Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-04-08
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 avril 1908 08 avril 1908
Description : 1908/04/08 (A2,N191). 1908/04/08 (A2,N191).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76465758
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. N° 191 (Quotidien) te Numéro : S eemttnc*
Mercredi 8 Avril 1908»
COMŒDIA
Rédacteur en Chef: o. de PAWLOWSKI
* +
RÉDACTION & ADMINISTRATION ?
.27, Souleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : CbMŒDlA.PARIS
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Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
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Paris et Dépanements. 24 fr. 12 fr. ,
Étranger 40 » 20 9
QUESTIONS PROFESSIONNELLES
L'indemnité
forfaitaire
Pour les profanes, en voici le jeu, qui
n'est pas amusant d'ailleurs.
Lorsqu'une pièce a été agréée par un
directeur de théâtre, à Paris, il adresse
à la Société des Auteurs et Compositeurs
dramatiques un bulletin de réception de
l'ouvrage. Ce bordereau, signé, daté,
précisant le titre, le nombre d'actes et
le nom de l'auteur, constitue un engage-
ment « commercial », d'autant plus sé-
rieux qu'il est réciproque et, pour
parler la langue de Cujas, synallagmati-
que. Aussi est-il homologué au siège so-
cial par l'un ou l'autre des deux agents
qui se partagent la gérance de nos inté-
rêts solidaires.
Ce bulletin devient donc, sur le mar-
ché théâtral, une valeur — valeur garan-
tie de part et d'autre par la sanction,
mutuellement consentie, d'une indemni-
té dite : forfaitaire dont la somme est ré-
glée d'avance. L'échéance de son verse-
ment est atteinte au bout d'un laps de
deux années pleines à dater du jour de
la réception que fixe le bordereau
même. C'est très simple, parfaitement
logique et conforme au Droit, — sauf en
ce que je vais vous en dire.
D'apparence, la convention semble
normale, puisqu'elle est libre. Si, d'une
part, rien ne force un directeur à se
fournir chez un auteur affilié à notre so-
ciété, et défendu par elle de la sorte;
d'autre part, l'auteur n'a, s'il lui plaît
ainsi, qu'à ne pas s'y affilier et qu'à
traiter, à la chance des dés, de sa pro-
duction avec qui bon lui semble. Peu s'y
risquent, et pour cause. Là est l'idée
mère de notre association, l'une des pre-
mières du genre, et le chef-d'œuvre de
Scribe, sans conteste. -
Cette ancienneté fait sa force. Vifs ou
trépassés, le nombre des coalisés est tel
aujourd'hui que l'ensemble de leurs œu-
vres embrasse toute la littérature théâ-
trale du pays et constitue un répertoire
immense auquel le directeur le plus in-
dépendant est obligé, tôt ou tard, de re-
courir pour soutenir son entreprisa ---
— ôû ir y a: « reprise », dirait Victor
Hugo, qui était friand des calembours
philosophiques.
On a dit, non sans raison, que la So-
ciété des Auteurs et Compositeurs dra-
matiques s'était, du fait même de son
omnipotence, arrogé un monopole allant
jusqu'au trust des débouchés scéniques?
Ne devait-il pas en être ainsi, et fatale-
ment, du jour où notre art se doublait
d'un négoce? Le génie de Scribe ne nous
promettait pas autre chose, je pense.
L'industrie avouée, il fallait d'abord en
assurer le rendement par le groupement
corporatif, qui donne la masse et la
tour. La nôtre est devenue une « qui-
quengrogne » ; convient-il de s'en éton-
ner en ce temps de fédérations ou-
vrières?
La vérité est celle-ci que, de toutes ces
fédérations, nous sommes la plus faible
peut-être, que notre industrie, puisqu'in-
dustrie il y a, est la moins protégée, la
moins consciente de sa puissance, de ses
droits et, tranchons le mot, de son rôle
même, dont on puisse arborer la ban-
nière sur la Bourse du Travail. Cela est
si avéré que, devant la pusillanimité
académique de nos petites escarmouches
contre l'ennemi séculaire — le directeur
— la justice elle-même incline aux com-
promis, craignant de se montrer plus
royaliste que le roi, et qu'elle tire ses
grègues en décernant à chaque plaideur
une écaille. Notre jurisprudence de mé-
tier, il n'est avocat ou avoué qui ne le
dise, en est encore à se former, au Tri-
bunal de commerce, pour nous seuls
sans prud'hommes, à l'user des procès,
par alluvions d'antécédences, et la Ma-
gistrature est si mal avisée des choses
et des gens de chez nous qu'elle tranche
d'une œuvre d'art dramatique comme de
la pièce de drap volée par Patelin.
C'est le prix, en effet, où notre fédé-
ration même en estime le dommage, le
taux de l'indemnité forfaitaire.
Cette indemnité forfaitaire — quoique
des compromis individuels, ratifiés à tort
par une Commission trop bénévole, en
rendent l'exercice assez précaire — est
donc bonne en son principe, mais c'est
à la pratique qu'elle appelle réforme.
D'abord, loin d'être uniformément
proportionnelle, elle varie selon chaque
théâtre, et cela pour des ouvrages de
même importance. Deux de nos scènes
subventionnées en sont affranchies, tan-
dis que les deux autres en restent tribu-
taires. L'anomalie est flagrante et l'a-
venture du Foyer vient d'en montrer les
conséquences. Pour les théâtres libres,
la compensation forfaitaire est taxée, on
ne sait pourquoi, selon les évaluations
les plus fantaisistes et les plus contra-
dictoires. C'est ainsi que, à l'Odéon, la
pièce en cinq actes et formant spectacle
plein, vers ou prose, est rendue à son
auteur reçu pour le prix de deux mille
flancs, elle l'est pour trois mille chez
Sarah Bernhardt, cinq mille chez M.
Hertz, et six mille par Porel, au Vaude-
ville. Récemment, c'est à huit mille que
Réjane a racheté sa parole et payé le
cessé de plaire. Qui règle tout cela? Pas
le bon sens à coup sûr.
t Mais, de deux mille à huit mille, et
n'imoorte, estime-t-on sans rire que le
dommage du forfait soit rétribué à son
prix pécuniaire au lésé et selon le taux
du commerce? Nous sommes la seule
corporation où l'ouvrier risque l'huile
de bras ou le jus de cervelle sur le jeu
d'un compte aussi dérisoire que hon-
teux.
Du reste, c'est bien simple, prenez le
ciayon et calculez. Versée au bout de
deux ans à l'auteur, l'indemnité d'une
pièce en cinq actes reçue à l'Odéon, par
exemple, cote le labeur et le talent lit-
téraires à trois francs cinquante centi-
mes par jour, et, si l'on a mis deux au-
tres années à la composer, à un franc
cinquante centimes. Il y a des liards
pour les dimanches. Certes, oh vit de
pain de chien dans les Lettres Françai-
ses, mais encore et faut-il de quoi le
payer aux boulangers d'Athènes:
Observez, en outre, que le commerce
ici est de luxe, que ses produits sont à
cours flottants, qu'ils peuvent, par for-
tune et sur un coup de dés, enrichir l'in-
termédiaire qui les débite et que si la
réussite crée la valeur marchande d'une
pièce, sa réception lui confère déjà cin-
quante pour cent de cette valeur et l'es-
tampille ex professo d'un exeat public
pour la course à cette réussite. Cela est
si vrai que ladite réception, entérinée à
la Société, devient, sous sa garantie cor-
porative, un effet négociable sur lequel
des banquiers spéciaux font des avances
de fonds aux mangeurs de pain de
chien. Mais entre la réussite et le four,
il y a une moyenne où le plateau s'é-
quilibre et, ni d'une part ni de l'autre,
l'indemnité forfaitaire n'en représente
l'intérêt.
C'est ce que j'essaierai d'établir dans
mon prochain article, si cette histoire
vous amuse.
CALIBAN.
Nous publierons demain un article de
HENRY KISTEMAECKERS
Vérités nues
« Monsieur, m'écrit un aimable corres-
pondant qui porte mn nom de voiture :
B. V. 33, ayant à promener à Paris une
Américaine venue en France pour être
choquée, je désirerais savoir quelles sont
actueli,&mdàt -tes-- pièé^s-urt ■sv'praliqtterttr
selon la nouvelle mode, des exhibitions de
nudités. Vous pourriez également m'indi-
quer les bars où se voient des nudités ou
des cinématographes exciting. »
J'avoue que je suis assez embarrassé
pour répondre d'une façon précise à ces
questions, du reste très nettes, mais 'je
ne voudrais point que la réputation de
bonne information de Comœdia pût en
souffir; Je vais donc essayer de donner
satisfaction à mon aimable correspondant.
Si mes souvenirs sont exacts, il y a
d'abord Galathée, où l'on voit un modèle
à peu près nu; il y a aussi La Femme nue,
de M. Henri Bataille; mais je ne sais si
c'est tout à tait cela. D'une façon plus
pratique, pour nous autres Parisiens, il
y a les Bains de la Samaritaine et le
champ de manœuvres d'Issy qui me paraît
être d'une nudité effrayante.
En dehors de cela, je ne vois plus rien,
Ali t si. Il y a encore les innombrables
petites boites anglaises qui se montent
journellement à Paris, tous ces American
Bars annonçant quelque dancing transat-
lantique et sensationnel. Seulement, je ne
sais comment l'avouer, il m'est impossible
d'avoir dans la véritable société parisienne
quelque utile renseignement à ce sujet. Il
n'y a. en effet, que les Américains et les
Anglais qui s'y rendent, et les habitants
de Paris les ignorent complètement, tout
comme les habitants de Londres ou de
New-York ignorent les théâtres chinois de
leur ville.
Ces exhibitions. chacun le sait, en effet,
ne répondent en rien à nos idées; elles
ne sont créées que pour satisfaire les
goûts américains d'Américains qui n'osent
point opérer chez eux.
Que mon correspondant veuille donc
bien me taire crédit de quelques jours.
Je vais écrire à New-York, et j'espère,
d'ici une quinzaine, pouvoir lui procurer
les renseignements qu'il me demande.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures et demie, au théâ-
tre Sarah-Bernhardt, première représenta-
tion de La Courtisane de Corinthe, drame
en cinq actes et un prologue, de MM. Mi-
chel Carré et Paul Bilhaud. musique de
scène de M. Charles Levadé.
Ce soir, à neuf heures, au Théâtre-Mon-
dain, première représentation (à ce théâ-
tre), de L'Instinct, pièce en trois actes de
M. Kistemaeckers, et de Les Poires, comé-
die en un acte.
On commencera par Le Minotaure, dra-
me en un acte de M. Léon Deloncle.
H
antise.
Depuis ce que l'on est convenu
d'appeler « l'incident » du Gymnase, le
spectre de M. Mesureur hante les contrô-
leurs de théâtre, durant les longues soirées
qu'ils passent- dans la classique « boîte à
sel ».
L'autre soir, un de nos plus spirituels
auteurs dramatiques — Maurice Desval-
lières, pour ne le point céler — se pré-
sente au contrôle d'une scène lyrique, nan-
ti d'un coupon de loge et accompagné de
quatre personnes. Or la loge, sic fecit cons-
tructor, ne contient que quatre occupants.
Faudra-t-il donc délivrer au cinquième
compagnon de M. Desvallières un fauteuil
sUDDlémentaire? Grave responsabilité que
ne semble guère disposé à prendre le con-
trôleur, rigide sur les règlements.
Maurice Desvallières se nomme. Vain
espoir. Alors, brûlant ses derniers vais-
seaux, l'auteur dramatique se décide à pré-
senter le « fâcheux » :
« Monsieur Charles Martel, critique. »
Il n'a point achevé sa phrase que le con-
trôleur, se souvenant d'un mot qui fit jadis
la fortune de l'actuel directeur de l'Assis-
tance publique, lance cette apostrophe éner-
gique:
— J' m'en fous!.
LE QUATRAIN DU JOUR
L'AMOUREUX PROJECTEUR
Dimanche, à l'Opéra, tombant du ciel. de toile
Un projecteur manqua de nous estropier
Et, pauvre ver luisant amoureux d'une « étoile »
S'en fut, ô Zambelli, s'écraser sous ton pié.
1
ront-ils ?
— Ils y sont allés!
- mpossible.
— Je vous jure. Dans une loge grillée
de face, je précise. La même d'où le prince
O. est parti brusquement au milieu du
deuxième acte.
— Mais je sais que l'ambassadeur ré-
prouve la pièce!
- Oui, mais Lady de G. et l'Horibra-
ble R. L. s'y connaissent en bonnes
pièces et l'une est patronnesse du théâtre,
l'autre un des premiers abonnés.
— Mais cette grande dame et ce diplo-
mate.
— Sont personne gratissimæ, cornacs
en titre. Leurs Altesses ne savent rien de
Paris. Et, pour tout vous dire, Elles ont été
invitées par l'auteur!
— Il est à Cracovie!
— Pas celui-là, l'autre.
— Il les connaît donc?
— Parfaitement. Il a été leur commen-
sal aux Indes, il y a deux ans, chez le
maharaja de Gwalior — je précise toujours
— pendant la semaine de fêtes données en
son honneur.
— Le monde est petit.
— L'art est grand.
— Et le toupet des auteurs dramatiques,
donc!. --
P
lusieurs millions à la disposition de
l'expert Dusausoy, 4, - boulevard des
Italiens, qui acheté de suite a première
vue et à leur réelle valeur, bijoux, dia-
mants et pierres fines. Grand choix d'oc-
casions.
K
ing and Knox, Il - a
"Ce sonF~1ïeux clowns américains^'
hier encore célèbres a Berlin et aujour-
d'hui sous les verrous à Cologne. Et, hé-
las! ce n'est pas pour rire. King and Knox
avaient mené la vie « à grandes guides » à
Berlin, où « la joie de vivre est si raffi-
née », à en croire la Tribuna. Tous les res-
taurants de nuit se les disputaient. Ils
étaient à la mode. Leur passion pour les
« Weinstuben » des restaurants chics, et
pour. l'automobile, les perdit. Leur trai-
tement dans les cirques ne .suffisant plus à
soutenir leur genre de vie, ils ouvrirent
une maison d'éditions qui devait lancer les
compositions de Knox, très répandues en
Angleterre et en Amérique. Mais, hélas!
au bout du deuxième mois, déjà Knox ne
put plus payer le loyer. King lui prêta neuf
cents marcs.
Après les dettes, vinrent les opérations
hasardeuses. Et voilà pourquoi, -hier, on
mit la main au collet de Knox ej de King.
aussi, qui n'avait pas voulu quitter son
ami.
Oreste et Pylade!
c
hangement de direction. 1
On sait que Gémier est maintenant
un fervent de 1 automobilisme.
Ce jour-là - c'était le moment où cir-
culaient des informations vagues mais
inexactes, tendant à faire croire au départ
d'Antoine de l'Odéon, où Gémier le rem-
placerait — il venait de partir à la campa-
gne sur sa 24 chevaux.
Un de nos confrères, en mal d'informa-
tion, se présente chez le concierge du théâ-
tre et demande le patron.
— Il vient de partir, lui répond-on.
— Peut-être pourriez-vous me donner le
renseignement qui m'intéresse. Gémier
prend-il décidément la direction de l'O-
déon ?
— Oh! non, monsieur. Il a pris la direc-
tion de Saint-Amour.
L
'esprit retrouvé.
Un mot oui fit fortune est celui que
le sénateur Labosse prononce au deuxième
acte du Vieux Marcheur, actuellement re-
présenté dans plus de quinze villes diffé-
rentes:
— Qu'avez-vous donc fait pour être dé-
coré ? :
— J'ai fait des démarches, répond La-
bosse.
C'est plein d'esprit, n'est-il pas vra.,i?
Or, en feuilletant La Chronique de Pa-
ris de 1852, on peut savourer le même
trait à propos d'un jeune attaché.
La rencontre est au moins curieuse.
Montaigne affirme qu'il « est plus facile
de recourir aux magasins de la mémoire
qu'à ceux de l'invention ».
Lorsqu'il s'agit de M. Henri Lavedan,
on peut ne pas partager le sentiment de
l'auteur des Essais, et se persuader que
cette rencontre d'esprit est fortuite et im-
prévue.
c
'est aujourd'hui que le président de la
République et Mme Fallières offri-
ront en 1 honneur de LL. AA. RR. le
prince et la princesse de Galles un grand
déieuner. Dans, le .plus strict inçQgnitfk nos
royaux visiteurs dîneront, paraît-il, chez
Champeaux, le Roi des restaurateurs, et
le restaurateur des Rois.
NOUVELLE A LA MAIN
s
avez-vous pourquoi, à la dernière soi-
rée chez un académicien, il faisait un
froid de loup dans le grand salon?
C'est que la cheminée était éteinte et,
comme M. Jules Claretie était invité, on
n'avait pas voulu rallumer le Foyer!.
Le Masque de Verre.
LES RÉPÉTITIONS GÉNÉRALES
"La Courtisane de Corinthe"
au Théâtre Sarah=Bernhardt
Dans six décors qui furent — surtout le der-
nier — de purs chefs-d'œuvre de nobles lignes,
de chaudes couleurs et de saisissante reconsti-
tution — Mme Sarah Bernhardt et M. de Max
nous ont chanté, murmuré, gémi, des vers dont
beaucoup étaient adroits et quelques-uns vrai-
ment beaux.
Sarah Bernhardt tet de Max se donnant la ré-
plique, c'est de la beauté et du grand art pro-
digués par deux magiciens.
Aux côtés de ces protagonistes de La Courti-
sane de Corinthe, se sont groupées en un har-
monieux ensemble de bien disantes artistes, tel-
les que Mmes Renée Parny et Léo Misley — une
débutante dont le début fut un joli coup de
maître — et de jolies filles autour desquelles
flottaient des étoffes chatoyantes.
Benrt manuel, phot.
Mme Sarah Bernhardt (Cléonic-e) : M. Maxudian (Démophon)
Parmi les hommes qui constituaient les têtes
de colonne de cette distribution copieuse, il faut
citer MM. Maury, Chameroy, Maxudian. Deneu-
bourg et le jeune Le Roy qui composaient d'eu-
rythmiques silhouettes artistement drapées.
Notre éminent et cher collaborateur Jean Ri-
chepin vous dira demain ce qu'il pense de La
Courtisane de Corinthe. Je m'en voudrais de
risquer une appréciation quelconque avant celle
du maître critique.
Je me contenterai de constater que des ap-
plaudissements suffisamment nourris ont salué
la chute finale du rideau et que plusieurs scè-
nes, d'une violence et d'un emportement parti-
culièrement saisissants, ont été acclamées avec
chaleur.
Est-ce le gros, très gros succès? Comœdia
le souhaite vivement, sans oser l'espérer trop.
Les envolées de lyrisme tragique ne séduisent
S i*u^re flu'un, public rèstreint. Et c'est tant
pis. Mais qu'y faire?
G* PAVIN DE CHAMPCLOS.
OPINIONS D'ARTISTES
Mlle Marguerite Meunier
DU THÉÂTRE DU GYMNASE
; (
On a lu avec curiosité les lettres, toutes
intéressantes et pleines d'esprit, où de jo-
lies artistes ont bien voulu exprimer, à
l'intention de Comoedia, leur opinion sur
l'art qui leur est cher et sur la manière
dont elles en entendent l'exercice.
L'autre jour, c'était Mlle Zina Brozia, de
(Henri Manuel, pli,.j*.
l'Opéra, qui nous contait ses souvenirs
d'étude de son joli rôle Gilda, de Rigoletto,
qui lui servait de début à l'Opéra.
Aujourd'hui, une aimable et fine comé-
dienne, Mlle Marguerite > Meunier, veut
bien dévoiler à nos lecteurs un coin de son
moi artistique.
Naturel et simplicité, telles sont les
qualités principales de l'artiste dramatique,
nous dit Mlle Meunier, qui nous écrit:
Monsieur,
Mon humble avis sur l'Art dramatique,
puisque vous daignez me le demander,
c'est que, comme tous les arts, il ne ;né-
rite ce beau nom qu'autant qu'il se rap-
proche le plus de la vérité, du naturel. dt1
la sincérité. Voilà à quoi tendent et ten-
dront de plus en plus mes efforts.
J'ai eu. pour maîtresse une élève de
Got : Mlle Gerfaut, et ce que je vous dis
là est le principe de son enseignement.
Croyez-moi, Monsieur, votre toute dé
vouée.
Marguerite MEUNIER,
du Gymnase.
Directeurs de théâtres. 'f
, Hommes de lettres
COMEDIE-FRANÇAISE
Le coup du bordereau
ou la Pochette-SurPrise
M. Claretie fait dire partout qu'il tient
en réserve un document secret dont la di-
vulgation devant les tribunaux sera, pour
lui, décisive.
A ses familiers, il le montre, ou plutôt
il montre l'enveloppe dûment cachetée qui
le contient
Ce document, ce bordereau, serait, pré-
tend-il, une lettre de Mme Octave Mirbeau
promettant, au nom de son mari et du col-
laborateur de son mari, toutes les modifi-
cations demandées par l'académique admi-
nistrateur général du Français.
Il n'y a donc déjà plus, comme il avait
été dit, une lettre de M. Octave Mirbeau.
Il n'y a pas davantage, et nous pouvons
l'affirmer, de lettre de Mme Octave Mir-
beau.
Alors, que reste-t-il de ce fameux en-
gagement, de ces promesses, de cette cor-
respondance?.
RIEN!
Voilà déjà deux arguments liquidés. Que
nous réserve encore l'esprit fertile de l'au-
teur de Ma Générale?.
JULES CHERBOURG.
OPERA
Le Paradis perdu.
Prenons un parterre..
Nous avons reçu la lettre suivante
Monsieur le Directeur,
Nous avons, sur votre demande, donné à M.
Vuillemin ses entrées à l'Opéra pour faire des
comptes rendus dans votre journal de toutes les
représentations.
Malheureusement, votre collaborateur a Jonr-6
à ses articles, qui n'auraient dû être que dec
articles de critique artistique et musicale, us
caractère de médisance continue qui impliqusn it
plus souvent des faits d'administration intérieur
absolument étrangers aux spectacles.
C'est ainsi que M. Vuillemin a fait de t'exa-
men d avancement des choristes, auquel il n'était
pas convie, un compte rendu complètement er-
roné ; Qu'il a donné des détails faux sur des ré-
pétitions auxquelles il n'assistait pas, et qu'il en
arrive, dans son désir de rabaisser le succès 1e
notre administration, à citer pour notre rcoeue
d hier un chiffre inférieur de plus de deux mille
francs au chiffre véritable.
Dans ces conditions, Monsieur le Directeur,
nous estimons que M. \|uillemin a outrepassé
les droits de la critique, et nous avons l'honneur
de vous prévenir par la orésente que la carte
d'entrée que nous lui avions fait tenir, cesse à
partir d aujourd 'hui d'avoir son effet.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'as-
surance de notre considération distinguée.
MESSAGER, BROUSSAN.
Au crime de lèse-impunité, la critiqua
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COMŒDIA
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L'indemnité
forfaitaire
Pour les profanes, en voici le jeu, qui
n'est pas amusant d'ailleurs.
Lorsqu'une pièce a été agréée par un
directeur de théâtre, à Paris, il adresse
à la Société des Auteurs et Compositeurs
dramatiques un bulletin de réception de
l'ouvrage. Ce bordereau, signé, daté,
précisant le titre, le nombre d'actes et
le nom de l'auteur, constitue un engage-
ment « commercial », d'autant plus sé-
rieux qu'il est réciproque et, pour
parler la langue de Cujas, synallagmati-
que. Aussi est-il homologué au siège so-
cial par l'un ou l'autre des deux agents
qui se partagent la gérance de nos inté-
rêts solidaires.
Ce bulletin devient donc, sur le mar-
ché théâtral, une valeur — valeur garan-
tie de part et d'autre par la sanction,
mutuellement consentie, d'une indemni-
té dite : forfaitaire dont la somme est ré-
glée d'avance. L'échéance de son verse-
ment est atteinte au bout d'un laps de
deux années pleines à dater du jour de
la réception que fixe le bordereau
même. C'est très simple, parfaitement
logique et conforme au Droit, — sauf en
ce que je vais vous en dire.
D'apparence, la convention semble
normale, puisqu'elle est libre. Si, d'une
part, rien ne force un directeur à se
fournir chez un auteur affilié à notre so-
ciété, et défendu par elle de la sorte;
d'autre part, l'auteur n'a, s'il lui plaît
ainsi, qu'à ne pas s'y affilier et qu'à
traiter, à la chance des dés, de sa pro-
duction avec qui bon lui semble. Peu s'y
risquent, et pour cause. Là est l'idée
mère de notre association, l'une des pre-
mières du genre, et le chef-d'œuvre de
Scribe, sans conteste. -
Cette ancienneté fait sa force. Vifs ou
trépassés, le nombre des coalisés est tel
aujourd'hui que l'ensemble de leurs œu-
vres embrasse toute la littérature théâ-
trale du pays et constitue un répertoire
immense auquel le directeur le plus in-
dépendant est obligé, tôt ou tard, de re-
courir pour soutenir son entreprisa ---
— ôû ir y a: « reprise », dirait Victor
Hugo, qui était friand des calembours
philosophiques.
On a dit, non sans raison, que la So-
ciété des Auteurs et Compositeurs dra-
matiques s'était, du fait même de son
omnipotence, arrogé un monopole allant
jusqu'au trust des débouchés scéniques?
Ne devait-il pas en être ainsi, et fatale-
ment, du jour où notre art se doublait
d'un négoce? Le génie de Scribe ne nous
promettait pas autre chose, je pense.
L'industrie avouée, il fallait d'abord en
assurer le rendement par le groupement
corporatif, qui donne la masse et la
tour. La nôtre est devenue une « qui-
quengrogne » ; convient-il de s'en éton-
ner en ce temps de fédérations ou-
vrières?
La vérité est celle-ci que, de toutes ces
fédérations, nous sommes la plus faible
peut-être, que notre industrie, puisqu'in-
dustrie il y a, est la moins protégée, la
moins consciente de sa puissance, de ses
droits et, tranchons le mot, de son rôle
même, dont on puisse arborer la ban-
nière sur la Bourse du Travail. Cela est
si avéré que, devant la pusillanimité
académique de nos petites escarmouches
contre l'ennemi séculaire — le directeur
— la justice elle-même incline aux com-
promis, craignant de se montrer plus
royaliste que le roi, et qu'elle tire ses
grègues en décernant à chaque plaideur
une écaille. Notre jurisprudence de mé-
tier, il n'est avocat ou avoué qui ne le
dise, en est encore à se former, au Tri-
bunal de commerce, pour nous seuls
sans prud'hommes, à l'user des procès,
par alluvions d'antécédences, et la Ma-
gistrature est si mal avisée des choses
et des gens de chez nous qu'elle tranche
d'une œuvre d'art dramatique comme de
la pièce de drap volée par Patelin.
C'est le prix, en effet, où notre fédé-
ration même en estime le dommage, le
taux de l'indemnité forfaitaire.
Cette indemnité forfaitaire — quoique
des compromis individuels, ratifiés à tort
par une Commission trop bénévole, en
rendent l'exercice assez précaire — est
donc bonne en son principe, mais c'est
à la pratique qu'elle appelle réforme.
D'abord, loin d'être uniformément
proportionnelle, elle varie selon chaque
théâtre, et cela pour des ouvrages de
même importance. Deux de nos scènes
subventionnées en sont affranchies, tan-
dis que les deux autres en restent tribu-
taires. L'anomalie est flagrante et l'a-
venture du Foyer vient d'en montrer les
conséquences. Pour les théâtres libres,
la compensation forfaitaire est taxée, on
ne sait pourquoi, selon les évaluations
les plus fantaisistes et les plus contra-
dictoires. C'est ainsi que, à l'Odéon, la
pièce en cinq actes et formant spectacle
plein, vers ou prose, est rendue à son
auteur reçu pour le prix de deux mille
flancs, elle l'est pour trois mille chez
Sarah Bernhardt, cinq mille chez M.
Hertz, et six mille par Porel, au Vaude-
ville. Récemment, c'est à huit mille que
Réjane a racheté sa parole et payé le
cessé de plaire. Qui règle tout cela? Pas
le bon sens à coup sûr.
t Mais, de deux mille à huit mille, et
n'imoorte, estime-t-on sans rire que le
dommage du forfait soit rétribué à son
prix pécuniaire au lésé et selon le taux
du commerce? Nous sommes la seule
corporation où l'ouvrier risque l'huile
de bras ou le jus de cervelle sur le jeu
d'un compte aussi dérisoire que hon-
teux.
Du reste, c'est bien simple, prenez le
ciayon et calculez. Versée au bout de
deux ans à l'auteur, l'indemnité d'une
pièce en cinq actes reçue à l'Odéon, par
exemple, cote le labeur et le talent lit-
téraires à trois francs cinquante centi-
mes par jour, et, si l'on a mis deux au-
tres années à la composer, à un franc
cinquante centimes. Il y a des liards
pour les dimanches. Certes, oh vit de
pain de chien dans les Lettres Françai-
ses, mais encore et faut-il de quoi le
payer aux boulangers d'Athènes:
Observez, en outre, que le commerce
ici est de luxe, que ses produits sont à
cours flottants, qu'ils peuvent, par for-
tune et sur un coup de dés, enrichir l'in-
termédiaire qui les débite et que si la
réussite crée la valeur marchande d'une
pièce, sa réception lui confère déjà cin-
quante pour cent de cette valeur et l'es-
tampille ex professo d'un exeat public
pour la course à cette réussite. Cela est
si vrai que ladite réception, entérinée à
la Société, devient, sous sa garantie cor-
porative, un effet négociable sur lequel
des banquiers spéciaux font des avances
de fonds aux mangeurs de pain de
chien. Mais entre la réussite et le four,
il y a une moyenne où le plateau s'é-
quilibre et, ni d'une part ni de l'autre,
l'indemnité forfaitaire n'en représente
l'intérêt.
C'est ce que j'essaierai d'établir dans
mon prochain article, si cette histoire
vous amuse.
CALIBAN.
Nous publierons demain un article de
HENRY KISTEMAECKERS
Vérités nues
« Monsieur, m'écrit un aimable corres-
pondant qui porte mn nom de voiture :
B. V. 33, ayant à promener à Paris une
Américaine venue en France pour être
choquée, je désirerais savoir quelles sont
actueli,&mdàt -tes-- pièé^s-urt ■sv'praliqtterttr
selon la nouvelle mode, des exhibitions de
nudités. Vous pourriez également m'indi-
quer les bars où se voient des nudités ou
des cinématographes exciting. »
J'avoue que je suis assez embarrassé
pour répondre d'une façon précise à ces
questions, du reste très nettes, mais 'je
ne voudrais point que la réputation de
bonne information de Comœdia pût en
souffir; Je vais donc essayer de donner
satisfaction à mon aimable correspondant.
Si mes souvenirs sont exacts, il y a
d'abord Galathée, où l'on voit un modèle
à peu près nu; il y a aussi La Femme nue,
de M. Henri Bataille; mais je ne sais si
c'est tout à tait cela. D'une façon plus
pratique, pour nous autres Parisiens, il
y a les Bains de la Samaritaine et le
champ de manœuvres d'Issy qui me paraît
être d'une nudité effrayante.
En dehors de cela, je ne vois plus rien,
Ali t si. Il y a encore les innombrables
petites boites anglaises qui se montent
journellement à Paris, tous ces American
Bars annonçant quelque dancing transat-
lantique et sensationnel. Seulement, je ne
sais comment l'avouer, il m'est impossible
d'avoir dans la véritable société parisienne
quelque utile renseignement à ce sujet. Il
n'y a. en effet, que les Américains et les
Anglais qui s'y rendent, et les habitants
de Paris les ignorent complètement, tout
comme les habitants de Londres ou de
New-York ignorent les théâtres chinois de
leur ville.
Ces exhibitions. chacun le sait, en effet,
ne répondent en rien à nos idées; elles
ne sont créées que pour satisfaire les
goûts américains d'Américains qui n'osent
point opérer chez eux.
Que mon correspondant veuille donc
bien me taire crédit de quelques jours.
Je vais écrire à New-York, et j'espère,
d'ici une quinzaine, pouvoir lui procurer
les renseignements qu'il me demande.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures et demie, au théâ-
tre Sarah-Bernhardt, première représenta-
tion de La Courtisane de Corinthe, drame
en cinq actes et un prologue, de MM. Mi-
chel Carré et Paul Bilhaud. musique de
scène de M. Charles Levadé.
Ce soir, à neuf heures, au Théâtre-Mon-
dain, première représentation (à ce théâ-
tre), de L'Instinct, pièce en trois actes de
M. Kistemaeckers, et de Les Poires, comé-
die en un acte.
On commencera par Le Minotaure, dra-
me en un acte de M. Léon Deloncle.
H
antise.
Depuis ce que l'on est convenu
d'appeler « l'incident » du Gymnase, le
spectre de M. Mesureur hante les contrô-
leurs de théâtre, durant les longues soirées
qu'ils passent- dans la classique « boîte à
sel ».
L'autre soir, un de nos plus spirituels
auteurs dramatiques — Maurice Desval-
lières, pour ne le point céler — se pré-
sente au contrôle d'une scène lyrique, nan-
ti d'un coupon de loge et accompagné de
quatre personnes. Or la loge, sic fecit cons-
tructor, ne contient que quatre occupants.
Faudra-t-il donc délivrer au cinquième
compagnon de M. Desvallières un fauteuil
sUDDlémentaire? Grave responsabilité que
ne semble guère disposé à prendre le con-
trôleur, rigide sur les règlements.
Maurice Desvallières se nomme. Vain
espoir. Alors, brûlant ses derniers vais-
seaux, l'auteur dramatique se décide à pré-
senter le « fâcheux » :
« Monsieur Charles Martel, critique. »
Il n'a point achevé sa phrase que le con-
trôleur, se souvenant d'un mot qui fit jadis
la fortune de l'actuel directeur de l'Assis-
tance publique, lance cette apostrophe éner-
gique:
— J' m'en fous!.
LE QUATRAIN DU JOUR
L'AMOUREUX PROJECTEUR
Dimanche, à l'Opéra, tombant du ciel. de toile
Un projecteur manqua de nous estropier
Et, pauvre ver luisant amoureux d'une « étoile »
S'en fut, ô Zambelli, s'écraser sous ton pié.
1
ront-ils ?
— Ils y sont allés!
- mpossible.
— Je vous jure. Dans une loge grillée
de face, je précise. La même d'où le prince
O. est parti brusquement au milieu du
deuxième acte.
— Mais je sais que l'ambassadeur ré-
prouve la pièce!
- Oui, mais Lady de G. et l'Horibra-
ble R. L. s'y connaissent en bonnes
pièces et l'une est patronnesse du théâtre,
l'autre un des premiers abonnés.
— Mais cette grande dame et ce diplo-
mate.
— Sont personne gratissimæ, cornacs
en titre. Leurs Altesses ne savent rien de
Paris. Et, pour tout vous dire, Elles ont été
invitées par l'auteur!
— Il est à Cracovie!
— Pas celui-là, l'autre.
— Il les connaît donc?
— Parfaitement. Il a été leur commen-
sal aux Indes, il y a deux ans, chez le
maharaja de Gwalior — je précise toujours
— pendant la semaine de fêtes données en
son honneur.
— Le monde est petit.
— L'art est grand.
— Et le toupet des auteurs dramatiques,
donc!. --
P
lusieurs millions à la disposition de
l'expert Dusausoy, 4, - boulevard des
Italiens, qui acheté de suite a première
vue et à leur réelle valeur, bijoux, dia-
mants et pierres fines. Grand choix d'oc-
casions.
K
ing and Knox, Il - a
"Ce sonF~1ïeux clowns américains^'
hier encore célèbres a Berlin et aujour-
d'hui sous les verrous à Cologne. Et, hé-
las! ce n'est pas pour rire. King and Knox
avaient mené la vie « à grandes guides » à
Berlin, où « la joie de vivre est si raffi-
née », à en croire la Tribuna. Tous les res-
taurants de nuit se les disputaient. Ils
étaient à la mode. Leur passion pour les
« Weinstuben » des restaurants chics, et
pour. l'automobile, les perdit. Leur trai-
tement dans les cirques ne .suffisant plus à
soutenir leur genre de vie, ils ouvrirent
une maison d'éditions qui devait lancer les
compositions de Knox, très répandues en
Angleterre et en Amérique. Mais, hélas!
au bout du deuxième mois, déjà Knox ne
put plus payer le loyer. King lui prêta neuf
cents marcs.
Après les dettes, vinrent les opérations
hasardeuses. Et voilà pourquoi, -hier, on
mit la main au collet de Knox ej de King.
aussi, qui n'avait pas voulu quitter son
ami.
Oreste et Pylade!
c
hangement de direction. 1
On sait que Gémier est maintenant
un fervent de 1 automobilisme.
Ce jour-là - c'était le moment où cir-
culaient des informations vagues mais
inexactes, tendant à faire croire au départ
d'Antoine de l'Odéon, où Gémier le rem-
placerait — il venait de partir à la campa-
gne sur sa 24 chevaux.
Un de nos confrères, en mal d'informa-
tion, se présente chez le concierge du théâ-
tre et demande le patron.
— Il vient de partir, lui répond-on.
— Peut-être pourriez-vous me donner le
renseignement qui m'intéresse. Gémier
prend-il décidément la direction de l'O-
déon ?
— Oh! non, monsieur. Il a pris la direc-
tion de Saint-Amour.
L
'esprit retrouvé.
Un mot oui fit fortune est celui que
le sénateur Labosse prononce au deuxième
acte du Vieux Marcheur, actuellement re-
présenté dans plus de quinze villes diffé-
rentes:
— Qu'avez-vous donc fait pour être dé-
coré ? :
— J'ai fait des démarches, répond La-
bosse.
C'est plein d'esprit, n'est-il pas vra.,i?
Or, en feuilletant La Chronique de Pa-
ris de 1852, on peut savourer le même
trait à propos d'un jeune attaché.
La rencontre est au moins curieuse.
Montaigne affirme qu'il « est plus facile
de recourir aux magasins de la mémoire
qu'à ceux de l'invention ».
Lorsqu'il s'agit de M. Henri Lavedan,
on peut ne pas partager le sentiment de
l'auteur des Essais, et se persuader que
cette rencontre d'esprit est fortuite et im-
prévue.
c
'est aujourd'hui que le président de la
République et Mme Fallières offri-
ront en 1 honneur de LL. AA. RR. le
prince et la princesse de Galles un grand
déieuner. Dans, le .plus strict inçQgnitfk nos
royaux visiteurs dîneront, paraît-il, chez
Champeaux, le Roi des restaurateurs, et
le restaurateur des Rois.
NOUVELLE A LA MAIN
s
avez-vous pourquoi, à la dernière soi-
rée chez un académicien, il faisait un
froid de loup dans le grand salon?
C'est que la cheminée était éteinte et,
comme M. Jules Claretie était invité, on
n'avait pas voulu rallumer le Foyer!.
Le Masque de Verre.
LES RÉPÉTITIONS GÉNÉRALES
"La Courtisane de Corinthe"
au Théâtre Sarah=Bernhardt
Dans six décors qui furent — surtout le der-
nier — de purs chefs-d'œuvre de nobles lignes,
de chaudes couleurs et de saisissante reconsti-
tution — Mme Sarah Bernhardt et M. de Max
nous ont chanté, murmuré, gémi, des vers dont
beaucoup étaient adroits et quelques-uns vrai-
ment beaux.
Sarah Bernhardt tet de Max se donnant la ré-
plique, c'est de la beauté et du grand art pro-
digués par deux magiciens.
Aux côtés de ces protagonistes de La Courti-
sane de Corinthe, se sont groupées en un har-
monieux ensemble de bien disantes artistes, tel-
les que Mmes Renée Parny et Léo Misley — une
débutante dont le début fut un joli coup de
maître — et de jolies filles autour desquelles
flottaient des étoffes chatoyantes.
Benrt manuel, phot.
Mme Sarah Bernhardt (Cléonic-e) : M. Maxudian (Démophon)
Parmi les hommes qui constituaient les têtes
de colonne de cette distribution copieuse, il faut
citer MM. Maury, Chameroy, Maxudian. Deneu-
bourg et le jeune Le Roy qui composaient d'eu-
rythmiques silhouettes artistement drapées.
Notre éminent et cher collaborateur Jean Ri-
chepin vous dira demain ce qu'il pense de La
Courtisane de Corinthe. Je m'en voudrais de
risquer une appréciation quelconque avant celle
du maître critique.
Je me contenterai de constater que des ap-
plaudissements suffisamment nourris ont salué
la chute finale du rideau et que plusieurs scè-
nes, d'une violence et d'un emportement parti-
culièrement saisissants, ont été acclamées avec
chaleur.
Est-ce le gros, très gros succès? Comœdia
le souhaite vivement, sans oser l'espérer trop.
Les envolées de lyrisme tragique ne séduisent
S i*u^re flu'un, public rèstreint. Et c'est tant
pis. Mais qu'y faire?
G* PAVIN DE CHAMPCLOS.
OPINIONS D'ARTISTES
Mlle Marguerite Meunier
DU THÉÂTRE DU GYMNASE
; (
On a lu avec curiosité les lettres, toutes
intéressantes et pleines d'esprit, où de jo-
lies artistes ont bien voulu exprimer, à
l'intention de Comoedia, leur opinion sur
l'art qui leur est cher et sur la manière
dont elles en entendent l'exercice.
L'autre jour, c'était Mlle Zina Brozia, de
(Henri Manuel, pli,.j*.
l'Opéra, qui nous contait ses souvenirs
d'étude de son joli rôle Gilda, de Rigoletto,
qui lui servait de début à l'Opéra.
Aujourd'hui, une aimable et fine comé-
dienne, Mlle Marguerite > Meunier, veut
bien dévoiler à nos lecteurs un coin de son
moi artistique.
Naturel et simplicité, telles sont les
qualités principales de l'artiste dramatique,
nous dit Mlle Meunier, qui nous écrit:
Monsieur,
Mon humble avis sur l'Art dramatique,
puisque vous daignez me le demander,
c'est que, comme tous les arts, il ne ;né-
rite ce beau nom qu'autant qu'il se rap-
proche le plus de la vérité, du naturel. dt1
la sincérité. Voilà à quoi tendent et ten-
dront de plus en plus mes efforts.
J'ai eu. pour maîtresse une élève de
Got : Mlle Gerfaut, et ce que je vous dis
là est le principe de son enseignement.
Croyez-moi, Monsieur, votre toute dé
vouée.
Marguerite MEUNIER,
du Gymnase.
Directeurs de théâtres. 'f
, Hommes de lettres
COMEDIE-FRANÇAISE
Le coup du bordereau
ou la Pochette-SurPrise
M. Claretie fait dire partout qu'il tient
en réserve un document secret dont la di-
vulgation devant les tribunaux sera, pour
lui, décisive.
A ses familiers, il le montre, ou plutôt
il montre l'enveloppe dûment cachetée qui
le contient
Ce document, ce bordereau, serait, pré-
tend-il, une lettre de Mme Octave Mirbeau
promettant, au nom de son mari et du col-
laborateur de son mari, toutes les modifi-
cations demandées par l'académique admi-
nistrateur général du Français.
Il n'y a donc déjà plus, comme il avait
été dit, une lettre de M. Octave Mirbeau.
Il n'y a pas davantage, et nous pouvons
l'affirmer, de lettre de Mme Octave Mir-
beau.
Alors, que reste-t-il de ce fameux en-
gagement, de ces promesses, de cette cor-
respondance?.
RIEN!
Voilà déjà deux arguments liquidés. Que
nous réserve encore l'esprit fertile de l'au-
teur de Ma Générale?.
JULES CHERBOURG.
OPERA
Le Paradis perdu.
Prenons un parterre..
Nous avons reçu la lettre suivante
Monsieur le Directeur,
Nous avons, sur votre demande, donné à M.
Vuillemin ses entrées à l'Opéra pour faire des
comptes rendus dans votre journal de toutes les
représentations.
Malheureusement, votre collaborateur a Jonr-6
à ses articles, qui n'auraient dû être que dec
articles de critique artistique et musicale, us
caractère de médisance continue qui impliqusn it
plus souvent des faits d'administration intérieur
absolument étrangers aux spectacles.
C'est ainsi que M. Vuillemin a fait de t'exa-
men d avancement des choristes, auquel il n'était
pas convie, un compte rendu complètement er-
roné ; Qu'il a donné des détails faux sur des ré-
pétitions auxquelles il n'assistait pas, et qu'il en
arrive, dans son désir de rabaisser le succès 1e
notre administration, à citer pour notre rcoeue
d hier un chiffre inférieur de plus de deux mille
francs au chiffre véritable.
Dans ces conditions, Monsieur le Directeur,
nous estimons que M. \|uillemin a outrepassé
les droits de la critique, et nous avons l'honneur
de vous prévenir par la orésente que la carte
d'entrée que nous lui avions fait tenir, cesse à
partir d aujourd 'hui d'avoir son effet.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'as-
surance de notre considération distinguée.
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