Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-07-04
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 juillet 1908 04 juillet 1908
Description : 1908/07/04 (A2,N278). 1908/07/04 (A2,N278).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76459330
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
'," ,
- g Année. «. N° 278 (Quotidien) , * lejvuntèro : 5 centimes
Samedi 4 Juillet lonll..
71
Rédacteur en Chef : G. de PAWLGWSKf
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE: 288-&?
Adresse Télégraphique : CO!8DlA.PARIS
ABONNEMENTS?
UN AN 6 MOIS
-
Paris et Départements. 24 fr. 12 Cr.
Étranger. 40 , 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION y
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIÂ.PAR®
ABONNEMENTS :
UN AN e iwola
- -
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger k. 40 D 20 D
UNE DIRECTRICE
A Paul Lheureux.
Bien qu'encore tout jeunet, j'ai vu
beaucoup de directeurs de théâtre dans
ma vie; je puis même dire, pour pré-
ciser, que j'en ai vu une certaine quan-
tité. y en a peu qui ne m'aient plongé
dans une joie intense par une particula-
rité de leur caractère. Ils sont tous plus
ou moins rigolos, mais ils le sont ils
le sont bien. Et la source inépuisable de
cette cocasserie irrésistible est leur mer-
veilleux illogisrne.
par exemple, n'est-il Pas savoureux
de voir un directeur éviter, que dis-je?
duits - et comment! - ces deux pro-
duits dont il a cependant l'indispensable
besoin. l'auteur et le comédien.
cabinet directorial, se trouvant dans un
cabinet directorial, n'a assisté à ce court
dialogue entre le patron et son garçon
de bureau son garçon
Monsieur, c'est ce grand brun qui
est venu sept fois depuis sept jours sa-
manuscrit nf le- directeur a lu son
manuscrit Il i> a remis à monsieur l'ap-
née de l'pv« ,. monsieur l'ap-
nle de IIF_Xpos-itipn de 89*
-) - me rase i Dites Qu'en ce
res J al ma réunion d'actionné
pressé ne peux Pas me déranger. Est-il
Le garçon, fausse :
— Et P' ,
a passé le petit comique qui
a passé une audition, l'année dernière.
on lui avait promis de lui écrire.
— fil b , on lui écrira, s'il y tient!
Allez, filez! 0" ~i écrira, s'il y tient 1
Donc, ivnai Vu beaucoup de ces mes-
sieurs, mais je ne crois pas exagérer en
affirmant qu'aucun, fût-ce Mourier, d'é-
conomique mémoire, ou Ballande, l'in-
venteur des matinées, ou encore plus
Près de nous le subtil Derembourg qui,
avant de diriger un théâtre, était dans les
cuirs - Il n'y avait qu'à l'écouter, d'ail-
leurs, Pour s'en assurer ; - aucun de
ces messieurs n'a été à la grosse che-
vrillie e de la mère Dupouf.
Vous avez tous connu la mère Du-
Pouf? Non? Non?? Vous n'avez pas
connu la mère - Dupouf?! Mais alors,
monsieur. mais alors, madame. mais
alors, mes petits amis. vous ne pouvez
mesurer l'immensité de votre perte ! Je
ne dirai pas que c'est une perte sèche,
car la Dupouf buvait beaucoup. Quelle
brave, bonne, sainte, chère, digne, douce
créature!
Je n'essaierai pas de vous la dépein-
dre. Physiquement, je n'y arriverais pas;
mais vous aurez une idée de sa sil-
houette, si je vous dis qu'Abel Faivre
1 eut signée.
a première fois qu'elle me parla, ce
fut en ces termes :
- Mon petit, vous me plaisez beau-
up' vous! (J'eus une sueur froile,!)
Ul> vous êtes très gai, et moi, j'aime ça,
1 s gens gais. Regardez-moi, est-ce que
le ne vous fais pas l'effet de Roger Bon-
temps?
- De sa sœur, en tout cas !
h- Il faut que nous fassions quelque
chose ensemble.
— Vous voulez.?
- Apportez-moi une pièce et je vous
la jouerai.
Sachant déjà, à cette époque, l'absolue
itnposSibilité de se faire interpréter, tel
te guillotiné par persuasion, j'avais de
a méfiance et risquai un: « Vous dites
$a! » t
, -;- Mon petit., la mère Dupouf n'a
qu une parole ; quand elle a dit quelque
chose, c'est paraphé.
- En ce cas.
y - Envoyez-moi ce que vous vou-
drez. une grande machine. en autant
de tableaux-qu'il vous plaira et je vous
monterai ça aux petits oignons. Ce sera
un peu chocnosof. vous m'en direz des
nouvelles!
- Eh bien! je vais voir. et s'il me
vient une idée originale, je vous appor-
terai ça.
Je n'ai pas besoin de vous dire que
ie ne lui apportai rien du tout. non seu-
lement parce que je n'avais même pas
cherché l'idée originale, mais parce que
! étais archi-sûr qu'ayant, comme tous
ses confrères, ses fournisseurs attitrés,
ses pourvoyeurs habituels, elle m'enver-
rait aux pelotes.
Depuis, le hasard nous ayant mis plu-
sieurs fois en présence, elle ne cessa,
chaque fois, de me reprocher « ma pa-
resse ».
— Je vous soumettrai lundi quelque
chose! lui dis-je un soir.
— Mon petit, c'est absolument ravis-
sant; d'abord, c'est d'un original!. Ça
n'a jamais été fait, et dame! trouver du
nouveau par le temps qui court.
— Alors, vous recevez.
— Deux fois.
- Comment deux fois?
- Deux fois plutôt qu'une. Vous lisez
après-demain aux artistes. Ah! une seule
chose! Je ne vous demande qu'une seule
chose.
— Je n'aurai pas grand mérite à vous
satisfaire.
— Votre machine a un prologue et
cinq tableaux? Eh bien! c'est trop. Chez
noi, le public arrive tard, on ne peut
conmencer la grande pièce qu'à neuf
heuiis et demie. Supprimez-en un.
- Entendu, je vais arranger ça.
Le mercredi, après la lecture aux ar-
tistes, tous ravis et amusés à l'idée de
faire des choses qui les sortaient de leur
routine habituelle, je dis au régisseur
qu'il ait à faire, le lendemain, la colla-
tion des rôles sans moi, retenu ailleurs.
Le surlendemain, j'arrivai au théâtre:
— Eh bien! fis-je, ça a marché?
— Parfaitement.
— Vous avez tout collationné?
— Oui, oui, le prologue ,et les trois
tableaux.
- Les quatre?
— Les quatre?
- Oui, les quatre avec le prologue.
- Non, sans. Il y a le prologue, et
trois tableaux. D'ailleurs, Mme Du-
pouf m'a bien dit que c'était entendu
avec vous. *
- ■
Je pensais, à part moi, avoir mal com-
pris la recommandation ; la directrice
m'avait peut-être demandé de fondre
trois tableaux en un seul, j'opinai: Va
donc pour un prologue et trois tableaux !
C'était encore du travail sur les planches
— et à ma table, — car ce qui se passe
sur. un bateau peut difficilement se pas-
ser dans une cathédrale ; enfin ! en met-
tant de l'esprit dans le dialogue.
Le samedi, comme je m'amenai sur
le plateau, le secrétaire du théâtre me
dit:
— Avez-vous vu Mme Dupouf?
- Oui, c'est une femme encore très
bien!
- Il ne s'agit pas de ça. Elle m'a
chargé de vous dire que le régisseur a
minuté votre pièce, elle est trop longue.
- Eh bien! je ferai des coupures.
- Inutile. Mme Dupouf en a fait une,
elle-même, une seule: elle a coupé un
acte.
Âh ! - - -
- Oui, comme ça, ce sera très bien.
Un prologue et deux tableaux. C'est très
suffisant.
Sur ces entrefaites, répétant moi-
même au Palais-Royal, la pièce d'un
autre, je restai une semaine sans venir
faire répéter la mienne; mais comme un
jour je terminai de bonne heure, rue
Montpensier, je courus voir commen ç
allait là-bas.
Au moment où j'arrivais, je rencontrai
le régisseur sortent du théâtre, cigarette
au bec:
— Déjà fini?
— Dame! ça ne traîne pas, deux pe-
tits tableaux !
— Sans le prologue?
— Avec: le prologue et un tableau.
Je restai un moment immobile, les
yeux dans les yeux de cet homme.qui
dut se demander: Qu'est-ce qui lui
prend'.P Est-ce qu'il- devient fou? Et,
lentement, j'articulai
Vous direz à la mère Dupouf, de
ma part, ce que mon vieil ami, le re-
gretté Carnbronrie, a dit aux Anglais, en
un jour mémorable!
Vous croyez peut-être que ®n'
Ah! la la! Savez-vous ce qu'on joua, le
soir de la première représentation? (si
vous ne me croyez pas, le tiens le pro-
gramme à votre disposition): le pro-
logue ! Félix GALIPAUX..
Nous publierons, demain un article de
PIERRE SOUVESTRE
Services publics
Rien ne vaut un événement annuel pour
marque les progrès accomplis et faire res-
ortir les transformations apportées dans
les moeurs
C'est ainsi que les concours du Conser-
vatoire nous donnent périodiquement d'uti-
les indications; ils nous apprennent cette
année, par exempn>lie» ,qauuee jle e féminisme a
ait des progrès inouïs dans la presse, et
particulière ment en matière de critique dra-
matique; ils noUS enseignent aussi que l'in-
fluence de l'art français sur l'étranger com-
mence a reprendre tous ses droits, et que
nos artistes seront assurés cette année, sans
aucun doute, sur les scènes lointaines, de
retrouver la suprématie à laquelle ils ont
droit.
La salle du Conservatoire est, en effet,
presque romv0sée cette année
de femmes et d'Anglais!
de Les autres années auran pu, à ce su-
Les autres observations. Jadis, en
émettre u des entrées au Conser-
vatoire d^étarilt fV^aas s il* rrépp rochable, la faveur
v était pour beau et le mercantilisme
aussi. On achetait carrément des entrées
aux marchands de billets; il Y avait même
des tarifs très arrêtés, connus de tous.
Cette année on sait qu'il n'en est Plus de
même. Tout a été réforiné et le sous-secré-
tariat des Beaux-Arts a chargé directement
le Conservatoire de répartir les entrées.
Seuls les ayants droit ont été admis, c'est-
à-dire les Imernbres de la presse, les proje -
seurs intéressés et leurs élèves.
Nous sommes donc bien placés pour'
,ger de l'évolution dont ie parle en pleine
connaissance de cause. Saluons donc com-
me il convient cette invasion charmante de
confrères féminins représentant tous les
grands journaux du monde,-et de directeurs
de thédtre anglais ou américains venus, sui-
vant les indications de l'Agence Cook, pour
engager à des prix fabuleux les meilleurs
élèves. el eurs
Quand l'Etat se charge lui-même de ré-
former un service, on peut être assuré que
cette réforme est bien taite.. Ssure que
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
j
ardin perdu.
Dessonnes, le jeune et brillant artiste
du itre-rançais, habite depuis long-
temps une maison calme dans un quartier
qui ne l'est pas moins, derrière la place
Clichy. Le premier étage du pensionnaire
de la Comédie se complétait d'un jardin
charmant, au fond de la cour. Souvent, l'été,
Dej^onnes prenait ses repas sous une ton-
nelle fraîche et feuillue.
Ces joies sont passées. Le jardin n'est
plus. On y construit un immeuble très haut.
Les petites allées sont livrées aux roues
impitoyables des lourds fardiers amenant
les pierres.
Il n'y a plus de jardin. Il n'y aura plus
de cour. C'est rue Richelieu seulement que
l'artiste trouvera « cour et jardin ».
c
orrespondance.
De sa petite propriété de la Gloriette,
dans la Nièvre, M. Jules Renard nous en-
voie le court billet suivant :
2 juillet 1908.
Mon cher curieux révélateur,
Relisez donc l'article signé « Irénée », dans
le numéro de Comœdia du 7 mars 1908. Vous
verrez qu'au lendemain de ma première com-
munion j'étais déjà l'auteur de La Fourchette,
vaudeville en un acte. -
Je produis si peu, que le même* Jules Re-
nard, qui fut, paraît-il, un philanthrope, m'avait
déjà offert, de sa tombe, Une Femme qui bégaie
et Les Etapes d'un petit Algérien.
Je ne rectifie jamais ; tout pèse dans mon
mince bagage. Si je rendais son bien à feu J. R.,
que resterait-il à J. R. vivant?
Le vôtre,
Jules RENARD.
A
l'instar. j
Les directeurs de concerts allemands,
à l'exemple des nôtres, viennent de se cons-
tituer en syndicat.
Le bureau est ainsi compose :
Président : Gluck (Dusseldorf) ;
Vice-président: Biuck (Cologne);
Secrétaire : Blum (Chemnitz) ;
Secrétaire adjoint : Kohn (Leipsig) ;
Assesseurs: Thieme (Dresde), Waldmann (Bu-
dapesth) ; *.
Censeurs: Stein (Elberfeld, Rotter (Dresde).
Parmi les question que ledit bureau aura
à résoudre, signalons l'élaboration d'un mo-
dèle d'engagement uniforme, qui ne compor-
terait plus la résiliation facultative à la vo-
lonté seule des directeurs.
Une commission sera chargée d'arbitrer
les différends qui pourraient surgir entre les
adhérents.
A
Nogent.
Dès huit heures du matin, une flot-
tille s éparpille sur l'eau plate. Les hom-
mes aux lèvres rasées rament avec délices
(The Tatler)
sous de grands panamas; loin du plateau,
loin du souffleur, les femmes, avec de
grands chapeaux de dentelle, tiennent le
gouvernail et rient de tout et de rien, d'une
bouche que ne visite plus le rouge-cerise de
la ville.
On s'interpelle d'une rive à l'autre, on
crie: « Ohé! du canot! », comme dans les
romans de M. Paul de Kock, et les embar-
cations se croisent, légères, sous le soleil.
Au milieu de la rivière, tirant sur les
avirons de sa périssoire, avec des bras su-
perbes et un courage qui fait plus saillante
sa poitrine, Thérèse Cernay canote, loin des
Bouffes.
Il en est de même pour les artistes an-
glais.
Notre confrère The Taller nous montre
ainsi miss Gabrielle Ray et miss Gertie
Millar, deux charmantes comédiennes, en
canot aux environs de Londres.
E
n Finlande.
Il est certains artistès que la direc-
tion du Grand Théâtre Impérial de Finlande
a engagés pour qu'ils ne paraissent jamais
devant le public.
Or, voyant qu'ils ne chantaient jamais
chez eux, ils prêtèrent leur concours à droi-
te et à gauche.
Les directeurs, apprenant que leurs pen-
sionnaires s'obstinaient à vouloir, malgré
leur défense, paraître sur scène, prirent une
décision énergique.
Ils envoyèrent par écrit aux intéressés
1 ordre de ne jamais chanter ailleurs qu'au
Théâtre Impérial de Finlande. Mais, com-
me là on ne les emploie guère, ils defflel1
reront toujours inoccupés.
Et la direction sera enfin contente.
L
surs mots.
A la sortie de la séance solennels
autant qu'académique où M. Thureau-I>an:
gin « tomba » — si l'on peut dire — de si
majestueuse façon l'habile administrateur
de la Comédie-Française, vn des plus Jeu-
nes immortels (vous devinez qui?) eirt ce
mot, en contemplant M. Claretie affaissé :
— Il a le nez d'un autre air.
Edmond About en eût frémi.
u
n homme courageux.
C'est sans contredit M. Geôles
Courteline. En dépit de la chaleur, nu"
l'avons trouvé à la Bibliothèque NatiOnale
-plongé dans un livre duquel il sembla ne se
séparer qu'avec regret.
Nous avons eu la curiosité d'en regarder
le titre; il était des plus réfrigérants:
NOUVELLE BIOGRAPHIE GÉNÉRALE
des temps les plus reculés jusqu'à nos jours.
Je préfère Boubourochel.
L
a province à Paris.
Hé! hé! - mais il devient très pari-
sien. Il assistait a la soirée du baron Henri
de Rothschild, et il dînait l'autre soir chez
le président de la République.
Sans doute il est des salons, même des
salles à manger, plus fermés, mais tout de
même M. Broussan se lance.
E
n fixant une personne dans les yeux
on peut, paraît-il, lire la pensée. En
vendant ses bijoux a Dusausoy, expert, 4,
boulevard des Italiens, on peut être sûr de
s'adresser à une maison consciencieuse.
Grand choix d'occasions.
Deviser pour régner.
JL~ Voici encore quelques devises:
Mme Judic: Raceo! (je me tais).
M. Lucien Fugère: Je m'en. moque.
M. Christian: Coup sur coup.
M. Lassouche : Panem et circences.
Mme Tessandier: Par la grâce de Dieu,
je suis ce oue je suis.
Mlle Alys Guy: Vive la joie et les pièces
de Francis de Croisset!
A
l'Opéra.
On cause dans les couloirs, pendant
le premier entracte d une représentation de
Salammbô. L'une des principales artistes de
la distribution paraît sérieusement discutée;
les uns sont pour, les autres contre.
— Enfin, mon cher, dit-on à haute voix
dans un groupe, vous admettez bien qu'elle
possède encore une belle ligne?
— Je ne le nie pas, répond un monsieur
porteur d'une paire de lunettes dont l'un des
verres est noir, mais avouez que c'est une
ligne avec laquelle on n'est guère tenté de
pécher !
La sonnette se faisait entendre; le reste
de la conversation s'éteignit dans un bruit
de pas. -
V
e théâtre teuton.
Les journaux allemands nous - appren-
nent que deux comédies de Ménandre,
L'Accusateur et L'Habitante de Samos,
viennent d'être traduites par Karl Robert
et seront jouées par des étudiants au théâ-
tre de Lanchstadt.
Ménandre, qui vécut trois siècles avant
notre ère et fut le condisciple d'Epicure,
n'aurait pas, de nos jours, laissé à d'autres
le soin d'écrire Le Monsieur aux Chrysan-
thèmes, dont il fut l'ascendant direct.
A l'heure où se déroule à Berlin le pro-
cès d'Eulenbourg, le théâtre de Ménandre
est tout à fait d'actualité.
T
rhéâtres de la Nature.
Voici qu'ils commencent fi rouvrir, et
déjà les fanatiques du plein air de Paris ou
d'ailleurs se préoccupent de consulter le
vieux major, pour savoir* « s'il fera beau di-
manche » et s'il leur sera permis d'aller en-
tendre la tragédie, fût-ce par 35 degrés à
l'ombre.
L'an dernier, dans un de ces « théâtres
antiques » qui porte un nom de bataille cé-
lèbre, on remarquait beaucoup, parmi les
spectateurs venus pour applaudir une tra-
gédie de Racine, deux comédiens fameux,
le mari et la femme, appartenant à l'une
de nos premières scènes subventionnées.
L'un et l'autre se gaussaient fort des ac-
teurs, et particulièrement de l'un d'eux, qui
leur a cependant voué à l'un et à l'autre
une admiration sans bornes, et qui fait gé-
néralement partie des tournées organisées
par eux plusieurs fois l'an. A un moment
donné leur hilarité était telle qu'ils en
avaient les larmes aux yeux littéralement.
A ce moment, le directeur dévoué qui
préside aux destinées du théâtre en ques-
tion quittait sa loge de verdure, du côté
cour, et venait présenter ses respects au
couple joyeux.
Alors, Lui, le plus sérieusement du mon-
de et avec une belle franchise:
— Ah! cher ami, c'est admirable! admi-
rable! Jamais Racine n'a été interprété de
cettt façon: Voyez, Elle et Moi nous pleu-
rons!
s
es débuts. 1
Elle était la soubrette applaudie du
Théâtre du Gymnase de Liège. Elle y jouait
Le Vieux Caporal, Le Supplice d'une lem-
me, La Maison sans enfants, Rabagas et
tous les succès de l'époque, car cela ne se
passait pas au jourd'hui.
Elle amenait quelquefois au théâtre sa
fille, un charmant bébé, adoré de tous les
artistes, qui la considéraient un peu comme
leur enfant.
Cette petite fille, c'était Mlle Berthe Cer-
ny, qui vient de jouer avec tant d'éclat
Célimène, au Théâtre-Français.
A cette époque, déjà lointaine — vers
1880 — le théâtre de Liège conduisait, on
le voit, à la Comédie-Française. La Comé-
die-Française, au hasard des tournées, con-
duit maintenant ses pensionnaires au théâ-
tre de Liège.
U
n parfum est à la femme ce que la
rosée est à la fleur! Aussi nos élé-
gantes ont-elles adopte 1 exquise création ue
Gellé Frères: « Chérissime », parfum aris-
tocratique, discret et fin.
u
m bel engin de tourisme de route, com-
parable sans doute, mais qui réunira
tous les suffrages, est la Bayard-t-iemenr.
Quelle belle mécanique! A la vue d'une
de ces voitures automobiles passant sur la
route, silencieuse, rapide et docile, on com-
prend toutes les jalousies ou les regrets.
Le Masque de Verre.
VOIR EN TROISIEME PAGE
L'Incendie
de l'Opéra de Berlin
Les Concours du Conservatoire
.1 CHANT (FEMMES)
HIM Raveau Mme CarcHer}
- * t "Premiers pris
fFëUx, t~t~
Le jury, présidé par M. Gabriel Faurl, et
composé de MM. Adrien Bernheim, Jean d'Ës-
tournelles de Constant, André Messager, Brous-
san, Vésouge de la Nux, Paul Dukas, Raoul
Gunsbourg, Escalaïs, Maurice Renaud, Dufranne
et Fernand Bourgeat, secrétaire, a décerné les
récompenses suivantes :
PREMIERS PRIX
Mlle Alice Raveau, élève de M. Dubulle, et
Mme Garchery, élève de M. Manoury.
SECONDS PRIX
Mlle Kaiser, é/ève de M. Cazeneuve; Mlle
Le Senne, élève de M. Cazeneuve; Mlle Gus-
fin, élève de M. Duvernoy, et 'M"e Boqrdo7zrj
élève de M. Lassalle.
PREMIERS ACCESSITS
'Mlle Pradier, élève de M. Hettich; Mlle /ic-
retti, élève de M. Engel; Mme Delisle, èilvt: ac
Mme Rose Caron; Mlle Billard, élève àe M. de
Martini.
SE C ONDS ACCESSITS
Mlle Daumas, élève de M. Hettich; MT!I' A la-',
voine, élève de M. Lassait; Mlle Gabrielle
mougeot, élève de M. Hettich; Mme Rcuau, :>
élève de M. Duvernoy, et Mlle Fraisse, élève ex
Mme Rose Caron.
Distribuer équitablement la gloire offi-
cielle aux meilleures des trente-cinq chan-
teuses luttant pour l'obtenir n'était pas, hier,
une tâche facile. Il est vraiment bien trou-
blant de se demander à quoi, dans l'esprit du
jury, doit correspondre un prix de chant. Est-
ce une prime à la beauté de l'organe, un
hommage rendu à un tempérament artisti-
que, une consécration de dons musicaux ou
la récompense d'une consciencieuse techni-
Mlle Kaiser
Mlle Bourdon
Seconds prbç
Mlle Le 8enne
Mlle Oustln
Milo QusUn (Félix, ph.jtj
que vocale? Nous avons rencontré toutes
ces qualités éparses dans le gracieux trou-
peau des concurrentes; nous avons entendu
la belle voix mal conduite, la vibrante inter-
prétation maladroite, le joli style fourvoyé et
le soprano au vinaigre très subtilement dis-
tillé selon toutes les règles du genre. A la-
quelle de ces vertus est-il convenable de
donner la préférence? Voilà, pour les juges
consciencieux, la cruelle énigme.
Je sais bien que certains d'entre eux ne
s'embarrassent pas de préoccupations de ce
genre, et que M. Véronge de la Nux, par
exemple, déclarait posément qu'il ne deman-
dait qu'une chose à ces demoiselles c'était
d'être très décolletées ; mais ce critérium ne
semble pas avoir rallié la majorité des voix
du jury, car aucune récompense n'a été of-
ferte à la blonde Sylla et à la volage Borione
dont les belles épaules s'affranchissaient ré-
solument du corsage, et on n'a pas écarté du
palmarès la biterroise Kaiser et Alavoine,
aux bruns cheveux, oui avaient eu l'outre-
cuidance de chanter en robes montantes.
La discussion ne dut pas s'éterniser sur
les noms de MIles Raveau, espoir de Lille,
et Garchery, rempart de l'Auvergne, à l'heu.
re ou se tressa le laurier suprême. Ces deux
premiers prix avaient été instantanément dé-
cernés par le public, à l'unanimité. Il falta
féliciter le jury d'avoir su deviner la vu*
populi qui, comme on le sait, n'est aatre qu'
celle de Dieu, dont nul ne discutera ia cun;
petence. De tous les nombreux seconds prix
de l'an dernier - hélas! quelques-uns ru
semblaient pas, cette année, dignes d'un troi
sième accessit! — Mme Garchery était 1:
seule à mériter le premier rang par !a qua
lité de sa voix, son style et sa science vocale
et Mlle Raveau devait la rejoindre dès sor
premier concours, grâce à l'excellence dt
son magnifique organe grave et éclatant à Ji
fois, au timbre exceptionnel qu'avaient re
marqué tous les auditeurs du dernier fxcr
cice d'élèves au Conservatoire.
S'il ne s'agissait pas d'une artiste irdiscu
tablement promise au premier prb' de pa
sa supériorité écrasante sur ses camarade'
- g Année. «. N° 278 (Quotidien) , * lejvuntèro : 5 centimes
Samedi 4 Juillet lonll..
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A Paul Lheureux.
Bien qu'encore tout jeunet, j'ai vu
beaucoup de directeurs de théâtre dans
ma vie; je puis même dire, pour pré-
ciser, que j'en ai vu une certaine quan-
tité. y en a peu qui ne m'aient plongé
dans une joie intense par une particula-
rité de leur caractère. Ils sont tous plus
ou moins rigolos, mais ils le sont ils
le sont bien. Et la source inépuisable de
cette cocasserie irrésistible est leur mer-
veilleux illogisrne.
par exemple, n'est-il Pas savoureux
de voir un directeur éviter, que dis-je?
duits - et comment! - ces deux pro-
duits dont il a cependant l'indispensable
besoin. l'auteur et le comédien.
cabinet directorial, se trouvant dans un
cabinet directorial, n'a assisté à ce court
dialogue entre le patron et son garçon
de bureau son garçon
Monsieur, c'est ce grand brun qui
est venu sept fois depuis sept jours sa-
manuscrit nf le- directeur a lu son
manuscrit Il i> a remis à monsieur l'ap-
née de l'pv« ,. monsieur l'ap-
nle de IIF_Xpos-itipn de 89*
-) - me rase i Dites Qu'en ce
res J al ma réunion d'actionné
pressé ne peux Pas me déranger. Est-il
Le garçon, fausse :
— Et P' ,
a passé le petit comique qui
a passé une audition, l'année dernière.
on lui avait promis de lui écrire.
— fil b , on lui écrira, s'il y tient!
Allez, filez! 0" ~i écrira, s'il y tient 1
Donc, ivnai Vu beaucoup de ces mes-
sieurs, mais je ne crois pas exagérer en
affirmant qu'aucun, fût-ce Mourier, d'é-
conomique mémoire, ou Ballande, l'in-
venteur des matinées, ou encore plus
Près de nous le subtil Derembourg qui,
avant de diriger un théâtre, était dans les
cuirs - Il n'y avait qu'à l'écouter, d'ail-
leurs, Pour s'en assurer ; - aucun de
ces messieurs n'a été à la grosse che-
vrillie e de la mère Dupouf.
Vous avez tous connu la mère Du-
Pouf? Non? Non?? Vous n'avez pas
connu la mère - Dupouf?! Mais alors,
monsieur. mais alors, madame. mais
alors, mes petits amis. vous ne pouvez
mesurer l'immensité de votre perte ! Je
ne dirai pas que c'est une perte sèche,
car la Dupouf buvait beaucoup. Quelle
brave, bonne, sainte, chère, digne, douce
créature!
Je n'essaierai pas de vous la dépein-
dre. Physiquement, je n'y arriverais pas;
mais vous aurez une idée de sa sil-
houette, si je vous dis qu'Abel Faivre
1 eut signée.
a première fois qu'elle me parla, ce
fut en ces termes :
- Mon petit, vous me plaisez beau-
up' vous! (J'eus une sueur froile,!)
Ul> vous êtes très gai, et moi, j'aime ça,
1 s gens gais. Regardez-moi, est-ce que
le ne vous fais pas l'effet de Roger Bon-
temps?
- De sa sœur, en tout cas !
h- Il faut que nous fassions quelque
chose ensemble.
— Vous voulez.?
- Apportez-moi une pièce et je vous
la jouerai.
Sachant déjà, à cette époque, l'absolue
itnposSibilité de se faire interpréter, tel
te guillotiné par persuasion, j'avais de
a méfiance et risquai un: « Vous dites
$a! » t
, -;- Mon petit., la mère Dupouf n'a
qu une parole ; quand elle a dit quelque
chose, c'est paraphé.
- En ce cas.
y - Envoyez-moi ce que vous vou-
drez. une grande machine. en autant
de tableaux-qu'il vous plaira et je vous
monterai ça aux petits oignons. Ce sera
un peu chocnosof. vous m'en direz des
nouvelles!
- Eh bien! je vais voir. et s'il me
vient une idée originale, je vous appor-
terai ça.
Je n'ai pas besoin de vous dire que
ie ne lui apportai rien du tout. non seu-
lement parce que je n'avais même pas
cherché l'idée originale, mais parce que
! étais archi-sûr qu'ayant, comme tous
ses confrères, ses fournisseurs attitrés,
ses pourvoyeurs habituels, elle m'enver-
rait aux pelotes.
Depuis, le hasard nous ayant mis plu-
sieurs fois en présence, elle ne cessa,
chaque fois, de me reprocher « ma pa-
resse ».
— Je vous soumettrai lundi quelque
chose! lui dis-je un soir.
— Mon petit, c'est absolument ravis-
sant; d'abord, c'est d'un original!. Ça
n'a jamais été fait, et dame! trouver du
nouveau par le temps qui court.
— Alors, vous recevez.
— Deux fois.
- Comment deux fois?
- Deux fois plutôt qu'une. Vous lisez
après-demain aux artistes. Ah! une seule
chose! Je ne vous demande qu'une seule
chose.
— Je n'aurai pas grand mérite à vous
satisfaire.
— Votre machine a un prologue et
cinq tableaux? Eh bien! c'est trop. Chez
noi, le public arrive tard, on ne peut
conmencer la grande pièce qu'à neuf
heuiis et demie. Supprimez-en un.
- Entendu, je vais arranger ça.
Le mercredi, après la lecture aux ar-
tistes, tous ravis et amusés à l'idée de
faire des choses qui les sortaient de leur
routine habituelle, je dis au régisseur
qu'il ait à faire, le lendemain, la colla-
tion des rôles sans moi, retenu ailleurs.
Le surlendemain, j'arrivai au théâtre:
— Eh bien! fis-je, ça a marché?
— Parfaitement.
— Vous avez tout collationné?
— Oui, oui, le prologue ,et les trois
tableaux.
- Les quatre?
— Les quatre?
- Oui, les quatre avec le prologue.
- Non, sans. Il y a le prologue, et
trois tableaux. D'ailleurs, Mme Du-
pouf m'a bien dit que c'était entendu
avec vous. *
- ■
Je pensais, à part moi, avoir mal com-
pris la recommandation ; la directrice
m'avait peut-être demandé de fondre
trois tableaux en un seul, j'opinai: Va
donc pour un prologue et trois tableaux !
C'était encore du travail sur les planches
— et à ma table, — car ce qui se passe
sur. un bateau peut difficilement se pas-
ser dans une cathédrale ; enfin ! en met-
tant de l'esprit dans le dialogue.
Le samedi, comme je m'amenai sur
le plateau, le secrétaire du théâtre me
dit:
— Avez-vous vu Mme Dupouf?
- Oui, c'est une femme encore très
bien!
- Il ne s'agit pas de ça. Elle m'a
chargé de vous dire que le régisseur a
minuté votre pièce, elle est trop longue.
- Eh bien! je ferai des coupures.
- Inutile. Mme Dupouf en a fait une,
elle-même, une seule: elle a coupé un
acte.
Âh ! - - -
- Oui, comme ça, ce sera très bien.
Un prologue et deux tableaux. C'est très
suffisant.
Sur ces entrefaites, répétant moi-
même au Palais-Royal, la pièce d'un
autre, je restai une semaine sans venir
faire répéter la mienne; mais comme un
jour je terminai de bonne heure, rue
Montpensier, je courus voir commen ç
allait là-bas.
Au moment où j'arrivais, je rencontrai
le régisseur sortent du théâtre, cigarette
au bec:
— Déjà fini?
— Dame! ça ne traîne pas, deux pe-
tits tableaux !
— Sans le prologue?
— Avec: le prologue et un tableau.
Je restai un moment immobile, les
yeux dans les yeux de cet homme.qui
dut se demander: Qu'est-ce qui lui
prend'.P Est-ce qu'il- devient fou? Et,
lentement, j'articulai
Vous direz à la mère Dupouf, de
ma part, ce que mon vieil ami, le re-
gretté Carnbronrie, a dit aux Anglais, en
un jour mémorable!
Vous croyez peut-être que ®n'
Ah! la la! Savez-vous ce qu'on joua, le
soir de la première représentation? (si
vous ne me croyez pas, le tiens le pro-
gramme à votre disposition): le pro-
logue ! Félix GALIPAUX..
Nous publierons, demain un article de
PIERRE SOUVESTRE
Services publics
Rien ne vaut un événement annuel pour
marque les progrès accomplis et faire res-
ortir les transformations apportées dans
les moeurs
C'est ainsi que les concours du Conser-
vatoire nous donnent périodiquement d'uti-
les indications; ils nous apprennent cette
année, par exempn>lie» ,qauuee jle e féminisme a
ait des progrès inouïs dans la presse, et
particulière ment en matière de critique dra-
matique; ils noUS enseignent aussi que l'in-
fluence de l'art français sur l'étranger com-
mence a reprendre tous ses droits, et que
nos artistes seront assurés cette année, sans
aucun doute, sur les scènes lointaines, de
retrouver la suprématie à laquelle ils ont
droit.
La salle du Conservatoire est, en effet,
presque romv0sée cette année
de femmes et d'Anglais!
de Les autres années auran pu, à ce su-
Les autres observations. Jadis, en
émettre u des entrées au Conser-
vatoire d^étarilt fV^aas s il* rrépp rochable, la faveur
v était pour beau et le mercantilisme
aussi. On achetait carrément des entrées
aux marchands de billets; il Y avait même
des tarifs très arrêtés, connus de tous.
Cette année on sait qu'il n'en est Plus de
même. Tout a été réforiné et le sous-secré-
tariat des Beaux-Arts a chargé directement
le Conservatoire de répartir les entrées.
Seuls les ayants droit ont été admis, c'est-
à-dire les Imernbres de la presse, les proje -
seurs intéressés et leurs élèves.
Nous sommes donc bien placés pour'
,ger de l'évolution dont ie parle en pleine
connaissance de cause. Saluons donc com-
me il convient cette invasion charmante de
confrères féminins représentant tous les
grands journaux du monde,-et de directeurs
de thédtre anglais ou américains venus, sui-
vant les indications de l'Agence Cook, pour
engager à des prix fabuleux les meilleurs
élèves. el eurs
Quand l'Etat se charge lui-même de ré-
former un service, on peut être assuré que
cette réforme est bien taite.. Ssure que
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
j
ardin perdu.
Dessonnes, le jeune et brillant artiste
du itre-rançais, habite depuis long-
temps une maison calme dans un quartier
qui ne l'est pas moins, derrière la place
Clichy. Le premier étage du pensionnaire
de la Comédie se complétait d'un jardin
charmant, au fond de la cour. Souvent, l'été,
Dej^onnes prenait ses repas sous une ton-
nelle fraîche et feuillue.
Ces joies sont passées. Le jardin n'est
plus. On y construit un immeuble très haut.
Les petites allées sont livrées aux roues
impitoyables des lourds fardiers amenant
les pierres.
Il n'y a plus de jardin. Il n'y aura plus
de cour. C'est rue Richelieu seulement que
l'artiste trouvera « cour et jardin ».
c
orrespondance.
De sa petite propriété de la Gloriette,
dans la Nièvre, M. Jules Renard nous en-
voie le court billet suivant :
2 juillet 1908.
Mon cher curieux révélateur,
Relisez donc l'article signé « Irénée », dans
le numéro de Comœdia du 7 mars 1908. Vous
verrez qu'au lendemain de ma première com-
munion j'étais déjà l'auteur de La Fourchette,
vaudeville en un acte. -
Je produis si peu, que le même* Jules Re-
nard, qui fut, paraît-il, un philanthrope, m'avait
déjà offert, de sa tombe, Une Femme qui bégaie
et Les Etapes d'un petit Algérien.
Je ne rectifie jamais ; tout pèse dans mon
mince bagage. Si je rendais son bien à feu J. R.,
que resterait-il à J. R. vivant?
Le vôtre,
Jules RENARD.
A
l'instar. j
Les directeurs de concerts allemands,
à l'exemple des nôtres, viennent de se cons-
tituer en syndicat.
Le bureau est ainsi compose :
Président : Gluck (Dusseldorf) ;
Vice-président: Biuck (Cologne);
Secrétaire : Blum (Chemnitz) ;
Secrétaire adjoint : Kohn (Leipsig) ;
Assesseurs: Thieme (Dresde), Waldmann (Bu-
dapesth) ; *.
Censeurs: Stein (Elberfeld, Rotter (Dresde).
Parmi les question que ledit bureau aura
à résoudre, signalons l'élaboration d'un mo-
dèle d'engagement uniforme, qui ne compor-
terait plus la résiliation facultative à la vo-
lonté seule des directeurs.
Une commission sera chargée d'arbitrer
les différends qui pourraient surgir entre les
adhérents.
A
Nogent.
Dès huit heures du matin, une flot-
tille s éparpille sur l'eau plate. Les hom-
mes aux lèvres rasées rament avec délices
(The Tatler)
sous de grands panamas; loin du plateau,
loin du souffleur, les femmes, avec de
grands chapeaux de dentelle, tiennent le
gouvernail et rient de tout et de rien, d'une
bouche que ne visite plus le rouge-cerise de
la ville.
On s'interpelle d'une rive à l'autre, on
crie: « Ohé! du canot! », comme dans les
romans de M. Paul de Kock, et les embar-
cations se croisent, légères, sous le soleil.
Au milieu de la rivière, tirant sur les
avirons de sa périssoire, avec des bras su-
perbes et un courage qui fait plus saillante
sa poitrine, Thérèse Cernay canote, loin des
Bouffes.
Il en est de même pour les artistes an-
glais.
Notre confrère The Taller nous montre
ainsi miss Gabrielle Ray et miss Gertie
Millar, deux charmantes comédiennes, en
canot aux environs de Londres.
E
n Finlande.
Il est certains artistès que la direc-
tion du Grand Théâtre Impérial de Finlande
a engagés pour qu'ils ne paraissent jamais
devant le public.
Or, voyant qu'ils ne chantaient jamais
chez eux, ils prêtèrent leur concours à droi-
te et à gauche.
Les directeurs, apprenant que leurs pen-
sionnaires s'obstinaient à vouloir, malgré
leur défense, paraître sur scène, prirent une
décision énergique.
Ils envoyèrent par écrit aux intéressés
1 ordre de ne jamais chanter ailleurs qu'au
Théâtre Impérial de Finlande. Mais, com-
me là on ne les emploie guère, ils defflel1
reront toujours inoccupés.
Et la direction sera enfin contente.
L
surs mots.
A la sortie de la séance solennels
autant qu'académique où M. Thureau-I>an:
gin « tomba » — si l'on peut dire — de si
majestueuse façon l'habile administrateur
de la Comédie-Française, vn des plus Jeu-
nes immortels (vous devinez qui?) eirt ce
mot, en contemplant M. Claretie affaissé :
— Il a le nez d'un autre air.
Edmond About en eût frémi.
u
n homme courageux.
C'est sans contredit M. Geôles
Courteline. En dépit de la chaleur, nu"
l'avons trouvé à la Bibliothèque NatiOnale
-plongé dans un livre duquel il sembla ne se
séparer qu'avec regret.
Nous avons eu la curiosité d'en regarder
le titre; il était des plus réfrigérants:
NOUVELLE BIOGRAPHIE GÉNÉRALE
des temps les plus reculés jusqu'à nos jours.
Je préfère Boubourochel.
L
a province à Paris.
Hé! hé! - mais il devient très pari-
sien. Il assistait a la soirée du baron Henri
de Rothschild, et il dînait l'autre soir chez
le président de la République.
Sans doute il est des salons, même des
salles à manger, plus fermés, mais tout de
même M. Broussan se lance.
E
n fixant une personne dans les yeux
on peut, paraît-il, lire la pensée. En
vendant ses bijoux a Dusausoy, expert, 4,
boulevard des Italiens, on peut être sûr de
s'adresser à une maison consciencieuse.
Grand choix d'occasions.
Deviser pour régner.
JL~ Voici encore quelques devises:
Mme Judic: Raceo! (je me tais).
M. Lucien Fugère: Je m'en. moque.
M. Christian: Coup sur coup.
M. Lassouche : Panem et circences.
Mme Tessandier: Par la grâce de Dieu,
je suis ce oue je suis.
Mlle Alys Guy: Vive la joie et les pièces
de Francis de Croisset!
A
l'Opéra.
On cause dans les couloirs, pendant
le premier entracte d une représentation de
Salammbô. L'une des principales artistes de
la distribution paraît sérieusement discutée;
les uns sont pour, les autres contre.
— Enfin, mon cher, dit-on à haute voix
dans un groupe, vous admettez bien qu'elle
possède encore une belle ligne?
— Je ne le nie pas, répond un monsieur
porteur d'une paire de lunettes dont l'un des
verres est noir, mais avouez que c'est une
ligne avec laquelle on n'est guère tenté de
pécher !
La sonnette se faisait entendre; le reste
de la conversation s'éteignit dans un bruit
de pas. -
V
e théâtre teuton.
Les journaux allemands nous - appren-
nent que deux comédies de Ménandre,
L'Accusateur et L'Habitante de Samos,
viennent d'être traduites par Karl Robert
et seront jouées par des étudiants au théâ-
tre de Lanchstadt.
Ménandre, qui vécut trois siècles avant
notre ère et fut le condisciple d'Epicure,
n'aurait pas, de nos jours, laissé à d'autres
le soin d'écrire Le Monsieur aux Chrysan-
thèmes, dont il fut l'ascendant direct.
A l'heure où se déroule à Berlin le pro-
cès d'Eulenbourg, le théâtre de Ménandre
est tout à fait d'actualité.
T
rhéâtres de la Nature.
Voici qu'ils commencent fi rouvrir, et
déjà les fanatiques du plein air de Paris ou
d'ailleurs se préoccupent de consulter le
vieux major, pour savoir* « s'il fera beau di-
manche » et s'il leur sera permis d'aller en-
tendre la tragédie, fût-ce par 35 degrés à
l'ombre.
L'an dernier, dans un de ces « théâtres
antiques » qui porte un nom de bataille cé-
lèbre, on remarquait beaucoup, parmi les
spectateurs venus pour applaudir une tra-
gédie de Racine, deux comédiens fameux,
le mari et la femme, appartenant à l'une
de nos premières scènes subventionnées.
L'un et l'autre se gaussaient fort des ac-
teurs, et particulièrement de l'un d'eux, qui
leur a cependant voué à l'un et à l'autre
une admiration sans bornes, et qui fait gé-
néralement partie des tournées organisées
par eux plusieurs fois l'an. A un moment
donné leur hilarité était telle qu'ils en
avaient les larmes aux yeux littéralement.
A ce moment, le directeur dévoué qui
préside aux destinées du théâtre en ques-
tion quittait sa loge de verdure, du côté
cour, et venait présenter ses respects au
couple joyeux.
Alors, Lui, le plus sérieusement du mon-
de et avec une belle franchise:
— Ah! cher ami, c'est admirable! admi-
rable! Jamais Racine n'a été interprété de
cettt façon: Voyez, Elle et Moi nous pleu-
rons!
s
es débuts. 1
Elle était la soubrette applaudie du
Théâtre du Gymnase de Liège. Elle y jouait
Le Vieux Caporal, Le Supplice d'une lem-
me, La Maison sans enfants, Rabagas et
tous les succès de l'époque, car cela ne se
passait pas au jourd'hui.
Elle amenait quelquefois au théâtre sa
fille, un charmant bébé, adoré de tous les
artistes, qui la considéraient un peu comme
leur enfant.
Cette petite fille, c'était Mlle Berthe Cer-
ny, qui vient de jouer avec tant d'éclat
Célimène, au Théâtre-Français.
A cette époque, déjà lointaine — vers
1880 — le théâtre de Liège conduisait, on
le voit, à la Comédie-Française. La Comé-
die-Française, au hasard des tournées, con-
duit maintenant ses pensionnaires au théâ-
tre de Liège.
U
n parfum est à la femme ce que la
rosée est à la fleur! Aussi nos élé-
gantes ont-elles adopte 1 exquise création ue
Gellé Frères: « Chérissime », parfum aris-
tocratique, discret et fin.
u
m bel engin de tourisme de route, com-
parable sans doute, mais qui réunira
tous les suffrages, est la Bayard-t-iemenr.
Quelle belle mécanique! A la vue d'une
de ces voitures automobiles passant sur la
route, silencieuse, rapide et docile, on com-
prend toutes les jalousies ou les regrets.
Le Masque de Verre.
VOIR EN TROISIEME PAGE
L'Incendie
de l'Opéra de Berlin
Les Concours du Conservatoire
.1 CHANT (FEMMES)
HIM Raveau Mme CarcHer}
- * t "Premiers pris
fFëUx, t~t~
Le jury, présidé par M. Gabriel Faurl, et
composé de MM. Adrien Bernheim, Jean d'Ës-
tournelles de Constant, André Messager, Brous-
san, Vésouge de la Nux, Paul Dukas, Raoul
Gunsbourg, Escalaïs, Maurice Renaud, Dufranne
et Fernand Bourgeat, secrétaire, a décerné les
récompenses suivantes :
PREMIERS PRIX
Mlle Alice Raveau, élève de M. Dubulle, et
Mme Garchery, élève de M. Manoury.
SECONDS PRIX
Mlle Kaiser, é/ève de M. Cazeneuve; Mlle
Le Senne, élève de M. Cazeneuve; Mlle Gus-
fin, élève de M. Duvernoy, et 'M"e Boqrdo7zrj
élève de M. Lassalle.
PREMIERS ACCESSITS
'Mlle Pradier, élève de M. Hettich; Mlle /ic-
retti, élève de M. Engel; Mme Delisle, èilvt: ac
Mme Rose Caron; Mlle Billard, élève àe M. de
Martini.
SE C ONDS ACCESSITS
Mlle Daumas, élève de M. Hettich; MT!I' A la-',
voine, élève de M. Lassait; Mlle Gabrielle
mougeot, élève de M. Hettich; Mme Rcuau, :>
élève de M. Duvernoy, et Mlle Fraisse, élève ex
Mme Rose Caron.
Distribuer équitablement la gloire offi-
cielle aux meilleures des trente-cinq chan-
teuses luttant pour l'obtenir n'était pas, hier,
une tâche facile. Il est vraiment bien trou-
blant de se demander à quoi, dans l'esprit du
jury, doit correspondre un prix de chant. Est-
ce une prime à la beauté de l'organe, un
hommage rendu à un tempérament artisti-
que, une consécration de dons musicaux ou
la récompense d'une consciencieuse techni-
Mlle Kaiser
Mlle Bourdon
Seconds prbç
Mlle Le 8enne
Mlle Oustln
Milo QusUn (Félix, ph.jtj
que vocale? Nous avons rencontré toutes
ces qualités éparses dans le gracieux trou-
peau des concurrentes; nous avons entendu
la belle voix mal conduite, la vibrante inter-
prétation maladroite, le joli style fourvoyé et
le soprano au vinaigre très subtilement dis-
tillé selon toutes les règles du genre. A la-
quelle de ces vertus est-il convenable de
donner la préférence? Voilà, pour les juges
consciencieux, la cruelle énigme.
Je sais bien que certains d'entre eux ne
s'embarrassent pas de préoccupations de ce
genre, et que M. Véronge de la Nux, par
exemple, déclarait posément qu'il ne deman-
dait qu'une chose à ces demoiselles c'était
d'être très décolletées ; mais ce critérium ne
semble pas avoir rallié la majorité des voix
du jury, car aucune récompense n'a été of-
ferte à la blonde Sylla et à la volage Borione
dont les belles épaules s'affranchissaient ré-
solument du corsage, et on n'a pas écarté du
palmarès la biterroise Kaiser et Alavoine,
aux bruns cheveux, oui avaient eu l'outre-
cuidance de chanter en robes montantes.
La discussion ne dut pas s'éterniser sur
les noms de MIles Raveau, espoir de Lille,
et Garchery, rempart de l'Auvergne, à l'heu.
re ou se tressa le laurier suprême. Ces deux
premiers prix avaient été instantanément dé-
cernés par le public, à l'unanimité. Il falta
féliciter le jury d'avoir su deviner la vu*
populi qui, comme on le sait, n'est aatre qu'
celle de Dieu, dont nul ne discutera ia cun;
petence. De tous les nombreux seconds prix
de l'an dernier - hélas! quelques-uns ru
semblaient pas, cette année, dignes d'un troi
sième accessit! — Mme Garchery était 1:
seule à mériter le premier rang par !a qua
lité de sa voix, son style et sa science vocale
et Mlle Raveau devait la rejoindre dès sor
premier concours, grâce à l'excellence dt
son magnifique organe grave et éclatant à Ji
fois, au timbre exceptionnel qu'avaient re
marqué tous les auditeurs du dernier fxcr
cice d'élèves au Conservatoire.
S'il ne s'agissait pas d'une artiste irdiscu
tablement promise au premier prb' de pa
sa supériorité écrasante sur ses camarade'
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