Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-07-10
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 juillet 1908 10 juillet 1908
Description : 1908/07/10 (A2,N284). 1908/07/10 (A2,N284).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645939g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2- Annêe. Ne 284 (Quotidien) JE# Numéro : S centimes
Vendredi 10 Juillet 1908.
Rédacteur en Chef : o. de PAWLGWSKt
RÉDACTION & ADMINISTRATION »
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
1
TÉLÉPHONE : 288-F?
Adresse Télégraphique : COMDIA-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN oncle
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
danger 40 » 20 e
lZ'
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARÏS
ABONNEMENTS:
UN AN e mois
1% Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 o
En avoir
ou n'en pas avoir!
Les regrets de la dame mûrissante qui
nous confia sa tristesse de voir peu à
peu tant de Français s'affranchir de la
moustache comme d'un préjugé nous
valurent maintes lettres d'assentiment ou
de narquoise critique. Et nous devons à
la vérité de dire que, au ton mélancoli-
que des approbations, il n'était guère
difficile de voir qu'elles émanaient plu-
pt de personnes âgées ayant une légi-
time reconnaissance à l'amour en mous-
tache dont elles se délectèfent en leur
Printemps. Mais, par contre, quel par-
fum et quel accent de jeunesse dans les
ripostes de nos ironiques correspondan-
tes qui revendiquent le droit de n'avoir
point, quand elles embrassent, les joues
chatouillées par de la barbe!
« Pas. tant de jérémiades, nous écri-
Vent-elles sur le mode lyrique ou plus
ordinairement facétieux. Laissez nos
amoureuses sur le retour geindre à pro-
pos des jeunes visages qu'elles ne peu-
» vent plus frôler qu'en pudiques grand
lit meres et S'attendrir sur la beauté virile
d'autrefois. Nous nous accommodons
fort de celle qui triomphe à présent. En-
tre autres délices, l'amour a le privilège
de trouver invariablement adorables les
modes au milieu desquelles iL fait rage.
De même que les hommes s'émerveil-
lent toujours des toilettes les plus sau-
grenues dont s'affublent les femmes
qu'ils désirent; de même les femmes,
exquises d'aveuglement dans leur soif-
de bonheur, admirent les costumes les
plus burlesques et les modes pileuses
«i US ahurissantes des hommes qui
* a leur donner l'ivresse, ou,
mieux encore. de ceux qui la leur
donnent.
« 1 Ainsi, vers l'année 1887 ne vit-on
pas les hommes de France en pâmoison
dpvon+ leurs contemporaines qui s'enlai-
dissaie-nt à Plaisir sous des casques pa-
reils a des shakos de fantassins et
sous des tournures volumineuses qui,
par derrière ô scandale impie! — ne
respectaient rien de leur ligne ? Et pen-
sez à cette chose monstrueuse que le dé-
funt siècle entre dans l'Histoire avec le
souvenir d'époques nombreuses où les
femmes furent éprises d'amoureux à pat-
tes de lapin, à colliers de barbe doctrinai-
res. à moustaches belliqueusement pro-
longées par des touffes maintenues sur
les joues, selon le type Victor-Emma-
nuel qu'elles abandonnèrent leurs lè-
Vres à des hommes tondus à la « Ca-
paul n, à la « chien », et dont le front
noe beauté des hommes — dispa-
raissait sous des broussailles en pluie !
« Eh bien ! même dégarnis de tout
avantage pileux, même n'ayant, pour
toute Parure au visage, que le froid car-
reai de leur monocle, nous aimons les
hommes d'aujourd'hui, parce qu'ils ont
vingt ou trente ans, qu'ils sont en pleine
îeun en pleine force, en Pleine ar-
deur Pour nous divertir ou nous affoler
de leur Cour Dour nous donner le bon-
heur ou même, tout simplement, son in-
lusion - ce dont il faut savoir se con-
tenter - ; parce qu'ils sont les contem-
porains de nos fièvres, de nos émois, de
nos eSIrs ; parce que c'est d'eux que
nous espérons la joie.
« Seraient-ils laids et grotesques que,
néanmooins, nous les trouverions super-
bes, que même nous ne nous aperce-
vrions pas de leurs ridicules, pour cette
simple raison qu'ils sont, dans toute leur
jeune frénésie, les vibrants archets de
nos extases, Admettons que, épilés et
tondus, grimaçant pour faire tenir leur
carreau dans l'œil, ils soient réellement
moins beaux que les gommeux à ti-
gnass,2 retombante des débuts de la Ré-
publique que les cocodès à moustaches
effilées du second Empire, que les élé-
gants à favoris du règne de Louis-Phi-
lippe, qu'importe? N'ont-ils pas sur
leurs Prédécesseurs la supériorité d'être
là, en chair, en nerfs et en muscles, les
délicieux partenaires de nos langueurs et
de nos l'-~--
« H' ailleurs, sans le moindre parti-pris
de or iUde' par simple esprit de JUs-
tice det de vérité, nous prétendons que
les ames mûres et mélancoliques ont
tort de déblatérer contre leur physique
sans poil C'est beau un homme qui, au
lieu de laisser envahir sa jeunesse par
toute cette fourrure, s'ingénie à préser-
ver a grâce de son adolescence et,
niêm plus tard, lorsque la vie l'a mar-
qué H e Jes griffes, laisse apparaître
comme de glorieux stigmates de dou-
leurs, d'angoisses, de joies, d'espéran-
ces de deconvenues, toutes les ravines
et tous les sabrages dont il a été meurtri,
« Et surtout — ne le disons qu'entre
femmes, Pour ne pas que les hommes
entrent en méfiance et renoncent à une
mode pour nous si favorable ! — ce râ-
clage de la moustache et de la barbe ré-
tablit un peu d'égalité entre les deux
sexes dans la lutte pour l'amour et pour
le bontîeur. Voilà pour notre sécurité de
arg mes, le meilleur et le plus nouvel
argument. Peut-être même est-ce à
cause de cet avantage si précieux que
nous Voyons d'un œil si ardemment sym-
pathique l'amour sans poil. Mais, chut!
ba Yons prudentes! Ne parlons que tout
bas et POur nous seules, ô femmes, mes
sœurs!
« Mais n'est-il pas vrai que, naguère,
les hommes, nos tentateurs, nos conqué-
rants toujours à l'affût, s'abritaient avec
une tranquille astuce sous le masque.-
hélas! trop agréable ! -' de leur système
pileux. Les frisures de leur moustache
cachaient la forme et les plis de leurs
lèvres ; leur menton, si révélateur du ca-
ractère vrai, restait enfoui sous les on-
des traîtresses de leur barbe.
« Tandis que, vierges mal défendues,
nous nous jetions dans la bataille amou-
reuse à visage découvert, n'ayant que
notre éventail et nos dentelles pour dis-
simuler un peu nos troubles, les secrets
de notre caractère et de notre cœur af-
fleurant aux commissures de nos lèvres,
aux tressaillements nerveux du menton,
les hommes, sournoisement embusqués
derrière la cagoule de leur barbe, ne
nous livraient aucun des signes les plus
révélateurs.
« Palpitantes sous leurs yeux, nous
ne pouvions voir se crisper leur bouche,
et l'examen le plus attentif ne nous per
mit jamais de découvrir dans la brous-
saille protectrice si leur menton a l'effa-
cement misérable des faibles ou la me-
naçante énergie des volontaires obstinés,
ou la cauteleuse galoche des gens trop
adroits. Hélas! combien de fois nos
aïeules, évoquant, avec tristesse leurs dé-
convenues, nous firent-elles entendre
que, pareils à certains gibiers tout en
poil qui vous déconcerte par leur
néant lorsqu'ils sont plumés, beaucoup
de ces impressionnantes figures velues
ménagent les plus dérisoires surprises!
« Par loyauté ou peut-être par une
imprudence dont ils se repentiront trop
vite, voilà que les hommes renoncent au
secours de leur masque. Voyez les bou-
ches malicieuses, cruelles, voraces, les
mentons de ruse, d'entêtement ou de
mollesse que certains d'entre eux nous
montrent ! Combien de fois nous arrive-
t-il d'être ahuries de cette témérité et de
ces révélations! Mais sachons en pro-
fiter, ô femmes, mes sœurs. Il y avait
si longtemps que, dans notre beau ver-
tige d'amour, nous n'avions lutté contre
les hommes à armes égales! La mode
présente assure la victoire aux amazones.
« Hélas! les modes vont encore plus
vite que les morts. Craignons de sentir
trop tôt contre nos joues le piquant des
moustaches qui ressuscitent! Il est vrai
que nous aimerons encore notre infério-
rité et notre souffrance pourvu qu'elles
nous ménagent tant soit peu d'amour.
Comme la vieille dame mélancolique de
l'autre semaine, nous ne trouverons les
modes déplorables que lorsqu'elles ne
s'accompagneront plus d'aucun bonheur
pour nous. »
Georges LECOMTE.
Nous publierons demain un article. de
PIERRE MORTIER
La prise de la Bastille
Décidément, les services qui furent faits
à l'occasion des concours du Conservatoire
semblent provoquer des résultats toujours
plus curieux, et l'on peut penser qu'ils je-
ront dégénérer rapidement ces concours en
simple fête du 14 juillet. Déjà du reste,
autour de l'Opéra-Comique, on commence
à planter des mâts et à accrocher des lan-
ternes en vue des réjouissances vrochaines,
et tout semble indiquer que les examens du
Conservatoire seront intimement liés a nos
manifestations populaires.
Le public, habilement recruté varmi les
fournisseurs des ministères et dans le petit
commerce de la banlieue, montre en effet
chaque jour davantage de quel poids son
opinion doit peser dans les décisions du
jury. C'est lui qui désormais sont les prin-
cesses, et l'infortuné jury, terré dans sa
loge, n'ose vlus contredire la toule vocifé-
rante qui entend juger elle-même les con-
currents.
Un de nos conjreres puuuuuc*. ;)UH;) UV""-
te dans un esprit d'humour auquel nous
nous plaisons à rendre hommage, a décidé,
pour la Comédie, de munir les svectateurs
d'un bulletin de vote. La salle pourra laire
ainsi connaître utilement son verdict, et le
jury n'aura plus qu'à bien se tenir.
On pourra faire ainsi constater irréfuta-
blement l'intervention des loges dans les
affaires officielles, et notre confrère en ti-
rera d'utiles arguments pour la thèse anti-
gouvernementale qu'il soutient.
Cette innovation sera, on peut en être
persuadé, acceptée avec enthousiasme par
les spectateurs spéciaux du concours, révol-
tés depuis le début par l'iniustice d'un jury
qui ne tient compte que de l'instruction mu-
sicale des élèves et non point de la façon
dont Mlle Marie aime bien sa mère, ou de
l'angine abominable qu'elle eut au mois de
décembre dernier, la chère vetitel Et l'on
n'entendra plus parler, ma bonne madame,
de cet abominable Fauré qui. avant même
que le concours ne soit commence, donne
des noires aux concurrents!
Espérons donc que les concours se ter-
mineront cette année par une petite saute-
rie tout intime. Nous en serons quittes ce
soir-là pour ne point rentrer chez nous,
Mme Mère faisant partie du jury et
ayant autre chose à faire désormais que de
tirer le cordon.
tirer le cordon. G. DE PAwLOWSKI.
Échos
-.
L
-
e vétéran.
On peut voir assez souvent un vieux
-.-_o.,..,o.n'" UnL!l1 •
monsieur, très coii^tuuwu ««unie, qui
descend très gaillardement la rue des Mar-
tyrs. A le voir, on lui donnerait cinquante à
cinquante-cinq ans, et pourtant il doit en
avoir près de soixante-dix, car c'est un co-
médien célèbre qui fit partie de la troupe
du Palais-Royal du temps des Lhéritier, des
• v
Hyacinthe. Hélas! toute cette grande trou-
pe comique a disparu et Lassouche reste le
seul survivant d'une époque célèbre.
SES PROJETS
Notre ëminent collaborateur Emile Bergerat,
en réponse à une lettre que nous lui avons
adressée, nous lait cette confession non exempte
d'amertume, mais si jolie, que nous n'hésitons
pas à en trahir le secret:
« Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine),
« 6 juillet 1908.
« Mon cher confrère, je vous jure que nos
projets littéraires n'intéressent personne, ni sur
la terre ni dans les cieux, les miens moins que
tous autres. D'ailleurs, il n'y a pas d'exemple
au théâtre que l'hiver y ait réalisé un programme
estival. Les pièces jouées à Paris sont toujours
celles qui ne s'attendaient pas à l'être, et vice-
versâ. Les tripots n'ont de lois que les lois d'a-
venture. — Pour ce qui me concerne, je n'ai
apporté ici, dans mes bagages, que la bêche, le
rateau et les deux arrosoirs du bon jardinier
philosophe, et si votre enquête me prend sans
vert ce n'est pas sans vert des prés et des
bois. Sur celui-là, je vous en écrirai des to-
mes. :— Du reste, comment imaginez-vous qu'un
homme qui, au théâtre. a écopé jusqu'à la lé-
gende, s'acharne à en courir la carrière, invitis
dTis, pour la gloire vaine, et un peu scandaleuse,
d'un tel acharnement ? Mon dernier effort de
producteur militant aura été ce pauvre Vidocq,
écrit pour Coquelin, et qui me reste, ycr
compte avec l'amertume d'un procès à soutenir
contre un ami de quarante-quatre ans! Car
voilà où l'on en arrive dans le métier abomina-
ble de l'art dramatique! Ah! mes deux arro-
soirs, mon rateau et ma bêche! — Et puis,
pour rire un peu — car on rit dans le jardi-
nage — il y a pis qu'un débat juridique entre
des camarades de jeunesse, il y a ceci: le dé-
boire d'un succès littéraire à la Comédie-Fran-
çaisel J'en ai, par un hasard fatal, décroché un,
par quarante degrés de chaleur, un soir que les
dieux, eux-mêmes, ronflaient, accablés, dans
l'Olympe. Il est vrai que la pièce se passait en
Grèce, autour d'une fontaine mythique, gazouil-
lante de rimes et fraîche comme un rêve. Eh
bien, — ceci est pour notre Emile Mas et ses
momenclatures — on l'a jouée vingt-six fois en
deux ans! C'est trop ou pas assez, au choix,
mais l'un ou l'autre, dites ? Aussi, quand, entre
tous les auteurs de son temps, on est favorisé
de pareils privilèges, on s'en tient, si l'on n'est
pas un sot, au destin qu'ils vous signent. On
achète une pelotte de ficelle rose, on en noue
les essais dramatiques, achevés ou non, que
l'on emmagasinait pour l'occurence, on les flan-
que sur le haut de l'armoire à déceptions, et l'on
voue ses deux bras à la, sainte manchote, non
pas la Vénus de Milo, mais l'Agriculture. Tel
est mon labeur pour vous servir.
« Cordialement vôtre. ,
« EMILE BERGERAT.
« Aimez-vous les pommes de terre ? J'en aurai
de remarquables à vendre, en octobre, à la réou-
verture de la saison théâtrale. »
L
e loyal imprésario.
Un jour qu'une tournée jouant Quo
Vadis prenait possession du théâtre Muni-
cipal d'une petite ville bretonne, le direc-
teur s'aperçut, avec effroi, que la scène
était trop exiguë pour y faire entrer les dé-
cors de la pièce.
Allait-on devoir supprimer la représen-
tation? C'était sacrifier une recette s'an-
nonçant fort belle. Le directeur décida de
passer outre. Et quand la salle fut garnie,
il vint lui-même faire l'annonce suivante:
« Mesdames, messieurs,
« Malgré toute notre bonne volonté, il
nous sera impossible de jouer dans les dé-
cors que nous avons apportés, votre scène
n'ayant que des dimensions insuffisantes
pour les contenir. Nous allons donc avoir
l'honneur de représenter Quo Vadis? avec
le matériel existant dans les magasins du
théâtre. Mais, afin de justifier nos affiches
et nos prospectus, et pour que l'on ne puis-
se pas nous accuser d'imposture, nos machi-
nistes, pendant toute la durée de la repré-
sentation, vont installer nos merveilleux dé-
sors sur la place du Théâtre. »
C'est ainsi qu'à chaque entr'acte les
spectateurs bénévoles, après avoir applaudi
des artistes jouant en peplum dans un rus-
tique ou un salon Louis XV, allèrent admi-
rer, sur leur place.publique à demi-obscure,
des planches découpées et des toiles pein-
tes représentant un atrium ou une vue
de la Ville Eternelle.
(Paul Boyer et Bert, phot.)
Chaliaplne
Ce n'est pas là le costume de cérémonie que le
nouveau chevalier de la Légion d'honneur portera
pour inaugurer le ruban qui vient, fort heureuse-
ment, de rougir sa boutonnière. Quoi qu'il en son
il est peu de décorations plus sympathiqueinen
accueillies et plus méritées que celle qui vieni
d'être décernée à l'admirable tragédien lyrique
L
eurs projets.
t M. Maurice Ordonneau ouvrira le
saison du Palais-Royal avec trois actes, que
plusieurs de nos confrères ont annoncés
sous le titre L'Heure du Berger.
Ils ont confondu avec une comédie a~'
intitulée que M. Ordonneau fit iouer, voici
quelque temps déjà, sur la scène de la
Montansier, mais n'ayant aucun rapport
avec sa nouvelle pièce, qui s'appellera
L'Heure de la Bergère.
Pour l'interpréter, Charles Lamy, Le
Gallo et Hurteaux ont été spécialement en-
gagés par M. Héros.
M. Ordonneau donnera également une
opérette aux Folies-Dramatiques: il hésite
entre deux ouvrages dont les partitions sont
à peu près terminées.
D'ici là, l'excellent auteur des Petites
Voisines et des Saltimbanaues déambulera
entre Riva-Bella, près de Caen. Vittel et la
Charente. Le voilà bien, le bienfaisant re-
pos!
c
orrespondance.
L'Association pour le développe-
ment du chant encrai et ae 1 orenestre
d'harmonie, l'Ecole de chant choral. l'Ecole
d'harmonie, la Société « Le Chant choral »
et l'Harmonie des anciens musiciens de
l'armée nous écrivent:
Grâce à Comœdia, nous aurons Sans nos ar-
chives un souvenir charmant et durable de notre
fête de dimanche à Villeneuve-Saint-Georges.
Cette fête termine une saison, au cours de
laquelle nos efforts de progrès artistique et
d'éducation populaire ont été soutenus par vous,
avec la plus complète bienveillance.
Notre activité heureuse est aussi la vôtre.
Au moment où la saison prend fin, je tiens à
vous exprimer mes sentiments reconnaissants.
Veuillez agréer, mon cher directeur, l'expres-
sion de mes sentiments les plus distingués.
"_:-'c-:;>'- Henri RADIGUEZ.
c
orrespondance (suite) :
Mon cher directeur,
Peut-être avez-vous remarqué déjà que, de
loin en loin, il se glisse une coquille dans Xio-
moedia. @
C'est ainsi qu'hier, dans ma réponse à M.. le
député Théodore Reinach, on a imprimé. 7nt.au
lieu de si.
Comme je ne voudrais pas qu'un niais mal-
veillant (on en rencontre) profitât de cette erreur
typographique pour m'accuser de m'échapper
par la tangente, je rectifie et je précise.
L'Ouvreuse ayant écrit que L'Hymne à 'Apol-
lon « qu'il a fallu, hélas! transposer en la
mineur, admet un si bémol, etc. etc. », M. Théo-
dore Reinach a prétendu qu'on ne peut pas y
trouver un seul si bémol.
Moi, j'affirme que dans cet hymne, dont la
transcription occupe cinq pages (Bornemann), il
se trouve des si bémol, pas des mi bémol, des
si bémol, pages 2, 3, 4 et 5.
Voilà.
Tout vôtre, x v
WILLY.
E
t puis voici des vers.
Voici des vers que nous envoie, au
retour d'une représentation du Théâtre de
Verdure du Pré Catelan, le ieune auteur
d'Agnès mariée et de L'Amie des Sages;
Un murmure de harpe a rompu le silence
Et le bois, tout à coup, s'emplit de transparence.
Les arbres ont repris leur forme dans le jour::;
Que la pâle clarté caresse avec amour.
Le théâtre apparaît mystérieux et vague -
Dans le soir qui, baigné de musique, divague.
Et voici que, soudain, surgi dans un éclair,
Comme s'il descendait du grand Olympe clair,
Lumineux et charmant dans sa blanche harmonie,
Glisse le choeur léger des filles d'Ionie 1
Paris a disparu dans un nuage d'or.
Et la Grèce, un instant, vient de revivre encor.
Je la vois. je l'aspire. Elle a chassé la brume
Et mon âme, à loisir, longuement s'en parfume.
Printemps miraculeux de la strophe et des chants 1
Le théâtre tressaille aux antique accents
Et le ciel, étonné du drame qui commence, 'de
N'est plus, en cet instant, un ciel léger de
[France.-
L'âme vient de s'ouvrir au mystère-des dieux,
La brise mêle aux vers son souffle harmonieux
Et, quittant un moment son masque d'ironie,
A la splendeur du soir la Ville communie!
O théâtre divin d'héroïque beauté,
Dans ta gloire d'hier, ce soir ressuscité!
Malgré le cadre étroit qu'on t'offre en cet asile
Où l'on n'ose évoquer l'ombrè auguste d'Eschyle,
Je tends vers toi mes bras, plein d'espoir et
[d'orgueil.
Les muses, en chantant, ont franchi notre seuil
Et leur sourire clair tout à coup purifie
Le théâtre affaibli qui renaît à la vie 1
0 souvenir des beaux soirs purs, religieux,
Où le théâtre avait pour ciel vivant les cieux,
pour portants frissonnants et plaintifs les grands
[arbres,
Où les dieux se dressaient dans la blancheur des
[marbres,
Puisses-tu, ievétant ton antique splendeur,
Théâtre, toi dont l'âme eut des parfums de fleur,
Pour t'être épanoui comme elle à la lumière,
Retrouver ta beauté spontanée et première!
Maurice ALLOU.
D
'où vient le garnerius ?
On parle beaucoup, dans les cafés
spéciaux qui avoisinent le Mont-de-Piété
(cafés qui, on le sait peut-être, servent de
rendez-vous,, de bureaux et d'étalages aux
trafiquants de reconnaissances venus de tous
les points du globe), d'un heureux achat
fait par un Russe nouvellement débarqué.
Ce Russe, qui, comme la plupart de ses
compatriotes, habita la rue des Ecouffes,
vint à Paris sans argent. A faire des cour-
ses pour les usuriers de son quartier, il ga-
gna huit francs dans sa semaine, vécut d'ar-
lequins et trouva moyen d'acheter une re-
connaissance de six francs portant: « Un
violon, archet, boîte fermant à clé. » La
reconnaissance lui coûta deux francs. Il
emprunta cinquante centimes pour les frais
à un compatriote, et dégagea son violon.
Ce violon, ô fortune! était un garnerius
authentique. Il allait le vendre trente francs
à un voisin d'étalage lorsque passa un ama-
teur. Cet amateur essaya le violon et pro-
posa cent francs. Cette brusque surencnere
étonna. On demanda vingt-quatre heures et
aussitôt le violon fut porté chez un luthier.
Celui-ci en offrit mille francs.
, Maintenant le jeune débutant a la puce à
l'oreille. On dit qu'il ne lâchera pas le gar-
nerius à moins de dix billets.
Beau début ! Et métier qui donne, on le
voit, de sérieux bénéfices. Mais Que doit
dire le malheureux qui engagea son rarne-
rius pour trois francs!
Le Masque de Verre.
Les Concours du Conservatoire
HARPE = PIANO
.,
Le jury, présidé par M. Gabriel Fauré, et
comuosé de MM. Lavignac, Alfred Bruneau, Vé-
ronge de la Nux, Moszkowski, Césare Galeotti,
Harold Bauer, Raoul Pugno, Riera, Chantarel,
Georges de Lausnay, Risler (pour les harpes),
Reitlinger et Fernand Bourgeat, secrétaire, a dé-
cerné les récompenses suivantes::
Harpe chromatique
Morceau de concours de M. G. Pfeiffer.
Morceau à déchiffrer de M. Lavignac.
PREMIERS PRIX
Mlle Challot
Mlle Millot.
Pas de second prix
PREMIER ACCESSIT
Mlle Montmartin.
(H. Manuel, phot.)
M. MUlot Mita Challot
M. miiiot premiers prix de harpe chromatique MlleChallot
MM. Trlllat et Cayraud
premiers prix de piano
Mlle Delgado-Perer
premier prix de harpe
Miles Pierre. Petit et Laggê
premiers prix de harpe
Harpe
Morceau de concours: Fantaisie, de M. Césare
Galiotti.
Morceau à déchiffrer de M. Césare Galiotti.
PREMIERS PRIX
Mlle Pierre-Petit.
Mlle Maria Delgado-Pérez.
Mlle Laggé.
SECONDS PRIX
Mlle Ingelbrecht.
Mlle Duty.
Mlle Gaulier.
Pas de premier accessit
DEUXIÈME ACCESSIT
M. Pré
Piano (Hommes)
Morceau de concours: 4e Ballade, de Chopin.
Morceau à déchiffrer de M.Ch. Widor.
PREMIERS PRIX
M. Trillat. élève de M. Risler.
M. Gayraud. élève de M. Risler.
M. Eustratiou, élève de M. Diémer.
SECONDS PRIX
M. Gallon; élève de M. Risler.
M. Gauntlett, élève de M. Risler.
PREMIERS ACCESSITS
M. Moretti, élève dè M. Diémer.
M. Schmitz, élève de M. Diémer.
M. Schwaab, élève de M.Risler.
M. Laporte, élève de M. Diémer.
Les élèves de Mme Tassu-Spencer fai-
saient hier leurs adieux à l'arène officielle
où elles ne viendront plus lutter pour arra-
cher une branche au laurier planté et cul-
tivé par l'Etat. On connaît mon sentiment
sur l'ingénieux instrument inventé par Gus-
tave Lyon, simplification rationnelle et
scientifique de l'ancienne harpe à pédales:
je ne rééditerai donc pas aujourd'hui une
apologie dont la harpe chromatique saura
se passer tout aussi bien que des consécra-
tions officielles et des bons soins del'Alma
mater du Faubourg-Poissonnière. Elle saura
bien faire toute seule son chemin dans le
monde avec l'aDDui des artistes aui esti-
ment, comme le grand chef d'orchestra
Mengelbetg, qu'il faut voir en elle « la
harpe de l'avenir ».
Voici les résultats des derniers mois dé
nourrice qu'elle vient de casser au Con-
servatoire. Malgré le médiocre intérêt de la
Fantaisie-Ballade de Pfeiffer. fade disser-
tation où la tonalité de ré mineur se truffe
de septièmes diminuées et s'orne pauvre-
ment de deux « glissando » effleurant l'un
après l'autre les, deux plans de cordes, le,
cinq élèves mis en présence témoignèrent
de solides qualités. M. Mullot décloua une
sonorité magnifique et se montra excellent
musicien. Son succès fut très vif et son pre^
mier prix unanimement acclamé. Mlle Club
PS. Brod. phot r
lot, qui n'est pourtant pas son égale, fut
très honorablement associée à son triomphe
grâce aux sérieuses qualités de son exécu-
tion. Mlle Montmartin décrocha un assez
brillant accessit, et si les deux seconds prix
de l'an dernier, Mlles Gondeket et Bastide-
Jofjroy, restent sur leurs positions, c'est
sans avoir un seul instant. démérité. Le
morceau de lecture à vue. tombé de la
plume de M. Lavignac, était un banal six-
huit relevant de l'esthétique des leçons de
solfège. Il fut généralement bien déchiffré.
malgré la surprise un peu troublante d'une-
mesure à compter absolument injustifiable,
suivie d'un mystérieux petit passage sur
lequel cinq auditions successives n'ont pas
suffi à verser une complète lumière.
Comme chaque année, la classe Hassel-
mans marcha résolument à l'assaut des
prix. Les sept élèves présentés furent tous
récompensés. Trois premiers prix à Mlles
Pierre-Petit, Delgado-Perez 1 et Laggé, que
) aurais certainement énumérées dans l'or-
dre contraire. La sagesse appliquée et do-
cile de Mlle Pierre-Petit ne valait pas, à
mon sens, la musicalité de choix de Mlle
Lagge, ni les doigts précis et la sonorité
incomparable de Mlle Delgado-Perez. Si
l'on veut bien songer que la première nom-
mee sera la seule à bénéficier du prix en
nature, on conviendra que cette discussion
de préséance a son intérêt.
Si Mlle Hélène Inghelbrecht avait été
plus heureuse dans sa lecture et si ses trois
harmoniques du déchiffrage avaient bien
voulu « sortir », elle aurait eu son premier
prix dès son premier concours. Ce léger
accident n'a fait oublier à personne le style
vraiment exceptionnel dans lequel elle a
exécuté la Fantaisie de Galeotti. l'autorité
étonnante de son début et les heureuseéf®
proportions de l'ensemble. Mlle Gaulierr
semble avoir bénéficié d'une large induk
gence en prenant place à ses côtés. Mller
Dretz, nommée après Mlle Gaulier. lui était
certainement supérieure à tous les égards,
mais s'il m'est permis de donner un col¡.
Vendredi 10 Juillet 1908.
Rédacteur en Chef : o. de PAWLGWSKt
RÉDACTION & ADMINISTRATION »
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UN AN e mois
1% Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 o
En avoir
ou n'en pas avoir!
Les regrets de la dame mûrissante qui
nous confia sa tristesse de voir peu à
peu tant de Français s'affranchir de la
moustache comme d'un préjugé nous
valurent maintes lettres d'assentiment ou
de narquoise critique. Et nous devons à
la vérité de dire que, au ton mélancoli-
que des approbations, il n'était guère
difficile de voir qu'elles émanaient plu-
pt de personnes âgées ayant une légi-
time reconnaissance à l'amour en mous-
tache dont elles se délectèfent en leur
Printemps. Mais, par contre, quel par-
fum et quel accent de jeunesse dans les
ripostes de nos ironiques correspondan-
tes qui revendiquent le droit de n'avoir
point, quand elles embrassent, les joues
chatouillées par de la barbe!
« Pas. tant de jérémiades, nous écri-
Vent-elles sur le mode lyrique ou plus
ordinairement facétieux. Laissez nos
amoureuses sur le retour geindre à pro-
pos des jeunes visages qu'elles ne peu-
» vent plus frôler qu'en pudiques grand
lit meres et S'attendrir sur la beauté virile
d'autrefois. Nous nous accommodons
fort de celle qui triomphe à présent. En-
tre autres délices, l'amour a le privilège
de trouver invariablement adorables les
modes au milieu desquelles iL fait rage.
De même que les hommes s'émerveil-
lent toujours des toilettes les plus sau-
grenues dont s'affublent les femmes
qu'ils désirent; de même les femmes,
exquises d'aveuglement dans leur soif-
de bonheur, admirent les costumes les
plus burlesques et les modes pileuses
«i US ahurissantes des hommes qui
* a leur donner l'ivresse, ou,
mieux encore. de ceux qui la leur
donnent.
« 1 Ainsi, vers l'année 1887 ne vit-on
pas les hommes de France en pâmoison
dpvon+ leurs contemporaines qui s'enlai-
dissaie-nt à Plaisir sous des casques pa-
reils a des shakos de fantassins et
sous des tournures volumineuses qui,
par derrière ô scandale impie! — ne
respectaient rien de leur ligne ? Et pen-
sez à cette chose monstrueuse que le dé-
funt siècle entre dans l'Histoire avec le
souvenir d'époques nombreuses où les
femmes furent éprises d'amoureux à pat-
tes de lapin, à colliers de barbe doctrinai-
res. à moustaches belliqueusement pro-
longées par des touffes maintenues sur
les joues, selon le type Victor-Emma-
nuel qu'elles abandonnèrent leurs lè-
Vres à des hommes tondus à la « Ca-
paul n, à la « chien », et dont le front
noe beauté des hommes — dispa-
raissait sous des broussailles en pluie !
« Eh bien ! même dégarnis de tout
avantage pileux, même n'ayant, pour
toute Parure au visage, que le froid car-
reai de leur monocle, nous aimons les
hommes d'aujourd'hui, parce qu'ils ont
vingt ou trente ans, qu'ils sont en pleine
îeun en pleine force, en Pleine ar-
deur Pour nous divertir ou nous affoler
de leur Cour Dour nous donner le bon-
heur ou même, tout simplement, son in-
lusion - ce dont il faut savoir se con-
tenter - ; parce qu'ils sont les contem-
porains de nos fièvres, de nos émois, de
nos eSIrs ; parce que c'est d'eux que
nous espérons la joie.
« Seraient-ils laids et grotesques que,
néanmooins, nous les trouverions super-
bes, que même nous ne nous aperce-
vrions pas de leurs ridicules, pour cette
simple raison qu'ils sont, dans toute leur
jeune frénésie, les vibrants archets de
nos extases, Admettons que, épilés et
tondus, grimaçant pour faire tenir leur
carreau dans l'œil, ils soient réellement
moins beaux que les gommeux à ti-
gnass,2 retombante des débuts de la Ré-
publique que les cocodès à moustaches
effilées du second Empire, que les élé-
gants à favoris du règne de Louis-Phi-
lippe, qu'importe? N'ont-ils pas sur
leurs Prédécesseurs la supériorité d'être
là, en chair, en nerfs et en muscles, les
délicieux partenaires de nos langueurs et
de nos l'-~--
« H' ailleurs, sans le moindre parti-pris
de or iUde' par simple esprit de JUs-
tice det de vérité, nous prétendons que
les ames mûres et mélancoliques ont
tort de déblatérer contre leur physique
sans poil C'est beau un homme qui, au
lieu de laisser envahir sa jeunesse par
toute cette fourrure, s'ingénie à préser-
ver a grâce de son adolescence et,
niêm plus tard, lorsque la vie l'a mar-
qué H e Jes griffes, laisse apparaître
comme de glorieux stigmates de dou-
leurs, d'angoisses, de joies, d'espéran-
ces de deconvenues, toutes les ravines
et tous les sabrages dont il a été meurtri,
« Et surtout — ne le disons qu'entre
femmes, Pour ne pas que les hommes
entrent en méfiance et renoncent à une
mode pour nous si favorable ! — ce râ-
clage de la moustache et de la barbe ré-
tablit un peu d'égalité entre les deux
sexes dans la lutte pour l'amour et pour
le bontîeur. Voilà pour notre sécurité de
arg mes, le meilleur et le plus nouvel
argument. Peut-être même est-ce à
cause de cet avantage si précieux que
nous Voyons d'un œil si ardemment sym-
pathique l'amour sans poil. Mais, chut!
ba Yons prudentes! Ne parlons que tout
bas et POur nous seules, ô femmes, mes
sœurs!
« Mais n'est-il pas vrai que, naguère,
les hommes, nos tentateurs, nos conqué-
rants toujours à l'affût, s'abritaient avec
une tranquille astuce sous le masque.-
hélas! trop agréable ! -' de leur système
pileux. Les frisures de leur moustache
cachaient la forme et les plis de leurs
lèvres ; leur menton, si révélateur du ca-
ractère vrai, restait enfoui sous les on-
des traîtresses de leur barbe.
« Tandis que, vierges mal défendues,
nous nous jetions dans la bataille amou-
reuse à visage découvert, n'ayant que
notre éventail et nos dentelles pour dis-
simuler un peu nos troubles, les secrets
de notre caractère et de notre cœur af-
fleurant aux commissures de nos lèvres,
aux tressaillements nerveux du menton,
les hommes, sournoisement embusqués
derrière la cagoule de leur barbe, ne
nous livraient aucun des signes les plus
révélateurs.
« Palpitantes sous leurs yeux, nous
ne pouvions voir se crisper leur bouche,
et l'examen le plus attentif ne nous per
mit jamais de découvrir dans la brous-
saille protectrice si leur menton a l'effa-
cement misérable des faibles ou la me-
naçante énergie des volontaires obstinés,
ou la cauteleuse galoche des gens trop
adroits. Hélas! combien de fois nos
aïeules, évoquant, avec tristesse leurs dé-
convenues, nous firent-elles entendre
que, pareils à certains gibiers tout en
poil qui vous déconcerte par leur
néant lorsqu'ils sont plumés, beaucoup
de ces impressionnantes figures velues
ménagent les plus dérisoires surprises!
« Par loyauté ou peut-être par une
imprudence dont ils se repentiront trop
vite, voilà que les hommes renoncent au
secours de leur masque. Voyez les bou-
ches malicieuses, cruelles, voraces, les
mentons de ruse, d'entêtement ou de
mollesse que certains d'entre eux nous
montrent ! Combien de fois nous arrive-
t-il d'être ahuries de cette témérité et de
ces révélations! Mais sachons en pro-
fiter, ô femmes, mes sœurs. Il y avait
si longtemps que, dans notre beau ver-
tige d'amour, nous n'avions lutté contre
les hommes à armes égales! La mode
présente assure la victoire aux amazones.
« Hélas! les modes vont encore plus
vite que les morts. Craignons de sentir
trop tôt contre nos joues le piquant des
moustaches qui ressuscitent! Il est vrai
que nous aimerons encore notre infério-
rité et notre souffrance pourvu qu'elles
nous ménagent tant soit peu d'amour.
Comme la vieille dame mélancolique de
l'autre semaine, nous ne trouverons les
modes déplorables que lorsqu'elles ne
s'accompagneront plus d'aucun bonheur
pour nous. »
Georges LECOMTE.
Nous publierons demain un article. de
PIERRE MORTIER
La prise de la Bastille
Décidément, les services qui furent faits
à l'occasion des concours du Conservatoire
semblent provoquer des résultats toujours
plus curieux, et l'on peut penser qu'ils je-
ront dégénérer rapidement ces concours en
simple fête du 14 juillet. Déjà du reste,
autour de l'Opéra-Comique, on commence
à planter des mâts et à accrocher des lan-
ternes en vue des réjouissances vrochaines,
et tout semble indiquer que les examens du
Conservatoire seront intimement liés a nos
manifestations populaires.
Le public, habilement recruté varmi les
fournisseurs des ministères et dans le petit
commerce de la banlieue, montre en effet
chaque jour davantage de quel poids son
opinion doit peser dans les décisions du
jury. C'est lui qui désormais sont les prin-
cesses, et l'infortuné jury, terré dans sa
loge, n'ose vlus contredire la toule vocifé-
rante qui entend juger elle-même les con-
currents.
Un de nos conjreres puuuuuc*. ;)UH;) UV""-
te dans un esprit d'humour auquel nous
nous plaisons à rendre hommage, a décidé,
pour la Comédie, de munir les svectateurs
d'un bulletin de vote. La salle pourra laire
ainsi connaître utilement son verdict, et le
jury n'aura plus qu'à bien se tenir.
On pourra faire ainsi constater irréfuta-
blement l'intervention des loges dans les
affaires officielles, et notre confrère en ti-
rera d'utiles arguments pour la thèse anti-
gouvernementale qu'il soutient.
Cette innovation sera, on peut en être
persuadé, acceptée avec enthousiasme par
les spectateurs spéciaux du concours, révol-
tés depuis le début par l'iniustice d'un jury
qui ne tient compte que de l'instruction mu-
sicale des élèves et non point de la façon
dont Mlle Marie aime bien sa mère, ou de
l'angine abominable qu'elle eut au mois de
décembre dernier, la chère vetitel Et l'on
n'entendra plus parler, ma bonne madame,
de cet abominable Fauré qui. avant même
que le concours ne soit commence, donne
des noires aux concurrents!
Espérons donc que les concours se ter-
mineront cette année par une petite saute-
rie tout intime. Nous en serons quittes ce
soir-là pour ne point rentrer chez nous,
Mme Mère faisant partie du jury et
ayant autre chose à faire désormais que de
tirer le cordon.
tirer le cordon. G. DE PAwLOWSKI.
Échos
-.
L
-
e vétéran.
On peut voir assez souvent un vieux
-.-_o.,..,o.n'" UnL!l1 •
monsieur, très coii^tuuwu ««unie, qui
descend très gaillardement la rue des Mar-
tyrs. A le voir, on lui donnerait cinquante à
cinquante-cinq ans, et pourtant il doit en
avoir près de soixante-dix, car c'est un co-
médien célèbre qui fit partie de la troupe
du Palais-Royal du temps des Lhéritier, des
• v
Hyacinthe. Hélas! toute cette grande trou-
pe comique a disparu et Lassouche reste le
seul survivant d'une époque célèbre.
SES PROJETS
Notre ëminent collaborateur Emile Bergerat,
en réponse à une lettre que nous lui avons
adressée, nous lait cette confession non exempte
d'amertume, mais si jolie, que nous n'hésitons
pas à en trahir le secret:
« Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine),
« 6 juillet 1908.
« Mon cher confrère, je vous jure que nos
projets littéraires n'intéressent personne, ni sur
la terre ni dans les cieux, les miens moins que
tous autres. D'ailleurs, il n'y a pas d'exemple
au théâtre que l'hiver y ait réalisé un programme
estival. Les pièces jouées à Paris sont toujours
celles qui ne s'attendaient pas à l'être, et vice-
versâ. Les tripots n'ont de lois que les lois d'a-
venture. — Pour ce qui me concerne, je n'ai
apporté ici, dans mes bagages, que la bêche, le
rateau et les deux arrosoirs du bon jardinier
philosophe, et si votre enquête me prend sans
vert ce n'est pas sans vert des prés et des
bois. Sur celui-là, je vous en écrirai des to-
mes. :— Du reste, comment imaginez-vous qu'un
homme qui, au théâtre. a écopé jusqu'à la lé-
gende, s'acharne à en courir la carrière, invitis
dTis, pour la gloire vaine, et un peu scandaleuse,
d'un tel acharnement ? Mon dernier effort de
producteur militant aura été ce pauvre Vidocq,
écrit pour Coquelin, et qui me reste, ycr
compte avec l'amertume d'un procès à soutenir
contre un ami de quarante-quatre ans! Car
voilà où l'on en arrive dans le métier abomina-
ble de l'art dramatique! Ah! mes deux arro-
soirs, mon rateau et ma bêche! — Et puis,
pour rire un peu — car on rit dans le jardi-
nage — il y a pis qu'un débat juridique entre
des camarades de jeunesse, il y a ceci: le dé-
boire d'un succès littéraire à la Comédie-Fran-
çaisel J'en ai, par un hasard fatal, décroché un,
par quarante degrés de chaleur, un soir que les
dieux, eux-mêmes, ronflaient, accablés, dans
l'Olympe. Il est vrai que la pièce se passait en
Grèce, autour d'une fontaine mythique, gazouil-
lante de rimes et fraîche comme un rêve. Eh
bien, — ceci est pour notre Emile Mas et ses
momenclatures — on l'a jouée vingt-six fois en
deux ans! C'est trop ou pas assez, au choix,
mais l'un ou l'autre, dites ? Aussi, quand, entre
tous les auteurs de son temps, on est favorisé
de pareils privilèges, on s'en tient, si l'on n'est
pas un sot, au destin qu'ils vous signent. On
achète une pelotte de ficelle rose, on en noue
les essais dramatiques, achevés ou non, que
l'on emmagasinait pour l'occurence, on les flan-
que sur le haut de l'armoire à déceptions, et l'on
voue ses deux bras à la, sainte manchote, non
pas la Vénus de Milo, mais l'Agriculture. Tel
est mon labeur pour vous servir.
« Cordialement vôtre. ,
« EMILE BERGERAT.
« Aimez-vous les pommes de terre ? J'en aurai
de remarquables à vendre, en octobre, à la réou-
verture de la saison théâtrale. »
L
e loyal imprésario.
Un jour qu'une tournée jouant Quo
Vadis prenait possession du théâtre Muni-
cipal d'une petite ville bretonne, le direc-
teur s'aperçut, avec effroi, que la scène
était trop exiguë pour y faire entrer les dé-
cors de la pièce.
Allait-on devoir supprimer la représen-
tation? C'était sacrifier une recette s'an-
nonçant fort belle. Le directeur décida de
passer outre. Et quand la salle fut garnie,
il vint lui-même faire l'annonce suivante:
« Mesdames, messieurs,
« Malgré toute notre bonne volonté, il
nous sera impossible de jouer dans les dé-
cors que nous avons apportés, votre scène
n'ayant que des dimensions insuffisantes
pour les contenir. Nous allons donc avoir
l'honneur de représenter Quo Vadis? avec
le matériel existant dans les magasins du
théâtre. Mais, afin de justifier nos affiches
et nos prospectus, et pour que l'on ne puis-
se pas nous accuser d'imposture, nos machi-
nistes, pendant toute la durée de la repré-
sentation, vont installer nos merveilleux dé-
sors sur la place du Théâtre. »
C'est ainsi qu'à chaque entr'acte les
spectateurs bénévoles, après avoir applaudi
des artistes jouant en peplum dans un rus-
tique ou un salon Louis XV, allèrent admi-
rer, sur leur place.publique à demi-obscure,
des planches découpées et des toiles pein-
tes représentant un atrium ou une vue
de la Ville Eternelle.
(Paul Boyer et Bert, phot.)
Chaliaplne
Ce n'est pas là le costume de cérémonie que le
nouveau chevalier de la Légion d'honneur portera
pour inaugurer le ruban qui vient, fort heureuse-
ment, de rougir sa boutonnière. Quoi qu'il en son
il est peu de décorations plus sympathiqueinen
accueillies et plus méritées que celle qui vieni
d'être décernée à l'admirable tragédien lyrique
L
eurs projets.
t M. Maurice Ordonneau ouvrira le
saison du Palais-Royal avec trois actes, que
plusieurs de nos confrères ont annoncés
sous le titre L'Heure du Berger.
Ils ont confondu avec une comédie a~'
intitulée que M. Ordonneau fit iouer, voici
quelque temps déjà, sur la scène de la
Montansier, mais n'ayant aucun rapport
avec sa nouvelle pièce, qui s'appellera
L'Heure de la Bergère.
Pour l'interpréter, Charles Lamy, Le
Gallo et Hurteaux ont été spécialement en-
gagés par M. Héros.
M. Ordonneau donnera également une
opérette aux Folies-Dramatiques: il hésite
entre deux ouvrages dont les partitions sont
à peu près terminées.
D'ici là, l'excellent auteur des Petites
Voisines et des Saltimbanaues déambulera
entre Riva-Bella, près de Caen. Vittel et la
Charente. Le voilà bien, le bienfaisant re-
pos!
c
orrespondance.
L'Association pour le développe-
ment du chant encrai et ae 1 orenestre
d'harmonie, l'Ecole de chant choral. l'Ecole
d'harmonie, la Société « Le Chant choral »
et l'Harmonie des anciens musiciens de
l'armée nous écrivent:
Grâce à Comœdia, nous aurons Sans nos ar-
chives un souvenir charmant et durable de notre
fête de dimanche à Villeneuve-Saint-Georges.
Cette fête termine une saison, au cours de
laquelle nos efforts de progrès artistique et
d'éducation populaire ont été soutenus par vous,
avec la plus complète bienveillance.
Notre activité heureuse est aussi la vôtre.
Au moment où la saison prend fin, je tiens à
vous exprimer mes sentiments reconnaissants.
Veuillez agréer, mon cher directeur, l'expres-
sion de mes sentiments les plus distingués.
"_:-'c-:;>'- Henri RADIGUEZ.
c
orrespondance (suite) :
Mon cher directeur,
Peut-être avez-vous remarqué déjà que, de
loin en loin, il se glisse une coquille dans Xio-
moedia. @
C'est ainsi qu'hier, dans ma réponse à M.. le
député Théodore Reinach, on a imprimé. 7nt.au
lieu de si.
Comme je ne voudrais pas qu'un niais mal-
veillant (on en rencontre) profitât de cette erreur
typographique pour m'accuser de m'échapper
par la tangente, je rectifie et je précise.
L'Ouvreuse ayant écrit que L'Hymne à 'Apol-
lon « qu'il a fallu, hélas! transposer en la
mineur, admet un si bémol, etc. etc. », M. Théo-
dore Reinach a prétendu qu'on ne peut pas y
trouver un seul si bémol.
Moi, j'affirme que dans cet hymne, dont la
transcription occupe cinq pages (Bornemann), il
se trouve des si bémol, pas des mi bémol, des
si bémol, pages 2, 3, 4 et 5.
Voilà.
Tout vôtre, x v
WILLY.
E
t puis voici des vers.
Voici des vers que nous envoie, au
retour d'une représentation du Théâtre de
Verdure du Pré Catelan, le ieune auteur
d'Agnès mariée et de L'Amie des Sages;
Un murmure de harpe a rompu le silence
Et le bois, tout à coup, s'emplit de transparence.
Les arbres ont repris leur forme dans le jour::;
Que la pâle clarté caresse avec amour.
Le théâtre apparaît mystérieux et vague -
Dans le soir qui, baigné de musique, divague.
Et voici que, soudain, surgi dans un éclair,
Comme s'il descendait du grand Olympe clair,
Lumineux et charmant dans sa blanche harmonie,
Glisse le choeur léger des filles d'Ionie 1
Paris a disparu dans un nuage d'or.
Et la Grèce, un instant, vient de revivre encor.
Je la vois. je l'aspire. Elle a chassé la brume
Et mon âme, à loisir, longuement s'en parfume.
Printemps miraculeux de la strophe et des chants 1
Le théâtre tressaille aux antique accents
Et le ciel, étonné du drame qui commence, 'de
N'est plus, en cet instant, un ciel léger de
[France.-
L'âme vient de s'ouvrir au mystère-des dieux,
La brise mêle aux vers son souffle harmonieux
Et, quittant un moment son masque d'ironie,
A la splendeur du soir la Ville communie!
O théâtre divin d'héroïque beauté,
Dans ta gloire d'hier, ce soir ressuscité!
Malgré le cadre étroit qu'on t'offre en cet asile
Où l'on n'ose évoquer l'ombrè auguste d'Eschyle,
Je tends vers toi mes bras, plein d'espoir et
[d'orgueil.
Les muses, en chantant, ont franchi notre seuil
Et leur sourire clair tout à coup purifie
Le théâtre affaibli qui renaît à la vie 1
0 souvenir des beaux soirs purs, religieux,
Où le théâtre avait pour ciel vivant les cieux,
pour portants frissonnants et plaintifs les grands
[arbres,
Où les dieux se dressaient dans la blancheur des
[marbres,
Puisses-tu, ievétant ton antique splendeur,
Théâtre, toi dont l'âme eut des parfums de fleur,
Pour t'être épanoui comme elle à la lumière,
Retrouver ta beauté spontanée et première!
Maurice ALLOU.
D
'où vient le garnerius ?
On parle beaucoup, dans les cafés
spéciaux qui avoisinent le Mont-de-Piété
(cafés qui, on le sait peut-être, servent de
rendez-vous,, de bureaux et d'étalages aux
trafiquants de reconnaissances venus de tous
les points du globe), d'un heureux achat
fait par un Russe nouvellement débarqué.
Ce Russe, qui, comme la plupart de ses
compatriotes, habita la rue des Ecouffes,
vint à Paris sans argent. A faire des cour-
ses pour les usuriers de son quartier, il ga-
gna huit francs dans sa semaine, vécut d'ar-
lequins et trouva moyen d'acheter une re-
connaissance de six francs portant: « Un
violon, archet, boîte fermant à clé. » La
reconnaissance lui coûta deux francs. Il
emprunta cinquante centimes pour les frais
à un compatriote, et dégagea son violon.
Ce violon, ô fortune! était un garnerius
authentique. Il allait le vendre trente francs
à un voisin d'étalage lorsque passa un ama-
teur. Cet amateur essaya le violon et pro-
posa cent francs. Cette brusque surencnere
étonna. On demanda vingt-quatre heures et
aussitôt le violon fut porté chez un luthier.
Celui-ci en offrit mille francs.
, Maintenant le jeune débutant a la puce à
l'oreille. On dit qu'il ne lâchera pas le gar-
nerius à moins de dix billets.
Beau début ! Et métier qui donne, on le
voit, de sérieux bénéfices. Mais Que doit
dire le malheureux qui engagea son rarne-
rius pour trois francs!
Le Masque de Verre.
Les Concours du Conservatoire
HARPE = PIANO
.,
Le jury, présidé par M. Gabriel Fauré, et
comuosé de MM. Lavignac, Alfred Bruneau, Vé-
ronge de la Nux, Moszkowski, Césare Galeotti,
Harold Bauer, Raoul Pugno, Riera, Chantarel,
Georges de Lausnay, Risler (pour les harpes),
Reitlinger et Fernand Bourgeat, secrétaire, a dé-
cerné les récompenses suivantes::
Harpe chromatique
Morceau de concours de M. G. Pfeiffer.
Morceau à déchiffrer de M. Lavignac.
PREMIERS PRIX
Mlle Challot
Mlle Millot.
Pas de second prix
PREMIER ACCESSIT
Mlle Montmartin.
(H. Manuel, phot.)
M. MUlot Mita Challot
M. miiiot premiers prix de harpe chromatique MlleChallot
MM. Trlllat et Cayraud
premiers prix de piano
Mlle Delgado-Perer
premier prix de harpe
Miles Pierre. Petit et Laggê
premiers prix de harpe
Harpe
Morceau de concours: Fantaisie, de M. Césare
Galiotti.
Morceau à déchiffrer de M. Césare Galiotti.
PREMIERS PRIX
Mlle Pierre-Petit.
Mlle Maria Delgado-Pérez.
Mlle Laggé.
SECONDS PRIX
Mlle Ingelbrecht.
Mlle Duty.
Mlle Gaulier.
Pas de premier accessit
DEUXIÈME ACCESSIT
M. Pré
Piano (Hommes)
Morceau de concours: 4e Ballade, de Chopin.
Morceau à déchiffrer de M.Ch. Widor.
PREMIERS PRIX
M. Trillat. élève de M. Risler.
M. Gayraud. élève de M. Risler.
M. Eustratiou, élève de M. Diémer.
SECONDS PRIX
M. Gallon; élève de M. Risler.
M. Gauntlett, élève de M. Risler.
PREMIERS ACCESSITS
M. Moretti, élève dè M. Diémer.
M. Schmitz, élève de M. Diémer.
M. Schwaab, élève de M.Risler.
M. Laporte, élève de M. Diémer.
Les élèves de Mme Tassu-Spencer fai-
saient hier leurs adieux à l'arène officielle
où elles ne viendront plus lutter pour arra-
cher une branche au laurier planté et cul-
tivé par l'Etat. On connaît mon sentiment
sur l'ingénieux instrument inventé par Gus-
tave Lyon, simplification rationnelle et
scientifique de l'ancienne harpe à pédales:
je ne rééditerai donc pas aujourd'hui une
apologie dont la harpe chromatique saura
se passer tout aussi bien que des consécra-
tions officielles et des bons soins del'Alma
mater du Faubourg-Poissonnière. Elle saura
bien faire toute seule son chemin dans le
monde avec l'aDDui des artistes aui esti-
ment, comme le grand chef d'orchestra
Mengelbetg, qu'il faut voir en elle « la
harpe de l'avenir ».
Voici les résultats des derniers mois dé
nourrice qu'elle vient de casser au Con-
servatoire. Malgré le médiocre intérêt de la
Fantaisie-Ballade de Pfeiffer. fade disser-
tation où la tonalité de ré mineur se truffe
de septièmes diminuées et s'orne pauvre-
ment de deux « glissando » effleurant l'un
après l'autre les, deux plans de cordes, le,
cinq élèves mis en présence témoignèrent
de solides qualités. M. Mullot décloua une
sonorité magnifique et se montra excellent
musicien. Son succès fut très vif et son pre^
mier prix unanimement acclamé. Mlle Club
PS. Brod. phot r
lot, qui n'est pourtant pas son égale, fut
très honorablement associée à son triomphe
grâce aux sérieuses qualités de son exécu-
tion. Mlle Montmartin décrocha un assez
brillant accessit, et si les deux seconds prix
de l'an dernier, Mlles Gondeket et Bastide-
Jofjroy, restent sur leurs positions, c'est
sans avoir un seul instant. démérité. Le
morceau de lecture à vue. tombé de la
plume de M. Lavignac, était un banal six-
huit relevant de l'esthétique des leçons de
solfège. Il fut généralement bien déchiffré.
malgré la surprise un peu troublante d'une-
mesure à compter absolument injustifiable,
suivie d'un mystérieux petit passage sur
lequel cinq auditions successives n'ont pas
suffi à verser une complète lumière.
Comme chaque année, la classe Hassel-
mans marcha résolument à l'assaut des
prix. Les sept élèves présentés furent tous
récompensés. Trois premiers prix à Mlles
Pierre-Petit, Delgado-Perez 1 et Laggé, que
) aurais certainement énumérées dans l'or-
dre contraire. La sagesse appliquée et do-
cile de Mlle Pierre-Petit ne valait pas, à
mon sens, la musicalité de choix de Mlle
Lagge, ni les doigts précis et la sonorité
incomparable de Mlle Delgado-Perez. Si
l'on veut bien songer que la première nom-
mee sera la seule à bénéficier du prix en
nature, on conviendra que cette discussion
de préséance a son intérêt.
Si Mlle Hélène Inghelbrecht avait été
plus heureuse dans sa lecture et si ses trois
harmoniques du déchiffrage avaient bien
voulu « sortir », elle aurait eu son premier
prix dès son premier concours. Ce léger
accident n'a fait oublier à personne le style
vraiment exceptionnel dans lequel elle a
exécuté la Fantaisie de Galeotti. l'autorité
étonnante de son début et les heureuseéf®
proportions de l'ensemble. Mlle Gaulierr
semble avoir bénéficié d'une large induk
gence en prenant place à ses côtés. Mller
Dretz, nommée après Mlle Gaulier. lui était
certainement supérieure à tous les égards,
mais s'il m'est permis de donner un col¡.
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