Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-05-23
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 mai 1908 23 mai 1908
Description : 1908/05/23 (A2,N236). 1908/05/23 (A2,N236).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646620n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2° Année. N° 236 (Quotidien) Le Numéro : 5 centimes
Samedi 23 Mai 19Q8.
Rédacteur en Chef G. de PA WLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS:
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDI A-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN enots
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
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• RÉDACTION & ADMINISTRATION 3
27, Boulevard Poissonnière, PAMIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS'
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UN AN e mois
Paris et Départements. 24 fr. ^12 fr«.-
Étranger40 » 20 b,
f* Résultats
complets •••
Je m'étais bien promis de ne pas souffler
mot, et, à l'assemblée de mardi, je m'étais
fermement tenu parole.
Ce n'étaient pourtant pas les occasions
d'intervenir qui manquaient. Certes, plus
d'un impair de la commission ne fut pas
relevé. Et peut-être eussé-je désiré dans les
discours de Trarieux, si élégants, si clairs,
jun peu moins de girondinisme, un peu
moins de tendres concessions. Et aussi,
dans la tactique du syndicat, j'avais cru re-
marquer certains flottements fâcheux.
Mais il me suffisait de voir se réaliser
ce pour quoi j'ai fait quelques efforts: le
réveil de l'Assemblée — l'Assemblée re-
prenant conscience de ses droits, 1 Assem-
blée refusant de se laisser traiter comme
un bétail électoral qu'on pousse vivement
aux urnes sans lui rendre de comptes.
Et, tandis que les schrapnells de « non »
éclataient en trombe au-dessus du bureau,
je songeais :
« Tout va bien. Cette fois, la Commis-
sion aura compris. L'ancien régime finit.
Le nouveau commence. Ce sera la paix,
puisque c'est l'entente. La leçon aura été
rude, mais bonne. »
, Je me trompais étrangement. L'article de
-CaiHavct, qtte—ptrWiafr, -hier, COmœdia,
nous montre que, depuis la dernière séan-
ce, la Commission a tout oublié et n'a rien
appris. Dans cette aimable chronique, c'est,
accommodé au ton de 1908, et malgré la
caresse des mots ou la gentillesse des phra-
ses, tout l'esprit autocratique de jadis qui
;se refait jour, les mêmes arguments hau-
tains, les mêmes menaces. Après avoir lu
ces lignes, on ne garderait plus de la séance
de mardi que l'impression d'une assemblée
de fous et de factieux qui, dans une crise
de démence, se rueraient à leur propre
ruine.
Il est vraiment impossible de laisser inter-
préter ainsi des incidents aussi nets, aussi
caractéristiques. Et, puisqu'on nous y obli-
ge, nous allons essayer de donner, à notre
tour, les résultats complets: et ceux d'hier
et ceux de demain.
Et d'abord, un des premiers résultats de
mardi, ç'aura été d'en finir une bonne fois
avec les diversions oratoires du rapport.
Ces diversions étaient exactement, tous
Ses ans, au nombre de huit :
1° Salut à Beaumarchais, fondateur de
notre Société (Vifs applaudissements) ;
2° Salut à notre illustre président d'hon-
neur (Ovation prolongée) ; 3° Salut à la
prospérité financière de la Société (Salves
cordiales-) ; 4' salût à nos cners vétérans,
pos chers anciens, nos chers pensionnaires
(Longue rumeur de sympathie) ; 5° Salut
aux sociétaires investis d'une dignité nou-
velle (Acclamations plus ou moins chaleu-
reuses, selon la. personne) ; 60 Salut à
notre éminent avocat-conseil (Délire) ;
7° Salut aux donateurs occasionnels (Bra-
vos distraits) ; 8° Salut aux morts de l'année.
Ce dernier salut était comme le morceau
de résistance du rapport. On y trouvait tou-
jours prétexte à de gracieuses variations
mélancoliques qui inclinaient à un atten-
drissement général, lequel acheminait pro-
prement vers le vote de confiance souhaité.
Or nul de ces statuts solennels ne man-
quait dans le très remarquable rapport de
Caillavet.
Que dis-je? Caillavet avait même réalisé
ce miracle de faire parler les défunts -
tradition nouvelle dont l'effet semblait de-
voir être irrésistible. -
Eh bien, pas du tout! Nous avons salué
au passage avec vigueur tous ceux qu'on
désignait à nos acclamations. Nous avons
prodigué sans marchander les cris, les bra-
yos le tonnerre de nos cannes sur le sol.
'Mais, une fois ces petites formalités accom-
plies, comme si de rien n'était, on a re-
légué aux accessoires tout cet appareil d en-
thousiasme, et on s'est mis à discuter sé-
rieusement.
1 Indication précieuse, déjà, pour les rap-
porteurs futurs. Nous y perdrons quelques
jolies pages. Mais nous y gagnerons beau-
coup de temps. Le sacrifice mérite qu'on
le tente.
Quand je dis qu'on a discuté sérieuse-
ment, c'est une façon de parler.
La discussion, selon l'usage, fut plutôt
confuse et déréglée. La plupart d'entre nous
me sont guère familiarisés avec la tribune
ni même avec la dialectique. Volontiers, on
s'attarde à des points de vue purement per-
sonnels, et, pour un rien, on raconterait
ses ennuis de famille ou d argent.
Mais si, dans le détail, la discussion ne
Tarut pas supérieure à l'ordinaire, du moins
is'y affirma d'une manière éclatante et pour
(la première fois quelque chose qui jusqu ici
était toujours demeuré obscur et trouble:
(l'esprit de l'Assemblée, la volonté de l'As-
semblée..
Désormais, l'Assemblée sait ce qu'elle
jveut. Désormais, l'Assemblée sait que ce
qu'elle veut elle le pourra. -
Elle ne veut plus qu'on la mène comme
un troupeau de minus habentes et-d infir-
mes intellectuels. Elle ne veut plus qu on
décide de ses intérêts — fût-ce dans les
meilleures intentions et avec une parfaite
compétence — sans la consulter, Elle a
nommé pour gérer ses affaires des hommes
(d'élite, mais elle n'entend pas que ces gé-
rants s'érigent en souverains ininterrogea-
bles. Elle leur a accordé sa confiance, mais
elle exige leurs confidences. Elles les a
investis de l'autorité et du prestige, mais
pas pour recevoir, en retour, le bâillon.
Et, malgré les divagations de la discus-
sion, malgré les malentendus, les colères,
le vacarme, chaque fois que, dans un des
discours, revenait cette affirmation: « Doré-
navant, nous voulons être informés, nous
voulons savoir, nous ne voulons plus qu'on
nous engage sans nous renseigner », c'é-
tait l'union totale, et de ceux qui criaient,
et de ceux qui gardaient le silence.
Lisez plutôt la lettre que publiait, hier,
ici, Guinon — Guinon qui. pas plus que
moi, ne fait partie du Syndicat. Lisez les
innombrables signatures de ceux qui récla-
mèrent la prochaine assemblée, et où se
retrouvent en foule les noms des plus in-
différents jusqu'alors, des plus paisibles.
Et vous ne douterez plus. Là-dessus, l'é-
preuve est faite. A l'avenir, sur toutes les
questions d'intérêt général, il faudra que la
Commission se décide à prendre l'avis de
l'Assemblée..
Comme le disait Caillavet, l'opinion de
tel commissaire vaut bien celle de tel so-
ciétaire. D'accord, mais la réciproque est
vraie. La vérité absolue ne siège pas plus
derrière la table verte de l'estrade que sur
les chaises cannées du bas-fond.
Voilà le principe nouveau qu'aura révélé
la séance de mardi, et qui permettra pour
toujours la discussion complète et libre.
Si une assemblée ne suffit pas à l'ache-
ver, nous en solliciterons une seconde, une
troisième, autant qu'il sera nécessaire.
Si, pour cette requête, la Commission dé-
sire plus de vingt signatures, à son aise,
qu'elle fasse sa commande. Nous fournirons
tout ce qu'on nous demandera.
Dans un but d'hostilité contre la Com-
mission, c'est à grand'peine qu'en secret
on récolterait dix noms. Pour la liberté
de discuter, nous en aurons publiquement
cent, deux cents et plus.
Mais c'est ici que la Commission, au
lieu d'accepter l'esprit nouveau, les faits
accomplis et les faits à venir, c'est ici que
la Commission - ou,, si vous préférez,
Caillavet — doucement gronde, se cabre et
menace.
S'il fallait l'en croire, que de calamités
suspendues sur nos têtes !
Les envisager toutes à la fois ce serait
trop affreux. N'examinons donc que les
deux hypothèses les plus terribles.
1° Démission de la Commission. — As-
surément, c'eût été, ce serait encore dom-
mage. Pourquoi contrister, en les renver-
sant, les hommes éminents et les charmants
camarades qui forment notre conseil?
Sans doute, tous se déclarent écœurés de
la souveraineté: « Soulagement! Dégoût!
Ouf! Charges! Chères études! » Nobles
paroles que nous rencontrons dans la bou-
che ou sous la plume de tous ceux qui ab-
diquent par la force des choses ! Mais elles
nous touchent plus qu'elles ne nous con-
vainquent. A ceux qui ont souhaité le pou-
voir, l'amitié ordonne de le laisser.
Cependant, si, par dépit ou orgueil, sou-
dain ils quittaient leur poste, pensez-vous
que, du coup, la Société s'écroulerait? Ap-
paremment, nous traverserions une petite
période de gâchis et d'incertitude. Mais cela
empêcherait-il de faire des pièces et qu'elles
soient jouées et qu'on en perçoive les
droits? Peu probable. Nos statuts ne valent
pas uniquement par le nom de nos com-
missaires. Ce n'est pas avec tel où tel de
nos délégués, c'est avec la Société en bloc
que les traités des théâtres ont été conclus.
L'art dramatique ne périrait pas plus du
oepanrue lú 'GuuuuI6o:>tV'Ù t~ue T&Tiau~ Ir'a
succombé A la fuite de Vartennes. Ce sont
là choses à éviter. Ce ne sont pas là choses
mortelles.
20 Scission. —. Nous en aura-t-on assez
parlé de cette scission, et sur tous les mo-
des: le mystérieux, le gouailleur, l'alar-
miste, le comminatoire.
Vous savez bien, voyons, la8 fameuse
scission : les gros producteurs se retirant en
masse de la Société pour fonder une Grande
Société rivale. Vous apercevez d'ici le dé-
sastre, l'écrasement des rebelles!.
Eh bien, dût-on encore flétrir mon opti-
misme, une pareille éventualité ne me pa-
raît ni si proche ni si redoutable.
Certes, je professe la plus haute considé-
ration pour les gros producteurs. Mais, en
France, et surtout dans notre Société, il
n'y a pas que la grosse industrie qui compte.
Il y a aussi l'industrie d'art; et le crédit de
celle-ci balance largement le crédit de
celle-là.
Puisque nous parlons commerce, nous
avons, à la Société, nos Menier, mais nous
avons aussi nos Marquis. Chaque marque
gardant son genre de valeur, l'une complé-
tant l'autre. Alors, vous figurez-vous les
premiers prononçant le lock-out des seconds,
Scribe organisant un Syndicat dont Vigny
resterait exclu, d'Ennery créant une firme
d'où Becque demeurerait banni?
Allons donc, une si grave manœuvre fe-
rait trop de victimes et dans le camp des
recettes et dans le camp de l'art.
Et ce serait vous, nos chers commissai-
res, qui provoqueriez de gaieté de cœur
cette catastrophe!
Parce que sur tel point de gérance nous
nous trouverions en désaccord, vous pren-
driez l'initiative de jeter à bas cette Société
dont vous êtes justement si fiers?
Au cri de: « Silence aux pauvres! » vous
précipiteriez dans la misère non seulement
les infortunés petits producteurs, mais en-
core ces vieux pensionnaires qui, tant de
fois, reconnaissants et fidèles, affermirent
de leurs suffrages votre dictature?.
Non, non, j'en suis bien sûr, vous ne
ferez pas cela. Loin 'de vous indigner con-
tre les 66 voix, vous leur prêterez, au con-
traire, une oreille indulgente. Car, sans pos-
séder l'autorité d'un saint Michel ou d'une
sainte Catherine, elles profèrent des paro-
les mesurées, sensées, légitimes, ces voix.
Elles vous disent, sans acrimonie: « Nous
ne voulons ni votre départ ni votre confu-
sion. Nous voulons simplement qu'on nous
consulte et qu'on nous informe. Nous l'a-
vons signifié le 5 mai. Nous le prouverons
IQ.12 juin. »
Franchement, où est le mal, et pourquoi
vous fâcher?
Fernand VANDÉREM.
Immortels principes
Il ne taut rien exagérer: j'ai enfin ren-
contré, hier, un partisan de la suppression
des billets de faveur.
L'expérience, pour lui, est concluante,
une pièce peut très bien se soutenir sans ta-
veurs; il y a un peu moins de monde dans
la salle, mais cela ne nuit en rien aux ap-
plaudissements, bien au contraire : tout le
monde sait que l'on n'applaudit pas une piè-
ce'si l'on n'a point payé pour la venir voir.
Mon interlocuteur ne tarissait pas d'élo-
ges sur le théâtre qui avait su prend J une
initiative aussi courageuse, et je l'eus écoute
fort longtemps si, connaissant ses habitudes,
un doute ne m'était venu ?
— Mais, dites-moi, comment efes-pous
entré ?
Mon interlocuteur, très innocemment.,
rougit, balbutia et dit:
- Tiens, oui, c'est vrai, le n'y avais
point pensé parce que moi, vous savez, ie
connais M. Un Tel, qui est de la maison et
qui toujours m'a donné des billets; alors,
moi. n'est-ce pas, vous savez, ça ne compte
pas.
Il y a, paraît-il, comme cela à Paris quel-
ques milliers de personnes pour qui « cela
ne compte pas », et qui ont largement pro-
fité ces temps derniers des billets accordés
à titre exceptionnel par le théâtre qui fit
courageusement l'expérience que l'on sait.
Notez bien que cela n'entache en rien
l'enthousiasme de la lettre de M. Bernstein,
et que cela n'indique point que l'essai n'a
pas été tenté de la façon la plus loyale par
la direction du théâtre. Mais il en sera de
même des essais loyaux et courageux qui
seront faits dans l'avenir: on supprimera le
billet de faveur, on jurera de n'en plus don-
ner, et ce seront seulement quelques mil-
Mers de personnes pour qui « cela ne comp-
te pas n qui iront tranquillement, comme
avant, au théâtre par faveur spéciale.
En France, le principal est de supprimer
le privilège. Il importe peu, dans la suite,
qu'il y ait quarante millions de privilégiés.
C'est tout justement pour cela que nous
avons pris la Bastille. ✓
G. DE PAWLOWSKI.
Échos -fi'
D
ans un théâtre du boulevard — ce qui
ne veut point dire boulevardier -
une matinée classique avait ete organisée
par quelques tragédiens et tragédiennes en
disponibilité.
On devait jouer Andromaque.
Le régisseur de la troupe soumet le pro-
gramme à l'un des patrons de l'endroit.
— Andromaque. Andromaque!. com-
mence par murmurer celui-ci d'un air intri-
gué et méfiant.
Puis, impérieusement, du ton d'un hom-
me. à qui on ne la tait pas:
- Qu'on n'affiche pas ça avant de m'a-
voir montré le manuscrit ! ! !
Le directeur en question connaît moins
bien le répertoire de Racine que celui d'Eu-
gène Sue.
L
e don.
Gabriele d'Annunzio a remis officiel-
lement le manuscrit de La Nave au Muni-
cipio de Venise.
L'objet précieux était enveloppé d'un
morceau d'étoff-e provenant, selon le dire
du poète, du pan de la robe d'un magistrat
HP afrnmnflpnp. d.'n n nAtit.
œuvre à ces inscriptions barbares que des
mains obscures ajoutèrent aux signes tracés
par le ciseau grec sur les lions du Pirée, ap-
portés du Péloponèse et placés à l'entrée
de l'arsenal de Venise.
— Daignez accepter. disait Ubu. dai-
gnez accepter ce petit mirliton..*
B
ulletin de santé.
Ravet, de la Comédie-Française,
vient d'être très gravement malade, une
grippe infectieuse affectant les apparences
d'une fièvre typhoïde le retient éloigné du
théâtre depuis plus de quinze jours, et l'on
a, pendant douze jours, été fort inquiet dans
son entourage.
Les nouvelles récentes sont meilleures.
La fièvre a baissé. Le malade, qui n'avait
bu que de l'eau pendant douze jours, est au-
torisé à prendre un peu de lait coupé d'eau
de Vichy. Il souffre moins de la tête.
Comœdia espère pouvoir annoncer bien-
tôt la convalescence du sympathique artiste
et lui adresse des vœux chaleureux.
L
es nombreux vols de bijoux commis ré-
cemment ont effrayé beaucoup d'ar-
tistes qui se sont empressées de les vendre
à Dusausoy, expert, 4, boulevard des Ita-
liens, qui leur a payé très cher. Grand choix
d'occasions.
L
'homme qui a fait sourire le tzar.
Ce soir débute, à l'Opéra, dans Cop-
pelia, Mlle Kschesinska, une des premières
danseuses de l'Opéra de Saint-Pétersbourg.
L'engagement de Mlle Kschesinska a une
histoire: la charmante ballerine fut présen-
tée, au mois de janvier 1908, à M. Brous-
san,. à Saint-Pétersbourg, en un déjeuner
offert au restaurant par un des grand-ducs.
L'affaire fut conclue.
Le même jour, tous les journaux français
annonçaient que M. Broussan, directeur de
l'Opéra de Paris, avait été invité à déjeuner
par l'empereur. Le tzar, bien entendu, se
garda bien de démentir cette spirituelle in-
formation. Il se contenta de sourire; les uns
disent même qu'il alla jusqu'à rire.
Et M. Broussan lui-même a fini par croi-
re qu'il avait été invité chez l'empereur de,
toutes les Russies.
L
'Institut eii auto.
L'autre jour, les candidats au prix de
Rome, section de musique, devaient entrer
en loges à Compiègne. Les membres de
l'Institut allaient en auto assister à cette
solennelle cérémonie de l'entrée en loges.
Tout à coup, une panne dans l'auto, en-
tre Compiègne et Pierrefonds, à un endroit
bien connu des peintres. et des amants,
Vieux-Moulin. Saint-Saëns rit. Lenepveu
fait comme lui, Roujon, secrétaire perpé-
tuel, la trouve mauvaise. Mais Théodore
Dubois et Jean d'Estournelles de Constant
se mettent en bras de chemise et aident le
chauffeur à réparer l'auto.
Malheureusement, il n'y avait pas là de
Dhotoeraphe.
Y
rsaye dégoûté du piano.
Il vient d'arriver au grand violoniste
une singulière aventure. Il possède, chez
lui, un très grand nombre de pianos; une
maîtresse de musique qui est en relations
avec Mme Ysaye voulut, il y a quelque
temps, faire apprendre à ses élèves une
marche triomphale à 32 mains, jouée
sur huit pianos. Ne sachant où faire répé-
ter ce morceau, elle eut l'idée de s'adres-
ser à Mme Ysaye, qui l'autorisa très yolon-
tiers à venir étudier sur les nombreux «pia-
nos de son mari, d'autant plus qu'il était
absent et qu'elle-même partait en voyage.
A quelques jours de là, Ysaye rentrait
une nuit de voyage: il était harassé, arri-
vant directement de Russie. A peine était-il
endormi qu'un cauchemar affreux le saisit
et le réveille: il lui semblait entendre le
fracas terrible d'une marche jouée par un
nombre infini de pianos. Il se lève, épou-
vanté: le bruit continue. Sans prendre le
temps de se vêtir, ii bondit dans son sa-
lon et trouve le pensionnat de petites filles
répétant à tour de bras la marche triom-
phale. Tableau
Depuis ce moment, Ysaye songe à vendre
ses pianos.
L
a centième de Rienzi. 1
Dimanche, l'Opéra Royal de ; Berlin
donnait, pour la, centième fois, Rienzi. La
première représentation de cette œuvre y
avait eu lieu le 26 octobre 1847 ; Wagner
dirigeait l'orchestre. Le succès ne fut pas
très grand, car on ne donna pas .Rienzi plus
de cinq fois, et la sixième représentation
n'eut lieu qu'en 1865.
L
es apéritifs-concerts sont décidément à
la mode. Il est fort agréable, en
eftet, de « siroter » une fraîche boisson en
écoutant des chansons gaies ou tristés, chas-
tes ou lestes.
Aussi le Moulin-Rouge-Palace est-il deve-
nu bien vite le rendez-vous du Tout-Paris
qui s'amuse. Après l'apéritif-concert, qui
a lieu tous les jours, le dîner ; puis les mardi,
vendredi et samedi, le feu d'artifice dans
les jardins; les soupers enfin. En voilà plus
qu'il n'en faut pour assurer à une maison
une élégante et fervente clientèle.
u
n parfum est à la femme ce que la' ro-
sée est à la fleur! Aussi tnntpc -
élégantes ont-elles adopté la dernière créa-
tion de Gellé frères : « Paradisia », norr.
exquis comme le parfum, du reste, et dont
la vogue est universelle.
L
es artistes ne sont pas, en général ce
qu'un vain peuple peut penser. Libé-
rés du théâtre, ils redeviennent les moi-
leurs vivants du monde, goûtant aux joièq
de la vie, bons enfants. Quelle joie pour
eux, les jours de liberté, d'entreprendre, à
la campagne quelque joyeuse randonnée
automobile sur une. délicieuse petite Zedel
à eux fournie par Lamberjack.
G
râce à sa délicate cuisine et à sa cave
,. incomparable si appréciées des fins
gourmets, Maurice, le nouveau propriétaire
du restaurant Lapré, a su donner au somp-
tueux établissement de la rue Drouot un re-
gain de célébrité vraiment mérité.
Le Masque de Verre.
- A L'OPÉRA-COMIQUE
"SNEGOUROTCHKA"
Conte de printemps
en 4 actes et 1 prologue.
tiré d'OstroVskt?
Adaptation française
de M. Pierre Lalo
d'après la traduction
de Mme Halpérine
Musique de
M. Rimsky Korsakoff
Chorégraphie de
Mme Mariquita
(Paul Boyer «t Berf, jpbot.)
Mmr Marguerite CARRE
1 ISnegourotohka)
La jeune personne qui porte- ce < nom « har-
monieux est le gracieux résultat ;>d!un flirt
un peu avancé entre la fée Printemps et le
bonhomme Hiver. ,Màis la blonde fille sem-
ble tenir de son père beaucoup-plus que de
sa mère, puisque le petit flocon 'de neige
de son corps doit se garder du moindre
rayon de soleil, de même que — touchant
symbole ! — son cœur, glacé, ne >peùt être
effleuré par le souffle chaud de "l'amour
sans fondre comme un sorbet surdes lèvres
gourmandes. Le petit sorbet d'amour devra
donc s'éloigner des lèvres de tous les jeunes
garçons des Berendeys, et c'est sur cette
sage recommandation que la mystérieuse
créature est confiée à.deux braves paysans,
Bobyl et Bobylicka, ravis d'adopter une
petite fée. -
Passive et douce, Snegourotch, k, a coúle
des jours paisibles au modestefoyer,, s é-
tonnant un peu du trouble que l â.mour glis-
se au cœur de quelques-unes de ses, com-
pagnes, elle qui ne conçoit pas d'autre joie
au monde que d'entendre le beau berger LeI
épuiser son magnifique répertoire de. chan-
sons. Mais le riche Mizguir passe sous ses
fenêtres pour aller offrir à son amie Kou-
Pawa les présents des fiançailles: il voit la
délicieuse Fleur de Neige et demeure
ébloui. Et l'action se déroule suivant les
rites immuables des Mille et une nuits après
le traditionnel coup de foudre.: Ayant vu
Snegourotchka,, le riche Mizguir se dilata-à
la limite de la dilatation, et, jetant aux pieds
de l'adolescente les cadeaux qu'il destinait
à Koupawa, il improvisa des strophes pour
lui dépeindre son amour. Mais Koupawa
sentit éclater sa vésicule biliaire, et le mon-
de noircit devant ses yeux. Elle maudit son
fiancé parjure et se rendit chez le Tzar
pour lui demander justice. Et voilà pour
Koupawa.
Mais pour ce qui est du Tzar - sur lui
la lumière et la paix! — il se tenait cUns
sun' Ufqvaft 'cuilinrtnre s-timm Sharnar, et il
dessinait des fleurs bleues sur un pilier pen-
dant Que des aveugles chantaient en s'ac-
compagnant sur la gousli. Et Koupawa en-
tra, et elle baisa la terre entre ses mains,
et lui demanda justice. -Et lorsque Mizguir
fut amené à son tour par les soldats, le
Tzar l'appela fils de chien et le voua à
Cheitan. Et voilà pour Mizguir.
Mais pour ce qui est de Snegourotchka,
elle parut à. son tour devant le maître des
hommes, et celui-ci se sentit réjoui à la
limite de la réjouissance en contemplant une
adolescente aussi accomplie. Et il ordonna
aussitôt, sous peine d'exil, au traître Miz-
guir de conquérir l'amour de la délicieuse
Fleur de Neige avant le lever du soleil. Or,
gloire à lui !
Et Mizguir, toute la nuit, poursuivit vai-
nement le fantôme de Snegourotchka, que
de malins efrits s'amusaient à faire passer
devant ses yeux dans une forêt enchantée.
Mais, au matin, l'adolescente se laissa tou-
cher et accorda ses lèvres à Mizguir : et
(Henri Manuel, phot.!
Mite MARIÉ de L'ISLE
(La Fée Printemps)
tous deux se rendirent devant le Tzar —*
sur lui la lumière et la paix! — et baisè-
rent la terre entre leurs mains, et detrfen-
dèrent qu'on les unit en mariage. Mais le
soleil s'étant levé au-dessus du lac de Ya-
rilo, l'adolescente sentit le monde noircir
devant ses yeux, et. gUSSI\Pt,entre.,les "ras
de ses compagnes, fondit en un instant com-
me un flocon de neige, pendant que Miz-
guir, désespéré, mourait aussitôt Et voilà
pour eux.
Et le Tzar expliqua à son peuple que ce
prodige annonçait simplement la fin de l'hi-
ver. Et tous se réjouirent abondamment.
(Mardrus, passim.)
Il semblerait assez naturel que. sur et
conte, plus oriental que slave, le prestigieux
auteur d'Antar et "de Shéhérazade ait écrit
une de ces voluptueuses partitions aux sé-
ductions asiatiques, toute parfumée d'ambre
et de confitures de roses. Le sujet, certes,
lui en faisait un aimable devoir! Quelle sur-
prise de constater que, tout au contraire,
le compositeur s'est entêté dans uri parti
pris d'esthétique occidentale pour in-ettre à
la scène la jolie légende qui eût charme
Doniazade! Cette surprise, il faut bien l'a-
vouer, cette surprise, pour ceux qui ve-
naient de prendre contact avec l'âme russe
au sortir du prodigieux Boris GOdOUTlOW,
se doubla d'une déception assez aiguë.
(Paul Boyer et Bert. phot.) M. Léon BEYLE (Le Roi)
Décor du* deuxlèmo^tatoleau
MMp~t~tn~ut~ tableau
Samedi 23 Mai 19Q8.
Rédacteur en Chef G. de PA WLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
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complets •••
Je m'étais bien promis de ne pas souffler
mot, et, à l'assemblée de mardi, je m'étais
fermement tenu parole.
Ce n'étaient pourtant pas les occasions
d'intervenir qui manquaient. Certes, plus
d'un impair de la commission ne fut pas
relevé. Et peut-être eussé-je désiré dans les
discours de Trarieux, si élégants, si clairs,
jun peu moins de girondinisme, un peu
moins de tendres concessions. Et aussi,
dans la tactique du syndicat, j'avais cru re-
marquer certains flottements fâcheux.
Mais il me suffisait de voir se réaliser
ce pour quoi j'ai fait quelques efforts: le
réveil de l'Assemblée — l'Assemblée re-
prenant conscience de ses droits, 1 Assem-
blée refusant de se laisser traiter comme
un bétail électoral qu'on pousse vivement
aux urnes sans lui rendre de comptes.
Et, tandis que les schrapnells de « non »
éclataient en trombe au-dessus du bureau,
je songeais :
« Tout va bien. Cette fois, la Commis-
sion aura compris. L'ancien régime finit.
Le nouveau commence. Ce sera la paix,
puisque c'est l'entente. La leçon aura été
rude, mais bonne. »
, Je me trompais étrangement. L'article de
-CaiHavct, qtte—ptrWiafr, -hier, COmœdia,
nous montre que, depuis la dernière séan-
ce, la Commission a tout oublié et n'a rien
appris. Dans cette aimable chronique, c'est,
accommodé au ton de 1908, et malgré la
caresse des mots ou la gentillesse des phra-
ses, tout l'esprit autocratique de jadis qui
;se refait jour, les mêmes arguments hau-
tains, les mêmes menaces. Après avoir lu
ces lignes, on ne garderait plus de la séance
de mardi que l'impression d'une assemblée
de fous et de factieux qui, dans une crise
de démence, se rueraient à leur propre
ruine.
Il est vraiment impossible de laisser inter-
préter ainsi des incidents aussi nets, aussi
caractéristiques. Et, puisqu'on nous y obli-
ge, nous allons essayer de donner, à notre
tour, les résultats complets: et ceux d'hier
et ceux de demain.
Et d'abord, un des premiers résultats de
mardi, ç'aura été d'en finir une bonne fois
avec les diversions oratoires du rapport.
Ces diversions étaient exactement, tous
Ses ans, au nombre de huit :
1° Salut à Beaumarchais, fondateur de
notre Société (Vifs applaudissements) ;
2° Salut à notre illustre président d'hon-
neur (Ovation prolongée) ; 3° Salut à la
prospérité financière de la Société (Salves
cordiales-) ; 4' salût à nos cners vétérans,
pos chers anciens, nos chers pensionnaires
(Longue rumeur de sympathie) ; 5° Salut
aux sociétaires investis d'une dignité nou-
velle (Acclamations plus ou moins chaleu-
reuses, selon la. personne) ; 60 Salut à
notre éminent avocat-conseil (Délire) ;
7° Salut aux donateurs occasionnels (Bra-
vos distraits) ; 8° Salut aux morts de l'année.
Ce dernier salut était comme le morceau
de résistance du rapport. On y trouvait tou-
jours prétexte à de gracieuses variations
mélancoliques qui inclinaient à un atten-
drissement général, lequel acheminait pro-
prement vers le vote de confiance souhaité.
Or nul de ces statuts solennels ne man-
quait dans le très remarquable rapport de
Caillavet.
Que dis-je? Caillavet avait même réalisé
ce miracle de faire parler les défunts -
tradition nouvelle dont l'effet semblait de-
voir être irrésistible. -
Eh bien, pas du tout! Nous avons salué
au passage avec vigueur tous ceux qu'on
désignait à nos acclamations. Nous avons
prodigué sans marchander les cris, les bra-
yos le tonnerre de nos cannes sur le sol.
'Mais, une fois ces petites formalités accom-
plies, comme si de rien n'était, on a re-
légué aux accessoires tout cet appareil d en-
thousiasme, et on s'est mis à discuter sé-
rieusement.
1 Indication précieuse, déjà, pour les rap-
porteurs futurs. Nous y perdrons quelques
jolies pages. Mais nous y gagnerons beau-
coup de temps. Le sacrifice mérite qu'on
le tente.
Quand je dis qu'on a discuté sérieuse-
ment, c'est une façon de parler.
La discussion, selon l'usage, fut plutôt
confuse et déréglée. La plupart d'entre nous
me sont guère familiarisés avec la tribune
ni même avec la dialectique. Volontiers, on
s'attarde à des points de vue purement per-
sonnels, et, pour un rien, on raconterait
ses ennuis de famille ou d argent.
Mais si, dans le détail, la discussion ne
Tarut pas supérieure à l'ordinaire, du moins
is'y affirma d'une manière éclatante et pour
(la première fois quelque chose qui jusqu ici
était toujours demeuré obscur et trouble:
(l'esprit de l'Assemblée, la volonté de l'As-
semblée..
Désormais, l'Assemblée sait ce qu'elle
jveut. Désormais, l'Assemblée sait que ce
qu'elle veut elle le pourra. -
Elle ne veut plus qu'on la mène comme
un troupeau de minus habentes et-d infir-
mes intellectuels. Elle ne veut plus qu on
décide de ses intérêts — fût-ce dans les
meilleures intentions et avec une parfaite
compétence — sans la consulter, Elle a
nommé pour gérer ses affaires des hommes
(d'élite, mais elle n'entend pas que ces gé-
rants s'érigent en souverains ininterrogea-
bles. Elle leur a accordé sa confiance, mais
elle exige leurs confidences. Elles les a
investis de l'autorité et du prestige, mais
pas pour recevoir, en retour, le bâillon.
Et, malgré les divagations de la discus-
sion, malgré les malentendus, les colères,
le vacarme, chaque fois que, dans un des
discours, revenait cette affirmation: « Doré-
navant, nous voulons être informés, nous
voulons savoir, nous ne voulons plus qu'on
nous engage sans nous renseigner », c'é-
tait l'union totale, et de ceux qui criaient,
et de ceux qui gardaient le silence.
Lisez plutôt la lettre que publiait, hier,
ici, Guinon — Guinon qui. pas plus que
moi, ne fait partie du Syndicat. Lisez les
innombrables signatures de ceux qui récla-
mèrent la prochaine assemblée, et où se
retrouvent en foule les noms des plus in-
différents jusqu'alors, des plus paisibles.
Et vous ne douterez plus. Là-dessus, l'é-
preuve est faite. A l'avenir, sur toutes les
questions d'intérêt général, il faudra que la
Commission se décide à prendre l'avis de
l'Assemblée..
Comme le disait Caillavet, l'opinion de
tel commissaire vaut bien celle de tel so-
ciétaire. D'accord, mais la réciproque est
vraie. La vérité absolue ne siège pas plus
derrière la table verte de l'estrade que sur
les chaises cannées du bas-fond.
Voilà le principe nouveau qu'aura révélé
la séance de mardi, et qui permettra pour
toujours la discussion complète et libre.
Si une assemblée ne suffit pas à l'ache-
ver, nous en solliciterons une seconde, une
troisième, autant qu'il sera nécessaire.
Si, pour cette requête, la Commission dé-
sire plus de vingt signatures, à son aise,
qu'elle fasse sa commande. Nous fournirons
tout ce qu'on nous demandera.
Dans un but d'hostilité contre la Com-
mission, c'est à grand'peine qu'en secret
on récolterait dix noms. Pour la liberté
de discuter, nous en aurons publiquement
cent, deux cents et plus.
Mais c'est ici que la Commission, au
lieu d'accepter l'esprit nouveau, les faits
accomplis et les faits à venir, c'est ici que
la Commission - ou,, si vous préférez,
Caillavet — doucement gronde, se cabre et
menace.
S'il fallait l'en croire, que de calamités
suspendues sur nos têtes !
Les envisager toutes à la fois ce serait
trop affreux. N'examinons donc que les
deux hypothèses les plus terribles.
1° Démission de la Commission. — As-
surément, c'eût été, ce serait encore dom-
mage. Pourquoi contrister, en les renver-
sant, les hommes éminents et les charmants
camarades qui forment notre conseil?
Sans doute, tous se déclarent écœurés de
la souveraineté: « Soulagement! Dégoût!
Ouf! Charges! Chères études! » Nobles
paroles que nous rencontrons dans la bou-
che ou sous la plume de tous ceux qui ab-
diquent par la force des choses ! Mais elles
nous touchent plus qu'elles ne nous con-
vainquent. A ceux qui ont souhaité le pou-
voir, l'amitié ordonne de le laisser.
Cependant, si, par dépit ou orgueil, sou-
dain ils quittaient leur poste, pensez-vous
que, du coup, la Société s'écroulerait? Ap-
paremment, nous traverserions une petite
période de gâchis et d'incertitude. Mais cela
empêcherait-il de faire des pièces et qu'elles
soient jouées et qu'on en perçoive les
droits? Peu probable. Nos statuts ne valent
pas uniquement par le nom de nos com-
missaires. Ce n'est pas avec tel où tel de
nos délégués, c'est avec la Société en bloc
que les traités des théâtres ont été conclus.
L'art dramatique ne périrait pas plus du
oepanrue lú 'GuuuuI6o:>tV'Ù t~ue T&Tiau~ Ir'a
succombé A la fuite de Vartennes. Ce sont
là choses à éviter. Ce ne sont pas là choses
mortelles.
20 Scission. —. Nous en aura-t-on assez
parlé de cette scission, et sur tous les mo-
des: le mystérieux, le gouailleur, l'alar-
miste, le comminatoire.
Vous savez bien, voyons, la8 fameuse
scission : les gros producteurs se retirant en
masse de la Société pour fonder une Grande
Société rivale. Vous apercevez d'ici le dé-
sastre, l'écrasement des rebelles!.
Eh bien, dût-on encore flétrir mon opti-
misme, une pareille éventualité ne me pa-
raît ni si proche ni si redoutable.
Certes, je professe la plus haute considé-
ration pour les gros producteurs. Mais, en
France, et surtout dans notre Société, il
n'y a pas que la grosse industrie qui compte.
Il y a aussi l'industrie d'art; et le crédit de
celle-ci balance largement le crédit de
celle-là.
Puisque nous parlons commerce, nous
avons, à la Société, nos Menier, mais nous
avons aussi nos Marquis. Chaque marque
gardant son genre de valeur, l'une complé-
tant l'autre. Alors, vous figurez-vous les
premiers prononçant le lock-out des seconds,
Scribe organisant un Syndicat dont Vigny
resterait exclu, d'Ennery créant une firme
d'où Becque demeurerait banni?
Allons donc, une si grave manœuvre fe-
rait trop de victimes et dans le camp des
recettes et dans le camp de l'art.
Et ce serait vous, nos chers commissai-
res, qui provoqueriez de gaieté de cœur
cette catastrophe!
Parce que sur tel point de gérance nous
nous trouverions en désaccord, vous pren-
driez l'initiative de jeter à bas cette Société
dont vous êtes justement si fiers?
Au cri de: « Silence aux pauvres! » vous
précipiteriez dans la misère non seulement
les infortunés petits producteurs, mais en-
core ces vieux pensionnaires qui, tant de
fois, reconnaissants et fidèles, affermirent
de leurs suffrages votre dictature?.
Non, non, j'en suis bien sûr, vous ne
ferez pas cela. Loin 'de vous indigner con-
tre les 66 voix, vous leur prêterez, au con-
traire, une oreille indulgente. Car, sans pos-
séder l'autorité d'un saint Michel ou d'une
sainte Catherine, elles profèrent des paro-
les mesurées, sensées, légitimes, ces voix.
Elles vous disent, sans acrimonie: « Nous
ne voulons ni votre départ ni votre confu-
sion. Nous voulons simplement qu'on nous
consulte et qu'on nous informe. Nous l'a-
vons signifié le 5 mai. Nous le prouverons
IQ.12 juin. »
Franchement, où est le mal, et pourquoi
vous fâcher?
Fernand VANDÉREM.
Immortels principes
Il ne taut rien exagérer: j'ai enfin ren-
contré, hier, un partisan de la suppression
des billets de faveur.
L'expérience, pour lui, est concluante,
une pièce peut très bien se soutenir sans ta-
veurs; il y a un peu moins de monde dans
la salle, mais cela ne nuit en rien aux ap-
plaudissements, bien au contraire : tout le
monde sait que l'on n'applaudit pas une piè-
ce'si l'on n'a point payé pour la venir voir.
Mon interlocuteur ne tarissait pas d'élo-
ges sur le théâtre qui avait su prend J une
initiative aussi courageuse, et je l'eus écoute
fort longtemps si, connaissant ses habitudes,
un doute ne m'était venu ?
— Mais, dites-moi, comment efes-pous
entré ?
Mon interlocuteur, très innocemment.,
rougit, balbutia et dit:
- Tiens, oui, c'est vrai, le n'y avais
point pensé parce que moi, vous savez, ie
connais M. Un Tel, qui est de la maison et
qui toujours m'a donné des billets; alors,
moi. n'est-ce pas, vous savez, ça ne compte
pas.
Il y a, paraît-il, comme cela à Paris quel-
ques milliers de personnes pour qui « cela
ne compte pas », et qui ont largement pro-
fité ces temps derniers des billets accordés
à titre exceptionnel par le théâtre qui fit
courageusement l'expérience que l'on sait.
Notez bien que cela n'entache en rien
l'enthousiasme de la lettre de M. Bernstein,
et que cela n'indique point que l'essai n'a
pas été tenté de la façon la plus loyale par
la direction du théâtre. Mais il en sera de
même des essais loyaux et courageux qui
seront faits dans l'avenir: on supprimera le
billet de faveur, on jurera de n'en plus don-
ner, et ce seront seulement quelques mil-
Mers de personnes pour qui « cela ne comp-
te pas n qui iront tranquillement, comme
avant, au théâtre par faveur spéciale.
En France, le principal est de supprimer
le privilège. Il importe peu, dans la suite,
qu'il y ait quarante millions de privilégiés.
C'est tout justement pour cela que nous
avons pris la Bastille. ✓
G. DE PAWLOWSKI.
Échos -fi'
D
ans un théâtre du boulevard — ce qui
ne veut point dire boulevardier -
une matinée classique avait ete organisée
par quelques tragédiens et tragédiennes en
disponibilité.
On devait jouer Andromaque.
Le régisseur de la troupe soumet le pro-
gramme à l'un des patrons de l'endroit.
— Andromaque. Andromaque!. com-
mence par murmurer celui-ci d'un air intri-
gué et méfiant.
Puis, impérieusement, du ton d'un hom-
me. à qui on ne la tait pas:
- Qu'on n'affiche pas ça avant de m'a-
voir montré le manuscrit ! ! !
Le directeur en question connaît moins
bien le répertoire de Racine que celui d'Eu-
gène Sue.
L
e don.
Gabriele d'Annunzio a remis officiel-
lement le manuscrit de La Nave au Muni-
cipio de Venise.
L'objet précieux était enveloppé d'un
morceau d'étoff-e provenant, selon le dire
du poète, du pan de la robe d'un magistrat
HP afrnmnflpnp. d.'n n nAtit.
œuvre à ces inscriptions barbares que des
mains obscures ajoutèrent aux signes tracés
par le ciseau grec sur les lions du Pirée, ap-
portés du Péloponèse et placés à l'entrée
de l'arsenal de Venise.
— Daignez accepter. disait Ubu. dai-
gnez accepter ce petit mirliton..*
B
ulletin de santé.
Ravet, de la Comédie-Française,
vient d'être très gravement malade, une
grippe infectieuse affectant les apparences
d'une fièvre typhoïde le retient éloigné du
théâtre depuis plus de quinze jours, et l'on
a, pendant douze jours, été fort inquiet dans
son entourage.
Les nouvelles récentes sont meilleures.
La fièvre a baissé. Le malade, qui n'avait
bu que de l'eau pendant douze jours, est au-
torisé à prendre un peu de lait coupé d'eau
de Vichy. Il souffre moins de la tête.
Comœdia espère pouvoir annoncer bien-
tôt la convalescence du sympathique artiste
et lui adresse des vœux chaleureux.
L
es nombreux vols de bijoux commis ré-
cemment ont effrayé beaucoup d'ar-
tistes qui se sont empressées de les vendre
à Dusausoy, expert, 4, boulevard des Ita-
liens, qui leur a payé très cher. Grand choix
d'occasions.
L
'homme qui a fait sourire le tzar.
Ce soir débute, à l'Opéra, dans Cop-
pelia, Mlle Kschesinska, une des premières
danseuses de l'Opéra de Saint-Pétersbourg.
L'engagement de Mlle Kschesinska a une
histoire: la charmante ballerine fut présen-
tée, au mois de janvier 1908, à M. Brous-
san,. à Saint-Pétersbourg, en un déjeuner
offert au restaurant par un des grand-ducs.
L'affaire fut conclue.
Le même jour, tous les journaux français
annonçaient que M. Broussan, directeur de
l'Opéra de Paris, avait été invité à déjeuner
par l'empereur. Le tzar, bien entendu, se
garda bien de démentir cette spirituelle in-
formation. Il se contenta de sourire; les uns
disent même qu'il alla jusqu'à rire.
Et M. Broussan lui-même a fini par croi-
re qu'il avait été invité chez l'empereur de,
toutes les Russies.
L
'Institut eii auto.
L'autre jour, les candidats au prix de
Rome, section de musique, devaient entrer
en loges à Compiègne. Les membres de
l'Institut allaient en auto assister à cette
solennelle cérémonie de l'entrée en loges.
Tout à coup, une panne dans l'auto, en-
tre Compiègne et Pierrefonds, à un endroit
bien connu des peintres. et des amants,
Vieux-Moulin. Saint-Saëns rit. Lenepveu
fait comme lui, Roujon, secrétaire perpé-
tuel, la trouve mauvaise. Mais Théodore
Dubois et Jean d'Estournelles de Constant
se mettent en bras de chemise et aident le
chauffeur à réparer l'auto.
Malheureusement, il n'y avait pas là de
Dhotoeraphe.
Y
rsaye dégoûté du piano.
Il vient d'arriver au grand violoniste
une singulière aventure. Il possède, chez
lui, un très grand nombre de pianos; une
maîtresse de musique qui est en relations
avec Mme Ysaye voulut, il y a quelque
temps, faire apprendre à ses élèves une
marche triomphale à 32 mains, jouée
sur huit pianos. Ne sachant où faire répé-
ter ce morceau, elle eut l'idée de s'adres-
ser à Mme Ysaye, qui l'autorisa très yolon-
tiers à venir étudier sur les nombreux «pia-
nos de son mari, d'autant plus qu'il était
absent et qu'elle-même partait en voyage.
A quelques jours de là, Ysaye rentrait
une nuit de voyage: il était harassé, arri-
vant directement de Russie. A peine était-il
endormi qu'un cauchemar affreux le saisit
et le réveille: il lui semblait entendre le
fracas terrible d'une marche jouée par un
nombre infini de pianos. Il se lève, épou-
vanté: le bruit continue. Sans prendre le
temps de se vêtir, ii bondit dans son sa-
lon et trouve le pensionnat de petites filles
répétant à tour de bras la marche triom-
phale. Tableau
Depuis ce moment, Ysaye songe à vendre
ses pianos.
L
a centième de Rienzi. 1
Dimanche, l'Opéra Royal de ; Berlin
donnait, pour la, centième fois, Rienzi. La
première représentation de cette œuvre y
avait eu lieu le 26 octobre 1847 ; Wagner
dirigeait l'orchestre. Le succès ne fut pas
très grand, car on ne donna pas .Rienzi plus
de cinq fois, et la sixième représentation
n'eut lieu qu'en 1865.
L
es apéritifs-concerts sont décidément à
la mode. Il est fort agréable, en
eftet, de « siroter » une fraîche boisson en
écoutant des chansons gaies ou tristés, chas-
tes ou lestes.
Aussi le Moulin-Rouge-Palace est-il deve-
nu bien vite le rendez-vous du Tout-Paris
qui s'amuse. Après l'apéritif-concert, qui
a lieu tous les jours, le dîner ; puis les mardi,
vendredi et samedi, le feu d'artifice dans
les jardins; les soupers enfin. En voilà plus
qu'il n'en faut pour assurer à une maison
une élégante et fervente clientèle.
u
n parfum est à la femme ce que la' ro-
sée est à la fleur! Aussi tnntpc -
élégantes ont-elles adopté la dernière créa-
tion de Gellé frères : « Paradisia », norr.
exquis comme le parfum, du reste, et dont
la vogue est universelle.
L
es artistes ne sont pas, en général ce
qu'un vain peuple peut penser. Libé-
rés du théâtre, ils redeviennent les moi-
leurs vivants du monde, goûtant aux joièq
de la vie, bons enfants. Quelle joie pour
eux, les jours de liberté, d'entreprendre, à
la campagne quelque joyeuse randonnée
automobile sur une. délicieuse petite Zedel
à eux fournie par Lamberjack.
G
râce à sa délicate cuisine et à sa cave
,. incomparable si appréciées des fins
gourmets, Maurice, le nouveau propriétaire
du restaurant Lapré, a su donner au somp-
tueux établissement de la rue Drouot un re-
gain de célébrité vraiment mérité.
Le Masque de Verre.
- A L'OPÉRA-COMIQUE
"SNEGOUROTCHKA"
Conte de printemps
en 4 actes et 1 prologue.
tiré d'OstroVskt?
Adaptation française
de M. Pierre Lalo
d'après la traduction
de Mme Halpérine
Musique de
M. Rimsky Korsakoff
Chorégraphie de
Mme Mariquita
(Paul Boyer «t Berf, jpbot.)
Mmr Marguerite CARRE
1 ISnegourotohka)
La jeune personne qui porte- ce < nom « har-
monieux est le gracieux résultat ;>d!un flirt
un peu avancé entre la fée Printemps et le
bonhomme Hiver. ,Màis la blonde fille sem-
ble tenir de son père beaucoup-plus que de
sa mère, puisque le petit flocon 'de neige
de son corps doit se garder du moindre
rayon de soleil, de même que — touchant
symbole ! — son cœur, glacé, ne >peùt être
effleuré par le souffle chaud de "l'amour
sans fondre comme un sorbet surdes lèvres
gourmandes. Le petit sorbet d'amour devra
donc s'éloigner des lèvres de tous les jeunes
garçons des Berendeys, et c'est sur cette
sage recommandation que la mystérieuse
créature est confiée à.deux braves paysans,
Bobyl et Bobylicka, ravis d'adopter une
petite fée. -
Passive et douce, Snegourotch, k, a coúle
des jours paisibles au modestefoyer,, s é-
tonnant un peu du trouble que l â.mour glis-
se au cœur de quelques-unes de ses, com-
pagnes, elle qui ne conçoit pas d'autre joie
au monde que d'entendre le beau berger LeI
épuiser son magnifique répertoire de. chan-
sons. Mais le riche Mizguir passe sous ses
fenêtres pour aller offrir à son amie Kou-
Pawa les présents des fiançailles: il voit la
délicieuse Fleur de Neige et demeure
ébloui. Et l'action se déroule suivant les
rites immuables des Mille et une nuits après
le traditionnel coup de foudre.: Ayant vu
Snegourotchka,, le riche Mizguir se dilata-à
la limite de la dilatation, et, jetant aux pieds
de l'adolescente les cadeaux qu'il destinait
à Koupawa, il improvisa des strophes pour
lui dépeindre son amour. Mais Koupawa
sentit éclater sa vésicule biliaire, et le mon-
de noircit devant ses yeux. Elle maudit son
fiancé parjure et se rendit chez le Tzar
pour lui demander justice. Et voilà pour
Koupawa.
Mais pour ce qui est du Tzar - sur lui
la lumière et la paix! — il se tenait cUns
sun' Ufqvaft 'cuilinrtnre s-timm Sharnar, et il
dessinait des fleurs bleues sur un pilier pen-
dant Que des aveugles chantaient en s'ac-
compagnant sur la gousli. Et Koupawa en-
tra, et elle baisa la terre entre ses mains,
et lui demanda justice. -Et lorsque Mizguir
fut amené à son tour par les soldats, le
Tzar l'appela fils de chien et le voua à
Cheitan. Et voilà pour Mizguir.
Mais pour ce qui est de Snegourotchka,
elle parut à. son tour devant le maître des
hommes, et celui-ci se sentit réjoui à la
limite de la réjouissance en contemplant une
adolescente aussi accomplie. Et il ordonna
aussitôt, sous peine d'exil, au traître Miz-
guir de conquérir l'amour de la délicieuse
Fleur de Neige avant le lever du soleil. Or,
gloire à lui !
Et Mizguir, toute la nuit, poursuivit vai-
nement le fantôme de Snegourotchka, que
de malins efrits s'amusaient à faire passer
devant ses yeux dans une forêt enchantée.
Mais, au matin, l'adolescente se laissa tou-
cher et accorda ses lèvres à Mizguir : et
(Henri Manuel, phot.!
Mite MARIÉ de L'ISLE
(La Fée Printemps)
tous deux se rendirent devant le Tzar —*
sur lui la lumière et la paix! — et baisè-
rent la terre entre leurs mains, et detrfen-
dèrent qu'on les unit en mariage. Mais le
soleil s'étant levé au-dessus du lac de Ya-
rilo, l'adolescente sentit le monde noircir
devant ses yeux, et. gUSSI\Pt,entre.,les "ras
de ses compagnes, fondit en un instant com-
me un flocon de neige, pendant que Miz-
guir, désespéré, mourait aussitôt Et voilà
pour eux.
Et le Tzar expliqua à son peuple que ce
prodige annonçait simplement la fin de l'hi-
ver. Et tous se réjouirent abondamment.
(Mardrus, passim.)
Il semblerait assez naturel que. sur et
conte, plus oriental que slave, le prestigieux
auteur d'Antar et "de Shéhérazade ait écrit
une de ces voluptueuses partitions aux sé-
ductions asiatiques, toute parfumée d'ambre
et de confitures de roses. Le sujet, certes,
lui en faisait un aimable devoir! Quelle sur-
prise de constater que, tout au contraire,
le compositeur s'est entêté dans uri parti
pris d'esthétique occidentale pour in-ettre à
la scène la jolie légende qui eût charme
Doniazade! Cette surprise, il faut bien l'a-
vouer, cette surprise, pour ceux qui ve-
naient de prendre contact avec l'âme russe
au sortir du prodigieux Boris GOdOUTlOW,
se doubla d'une déception assez aiguë.
(Paul Boyer et Bert. phot.) M. Léon BEYLE (Le Roi)
Décor du* deuxlèmo^tatoleau
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