Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-05-10
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 mai 1908 10 mai 1908
Description : 1908/05/10 (A2,N223). 1908/05/10 (A2,N223).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646607s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. «• N° 223 (Quotidien)
:Lé Numéro : 5 Wiïùmès
Dimanche 10 Mai 1908.
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKl
RÉDACTION * ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 a 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE: 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS -
ABONNEMENTS:
UN AN 6 mois
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 9
DUR MÉTIER
J'ai rencontré l'autre jour un Parisien
que je sais très féru de théâtre :
— Avez-vous vu Simone ?
— Simone, je l'ai quitté tantôt. Il m'a
donné d'excellentes nouvelles.
- Quoi?
- Mais oui. Simone, le fumiste de la
rue Machin, un Italien naturalisé Fran-
çais, vice-président de mon comité. Un
garçon actif, dévoué, un peu bavard,
mais quoi.
Mon interlocuteur alors m'apprit qu'il
tentait de devenir conseiller municipal.
je le laissai parler, pensant que les lec-
teurs de Comœdia pourraient profiter de
cette interview-confession.
— Je dois l'avouer franchement, me
confia-t-il, si, c'était à refaire, je ne me
présenterais pas. Rien de terrible com-
me d'être candidat pour quelqu'un qui,
dans l'existence, n'aime pas les ennuis.
Comme il y en a de ces « barbes » ! si
j'ose ainsi vous dire. Inéluctables et iné-
vitables, diverses et multiples, incessan-
tes, banales ou inattendues, elles se suc-
cèdent dans la vie du solliciteur de suf-
'frages et n'ont de terme que le scrutin
— et la défaite, j'imagine; car, si l'on a
le malheur d'être élu, plus que jamais
acharnés doivent revenir ces visiteurs
pour qui le candidat ou le représentant
est homme à tout entendre, à tout pro-
mettre, à tout faire.
Pour le moment, je ne suis que Mn-
didat. Et je crois bien que je bornerâi là
ma carrière dans la vie publique. Mais
quelle expression justifiée que celle de
« vie publique » ! On appartient à tout le
monde, — sauf à soi-même.
Dans la rue, chez soi, en cette « per-
manence » odieuse et froide où il faut
me rendre chaque jour et, dame! où je
vais malheureux et résigné, comme on
va, par raison, chez le dentiste ; partout
je dois accueillir (les lèvres adoucies
par le sourire du commerçant flattant sa
clientèle) tout ce que la bêtise humaine
peut imaginer de réclamations vaines,
de propositions saugrenues, de nouveau-
tés abracadabrantes, de plaintes fondées
ou non, de questions déconcertantes, de
reproches imbéciles, de jalousie, de soup-
çons, de rancunes, et surtout, surtout
d'intérêt, caché, ouvert, tortueux ou lé-
gitime.
— En somme, de quoi avez-vous été
le plus frappé au cours de votre campa-
gne?
— De ce que, dans ces élections pour-
tant municipales, sont à peu près totale-
ment oubliés tous les problèmes édili-
taires. Moi, je ne prévoyais pas ce désin-
téressement étrange. Et j'avais potassé
toute la théorie de la Vie de la Cité.
J'étais devenu très calé. Et j'affrontai
tout d'abord avec assurance le contact
des réunions privées, générales ou con-
tradictoires. Hélas! -cet apprentissage,
long et ardu, était bien inutile. Jamais
on n'abordait un seul des points sur les-
quels je m'étais si parfaitement docu-
menté. Ç'aurait donc été pour rien que,
durant des mois, j'aurais feuilleté tous
ces rapports, étudié le Code, creusé le
Droit administratif! Mon cher, j'ai dû
avoir recours à un stratagème. J'ai un
compère. Dans la salle, un vieil ami
d'enfance que je tutoie, qui me tutoie,
lève la main :
» — Je demande la parole.
» Et, lorsque le président la lui a don-
liée:
» — Le citoyen candidat, tance l'inter-
rupteur avec une perfidie très appréciée
de la foule, le citoyen candidat pourrait-
il nous dire un peu ce qu'il pense de la
question des étalages?
» Alors, mon vieux, vous pensez si
je triomphe. Je développe là tout mon
savoir, je déroule de l'histoire, je rap-
pelle des chartes, j'évoque des circulai-
res, je cite des textes, je donne des ap-
préciations personnelles! Et j'en arrive
:ainsi à louer très sincèrement le Ciel de
m'avoir justement fait approfondir ce
pur quoi je suis interrogé.
» Mais, hélas, ce sont là des incidents
bien trop rares. Et puis, ça n'amuse pas
t'auditoire. Le plus souvent, c'est le
Moc, ce sont les rouges, les jaunes, les
modérés, les unifiés qui fournissent ma-
(tière à discussion. Et encore, si ce n'était
jque cela. Mais, parfois, il nous arrive
'des électeurs étonnants! Pas plus tard
qu'avant-hier, je venais de parler de la
statue du général X., non pas au point
ide vue de l'emplacement ou au point de
ivue de l'aspect, ce qui eût été assez nor-
tnal, mais au point de vue du rôle de
Cet officier au moment de certains trou-
bles politiques. J'étais parvenu — je ne
sais trop comment — à faire partager
mon opinion (?) à la salle quand, dans
tun angle, un homme se leva et, lente-
ment, avec une voix vaguement empâ-
te:
l, » - Qu'est-ce que vous dites de cela?
!Hum. Un employé de trente-sept ans
,est fichu à la porte. Hum. Il y avait
'neuf ans qu'il était dans la maison.
Hum. Eh bien! qu'est-ce que vous di-
tes de cela ?
» Je lui affirmai que s'il n'y avait pas
eu faute grave le justifiant, ce renvoi évi-
demment constituait une infamie. D'un
autre coin du café partit tout de suite
une nouvelle question, et je croyais bien
en avoir fini avec l'employé aux trente-
sept ans. Ah! oui! cinq minutes après,
le bonhomme repiqua :
» — Vous n'avez pas répondu.
hum. pour l'employé de trente-sept
ans. Hum. On ne veut pas le prendre
ailleurs. Hum. Parce qu'il a trente-
sept ans. Hum. Vous n'avez pas ré-
pondu.
» Et, toute la soirée, je subis le leit
motiv de l'employé de trente-sept ans.
» Et puis, mon vieux, ce qu'il y a de
pénible aussi, c'est qu'il faut trop « pin-
ter ».
— Hein?
— Oui. Le « pintage » est nécessaire
- autant que 1a poignée' de main. Je
vais chez un électeur. Il est marchand de
vins, donc influent. Je ne puis faire au-
trement que d'absorber un liquide. Je
commande naturellement le plus bénin.
Et je commence mes raisonnements ten-
dant à convaincre cet honorable com-
merçant que ma candidature est la seule
possible. Ai-je la chance de réussir? Il
me fait la politesse de m'offrir sa tour-
née. Et je dois « pinter » de nouveau.
Y a-t-il plus de tirage? J'élargis mon élo-
quence — et renouvelle ma consomma-
tion. Un rude estomac est indispensable,
allez.
Mon politicien paraissait las et décou-
ragé. Je tentai de le remonter, de lui
donner un peu de confiance en lui-
même. Il remuait la tête de gauche à
droite :
— La veste, je vous dis, la veste!
- Il vous restera toujours la consola-
tion d'écrire vos impressions.
— J'ai trop eu de froissements d'a-
mour-propre.
— Vous intitulerez donc votre récit:
« Promenade au Jardin des Piqûres ».
Jacques MAY.
Nous publierons demain un article de
J.-H. ROSNY
La Carte forcée
Tant que l'on n'a point fait d'enquête
approfondie sur une question, les deux par-
tis opposés peuvent encore s'entendre,
mais dès que cette enquête est faite, quand
on a recueilli, de chaque côté d!indiscuta-
bles arguments eh faveur de la thèse que
l'on soutient, toute discussion devient inad-
missible. C'est ainsi qu'après les sondages
de M. Caillaux il est impossible d'avoir une.
idée nette de l'impôt sur le revenu, et que,
depuis la suppression des billets de faveur
essayée au Théâtre Réjane, il n'est plus
permis d'avoir une idée claire sur l'oppor-
tunité de cette réforme.
M. Bernstein et ses partisans se décla-
rent ravis. Sans doute y eut-il quelques vi-
des au cours des représentations, mais, par
contre, quel enthousiasme de bon aloi dans
la salle! quels applaudissements sincères et
désintéressés allant droit au cœur des ar-
tistes! quelle noblesse. dans les regards
qu'échangèrent chaque soir le monsieur
payant de l'orchestre et la dame qui avait
loué une loge de balcon.
D'autres, M. Michel Provins en tête, se
déclarent moin$ satisfaits; leurs prétentions
sont modestes, ils n'escomptent point des
triomphes comme M. Bernstein, mais des
demi-succès, et l'on sait que ces demi-suc-
cès, convenablement cuits à point, grâce au
billet de faveur, peuvent nourrir leur hom-
me nendnnt de a mnia entiers
Voyez, par exemple, Sherlocjc Holmes ou
Tire au Flanc : il n'y eut point de bataille à
la première comme pour Hernani, et per-
sonne ne s'avisa de penser, au début, que
ce seraient là d'immenses succès. Il n'en
est pas moins vrai que, progressivement,
ces pièces ont conquis le public, et que ce
mouvement populaire une fois créé, on ne
peut prévoir l'année où il s'arrêtera.
Au bout de quelques mois ces pièces-là
entrent dans les mœurs, elles font partie de
la vie quotidienne; on ne se donne plus ren-
dez-vous au café ; on se retrouve, pour pas-
ser la soirée, à Sherlock Holmes ou à Tire
au Flanc. Les amateurs de spectacles,
au temps de leur jeunesse, voient ces
pièces pour la première fois, ils reviennent
ensuite les voir, une fois mariés; plus tard,
ils y conduisent leurs enfants, et les étran-
gers s'y retrouvent chaque fois qu'ils f':n-
nent à Paris, comme au sommet de l Arc
de Triomphe ou au musée du Louvre. C'est
un répertoire qui tait partie des tournées de
l'agence Cook et qui devient indispensable
à la vie normale de Paris.
Les acteurs ne changent point; ils pren-
nent de l'âge et de l'autorité, et on aimerait
à suivre leur vie, à les voir, quelques an-
nées après, mariés comme Sherlock Holmes
avec Miss Brent ou montés en grade comme
dans Tire au Flanc. Cette dernière, pièce, en
toute justice, ne devrait être jouée aujour-
d'hui que par des généraux!
Tout cela, c'est au primitif billet de faveur
que nous le devons; lui seul peut lancer
une oeuvre à laquelle le public ne pensait
point tout d'abord et qui lui devient indis-
pensable ensuite. C'est l'histoire de toutes
les religions qui distribuent gratuitement à
l'origine des livres saints sans grand inté-
rêt, que personne n'eût songé à acquérir et
qui se vendent ensuite par millions.
G. OB PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures et demie, à rOpé-
ra, répétition générale de Hippolyte et Ari-
cie, tragédie en cinq actes et un prologue,
paroles de l'abbé Pellegrin, musique de
Jean-Philippe Rameau, partition revisée par
M. Vincent d'Indy.
Ce soir, à. huit heures et demie, à Y Athé-
née, première représentation de La Con-
* *
r quête des Fleurs, comédie fantaisiste en
trois actes, de M. Gustave Grillet.
L
a première de Chérubin.
C'est samedi prochain qu'aura lieu,
au théâtre Femina, la première à Paris
du Chérubin de M. Francis de Croisset.
Ceci nous rappelle une autre première, à
Bruxelles, mais tout aussi parisienne, du
même Chérubin, sous les auspices de notre
excellent confrère Gil Blas et sous la direc-
tion de M. Moncharmont, l'habile directeur
du théâtre des Célestins.
Ce fut une soirée inoubliable. M. André
Brulé, qui va reprendre le rôle qu'il inter-
préta ce jour-là, se montra l'incomparable
et charmant comédien que vous savez. Sen-
sible, impertinent, enthousiaste, émouvant,
il trouva — et il retrouvera — un des plus
beaux succès de sa jeune et déjà triomphan-
te carrière.
Et l'on doit s'étonner de la diversité du
talent de ce brillant artiste'qui, tour à tour,
avec sûreté et une indiscutable autorité,
créa des rôles aussi différents que Raffles,
Paris-New-York, Cœur de moineau, Mon-
sieur de Courpière, et vingt autres person-
nages.
Les critiques ont déjà exprimé leur ad-
miration pour la pièce de M. Francis de
Croisset ; ils la renouvelleront pour son in-
comparable interprète.
D
ancing school.
On a été surpris de la brusque in-
disposition aune artiste ceieore qui aevait
débuter, il y a quelques jours, sur une
grande scène. Une de ces brusques et di-
plomatiques indispositions dont le théâtre
offre de si nombreux exemples priva ses
innombrables admirateurs du très grand
plaisir de l'aller applaudir. Et voici que,
dans les milieux qui se prétendent bien in-
formés, on murmure, on susurre que cette
fameuse indisposition ne fut provoquée que
par la terrible émotion qui frappa l'artiste
en question le jour même de son début.
Ayant rencontré la femme de son directeur
dans l'escalier du théâtre, celle-ci, pour des
motifs que nous ne nous permettrons pas
de rechercher, lui administra publiquement
une terrible correction.
Voilà ce qu'on dit!. Mais on dit tant de
choses!
c
'est presque une scène de revue.
Un commanditaire de l'Opéra pro-
tège une ballerine. MM. Messager et Brous-
san confient un - rôle (?) de chasseresse à
la ballerine dans Hippolyte et Aricie.
Le rôle est coupé au cours des répéti-
tions. '-
.Le commanditaire va retrouver les direc-
teurs. L'explication est orageuse; les direc-
teurs sont forcés de céder et confient à la
ballerine en question un rôle de bergère.
Depuis trois jours, le rôle est coupé.
Et ce ne sera pas, paraît-il, la seule cou-
pure d'Hippolyte et Aricie. Nous sommes
au printemps, on émonde le Rameau.
L
'envahisseuse. 11
La politique devient décidément bien
encombrante. Notre confrère Robert Eude,
secrétaire général du Comité Alfred de Vi-
gny, qui apporte tout son soin, en ce mo-
ment, à préparer la matinée qui sera don-
née le 16 mai à l'Odéon au profit du monu-
ment Vigny, a reçu de la part d'un Comité
républicain des propositions en vue de pa-
tronner la candidature d'un futur conseiller
municipal pour les élections qui doivent
avoir lieu aujourd'hui. -
Le Comité Alfred de Vigny confondu
avec un Comité politique! Quelle tristesse!
Alfred de Vigny, le plus aristocrate des
écrivains, appelé à patronner un candidat
aux élections municipales!
Quel sacrilège!
L
es amis maladroits.
0 Un de nos confrères, généralement
mieux informé, annonce que plusieurs aca-
démiciens auraient songé à offrir à M. Al-
fred Capus le fauteuil laissé vacant par la
mort de M. Ludovic Halévy. * t
Cette nouvelle est non seulement préma-
turée, mais encore tout à fait choquante.
M. Alfred Capus était un des plus chers
admirateurs et amis de l'illustre drama-
turge qui s'en va, et, par un sentiment de
haute convenance devant lequel chacun
s'inclinera, il n'a pas encore songé, et per-
sonne n'a pu songer officiellement pour lui,
à une succession qui n'est pas ouverte.
UN CANARD
Dans l'insipide monotonie de la vie ouoti-
dienne, une nouvelle que j'ai lue dans les jour-
naux m'a beaucoup diverti. M. Broussan, co-
directeur de l'Opéra, va, nous dit-on, être, au
quatorze juillet prochain, nommé chevalier de
la' Légion d'honneur. Cette information surpre-
nante a dû être lancée par la société des Pince-
sans-rire; c'est en effet une joyeuse et agréa-
ble fumisterie. Malheureusement, elle retarde,
et le quatorze juillet n'est pas le premier avril.
Voyez-vous M. Broussan décoré de 'la Légion
d'honneur ?
Pourquoi? Dans quel but!. A quel titre?..
Je sais bien que M. Broussan crie à qui veut
— et ne veut pas l'entendre — que M. Dou-
mergue, ministre de l'Instruction publique, n'a
rien à lui refuser, qu'il a fait « marcheix » le
ministre et qu'il est tout puissant dans les plus
hauts milieux politiques.
Cela est vraisemblable !. Mais la Légion
d'honneur n'est pas, précisément — du moins
nous ioulons le croire ! — une chose politique.
M. Broussan chevalier de la Légion d'hon-
neur. C'est la fantaisie la plus drôle qu'on
nous ait servie cette saison.
Pour qu'un directeur de théâtre se voit ho-
noré de cette haute insigne, il faut qu'il ait
rendu des services à l'art de son pays, qu'il ait
fait œuvre d'artiste, encouragé de jeunes ta-
lents, au moins, que le succès ait couronné ses
efforts.
Mais qu'a fait M. Rraussan 1. Il nous a pré-
senté un Faust tronqué et truqué qui a piteuse-
ment échoué. A la place des merveilles qu'il
nous promettait, il nous a sorti tous les vieux
rossignols du répertoire et dans des conditions
si piteuses qu'un certain soir le fameux qua-
tuor de Rigoletto, qui est toujours bissé, a
été sifflé.
En fait d'auteurs français, il va représenter
oeuvre d'un compositeur russe, interprétée par
des artistes russes et par un orchestre russe,
Il est vrai qu'on joue ce soir Hippolyte et Afi-
cie, de Rameau. C'est assurément très bien de
jouer du Rameau, mais n'existe-t-il pas de jeu-
nes musiciens. français qui attendent avec im-
patience une consécration qui n'a rien d'urgent
pour un ancêtre aussi illustre.
Plus on examine le cas, et plus on se per-
suade que l'inventeur de cette histoire a voulu
rire.
..Si M. Broussan était décoré, sa boutonnière
ne serait pas seule à rougir.
ASMODEE.
u
i important rassemblement s'était for-
mé hier après midi au coin de la rue
Drouot et du boulevard.
Renseignements pris, il s'agissait d'un
accident dû au dérapage d'une auto-taxi —
accident qui ne se serait certes pas produit
si ce véhicule avait été muni des pneus
Bergougnan.
L
a véritable pénétration pacifique! L<
Nous avons reçu hier la dépêche sui-
vante de notre dévoué correspondant de
Vienne (Autriche): « Aujourd'hui, - grand
dîner de gala de la Cour, à l'occasion du
soixantième anniversaire du règne de S. M.
l'Empereur François-Joseph. LL. MM. l'Em-
pereur et l'Impératrice d'Allemagne, tous
les Princes alliés de l'auguste famille étaient
présents. Au dessert, on servit exclusive-
ment du Triple-sec Cointreau, définitive-
ment adopté à Schœnbrunn. »
Sans commentaires.
NOUVELLE A LA MAIN
c
ritique expresse.
Un critique un peu grincheux sort,
l'air maussade, d'une répétition générale.
— Eh bien ! mon cher, lui demande-t-on,
comment trouvez-vous cette pièce?
— Hum! hum!. passable.
— Et la principale interprète?
— Hum! hum!. passée.
Le Masque de Verre.
A L'ATHÉNÉE
Une soirée
mouvementée
Un vif incident a marqué hier soir la ré-
pétition générale de La Conquête des
Fleurs, à l'Athénée.
Les deux premiers actes de la pièce de
Gustave Grillet avaient été assez fraîche-
ment accueillis par une salle houleuse et
évidemment hostile.
Des conversations particulières s'enga-
geaient aux fauteuils, au balcon, dans les
loges, allant presque jusqu'à couvrir la voix
des artistes.
Par instants, des rires fusaient à une ré-
plique où certainement l'auteur n'avait eu
nulle intention d'exciter l'hilarité.
Bref, c'était, sinon l' « emboîtage » ab-
solu, du moins l'ironie manifestée à cer-
tains moments avec peu de discrétion.
M. Abel Deval, qui occupait une avant-
scène du côté cour, semblait supporter as-
sez impatiemment cette attitude d'une par-
tie du public et manifestait par des gestes
nerveux son mécontentement d'abord, sa
colère ensuite.
A l'entr'acte, après le deux, il n'y put
plus tenir et, se penchant vers la salle, il
interpella notre confrère Armand d'Artois
en ces termes:
— Monsieur, vous êtes un múffle. ht
toutes les personnes qui agissent comme
vous venez de le faire méritent le même
qualificatif.
On devine l'émotion que souleva cette in-
tervention un peu. vive du directeur de
l'Athénée.
M. Armand d'Artois répliqua du tac au
tac qu'il n'avait eu en aucune manière l'at-
titude qu'on lui prêtait, et, dans ces condi-
tions, M. Deval ne pouvait que s'excuser
auprès de notre confrère de son mouve-
ment de vivacité.
Ce qu'il fit, fort courtoisement d'ailleurs.
L'incident fut, comme bien on pense,
bruyamment commenté par nos confrères et
par le public. Deux camps se formèrent,
dont l'un blâmait fort le directeur de l'Athé-
née de son attitude et de son manque de
sang-froid, et l'autre, se basant sur ce que
des invités assistant à une répétition gé-
nérale, approuvaient M. Deval.
J'ai pu joindre, après la représentation,
le directeur de l'Athénée dans son cabinet.
Sa colère une fois tombée, M. Deval était
redevenu l'homme aimable et courtois que
l'on connaît:
— Dites bien, je vous prie, s'est-il écrié,
que mon intervention a été motivée uni-
quement par mon désir et mon devoir de
défendre mes malheureux artistes qui ont
travaillé comme des nègres depuis des se-
maines pour mettre sur pieds cette pièce
importante et difficile à présenter au pu-
blic. C'est pour eux, pour eux seuls, pour
le respect que l'on doit à leur labeur et à
leur bonne volonté, que j'ai protesté. Les
spectateurs d'une répétition générale ne
sont, en somme, que des invités, et des in-
vités ont pour devoir essentiel d'être cour-
tois et bien élevés dans la maison où ils
sont reçus.
Le directeur de l'Athénée prit un temps
et ajouta :
— D'ailleurs, ces actes d'impolitesse vé-
ritable qui se sont succédé n'ont été com-
mis que par un groupe, par un noyau de
spectateurs mécontents on ne sait pour-
quoi, par ces personnes toujours les mêmes
qui se glissent, sans avoir rien à y faire,
dans les salles de répétitions générales et
de premières. Ils créent sans motif, pour
le plaisir, une atmosphère hostile ou tout
au moins antipathique, mais la presse, la
vraie presse, celle qui compte, n'y est pour
rien. Un Jean Richepin, un Mendès, un
frisson, ne se permettra jamais ces mani-
festations d'un goût plus que douteux.
Nous avons exposé les faits sans parti
Pris aucun.
A nos lecteurs, à nos confrères de juger.
, Et voilà qu'une nouvelle question se pose
a Propos des répétitions générales : les spec-
tateurs, invités ce soir-là, ont-ils ou n'ont-
ils pas le .droit de manifester leurs impres-
Stons?
G. DAVIN DE CHAMPCLOS.
Festival Gabriel Fauré
Organisé par COMŒDIA
avec le concours de Mmes JEANNE RAUNAY, MARGUERITE LONG, MICHELINE KAHN
MM. ALFRED CORTOT, JACQUES THIBAUT
JULES BOUCHERIT, PABLO CAZALS. F. DENAYRR
(Henri Manuel.-phot.)
truvev BOUCHERIT
Le célèbre violoniste Jules Boucherit est né à
Morlaix en 187T; il entra au Conservatoire à treize
ans, et obtint le premier prix à l'unanimité
n'ayant pas encore quinze ans.
Ses débuts devant le grand public n'ont guère
eu lieu que vers 1900; cette même année, il se fit
entendre pour la première fois aux Concerts Co-
lonne. Depuis, on a pu l'entendre aux Concerts
Lamoureux et à la Société des Concerts du Con-
servatoire. Les villes qu'il a parcourues, aussi bien
en France qu'à l'étranger, ne se comptent plus.
Il n'y a pas une société philharmonique impor-
tante qui ne l'îùt engagé plusieurs fois.
Le succès de notre Festival Gabriel Fauré
va s'affirmant de jour en jour. De toutes
parts on nous réclame programmes et a f-
fiches, qui seront d'ailleurs prêts dès lundi
matin.
Cela ne saurait en rien accroître In-
fluence des amateurs de belle musique qui,
chaque jour, s'empressent de retenir leurs
places en vue de cette artistique solennité.
Nous prévoyons l'heure prochaine à Ja-
quelle nous devrons interrompre toute lo-
cation, la salle s'emplissant, sur le papier,
avec une incroyable rapidité.
C'est pour nous une véritable joie de pou-
voirJeompter sur un public aussi nombreux
qu'averti, dont les applaudissements, qu'on
peut prévoir enthousiastes, viendront ren-
dre un nouvel et éclatant hommage au maî-
tre Gabriel Fauré.
Le talent des admirables interprètes ins-
crits au programme contrIbuera puissam-
ment à cette imposante manifestation, dont
le programme est ainsi composée
Quintette pour piano et instruments
à cordes,
par
JACQUES THIBAUT
JULES BOUCHERIT
F.DENAYER
PABLO CAZALS
ALFRED CORTOT
Deux pièces pour harpe:
a) Romance sans paroles; b) Impromptu
par
MLLE MICHELINE KAHN
Thème et Variations, pour piano
par
MME MARGUERITE LONG
Sonate en la majeur, pour piano et violon
par
JACQUES THIBAUT et l'auteur
La Bonne Chanson, sur neuf poèmes
de Paul VERLMNE
a) Une sainte en son auréole; b) Puisque
l'aube grandit: c) La Lune blanche luit
dans les bois; d) J'allais par des chemins
perfides; e) J'ai presque peur, en vérité;
f) Avant que tu ne t'en ailles; z) Donc,
ce sera par un clair jour d'été; h) N est-
ce pas?.; i) L'Hiver a cessé,
par
MME JEANNE RAUNAY et l'auteur
Deux pièces pour violoncelle
a) Elégie; b) Papillons
par
PABLO CAZALS et l'auteur
Quatrième valse
transcription à 2 pianos de J. PHILLIPP •
,.. par
Mme MARGUERITE LONG
et ALFRED CORTOT
Il n'est pas douteux qu'un pareil pro*
gramme, consacré au maître entre tous émi-
nent et exécuté par de semblables artistes,
ne constitue une solennité musicale sans
précédent. -
Désireux de la rendre accessible à tous,
voici comment nous avons réglé les diffé-
rentes catégories et le prix des places:
PARTERRE
Fauteuils de face et strapontins. Fr. 12 »
Fauteuils de pourtour et strapontins. 7 »
Loges {une place) 15 n
PREMIER BALCON
Fauteuils et strapontins. 10 M
Fauteuils de pourtour et strapontins. 5. - »
DEUXIÈME BALCON
Fauteuils et strapontins 4 »
Fauteuils de pourtour et strapontins 3 »
Entrée (valable pour tous les étages). 2 »
On peut louer, dès aujourd'hui, sans aug-
mentation de prix, de neuf heures à midi,
et de deux heures à six heures, à la saile
Gaveau, 45 et 47, rue La Boëtie (téié-
phone : 528-20), à l'administration de
Comœdia, 27, boulevard Poissonnière télé
phone: 288-07), et chez les principaux édi.
teurs et marchands de musique.
-- A PARISIANA
CLA UDINE A PARIS
Pièce en 3 actes de MM. Willy et Luvev
(Ernesto Brod, pîiot.)
v
Coletta Willy
Hier, pour la première fois, Colette
Willy a joué Claudine amoureuse.
Elle a pris ce rôle dans lequel Polaire
eut un légitime succès; si je dis qu'elle l'a
joué, j'ai tort. Elle l'a vécu avec une déli-
cate nervosité ; elle a analysé ses sensa-
tions physiques en les émaillant de mots
gais et tendres — des mots de Claudine.
Elle a fait de cette petite personne ce que
l Willy a voulu qu'elle fût. Tour à tour elle
:Lé Numéro : 5 Wiïùmès
Dimanche 10 Mai 1908.
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKl
RÉDACTION * ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 a 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE: 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS -
ABONNEMENTS:
UN AN 6 mois
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 9
DUR MÉTIER
J'ai rencontré l'autre jour un Parisien
que je sais très féru de théâtre :
— Avez-vous vu Simone ?
— Simone, je l'ai quitté tantôt. Il m'a
donné d'excellentes nouvelles.
- Quoi?
- Mais oui. Simone, le fumiste de la
rue Machin, un Italien naturalisé Fran-
çais, vice-président de mon comité. Un
garçon actif, dévoué, un peu bavard,
mais quoi.
Mon interlocuteur alors m'apprit qu'il
tentait de devenir conseiller municipal.
je le laissai parler, pensant que les lec-
teurs de Comœdia pourraient profiter de
cette interview-confession.
— Je dois l'avouer franchement, me
confia-t-il, si, c'était à refaire, je ne me
présenterais pas. Rien de terrible com-
me d'être candidat pour quelqu'un qui,
dans l'existence, n'aime pas les ennuis.
Comme il y en a de ces « barbes » ! si
j'ose ainsi vous dire. Inéluctables et iné-
vitables, diverses et multiples, incessan-
tes, banales ou inattendues, elles se suc-
cèdent dans la vie du solliciteur de suf-
'frages et n'ont de terme que le scrutin
— et la défaite, j'imagine; car, si l'on a
le malheur d'être élu, plus que jamais
acharnés doivent revenir ces visiteurs
pour qui le candidat ou le représentant
est homme à tout entendre, à tout pro-
mettre, à tout faire.
Pour le moment, je ne suis que Mn-
didat. Et je crois bien que je bornerâi là
ma carrière dans la vie publique. Mais
quelle expression justifiée que celle de
« vie publique » ! On appartient à tout le
monde, — sauf à soi-même.
Dans la rue, chez soi, en cette « per-
manence » odieuse et froide où il faut
me rendre chaque jour et, dame! où je
vais malheureux et résigné, comme on
va, par raison, chez le dentiste ; partout
je dois accueillir (les lèvres adoucies
par le sourire du commerçant flattant sa
clientèle) tout ce que la bêtise humaine
peut imaginer de réclamations vaines,
de propositions saugrenues, de nouveau-
tés abracadabrantes, de plaintes fondées
ou non, de questions déconcertantes, de
reproches imbéciles, de jalousie, de soup-
çons, de rancunes, et surtout, surtout
d'intérêt, caché, ouvert, tortueux ou lé-
gitime.
— En somme, de quoi avez-vous été
le plus frappé au cours de votre campa-
gne?
— De ce que, dans ces élections pour-
tant municipales, sont à peu près totale-
ment oubliés tous les problèmes édili-
taires. Moi, je ne prévoyais pas ce désin-
téressement étrange. Et j'avais potassé
toute la théorie de la Vie de la Cité.
J'étais devenu très calé. Et j'affrontai
tout d'abord avec assurance le contact
des réunions privées, générales ou con-
tradictoires. Hélas! -cet apprentissage,
long et ardu, était bien inutile. Jamais
on n'abordait un seul des points sur les-
quels je m'étais si parfaitement docu-
menté. Ç'aurait donc été pour rien que,
durant des mois, j'aurais feuilleté tous
ces rapports, étudié le Code, creusé le
Droit administratif! Mon cher, j'ai dû
avoir recours à un stratagème. J'ai un
compère. Dans la salle, un vieil ami
d'enfance que je tutoie, qui me tutoie,
lève la main :
» — Je demande la parole.
» Et, lorsque le président la lui a don-
liée:
» — Le citoyen candidat, tance l'inter-
rupteur avec une perfidie très appréciée
de la foule, le citoyen candidat pourrait-
il nous dire un peu ce qu'il pense de la
question des étalages?
» Alors, mon vieux, vous pensez si
je triomphe. Je développe là tout mon
savoir, je déroule de l'histoire, je rap-
pelle des chartes, j'évoque des circulai-
res, je cite des textes, je donne des ap-
préciations personnelles! Et j'en arrive
:ainsi à louer très sincèrement le Ciel de
m'avoir justement fait approfondir ce
pur quoi je suis interrogé.
» Mais, hélas, ce sont là des incidents
bien trop rares. Et puis, ça n'amuse pas
t'auditoire. Le plus souvent, c'est le
Moc, ce sont les rouges, les jaunes, les
modérés, les unifiés qui fournissent ma-
(tière à discussion. Et encore, si ce n'était
jque cela. Mais, parfois, il nous arrive
'des électeurs étonnants! Pas plus tard
qu'avant-hier, je venais de parler de la
statue du général X., non pas au point
ide vue de l'emplacement ou au point de
ivue de l'aspect, ce qui eût été assez nor-
tnal, mais au point de vue du rôle de
Cet officier au moment de certains trou-
bles politiques. J'étais parvenu — je ne
sais trop comment — à faire partager
mon opinion (?) à la salle quand, dans
tun angle, un homme se leva et, lente-
ment, avec une voix vaguement empâ-
te:
l, » - Qu'est-ce que vous dites de cela?
!Hum. Un employé de trente-sept ans
,est fichu à la porte. Hum. Il y avait
'neuf ans qu'il était dans la maison.
Hum. Eh bien! qu'est-ce que vous di-
tes de cela ?
» Je lui affirmai que s'il n'y avait pas
eu faute grave le justifiant, ce renvoi évi-
demment constituait une infamie. D'un
autre coin du café partit tout de suite
une nouvelle question, et je croyais bien
en avoir fini avec l'employé aux trente-
sept ans. Ah! oui! cinq minutes après,
le bonhomme repiqua :
» — Vous n'avez pas répondu.
hum. pour l'employé de trente-sept
ans. Hum. On ne veut pas le prendre
ailleurs. Hum. Parce qu'il a trente-
sept ans. Hum. Vous n'avez pas ré-
pondu.
» Et, toute la soirée, je subis le leit
motiv de l'employé de trente-sept ans.
» Et puis, mon vieux, ce qu'il y a de
pénible aussi, c'est qu'il faut trop « pin-
ter ».
— Hein?
— Oui. Le « pintage » est nécessaire
- autant que 1a poignée' de main. Je
vais chez un électeur. Il est marchand de
vins, donc influent. Je ne puis faire au-
trement que d'absorber un liquide. Je
commande naturellement le plus bénin.
Et je commence mes raisonnements ten-
dant à convaincre cet honorable com-
merçant que ma candidature est la seule
possible. Ai-je la chance de réussir? Il
me fait la politesse de m'offrir sa tour-
née. Et je dois « pinter » de nouveau.
Y a-t-il plus de tirage? J'élargis mon élo-
quence — et renouvelle ma consomma-
tion. Un rude estomac est indispensable,
allez.
Mon politicien paraissait las et décou-
ragé. Je tentai de le remonter, de lui
donner un peu de confiance en lui-
même. Il remuait la tête de gauche à
droite :
— La veste, je vous dis, la veste!
- Il vous restera toujours la consola-
tion d'écrire vos impressions.
— J'ai trop eu de froissements d'a-
mour-propre.
— Vous intitulerez donc votre récit:
« Promenade au Jardin des Piqûres ».
Jacques MAY.
Nous publierons demain un article de
J.-H. ROSNY
La Carte forcée
Tant que l'on n'a point fait d'enquête
approfondie sur une question, les deux par-
tis opposés peuvent encore s'entendre,
mais dès que cette enquête est faite, quand
on a recueilli, de chaque côté d!indiscuta-
bles arguments eh faveur de la thèse que
l'on soutient, toute discussion devient inad-
missible. C'est ainsi qu'après les sondages
de M. Caillaux il est impossible d'avoir une.
idée nette de l'impôt sur le revenu, et que,
depuis la suppression des billets de faveur
essayée au Théâtre Réjane, il n'est plus
permis d'avoir une idée claire sur l'oppor-
tunité de cette réforme.
M. Bernstein et ses partisans se décla-
rent ravis. Sans doute y eut-il quelques vi-
des au cours des représentations, mais, par
contre, quel enthousiasme de bon aloi dans
la salle! quels applaudissements sincères et
désintéressés allant droit au cœur des ar-
tistes! quelle noblesse. dans les regards
qu'échangèrent chaque soir le monsieur
payant de l'orchestre et la dame qui avait
loué une loge de balcon.
D'autres, M. Michel Provins en tête, se
déclarent moin$ satisfaits; leurs prétentions
sont modestes, ils n'escomptent point des
triomphes comme M. Bernstein, mais des
demi-succès, et l'on sait que ces demi-suc-
cès, convenablement cuits à point, grâce au
billet de faveur, peuvent nourrir leur hom-
me nendnnt de a mnia entiers
Voyez, par exemple, Sherlocjc Holmes ou
Tire au Flanc : il n'y eut point de bataille à
la première comme pour Hernani, et per-
sonne ne s'avisa de penser, au début, que
ce seraient là d'immenses succès. Il n'en
est pas moins vrai que, progressivement,
ces pièces ont conquis le public, et que ce
mouvement populaire une fois créé, on ne
peut prévoir l'année où il s'arrêtera.
Au bout de quelques mois ces pièces-là
entrent dans les mœurs, elles font partie de
la vie quotidienne; on ne se donne plus ren-
dez-vous au café ; on se retrouve, pour pas-
ser la soirée, à Sherlock Holmes ou à Tire
au Flanc. Les amateurs de spectacles,
au temps de leur jeunesse, voient ces
pièces pour la première fois, ils reviennent
ensuite les voir, une fois mariés; plus tard,
ils y conduisent leurs enfants, et les étran-
gers s'y retrouvent chaque fois qu'ils f':n-
nent à Paris, comme au sommet de l Arc
de Triomphe ou au musée du Louvre. C'est
un répertoire qui tait partie des tournées de
l'agence Cook et qui devient indispensable
à la vie normale de Paris.
Les acteurs ne changent point; ils pren-
nent de l'âge et de l'autorité, et on aimerait
à suivre leur vie, à les voir, quelques an-
nées après, mariés comme Sherlock Holmes
avec Miss Brent ou montés en grade comme
dans Tire au Flanc. Cette dernière, pièce, en
toute justice, ne devrait être jouée aujour-
d'hui que par des généraux!
Tout cela, c'est au primitif billet de faveur
que nous le devons; lui seul peut lancer
une oeuvre à laquelle le public ne pensait
point tout d'abord et qui lui devient indis-
pensable ensuite. C'est l'histoire de toutes
les religions qui distribuent gratuitement à
l'origine des livres saints sans grand inté-
rêt, que personne n'eût songé à acquérir et
qui se vendent ensuite par millions.
G. OB PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures et demie, à rOpé-
ra, répétition générale de Hippolyte et Ari-
cie, tragédie en cinq actes et un prologue,
paroles de l'abbé Pellegrin, musique de
Jean-Philippe Rameau, partition revisée par
M. Vincent d'Indy.
Ce soir, à. huit heures et demie, à Y Athé-
née, première représentation de La Con-
* *
r quête des Fleurs, comédie fantaisiste en
trois actes, de M. Gustave Grillet.
L
a première de Chérubin.
C'est samedi prochain qu'aura lieu,
au théâtre Femina, la première à Paris
du Chérubin de M. Francis de Croisset.
Ceci nous rappelle une autre première, à
Bruxelles, mais tout aussi parisienne, du
même Chérubin, sous les auspices de notre
excellent confrère Gil Blas et sous la direc-
tion de M. Moncharmont, l'habile directeur
du théâtre des Célestins.
Ce fut une soirée inoubliable. M. André
Brulé, qui va reprendre le rôle qu'il inter-
préta ce jour-là, se montra l'incomparable
et charmant comédien que vous savez. Sen-
sible, impertinent, enthousiaste, émouvant,
il trouva — et il retrouvera — un des plus
beaux succès de sa jeune et déjà triomphan-
te carrière.
Et l'on doit s'étonner de la diversité du
talent de ce brillant artiste'qui, tour à tour,
avec sûreté et une indiscutable autorité,
créa des rôles aussi différents que Raffles,
Paris-New-York, Cœur de moineau, Mon-
sieur de Courpière, et vingt autres person-
nages.
Les critiques ont déjà exprimé leur ad-
miration pour la pièce de M. Francis de
Croisset ; ils la renouvelleront pour son in-
comparable interprète.
D
ancing school.
On a été surpris de la brusque in-
disposition aune artiste ceieore qui aevait
débuter, il y a quelques jours, sur une
grande scène. Une de ces brusques et di-
plomatiques indispositions dont le théâtre
offre de si nombreux exemples priva ses
innombrables admirateurs du très grand
plaisir de l'aller applaudir. Et voici que,
dans les milieux qui se prétendent bien in-
formés, on murmure, on susurre que cette
fameuse indisposition ne fut provoquée que
par la terrible émotion qui frappa l'artiste
en question le jour même de son début.
Ayant rencontré la femme de son directeur
dans l'escalier du théâtre, celle-ci, pour des
motifs que nous ne nous permettrons pas
de rechercher, lui administra publiquement
une terrible correction.
Voilà ce qu'on dit!. Mais on dit tant de
choses!
c
'est presque une scène de revue.
Un commanditaire de l'Opéra pro-
tège une ballerine. MM. Messager et Brous-
san confient un - rôle (?) de chasseresse à
la ballerine dans Hippolyte et Aricie.
Le rôle est coupé au cours des répéti-
tions. '-
.Le commanditaire va retrouver les direc-
teurs. L'explication est orageuse; les direc-
teurs sont forcés de céder et confient à la
ballerine en question un rôle de bergère.
Depuis trois jours, le rôle est coupé.
Et ce ne sera pas, paraît-il, la seule cou-
pure d'Hippolyte et Aricie. Nous sommes
au printemps, on émonde le Rameau.
L
'envahisseuse. 11
La politique devient décidément bien
encombrante. Notre confrère Robert Eude,
secrétaire général du Comité Alfred de Vi-
gny, qui apporte tout son soin, en ce mo-
ment, à préparer la matinée qui sera don-
née le 16 mai à l'Odéon au profit du monu-
ment Vigny, a reçu de la part d'un Comité
républicain des propositions en vue de pa-
tronner la candidature d'un futur conseiller
municipal pour les élections qui doivent
avoir lieu aujourd'hui. -
Le Comité Alfred de Vigny confondu
avec un Comité politique! Quelle tristesse!
Alfred de Vigny, le plus aristocrate des
écrivains, appelé à patronner un candidat
aux élections municipales!
Quel sacrilège!
L
es amis maladroits.
0 Un de nos confrères, généralement
mieux informé, annonce que plusieurs aca-
démiciens auraient songé à offrir à M. Al-
fred Capus le fauteuil laissé vacant par la
mort de M. Ludovic Halévy. * t
Cette nouvelle est non seulement préma-
turée, mais encore tout à fait choquante.
M. Alfred Capus était un des plus chers
admirateurs et amis de l'illustre drama-
turge qui s'en va, et, par un sentiment de
haute convenance devant lequel chacun
s'inclinera, il n'a pas encore songé, et per-
sonne n'a pu songer officiellement pour lui,
à une succession qui n'est pas ouverte.
UN CANARD
Dans l'insipide monotonie de la vie ouoti-
dienne, une nouvelle que j'ai lue dans les jour-
naux m'a beaucoup diverti. M. Broussan, co-
directeur de l'Opéra, va, nous dit-on, être, au
quatorze juillet prochain, nommé chevalier de
la' Légion d'honneur. Cette information surpre-
nante a dû être lancée par la société des Pince-
sans-rire; c'est en effet une joyeuse et agréa-
ble fumisterie. Malheureusement, elle retarde,
et le quatorze juillet n'est pas le premier avril.
Voyez-vous M. Broussan décoré de 'la Légion
d'honneur ?
Pourquoi? Dans quel but!. A quel titre?..
Je sais bien que M. Broussan crie à qui veut
— et ne veut pas l'entendre — que M. Dou-
mergue, ministre de l'Instruction publique, n'a
rien à lui refuser, qu'il a fait « marcheix » le
ministre et qu'il est tout puissant dans les plus
hauts milieux politiques.
Cela est vraisemblable !. Mais la Légion
d'honneur n'est pas, précisément — du moins
nous ioulons le croire ! — une chose politique.
M. Broussan chevalier de la Légion d'hon-
neur. C'est la fantaisie la plus drôle qu'on
nous ait servie cette saison.
Pour qu'un directeur de théâtre se voit ho-
noré de cette haute insigne, il faut qu'il ait
rendu des services à l'art de son pays, qu'il ait
fait œuvre d'artiste, encouragé de jeunes ta-
lents, au moins, que le succès ait couronné ses
efforts.
Mais qu'a fait M. Rraussan 1. Il nous a pré-
senté un Faust tronqué et truqué qui a piteuse-
ment échoué. A la place des merveilles qu'il
nous promettait, il nous a sorti tous les vieux
rossignols du répertoire et dans des conditions
si piteuses qu'un certain soir le fameux qua-
tuor de Rigoletto, qui est toujours bissé, a
été sifflé.
En fait d'auteurs français, il va représenter
oeuvre d'un compositeur russe, interprétée par
des artistes russes et par un orchestre russe,
Il est vrai qu'on joue ce soir Hippolyte et Afi-
cie, de Rameau. C'est assurément très bien de
jouer du Rameau, mais n'existe-t-il pas de jeu-
nes musiciens. français qui attendent avec im-
patience une consécration qui n'a rien d'urgent
pour un ancêtre aussi illustre.
Plus on examine le cas, et plus on se per-
suade que l'inventeur de cette histoire a voulu
rire.
..Si M. Broussan était décoré, sa boutonnière
ne serait pas seule à rougir.
ASMODEE.
u
i important rassemblement s'était for-
mé hier après midi au coin de la rue
Drouot et du boulevard.
Renseignements pris, il s'agissait d'un
accident dû au dérapage d'une auto-taxi —
accident qui ne se serait certes pas produit
si ce véhicule avait été muni des pneus
Bergougnan.
L
a véritable pénétration pacifique! L<
Nous avons reçu hier la dépêche sui-
vante de notre dévoué correspondant de
Vienne (Autriche): « Aujourd'hui, - grand
dîner de gala de la Cour, à l'occasion du
soixantième anniversaire du règne de S. M.
l'Empereur François-Joseph. LL. MM. l'Em-
pereur et l'Impératrice d'Allemagne, tous
les Princes alliés de l'auguste famille étaient
présents. Au dessert, on servit exclusive-
ment du Triple-sec Cointreau, définitive-
ment adopté à Schœnbrunn. »
Sans commentaires.
NOUVELLE A LA MAIN
c
ritique expresse.
Un critique un peu grincheux sort,
l'air maussade, d'une répétition générale.
— Eh bien ! mon cher, lui demande-t-on,
comment trouvez-vous cette pièce?
— Hum! hum!. passable.
— Et la principale interprète?
— Hum! hum!. passée.
Le Masque de Verre.
A L'ATHÉNÉE
Une soirée
mouvementée
Un vif incident a marqué hier soir la ré-
pétition générale de La Conquête des
Fleurs, à l'Athénée.
Les deux premiers actes de la pièce de
Gustave Grillet avaient été assez fraîche-
ment accueillis par une salle houleuse et
évidemment hostile.
Des conversations particulières s'enga-
geaient aux fauteuils, au balcon, dans les
loges, allant presque jusqu'à couvrir la voix
des artistes.
Par instants, des rires fusaient à une ré-
plique où certainement l'auteur n'avait eu
nulle intention d'exciter l'hilarité.
Bref, c'était, sinon l' « emboîtage » ab-
solu, du moins l'ironie manifestée à cer-
tains moments avec peu de discrétion.
M. Abel Deval, qui occupait une avant-
scène du côté cour, semblait supporter as-
sez impatiemment cette attitude d'une par-
tie du public et manifestait par des gestes
nerveux son mécontentement d'abord, sa
colère ensuite.
A l'entr'acte, après le deux, il n'y put
plus tenir et, se penchant vers la salle, il
interpella notre confrère Armand d'Artois
en ces termes:
— Monsieur, vous êtes un múffle. ht
toutes les personnes qui agissent comme
vous venez de le faire méritent le même
qualificatif.
On devine l'émotion que souleva cette in-
tervention un peu. vive du directeur de
l'Athénée.
M. Armand d'Artois répliqua du tac au
tac qu'il n'avait eu en aucune manière l'at-
titude qu'on lui prêtait, et, dans ces condi-
tions, M. Deval ne pouvait que s'excuser
auprès de notre confrère de son mouve-
ment de vivacité.
Ce qu'il fit, fort courtoisement d'ailleurs.
L'incident fut, comme bien on pense,
bruyamment commenté par nos confrères et
par le public. Deux camps se formèrent,
dont l'un blâmait fort le directeur de l'Athé-
née de son attitude et de son manque de
sang-froid, et l'autre, se basant sur ce que
des invités assistant à une répétition gé-
nérale, approuvaient M. Deval.
J'ai pu joindre, après la représentation,
le directeur de l'Athénée dans son cabinet.
Sa colère une fois tombée, M. Deval était
redevenu l'homme aimable et courtois que
l'on connaît:
— Dites bien, je vous prie, s'est-il écrié,
que mon intervention a été motivée uni-
quement par mon désir et mon devoir de
défendre mes malheureux artistes qui ont
travaillé comme des nègres depuis des se-
maines pour mettre sur pieds cette pièce
importante et difficile à présenter au pu-
blic. C'est pour eux, pour eux seuls, pour
le respect que l'on doit à leur labeur et à
leur bonne volonté, que j'ai protesté. Les
spectateurs d'une répétition générale ne
sont, en somme, que des invités, et des in-
vités ont pour devoir essentiel d'être cour-
tois et bien élevés dans la maison où ils
sont reçus.
Le directeur de l'Athénée prit un temps
et ajouta :
— D'ailleurs, ces actes d'impolitesse vé-
ritable qui se sont succédé n'ont été com-
mis que par un groupe, par un noyau de
spectateurs mécontents on ne sait pour-
quoi, par ces personnes toujours les mêmes
qui se glissent, sans avoir rien à y faire,
dans les salles de répétitions générales et
de premières. Ils créent sans motif, pour
le plaisir, une atmosphère hostile ou tout
au moins antipathique, mais la presse, la
vraie presse, celle qui compte, n'y est pour
rien. Un Jean Richepin, un Mendès, un
frisson, ne se permettra jamais ces mani-
festations d'un goût plus que douteux.
Nous avons exposé les faits sans parti
Pris aucun.
A nos lecteurs, à nos confrères de juger.
, Et voilà qu'une nouvelle question se pose
a Propos des répétitions générales : les spec-
tateurs, invités ce soir-là, ont-ils ou n'ont-
ils pas le .droit de manifester leurs impres-
Stons?
G. DAVIN DE CHAMPCLOS.
Festival Gabriel Fauré
Organisé par COMŒDIA
avec le concours de Mmes JEANNE RAUNAY, MARGUERITE LONG, MICHELINE KAHN
MM. ALFRED CORTOT, JACQUES THIBAUT
JULES BOUCHERIT, PABLO CAZALS. F. DENAYRR
(Henri Manuel.-phot.)
truvev BOUCHERIT
Le célèbre violoniste Jules Boucherit est né à
Morlaix en 187T; il entra au Conservatoire à treize
ans, et obtint le premier prix à l'unanimité
n'ayant pas encore quinze ans.
Ses débuts devant le grand public n'ont guère
eu lieu que vers 1900; cette même année, il se fit
entendre pour la première fois aux Concerts Co-
lonne. Depuis, on a pu l'entendre aux Concerts
Lamoureux et à la Société des Concerts du Con-
servatoire. Les villes qu'il a parcourues, aussi bien
en France qu'à l'étranger, ne se comptent plus.
Il n'y a pas une société philharmonique impor-
tante qui ne l'îùt engagé plusieurs fois.
Le succès de notre Festival Gabriel Fauré
va s'affirmant de jour en jour. De toutes
parts on nous réclame programmes et a f-
fiches, qui seront d'ailleurs prêts dès lundi
matin.
Cela ne saurait en rien accroître In-
fluence des amateurs de belle musique qui,
chaque jour, s'empressent de retenir leurs
places en vue de cette artistique solennité.
Nous prévoyons l'heure prochaine à Ja-
quelle nous devrons interrompre toute lo-
cation, la salle s'emplissant, sur le papier,
avec une incroyable rapidité.
C'est pour nous une véritable joie de pou-
voirJeompter sur un public aussi nombreux
qu'averti, dont les applaudissements, qu'on
peut prévoir enthousiastes, viendront ren-
dre un nouvel et éclatant hommage au maî-
tre Gabriel Fauré.
Le talent des admirables interprètes ins-
crits au programme contrIbuera puissam-
ment à cette imposante manifestation, dont
le programme est ainsi composée
Quintette pour piano et instruments
à cordes,
par
JACQUES THIBAUT
JULES BOUCHERIT
F.DENAYER
PABLO CAZALS
ALFRED CORTOT
Deux pièces pour harpe:
a) Romance sans paroles; b) Impromptu
par
MLLE MICHELINE KAHN
Thème et Variations, pour piano
par
MME MARGUERITE LONG
Sonate en la majeur, pour piano et violon
par
JACQUES THIBAUT et l'auteur
La Bonne Chanson, sur neuf poèmes
de Paul VERLMNE
a) Une sainte en son auréole; b) Puisque
l'aube grandit: c) La Lune blanche luit
dans les bois; d) J'allais par des chemins
perfides; e) J'ai presque peur, en vérité;
f) Avant que tu ne t'en ailles; z) Donc,
ce sera par un clair jour d'été; h) N est-
ce pas?.; i) L'Hiver a cessé,
par
MME JEANNE RAUNAY et l'auteur
Deux pièces pour violoncelle
a) Elégie; b) Papillons
par
PABLO CAZALS et l'auteur
Quatrième valse
transcription à 2 pianos de J. PHILLIPP •
,.. par
Mme MARGUERITE LONG
et ALFRED CORTOT
Il n'est pas douteux qu'un pareil pro*
gramme, consacré au maître entre tous émi-
nent et exécuté par de semblables artistes,
ne constitue une solennité musicale sans
précédent. -
Désireux de la rendre accessible à tous,
voici comment nous avons réglé les diffé-
rentes catégories et le prix des places:
PARTERRE
Fauteuils de face et strapontins. Fr. 12 »
Fauteuils de pourtour et strapontins. 7 »
Loges {une place) 15 n
PREMIER BALCON
Fauteuils et strapontins. 10 M
Fauteuils de pourtour et strapontins. 5. - »
DEUXIÈME BALCON
Fauteuils et strapontins 4 »
Fauteuils de pourtour et strapontins 3 »
Entrée (valable pour tous les étages). 2 »
On peut louer, dès aujourd'hui, sans aug-
mentation de prix, de neuf heures à midi,
et de deux heures à six heures, à la saile
Gaveau, 45 et 47, rue La Boëtie (téié-
phone : 528-20), à l'administration de
Comœdia, 27, boulevard Poissonnière télé
phone: 288-07), et chez les principaux édi.
teurs et marchands de musique.
-- A PARISIANA
CLA UDINE A PARIS
Pièce en 3 actes de MM. Willy et Luvev
(Ernesto Brod, pîiot.)
v
Coletta Willy
Hier, pour la première fois, Colette
Willy a joué Claudine amoureuse.
Elle a pris ce rôle dans lequel Polaire
eut un légitime succès; si je dis qu'elle l'a
joué, j'ai tort. Elle l'a vécu avec une déli-
cate nervosité ; elle a analysé ses sensa-
tions physiques en les émaillant de mots
gais et tendres — des mots de Claudine.
Elle a fait de cette petite personne ce que
l Willy a voulu qu'elle fût. Tour à tour elle
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