Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-07-06
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 juillet 1908 06 juillet 1908
Description : 1908/07/06 (A2,N280). 1908/07/06 (A2,N280).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645935t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. — N° 280 (Quotidien)
te Numéro ; 5 centimes
Lundi 6 Juillet 1908.
COMCEDIA
Rédacteur en Chef: a. "e PAWLowsra
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PLAISIRS D'ETE.
Point de départ
POUR QUELQUE
sombre vaudeville
1
1A madame Geneviève X.
Le plus inexpérimenté des coquebins
ne s y tromperait pas, madame : l'effron-
terie de mes regards est loin de vous ef-
faroucher. Les dieux en soient loués.
Ce fut dans votre loge, à l'Opéra-Co-
mique, où, de l'orchestre, je vous adres-
sai le premier coup de lorgnettes, que
vous daignâtes tout d'abord ne pas me
ourager. Puis, de baignoire à bai-
gnoire, nous voisinâmes éloquemment
au Vaudeville. Et je pourrais ainsi amon-
celer les subj onctifs, car il n'est pas un
théâtre à Paris où nous n'ayions com-
muniqué par le langage expressif des
regards. Mais ce langage ne me suffit
plus. J ai le sentiment qu'il ne vous
suffit pas davantage.
je me suis renseigné. Pourquoi? mais
pourquoi donc avez-vous abandonné le
théâtre, où, comme on dit, le plus bril-
lant avenir vous était réservé? Vous
n'aviez encore qu'une seule créa-
tion à votre actif, c'est entendu, et elle
n'était * pas énorme, énorme. Vous fi-
guriez mœdia dans la dernière revue
du Il PD ali ace- Athénée », et vous chantiez
unperCeptiblement quatre vers; mais si
voii aviez peu de choses à dire, que
d admirables choses vous aviez à mon-
trer? Et puis, tenez, c'est bien simple, je
Yous adore.
Plus j'y réfléchis, moins je vous dé-
COUvre d'excuse d'avoir épousé ce sinis-
tre imbécile, jaloux et laid. L'argent?
Sachez, madame, que l'argent ne fait pas
le bonheur. Je suis payé, par mes no-
taIres, pour le savoir.
Enfin, ne sortons pas de la question.
* a question, la voici : puisque cette brute
ne vous quitte pas d'une semelle, com-
ment vous joindre, étant admis que je
ne vous déplais pas?
V ous trouverez ce mot dans votre bu-
va ard H: yous aurez donc sous la main tout
ce qu'il faut pour y répondre. NUiési-
tez pas,
SERGE DES Y.,
72 bis, rue Marbeuf.
II
rA monsieur Serge des Y.
Mous parlez, que vous ne me déplai-
sez pas! Je suis même folle de toi.
J'ai une idée. Es-tu prêt à tout?
G.
III
U madame Geneviève X.
fA tout]Il
SERGE.
IV
JI monsieur Serge des Y.
Prends immédiatement des leçons
d auto. Dans trois jours, j'aurai fait flan-
quer notre mécanicien à la porte. Viens
te présenter mardi, entre deux et trois
heures, - on t'engagera. Tâche d'avoir
l'air bête. Le moins malin des trois sera
tout de même celui qu'on pense. Bon-
jour, l'amour 1
- VÉVETTE.
M
Mardi, 3 heures, chez les X.
MONSIEUR. — Encore un mécanicien.
le viens de causer avec lui. Il est idiot.
Boulez-vous le voir?
r GENEVIÈVE. — Puisqu'il le faut. (En-
j F trée de Serge, costumé de cuir, cas-
guette. Süence. Sourires.) Vous avez
raison, il a l'air idiot. (A Serge.) Mon
ami, vous avez l'air idiot!
SERGE. — C'est un air que j'ai comme
ça, madame, mais pour ce qui est des
voitures, je.
GENEVIÈVE. — Bien! bien! Ce n'est
pas pour votre air que je vous prends.
Vous connaissez votre affaire?
SERGE. — Oh! ça !. Pour ce qui est
des voitures, je.
GENEVIÈVE. — Bien! bien! Voici les
conditions: cent cinquante francs par
mois, nourri, blanchi. Vous couchez à
la maison. Cela vous convient-il?
SERGE. — J'ai, pour dire, toujours
eu mieux. Mais ça va.
GENEVIÈVE. — Alors, allons faire un
essai.
Voiture. Serge au volant. Forêt de
Sénart. Arrêt.
GENEVIÈVE. — Ce n'est pas trop mal.
Maintenant, à toute vitesse ! On va vous
juger.
MONSIEUR. - Ah! non! Permettez,
chère amie!. Les folles vitesses. Ma
myocardite. Jugez, seule, sur le kilomè-
tre lancé! Moi, je vais cueillir des fou-
gères. Vous me reprendrez ici.
Quatre-vingts à l'heure. Virages. Sous-
bois. Nouvel arrêt.
GENEVIÈVE. — Oh ! monsieur, comme
tu vas me mépriser!.
Retour.
MONSIEUR. — Mettez-vous bien dans
la tête, chère amie, que ces vitesses-là ne
vous valent rien non plus. Vous avez le
visage tout chaviré. Enfin, détruisez-vous
la santé, si cela vous plaît. Moi, je m'en
lave les mains. Mais voilà comment on
attrape des maux de cœur, et des contra-
ventions.
VI
Vingt jours après.
SERGE. - Monsieur m'a fait deman-
der?
MONSIEUR. — Oui, mon garçon. Com-
ment vous trouvez-vous ici?
SERGE, mélancolique. — Ah ! mon-
sieur, comme un poisson dans l'eau.
MONSIEUR. — Etes-vous content du
chef? J'entends que mon chauffeur soit
nourri comme moi-même. Le chauffeur
n'est pas un domestique, c'est un. en-
fin, c'est un chauffeur! Et madame? Ma-
dame ne vous fatigue pas trop?
SERGE. — ???
MONSIEUR. — Je sais que vous êtes un
garçon très courageux, j'ai pu mainte-
nant vous voir à l'œuvre. Mais enfin, les
forces ont une limite.
SERGE. — !! !.
MONSIEUR. — Je suis un bon maître,
moi. Je ne suis pas de ces exploiteurs
qui. D'ailleurs, c'est sur la liste socia-
liste que je me présenterai dans ma cir-
conscription de l'Ardèche. Au fait, j'ai
oublié de vous dire : c'est dans l'Ardèche
qu'il faut vous faire inscrire. Nous y
allons l'été. En attendant, je vous le ré-
pète, je suis bon, je suis très bon. J'ai
parfaitement remarqué que madame ne
fait plus atteler, et que c'est toujours
l'auto qui marche. Eh bien! si vous trou-
vez que la besogne est trop pénible, ne
vous gênez pas, dites-le. Je vous adjoin-
drai un sous-ordre.
SERGE. — Oh! monsieur! Un seul
homme peut très bien suffire au travail.
MONSIEUR. — Vous êtes un bon ser-
viteur. Je vous augmente de cent francs.
En outre, soyez tranquille, je vais prier
madame de se servir un peu plus de
son cocher et un peu moins de son chauf-
feur.
', - vu
Commentaire.
Ce point de départ pourrait tout aus-
si bien conduire à une tragédie san-
glante. Dans ce cas, le jeune dramaturge
relirait Othello. Mais avant de prendre
un parti aussi grave. Il se rappellera que
le spectateur morose aime à rire. J'y in-
siste, car un homme de théâtre averti en
vaut deux. Il en vaut même quatre quand
le jeune dramaturge est constitué, selon
un usage de plus en plus répandu, par
deux collaborateurs.
Henry KISTE MAECKERS.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Le microcosme
théâtral
Certains ouvrages récents dont je me ré-
serve de parler au plus prochain jour témoi-
gnent de l'intérêt qu'attachent certains pen-
seurs à la construction d'une Histoire de la
Musique, et la façon dont ils entendent dé-
montrer l'étroite relation qui unit cette
histoire à celle des Peuples.
On peut penser qu'en matière de théâtre
une étude inverse pourrait être utilement
tentée, non plus en établissant la théorie
d'après l'histoire, mais en reconstituant
l'histoire au moyen de l'expérimentation
scientifique.
On sait en effet que la science procède
en général par l'extérieur des choses, et
que c'est en délimitant les contours, c'est-
à-dire les effets, qu'elle nous révèle l'exis-
tence du phénomène qui les détermine.
C'est par la décomposition de la lumière
des étoiles que nous connaissons leur com-
position minéralogique ; c'est par l'étude
des phénomènes qui en dépendent que nous
supposons l'existence d'une attraction uni-
verselle.
On peut supposer également qu , une étu-
de plus attentive du théâtre tel que le pu-
blic l'applaudit dans ses lignes générales
pourrait nous donner d'utiles indications
sur les destinées de l'humanité.
Il est en effet très certain que la foule
ne conçoit un sujet dramatique que suivant
certaines règles d'évolution absolument in-
variables. Il faut, au cours de la représen-
tation, que les caractères ou les situations
se transforment dans un sens déterminé; il
faut, pour que nous approuvions une pièce,
que sa marche soit perpétuellement ascen-
dante dans le bien comme dans le mal, et
que les sanctions naturelles s'indiquent au
dernier acte.
Il est fort probable qu'une étude atten-
tive de ces lois instinctivement voulues par
notre esprit nous fourniraient d'utiles indi-
cations d'ensemble. Il appartiendrait à cer-
tains penseurs de la tenter, quelque déso-
lation que puissent en éprouver certaines
gens lorsqu'ils constateront que, dans la
réalité comme au théâtre, après avoir pris
sa part de l'évolution générale et joué les
rôles les plus brillants, l'acteur, une fois la
pièce terminée, n'a plus qu'à rentrer dans
une loge étroite où personne ne s'inquiète
plus de lui, et où il n'est plus rien.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
L
e roi.
Alphonse XIII doit, paraît-il, assis-
renresentnfiftnc
ter le mOIS prochain à des representations
wagnériennes en plein air. Et tout le monde
de vanter à ce propos. la qualité exception-
nelle de sc,n goût musical.
Récemment MM. Pugno et Isaye exécu-
taient devant Sa Majesté Très Catholique
l'admirable sonate de César Franck. Quand
le finale, que le maître Xavier Leroux ap-
pelle un miracle de la musique, eut été
brillamment enlevé, le souverain espagnol
s'approcha des deux virtuoses. Et tous, ha-
letants, respectueux et muets, attendaient
l'expression de l'admiration royale.
Aôrès aVoîf longuement cherché. hésité,
soupesé, Alphonse XTÏÏ caressàTiirstrument
d'Isaye et dit avec effort et majesté:
— Alors. il y a longtemps que vous
jouez de ça ?.
L'excellent acteur Dieudonné, qui
fut, nendant plus de cinquante ans, un
roi du boulevard et qui, l'hiver der-
nier créa encore La Femme Nue à
la Renaissance, et La Bête Féroce à
l'Ambigu, nous adresse la spirituelle
fantaisie suivante:
CE PAUVRE MOLIÈRE ! ! !
Choses entendues dans un compartiment de
première classe du chemin de fer de. allant
à. Soyons discrets.
Deux voyageurs causent, avec un peu d'anima-
tion.
On ne peut faire autrement que de les écou-
ter, et puis, ils semblent se f icher pas mal
qu'on les écoute.
L'un d'eux. pas de description. On le re-
connaîtrait. Mettons tout simplement Monsieur
X auteur dramatique célèbre depuis longtemps.
L'autre. pas de portrait pour le même motif.
Mettons Monsieur Y, une « vedette », celui-là,
« di primo cartello », acteur célèbre, célébré et.
célébrant — pour ne pas dire pontifiant.
0 renversement! C'est l'acteur qui malmène
l'auteur.
— Non, mon cher, non. vous direz ce que
vous voudrez, votre dénouement est impossible.
Tête de l'auteur, mordillant sa moustache et
agitant nerveusement sa canne contre sa jambe
gauche. ,.,. -
— Commenta iTtlpô'Ssible 1..: emfrtnentt im-
possible !. Il est la conséquence inéluctable de
l'action engagée, nouée et dénouée.
— Peuh!!
— Comment « peu 1 » Beauooup. absolu-
ment.
— Non, vous ne comprenez pas.Je dis qu'il
n'est pas absolument nécessaire que .le dénoue-
ment soit logique, pourvu qu'il soit bien joué.
— Mais enfin, pourquoi impossible?
L'acteur, avec indulgence:
— Ne généralisons pas. Quand je dis qu'il
est impossible, je parle pour moi. Il est impos-
sible pour moi. voilà tout.
X, ahuri: ,.
— Pour vous?.
— Bé oui. bé oui!. Comment voulez-vous
que je joue un personnage qui domine toute
l'action, et qui, à la fin, se laisse bêtement
aplatir. comment voulez-vous que je le joue?
Ici M. X. sourit avec malice :
— Mais, fit-il, comme vous jouez tous vos
rôles: admirablement. puissamment. vaillam-
ment.
Y, s'agaçant.
- Parbleu ouil. Si je joue ce rôle, je le
jouerai très bien!. Mais pour que je le joue, il
faut que je le sente. Et! diable! je me prévois
démoli à la fin. (comme personnage s'entend)
hé bienl je me connais. je n'aurai pas le cou-
rage de marcher vers mon anéantissement.
A quoi bon tant d'efforts ? me dirais-je (com-
me personnage, toujours) ; pour être vaincu,
aplati. c'est bien inutile!.
— Alors., mon cher Y, pour vous avoir com-
me interprète, il faut que je change mon dénouer
ment.
— Ça se fait tous les jours!.
— Quand il n'y a pas de pièce!.
— Oh!. Quand même!. Allez. une pièce,
ce n'est pas tout à. fait nécessaire, aujourd'hui.
— Pourvu qu'il y ait des rôles, n'est-ce pas?
— Dame!
- Enfin, concluez. Parce que Orgon est, tout
le temps, bafoué dans le Tartuffe, vous l'auriez
refusé?. à la première? Et vous auriez choisi
Damis, le vrai vainqueur de la pièce. ou
mieux, Dorine. encore plus victorieuse.
— Et puis, voyez-vous, Molière était comé-
dien. fit lentement M. Y.
— Et vous ? répliqua X.
— Moi, fit Y, digne, moi, je suis artiste!.
Du coup, M. X. fut écrasé.
Il regardait Y d'un œil ahuri, qui prenait,
peu à peu, une expression de sévérité aiguë.
Et Y continua:
— Il y a une différence énorme!.
Il se tut un moment. X continuait à le regar-
der attentivement.
Enfin, Y acheva sa pensée.
Et avec un incommensurable dédain, il
ajouta :
— Molière ne pouvait rien faire changer.
c'était lui l'auteur!.
A ce moment, le train stoppa, 'et une voix
cria le long des voitures:
- C harenton 1. Charenton!.
DIEUDONNE.
G
ros succès, hier soir, pour la cinquan-
tième représentation de la joyeuse re-
vue En Sca.là, je marche. Aux scènes
amusantes de: « Brillant marchand de fem-
(Paul Boyer et Bert, pùot-L.
Jeanne Bloch
mes », « La Compagnie de l'Ouest sous
le régime de l'Etat », « La Boucherie de
Nancy M. « Le Barav », « Benjamine »,
etc. (j'en passe^^des^eilleurôsViateïpcûta
tées par des artistes de tout premier ordre,
j'ai nommé: MM. Berton, Palau, Fabert,
Paul Clerc, et de fort jolies femmes: Mmes
Paulette Illiaux, de Tender, Debièvre, Car-
toux, les auteurs MM. Wilned. de Rouvray
et Génémas ont ajouté de nouvelles scènes.
C'est d'abord le « Président Armand retour
de Londres » qui nous conte ses impres-
sions de vovpTe, par l'organe de Mme
Jeanne Bloch. Cette création originale
comptera certainement parmi les plus heu-
reuses de cette artiste fantaisiste, car Jean-
ne Bloch porte le travesti avec une crânerie
gaillarde et copie à la perfection l'allure de
notre Président. Non moins humoristique
est la silhouette qu'elle trace de Mlle Laloë,
candidate aux élections municipales. Jeanne
Bloch en premier magistrat de la Républi-
que, c'est une chose d'un comique énorme.
Et quelle constitution, Seigneur! que la
sienne et celle, républicaine, dont elle a la
garde ! ; "*
L
a Dame de chez Maxim's.
Nous apprenons avec plaisir le com-
plet rétablissement de Mlle Cassive.
Plus charmante que jamais, elle sillonne
quotidiennement avec son auto la route qui
mène à Vaucresson. C'est là qu'elle vou-
drait vivre.
Pour mieux nous le prouver, elle a loué
une villa dans ce coquet pays, en attendant
qu'elle y acquière une superbe propriété,
avec parc de 8.000 mètres, voisine de celle
de Mlle Andrée Mégard.
Et, en septembre, Mlle Cassive fera sa
rentrée aux Nouveautés, assurant ainsi un
regain de succès à Occupe-toi d'Amélie l
L
es Anglais, gens. pratiques, achètent
volontiers de beaux diamants et de
belles perles. Ils savent que Dusausoy, ex-
pert, 4, boulevard des Italiens, leur don-
nera toujours un bon prix au comptant.
Grand choix d'occasions.
L
e prix des photographies de Miss Maud
Allan.
Comme on pense bien, la gracieuse dan-
seuse, Miss Maud Allan, qui paraît actuel-
lement sur la scène du Palace Theatre à
Londres, reçoit chaque jour un volumineux
courrier.. Elle a même dû prendre un secré-
taire pour répondre à toutes les lettres qui
lui sont adressées.
Très nombreuses sont surtout les deman-
des de photographies ornées d'autographe
A toutes, Miss Maud Allan fait la même ré-
ponse : elle envoie la photographie à con-
dition qu'on lui adressa une demi-couron-
ne (3 fr. 10) pour une œuvre de charité.
Grâce à cette taxe, Miss Maud Allan peut
verser de fortes sommes dans la caisse de
deux œuvres destinées à secourir les en-
fants pauvres.
p
articulièrement chaudes, les journées
d'été.
horet de « panamas » dans les rues de
la grande ville active; on s'épongeait le
front et on allait se désaltérer aux terrasses.
Un bock! un demi! garçon! Excellente la
bière, mais cela tient. de la place. Pour-
quoi ne pas prendre un bon verre de quin-
quina Dubonnet, coupé d'eau? Voilà qui
est rafraîchissant et sain.
Le Masque de Verre.
Autour 1
DU
PRIX TOIRAC
On a vu que, jeudi dernier, la discussion
fut longue, à l'Académie, entre les membres
de la Commission chargée de l'attribution
du prix Toirac. Si longue, que la Commis-
sion dut ajourner à huitaine le dépôt de son
rapport. Il y a donc eu du tirage. Néan-
moins, l'issue de la délibération n'est, dé-
sormais, douteuse pour personne.
On avait, en effet, dans les milieux lit-
téraires, la persuasion que M. Sardou, le
membre le plus influent de la Commission
du prix Toirac, ne prendrait pas part à cette
délibération. M. Sardou est le beau-père de
M. R. de Fiers, l'un des concurrents de cette
année. Il paraissait évident qu'il se récuse-
rait.
Mais, au discret étonnement de ses collè-
gues, M. Sardou fut bel et bien à son poste
— encore qu'il ne vienne à l'Académie que
dans les grandes occasions. M. Sardou avait
estimé que celle-ci ne saurait être rangée
parmi les petites.
M. Sardou fut à son poste. Il y fut mê-
me'avant l'heure, guettant les arrivées suc-
cessives de ses collègues de la Commission.
Celle-ci se réunit, selon l'usage, en comité
secret, et, très simplement, très vaillam-
ment, M. Sardou s'adjoignit à ce comité!
Dès lors, les reporters qui, dans l'escalier
de l'Institut, attendaient le - résultat des votes
- les reporters furent édifiés. Il n'y au-
rait pas de lutte: la pièce du gendre de M.
Sardou, L'Amour veille, arriverait, c'est le
cas de le dire, dans un fauteuil. le fauteuil,
du grand-père. -
Il y eut lutte tout de même: seulement
elle fut inégale.
Sur quels arguments s'appuieront le:
conclusions du rapport devant l'assemblée
plénière, — si ces conclusions sont bien,
comme on le prévoit, favorables à L'Amour
veille? Sur la parenté de M. Sardou, juge,
et de M. de Fiers, partie? C'est bien déli-
cat.
Plus vraisemblablement, L'Amour veille
sera présenté comme la meilleure pièce de
l'année, en vertu de ce fait qu'elle a eu ie
plus grand nombre de représentations.
Il sera piquant de voir un arbitrage de
cette nature contresigné par des écrivains
comme l'auteur de La Course au flambeau,
M. Paul Hervieu.
Il sera tout à fait piquant de voir M. Pau!
Hervieu déclarer implicitement que - du
point de vue académique — la meilleure
pièce de toute la production dramatique ac-
tuelle, c'est Tire au flanc (1500 représenta-
tions).
On ne s'ennuiera pas, jeudi, dans les mi-
lieux littéraires !
UN PÈLERINAGE-ARTISTIQUE
Boïeldieu et Bourgault=Ducoudray
On célèbre la mémoire du premier
On acclame VœuVre du second
Les professeurs de l'Euia chorale et M. Boutelouo. de la Gattft
M. d'Estournelles de Constant
M. Bourgault-Ducoudray
M. Hemmerschmldt.
maire de Villeneuve-St-Georgei
Mlle Vlnel,
de l'Opéra
Par cette chaude journée de dimanche,
où, dès l'aube, roulaient, à l'horizon, de
lourdes nuées chargées d'orage, la ville de
Villéneuve-Saint-Georges fêta avec une se-
reine confiance et un aimable entrain deux
grands maîtres de la musique française.
Le premier, qui vécut au début du siècle
dernier, et dont il sied aujourd'hui de par-
ler le sourire aux lèvres, n'est autre que
.Boieldiëu, l'auteur de La Dame Blanche.
Le second, vivant et même bien vivant,
est celui de nos compositeurs modernes qui
jouit peut-être, à l'heure actuelle. de la
plus belle popularité, due non seulement à
son talent, aux qualités bien françaises de
son clair génie musical, mais encore à son
véritable apostolat en Javeur de la vulgari-
sation de la musique et surtout du chant
choral. J'ai nommé M. Bourgault-Ducou-
dray
Le prétexte de la fête était un pèlerinage
à la maison qu'habita Boieldieu, à l'extré-
mité de Villeneuve-Saint-Georges, et où
fut composé entre autres son fameux opéra-
comique.
De cette maison, à vrai dire, il reste peu
de chose: une porte surmontée d'un petit
toit de chaume, un jardin ombragé et fleuri,
dans un coin un buste de plâtre terni, que
les premiers arrivants saluèrent comme ce-
lui du maître, mais qui fut reconnu pour ce-
lui de. Guillotin.
Qu'importe! C'en était plus qu'il n'en
fallait pour évoquer des souvenirs et rendre
justice à un musicien aujourd'hui méconnu.
ce dont s'acquittèrent MM. Hemmerschmidt,
maire de Villeneuve; Bourgault-Ducoudray
et d'Estournelles de Constant.
Mais la journée ne se passa pas en dis*
cours.
Après un déjeuner fort animé, une déUr
cieuse fête champêtre réunit cinq à SiX
cents personnes dans le parc de l'Hôtel-de-
Ville, bel édifice qui domine toute la vallée
et qui se glorifie d'avoir été, jadis, la pren
priété d'Honoré de Balzec.
Sous de beaux ombrages, où se trouva
disposée une scène naturelle, l'école de
chant choral, fondée par M. d'Estournelles
de Constant et dirigée par M. Radiguer, exé-
cuta, avec la collaboration de l'Harmonie
des anciens musiciens de l'armée, un très
beau chœur sur un thème de Boieldieu, et
plusieurs de ces puissantes cantates patrio-
tiques où excelle le maître Bourgault-Dur
coudray
Mlle Marguerite Vinci, de l'Opéra, fit. v.
loir, dans un air des Troyens, de Berlioz, sa
belle voix dramatique.
M. Bouteloup, de la Gaîté, au timbre claie
et sonore, nuança joliment Vision fugitive.
de Massenet, et bissa L'Andalouse, de Bouiy
gault-Ducoudray.
Enfin, une vingtaine de charmantes fillet-
tes, en robes claires, chantèrent et animè-
rent des chansons de Dalcroze.
Quelques roulements de tonnerre dans le
lointain prolongèrent les applaudissements.
Le maire, M. Hemmerschmidt, calma les
inquiétudes naissantes, en annonçant qu'il
avait pris le matin même un arrêté interdi-
sant à l'orage l'entrée de la commune.
Effectivement, la fête se termina dans l'al-
légresse générale.
P. MEALY.
Lettre de VOuVreuse
Quelques lignes seulement, je suis es-
'quintée. Rester toute la journée dans ce
oon Dieu d'Opéra-Comique, pour entendre
quatre-vingt-six fois (j'exagère un peu) le
même morceau de contrebasse solo, pour
i'ébahir de ne pas voir récompenser la voix
charmante de Mlle Madeleine Bonnard,
c'est bien pénible. Si encore on pouvait ôter
: ion corset!
Sans compter qu'hier, pour fêter l'anni-
versaire de leur indépendance, voilà-t-y pas
u'une flopée d'Américains m'ont emmenée
souper, et vous parlez de cup, d'extra-dry,
de cocktails pour faire digérer le maïs
bouilli. Ce que j'ai mal à mes faux che-
veux!. Aujourd'hui, vous ne me feriez pas
sortir de chez moi, même pour voir passer
Mlle Ctero (26 ans, bientôt). Mais eusse,
les Américains, ils sont frais comme l'œiL
Cette petite diablesse de Fluffy Ruffles ga-
lopait dès huit heures au Bois de Boulo-
gne et son flirt alignait des chiffres dans
la matinée. Parce que, dans ce pays-là,
c est pas des feignants ; si les femmes se la
coulent douce, les hommes turbinent dur
Pour amasser des dollars (c'est comme ça
qu'ils prononcent thune).
M. René de Gernys, un jeune homme
très aimable, tout ce qu'il y a de comme il
faut, le faisait remarquer hier à M. Henry,
Maugis. „
— Voui, que lui a répondu le gros chau-
ve, « l'homme est un apprenti, le Dollar
est son maître »r
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Étranger 40 a 20 a
PLAISIRS D'ETE.
Point de départ
POUR QUELQUE
sombre vaudeville
1
1A madame Geneviève X.
Le plus inexpérimenté des coquebins
ne s y tromperait pas, madame : l'effron-
terie de mes regards est loin de vous ef-
faroucher. Les dieux en soient loués.
Ce fut dans votre loge, à l'Opéra-Co-
mique, où, de l'orchestre, je vous adres-
sai le premier coup de lorgnettes, que
vous daignâtes tout d'abord ne pas me
ourager. Puis, de baignoire à bai-
gnoire, nous voisinâmes éloquemment
au Vaudeville. Et je pourrais ainsi amon-
celer les subj onctifs, car il n'est pas un
théâtre à Paris où nous n'ayions com-
muniqué par le langage expressif des
regards. Mais ce langage ne me suffit
plus. J ai le sentiment qu'il ne vous
suffit pas davantage.
je me suis renseigné. Pourquoi? mais
pourquoi donc avez-vous abandonné le
théâtre, où, comme on dit, le plus bril-
lant avenir vous était réservé? Vous
n'aviez encore qu'une seule créa-
tion à votre actif, c'est entendu, et elle
n'était * pas énorme, énorme. Vous fi-
guriez mœdia dans la dernière revue
du Il PD ali ace- Athénée », et vous chantiez
unperCeptiblement quatre vers; mais si
voii aviez peu de choses à dire, que
d admirables choses vous aviez à mon-
trer? Et puis, tenez, c'est bien simple, je
Yous adore.
Plus j'y réfléchis, moins je vous dé-
COUvre d'excuse d'avoir épousé ce sinis-
tre imbécile, jaloux et laid. L'argent?
Sachez, madame, que l'argent ne fait pas
le bonheur. Je suis payé, par mes no-
taIres, pour le savoir.
Enfin, ne sortons pas de la question.
* a question, la voici : puisque cette brute
ne vous quitte pas d'une semelle, com-
ment vous joindre, étant admis que je
ne vous déplais pas?
V ous trouverez ce mot dans votre bu-
va ard H: yous aurez donc sous la main tout
ce qu'il faut pour y répondre. NUiési-
tez pas,
SERGE DES Y.,
72 bis, rue Marbeuf.
II
rA monsieur Serge des Y.
Mous parlez, que vous ne me déplai-
sez pas! Je suis même folle de toi.
J'ai une idée. Es-tu prêt à tout?
G.
III
U madame Geneviève X.
fA tout]Il
SERGE.
IV
JI monsieur Serge des Y.
Prends immédiatement des leçons
d auto. Dans trois jours, j'aurai fait flan-
quer notre mécanicien à la porte. Viens
te présenter mardi, entre deux et trois
heures, - on t'engagera. Tâche d'avoir
l'air bête. Le moins malin des trois sera
tout de même celui qu'on pense. Bon-
jour, l'amour 1
- VÉVETTE.
M
Mardi, 3 heures, chez les X.
MONSIEUR. — Encore un mécanicien.
le viens de causer avec lui. Il est idiot.
Boulez-vous le voir?
r GENEVIÈVE. — Puisqu'il le faut. (En-
j F trée de Serge, costumé de cuir, cas-
guette. Süence. Sourires.) Vous avez
raison, il a l'air idiot. (A Serge.) Mon
ami, vous avez l'air idiot!
SERGE. — C'est un air que j'ai comme
ça, madame, mais pour ce qui est des
voitures, je.
GENEVIÈVE. — Bien! bien! Ce n'est
pas pour votre air que je vous prends.
Vous connaissez votre affaire?
SERGE. — Oh! ça !. Pour ce qui est
des voitures, je.
GENEVIÈVE. — Bien! bien! Voici les
conditions: cent cinquante francs par
mois, nourri, blanchi. Vous couchez à
la maison. Cela vous convient-il?
SERGE. — J'ai, pour dire, toujours
eu mieux. Mais ça va.
GENEVIÈVE. — Alors, allons faire un
essai.
Voiture. Serge au volant. Forêt de
Sénart. Arrêt.
GENEVIÈVE. — Ce n'est pas trop mal.
Maintenant, à toute vitesse ! On va vous
juger.
MONSIEUR. - Ah! non! Permettez,
chère amie!. Les folles vitesses. Ma
myocardite. Jugez, seule, sur le kilomè-
tre lancé! Moi, je vais cueillir des fou-
gères. Vous me reprendrez ici.
Quatre-vingts à l'heure. Virages. Sous-
bois. Nouvel arrêt.
GENEVIÈVE. — Oh ! monsieur, comme
tu vas me mépriser!.
Retour.
MONSIEUR. — Mettez-vous bien dans
la tête, chère amie, que ces vitesses-là ne
vous valent rien non plus. Vous avez le
visage tout chaviré. Enfin, détruisez-vous
la santé, si cela vous plaît. Moi, je m'en
lave les mains. Mais voilà comment on
attrape des maux de cœur, et des contra-
ventions.
VI
Vingt jours après.
SERGE. - Monsieur m'a fait deman-
der?
MONSIEUR. — Oui, mon garçon. Com-
ment vous trouvez-vous ici?
SERGE, mélancolique. — Ah ! mon-
sieur, comme un poisson dans l'eau.
MONSIEUR. — Etes-vous content du
chef? J'entends que mon chauffeur soit
nourri comme moi-même. Le chauffeur
n'est pas un domestique, c'est un. en-
fin, c'est un chauffeur! Et madame? Ma-
dame ne vous fatigue pas trop?
SERGE. — ???
MONSIEUR. — Je sais que vous êtes un
garçon très courageux, j'ai pu mainte-
nant vous voir à l'œuvre. Mais enfin, les
forces ont une limite.
SERGE. — !! !.
MONSIEUR. — Je suis un bon maître,
moi. Je ne suis pas de ces exploiteurs
qui. D'ailleurs, c'est sur la liste socia-
liste que je me présenterai dans ma cir-
conscription de l'Ardèche. Au fait, j'ai
oublié de vous dire : c'est dans l'Ardèche
qu'il faut vous faire inscrire. Nous y
allons l'été. En attendant, je vous le ré-
pète, je suis bon, je suis très bon. J'ai
parfaitement remarqué que madame ne
fait plus atteler, et que c'est toujours
l'auto qui marche. Eh bien! si vous trou-
vez que la besogne est trop pénible, ne
vous gênez pas, dites-le. Je vous adjoin-
drai un sous-ordre.
SERGE. — Oh! monsieur! Un seul
homme peut très bien suffire au travail.
MONSIEUR. — Vous êtes un bon ser-
viteur. Je vous augmente de cent francs.
En outre, soyez tranquille, je vais prier
madame de se servir un peu plus de
son cocher et un peu moins de son chauf-
feur.
', - vu
Commentaire.
Ce point de départ pourrait tout aus-
si bien conduire à une tragédie san-
glante. Dans ce cas, le jeune dramaturge
relirait Othello. Mais avant de prendre
un parti aussi grave. Il se rappellera que
le spectateur morose aime à rire. J'y in-
siste, car un homme de théâtre averti en
vaut deux. Il en vaut même quatre quand
le jeune dramaturge est constitué, selon
un usage de plus en plus répandu, par
deux collaborateurs.
Henry KISTE MAECKERS.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Le microcosme
théâtral
Certains ouvrages récents dont je me ré-
serve de parler au plus prochain jour témoi-
gnent de l'intérêt qu'attachent certains pen-
seurs à la construction d'une Histoire de la
Musique, et la façon dont ils entendent dé-
montrer l'étroite relation qui unit cette
histoire à celle des Peuples.
On peut penser qu'en matière de théâtre
une étude inverse pourrait être utilement
tentée, non plus en établissant la théorie
d'après l'histoire, mais en reconstituant
l'histoire au moyen de l'expérimentation
scientifique.
On sait en effet que la science procède
en général par l'extérieur des choses, et
que c'est en délimitant les contours, c'est-
à-dire les effets, qu'elle nous révèle l'exis-
tence du phénomène qui les détermine.
C'est par la décomposition de la lumière
des étoiles que nous connaissons leur com-
position minéralogique ; c'est par l'étude
des phénomènes qui en dépendent que nous
supposons l'existence d'une attraction uni-
verselle.
On peut supposer également qu , une étu-
de plus attentive du théâtre tel que le pu-
blic l'applaudit dans ses lignes générales
pourrait nous donner d'utiles indications
sur les destinées de l'humanité.
Il est en effet très certain que la foule
ne conçoit un sujet dramatique que suivant
certaines règles d'évolution absolument in-
variables. Il faut, au cours de la représen-
tation, que les caractères ou les situations
se transforment dans un sens déterminé; il
faut, pour que nous approuvions une pièce,
que sa marche soit perpétuellement ascen-
dante dans le bien comme dans le mal, et
que les sanctions naturelles s'indiquent au
dernier acte.
Il est fort probable qu'une étude atten-
tive de ces lois instinctivement voulues par
notre esprit nous fourniraient d'utiles indi-
cations d'ensemble. Il appartiendrait à cer-
tains penseurs de la tenter, quelque déso-
lation que puissent en éprouver certaines
gens lorsqu'ils constateront que, dans la
réalité comme au théâtre, après avoir pris
sa part de l'évolution générale et joué les
rôles les plus brillants, l'acteur, une fois la
pièce terminée, n'a plus qu'à rentrer dans
une loge étroite où personne ne s'inquiète
plus de lui, et où il n'est plus rien.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
L
e roi.
Alphonse XIII doit, paraît-il, assis-
renresentnfiftnc
ter le mOIS prochain à des representations
wagnériennes en plein air. Et tout le monde
de vanter à ce propos. la qualité exception-
nelle de sc,n goût musical.
Récemment MM. Pugno et Isaye exécu-
taient devant Sa Majesté Très Catholique
l'admirable sonate de César Franck. Quand
le finale, que le maître Xavier Leroux ap-
pelle un miracle de la musique, eut été
brillamment enlevé, le souverain espagnol
s'approcha des deux virtuoses. Et tous, ha-
letants, respectueux et muets, attendaient
l'expression de l'admiration royale.
Aôrès aVoîf longuement cherché. hésité,
soupesé, Alphonse XTÏÏ caressàTiirstrument
d'Isaye et dit avec effort et majesté:
— Alors. il y a longtemps que vous
jouez de ça ?.
L'excellent acteur Dieudonné, qui
fut, nendant plus de cinquante ans, un
roi du boulevard et qui, l'hiver der-
nier créa encore La Femme Nue à
la Renaissance, et La Bête Féroce à
l'Ambigu, nous adresse la spirituelle
fantaisie suivante:
CE PAUVRE MOLIÈRE ! ! !
Choses entendues dans un compartiment de
première classe du chemin de fer de. allant
à. Soyons discrets.
Deux voyageurs causent, avec un peu d'anima-
tion.
On ne peut faire autrement que de les écou-
ter, et puis, ils semblent se f icher pas mal
qu'on les écoute.
L'un d'eux. pas de description. On le re-
connaîtrait. Mettons tout simplement Monsieur
X auteur dramatique célèbre depuis longtemps.
L'autre. pas de portrait pour le même motif.
Mettons Monsieur Y, une « vedette », celui-là,
« di primo cartello », acteur célèbre, célébré et.
célébrant — pour ne pas dire pontifiant.
0 renversement! C'est l'acteur qui malmène
l'auteur.
— Non, mon cher, non. vous direz ce que
vous voudrez, votre dénouement est impossible.
Tête de l'auteur, mordillant sa moustache et
agitant nerveusement sa canne contre sa jambe
gauche. ,.,. -
— Commenta iTtlpô'Ssible 1..: emfrtnentt im-
possible !. Il est la conséquence inéluctable de
l'action engagée, nouée et dénouée.
— Peuh!!
— Comment « peu 1 » Beauooup. absolu-
ment.
— Non, vous ne comprenez pas.Je dis qu'il
n'est pas absolument nécessaire que .le dénoue-
ment soit logique, pourvu qu'il soit bien joué.
— Mais enfin, pourquoi impossible?
L'acteur, avec indulgence:
— Ne généralisons pas. Quand je dis qu'il
est impossible, je parle pour moi. Il est impos-
sible pour moi. voilà tout.
X, ahuri: ,.
— Pour vous?.
— Bé oui. bé oui!. Comment voulez-vous
que je joue un personnage qui domine toute
l'action, et qui, à la fin, se laisse bêtement
aplatir. comment voulez-vous que je le joue?
Ici M. X. sourit avec malice :
— Mais, fit-il, comme vous jouez tous vos
rôles: admirablement. puissamment. vaillam-
ment.
Y, s'agaçant.
- Parbleu ouil. Si je joue ce rôle, je le
jouerai très bien!. Mais pour que je le joue, il
faut que je le sente. Et! diable! je me prévois
démoli à la fin. (comme personnage s'entend)
hé bienl je me connais. je n'aurai pas le cou-
rage de marcher vers mon anéantissement.
A quoi bon tant d'efforts ? me dirais-je (com-
me personnage, toujours) ; pour être vaincu,
aplati. c'est bien inutile!.
— Alors., mon cher Y, pour vous avoir com-
me interprète, il faut que je change mon dénouer
ment.
— Ça se fait tous les jours!.
— Quand il n'y a pas de pièce!.
— Oh!. Quand même!. Allez. une pièce,
ce n'est pas tout à. fait nécessaire, aujourd'hui.
— Pourvu qu'il y ait des rôles, n'est-ce pas?
— Dame!
- Enfin, concluez. Parce que Orgon est, tout
le temps, bafoué dans le Tartuffe, vous l'auriez
refusé?. à la première? Et vous auriez choisi
Damis, le vrai vainqueur de la pièce. ou
mieux, Dorine. encore plus victorieuse.
— Et puis, voyez-vous, Molière était comé-
dien. fit lentement M. Y.
— Et vous ? répliqua X.
— Moi, fit Y, digne, moi, je suis artiste!.
Du coup, M. X. fut écrasé.
Il regardait Y d'un œil ahuri, qui prenait,
peu à peu, une expression de sévérité aiguë.
Et Y continua:
— Il y a une différence énorme!.
Il se tut un moment. X continuait à le regar-
der attentivement.
Enfin, Y acheva sa pensée.
Et avec un incommensurable dédain, il
ajouta :
— Molière ne pouvait rien faire changer.
c'était lui l'auteur!.
A ce moment, le train stoppa, 'et une voix
cria le long des voitures:
- C harenton 1. Charenton!.
DIEUDONNE.
G
ros succès, hier soir, pour la cinquan-
tième représentation de la joyeuse re-
vue En Sca.là, je marche. Aux scènes
amusantes de: « Brillant marchand de fem-
(Paul Boyer et Bert, pùot-L.
Jeanne Bloch
mes », « La Compagnie de l'Ouest sous
le régime de l'Etat », « La Boucherie de
Nancy M. « Le Barav », « Benjamine »,
etc. (j'en passe^^des^eilleurôsViateïpcûta
tées par des artistes de tout premier ordre,
j'ai nommé: MM. Berton, Palau, Fabert,
Paul Clerc, et de fort jolies femmes: Mmes
Paulette Illiaux, de Tender, Debièvre, Car-
toux, les auteurs MM. Wilned. de Rouvray
et Génémas ont ajouté de nouvelles scènes.
C'est d'abord le « Président Armand retour
de Londres » qui nous conte ses impres-
sions de vovpTe, par l'organe de Mme
Jeanne Bloch. Cette création originale
comptera certainement parmi les plus heu-
reuses de cette artiste fantaisiste, car Jean-
ne Bloch porte le travesti avec une crânerie
gaillarde et copie à la perfection l'allure de
notre Président. Non moins humoristique
est la silhouette qu'elle trace de Mlle Laloë,
candidate aux élections municipales. Jeanne
Bloch en premier magistrat de la Républi-
que, c'est une chose d'un comique énorme.
Et quelle constitution, Seigneur! que la
sienne et celle, républicaine, dont elle a la
garde ! ; "*
L
a Dame de chez Maxim's.
Nous apprenons avec plaisir le com-
plet rétablissement de Mlle Cassive.
Plus charmante que jamais, elle sillonne
quotidiennement avec son auto la route qui
mène à Vaucresson. C'est là qu'elle vou-
drait vivre.
Pour mieux nous le prouver, elle a loué
une villa dans ce coquet pays, en attendant
qu'elle y acquière une superbe propriété,
avec parc de 8.000 mètres, voisine de celle
de Mlle Andrée Mégard.
Et, en septembre, Mlle Cassive fera sa
rentrée aux Nouveautés, assurant ainsi un
regain de succès à Occupe-toi d'Amélie l
L
es Anglais, gens. pratiques, achètent
volontiers de beaux diamants et de
belles perles. Ils savent que Dusausoy, ex-
pert, 4, boulevard des Italiens, leur don-
nera toujours un bon prix au comptant.
Grand choix d'occasions.
L
e prix des photographies de Miss Maud
Allan.
Comme on pense bien, la gracieuse dan-
seuse, Miss Maud Allan, qui paraît actuel-
lement sur la scène du Palace Theatre à
Londres, reçoit chaque jour un volumineux
courrier.. Elle a même dû prendre un secré-
taire pour répondre à toutes les lettres qui
lui sont adressées.
Très nombreuses sont surtout les deman-
des de photographies ornées d'autographe
A toutes, Miss Maud Allan fait la même ré-
ponse : elle envoie la photographie à con-
dition qu'on lui adressa une demi-couron-
ne (3 fr. 10) pour une œuvre de charité.
Grâce à cette taxe, Miss Maud Allan peut
verser de fortes sommes dans la caisse de
deux œuvres destinées à secourir les en-
fants pauvres.
p
articulièrement chaudes, les journées
d'été.
horet de « panamas » dans les rues de
la grande ville active; on s'épongeait le
front et on allait se désaltérer aux terrasses.
Un bock! un demi! garçon! Excellente la
bière, mais cela tient. de la place. Pour-
quoi ne pas prendre un bon verre de quin-
quina Dubonnet, coupé d'eau? Voilà qui
est rafraîchissant et sain.
Le Masque de Verre.
Autour 1
DU
PRIX TOIRAC
On a vu que, jeudi dernier, la discussion
fut longue, à l'Académie, entre les membres
de la Commission chargée de l'attribution
du prix Toirac. Si longue, que la Commis-
sion dut ajourner à huitaine le dépôt de son
rapport. Il y a donc eu du tirage. Néan-
moins, l'issue de la délibération n'est, dé-
sormais, douteuse pour personne.
On avait, en effet, dans les milieux lit-
téraires, la persuasion que M. Sardou, le
membre le plus influent de la Commission
du prix Toirac, ne prendrait pas part à cette
délibération. M. Sardou est le beau-père de
M. R. de Fiers, l'un des concurrents de cette
année. Il paraissait évident qu'il se récuse-
rait.
Mais, au discret étonnement de ses collè-
gues, M. Sardou fut bel et bien à son poste
— encore qu'il ne vienne à l'Académie que
dans les grandes occasions. M. Sardou avait
estimé que celle-ci ne saurait être rangée
parmi les petites.
M. Sardou fut à son poste. Il y fut mê-
me'avant l'heure, guettant les arrivées suc-
cessives de ses collègues de la Commission.
Celle-ci se réunit, selon l'usage, en comité
secret, et, très simplement, très vaillam-
ment, M. Sardou s'adjoignit à ce comité!
Dès lors, les reporters qui, dans l'escalier
de l'Institut, attendaient le - résultat des votes
- les reporters furent édifiés. Il n'y au-
rait pas de lutte: la pièce du gendre de M.
Sardou, L'Amour veille, arriverait, c'est le
cas de le dire, dans un fauteuil. le fauteuil,
du grand-père. -
Il y eut lutte tout de même: seulement
elle fut inégale.
Sur quels arguments s'appuieront le:
conclusions du rapport devant l'assemblée
plénière, — si ces conclusions sont bien,
comme on le prévoit, favorables à L'Amour
veille? Sur la parenté de M. Sardou, juge,
et de M. de Fiers, partie? C'est bien déli-
cat.
Plus vraisemblablement, L'Amour veille
sera présenté comme la meilleure pièce de
l'année, en vertu de ce fait qu'elle a eu ie
plus grand nombre de représentations.
Il sera piquant de voir un arbitrage de
cette nature contresigné par des écrivains
comme l'auteur de La Course au flambeau,
M. Paul Hervieu.
Il sera tout à fait piquant de voir M. Pau!
Hervieu déclarer implicitement que - du
point de vue académique — la meilleure
pièce de toute la production dramatique ac-
tuelle, c'est Tire au flanc (1500 représenta-
tions).
On ne s'ennuiera pas, jeudi, dans les mi-
lieux littéraires !
UN PÈLERINAGE-ARTISTIQUE
Boïeldieu et Bourgault=Ducoudray
On célèbre la mémoire du premier
On acclame VœuVre du second
Les professeurs de l'Euia chorale et M. Boutelouo. de la Gattft
M. d'Estournelles de Constant
M. Bourgault-Ducoudray
M. Hemmerschmldt.
maire de Villeneuve-St-Georgei
Mlle Vlnel,
de l'Opéra
Par cette chaude journée de dimanche,
où, dès l'aube, roulaient, à l'horizon, de
lourdes nuées chargées d'orage, la ville de
Villéneuve-Saint-Georges fêta avec une se-
reine confiance et un aimable entrain deux
grands maîtres de la musique française.
Le premier, qui vécut au début du siècle
dernier, et dont il sied aujourd'hui de par-
ler le sourire aux lèvres, n'est autre que
.Boieldiëu, l'auteur de La Dame Blanche.
Le second, vivant et même bien vivant,
est celui de nos compositeurs modernes qui
jouit peut-être, à l'heure actuelle. de la
plus belle popularité, due non seulement à
son talent, aux qualités bien françaises de
son clair génie musical, mais encore à son
véritable apostolat en Javeur de la vulgari-
sation de la musique et surtout du chant
choral. J'ai nommé M. Bourgault-Ducou-
dray
Le prétexte de la fête était un pèlerinage
à la maison qu'habita Boieldieu, à l'extré-
mité de Villeneuve-Saint-Georges, et où
fut composé entre autres son fameux opéra-
comique.
De cette maison, à vrai dire, il reste peu
de chose: une porte surmontée d'un petit
toit de chaume, un jardin ombragé et fleuri,
dans un coin un buste de plâtre terni, que
les premiers arrivants saluèrent comme ce-
lui du maître, mais qui fut reconnu pour ce-
lui de. Guillotin.
Qu'importe! C'en était plus qu'il n'en
fallait pour évoquer des souvenirs et rendre
justice à un musicien aujourd'hui méconnu.
ce dont s'acquittèrent MM. Hemmerschmidt,
maire de Villeneuve; Bourgault-Ducoudray
et d'Estournelles de Constant.
Mais la journée ne se passa pas en dis*
cours.
Après un déjeuner fort animé, une déUr
cieuse fête champêtre réunit cinq à SiX
cents personnes dans le parc de l'Hôtel-de-
Ville, bel édifice qui domine toute la vallée
et qui se glorifie d'avoir été, jadis, la pren
priété d'Honoré de Balzec.
Sous de beaux ombrages, où se trouva
disposée une scène naturelle, l'école de
chant choral, fondée par M. d'Estournelles
de Constant et dirigée par M. Radiguer, exé-
cuta, avec la collaboration de l'Harmonie
des anciens musiciens de l'armée, un très
beau chœur sur un thème de Boieldieu, et
plusieurs de ces puissantes cantates patrio-
tiques où excelle le maître Bourgault-Dur
coudray
Mlle Marguerite Vinci, de l'Opéra, fit. v.
loir, dans un air des Troyens, de Berlioz, sa
belle voix dramatique.
M. Bouteloup, de la Gaîté, au timbre claie
et sonore, nuança joliment Vision fugitive.
de Massenet, et bissa L'Andalouse, de Bouiy
gault-Ducoudray.
Enfin, une vingtaine de charmantes fillet-
tes, en robes claires, chantèrent et animè-
rent des chansons de Dalcroze.
Quelques roulements de tonnerre dans le
lointain prolongèrent les applaudissements.
Le maire, M. Hemmerschmidt, calma les
inquiétudes naissantes, en annonçant qu'il
avait pris le matin même un arrêté interdi-
sant à l'orage l'entrée de la commune.
Effectivement, la fête se termina dans l'al-
légresse générale.
P. MEALY.
Lettre de VOuVreuse
Quelques lignes seulement, je suis es-
'quintée. Rester toute la journée dans ce
oon Dieu d'Opéra-Comique, pour entendre
quatre-vingt-six fois (j'exagère un peu) le
même morceau de contrebasse solo, pour
i'ébahir de ne pas voir récompenser la voix
charmante de Mlle Madeleine Bonnard,
c'est bien pénible. Si encore on pouvait ôter
: ion corset!
Sans compter qu'hier, pour fêter l'anni-
versaire de leur indépendance, voilà-t-y pas
u'une flopée d'Américains m'ont emmenée
souper, et vous parlez de cup, d'extra-dry,
de cocktails pour faire digérer le maïs
bouilli. Ce que j'ai mal à mes faux che-
veux!. Aujourd'hui, vous ne me feriez pas
sortir de chez moi, même pour voir passer
Mlle Ctero (26 ans, bientôt). Mais eusse,
les Américains, ils sont frais comme l'œiL
Cette petite diablesse de Fluffy Ruffles ga-
lopait dès huit heures au Bois de Boulo-
gne et son flirt alignait des chiffres dans
la matinée. Parce que, dans ce pays-là,
c est pas des feignants ; si les femmes se la
coulent douce, les hommes turbinent dur
Pour amasser des dollars (c'est comme ça
qu'ils prononcent thune).
M. René de Gernys, un jeune homme
très aimable, tout ce qu'il y a de comme il
faut, le faisait remarquer hier à M. Henry,
Maugis. „
— Voui, que lui a répondu le gros chau-
ve, « l'homme est un apprenti, le Dollar
est son maître »r
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