Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-06-09
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juin 1908 09 juin 1908
Description : 1908/06/09 (A2,N253). 1908/06/09 (A2,N253).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646637x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
'7,' Ir-Ann'ë e -NI 233 -Çquotidienl te ffumëro : 5 centimes
-
Mardi 9 Juin 1908.
X'
Rédacteur en Chef G. de PAWLOWSKi .-
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
f7, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE ; 288-07
adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN a mois
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
étranger. 40 » 20 m
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard b PARIS
TÉLÉmroxE : 23JÏ-07
Adresse TéJégrcpSique.: CONGEDIA-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger.,,:.. - 40 a 20 J)
Lra Température
- [Vous n'ignorez pas que c'est en ce
"Sioment. la season de Londres, et que le
Derby d'Epsom s'est couru la semaine
'dernière.
Il m'avait semblé que cet événement
sportif et mondain se passerait difficile-
ment de ma présence. J'étais donc parti
pour Londres, en emmenant avec moi le
fashionable André Picard, encore tout
reluisant de la récente et successful re-
prise de Jeunesse.
Le dimanche matin nous quittâmes
Paris par la gare du Nord pavoisée — ou
plutôt à demi pavoisée, car on avait
décloué pas mal de tentures. Le temps
était incertain. Y avait-il du vent sur
la mer? Les drapeaux frissonnaient un
peu trop.
André Picard, pareil au petit navire,
M'avait jamais navigué : il avait une peur
atroce du mal de mer. Le front con-
tre la portière, pendant que le train
filait sous le ciel blanc de la Plaine-
Saint-Denis, mon compagnon de route
épiait les nuages.
Moi, je n'étais pas rassuré non plus.
fte déteste aller sur l'eau quand ça re-
mue un peu. Je suis malheureux à la
fois par crainte du mal de cœur et par
amour-propre. Une fois que l'effet s'est
produit, et que je me suis penché sur
le bastingage, je me sens moralement
autant que physiquement soulagé. Ça y
est. J'ai été malade. Il n'y a plus à
plastronner et à crâner. Rien n'est aussi
pénible que d'être obligé de crâner
quand on a la tête qui tourne.
Donc, le front sur une autre vitre, je
'scrutais, moi aussi, l'horizon. De Paris
à Calais on voit bien la nature ; on n'est
que rarement gêné par le talus brutal
oui. au moment orécis ou vous admirez.
vient vous cacher impoliment le paysage.
Des petits chemins joueurs passent et
repassent sous la voie. Puis, tout à coup,
on voit filer une résonnante petite gare.
A vrai dire, ce ne sont pas des im-
pressions de l'autre jour que je rap-
porte ici. L'autre jour, je me fichais des
/gares et des chemins. Allait-il faire beau,
ou n'allait-il pas faire beau? Telle était,
unique, la question. Le ciel n'était pas
sombre, mais il n'était pas clair. Il ne
laissait rien voir de ses intentions; il
cachait son jeu. Oh! ce gris-blanc qui
peut-être allait se foncer. Tout à coup,
-tout dans un coin, et derrière un petit
nuage noir, j'aperçus un coin bleu, d'un
bleu irrécusable. Puis ce morceau de
bleu grandit. Puis le soleil, le soleil lui-
même fit son apparition. Je regardai
triomphalement Picard.
Mais il était beaucoup moins content
que je ne l'aurais cru.
— Hé bien, quoi? lui dis-je, ne te ré-
jouis-tu pas? Il fait beau temps. Tu n'au-
ras pas le mal de mer! *
— Oui, répondit-il en hochant la tête,
je crois que je n'aurai pas le mal de
mer. Mais nous ferons, au théâtre du
Gymnase, une médiocre matinée!
Je tressaillis, car les sentiments hi-
deux, et contre nature, de l'auteur dra-
matique venaient de m'être dévoilés une
Ïois de plus.
Il faut bien qu'on le sache: à partir
du 15 mars, quand le matin du jour de
fête et de repos les Parisiens lèvent les
yeux au ciel, sourient au soleil qui leur
permet les belles promenades à la cam-
pagne, il existe une petite catégorie d'ê-
tres malfaisants, qui maudissent l'astre
du jour, et appellent la pluie. Oui, ils
rappellent, la réclament comme un droit,
fût-elle même accompagnée de grêlons
ravageurs.
A vrai dire, tous les auteurs drama-
tiques ne nourrissent pas constamment
des sentiments aussi odieux.
Ainsi, par exemple, les auteurs qui
ne sont pas sur l'affiche permettent à
la température d'être clémente, et joi-
gnent même leurs vœux à ceux des au-
tres hommes pour invoquer le soleil et
les plus chauds de ses rayons.
Comment voulez-vous, après cela,
tIue la Puissance céleste puisse conten-
ter tout le monde?
Admettons qu'un jour elle résigne ses
Pouvoirs, et laisse au genre humain lui-
même le choix de la température. Quelle
anarchie! Quels ordres contradictoires!
Ce soir, le directeur de l'Athénée
souhaite qu'il fasse frais. Celui de l'Al-
cazar d'été s'accommoderait mieux d'une
chaleur étouffante.
Dimanche prochain, les théâtres exi-
geront de la pluie. Le directeur du Vélo-
drome Buffalo désirera un ciel absolu-
ment pur.
La température sur mesure qui
conviendrait à un directeur de Paris de-
vrait être à peu près réglée sur le pro-
gramme suivant:
De six à dix degrés l'hiver. Les
grands froids, le gel et la neige sont à
éviter. La neige et le verglas empêchent
les voitures de marcher. Pas de voitures,
Pas de clients aux places cher. Ce-
Pendant, depuis l'invention des autos, le
tel est moins à craindre.
w En tout cas, le grand froid donne aux
parisiens un goût du home, à notre point
e vue spécial, très fâcheux.
Pas de brouillard, sous aucun prétex-
le.
De la pluie, par les temps chauds.
Une bonne pluie, les dimanches de la.
belle saison, pendant toute la matinée.
A midi, on a renoncé à toute escapade
agreste: le temps peut dore s'éclaircir
ans danQe".
Les jours de semaine, un peu de pluie
dans l'après-midi. Mais pas d'eau, s'il
vous plaît, à l'ouverture du bureau.
La pluie devra être fine, et de courte
durée. Les averses abondantes, la boue,
le gâchis sont encore des ennemis du
théâtre.
Orage, éclairs, tonnerre, à supprimer.
C'est, en somme, une série de petits
articles à élaborer. Voilà, je crois, de la
besogne pour la Commission des Au-
teurs, secondée avec fruit par l'assem-
blée générale.
Au fond, il y a bien des choses que
l'on réalise aujourd'hui, et qui parais-
saient plus irréalisables.
Je me sc iens d'un compte rendu de
courses qu'envoyait à un journal de
sport un correspondant de province :
« Aujourd'hui, brillante réunion sur
le Vélodrome de X. On y disputait,
entre autres épreuves, une internationale
et une course de tandems. L'organisa-
tion était parfaite; un vent violent n'a
cessé de souffler dans la ligne d'arri-
vée ».
Le jour où les directeurs de théâtre
commanderont ainsi aux éléments, il n'y
aura plus de crise théâtrale. Et il demeu-
rera à peu près indifférent d'écrire ou
non de très bonnes pièces.
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain une chronique de
JACQUES MAY
Diviser pour régner
Beaucoup de gens s'étonnent des fai-
bles recettes faites par certains théâtres à
cette époque-ci de l'année.
Je crois, pour peu que l'on soit au cou-
rant de la façon de diriger une affaire com-
merciale qu'un étonnement. contraire se-
rait plus légitime.
Par suite. en effet, d'une extraordinaire
aberration très particulière à notre pays,
c'est très généralement à des artistes que
l'on confie la direction commerciale de nos
grandes scènes, alors que leur talent pa-
rait les désigner tout justement pour ne
jamais s'occuper de pareilles questions.
On ne voit pas bien, en effet, des finan-
ciers ou des industriels confier à un acteur
réputé ou même à un homme de lettres
la direction d'une banque ou d'une usine,
la chose parait toute naturélle lorsqu'il est
question d'administrer un théâtre et tout
le monde sait cependant que dans les deux
cas les questions commerciales à débattre
sont sensiblement les mêmes. Impression-
nables à l'excès, prêts à s'emballer ou à
se décourager pour le moindre motif, nos
grands artistes paraissent peu désignés
pour remplir un pareil-office.
Voyez - ce qui se passe en ce moment
même: trois journées torrides ont suffi
.pour affoler la plupart de nos directeurs de
théâtres qui, tout aussitôt, ont décidé d'an-
noncer leur clôture annuelle; quelques de-
grés de moins trois jours après, ou un peu de
pluie, et tous ne manqueront point de s'arra-
cher les cheveux et de regretter la décision
prise. Il est vrai qu'un peu de soleil remet
les décisions anciennes en état.
Et cependant, les bénéfices réalisés de-
meurent considérables, la saison quand
même se solde par de gros bénéfices.
Qu'en faut-il conclure ? Sinon que leur ta-
lent, malgré tout, est capable de vaincre
toutes les imprudences financières et de
forcer la fortune à condition toutefois qu'ils
paient de leur personne en tant qu'artistes.
Pour le spectateur désintéressé qui ne
cherche qu'une chose, je veux dire une
interprétation hors de pair, cette constata-
tion ne peut qu'augmenter encore ses re-
grets. Ce n'est point, en effet, sans mé-
lancolie que l'on considère cet infini frac-
tionnement de nos , talents parisiens et que
l'on songe à l'admirable scène qui pourrait
réunir, si les considérations personnelles
avaient été mises de côté, des noms tels
que ceux d'Antoine, de Guitry, de Gémier,de
Sarah-Bernhardt et de Réjane! Quel théâ-
tre au monde aurait pu lutter contre une
interprétation pareille! et quelle gloire pour
nous si ce théâtre-là avait pu s'appeler la
« Comédie-Française » !
Mais hélas! ce n'est point de ce côté
que semble s'orienter le mouvement actuel
et, pour peu que le fractionnement se pro-
longe, nous serons contraints dans quelques
années d'aller voir le célèbre jeune pre-
mier dans un théâtre, l'inimitable soubrette
dans un autre et l'illustre amoureuse dans
un troisième, encadrés comme il convient
par une troupe faisant partie des accessoi-
res et destinée à faire mieux ressortir le
talent particulier de chaque artiste:
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures précises, au Théâ-
tre Mondain, répétition générale du specta-
cle à bureaux fermés composé de: Le Pa-
cha, de M. Auguste Achaume; de Margue-
rite essaye.,de M. Palau; de Zouzoute,
et de L'Homme aux treize cachets, de M.
Thiberge.
Pour les invitations, s'adresser au théâ-
tre.
M
E
n visite.
Un de nos amis s'en vint voir, ré-
cemment, M. Henri de Kegmer, dans le
luxueux appartement qu'il habite, rue de
Magdebourg. La concierge, distraite, lui
ayant indiqué l'escalier de service, notre
visiteur s'y engagea, et, parvenu à l'étage
occupé par le poète, il frappa.
Une porte s'ouvrit et, ô surprise! la plus
accorte des cuisinières accueillit le journa-
liste qui fut aussitôt introduit dans la.
cuisine même de l'auteur de la Doubie
Maîtresse, retenu par un précédent visi-
teur. La brave femme pria sans façon le
nouveau venu de s'asseoir.
.Un appétissant rosbeef saignait dans un
plat en terre et la servante s'occupait ù
le cribler de lardons avant de le déposer
dans le four. Aux murs, appendu parmi di-
vers ustensiles, un vieux cadre dédore of-
frait au lecteur une pièce de vers à demi
effacés que le poète avait dû composer sur
les bancs du collège.
Enfin, notre visiteur fut conduit dans le
cabinet de M, H. de Régnier, très étonné,
auquel il dit le compliment sur son excellent
appétit.
Le nouveau critique des Débats, qui
bourrait une pipe familière, ne put retenir
un éclat de rire sonore, et, saisissant un
volume de nouvelles de Benozzo Gozzoli,
qui traînait sur sa table, il en frappa le
meuble, en s'écriant:
- - Elle est bien bonne, bien bonne! Mais,
cher monsieur, la même aventure est arri-
vée à Sem, l'autre jour!
Il rajusta son monocle et philosophique-
ment ralluma sa pipe.
]
1 est critique. Il est romancier. Il est au-
teur dramatique. Et il est noble. Et il
n est pas malveillant.
Autant de titres à l'envoi, par les jeunes
littérateurs, des volumes de leurs œuvres,
aimablement dédicacées.
Hélas! où vont ces volumes? où vont
ces œuvres?
A la devanture d'une pauvre boutique
de « bric-à-brac » rue Bridaine, nous avons
trouvé ces jours derniers un Pour s'amu-
ser en ménage, de nos spirituels collabo-
rateurs Max et Alex. Fischer. L'exemplaire
portait ces quelques lignes d'hommage:
« A M. de N.
« Bien sympathiquement,
« Max et Alex. FISCHER. »
Ces sacrés domestiques ! On ne peut rien
conserver avec eux ! Les offres les plus flat-
teuses connaissent ainsi de tristes sorts.
batignollais. Quelle angoisse, que d'y son-
ger! ---
L
a concurrence.
C'était avant-hier, au Grand-Steeple
d Auteuii.
Trois jeunes gens, trois petits jeu-
nes gens de la rue Bergère, imberbes, les
cheveux soigneusement rayés, ont apostro-
phé Mlle D. une de nos plus jolies ar-
tistes d'un théâtre du boulevard. qui ri-
posta généreusement. Le motif? Le petit
Servatoire reprochait à la belle madame de
lui avoir fait enlever pour l'interpréter elle-
même un rôle d'éphèbe, dans une pièce
très spéciale que doit représenter ces jours-
ci un théâtre d'avant-garde — et dont le
principal rôle tentait, d'autre part, une jolie
étoile d'un théâtre d'à côté.
— Bataille de dames, murmura un de
nos plus spirituels vaudevillistes présents.
LES ARTISTES ETRANCERS A PARIS
Caruso
qui vient prêter son concours au Gala des auteurs
L
e plateau anesthésique.
Mieux aue la cocaïne et que tous les
calmants connus de la thérapeutique mo-
derne, la scène a d'extraordinaires vertus
anesthésiques.
Questionnez sur ce point n'importe quel
artiste, il vous répondra que le seul fait
de paraître en public, entre cour et jardin,
détruit, comme par enchantement, toute es-
pèce de sensibilité.
L'acteur qui souffre d'un violent mal de
dents voit immédiatement cesser les plus
intolérables douleurs dès qu'il a mis les
pieds sur le plateau.
Il n'est pas de crise névralgique, rhuma-
tismale ou .autre qui ne résiste au feu de
la rampe, pour reprendre, d'ailleurs, avec
toute son intensité dans la coulisse. Soyons
prosaïques: même les plus pressants be-
soins dont la non satisfaction est une souf-
france disparaissent sur les planches.
Cette puissance anesthésique de la scè-
ne fut constatée en maintes circonstances:
Tel comédien ou telle comédienne est si
peu en état de jouer son rôle que l'on se
prépare à faire une annonce; pour une
raison ou pour une autre, l'annonce n'est
pas faite, l'artiste se traîne jusqu'à la scène
et joue comme aux plus beaux soirs. Puis,
il regagne sa loge pour défaillir aussitôt.
Les douleurs morales ne se comportent
pas autrement que les douleurs physiques
au théâtre; aussi, notre admiration doit-elle
être moins grande pour l'artiste obligé
de faire rire, tandis qu'il a toutes les rai-
sons de pleurer.
Et maintenant, que ceux qui souffrent se
fassent acteurs; peut-être y gagneront-ils
quelque soulagement pendant le temps
eu 'ils mettront à apporter une lettre ou à
dire: « Madame est servie!. » C'est tou-
jours ça!
E
ducation théâtrale.
Tout dernièrement, un petit théâtre
Dien connu a vu son spectacle démembre
par suite du brusque départ de la commère
de la Revue et de plusieurs autres artistes.
Le directeur, affolé, se précipite alors
dans les loges:
— Qu'est-ce qu'on va donner pour rem-
placer la Revue? disait-il à qui voulait l'en-
tendre. -'.
4
Qulques-uns proposèrent de lire des
vers, quand arriva un comédien notoire,
ami de la maison, qui offrit son concours:
— Voulez-vous que je joue une scène du
Misanthrope ?
Alors le directeur, méfiant, d'interroger:
- Est-ce que c'est drôle !?
]
1 avait dit: « Non! »
Max Linder, qui fut hier l'objet d'un
écho dans nos colonnes, nous écrit à ce
propos :
Mon cher Masque de verre,
Oui, j'ai posé des scènes cinématographiques.
Oui, l'une d'elles me valut de la part d'une
jeune Hongroise une très flatteuse proposition
de mariage. mais point de bague et, ce qu'il
faut dire, c'est que j'ai décliné cette offre, vi-
goureusement. J'aime trop mon métier, Paris
— et une Parisienne — pour dire oui et m'en
aller habiter un vieux burg romantique.
Bien vôtre.
Max LINDER.
A
h ! les directeurs !
M. Max Dearly aime, par les belles
journées, s'aller promener sur les champs
de courses.
Il y a quelques jours, l'excellent artiste
des Variétés résolut de ne pas jouer son
rôle du Roi en matinée, et de prendre l'air
sur les pelouses d'émeraude.
Mais M. Samuel ne l'entend pas de cette
oreille. Il fit venir un huissier pour consta-
ter la défection de l'artiste.
Et M. Max Dearly, averti, renonça à sa;
promenade, mais il protesta énergiquement
contre cette façon de faire de son direc-
teur et prétendit que M. Samuel pouvait
bien ce jour-là renoncer à sa recette!.
R
épliques.
Vendredi dernier, aux dernières au-
ditions de l'Odéon, les « espoirs » mâles
et femelles se montrent du doigt, dans un
coin d'ombre, un vieillard majestueux à
barbe blanche, une dame au masque tragi-
que et une jeune femme timide. Enfin, c'est
Mlle Jeanne Remy qui vient auditionner de-
vant Antoine et qui a amené avec elle ses
« répliques » : Mme Emilie Lerou et M.
Mounet-Sully. -
M
anitous et talismans.
L Nos artistes sont décidément in-
nombrables qui manifestent de curieuses
idiosyncrasies. Mme Sarah-Bernhardt, qui
professait jadis une grande foi dans les opa-
les, à la suite d'une maladie qu'elle fit, se
prit à les détester et adore aujourd'hui les
rubis. Mlle Henriette Roggers, qui se pique
de n'être pas superstitieuse, passe exprès
sous les échelles pour se concilier la chan-
ee. Mme Miller, du Théâtre Réjane, abhor-
re le chiffre quatorze, et Mlle Andrée Méry
tous les multiples de sept. Mlle Suzanne
Carlix craint par-dessus tout de s'entendre
souhaiter « bonne chance » un jour de pre-
mière. M. Tarride interdit à sa charmante
femme de porter des plumes de paon sur
ses chapeaux, et, dans les pièces qu'il met
en scène, défend de prononcer le mot
« guigne ». Quant à Mme Réjane, elle re-
marque que, toutes les fois qu'elle remet
sa loge à neuf, elle n'obtient pas, dans la
pièce en cours, le succès qu'elle mérite-
rait!
L
e trop zélé lieutenant de pompiers.
Au Havre. M. Paul Mounet incar-
nait dans Le Duel Mgr Bolène, qu'il créa
de la splendide façon que l'on sait.
A son entrée, d'après une indication de
mise en scène, celui-ci, qui fume un cigare,
le jette à terre dès qu'il aperçoit la du-
chesse de Chailles.
Or, en attendant, en coulisse, le sympa-
thique sociétaire avait allumé son cigare.
et aspirait de larges bouffées de la façon la
plus tranquille.
Survint un lieutenant de pompiers:
- Mais, monsieur, on ne fume pas sur
le théâtre. A quoi pensez-vous?
Et l'évêque de répondre de son puissant
organe :
- C'est dans la pièce. que diable! je
ne suis pas un enfant, je sais ce que je
fais. D'ailleurs, je le jette en entrant.
Alors, son interlocuteur:
— En ce cas, je vais prendre les mesu-
res nécessaires.
Et, appelant deux de ses hommes, il leur
donna quelques ordres à voix basse, cepen-
dant que la belle tête du prélat s'auréolait
de vapeurs bleuâtres.
A la réplique donnée pour l'introduction
de Mgr Bolène, tous les spectateurs virent
ce tableau plutôt bizarre: l'évêque, appuyé
sur le Chinois, escorté de chaque côté de
deux pompiers lesquels tenaient l'un un
seau rempli d'eau, l'autre une éponge ruis-
selante. cependant que le lieutenant se
précipitait à quatre pattes pour .recueillir
l'objet dangereux! --
L
es nouvelles bicyclettes légères de tou-
risme, pour homme et dame. de la
Société « La Française » (marque Diamant)
sont exposées: 16, avenue de la Grande-
Armée.
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye cher
bijoux, diamants, perles. automobiles.
reconnaissances du Mont-de-Piété, 100 %,
les dégage sans frais, même chez des tiers. -
L
es sportsmen connaissent assez la mar-
que Labor, universellement répandue
et appréciée, pour qui soit superflu de
vanter ici la robustesse, l'élégance et les
prix d'extraordinaire bon marché de cette
reine des bicyclettes.
NOUVELLE A LA MAIN
E
n tournée, sur un quai de gare, en at-
tendant le semi-direct de 6 h. 16,
aeux acteurs paies er minâmes — ils ne
sont pas, ça se voit, de la Comédie-Fran-
çaise - devisent de leur talent respectif :
- Moi, dit l'un, j'ai tellement de flam-
me qu'en scène je ne me connais plus. Je
suis tout entier à mon rôle. Dès les premiè-
res répliques que je prononce, le public dis-
paraît pour moi.
Alors l'autre, pas rosse, dans un sourire:
- Dis plutôt: à cause de toi.
Le Masque de Verre.
Un dessin de Rodin
Une des légendes les plus fortement ac-
créditées chez nos contemporains veut que
les grands artistes vivent inévitablement
méconnus, et que seule une justice pos-
thume soit un jour rendue à leurs œuvres.
Poètes, peintres, sculpteurs, musiciens,
sont, on le sait, gibier d'hôpital. C'est une
idée chère, on ignore pourquoi, à beau-
coup de gens pourtant sensés que la gloire
des arts doive s'acheter par un trépas pré-
maturé suivi du corbillard des pauvres et
de la fosse commune.
Il est pénible de démentir une croyance
aussi touchante, mais la plate Vérité, attes-
tant sans égards les faits, n'en laisse pas
subsister grand chose.
Certes, on a vu des- morts naître sou-
dainement à la gloire. La récente et si
prompte résurrection d'Ubu-Roi, quelques
mois à peine après la mort misérable d'Al-
fred Jarry: la glorification tardive d'Albert
Samain et de son Polyphème en furent,
sauf erreur, les derniers exemples.
Mais combien d'ajutres vieillirent et gran-
dirent dans l'admiration publique!
Quelques illustres privilégiés vivent dans
une atmosphère qui leur permet de savou-
rer à l'avance comme les hommages d'une
postérité lointaine.
J'en sais même qui ont plus à craindre
qu'à espérer des temps futurs, — ceux-là
justement qui semblent se gaver plus
gloutonnement de la vénération générale
qui leur est offerte. Mais d'autres occupent
fort décemment leur rang incontesté de
grands hommes.
Ainsi Rodin.
Le voilà sorti vainqueur des rudes com-
bats qu'il dut soutenir et instajlé com-
modément dans l'admiration de son temps.
On n'oserait plus bafouer, comme il y a
dix ans, son Balzac. L'incompréhension pu-
blique a désarmé devant cette force. Ceux
même que l'énergie de ses synthèses dé-
concerte encore n'osent plus le dire er
commencent même à ne plus oser ser
l'avouer.
Son buste de Becque inauguré l autn
jour fut unanimement approuvé et ne sou
leva aucun sarcasme. L'art de Rodin est en ,
fin respecté. On peut même croire qu'il est
compris.
Pourtant, l'année dernière, une exposi-
tion de croquis du maître ranima les iro-
nies qui se taisaient. On s'exclama, on
pouffa devant ces notations réduites à l'in-
dispensable, résumant en quelques traits
vifs toute la vérité d'un mouvement. Il
est évident que Rodin n'a pas cherche à
créer là des figures définitives. Ce sont des
documents saisis rapidement, des apparen-
ces fugaces retenues captives par le crayon.
Il faut au sculpteur de tant de corps iro-
mains si vrais une étude constante du dé,
placement des lignes. C'est la synthèse de
ces mouvements qu'il inscrit dans le mar-
bre ou le bronze.
Nous avons la joie d'offrir à nos lecteurs
la reproduction d'une de ces notes hâtives et
pourtant si justes que le grand artiste a
bien voulu nous autoriser à choisir lui-
même dans ses cartons.
Il est évident que cette figure vous pa-
raîtra d'abord confuse et que vous n 'e¡¡;
démêlerez le sens exact qu'après quel:r.";s
secondes d'examens mais -appliquez-v du-
rant un instant des yeux de bonne volonté
et vous en percevrez sans peine toute la
puissance de raccourci.
EDOUARD HELSEY.
Le Yiddish Theàtre
ç, Le Yiddrs Whitecbapeî
h Theâtre 1
(Souvenirs sur un théâtre défunt) (1)
Quand Frank a dit « quelque part dans
Whitechapel », il, a tout dit. Cette si
vague formule résume à ses yeux toute
l'horreur sale et pauvre du East End de
Londres. Pour Frank Shoreditch, Hounds-
ditsch, Mil End, les Docks, c'est tout pa-
reil, un amas de masures plates, de rues
(1) La dernière représentation du Pavillon a,
en effet, tout dernièrement eu lieu. On voit que
l'enthousiasme des petites places ne suffit pas
à faire la fortune des directeurs de théâtre.
étroites, d'affreux bars, des enfants piail-
lant dans des ruelles sur des monceaux,
d'immondices et des coins pleins de sou-
venirs criminels. Quelle erreur! Le East
End s'affirme plus varié à lui seul que tous
les autres quartiers de la ville, sinon plus
charmant. Et je commence à l'apprécier'
avec sympathie.
Dernièrement, au Standard Theatre de
Bishopsgate, nous avions vu un mélodrame
anglais dans son effarante idiotie, applaudi
par un populaire londonien tout à fait iv.
-
Mardi 9 Juin 1908.
X'
Rédacteur en Chef G. de PAWLOWSKi .-
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
f7, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE ; 288-07
adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN a mois
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
étranger. 40 » 20 m
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard b PARIS
TÉLÉmroxE : 23JÏ-07
Adresse TéJégrcpSique.: CONGEDIA-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger.,,:.. - 40 a 20 J)
Lra Température
- [Vous n'ignorez pas que c'est en ce
"Sioment. la season de Londres, et que le
Derby d'Epsom s'est couru la semaine
'dernière.
Il m'avait semblé que cet événement
sportif et mondain se passerait difficile-
ment de ma présence. J'étais donc parti
pour Londres, en emmenant avec moi le
fashionable André Picard, encore tout
reluisant de la récente et successful re-
prise de Jeunesse.
Le dimanche matin nous quittâmes
Paris par la gare du Nord pavoisée — ou
plutôt à demi pavoisée, car on avait
décloué pas mal de tentures. Le temps
était incertain. Y avait-il du vent sur
la mer? Les drapeaux frissonnaient un
peu trop.
André Picard, pareil au petit navire,
M'avait jamais navigué : il avait une peur
atroce du mal de mer. Le front con-
tre la portière, pendant que le train
filait sous le ciel blanc de la Plaine-
Saint-Denis, mon compagnon de route
épiait les nuages.
Moi, je n'étais pas rassuré non plus.
fte déteste aller sur l'eau quand ça re-
mue un peu. Je suis malheureux à la
fois par crainte du mal de cœur et par
amour-propre. Une fois que l'effet s'est
produit, et que je me suis penché sur
le bastingage, je me sens moralement
autant que physiquement soulagé. Ça y
est. J'ai été malade. Il n'y a plus à
plastronner et à crâner. Rien n'est aussi
pénible que d'être obligé de crâner
quand on a la tête qui tourne.
Donc, le front sur une autre vitre, je
'scrutais, moi aussi, l'horizon. De Paris
à Calais on voit bien la nature ; on n'est
que rarement gêné par le talus brutal
oui. au moment orécis ou vous admirez.
vient vous cacher impoliment le paysage.
Des petits chemins joueurs passent et
repassent sous la voie. Puis, tout à coup,
on voit filer une résonnante petite gare.
A vrai dire, ce ne sont pas des im-
pressions de l'autre jour que je rap-
porte ici. L'autre jour, je me fichais des
/gares et des chemins. Allait-il faire beau,
ou n'allait-il pas faire beau? Telle était,
unique, la question. Le ciel n'était pas
sombre, mais il n'était pas clair. Il ne
laissait rien voir de ses intentions; il
cachait son jeu. Oh! ce gris-blanc qui
peut-être allait se foncer. Tout à coup,
-tout dans un coin, et derrière un petit
nuage noir, j'aperçus un coin bleu, d'un
bleu irrécusable. Puis ce morceau de
bleu grandit. Puis le soleil, le soleil lui-
même fit son apparition. Je regardai
triomphalement Picard.
Mais il était beaucoup moins content
que je ne l'aurais cru.
— Hé bien, quoi? lui dis-je, ne te ré-
jouis-tu pas? Il fait beau temps. Tu n'au-
ras pas le mal de mer! *
— Oui, répondit-il en hochant la tête,
je crois que je n'aurai pas le mal de
mer. Mais nous ferons, au théâtre du
Gymnase, une médiocre matinée!
Je tressaillis, car les sentiments hi-
deux, et contre nature, de l'auteur dra-
matique venaient de m'être dévoilés une
Ïois de plus.
Il faut bien qu'on le sache: à partir
du 15 mars, quand le matin du jour de
fête et de repos les Parisiens lèvent les
yeux au ciel, sourient au soleil qui leur
permet les belles promenades à la cam-
pagne, il existe une petite catégorie d'ê-
tres malfaisants, qui maudissent l'astre
du jour, et appellent la pluie. Oui, ils
rappellent, la réclament comme un droit,
fût-elle même accompagnée de grêlons
ravageurs.
A vrai dire, tous les auteurs drama-
tiques ne nourrissent pas constamment
des sentiments aussi odieux.
Ainsi, par exemple, les auteurs qui
ne sont pas sur l'affiche permettent à
la température d'être clémente, et joi-
gnent même leurs vœux à ceux des au-
tres hommes pour invoquer le soleil et
les plus chauds de ses rayons.
Comment voulez-vous, après cela,
tIue la Puissance céleste puisse conten-
ter tout le monde?
Admettons qu'un jour elle résigne ses
Pouvoirs, et laisse au genre humain lui-
même le choix de la température. Quelle
anarchie! Quels ordres contradictoires!
Ce soir, le directeur de l'Athénée
souhaite qu'il fasse frais. Celui de l'Al-
cazar d'été s'accommoderait mieux d'une
chaleur étouffante.
Dimanche prochain, les théâtres exi-
geront de la pluie. Le directeur du Vélo-
drome Buffalo désirera un ciel absolu-
ment pur.
La température sur mesure qui
conviendrait à un directeur de Paris de-
vrait être à peu près réglée sur le pro-
gramme suivant:
De six à dix degrés l'hiver. Les
grands froids, le gel et la neige sont à
éviter. La neige et le verglas empêchent
les voitures de marcher. Pas de voitures,
Pas de clients aux places cher. Ce-
Pendant, depuis l'invention des autos, le
tel est moins à craindre.
w En tout cas, le grand froid donne aux
parisiens un goût du home, à notre point
e vue spécial, très fâcheux.
Pas de brouillard, sous aucun prétex-
le.
De la pluie, par les temps chauds.
Une bonne pluie, les dimanches de la.
belle saison, pendant toute la matinée.
A midi, on a renoncé à toute escapade
agreste: le temps peut dore s'éclaircir
ans danQe".
Les jours de semaine, un peu de pluie
dans l'après-midi. Mais pas d'eau, s'il
vous plaît, à l'ouverture du bureau.
La pluie devra être fine, et de courte
durée. Les averses abondantes, la boue,
le gâchis sont encore des ennemis du
théâtre.
Orage, éclairs, tonnerre, à supprimer.
C'est, en somme, une série de petits
articles à élaborer. Voilà, je crois, de la
besogne pour la Commission des Au-
teurs, secondée avec fruit par l'assem-
blée générale.
Au fond, il y a bien des choses que
l'on réalise aujourd'hui, et qui parais-
saient plus irréalisables.
Je me sc iens d'un compte rendu de
courses qu'envoyait à un journal de
sport un correspondant de province :
« Aujourd'hui, brillante réunion sur
le Vélodrome de X. On y disputait,
entre autres épreuves, une internationale
et une course de tandems. L'organisa-
tion était parfaite; un vent violent n'a
cessé de souffler dans la ligne d'arri-
vée ».
Le jour où les directeurs de théâtre
commanderont ainsi aux éléments, il n'y
aura plus de crise théâtrale. Et il demeu-
rera à peu près indifférent d'écrire ou
non de très bonnes pièces.
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain une chronique de
JACQUES MAY
Diviser pour régner
Beaucoup de gens s'étonnent des fai-
bles recettes faites par certains théâtres à
cette époque-ci de l'année.
Je crois, pour peu que l'on soit au cou-
rant de la façon de diriger une affaire com-
merciale qu'un étonnement. contraire se-
rait plus légitime.
Par suite. en effet, d'une extraordinaire
aberration très particulière à notre pays,
c'est très généralement à des artistes que
l'on confie la direction commerciale de nos
grandes scènes, alors que leur talent pa-
rait les désigner tout justement pour ne
jamais s'occuper de pareilles questions.
On ne voit pas bien, en effet, des finan-
ciers ou des industriels confier à un acteur
réputé ou même à un homme de lettres
la direction d'une banque ou d'une usine,
la chose parait toute naturélle lorsqu'il est
question d'administrer un théâtre et tout
le monde sait cependant que dans les deux
cas les questions commerciales à débattre
sont sensiblement les mêmes. Impression-
nables à l'excès, prêts à s'emballer ou à
se décourager pour le moindre motif, nos
grands artistes paraissent peu désignés
pour remplir un pareil-office.
Voyez - ce qui se passe en ce moment
même: trois journées torrides ont suffi
.pour affoler la plupart de nos directeurs de
théâtres qui, tout aussitôt, ont décidé d'an-
noncer leur clôture annuelle; quelques de-
grés de moins trois jours après, ou un peu de
pluie, et tous ne manqueront point de s'arra-
cher les cheveux et de regretter la décision
prise. Il est vrai qu'un peu de soleil remet
les décisions anciennes en état.
Et cependant, les bénéfices réalisés de-
meurent considérables, la saison quand
même se solde par de gros bénéfices.
Qu'en faut-il conclure ? Sinon que leur ta-
lent, malgré tout, est capable de vaincre
toutes les imprudences financières et de
forcer la fortune à condition toutefois qu'ils
paient de leur personne en tant qu'artistes.
Pour le spectateur désintéressé qui ne
cherche qu'une chose, je veux dire une
interprétation hors de pair, cette constata-
tion ne peut qu'augmenter encore ses re-
grets. Ce n'est point, en effet, sans mé-
lancolie que l'on considère cet infini frac-
tionnement de nos , talents parisiens et que
l'on songe à l'admirable scène qui pourrait
réunir, si les considérations personnelles
avaient été mises de côté, des noms tels
que ceux d'Antoine, de Guitry, de Gémier,de
Sarah-Bernhardt et de Réjane! Quel théâ-
tre au monde aurait pu lutter contre une
interprétation pareille! et quelle gloire pour
nous si ce théâtre-là avait pu s'appeler la
« Comédie-Française » !
Mais hélas! ce n'est point de ce côté
que semble s'orienter le mouvement actuel
et, pour peu que le fractionnement se pro-
longe, nous serons contraints dans quelques
années d'aller voir le célèbre jeune pre-
mier dans un théâtre, l'inimitable soubrette
dans un autre et l'illustre amoureuse dans
un troisième, encadrés comme il convient
par une troupe faisant partie des accessoi-
res et destinée à faire mieux ressortir le
talent particulier de chaque artiste:
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures précises, au Théâ-
tre Mondain, répétition générale du specta-
cle à bureaux fermés composé de: Le Pa-
cha, de M. Auguste Achaume; de Margue-
rite essaye.,de M. Palau; de Zouzoute,
et de L'Homme aux treize cachets, de M.
Thiberge.
Pour les invitations, s'adresser au théâ-
tre.
M
E
n visite.
Un de nos amis s'en vint voir, ré-
cemment, M. Henri de Kegmer, dans le
luxueux appartement qu'il habite, rue de
Magdebourg. La concierge, distraite, lui
ayant indiqué l'escalier de service, notre
visiteur s'y engagea, et, parvenu à l'étage
occupé par le poète, il frappa.
Une porte s'ouvrit et, ô surprise! la plus
accorte des cuisinières accueillit le journa-
liste qui fut aussitôt introduit dans la.
cuisine même de l'auteur de la Doubie
Maîtresse, retenu par un précédent visi-
teur. La brave femme pria sans façon le
nouveau venu de s'asseoir.
.Un appétissant rosbeef saignait dans un
plat en terre et la servante s'occupait ù
le cribler de lardons avant de le déposer
dans le four. Aux murs, appendu parmi di-
vers ustensiles, un vieux cadre dédore of-
frait au lecteur une pièce de vers à demi
effacés que le poète avait dû composer sur
les bancs du collège.
Enfin, notre visiteur fut conduit dans le
cabinet de M, H. de Régnier, très étonné,
auquel il dit le compliment sur son excellent
appétit.
Le nouveau critique des Débats, qui
bourrait une pipe familière, ne put retenir
un éclat de rire sonore, et, saisissant un
volume de nouvelles de Benozzo Gozzoli,
qui traînait sur sa table, il en frappa le
meuble, en s'écriant:
- - Elle est bien bonne, bien bonne! Mais,
cher monsieur, la même aventure est arri-
vée à Sem, l'autre jour!
Il rajusta son monocle et philosophique-
ment ralluma sa pipe.
]
1 est critique. Il est romancier. Il est au-
teur dramatique. Et il est noble. Et il
n est pas malveillant.
Autant de titres à l'envoi, par les jeunes
littérateurs, des volumes de leurs œuvres,
aimablement dédicacées.
Hélas! où vont ces volumes? où vont
ces œuvres?
A la devanture d'une pauvre boutique
de « bric-à-brac » rue Bridaine, nous avons
trouvé ces jours derniers un Pour s'amu-
ser en ménage, de nos spirituels collabo-
rateurs Max et Alex. Fischer. L'exemplaire
portait ces quelques lignes d'hommage:
« A M. de N.
« Bien sympathiquement,
« Max et Alex. FISCHER. »
Ces sacrés domestiques ! On ne peut rien
conserver avec eux ! Les offres les plus flat-
teuses connaissent ainsi de tristes sorts.
batignollais. Quelle angoisse, que d'y son-
ger! ---
L
a concurrence.
C'était avant-hier, au Grand-Steeple
d Auteuii.
Trois jeunes gens, trois petits jeu-
nes gens de la rue Bergère, imberbes, les
cheveux soigneusement rayés, ont apostro-
phé Mlle D. une de nos plus jolies ar-
tistes d'un théâtre du boulevard. qui ri-
posta généreusement. Le motif? Le petit
Servatoire reprochait à la belle madame de
lui avoir fait enlever pour l'interpréter elle-
même un rôle d'éphèbe, dans une pièce
très spéciale que doit représenter ces jours-
ci un théâtre d'avant-garde — et dont le
principal rôle tentait, d'autre part, une jolie
étoile d'un théâtre d'à côté.
— Bataille de dames, murmura un de
nos plus spirituels vaudevillistes présents.
LES ARTISTES ETRANCERS A PARIS
Caruso
qui vient prêter son concours au Gala des auteurs
L
e plateau anesthésique.
Mieux aue la cocaïne et que tous les
calmants connus de la thérapeutique mo-
derne, la scène a d'extraordinaires vertus
anesthésiques.
Questionnez sur ce point n'importe quel
artiste, il vous répondra que le seul fait
de paraître en public, entre cour et jardin,
détruit, comme par enchantement, toute es-
pèce de sensibilité.
L'acteur qui souffre d'un violent mal de
dents voit immédiatement cesser les plus
intolérables douleurs dès qu'il a mis les
pieds sur le plateau.
Il n'est pas de crise névralgique, rhuma-
tismale ou .autre qui ne résiste au feu de
la rampe, pour reprendre, d'ailleurs, avec
toute son intensité dans la coulisse. Soyons
prosaïques: même les plus pressants be-
soins dont la non satisfaction est une souf-
france disparaissent sur les planches.
Cette puissance anesthésique de la scè-
ne fut constatée en maintes circonstances:
Tel comédien ou telle comédienne est si
peu en état de jouer son rôle que l'on se
prépare à faire une annonce; pour une
raison ou pour une autre, l'annonce n'est
pas faite, l'artiste se traîne jusqu'à la scène
et joue comme aux plus beaux soirs. Puis,
il regagne sa loge pour défaillir aussitôt.
Les douleurs morales ne se comportent
pas autrement que les douleurs physiques
au théâtre; aussi, notre admiration doit-elle
être moins grande pour l'artiste obligé
de faire rire, tandis qu'il a toutes les rai-
sons de pleurer.
Et maintenant, que ceux qui souffrent se
fassent acteurs; peut-être y gagneront-ils
quelque soulagement pendant le temps
eu 'ils mettront à apporter une lettre ou à
dire: « Madame est servie!. » C'est tou-
jours ça!
E
ducation théâtrale.
Tout dernièrement, un petit théâtre
Dien connu a vu son spectacle démembre
par suite du brusque départ de la commère
de la Revue et de plusieurs autres artistes.
Le directeur, affolé, se précipite alors
dans les loges:
— Qu'est-ce qu'on va donner pour rem-
placer la Revue? disait-il à qui voulait l'en-
tendre. -'.
4
Qulques-uns proposèrent de lire des
vers, quand arriva un comédien notoire,
ami de la maison, qui offrit son concours:
— Voulez-vous que je joue une scène du
Misanthrope ?
Alors le directeur, méfiant, d'interroger:
- Est-ce que c'est drôle !?
]
1 avait dit: « Non! »
Max Linder, qui fut hier l'objet d'un
écho dans nos colonnes, nous écrit à ce
propos :
Mon cher Masque de verre,
Oui, j'ai posé des scènes cinématographiques.
Oui, l'une d'elles me valut de la part d'une
jeune Hongroise une très flatteuse proposition
de mariage. mais point de bague et, ce qu'il
faut dire, c'est que j'ai décliné cette offre, vi-
goureusement. J'aime trop mon métier, Paris
— et une Parisienne — pour dire oui et m'en
aller habiter un vieux burg romantique.
Bien vôtre.
Max LINDER.
A
h ! les directeurs !
M. Max Dearly aime, par les belles
journées, s'aller promener sur les champs
de courses.
Il y a quelques jours, l'excellent artiste
des Variétés résolut de ne pas jouer son
rôle du Roi en matinée, et de prendre l'air
sur les pelouses d'émeraude.
Mais M. Samuel ne l'entend pas de cette
oreille. Il fit venir un huissier pour consta-
ter la défection de l'artiste.
Et M. Max Dearly, averti, renonça à sa;
promenade, mais il protesta énergiquement
contre cette façon de faire de son direc-
teur et prétendit que M. Samuel pouvait
bien ce jour-là renoncer à sa recette!.
R
épliques.
Vendredi dernier, aux dernières au-
ditions de l'Odéon, les « espoirs » mâles
et femelles se montrent du doigt, dans un
coin d'ombre, un vieillard majestueux à
barbe blanche, une dame au masque tragi-
que et une jeune femme timide. Enfin, c'est
Mlle Jeanne Remy qui vient auditionner de-
vant Antoine et qui a amené avec elle ses
« répliques » : Mme Emilie Lerou et M.
Mounet-Sully. -
M
anitous et talismans.
L Nos artistes sont décidément in-
nombrables qui manifestent de curieuses
idiosyncrasies. Mme Sarah-Bernhardt, qui
professait jadis une grande foi dans les opa-
les, à la suite d'une maladie qu'elle fit, se
prit à les détester et adore aujourd'hui les
rubis. Mlle Henriette Roggers, qui se pique
de n'être pas superstitieuse, passe exprès
sous les échelles pour se concilier la chan-
ee. Mme Miller, du Théâtre Réjane, abhor-
re le chiffre quatorze, et Mlle Andrée Méry
tous les multiples de sept. Mlle Suzanne
Carlix craint par-dessus tout de s'entendre
souhaiter « bonne chance » un jour de pre-
mière. M. Tarride interdit à sa charmante
femme de porter des plumes de paon sur
ses chapeaux, et, dans les pièces qu'il met
en scène, défend de prononcer le mot
« guigne ». Quant à Mme Réjane, elle re-
marque que, toutes les fois qu'elle remet
sa loge à neuf, elle n'obtient pas, dans la
pièce en cours, le succès qu'elle mérite-
rait!
L
e trop zélé lieutenant de pompiers.
Au Havre. M. Paul Mounet incar-
nait dans Le Duel Mgr Bolène, qu'il créa
de la splendide façon que l'on sait.
A son entrée, d'après une indication de
mise en scène, celui-ci, qui fume un cigare,
le jette à terre dès qu'il aperçoit la du-
chesse de Chailles.
Or, en attendant, en coulisse, le sympa-
thique sociétaire avait allumé son cigare.
et aspirait de larges bouffées de la façon la
plus tranquille.
Survint un lieutenant de pompiers:
- Mais, monsieur, on ne fume pas sur
le théâtre. A quoi pensez-vous?
Et l'évêque de répondre de son puissant
organe :
- C'est dans la pièce. que diable! je
ne suis pas un enfant, je sais ce que je
fais. D'ailleurs, je le jette en entrant.
Alors, son interlocuteur:
— En ce cas, je vais prendre les mesu-
res nécessaires.
Et, appelant deux de ses hommes, il leur
donna quelques ordres à voix basse, cepen-
dant que la belle tête du prélat s'auréolait
de vapeurs bleuâtres.
A la réplique donnée pour l'introduction
de Mgr Bolène, tous les spectateurs virent
ce tableau plutôt bizarre: l'évêque, appuyé
sur le Chinois, escorté de chaque côté de
deux pompiers lesquels tenaient l'un un
seau rempli d'eau, l'autre une éponge ruis-
selante. cependant que le lieutenant se
précipitait à quatre pattes pour .recueillir
l'objet dangereux! --
L
es nouvelles bicyclettes légères de tou-
risme, pour homme et dame. de la
Société « La Française » (marque Diamant)
sont exposées: 16, avenue de la Grande-
Armée.
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye cher
bijoux, diamants, perles. automobiles.
reconnaissances du Mont-de-Piété, 100 %,
les dégage sans frais, même chez des tiers. -
L
es sportsmen connaissent assez la mar-
que Labor, universellement répandue
et appréciée, pour qui soit superflu de
vanter ici la robustesse, l'élégance et les
prix d'extraordinaire bon marché de cette
reine des bicyclettes.
NOUVELLE A LA MAIN
E
n tournée, sur un quai de gare, en at-
tendant le semi-direct de 6 h. 16,
aeux acteurs paies er minâmes — ils ne
sont pas, ça se voit, de la Comédie-Fran-
çaise - devisent de leur talent respectif :
- Moi, dit l'un, j'ai tellement de flam-
me qu'en scène je ne me connais plus. Je
suis tout entier à mon rôle. Dès les premiè-
res répliques que je prononce, le public dis-
paraît pour moi.
Alors l'autre, pas rosse, dans un sourire:
- Dis plutôt: à cause de toi.
Le Masque de Verre.
Un dessin de Rodin
Une des légendes les plus fortement ac-
créditées chez nos contemporains veut que
les grands artistes vivent inévitablement
méconnus, et que seule une justice pos-
thume soit un jour rendue à leurs œuvres.
Poètes, peintres, sculpteurs, musiciens,
sont, on le sait, gibier d'hôpital. C'est une
idée chère, on ignore pourquoi, à beau-
coup de gens pourtant sensés que la gloire
des arts doive s'acheter par un trépas pré-
maturé suivi du corbillard des pauvres et
de la fosse commune.
Il est pénible de démentir une croyance
aussi touchante, mais la plate Vérité, attes-
tant sans égards les faits, n'en laisse pas
subsister grand chose.
Certes, on a vu des- morts naître sou-
dainement à la gloire. La récente et si
prompte résurrection d'Ubu-Roi, quelques
mois à peine après la mort misérable d'Al-
fred Jarry: la glorification tardive d'Albert
Samain et de son Polyphème en furent,
sauf erreur, les derniers exemples.
Mais combien d'ajutres vieillirent et gran-
dirent dans l'admiration publique!
Quelques illustres privilégiés vivent dans
une atmosphère qui leur permet de savou-
rer à l'avance comme les hommages d'une
postérité lointaine.
J'en sais même qui ont plus à craindre
qu'à espérer des temps futurs, — ceux-là
justement qui semblent se gaver plus
gloutonnement de la vénération générale
qui leur est offerte. Mais d'autres occupent
fort décemment leur rang incontesté de
grands hommes.
Ainsi Rodin.
Le voilà sorti vainqueur des rudes com-
bats qu'il dut soutenir et instajlé com-
modément dans l'admiration de son temps.
On n'oserait plus bafouer, comme il y a
dix ans, son Balzac. L'incompréhension pu-
blique a désarmé devant cette force. Ceux
même que l'énergie de ses synthèses dé-
concerte encore n'osent plus le dire er
commencent même à ne plus oser ser
l'avouer.
Son buste de Becque inauguré l autn
jour fut unanimement approuvé et ne sou
leva aucun sarcasme. L'art de Rodin est en ,
fin respecté. On peut même croire qu'il est
compris.
Pourtant, l'année dernière, une exposi-
tion de croquis du maître ranima les iro-
nies qui se taisaient. On s'exclama, on
pouffa devant ces notations réduites à l'in-
dispensable, résumant en quelques traits
vifs toute la vérité d'un mouvement. Il
est évident que Rodin n'a pas cherche à
créer là des figures définitives. Ce sont des
documents saisis rapidement, des apparen-
ces fugaces retenues captives par le crayon.
Il faut au sculpteur de tant de corps iro-
mains si vrais une étude constante du dé,
placement des lignes. C'est la synthèse de
ces mouvements qu'il inscrit dans le mar-
bre ou le bronze.
Nous avons la joie d'offrir à nos lecteurs
la reproduction d'une de ces notes hâtives et
pourtant si justes que le grand artiste a
bien voulu nous autoriser à choisir lui-
même dans ses cartons.
Il est évident que cette figure vous pa-
raîtra d'abord confuse et que vous n 'e¡¡;
démêlerez le sens exact qu'après quel:r.";s
secondes d'examens mais -appliquez-v du-
rant un instant des yeux de bonne volonté
et vous en percevrez sans peine toute la
puissance de raccourci.
EDOUARD HELSEY.
Le Yiddish Theàtre
ç, Le Yiddrs Whitecbapeî
h Theâtre 1
(Souvenirs sur un théâtre défunt) (1)
Quand Frank a dit « quelque part dans
Whitechapel », il, a tout dit. Cette si
vague formule résume à ses yeux toute
l'horreur sale et pauvre du East End de
Londres. Pour Frank Shoreditch, Hounds-
ditsch, Mil End, les Docks, c'est tout pa-
reil, un amas de masures plates, de rues
(1) La dernière représentation du Pavillon a,
en effet, tout dernièrement eu lieu. On voit que
l'enthousiasme des petites places ne suffit pas
à faire la fortune des directeurs de théâtre.
étroites, d'affreux bars, des enfants piail-
lant dans des ruelles sur des monceaux,
d'immondices et des coins pleins de sou-
venirs criminels. Quelle erreur! Le East
End s'affirme plus varié à lui seul que tous
les autres quartiers de la ville, sinon plus
charmant. Et je commence à l'apprécier'
avec sympathie.
Dernièrement, au Standard Theatre de
Bishopsgate, nous avions vu un mélodrame
anglais dans son effarante idiotie, applaudi
par un populaire londonien tout à fait iv.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0" La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7646637x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7646637x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7646637x/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7646637x/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7646637x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7646637x
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7646637x/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest