Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-06-14
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juin 1908 14 juin 1908
Description : 1908/06/14 (A2,N258). 1908/06/14 (A2,N258).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76466427
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
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2* Année. N° <258 (Quotidien) ta Numéro : B centimes
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Dimanche 14 Juin 1908.
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* Rédacteur ell Chef: o. de PAWLOWSKI.
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
, TÉLÉPHONE: 288 - fJfU
Adresse Télégraphique : C0/j$2DIA-PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 BOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 D 20 »
~.J~
RÉDACTION & ADMINISTRATION ;
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07 i, :
Adresse Télégraphique : C0MŒDIA-PA.J3
ABONNEMENTS:
UN t.N 6 MOIli, Â'
- -
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 a -:20 a
L'art d'accommoder
'-;"-.- les textes
La répétition générale du Fils de FEtt-
nuque, l'immortel drame de Félix Bou-
zigue, marqua une date dans l'histoire
du théâtre ; c'est à cette soirée, en effet,
que le public imagina, pour la première
fois, d'indiquer son mécontentement en
arrachant le crin des fauteuils.
Depuis, cet acte de vandalisme criti-
que est devenu très commun ; mais il
importait de spécifier qu'il entra dans
nos mœurs, grâce au Fils de l'Eunuque.
Il faut avouer que les spectateurs étaient
de méchante humeur: ils prenaient tout
du mauvais côté. Ainsi, à l'acte de la
guerre civile, lorsque le père du prin-
cipal personnage, sommé par les révol-
tés de proclamer ses convictions, s'é-
cria: « Hélas ! je n'ai plus de parti! »
la salle ne put retenir son indignation.
On siffla, on hurla, on imita les cris de
plusieurs animaux domestiques. Mlle
Florise Podka, la charmante comédien-
ne, essaya vainement de parler au peu-
ple ;'le directeur, selon la coutume, rap-
pela aux turbulents de l'assistance qu'ils
n'étaient que des mufles et des invités;
il se fit huer. Il fallut recourir aux
grands moyens et couper l'électricité
dans la salle.
Les spectateurs de la première ne fu-
rent pas plus calmes. Cependant la pièce
put aller jusqu'au bout. On faillit même
applaudir la grande scène entre le chef
des Eunuques et le R. P. Supérieur des
Carmes, où les deux adverssires soutien-
nent deux thèses opposées; mais lors-
que le Père, concluant, dit à l'autre:
« Décidément, il n'y a pas moyen de
s'entendre, vous êtes trop entier dans
vos opinions », les sifflets reprirent,
il fallut encore couper la lumière.
Or, Bouzigue était de ces êtres privi-
légiés que le sentiment de leur supério-
rité capitonne contre tous les chocs de
la vie; comme j'allais lui serrer la main,
il me dit, d'un ton triomphant: « Hein!
Je crois que ça dégote la première
d'Hernani ».
Le lendemain, j'ouvris les journaux
pour savoir ce que l'on disait de mon
ami ; mon espoir ne fut pas trompé, on
roulait Félix dans la boue..
Catulle Mendès écrivait : « Je n'ai ja-
-nais caché mon Horreur de l'infâme
Mélo, délices du Chef de Claque, abomi-
nation du Poète. Mais il faut avouer que
'M. Bouzigue a creusé plus profondé-
ment l'Ordure où pataugea Pixérécourt.
Il est vraiment passé Chef de Cloaque ;
on n'imagine rien de plus puissant dans
la Sottise, de plus accompli dans la Niai-
serie que Le Fils de l'Eunuque», etc.,
etc.
Emmanuel Arène insinuait: « Le mé-
lodrame suppose d'ordinaire, chez les
spectateurs, une puérilité charmante, un
don de crédulité très particulier ; il sem-
ble que M. Bouzigue s'imagine que ses
auditeurs sont spécialement doués sous
ce rapport. Je n'ai jamais rien vu d'aussi
étonnant que Le Fils- de l'Eunuque.
C'est prodigieusement absurde, c'en est
presque grandiose », etc., etc.
Félix Duquesnel expliquait: « Dans
un plat, il y a deux parties à considérer :
la sauce et le poisson. Dans Le Fils de
l'Eunuque, le poisson, c'est-à-dire le su-
jet, est d'une qualité rien moins que su-
périeure; et que dirons-nous de la
sauce, c'est-à-dire du dialogue! Elle
manque de piquant, de condiment. Le
drame se perd dans des hors-d'œuvre;
la pièce de résistance n'est plus qu'un
entremets fade», etc., etc.
M. F. de Nion rêvait: « Le Fils de
l'Eunuque, quel joli titre pour un conte
du dix-huitième siècle! M. Bouzigue,
pensions-nous d'avance, a écrit une dé-
licieuse fantaisie, dans la forme des Bi-
joux indiscrets ou du Sopha. Il n'en est
rien, nous avons écouté hier une lamen-
table, idiotie», etc., etc.
M. Nozière conférenciait: « Renan a
écrit, dans sa préface des Peuples d'Is-
raël: « L'ineptie absolue présente un
caractère de mysticisme que l'on re-
trouve dans certains passages des pro-
phètes. » Depuis hier, nous pouvons
dire que l'œuvre de M. Bouzigue a
^quelque chose de mystique et de pro-
phétique; jamais nous n'avons assisté à
un spectacle plus inepte », etc., etc.
M. Adolphe Brisson, dans le Temps,
s'indignait: « Dussions-nous faire au
i Fils de l'Eunuque une réclame honteu-
sement profitable, nous ne pouvons pas
nous empêcher de crier que voilà une
pièce dont l'immoralité flagrante ne se
rachète par aucune qualité d'art. J'ac-
cepte une œuvre légère, grivoise, raide
même, parce qu'il s'y trouve des méri-
tes littéraires, de l'émotion, de la sin-
cérité. Je ne lui ménagerai pas mes bra-
vos. Mais Le Fils de l'Eunuque, qui est
une saleté écrite par un homme dénué
de tout talent, etc., etc. Que fait M. Bé-
renger? Que fait M. le préfet de po-
lice? Que font les magistrats? » etc., etc.
Trente journaux parisiens, cinquante
Journaux de province reproduisaient
avec des variantes les opinions relatées
plus haut. Lorsque j'eus achevé ma lec-
ture, j'écrivis à Bouzigue:' « Mon pau-
vre vieux, ta presse est déplorable.
Crois bien que je prends de ton chagrin
la meilleure part, celle que doit prendre
un camarade dévoué, un confrère atten-
tionné. »
Le Fils de l'Eunuque eut le sort des
amours de Déchelette: il ne connut pas
( "■
de lendemain. Un communiqué aux
journaux annonça que Mlle Florise
Podka étant tombée subitement malade,
la direction du théâtre des Frissons-Pa-
risiens se voyait obligée d'interrompre
en plein succès la pièce de M. Bouzigue.
Le lendemain, on vit aux courses Mlle
Podka qui devait dompter spartiatement
sa souffrance, car elle riait comme une
petite folle.
Or, quelques semaines après ces évé-
nements, comme je passais en auto,
dans la petite ville de Thumécourt-sur-
le-Zanzy, m'étant arrêté pour une pan-
ne d'apéritif, j'aperçus devant le café du
Commerce d'immenses affiches portant
ces lettres :
TOURNEE SEMAT ,.
Le gigantesque succès des Frissons-Parisiens
LE FILS DE L'EUNUQUE
Drame en cinq actes de M. Félix BOUZIGUE
Puis, plus bas, en caractères de la
dimension de ceux qui servent à l'ins-
truction des enfants en bas âge:
OPINION DE LA PRESSE SUR « LE FILS
DE L'EUNUQUE»
M. Catulle Mendès (Journal) : « II
faut avouer que M: Bouzigue creuse
plus profondément Pixérécourt. Il est
vraiment passé chef!. On n'imagine
rien de plus puissant et de plus accom-
pli que Le Fils de l'Eunuque. »
M. Emmanuel Arène (Figaro): « Je
n'ai jamais rien vu d'aussi étonnant que
Le Fils de l'Eunuque, c'est prodigieuse-
ment grandiose. »
M. F. Duquesnel (Gaulois) : « Dans Le
Fils de l'Eunuque, le sujet est d'une
qualité supérieure, et que dirons-nous
du dialogue! »
M. F. de Nion (Echo de Paris): « M.
Bouzigue a écrit une délicieuse fantai-
sie dans la forme des Bijoux indiscrets
et du Sopha. »
M. Nozière (Gil Blas): « Renan a
écrit: « L'œuvre de M. Bouzigue a
quelque chose de mystique et de prophé-
tique. »
M. Adolphe Brisson (Temps): « Dus-
sions-nous faire au Fils de l'Eunuque
une réclame profitable, nous ne pouvons
nous empêcher de crier que voilà une
pièce, parce qu'il s'y trouve des mérites
littéraires, de l'émotion, de la sincérité.
Jç ne lui ménagerai pas mes bravos. »
« On le voit, terminait l'affiche, - la
critique parisienne a été unanime à fé-
liciter M. Bouzigue, à chanter les mé-
rites de son œuvre, à en signaler le
succès; on sait, en effet, que, seule, la
maladie de la principale interprète fit
interrompre la première série des repré-
sentations. »
Je fus pris d'une violente colère en
lisant cette affiche; je respecte profon-
dément les critiques lorsqu'ils jugent
avec impartialité les pièces de mes amis.
Je ne pouvais supporter que l'on attri-
buât ainsi à des écrivains consciencieux
des opinions erronées!
Juste à ce moment, Bouzigue venait,
en compagnie de Sémat, de Saint-Blanc,
de Podka et d'autres artistes de la tour-
née, étudier le mélange nocif que pro-
duit l'amer Piton, additionné de Cura-
çao fantaisiste.
Je sautai sur lui : « Bouzigue, lui dls-
je, tu me dégoûtes! »
- Pourquoi? fit-il.
- Parce que tu prêtes aux maîtres
de la critique moderne des articles
qu'ils n'ont jamais écrits sur Le Fils
de l'Eunuque!
— Si on peut dire! s'écria Bouzigue.
Je me suis borné à reprendre leur pro-
pre copie.' Je n'y ai pos changé un
mot!. N'est-ce pas, Sémat?
— Oui, confirma Sémat, il n'y a pas
changé un mot !
— Seulement, les affaires sont les af-
faires. Je me suis borné à couper les
lignes qui pouvaient contenir 'quelque
chose de désobligeant à mon endroit!
— D'ailleurs, ajouta Sémat, faut pas
vous frapper!. le peux^vcxis citer des
gonzes poilus. des costaux de l'Acadé-
mie, qui se privent pas d'en faire au-
tant!
Il faut vous dire que Sémat n'a pas
d'éducation
Pierre VEBER.
Nous publierons demain une chronique de
PIERRE MORTIER
La Vocation
Les esprits chagrins ont beau dire et ré-
péter que le goût du théâtre s'en va et
que l'on ne rencontre plus aujourd'hui de
ces vocations passionnées, telles qu'on en
découvrait autrefois, on nous permettra de
penser qu'il n'en est rien et c'est avec une
vanité bien légitime que nous recueillons
à Comœdia,. les truits de la bonne parole
que nous semons chaque jour aux quatre
vents.
Hier encore, ce tut un jeune lecteur qui
vint nous trouver, tout hésitant, tout émo-
tionné et mettant toute sa confiance et tout
son espoir dans l'appui que nous pouvions
lui prêter.
Petit, .chétit, ayant une prononciation dif-
ficile, il nous avoua résolument cependant
qu'il avait la vocation et.qu'il voulait faire
du théâtre.
Quelques questions' s'imposaient.
— Avez-vous déjà joué quelque part?
— Non, monsieur, jamais.
— Chantez-vous ? -
— Non, monsieur, jamais.
-— Avez-vous appris des vers?. récité
quelque chose à vos amis?
- Non. monsieur ~-
— Mais alors quelqu'un vous a eneçu*.
ragé? Deir amis fous ont dit. ?
— Non, monsieur, je n'ai pas d'ami.
— Alors, lisez-vous quelquefois? Aimez-
vous la littérature, les poètes ?
— Non, monsieur, je n'en connais pas.
Evidemment, ce jeune garçon avait la
vocation, mais il avait encore beaucoup à
faire.
— Voyons. un théâtre vous intéresse-
t-il ?
Cette fois la question fut plus heureuse,
les yeux de l'entant brillèrent, il répondit:
— Je voudrais aller à la Porte-Saint-Mar-
tint
Le jour se tit alors dans notre cerveau et
nous fûmes quelque peu honteux de n'a-
voir point compris plus tôt que, comme qua-
rante millions de Français, ce jeune en-
fant avait la vocation, une vocation natio-
nale, irrésistible, inébranlable : celle d'aller
au théâtre avec un billet de-laveur. -
, G. DE PAWLOWSKl.
Échos
Cet après-midi, à 3 heures, au Théâtre
Mondain, 29, Cité d'Antin, pour la clôture
des matinées classiques, première à ce
théâtre de: Les Folies Amoureuses, comé-
die en trois actes, de Regnard, et Le Dépit
Amoureux, comédie en deux actes, de Mo-
lière, avec le concours d'artistes des théâ-
tres de Paris, des élèves du Conservatoire.
Ce soir, à l'Alcazar, nombreux débuts.
En outre, Polin, Jules Moy, Dranem.
s
ous le marteau du commissaire.
On a dispersé hier après-midi, à l'Hô-
tel Drouot, une très belle collection de ta-
bleaux patiemment amassée par M. Tha-
dée Natanson, qui est un amateur au goût
très sûr et très délicat.
L'assistance était fort nombreuse et com-.
prenait beaucoup de personnalités théâ-
trales. Citons MM. Octave Mirbeau, Ro-
main Coolus, Alfred Athys, Tristan Ber-
nard, René Blum, Claude terrasse, Jacques
Doucet, André pide, Claude Anet, Leioir,
le prince Bibesco, Mme Philippi, etc., etc.
Quelques Bonnard, Vuillard et Rousselle
très remarquables se sont fort bien vendus.
Romain Coolus poussait véhémentement
les enchères, tandis que Tristan Bernard
répondait par de petits hochements de tête
négatifs aux invités du commissaire-pri-
seur. :■■ ■ * ,,'" , ■; *■■■■ • •• ;!.,.-
Trois portraits de M. Thadée Nathanson
par Valloton, Bonnard ,et Vuillard ont réa-
lisé de gros prix. L'un a été acquis par An-,
dré Gide, l'autre par Vuillard et. le troi-
sième, celui de Valloton, par M. Octave
Mirbeau.
Mais M. Jules Claretie l'a, paraît-il, beau-
conn -
p
rocédés cavaliers.
Nous avons - parlé hier à mots cou-
verts d'un prochain duel probable entre
deux comédiens du boulevard. Nos lecteurs
auront reconnu d'eux-mêmes, aux détails
que nous donnions, MM. Max Dearly et
Max Linder, des Variétés.
Les choses se sont arrangées et l'inci-
dent est très heureusement clos, le petit
malentendu qui avait failli amener un com-
bat étant complètement dissipé.
Puisque nous nous occupons de MM.
Max Dearly et Max Linder, narrons sans
aucun commentaire la véridique historiette
suivante :
Le fameux fantaisiste franco-américain
joue en ce moment, on le sait la Revue du
Moulin-Rouge, qui devait passer mercredi.
La Revue ayant été reculée, M. Samuel fit
mander son pensionnaire et lui tint ce lan-
gage.
— Ecoute, Brasseur part en tournée.
J'ai besoin de toi pour ce soir, veux-tu
jouer ton rôle dans Le Roi, je te donnerai
le cachet que tu signes au Moulin-Rouge,
c'est-à-dire 400 francs.
C'était beaucoup, même un peu trop. M.
Max Dearly daigna accepter l'offre et vint
jouer le soir, comme il était" convenu.
Le lendemain, jeudi, second retard de la
Revue. M. Samuel fait demander de nou-
veau M. Dearly, mais ce sportsman émérité
était allé surveiller à Chantilly la course
d'une de ses poutiches. - On dépêcha donc
1un émissaire vers l'hippodrome et l'on ob-
tint la promesse du comédien de jouer en-
core son rôle ce soir-là.
Le soir venu, on attendit M. Dearly.
8 h., 8 h. 1/4, 8 h. 1/2, 8 h. 3/4, 9 h.,
9 h. 1/4 passèrent sans que parût le créa-
teur de Monchablon. Fort heureusement,
M. Max Linder se trouvait là, interpréta
le rôle de son camarade qui, au contact des
palefreniers, a pris vraiment de trop cava-
lières allures.
D'ailleurs, l'absence de cette vedette
n'empêcha pas les Variétés de faire, ce
soir-là, 8.400 francs, ce qui fit amèrement
réfléchir M. Samuel sur le cachet excessif
inutilement payé la veille.
Si les chevaux de M. Max Dearly res-
semblent à leur. propriétaire, ils doivent se
dérober souvent!
E
ncore les coquilles.
Parlant de la reprise de Pelléas,
nous écrit notre spirituel collaborateur
Henry Gauthier-Villars, je n'ai jamais pré-
tendu que Mlle Brohly eût moins de creux
que Mlle Berg, puisque c'est celle-ci qui
a remplacé celle-là, hier soir, dans le rôle
de Geneviève.
Dont acte.
s
ans rancune.
1 C'est aujourd'hui le Grand-Prix de
Paris.
Ce soir, beaucoup de Parisiens, fidèles
aux coutumes anciennes, boucleront leurs
malles et fuiront vers la mer, la montagne
ou la plaine.
Nous tiendrons, pendant tout l'été, nos
lecteurs au courant des déplacements de
la gent dramatique. M&£J nous pouvons an-
norfeer déjà que deux* des plus considéra-
bles hommes de théâtre de notre temps
sont déjà installés dans la paix des bo-
cages.
M. Catulle Mendès se repose à Saint-
Germain et M. Victorien Sardou respire
le frais à Marly.
A ce propos, sait-on que l'éminent aca-
démicien est, depuis longtemps déjà, con-
seiller municipal de cette charmante loca-
lité.
Il tient, d'ailleurs, beaucoup à ce titre
et accomplit les fonctions de sa charge avec
beaucoup de zèle et d'autorité.
C'est après la première représentation
de Nos bons villageois que les habitants de
Marly firent ce choix flatteur — flatteur
autant pour ceux qui le firent que pour
celui qui en fut l'obiet.
L
es Trois.
Ils sont trois auteurs dramatiques,
tous trois tort notoires qui se présentent de
conserve à l'Académie française.
Ce sont MM. Georges de Porto-Riche,
Alfred Capus, Eugène Brieux.
On pourrait même dire qu'ils sont qua-
tre, car on annonce, en outre, la candida-
ture de M. Marcel Prévost, qui n'est pas
seulement le célèbre romancier que l'on
sait, mais dont on n'a pas oublié La plus
faible, représentée au Théâtre-Français, il
y a peu d'années.
Il ne nous appartient pas de faire un
choix entre ces illustres contemporains.
Puisque l'Académie dispose de quatre fau-
teuils, contentons-nous; sans grand espoir
d'ailleurs, d'en souhaiter un à chacun de
ces écrivains dramatiques.
A -Ludovic Halévy succéderait le spiri-
tuel Alfred Capus; M. Georges de Porto-
Riche, qui rima des vers parnassiens,
prendrait la place du tendre Coppée, et
MM. Marcel Prévost et Brieux pourraient
indifféremment s'installer dans les fauteuils
abandonnés de feu Gebhart et feu Bois-
sier. , k
Mais que dirait M. de Pomairoles?
c
elles qui pensent à nous.
Nous avons reçu de Saint-Péters-
bourg le très aimable télégramme suivant
que nous adresse Mlle Madeleine Dolley,
la spirituelle comédienne dont on se rap-
pelle les très heureuses créations dans Le
Ruisseau et dans Madame Gribouille. -
Voici mon itinéraire de vacances: j'ai pris
le bateau sur le Volga à Rybinsk et j'ai poussé
jusqu'à Astrakan par la mer Caspienne. Le pa-
norama était superbe. Je suis revenu par Kliar-
koff, Moscou et Pétersbourg et j'ai l'intention
de continuer par la Finlande, la Suède, la Nor-
wège et le Danemark. Je rapporterai des vues
photographiques de toutes ces merveilles à mes
amis de Comœdia.
Madeleine DOLLEY.
Nous souhaitons une heureuse fin de
voyage à l'exquise artiste dont l'attention
nous a vivement touchés, et nous espérons
— avec tous ses admirateurs - qu'elle ne
prolongera pas trop longtemps ces vacances
bien méritées.
N
'on seulement la coquette station d'En-
les-Bains va avoir son « jour » le
jeudi — concerts symphoniques et avec
chœurs dans l'après-midi et le soir, et em-
brasement du lac et de l'île des Cygnes;
mais encore le dimanche 21 juin, une fête
y sera donnée qui promet d'être fort ori-
ginale. Ce sera la fête de la Musé, que
présidera l'éminent compositeur Gustave
Charpentier, avec couronnement de la
Muse l'après-midi, et le soir glorification du
poète qui la chanta si heureusement.
p
1 ar la grosse chaleur, après un effort
violent, une fatigue, un surmenage
intellectuel ou physique, il n'y a pas deux
moyens de recouvrer de nouvelles forces: il
faut boire du Quinquina Dubonnet.
Le Masque de Verre.
Llii CRAND-CUICNOL A LONDRES (SketeW
L/ingénue disparait en Amérique
* .à comme le buffle -
Un critique américain déclarait dernière-
ment, dans une loge d'un théâtre de New-
York, que l'ingénue était sur le point de
disparaître, en Amérique, comme le buffle.
Il paraît, d'après lui, que la condition
Ivy Troutman Eva Dennison Ruth Mayclrffe
i
tlWnftce Fishe. tlustlna Wayne Julia Hay
dL'ingénue est absolument éliminée de la
vie américaine : il n'y a, dit-il, aucune
transition entre la situation d'enfant et
celle de femme dans le nouveau monde.
La France et l'Italie demeurent, d'après
lui, les seuls pays du monde où l'on puisse
trouver des ingénues, parce que les in-
génues existent seulement dans la vie en
France et en Italie.
Nous nous contenterons d'enregistrer,
dans Comœdia, cette déclaration tout à no-
tre avantage, en faisant observer, toutefois,
qu'une certaine distinction doit être faite,
même en Amérique, entre les ingénues et
les buffles.
Sauf quelques accidents imputables à la
négligence dans certaines fabriques de Chi-,
cago, nous n'avons jamais vu figurer, dans ,
nos importations, des conserves d'ingénues,
tandis que les' boîtes de bœuf condensa
continuent à inonder notre marché, et si
nous sommes tout disposes à consent
dans notre pays nos ingénues, ce n'esf
point pour les mettre en boîtes et les em *
voyer dans le nouveau monde. f
Notre excellent confrère new-yorkais,.
The Theatre Magazine, proteste toutefois
contre les affirmations du critique new-
yorkais, et, à l'appui de sa protestation,
publie quelques portraits que mous noua
faisons un plaisir de reproduire dans notre
journal. Mieux que tout argument, ils sul.
fisent à nous convaincre de la présence f.I
très réelle de charmantes ingénues au payv
du buffle.
ANNE DE BURIDAN. f
MONOLOGUONS !
Résultats de la première
semaine de concoure
r >
Deux monologues pour un.
Un cours de monologues
, à. U COMŒf)IA "-
Nous commençons aujourd'hui la publi-
cation, que nous ferons ensuite chaque di-
manche, du monologue qui nous a semblé
le meilleur de tous les envois que nous
avons reçus depuis une semaine.
Nous avons même voulu encourager tous
ceux qui nous en ont adressé et à titre
exceptionnel nous en publions deux ce
matin.
Nous rappelons à ce sujet que chaque di-
manche nous publierons, outre le monolo-
gue primé, la liste de tous les monologues
retenus et qui auront leur tour un jour ou
l'autre.
Nous invitons nos lecteurs à continuer
leurs envois en vue du second concours,
dont les résultats seront publiés dimanche
prochain 21 juin.
PREMIER MONOLOGUE PRIMÉ
L'homme !
(de Georges Anquetil)
(Inédit)
Je suis pâle, n'est-ce pas?. Oh! oui, je
sens que je suis pâle!. Hé bien tant mieux:
il est des minutes dans l'existence où l'hom-
me a besoin d'être affreusement pâle! Que dis-
je: pâle?. Jaune, jaune comme, la cire, jaune
comme. l'adultère!. Ah! la misérable! Mon
bonheur sans mélange s'écroule tout à coup
comme une vieille masure délabrée; et pour-
tant, il était tout jeune mon bonheur : encore en
maillot: il aurait eu quinze jours après-de-
main. *11 y a exactement treize jours — le
voilà bien le chiffre fatidique! — que, rayon-
nant de joie, je # conduisais à l'autel la douce
fiancée qui devait être ma scélérate épouse.
comme si le bon Dieu devrait tolérer de pa-
reilles choses dans son temple !. Et moi, j'au-
rais vécu lonstemos. oh! très lonatemos : jus-
qu'à la mort, peut-être!. douillettement heiv.
reux, ignorant mon déshonneur. sans un amî:
complaisant, sincère, celui-là, qui a bien voulu
me déciller les yeux (Lisant un petit mot sorti
d'une enveloppe) « Mon cher, votre femme vous
trompe! » (Relisant) C'est clair, c'est net, c'est
précis: il n'avait pas besoin d'en mettre davan-
tage pour que je comprenne ce qu'il voulait
insinuer; et il n'a même pas signé, par déli-
catesse, comprenant bien que j'aurais été cruel-
lement vexé de savoir. que. qu'il le sa-
vait!. Mais moi, n'aurais-je pas du m'en di"a-
ter qu'elle me faisait. (Indiquant les cornes dtt
geste).
Ses attentions pour moi. « Mon petit homme'
chéri. le p'tit Jojo, le p'tit Zézeph à sa C a-/
therine. » sa tendresse débordante. tout ça,
voyez-vous, ça va bien durant la lune de
miel, je ne voyais rien, rien que mes pantou-
fles bien chaudes que je trouvais le soir en
rentrant. et que je prenais ocur de l'amour:'
Nigaud, va !. Elle me comblait de petits soins
et de .caresses. Double nigaud, va l. J'ado-
re le lapin: elle me gavait de lapin: ah! ça:
le lapin, elle m'en fourrait jusque-là : Triple ni-
gaud, va!. Et dire que, prenant tout ça poufl
de l'amour, je m'en allais de bon cœur peiner
tous les jours à mon bureau de deux et quart à
quatre heures moins cinq, pendant que cette
scélérate. Avec qui? Ah! voilà! Avec qui?
Un ami à moi, bien sûr. à moins que ça ne 1
soit un ami à elle!. C'est de ceux-là dont,
on devrait se méfier: Mais ouatche! C'est à
ceux-là, justement, qu'on ouvre son cœur hi
quatre battants: Entrez donc, cher, très cher;
ami, entrez donc! Mais si, voyons: je suisf
un niais, mais mon épouse est charmante. Et'
ils entrent; et ils s'installent, les lâches; mais
ça ne se passera pas ainsi : je veux une ven-
geance mesurée à la noirceur du sacrilège.
Après treize jours! Elle aurait au moins pu r.
tendre la fin du mois ! Je veux une vengeance
une vengeance : Je ne lui dirai rien : je me --on*,
nais. je lui dirais des choses désagréables.
Pourquoi?. Je préfère me taire. Je ron-
gerai mes cornes en silence; mais, cette nuit,
pendant son sommeil, je me glisserai danr
l'ombre jusqu'à la table de nuit: je saisirai
2* Année. N° <258 (Quotidien) ta Numéro : B centimes
è
Dimanche 14 Juin 1908.
fi ! :
-
* Rédacteur ell Chef: o. de PAWLOWSKI.
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
, TÉLÉPHONE: 288 - fJfU
Adresse Télégraphique : C0/j$2DIA-PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 BOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 D 20 »
~.J~
RÉDACTION & ADMINISTRATION ;
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07 i, :
Adresse Télégraphique : C0MŒDIA-PA.J3
ABONNEMENTS:
UN t.N 6 MOIli, Â'
- -
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 a -:20 a
L'art d'accommoder
'-;"-.- les textes
La répétition générale du Fils de FEtt-
nuque, l'immortel drame de Félix Bou-
zigue, marqua une date dans l'histoire
du théâtre ; c'est à cette soirée, en effet,
que le public imagina, pour la première
fois, d'indiquer son mécontentement en
arrachant le crin des fauteuils.
Depuis, cet acte de vandalisme criti-
que est devenu très commun ; mais il
importait de spécifier qu'il entra dans
nos mœurs, grâce au Fils de l'Eunuque.
Il faut avouer que les spectateurs étaient
de méchante humeur: ils prenaient tout
du mauvais côté. Ainsi, à l'acte de la
guerre civile, lorsque le père du prin-
cipal personnage, sommé par les révol-
tés de proclamer ses convictions, s'é-
cria: « Hélas ! je n'ai plus de parti! »
la salle ne put retenir son indignation.
On siffla, on hurla, on imita les cris de
plusieurs animaux domestiques. Mlle
Florise Podka, la charmante comédien-
ne, essaya vainement de parler au peu-
ple ;'le directeur, selon la coutume, rap-
pela aux turbulents de l'assistance qu'ils
n'étaient que des mufles et des invités;
il se fit huer. Il fallut recourir aux
grands moyens et couper l'électricité
dans la salle.
Les spectateurs de la première ne fu-
rent pas plus calmes. Cependant la pièce
put aller jusqu'au bout. On faillit même
applaudir la grande scène entre le chef
des Eunuques et le R. P. Supérieur des
Carmes, où les deux adverssires soutien-
nent deux thèses opposées; mais lors-
que le Père, concluant, dit à l'autre:
« Décidément, il n'y a pas moyen de
s'entendre, vous êtes trop entier dans
vos opinions », les sifflets reprirent,
il fallut encore couper la lumière.
Or, Bouzigue était de ces êtres privi-
légiés que le sentiment de leur supério-
rité capitonne contre tous les chocs de
la vie; comme j'allais lui serrer la main,
il me dit, d'un ton triomphant: « Hein!
Je crois que ça dégote la première
d'Hernani ».
Le lendemain, j'ouvris les journaux
pour savoir ce que l'on disait de mon
ami ; mon espoir ne fut pas trompé, on
roulait Félix dans la boue..
Catulle Mendès écrivait : « Je n'ai ja-
-nais caché mon Horreur de l'infâme
Mélo, délices du Chef de Claque, abomi-
nation du Poète. Mais il faut avouer que
'M. Bouzigue a creusé plus profondé-
ment l'Ordure où pataugea Pixérécourt.
Il est vraiment passé Chef de Cloaque ;
on n'imagine rien de plus puissant dans
la Sottise, de plus accompli dans la Niai-
serie que Le Fils de l'Eunuque», etc.,
etc.
Emmanuel Arène insinuait: « Le mé-
lodrame suppose d'ordinaire, chez les
spectateurs, une puérilité charmante, un
don de crédulité très particulier ; il sem-
ble que M. Bouzigue s'imagine que ses
auditeurs sont spécialement doués sous
ce rapport. Je n'ai jamais rien vu d'aussi
étonnant que Le Fils- de l'Eunuque.
C'est prodigieusement absurde, c'en est
presque grandiose », etc., etc.
Félix Duquesnel expliquait: « Dans
un plat, il y a deux parties à considérer :
la sauce et le poisson. Dans Le Fils de
l'Eunuque, le poisson, c'est-à-dire le su-
jet, est d'une qualité rien moins que su-
périeure; et que dirons-nous de la
sauce, c'est-à-dire du dialogue! Elle
manque de piquant, de condiment. Le
drame se perd dans des hors-d'œuvre;
la pièce de résistance n'est plus qu'un
entremets fade», etc., etc.
M. F. de Nion rêvait: « Le Fils de
l'Eunuque, quel joli titre pour un conte
du dix-huitième siècle! M. Bouzigue,
pensions-nous d'avance, a écrit une dé-
licieuse fantaisie, dans la forme des Bi-
joux indiscrets ou du Sopha. Il n'en est
rien, nous avons écouté hier une lamen-
table, idiotie», etc., etc.
M. Nozière conférenciait: « Renan a
écrit, dans sa préface des Peuples d'Is-
raël: « L'ineptie absolue présente un
caractère de mysticisme que l'on re-
trouve dans certains passages des pro-
phètes. » Depuis hier, nous pouvons
dire que l'œuvre de M. Bouzigue a
^quelque chose de mystique et de pro-
phétique; jamais nous n'avons assisté à
un spectacle plus inepte », etc., etc.
M. Adolphe Brisson, dans le Temps,
s'indignait: « Dussions-nous faire au
i Fils de l'Eunuque une réclame honteu-
sement profitable, nous ne pouvons pas
nous empêcher de crier que voilà une
pièce dont l'immoralité flagrante ne se
rachète par aucune qualité d'art. J'ac-
cepte une œuvre légère, grivoise, raide
même, parce qu'il s'y trouve des méri-
tes littéraires, de l'émotion, de la sin-
cérité. Je ne lui ménagerai pas mes bra-
vos. Mais Le Fils de l'Eunuque, qui est
une saleté écrite par un homme dénué
de tout talent, etc., etc. Que fait M. Bé-
renger? Que fait M. le préfet de po-
lice? Que font les magistrats? » etc., etc.
Trente journaux parisiens, cinquante
Journaux de province reproduisaient
avec des variantes les opinions relatées
plus haut. Lorsque j'eus achevé ma lec-
ture, j'écrivis à Bouzigue:' « Mon pau-
vre vieux, ta presse est déplorable.
Crois bien que je prends de ton chagrin
la meilleure part, celle que doit prendre
un camarade dévoué, un confrère atten-
tionné. »
Le Fils de l'Eunuque eut le sort des
amours de Déchelette: il ne connut pas
( "■
de lendemain. Un communiqué aux
journaux annonça que Mlle Florise
Podka étant tombée subitement malade,
la direction du théâtre des Frissons-Pa-
risiens se voyait obligée d'interrompre
en plein succès la pièce de M. Bouzigue.
Le lendemain, on vit aux courses Mlle
Podka qui devait dompter spartiatement
sa souffrance, car elle riait comme une
petite folle.
Or, quelques semaines après ces évé-
nements, comme je passais en auto,
dans la petite ville de Thumécourt-sur-
le-Zanzy, m'étant arrêté pour une pan-
ne d'apéritif, j'aperçus devant le café du
Commerce d'immenses affiches portant
ces lettres :
TOURNEE SEMAT ,.
Le gigantesque succès des Frissons-Parisiens
LE FILS DE L'EUNUQUE
Drame en cinq actes de M. Félix BOUZIGUE
Puis, plus bas, en caractères de la
dimension de ceux qui servent à l'ins-
truction des enfants en bas âge:
OPINION DE LA PRESSE SUR « LE FILS
DE L'EUNUQUE»
M. Catulle Mendès (Journal) : « II
faut avouer que M: Bouzigue creuse
plus profondément Pixérécourt. Il est
vraiment passé chef!. On n'imagine
rien de plus puissant et de plus accom-
pli que Le Fils de l'Eunuque. »
M. Emmanuel Arène (Figaro): « Je
n'ai jamais rien vu d'aussi étonnant que
Le Fils de l'Eunuque, c'est prodigieuse-
ment grandiose. »
M. F. Duquesnel (Gaulois) : « Dans Le
Fils de l'Eunuque, le sujet est d'une
qualité supérieure, et que dirons-nous
du dialogue! »
M. F. de Nion (Echo de Paris): « M.
Bouzigue a écrit une délicieuse fantai-
sie dans la forme des Bijoux indiscrets
et du Sopha. »
M. Nozière (Gil Blas): « Renan a
écrit: « L'œuvre de M. Bouzigue a
quelque chose de mystique et de prophé-
tique. »
M. Adolphe Brisson (Temps): « Dus-
sions-nous faire au Fils de l'Eunuque
une réclame profitable, nous ne pouvons
nous empêcher de crier que voilà une
pièce, parce qu'il s'y trouve des mérites
littéraires, de l'émotion, de la sincérité.
Jç ne lui ménagerai pas mes bravos. »
« On le voit, terminait l'affiche, - la
critique parisienne a été unanime à fé-
liciter M. Bouzigue, à chanter les mé-
rites de son œuvre, à en signaler le
succès; on sait, en effet, que, seule, la
maladie de la principale interprète fit
interrompre la première série des repré-
sentations. »
Je fus pris d'une violente colère en
lisant cette affiche; je respecte profon-
dément les critiques lorsqu'ils jugent
avec impartialité les pièces de mes amis.
Je ne pouvais supporter que l'on attri-
buât ainsi à des écrivains consciencieux
des opinions erronées!
Juste à ce moment, Bouzigue venait,
en compagnie de Sémat, de Saint-Blanc,
de Podka et d'autres artistes de la tour-
née, étudier le mélange nocif que pro-
duit l'amer Piton, additionné de Cura-
çao fantaisiste.
Je sautai sur lui : « Bouzigue, lui dls-
je, tu me dégoûtes! »
- Pourquoi? fit-il.
- Parce que tu prêtes aux maîtres
de la critique moderne des articles
qu'ils n'ont jamais écrits sur Le Fils
de l'Eunuque!
— Si on peut dire! s'écria Bouzigue.
Je me suis borné à reprendre leur pro-
pre copie.' Je n'y ai pos changé un
mot!. N'est-ce pas, Sémat?
— Oui, confirma Sémat, il n'y a pas
changé un mot !
— Seulement, les affaires sont les af-
faires. Je me suis borné à couper les
lignes qui pouvaient contenir 'quelque
chose de désobligeant à mon endroit!
— D'ailleurs, ajouta Sémat, faut pas
vous frapper!. le peux^vcxis citer des
gonzes poilus. des costaux de l'Acadé-
mie, qui se privent pas d'en faire au-
tant!
Il faut vous dire que Sémat n'a pas
d'éducation
Pierre VEBER.
Nous publierons demain une chronique de
PIERRE MORTIER
La Vocation
Les esprits chagrins ont beau dire et ré-
péter que le goût du théâtre s'en va et
que l'on ne rencontre plus aujourd'hui de
ces vocations passionnées, telles qu'on en
découvrait autrefois, on nous permettra de
penser qu'il n'en est rien et c'est avec une
vanité bien légitime que nous recueillons
à Comœdia,. les truits de la bonne parole
que nous semons chaque jour aux quatre
vents.
Hier encore, ce tut un jeune lecteur qui
vint nous trouver, tout hésitant, tout émo-
tionné et mettant toute sa confiance et tout
son espoir dans l'appui que nous pouvions
lui prêter.
Petit, .chétit, ayant une prononciation dif-
ficile, il nous avoua résolument cependant
qu'il avait la vocation et.qu'il voulait faire
du théâtre.
Quelques questions' s'imposaient.
— Avez-vous déjà joué quelque part?
— Non, monsieur, jamais.
— Chantez-vous ? -
— Non, monsieur, jamais.
-— Avez-vous appris des vers?. récité
quelque chose à vos amis?
- Non. monsieur ~-
— Mais alors quelqu'un vous a eneçu*.
ragé? Deir amis fous ont dit. ?
— Non, monsieur, je n'ai pas d'ami.
— Alors, lisez-vous quelquefois? Aimez-
vous la littérature, les poètes ?
— Non, monsieur, je n'en connais pas.
Evidemment, ce jeune garçon avait la
vocation, mais il avait encore beaucoup à
faire.
— Voyons. un théâtre vous intéresse-
t-il ?
Cette fois la question fut plus heureuse,
les yeux de l'entant brillèrent, il répondit:
— Je voudrais aller à la Porte-Saint-Mar-
tint
Le jour se tit alors dans notre cerveau et
nous fûmes quelque peu honteux de n'a-
voir point compris plus tôt que, comme qua-
rante millions de Français, ce jeune en-
fant avait la vocation, une vocation natio-
nale, irrésistible, inébranlable : celle d'aller
au théâtre avec un billet de-laveur. -
, G. DE PAWLOWSKl.
Échos
Cet après-midi, à 3 heures, au Théâtre
Mondain, 29, Cité d'Antin, pour la clôture
des matinées classiques, première à ce
théâtre de: Les Folies Amoureuses, comé-
die en trois actes, de Regnard, et Le Dépit
Amoureux, comédie en deux actes, de Mo-
lière, avec le concours d'artistes des théâ-
tres de Paris, des élèves du Conservatoire.
Ce soir, à l'Alcazar, nombreux débuts.
En outre, Polin, Jules Moy, Dranem.
s
ous le marteau du commissaire.
On a dispersé hier après-midi, à l'Hô-
tel Drouot, une très belle collection de ta-
bleaux patiemment amassée par M. Tha-
dée Natanson, qui est un amateur au goût
très sûr et très délicat.
L'assistance était fort nombreuse et com-.
prenait beaucoup de personnalités théâ-
trales. Citons MM. Octave Mirbeau, Ro-
main Coolus, Alfred Athys, Tristan Ber-
nard, René Blum, Claude terrasse, Jacques
Doucet, André pide, Claude Anet, Leioir,
le prince Bibesco, Mme Philippi, etc., etc.
Quelques Bonnard, Vuillard et Rousselle
très remarquables se sont fort bien vendus.
Romain Coolus poussait véhémentement
les enchères, tandis que Tristan Bernard
répondait par de petits hochements de tête
négatifs aux invités du commissaire-pri-
seur. :■■ ■ * ,,'" , ■; *■■■■ • •• ;!.,.-
Trois portraits de M. Thadée Nathanson
par Valloton, Bonnard ,et Vuillard ont réa-
lisé de gros prix. L'un a été acquis par An-,
dré Gide, l'autre par Vuillard et. le troi-
sième, celui de Valloton, par M. Octave
Mirbeau.
Mais M. Jules Claretie l'a, paraît-il, beau-
conn -
p
rocédés cavaliers.
Nous avons - parlé hier à mots cou-
verts d'un prochain duel probable entre
deux comédiens du boulevard. Nos lecteurs
auront reconnu d'eux-mêmes, aux détails
que nous donnions, MM. Max Dearly et
Max Linder, des Variétés.
Les choses se sont arrangées et l'inci-
dent est très heureusement clos, le petit
malentendu qui avait failli amener un com-
bat étant complètement dissipé.
Puisque nous nous occupons de MM.
Max Dearly et Max Linder, narrons sans
aucun commentaire la véridique historiette
suivante :
Le fameux fantaisiste franco-américain
joue en ce moment, on le sait la Revue du
Moulin-Rouge, qui devait passer mercredi.
La Revue ayant été reculée, M. Samuel fit
mander son pensionnaire et lui tint ce lan-
gage.
— Ecoute, Brasseur part en tournée.
J'ai besoin de toi pour ce soir, veux-tu
jouer ton rôle dans Le Roi, je te donnerai
le cachet que tu signes au Moulin-Rouge,
c'est-à-dire 400 francs.
C'était beaucoup, même un peu trop. M.
Max Dearly daigna accepter l'offre et vint
jouer le soir, comme il était" convenu.
Le lendemain, jeudi, second retard de la
Revue. M. Samuel fait demander de nou-
veau M. Dearly, mais ce sportsman émérité
était allé surveiller à Chantilly la course
d'une de ses poutiches. - On dépêcha donc
1un émissaire vers l'hippodrome et l'on ob-
tint la promesse du comédien de jouer en-
core son rôle ce soir-là.
Le soir venu, on attendit M. Dearly.
8 h., 8 h. 1/4, 8 h. 1/2, 8 h. 3/4, 9 h.,
9 h. 1/4 passèrent sans que parût le créa-
teur de Monchablon. Fort heureusement,
M. Max Linder se trouvait là, interpréta
le rôle de son camarade qui, au contact des
palefreniers, a pris vraiment de trop cava-
lières allures.
D'ailleurs, l'absence de cette vedette
n'empêcha pas les Variétés de faire, ce
soir-là, 8.400 francs, ce qui fit amèrement
réfléchir M. Samuel sur le cachet excessif
inutilement payé la veille.
Si les chevaux de M. Max Dearly res-
semblent à leur. propriétaire, ils doivent se
dérober souvent!
E
ncore les coquilles.
Parlant de la reprise de Pelléas,
nous écrit notre spirituel collaborateur
Henry Gauthier-Villars, je n'ai jamais pré-
tendu que Mlle Brohly eût moins de creux
que Mlle Berg, puisque c'est celle-ci qui
a remplacé celle-là, hier soir, dans le rôle
de Geneviève.
Dont acte.
s
ans rancune.
1 C'est aujourd'hui le Grand-Prix de
Paris.
Ce soir, beaucoup de Parisiens, fidèles
aux coutumes anciennes, boucleront leurs
malles et fuiront vers la mer, la montagne
ou la plaine.
Nous tiendrons, pendant tout l'été, nos
lecteurs au courant des déplacements de
la gent dramatique. M&£J nous pouvons an-
norfeer déjà que deux* des plus considéra-
bles hommes de théâtre de notre temps
sont déjà installés dans la paix des bo-
cages.
M. Catulle Mendès se repose à Saint-
Germain et M. Victorien Sardou respire
le frais à Marly.
A ce propos, sait-on que l'éminent aca-
démicien est, depuis longtemps déjà, con-
seiller municipal de cette charmante loca-
lité.
Il tient, d'ailleurs, beaucoup à ce titre
et accomplit les fonctions de sa charge avec
beaucoup de zèle et d'autorité.
C'est après la première représentation
de Nos bons villageois que les habitants de
Marly firent ce choix flatteur — flatteur
autant pour ceux qui le firent que pour
celui qui en fut l'obiet.
L
es Trois.
Ils sont trois auteurs dramatiques,
tous trois tort notoires qui se présentent de
conserve à l'Académie française.
Ce sont MM. Georges de Porto-Riche,
Alfred Capus, Eugène Brieux.
On pourrait même dire qu'ils sont qua-
tre, car on annonce, en outre, la candida-
ture de M. Marcel Prévost, qui n'est pas
seulement le célèbre romancier que l'on
sait, mais dont on n'a pas oublié La plus
faible, représentée au Théâtre-Français, il
y a peu d'années.
Il ne nous appartient pas de faire un
choix entre ces illustres contemporains.
Puisque l'Académie dispose de quatre fau-
teuils, contentons-nous; sans grand espoir
d'ailleurs, d'en souhaiter un à chacun de
ces écrivains dramatiques.
A -Ludovic Halévy succéderait le spiri-
tuel Alfred Capus; M. Georges de Porto-
Riche, qui rima des vers parnassiens,
prendrait la place du tendre Coppée, et
MM. Marcel Prévost et Brieux pourraient
indifféremment s'installer dans les fauteuils
abandonnés de feu Gebhart et feu Bois-
sier. , k
Mais que dirait M. de Pomairoles?
c
elles qui pensent à nous.
Nous avons reçu de Saint-Péters-
bourg le très aimable télégramme suivant
que nous adresse Mlle Madeleine Dolley,
la spirituelle comédienne dont on se rap-
pelle les très heureuses créations dans Le
Ruisseau et dans Madame Gribouille. -
Voici mon itinéraire de vacances: j'ai pris
le bateau sur le Volga à Rybinsk et j'ai poussé
jusqu'à Astrakan par la mer Caspienne. Le pa-
norama était superbe. Je suis revenu par Kliar-
koff, Moscou et Pétersbourg et j'ai l'intention
de continuer par la Finlande, la Suède, la Nor-
wège et le Danemark. Je rapporterai des vues
photographiques de toutes ces merveilles à mes
amis de Comœdia.
Madeleine DOLLEY.
Nous souhaitons une heureuse fin de
voyage à l'exquise artiste dont l'attention
nous a vivement touchés, et nous espérons
— avec tous ses admirateurs - qu'elle ne
prolongera pas trop longtemps ces vacances
bien méritées.
N
'on seulement la coquette station d'En-
les-Bains va avoir son « jour » le
jeudi — concerts symphoniques et avec
chœurs dans l'après-midi et le soir, et em-
brasement du lac et de l'île des Cygnes;
mais encore le dimanche 21 juin, une fête
y sera donnée qui promet d'être fort ori-
ginale. Ce sera la fête de la Musé, que
présidera l'éminent compositeur Gustave
Charpentier, avec couronnement de la
Muse l'après-midi, et le soir glorification du
poète qui la chanta si heureusement.
p
1 ar la grosse chaleur, après un effort
violent, une fatigue, un surmenage
intellectuel ou physique, il n'y a pas deux
moyens de recouvrer de nouvelles forces: il
faut boire du Quinquina Dubonnet.
Le Masque de Verre.
Llii CRAND-CUICNOL A LONDRES (SketeW
L/ingénue disparait en Amérique
* .à comme le buffle -
Un critique américain déclarait dernière-
ment, dans une loge d'un théâtre de New-
York, que l'ingénue était sur le point de
disparaître, en Amérique, comme le buffle.
Il paraît, d'après lui, que la condition
Ivy Troutman Eva Dennison Ruth Mayclrffe
i
tlWnftce Fishe. tlustlna Wayne Julia Hay
dL'ingénue est absolument éliminée de la
vie américaine : il n'y a, dit-il, aucune
transition entre la situation d'enfant et
celle de femme dans le nouveau monde.
La France et l'Italie demeurent, d'après
lui, les seuls pays du monde où l'on puisse
trouver des ingénues, parce que les in-
génues existent seulement dans la vie en
France et en Italie.
Nous nous contenterons d'enregistrer,
dans Comœdia, cette déclaration tout à no-
tre avantage, en faisant observer, toutefois,
qu'une certaine distinction doit être faite,
même en Amérique, entre les ingénues et
les buffles.
Sauf quelques accidents imputables à la
négligence dans certaines fabriques de Chi-,
cago, nous n'avons jamais vu figurer, dans ,
nos importations, des conserves d'ingénues,
tandis que les' boîtes de bœuf condensa
continuent à inonder notre marché, et si
nous sommes tout disposes à consent
dans notre pays nos ingénues, ce n'esf
point pour les mettre en boîtes et les em *
voyer dans le nouveau monde. f
Notre excellent confrère new-yorkais,.
The Theatre Magazine, proteste toutefois
contre les affirmations du critique new-
yorkais, et, à l'appui de sa protestation,
publie quelques portraits que mous noua
faisons un plaisir de reproduire dans notre
journal. Mieux que tout argument, ils sul.
fisent à nous convaincre de la présence f.I
très réelle de charmantes ingénues au payv
du buffle.
ANNE DE BURIDAN. f
MONOLOGUONS !
Résultats de la première
semaine de concoure
r >
Deux monologues pour un.
Un cours de monologues
, à. U COMŒf)IA "-
Nous commençons aujourd'hui la publi-
cation, que nous ferons ensuite chaque di-
manche, du monologue qui nous a semblé
le meilleur de tous les envois que nous
avons reçus depuis une semaine.
Nous avons même voulu encourager tous
ceux qui nous en ont adressé et à titre
exceptionnel nous en publions deux ce
matin.
Nous rappelons à ce sujet que chaque di-
manche nous publierons, outre le monolo-
gue primé, la liste de tous les monologues
retenus et qui auront leur tour un jour ou
l'autre.
Nous invitons nos lecteurs à continuer
leurs envois en vue du second concours,
dont les résultats seront publiés dimanche
prochain 21 juin.
PREMIER MONOLOGUE PRIMÉ
L'homme !
(de Georges Anquetil)
(Inédit)
Je suis pâle, n'est-ce pas?. Oh! oui, je
sens que je suis pâle!. Hé bien tant mieux:
il est des minutes dans l'existence où l'hom-
me a besoin d'être affreusement pâle! Que dis-
je: pâle?. Jaune, jaune comme, la cire, jaune
comme. l'adultère!. Ah! la misérable! Mon
bonheur sans mélange s'écroule tout à coup
comme une vieille masure délabrée; et pour-
tant, il était tout jeune mon bonheur : encore en
maillot: il aurait eu quinze jours après-de-
main. *11 y a exactement treize jours — le
voilà bien le chiffre fatidique! — que, rayon-
nant de joie, je # conduisais à l'autel la douce
fiancée qui devait être ma scélérate épouse.
comme si le bon Dieu devrait tolérer de pa-
reilles choses dans son temple !. Et moi, j'au-
rais vécu lonstemos. oh! très lonatemos : jus-
qu'à la mort, peut-être!. douillettement heiv.
reux, ignorant mon déshonneur. sans un amî:
complaisant, sincère, celui-là, qui a bien voulu
me déciller les yeux (Lisant un petit mot sorti
d'une enveloppe) « Mon cher, votre femme vous
trompe! » (Relisant) C'est clair, c'est net, c'est
précis: il n'avait pas besoin d'en mettre davan-
tage pour que je comprenne ce qu'il voulait
insinuer; et il n'a même pas signé, par déli-
catesse, comprenant bien que j'aurais été cruel-
lement vexé de savoir. que. qu'il le sa-
vait!. Mais moi, n'aurais-je pas du m'en di"a-
ter qu'elle me faisait. (Indiquant les cornes dtt
geste).
Ses attentions pour moi. « Mon petit homme'
chéri. le p'tit Jojo, le p'tit Zézeph à sa C a-/
therine. » sa tendresse débordante. tout ça,
voyez-vous, ça va bien durant la lune de
miel, je ne voyais rien, rien que mes pantou-
fles bien chaudes que je trouvais le soir en
rentrant. et que je prenais ocur de l'amour:'
Nigaud, va !. Elle me comblait de petits soins
et de .caresses. Double nigaud, va l. J'ado-
re le lapin: elle me gavait de lapin: ah! ça:
le lapin, elle m'en fourrait jusque-là : Triple ni-
gaud, va!. Et dire que, prenant tout ça poufl
de l'amour, je m'en allais de bon cœur peiner
tous les jours à mon bureau de deux et quart à
quatre heures moins cinq, pendant que cette
scélérate. Avec qui? Ah! voilà! Avec qui?
Un ami à moi, bien sûr. à moins que ça ne 1
soit un ami à elle!. C'est de ceux-là dont,
on devrait se méfier: Mais ouatche! C'est à
ceux-là, justement, qu'on ouvre son cœur hi
quatre battants: Entrez donc, cher, très cher;
ami, entrez donc! Mais si, voyons: je suisf
un niais, mais mon épouse est charmante. Et'
ils entrent; et ils s'installent, les lâches; mais
ça ne se passera pas ainsi : je veux une ven-
geance mesurée à la noirceur du sacrilège.
Après treize jours! Elle aurait au moins pu r.
tendre la fin du mois ! Je veux une vengeance
une vengeance : Je ne lui dirai rien : je me --on*,
nais. je lui dirais des choses désagréables.
Pourquoi?. Je préfère me taire. Je ron-
gerai mes cornes en silence; mais, cette nuit,
pendant son sommeil, je me glisserai danr
l'ombre jusqu'à la table de nuit: je saisirai
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