Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-05-02
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 mai 1908 02 mai 1908
Description : 1908/05/02 (A2,N215). 1908/05/02 (A2,N215).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646599p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
28 Année. =. N° 215 (Quotidien)
Le Numéro : 5 centimes
Samedi 2 Mai 1908.
: :■ • - ) ■
Il -
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKi
-
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
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Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
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Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
y
RÉDACTION & ADMINISTRATION ?
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TÉLÉPHONE : 288-07
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ABONNEMENTS-
UN AN émets
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.'
Étranger • « 40 » 20 a
La Marquise
On l'appelait: Mme la Marquise, en-
core qu'elle eût l'air d'une ancienne do-
mestique.
Or, elle était authentiquement titrée.
C'était une fille de cuisine, que le fils
de ses maîtres avait cru devoir épouser
à propos d'imprudences commises un
soir, après boire.
Ces événements se produisent parfois
— hélas ! — dans les familles les mieux
posées. Hâtons-nous d'en rire pour n'en
point pleurer.
Le marquis était mort jeune; la mar-
quise, vieillie, survivait.
C'était une personne aimable, grosse,
enluminée, commune d'allure et de lan-
gage vulgaire. Son ignorance égalait
celle d'une carpe.
Les gens de qualité savent tout sans
avoir rien appris. N'en étant pas, peut-
être avait-elle essayé d'apprendre, mais,
en tout cas, n'avait rien retenu.
Elle n'avait pas d'amant. Non. parce
qu'elle était repoussante et âgée, ce qui
n'a aucune importance , mais parce
qu'elle était fidèle à la mémoire du mar-
quis et instinctivement vertueuse.
: Elle demeurait toute la semaine en ca-
misole et en jupon pour vaquer plus
commodément aux soins de son mé-
nage : « celle-ci » n'étant jamais si bien
« faite » que par soi-même », assurait-
elle aux intimes. Cependant, elle s'ha-
billait dès l'aube, le « mercredi », « rap-
port à la réception o.
Il venait, en effet, du beau monde
chez la marquise. Un conseiller de l'ar-
rondissement, la dame de la poste, plu-
sieurs officiers de la garnison — en gar-
çons, — bon nombre d'étudiants de la
faculté de médecine, l'ancien prêtre qui
dirigeait le journal royaliste, et le gé-
rant d'une briqueterie.
Alors apparaissaient les petits lieute-
nants en bottes et les étudiants sans
gants.
Ces jeunes gens étaient charmants.
baisant la main de la marquise, puis al-
lumant des cigarettes.
La marquise acceptait quelquefois une
« égyptienne x, mais préférait, au fond,
le tabac à priser.
On entrait chez la marquise comme
dans un moulin. Les gens, se nom-
maient quand ils y pensaient, et, le plus
souvent, oubliaient de le faire; mais la
marquise leur savait néanmoins gré
c' augmenter, en venant le nombre de
ses relations. ,
Ayant un jour déploré, à l'oreille de
quelques farceurs, que son salon ne
fût point fréquenté par des personnalités
notoires, citées dans les journaux et po-
pulaires à un titre quelconque, on lui
présenta successivement Clemenceau,
Paul Hervieu, Deschanel, le prince du
Cambodge, Soleillant, l'ambassadeur de
l'Etat-Tampon, un nègre.
La marquise fut bien contente, mais
cependant pas entièrement satisfaite.
Une fois, en veine de confidences et
d'épanchements, la marquise ouvrit son
cœur à son neveu et à sa nièce.
C'étaient des parents du côté de son
défunt époux. Elle les tenait, de ce chef,
en haute estime. Le neveu et la nièce,
frère et sœur, étaient de hâves et lugu-
bres parents, amaigris par la misère,
aigris par la malchance, parcheminés
par la jaune jalousie. Ils n'avaient pour
tout bien que l'espoir d'hériter de la
marquise, et, en attendant, vivaient
d'expédients.
Le neveu négociait d'infimes assuran-
ces dans les quartiers pauvres; la nièce
peignait de pâles fleurs sur des éven-
tails à bon marché.
— J'ai déjà bien des relations dans
la belle société, avait dit la marquise à
ses neveux, mais je ne connais personne
de la noblesse. J'aimerais tant recevoir
des comtes et des baronnes,, des dames
poudrées, des grandes jeunes filles dis-
tinguées qui s'appelleraient Rosalinde,
Yolande ou Florimonde, des chevaliers
qui seraient lieutenants de louveterie,
ccmme, par exemple, feu le cousin de
défunt mon époux; des châtelains avec
leurs châtelaines, qui ont, chez eux,
toutes sortes de portraits d'ancêtres;
des messieurs titrés qui chassent en ha-
bit rouge dans les chasses à COurre, du
grand monde, quoi!
Le neveu et la nièce réfléchirent long-
temps à ces propos, se demandant com-
ment il fallait faire pour contenter la
tante, qui, évidemment, leur en saurait
gré.
Ils s'arrêtèrent à l'idée de donner à
leur domicile une grande soirée à la-
quelle on inviterait toute la haute so-
ciété du voisinage.
Mais le neveu et la nièce, bien que
de bonne origine, vivaient trop obscuré-
ment pour être en relations avec l'aris-
tocratie. dont ils n'étaient que de sus-
pectes épaves.
L'aristocratie s'excusa comme un seul
homme, poliment, mais de façon caté-
gorique.
La soirée allait avoir lieu. Seuls, quel-
ques comparses sans importance avaient
promis d'y assister. La tante serait fu-
rieuse, d'autant qu'on lui avait annoncé
monts, merveilles et Gotha.
C'est alors que le neveu sentit, en
Sa piètre cervelle, poindre une lueur de
génie.
Au théâtre de la ville, une troupe de
passage interprétait depuis quelque
temps certaine œuvre romanesque dont
l'intrigue- se déroulait à la fin du règne
de Louis XV. Ce spectacle était assuré
par d'honnêtes comédiens, de talent mé-
diocre mais convenablement vêtus de
ccstumes du temps pas trop défraîchis.
Comment s'arrangea le neveu pour
s'assurer, sitôt la représentation termi-
née, la présence de ces comédiens à sa
soirée? Peu importe .Toujours est-il qu'à
la marquise on présenta, en grande cé-
rémonie, le vicomte de Rohan, la du-
chesse du Maine, le duc de Coigny, le
marquis d'Argenson, le prince Louis-
Auguste de Dombes, colonel-général des
suisses; M. de Monaco, M. de Niver-
nois, la duchesse de Brancas.
Mme de Pompadour. souffrance au
dernier moment, s'était fait excuser, af-
firmait-on.
La marquise exultait. C'étaient bien là
les noms dont elle avait ouï dire, et véri-
tablement cette noblesse portait beau
dans ses robes à panier, sous bes per-
ruques à frimas.
A la vérité - la cérémonie dégénéra.
Aussi bien ne saurait-on se tenir toute
une nuit durant. Les comtes tutoyèrent
les baronnes, et d'aucuns, parmi les
mieux titrés, quittèrent leur habit pour
être plus à leur aise. Un prince fut,
vers quatre heures du matin, très abo-
minablement gris, et une duchesse pro-
féra des paroles ordurières.
Quant à la marquise, ravie, elle flir-
ta !. Le duc de Coigny lui faisait une
cour assidue.
A quelque temps de là, le neveu et la
nièce apprirent une bien désagréable
nouvelle sur laquelle ils ne comptaient
guère.
La marquise se mariait.
Elle épousait le duc de Coigny.
Le neveu et la nièce furent atterrés.
Leur supercherie allait être décou-
verte.
Il n'en fut rien.
- Le duc, expliqua la marquise, m'a
tout avoué : traqué par la République,
dépossédé de ses biens,, il doit vivre sous
un nom d'emprunt: Durand Jules. Ses
ancêtres ont été guillotinés, il ne lui
reste pour tout avoir que des portraits
de famille, le costume de son grand-
père, et un enfant-naturel. ,
,'. Là marquise épousa Curant Jules,
qui troqua la profession peu lucrative de
comédien ambulant contre celle de duc
de Coigny.
Ils vécurent heureux assez longtemps
pour voir mourir de dépit le neveu et
la nièce.
13 L'enfant naturel de Durand Jules, lé-
gitimé par le mariage, hérita de la for-
tune et des titres nobiliaires. On ne lui
conteste ni l'une ni les autres, « au jour
d'aujourd'hui », comme aurait dit
l'excellente marquise!
Ceci est une assez banale histoire,
mais elle est celle de bien des gens.
Pierre SQUVESTRE.
Le Théâtre sandwich
Parmi les innovations les plus odieuses
qui ont été faites au théâtre durant ces der-
nières années, il faut sans aucun doute ci-
ter au premier plan celle du Rideau-annon-
ces. Dans certains pays, en Amérique par
exemple, où la réclame est pourtant bien
accueillie.. jamais il ne viendrait à L'idée
d'un imprésario quelconque d'abîmer ainsi
sa salle pour le très modeste bénéfice qu'on
en peut tirer.
A Paris, au contraire, patrie du bon goût
et du bon ton, cette abominable loque n'a
soulevé aucune protestation. Je sais bien
qu'étant donnée la longueur dès entr'actes,
les personnes qui vont faire des visites ou
dîner en ville entre deux actes n'en sout-
frent guère. Mais il n'en est pas moins re-
grettable qu'une telle abomination subsiste
sur nos principales scènes
On est même en droit de se demander
si, une fois entrés dans cette voie, nos di-
recteurs en resteront là. Déjà, dans quel-
ques scènes de revues, une habile réclame
se glisse entre deux répliques; demain ce
seront peut-être nos meilleures comédies
qui se transformeront, elles aussi, en ta-
bleaux-réclame, et l'on peut se demander si
le répertoire classique lui-même sera épar-
gné dans quelques années. Il semblera peut-
être tout naturel à nos descendants de voir
Athalie vanter tel ou tel produit recomman-
dé pour la beauté du visage, et le Misan-
thrope nous révélera sans hésitation que la
vieille Emilie a tait taire sa dernière per-
ruque dans une maison dont il nous don-
nera le nom.
Quant au théâtre réaliste, 'il s'accommo-
dera sans doute d'opérations véritables fai-
tes sur la scène par des chirurgiens en re-
nom, et, si l'on en juge par l'évolution ac-
tuelle du théâtre moderne, on sera peut-
être tellement adapté à ces conceptions nou-
velles qu'elles n'étonneront plus personne.
G. DE PA WLOWSKI.
4»
Échos
u
n incident Henri Robert-de Porto-Ri-
che.
On nous communique le procès-veroal
suivant:
Me Henri Robert s'étant jugé offensé par
une lettre de M. Georges de Porto-Riche, pu-
bliée à la suite du compte rendu fait par le
Temps de la plaidoirie prononcée dans l'affaire
du Foyer, a prié MM. C. Chenu et Vonoven de
se mettre en rapport avec M. Georges de Porto-
Riche.
Ce,lui-ci a; constitué pour, témoins MM. Vic-
tor Marguerîtte et Paul Ôllendorff.
en auquel se sont livrés les témoins
et des explications qu'ils ont échangées. il ré-
sulte:
Que l'analyse sommaire qui a motivé la lettre
en question n'a pas rendu exactement la pensée
de M0 Henri Robert, laquelle n'avait pas le
sens attribué par M. de Porto-Riche.
Que Me Henri Robert n'a jamais entendu éta-
blir de lien de cause à effet entre la mise en
répétition de la pièce Amoureuse et la demande
de non versement aux débats des lettres adres-
sées en 1906 à M. Octave Mirbeau.
Dans ces conditions, il a été reconnu d'un
commun accord que la phrase de la lettre de
M. de Porto-Riche, jugée offensante par M0 Hen-
ri Robert, n'a pas raison d'être et que l'incident
ne comporte pas d'autre suite.
Pour M. Georges de Porto-Riche:
Victor MARGUERITTE.
Paul OLLENDORFF.
Pour Me Henri Robert:
C. CHENU.
H. VONOVEN.
0
n demande des gladiatrices!
Nous avons annoncé que les arènes
de tfeziers allaient être vendues.
Une heureuse nouvelle nous parvient:
elles vont même être achetées.
Quelqu'un qui ne se plaindra pas de ce
changement de propriétaire, c'est M. Cas-
telbon de Beauxhostes, locataire des arènes
pour une période vingt ans. Jusqu'ici, tou-
tes les réparations étaient à sa charge; les.
propriétaires, fidèles aux bons principes,) et
trop habitués peut-être à la générosité du
locataire, se refusaient à toute dépense.
Cela va changer, paraît-il!
C'est ainsi que, dès maintenant, on se
dispose à faire la toilette des fameuses arè-
nes, pour les magnifiques représentations
du Premier Glaive; tandis que le célèbre
mécène biterrois met tout en œuvre, de son
côté, pour assurer à ces manifestations ar-
tistiques un éclat exceptionnel. Il est venu
tout exprès à Paris pour engager quelques
artistes et choristes du beau sexe qui man-
quent encore dans ces cadres. Avis aux
amateurs! Ils seront reçus samedi et di-
manche, de dix heures à midi, chez M. Ba-
ret, qui a bien voulu mettre, pour cela, une
salle à la disposition de M. Castelbon de
Beauxhostes.
u
n écho du Gaulois:
L'Académie- française a tenu, hier, sa
séance ordinaire, sous la présidence du marquis
Pierre de Ségur.
C'est avec un vif plaisir que les membres de
l'Académie ont pu féliciter leur secrétaire per-
pétuel, M. Gaston Boissier, de sa présence au
milieux d'eux.
On sait, en effet, que l'éminent académicien
a été fort souffrant de la grippe. Aujourd'hui,
son état de santé est en bonne voie d'améliora-
tion, et il venait demander à ses confrères de
vouloir bien lui accorder un- congé d'un mois'
pour se remettre tout à fait. * *
Par une délicate attention, l'éminent secré-
taire perpétuel a demandé à l'Académie de vou-
loir bien l'autoriser à se faire remplacer par
trois de ses membres pour faire l'intérim de ses
J'espérais que vous m'aviez laissé au moins
l'académie (« Le Foyer ,. Acte III).
fonctions pendant son absence, fonctions très
absorbantes en raison des nombreux travaux de
l'Académie, et qui, assumées par un seul de ses
confrères,auraient constitué pour lui une charge
un peu lourde.
Dans ce but, il a proposé les noms de MM.
Hanotaux, Henry Houssaye, et Thureau-Dangin,
choix qui a été ratifié par l'Académie. Ces aca-
démiciens se partageront donc les attributions
multiples que M. Gaston Boissier remplit avec
un si grand dévouement et une assiduité si par-
faite.
Souhaitons que M. Gaston Boissier revienne
bientôt siéger sous la coupole et reprenne pos-
session de ses importantes fonctions.
P
lusieurs millions à la disposition de
l'expert Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens, qui achète de suite, à première
vue et à leur réelle valeur bijoux, dia-
mants et pierres fines. Grand choix d'oc-
f'!:H:innc;:
R
appelons à nos lecteurs que le pro-
gramme de la soirée de gala du - 5
mai, salle uaveau, conne par la bociete
des Amis des Lettres, des Arts et des
Sciences, a été publié, complet, dans notre
numéro précédent. Nous faisons appel à eux
en faveur de cette œuvre intéressante dont
la première manifestation "sera particulière-
ment brillante, ce qui permettra à ceux qui
lui apporteront leur obole, d'en recueillir
une double satisfaction : faire le bien et
passer une agréable soirée pendant laquelle
les artistes des talents les plus divers se
feront entendre et applaudir.
N
os intimes.
Nous recevons de Mlle Blondinette
d'Alaza la spirituelle lettre suivante, que
nous nous faisons un plaisir d'insérer:
Monsieur,
Je relève dans un article de Comœdia, daté
du 27 avril, signé de vous, mon nom en com-
pagnie d'autres noms auxquels je préférerais que
le mien ne fût point accolé. Vous faites erreur,
monsieur Mortier, le banc de la correctionnelle
ne m'a jamais servi de tremplin pour arriver au
théâtre, et cela pour deux raisons: 1° je n'ai
ornais passé en correctionnelle; 20 lors de l'af-
faire Humbert, à laquelle vous faites allusion
et à laquelle j'ai été maladroitement mêlée,
j'étais déjà au Théâtre Argentin, à Buenos-Ai-
res. Je ne suis venue à Paris que six mois
après, alors que cette affaire n'était déjà plus
à la mode. Est-ce ma faute si les badauds pari-
Biens, en même temps qu'ils applaudissaient
l'artiste, couvaient de leur curiosité la femme
pour qui un homme a fait des folies?
Croyez-le, j'ai beau être une femme judiciai-
rement célèbre, comme vous le prétendez, cela
n'empêche pas les directeurs de théâtre de m'en-
f
gager après audition. Consultez les journaux
étrangers, monsieur Mortier, voue y lirez que
j'ai récemment remporté un gros succès à Ro-
me, Naples, Saint-Pétersbourg et Moscou, où
je retourne prochainement, et où l'affaire Hum-
bert est sinon inconnue, au moins depuis belle
lurette tombée dans le sac aux oublis. Je croyais
les journalistes infaillibles, vous.venez de me
prouver qu'ils étaient comme les simples moi:
tels sujets à l'erreur. -
Agréez, je vous prie, mes salutations distin-
guées.
Andrée D'ALAZA, dite BLONDINETTE.
15, rue Fourcroy.
Sans être infaillibles, les journalistes,
pour lesquels vous vous montrez sévère, sa-
vent parfaitement, mademoiselle Blondi-
nette d'Alaza, que vous êtes une charmante
artiste, et ils sont ravis de l'occasion que
vous leur offrez de le constater.
L
es deux femmes.
On sait que la prochaine nouveauté
que M. Lucien Guitry nous fera applaudir
à la Renaissance sera une comédie nouvelle
de M. Alfred Capus.
M. Alfred Capus, sans doute pour scel-
ler sa réconciliation avec l'inoubliable créa-
teur de La Veine, jouira d'une interpréta-
tion vraiment magnifique.
Les artistes qui créeront sa nouvelle piè-
te seront, en effet, M. Lucien Guitry et
Mmes Jane Hading et Lavallière, dont ce
sera, à la fois, les débuts à la Renaissance
et la première infidélité aux Variétés, dont
elle est et fut si longtemps l'étoile.
s
cripta volant.
Notre excellent collaborateur Robert
Oudot terminait hier le compte rendu de la
fête du Trocadéro par les lignes suivantes:
Mlle Roch, de la Comédie-Française, avait
dit, de sa voix tragique et chaude, un fort beau
prologue, en vers de notre confrère Georges
Boyer, président d'honneur de l'Association mu-
tuelle des secrétaires généraux.
Or, en notre siècle d'électricité, les li-
gnes — même en plomb — pèsent si peu
lourd, qu'on pouvait lire:
Mlle Roch,
de la JComédie-Française, avait dit, de sa
voix tragique et chaude, un fort beau prolo-
gue en vers, de notre confrère Georges
mutuelle des secrétaires généraux.
Robert Oudot a reçu hier la carte sui-
vante:
Mes bien vifs remer.
GEORGES.
61, rue Lafayette. «
Il l'a fait aussitôt parvenir aux excellents
types de Çomædia. ■
c
'est l'avis unanime, Linzeler. 112,
boulevard Haussmann, remporte les
suffrages de nos grandes élégantes. Il suf-
fit, pour s'en persuader, d'assister à une
première.
Les toilettes qui se distinguent par un
incontestable cachet artistique sont l'œuvre
de Linzeler.
0
n trouve.
Voitures et Voiturettes Zedel, mo-
teurs a quatre cylindres, représentant « La
Française », 16, avenue de la Grande-Ar-
mée.. Tél.: 523-58.
c
9est etiez Lapré qu'un vrai Parisien
dîne de préférence, avant d'aller au
théâtre. La cuisine y est sans rivale, le
service rapide et la cave vraiment incom-
parable.
s
ouplesse, silence, régularité, telles
sont tes dualités essentielles des
Bavard-Clément, la marque célèbre entre
toutes, indissolublement liée aux succès
que les chauffeurs obtiennent sur route.
p
aradisia! Dernière création de Gellé
Frères. Parfum aristocratique, dis-
cret et hn par excellence. Dans les parures
et les dentelles, il embaume et grise, ce
qui explique son grand succès auprès de
nos belles mondaines.
u
ne double surprise ménagée par l'Il-
lustration à ses lecteurs: son numéro
du Salon contient cinquante-cinq reproduc-
tions de tableaux dont « cinq en couleurs » :
c'est une luxueuse innovation. Il donne
aussi le texte complet de La Femme nue,
l'œuvre admirable d'Henry Bataille; on
sait que cette pièce, désormais célèbre, se
déroule, dans le monde des peintres, et c'est
une des raisons qui expliquent l'actuel ac-
croissement de son succès au théâtre de la
Renaissance. L'Illustration donne encore
dans ce numéro exceptionnel le premier
fascicule d'un roman nouveau de Victor
Margueritte: Jeunes filles.
Le Masque de Verrez
Nous publierons demain un article de
, PIERRE MORTIER
jLa Féte des Artistes
du 13 juin prochain
au NoutJeau-Cirque
C'est, aujourd'hui samedi, à quatre heu-
res, qu'aura lieu, à Comœdia, la réunion
du comité d'organisation de la Fête des Ar-.
tistes du 13 juin prochain.
Depuis la dernière séance du. comité, les
adhésions nous sont encore venues nom-
breuses !
Rappelons aux artistes désireux de parti-
ciper à notre fête qu'ils peuvent envoyer
leur adhésion soit en écrivant à M. le pré-
sident du comité de la Fête des Artistes
(aux bureaux de Comœdia), soit à M. le
directeur de « Comœdia », avec la suscrip-
tion suivante sur l'enveloppe: Fête des Ar-
tistes.
Ceux d'entre les artistes qui voudront as-
sister à la réunion d'aujourd'hui seront îes
bienvenus. Leurs camarades et Comœdia
seront heureux de les recevoir.
COMœDIA.
---.
1 -
, OPINIONS D'ARTISTES
M"" Marguerite Brésil
Mlle Marguerite Brésil nous adresse la
charmante lettre que voici:
Vous me demandez, cher Comœdia, mes im-
pressions à la veille de la bataille?. Avant tout,
une grosse, une insurmontable émotion. C'est
le trac qui vient, le fameux trac. Que voulez-
vous, on a beau ne pas être une débutante, et
garder le souvenir de l'accueil de plus en plus'
charmant que veulent bien vous faire le public
et la presse, on ne peut se défendre de ce sa-
tané trac. On dit que Rachel l'avait, la Patti
aussi, que les' plus grands artistes de la Co-
médie-Française y sont sujets, que Dranem, lui-
même, n'en est pas exempt!. Comment voulez-
Reutîinger. phott
vous que je n'en sois pas la victime?. Vous
me direz" pèut-êtré que J'ai sur Dranem certains
avantages, mais vpus me connaissez assez, j'es-
père, pour être certain que ce n'est pas sur ces
atouts-là que je me repose, d'autant que je n'ai
rien fait personnellement pour les posséder.
L'étude lente et patiente d'un rôle, la compré-
hension progressive de la pensée de l'auteur,
l'incarnation aussi complète que possible du per-
sonnage qu'il a voulu créer, voilà les vraies rr-
nies de l'artiste, les seules que je m'efforce cha-
que jour d'acquérir par un travail persévérant
et continu.
Mais ce n'esit*-pas tout, dans notre métier, que
le travail. Il faut l'occasion. La « création >. !
le voilà, le but suprême et décisif!. Quand
viendra-t-elle?. Tous les matins, on se lève
en espérant; tous les soirs, on s'endort en sou-
pirant. La journée s'est écoulée sans qu'elle
soit venue, sans qu'ait sonné à votre porte l'au-
teur ou le directeur qui vous apporte le « je li
rôle », celui qu'on rêve, dans lequel on mettra
tout ce qu'on a de cœur, de dévouement et
d'intelligence. Et, pourtant, je ne désespérais
pas. J'avais confiance. Avec la foi de Cen-
drillon attendant le prince 'Charmant, je sentais
qu'il viendrait le joli rôle. Il est venu. et
j'ai grand'peur !
Mais si, dans mon attente, je faisais des vœux
pour qu'il fût conforme à mes désirs, ce rôle
tant espéré, je dois avouer qu'il les a dépassas
tous, et je me sens, tout bas, presque fière que.
M. Grillet ait songé à moi pour incarner son
héroïne; que M. Abel Deval n'ait pas oublié la
créatrice .de Lysane, dans Glatigny. Directeur
et auteur auront, certès, trouvé souvent une in-
terprète plus talentueuse, ils n'en auront pas
rencontré qui se donne avec plus d'entrain, aa
sincérité, de volonté pour essayer de commis
niquer àu public le charme, l'enchantement qu$
l'auteur a prodigués dans son œuvre.
Cet emballement pour mon personnage voua
explique, cher Comœdia, comment, à mon émo-
tion, il se joint aussi de la fièvre, de l'impa-
tience 1. Car le trac n'est pas seulement de'la'
peur; c'est aussi de l'angoisse, l'angoisse du
résultat. Serai-je bien, vraiment bien, aussi
bien. que je le souhaite, que je le veux. couf
mon directeur et pour mon auteur?. Encore
quelques jours, et je serai fixée!. Ce qui est
certain, c'est que je ferai de mon mieux, de
tout mon mieux pour prouver ma gratitude à
l'écrivain qui m'a choisie, à la presse et au pu-
blic, qui m'encouragent si gentiment chaque fois
que je parais devant eux: Le soleil luit enfin,
le printemps est venu, les vergers sont tout
blancs et roses, les bois remplis de muguets et
de violettes. N'est-ce pgs le vrai moment pour
aller à la bataille. je veux dire à la conquête
des fleurs?.
Marguerite BRÉSIL.
Ce que fut, en 1733
la première représentation
d' "Hippolyte et Aricie"
En baUiRooyyaale ëPLdVaa"êaî? du Patats-Royal, oeeul," par Molière, puis par PAcadéml.,]
Royale de musique. - En bas.: Décors et machinerie de l'Opéra du Palais-Royal -,
Le 1er octobre 1733, une foule agitée se
pressait, au Palais-Royal, à la première relo
présentation d'Hippolyte et Aricie.
C'était le début sur la scène de l'Opéra
d'un compositeur désormais enlevé aux orJ
gues de la cathédrale de Clermont par la
passion du théâtre. Après quelques timides
essais dramatiques sur les tréteaux de lx
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La Marquise
On l'appelait: Mme la Marquise, en-
core qu'elle eût l'air d'une ancienne do-
mestique.
Or, elle était authentiquement titrée.
C'était une fille de cuisine, que le fils
de ses maîtres avait cru devoir épouser
à propos d'imprudences commises un
soir, après boire.
Ces événements se produisent parfois
— hélas ! — dans les familles les mieux
posées. Hâtons-nous d'en rire pour n'en
point pleurer.
Le marquis était mort jeune; la mar-
quise, vieillie, survivait.
C'était une personne aimable, grosse,
enluminée, commune d'allure et de lan-
gage vulgaire. Son ignorance égalait
celle d'une carpe.
Les gens de qualité savent tout sans
avoir rien appris. N'en étant pas, peut-
être avait-elle essayé d'apprendre, mais,
en tout cas, n'avait rien retenu.
Elle n'avait pas d'amant. Non. parce
qu'elle était repoussante et âgée, ce qui
n'a aucune importance , mais parce
qu'elle était fidèle à la mémoire du mar-
quis et instinctivement vertueuse.
: Elle demeurait toute la semaine en ca-
misole et en jupon pour vaquer plus
commodément aux soins de son mé-
nage : « celle-ci » n'étant jamais si bien
« faite » que par soi-même », assurait-
elle aux intimes. Cependant, elle s'ha-
billait dès l'aube, le « mercredi », « rap-
port à la réception o.
Il venait, en effet, du beau monde
chez la marquise. Un conseiller de l'ar-
rondissement, la dame de la poste, plu-
sieurs officiers de la garnison — en gar-
çons, — bon nombre d'étudiants de la
faculté de médecine, l'ancien prêtre qui
dirigeait le journal royaliste, et le gé-
rant d'une briqueterie.
Alors apparaissaient les petits lieute-
nants en bottes et les étudiants sans
gants.
Ces jeunes gens étaient charmants.
baisant la main de la marquise, puis al-
lumant des cigarettes.
La marquise acceptait quelquefois une
« égyptienne x, mais préférait, au fond,
le tabac à priser.
On entrait chez la marquise comme
dans un moulin. Les gens, se nom-
maient quand ils y pensaient, et, le plus
souvent, oubliaient de le faire; mais la
marquise leur savait néanmoins gré
c' augmenter, en venant le nombre de
ses relations. ,
Ayant un jour déploré, à l'oreille de
quelques farceurs, que son salon ne
fût point fréquenté par des personnalités
notoires, citées dans les journaux et po-
pulaires à un titre quelconque, on lui
présenta successivement Clemenceau,
Paul Hervieu, Deschanel, le prince du
Cambodge, Soleillant, l'ambassadeur de
l'Etat-Tampon, un nègre.
La marquise fut bien contente, mais
cependant pas entièrement satisfaite.
Une fois, en veine de confidences et
d'épanchements, la marquise ouvrit son
cœur à son neveu et à sa nièce.
C'étaient des parents du côté de son
défunt époux. Elle les tenait, de ce chef,
en haute estime. Le neveu et la nièce,
frère et sœur, étaient de hâves et lugu-
bres parents, amaigris par la misère,
aigris par la malchance, parcheminés
par la jaune jalousie. Ils n'avaient pour
tout bien que l'espoir d'hériter de la
marquise, et, en attendant, vivaient
d'expédients.
Le neveu négociait d'infimes assuran-
ces dans les quartiers pauvres; la nièce
peignait de pâles fleurs sur des éven-
tails à bon marché.
— J'ai déjà bien des relations dans
la belle société, avait dit la marquise à
ses neveux, mais je ne connais personne
de la noblesse. J'aimerais tant recevoir
des comtes et des baronnes,, des dames
poudrées, des grandes jeunes filles dis-
tinguées qui s'appelleraient Rosalinde,
Yolande ou Florimonde, des chevaliers
qui seraient lieutenants de louveterie,
ccmme, par exemple, feu le cousin de
défunt mon époux; des châtelains avec
leurs châtelaines, qui ont, chez eux,
toutes sortes de portraits d'ancêtres;
des messieurs titrés qui chassent en ha-
bit rouge dans les chasses à COurre, du
grand monde, quoi!
Le neveu et la nièce réfléchirent long-
temps à ces propos, se demandant com-
ment il fallait faire pour contenter la
tante, qui, évidemment, leur en saurait
gré.
Ils s'arrêtèrent à l'idée de donner à
leur domicile une grande soirée à la-
quelle on inviterait toute la haute so-
ciété du voisinage.
Mais le neveu et la nièce, bien que
de bonne origine, vivaient trop obscuré-
ment pour être en relations avec l'aris-
tocratie. dont ils n'étaient que de sus-
pectes épaves.
L'aristocratie s'excusa comme un seul
homme, poliment, mais de façon caté-
gorique.
La soirée allait avoir lieu. Seuls, quel-
ques comparses sans importance avaient
promis d'y assister. La tante serait fu-
rieuse, d'autant qu'on lui avait annoncé
monts, merveilles et Gotha.
C'est alors que le neveu sentit, en
Sa piètre cervelle, poindre une lueur de
génie.
Au théâtre de la ville, une troupe de
passage interprétait depuis quelque
temps certaine œuvre romanesque dont
l'intrigue- se déroulait à la fin du règne
de Louis XV. Ce spectacle était assuré
par d'honnêtes comédiens, de talent mé-
diocre mais convenablement vêtus de
ccstumes du temps pas trop défraîchis.
Comment s'arrangea le neveu pour
s'assurer, sitôt la représentation termi-
née, la présence de ces comédiens à sa
soirée? Peu importe .Toujours est-il qu'à
la marquise on présenta, en grande cé-
rémonie, le vicomte de Rohan, la du-
chesse du Maine, le duc de Coigny, le
marquis d'Argenson, le prince Louis-
Auguste de Dombes, colonel-général des
suisses; M. de Monaco, M. de Niver-
nois, la duchesse de Brancas.
Mme de Pompadour. souffrance au
dernier moment, s'était fait excuser, af-
firmait-on.
La marquise exultait. C'étaient bien là
les noms dont elle avait ouï dire, et véri-
tablement cette noblesse portait beau
dans ses robes à panier, sous bes per-
ruques à frimas.
A la vérité - la cérémonie dégénéra.
Aussi bien ne saurait-on se tenir toute
une nuit durant. Les comtes tutoyèrent
les baronnes, et d'aucuns, parmi les
mieux titrés, quittèrent leur habit pour
être plus à leur aise. Un prince fut,
vers quatre heures du matin, très abo-
minablement gris, et une duchesse pro-
féra des paroles ordurières.
Quant à la marquise, ravie, elle flir-
ta !. Le duc de Coigny lui faisait une
cour assidue.
A quelque temps de là, le neveu et la
nièce apprirent une bien désagréable
nouvelle sur laquelle ils ne comptaient
guère.
La marquise se mariait.
Elle épousait le duc de Coigny.
Le neveu et la nièce furent atterrés.
Leur supercherie allait être décou-
verte.
Il n'en fut rien.
- Le duc, expliqua la marquise, m'a
tout avoué : traqué par la République,
dépossédé de ses biens,, il doit vivre sous
un nom d'emprunt: Durand Jules. Ses
ancêtres ont été guillotinés, il ne lui
reste pour tout avoir que des portraits
de famille, le costume de son grand-
père, et un enfant-naturel. ,
,'. Là marquise épousa Curant Jules,
qui troqua la profession peu lucrative de
comédien ambulant contre celle de duc
de Coigny.
Ils vécurent heureux assez longtemps
pour voir mourir de dépit le neveu et
la nièce.
13 L'enfant naturel de Durand Jules, lé-
gitimé par le mariage, hérita de la for-
tune et des titres nobiliaires. On ne lui
conteste ni l'une ni les autres, « au jour
d'aujourd'hui », comme aurait dit
l'excellente marquise!
Ceci est une assez banale histoire,
mais elle est celle de bien des gens.
Pierre SQUVESTRE.
Le Théâtre sandwich
Parmi les innovations les plus odieuses
qui ont été faites au théâtre durant ces der-
nières années, il faut sans aucun doute ci-
ter au premier plan celle du Rideau-annon-
ces. Dans certains pays, en Amérique par
exemple, où la réclame est pourtant bien
accueillie.. jamais il ne viendrait à L'idée
d'un imprésario quelconque d'abîmer ainsi
sa salle pour le très modeste bénéfice qu'on
en peut tirer.
A Paris, au contraire, patrie du bon goût
et du bon ton, cette abominable loque n'a
soulevé aucune protestation. Je sais bien
qu'étant donnée la longueur dès entr'actes,
les personnes qui vont faire des visites ou
dîner en ville entre deux actes n'en sout-
frent guère. Mais il n'en est pas moins re-
grettable qu'une telle abomination subsiste
sur nos principales scènes
On est même en droit de se demander
si, une fois entrés dans cette voie, nos di-
recteurs en resteront là. Déjà, dans quel-
ques scènes de revues, une habile réclame
se glisse entre deux répliques; demain ce
seront peut-être nos meilleures comédies
qui se transformeront, elles aussi, en ta-
bleaux-réclame, et l'on peut se demander si
le répertoire classique lui-même sera épar-
gné dans quelques années. Il semblera peut-
être tout naturel à nos descendants de voir
Athalie vanter tel ou tel produit recomman-
dé pour la beauté du visage, et le Misan-
thrope nous révélera sans hésitation que la
vieille Emilie a tait taire sa dernière per-
ruque dans une maison dont il nous don-
nera le nom.
Quant au théâtre réaliste, 'il s'accommo-
dera sans doute d'opérations véritables fai-
tes sur la scène par des chirurgiens en re-
nom, et, si l'on en juge par l'évolution ac-
tuelle du théâtre moderne, on sera peut-
être tellement adapté à ces conceptions nou-
velles qu'elles n'étonneront plus personne.
G. DE PA WLOWSKI.
4»
Échos
u
n incident Henri Robert-de Porto-Ri-
che.
On nous communique le procès-veroal
suivant:
Me Henri Robert s'étant jugé offensé par
une lettre de M. Georges de Porto-Riche, pu-
bliée à la suite du compte rendu fait par le
Temps de la plaidoirie prononcée dans l'affaire
du Foyer, a prié MM. C. Chenu et Vonoven de
se mettre en rapport avec M. Georges de Porto-
Riche.
Ce,lui-ci a; constitué pour, témoins MM. Vic-
tor Marguerîtte et Paul Ôllendorff.
en auquel se sont livrés les témoins
et des explications qu'ils ont échangées. il ré-
sulte:
Que l'analyse sommaire qui a motivé la lettre
en question n'a pas rendu exactement la pensée
de M0 Henri Robert, laquelle n'avait pas le
sens attribué par M. de Porto-Riche.
Que Me Henri Robert n'a jamais entendu éta-
blir de lien de cause à effet entre la mise en
répétition de la pièce Amoureuse et la demande
de non versement aux débats des lettres adres-
sées en 1906 à M. Octave Mirbeau.
Dans ces conditions, il a été reconnu d'un
commun accord que la phrase de la lettre de
M. de Porto-Riche, jugée offensante par M0 Hen-
ri Robert, n'a pas raison d'être et que l'incident
ne comporte pas d'autre suite.
Pour M. Georges de Porto-Riche:
Victor MARGUERITTE.
Paul OLLENDORFF.
Pour Me Henri Robert:
C. CHENU.
H. VONOVEN.
0
n demande des gladiatrices!
Nous avons annoncé que les arènes
de tfeziers allaient être vendues.
Une heureuse nouvelle nous parvient:
elles vont même être achetées.
Quelqu'un qui ne se plaindra pas de ce
changement de propriétaire, c'est M. Cas-
telbon de Beauxhostes, locataire des arènes
pour une période vingt ans. Jusqu'ici, tou-
tes les réparations étaient à sa charge; les.
propriétaires, fidèles aux bons principes,) et
trop habitués peut-être à la générosité du
locataire, se refusaient à toute dépense.
Cela va changer, paraît-il!
C'est ainsi que, dès maintenant, on se
dispose à faire la toilette des fameuses arè-
nes, pour les magnifiques représentations
du Premier Glaive; tandis que le célèbre
mécène biterrois met tout en œuvre, de son
côté, pour assurer à ces manifestations ar-
tistiques un éclat exceptionnel. Il est venu
tout exprès à Paris pour engager quelques
artistes et choristes du beau sexe qui man-
quent encore dans ces cadres. Avis aux
amateurs! Ils seront reçus samedi et di-
manche, de dix heures à midi, chez M. Ba-
ret, qui a bien voulu mettre, pour cela, une
salle à la disposition de M. Castelbon de
Beauxhostes.
u
n écho du Gaulois:
L'Académie- française a tenu, hier, sa
séance ordinaire, sous la présidence du marquis
Pierre de Ségur.
C'est avec un vif plaisir que les membres de
l'Académie ont pu féliciter leur secrétaire per-
pétuel, M. Gaston Boissier, de sa présence au
milieux d'eux.
On sait, en effet, que l'éminent académicien
a été fort souffrant de la grippe. Aujourd'hui,
son état de santé est en bonne voie d'améliora-
tion, et il venait demander à ses confrères de
vouloir bien lui accorder un- congé d'un mois'
pour se remettre tout à fait. * *
Par une délicate attention, l'éminent secré-
taire perpétuel a demandé à l'Académie de vou-
loir bien l'autoriser à se faire remplacer par
trois de ses membres pour faire l'intérim de ses
J'espérais que vous m'aviez laissé au moins
l'académie (« Le Foyer ,. Acte III).
fonctions pendant son absence, fonctions très
absorbantes en raison des nombreux travaux de
l'Académie, et qui, assumées par un seul de ses
confrères,auraient constitué pour lui une charge
un peu lourde.
Dans ce but, il a proposé les noms de MM.
Hanotaux, Henry Houssaye, et Thureau-Dangin,
choix qui a été ratifié par l'Académie. Ces aca-
démiciens se partageront donc les attributions
multiples que M. Gaston Boissier remplit avec
un si grand dévouement et une assiduité si par-
faite.
Souhaitons que M. Gaston Boissier revienne
bientôt siéger sous la coupole et reprenne pos-
session de ses importantes fonctions.
P
lusieurs millions à la disposition de
l'expert Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens, qui achète de suite, à première
vue et à leur réelle valeur bijoux, dia-
mants et pierres fines. Grand choix d'oc-
f'!:H:innc;:
R
appelons à nos lecteurs que le pro-
gramme de la soirée de gala du - 5
mai, salle uaveau, conne par la bociete
des Amis des Lettres, des Arts et des
Sciences, a été publié, complet, dans notre
numéro précédent. Nous faisons appel à eux
en faveur de cette œuvre intéressante dont
la première manifestation "sera particulière-
ment brillante, ce qui permettra à ceux qui
lui apporteront leur obole, d'en recueillir
une double satisfaction : faire le bien et
passer une agréable soirée pendant laquelle
les artistes des talents les plus divers se
feront entendre et applaudir.
N
os intimes.
Nous recevons de Mlle Blondinette
d'Alaza la spirituelle lettre suivante, que
nous nous faisons un plaisir d'insérer:
Monsieur,
Je relève dans un article de Comœdia, daté
du 27 avril, signé de vous, mon nom en com-
pagnie d'autres noms auxquels je préférerais que
le mien ne fût point accolé. Vous faites erreur,
monsieur Mortier, le banc de la correctionnelle
ne m'a jamais servi de tremplin pour arriver au
théâtre, et cela pour deux raisons: 1° je n'ai
ornais passé en correctionnelle; 20 lors de l'af-
faire Humbert, à laquelle vous faites allusion
et à laquelle j'ai été maladroitement mêlée,
j'étais déjà au Théâtre Argentin, à Buenos-Ai-
res. Je ne suis venue à Paris que six mois
après, alors que cette affaire n'était déjà plus
à la mode. Est-ce ma faute si les badauds pari-
Biens, en même temps qu'ils applaudissaient
l'artiste, couvaient de leur curiosité la femme
pour qui un homme a fait des folies?
Croyez-le, j'ai beau être une femme judiciai-
rement célèbre, comme vous le prétendez, cela
n'empêche pas les directeurs de théâtre de m'en-
f
gager après audition. Consultez les journaux
étrangers, monsieur Mortier, voue y lirez que
j'ai récemment remporté un gros succès à Ro-
me, Naples, Saint-Pétersbourg et Moscou, où
je retourne prochainement, et où l'affaire Hum-
bert est sinon inconnue, au moins depuis belle
lurette tombée dans le sac aux oublis. Je croyais
les journalistes infaillibles, vous.venez de me
prouver qu'ils étaient comme les simples moi:
tels sujets à l'erreur. -
Agréez, je vous prie, mes salutations distin-
guées.
Andrée D'ALAZA, dite BLONDINETTE.
15, rue Fourcroy.
Sans être infaillibles, les journalistes,
pour lesquels vous vous montrez sévère, sa-
vent parfaitement, mademoiselle Blondi-
nette d'Alaza, que vous êtes une charmante
artiste, et ils sont ravis de l'occasion que
vous leur offrez de le constater.
L
es deux femmes.
On sait que la prochaine nouveauté
que M. Lucien Guitry nous fera applaudir
à la Renaissance sera une comédie nouvelle
de M. Alfred Capus.
M. Alfred Capus, sans doute pour scel-
ler sa réconciliation avec l'inoubliable créa-
teur de La Veine, jouira d'une interpréta-
tion vraiment magnifique.
Les artistes qui créeront sa nouvelle piè-
te seront, en effet, M. Lucien Guitry et
Mmes Jane Hading et Lavallière, dont ce
sera, à la fois, les débuts à la Renaissance
et la première infidélité aux Variétés, dont
elle est et fut si longtemps l'étoile.
s
cripta volant.
Notre excellent collaborateur Robert
Oudot terminait hier le compte rendu de la
fête du Trocadéro par les lignes suivantes:
Mlle Roch, de la Comédie-Française, avait
dit, de sa voix tragique et chaude, un fort beau
prologue, en vers de notre confrère Georges
Boyer, président d'honneur de l'Association mu-
tuelle des secrétaires généraux.
Or, en notre siècle d'électricité, les li-
gnes — même en plomb — pèsent si peu
lourd, qu'on pouvait lire:
Mlle Roch,
de la JComédie-Française, avait dit, de sa
voix tragique et chaude, un fort beau prolo-
gue en vers, de notre confrère Georges
mutuelle des secrétaires généraux.
Robert Oudot a reçu hier la carte sui-
vante:
Mes bien vifs remer.
GEORGES.
61, rue Lafayette. «
Il l'a fait aussitôt parvenir aux excellents
types de Çomædia. ■
c
'est l'avis unanime, Linzeler. 112,
boulevard Haussmann, remporte les
suffrages de nos grandes élégantes. Il suf-
fit, pour s'en persuader, d'assister à une
première.
Les toilettes qui se distinguent par un
incontestable cachet artistique sont l'œuvre
de Linzeler.
0
n trouve.
Voitures et Voiturettes Zedel, mo-
teurs a quatre cylindres, représentant « La
Française », 16, avenue de la Grande-Ar-
mée.. Tél.: 523-58.
c
9est etiez Lapré qu'un vrai Parisien
dîne de préférence, avant d'aller au
théâtre. La cuisine y est sans rivale, le
service rapide et la cave vraiment incom-
parable.
s
ouplesse, silence, régularité, telles
sont tes dualités essentielles des
Bavard-Clément, la marque célèbre entre
toutes, indissolublement liée aux succès
que les chauffeurs obtiennent sur route.
p
aradisia! Dernière création de Gellé
Frères. Parfum aristocratique, dis-
cret et hn par excellence. Dans les parures
et les dentelles, il embaume et grise, ce
qui explique son grand succès auprès de
nos belles mondaines.
u
ne double surprise ménagée par l'Il-
lustration à ses lecteurs: son numéro
du Salon contient cinquante-cinq reproduc-
tions de tableaux dont « cinq en couleurs » :
c'est une luxueuse innovation. Il donne
aussi le texte complet de La Femme nue,
l'œuvre admirable d'Henry Bataille; on
sait que cette pièce, désormais célèbre, se
déroule, dans le monde des peintres, et c'est
une des raisons qui expliquent l'actuel ac-
croissement de son succès au théâtre de la
Renaissance. L'Illustration donne encore
dans ce numéro exceptionnel le premier
fascicule d'un roman nouveau de Victor
Margueritte: Jeunes filles.
Le Masque de Verrez
Nous publierons demain un article de
, PIERRE MORTIER
jLa Féte des Artistes
du 13 juin prochain
au NoutJeau-Cirque
C'est, aujourd'hui samedi, à quatre heu-
res, qu'aura lieu, à Comœdia, la réunion
du comité d'organisation de la Fête des Ar-.
tistes du 13 juin prochain.
Depuis la dernière séance du. comité, les
adhésions nous sont encore venues nom-
breuses !
Rappelons aux artistes désireux de parti-
ciper à notre fête qu'ils peuvent envoyer
leur adhésion soit en écrivant à M. le pré-
sident du comité de la Fête des Artistes
(aux bureaux de Comœdia), soit à M. le
directeur de « Comœdia », avec la suscrip-
tion suivante sur l'enveloppe: Fête des Ar-
tistes.
Ceux d'entre les artistes qui voudront as-
sister à la réunion d'aujourd'hui seront îes
bienvenus. Leurs camarades et Comœdia
seront heureux de les recevoir.
COMœDIA.
---.
1 -
, OPINIONS D'ARTISTES
M"" Marguerite Brésil
Mlle Marguerite Brésil nous adresse la
charmante lettre que voici:
Vous me demandez, cher Comœdia, mes im-
pressions à la veille de la bataille?. Avant tout,
une grosse, une insurmontable émotion. C'est
le trac qui vient, le fameux trac. Que voulez-
vous, on a beau ne pas être une débutante, et
garder le souvenir de l'accueil de plus en plus'
charmant que veulent bien vous faire le public
et la presse, on ne peut se défendre de ce sa-
tané trac. On dit que Rachel l'avait, la Patti
aussi, que les' plus grands artistes de la Co-
médie-Française y sont sujets, que Dranem, lui-
même, n'en est pas exempt!. Comment voulez-
Reutîinger. phott
vous que je n'en sois pas la victime?. Vous
me direz" pèut-êtré que J'ai sur Dranem certains
avantages, mais vpus me connaissez assez, j'es-
père, pour être certain que ce n'est pas sur ces
atouts-là que je me repose, d'autant que je n'ai
rien fait personnellement pour les posséder.
L'étude lente et patiente d'un rôle, la compré-
hension progressive de la pensée de l'auteur,
l'incarnation aussi complète que possible du per-
sonnage qu'il a voulu créer, voilà les vraies rr-
nies de l'artiste, les seules que je m'efforce cha-
que jour d'acquérir par un travail persévérant
et continu.
Mais ce n'esit*-pas tout, dans notre métier, que
le travail. Il faut l'occasion. La « création >. !
le voilà, le but suprême et décisif!. Quand
viendra-t-elle?. Tous les matins, on se lève
en espérant; tous les soirs, on s'endort en sou-
pirant. La journée s'est écoulée sans qu'elle
soit venue, sans qu'ait sonné à votre porte l'au-
teur ou le directeur qui vous apporte le « je li
rôle », celui qu'on rêve, dans lequel on mettra
tout ce qu'on a de cœur, de dévouement et
d'intelligence. Et, pourtant, je ne désespérais
pas. J'avais confiance. Avec la foi de Cen-
drillon attendant le prince 'Charmant, je sentais
qu'il viendrait le joli rôle. Il est venu. et
j'ai grand'peur !
Mais si, dans mon attente, je faisais des vœux
pour qu'il fût conforme à mes désirs, ce rôle
tant espéré, je dois avouer qu'il les a dépassas
tous, et je me sens, tout bas, presque fière que.
M. Grillet ait songé à moi pour incarner son
héroïne; que M. Abel Deval n'ait pas oublié la
créatrice .de Lysane, dans Glatigny. Directeur
et auteur auront, certès, trouvé souvent une in-
terprète plus talentueuse, ils n'en auront pas
rencontré qui se donne avec plus d'entrain, aa
sincérité, de volonté pour essayer de commis
niquer àu public le charme, l'enchantement qu$
l'auteur a prodigués dans son œuvre.
Cet emballement pour mon personnage voua
explique, cher Comœdia, comment, à mon émo-
tion, il se joint aussi de la fièvre, de l'impa-
tience 1. Car le trac n'est pas seulement de'la'
peur; c'est aussi de l'angoisse, l'angoisse du
résultat. Serai-je bien, vraiment bien, aussi
bien. que je le souhaite, que je le veux. couf
mon directeur et pour mon auteur?. Encore
quelques jours, et je serai fixée!. Ce qui est
certain, c'est que je ferai de mon mieux, de
tout mon mieux pour prouver ma gratitude à
l'écrivain qui m'a choisie, à la presse et au pu-
blic, qui m'encouragent si gentiment chaque fois
que je parais devant eux: Le soleil luit enfin,
le printemps est venu, les vergers sont tout
blancs et roses, les bois remplis de muguets et
de violettes. N'est-ce pgs le vrai moment pour
aller à la bataille. je veux dire à la conquête
des fleurs?.
Marguerite BRÉSIL.
Ce que fut, en 1733
la première représentation
d' "Hippolyte et Aricie"
En baUiRooyyaale ëPLdVaa"êaî? du Patats-Royal, oeeul," par Molière, puis par PAcadéml.,]
Royale de musique. - En bas.: Décors et machinerie de l'Opéra du Palais-Royal -,
Le 1er octobre 1733, une foule agitée se
pressait, au Palais-Royal, à la première relo
présentation d'Hippolyte et Aricie.
C'était le début sur la scène de l'Opéra
d'un compositeur désormais enlevé aux orJ
gues de la cathédrale de Clermont par la
passion du théâtre. Après quelques timides
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