Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-05-12
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 mai 1908 12 mai 1908
Description : 1908/05/12 (A2,N225). 1908/05/12 (A2,N225).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646609m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. N° 225 (Quotidien)
f~~cm~r~M~MMW
- Mèrdl 12 Mai m
I Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒOIA.P ARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 mOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger ..•..*••• 40 » 20 m
RÉDACTION & ADMINISTRATION?
57. Boulevard Poissonnière, PARIS
* TÉLÉPHONE: 288-0'7
àdresseTélégraphique:COMOEDIA.PARIS *
ABONNEMENTS:
UN AN 6 flUPîS
- -
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr. ,
Étranger. 40 » 20 n
Les
Quarante = Cinq
Une Société littéraire, artistique et sa-
vante s'est fondée à Paris ces temps-ci,
ainsi que nous l'ont appris les échos de
Comœdia. Elle est composée de quaran-
te-cinq membres âgés de moins de qua-
rante-cinq ans. Le fait d'avoir choisi ce
chiffre pour la limite d'âge montre bien
,que les premiers fondateurs de ce groupe
sont très jeunes. En effet, Abel Bon-
nard, Pierre Mortier sont encore loin
de la trentaine, et l'âge de quarante-cinq
ians leur paraît très proche de la cadu-
cité, alors que pour certains, hélas! de
leurs collègues il marque à peine la fin
d'une adolescence frivole.
Notre ami Barbusse, dans une déli-
tate allocution, a bien spécifié que ce
groupement n'était point une puérile
imitation des groupements académiques,
et que la Société des Quarante-Cinq n'a-
vait rien d'un purgatoire de l'Institut.
Il a bien regretté aussi de n'avoir'pas
compris dans ces quarante-cinq jeunes
hommes d'autres jeunes hommes aussi
dignes. Puis on a discuté la question de
savoir quelle célébrité on inviterait au
prochain banquet. Car la Société des
Quarante-Cinq a, par surcroît, ce but
humanitaire de nourrir tous les mois un
grand homme connu ou méconnu.
Les statuts ne sont pas encore complè-
tement élaborés. Mais on semble déjà
d'accord sur certains points. Il y aura
différents moyens de quitter la Société:
la mort naturelle d'abord, puis la mort
artificielle qui surviendra à quarante-
cinq ans, ou bien encore l'élection à
l'Académie française ou à l'Académie
Goncourt, cette immortalité constituant
pour l'élu une sorte de mortalité. Aus-
sitôt atteint par la limite d'âge, le Qua-
rante-Cinq dépouillera le jeune homme,
perdra toute activité. Un froid glacial se
répandra dans tout son corps, et il de-
viendra membre honoraire.
Je me suis déjà déclaré, dans ces co-
lonnes, le partisan déterminé de l'hono-
rariat et de la non-activité conférée le
plus hâtivement possible à certaines per-
sonnalités trop remuantes et qu'on aeyr
tratise ainsi dans a glotte. C'est une
proposition que nous voudrions voir
adopter par la Société des Auteurs, et
que nous soutiendrons de notre voix dé-
bile à la prochaine assemblée générale.
Donc, la Société des Quarante-Cinq
aura des membres honoraires. Chaque
fois que l'un de nous atteindra l'âge fa-
tidique, on lui offrira un banquet, on lui
fera des discours nécrologiques. Puis il
pourra assister par la suite, moyennant
douze francs par crâne, aux dîners men-
suels de la Société. D'ici une quinzaine
d'années, la table joyeuse sera à moitié
garnie de spectres vivants.
Cette façon de décéder à date fixe et
prévue aura de'précieux avantages. On
pourra nous nommer nos successeurs à
l'avance, recueillir pieusement notre avis
sur ce choix et n'en pas tenii* compte.
Le défunt recevra lui-même le nouveau-
né et entendra prononcer son propre
éloge. (Je suis trop près de la date fatale
pour ne pas souhaiter qu'il s'établisse à
cet égard une tradition de bienveillance.)
Puis celui qui s'en ira appréciera à son
tour, mais avec une grande sévérité, les
titres de son successeur.
Afin que la bienvenue souhaitée par
l'honoraire à l'actif soit empreinte de
l'acrimonie nécessaire, il faudra que l'on
fasse succéder à chaque membre dispa-
raissant un homme de sa partie. Qu'aux
poètes soit réservé le perfide éloge des
poètes, et que les architectes préparent
en l'honneur d'architectes plus jeunes
les plus vénéneux dithyrambes.
Je serais assez partisan d une nouvelle
démarcation entre deux séries de mem-
bres honoraires. Arrivé à l'âge de qua-
tre-vingts ans, le membre honoraire de-
viendrait membre pupille. Et l'on ferait
manger les membres pupilles à une pe-
tite table.
Je crois que le dîner des Quarante-
Cinq est tout à fait viable, grâce à cette
géniale idée de fendre l'oreille aux semi-
vieillards. J'ai fait partie de plusieurs dî-
ners qui réunissaient la première fois la
totalité des adhérents. Au troisième fes-
tin, bien des conviés avaient laissé leur
place vide.
, Membre fondateur de TArtistic Cycle
Club, nous nous souvenons d'un repas
champêtre commandé pour tous les
membres de cette Société à un grand
restaurant de Saint-Germain. On devait
y aller à vélo — petite condition qui nous
avait déterminé à préparer d'avance no-
tre dépêche d'excuse. Mais le jour du
banquet il tombait une pluie torrentielle,
ce qui nous décida à nous y rendre,
étant donné que le chemin de fer était
le seul véhicule possible. On devait être
une soixantaine. On avait commandé
ferme cinquante déjeuners que nous dû-
mes manger et payer à quinze. Soixante
francs par tête. ce qui fit dire à Jules
Renard que les absents n'avaient pas
toujours tort.
Au dîner des Quarante-Cinq, la peine
de l'exclusion frappé le membre tire-au-
flanc qui « sèche » un certain nombre
de banquets consécutifs. Il est remplacé,
flétri et déchu de tous droits , à Fhonora-
riat.
Toutes ces sages mesures assureront,
je le répète, une existence plusieurs fois
séculaire à l'institution des Quarante-
Cinq.
Au premier dîner, qui a eu lieu mardi
dernier, il arriva un petit ennui à un des
Quarante-Cinq. Il avait, avant de se
mettre à table, fait part de quelques idées
à un ami qui lui avait dit: « Il faut que
vous parliez tout à l'heure! » Le Qua-
rante-Cinq avait répondu: « Mais non,
mais non, je déteste ça. » Quand Bar-
busse se fut rassis, le Quarante-Cinq en
question espérait que son ami allait, par
taquinerie, réclamer pour lui la parole.
Mais il vit avec amertume que l'autre
était très lancé dans une conversation
particulière. C'était donc pour rien
qu'il avait travaillé sournoisement pen-
dant, tout le repas, tout en écoutant ses
voisins avec un air d'attention exagéré.
Il se dit qu'après tout cela valait mieux
ainsi, qu'il aurait bafouillé, et qu'il va-
lait mieux écrire son toast à tête reposée
et en faire un article pour Comoedia.
Tristan BERNARD.
'Nous publierons demain un article de:
PIERRE SOUVESTRE
Fours
La fraîcheur avec laquelle te public a ac-
cueillli les nouvelles lIeurs de l'Athénée ne
nuira peut-être point à leur conservation.
Le bruit que l'on a fait autour de la ré-
pétition générale constitue peut-être une
publicité suffisante pour que le public, en
foule, désire voir cette pièce contre laquelle
on proteste, et, suivant la loi panurgienne
que nous exposions ici-même, au sujet des
billets de faveur, l'habitude, une fois prise,
la centième sera peut-être atteinte et même
dépassée.
Et puis, à notre époque d'indifférence et
d'aquarellisme littéraire à l'eau tiède, beau-
coup se sentent une brusque sympathie
pour un auteur qui sut deux fois, sur deux
scènes bien différentes, soulever l'émotion
du public, que cette émotion lui fût hostile
ou non. ; ,,:
Ce n'est pas' que je tienne Ut fiouveUs
pièce, en NMMttM manière* peur un ehef-
d'Œuvre, loin de tâl niais il n'en èsf pas
moins vrai que la physionomie d'un chef-
d'oeuvre ressemble à s'y méprendre, en
matière de théâtre, à la figure — si le pais
dire — d'un four.
D'une façon générale, il est évident, en
effet, qu'on ne siffle jamais une pièce sim-
plement mauvaise, sans cela toutes les lo-
comotives de la création n'y suffiraient pas
chaque jour. Ce que l'on siffle, c'est une
pièce qui sort des traditions bourgeoises,
des conventions reconnues et admises par
tous les spectateurs, c'est-à-dire une pièce
qui dénote de véritables qualités d'inven-
tion et qui nous présente quelque chose de
nouveau qui n'existait pas, jusqu'à ce jour,
dans le bagage dramatique.
Evidemment, la valeur de la création
peut varier d'une façon prodigieuse: les
uns découvrent dans leur four un beau
diamant; d'autres, de la poussière de verre
irisé; ils n'en méritent pas moins tous éga-
lement le titre de créateurs. Cela seul suf-
fit pour que le public leur soit hostile, cela
seul suffit également pour que les lettrés
leur accordent, suivant les cas, soit toute
leur admiration, soit toute leur indulgente
sympathie.
G. DE PAWLOWSKL
Echos
Ce soir, à huit heures trois quarts, au
théâtre Femina, première représentation du
spectacle des Escholiers : Autour de la
lampe, pièce en trois actes, de M. André
lbels; et L'Invitation à l'amour, un acte de
M. Georges Loiseau.
c
ave canemt
Parmi les nombreux chiens japo-
nais. loulous ou pékinois qui seront expo-
sés le 19 mai prochain dans le pavillon qui
leur est réservé sur la terrasse de l'Oran-
gerie, aux toileries, pendant l'exposition
qui va s'ouvrir, il en est trois ou quatre qui
ne manqueront pas d'attirer l'attention du
public: ils appartiennent, en effet, à nos
plus gracieuses actrices.
C'est ainsi que Mlle Lantelme expose un
merveilleux petit bull-dogg français qui ré-
pond au nom de Paulus; Mme Caristie-
Martel a envoyé deux magnifiques tekkels,
Waldmann et Waldine; Mme Daffetye pré-
sente un chien des Pyrénées, Chérubin;
enfin M. Dublay, co-directeur du Théâtre-
Molière, figure sur la liste .des exposants
avec un danois du nom de César.
Ajoutons que M. le baron H. de Roths-
child participe à cette manifestation en ex-
posant une douzaine d'épagneuls de la race
la plus magnifique et la plus pure.
L
e monument Garnier.
t Sait-on qu'il n'y a pas à Paris
qu un monument Garmer, Dien que ce soit
toujours l'Opéra que l'on désigne sous ce
nom?
Bien avant qu'il fût chargé de construire
l'Académie nationale de musique, Charles
Garnier avait reçu d'Offenbach la com-
mande d'un théâtre d'une forme assez spé-
ciale, car il a extérieurement la forme d'un
cirque, et ce théâtre n'est autre que le théâ-
tre Marigny, qui opérait hier sa réouver-
ture.
Il était intéressant de signaler à ce sujet
la part qu'a prise l'illustre architecte à la
confection du plan de cette salle. L'exté-
rieur en a été respecté: il a conservé l'ar-
chitecture que lui a donnée Garnier; mais
l'intérieur en a été modifié, il y a une ving-
taine d'années, par un de ses confrères qui
n'avat pas l'inspiration aussi heureuse que
lui.
L'Opéra et le théâtre Marigny sont d'ail-
leurs les deux seules constructions qui de-
meurent, en France du moins, de Charles
Garnier.
Il y en a deux autres, à l'étranger toutes
deux: l'une est le Casino de Monte-Carlo,
l'autre la villa Charles-Garnier, à Bordi-
ghera, où le maître passa les dernières an-
nées de sa vie.
E'
n province.
Lu dans une ville de province,
— une grande ville, cependant, - cette
affiche
7' « TOURNEE CLASSIQUE C.
« Représentation du 22 mai 1908.
« HERNANI célèbre drame de Victor
« Hugo, avec le concours de la belle Mlle
« Léo James.
« LE MÉDECIN MALGRÉ LUI, la joyeuse
« comédie de « Molière » terminera gaie-
« ment cette belle soirée. »
Un rienr
E
n passant.
Une allée verte du vieux cimetière
de Montmartre. otés les frondaisons re-
naissantes qui semblent faire pièce à la
mort, la foule receuillie suit les porteurs
qui mènent à sa dernière demeure l'auteur
regretté de L'Abbé Constantin et de La
Belle Hélène.
Les fronts sont baissés, les âmes tristes,
les conversations particulières ont pris fin
Mais, devant un monument funéraire, quel-
qu'un lève les yeux, et, malgré le lieu, sou-
rit. Ceux qui le suivent tournent également
la tête. M. A. Hébrard sourit dans sa mous-
tache et sous ses sourcils. M. Pierre De-
courcelle hoche la tête. M. Henry Bern-
stein pousse du coude M. Gaston Des-
champs, par hasard à ses côtés; M. Pierre
Wolff soupire, et M. Jules Claretie, mur-
mure: « Ah! la publicité! »
Le monument devant lequel passe le cor-
tège porte en exergue cette inscription bi-
zarre : « Famille G. Médrano (Boum-
Boum) ». fi
NOS 'ARTISTES ,.
1. 1 1 <
M. André BRULE
nui va reprendre « Chérubin »
au théâtre Femina.
s
e vérité.
Tandis qu'à l'étranger, quelques chau-
vins susceptibles qui font ae la critique in-
termittente et absente discutent en béotiens,
Mounet-Sully, notre grand tragédien, r.e
trouve pas même grâce devant quelques-
uns de nos compatriotes.
M. Camille Joliet est de ceux-ci.
Il se prome iait, l'autre jour, dans la cour
dallée du Conservatoire — où il remplace
momentanément Mme Sarah Bernhhardt —
en compagnie d'une jeune élève aux allures
désinvoltes et à la diction faubourienne.
Et voici la conversation pleine de saveur
qui s'engagea entre eux :
- Il ne faut jamais déclamer, mon en-
fant, dit M. Joliet.
- Pourtant, Mounet-Sully déclame! ré-
plique la blonde enfant.
— Je ne conteste pas. Ses rôles s'en res-
sentent.
— Oh ! Mounet-Sully a du talent, voyons !
Alors, M. Joliet, avec une petite moue:
— Oui, « ui, il a des qualités !.
u
ne reprise sensationnelle.
- M. Gémier compte de - nombreux
amis, fresque tous appartiennent a aes mi-
lieux d'opinions avancées, en politique s'en-
tend bien, au parti radical-socialiste, voire
socialiste, témoin M. Aristide Briand, notre
actuel garde des sceaux, dont la sympathie
pour Gémier ne s'est jamais démentie.
Or, il paraît que M. Gémier a également,
depuis quelque temps, des relations fort
cordiales et suivies avec un homme dont le
nom seul ferait bondir de surprise, s'ils le
connaissaient,* ses amis plus anciens. Et,
désirant donner malgré ceux-ci, à celui-là,
un témoignage de sa sympathie et. de. son
estime, le directeur du Théâtre-Antoine
songerait à reprendre la saison prochaine
une pièce de lui, de très haute tenue litté-
raire, qui fut jadis représentée, mais dont
les seuls lettrés ont gardé la mémoire.
Je ne vous dirai pas le nom du nouvel
ami de M. Gémier. Simplement, j'indique-
rai qu'il est membre de l'Académie fran-
çaise en même temps que député, qu'il pos-
sède un très grand talent, et, bien qu'il ne
prenne pas fréquemment la parole au Pa-
lais-Bourbon, qu'il n'en est pas moins un
personnage important dans. la Journée
Parlementaire. -
p
recédés. équestres.
Dans l'un de nos plus grands théâtres
subventionnés, on pratique une nouvelle
façon de mettre les artistes du corps de bal-
let à l'amende.
;Au lieu de leur infliger, - comme il est
d'usage partout, une amende de deux ou
cinq francs — que presque toujours on ou-
blie de faire payer - pour la plus légère
étourderie ou le moindre méfait, on les met
à pied pour un, deux, trois, quatre jours.
En sorte que, parmi nos petites ballerines
qui gagnent mensuellement de 120 à 200
francs, -il en est qui -voient ces modestes
émoluments fort diminués à la fin du mois.
Est-ce parce que les directeurs sont à
cheval sur les principes que l'on assimile,
par ce système de mises à pied, nos dan-
seuses à nos cochers? ,:
p
1 1 b ■
Twfr cent sptts.
Il V a qtiétatjès four» arrivait atr Con-
servatoire, dans la classe de piano de Dié-
mer, un jeune chasseur d'un café des bou-
levards. Il venait chercher un pianiste pour
jouer des danses à une noce.
Nos jeunes espoirs ont des goûts élevés,
et jouer des polkas, et même des mazurkas,
ne les intéresse que médiocrement, mais il
faut bien vivre.
- Quel prix donnera le marié? interroge
un des élèves.
-T- Oh! il est très généreux, répond le
chasseur; il ira bien jusqu'à cinq francs.
Inutile d'ajouter que personne ne se dé-
rangea et que le chasseur s'en fut sans pia-
niste.
Et le plus triste est que cette histoire est
rigoureusement authentique.
c
I. p. ■
- La Compagnie Internationale Pho-
nique envoie gracieusement, sur demande
affranchie adressée à ses bureaux, 32, rue
de l'Echiquier, à Paris, son tout récent ca-
talogue de machines parlantes à cylindres
et à disques.
-
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye
cher Qijoux, diamants, perles, auto-
mobiles, reconnaissances du Monade-Piété,
100 0/0, les dégage sans frais, même chez
des tiers.
L
e printemps chante. 'r
- En la gracieuse compagnie d'une de
nos plus jolies artistes, un parlementaire
très bien connu, confortablement installé
dans une splendide Richard Unie, roulait
hier à toute allure sur la route de Saint-
Germain a Poissy.
Et Son Excellence semblait bien heu-
reuse.
Le Masque dé Verre.
Pour les Artistes Pauvres
Combien Vaudront des ouvrages de dame exécutés
et Vendus par les plus jolies artistes de Paris ?
Le public nous le dira en Octobre prochain.
Les formes sous lesquelles s'exerce la charité
publique sont innombrables, et la foule pari-
sienne, heureuse. de faire le bien, les, adopte
toutes avec un égal empressement. Il y a quel-
ques jours à peine, Dranem, au cours d'une re-
doute joyeuse, recueillait les premiers fonds des,
tinés à l'érection d'une maison de retraite pour
les artistes des cafés-concerts: Le 13 juin pro-
chain, une belle fête sportive au Nouveau-Cir-
que permettra la création d'un nouveau lit. à
Pont-aux-Dames.
C'est à l'admirable fondation de Coquelin
qu'a encore songé à venir en aide Comœdia, en
élaborant le projet que voici et auquel nous es-
pérons que toutes nos artistes parisiennes vou-
dront bien coopérer.
Nous leur demandons, dès aujourd'hui, de
vouloir bien s'imposer.le tout petit sacrifice qui
consiste à faire elles-mêmes, de leurs doigts de
fées, , ,
Un Ouvrage
de Dame quelconque
celui qui leur plaira le mieux ou qu'elles juge-
1 îPt. le Plus facile à exécuter, tel que: un mou-
cnoir brodé, un chemin de table. un dessous de
carafe, une robe ou un chapeau de poupée, un
ouvrage au crochet. un abat-jour. Leur goût, ré-
pétons-le. pourra s'exercer à l'infini. AjoutOns
nême qu'un quatrain bien tourné, une maxime,
quelques vers seront les bienvenvc
Aussitôt l'œuvre ou l'ouvrage terminé, les ar-
êtes voudront bien nous en faire l'envoi, que
nous classerons soigneusement avec une étiquet-
te portant le nom de l'auteur.
Puis, à la rentrée, en septembre ou octobre,
dans une salle choisie à cet effet, nous convo-
querons tout le public;, toute la foule de ceux
qui sont toujours prêts à faire le bien : nous in-
viterons tout le monde à venir faire l'acquisi-
tion de tous les ouvrages dus aux mains ëxper9
tes de nos jolies artistes.
Le produit de la vente sertira à la fondation
d'un lit nouveau à la Maison de retraite, créée,
par Coquelin à Pont-aux-Dames.
Il va sans dire que nous demanderons aux
artistes qui nous auront fait des envois si elles
veulent pousser l'obligeance jusqu'à vendre el-
les-mêmes ce qu'elles auront créé de leurs
mains légères. On imagine aisément le succès
de notre vente de charité, si les artistes, accep-
tent de vendre elles-mêmes ce qu'elles auront
fait: deux initiales brodées sur un mouchoir
de dentelle par la divine Bartet vaudraient cin-
quante louis au cas mot; une robe de poupée
par Lavallière atteindra au moins la même
somme ;et quel prix ne patera-t-on pas un qua-
train autographe de Sarah Bernhardt ?
Voici notre projet exposé; il ne dépend plus
que des artistes qù'il devienne une belle réalité.
Les envois sont reçus dès maintenant jus-
qu'au 15 septembre prochain.
-- - COMŒDIA.
Le Nouvel Hôtel de la :.
, • Société des Auteurs
La Société des Auteurs, à l'étroit en un appar-
tement noirâtre, maussade et coûteux, vient de
s'installer rue Henner - anciennpment rue Léo-
nie — un peu plus confortablement.
Hier, pour la première fois, la caisse fut ou-
verte dans le nouvel immeuble, et les sociétaires
affluèrent.
Ils furent accueillis par un très vivant buste
de Beaumarchais — le précurseur de la Société
— souriant sous le frêle feuillage d'un jeune
acacia, au milieu d'une cour îàrdftiée qu'égayé
de coquets, qîniora Bfônçs fcrufêsimf"gâftlmwït
sous le pied. Deux bancs de pierre attendent là,
vis-à-vis d'un salon couvert où des galeries de
chêne sculpté exposent les merveilles bibliogra-
phiques que la Société était jusqu'ici contiain:e
d'enfouir dans d'insondables cryptes.
Enfin ! quand leurs affaires les appelleront au
siège social, les sociétaires et les stagiaires irou-
Ité Jardin (Ernesto Brod. phot.'
veront donc, au lieu d'une antichambre sale,
une sorte de petit salon intime, où ils pourront'
bavarder familièrement, sous le regard ¡-emt.
d'un fort beau Scribe.
Ils devront de grands remerciements à Pierre
Decourcelle qui, depuis un an, avec un dévoue-
ment Inlassable," surveille les-maçons, Conseille
lfes tapîesfôrs, dirige les peintres et pressa les
électriciens.
EDOUARD HELSEY.
LE PRIX DE ROME
DE COMPOSITION MUSICALE
Qui paiera
les violons ?
Un concours irrégulier
Un règlement Violé
Un jugement inacceptable
Nous avons signalé, avant-hier, l'incident
qu'avait provoqué l'exécution de; la fugue
de l'un des candidats.
M. Saint-Saëns s'était formellement op-
posé à l'audition des compositions de Mlle
Nadia Boulanger qui, rompant avec toutes
les traditions, présentait une fugue instru-
mentale. Mais les autres membres du jury
passèrent outre à cette objection et choisi-
rent en vue du concours définitif une liste
de six candidats, sur laquelle Mlle Nadia
Boulaniger occupait le ! cinquième rang.
Ce jugement fait plus que d'être discu-
table, il est irrégulier..
Le règlement du concours d'essai précise
formellement la nature des compositions
que doivent "faire lés concurrents. En voici
un extrait décisif :
« Krt. 4. — Le concours d'essai con-
siste:
« 1° En une fugue: vocale à quatre par-
ties au moins etc. i
Mlle Nadia Boulanger, en composant une
fugue pour instruments à cordes, a donc
commis une irrégularité absolue. Elle se
plaçait, de ce fait, en dehors du concours et
M. Saint-Saëns était bien fondé à s'opposer
à' l'audition de ses compositions. Il est in-
concevable que le jury tout entier ne se
soit pas rangé' à l'avis exprimé par M. Saint-
Saëns et ait fermé les yeux sur une irré-
gularité qu'il est impossible d'admettre, et
contre' laquelle nous nous élevons formel-
lement.
Nous tenons à écarter, dès cet instant,
de notre protestation, la personnalité de
Mlle. Nadia Boulanger, de qui nous
avons toujours reconnu et proclamé le
talent et les rares qualités personnel-
les. Nous sommes convaincus que c'est par
ignorance absolue des règlements, qu'elle a
composé une fugue instrumentale et nous
la louons même bien volontiers d'avoir
fait preuve d'inteliigeme musicale en Inter-
prétant ainsi une fui'ue dont le suiët coi.ve-
nait en effet davantage à des imtrun ents
qu'à des voix.
Mais le jury lui, est-il excpsable d'avoir
autorisé l'audition des compositions de
Mlle Boulanger, et cela au mépris d'un rè-
glement qu'il ne devait et' ne pouvait pas
ignorer? Non, assurément, et le jugement
qu'il a prononcé est inacceptable.
Est-ce à dire qu'il faudrait, pour le ren-
dre valable, prononcer l'exclusion tardive
de Mlle Boulanger? Ce serait absurde et
l'on ne peut songer raisonnablement à faire
supporter maintenant à Mlle Boulanger les
conséquences d'une irrégularité dont elle
a été déjà absoute.
C'est le jugement tout entier qui est en-
taché d'irrégularité. C'est lui qui doit être
annulé. C'est le concours qui doit être re-
commencé.
Nous en démontrerons la nécessité ab-
solue.
; ANDRE RAUFFEN.
ACADEMIE NATIONALE
DE MUSIQUE
Charges
écrasantes
Le Cahier fantôme
L'article 80
L'application de la peine
J'ai exposé, dans un précédent numéro,
comment, en vertu de l'article 1er du cahier
des; charges, les directeurs de notre premier
théâtre lyrique national étaient tenus de lui
conserver la dignité et l'éclat qui doivent le
caractériser. Quelques exemples faciles
m'ont permis d'établir l'impassible indiffé-
rence dont cette prescription fondamentale
est l'objet. D'ailleurs, MM. Messager et
Broussan se chargent d'affirmer, chaque
jour, cette violation de l'article premier avec
une persévérance telle que toute insistance
en la matière serait d'un mauvais goût évi-
dent.
Continuant l'examen rapide de ce cahier
des charges, dont la détresse est pitoyable.
je passerai sous silence la généralité dès
clauses administratives. Quelques - unes
pourtant sont fort sévères. C'est ainsi que,
conformément à l'article 2, les directeurs
sont dans l'obligation de remplir personnel-
lement leurs fonctions, excepté dan? ie cas
de maladie dûment constatée, ou d absence
autorisée par le ministre.
N'est-il pas exagéré de défendre aux di
recteurs de l'Opéra la possibilité d'un re-
pos fréquent et bien gagné sur la CÙrf
d'Azur? N'est-il pas "mesquin et oeu prot
voyant de leur interdire le salutai e exem-
ple d'une belle représentation des Hugu&
nots par delà les frontières? C'est faire fi
des prescriptions les plus élémentaires do
1 hygiène; c'est dédaigner les exceiients ef-
fets d'une émulation opportune.
Voilà ce qu'il en coûte d'assumer d'aussi
officielles fonctions. Souffrez, grands de la
terre !
« Art. 11 (titre II).— Les directeurs sonf *
tenus de faire représenter, par année, huic
actes nouveaux de compositeurs français.
Parmi ces huit actes, il y aura, au moins,
un grand ouvrage en trois, quatre ou enq
actes, et tous les deux ans, au moins, ur
ouvrage en un, deux ou trois actes. »
C'est le 27 janvier 1908 que MM. Mes*
sager et Broussan ont pris possession de
la direction de l'Opéra. Nous sommes sen-
siblement à la moitié du mois de mai. Est-
ce du 15 mai au 15 septembre que MM. les
directeurs de l'Opéra effectueront la mise
à la scène du « grand ouvrage » exigé par
le cahier des charges, ou plutôt du 15 sep-
tembre au 15 janvier? Je crois oue la so-
f~~cm~r~M~MMW
- Mèrdl 12 Mai m
I Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒOIA.P ARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 mOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger ..•..*••• 40 » 20 m
RÉDACTION & ADMINISTRATION?
57. Boulevard Poissonnière, PARIS
* TÉLÉPHONE: 288-0'7
àdresseTélégraphique:COMOEDIA.PARIS *
ABONNEMENTS:
UN AN 6 flUPîS
- -
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr. ,
Étranger. 40 » 20 n
Les
Quarante = Cinq
Une Société littéraire, artistique et sa-
vante s'est fondée à Paris ces temps-ci,
ainsi que nous l'ont appris les échos de
Comœdia. Elle est composée de quaran-
te-cinq membres âgés de moins de qua-
rante-cinq ans. Le fait d'avoir choisi ce
chiffre pour la limite d'âge montre bien
,que les premiers fondateurs de ce groupe
sont très jeunes. En effet, Abel Bon-
nard, Pierre Mortier sont encore loin
de la trentaine, et l'âge de quarante-cinq
ians leur paraît très proche de la cadu-
cité, alors que pour certains, hélas! de
leurs collègues il marque à peine la fin
d'une adolescence frivole.
Notre ami Barbusse, dans une déli-
tate allocution, a bien spécifié que ce
groupement n'était point une puérile
imitation des groupements académiques,
et que la Société des Quarante-Cinq n'a-
vait rien d'un purgatoire de l'Institut.
Il a bien regretté aussi de n'avoir'pas
compris dans ces quarante-cinq jeunes
hommes d'autres jeunes hommes aussi
dignes. Puis on a discuté la question de
savoir quelle célébrité on inviterait au
prochain banquet. Car la Société des
Quarante-Cinq a, par surcroît, ce but
humanitaire de nourrir tous les mois un
grand homme connu ou méconnu.
Les statuts ne sont pas encore complè-
tement élaborés. Mais on semble déjà
d'accord sur certains points. Il y aura
différents moyens de quitter la Société:
la mort naturelle d'abord, puis la mort
artificielle qui surviendra à quarante-
cinq ans, ou bien encore l'élection à
l'Académie française ou à l'Académie
Goncourt, cette immortalité constituant
pour l'élu une sorte de mortalité. Aus-
sitôt atteint par la limite d'âge, le Qua-
rante-Cinq dépouillera le jeune homme,
perdra toute activité. Un froid glacial se
répandra dans tout son corps, et il de-
viendra membre honoraire.
Je me suis déjà déclaré, dans ces co-
lonnes, le partisan déterminé de l'hono-
rariat et de la non-activité conférée le
plus hâtivement possible à certaines per-
sonnalités trop remuantes et qu'on aeyr
tratise ainsi dans a glotte. C'est une
proposition que nous voudrions voir
adopter par la Société des Auteurs, et
que nous soutiendrons de notre voix dé-
bile à la prochaine assemblée générale.
Donc, la Société des Quarante-Cinq
aura des membres honoraires. Chaque
fois que l'un de nous atteindra l'âge fa-
tidique, on lui offrira un banquet, on lui
fera des discours nécrologiques. Puis il
pourra assister par la suite, moyennant
douze francs par crâne, aux dîners men-
suels de la Société. D'ici une quinzaine
d'années, la table joyeuse sera à moitié
garnie de spectres vivants.
Cette façon de décéder à date fixe et
prévue aura de'précieux avantages. On
pourra nous nommer nos successeurs à
l'avance, recueillir pieusement notre avis
sur ce choix et n'en pas tenii* compte.
Le défunt recevra lui-même le nouveau-
né et entendra prononcer son propre
éloge. (Je suis trop près de la date fatale
pour ne pas souhaiter qu'il s'établisse à
cet égard une tradition de bienveillance.)
Puis celui qui s'en ira appréciera à son
tour, mais avec une grande sévérité, les
titres de son successeur.
Afin que la bienvenue souhaitée par
l'honoraire à l'actif soit empreinte de
l'acrimonie nécessaire, il faudra que l'on
fasse succéder à chaque membre dispa-
raissant un homme de sa partie. Qu'aux
poètes soit réservé le perfide éloge des
poètes, et que les architectes préparent
en l'honneur d'architectes plus jeunes
les plus vénéneux dithyrambes.
Je serais assez partisan d une nouvelle
démarcation entre deux séries de mem-
bres honoraires. Arrivé à l'âge de qua-
tre-vingts ans, le membre honoraire de-
viendrait membre pupille. Et l'on ferait
manger les membres pupilles à une pe-
tite table.
Je crois que le dîner des Quarante-
Cinq est tout à fait viable, grâce à cette
géniale idée de fendre l'oreille aux semi-
vieillards. J'ai fait partie de plusieurs dî-
ners qui réunissaient la première fois la
totalité des adhérents. Au troisième fes-
tin, bien des conviés avaient laissé leur
place vide.
, Membre fondateur de TArtistic Cycle
Club, nous nous souvenons d'un repas
champêtre commandé pour tous les
membres de cette Société à un grand
restaurant de Saint-Germain. On devait
y aller à vélo — petite condition qui nous
avait déterminé à préparer d'avance no-
tre dépêche d'excuse. Mais le jour du
banquet il tombait une pluie torrentielle,
ce qui nous décida à nous y rendre,
étant donné que le chemin de fer était
le seul véhicule possible. On devait être
une soixantaine. On avait commandé
ferme cinquante déjeuners que nous dû-
mes manger et payer à quinze. Soixante
francs par tête. ce qui fit dire à Jules
Renard que les absents n'avaient pas
toujours tort.
Au dîner des Quarante-Cinq, la peine
de l'exclusion frappé le membre tire-au-
flanc qui « sèche » un certain nombre
de banquets consécutifs. Il est remplacé,
flétri et déchu de tous droits , à Fhonora-
riat.
Toutes ces sages mesures assureront,
je le répète, une existence plusieurs fois
séculaire à l'institution des Quarante-
Cinq.
Au premier dîner, qui a eu lieu mardi
dernier, il arriva un petit ennui à un des
Quarante-Cinq. Il avait, avant de se
mettre à table, fait part de quelques idées
à un ami qui lui avait dit: « Il faut que
vous parliez tout à l'heure! » Le Qua-
rante-Cinq avait répondu: « Mais non,
mais non, je déteste ça. » Quand Bar-
busse se fut rassis, le Quarante-Cinq en
question espérait que son ami allait, par
taquinerie, réclamer pour lui la parole.
Mais il vit avec amertume que l'autre
était très lancé dans une conversation
particulière. C'était donc pour rien
qu'il avait travaillé sournoisement pen-
dant, tout le repas, tout en écoutant ses
voisins avec un air d'attention exagéré.
Il se dit qu'après tout cela valait mieux
ainsi, qu'il aurait bafouillé, et qu'il va-
lait mieux écrire son toast à tête reposée
et en faire un article pour Comoedia.
Tristan BERNARD.
'Nous publierons demain un article de:
PIERRE SOUVESTRE
Fours
La fraîcheur avec laquelle te public a ac-
cueillli les nouvelles lIeurs de l'Athénée ne
nuira peut-être point à leur conservation.
Le bruit que l'on a fait autour de la ré-
pétition générale constitue peut-être une
publicité suffisante pour que le public, en
foule, désire voir cette pièce contre laquelle
on proteste, et, suivant la loi panurgienne
que nous exposions ici-même, au sujet des
billets de faveur, l'habitude, une fois prise,
la centième sera peut-être atteinte et même
dépassée.
Et puis, à notre époque d'indifférence et
d'aquarellisme littéraire à l'eau tiède, beau-
coup se sentent une brusque sympathie
pour un auteur qui sut deux fois, sur deux
scènes bien différentes, soulever l'émotion
du public, que cette émotion lui fût hostile
ou non. ; ,,:
Ce n'est pas' que je tienne Ut fiouveUs
pièce, en NMMttM manière* peur un ehef-
d'Œuvre, loin de tâl niais il n'en èsf pas
moins vrai que la physionomie d'un chef-
d'oeuvre ressemble à s'y méprendre, en
matière de théâtre, à la figure — si le pais
dire — d'un four.
D'une façon générale, il est évident, en
effet, qu'on ne siffle jamais une pièce sim-
plement mauvaise, sans cela toutes les lo-
comotives de la création n'y suffiraient pas
chaque jour. Ce que l'on siffle, c'est une
pièce qui sort des traditions bourgeoises,
des conventions reconnues et admises par
tous les spectateurs, c'est-à-dire une pièce
qui dénote de véritables qualités d'inven-
tion et qui nous présente quelque chose de
nouveau qui n'existait pas, jusqu'à ce jour,
dans le bagage dramatique.
Evidemment, la valeur de la création
peut varier d'une façon prodigieuse: les
uns découvrent dans leur four un beau
diamant; d'autres, de la poussière de verre
irisé; ils n'en méritent pas moins tous éga-
lement le titre de créateurs. Cela seul suf-
fit pour que le public leur soit hostile, cela
seul suffit également pour que les lettrés
leur accordent, suivant les cas, soit toute
leur admiration, soit toute leur indulgente
sympathie.
G. DE PAWLOWSKL
Echos
Ce soir, à huit heures trois quarts, au
théâtre Femina, première représentation du
spectacle des Escholiers : Autour de la
lampe, pièce en trois actes, de M. André
lbels; et L'Invitation à l'amour, un acte de
M. Georges Loiseau.
c
ave canemt
Parmi les nombreux chiens japo-
nais. loulous ou pékinois qui seront expo-
sés le 19 mai prochain dans le pavillon qui
leur est réservé sur la terrasse de l'Oran-
gerie, aux toileries, pendant l'exposition
qui va s'ouvrir, il en est trois ou quatre qui
ne manqueront pas d'attirer l'attention du
public: ils appartiennent, en effet, à nos
plus gracieuses actrices.
C'est ainsi que Mlle Lantelme expose un
merveilleux petit bull-dogg français qui ré-
pond au nom de Paulus; Mme Caristie-
Martel a envoyé deux magnifiques tekkels,
Waldmann et Waldine; Mme Daffetye pré-
sente un chien des Pyrénées, Chérubin;
enfin M. Dublay, co-directeur du Théâtre-
Molière, figure sur la liste .des exposants
avec un danois du nom de César.
Ajoutons que M. le baron H. de Roths-
child participe à cette manifestation en ex-
posant une douzaine d'épagneuls de la race
la plus magnifique et la plus pure.
L
e monument Garnier.
t Sait-on qu'il n'y a pas à Paris
qu un monument Garmer, Dien que ce soit
toujours l'Opéra que l'on désigne sous ce
nom?
Bien avant qu'il fût chargé de construire
l'Académie nationale de musique, Charles
Garnier avait reçu d'Offenbach la com-
mande d'un théâtre d'une forme assez spé-
ciale, car il a extérieurement la forme d'un
cirque, et ce théâtre n'est autre que le théâ-
tre Marigny, qui opérait hier sa réouver-
ture.
Il était intéressant de signaler à ce sujet
la part qu'a prise l'illustre architecte à la
confection du plan de cette salle. L'exté-
rieur en a été respecté: il a conservé l'ar-
chitecture que lui a donnée Garnier; mais
l'intérieur en a été modifié, il y a une ving-
taine d'années, par un de ses confrères qui
n'avat pas l'inspiration aussi heureuse que
lui.
L'Opéra et le théâtre Marigny sont d'ail-
leurs les deux seules constructions qui de-
meurent, en France du moins, de Charles
Garnier.
Il y en a deux autres, à l'étranger toutes
deux: l'une est le Casino de Monte-Carlo,
l'autre la villa Charles-Garnier, à Bordi-
ghera, où le maître passa les dernières an-
nées de sa vie.
E'
n province.
Lu dans une ville de province,
— une grande ville, cependant, - cette
affiche
7' « TOURNEE CLASSIQUE C.
« Représentation du 22 mai 1908.
« HERNANI célèbre drame de Victor
« Hugo, avec le concours de la belle Mlle
« Léo James.
« LE MÉDECIN MALGRÉ LUI, la joyeuse
« comédie de « Molière » terminera gaie-
« ment cette belle soirée. »
Un rienr
E
n passant.
Une allée verte du vieux cimetière
de Montmartre. otés les frondaisons re-
naissantes qui semblent faire pièce à la
mort, la foule receuillie suit les porteurs
qui mènent à sa dernière demeure l'auteur
regretté de L'Abbé Constantin et de La
Belle Hélène.
Les fronts sont baissés, les âmes tristes,
les conversations particulières ont pris fin
Mais, devant un monument funéraire, quel-
qu'un lève les yeux, et, malgré le lieu, sou-
rit. Ceux qui le suivent tournent également
la tête. M. A. Hébrard sourit dans sa mous-
tache et sous ses sourcils. M. Pierre De-
courcelle hoche la tête. M. Henry Bern-
stein pousse du coude M. Gaston Des-
champs, par hasard à ses côtés; M. Pierre
Wolff soupire, et M. Jules Claretie, mur-
mure: « Ah! la publicité! »
Le monument devant lequel passe le cor-
tège porte en exergue cette inscription bi-
zarre : « Famille G. Médrano (Boum-
Boum) ». fi
NOS 'ARTISTES ,.
1. 1 1 <
M. André BRULE
nui va reprendre « Chérubin »
au théâtre Femina.
s
e vérité.
Tandis qu'à l'étranger, quelques chau-
vins susceptibles qui font ae la critique in-
termittente et absente discutent en béotiens,
Mounet-Sully, notre grand tragédien, r.e
trouve pas même grâce devant quelques-
uns de nos compatriotes.
M. Camille Joliet est de ceux-ci.
Il se prome iait, l'autre jour, dans la cour
dallée du Conservatoire — où il remplace
momentanément Mme Sarah Bernhhardt —
en compagnie d'une jeune élève aux allures
désinvoltes et à la diction faubourienne.
Et voici la conversation pleine de saveur
qui s'engagea entre eux :
- Il ne faut jamais déclamer, mon en-
fant, dit M. Joliet.
- Pourtant, Mounet-Sully déclame! ré-
plique la blonde enfant.
— Je ne conteste pas. Ses rôles s'en res-
sentent.
— Oh ! Mounet-Sully a du talent, voyons !
Alors, M. Joliet, avec une petite moue:
— Oui, « ui, il a des qualités !.
u
ne reprise sensationnelle.
- M. Gémier compte de - nombreux
amis, fresque tous appartiennent a aes mi-
lieux d'opinions avancées, en politique s'en-
tend bien, au parti radical-socialiste, voire
socialiste, témoin M. Aristide Briand, notre
actuel garde des sceaux, dont la sympathie
pour Gémier ne s'est jamais démentie.
Or, il paraît que M. Gémier a également,
depuis quelque temps, des relations fort
cordiales et suivies avec un homme dont le
nom seul ferait bondir de surprise, s'ils le
connaissaient,* ses amis plus anciens. Et,
désirant donner malgré ceux-ci, à celui-là,
un témoignage de sa sympathie et. de. son
estime, le directeur du Théâtre-Antoine
songerait à reprendre la saison prochaine
une pièce de lui, de très haute tenue litté-
raire, qui fut jadis représentée, mais dont
les seuls lettrés ont gardé la mémoire.
Je ne vous dirai pas le nom du nouvel
ami de M. Gémier. Simplement, j'indique-
rai qu'il est membre de l'Académie fran-
çaise en même temps que député, qu'il pos-
sède un très grand talent, et, bien qu'il ne
prenne pas fréquemment la parole au Pa-
lais-Bourbon, qu'il n'en est pas moins un
personnage important dans. la Journée
Parlementaire. -
p
recédés. équestres.
Dans l'un de nos plus grands théâtres
subventionnés, on pratique une nouvelle
façon de mettre les artistes du corps de bal-
let à l'amende.
;Au lieu de leur infliger, - comme il est
d'usage partout, une amende de deux ou
cinq francs — que presque toujours on ou-
blie de faire payer - pour la plus légère
étourderie ou le moindre méfait, on les met
à pied pour un, deux, trois, quatre jours.
En sorte que, parmi nos petites ballerines
qui gagnent mensuellement de 120 à 200
francs, -il en est qui -voient ces modestes
émoluments fort diminués à la fin du mois.
Est-ce parce que les directeurs sont à
cheval sur les principes que l'on assimile,
par ce système de mises à pied, nos dan-
seuses à nos cochers? ,:
p
1 1 b ■
Twfr cent sptts.
Il V a qtiétatjès four» arrivait atr Con-
servatoire, dans la classe de piano de Dié-
mer, un jeune chasseur d'un café des bou-
levards. Il venait chercher un pianiste pour
jouer des danses à une noce.
Nos jeunes espoirs ont des goûts élevés,
et jouer des polkas, et même des mazurkas,
ne les intéresse que médiocrement, mais il
faut bien vivre.
- Quel prix donnera le marié? interroge
un des élèves.
-T- Oh! il est très généreux, répond le
chasseur; il ira bien jusqu'à cinq francs.
Inutile d'ajouter que personne ne se dé-
rangea et que le chasseur s'en fut sans pia-
niste.
Et le plus triste est que cette histoire est
rigoureusement authentique.
c
I. p. ■
- La Compagnie Internationale Pho-
nique envoie gracieusement, sur demande
affranchie adressée à ses bureaux, 32, rue
de l'Echiquier, à Paris, son tout récent ca-
talogue de machines parlantes à cylindres
et à disques.
-
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye
cher Qijoux, diamants, perles, auto-
mobiles, reconnaissances du Monade-Piété,
100 0/0, les dégage sans frais, même chez
des tiers.
L
e printemps chante. 'r
- En la gracieuse compagnie d'une de
nos plus jolies artistes, un parlementaire
très bien connu, confortablement installé
dans une splendide Richard Unie, roulait
hier à toute allure sur la route de Saint-
Germain a Poissy.
Et Son Excellence semblait bien heu-
reuse.
Le Masque dé Verre.
Pour les Artistes Pauvres
Combien Vaudront des ouvrages de dame exécutés
et Vendus par les plus jolies artistes de Paris ?
Le public nous le dira en Octobre prochain.
Les formes sous lesquelles s'exerce la charité
publique sont innombrables, et la foule pari-
sienne, heureuse. de faire le bien, les, adopte
toutes avec un égal empressement. Il y a quel-
ques jours à peine, Dranem, au cours d'une re-
doute joyeuse, recueillait les premiers fonds des,
tinés à l'érection d'une maison de retraite pour
les artistes des cafés-concerts: Le 13 juin pro-
chain, une belle fête sportive au Nouveau-Cir-
que permettra la création d'un nouveau lit. à
Pont-aux-Dames.
C'est à l'admirable fondation de Coquelin
qu'a encore songé à venir en aide Comœdia, en
élaborant le projet que voici et auquel nous es-
pérons que toutes nos artistes parisiennes vou-
dront bien coopérer.
Nous leur demandons, dès aujourd'hui, de
vouloir bien s'imposer.le tout petit sacrifice qui
consiste à faire elles-mêmes, de leurs doigts de
fées, , ,
Un Ouvrage
de Dame quelconque
celui qui leur plaira le mieux ou qu'elles juge-
1 îPt. le Plus facile à exécuter, tel que: un mou-
cnoir brodé, un chemin de table. un dessous de
carafe, une robe ou un chapeau de poupée, un
ouvrage au crochet. un abat-jour. Leur goût, ré-
pétons-le. pourra s'exercer à l'infini. AjoutOns
nême qu'un quatrain bien tourné, une maxime,
quelques vers seront les bienvenvc
Aussitôt l'œuvre ou l'ouvrage terminé, les ar-
êtes voudront bien nous en faire l'envoi, que
nous classerons soigneusement avec une étiquet-
te portant le nom de l'auteur.
Puis, à la rentrée, en septembre ou octobre,
dans une salle choisie à cet effet, nous convo-
querons tout le public;, toute la foule de ceux
qui sont toujours prêts à faire le bien : nous in-
viterons tout le monde à venir faire l'acquisi-
tion de tous les ouvrages dus aux mains ëxper9
tes de nos jolies artistes.
Le produit de la vente sertira à la fondation
d'un lit nouveau à la Maison de retraite, créée,
par Coquelin à Pont-aux-Dames.
Il va sans dire que nous demanderons aux
artistes qui nous auront fait des envois si elles
veulent pousser l'obligeance jusqu'à vendre el-
les-mêmes ce qu'elles auront créé de leurs
mains légères. On imagine aisément le succès
de notre vente de charité, si les artistes, accep-
tent de vendre elles-mêmes ce qu'elles auront
fait: deux initiales brodées sur un mouchoir
de dentelle par la divine Bartet vaudraient cin-
quante louis au cas mot; une robe de poupée
par Lavallière atteindra au moins la même
somme ;et quel prix ne patera-t-on pas un qua-
train autographe de Sarah Bernhardt ?
Voici notre projet exposé; il ne dépend plus
que des artistes qù'il devienne une belle réalité.
Les envois sont reçus dès maintenant jus-
qu'au 15 septembre prochain.
-- - COMŒDIA.
Le Nouvel Hôtel de la :.
, • Société des Auteurs
La Société des Auteurs, à l'étroit en un appar-
tement noirâtre, maussade et coûteux, vient de
s'installer rue Henner - anciennpment rue Léo-
nie — un peu plus confortablement.
Hier, pour la première fois, la caisse fut ou-
verte dans le nouvel immeuble, et les sociétaires
affluèrent.
Ils furent accueillis par un très vivant buste
de Beaumarchais — le précurseur de la Société
— souriant sous le frêle feuillage d'un jeune
acacia, au milieu d'une cour îàrdftiée qu'égayé
de coquets, qîniora Bfônçs fcrufêsimf"gâftlmwït
sous le pied. Deux bancs de pierre attendent là,
vis-à-vis d'un salon couvert où des galeries de
chêne sculpté exposent les merveilles bibliogra-
phiques que la Société était jusqu'ici contiain:e
d'enfouir dans d'insondables cryptes.
Enfin ! quand leurs affaires les appelleront au
siège social, les sociétaires et les stagiaires irou-
Ité Jardin (Ernesto Brod. phot.'
veront donc, au lieu d'une antichambre sale,
une sorte de petit salon intime, où ils pourront'
bavarder familièrement, sous le regard ¡-emt.
d'un fort beau Scribe.
Ils devront de grands remerciements à Pierre
Decourcelle qui, depuis un an, avec un dévoue-
ment Inlassable," surveille les-maçons, Conseille
lfes tapîesfôrs, dirige les peintres et pressa les
électriciens.
EDOUARD HELSEY.
LE PRIX DE ROME
DE COMPOSITION MUSICALE
Qui paiera
les violons ?
Un concours irrégulier
Un règlement Violé
Un jugement inacceptable
Nous avons signalé, avant-hier, l'incident
qu'avait provoqué l'exécution de; la fugue
de l'un des candidats.
M. Saint-Saëns s'était formellement op-
posé à l'audition des compositions de Mlle
Nadia Boulanger qui, rompant avec toutes
les traditions, présentait une fugue instru-
mentale. Mais les autres membres du jury
passèrent outre à cette objection et choisi-
rent en vue du concours définitif une liste
de six candidats, sur laquelle Mlle Nadia
Boulaniger occupait le ! cinquième rang.
Ce jugement fait plus que d'être discu-
table, il est irrégulier..
Le règlement du concours d'essai précise
formellement la nature des compositions
que doivent "faire lés concurrents. En voici
un extrait décisif :
« Krt. 4. — Le concours d'essai con-
siste:
« 1° En une fugue: vocale à quatre par-
ties au moins etc. i
Mlle Nadia Boulanger, en composant une
fugue pour instruments à cordes, a donc
commis une irrégularité absolue. Elle se
plaçait, de ce fait, en dehors du concours et
M. Saint-Saëns était bien fondé à s'opposer
à' l'audition de ses compositions. Il est in-
concevable que le jury tout entier ne se
soit pas rangé' à l'avis exprimé par M. Saint-
Saëns et ait fermé les yeux sur une irré-
gularité qu'il est impossible d'admettre, et
contre' laquelle nous nous élevons formel-
lement.
Nous tenons à écarter, dès cet instant,
de notre protestation, la personnalité de
Mlle. Nadia Boulanger, de qui nous
avons toujours reconnu et proclamé le
talent et les rares qualités personnel-
les. Nous sommes convaincus que c'est par
ignorance absolue des règlements, qu'elle a
composé une fugue instrumentale et nous
la louons même bien volontiers d'avoir
fait preuve d'inteliigeme musicale en Inter-
prétant ainsi une fui'ue dont le suiët coi.ve-
nait en effet davantage à des imtrun ents
qu'à des voix.
Mais le jury lui, est-il excpsable d'avoir
autorisé l'audition des compositions de
Mlle Boulanger, et cela au mépris d'un rè-
glement qu'il ne devait et' ne pouvait pas
ignorer? Non, assurément, et le jugement
qu'il a prononcé est inacceptable.
Est-ce à dire qu'il faudrait, pour le ren-
dre valable, prononcer l'exclusion tardive
de Mlle Boulanger? Ce serait absurde et
l'on ne peut songer raisonnablement à faire
supporter maintenant à Mlle Boulanger les
conséquences d'une irrégularité dont elle
a été déjà absoute.
C'est le jugement tout entier qui est en-
taché d'irrégularité. C'est lui qui doit être
annulé. C'est le concours qui doit être re-
commencé.
Nous en démontrerons la nécessité ab-
solue.
; ANDRE RAUFFEN.
ACADEMIE NATIONALE
DE MUSIQUE
Charges
écrasantes
Le Cahier fantôme
L'article 80
L'application de la peine
J'ai exposé, dans un précédent numéro,
comment, en vertu de l'article 1er du cahier
des; charges, les directeurs de notre premier
théâtre lyrique national étaient tenus de lui
conserver la dignité et l'éclat qui doivent le
caractériser. Quelques exemples faciles
m'ont permis d'établir l'impassible indiffé-
rence dont cette prescription fondamentale
est l'objet. D'ailleurs, MM. Messager et
Broussan se chargent d'affirmer, chaque
jour, cette violation de l'article premier avec
une persévérance telle que toute insistance
en la matière serait d'un mauvais goût évi-
dent.
Continuant l'examen rapide de ce cahier
des charges, dont la détresse est pitoyable.
je passerai sous silence la généralité dès
clauses administratives. Quelques - unes
pourtant sont fort sévères. C'est ainsi que,
conformément à l'article 2, les directeurs
sont dans l'obligation de remplir personnel-
lement leurs fonctions, excepté dan? ie cas
de maladie dûment constatée, ou d absence
autorisée par le ministre.
N'est-il pas exagéré de défendre aux di
recteurs de l'Opéra la possibilité d'un re-
pos fréquent et bien gagné sur la CÙrf
d'Azur? N'est-il pas "mesquin et oeu prot
voyant de leur interdire le salutai e exem-
ple d'une belle représentation des Hugu&
nots par delà les frontières? C'est faire fi
des prescriptions les plus élémentaires do
1 hygiène; c'est dédaigner les exceiients ef-
fets d'une émulation opportune.
Voilà ce qu'il en coûte d'assumer d'aussi
officielles fonctions. Souffrez, grands de la
terre !
« Art. 11 (titre II).— Les directeurs sonf *
tenus de faire représenter, par année, huic
actes nouveaux de compositeurs français.
Parmi ces huit actes, il y aura, au moins,
un grand ouvrage en trois, quatre ou enq
actes, et tous les deux ans, au moins, ur
ouvrage en un, deux ou trois actes. »
C'est le 27 janvier 1908 que MM. Mes*
sager et Broussan ont pris possession de
la direction de l'Opéra. Nous sommes sen-
siblement à la moitié du mois de mai. Est-
ce du 15 mai au 15 septembre que MM. les
directeurs de l'Opéra effectueront la mise
à la scène du « grand ouvrage » exigé par
le cahier des charges, ou plutôt du 15 sep-
tembre au 15 janvier? Je crois oue la so-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Pawlowski Gaston de Pawlowski Gaston de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pawlowski Gaston de" or dc.contributor adj "Pawlowski Gaston de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7646609m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7646609m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7646609m/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7646609m/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7646609m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7646609m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7646609m/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest