Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-03-22
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 mars 1908 22 mars 1908
Description : 1908/03/22 (A2,N174). 1908/03/22 (A2,N174).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646558r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. « N° 174 (Quotidien)
1
ïd tfum&r* > 3T centimes
Dimanche 22 Mars 1908.
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE 288-07
Adresse Télégraphique : COMOEDIA.PARIS -
ABONNEMENTS-
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 9
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière* PARIS
TÉLÉPHONE : 288-0'7
Adresse Télégraphique : COMŒDIA«PARFÔ
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Déoartements. 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 »
REINES DE THÉÂTRE
Le Carême
de Mlle Raisin
La Raisin est gourmande comme une
chatte et sensuelle comme une colombe.
Aussi, quand elle se vit distinguée par
Mgr le Dauphin, sa joie fut-elle triple:
sa vanité était doucement chatouillée des
attentions d'un si grand prince; sa
gourmandise frémissait à l'idée des ré-
gals que lui vaudrait l'intimité d'un ha-
bitué de la table royale; enfin, la com-
plexion de son adorateur qui, sans être
beau, porte sur sa face les apparences
d'un tempérament très sanguin, lui fit
espérer que sa complaisance lui vau-
drait de douces satisfactions.
La première rencontre fut brutale et
brève,. selon la coutume du Dauphin.
Mais l'habile coquette trouva quand
même le temps de déployer si bien ses
grâces de femme et ses roueries de co-
médienne, qu'elle partit avec l'assu-
rance intime que son amant ne s'en
tiendrait pas là.
En effet, peu de jours après, Dumont
revint la demander à l'issue du specta-
cle, et elle ne fit nulle difficulté de le
suivre. Un carrosse la mena tout droit
de la Comédie à Meudon. Elle fut in-
troduite dans un petit appartement et
elle y attendit juste assez de temps
Pour bâtir toute sorte de rêves d'avenir
où elle se voyait déjà favorite déclarée,
comme elle avait pensé l'être un ins-
tant qu roi d'Angleterre.
Le prince parut. Elle l'accueillit avec
les marques du respect le plus profond
et, quand il prit sa main pour la baiser,
elle fit celle qui va se pâmer d'émotion,
de plaisir, de gratitude et d'amour.
Mais, à la différence de la première
fois, le prince s'en tint là pour le mo-
ment, malgré les yeux diablement as-
sassins de la belle et tout ce qu'elle
laissait voir d'un sein pétri de lys et
dodu à ravir.
- Remettez-vous, ma chère! dit le
prince que ces marques de grand
respect flattaient infiniment, bien qu'il y
fût accoutumé depuis l'enfance; remet-
tez-vous, vous allez souper avec moi.
Cette fois, la Raisin faillit se pâmer
pour de bon. Tant d'honneur!. Et
quel souper'Et, après le souper,
attelle revanche de cette froideur pré-
sente, qui était déjà, du reste, comme
Un avant-goût d'étiquette.
Le dauphin sonna. On apporta une
Petite table, très petite et toute servie.
Il découvrit un plat d'argent et l'offrit
à sa convive. Elle en prit fort peu, pen-
sant devoir faire la petite bouche d'a-
bord, sauf à y revenir.
Le prince se servit après elle et com-
mença de manger assez gloutonnement.
elle l'imita. Mais, à la première bou-
chée, n'avalant qu'avec peine et un
horrible dégoût:
7-^ Monseigneur, qu'est cela! Votre
usinier ne veut-il pas vous empoison-
ner?
- M'empoisonner ! murmura le prin-
'ne) devenu tout pâle, et pourquoi?
- Ce goût, cette horreur!.
- Eh! ce sont des lentilles à l'eau!
dit le dauphin, elles ne sauraient être
Meilleures.
Et il en reprit. La Raisin, pensant
que c'était une lubie de grand seigneur,
\Tala quelques bouchées pour se mettre
î11 appétit, en attendant le reste. Quand
le prince eut mangé trois fois des len-
tes, il passa au reste.
- Voici, dit-il, d'excellents poulets
de carême! Et il offrit à sa belle. d'af-
freux morceaux de harengs sentant la
fumée et la saumure à faire rendre
il âme. Elle en avala pourtant. Ne fallait-
il pas obéir encore, jusqu'au moment
où, par l'amour, elle pourrait prendre
sa revanche. Mais ces poissons lui des-
séchaient la bouche, et elle cherchait en
'Vain du regard les flacons où devaient
Pétiller les vins généreux.
– Vous avez soif, ma chère? dit le
dauphin, venez que je vous serve.
Elle tendit son gobelet. Il y versa du
contenu d'une buire d'argent ciselé.
Elle * * C'était de l'eau pure. Et le
prince n buvait comme elle!
– Mais, monseigneur! osa-t-elle
– En désirez-vous encore?
Elle eut le courage d'en avaler deux
pintes, a cause des harengs d'abord, et
ensuit pour J?0?1" flatter la manie de tenir
amant. Mais, à la fin' elle n'y put tenir
– Est-ce là le souper de monseigneur
le n
Il parut tout surpris, la regarda de
ses gros yeux ronds, et:
– Ne sommes-nous point en carême?
Seriait-il vrai que vous autres comédien-
nes n'observiez pas les commande-
ments de l'Eglise et vous exposiez
de eaietP Cœur à la damnation où vo-
tre métier vous conduH. déjà?
Elle se rappela alors que le prince
était dévotn alors que le prince
tant! dévot eIle ne l'eût point cru
- lt Jugea bon de ne le pas
heurter:
– ^vrab ^°nJei8neur, dit-elle, il n'est
point vrai! Au contraire, nul mieux que
nous n'observe les sacrées prescrip-
tions. Mais j'avais çru que les princes
agrémentaient leur abstin'ence de force
gentillesses qui u ndaient moins force
et j'ai été surprise.
« rai lté sue l effet, t--épondit
– Il en est .e e. s, e? effet, répondit
le dauphin, mais je n'en suis point.
Pour moi, jeûner est jeûner, et manger
maigre,, manger maigre, sans aucune
pourlècherie qui nous fait tomber dans
le péché de gourmandise sous prétexte
de le fuir.
Il lui tint alors mille propos les mieux
sentis, d'une piété exemplaire, et, com-
me elle affectait de s'en montrer tou-
chée, il lui déclara qu'elle lui plaisait
parce qu'il avait cru remarquer en elle
de bons principes et que s'il l'avait fait
venir en ce jour de carême, c'était qu'il
voulait travailler à son salut.
Déçue du côté de la bouche, elle vou-
lut se donner du bon temps par ailleurs,
et, tout en écoutant le prince, commen-
ça à prendre les poses les plus lascives,
souriant d'un sourire de repentie
enivrée par la grâce, roulant des yeux
de sainte devant le Sauveur, puis se dé-
grafant sous prétexte de chaleur, et met-
tant audacieusement au jour tout ce que
son corps offrait de plus beau, poussant
même la hardiesse jusqu'à demander à
son prédicateur de l'aider à dénouer tel
nœud qui la gênait, afin d'être plus à
l'aise dans ses contorsions. Mais il y
parut insensible, et le seul succès
qu'elle obtint fut de le voir mettre sa
main devant ses yeux à l'instant où le
spectacle devint trop mythologique.
Même ses soupirs, si flatteurs pour un
homme, ne lui valurent que cette ré-
ponse :
— Nous sommes en carême. Je ne
veux pas me damner, fût-ce pour un dé-
mon aussi beau que vous!
Elle en était arrivée à une sourde fu-
reur, quand le dauphin, se levant, lui
dit:
— Je vous remercie de toutes vos
coupables impudences. Vous m'avez
montré que, moi aussi, je sais lésister
à la tentation, et j'espère qu'un jour
cela me sera compté.
Et sonnant Dumont, il la fit recon-
duire.
Elle arriva chez elle dans un état à
faire pitié, furieuse, affamée, et les sens
en feu. Il lui fallait assouvir sa faim, sa
rage et. son appétit. Il y avait encore
de la lumière en son logis. Son époux,
le sieur Raisin, avait passé la nuit à
boire avec son amant, le rimeur Cam-
pistron. Ils étaient ivres tous deux,
mais d'une ivresse mauvaise, et non
gaie. Figurez-vous que Campistron, ja-
loux comme un poète et ne se pouvant
fâcher lui-même, avait passé là nuit à
chapitrer le mari, et que Raisin, com-
plaisant dans son bon sens, avait trouvé
dans le vin un impérieux souci d'orgueil
conjugal.
Il en résulta que, quand la Raisin se
mit à l'injurier pour son ivresse, il la
reçut fort mal, et que, quand elle s'em-
porta parce qu'il ne restait rien dans le
buffet, racontant en mots vifs la façon
dont son hôte l'avait nourrie :
— Ah! carogne! répliqua-t-il, que
voilà qui est bien fait, et que je vou-
drais que tous vos amants vous traitas-
sent de la sorte! Cela vous donnerait
peut-être un peu de vertu.
Mais ce fut le pis quand, jalouse du
moins de se procurer quelque volupté,
elle essaya d'envoyer coucher son mari
pour rester seule avec le poète. Cette-
fois, le Raisin prit un bâton et lui en
caressa les épaules.
- Misérable ! hurla-t elle, tu oses bat-
tre la maîtresse d'un dauphin!
— Eh ! fit-il, il a fait jeûner la femme
d'un comédien. Je lui dois bien cela!
Et il redoubla.
Paul DOLLFUS.
Nous publierons demain un article de
FÉLIX GALIPAUX
Le petit commerce
Les grands industriels étrangers, qui s'é-
tonnent souvent de ne pouvoir acclimater en
France les procédés commerciaux qui leur
réussissaient si bien dans leur pays, au-
raient tout profit, je crois, à étudier quel-
que peu, pour leur propre compte, la ques-
tion des billets de théâtre; ils y trouve-
raient, je pense, d'utiles enseignements
psychologiques pour la marche de leurs pro-
pres affaires, et démêleraient avec fruit les
ressorts cachés de la clientèle française.
Une observation, même superficielle,
nous démontre, en effet, qu'à prix égaux et
même supérieurs les spectateurs de nos
théâtres préfèrent infiniment s'adresser à
des agences plutôt qu'aux guichets du théâ-
tre, et cela pour une raison purement mo-
rale de la plus grande simplicité.
Au guichet du théâtre, neuf fois sur dix,
ils se trouvent en présence d'un fonction-
naire représentant un petit monopole, c'est-
à-dire de l'étre le plus désagréable que l'on
puisse trouver en France. Que l'on prenne
des places ou que l'on n'en prenne point, le
titulaire du bureau de location ne s'en préoc-
cupe guère; ses appointements n'en seront
point changes et c'est avec un profond dé-
dain qu'elle daigne répondre de temps à
autre aux humbles questions que lui posent
les candidats spectateurs.
Dans une agence, au contraire, rien de
pareil. On entoure le client, on lui présente
de jolies petites scènes en relief sur les.
quelles au besoin on lui jouerait la pièce
avec de petites marionnettes pour l'amuser
on l'invite à s'asseoir, on le complimente
on l'endort, et c'est souvent pour le spec
tateur l'acte le plus agréable de la pièci
qu'il se propose de voir, car on ne s'y oc
cupe que de lui. Cela vaut bien, vous l'e
vouerez, cinquante centimes de supplément
Sans compter lés titres nobiliaires dont oi
l'affuble et dont le tarif, depuis Molière, 1
singulièrement baissé.
En résumé, il se passe dans les bureau
de location ce qui se passe dans les innon
brables petites boutiques françaises qui con-
currencent avantageusement les grande ma
gasins américains et arrivent à prospérer à
leurs côtés.
* L'agence de location rappelle le petit
charbonnier ou le petit épicier chez lequel
la brave dame, en faisant un achat de cinq
ou six sous, peut se payer pour vingt
fran.es de conversation et racÓnter pour L
millième fois, sans défaillance, la façon dont
son oncle Auguste a été dépouillé par les
juifs. Un peu d'affabilité dans les bureaux
de location des théâtres, un personnel choisi
et accueillant, cela serait le seul moyen vé-
ritable, à Paris, de concurrencer sérieuse-
ment les agences avouées ou clandestines
dont les variétés sont innombrables dans
notre ville, et dont le moyen d'action reste
toujours le même: l'amabilité.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures, au Moulin-
Rouge, répétition générale de Son Altesse
l'Amour, fantaisie-opérette en quatre ta-
bleaux, de MM. Victor de Cottens et Pierre
Veber.
s
évère, mais juste.
évère, mais juste.
Chez un critique notoire, un jeune
poète, aussi jeune que prétentieux, raconte
à qui veut l'entendre qu'il vient de publier
un recueil de vers, et, s'adressant à un
de nos confrères, célèbres par ses mots
cruels, il lui dit:
— Je les ai réunis dans une plaquette,
que je vais vous envoyer, et que j'ai inti-
tulée: Flâneries. Que pensez-vous de ce
titre?
- Il est un peu long.
- Un peu long? fait le poète aba-
sourdi, mais il n'a qu'un mot!
— C'est possible, mais ne croyez-voujî
pas qu'on pourrait encore en retirer les
deux premières lettres?.
F
'aut du bluff.
Mais pas trop n'en faut. Vous con-
naissez bien ces petits theatricules ou les
directions se succèdent — (Vertigineuse-
ment. On y joue des piécettes pas meil-
leures qu'autre part avec des artistes de
dernier plan, mais les places y sont cotées
au prix extra-fort. Elles sont en tout petit
nombre, ces places, et l'on ne réussit tout
de même pas à faire des demi-salles. Alors
on invite, des amis, ,et.le malheureux bour-
geois fourvoyé qui prend une baignoire
paye pour tout le monde.
Ces jours derniers, an de nos amis se
présente au contrôle d'une de ces petites
boîtes sans musique:
— Un fauteuil, s. v. p.?
— Nous n'avons plus rien, tout est
loué. à peine un petit strapontin!
— Je le prends, combien?
— Dix francs.
— Voilà un billet de 500 francs. Veuil-
lez me faire la monnaie.
Et la caissière, qui n'avait pas encore
vu la couleur d'un maravédis, de courir,
affolée, chez l'épicier du coin.
LE QUATRAIN DU JOUR
AU CONCERT FRANÇAIS
Mme Bartet et M. Polin joueront une
comédie inédite de M. Clarette.
Sur l'Illustre Plateau, Polin va faire école !
Claretie, à présent, est comme un petit fou,
Et sa devise est: Qu'est-ce que ça f ait,
Pourvu qu'on rigole 1
v
rers le pré.
Notre excellent ami et collaborateur
Pierre Mortier a reçu, hier soir, à la suite
de son article : « Au pays de Basile », la
lettre suivante:
,Monsieur,
Il est absolument inexact que M. L. Rozen-
berg nous ait envoyé deux de ses amis au su-
jèt de l'affaire à laquelle vous faites allusion
dans votre article: Au pays de Basile.
Nous ne savons si M. Rozenberg a eu. l'in-
tention de nous adresser des témoins, ni s'il a
pu en trouver, mais nous affirmons n'avoir reçu
aucune visite de sa part.
Vous nous fournissez, en jugeant notre con-
duite, une occasion très prompte de la justifier
et de marquer la différence que nous savons
courtoisement établir entre nos adversaires.
M. Jacques Bousquet, que de nous deux le
sort a désigné, vous annonce la visite de deux
de ses amis.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de nos
sentiments très distingués.
G. ARNOULD, Jacques BOUSQUET.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant
des suites que comportera ce petit inci-
dent.
s
altavit et placuit.
Voici l'un des moyens par quoi M.
Jules Claretie conquit cette réputation de
diplomatie qui en fait l'émule des Mazarin
et des Talleyrand.
Partisan résolu de la formule: « Diviser
pour régner », c'est en ces termes qu'il
accueillait invariablement ses pensionnai-
res: « C'est vous, mon cher ami. Je suis
heureux de vous voir. Imaginez-vous qu'à
l'instant quelqu'un, que je ne vous nom-
merai pas, me racontait de vous l'hsitoire
que voici, dont je n'ai naturellement pas
cru un mot. » Suivait le récit d'une ca-
lomnie, et le pensionnaire partait, ravi de
son administrateur et prêt à soupçonner
tous ses camarades.
Mais il n'est si adroite cabriole "qui ne
se mue un jour en culbute, et je suis con-
vaincu qu'au;moment où le poste occupé
par M. Jules Claretie devient vacant, tous
préféreront le calculateur qu'il y fallait au
danseur qui l'obtint.
Saltavit et placuit. Il sauta si bien
qu'on le plaqua.
c
haussette Azur. ; ,.
Elle est bas-bleu obstinément: Snuf
,on nom ont - paru un nombre invralsemblc
)le de romans aux titres raccrocheurs..
nais nul aujourd'hui ne saurait s'y laisse
rendre. Il y a quelque temps, son « nè
gre M lui joua ce tour d'intercaler dans su
J copie » quelques pages extraites, sans en
changer une ligne, du plus célèbre romar.
d'un de nos plus célèbres écrivains, et la
chronique s'en réjouit fort.
Elle persista néanmoins et voulut derniè-
rement aborder la carrière théâtrale en fai-
sant jouer - à ses frais — une œuvre na-
turellement « sensationnelle ».
Un de nos plus notoires dramaturges.
invité, eut la curiosité d'assister à la pre-
mière.
Congratulations et sourires de la dame,
qui jacasse, papote, ennuie, puis agace le
« cher maître », auquel elle demande fina-
lement :
— Eh ! dites-moi, avez-vous lu mon der-
nier roman?
Et lui, féroce, de répondre:
— Non. Et vous?
u
n saphir d'un beau bleu est une chose
rare, surtout quand il atteint une cer-
taine grosseur. Dusausoy, expert, 4, bou-
levard des Italiens,-* les achète très cher,
ainsi que les diamants et pierres fines.
Grand choix d'occasions.
L
eurs fantaisies.
Une de nos plus belles théâtreuses
se promenait, l'été dernier, dans 1 allée
principale du parc d'un de ses amis, le-
quel possède, en effet, un admirable do-
maine dans le Loir-et-Cher. Et comme,
tout impressionnée de l'aspect majestueux
des hautes ramures sous lesquelles elle
marchait, elle demandait, citadine peu ver-
sée dans les mystères de la botanique:
-- Qu'est-ce que c'est que ces arbres-
là ?
— Ge sont des chênes séculaires, la
documenta l'ami.
Or, comme elle est propriétaire, quel-
que part, en Normandie, d'une assez somp-
tueuse villa agrémentée d'un jardin, elle
se hâta, sitôt rentrée à Paris, de mander
à son pépiniériste habituel :
« Envoyez-mof donc, à X.-sur-Mer,
quarante petits chênes séculaires. Une fois
poussé, c'est très joli! »
L'histoire ignore la tête que fit le pé-
piniériste au lu de cette commande.
]
l est dans la salle.
Vive émotion l'autre soir au théâtre
Réjane. Au sortir de scène, après le pre-
mier acte, fes artistes semblent très ani-
més. Ils s'interpellent:
— Tu l'as vu? Il est dans la salle
Qui est cet 11, objet de tant de préoccu-
pations?
Mais Lui, parbleu, qui servit de modèle
au personnage à c}ê £e la pièce. - .,"
Un peu pâle, et non sans quelque ner-
vosité, l'acteur qui tient le rôle affecte
l'indifférence: « On verra bien, parbleu!
— Il a fait son métier! » Il s'éloigne.
Cependant, les craintes s'expriment, les
appréhensions se précisent: « Qu'est-ce
qui va se passer? — Je ne sais pas, mais
sûrement Il va faire quelque chose. »
Et, en effet, il quitte la salle avant le
dernier acte. Au vestiaire, il prend son
pardessus et sa canne. Sous la porte, il
semble hésiter. Puis, tout à coup, il allume
une cigarette et, tranquille, descend la rue
Blanche.
D.
Regner, 4, rue des Capucines, paye
cher bijoux, diamants, perles, auto-
mobiles, reconnaissances du Mont-de-Piété,
100 0/0, les dégage sans frais, même chez
des tiers.
A
u même titre que l'architecture —
plus encore peut-être - la coiffure
est un art extrêmement délicat, que bien
peu de personnes peuvent se vanter de
connaître à fond.
C'est ce que nous affirmait, hier, Geor-
ges, l'expert coiffeur-posticheur, 15, rue
Royale, dont les exquises créations, si ap-
préciées par nos élégantes mondaines, sont
imitées sitôt que lancées.
u
ne entrée rue de Richelieu, une au-
tre sur le boulevard et dans le pas-
sage des Princes, le restaurant Noël Peters,
déjeuners d'habitués raffinés. Les étran-
gers de marque le notent sur leur pro-
gramme et ne manquent jamais d'v reve-
nir; ils y trouvent une cave légendaire et
une cuisine merveilleuse.
Le Masque de Verre.
Prenez vos Billets !
Le Français est, si l'on en croit la renommée,
le peuple le plus routinier du monde. Pour
se défaire — ne serait-ce qu'un instant — de
ses coutumes ancestrales, il apparaît qu'un effort
héroïque de sa part soit absolument indispensa-
ble, et, devant la splendeur du geste nouveau,
il lui arrive d'hésiter. de erculer même.
C'est ce qui s'est produit les deux premiers
jours lorsque nous annonçâmes que nous met-
trions quotidiennement à la disposition de nos
lecteurs vingt billets, fauteuils d'orchestre, pour
le Lyrique populaire de la Gaîté, au prix de
1 fr. 50 (prix de location au Th..LyriqueJ.
C'était trop beau. On refusait d'y croire.
On n'osait pas!. 1
On a osé enfin et hier soir, à la fermeture
ie nos bureaux, 15 places étaient prises sur
les 20 annoncées!!
Il nous serait facile de dire « qu'on s'est
irraché nos billets », « que ia foule de nos
ecteurs s'écrasaient à nos guichets. », etc.
Jon, il n'est point dans notre programme d'user
ie. ces moyens commodes de publicité. prati-
7ue et rationnelle. Tenons-nous-en à l'expres-
ion de l'absolue. vérité, ce qui vaut mieux à
ous les points de vue et rappelons que jusqu'au
nercredi 25 courant, nous tenons, chaque jour,
i la disposition de nos lecteurs, ces vingt fau-
cuils, -de neuf heures du matin à six heures
lu, soir.
Pour éviter que les marchands de billets ne
iehnent. prendre ces places, idée qui se pré-
'nte naturellement à l'esprit, nous ne délivrons
s billets que contre la présentation d'une pièce
identité, quelconque: patente, feuille d'impo-
;iion, bail, quittance de loyer, etc..
N'oublions pas que c'est à titre purement
essai que - nous faisons celte tentatice. Au
public de nous encourcwar. --
Les Artistes anglaises
injustement dédaignées
protestent et elles ont raison
Nouâ fie sommes pas seuls 5 con-
naître de grands troubles dans le monde
des théâtres. Ils en ont aussi en Angle-
terre.
Les artistes britanniques sont très indi-
gnées des appréciations très sévères por-
fées généralement sur leur compte. Depuis
longtemps, on les accusait de manquer de
mouvement, et récemment un M. Adrian
Ross — les noms ont leur destin — pré-
tendit Que les actrices anglaises font -
au plus bonnes à devenir des modèles de
cartes postales illustrées, et qu'elles son-
rient perpétuellement comme des réclames
de dentistes.
Nous protestons avec les charmantes
artistes dont nous publions les jolis por-
traits contre cette opinion blessante, in..
juste et parfaitement inexacte.
QUENTIN DURWARD.
A PROPOS DU CENTENAIRE DE L'ÉCOLE
Les "Triomphes99 à SainUCyt
Mardi prochain, nos saint-cyriens se-
ront en fête ; on célébrera, en • effet, le
centenaire de leur école, ou, mieux, de son
installation dans les bâtiments construits
par Mansard, sur l'ordre du Roi-Soleil, pour
y faire l'instruction de deux cent cinquante
jeunes filles nobles.
Or, nous avons pensé qu'il serait intéres-
sant de célébrer ici sinon le centenaire de
l'Ecole, du moins celui de ses « Triom-
phes », connus dans le monde entier..
Chacun sait que si nos jeunes « cy-
rards » travaillent beaucoup, ils aiment
aussi à s'amuser de la façon la plus spiri-
tuelle. organisant tous les - ans à Saint-Cyr
une fête magnifique à laquelle assistent
tous les officiers de l'école ainsi que les
parents des élèves. Cette réjouissance an-
nuelle était tout d'abord destinée à célé-
brer le « Triomphe » d'un camarade qui,
au tir au mortier, avait par son pointage
assuré la chute du tonneau placé comme
but (1); aujourd'hui elle est indépendante
de Qet heureux événement et fait partie de
cette « tradition » immuable qui régit toute
l'école.
Fixée par le général commandant, d'ac-
cord avec les élèves, cette fête, qui relève
de la mascarade la plus cocasse, a lieu pres-
que toujours à la fin de l'année, vers le
(1) C'est le duc d'Orléans qui institua le
triomphe du tonneau: un jour qu'il visitait
Saint-Cyr, il se mêla .aux exercices de tir au
canon dès élèves et récompensa le meilleur 1
pointeur.
mois d'août; c'est alors, pour toute l'éccie.,
un jour de gaieté bruyante où tout est per-
mis; jour de joie pour les élèves qui cher-
chent à se rendre aussi grotesques que posi
sible; jour de pardon, car les punitions sont;
levées; jour de fraternité saine et récon-i
fortante. où les chefs s'amusent de lfespriti
de leurs subordonnés ; enfin, jour sacré pourr
nos futurs officiers car, au cours de Jar
fête du Triomphe, a lieu le baptême de la,
promotion des recrues (1). C'est donc pres-
que une cérémonie officielle; elle attire à'
l'école des milliers de spectateurs où, parmi1
les toilettes les plus élégantes, se mêlen' de
brillants uniformes. Les « anciens », qu ïisi
soient généraux ou lieutenants, aiment tou-
jours, en effet, revenir dans leur vieil
école, et ce n'est pas sans une certaine ér mo-
tion que certains franchissent la porte qui
les vit sortir autrefois coiffés de leur pim-
pant casoar! C'est un peu du vieux temps,
qui revient, c'est surtout aussi le souvens
des vingt ans qui renaît!
Aussi le Triomphe est-il attendu ave:
impatience. « L'Ours (lisez: salle de police)
est grand ouvert; les études, les dor.cin
sont transformés en ateliers de conftcikn
d'où sortent, au bout de quelques heures
les costumes les plus originaux, fabriqué*,
avec rien, étoffe, papier ou mousseline (ton-
tes choses réquisitionnées dans le village"
(1) C'est de 1830.que date le premier bap-
tême de promotion Qui Durta ■ le nom de PrlJ-
motion da Firmarken
1
ïd tfum&r* > 3T centimes
Dimanche 22 Mars 1908.
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE 288-07
Adresse Télégraphique : COMOEDIA.PARIS -
ABONNEMENTS-
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 9
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière* PARIS
TÉLÉPHONE : 288-0'7
Adresse Télégraphique : COMŒDIA«PARFÔ
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Déoartements. 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 »
REINES DE THÉÂTRE
Le Carême
de Mlle Raisin
La Raisin est gourmande comme une
chatte et sensuelle comme une colombe.
Aussi, quand elle se vit distinguée par
Mgr le Dauphin, sa joie fut-elle triple:
sa vanité était doucement chatouillée des
attentions d'un si grand prince; sa
gourmandise frémissait à l'idée des ré-
gals que lui vaudrait l'intimité d'un ha-
bitué de la table royale; enfin, la com-
plexion de son adorateur qui, sans être
beau, porte sur sa face les apparences
d'un tempérament très sanguin, lui fit
espérer que sa complaisance lui vau-
drait de douces satisfactions.
La première rencontre fut brutale et
brève,. selon la coutume du Dauphin.
Mais l'habile coquette trouva quand
même le temps de déployer si bien ses
grâces de femme et ses roueries de co-
médienne, qu'elle partit avec l'assu-
rance intime que son amant ne s'en
tiendrait pas là.
En effet, peu de jours après, Dumont
revint la demander à l'issue du specta-
cle, et elle ne fit nulle difficulté de le
suivre. Un carrosse la mena tout droit
de la Comédie à Meudon. Elle fut in-
troduite dans un petit appartement et
elle y attendit juste assez de temps
Pour bâtir toute sorte de rêves d'avenir
où elle se voyait déjà favorite déclarée,
comme elle avait pensé l'être un ins-
tant qu roi d'Angleterre.
Le prince parut. Elle l'accueillit avec
les marques du respect le plus profond
et, quand il prit sa main pour la baiser,
elle fit celle qui va se pâmer d'émotion,
de plaisir, de gratitude et d'amour.
Mais, à la différence de la première
fois, le prince s'en tint là pour le mo-
ment, malgré les yeux diablement as-
sassins de la belle et tout ce qu'elle
laissait voir d'un sein pétri de lys et
dodu à ravir.
- Remettez-vous, ma chère! dit le
prince que ces marques de grand
respect flattaient infiniment, bien qu'il y
fût accoutumé depuis l'enfance; remet-
tez-vous, vous allez souper avec moi.
Cette fois, la Raisin faillit se pâmer
pour de bon. Tant d'honneur!. Et
quel souper'Et, après le souper,
attelle revanche de cette froideur pré-
sente, qui était déjà, du reste, comme
Un avant-goût d'étiquette.
Le dauphin sonna. On apporta une
Petite table, très petite et toute servie.
Il découvrit un plat d'argent et l'offrit
à sa convive. Elle en prit fort peu, pen-
sant devoir faire la petite bouche d'a-
bord, sauf à y revenir.
Le prince se servit après elle et com-
mença de manger assez gloutonnement.
elle l'imita. Mais, à la première bou-
chée, n'avalant qu'avec peine et un
horrible dégoût:
7-^ Monseigneur, qu'est cela! Votre
usinier ne veut-il pas vous empoison-
ner?
- M'empoisonner ! murmura le prin-
'ne) devenu tout pâle, et pourquoi?
- Ce goût, cette horreur!.
- Eh! ce sont des lentilles à l'eau!
dit le dauphin, elles ne sauraient être
Meilleures.
Et il en reprit. La Raisin, pensant
que c'était une lubie de grand seigneur,
\Tala quelques bouchées pour se mettre
î11 appétit, en attendant le reste. Quand
le prince eut mangé trois fois des len-
tes, il passa au reste.
- Voici, dit-il, d'excellents poulets
de carême! Et il offrit à sa belle. d'af-
freux morceaux de harengs sentant la
fumée et la saumure à faire rendre
il âme. Elle en avala pourtant. Ne fallait-
il pas obéir encore, jusqu'au moment
où, par l'amour, elle pourrait prendre
sa revanche. Mais ces poissons lui des-
séchaient la bouche, et elle cherchait en
'Vain du regard les flacons où devaient
Pétiller les vins généreux.
– Vous avez soif, ma chère? dit le
dauphin, venez que je vous serve.
Elle tendit son gobelet. Il y versa du
contenu d'une buire d'argent ciselé.
Elle * * C'était de l'eau pure. Et le
prince n buvait comme elle!
– Mais, monseigneur! osa-t-elle
– En désirez-vous encore?
Elle eut le courage d'en avaler deux
pintes, a cause des harengs d'abord, et
ensuit pour J?0?1" flatter la manie de tenir
amant. Mais, à la fin' elle n'y put tenir
– Est-ce là le souper de monseigneur
le n
Il parut tout surpris, la regarda de
ses gros yeux ronds, et:
– Ne sommes-nous point en carême?
Seriait-il vrai que vous autres comédien-
nes n'observiez pas les commande-
ments de l'Eglise et vous exposiez
de eaietP Cœur à la damnation où vo-
tre métier vous conduH. déjà?
Elle se rappela alors que le prince
était dévotn alors que le prince
tant! dévot eIle ne l'eût point cru
- lt Jugea bon de ne le pas
heurter:
– ^vrab ^°nJei8neur, dit-elle, il n'est
point vrai! Au contraire, nul mieux que
nous n'observe les sacrées prescrip-
tions. Mais j'avais çru que les princes
agrémentaient leur abstin'ence de force
gentillesses qui u ndaient moins force
et j'ai été surprise.
« rai lté sue l effet, t--épondit
– Il en est .e e. s, e? effet, répondit
le dauphin, mais je n'en suis point.
Pour moi, jeûner est jeûner, et manger
maigre,, manger maigre, sans aucune
pourlècherie qui nous fait tomber dans
le péché de gourmandise sous prétexte
de le fuir.
Il lui tint alors mille propos les mieux
sentis, d'une piété exemplaire, et, com-
me elle affectait de s'en montrer tou-
chée, il lui déclara qu'elle lui plaisait
parce qu'il avait cru remarquer en elle
de bons principes et que s'il l'avait fait
venir en ce jour de carême, c'était qu'il
voulait travailler à son salut.
Déçue du côté de la bouche, elle vou-
lut se donner du bon temps par ailleurs,
et, tout en écoutant le prince, commen-
ça à prendre les poses les plus lascives,
souriant d'un sourire de repentie
enivrée par la grâce, roulant des yeux
de sainte devant le Sauveur, puis se dé-
grafant sous prétexte de chaleur, et met-
tant audacieusement au jour tout ce que
son corps offrait de plus beau, poussant
même la hardiesse jusqu'à demander à
son prédicateur de l'aider à dénouer tel
nœud qui la gênait, afin d'être plus à
l'aise dans ses contorsions. Mais il y
parut insensible, et le seul succès
qu'elle obtint fut de le voir mettre sa
main devant ses yeux à l'instant où le
spectacle devint trop mythologique.
Même ses soupirs, si flatteurs pour un
homme, ne lui valurent que cette ré-
ponse :
— Nous sommes en carême. Je ne
veux pas me damner, fût-ce pour un dé-
mon aussi beau que vous!
Elle en était arrivée à une sourde fu-
reur, quand le dauphin, se levant, lui
dit:
— Je vous remercie de toutes vos
coupables impudences. Vous m'avez
montré que, moi aussi, je sais lésister
à la tentation, et j'espère qu'un jour
cela me sera compté.
Et sonnant Dumont, il la fit recon-
duire.
Elle arriva chez elle dans un état à
faire pitié, furieuse, affamée, et les sens
en feu. Il lui fallait assouvir sa faim, sa
rage et. son appétit. Il y avait encore
de la lumière en son logis. Son époux,
le sieur Raisin, avait passé la nuit à
boire avec son amant, le rimeur Cam-
pistron. Ils étaient ivres tous deux,
mais d'une ivresse mauvaise, et non
gaie. Figurez-vous que Campistron, ja-
loux comme un poète et ne se pouvant
fâcher lui-même, avait passé là nuit à
chapitrer le mari, et que Raisin, com-
plaisant dans son bon sens, avait trouvé
dans le vin un impérieux souci d'orgueil
conjugal.
Il en résulta que, quand la Raisin se
mit à l'injurier pour son ivresse, il la
reçut fort mal, et que, quand elle s'em-
porta parce qu'il ne restait rien dans le
buffet, racontant en mots vifs la façon
dont son hôte l'avait nourrie :
— Ah! carogne! répliqua-t-il, que
voilà qui est bien fait, et que je vou-
drais que tous vos amants vous traitas-
sent de la sorte! Cela vous donnerait
peut-être un peu de vertu.
Mais ce fut le pis quand, jalouse du
moins de se procurer quelque volupté,
elle essaya d'envoyer coucher son mari
pour rester seule avec le poète. Cette-
fois, le Raisin prit un bâton et lui en
caressa les épaules.
- Misérable ! hurla-t elle, tu oses bat-
tre la maîtresse d'un dauphin!
— Eh ! fit-il, il a fait jeûner la femme
d'un comédien. Je lui dois bien cela!
Et il redoubla.
Paul DOLLFUS.
Nous publierons demain un article de
FÉLIX GALIPAUX
Le petit commerce
Les grands industriels étrangers, qui s'é-
tonnent souvent de ne pouvoir acclimater en
France les procédés commerciaux qui leur
réussissaient si bien dans leur pays, au-
raient tout profit, je crois, à étudier quel-
que peu, pour leur propre compte, la ques-
tion des billets de théâtre; ils y trouve-
raient, je pense, d'utiles enseignements
psychologiques pour la marche de leurs pro-
pres affaires, et démêleraient avec fruit les
ressorts cachés de la clientèle française.
Une observation, même superficielle,
nous démontre, en effet, qu'à prix égaux et
même supérieurs les spectateurs de nos
théâtres préfèrent infiniment s'adresser à
des agences plutôt qu'aux guichets du théâ-
tre, et cela pour une raison purement mo-
rale de la plus grande simplicité.
Au guichet du théâtre, neuf fois sur dix,
ils se trouvent en présence d'un fonction-
naire représentant un petit monopole, c'est-
à-dire de l'étre le plus désagréable que l'on
puisse trouver en France. Que l'on prenne
des places ou que l'on n'en prenne point, le
titulaire du bureau de location ne s'en préoc-
cupe guère; ses appointements n'en seront
point changes et c'est avec un profond dé-
dain qu'elle daigne répondre de temps à
autre aux humbles questions que lui posent
les candidats spectateurs.
Dans une agence, au contraire, rien de
pareil. On entoure le client, on lui présente
de jolies petites scènes en relief sur les.
quelles au besoin on lui jouerait la pièce
avec de petites marionnettes pour l'amuser
on l'invite à s'asseoir, on le complimente
on l'endort, et c'est souvent pour le spec
tateur l'acte le plus agréable de la pièci
qu'il se propose de voir, car on ne s'y oc
cupe que de lui. Cela vaut bien, vous l'e
vouerez, cinquante centimes de supplément
Sans compter lés titres nobiliaires dont oi
l'affuble et dont le tarif, depuis Molière, 1
singulièrement baissé.
En résumé, il se passe dans les bureau
de location ce qui se passe dans les innon
brables petites boutiques françaises qui con-
currencent avantageusement les grande ma
gasins américains et arrivent à prospérer à
leurs côtés.
* L'agence de location rappelle le petit
charbonnier ou le petit épicier chez lequel
la brave dame, en faisant un achat de cinq
ou six sous, peut se payer pour vingt
fran.es de conversation et racÓnter pour L
millième fois, sans défaillance, la façon dont
son oncle Auguste a été dépouillé par les
juifs. Un peu d'affabilité dans les bureaux
de location des théâtres, un personnel choisi
et accueillant, cela serait le seul moyen vé-
ritable, à Paris, de concurrencer sérieuse-
ment les agences avouées ou clandestines
dont les variétés sont innombrables dans
notre ville, et dont le moyen d'action reste
toujours le même: l'amabilité.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à neuf heures, au Moulin-
Rouge, répétition générale de Son Altesse
l'Amour, fantaisie-opérette en quatre ta-
bleaux, de MM. Victor de Cottens et Pierre
Veber.
s
évère, mais juste.
évère, mais juste.
Chez un critique notoire, un jeune
poète, aussi jeune que prétentieux, raconte
à qui veut l'entendre qu'il vient de publier
un recueil de vers, et, s'adressant à un
de nos confrères, célèbres par ses mots
cruels, il lui dit:
— Je les ai réunis dans une plaquette,
que je vais vous envoyer, et que j'ai inti-
tulée: Flâneries. Que pensez-vous de ce
titre?
- Il est un peu long.
- Un peu long? fait le poète aba-
sourdi, mais il n'a qu'un mot!
— C'est possible, mais ne croyez-voujî
pas qu'on pourrait encore en retirer les
deux premières lettres?.
F
'aut du bluff.
Mais pas trop n'en faut. Vous con-
naissez bien ces petits theatricules ou les
directions se succèdent — (Vertigineuse-
ment. On y joue des piécettes pas meil-
leures qu'autre part avec des artistes de
dernier plan, mais les places y sont cotées
au prix extra-fort. Elles sont en tout petit
nombre, ces places, et l'on ne réussit tout
de même pas à faire des demi-salles. Alors
on invite, des amis, ,et.le malheureux bour-
geois fourvoyé qui prend une baignoire
paye pour tout le monde.
Ces jours derniers, an de nos amis se
présente au contrôle d'une de ces petites
boîtes sans musique:
— Un fauteuil, s. v. p.?
— Nous n'avons plus rien, tout est
loué. à peine un petit strapontin!
— Je le prends, combien?
— Dix francs.
— Voilà un billet de 500 francs. Veuil-
lez me faire la monnaie.
Et la caissière, qui n'avait pas encore
vu la couleur d'un maravédis, de courir,
affolée, chez l'épicier du coin.
LE QUATRAIN DU JOUR
AU CONCERT FRANÇAIS
Mme Bartet et M. Polin joueront une
comédie inédite de M. Clarette.
Sur l'Illustre Plateau, Polin va faire école !
Claretie, à présent, est comme un petit fou,
Et sa devise est: Qu'est-ce que ça f ait,
Pourvu qu'on rigole 1
v
rers le pré.
Notre excellent ami et collaborateur
Pierre Mortier a reçu, hier soir, à la suite
de son article : « Au pays de Basile », la
lettre suivante:
,Monsieur,
Il est absolument inexact que M. L. Rozen-
berg nous ait envoyé deux de ses amis au su-
jèt de l'affaire à laquelle vous faites allusion
dans votre article: Au pays de Basile.
Nous ne savons si M. Rozenberg a eu. l'in-
tention de nous adresser des témoins, ni s'il a
pu en trouver, mais nous affirmons n'avoir reçu
aucune visite de sa part.
Vous nous fournissez, en jugeant notre con-
duite, une occasion très prompte de la justifier
et de marquer la différence que nous savons
courtoisement établir entre nos adversaires.
M. Jacques Bousquet, que de nous deux le
sort a désigné, vous annonce la visite de deux
de ses amis.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de nos
sentiments très distingués.
G. ARNOULD, Jacques BOUSQUET.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant
des suites que comportera ce petit inci-
dent.
s
altavit et placuit.
Voici l'un des moyens par quoi M.
Jules Claretie conquit cette réputation de
diplomatie qui en fait l'émule des Mazarin
et des Talleyrand.
Partisan résolu de la formule: « Diviser
pour régner », c'est en ces termes qu'il
accueillait invariablement ses pensionnai-
res: « C'est vous, mon cher ami. Je suis
heureux de vous voir. Imaginez-vous qu'à
l'instant quelqu'un, que je ne vous nom-
merai pas, me racontait de vous l'hsitoire
que voici, dont je n'ai naturellement pas
cru un mot. » Suivait le récit d'une ca-
lomnie, et le pensionnaire partait, ravi de
son administrateur et prêt à soupçonner
tous ses camarades.
Mais il n'est si adroite cabriole "qui ne
se mue un jour en culbute, et je suis con-
vaincu qu'au;moment où le poste occupé
par M. Jules Claretie devient vacant, tous
préféreront le calculateur qu'il y fallait au
danseur qui l'obtint.
Saltavit et placuit. Il sauta si bien
qu'on le plaqua.
c
haussette Azur. ; ,.
Elle est bas-bleu obstinément: Snuf
,on nom ont - paru un nombre invralsemblc
)le de romans aux titres raccrocheurs..
nais nul aujourd'hui ne saurait s'y laisse
rendre. Il y a quelque temps, son « nè
gre M lui joua ce tour d'intercaler dans su
J copie » quelques pages extraites, sans en
changer une ligne, du plus célèbre romar.
d'un de nos plus célèbres écrivains, et la
chronique s'en réjouit fort.
Elle persista néanmoins et voulut derniè-
rement aborder la carrière théâtrale en fai-
sant jouer - à ses frais — une œuvre na-
turellement « sensationnelle ».
Un de nos plus notoires dramaturges.
invité, eut la curiosité d'assister à la pre-
mière.
Congratulations et sourires de la dame,
qui jacasse, papote, ennuie, puis agace le
« cher maître », auquel elle demande fina-
lement :
— Eh ! dites-moi, avez-vous lu mon der-
nier roman?
Et lui, féroce, de répondre:
— Non. Et vous?
u
n saphir d'un beau bleu est une chose
rare, surtout quand il atteint une cer-
taine grosseur. Dusausoy, expert, 4, bou-
levard des Italiens,-* les achète très cher,
ainsi que les diamants et pierres fines.
Grand choix d'occasions.
L
eurs fantaisies.
Une de nos plus belles théâtreuses
se promenait, l'été dernier, dans 1 allée
principale du parc d'un de ses amis, le-
quel possède, en effet, un admirable do-
maine dans le Loir-et-Cher. Et comme,
tout impressionnée de l'aspect majestueux
des hautes ramures sous lesquelles elle
marchait, elle demandait, citadine peu ver-
sée dans les mystères de la botanique:
-- Qu'est-ce que c'est que ces arbres-
là ?
— Ge sont des chênes séculaires, la
documenta l'ami.
Or, comme elle est propriétaire, quel-
que part, en Normandie, d'une assez somp-
tueuse villa agrémentée d'un jardin, elle
se hâta, sitôt rentrée à Paris, de mander
à son pépiniériste habituel :
« Envoyez-mof donc, à X.-sur-Mer,
quarante petits chênes séculaires. Une fois
poussé, c'est très joli! »
L'histoire ignore la tête que fit le pé-
piniériste au lu de cette commande.
]
l est dans la salle.
Vive émotion l'autre soir au théâtre
Réjane. Au sortir de scène, après le pre-
mier acte, fes artistes semblent très ani-
més. Ils s'interpellent:
— Tu l'as vu? Il est dans la salle
Qui est cet 11, objet de tant de préoccu-
pations?
Mais Lui, parbleu, qui servit de modèle
au personnage à c}ê £e la pièce. - .,"
Un peu pâle, et non sans quelque ner-
vosité, l'acteur qui tient le rôle affecte
l'indifférence: « On verra bien, parbleu!
— Il a fait son métier! » Il s'éloigne.
Cependant, les craintes s'expriment, les
appréhensions se précisent: « Qu'est-ce
qui va se passer? — Je ne sais pas, mais
sûrement Il va faire quelque chose. »
Et, en effet, il quitte la salle avant le
dernier acte. Au vestiaire, il prend son
pardessus et sa canne. Sous la porte, il
semble hésiter. Puis, tout à coup, il allume
une cigarette et, tranquille, descend la rue
Blanche.
D.
Regner, 4, rue des Capucines, paye
cher bijoux, diamants, perles, auto-
mobiles, reconnaissances du Mont-de-Piété,
100 0/0, les dégage sans frais, même chez
des tiers.
A
u même titre que l'architecture —
plus encore peut-être - la coiffure
est un art extrêmement délicat, que bien
peu de personnes peuvent se vanter de
connaître à fond.
C'est ce que nous affirmait, hier, Geor-
ges, l'expert coiffeur-posticheur, 15, rue
Royale, dont les exquises créations, si ap-
préciées par nos élégantes mondaines, sont
imitées sitôt que lancées.
u
ne entrée rue de Richelieu, une au-
tre sur le boulevard et dans le pas-
sage des Princes, le restaurant Noël Peters,
déjeuners d'habitués raffinés. Les étran-
gers de marque le notent sur leur pro-
gramme et ne manquent jamais d'v reve-
nir; ils y trouvent une cave légendaire et
une cuisine merveilleuse.
Le Masque de Verre.
Prenez vos Billets !
Le Français est, si l'on en croit la renommée,
le peuple le plus routinier du monde. Pour
se défaire — ne serait-ce qu'un instant — de
ses coutumes ancestrales, il apparaît qu'un effort
héroïque de sa part soit absolument indispensa-
ble, et, devant la splendeur du geste nouveau,
il lui arrive d'hésiter. de erculer même.
C'est ce qui s'est produit les deux premiers
jours lorsque nous annonçâmes que nous met-
trions quotidiennement à la disposition de nos
lecteurs vingt billets, fauteuils d'orchestre, pour
le Lyrique populaire de la Gaîté, au prix de
1 fr. 50 (prix de location au Th..LyriqueJ.
C'était trop beau. On refusait d'y croire.
On n'osait pas!. 1
On a osé enfin et hier soir, à la fermeture
ie nos bureaux, 15 places étaient prises sur
les 20 annoncées!!
Il nous serait facile de dire « qu'on s'est
irraché nos billets », « que ia foule de nos
ecteurs s'écrasaient à nos guichets. », etc.
Jon, il n'est point dans notre programme d'user
ie. ces moyens commodes de publicité. prati-
7ue et rationnelle. Tenons-nous-en à l'expres-
ion de l'absolue. vérité, ce qui vaut mieux à
ous les points de vue et rappelons que jusqu'au
nercredi 25 courant, nous tenons, chaque jour,
i la disposition de nos lecteurs, ces vingt fau-
cuils, -de neuf heures du matin à six heures
lu, soir.
Pour éviter que les marchands de billets ne
iehnent. prendre ces places, idée qui se pré-
'nte naturellement à l'esprit, nous ne délivrons
s billets que contre la présentation d'une pièce
identité, quelconque: patente, feuille d'impo-
;iion, bail, quittance de loyer, etc..
N'oublions pas que c'est à titre purement
essai que - nous faisons celte tentatice. Au
public de nous encourcwar. --
Les Artistes anglaises
injustement dédaignées
protestent et elles ont raison
Nouâ fie sommes pas seuls 5 con-
naître de grands troubles dans le monde
des théâtres. Ils en ont aussi en Angle-
terre.
Les artistes britanniques sont très indi-
gnées des appréciations très sévères por-
fées généralement sur leur compte. Depuis
longtemps, on les accusait de manquer de
mouvement, et récemment un M. Adrian
Ross — les noms ont leur destin — pré-
tendit Que les actrices anglaises font -
au plus bonnes à devenir des modèles de
cartes postales illustrées, et qu'elles son-
rient perpétuellement comme des réclames
de dentistes.
Nous protestons avec les charmantes
artistes dont nous publions les jolis por-
traits contre cette opinion blessante, in..
juste et parfaitement inexacte.
QUENTIN DURWARD.
A PROPOS DU CENTENAIRE DE L'ÉCOLE
Les "Triomphes99 à SainUCyt
Mardi prochain, nos saint-cyriens se-
ront en fête ; on célébrera, en • effet, le
centenaire de leur école, ou, mieux, de son
installation dans les bâtiments construits
par Mansard, sur l'ordre du Roi-Soleil, pour
y faire l'instruction de deux cent cinquante
jeunes filles nobles.
Or, nous avons pensé qu'il serait intéres-
sant de célébrer ici sinon le centenaire de
l'Ecole, du moins celui de ses « Triom-
phes », connus dans le monde entier..
Chacun sait que si nos jeunes « cy-
rards » travaillent beaucoup, ils aiment
aussi à s'amuser de la façon la plus spiri-
tuelle. organisant tous les - ans à Saint-Cyr
une fête magnifique à laquelle assistent
tous les officiers de l'école ainsi que les
parents des élèves. Cette réjouissance an-
nuelle était tout d'abord destinée à célé-
brer le « Triomphe » d'un camarade qui,
au tir au mortier, avait par son pointage
assuré la chute du tonneau placé comme
but (1); aujourd'hui elle est indépendante
de Qet heureux événement et fait partie de
cette « tradition » immuable qui régit toute
l'école.
Fixée par le général commandant, d'ac-
cord avec les élèves, cette fête, qui relève
de la mascarade la plus cocasse, a lieu pres-
que toujours à la fin de l'année, vers le
(1) C'est le duc d'Orléans qui institua le
triomphe du tonneau: un jour qu'il visitait
Saint-Cyr, il se mêla .aux exercices de tir au
canon dès élèves et récompensa le meilleur 1
pointeur.
mois d'août; c'est alors, pour toute l'éccie.,
un jour de gaieté bruyante où tout est per-
mis; jour de joie pour les élèves qui cher-
chent à se rendre aussi grotesques que posi
sible; jour de pardon, car les punitions sont;
levées; jour de fraternité saine et récon-i
fortante. où les chefs s'amusent de lfespriti
de leurs subordonnés ; enfin, jour sacré pourr
nos futurs officiers car, au cours de Jar
fête du Triomphe, a lieu le baptême de la,
promotion des recrues (1). C'est donc pres-
que une cérémonie officielle; elle attire à'
l'école des milliers de spectateurs où, parmi1
les toilettes les plus élégantes, se mêlen' de
brillants uniformes. Les « anciens », qu ïisi
soient généraux ou lieutenants, aiment tou-
jours, en effet, revenir dans leur vieil
école, et ce n'est pas sans une certaine ér mo-
tion que certains franchissent la porte qui
les vit sortir autrefois coiffés de leur pim-
pant casoar! C'est un peu du vieux temps,
qui revient, c'est surtout aussi le souvens
des vingt ans qui renaît!
Aussi le Triomphe est-il attendu ave:
impatience. « L'Ours (lisez: salle de police)
est grand ouvert; les études, les dor.cin
sont transformés en ateliers de conftcikn
d'où sortent, au bout de quelques heures
les costumes les plus originaux, fabriqué*,
avec rien, étoffe, papier ou mousseline (ton-
tes choses réquisitionnées dans le village"
(1) C'est de 1830.que date le premier bap-
tême de promotion Qui Durta ■ le nom de PrlJ-
motion da Firmarken
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.75%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.75%.
- Auteurs similaires Numismatique Numismatique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "Numismatique"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7646558r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7646558r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7646558r/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7646558r/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7646558r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7646558r
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7646558r/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest