Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-06-18
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 juin 1908 18 juin 1908
Description : 1908/06/18 (A2,N262). 1908/06/18 (A2,N262).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646646w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
28 Année. N° 262 (Quotidien)
%A Numéro ? S centimes
Jeudi 18 Juin 1908:
- -
Rêdacteur en Chef G. de PA WLO WSKi
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Boulevard Poissonnière, PARIS.
1
TÉLÉPHONE : 288-97
Adresse Télégraphique : CO!JIj!DlA.PARLc;
ABONNEMENTS :
UN AN 6 DOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 m
> RîDACTmN & ADMINISTRATION:
27, Boulevard Poissonnière, PARIS -
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA..PARJS
/ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
- -
i Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 o
Chevalière ?.
Chevalier ?
« La Cour n'est occupée que
de plaisirs. »
(Mémoires de d'Argenson)
Un brin de dentelle accrocha un
cœur. Une épingle en égratigna un au-
tre. Mlle Camille de Foulcaut se fit car-
mélite et le comte Hugues de Barrois
r se tua par désespoir. Voilà comment les
plus simples événements de la vie pren-
nent parfois tragique tournure, pour
peu que la comédie humaine donnée sur
la scène, vienne à s'achever dans la
salle.
Nonobstant, quelques mots d'explica-
tion s'imposent.
***
Il s'en fallait bien que le théâtre de
Bellevue — construit, assurait sans rire
M. de Tournehem, sur les épargnes de
la marquise de Pompadour — fut aussi
spacieux que celui des Petits Cabinets
à Versailles ; mais la décoration à la chi-
noise en était fort brillante et l'assistance
conviée aux spectacles, pour être moins
nombreuse ne s'en trouvait que plus
choisie.
C'était la société intime de Louis XV
et de Mme de Pompadour; quelques
favoris du roi: MM. de Soubise, de
Luxembourg, ce Richelieu; les acteurs
» ordinaires qui ne jouaient pas dans la
pièce; M. Hugues de Barrois; parfois
Voltaire, lorsqu'il n'était point en délica-
tesse avec la maîtresse de céans.
Aussi fût-ce une surprise générale,
notamment pour les interprètes de
- L'Impromptu de la Cour de Marbre,
lorsque ce 28 novembre 1851, au lever
du rideau, ils aperçurent, au fond de la
salle, un nouveau spectateur dont le vi-
sage leur était inconnu. Mlle Camille de
Foulcault, qui jouait le rôle d'une bou-
quetière, s'en ouvrit à son prétendant,
M. Hugues de Barrois, lequel interpré-
tait avec piquant le personnage pittores-
que d'un écrivain public.
Cet échange d'idées détermina une
bouderie de part et d'autre.
Mlle Camille de Foulcaut n'avait-elle
pas étourdiment exprimé sa satisfaction
d'être considérée attentivement par un
gentilhomme, dont les yeux semblaient
plus beaux que les étoiles, et le , regard
plus 'par tp? ircrayarwTogii^
Et — chose plus étrange - M. Hu-
* gues de Barrois n'avait-il pas soupiré
- son regret d'appartenir au sexe'mascu-
* lin, avouant sans fausse honte qu'il eût
volontiers, le cas échéant, baisé à la
joue Chérubin aussi gracieux.
A la vérité, ce personnage attirait
aussi bien les regards des hommes que
ceux des femmes.. Il portait bel habit de
: cour ; gaillardement, l'épée au côté, tan-
- dis que sa cravate, nouée, retombant
en jabot sur sa poitrine bombée, don-
; nait à son col une grâce très féminine.
Mme de Pompadour paraissait en
faire grand cas. Le roi lui souriait avec
complaisance.
* Il se trouva qu'au souper par petites
tables discrètement éclairées aux bou-
: gies, dont les abat-jour coloriés atté-
{ nuaient l'éclat, M. Hugues de Barrois
et Mlle Camille de Foulcaut se trouvè-
rent séparés par le gentilhomme en
question qu'on avait présenté aux inti-
mes de Bellevue sous le nom de Beau-
mont. C'était un joyeux compagnon ; gai
convive: en riant, il découvrait de su-
perbes dents blanches; la main, vigou-
reuse et musclée, donnait de bons coups
de fourchette. L'oreille, sous la perru-
que poudrée à frimas, rougissait aux
< grivoiseries entendues, mais la langue
babillarde contait force inconvenances
4 dont les corps de garde eussent volon-
tiers fait leur profit. Ah! l'étrange per-
sonnage, en vérité!
Il se passa des choses affreuses, si-
tôt que les vapeurs des vins généreux
eurent diversement mais universelle-
ment influencé les esprits.
Ce polisson de jeune gentilhomme.
-— mais oserai-je jamais poursuivre ce
récit, tant il se hérisse de difficultés?.
— ce polisson de jeune gentilhomme
mangeait — si l'on ose s'exprimer ain-
si — à deux râteliers à la fois!.
t- Mais le monstrueux de l'affaire, c'est
que notre chérubin paraissait beaucoup
plus sensible aux hommages osés de M.
Hugues de Barrois qu'aux pudiques
Invites de Mlle Camille de Foulcaut.
Mme de Pompadour, seule, paraissait
comprendre et s'amuser un peu derrière
son éventail.
Avec l'heure de la séparation offi-
cielle vint celle des rapprochements
, officieux, l'heure où l'on se dit adieu
en cérémonie, mais en sous-entendant
: un au revoir très proche dans la plus
1 grande intimité.
Par les bosquets touffus du jardin,
des ombres s'égarèrent, s'écartèrent os-
tensiblement pour se rejoindre en ca-
chette un peu plus loin.
M. Hugues de Barrois avait rendez-
t vous au pied d'une statue d'Eros, dissi-
mulée sous un chêne. Mlle Camille de
foulcaut avait la même indication.
Si les esprits simples sont portés à
croire qu'ils rencontrèrent en ce lieu le
chérubin séducteur, j'en appelle aux es-
Prits subtils pour les détromper.
Car M. Hugues de Barrois et Mlle
Camille. de Foulcaut se rencontrèrent
*t
bel et bien seuls, et en tête-à-tête, je
vous le jure.
D'autres, à leur place, en eussent
profité. Mais, à ses lèvres, M. Hugues
de Barrois portait sans cesse une man-
chette de dentelle, symbole de sa félo-
nie, et Mlle Camille de Foulcaut avait à
son corsage une superbe épingle d'or
piquée comme un poignard, preuve de
sa trahison. Les infidèles amants échan-
gèrent de véhémentes paroles, et les
échos du bois retentirent de leurs lamen-
tations proférées au pied de cet Eros
qui demeurait impassible, étant de
plâtre !
— Est-ce une femme que j'aime? cla-
mait douloureusement M. Hugues de
Barrois.
— Est-ce un homme que j'adore? gei-
gnait avec désespérance Mlle Camille de
Foucault.
— Elle me donna cette dentelle rare
en gage!
— J'eus de lui cette épingle en pré-
sent !
Ah! l'affolante conjoncture! Et n'est-
il pas déjà assez poignant de souffrir d'a-
mour, qu'il faille encore être indécis sur
le sexe de l'objet aimé.
Ils s'en furent tous deux, Hugues et
Camille, faire confidente de leurs in-
quiétudes la bonne marquise compatis-
sante aux peines des cœurs.
— Bonne marquise, dites-nous la clef
de ce mystère?
Et la bonne marquise de répondre :
— D'Eon! D'Eon de Beaumont!.
Chevalier. ou chevalière. à l'heure
présente chargé d'une mission en Rus-
sie et galopant sur les routes vers la
frontière.
Chevalière?. Chevalier?. D'Eon?
Nul ne sait.
J'ai déjà dit, je crois, que Mlle Ca-
mille de Foulcaut se fit carmélite et que
M. Hugues de Barrois se tua de déses-
poir.
Pierre SOUVESTRE.
Le Service militaire
des Lettres
J'entendais hier un homme, qui dirigea
l'une des revues les plus vivantes de ces
dernières années, s'étonner de l'impossibi-
lité où l'on est aujourdhui de publier une
tr .Jto.-Iu;ol.bJ"ë.ld 'tt«*Wî, ti- - t* .,.,
téresser le grand public, et force lui était
bien de constater que les deux ou trois re-
vues actuelles véritablement dignes de ce
nom ne donnent plus l'impression que de
petites chapelles très fermées rappelant les
couvents d'autrefois, isolés et sans action sur
le monde barbare.
Quelque mélancolie que l'on ait à cons-
tater un pareil état de choses, il serait in-
juste cependant, je crois, d'en rendre le
grand public seur responsable. Il est très
certain, et je l'ai indiqué déjà ici même, que
la production littéraire doit évoluer aujour-
d'hui avec le siècle, sous peine de n'être
vlus qu'une contrefaçon de seconde main
des siècles passés, sans rapport avec les as-
pirations de l'heure présente. Or, pour être
véritablement de leur temps, il parait in-
dispensable que les lettrés veuillent bien
sortir de la Tour d'ivoire dans laquelle ils
se sont enfermés et prennent mieux con-
tact avec leur époque.
Il est d'observation constante, dqjis, un
pays comme le nôtre, que les hommes qui
ont fait leur service militaire- se distin-
guent toujours, durant leur vie, de ceux qui
en turent dispensés. Mieux au courant des
nécessités matérielles de la vie, mis en con-
tact pendant plusieurs mois avec les élé-
ments les plus divers du pays, exposés aux
mêmes fatigues, aux mêmes besoins, ils en
conservent toujours une connaissance plus
approfondie de la réalité, et cette connais-
sance des hommes et des choses se re-
trouve ensuite dans les moindres actes de
la vie couranle.
Il en va de même dans le monde des let-
tres. Un littérateur qui n'a pas fait « son
service militaire », j'entends par là qui n'est
jamais entré en contact avec la vie contempo-
raine, qu'il s'agisse de science ou d'affaires,
demeure incomplet, et l'on peut être assuré
que son œuvre s'en ressentira éternelle-
ment. Dans l'état actuel des choses, il ne
s'agit plus d'avoir de longs cheveux, un
pantalon à la zouave, de mépriser les bour-
geois et de faire de la sociologie en cham-
bre. pour être un écrivain. Ce n'est pas im-
punément que l'on dédaigne les formidables
réalités d'aujourd'hui, et le désintéresse-
ment dupublic, qui se trouve chaque jour en
contact avec ces mêmes réalités, pour les
écrivains bouddhiques et ombilicaires, parait
des plus justifiés. Prenez au contraire nos
meilleurs littérateurs d'aujourd'hui, ceux
qui véritablement ont su créer une œuvre
nouvelle et mériter l'approbation du public,
vous verrez qu'ils ont tous tait leur service
militaire. le veux dire par là qu'au lieu de
mépriser le monde nouveau ils ont su l'étu-
dier et retremper dans Êétte connaissance
exacte des choses un taient qui, sans cela,
n'eût été qu'un retlet des siècles passés.
C'est ainsi que Tristan Bernard fut directeur
d'usine, que Bernstein connut les plus vio-
lents combats de la vie, que Henry Kiste-
maeckers tut un pratiquant enthousiaste, un
professionnel presque des sports nouveaux;
que d'autres, non moins réputés, furent in-
timement mêlés à des affaires financières
ou industrielles ; que d'autres enfin, par leur
situation personnelle, jurent tenus au cou-
rant des idées actuelles. Tous ont puisé dans
ce contact avec la vie moderne des ressour-
ces insoupçonnées qu'ils ont su utiliser sui-
vant la forme propre de leur talent; tous ont
fait, en un mot, leur service militaire.
Et, chose curieuse qui ne manquerait
point de scandaliser et de dérouter les peti-
tes chapelles construites dans les nuées,
il s'est trouvé que ce contact avec la hi-
deuse vie bourgeoise et industrielle contem-
poraine, loin de nuire à leurs qualités litté-
raires, ne les a point empêchés de devenir,
au point de vue du style, les meilleurs écri-
vains de ce temps.
k G. DE PAWLOWSKI.
Échos
L
'hippisme au théâtre!
La scène se passe au Grand-Théâtre
de Calais. Une foule nombreuse et enthou-
siaste applaudit avec entrain Sigurd, l'opéra
si populaire de Reyer.
Soudain Sigurd lui-même, prince du
Rhin, fait son entrée à cheval. Son allure
est superbe, son maintien fort guerrier; le
cheval n'est pas, à beaucoup près, d'aspect
aussi militaire. Il n'a ni selle ni brides; en
revanche, par crainte des trombones sans
doute, il porte des œillères!
Sigurd ouvre la bouche et se prépare à
chanter. Il n'en a pas le temps. De toutes
parts une clameur couvre les accents pour-
tant puissants de l'orchestre: « C'est le che-
val du tramway! c'est le cheval du tram-
way! » On crie, on hurle, on interrompt la
représentation. Sigurd, très gêné par l'ab-
sence d'étriers, profite du tumulte pour se
glisser à bas de son cheval, qui réiniègre
paisiblement les brancards familiers du char
à bancs démocratique.
La province a du bon. quelquefois!
L
a vie publique.
On a vu que M. François Poncet,
président de Chambre, allait sans doute êtret
déféré devant le Conseil supérieur de la
magistrature au sujet d'une lettre adressée
par lui aux électeurs durant les récentes
élections municipales.
Et l'on a pu s'étonner de le voir attaqué
avec une très grande violence par un de
nos grands confrères du matin, ordinaire-
ment plus modéré.
Voilà les inconvénients des luttes poli-
tiques.
M. François Poncet, aux dernières élec-
tions,. était candidat à Cabourg contre M.
Bertrand, directeur du Casino municipal et
de différents cercles.
Or M. Bertrand compte beaucoup d'amis
dans la Presse. D'où la campagne menée
contre l'éminent magistrat.
Il est bon, quand on veut se lancer dans
la vie publique, de compter des amis dans
la Presse.
R
ien ne manque à sa gloire.
Si les débuts de notre éminent col-
laborateur Jean Richepin furent un peu
troublés, de flatteuses compensations lui
vinrent avec la maturité.
L'onguent académique suffirait à panser,
si Jean Richepin en avait conservé des ci-
catrices un peu vivaces, les cicatrices que
lui causèrent jadis' les ruades de la morale
bourgeoise cabrée devant ses premiers ou-
vrages.
Mais de tous les honneurs qui lui furent
décernés au cours d'une glorieuse carrière,
un surtout lui est cher et de celui-là seu-
lement il aime à tirer vanité.
Il s'agit de son brevet officiel de maître
nageur.
Car il obtint ce brevet de la plus bril-
Jante façon, aux bains Deligny, devant une
assistance enthousiaste.
Après avoir affirmé, en divers exercices
classiques, sa parfaite maîtrise, il accom-
plit un exploit digne de demeurer dans la
mémoire des hommes.
Du haut de la « girafe » — une manière
d'escabeau haut de plus de deux mètres -
il s'élança d'un bond agile et exécuta dans
le vide un double saut périlleux avant de
plonger dans l'onde humide, aux acclama-
tions de l'assistance.
Mais cela se passait dans des temps
très lointains. *
L
es premiers sont les derniers.
Cette semaine, la Commission de la
bourse de vovage de poésie a accordé le prix
annuel à M. Gabriel Volland, pour son livre
de vers, Le Parc enchanté.
Longtemps, on avait cru que les deux plus
sérieux candidats à cette récompense offi-
cielle et profitable étaient deux jeunes au-
teurs dramatiques: M. René Fauchois, au-
teur de La Fille de Pilate, et M. Paul Gé-
raldy, auteur de La Comédie des Familles.
Mais le moment du vote approchant, la
situation des concurrents se modifia. On fit
état contre M. René Fauchois d'un article
publié par lui dans Le Matin"où l'on annon-
çait, sans qu'il y fût pour rien, un peu pré-
maturément, que la bourse de voyage lui
était attribuée, et il n'obtint aucune voix.
Quant à M. Paul Geraldy, il dut se conten-
ter modestement de deux voix au premier
tour et de trois au second.
MORALITÉ
Il ne faut pas féliciter les gens de leurs
succès avant qu'ils les nient remportés.
A
l'instar de Wagner. -
Nous avons dit que M. Claude De-
bussy achevait actuellement une importante
partition pour un Tristan et Yseult, de M.
Gabriel Mourey.
Mais nous aurons sans doute, la saison
prochaine, un autre Tristan.
Mïne Sarah Bernhardt jouera, en effet -
du moins elle l'a reçu par traité, ce qui est
un peu différent — un Tristan de M. Louis
Artus, tiré du livre de M. Joseph Bédier.
M. Louis Artus, l'auteur applaudi de La
Poire, de Cœur de Moineau, de L'Amour
en banque ôt de La Ponette.. travaille beau-
coup à son nouvel ouvrage, qui nous révé-
lera une forme nouvelle de son talent divers.
A
l'Opéra Impérial de Finlande.
Les artistes de cet établissement in-
ternational sont tenus, comme on le sait, de
prendre des leçons fréquentes. On estime,
en effet, en haut lieu, qu'il est indispensa-
ble que les artistes — quels qu'ils soient-
chantent juste directorialement.
La plupart de ceux-ci s'étonnent de ce
procédé et se rebellent contre cette préten-
tion: ils opposent la force d'inertie, ou bien
arrivent en retard.
Un chanteur retraité, Waloff, se tient à
la porte du temple de la musique et vise,
impitoyablement, les heures d'arrivée.
— Tu es en retard, Noteff, disait-il ré-
cemment, tu auras deux roubles d'amende.
s
i vous désirez vendre dé. bijoux, ren-
seignez-vous d'abord partout sur leur
valeur, puis adressez-vous à Dusausoy,
joaillier-expert, 4, boulevard des Italiens,
qui achète tout au comptant et revend à
petit bénéfice. -
L
e ministère des Auteurs Dramatiques.
Le théâtre Antique de la Nature, - de
Champigny, a représente, dimanche der-
.nier, un drame, Jacques Bonhomme, de M.
Malus. On sait que ce pseudonyme cache
M. Maujan, sous-secrétaire d'Etat à l'Inté-
rieur.
Tel ministre, tel sous-secrétaire. M. Cle-
menceau a fait jouer, autrefois, une pièce
fort originale, Le Voile du Bonheur, et, dans
sa publication Le Bloc, il publia de fortes
pages de critique dramatique. M. Maujan de-
vait. à son tour, aborder le théâtre, et le mi-
nistère de l'Intérieur est ainsi devenu le plus
littéraire des ministères.
L
'expression rare.
Dans un petit théâtre situé à deux
pas d'un grand magasin de nouveautés de
la rue Lafayette ; on donnait ces jours-ci
quatre pièces en un acte jouées à bureaux
fermés. L'une d'elles brillait surtout par
son côté littéraire. Une femme accusait son
amant de la tromper:
— Voyons, dis-moi que ce n'est pas vrai,
défends-toi !
Et comme son ami répondait vaguement,
la malheureuse d'ajouter:
— Réponds-moi vite et parle lisible-
ment ! ! !
Dieu ! que les femmes sont donc exigean-
tes!
Dans la même pièce, un des personnages
dit:
comme le lit.
Et cette réplique spirituelle prend un in-
térêt d'autant plus vif. que le lit est en
cuivre !
E
lie arrive.
La Veuve joyeuse, la très célèbre
opérette qui fit fortune dans les principales
capitales du monde, serait, nous dit-on, la
première nouveauté que -monterait-.. M.
Franck au Gymnase.
Et l'on parle de la gracieuse transfuge
de l'Opéra-Comique, de Mlle Andrée Sau-
vaget, pour en créer le principal rôle.
N
uances.
La Comédie-Française jouera, en
septembre, deux œuvres poétiques: Le Roi
Dagobert, de M. André Rivoire, et La Furie,
de M. Jules Bois..
Dans certains journaux, on dit « la pièce
en vers » de M. Jules Bois, et « la fantaisie »
de M. André Rivoire.
Un rien!.
D
onec eris felix.
La ville de Munich possède, parmi
les rouages compliqués de son Assistance
publique, une sorte de bric-à-brac munici-
pal. On y accepte gratuitement les vieille-
ries, les oripeaux, dont les âmes charitables
veulent bien se défaire, quand elles n'en ont
plus aucun emploi et qu'elles ne savent où
s'en débarrasser. Là, on les trie à la grosse
et on les revend ensuite aux pauvres gens
à des prix évidemment fort modiques.
Mais on y a parfois des surprises. C'en
fut une. plutôt mélancolique, après le dé-
part de Félix Weingartner, appelé à la direc-
tion de l'Opéra de Vienne, d'y découvrir
tout un stock de partitions d'orchestre: pré-
ludes, fantaisies, etc., ornées -de dédicaces
confiantes (françaises, est-il besoin de le
dire, sans quoi nous ne les relèverions pas
ici) : « A mon ami F. W., en bien affectueu-
se admiration » ; — « A F. W., hommage
empressé », — ou, quoique venant de Pa.
ris, même en allemand, c'était plus flatteur:
« Meinem aiisgezeichneten Freünde F. W.,
in anfrichtiger Verehring. »
Faudrait-il citer les noms?.
Non, fait l'écho. Mais qu'on se le dise.
-î
u
e bonheur, dans la vie, consiste à sa-
voir se rendre heureux, et le charme
d'un intérieur y contribue puissamment.
Les installations faites nar la Maison des
Bambous (Perret-Vibert) sont le dernier cri
du confortable artistique et de bon ton.
Rien de plus joli que les meubles et siè-
ges aux lianes souples et aux gaies cou-
leurs — à ceux en bambou naturel aux
ornements originaux et aux riches orne-
ments — aux tentures, brodées de fleurs et
d'oiseaux par les superbes artistes japonais.
Vous trouverez, charmantes lectrices,
toutes ces merveilles, 33, rue du Ouatre-
Septembre, à* des prix très pratiques.
Le Masque de Verre.
Un Prince
de la Critique
Le scrutin est clos. Mais nous n'avons
pu dépouiller encore tout le courrier qui
nous est parvenu.
A demain donc le résultat.
Nous publierons demain un article, de
- PAUL DOLLFUS.
Pour les 1
Sociétés
artistiques
Grand Concours annuel
organisé par COMŒDIA
Il existe à Paris et dans le Départe-
ment de la Seine plusieurs centaines de
Sociétés artistiques- dont la merveilleuse
vitalité est uniquement due à leur amour
de l'art. Aucune récompense ne vient ja-
mais les encourager, aucun encourage-
ment jamais ne les engage à persévérer,
et si elles produisent presque toutes des
sujets remarquables, c'est à elles-mê-
mes qu'elles le doivent.
Comœdia a pensé remplir un simple
devoir en leur consacrant, à l'avenir,
toute l'attention qui leur est due, en les
encourageant de son mieux, en créant
entre elles toutes de véritables liens ar-
tistiques sous la forme la plus intérés-
sante: celle du concours.
Voici, grosso modo, ce que nous
comptons faire:
Une fois ou deux par semaine, nous
mettrons, dans la soirée, nos salons à la
disposition des Sociétés Artistiques qui
s'inscriront dans notre concours. Cha-
que Société -aura droit à unej soirée et
elle aura à produire, ~dans~iïn program-
me, arrêté d'accord avec nous, et son
répertoire et ses sociétaires.
Un jury composé des collaborateurs
de Comœdia les écoutera attentivement
et leur attribuera des notes collectives
pour la Société, et individuelles pour les
Sociétaires.
Le classement entre les sociétés s'é-
tablira ainsi pour la comparaison des
points à la fin du concours.
Telles sont les grandes lignes de no-
tre projet. Avant d'en donner le détail.
nous invitons les Sociétés à nous com-
muniquer leurs observations le plus ra-.
pidement possible; c'est avec ces obser
valions que nous établirons notre règle
ment.
COMŒDIA.
LE NOUVEAU THEATRE D'ART
Le Monsieur aux Chrusa n thèmes
Pièce en trois actes, de M. Armory
(Reutllnger. phot)
M. Jean Ayme
Mlle ZortIIi
SOMMAIRE ;
ACTE PREMIER. — Chez Pierre Bourdon 'sont
mis en présence les trois protagonistes de la piè-
ce: Marthe Bourdon, sa beHe-sceur, veuve dési-
rable, froide et curieuse; le jeune poète débu-
tant Jacques Romagne, arrivant de sa province,
et tort ingénu; enfin Gill'Norvège,- le monsieur
aux. chrysanthèmes, romancier célèbre, journa-
liste redouté, une des gloires de Parts, par son
talent d'abord, et aussi et surtout par sa réputa-
tion, qu'il cultive avec raffinement, d'esthète ho-
mosexuel: Jacques' Romagne «. reprend de Mar-
the, qui s'éprend de Gill Norvège, qui s'éprend
de Jacques.
ACTE II. - Chez Gill Norvèze, les confiden-
ces de son secrétaire-mignon et de sa duègne
madame Armide nous apprennent que le budget
du monsieur aux chrysanthèmes a besoin de qua-
rante mille francs. Au vif dépit du secrétaire, la
duègne affirme que, seule, une femme pourrait
fournir cette somme. Justement Marthe vient.
Le monsieur aux chrysanthèmes se sacrifie, flirte
avec la curieuse, lui joue la comédie qu'il faut
pour obtenir la somme, et finit par la. faire
entrer dans sa chambre à coucher, en disant cet
a-parte suggestif: « Mon Dieu!. quelle étrange
aventure 1 » -
ACTE III. - Jacques Romagne, désespéré de
n'être pas aimé par Marthe, qu'il croit en amour
avec Gill, va partir pour l'Argentine. Il réclame
à Pierre Bourdon les quarante mille francs qu'il
lui a confiés. Pierre les demande à Marthe, qui
essaie de se les faire rendre par le monsieur aux
chrysanthèmes. Mais le héros, bravement infâ-
me, superbe de froid cynisme, refuse cette res-
titution, avoue s'être vendu à Marthe, confesse
qu'il aime Jacques, et Jacques seul, affirme son
droit à cette façon de concevoir l'esthétique et
la morale sexuelles et exige que Jacques vienne
chez lui chercher cet argent. Marthe le fouaille
dïéloquentes. injures qu'il méprise, tandis qu'à
la cantonade les camelots crient Vannoncé 2Tt
nouveau roman à scandale publié par le mois
sieur aux. chrysanthèmes.
La pièce, comme on voit, ne comporte
pas de dénouement, et elle n'est pas non
plus de celles qui demandent une intrigue
bien compliquée. Si scabreux qu'en soit la
bizarre sujet, elle se classe très nettement
dans la catégorie des comédies dites de ca-
ractère. C'est à ce titre donc, uniquement,
qu'il convient de la critiquer.
Eh bien! il faut en convenir, sans ombre
de fausse pudeur, le caractère du« person-
nage à l'étude est étudié de la bonne façon,
fortement et nettement, à larges traits et
aussi avec des nuances, et les traits ap-
puyés en profondeur n'empêchant pas les
nuances d'être fines et délicates. , •
Qu'on blâme, si l'on veut, le choix siri-
gulier d'un tel héros! Mais, ce choix une
fois admis, on ne saurait que louen^le soin
et le tact apportés par l'auteur à Cirinpel Ce
portrait, à le présenter bien vivant, à en
donner tout ensemble la ressemblance phy-
sique et morale.
Il est juste aussi de noter que ce portrait
ne tourne jamais à la charge caricaturale,
ni même à la satire violente. Certes le
monsieur aux chrysanthèmes fait rire soi*-
vent, mais c'est par les aspects réellement
ridicules que prend son vice, anormal et
grotesque pour ceux qui ne le partagent
point. Et, d'autre part, si ce vice est stig-
matisé comme odieux par Marthe qui ea
est indirectement la victime, l'esthète de
l'homosexualité n'en a pas moins eu loisii
4'exposer et de défendre ses théories.
%A Numéro ? S centimes
Jeudi 18 Juin 1908:
- -
Rêdacteur en Chef G. de PA WLO WSKi
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Boulevard Poissonnière, PARIS.
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TÉLÉPHONE : 288-97
Adresse Télégraphique : CO!JIj!DlA.PARLc;
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Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 m
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/ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
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i Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 o
Chevalière ?.
Chevalier ?
« La Cour n'est occupée que
de plaisirs. »
(Mémoires de d'Argenson)
Un brin de dentelle accrocha un
cœur. Une épingle en égratigna un au-
tre. Mlle Camille de Foulcaut se fit car-
mélite et le comte Hugues de Barrois
r se tua par désespoir. Voilà comment les
plus simples événements de la vie pren-
nent parfois tragique tournure, pour
peu que la comédie humaine donnée sur
la scène, vienne à s'achever dans la
salle.
Nonobstant, quelques mots d'explica-
tion s'imposent.
***
Il s'en fallait bien que le théâtre de
Bellevue — construit, assurait sans rire
M. de Tournehem, sur les épargnes de
la marquise de Pompadour — fut aussi
spacieux que celui des Petits Cabinets
à Versailles ; mais la décoration à la chi-
noise en était fort brillante et l'assistance
conviée aux spectacles, pour être moins
nombreuse ne s'en trouvait que plus
choisie.
C'était la société intime de Louis XV
et de Mme de Pompadour; quelques
favoris du roi: MM. de Soubise, de
Luxembourg, ce Richelieu; les acteurs
» ordinaires qui ne jouaient pas dans la
pièce; M. Hugues de Barrois; parfois
Voltaire, lorsqu'il n'était point en délica-
tesse avec la maîtresse de céans.
Aussi fût-ce une surprise générale,
notamment pour les interprètes de
- L'Impromptu de la Cour de Marbre,
lorsque ce 28 novembre 1851, au lever
du rideau, ils aperçurent, au fond de la
salle, un nouveau spectateur dont le vi-
sage leur était inconnu. Mlle Camille de
Foulcault, qui jouait le rôle d'une bou-
quetière, s'en ouvrit à son prétendant,
M. Hugues de Barrois, lequel interpré-
tait avec piquant le personnage pittores-
que d'un écrivain public.
Cet échange d'idées détermina une
bouderie de part et d'autre.
Mlle Camille de Foulcaut n'avait-elle
pas étourdiment exprimé sa satisfaction
d'être considérée attentivement par un
gentilhomme, dont les yeux semblaient
plus beaux que les étoiles, et le , regard
plus 'par tp? ircrayarwTogii^
Et — chose plus étrange - M. Hu-
* gues de Barrois n'avait-il pas soupiré
- son regret d'appartenir au sexe'mascu-
* lin, avouant sans fausse honte qu'il eût
volontiers, le cas échéant, baisé à la
joue Chérubin aussi gracieux.
A la vérité, ce personnage attirait
aussi bien les regards des hommes que
ceux des femmes.. Il portait bel habit de
: cour ; gaillardement, l'épée au côté, tan-
- dis que sa cravate, nouée, retombant
en jabot sur sa poitrine bombée, don-
; nait à son col une grâce très féminine.
Mme de Pompadour paraissait en
faire grand cas. Le roi lui souriait avec
complaisance.
* Il se trouva qu'au souper par petites
tables discrètement éclairées aux bou-
: gies, dont les abat-jour coloriés atté-
{ nuaient l'éclat, M. Hugues de Barrois
et Mlle Camille de Foulcaut se trouvè-
rent séparés par le gentilhomme en
question qu'on avait présenté aux inti-
mes de Bellevue sous le nom de Beau-
mont. C'était un joyeux compagnon ; gai
convive: en riant, il découvrait de su-
perbes dents blanches; la main, vigou-
reuse et musclée, donnait de bons coups
de fourchette. L'oreille, sous la perru-
que poudrée à frimas, rougissait aux
< grivoiseries entendues, mais la langue
babillarde contait force inconvenances
4 dont les corps de garde eussent volon-
tiers fait leur profit. Ah! l'étrange per-
sonnage, en vérité!
Il se passa des choses affreuses, si-
tôt que les vapeurs des vins généreux
eurent diversement mais universelle-
ment influencé les esprits.
Ce polisson de jeune gentilhomme.
-— mais oserai-je jamais poursuivre ce
récit, tant il se hérisse de difficultés?.
— ce polisson de jeune gentilhomme
mangeait — si l'on ose s'exprimer ain-
si — à deux râteliers à la fois!.
t- Mais le monstrueux de l'affaire, c'est
que notre chérubin paraissait beaucoup
plus sensible aux hommages osés de M.
Hugues de Barrois qu'aux pudiques
Invites de Mlle Camille de Foulcaut.
Mme de Pompadour, seule, paraissait
comprendre et s'amuser un peu derrière
son éventail.
Avec l'heure de la séparation offi-
cielle vint celle des rapprochements
, officieux, l'heure où l'on se dit adieu
en cérémonie, mais en sous-entendant
: un au revoir très proche dans la plus
1 grande intimité.
Par les bosquets touffus du jardin,
des ombres s'égarèrent, s'écartèrent os-
tensiblement pour se rejoindre en ca-
chette un peu plus loin.
M. Hugues de Barrois avait rendez-
t vous au pied d'une statue d'Eros, dissi-
mulée sous un chêne. Mlle Camille de
foulcaut avait la même indication.
Si les esprits simples sont portés à
croire qu'ils rencontrèrent en ce lieu le
chérubin séducteur, j'en appelle aux es-
Prits subtils pour les détromper.
Car M. Hugues de Barrois et Mlle
Camille. de Foulcaut se rencontrèrent
*t
bel et bien seuls, et en tête-à-tête, je
vous le jure.
D'autres, à leur place, en eussent
profité. Mais, à ses lèvres, M. Hugues
de Barrois portait sans cesse une man-
chette de dentelle, symbole de sa félo-
nie, et Mlle Camille de Foulcaut avait à
son corsage une superbe épingle d'or
piquée comme un poignard, preuve de
sa trahison. Les infidèles amants échan-
gèrent de véhémentes paroles, et les
échos du bois retentirent de leurs lamen-
tations proférées au pied de cet Eros
qui demeurait impassible, étant de
plâtre !
— Est-ce une femme que j'aime? cla-
mait douloureusement M. Hugues de
Barrois.
— Est-ce un homme que j'adore? gei-
gnait avec désespérance Mlle Camille de
Foucault.
— Elle me donna cette dentelle rare
en gage!
— J'eus de lui cette épingle en pré-
sent !
Ah! l'affolante conjoncture! Et n'est-
il pas déjà assez poignant de souffrir d'a-
mour, qu'il faille encore être indécis sur
le sexe de l'objet aimé.
Ils s'en furent tous deux, Hugues et
Camille, faire confidente de leurs in-
quiétudes la bonne marquise compatis-
sante aux peines des cœurs.
— Bonne marquise, dites-nous la clef
de ce mystère?
Et la bonne marquise de répondre :
— D'Eon! D'Eon de Beaumont!.
Chevalier. ou chevalière. à l'heure
présente chargé d'une mission en Rus-
sie et galopant sur les routes vers la
frontière.
Chevalière?. Chevalier?. D'Eon?
Nul ne sait.
J'ai déjà dit, je crois, que Mlle Ca-
mille de Foulcaut se fit carmélite et que
M. Hugues de Barrois se tua de déses-
poir.
Pierre SOUVESTRE.
Le Service militaire
des Lettres
J'entendais hier un homme, qui dirigea
l'une des revues les plus vivantes de ces
dernières années, s'étonner de l'impossibi-
lité où l'on est aujourdhui de publier une
tr .Jto.-Iu;ol.bJ"ë.ld 'tt«*Wî, ti- - t* .,.,
téresser le grand public, et force lui était
bien de constater que les deux ou trois re-
vues actuelles véritablement dignes de ce
nom ne donnent plus l'impression que de
petites chapelles très fermées rappelant les
couvents d'autrefois, isolés et sans action sur
le monde barbare.
Quelque mélancolie que l'on ait à cons-
tater un pareil état de choses, il serait in-
juste cependant, je crois, d'en rendre le
grand public seur responsable. Il est très
certain, et je l'ai indiqué déjà ici même, que
la production littéraire doit évoluer aujour-
d'hui avec le siècle, sous peine de n'être
vlus qu'une contrefaçon de seconde main
des siècles passés, sans rapport avec les as-
pirations de l'heure présente. Or, pour être
véritablement de leur temps, il parait in-
dispensable que les lettrés veuillent bien
sortir de la Tour d'ivoire dans laquelle ils
se sont enfermés et prennent mieux con-
tact avec leur époque.
Il est d'observation constante, dqjis, un
pays comme le nôtre, que les hommes qui
ont fait leur service militaire- se distin-
guent toujours, durant leur vie, de ceux qui
en turent dispensés. Mieux au courant des
nécessités matérielles de la vie, mis en con-
tact pendant plusieurs mois avec les élé-
ments les plus divers du pays, exposés aux
mêmes fatigues, aux mêmes besoins, ils en
conservent toujours une connaissance plus
approfondie de la réalité, et cette connais-
sance des hommes et des choses se re-
trouve ensuite dans les moindres actes de
la vie couranle.
Il en va de même dans le monde des let-
tres. Un littérateur qui n'a pas fait « son
service militaire », j'entends par là qui n'est
jamais entré en contact avec la vie contempo-
raine, qu'il s'agisse de science ou d'affaires,
demeure incomplet, et l'on peut être assuré
que son œuvre s'en ressentira éternelle-
ment. Dans l'état actuel des choses, il ne
s'agit plus d'avoir de longs cheveux, un
pantalon à la zouave, de mépriser les bour-
geois et de faire de la sociologie en cham-
bre. pour être un écrivain. Ce n'est pas im-
punément que l'on dédaigne les formidables
réalités d'aujourd'hui, et le désintéresse-
ment dupublic, qui se trouve chaque jour en
contact avec ces mêmes réalités, pour les
écrivains bouddhiques et ombilicaires, parait
des plus justifiés. Prenez au contraire nos
meilleurs littérateurs d'aujourd'hui, ceux
qui véritablement ont su créer une œuvre
nouvelle et mériter l'approbation du public,
vous verrez qu'ils ont tous tait leur service
militaire. le veux dire par là qu'au lieu de
mépriser le monde nouveau ils ont su l'étu-
dier et retremper dans Êétte connaissance
exacte des choses un taient qui, sans cela,
n'eût été qu'un retlet des siècles passés.
C'est ainsi que Tristan Bernard fut directeur
d'usine, que Bernstein connut les plus vio-
lents combats de la vie, que Henry Kiste-
maeckers tut un pratiquant enthousiaste, un
professionnel presque des sports nouveaux;
que d'autres, non moins réputés, furent in-
timement mêlés à des affaires financières
ou industrielles ; que d'autres enfin, par leur
situation personnelle, jurent tenus au cou-
rant des idées actuelles. Tous ont puisé dans
ce contact avec la vie moderne des ressour-
ces insoupçonnées qu'ils ont su utiliser sui-
vant la forme propre de leur talent; tous ont
fait, en un mot, leur service militaire.
Et, chose curieuse qui ne manquerait
point de scandaliser et de dérouter les peti-
tes chapelles construites dans les nuées,
il s'est trouvé que ce contact avec la hi-
deuse vie bourgeoise et industrielle contem-
poraine, loin de nuire à leurs qualités litté-
raires, ne les a point empêchés de devenir,
au point de vue du style, les meilleurs écri-
vains de ce temps.
k G. DE PAWLOWSKI.
Échos
L
'hippisme au théâtre!
La scène se passe au Grand-Théâtre
de Calais. Une foule nombreuse et enthou-
siaste applaudit avec entrain Sigurd, l'opéra
si populaire de Reyer.
Soudain Sigurd lui-même, prince du
Rhin, fait son entrée à cheval. Son allure
est superbe, son maintien fort guerrier; le
cheval n'est pas, à beaucoup près, d'aspect
aussi militaire. Il n'a ni selle ni brides; en
revanche, par crainte des trombones sans
doute, il porte des œillères!
Sigurd ouvre la bouche et se prépare à
chanter. Il n'en a pas le temps. De toutes
parts une clameur couvre les accents pour-
tant puissants de l'orchestre: « C'est le che-
val du tramway! c'est le cheval du tram-
way! » On crie, on hurle, on interrompt la
représentation. Sigurd, très gêné par l'ab-
sence d'étriers, profite du tumulte pour se
glisser à bas de son cheval, qui réiniègre
paisiblement les brancards familiers du char
à bancs démocratique.
La province a du bon. quelquefois!
L
a vie publique.
On a vu que M. François Poncet,
président de Chambre, allait sans doute êtret
déféré devant le Conseil supérieur de la
magistrature au sujet d'une lettre adressée
par lui aux électeurs durant les récentes
élections municipales.
Et l'on a pu s'étonner de le voir attaqué
avec une très grande violence par un de
nos grands confrères du matin, ordinaire-
ment plus modéré.
Voilà les inconvénients des luttes poli-
tiques.
M. François Poncet, aux dernières élec-
tions,. était candidat à Cabourg contre M.
Bertrand, directeur du Casino municipal et
de différents cercles.
Or M. Bertrand compte beaucoup d'amis
dans la Presse. D'où la campagne menée
contre l'éminent magistrat.
Il est bon, quand on veut se lancer dans
la vie publique, de compter des amis dans
la Presse.
R
ien ne manque à sa gloire.
Si les débuts de notre éminent col-
laborateur Jean Richepin furent un peu
troublés, de flatteuses compensations lui
vinrent avec la maturité.
L'onguent académique suffirait à panser,
si Jean Richepin en avait conservé des ci-
catrices un peu vivaces, les cicatrices que
lui causèrent jadis' les ruades de la morale
bourgeoise cabrée devant ses premiers ou-
vrages.
Mais de tous les honneurs qui lui furent
décernés au cours d'une glorieuse carrière,
un surtout lui est cher et de celui-là seu-
lement il aime à tirer vanité.
Il s'agit de son brevet officiel de maître
nageur.
Car il obtint ce brevet de la plus bril-
Jante façon, aux bains Deligny, devant une
assistance enthousiaste.
Après avoir affirmé, en divers exercices
classiques, sa parfaite maîtrise, il accom-
plit un exploit digne de demeurer dans la
mémoire des hommes.
Du haut de la « girafe » — une manière
d'escabeau haut de plus de deux mètres -
il s'élança d'un bond agile et exécuta dans
le vide un double saut périlleux avant de
plonger dans l'onde humide, aux acclama-
tions de l'assistance.
Mais cela se passait dans des temps
très lointains. *
L
es premiers sont les derniers.
Cette semaine, la Commission de la
bourse de vovage de poésie a accordé le prix
annuel à M. Gabriel Volland, pour son livre
de vers, Le Parc enchanté.
Longtemps, on avait cru que les deux plus
sérieux candidats à cette récompense offi-
cielle et profitable étaient deux jeunes au-
teurs dramatiques: M. René Fauchois, au-
teur de La Fille de Pilate, et M. Paul Gé-
raldy, auteur de La Comédie des Familles.
Mais le moment du vote approchant, la
situation des concurrents se modifia. On fit
état contre M. René Fauchois d'un article
publié par lui dans Le Matin"où l'on annon-
çait, sans qu'il y fût pour rien, un peu pré-
maturément, que la bourse de voyage lui
était attribuée, et il n'obtint aucune voix.
Quant à M. Paul Geraldy, il dut se conten-
ter modestement de deux voix au premier
tour et de trois au second.
MORALITÉ
Il ne faut pas féliciter les gens de leurs
succès avant qu'ils les nient remportés.
A
l'instar de Wagner. -
Nous avons dit que M. Claude De-
bussy achevait actuellement une importante
partition pour un Tristan et Yseult, de M.
Gabriel Mourey.
Mais nous aurons sans doute, la saison
prochaine, un autre Tristan.
Mïne Sarah Bernhardt jouera, en effet -
du moins elle l'a reçu par traité, ce qui est
un peu différent — un Tristan de M. Louis
Artus, tiré du livre de M. Joseph Bédier.
M. Louis Artus, l'auteur applaudi de La
Poire, de Cœur de Moineau, de L'Amour
en banque ôt de La Ponette.. travaille beau-
coup à son nouvel ouvrage, qui nous révé-
lera une forme nouvelle de son talent divers.
A
l'Opéra Impérial de Finlande.
Les artistes de cet établissement in-
ternational sont tenus, comme on le sait, de
prendre des leçons fréquentes. On estime,
en effet, en haut lieu, qu'il est indispensa-
ble que les artistes — quels qu'ils soient-
chantent juste directorialement.
La plupart de ceux-ci s'étonnent de ce
procédé et se rebellent contre cette préten-
tion: ils opposent la force d'inertie, ou bien
arrivent en retard.
Un chanteur retraité, Waloff, se tient à
la porte du temple de la musique et vise,
impitoyablement, les heures d'arrivée.
— Tu es en retard, Noteff, disait-il ré-
cemment, tu auras deux roubles d'amende.
s
i vous désirez vendre dé. bijoux, ren-
seignez-vous d'abord partout sur leur
valeur, puis adressez-vous à Dusausoy,
joaillier-expert, 4, boulevard des Italiens,
qui achète tout au comptant et revend à
petit bénéfice. -
L
e ministère des Auteurs Dramatiques.
Le théâtre Antique de la Nature, - de
Champigny, a représente, dimanche der-
.nier, un drame, Jacques Bonhomme, de M.
Malus. On sait que ce pseudonyme cache
M. Maujan, sous-secrétaire d'Etat à l'Inté-
rieur.
Tel ministre, tel sous-secrétaire. M. Cle-
menceau a fait jouer, autrefois, une pièce
fort originale, Le Voile du Bonheur, et, dans
sa publication Le Bloc, il publia de fortes
pages de critique dramatique. M. Maujan de-
vait. à son tour, aborder le théâtre, et le mi-
nistère de l'Intérieur est ainsi devenu le plus
littéraire des ministères.
L
'expression rare.
Dans un petit théâtre situé à deux
pas d'un grand magasin de nouveautés de
la rue Lafayette ; on donnait ces jours-ci
quatre pièces en un acte jouées à bureaux
fermés. L'une d'elles brillait surtout par
son côté littéraire. Une femme accusait son
amant de la tromper:
— Voyons, dis-moi que ce n'est pas vrai,
défends-toi !
Et comme son ami répondait vaguement,
la malheureuse d'ajouter:
— Réponds-moi vite et parle lisible-
ment ! ! !
Dieu ! que les femmes sont donc exigean-
tes!
Dans la même pièce, un des personnages
dit:
comme le lit.
Et cette réplique spirituelle prend un in-
térêt d'autant plus vif. que le lit est en
cuivre !
E
lie arrive.
La Veuve joyeuse, la très célèbre
opérette qui fit fortune dans les principales
capitales du monde, serait, nous dit-on, la
première nouveauté que -monterait-.. M.
Franck au Gymnase.
Et l'on parle de la gracieuse transfuge
de l'Opéra-Comique, de Mlle Andrée Sau-
vaget, pour en créer le principal rôle.
N
uances.
La Comédie-Française jouera, en
septembre, deux œuvres poétiques: Le Roi
Dagobert, de M. André Rivoire, et La Furie,
de M. Jules Bois..
Dans certains journaux, on dit « la pièce
en vers » de M. Jules Bois, et « la fantaisie »
de M. André Rivoire.
Un rien!.
D
onec eris felix.
La ville de Munich possède, parmi
les rouages compliqués de son Assistance
publique, une sorte de bric-à-brac munici-
pal. On y accepte gratuitement les vieille-
ries, les oripeaux, dont les âmes charitables
veulent bien se défaire, quand elles n'en ont
plus aucun emploi et qu'elles ne savent où
s'en débarrasser. Là, on les trie à la grosse
et on les revend ensuite aux pauvres gens
à des prix évidemment fort modiques.
Mais on y a parfois des surprises. C'en
fut une. plutôt mélancolique, après le dé-
part de Félix Weingartner, appelé à la direc-
tion de l'Opéra de Vienne, d'y découvrir
tout un stock de partitions d'orchestre: pré-
ludes, fantaisies, etc., ornées -de dédicaces
confiantes (françaises, est-il besoin de le
dire, sans quoi nous ne les relèverions pas
ici) : « A mon ami F. W., en bien affectueu-
se admiration » ; — « A F. W., hommage
empressé », — ou, quoique venant de Pa.
ris, même en allemand, c'était plus flatteur:
« Meinem aiisgezeichneten Freünde F. W.,
in anfrichtiger Verehring. »
Faudrait-il citer les noms?.
Non, fait l'écho. Mais qu'on se le dise.
-î
u
e bonheur, dans la vie, consiste à sa-
voir se rendre heureux, et le charme
d'un intérieur y contribue puissamment.
Les installations faites nar la Maison des
Bambous (Perret-Vibert) sont le dernier cri
du confortable artistique et de bon ton.
Rien de plus joli que les meubles et siè-
ges aux lianes souples et aux gaies cou-
leurs — à ceux en bambou naturel aux
ornements originaux et aux riches orne-
ments — aux tentures, brodées de fleurs et
d'oiseaux par les superbes artistes japonais.
Vous trouverez, charmantes lectrices,
toutes ces merveilles, 33, rue du Ouatre-
Septembre, à* des prix très pratiques.
Le Masque de Verre.
Un Prince
de la Critique
Le scrutin est clos. Mais nous n'avons
pu dépouiller encore tout le courrier qui
nous est parvenu.
A demain donc le résultat.
Nous publierons demain un article, de
- PAUL DOLLFUS.
Pour les 1
Sociétés
artistiques
Grand Concours annuel
organisé par COMŒDIA
Il existe à Paris et dans le Départe-
ment de la Seine plusieurs centaines de
Sociétés artistiques- dont la merveilleuse
vitalité est uniquement due à leur amour
de l'art. Aucune récompense ne vient ja-
mais les encourager, aucun encourage-
ment jamais ne les engage à persévérer,
et si elles produisent presque toutes des
sujets remarquables, c'est à elles-mê-
mes qu'elles le doivent.
Comœdia a pensé remplir un simple
devoir en leur consacrant, à l'avenir,
toute l'attention qui leur est due, en les
encourageant de son mieux, en créant
entre elles toutes de véritables liens ar-
tistiques sous la forme la plus intérés-
sante: celle du concours.
Voici, grosso modo, ce que nous
comptons faire:
Une fois ou deux par semaine, nous
mettrons, dans la soirée, nos salons à la
disposition des Sociétés Artistiques qui
s'inscriront dans notre concours. Cha-
que Société -aura droit à unej soirée et
elle aura à produire, ~dans~iïn program-
me, arrêté d'accord avec nous, et son
répertoire et ses sociétaires.
Un jury composé des collaborateurs
de Comœdia les écoutera attentivement
et leur attribuera des notes collectives
pour la Société, et individuelles pour les
Sociétaires.
Le classement entre les sociétés s'é-
tablira ainsi pour la comparaison des
points à la fin du concours.
Telles sont les grandes lignes de no-
tre projet. Avant d'en donner le détail.
nous invitons les Sociétés à nous com-
muniquer leurs observations le plus ra-.
pidement possible; c'est avec ces obser
valions que nous établirons notre règle
ment.
COMŒDIA.
LE NOUVEAU THEATRE D'ART
Le Monsieur aux Chrusa n thèmes
Pièce en trois actes, de M. Armory
(Reutllnger. phot)
M. Jean Ayme
Mlle ZortIIi
SOMMAIRE ;
ACTE PREMIER. — Chez Pierre Bourdon 'sont
mis en présence les trois protagonistes de la piè-
ce: Marthe Bourdon, sa beHe-sceur, veuve dési-
rable, froide et curieuse; le jeune poète débu-
tant Jacques Romagne, arrivant de sa province,
et tort ingénu; enfin Gill'Norvège,- le monsieur
aux. chrysanthèmes, romancier célèbre, journa-
liste redouté, une des gloires de Parts, par son
talent d'abord, et aussi et surtout par sa réputa-
tion, qu'il cultive avec raffinement, d'esthète ho-
mosexuel: Jacques' Romagne «. reprend de Mar-
the, qui s'éprend de Gill Norvège, qui s'éprend
de Jacques.
ACTE II. - Chez Gill Norvèze, les confiden-
ces de son secrétaire-mignon et de sa duègne
madame Armide nous apprennent que le budget
du monsieur aux chrysanthèmes a besoin de qua-
rante mille francs. Au vif dépit du secrétaire, la
duègne affirme que, seule, une femme pourrait
fournir cette somme. Justement Marthe vient.
Le monsieur aux chrysanthèmes se sacrifie, flirte
avec la curieuse, lui joue la comédie qu'il faut
pour obtenir la somme, et finit par la. faire
entrer dans sa chambre à coucher, en disant cet
a-parte suggestif: « Mon Dieu!. quelle étrange
aventure 1 » -
ACTE III. - Jacques Romagne, désespéré de
n'être pas aimé par Marthe, qu'il croit en amour
avec Gill, va partir pour l'Argentine. Il réclame
à Pierre Bourdon les quarante mille francs qu'il
lui a confiés. Pierre les demande à Marthe, qui
essaie de se les faire rendre par le monsieur aux
chrysanthèmes. Mais le héros, bravement infâ-
me, superbe de froid cynisme, refuse cette res-
titution, avoue s'être vendu à Marthe, confesse
qu'il aime Jacques, et Jacques seul, affirme son
droit à cette façon de concevoir l'esthétique et
la morale sexuelles et exige que Jacques vienne
chez lui chercher cet argent. Marthe le fouaille
dïéloquentes. injures qu'il méprise, tandis qu'à
la cantonade les camelots crient Vannoncé 2Tt
nouveau roman à scandale publié par le mois
sieur aux. chrysanthèmes.
La pièce, comme on voit, ne comporte
pas de dénouement, et elle n'est pas non
plus de celles qui demandent une intrigue
bien compliquée. Si scabreux qu'en soit la
bizarre sujet, elle se classe très nettement
dans la catégorie des comédies dites de ca-
ractère. C'est à ce titre donc, uniquement,
qu'il convient de la critiquer.
Eh bien! il faut en convenir, sans ombre
de fausse pudeur, le caractère du« person-
nage à l'étude est étudié de la bonne façon,
fortement et nettement, à larges traits et
aussi avec des nuances, et les traits ap-
puyés en profondeur n'empêchant pas les
nuances d'être fines et délicates. , •
Qu'on blâme, si l'on veut, le choix siri-
gulier d'un tel héros! Mais, ce choix une
fois admis, on ne saurait que louen^le soin
et le tact apportés par l'auteur à Cirinpel Ce
portrait, à le présenter bien vivant, à en
donner tout ensemble la ressemblance phy-
sique et morale.
Il est juste aussi de noter que ce portrait
ne tourne jamais à la charge caricaturale,
ni même à la satire violente. Certes le
monsieur aux chrysanthèmes fait rire soi*-
vent, mais c'est par les aspects réellement
ridicules que prend son vice, anormal et
grotesque pour ceux qui ne le partagent
point. Et, d'autre part, si ce vice est stig-
matisé comme odieux par Marthe qui ea
est indirectement la victime, l'esthète de
l'homosexualité n'en a pas moins eu loisii
4'exposer et de défendre ses théories.
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