Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-06-12
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 juin 1908 12 juin 1908
Description : 1908/06/12 (A2,N256). 1908/06/12 (A2,N256).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646640d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. •• N° 256 (Quotidien)
Le Numéro : 5 centimes
VendreÉi 12 Juin 190?.
COMŒDIA
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
Téléphone : 288-97
Adresse Télégraphique : COLlflDiA.PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 "OIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
~,.. -i!.DACTIOfi & ADMINISTRATION:
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique - : COMŒDIA»PARJS
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UN AN e MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger40 a 20 a
Les deux acteurs
— C'est ma conviction sincère, fit le
grand comédien Pierre Carguet, qu'il
existe parmi mes confrères malheureux,
ou du moins maigrement goûtés par le
public et même par les raffinés, des
hommes dont le talent égale celui des
plus triomphants. Et cela pour bien des
causes! La première c'est qu'il faut,
pour les acteurs aussi bien que pour
tous les autres artistes, ce mystérieux
accord d'une époque et d'un individu,
sans lequel un succès franc est impos-
sible. Qui sait si, de nos jours, Talma
n'eût pas été un homme de deuxième
ou de troisième plan, et si, du temps de
Talma, Guitry ou Réjane n'eussent pas
été honnis? Il y a, croyez-le bien, des
Stendhal aussi bien au théâtre que dans
la littérature!
La deuxième cause, c'est tout simple-
ment la veine. Je n'entends pas une
veine constante, j'entends la veine chan-
tée par Capus, cette minute où, tout
soudain, le sort tend la perche aux hom-
mes et les tire du marécage pour peu
qu'ils sachent s'accrocher. Oui, il y a
positivement des hommes à qui il n'a
manqué qu'un bon rôle, au bon mo-
ment, pour qu'ils grimpent à ia fortune.
Ce sont, je l'avoue, soit des caractères
faibles et un peu vacillants, soit des es-
prits qui ignorent leur vraie nature;
mais qu'importe si, au fond, le talent est
là, prêt à jaillir?
Je connais au moins une preuve de ce
que j'avance. Aucun d'entre vous n'a,
je pense, souvenance d'Henri Tallard,
un pauvre garçon qui remplissait des
rôles tantôt aux Bouffes-du-Nord, tan-
tôt à Grenelle, aux Batignolles ou à
Montparnasse? Quatre ou cinq fois, il
poussa jusqu'aux Variétés, où on l'uti-
lisa vaguement. La voix de ce brave
homme ressemblait fort à celle de notre
illustre Guillaume Renaudin, avec qui
il avait aussi quelque analogie physique.
Il faut dire tout de suite que le pauvre
Tallard ne donna jamais aucun signe de
talent. Je le sais fort bien, l'ayant eu
pour camarade lors de mes débuts qui
furent, vous le savez, difficiles, et l'ayant
souvent revu et entendu plus tard. D'ail-
leurs, tous ceux qui l'ont connu sont
bien de mon avis et lui-même, après la
période de mégalomanie propre à la jeu-
nesse, se jugeait irrémédiablement mé-
diocre.
Or il advint que Renaudin. au cours
d'une de ses grandes tournées, pêcha
un rhume si rude qu'il s'en trouva apho-
ne plus d'une semaine durant. Le ha-
sard, ironique ou bienveillant, voulut
que Tallard fût de cette tournée où il
jouait de falotes utilités. C'était une sale
affaire pour l'imprésario qui risquait
d'y perdre de nombreux billets de mille,
et pour Renaudin même il y allait de ca-
chefs considérables. Renaudin est, vous
le savez, assez amoral et immodérément
avide de galette; quant à l'imprésario
Ygrec, c'est une véritable crapule auda-
cieuse jusqu'à la témérité et qui n'échap-
pa à la correctionnelle que par miracle.
Ce fut lui qui eut l'idée d'utiliser Tal-
lart pour remplacer quatre ou cinq fois
Renaudin, et de sa part cela s'explique.
Mais l'inconcevable est qu'il réussit à
persuader le grand comédien, sans doute
à la faveur d'un accès de fièvre.
La chose convenue, l'imprésario em-
ploya une dextérité inouïe pour la réa-
liser. Son rôle fut rendu plus aisé par
le fait que Renaudin battait alors froid
les meilleurs sujets de la troupe, et qu'il
tenait les autres à distance. Bref, avec
l'aide de deux âmes damnées, et par des
trucs relevant du roman policier, Ygrec
escamota les difficultés. Tallard, qui
avait un culte aveugle pour Renaudin,
et dont le caractèré était faible, se laissa
faire. Son grimage fut extraordinaire,
facilité par sa confuse ressemblance avec
Renaudin, et quant aux voix, je l'ai dit,
elles étaient fraternellement. semblables.
De plus, on informa le public que l'il-
lustre artiste n'était pas dans son as-
siette.
Tout d'abord, Tallard joua d'une ma-
nière fade et morne, s'efforçant d'imi-
ter, de loin, son modèle. Pour dire vrai,
il s'attendait à des pommes cuites. La
salle, cependant, se montra bienveil-
lante. Elle laissa même passer sans un
murmure les premiers applaudissements
de la claque. Quant aux autres acteurs,
ils étaient abasourdis, incapables de con-
cevoir que Renaudin jouât de cette ma-
nière indigente, et pressentant, à fleur
de peau, quelque singulière manigance.
Que se passa-t-il alors dans l'âme si
longtemps endormie de Tallard? Lui-
même, sans doute, n'eût pu le dire. Il
semble que le simple fait de n'être pas
sifflé et hué l'ait exalté. Vers le milieu
du premier acte, il s'abandonna à une
sorte d'inspiration. Son jeu pénible de-
vint peu à peu énergique, sa voix mo-
nocorde jeta des notes inattendues. Et
tout à coup, ah! certes, avec des inéga-
lités, voire avec des discordances, un
acteur étonnant se révéla à lui-même et
au public. Il fut à la fois inférieur et
supérieur à Renaudin. Moins souples,
moins soutenus, ses accents eurent une
ampleur qui approchait du génie et qui,
tout à la fin de l'acte, quand trois ou
quatre salves d'applaudissements eurent
électrisé le pauvre bougre, devint posi-
tivement du génie.
Au deuxième acte, il fut d'abord pris
d'un trac épouvantable, croyant que tout
allait s'effondrer. Mais devant l'évident
emballement du public, il se reprit, il se
déoassa. une sorte de souplesse se mêla
à sa force: l'acte finit sous un ouragan
d'enthousiasme, il fallut relever sept fois
le rideau. Quant au troisième, bref, tra-
gique, brutal, il l'enleva d'un élan
triomphal.,.. Après quoi, avec l'aide de
l'imprésario, il se sauva éperdument,
couvert d'une grande cape, s'affala dans
une auto qui attendait sous pression, et
rentra chez lui à motié mort de peur et
tout palpitant d'orgueil.
Renaudin, revenu au sentiment des
réalités, s'opposa à ce qu'on renouvelât
l'épreuve; et quoique des bruits énigma-
tiques courussent dans la troupe, le secret
ne fut pas trahi alors, et il ne le fut dans
la suite que fragmentairement, avec des
airs de légende.
Mais Tallard savait désormais ce qu'il
avait dans le ventre. Il se mit à la re-
cherche d'une occasion nouvelle. Hélas!
il avait sa destinée tout entière contre lui
et il ne pouvait se prévaloir de la super-
cherie dans laquelle on l'avait entraîné.
Plusieurs années se passèrent. Tal-
lard, dans des rôles miteux, montrait
maintenant un talent réel, si réel qu'on
s'en apercevait à peu près autour de lui.
Tous ceux qui ont conquis la gloire par
étapes savent ce que sont ces fallacieux
à peu près et après combien de temps
ils deviennent de solides réalités. Enfin,
dans sa cinquante-cinquième année, on
l'engagea pour jouer le beau rôle mar-
qué dans une pièce Scandinave, au théâ-
tre des Temps-Nouveaux.
Pendant les répétitions, Tallard se ré-
véla prodigieux: j'en puis répondre, car
je fus le voir plusieurs fois et je lui pré-
dis une victoire éclatante. Je n'étais pas
le seul ; vingt Parisiens du grand jury
théâtral pourront vous dire que le mal-
heureux fut à la hauteur des plus puis-
sants d'entre nous. Mais le destin avait
bien voulu qu'il finît par se connaître,
il ne voulut pas qu'il se fît connaître à
la foule. A la suite d'une chute, le mal-
heureux fut pris de crises périodiques
d'aphasie. Il fallut le remplacer, et com-
me il n'y avait pas encore à cette épo-
que de Trente ans de la vie de théâtre
ni d'asile à Pont-aux-Dames, il mourut
fort misérablement et faillit être enterré
dans la fosse commune.
J. H. ROSNY.
*
(Traduction réservée.)
Nous publierons demain une chronique de
GEORGES LECOMTE
Après nous le déluge
On a beau dire et répéter que notre
vieille Europe est en retard sur la jeune
Amérique, il faut bien reconnaître cepen-
dant que nous faisons de louables efforts
pour rattraper le temps perdu, et que nos
mœurs s'inspirent chaque jour davantage
des saines traditions commerciales et indus-
trielles qui, dans notre siècle, font les bon-
nes maisons.
C'est particulièrement dans le monde des
théâtres que cette heureuse évolution s'ac-
complit, et l'on en peut attendre un relève-
ment des affaires que d'aucuns souhaitaient
depuis longtemps.
Voyez par exemple ce qui se passe vis-
à-vis de la presse, lorsqu'un imcrPsario
nous annonce soit de magnifiques représen-
tations extraordinaires d'artistes étrangers,
soit un gala tout exceptionnel fait au Druiit
d'une oeuvre française et destiné à jaire
courir tout Paris. Evidemment, pour lancer
financièrement une telle affaire il s'agit né-
cessairement de la présenter au public, et
la presse est seule capable de le faire:
Chaque jour on l'inonde de communi-
qués, de photographies, de documents pas-
sionnants; ce sont des coups de téléphone,
des démarches personnelles, et, comme
d'habitude, cette bonne presse dont on dit
tant de mal, mais qui se laisse cependant
toujours apitoyer par une œuvre artistique
ou charitable, cette bonne presse marche
avec entrain, lance joyeusement la repré-
sentation artistique dont on lui parle et as-
sure la recette.
Les lecteurs parfois sont quelque peu
étonnés de l'abondance des renseignements
qu'on leur donne sur l'admirable gala qui
se prépare, mais ils se consolent en pen-
sant au compte rendu qu'ils en liront le
lendemain de la représentation dans leur
journal favori, après y être allés.
Malheureusement, il faut bien le dire,
les choses ne se passent point aussi faci-
lement qu'on le pense. Le jour de la re-
présentation, lorsque la recette est faite,
lorsque les impresarii ont loué jusqu'à la
dernière marche du théâtre, leur attitude
vis-à-vis de la presse change brusquement;
ils ne la connaissent plus, ils ne s'en sou-
viennent pas, aucune place ne lui fut ré-
servée, et, pour le compte rendu, mon
Dieu! peu leur importe, comme, du reste,
peu leur importe également la représenta-
tion. La recette est faite: qu'on ne parle
plus de leur œuvre artistique, cela leur est
complètement égal.
Lorsqu'un journal est bien outHlé, ges
lecteurs n'en souffrent point: il est toujours
facile de trouver au dernier moment les
places nécessaires détenues par un ami
quelconque et le compte rendu détaillé est
fait quand même; mais les petits journaux,
ceux qui, ne disposant point de relations
suffisantes et comptant sur un service de
presse, ne trouvent plus de billets au der-
nier moment, dans quelle situation ridicule
se trouveront-ils vis-à-vis de leurs lecteurs?
Il est inutile, je crois, d'insister sur un
pareil procédé. Jusqu'à ce jour, il était uni-
quement réservé aux athlètes forains qui,
pendant une heure, font le tour de l'hono-
rable société, réclament à M. Anatole, le
joueur -d'orgue, encore la même air, ta-
pent le militaire, entôlent la bonne d'enfant
et flattent insidieusement le bourgeois de
trois quarts qui s'apprêtait à fuir.
Lorsque les derniers vingt-quatre sous,
(c vingt-quatre sous seulement », sont en-
caissés et Qu'il ne s'agit plus Que de faire
le coup mortel qui valut tant de succès a
l'athlète à la Cour de Russie, un habile
coup de sifflet lancé par un compère, d'un
coin quelconque du boulevard, suffit pour
justifier un départ rapide sans tenir les pro-
messes faites.
Mais que de telles mœurs s'acclimatent
sur nos plus grandes scènes, cela, c'est évi-
demment plus curieux, plus nouveau et
pas très rassurant pour l'avenir artistique
de notre pyas.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures un quart, à l'Opé-
ra-Comique, reprise de Pelléas et Méli-
sande.
c
haliapine est dans la joie.
Sur la proposition du ministre des
affaires étrangères, le grand chanteur Cha-
liapine vient d'être nommé chevalier de la
Légion d'honneur.
On ne peut que féliciter la grande-chan-
cellerie d'avoir ratifié la proposition du mi-
nistre en décorant l'admirable artiste
qu'est Chaliapine. Mais Chaliapine n'est
pas seulement le beau chanteur et comé-
dien que nous avons applaudi dans Boris
Godounow'; c'est aussi un brave cœur; il
yient de le prouver en apportant l'éclat de
son nom à la superbe représentation orga-
nisée l'autre jour par Raoul Gunsbourg au
bénéfice des blessés du Maroc.
Et actuellement, rien n'égale le bonheur
de Chaliapine de pouvoir porter le ruban
rouge; il exulte, il embrasse tous ceux qui
le félicitent.
N
otre Concours de Ténors.
Notre concours avait du bon. Ce
sera bien certainement l'avis de Dominique,
concurrent classé second et qui vient d'être
engagé comme fort ténor pour la saison pro-
chaine, par M. Noël Fabre, directeur du
Grand Théâtre de Nîmes.
En attendant son tour, Falandry, le vain-
queur de notre concours, s'est fixé à Paris
dans le 13e arrondissement. Il prend des
leçons et il attend les événements.
D
ébuts avant la lettre.
En attendant son entrée officielle
dans la maison de Molière, le grand artiste
qu'est Huguenet. occupe, chacun sait, la
scène de l'Athénée. Cependant, le public
sera incessamment admis à le voir inter-
préter le répertoire de la Comédie-Françai-
se avec les principaux sociétaires.
C'est dans Blanchette, de BrieUx, que
Pon pourra bientôt applaudir Huguenet. 11
répète depuis quelque temps, à la muette,
avec ses futurs camarades, le petit chef-
d'œuvre de l'auteur de Simone, pour le
compte. d'une société de cinématographes.
L
es débuts de Mme Melba.
La'jeune Nellie Alitchell, qui de-
vait devenir la grande Melba, montra de
bonne heure des dispositions étonnantes
pour la musique. Mais son père, très pu-
ritain, quoique bon musicien, s'opposait à
ce que sa fille devint cantatrice.
Pendant un séjour qu'elle faisait, avec
sa famille, à Sorrento, petite plage d'Aus-
tralie, la jeune Nellie proposa d'organiser
un concert pour permettre de faire réparer
les murs du cimetière de la localité.
Le père approuva d'abord, le but lui pa-
raissant très louable, mais craignant que le
succès n'encourageât la vocation de sa fille,
il se ravisa, et refusa les subsides néces-
saires à l'organisation du concert. Les affi-
ches, cependant, étaient imprimées; il man-
quait seulement l'argent pour le faire po-
ser. La future prima donna alla dans la
cuisine de l'hôtel où habitait sa famille, et,
captant les bonnes grâces d'une des cui-
sinières, elle lui persuada de préparer un
grand pot de colle et de couvrir d'affiches,
pendant la nuit, les murs de Sorrento.
La carrière de la jeune fille était décidée.
Il en fut ainsi fait, et les résultats furent
splendides, tant au point de vue financier
qu'artistique.
Sait-on que le nom de .Melba est breveté
aux Etats-Unis?
Quand la diva visita ce pays pour la pre-
mière fois, l'engouement fut tel qu'aussitôt
tout fut baptisé du nom de Melba.
Un jour, la grande artiste entra dans une
boutique et demanda au patron s'il ne pen-
sait pas qu'il aurait dû demander la per-
mission avant de se servir de ce nom.
« Non! répondit-il avec sérénité, Melba
n'est pas le véritable nom de la grande
cantatrice. J'ai autant de droits qu'elle à
l'employer » (on sait que Mme Melba s'ap-
pelle en réalité Mme Armstrong).
L'opinion du marchand ne fut point par-
tagée par l'homme d'affaires de l'artiste,
et, sur son conseil, un brevet fut pris en
Amérique, pour protéger le nom de Melba,
qui ne peut plus aujourd'hui être donné à
aucun article de commerce sans une autori-
sation spéciale. --
E
n visite.
La scène se passe devant l'hôtel de
l'avenue de Versailles, auquel nous avons
déjà consacré un récent écho.
Un visiteur s'arrête et sonne. Il attend.
Il sonne de nouveau, puis attend encore.
Soudain, un bruit de chaînes, de ver-
rous, de clefs, se fait entendre de l'autre
côté de la grille et un carreau s'ouvre dans
la porte.
— Voulez-vous, je vous prie, faire pas-
ser ma carte à madame.
— Madame n'est pas là!
Le visiteur insiste, la camériste le re-
garde d'un œil méfiant: r
- Madame déjeune tous. les mâtins de
bonne heure et sort ensuite.
- Pourriez-vous, alors. m'ouvrir, et
me donner de quoi écrire un mot?
- C'est que je ne puis, je suis enfer-
mée.
— Enfermée?
- Depuis une visite de cambrioleurs,
l'année, dernière, madame ferme toujours
en partant et emporte la clef avec elle.
- Mais n'avez-vous pas un cravon.
une Diurne, de l'encre?. "; -
l La camériste s'absente, puis revient, te-
nant à la main un crayon qu'elle tend à tra-
vers la prille, au visiteur, qui griffonne
quelques lignes sur sa carte, il la repasse
par le même grillage, puis s'éloigne, après
avoir entendu de nouveau, derrière lui, un
bruit de verrous, de chaînes, de clefs.
Le petit-fils de Jacques Offenbach vient
d'essayer de rendre visite à Mme Hortense
Schneider.
N
ous apprenons que MM. Isola vien-
nent de céder les Folies-Bergère à
M. Bannel. Ce serait taire injure a nos
lecteurs, tous très ,. au courant des choses
de théâtre, que de leur rappeler que, de-
puis un certain nombre d'années, M. Ban-
nel était plutôt un co-directeur qu'un sim-
ple secrétaire général. Très écouté de ces
Messieurs, il avait une influence indéniable
sur la marche de cette affaire. Nous ap-
plaudissons des deux mains à cette nomi-
nation et sommes certains que la compé-
tence, l'autorité, la clairvoyance de M. Ban-
nel contribueront à augmenter la vogue des
Folies.
Ajoutons que M. Bannel assurera la di-
rection avec M. Dumien, personnalité trop
parisienne pour qu'il soit utile d'en parler
longuement. -
L
a belle commanditaire.
INLqus avions la belle Otero, Otero
''¡' -l - - - -.-
grande artisfcér nous allons avoir Otero. co-directrice. Ça
se chuchotait hier, e se criera demain à
pleine voix; btero jouera un rôle dans la
prochaine combinaison des Folies-Ber-
gère. Elle a mis des fonds et, ma foi!
elle les saura défendre mieux que tout au-
tre. Avec son talent, elle est sûre de faire
rentrer par la porte d'argent qu'elle aura
jeté parla fenêtre. Voilà une combinaison
financière qui paraît — jusqu'à présent -
des plus sérieuses.
T
hème et Mélodie.
Le tribunal de Dresde vient de ren-
A.. - !_.LL_L .J_--
dre un arrêt vraiment intéressant uaws
une affaire qui touche tous les composi-
teurs de musique.
Le musicien allemand H. G. Noren a
fait jouer dans cette ville une symphonie
intitulée Kaléidoscope. Dans la dernière
variation et dans la fugue qui terminent cet
ouvrage, l'auteur reprend deux thèmes de
La Vie d'un Héros, de Richard Strauss. La
symphonie étant dédiée « A un contempo-
rain illustre », cet emprunt était évidem-
ment un hommage à Strauss. Celui-ci l'in-
terpféta ainsi et félicita Moren du succès de
son œuvre.
Mais l'éditeur des Strauss en jugea autre-
ment et mit opposition à la publication du
Kaléidoscope. Un procès suivit et et-tribu-
nal donna tort à ^éditeur. Voici comment
le jugement est motivé:
La loi sur "le droit d'auteur de 1901 dit,
en son article 13: « Dans une composition
musicale, if est interdit d'emprunter une
mélodie à un ouvrage et de la faire res-
servir à une nouvelle œuvre ». Mais il
faut distinguer entre le motif, le thème, la
phrase et la mélodie. Le motif est la plus
petite unité dans laquelle s'exprime la pen-
sée musicale; le thème est fait de plusieurs
motifs; l'ode, enfin, est un tout qui unit
harmonieusement, sous une forme artisti-
que et finie, des éléments divers. En ce
sens même, un motif mélodique n'est pas
une mélodie qui forme la partie vraiment
attrayante et populaire d'une œuvre musi-
cale.
Or, les motifs qui ont été empruntés par
Noren à Strauss ne sont pas des mélodies.
Ils étaient susceptibles d'être repris et dé-
veloppés de mille manières, sans perdre
leur caractère, ce qui n'est pas le cas d'une
mélodie et la plainte de l'éditeur n'est donc
pas fondée.
Si l'on devait intenter des procès à tous
les compositeurs qui empruntent quelques
mesures à des « contemporains illustres »,
ou même à des morts, la musique ne serait
plus possible !
A
ujourd'hui s'ouvre, à l'hôtel Drouot,
salle 1, l'exposition de la collection
Thadée Natanson, qui sera vendue demain
aux enchères publiques, par les soins de
Me, Baudoin et de MM. Bernheim Jeune,
experts près la Cour d'appel.
c
'est maintenant que Paris, la capitale
du monde élégant, est dans toute sa
beauté et dans toute sa splendeur. L'après-
midi au bois, aux champs de courses, le
soir se dirigeant vers les établissements
de plaisir, passent brillantes les somptueu-
ses limousines automobiles.
Voyez-les; la plupart sont signées Fiat
ou Renault; elles furent livrées par Lam-
berjack, le fournisseur attitré de toutes les
élégances.
D
reconnaissances du Mont-de-Piété, 100 /0,
les dégage sans frais, même chez des tiers.
NOUVELLE A LA MAIN
H
ier soir, au gala de l'Opéra, deux au-
teurs dramatiques aimés du public
bavardaient sur la représentation et sur mille
choses ; au hasard, on entend :
— Alors, c'est décidé, nous aurons no-
tre maison de retraite.
— Oui, mon cher, l'architecte dresse
déjà les plans, ce sera superbe : grande sal-
le à manger, salon, chambre à coucHer
avec cabinet de toilette et salle de bain.
— Enfin, tout le confort moderne.
— Et puis, comme particularité : la cui-
sine se fera à ! 'électricité.
— Pourquoi donc?
— Mon cher, c'est une marque de déli-
catesse de la part de l'architecte: cela
évitera le four ! ! !
Scrupuleusement authentique.
Le Masque de Verre.
Lire à la troisième page :
Le Gala -
: -.. du MoulintRouge
Pour les Rapatriés du Marot
M. Joseph Randriamparany et son « Valilia »
(Ernesto Erod, ^01 ]
Un groupe de convalescents,
Mlle Louise Abbéma
La - Croix-Verte française, Société de se-
cours aux militaires coloniaux, compte une
belle journée de plus à joindre à toutes cel-
les — si nombreuses déjà — qui sont ins-
crites sur le livre d'or de cette bonne œu-
vre.
Fondée en 1888 par notre excellent con-
frère René de Cuers sous le titre d'Asso-
ciation tonkinoise, cette Société a pour but
de venir gratuitement en aide, en France,
aux colonies, aux pays de protectorat, à l'é-
tranger, à tous les deshérités de la vie qui
appartiennent ou ont appartenu à la grande
famille militaire coloniale: soldats et marins
en activité, convalescents sans famille, li-
bérés, malades et sans ressources, réformés
pour infirmité avec pension insuffisante, re-
traités sans famille et trop peu valides pour
se livrer à. un travail assidu, etc., etc..,
La grande fête champêtre d'hier avait
donc pour but de procurer quelques dou-
ceurs supplémentaires à nos braves soldats
rapatriés récemment-dû Maroc, qui se repo-
sent dans l'hospitalière maison de Sèvres
des fatigues de leur dure campagne. Aussi
de nombreuses notabilités avaient-elles ré-
pondu à l'appel des'organisateurs.
Nous avons reconnu autour de Mlle
Louise Abbéma, le célèbre peintre, prési-
dente de la Croix-Verte :
MM. Esnault-Pelterie, vice-président; de So-
lières, secrétaire ; Georges Bàstard, Paul Bour-
darie, Alfred Durand, Victor Jaubert, délégué
général de la C. V., à Bruxelles, venu spécia-
lement pour cette mtinée ; Frédéric Régmey
Ferdinand Tyan, membres du comité; Mme
générale Duncombe, le lieutenant-colonel
bataillon de zouaves détaché à Paris ; M.
Mme Fernand Mazade; Mme René ds' Sar.
Marceaux, MM. René Carillon, ie sculpte
bien connu; Falké, jeune cavalier du 5e clin
seurs, âgé de '20 ans à peine et titulaire de
médaille militaire ; Adolphe Baligaud, Mme?
Beylié, Crespin, MM. A. de Pawlowski, le c
te A. de Pouvourville, Mme Furet, l'aiir.
femme de notre excellent confrère du Rad-,
le docteur Jean Monod, chef de service
stomatalogie au Val-de-Grâce; une délé,,,-,-.
de l'A. des étudiants de- Paris; Mme du G;,
M. Stan François, etc., etc.
C'est à l'excellent Hurteaux, du Pau
Royal, qu'étaient dévolues les fonctions
licates de régisseur. Il s'acquitta de
tâche à la satisfaction générale.
Nous applaudîmes tout d'abord une
vante passe d'armes entre nos amis C. 1-
ges Dubois, maître d'armes de 'fOpé?a-v ■
mique, et Pal.
Cet assaut avait eu lieu sur la terrase
derrière le pavillon principal. On nous r
alors monter dans une vaste pièce conVt
tie en salle de spectacle pour entendre
« partie concert », où l'on applaudi' pa;
culièrement:
M. et Mme Botrel, accompagnés idai
A Colomb; M. le baron René Lieber. Mr-*
Jane Béer, Mlle Le Chevalier de Boi?v..
Mlle Berland, du Palais-Royal. M. P m;
Pecquery, de i'Opéra-Comique; Mlle Pav
Marsa, Mlle Isabelle Forère, de l'Opéra ,l
Montè-Carlo; M. Clément Négri, Mlle M;:
Meyer, M. Duard, Mlle Jane Faber, de l'
déon; M. Saidreau; du Palais-Royal; ML
Valentine Verlain, du Vaudeville; M C-eo
ges Voisin, du Vaudeville.
M. L. Belleville accompagna au piai
avec son autorité coutumière.
La fête se terminait par une séance c
prestidigitation du docteur Méphisto,
l'exécution sur le valihay instrument
prédilection des Malgaches,. d'airs mw
naux. et européens, par M. Joseph H..
diamparany, ancien interprète de la r.:
sion de Tamatave et de Tananarivo
1897.
Inutile de dire que les vingt-huit con
lescénts, parmi lesquels un vieux camr; ;
de, Robert, caporal au premier étranger,
furent les héros de la fête, qui r ':.'
sera pas, nous l'espérons bien, sans k-nuv
main. •
LE GALA DES AUTEURS
Caruse
Il convient évidemment de se placer à
un point de vu etrès spécial pour juger ces
sortes de représentations, dites de gala. Il
faut surtout y voir une exhibition solen-
nelle d'individualités artistiques.
Je ne surprendrai, certes, pas le lecteur
en déclarant, dès maintenant, que les ova-
tions d'une salle archicomble furent mul-
tiples. A tous moments, les bravos les plus
chaleureux, les acclamations les plus en-
thousiastes, les demandes tumultueuses de
bis et de rappels, illustèrent le spectacle
d'intermède intemDestifs. A la fin de cha-
Caruso, Melba, Renaud
dans U Ri£oletto':J
Mme Melba
Mme (ïleutUr??r, pttot.)
que air - et il y en a quelques-un- dari';
la partition de Verdi — la rampe se rai
lumait « plein feu' H, afin de perm-
Le Numéro : 5 centimes
VendreÉi 12 Juin 190?.
COMŒDIA
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
Téléphone : 288-97
Adresse Télégraphique : COLlflDiA.PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 "OIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
~,.. -i!.DACTIOfi & ADMINISTRATION:
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
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Adresse Télégraphique - : COMŒDIA»PARJS
ABONNEMENTS:
UN AN e MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger40 a 20 a
Les deux acteurs
— C'est ma conviction sincère, fit le
grand comédien Pierre Carguet, qu'il
existe parmi mes confrères malheureux,
ou du moins maigrement goûtés par le
public et même par les raffinés, des
hommes dont le talent égale celui des
plus triomphants. Et cela pour bien des
causes! La première c'est qu'il faut,
pour les acteurs aussi bien que pour
tous les autres artistes, ce mystérieux
accord d'une époque et d'un individu,
sans lequel un succès franc est impos-
sible. Qui sait si, de nos jours, Talma
n'eût pas été un homme de deuxième
ou de troisième plan, et si, du temps de
Talma, Guitry ou Réjane n'eussent pas
été honnis? Il y a, croyez-le bien, des
Stendhal aussi bien au théâtre que dans
la littérature!
La deuxième cause, c'est tout simple-
ment la veine. Je n'entends pas une
veine constante, j'entends la veine chan-
tée par Capus, cette minute où, tout
soudain, le sort tend la perche aux hom-
mes et les tire du marécage pour peu
qu'ils sachent s'accrocher. Oui, il y a
positivement des hommes à qui il n'a
manqué qu'un bon rôle, au bon mo-
ment, pour qu'ils grimpent à ia fortune.
Ce sont, je l'avoue, soit des caractères
faibles et un peu vacillants, soit des es-
prits qui ignorent leur vraie nature;
mais qu'importe si, au fond, le talent est
là, prêt à jaillir?
Je connais au moins une preuve de ce
que j'avance. Aucun d'entre vous n'a,
je pense, souvenance d'Henri Tallard,
un pauvre garçon qui remplissait des
rôles tantôt aux Bouffes-du-Nord, tan-
tôt à Grenelle, aux Batignolles ou à
Montparnasse? Quatre ou cinq fois, il
poussa jusqu'aux Variétés, où on l'uti-
lisa vaguement. La voix de ce brave
homme ressemblait fort à celle de notre
illustre Guillaume Renaudin, avec qui
il avait aussi quelque analogie physique.
Il faut dire tout de suite que le pauvre
Tallard ne donna jamais aucun signe de
talent. Je le sais fort bien, l'ayant eu
pour camarade lors de mes débuts qui
furent, vous le savez, difficiles, et l'ayant
souvent revu et entendu plus tard. D'ail-
leurs, tous ceux qui l'ont connu sont
bien de mon avis et lui-même, après la
période de mégalomanie propre à la jeu-
nesse, se jugeait irrémédiablement mé-
diocre.
Or il advint que Renaudin. au cours
d'une de ses grandes tournées, pêcha
un rhume si rude qu'il s'en trouva apho-
ne plus d'une semaine durant. Le ha-
sard, ironique ou bienveillant, voulut
que Tallard fût de cette tournée où il
jouait de falotes utilités. C'était une sale
affaire pour l'imprésario qui risquait
d'y perdre de nombreux billets de mille,
et pour Renaudin même il y allait de ca-
chefs considérables. Renaudin est, vous
le savez, assez amoral et immodérément
avide de galette; quant à l'imprésario
Ygrec, c'est une véritable crapule auda-
cieuse jusqu'à la témérité et qui n'échap-
pa à la correctionnelle que par miracle.
Ce fut lui qui eut l'idée d'utiliser Tal-
lart pour remplacer quatre ou cinq fois
Renaudin, et de sa part cela s'explique.
Mais l'inconcevable est qu'il réussit à
persuader le grand comédien, sans doute
à la faveur d'un accès de fièvre.
La chose convenue, l'imprésario em-
ploya une dextérité inouïe pour la réa-
liser. Son rôle fut rendu plus aisé par
le fait que Renaudin battait alors froid
les meilleurs sujets de la troupe, et qu'il
tenait les autres à distance. Bref, avec
l'aide de deux âmes damnées, et par des
trucs relevant du roman policier, Ygrec
escamota les difficultés. Tallard, qui
avait un culte aveugle pour Renaudin,
et dont le caractèré était faible, se laissa
faire. Son grimage fut extraordinaire,
facilité par sa confuse ressemblance avec
Renaudin, et quant aux voix, je l'ai dit,
elles étaient fraternellement. semblables.
De plus, on informa le public que l'il-
lustre artiste n'était pas dans son as-
siette.
Tout d'abord, Tallard joua d'une ma-
nière fade et morne, s'efforçant d'imi-
ter, de loin, son modèle. Pour dire vrai,
il s'attendait à des pommes cuites. La
salle, cependant, se montra bienveil-
lante. Elle laissa même passer sans un
murmure les premiers applaudissements
de la claque. Quant aux autres acteurs,
ils étaient abasourdis, incapables de con-
cevoir que Renaudin jouât de cette ma-
nière indigente, et pressentant, à fleur
de peau, quelque singulière manigance.
Que se passa-t-il alors dans l'âme si
longtemps endormie de Tallard? Lui-
même, sans doute, n'eût pu le dire. Il
semble que le simple fait de n'être pas
sifflé et hué l'ait exalté. Vers le milieu
du premier acte, il s'abandonna à une
sorte d'inspiration. Son jeu pénible de-
vint peu à peu énergique, sa voix mo-
nocorde jeta des notes inattendues. Et
tout à coup, ah! certes, avec des inéga-
lités, voire avec des discordances, un
acteur étonnant se révéla à lui-même et
au public. Il fut à la fois inférieur et
supérieur à Renaudin. Moins souples,
moins soutenus, ses accents eurent une
ampleur qui approchait du génie et qui,
tout à la fin de l'acte, quand trois ou
quatre salves d'applaudissements eurent
électrisé le pauvre bougre, devint posi-
tivement du génie.
Au deuxième acte, il fut d'abord pris
d'un trac épouvantable, croyant que tout
allait s'effondrer. Mais devant l'évident
emballement du public, il se reprit, il se
déoassa. une sorte de souplesse se mêla
à sa force: l'acte finit sous un ouragan
d'enthousiasme, il fallut relever sept fois
le rideau. Quant au troisième, bref, tra-
gique, brutal, il l'enleva d'un élan
triomphal.,.. Après quoi, avec l'aide de
l'imprésario, il se sauva éperdument,
couvert d'une grande cape, s'affala dans
une auto qui attendait sous pression, et
rentra chez lui à motié mort de peur et
tout palpitant d'orgueil.
Renaudin, revenu au sentiment des
réalités, s'opposa à ce qu'on renouvelât
l'épreuve; et quoique des bruits énigma-
tiques courussent dans la troupe, le secret
ne fut pas trahi alors, et il ne le fut dans
la suite que fragmentairement, avec des
airs de légende.
Mais Tallard savait désormais ce qu'il
avait dans le ventre. Il se mit à la re-
cherche d'une occasion nouvelle. Hélas!
il avait sa destinée tout entière contre lui
et il ne pouvait se prévaloir de la super-
cherie dans laquelle on l'avait entraîné.
Plusieurs années se passèrent. Tal-
lard, dans des rôles miteux, montrait
maintenant un talent réel, si réel qu'on
s'en apercevait à peu près autour de lui.
Tous ceux qui ont conquis la gloire par
étapes savent ce que sont ces fallacieux
à peu près et après combien de temps
ils deviennent de solides réalités. Enfin,
dans sa cinquante-cinquième année, on
l'engagea pour jouer le beau rôle mar-
qué dans une pièce Scandinave, au théâ-
tre des Temps-Nouveaux.
Pendant les répétitions, Tallard se ré-
véla prodigieux: j'en puis répondre, car
je fus le voir plusieurs fois et je lui pré-
dis une victoire éclatante. Je n'étais pas
le seul ; vingt Parisiens du grand jury
théâtral pourront vous dire que le mal-
heureux fut à la hauteur des plus puis-
sants d'entre nous. Mais le destin avait
bien voulu qu'il finît par se connaître,
il ne voulut pas qu'il se fît connaître à
la foule. A la suite d'une chute, le mal-
heureux fut pris de crises périodiques
d'aphasie. Il fallut le remplacer, et com-
me il n'y avait pas encore à cette épo-
que de Trente ans de la vie de théâtre
ni d'asile à Pont-aux-Dames, il mourut
fort misérablement et faillit être enterré
dans la fosse commune.
J. H. ROSNY.
*
(Traduction réservée.)
Nous publierons demain une chronique de
GEORGES LECOMTE
Après nous le déluge
On a beau dire et répéter que notre
vieille Europe est en retard sur la jeune
Amérique, il faut bien reconnaître cepen-
dant que nous faisons de louables efforts
pour rattraper le temps perdu, et que nos
mœurs s'inspirent chaque jour davantage
des saines traditions commerciales et indus-
trielles qui, dans notre siècle, font les bon-
nes maisons.
C'est particulièrement dans le monde des
théâtres que cette heureuse évolution s'ac-
complit, et l'on en peut attendre un relève-
ment des affaires que d'aucuns souhaitaient
depuis longtemps.
Voyez par exemple ce qui se passe vis-
à-vis de la presse, lorsqu'un imcrPsario
nous annonce soit de magnifiques représen-
tations extraordinaires d'artistes étrangers,
soit un gala tout exceptionnel fait au Druiit
d'une oeuvre française et destiné à jaire
courir tout Paris. Evidemment, pour lancer
financièrement une telle affaire il s'agit né-
cessairement de la présenter au public, et
la presse est seule capable de le faire:
Chaque jour on l'inonde de communi-
qués, de photographies, de documents pas-
sionnants; ce sont des coups de téléphone,
des démarches personnelles, et, comme
d'habitude, cette bonne presse dont on dit
tant de mal, mais qui se laisse cependant
toujours apitoyer par une œuvre artistique
ou charitable, cette bonne presse marche
avec entrain, lance joyeusement la repré-
sentation artistique dont on lui parle et as-
sure la recette.
Les lecteurs parfois sont quelque peu
étonnés de l'abondance des renseignements
qu'on leur donne sur l'admirable gala qui
se prépare, mais ils se consolent en pen-
sant au compte rendu qu'ils en liront le
lendemain de la représentation dans leur
journal favori, après y être allés.
Malheureusement, il faut bien le dire,
les choses ne se passent point aussi faci-
lement qu'on le pense. Le jour de la re-
présentation, lorsque la recette est faite,
lorsque les impresarii ont loué jusqu'à la
dernière marche du théâtre, leur attitude
vis-à-vis de la presse change brusquement;
ils ne la connaissent plus, ils ne s'en sou-
viennent pas, aucune place ne lui fut ré-
servée, et, pour le compte rendu, mon
Dieu! peu leur importe, comme, du reste,
peu leur importe également la représenta-
tion. La recette est faite: qu'on ne parle
plus de leur œuvre artistique, cela leur est
complètement égal.
Lorsqu'un journal est bien outHlé, ges
lecteurs n'en souffrent point: il est toujours
facile de trouver au dernier moment les
places nécessaires détenues par un ami
quelconque et le compte rendu détaillé est
fait quand même; mais les petits journaux,
ceux qui, ne disposant point de relations
suffisantes et comptant sur un service de
presse, ne trouvent plus de billets au der-
nier moment, dans quelle situation ridicule
se trouveront-ils vis-à-vis de leurs lecteurs?
Il est inutile, je crois, d'insister sur un
pareil procédé. Jusqu'à ce jour, il était uni-
quement réservé aux athlètes forains qui,
pendant une heure, font le tour de l'hono-
rable société, réclament à M. Anatole, le
joueur -d'orgue, encore la même air, ta-
pent le militaire, entôlent la bonne d'enfant
et flattent insidieusement le bourgeois de
trois quarts qui s'apprêtait à fuir.
Lorsque les derniers vingt-quatre sous,
(c vingt-quatre sous seulement », sont en-
caissés et Qu'il ne s'agit plus Que de faire
le coup mortel qui valut tant de succès a
l'athlète à la Cour de Russie, un habile
coup de sifflet lancé par un compère, d'un
coin quelconque du boulevard, suffit pour
justifier un départ rapide sans tenir les pro-
messes faites.
Mais que de telles mœurs s'acclimatent
sur nos plus grandes scènes, cela, c'est évi-
demment plus curieux, plus nouveau et
pas très rassurant pour l'avenir artistique
de notre pyas.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures un quart, à l'Opé-
ra-Comique, reprise de Pelléas et Méli-
sande.
c
haliapine est dans la joie.
Sur la proposition du ministre des
affaires étrangères, le grand chanteur Cha-
liapine vient d'être nommé chevalier de la
Légion d'honneur.
On ne peut que féliciter la grande-chan-
cellerie d'avoir ratifié la proposition du mi-
nistre en décorant l'admirable artiste
qu'est Chaliapine. Mais Chaliapine n'est
pas seulement le beau chanteur et comé-
dien que nous avons applaudi dans Boris
Godounow'; c'est aussi un brave cœur; il
yient de le prouver en apportant l'éclat de
son nom à la superbe représentation orga-
nisée l'autre jour par Raoul Gunsbourg au
bénéfice des blessés du Maroc.
Et actuellement, rien n'égale le bonheur
de Chaliapine de pouvoir porter le ruban
rouge; il exulte, il embrasse tous ceux qui
le félicitent.
N
otre Concours de Ténors.
Notre concours avait du bon. Ce
sera bien certainement l'avis de Dominique,
concurrent classé second et qui vient d'être
engagé comme fort ténor pour la saison pro-
chaine, par M. Noël Fabre, directeur du
Grand Théâtre de Nîmes.
En attendant son tour, Falandry, le vain-
queur de notre concours, s'est fixé à Paris
dans le 13e arrondissement. Il prend des
leçons et il attend les événements.
D
ébuts avant la lettre.
En attendant son entrée officielle
dans la maison de Molière, le grand artiste
qu'est Huguenet. occupe, chacun sait, la
scène de l'Athénée. Cependant, le public
sera incessamment admis à le voir inter-
préter le répertoire de la Comédie-Françai-
se avec les principaux sociétaires.
C'est dans Blanchette, de BrieUx, que
Pon pourra bientôt applaudir Huguenet. 11
répète depuis quelque temps, à la muette,
avec ses futurs camarades, le petit chef-
d'œuvre de l'auteur de Simone, pour le
compte. d'une société de cinématographes.
L
es débuts de Mme Melba.
La'jeune Nellie Alitchell, qui de-
vait devenir la grande Melba, montra de
bonne heure des dispositions étonnantes
pour la musique. Mais son père, très pu-
ritain, quoique bon musicien, s'opposait à
ce que sa fille devint cantatrice.
Pendant un séjour qu'elle faisait, avec
sa famille, à Sorrento, petite plage d'Aus-
tralie, la jeune Nellie proposa d'organiser
un concert pour permettre de faire réparer
les murs du cimetière de la localité.
Le père approuva d'abord, le but lui pa-
raissant très louable, mais craignant que le
succès n'encourageât la vocation de sa fille,
il se ravisa, et refusa les subsides néces-
saires à l'organisation du concert. Les affi-
ches, cependant, étaient imprimées; il man-
quait seulement l'argent pour le faire po-
ser. La future prima donna alla dans la
cuisine de l'hôtel où habitait sa famille, et,
captant les bonnes grâces d'une des cui-
sinières, elle lui persuada de préparer un
grand pot de colle et de couvrir d'affiches,
pendant la nuit, les murs de Sorrento.
La carrière de la jeune fille était décidée.
Il en fut ainsi fait, et les résultats furent
splendides, tant au point de vue financier
qu'artistique.
Sait-on que le nom de .Melba est breveté
aux Etats-Unis?
Quand la diva visita ce pays pour la pre-
mière fois, l'engouement fut tel qu'aussitôt
tout fut baptisé du nom de Melba.
Un jour, la grande artiste entra dans une
boutique et demanda au patron s'il ne pen-
sait pas qu'il aurait dû demander la per-
mission avant de se servir de ce nom.
« Non! répondit-il avec sérénité, Melba
n'est pas le véritable nom de la grande
cantatrice. J'ai autant de droits qu'elle à
l'employer » (on sait que Mme Melba s'ap-
pelle en réalité Mme Armstrong).
L'opinion du marchand ne fut point par-
tagée par l'homme d'affaires de l'artiste,
et, sur son conseil, un brevet fut pris en
Amérique, pour protéger le nom de Melba,
qui ne peut plus aujourd'hui être donné à
aucun article de commerce sans une autori-
sation spéciale. --
E
n visite.
La scène se passe devant l'hôtel de
l'avenue de Versailles, auquel nous avons
déjà consacré un récent écho.
Un visiteur s'arrête et sonne. Il attend.
Il sonne de nouveau, puis attend encore.
Soudain, un bruit de chaînes, de ver-
rous, de clefs, se fait entendre de l'autre
côté de la grille et un carreau s'ouvre dans
la porte.
— Voulez-vous, je vous prie, faire pas-
ser ma carte à madame.
— Madame n'est pas là!
Le visiteur insiste, la camériste le re-
garde d'un œil méfiant: r
- Madame déjeune tous. les mâtins de
bonne heure et sort ensuite.
- Pourriez-vous, alors. m'ouvrir, et
me donner de quoi écrire un mot?
- C'est que je ne puis, je suis enfer-
mée.
— Enfermée?
- Depuis une visite de cambrioleurs,
l'année, dernière, madame ferme toujours
en partant et emporte la clef avec elle.
- Mais n'avez-vous pas un cravon.
une Diurne, de l'encre?. "; -
l La camériste s'absente, puis revient, te-
nant à la main un crayon qu'elle tend à tra-
vers la prille, au visiteur, qui griffonne
quelques lignes sur sa carte, il la repasse
par le même grillage, puis s'éloigne, après
avoir entendu de nouveau, derrière lui, un
bruit de verrous, de chaînes, de clefs.
Le petit-fils de Jacques Offenbach vient
d'essayer de rendre visite à Mme Hortense
Schneider.
N
ous apprenons que MM. Isola vien-
nent de céder les Folies-Bergère à
M. Bannel. Ce serait taire injure a nos
lecteurs, tous très ,. au courant des choses
de théâtre, que de leur rappeler que, de-
puis un certain nombre d'années, M. Ban-
nel était plutôt un co-directeur qu'un sim-
ple secrétaire général. Très écouté de ces
Messieurs, il avait une influence indéniable
sur la marche de cette affaire. Nous ap-
plaudissons des deux mains à cette nomi-
nation et sommes certains que la compé-
tence, l'autorité, la clairvoyance de M. Ban-
nel contribueront à augmenter la vogue des
Folies.
Ajoutons que M. Bannel assurera la di-
rection avec M. Dumien, personnalité trop
parisienne pour qu'il soit utile d'en parler
longuement. -
L
a belle commanditaire.
INLqus avions la belle Otero, Otero
''¡' -l - - - -.-
grande artisfcér
se chuchotait hier, e se criera demain à
pleine voix; btero jouera un rôle dans la
prochaine combinaison des Folies-Ber-
gère. Elle a mis des fonds et, ma foi!
elle les saura défendre mieux que tout au-
tre. Avec son talent, elle est sûre de faire
rentrer par la porte d'argent qu'elle aura
jeté parla fenêtre. Voilà une combinaison
financière qui paraît — jusqu'à présent -
des plus sérieuses.
T
hème et Mélodie.
Le tribunal de Dresde vient de ren-
A.. - !_.LL_L .J_--
dre un arrêt vraiment intéressant uaws
une affaire qui touche tous les composi-
teurs de musique.
Le musicien allemand H. G. Noren a
fait jouer dans cette ville une symphonie
intitulée Kaléidoscope. Dans la dernière
variation et dans la fugue qui terminent cet
ouvrage, l'auteur reprend deux thèmes de
La Vie d'un Héros, de Richard Strauss. La
symphonie étant dédiée « A un contempo-
rain illustre », cet emprunt était évidem-
ment un hommage à Strauss. Celui-ci l'in-
terpféta ainsi et félicita Moren du succès de
son œuvre.
Mais l'éditeur des Strauss en jugea autre-
ment et mit opposition à la publication du
Kaléidoscope. Un procès suivit et et-tribu-
nal donna tort à ^éditeur. Voici comment
le jugement est motivé:
La loi sur "le droit d'auteur de 1901 dit,
en son article 13: « Dans une composition
musicale, if est interdit d'emprunter une
mélodie à un ouvrage et de la faire res-
servir à une nouvelle œuvre ». Mais il
faut distinguer entre le motif, le thème, la
phrase et la mélodie. Le motif est la plus
petite unité dans laquelle s'exprime la pen-
sée musicale; le thème est fait de plusieurs
motifs; l'ode, enfin, est un tout qui unit
harmonieusement, sous une forme artisti-
que et finie, des éléments divers. En ce
sens même, un motif mélodique n'est pas
une mélodie qui forme la partie vraiment
attrayante et populaire d'une œuvre musi-
cale.
Or, les motifs qui ont été empruntés par
Noren à Strauss ne sont pas des mélodies.
Ils étaient susceptibles d'être repris et dé-
veloppés de mille manières, sans perdre
leur caractère, ce qui n'est pas le cas d'une
mélodie et la plainte de l'éditeur n'est donc
pas fondée.
Si l'on devait intenter des procès à tous
les compositeurs qui empruntent quelques
mesures à des « contemporains illustres »,
ou même à des morts, la musique ne serait
plus possible !
A
ujourd'hui s'ouvre, à l'hôtel Drouot,
salle 1, l'exposition de la collection
Thadée Natanson, qui sera vendue demain
aux enchères publiques, par les soins de
Me, Baudoin et de MM. Bernheim Jeune,
experts près la Cour d'appel.
c
'est maintenant que Paris, la capitale
du monde élégant, est dans toute sa
beauté et dans toute sa splendeur. L'après-
midi au bois, aux champs de courses, le
soir se dirigeant vers les établissements
de plaisir, passent brillantes les somptueu-
ses limousines automobiles.
Voyez-les; la plupart sont signées Fiat
ou Renault; elles furent livrées par Lam-
berjack, le fournisseur attitré de toutes les
élégances.
D
reconnaissances du Mont-de-Piété, 100 /0,
les dégage sans frais, même chez des tiers.
NOUVELLE A LA MAIN
H
ier soir, au gala de l'Opéra, deux au-
teurs dramatiques aimés du public
bavardaient sur la représentation et sur mille
choses ; au hasard, on entend :
— Alors, c'est décidé, nous aurons no-
tre maison de retraite.
— Oui, mon cher, l'architecte dresse
déjà les plans, ce sera superbe : grande sal-
le à manger, salon, chambre à coucHer
avec cabinet de toilette et salle de bain.
— Enfin, tout le confort moderne.
— Et puis, comme particularité : la cui-
sine se fera à ! 'électricité.
— Pourquoi donc?
— Mon cher, c'est une marque de déli-
catesse de la part de l'architecte: cela
évitera le four ! ! !
Scrupuleusement authentique.
Le Masque de Verre.
Lire à la troisième page :
Le Gala -
: -.. du MoulintRouge
Pour les Rapatriés du Marot
M. Joseph Randriamparany et son « Valilia »
(Ernesto Erod, ^01 ]
Un groupe de convalescents,
Mlle Louise Abbéma
La - Croix-Verte française, Société de se-
cours aux militaires coloniaux, compte une
belle journée de plus à joindre à toutes cel-
les — si nombreuses déjà — qui sont ins-
crites sur le livre d'or de cette bonne œu-
vre.
Fondée en 1888 par notre excellent con-
frère René de Cuers sous le titre d'Asso-
ciation tonkinoise, cette Société a pour but
de venir gratuitement en aide, en France,
aux colonies, aux pays de protectorat, à l'é-
tranger, à tous les deshérités de la vie qui
appartiennent ou ont appartenu à la grande
famille militaire coloniale: soldats et marins
en activité, convalescents sans famille, li-
bérés, malades et sans ressources, réformés
pour infirmité avec pension insuffisante, re-
traités sans famille et trop peu valides pour
se livrer à. un travail assidu, etc., etc..,
La grande fête champêtre d'hier avait
donc pour but de procurer quelques dou-
ceurs supplémentaires à nos braves soldats
rapatriés récemment-dû Maroc, qui se repo-
sent dans l'hospitalière maison de Sèvres
des fatigues de leur dure campagne. Aussi
de nombreuses notabilités avaient-elles ré-
pondu à l'appel des'organisateurs.
Nous avons reconnu autour de Mlle
Louise Abbéma, le célèbre peintre, prési-
dente de la Croix-Verte :
MM. Esnault-Pelterie, vice-président; de So-
lières, secrétaire ; Georges Bàstard, Paul Bour-
darie, Alfred Durand, Victor Jaubert, délégué
général de la C. V., à Bruxelles, venu spécia-
lement pour cette mtinée ; Frédéric Régmey
Ferdinand Tyan, membres du comité; Mme
générale Duncombe, le lieutenant-colonel
bataillon de zouaves détaché à Paris ; M.
Mme Fernand Mazade; Mme René ds' Sar.
Marceaux, MM. René Carillon, ie sculpte
bien connu; Falké, jeune cavalier du 5e clin
seurs, âgé de '20 ans à peine et titulaire de
médaille militaire ; Adolphe Baligaud, Mme?
Beylié, Crespin, MM. A. de Pawlowski, le c
te A. de Pouvourville, Mme Furet, l'aiir.
femme de notre excellent confrère du Rad-,
le docteur Jean Monod, chef de service
stomatalogie au Val-de-Grâce; une délé,,,-,-.
de l'A. des étudiants de- Paris; Mme du G;,
M. Stan François, etc., etc.
C'est à l'excellent Hurteaux, du Pau
Royal, qu'étaient dévolues les fonctions
licates de régisseur. Il s'acquitta de
tâche à la satisfaction générale.
Nous applaudîmes tout d'abord une
vante passe d'armes entre nos amis C. 1-
ges Dubois, maître d'armes de 'fOpé?a-v ■
mique, et Pal.
Cet assaut avait eu lieu sur la terrase
derrière le pavillon principal. On nous r
alors monter dans une vaste pièce conVt
tie en salle de spectacle pour entendre
« partie concert », où l'on applaudi' pa;
culièrement:
M. et Mme Botrel, accompagnés idai
A Colomb; M. le baron René Lieber. Mr-*
Jane Béer, Mlle Le Chevalier de Boi?v..
Mlle Berland, du Palais-Royal. M. P m;
Pecquery, de i'Opéra-Comique; Mlle Pav
Marsa, Mlle Isabelle Forère, de l'Opéra ,l
Montè-Carlo; M. Clément Négri, Mlle M;:
Meyer, M. Duard, Mlle Jane Faber, de l'
déon; M. Saidreau; du Palais-Royal; ML
Valentine Verlain, du Vaudeville; M C-eo
ges Voisin, du Vaudeville.
M. L. Belleville accompagna au piai
avec son autorité coutumière.
La fête se terminait par une séance c
prestidigitation du docteur Méphisto,
l'exécution sur le valihay instrument
prédilection des Malgaches,. d'airs mw
naux. et européens, par M. Joseph H..
diamparany, ancien interprète de la r.:
sion de Tamatave et de Tananarivo
1897.
Inutile de dire que les vingt-huit con
lescénts, parmi lesquels un vieux camr; ;
de, Robert, caporal au premier étranger,
furent les héros de la fête, qui r ':.'
sera pas, nous l'espérons bien, sans k-nuv
main. •
LE GALA DES AUTEURS
Caruse
Il convient évidemment de se placer à
un point de vu etrès spécial pour juger ces
sortes de représentations, dites de gala. Il
faut surtout y voir une exhibition solen-
nelle d'individualités artistiques.
Je ne surprendrai, certes, pas le lecteur
en déclarant, dès maintenant, que les ova-
tions d'une salle archicomble furent mul-
tiples. A tous moments, les bravos les plus
chaleureux, les acclamations les plus en-
thousiastes, les demandes tumultueuses de
bis et de rappels, illustèrent le spectacle
d'intermède intemDestifs. A la fin de cha-
Caruso, Melba, Renaud
dans U Ri£oletto':J
Mme Melba
Mme (ïleutUr??r, pttot.)
que air - et il y en a quelques-un- dari';
la partition de Verdi — la rampe se rai
lumait « plein feu' H, afin de perm-
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