Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-04-16
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 avril 1908 16 avril 1908
Description : 1908/04/16 (A2,N199). 1908/04/16 (A2,N199).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646583t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2° Année. =- N° 19V ÇQuotldien; M Numêvo t 9 "flte&
Jeudi 16 Avril 1908*
Rédacteur en Chef : G. de PA WLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION =
27, Souleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA.PARIS
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UN AN a MOV
1 Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
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27, Boulevard Poissonnière, PARU
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Paris et Départements. 24 fr. î 12 fr.
Étranger 40 » .30 m
Spectacles
sacres
A Marcel Boulenger.
Voici la semaine de Pâques, la se-
maine des pieuses représentations.
Un peu partout, sur toutes les affi-
ches, des titres flamboient, qui évoquent
le divin mystère, et nous ramènent à
nos plus nobles rêveries.
Des écrivains, et non des moindres ;
de véritables littérateurs, des poètes se
sont même spécialisés dans un genre de
production qui, pour ne pas leur procu-
rer la fortune, leur assure cependant
une publicité annuelle ; leur donne l'illu-
sion d'être au répertoire, d'y demeurer!
Un répertoire « figuré » par un nom-
bre de représentations assez minimes,
mais sans le plus petit aléa !
Est-ce que M. Charles Grand-nougin,
par exemple, n'a pas lieu de bénir le
joli temps de Pâques, grâce auquel
il lui est permis de rendre un scénique
hommage au Divin Sauveur qui, en
l'occurence, le sauve de l'ennui de de-
meurer in joué.
Car il n'apparaît pas douteux que
c'est souvent le poète qui a tout à ga-
gner de l'inspirateur.
Et l'éloquent Joseph d'Arimathie, de
M. Gabriel Trarieux. n'a-t-il pas servi
sa gloire bien mieux que sur la Foi des
Etoiles ou même que L'Otage, en dépit
de leurs qualités ?.
Quant à moi, chaque année, à pa-
reille époque, je ne manque jamais d'al-
ler écouter quelque Mystère, quelque
Passion ou quelque Samaritaine. Il est
bien rare que je n'en retire point de
l'agrément.
Ah! les fines, les délicieuses soirées;
et comme elles correspondent exacte-
ment à notre état d'âme de la semaine.
On ne saurait trop goûter l'amosphère
dés salles de spectacles, pendant ces re-
présentations.
Voyez. Voyez ces gens, ces fidèles
payants. Observez-les devant le con-
trôle. N'apparaît-il pas visible qu'ils
viennent ici pour faire pénitence. pour
se divertir à faire pénitence, pour pieu-
- sement passer le temps.
Est-ce un plaisir qu'ils cherchent?
O_ ui, mais un plaisir gris; une joie mé-
lancolique; une demi-distraction. Cer-
tes, il est dur de se débarrasser,
d'un seul coup, de toutes ses petites ha-
bitudes du soir, et l'on ne peut, huit
jours durant, demeurer au coin du feu.
en famille. Alors?. Alors, il est heu-
reusement d'autres devoirs qui vous en-
traînent au dehors, dans les mêmes
lieux où, hier encore, on s'amusait fer-
me; où, peut-être, il demeure encore
quelque trace de cet amusement.
Voyons un peu.
Il est neuf heures! Salle demi-pleine.
Lumière. Parfums. Encens et Royal
houbigant. Peu à peu, les loges se gar-
nissent. On se salue de l'une à l'autre:
petits gestes, petits signes. J'ai près-
que envie d'écrire: petits signes de
croix. Mais non!.
Les trois coups. La toile s'ouvre,
Voici les divins héros du Mystère-Co-
médie.
Le voici, Lui, le Sauveur. Et il faut
bien avouer qu'il bedonne. Mais la
Vierge n'est pas sans beauté. Ils par-
lent.. On les écoute. On les regarde
aussi.
On les regarde, car Il est un hom-
me, car Elle est une femme ; car ils don-
nent un attrait nouveau à la religion.
Seulement, ils ont beau faire, ils ne sont
jamais tout à fait à leur aise. Lui et
Elle. Elle et Lui ! Il convient de pa-
raître divin le plus possible ou tout au
moins « légendaire ». Difficile. Plus
difficile qu'on ne croit!.
Malgré tant d'efforts, il demeure un
bon Homme lyrique; et Elle semble
toujours pardonner à ce « Bon Apô-
tre» une trop humaine infidélité. Ce-
pendant, peu à peu, ils se grisent,
s'exalte, finissent par subir l'influence
de leur texte, de tant de nobles paroles
par eux psalmodiées. Oui, désormais,
plus de rosseries, plus de débinages en-
tre camarades!. Plus de haines!. Plus
de haine à cause de ces chants admira-
bles; à cause aussi de ce miraculeux
rappel venu d'En Haut!
Et voici l'entr'acte. A présent, dans
toute la salle, on cause, on échange des
de leur texte, on « rêvotte ». On essaye
de penser. Décidément, ce n'était pas
trop ennuyeux. C'était moins ennuyeux
qu'on aurait pu le croire. Et puis,
comme il est bon de se dire que l'on
vient d'écouter une façon de prière;
que l'on pourrait prier; que l'on est
tout prêt à prier soi-même (pour peu
que le dernier acte soit aussi réussi!.)
Songeries, songeries qui naissent, gran-
dissent, meurent, mais ne sont pas per-
dues.
Non. pas tout à fait!. Car chacun
de ces messieurs, de bon qu'il était, va
devenir, vous verrez, condescendant.
Car leurs femmes, d'hésitantes qu'elles
se montraient, se montreront peut-être
un peu trop pitoyables. Et ce seront les
équivoques, et charmantes et parfois
dangereuses contritions de boudoirs, de
fond de loges ; de chapelles capitonnées.
Charité! Charité!. Mais: Toc! toc!.
C'est l'ouvreuse: « Pour le petit ser-
vice, le petit service divin du Pourboire.»
Cette fois, il est distribué sans hésita-
tion. Excellente occasion de manifester
tout de suite que l'on est meilleur, et
cela, 'pour cinquante centimes. Parce
que demain ?.
Oui, les spectacles saints, il faut les
aimer, en dépit de tout, de tous, et de Re-
nan lui-même, qui les redoutait à l'égal
de l'Enfer. Pourquoi? Parce qu'un jour
de représentation sacrée, comme le fin
Patriarche traversait le « plateau » pen-
dant un entr'acte, il recueillit ces mots
d'un accessoiriste en délire : « L'En-
fant Jésus !. Où ont-ils fourré l'Enfant
Jésus, N. de D. ! »
Mais, au théâtre, on dit comme ça
des choses!. Et puis, ce n'est peut-
être là qu'une anecdote mensongère. Il
aurait fallu la contrôler!.
Edmond SÉE.
Nous publierons demain un article de
JACQUES MAY
Si le feu prenait !.
L
Je ne sais trop ce qu'il faudrait penser
de gens qui, de gaieté de cœur, revêtiraient
leurs plus beaux habits de fête et iraient
de concert se coucher le soir sur les rails
d'une ligne de chemin de fer en répétant
mélancoliquement, avant de s'endormir :
h Si tout de même un train venait à pas-
ser. »
A moins que ce ne soit sur la ligne de
l'Ouest, où les retards rendent tout dan-
ger illusoire, je crois que l'on pourrait à
bon droit les taxer de folie et les enfermer
sans délai à Charenton.
C'est cependant, à peu de chose près, ce
que font tous les soirs, avec une infinie
douceur, les personnes qui s'aventurent
dans certains théâtres qu'il me parait inu-
tile de désigner, et qui répètent gravement,
aux entr'actes ou à la sortie, cette phrase
toujours la même : « Si tout de même le feu
prenait!. »
Si tout de même le feu prenait, il est
évident, en effet, que personne n'en ré-
chapperait et l'on peut s'étonner qu'après les
durs avertissements du passé aucune réfor-
me sérieuse n'ait été encore accomplie pour
supprimer définitivement tout danger.
Je sais bien que, dans plusieurs théâtres,
on s'est amusé à accrocher à quelque mai-
son voisine des escaliers de fer connus des
seuls initiés et dont l'accès pourrait être
indiqué peut-être par l'architecte de la mai-
son, et encore! Au surplus, ces escaliers
de Suint-Laurent ne ferment que rendre
plus facile la grillade en compliquant la ba-
garre inévitable de chutes et de faux pas.
Je sais bien que l'aménagement de sor-
tes rapides dans certains théâtres n'est
point, au premier abord, une chose aisée. Il
est cependant une solution qui, plusieurs
tois déjà, fut proposée ces temps derniers,
et qui me paraîtrait mériter un examen plus
attentit - je veux parler du simple tobog-
gan, dont l'usage a été limité jusqu'à ce
jour aux foires et aux music-halls, mais qui
présenterait sans aucun doute la solution
rêvée pour une évacuation rapide.
Il faut bien se rendre compte, en effet,
que les coudions de sortie en cas d'incen-
die ne sont plus du tout les mêmes qu'en
temps normal. Il ne s'agit plus alors que
de déverser en quelques instants des cen-
taines de loques humaines directement dans
la rue. sans accident, sans discussions et
sans lenteurs possibles.
En temps normal, il est évident que la
sortie d'un théâtre effectuée en glissière
manquerait quelque peu de majesté pour
des dames et des messieurs en costume de
soirée; je le concède volontiers. Mais tout
le monde sait qu'au moment d'un sinistre
les règles les plus essentielles de la poli-
tesse et du bon ton s'atténuent considéra-
blement, particulièrement dans la bonne so-
ciété, et le procédé du toboggan, quelque
peu sauvage sans doute, conviendrait mer-
veilleusement, je crois, aux excellents sau-
nages qui se révèlent en pareil cas.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures trois quarts, aux
Folies-Dramatiques, première représenta-
tion de Un coup de foudre, vaudeville en
trois actes, de Xanrof..
Aujourd'hui, au Théâtre Mondain, à trois
heures, première représentation, à ce théâ-
tre, de Polyeucte, tragédie en cinq actes,
de Corneille, avec le concours de Mlle Ro-
mano Colonna, de MM. Chambreuil, Soa-
rez, Renoir, etc.
Le soir, à neuf heures et demie, pre-
mière représentation de Les Poires, comé-
die en un acte, de M. le docteur Berton,
avec le concours de Mlle Dermont, de MM.
Sauriac, Liris, etc.
A
la Société des Auteurs :
L'assemblée générale des auteurs
dramatiques, qui devait avoir lieu prochai-
nement, est reculée. Elle aura lieu vrai-
semblablement dans le courant du mois ds
mai.
On chuchote plusieurs raisons à ce re-
tard. Les uns prétendent que la commis-
sion actuelle ne voudrait paraître devant
ses mandataires qu'après la représentation
donnée au bénéfice de !a caisse des re-
traites et après la prise de possession du
nouveau local.
Croyez-vous donc nos commissaires ca-
pables d'un tel machiavélisme !
La raison est autre :
On sait — et nous y reviendrons en un
plus long article — qu'un assaut 'rès vio-
lent est mené par le syndicat que préside
M. Georges Ohnet contre la ommissior
en général et contre trois commissaires en
particulier.
Il est facile de deviner les noms. Or
veut faire nommer contre eux, ou avec eu:
s'ils ne sont pas sortants, d'autres cm
rrtjssaires Affiliés au syndicat et dont 1;
liste est prête. Citons parmi eux M. De-
cori, l'artiste des Nouveautés.
La commission a eu vent de cette petite
conspiration, et prépare elle aussi sa liste
officielle. Et elle opposera à M. Decori M.
Robert de Fiers.
Les paris sont ouverts, mais à la com-
mission on n'a pas grande inquiétude!.
L
e plus vieil abonné de l'Opéra.
Le père Bocher. comme râtelaient
hxiiiilièrement les danseuses - de l'Opéra
Charles Bocher est mort hier : il avait
quatre-vingt-douze ans.
C'était non seulement le plus vieux de?
abonnés de l'Opéra, c'était aussi le plus
assidu. Il n'a manqué que très rarement
les représentations de ce qui devrait être
notre Académie nationale de musiaue.
Charles Bocher ne délaissa l'Opéra que
quand il fit son service militaire comme
aide de camp du général Lamoricière en
1840 il y a longtemps), et l'an passé de
février à avril, quand il se cassa la iambe.
C'était le type de l'homme aimable;
c'était aussi une façon de confesseur de
ces demoiselles dû-corps de ballet. Il avait
commencé à publier ses mémoires. Le
premier volume qui a paru nous carie de
l'époque et des gens de 1816 à 1840,
nous fait assister à la première de Robert-
le-Diable en 1831.
Dans ces dernières années, Charles Bo-
cher était devenu sourd ; il n'en fréquen-
tait que plus assidûment l'Opéra, d'autant
plus ravi qu'il entendait moins (que serait-
ce aujourd'hui!)
Pourtant, après le départ de M. Gailhard
— prudemment, comme s'il se méfiait -
il ne renouvela pas son abonnement.
Il habitait un modeste appartement rue
Saint-Florentin. Très économe, il n'avait ja-
mais eu de domestique, il dînait chez des
amis le soir et prenait le matin son cho-
colat au lit le plus tard possible, chocolat
préparé par le concierge de l'immeuble. Et
c'était tout jusqu'au soir!
C'est une physionomie originale qui s'ef-
fnnp
E
t Polyphème !
On nous promet, nous attendons
depuis des années - l'admirable Polyphème,
d'Albert Samain. Se décidant enfin (on ne
peut pas toujours jouer du Trébor ou du
Daniel -Riche), M. Jules Claretie l'avait mis
en répétition, voici trois semaines environ.
Mais on n'en parle plus, on ne l'a pas
représenté et Simone, de M. Brieux, est
accompagné sur l'affiche par Les Fresnay,
de M. Fernand Vandérem.
Voici qu'un de nos confrères, générale-
ment bien informé, nous conte qu'à la
deuxième répétition, le régisseur générat
du Théâtre-Français s'en fut trouver les
héritiers de Samain pour leur annoncer
que « la répétition était remise à une date
indéterminée ».
Et c'est, nous dit-il, M. Brieux qui n'au-
rait pas voulu que ce chef-d'œuvre du
grand poète du Jardin de l'Infante, accom-
pagnât sa Simone !
Vite, mon cher Brieux, un démenti !.
PROCHAINEMENT
La Fiancée
du
Scaphandrier
Opéra-bouffe
en
un acte
par
FRANC-NOHAIN
et
Claude TERRASSE
paraîtra dans « Comcsata o avec la par-
tition complète, le livret, des photogra-
phies et des indications détaillées - de
mise en scène.
B
izet et Massenet jugés par Tschaï-
kowsky !
Notre excellent confrère Le Menestrel
publie ces intéressantes appréciations sur
Bizet et sa Carmen, en même temps que
sur les tendances des compositeurs mo-
dernes:
Hier, pour me reposer de mes propres œuvres,
j'ai joué la Carmen de Bizet, d'un bout à l'autre.
C'est un chef-d'œuvre dans toute l'acception du
mot, c'est-à-dire une des rares créations qui tra-
duisent les efforts de toute une époque musicale.
Il me semble que notre époque présente se dis-
tingue du passé par un signe caractéristique :
les compositeurs recherchent des effets jolis et
piquants, ce que n'ont fait ni Mozart, ni Beetho-
ven, ni Schubert, ni Schumann. La nouvelle
école russe est-elle autre chose qu'un ensemble
d'harmonies piquantes, de combinaisons origina-
les d'orchestration et d'autres choses aussi su-
perficielles? Autrefois, quand on composait, on
créait — maintenant on cherche à découvrir. Ce
progrès de la pensée musicale est un produit de
la pure intelligence; c'est pourquoi la musique
contemporaine est pleine d'esprit, piquante et
curieuse, mais aussi froide et dénuée de sen-
timent.
Mais voilà qu'un Français vient, chez qui tout
ce piment et tous ces excitants ne paraissent pas
être le résultat de la recherche et de la pensée,
mais qui coulent comme de source, qui flattent
l'oreille et en même temps émeuvent le coeur,
comme s'il nous disait : « Vous ne voulez pas
quelque chose de grandiose, de puissant — vous
voulez quelque chose de joli, voilà — vous avez
un joli opéra. En vérité, je ne connais rien qui
ouisse être appelé, avec plus de justesse, joli-
Bizet n'est pas seulement un compositeur bien de
notre temps,mais aussi un artiste qui ressent pro-
fondément. un maître. Je suis persuadé que dans
lix ans Carmen sera l'opéra le plus populaire
iu monde entier. Mais nul n'est prophète dans
"Qn pays. A Paris, Carmen n'a pas eu grand
succès.
Ceci était écrit en 1880.
Voici comment, dans une autre lettre,
crite à son frère, vingt-quatre heures
nres, Tschaïkowsky parlait de Massenet et
sa Marie-Magdelëine :
Hier, je t'écrivais sur Bi;«: aujourd'hui, c'est
Massenet. J'ai trouvé son oratorio, Marie-Magde
'eine, chez N. F. Après avoir lu le texte, où no:
élément on présente les circonstances dans les
celles se trouvent le Christ avec Magdelein-
udas et le Golgotha, et même la Résurrectior
'eus comme un préjugé contre cette œuvre, cr
lie me semblait trop audacieuse. Mais quand j
ommençai à la jouer, je vis de suite que r
bavais pas affaire à une oeuvre de moyenne vr
!our. Le duo entre le Christ et la Magdeleine e'
;n chef-d'œuvre. Je fus si émotionné de cett
"rofonde musique, que je versai des torrents d
'a.rmes. En musique, les Français sont mainte
nant les maîtres. Aujourd'hui, j'ai tout le temp
lensé à ce duo, et j'ai composé, sous cette in
cession, une mélodie qui rappelle beaucot:
Massenet.
VI
ers à mettre en musique.
De Gabriel de Lautrec, ce délicieu:
Avril, qui doit tenter les Musiciens.
AVRIL
Couronné de bourgeons naissants
Dont l'odeur trouble les passants,
Voici l'Avril tant espéré
Dont le mensonge m'a navré.
Avec son air inquiétant
De vierge qui sait qu'on l'attend,
Voici l'Avril tant attendu
Dont la tristesse m'a perdu.
M'annonce-t-il qu'au mois de mai
# Reviendra celle que j'aimai?
Voici l'Amour, voici l'Avril.
Mon pauvre cœur, ainsi soit-il!
u
n disciple.
Dans le corridor séculaire mais
anime du Conservatoire, des élèves atten-
dent l'heure des classes.
Le maître Gabriel Fauré vient d'entrer.
Alerte et doux, et saluant ses élèves d'ur
sourire bienveillant, il passe, sympathique,
parmi les groupes.
Avant de pénétrer dans son cabinet il
jette sa cigarette. Un élève se précipite et
la ramasse. C'est un chanteur. Il va la fu-
mer, peut-être. La vie compte des minutes
d'une exigence redoutable et pour possé-
der des millions au fond de son gosier or
n'a pas toujours dans sa poche de quoi
acheter un peu de tabac.
0 surprise! L'élève ne fume pas. Il
éteint contre le mur le feu de la cigarette,
puis l'enveloppe d'un peu de papier et soi-
gneusement la place dans son portefeuille.
Ne sourions pas. C'est un fervent, un
vrai disciple et sans doute un collection-
neur dont la manie dépasse de beaucoup
en originalité celle des numismates et des
philatélistes.
M'
ndame, Mademoiselle,
N'oubliez pas avant de partir en
vacances de vous procurer le magnifique
numéro de Pâques en couleurs de Fé-
mina; il est impossible de rêver une re-
vue plus littéraire, plus artistique et plus
moderne. Numéro exceptionnel : prix de
vente ordinaire.
L
e papa de Francine "!
C'est M. Eugène Héros, le cana de
Proncine! & &
Le sympathique directeur du Palais-
Royal avait, en homme prévoyant, fait do
bler. dans La Poudre aux Moineaux, le rôle
de Francine, créé par Mlle Yrver, et l'avait
distribué à Mlle Garcia.
Mlle Yrven s'étant trouvée dans l'abso-
lue impossibilité de jouer son rôle, fut rem-
placée, comme il avait été réglé, par sa
jeune camarade.
Le lendemain, la premièrè Francine
ayant avisé le théâtre qu'elle serait capable
de reprendre son service le soir même, on
prévint Mlle Garcia qu'elle pouvait dispo-
ser de sa soirée.
Mais. à la dernière minute, Mlle Yr-
ven fut de nouveau empêchée de venir re-
présenter Francine.
Et alors, M.. Eugène Héros adopta une
troisième Francine, Mlle Raymonde Ariel,
qui joua le rôle au pied-levé.
A
propos de palmes:
Un nouveau mouvement va, dit-on,.
paraître de 1 hxposition de Milan; su
reste encore des gens qui ne soient pas
décorés, cette inégalité va enfin pouvoir
disparaître.
Déjà, il y a quelques années, le vau-
devilliste Valabrègue, pouvait adresser au
ministre la lettre suivante :
Monsieur le Ministre,
Je .'ieas de lire la liste des personnes que le
gouvernçment de la République a nommées offi-
ciers — ou officières — d'Académie ou de l'Ins-
truction publique. Il résulte de mes calculs
qu'il n'existe plus que onze Français qui n'ont
pas les palmes.
Voulant compléter la douzaine, je vous prie
de bien vouloir accepter ma démission d'officier
d'Académie. Je brise mon épée, pardon, mes
palmes, et j'efface de mon testament le quatrain
suivant :
Amis écoutez mes suppliques:
Veuillez planter sur mon tombeau,
Que je ne veux ni grand ni beau,
Les deux palmes académiques.
D
écidément, les voitures automobiles
Delaunay-Belleville * tiennent le gros
succès de 1 année: elles réalisent le sum-
mum de confort et de souplesse désirables.
Bien que quelques jours nous séparent de
l'ouverture de la saison, le service commer-
cial de cette maison voit affluer les com-
mandes chaque jour plus nombreuses.
NOUVELLE A LA MAIN
D
ans les couloirs du Théâtre des Arts,
on cherche dans un agréable — et
stupide — badinage, une distraction aux
émotions violentes que provoque La Fille
de Pilate.
Dans un groupe :
- Très bien, cette pièce, vraiment très
bien !
- Oui. La direction en montant cette
tragédie, n'a réellement pas fait un faux
choix ! ! !
Et dans un autre groupe :
- Quelle odieuse lâcheté que celle de
Pilate qui ne sait que se laver les mains.
- Se laver les mains à la pierre
Ponce !.
Le Masque de Verre
Prière de l'Adolescente
Déesse, je suis pure et j'ai pris un arrant.
Ma nudité se voue à la tienne, ô statue !
Illumine à jamais de ton astre charmant
Le corps très précieux dont mon âme est vêtue.
4
Comment les autres dieux laisseraient-ils souffrir
Celle que leur déesse a faite si jolie ?
Aphrodite, je n'ai que ma grâce à t'offrir
Mais devant ton seul nom ma nuque en tleur st- plie.
Je ressens le frisson que tu donnas un soir
A mon père, à ma mère, et dont tu me fis naître.
J'aime ! J'aime ! Le souffle éternel'de l'espoir
Gonfle mes jeunes seins et l'aile de mon être.
,
Mon cœur est exalté comme un oiseau chanteur,
Et quand la volupté des filles de Cybèle
Ruisselle de mes sens en gouttes de senteur,
Dans mes bras tout est beau comme la vie est belle.
Ah ! Cypris ! Cythérie î Aphrodite ! Astarté î
Fléchis-moi, je suis faible ; aime-moi, je suis nue.
Emerveille mes flancs sur le lit sans clarté
Qui m'attire, la nuit, dans son île inconnue.
Tout murmure le nom qui m'a semblé si doux.
Ma joie est un encens. Prends-la, toi qui la crées.
Le ciel verra toujours mes mains à tes genoux
Et ma bouche et mes fleurs à tes pieds consacrées.
Pierre LOUYS.
Le Vernissage de
1 l'Exposition théâtrale
M. Fallières, président de la République, a inauguré
hier matin cette très intéressante exposition.
Danseuses dans un escalier de l'Opéra Eran" rtr5 ~~e~
Aquarelle de Renouard (Collection de M. Ludovic Halévy) Zranror, piïo..
L'Exposition théâtrale de 1908, comme
nous l'avons annoncé à différentes reprises,
s'est ouverte hier avec le faste coutumier
à ces sortes de solennités.
Dans l'assistance particulièrement nom-
breuse et choisie, citons MM. Fortuny,
Charles Malherbe, direpteur de la Biblio-
thèque de l'Opéra; Paul Ginisty, Guillemet,
Roll, Couty, Cruchet, G. Dreyfus, Paul Es-
cudier, Follot, E. Guérin, Kœchlin, A. Mar-
tin Henri Lavedan, H. Vever et Mmes
Louise Abbéma, Poilpot; MM. le général
Dalstein, Antoine Dubost, Paul Meunier,
député ; Henry Roujon, Cheramy, Bernard,
secrétaire général du préfet de la Seine;
Mathmann, Gauchery, Papillon, conserva-
teur du musée de Sèvres, Boni-Taburet, le
sculpteur Kautsch, Appert.
M. Fallières, précédé de M. Lépine, pré-
fet de police, et suivi de Mme et Mlle Fal-
lières, de - MM. Doumergue, Lanes et du
commandant de Kéraudran, est arrivé avec
une exactitude toute civile à dix heures pré-
cises. Il fut reçu par M. Georges Bercer
président, entouré de MM. Henry Bou îhet
vice-président; Lorain, architecte; Mercier
secrétaire général ; Vaudoyer, 'attaché ît la
conservation Piéri, secrétaire rédacteur,'
etc., etc.
Dansée grand hall du centre, M. Berger
a souhaité la bienvenue au Président de la
République en ces termes:
Monsieur le Président,
Le Conseil de la Société de l'Union Centra
des Arts décoratifs a compris ma pensée et rr a
plan lorsque j'acceptai de sa part la pr~idence
de l'Exposition théâtrale que nous inaugurons
aujourd'hui. Cette expositon pourra être c'I'sl.
dérée comme une veritable solennité artistique
d'un genre pour ainsi dire inédit.
Ce ne sont pas seulement le Criiseii de
l'Union Centrale et le Pr?s,*-nt de l'Ext; ;ifi03
théâtrale avec ses dJlmeués collaborateurs,
qui se font honneur d'accueillir le chef de
l'Etat.
En effet, veuillez, Monsieur le Pressent de
la République, jeter un regard autour de vr c
ces images, ces portraits, ces groupes de
brités littéraires, m-.cale?, scéni.w ■
ne:" et conteir.p::.-ines. semblent avoir ;
mot a ordre magique en s'animan; po
Jeudi 16 Avril 1908*
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Paris et Départements. 24 fr. î 12 fr.
Étranger 40 » .30 m
Spectacles
sacres
A Marcel Boulenger.
Voici la semaine de Pâques, la se-
maine des pieuses représentations.
Un peu partout, sur toutes les affi-
ches, des titres flamboient, qui évoquent
le divin mystère, et nous ramènent à
nos plus nobles rêveries.
Des écrivains, et non des moindres ;
de véritables littérateurs, des poètes se
sont même spécialisés dans un genre de
production qui, pour ne pas leur procu-
rer la fortune, leur assure cependant
une publicité annuelle ; leur donne l'illu-
sion d'être au répertoire, d'y demeurer!
Un répertoire « figuré » par un nom-
bre de représentations assez minimes,
mais sans le plus petit aléa !
Est-ce que M. Charles Grand-nougin,
par exemple, n'a pas lieu de bénir le
joli temps de Pâques, grâce auquel
il lui est permis de rendre un scénique
hommage au Divin Sauveur qui, en
l'occurence, le sauve de l'ennui de de-
meurer in joué.
Car il n'apparaît pas douteux que
c'est souvent le poète qui a tout à ga-
gner de l'inspirateur.
Et l'éloquent Joseph d'Arimathie, de
M. Gabriel Trarieux. n'a-t-il pas servi
sa gloire bien mieux que sur la Foi des
Etoiles ou même que L'Otage, en dépit
de leurs qualités ?.
Quant à moi, chaque année, à pa-
reille époque, je ne manque jamais d'al-
ler écouter quelque Mystère, quelque
Passion ou quelque Samaritaine. Il est
bien rare que je n'en retire point de
l'agrément.
Ah! les fines, les délicieuses soirées;
et comme elles correspondent exacte-
ment à notre état d'âme de la semaine.
On ne saurait trop goûter l'amosphère
dés salles de spectacles, pendant ces re-
présentations.
Voyez. Voyez ces gens, ces fidèles
payants. Observez-les devant le con-
trôle. N'apparaît-il pas visible qu'ils
viennent ici pour faire pénitence. pour
se divertir à faire pénitence, pour pieu-
- sement passer le temps.
Est-ce un plaisir qu'ils cherchent?
O_ ui, mais un plaisir gris; une joie mé-
lancolique; une demi-distraction. Cer-
tes, il est dur de se débarrasser,
d'un seul coup, de toutes ses petites ha-
bitudes du soir, et l'on ne peut, huit
jours durant, demeurer au coin du feu.
en famille. Alors?. Alors, il est heu-
reusement d'autres devoirs qui vous en-
traînent au dehors, dans les mêmes
lieux où, hier encore, on s'amusait fer-
me; où, peut-être, il demeure encore
quelque trace de cet amusement.
Voyons un peu.
Il est neuf heures! Salle demi-pleine.
Lumière. Parfums. Encens et Royal
houbigant. Peu à peu, les loges se gar-
nissent. On se salue de l'une à l'autre:
petits gestes, petits signes. J'ai près-
que envie d'écrire: petits signes de
croix. Mais non!.
Les trois coups. La toile s'ouvre,
Voici les divins héros du Mystère-Co-
médie.
Le voici, Lui, le Sauveur. Et il faut
bien avouer qu'il bedonne. Mais la
Vierge n'est pas sans beauté. Ils par-
lent.. On les écoute. On les regarde
aussi.
On les regarde, car Il est un hom-
me, car Elle est une femme ; car ils don-
nent un attrait nouveau à la religion.
Seulement, ils ont beau faire, ils ne sont
jamais tout à fait à leur aise. Lui et
Elle. Elle et Lui ! Il convient de pa-
raître divin le plus possible ou tout au
moins « légendaire ». Difficile. Plus
difficile qu'on ne croit!.
Malgré tant d'efforts, il demeure un
bon Homme lyrique; et Elle semble
toujours pardonner à ce « Bon Apô-
tre» une trop humaine infidélité. Ce-
pendant, peu à peu, ils se grisent,
s'exalte, finissent par subir l'influence
de leur texte, de tant de nobles paroles
par eux psalmodiées. Oui, désormais,
plus de rosseries, plus de débinages en-
tre camarades!. Plus de haines!. Plus
de haine à cause de ces chants admira-
bles; à cause aussi de ce miraculeux
rappel venu d'En Haut!
Et voici l'entr'acte. A présent, dans
toute la salle, on cause, on échange des
de leur texte, on « rêvotte ». On essaye
de penser. Décidément, ce n'était pas
trop ennuyeux. C'était moins ennuyeux
qu'on aurait pu le croire. Et puis,
comme il est bon de se dire que l'on
vient d'écouter une façon de prière;
que l'on pourrait prier; que l'on est
tout prêt à prier soi-même (pour peu
que le dernier acte soit aussi réussi!.)
Songeries, songeries qui naissent, gran-
dissent, meurent, mais ne sont pas per-
dues.
Non. pas tout à fait!. Car chacun
de ces messieurs, de bon qu'il était, va
devenir, vous verrez, condescendant.
Car leurs femmes, d'hésitantes qu'elles
se montraient, se montreront peut-être
un peu trop pitoyables. Et ce seront les
équivoques, et charmantes et parfois
dangereuses contritions de boudoirs, de
fond de loges ; de chapelles capitonnées.
Charité! Charité!. Mais: Toc! toc!.
C'est l'ouvreuse: « Pour le petit ser-
vice, le petit service divin du Pourboire.»
Cette fois, il est distribué sans hésita-
tion. Excellente occasion de manifester
tout de suite que l'on est meilleur, et
cela, 'pour cinquante centimes. Parce
que demain ?.
Oui, les spectacles saints, il faut les
aimer, en dépit de tout, de tous, et de Re-
nan lui-même, qui les redoutait à l'égal
de l'Enfer. Pourquoi? Parce qu'un jour
de représentation sacrée, comme le fin
Patriarche traversait le « plateau » pen-
dant un entr'acte, il recueillit ces mots
d'un accessoiriste en délire : « L'En-
fant Jésus !. Où ont-ils fourré l'Enfant
Jésus, N. de D. ! »
Mais, au théâtre, on dit comme ça
des choses!. Et puis, ce n'est peut-
être là qu'une anecdote mensongère. Il
aurait fallu la contrôler!.
Edmond SÉE.
Nous publierons demain un article de
JACQUES MAY
Si le feu prenait !.
L
Je ne sais trop ce qu'il faudrait penser
de gens qui, de gaieté de cœur, revêtiraient
leurs plus beaux habits de fête et iraient
de concert se coucher le soir sur les rails
d'une ligne de chemin de fer en répétant
mélancoliquement, avant de s'endormir :
h Si tout de même un train venait à pas-
ser. »
A moins que ce ne soit sur la ligne de
l'Ouest, où les retards rendent tout dan-
ger illusoire, je crois que l'on pourrait à
bon droit les taxer de folie et les enfermer
sans délai à Charenton.
C'est cependant, à peu de chose près, ce
que font tous les soirs, avec une infinie
douceur, les personnes qui s'aventurent
dans certains théâtres qu'il me parait inu-
tile de désigner, et qui répètent gravement,
aux entr'actes ou à la sortie, cette phrase
toujours la même : « Si tout de même le feu
prenait!. »
Si tout de même le feu prenait, il est
évident, en effet, que personne n'en ré-
chapperait et l'on peut s'étonner qu'après les
durs avertissements du passé aucune réfor-
me sérieuse n'ait été encore accomplie pour
supprimer définitivement tout danger.
Je sais bien que, dans plusieurs théâtres,
on s'est amusé à accrocher à quelque mai-
son voisine des escaliers de fer connus des
seuls initiés et dont l'accès pourrait être
indiqué peut-être par l'architecte de la mai-
son, et encore! Au surplus, ces escaliers
de Suint-Laurent ne ferment que rendre
plus facile la grillade en compliquant la ba-
garre inévitable de chutes et de faux pas.
Je sais bien que l'aménagement de sor-
tes rapides dans certains théâtres n'est
point, au premier abord, une chose aisée. Il
est cependant une solution qui, plusieurs
tois déjà, fut proposée ces temps derniers,
et qui me paraîtrait mériter un examen plus
attentit - je veux parler du simple tobog-
gan, dont l'usage a été limité jusqu'à ce
jour aux foires et aux music-halls, mais qui
présenterait sans aucun doute la solution
rêvée pour une évacuation rapide.
Il faut bien se rendre compte, en effet,
que les coudions de sortie en cas d'incen-
die ne sont plus du tout les mêmes qu'en
temps normal. Il ne s'agit plus alors que
de déverser en quelques instants des cen-
taines de loques humaines directement dans
la rue. sans accident, sans discussions et
sans lenteurs possibles.
En temps normal, il est évident que la
sortie d'un théâtre effectuée en glissière
manquerait quelque peu de majesté pour
des dames et des messieurs en costume de
soirée; je le concède volontiers. Mais tout
le monde sait qu'au moment d'un sinistre
les règles les plus essentielles de la poli-
tesse et du bon ton s'atténuent considéra-
blement, particulièrement dans la bonne so-
ciété, et le procédé du toboggan, quelque
peu sauvage sans doute, conviendrait mer-
veilleusement, je crois, aux excellents sau-
nages qui se révèlent en pareil cas.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures trois quarts, aux
Folies-Dramatiques, première représenta-
tion de Un coup de foudre, vaudeville en
trois actes, de Xanrof..
Aujourd'hui, au Théâtre Mondain, à trois
heures, première représentation, à ce théâ-
tre, de Polyeucte, tragédie en cinq actes,
de Corneille, avec le concours de Mlle Ro-
mano Colonna, de MM. Chambreuil, Soa-
rez, Renoir, etc.
Le soir, à neuf heures et demie, pre-
mière représentation de Les Poires, comé-
die en un acte, de M. le docteur Berton,
avec le concours de Mlle Dermont, de MM.
Sauriac, Liris, etc.
A
la Société des Auteurs :
L'assemblée générale des auteurs
dramatiques, qui devait avoir lieu prochai-
nement, est reculée. Elle aura lieu vrai-
semblablement dans le courant du mois ds
mai.
On chuchote plusieurs raisons à ce re-
tard. Les uns prétendent que la commis-
sion actuelle ne voudrait paraître devant
ses mandataires qu'après la représentation
donnée au bénéfice de !a caisse des re-
traites et après la prise de possession du
nouveau local.
Croyez-vous donc nos commissaires ca-
pables d'un tel machiavélisme !
La raison est autre :
On sait — et nous y reviendrons en un
plus long article — qu'un assaut 'rès vio-
lent est mené par le syndicat que préside
M. Georges Ohnet contre la ommissior
en général et contre trois commissaires en
particulier.
Il est facile de deviner les noms. Or
veut faire nommer contre eux, ou avec eu:
s'ils ne sont pas sortants, d'autres cm
rrtjssaires Affiliés au syndicat et dont 1;
liste est prête. Citons parmi eux M. De-
cori, l'artiste des Nouveautés.
La commission a eu vent de cette petite
conspiration, et prépare elle aussi sa liste
officielle. Et elle opposera à M. Decori M.
Robert de Fiers.
Les paris sont ouverts, mais à la com-
mission on n'a pas grande inquiétude!.
L
e plus vieil abonné de l'Opéra.
Le père Bocher. comme râtelaient
hxiiiilièrement les danseuses - de l'Opéra
Charles Bocher est mort hier : il avait
quatre-vingt-douze ans.
C'était non seulement le plus vieux de?
abonnés de l'Opéra, c'était aussi le plus
assidu. Il n'a manqué que très rarement
les représentations de ce qui devrait être
notre Académie nationale de musiaue.
Charles Bocher ne délaissa l'Opéra que
quand il fit son service militaire comme
aide de camp du général Lamoricière en
1840 il y a longtemps), et l'an passé de
février à avril, quand il se cassa la iambe.
C'était le type de l'homme aimable;
c'était aussi une façon de confesseur de
ces demoiselles dû-corps de ballet. Il avait
commencé à publier ses mémoires. Le
premier volume qui a paru nous carie de
l'époque et des gens de 1816 à 1840,
nous fait assister à la première de Robert-
le-Diable en 1831.
Dans ces dernières années, Charles Bo-
cher était devenu sourd ; il n'en fréquen-
tait que plus assidûment l'Opéra, d'autant
plus ravi qu'il entendait moins (que serait-
ce aujourd'hui!)
Pourtant, après le départ de M. Gailhard
— prudemment, comme s'il se méfiait -
il ne renouvela pas son abonnement.
Il habitait un modeste appartement rue
Saint-Florentin. Très économe, il n'avait ja-
mais eu de domestique, il dînait chez des
amis le soir et prenait le matin son cho-
colat au lit le plus tard possible, chocolat
préparé par le concierge de l'immeuble. Et
c'était tout jusqu'au soir!
C'est une physionomie originale qui s'ef-
fnnp
E
t Polyphème !
On nous promet, nous attendons
depuis des années - l'admirable Polyphème,
d'Albert Samain. Se décidant enfin (on ne
peut pas toujours jouer du Trébor ou du
Daniel -Riche), M. Jules Claretie l'avait mis
en répétition, voici trois semaines environ.
Mais on n'en parle plus, on ne l'a pas
représenté et Simone, de M. Brieux, est
accompagné sur l'affiche par Les Fresnay,
de M. Fernand Vandérem.
Voici qu'un de nos confrères, générale-
ment bien informé, nous conte qu'à la
deuxième répétition, le régisseur générat
du Théâtre-Français s'en fut trouver les
héritiers de Samain pour leur annoncer
que « la répétition était remise à une date
indéterminée ».
Et c'est, nous dit-il, M. Brieux qui n'au-
rait pas voulu que ce chef-d'œuvre du
grand poète du Jardin de l'Infante, accom-
pagnât sa Simone !
Vite, mon cher Brieux, un démenti !.
PROCHAINEMENT
La Fiancée
du
Scaphandrier
Opéra-bouffe
en
un acte
par
FRANC-NOHAIN
et
Claude TERRASSE
paraîtra dans « Comcsata o avec la par-
tition complète, le livret, des photogra-
phies et des indications détaillées - de
mise en scène.
B
izet et Massenet jugés par Tschaï-
kowsky !
Notre excellent confrère Le Menestrel
publie ces intéressantes appréciations sur
Bizet et sa Carmen, en même temps que
sur les tendances des compositeurs mo-
dernes:
Hier, pour me reposer de mes propres œuvres,
j'ai joué la Carmen de Bizet, d'un bout à l'autre.
C'est un chef-d'œuvre dans toute l'acception du
mot, c'est-à-dire une des rares créations qui tra-
duisent les efforts de toute une époque musicale.
Il me semble que notre époque présente se dis-
tingue du passé par un signe caractéristique :
les compositeurs recherchent des effets jolis et
piquants, ce que n'ont fait ni Mozart, ni Beetho-
ven, ni Schubert, ni Schumann. La nouvelle
école russe est-elle autre chose qu'un ensemble
d'harmonies piquantes, de combinaisons origina-
les d'orchestration et d'autres choses aussi su-
perficielles? Autrefois, quand on composait, on
créait — maintenant on cherche à découvrir. Ce
progrès de la pensée musicale est un produit de
la pure intelligence; c'est pourquoi la musique
contemporaine est pleine d'esprit, piquante et
curieuse, mais aussi froide et dénuée de sen-
timent.
Mais voilà qu'un Français vient, chez qui tout
ce piment et tous ces excitants ne paraissent pas
être le résultat de la recherche et de la pensée,
mais qui coulent comme de source, qui flattent
l'oreille et en même temps émeuvent le coeur,
comme s'il nous disait : « Vous ne voulez pas
quelque chose de grandiose, de puissant — vous
voulez quelque chose de joli, voilà — vous avez
un joli opéra. En vérité, je ne connais rien qui
ouisse être appelé, avec plus de justesse, joli-
Bizet n'est pas seulement un compositeur bien de
notre temps,mais aussi un artiste qui ressent pro-
fondément. un maître. Je suis persuadé que dans
lix ans Carmen sera l'opéra le plus populaire
iu monde entier. Mais nul n'est prophète dans
"Qn pays. A Paris, Carmen n'a pas eu grand
succès.
Ceci était écrit en 1880.
Voici comment, dans une autre lettre,
crite à son frère, vingt-quatre heures
nres, Tschaïkowsky parlait de Massenet et
sa Marie-Magdelëine :
Hier, je t'écrivais sur Bi;«: aujourd'hui, c'est
Massenet. J'ai trouvé son oratorio, Marie-Magde
'eine, chez N. F. Après avoir lu le texte, où no:
élément on présente les circonstances dans les
celles se trouvent le Christ avec Magdelein-
udas et le Golgotha, et même la Résurrectior
'eus comme un préjugé contre cette œuvre, cr
lie me semblait trop audacieuse. Mais quand j
ommençai à la jouer, je vis de suite que r
bavais pas affaire à une oeuvre de moyenne vr
!our. Le duo entre le Christ et la Magdeleine e'
;n chef-d'œuvre. Je fus si émotionné de cett
"rofonde musique, que je versai des torrents d
'a.rmes. En musique, les Français sont mainte
nant les maîtres. Aujourd'hui, j'ai tout le temp
lensé à ce duo, et j'ai composé, sous cette in
cession, une mélodie qui rappelle beaucot:
Massenet.
VI
ers à mettre en musique.
De Gabriel de Lautrec, ce délicieu:
Avril, qui doit tenter les Musiciens.
AVRIL
Couronné de bourgeons naissants
Dont l'odeur trouble les passants,
Voici l'Avril tant espéré
Dont le mensonge m'a navré.
Avec son air inquiétant
De vierge qui sait qu'on l'attend,
Voici l'Avril tant attendu
Dont la tristesse m'a perdu.
M'annonce-t-il qu'au mois de mai
# Reviendra celle que j'aimai?
Voici l'Amour, voici l'Avril.
Mon pauvre cœur, ainsi soit-il!
u
n disciple.
Dans le corridor séculaire mais
anime du Conservatoire, des élèves atten-
dent l'heure des classes.
Le maître Gabriel Fauré vient d'entrer.
Alerte et doux, et saluant ses élèves d'ur
sourire bienveillant, il passe, sympathique,
parmi les groupes.
Avant de pénétrer dans son cabinet il
jette sa cigarette. Un élève se précipite et
la ramasse. C'est un chanteur. Il va la fu-
mer, peut-être. La vie compte des minutes
d'une exigence redoutable et pour possé-
der des millions au fond de son gosier or
n'a pas toujours dans sa poche de quoi
acheter un peu de tabac.
0 surprise! L'élève ne fume pas. Il
éteint contre le mur le feu de la cigarette,
puis l'enveloppe d'un peu de papier et soi-
gneusement la place dans son portefeuille.
Ne sourions pas. C'est un fervent, un
vrai disciple et sans doute un collection-
neur dont la manie dépasse de beaucoup
en originalité celle des numismates et des
philatélistes.
M'
ndame, Mademoiselle,
N'oubliez pas avant de partir en
vacances de vous procurer le magnifique
numéro de Pâques en couleurs de Fé-
mina; il est impossible de rêver une re-
vue plus littéraire, plus artistique et plus
moderne. Numéro exceptionnel : prix de
vente ordinaire.
L
e papa de Francine "!
C'est M. Eugène Héros, le cana de
Proncine! & &
Le sympathique directeur du Palais-
Royal avait, en homme prévoyant, fait do
bler. dans La Poudre aux Moineaux, le rôle
de Francine, créé par Mlle Yrver, et l'avait
distribué à Mlle Garcia.
Mlle Yrven s'étant trouvée dans l'abso-
lue impossibilité de jouer son rôle, fut rem-
placée, comme il avait été réglé, par sa
jeune camarade.
Le lendemain, la premièrè Francine
ayant avisé le théâtre qu'elle serait capable
de reprendre son service le soir même, on
prévint Mlle Garcia qu'elle pouvait dispo-
ser de sa soirée.
Mais. à la dernière minute, Mlle Yr-
ven fut de nouveau empêchée de venir re-
présenter Francine.
Et alors, M.. Eugène Héros adopta une
troisième Francine, Mlle Raymonde Ariel,
qui joua le rôle au pied-levé.
A
propos de palmes:
Un nouveau mouvement va, dit-on,.
paraître de 1 hxposition de Milan; su
reste encore des gens qui ne soient pas
décorés, cette inégalité va enfin pouvoir
disparaître.
Déjà, il y a quelques années, le vau-
devilliste Valabrègue, pouvait adresser au
ministre la lettre suivante :
Monsieur le Ministre,
Je .'ieas de lire la liste des personnes que le
gouvernçment de la République a nommées offi-
ciers — ou officières — d'Académie ou de l'Ins-
truction publique. Il résulte de mes calculs
qu'il n'existe plus que onze Français qui n'ont
pas les palmes.
Voulant compléter la douzaine, je vous prie
de bien vouloir accepter ma démission d'officier
d'Académie. Je brise mon épée, pardon, mes
palmes, et j'efface de mon testament le quatrain
suivant :
Amis écoutez mes suppliques:
Veuillez planter sur mon tombeau,
Que je ne veux ni grand ni beau,
Les deux palmes académiques.
D
écidément, les voitures automobiles
Delaunay-Belleville * tiennent le gros
succès de 1 année: elles réalisent le sum-
mum de confort et de souplesse désirables.
Bien que quelques jours nous séparent de
l'ouverture de la saison, le service commer-
cial de cette maison voit affluer les com-
mandes chaque jour plus nombreuses.
NOUVELLE A LA MAIN
D
ans les couloirs du Théâtre des Arts,
on cherche dans un agréable — et
stupide — badinage, une distraction aux
émotions violentes que provoque La Fille
de Pilate.
Dans un groupe :
- Très bien, cette pièce, vraiment très
bien !
- Oui. La direction en montant cette
tragédie, n'a réellement pas fait un faux
choix ! ! !
Et dans un autre groupe :
- Quelle odieuse lâcheté que celle de
Pilate qui ne sait que se laver les mains.
- Se laver les mains à la pierre
Ponce !.
Le Masque de Verre
Prière de l'Adolescente
Déesse, je suis pure et j'ai pris un arrant.
Ma nudité se voue à la tienne, ô statue !
Illumine à jamais de ton astre charmant
Le corps très précieux dont mon âme est vêtue.
4
Comment les autres dieux laisseraient-ils souffrir
Celle que leur déesse a faite si jolie ?
Aphrodite, je n'ai que ma grâce à t'offrir
Mais devant ton seul nom ma nuque en tleur st- plie.
Je ressens le frisson que tu donnas un soir
A mon père, à ma mère, et dont tu me fis naître.
J'aime ! J'aime ! Le souffle éternel'de l'espoir
Gonfle mes jeunes seins et l'aile de mon être.
,
Mon cœur est exalté comme un oiseau chanteur,
Et quand la volupté des filles de Cybèle
Ruisselle de mes sens en gouttes de senteur,
Dans mes bras tout est beau comme la vie est belle.
Ah ! Cypris ! Cythérie î Aphrodite ! Astarté î
Fléchis-moi, je suis faible ; aime-moi, je suis nue.
Emerveille mes flancs sur le lit sans clarté
Qui m'attire, la nuit, dans son île inconnue.
Tout murmure le nom qui m'a semblé si doux.
Ma joie est un encens. Prends-la, toi qui la crées.
Le ciel verra toujours mes mains à tes genoux
Et ma bouche et mes fleurs à tes pieds consacrées.
Pierre LOUYS.
Le Vernissage de
1 l'Exposition théâtrale
M. Fallières, président de la République, a inauguré
hier matin cette très intéressante exposition.
Danseuses dans un escalier de l'Opéra Eran" rtr5 ~~e~
Aquarelle de Renouard (Collection de M. Ludovic Halévy) Zranror, piïo..
L'Exposition théâtrale de 1908, comme
nous l'avons annoncé à différentes reprises,
s'est ouverte hier avec le faste coutumier
à ces sortes de solennités.
Dans l'assistance particulièrement nom-
breuse et choisie, citons MM. Fortuny,
Charles Malherbe, direpteur de la Biblio-
thèque de l'Opéra; Paul Ginisty, Guillemet,
Roll, Couty, Cruchet, G. Dreyfus, Paul Es-
cudier, Follot, E. Guérin, Kœchlin, A. Mar-
tin Henri Lavedan, H. Vever et Mmes
Louise Abbéma, Poilpot; MM. le général
Dalstein, Antoine Dubost, Paul Meunier,
député ; Henry Roujon, Cheramy, Bernard,
secrétaire général du préfet de la Seine;
Mathmann, Gauchery, Papillon, conserva-
teur du musée de Sèvres, Boni-Taburet, le
sculpteur Kautsch, Appert.
M. Fallières, précédé de M. Lépine, pré-
fet de police, et suivi de Mme et Mlle Fal-
lières, de - MM. Doumergue, Lanes et du
commandant de Kéraudran, est arrivé avec
une exactitude toute civile à dix heures pré-
cises. Il fut reçu par M. Georges Bercer
président, entouré de MM. Henry Bou îhet
vice-président; Lorain, architecte; Mercier
secrétaire général ; Vaudoyer, 'attaché ît la
conservation Piéri, secrétaire rédacteur,'
etc., etc.
Dansée grand hall du centre, M. Berger
a souhaité la bienvenue au Président de la
République en ces termes:
Monsieur le Président,
Le Conseil de la Société de l'Union Centra
des Arts décoratifs a compris ma pensée et rr a
plan lorsque j'acceptai de sa part la pr~idence
de l'Exposition théâtrale que nous inaugurons
aujourd'hui. Cette expositon pourra être c'I'sl.
dérée comme une veritable solennité artistique
d'un genre pour ainsi dire inédit.
Ce ne sont pas seulement le Criiseii de
l'Union Centrale et le Pr?s,*-nt de l'Ext; ;ifi03
théâtrale avec ses dJlmeués collaborateurs,
qui se font honneur d'accueillir le chef de
l'Etat.
En effet, veuillez, Monsieur le Pressent de
la République, jeter un regard autour de vr c
ces images, ces portraits, ces groupes de
brités littéraires, m-.cale?, scéni.w ■
ne:" et conteir.p::.-ines. semblent avoir ;
mot a ordre magique en s'animan; po
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