaie, ils mirent
l'épée à la main, percèrent de part en paît
les employés qui défendaient l'entrée et pé-
nétrèrent dans le théâtre.
.Mais cela se passait il y a deux siècles.
p
etite énigme parisienne.
Va-t-il, çris de la nostalgie des plan-
ches, reprendre ses rôles à succès?
Ou. profitant de la clôture annuelle de
son coquet théâtre (il n'est pas de petits
bénéfices), va-t-il jouer la tragédie dans
quelque théâtre de verdure?
Ou a-t-il simplement voulu, lui aussi, sa-
crifier à la mode du jour, qui impose à ses
adeptes un faciès vierge de tout poil?
Toujours est-il qu'on peut le voir, lui
qu'on connut tour à tour rasé, barbu et
moustachu, promener à nouveau un visage
glabre, lequel est, cette fois, surmonté d'une
casquette à carreaux qui achève de lui don-
ner le summum du cachet britannique.
Pourquoi?
Pour rien, pour le plaisir. ,
Oh! ces hommes du jour, surmenés,
préoccupés des plus graves soucis!.
L
'an mil. s <
- MM. Max et Alex Fischer nous
prient de communiquer a notre excellent
ami et collaborateur Pierre Mortier le billet
suivant:
Mon cher Mortier,
Comœdia nous apprend que vous projetez
d'écrire un roman intitulé l'An 1000. Nous
comptons faire paraître en octobre une longue
nouvelle à laquelle nous travaillons depuis quel-
que temps, et qui portera comme titre: Le 1er
janvier 1.000. Pour vous, comme pour nous,
cette similitude de titres, cette similitude de su-
jets, vont, certes, présenter quelques inconvé-
nients.
Après neuf longs siècles, qu'est-ce qu'une
différence de douze petits mois? Ne pourriez-
vous prendre comme sujet et comme titre pour
votre roman L'An 999 ou L'An 1001 il
Ne trouvez-vous pas, mon vieux, que cela
arrangerait tout?
Très vôtres
Max et Alex FISCHER.
Il y aurait bien encore une autre solution :
ce serait que MM. Max et Alex Fischer
changeassent eux-mêmes le titre de leur
nouvelle nouvelle.
u
n énorme héritage vient d'être fait par
une artiste ; les diamants, perles fu-
rent soumis à différents experts, et le maxi-
mum du prix fut trouvé chez Dusausoy,
4, boulevard des Italiens. Grand choix d'oc-
casions.
« COMŒDIA s A LONDRES
- _,-
Suzanne Selborne, Wlnlfred Arokoll, Qwendolen
Rayne, Doris Rayne
Certie Millar
« WALTZ DREAM CIRLS »
c
hez les Turcs.
L'excellent imprésario Léon Chris-
tian nous adresse, a propos de la censure
en Turquie, l'amusante lettre que voici:
28 juillet igo8.
Monsieur le rédacteur en chef
de Comœdia,.
Pour faire suite au spirituel article de Burha-
neddin Bey, voulez-vous me permettre de vous
citer une anecdote amusante qui intéressera peut-
être vos lecteurs.
Je donnais, il y a quelques années, des repré-
sentations françaises à Constantinople et ravai
pris soin, bien avant mon arrivée, d'envoyer à
la censure les manuscrits et brochures de mon
répertoire.
Comme Je m'étonnais de ne pas les avoir vus
revenir, acceptés ou refusés, et que J'en fai-
sais part au propriétaire du Théâtre des Petits-
Champs, il me répondit placidement, tout en
égrenant le chapelet d'ambre qui ne le quittait
jamais : «Avez-vous vu Emile (ne chagrinons per-
sonne), le censeur, à votre arrivée. — Non, ré-
pondis-je, il fallait le voir? — J'arrangerai la
chose, me dit très obligeamment le propriétaire,
vous aurez vos pièces demain. »
En effet, dès le lendemain, mes pièces m'é-
taient rendues, avec les coupures d'usage, sup-
pression de scènes scabreuses, mais portant le
cachet officiel et je pouvais afficher en toute
sûreté l'ordre des spectacles.
Le soir même, je trouvais dans le compte des
frais de soirée qui m'incombaient, cette phrase
délicieuse qui peint tout un pays:
« Souvenir à Emile, 3 livres turques.
Veuillez agréer, etc.
; Léon CHRISTIAN.
B
ulletin de santé.
Nous n'avions pas voulu nous faire
l'écho des bruits les plus, pessimistes qui
ont couru sur l'état de santé de M. Em-
manuel Arène. Bien que sachant son en-
tourage trsè inquiet, nous espérions qu'une
amélioration nous permettrait de donner de
meilleurs nouvelles de notre eminent con-
frère.
Malheureusement, les événements n'ont
pas répondu à notre attente et si un dé-
nouement fatal n'est pas à redouter, il est
à craindre qu'une remarquable intelligence
ait irrémédiablement sombré.
c
orrespondance. 1
1 LE TROISIÈME AVIS
Comœdia est impartial; il l'a prouvé hier en
publiant ses « deux avis » sur les représentations
que viennent de donner M. et Mme Silvain.
Le premier de ces avis — j'ai la malchance
que ce soit le défavorable — me touche comme
directeur du théâtre sous Bois. Cette fois, Pe-
trone n'eût pas été content.
Je suis un lecteur assidu de M. Mas et suis
très souvent de son avis, excepté les jours où
il force la note et où son ordinaire franchise de-
vient quelque peu agressive.
Je sais bien que l'on ne peut pas contenter
tout le monde et M. Mas, mais cependant la plu-
part des spectateurs ont montré hier, à Marnes,
un véritable enthousiasme. Si Athalie avait paru
« froide, conventionnelle, profondément en-
nuyeuse », si l'interprétation avait été « médio-
cre », le public éclairé de cet aristocratique coin
de la banlieue ouest aurait-il applaudi, comme
il l'a fait, l'oeuvre et les interprètes?
Comment! Silvain déplacé sur une scène de
plein- air, lui, le protagoniste toujours fêté de
ces sortes de manifestations?. Silvain discou-
reur?. ne l'avez-vous pas entendu, quand il
dit, d'une voix si profonde, les vers fameux:
Cieux écoutez ma voix, etc.
Comment ! !. Louise Silvain doit sortir « d'el-
le-même » pour peindre la colère, la fureur,
quand son plus grand succès est ce rôle d'Elec-
tre où elle doit, je crois, autant exprimer la vio-
lence que la douceur. L'Athalie d'hier a fait
passer, maintes fois, un frisson dans la salle.
M. Mas, parlant des camarades de Silvain,
dit: le reste, avec une compassion qui part d'un
bon naturel. Dans ce reste sont compris MM.
Gavarry et Durozat qui ont quelque mérite.
Croyez-moi, cher monsieur Mas, les choses, le
plus souvent, se remettent en place toutes seu-
les, et l'on pourrait chercher en vain de quelles
responsabilités vous voulez parler.
Comme cette « sévérité » un peu exagérée
pourrait nuire — Comœdia va partout — à une
œuvre intéressante que mon public accueille avec
une sympathie marquée, je serais très recon-
naissant à M. le rédacteur en chef s'il voulait
bien publier cette lettre à l'endroit où a paru
l'article du distingué critique de là Comédie-
Française.
Irénée MAUGET.
E
n décembre dernier, on demandait
dans un salon, à Mme de Thèbes
quel serait, en 1908, le parfum préféré de
nos mondaines. Elle répondit sans hésiter:
«Adoreïs de Gellé Frères h) Or, on sait que
la célèbre devineresse ne se trompe jamais.
L
'axiome de l'élégance en matière de
carrosserie automobile se matérialise
complètement dans celle des modèles de
Védrine, si particulièrement nombreux en
ce moment aux bords de la mer. Le secret
de Védrine est, il est vrai, dans sa con-
naissance exacte des desiderata du tourisme
et dans son art à leur donner les plus jo-
lies apparences.
p
ar l'exquise fraîcheur qui y règne, le
Moulin-Rouge Palace est, en ce mo-
ment, 1 endroit le plus fréquenté du tout
Paris artistique et mondain friand de bonne
chère, amateur de vins incomparables.
Et c'est un spectacle unique que de voir
nos jolies Parisiennes, toutes plus ravissan-
tes les unes que les autres, se rendre en
foule au célèbre établissement pour y dî-
ner ou souper par petites tables délicate-
ment fleuries, et, ce, au son d'un orchestre
endiablé.
Le Masque de Verre.
Encore un drame
à la Scala
Hier soir, à la Scala, au moment où on
allait lever le rideau sur la Revue, qui ter-
mine le spectacle de l'établissement du bou-
levard de Strasbourg, le régisseur s'aper-
çut de l'absence d'une des interprètes,
Mlle Newa Cartoux.
En hâte, on descendit à la loge de l'ar-
tiste et l'on trouva cette dernière étendue
sur le parquet, évanouie, un tampon
d'ouate dans la bouche.
Le médecin de service accourut et ne
tarda point à ranimer Mlle Newa Car-
toux.
Mais vainement, on tenta de connaître le
drame qui s'était déroulé dans la loge de
l'artiste. Celle-ci, absolument bouleversée,
fit comprendre, non sans difficulté, qu'elle
avait été victime d'une agression, qu'un
cœur en brillants lui avait été dérobé.
Le commissaire de police, immédiate-
ment prévenu, a ouvert une enouête.
Grandes artistes
et petits Cabots
Mlle Lantelme, l'ex-délicieuse pension-
naire de Mme Réjane, qui, dernièrement,
à la Comédie-Royale, créa: Pour être heu-
Mlle Lantêlme (ReuWnger:- phot) ,
reux, de M. Charles Desfontaines et l'A-
rosa, a un sentiment d'orgueil outrageuse-
ment développé.
Indulgemment, vous objecterez que lors-
qu'on est aussi jolie qu'elle, il est permis.
Je vous aarrête — ce n'est pas de ces
charmes personnels que Mlle Lantelme est
si fière, mais de la beauté incomparable de
ses « enfants », trois adorables totous dont
elle est la maman souriante.
Lorsque vient le printemps, elle est heu-
reuse, car bientôt son fruit favori: la ce-
rise, apparaîtra; mais « l'engagement » qu;
la préoccupe "le plus est celui d'un de ses
chers toutous à l'exposition canine, d'oui
tel un « espoir » du Conservatoire, il re-t
vient glorieusement avec un premier prix..
Si la Société protectrice des animaux ré-J
compense ceux ou celles qui aiment et soi-1
gnent le plus fidèle ami de l'homme, voilà)
l'occasion toute trouvée et pour la jolie ar-
tiste se sera un succès de plus qui, sûre-;
ment, ne sera pas le moins agréable.
Les Idées
de M. Max Maurey
Les auditions au Grand-Guignol.
Beaucoup d'appelés, peu d'élus.
Des pièces en trois actes, ru3 Cr:aptaÙ
Les auditions, auxquelles il nous a été donné
d'assister, sont terminées.
Croirait-on que, sur un simple avis, deux
cents candidats, pas un de moins, se sont fait
inscrire ? Certains ont cherché à faire valoir
leur talent dans le classique, et, la - plupart,
dans. la tragédie!
Au bilan, quatre sujets se sont révélés et leur
engagement est, en principe, décidé. Donc,
quatre-vingt-dix-huit pour cent de ces jeunes es-
poirs sont restés sur le carreau. Doit-on en dé-
duire que tous étaient dénués de qualités? Non
pas. Beaucoup eurent leurs moyens paralysés
par l'émotion; d'autres choisirent maladroite-
ment des scènes qui ne convenaient pas à leur
tempérament. Cela ne le leur a pas été dissi-
mulé, et l'expérience, espérons-le, leur profitera.
Après la séance, nous suivons M. Max Mau-'
rey dans son cabinet.
Récemment décoré comme auteur de nombre
d'actes centenaires --rappelons La Recomman-
dation, Asile de Nuit, Rosalie, Monsieur Lam-
bert et l'inénarrable Chauffeur, le dernier grand-
succès de l'Odéon — le directeur du Grand-Gui-
gnol tient aujourd 'hui une place aussi importante
que brillante dans la jeune génération littéraire;
il a réussi à conquérir, à la fois, l'estime des let-
très et la sympathie du grand public ; une ra-
pide interview s'imposait.
— Vous allez faire des travaux?
— Quelques-uns, sur la scène. J'ai l'intention
de monter des pièces en trois actes, sans en-
tr'actes, et je veux pouvoir opérer des change-
ments instantanés, ce que mon plateau actuel ne
supporte pas.
- Abandonneriez-vous donc le genre qui a
fait la fortune du Grand-Guignol?
- Du tout, du tout! Les pièces en trois actes
que je donnerai seront assez courtes pour me
permettre de les encadrer avec des œuvres gaies
ou provoquant le frisson.
- Et, personnellement, qu'allez-vous nous
offrir, l'hiver qui vient?
— Mais Comœdia l'a annoncé le premier:
une adaptation de David Copperfield., qui sera
jouée à l'Odéon. Elle comportera dix tableaux,
dont les décors ont été déjà prévus par Antoine
Il est, du reste, pour moi. un véritable collabo-
rateur, et ses conseils ne m ont jamais paru plus
précieux.
— Est-ce tout?
— Oui. Il est inutile que je vous encombre
de mon supplément de bagages, Puisque leur
destination n'est pas définitive.
— Dites toujours?
— Si vous v tenez. Eli bien! je travaille,
M. Max Maurey
avec Charles-Henry Hirsch, à une pièce tirée de
son roman: Eva Tumarche.
— Une comédie?
- Ou une opérette ; le sujet peut indifférem-
ment supporter l'une ou l'autre formule.
Puis, j'ai en portefeuille une comédie en trois
actes, Les Barrières, qui, autrefois, fut reçue
par Antoine, au boulevard de Strasbourg.
!ïf?'J'aVais fait, à l'époque où la peine de
mort était encore en vigueur - il faut vous -lire
que j'en suis un adversaire acharné — une pic-
ce traitant cette angoissante question. Depuis
qu'on ne guillotine plus, je l'ai laissé dormir
dans mes cartons, mais je la tirerai de son som-
meil si la loi est de nouveau modifiée.
— Tout comme Brieux, vous mettrez le théâtre
au service de vos idées?
— Je ne vois pas de meilleur moyen pour ai-
der à leur propagation.
Vous en ai-je assez dit?
— Votre interrogatoire est terminé.
— Je n'osais l'espérer. L'heure de mon train
approche.
— Vous nous quittez?
- Tous les jours, je vais aux environs au
Fontainebleau, en attendant mon départ pour la
Bretagne.
- Que ne disiez-vous que vous étiez pressé?
- Vous ne m'auriez pas mis sur la sellc'fc ?
- Ça ne se serait pas passé autrement.
— Parbleu!. Au revoir!
— Bon voyage !
Léon NUNÈS.
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