Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-03-19
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 mars 1908 19 mars 1908
Description : 1908/03/19 (A2,N171). 1908/03/19 (A2,N171).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646555h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Année. NT0171 (Quotidien)
X»tfamtre : 3 **nflme*
Jeudi 19 Mars 1908.
COMŒDIA
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI'
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒD!A.PARÏS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 9 20 »
SA
RÉDACTION. & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PAR/8
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : C0MŒDIA»PARI$
ABONNEMENTS :
UN AN e MCI9
- -,
Paris et Départements 24 fr, 12 fr.
Étranger : fi - # 40 » 20 a
Une "colle"
- C'est très bien. Un dernier mot,
jeune homme. Jamais, depuis des siècles,
on n'a aussi fréquemment prononcé le
mot de génie qu'en cette époque d'abon-
dantes interviews théâtrales. On accorde
du génie à toutes sortes de gens et à tou-
tes sortes de choses, on en découvre
dans le nez des grands comiques et dans
le derrière des danseuses, quand on n'en
exige pas d'un dramaturge de dix-huit
ans. Enfin, le génie s'impose, il a la vo-
§ue, il est exigé dans les milieux d'élite,
et il en faut au moins un par dîner.
Voulez-vous, jeune homme, me dire ce
que c'est que le génie?
- Oui, M'sieu.
- Qu'est-ce que c'est que le génie?
- Le génie, M'sieu?
- Parfaitement, le génie.
- C'est. Eh bien! par exemple,
c est Mounet - Sully quand il joue
Œdipe. Ou aussi, Ubu, vous savez
fcien, Ubu?.
- Oui, j'ai entendu dire ces choses, et
d autres, équivalentes. Elles sont admis-
sibles. Elles sont contestables. Elles trou-
blent. Elles noient le philosophe dans un
océan de méditation. Elles excitent par-
fois l'esprit à d'étranges perversités.
Ainsi, pour n'en citer qu'une, je me rap-
Pelle l'envie, exprimée par une femme
enceinte, d'assister à une représentation
de bienfaisance où Œdipe serait joué par
T'Ibu, et Ubu par Mounet. Mais nous
voilà dans le domaine du fantastique et
du snobisme, et cela ne nous apporte pas
Une définition, une bonne définition
classique et solide. Dites-moi, jeune
nomme, dites-moi en peu de mots, clairs
et précis, ce que c'est que le génie?.
- Dame, M'sieu!.
- Vous ne l'avez pas, la définition.
ien • , Essayons de vous la suggérer. Re-
cherchons ensemble, à travers les diffé-
rents systèmes, ce que c'est que le génie.
ensuite, la définition viendra toute seule.
» Le génie, mon ami, le génie.
» Evidemment, c'est assez compli-
qué. Une pomme, c'est une pomme.
On nel parle pas ainsi du génie. Il s'en-
toure d'explications et de commentaires.
SI il était. visible. tangible.- si nous
pouvions le prendre dans la main, ce ne
8erait Pas le génie. Cependant, ne nous
pons pas.
» Voyons. voyons.
» Le génie.
» Commençons. - il faut de l'ordre
pour ne pas s'égarer dans les spécula-
tions abstraites — commençons par in-
Uer Platon: Platon nous dit que le
?enie est un délire. Je ne veux pas vous
lInposer cette façon de voir, qui est un
peu celle des aveugles. Le génie est un
délire le génie est un délire, cela ne
détermine pas grand'chose. D'ailleurs,
Platon ! oui, enfin, Je m'entends.
» Hegel, lui. — décidément, voya-
Beon sans ordre, sinon nous ne nous en
titerons jamais — Hegel voyait dans le
génie, en quelque sorte, un septième
sens. Soit. Mais lequel? Celui du génie.
C'est simple. C'est insuffisant. C'est un
petit point de départ, un de ces petits
points * de départ avec lesquels les philo-
sophes écrivent de gros livres.
Ne nous égarons pas. Donc, He-
gel. Que disait donc Hegel? Ah! oui!
Après avoir évité de définir le génie, il
affirme que le génie doit être lucide et
Escient.
» Malheureusement, cette indication,
qui pourrait nous mettre sur une voie,
est radicalement contredite par Kant, le-
quel exige que le génie soit incompré-
hensible à lui-même. Je puis analyser
ainsi l'impression que m'ont produite
certains pianistes virtuoses et obstinés,
et infatigables, et, pour TOUT dire, gé-
niaux. Mais je n'ai pas ma définition.
n»8enie.-
» Qu'en dit Helvétius? Que c'est l'in-
vention. Oui. Bien sûr. Hum 1. Ponson
du terrail n'en manquait pas (d'inven-
tion, Il s'entend).
» Boileau, lui y met le génie dans la
raison, et en prend prétexte pour ensei-
gner à Racine à faire de mauvais vers.
Le génie dans la raison. Mon Dieu!
Polissez-le sans , cesse, et le repolissez.
Non, non, ce génie passé au ripolin est
décidément inacceptable.
» Pas dans la raison, dit Taine, -
dans de np¥?a- n' Et aussi dans une
sorte de perspicacité supérieure fortifiée
par le terrain moral où le génie est né.
Bien! Mais encore une fois, qu'est-ce
que le génie? re une f°is> qu'est-ce
a «( C'est, dit Shakespeare, ce qu'il y a
a dans rnes ceuvres » - Ah ! Je com-
mence à comprendre. Ah! 'e COm"
Au moment de comprendre, j'ai la
faiblesse de me remémorer Hugo, et
voilà que, déjà, je comprends moins. Car
Hugo, qui avait parfois la passion des
choses vagues, donna du génie à des
images un peu floues. C'est l'infini »,
dit-il. Puis, cherchant à Préciser: (( C'est
le Ie ne sais quoi du mystère murmurant
le je ne sais Tsortï Et encore; « C'est
du surhumain sortant de l'homme. „
Soit Il me parait cependant difficile de
s' en tenir là.
» Petit effort^ bonne vieilb mémoire,
un Petit eff'ort!
c'est la Patience. Que le génie,
» Newton? Que c'est l'attention. -
» Mme de Un excès de phosphore.
rieure. de Staël? Une fièvre inté-
uLa Bruyère? Une doLLbie ipue. --j
» Byron? Une infirmité. Au vrai, By-
ron était pied-bot.
» Et les médecins? Le docteur Lélut
en fait une hallucination intermittente.
Le docteur Moreau, tourangeau joyeux,
l'assimile à l'aliénation mentale : la trans-
cendance intellectuelle, rugit-il, prend sa
source dans les mêmes conditions orga-
niques que la folie. « La constitution des
hommes de génie est bien réellement la
même que celle des idiots. »> Curieux et
consolant.
» Ah! le génie! Emerson en fait une
lumière dont la fin est de diriger les
masses dans une voie morale. Tandis
que Tristan Bernard lui conteste le droit
de façonner des bons citoyens.
» Enfin, voilà dix minutes que je m'es-
souffle. J'en ai certainement assez dit
pour vous enflammer l'âme et pour vous
suggérer des paroles définitives. Voulez-
vous bien, jeune homme, me dire ce que
c'est que le génie?
— Je ne sais pas, M'sieu!
— Eh bien! moi non plus, mon ami!
Henry KISTEMAECKERS.
Nous publierons demain un article de
JACQUES MAY
Échos
L
homme qui pouvait être là.
M. Claretie a des souvenirs - et ça
se sait, car il ne prie personne ce nous les
communiquer.
- .J'étais là, telle chose m'advint! se
plaît-il à répéter.
Reporter de geurre, feuilletoniste, ro-
mancier, académicien, administrateur de la
Comédie-Française, tout ça produit d'abon-
dante « coDie ». -
Mais voilà qui est plus grave. M. Clare-
tie ne se contente pas de nous narrer les
événements auxquels il assista.
Récemment, dans sa Vie de Paris, évo-
quant les souvenirs du siège, il nous par-
lait de cette bataille héroïque et doulou-
reuse de Champigny, dont l'anniversaire
est, chaque année, pieusement célébré, et
il nous rappela la fureur de Ducrot vaincu
qui, dans un corps-à-corps farouche, brisait
son épée dans le ventre d'un officier saxon.
Et M. Claretie, nous indiquant le lieu de
ce petit drame de la grande journée, nous
avoue:
- J'aurais pu me trouver là!
Si M. Claretie se met à faire défiler tous
les événements auxquels il aurait pu assis-
ter!. -
]
1 y a promesse de mariage.
Entre qui?
Entre un jeune poète dramatique, déjà
fort connu, et une jeune tragédienne d'un
talent très beau, très vibrant et très re-
marqué.
Elle a un prénom romanesque et lui un
prénom romantique, et ces deux prénoms
ont chacun quatre lettres.
Qui vivra verra!
1
1 est reconnu maintenant que, de tout
ternes. la coiffure fut un art véritable.
et les efforts des spécialistes méritent d'être
justement encouragés. Parmi ceux qui, à
notre époque, ont fait le plus pour le pro-
grès de cet art, il convient de citer au
tout premier rang le maître coiffeur La-
lanne, 100, faubourg Saint-Honoré, dont
l'incomparable habileté dans ses composi-
tions diverses est universellement recon-
nue.
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye
cher bijoux, diamants, perles, auto-
mobiles, reconnaissances du Mont-de-Piété,
100 0/0, les dégage sans frais, même chez
des tiers.
u
ne jolie main est, chez la Parisienne,
naturellement élégante, un attrait de
plus. Elle ne l'ignore pas. Aussi prend-elle
bien soin de ses ongles roses et de ses
menottes fines, caractéristiques irréfutables
de la race. Elle sait trouver chez Mme veuve
Léonie Bernède, manucure-pédicure, 12,
rue du Mont-Thabor, tout ce oui est indis-
pensable à sa beauté, que l'obésité vient
aussi très sournoisement combattre et qui
ne saurait résister au traitement de l'ex-
perte spécialiste.
c
'est à juste titre que les Delaunay-
Belleville sont préférées Dar nos
chauffeurs les plus notoires, car la marque
célèbre entre toutes jouit d'une vogue con-
sidérable et largement méritée.
o
h! ce Dîner des Théâtres inventé par
le Restaurant Champeaux, mais tous
nos directeurs parisiens devraient le bénir !
Quand on a pris un simple et excellent
repas dans le hall confortable de la place
de la Bourse, tous les décors sont neufs,
le grand ténor chante juste et l'illustre tra-
gédienne est jeune!.
NOUVELLE A LA MAIN
u
n groupe d'Anglais a obtenu 1 autori-
sation de visiter la Comédie-Fran-
çaise.
Promenade dans la salle, dans les cou-
loirs et sur la scène. Halte admirative de-
vant la grande cheminée de marbre du
foyer, questions sur les bustes, exclama-
tions sur le « plateau ».
Enfin, les nobles étrangers demandent à
voir « Le Livre d'Or ».
— Qu'à cela ne -tienne! répond, ai-
mable, M. Claretie. -
Et, sur son ordre, un huissier galonné
apporte un Indicateur des Chemins de ter.
Le Masque de Verre.
La Maison est à nous. ,.
c'est à vous d'en sortir
Les Ides de Mars. LEtat règle la succession Claretie.
: Les prétendants. On nous rendra le Comitè* de lecture.
M. Claretie se réfugie dans l'immortalité.
Oraison funèbre
EN LA MANIÈRE DE M. DE MEAUX, QUI FIT
L' « HISTOIRE DES VARIATIONS »
S'il était besoin, parmi tant d'exemples
illustres, de montrer une fois encore aux
hommes la façon dont se poursuivent, au
travers des vaines agitations de chaque jour,
les décrets de la divine Providence, il suf-
firait, je crois, de retracer en quelques pa-
roles la carrière de celui qui vient de dispa-
raître aujourd'hui.
Dans leur vanité insondable, les aveugles
fils d'Adam que le désir de savoir précipite
chaque jour davantage dans un abime d'i-
gnorance, se sont imaginé volontiers que
leurs propres lumières pouvaient les sous-
traire aux lois divines que le Créateur a po-
sées d'une manière immuable et, quelle que
soit la terreur que leur devraient inspirer les
étonnantes catastrophes dont Dieu s'est plu
à châtier de tout temps leurs erreurs,
ils semblent, dans leur dérèglement, se
complaire toujours davantage à précipiter
leur chute en égarant leurs pas au dehors
de la route somptueuse que les célestes dé-
crets leur avaient tracée.
Une illustration manifeste de cette fureur
démoniaque, bien capable cependant de
faire trembler l'audace et l'orgueil des puis-
sants, nous fut depuis longtemps fournie
(Henri, Manuel, phot.)
LE FOYER D'INCENDIE
par l'histoire des protestants dont il se-
rait trop long de retracer les furieuses va-
riations. Du jour où, pour la première fois,
ils attaquèrent les dogmes de l'Eglise et
mirent en doute les bases les plus saintes
d'une religion dont les Pères, en leur toute
sagesse, avaient établi les règles immua-
bles, leur fureur ne connut plus de bornes.
Doutant de la réalité des dogmes es-
sentiels, ils devaient fatalement s'attaquer
à la critique des textes, puis aboutir à la
négation de la divinité même du Christ, et
les plus savants parmi leurs docteurs ne
nous ont point, de nos jours, épargné ce
scandale.
Il n'est point besoin des lumières céles-
tes pour saisir avec évidence que cette
même histoire fut celle de M. Jules Cla-
retie,
Honoré de la vaine pompe officielle,
chargé de titres, d'honneurs et d'ans, M.
Jules Claretie, s'il n'eût point coupé de ses
propres mains la branche du chêne sécu-
laire sur laquelle il s'était assis, n'eût point
connu d'arrêt dans sa marche triomphale.
Son char poudreux, conduit par la même
main des dogmes officiels et des nobles
souvenirs classiques, l'eût conduit sans dé-
faillance jusqu'à l'auréole de gloire qui si-
gnale aux passants attentifs le tombeau de
l'homme qui, durant sa vie, ne changea pas
d'opinion.
Résolument armé de l'épée à deux tran-
chants sur le seuil du Temple classique'
dont il avait la garde, M. J. Claretie, dé-
daignant les vaines et passagères attaques
de modernes en délire, eût pu s'assurer
l'appui des hommes d'autrefois. Respec-
tueux de l'autorité séculaire de l'Etat, dont
il tenait sa charge, défenseur d'une illustre
Académie dont il était membre, protecteur
incorruptible d'un classicisme officiel, on
pouvait le critiquer, on pouvait l'injurier
même, on' ne pouvait l'abattre. Mais, hé-
las 1 les vaines préoccupations personnelles,
le désir de plaire à tous, le triste espoir de
rallier tous les suffrages en accueillant
d'une main égale toutes les opinions op-
posées, tout cela entraina l'infortuné vers
sa chute avec la même facilité qu'un châ-
teau de cartes, vain amusement des enfants,
et voici, comme dit le prophète, qu'aucune
tribu ne le reconnait plus aujourd'hui, dans
sa disgrâce, comme faisant partie des siens
Du jour où, sacrifiant aux vains ornement
du siècle, Jules Claretie rompit ovec les
dogmes classiques dont il tirait son auto-
rité, il lui fallait, de chute en chute, nier
l'autorité d'un gouvernement respecté, met-
tre en doute que l'Académie française fû;
l'unique berceau des Lettres, et accepter
sans discussion les pièces sacrilèges que lui,
offraient les ennemis de l'ordre et de l'au-
torité.
C'est là, Messieurs, un de ces enseigne-
ments tels que laJDivine Providence en sa
bonté consent parfois à en ménager aux hu-
mains et que notre faible entendement de-
vrait mieux saisir pour l'intelligence de nos
propres intérêts.
Il nous avertit d'une manière éclatante
qu'il n'y a dans la vie qu'une chose né-
cessaire — porro unum est necessarium
- n'avoir en soi, comme dit Tertullien,
qu'une seule attaire — in me unicum ne-
gotium mihi est — n'avoir que cette af-
faire au tond de son cœur, ne point cher-
cher à en mener plusieurs de front, lui don-
ner tous ses soins, toutes ses pensées, toute
sa vie, tous ses jours, toutes ses heures.
Et vous, grandes mânes, je vous appelle :
Corneille, Racine, Modère, vous qui ne
connûtes point les vaines comédies du
temps présent, sortez de votre tombeau, car
vous êtes venges. Du haut de votre céleste
demeure, penchez-vous sur cette Maison
que vous eussiez si tendrement chérie
s'il vous eût été donné d'être encore parmi
nous, et voyez comment s'en vont en pous-
sière ceux qui négligèrent de tresser jour-
nellement les couronnes qu'ils devaient à
votre mémoire auguste et vénérée.
G. DE PAWLOWSKI.
La journée d'hier aura été décisive. Le
sort de M. Jules Claretie est fixé, il n'aura
plus longtemps à administrer le Théâtre-
Français. Puisqu'on vient ici-même - et
avec quelle classique éloquence! - de
pleurer sur son destin fragile, bornons no-
tre tâche à raconter les faits qui se sont
succédé dans cette journée définitive du
dix-septième jour du mois de mars. Il
y a de ces présages. -
Un Comité révolutionnaire
Comme la douzième heure du iour son-
nait à toutes les horloges du quartier, on
vit arriver à la place Beauvau, où est situé,
vous le savez, le ministère de l'Intérieur,
un homme chaudement vêtu, qui ressem-
blait à Voltaire.
C'était M. Victorien Sardou. Il ve-
nait visiter le président du Conseil.
D'autres hommes l'y attendaient, c'étaient:
M. Doumergue, ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts; M. Dujardin-
Beaumetz, sous - secrétaire d'Etat aux
Beaux-Arts; M. Albert Carré, directeur de
l'Opéra-Comique, et M. P.-B. Gheusi, an-
cien co-directeur de l'Opéra.
M. Clemenceau, l'ange du Foyer, parla.
M. Clemenceau parle bien. Renverser
quelqu'un n'est pas une tâche qui lui soit
difficile. Avec la même fougue qu'il fit le
procès de tant de ministères, il dressa un
vigoureux réquisitoire contre l'administra-
teur du Théâtre-Français. Il dit que, par
ses maladresses, M. Jules Claretie avait
conduit au naufrage la barque qu'il avait
mission de guider et de faire atterrir sanr
encombre, et qu'il était nécessaire de se dé-
barrasser de ce mauvais pilote.
M. Doumergue présenta timidement 12
défense de son subordonné hiérarchique -
il plaida, sans grande conviction, mais avec
beaucoup de bonne volonté, les circons
tances atténuantes. Nul ne l'écouta et, sur
le-champ, il fut décidé que M. Albert Carré
succéderait, au Français, à M. Jules Cla
retie.
Il ne restait plus qu'à trouver le moyer
de « débarquer » avec les égards qui Iv
sont dus, l'administrateur général.
Le discours de l'ambassadeur
Voici ce qu'on va lui proposer, et c'es'
notre éminent confrère M. Adrien Hébrard
directeur du Temps, qui sera chargé de
cette négociation.
On dira à M. jules Claretie :
« Vous avez entraîné la Comédie-Fran
çâise dans des* aventures qui semblent des
tinées à la compromettre — en attendant
qu'elles la ruinent. Vous avez failli à la
tâche que vous avez assumée. Tant pis pour
vous. Il faut partir! Frère; il faut partir!
« Nous ne vous renvoyons pas : ce serai'
mal reconnaître les services que vous avez
pu quelquefois rendre à l'art dramatique,
aux journalistes et aux ministres. Mais nous
vous disons : Allez-vous en de bon ccev.,
vous avez fait votre temps. Laissez ',a place
à d'autres. Et pour vous consoler, nous
avons, en quelque chancellerie, une magni
fique plaque de grand-officier de la Légion
d'honneur que nous serons heureux d'épin-
gler sur votre habit vert.
« Si vous ne partez pas de bonne grâce
que va-t-il advenir?. Nous vous prévenons
très cordialement, mais très fermement
que si vous perdez le procès qui vous est
intenté par MM. Octave Mirbeau et Tha-
dée Natanson, non seulement nous nous
désolidarisons d'avec vous, mais encore
nous vous révoquons.
« Alors, soyez gentil, soyez bien obéis-
sant et partez avec le sourire. Vous n'en
êtes pas à un sourire près.
« D'ailleurs, votre situation est bien dif-
ficile. Par certains documents qui ont été
publiés, il éclate que vous n'êtes pas, avec
vos comédiens, dans les termes les plus
cordiaux. Vous allez recevoir demain l'as-
signation de-MM. Mirbeau et Thadée Na-
tanson. Vous exposerez-vous à la vaine et
nouvelle humiliation de demander aux
membres de votre Comité d'administration
une autorisation de plaider, qu'ils vous re-
fuseront inévitablement?
Rapportez-vous en plutôt à la protesta-
tion qu'ils ont signée voici sept ans et' que
Comœdia enregistrait hier.
« Vous ne répondez pas, vous vous tai-
sez, vous avez compris. M. Jules Claretie,
vous êtes un homme d'esprit..,. »
Et'voilà à peu près comment M. Adrien
Hébrard, ambassadeur extraordinaire de la
République française auprès de la Comédie
non moins française, parlera à M. Jules
Claretie.
M. Albert Carré,
administrateur du Français
M. Jules Claretie est donc virtuellement
parti et l'on veut, l'on va nommer M. Al-
bert Carré. Un autre jour, nous dirons plus
longuement la satisfaction que nous cause
cet excellent choix. Il ne pouvait en être
de meilleur, et tous ceux qui tiennent au
prestige et à la gloire du premier théâtre
de France s'en réjouiront avec nous.
Résignez-vous, MM. Adolphe Brisson,
\drien Bernheîni, et vous tous dont on
ivait parlé, il vous faudra (hercher
1 illeurs, et c'est M. Albert Carré, direc-
sur de l'Opéra-Comique, qui, dans un
our que nous avons de bonnes raisons de
Toire prochain, succédera à M. Jules Cla-
"etie.
Déjà, hier soir, quelques confrères en
1nt dit quelques mots.
On va rétablir
le Comité de lecture
M. Albert Carré, comme don de joyeux
ivènement, solliciterait du ministre le réta-
blissement du Comité de lecture. Désireux
je demander un grand effort aux sociétai-
res, il voudrait auparavant leur rendre le
libre exercice de tous leurs droits.
M. Traversi nous écrit
# Bien entendu, le Foyer — on lui doit
bien cela! — sera joué au Français et nous
l'applaudirons vers le mois de novembre
prochain. Depuis le temps que nous l'at-
tendons !. Sans doute, pour nous faire pa-
tenter, en guise d'acompte, d'à valoir, la
Stampa nous en a donné l'analyse, une ana-
lyse inexacte, déformée et tendancieuse,
quoi qu'en prétende M. Camillo Traversi,
collaborateur de ce journal transalpin.
Sur un papier où flamboie le nom du
théâtre Réjane, il nous écrit, en effet:
Cher Monsieur de Pawlowski,
Comœdia vient de me mettre en cause au
sujet de l'analyse, très complète, et, je l'affir-
me, surtout très honnête, de la pièce de MM.
Mirbeau et Natanson, Le Foyer, publiée par
la Stampa, de Turin.
Mais Comœdia, sans le vouloir, commet deux
inexactitudes.
1° Le correspondant attitré à Paris de la Stam-
pa, de Turin, est M. C. Vesme, qui, depuis de
nombreuses années, remplit ses fonctions avec
un zèle admirable;
20 Ce n'est assurément pas M. Jules Clare-
tie, administrateur de la Comédie-Française, qui
m'a fourni les renseignements transmis à la
Stampa. Il faut ne pas connaître l'homme im-
peccable qu'est M. Jules Claretie pour oser
même le suspecter d'une telle indiscrétion.
Pour mon compte, je déclare hautement qu'étant
de ses plus fervents amis et admirateurs, il ne
me serait même pas venu à l'idée de ie ques-
tionner. Je réfute donc formellement une accu-
sation qui n'est qu'une pure fantaisie, doublée
d'une mauavise plaisanterie.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que.
j'envoie à la Stampa le scénario d'une de nos
grandes pièces parisiennes avant que cette piè-<
ce n'ait vu les feux de la rampe. Bien avant
leur apparition, j'ai ainsi fourni les analyses de
L'Aiglon, de M. Ed. Rostand; de L'Autre Dan-
geret de L'Escalade, de M. Maurice Donnay;
des Ventres Dorés, de M. Emile Fabre; de
L'Attentat et de M. Piégois, de M. Alfred
Capus; du Voleur et de SamsQn, de M. Berns-
tein; de L'Affaire des Poisons, de M. Victorien
Sardou; et; enfin, de La Femme Nue, de M.
Henri Battaiile.
Il est vrai que, jusqu'ici, les journaux pa-
risiens n'avaient pas encore eu la lamentable
idée de reproduire, et -de servir à leurs lecteurs,
mes « indiscrétions théâtrales ». Je ne ';ois.
aucun inconvénient à ce que l'argument d'une,
pièce française soit d'avance porté à la connais
« COMŒDIA n FAIT VALOIR A M. CLARETIE SES DROITS A LA RETRAITS
(Group, allégorique pour la place ds Théâtre-Français)
saoee de lecteurs étrafigêfs; maîs ce n'est poinf-
une raison pour que mes excellents confrères
parisiens se croient obligés d'imiter mon exem-
ple. Tant qu'elle n'est pas représentée, une
pièce appartient à ses auteurs. C'est absolument
la déprécier que de la dfsséquer ainsi sous les
yeux de ceux qui, les premiers, seront apre.1,69
à la juger.
Certain, par conséquent, de n'avoir person-
nellement jamais porté préjudice à l'un ou l'au-,
tre de nos grands auteurs, je proteste haute-
ment contre les qualificatifs « d'apache », « vo-
leur », et autres dont on a cru devoir me grati-,
fier. Je n'ai fait que mon métier de journaliste
trop bien renseigné; et sans outrepasser mes
droits, bien loin de publier des informations
fallacieuses et tendancieuses, j'ai toujours eu à
cœur de rester dans la vérité stricte et irréfu-
table. ,
Tout le premier, je rends hommage au grand
talent de M. Mirbeau. J'adore cette belle pièce
du Foyer, réellement admirable, et suis l'un'
des plus fervents disciples de la manière Mir-
beaunienne que je me plais à comparer à la
manière Balzacienne.
Quant à vous dire qui me renseigne si bien,
vous ne le voudriez pas! C'est un secret entre
mon petit doigt et moi.
Espérant, cher Monsieur de Pawlowski, quel
vous voudrez bien accorder l'hospitalité de
vos colonnes à ces quelques lignes, je voùa 3 ea,
remercie de tout cœur.
Votre très dévoué,
Camillo TRAVERS!.
M. Camille Traversi prodigue l'éloge..
avec impartialité et répartit équitablement
l'enthousiasme.
Ce que disent
les auteurs du "Foyer"
Nous avons demandé à MM. Octave
Mirbeau et Thadée Natanson ce qu'ils pen-1
saient de cette réponse étrange. Ils nous
ont dit:
« Il y a dans cette lettre un tel cynisme
et une absence si stupéfiante de sens mo-
ral que nous avions cru d'abord à une:
joyeuse mystification. Elle est vraiment,;
affirmiez-vous, de M. Traversi?
« Quel commentaire pouvons-nous ajou.
ter?
« Tout de même, il y a une chose h rç-.
X»tfamtre : 3 **nflme*
Jeudi 19 Mars 1908.
COMŒDIA
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKI'
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒD!A.PARÏS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 9 20 »
SA
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UN AN e MCI9
- -,
Paris et Départements 24 fr, 12 fr.
Étranger : fi - # 40 » 20 a
Une "colle"
- C'est très bien. Un dernier mot,
jeune homme. Jamais, depuis des siècles,
on n'a aussi fréquemment prononcé le
mot de génie qu'en cette époque d'abon-
dantes interviews théâtrales. On accorde
du génie à toutes sortes de gens et à tou-
tes sortes de choses, on en découvre
dans le nez des grands comiques et dans
le derrière des danseuses, quand on n'en
exige pas d'un dramaturge de dix-huit
ans. Enfin, le génie s'impose, il a la vo-
§ue, il est exigé dans les milieux d'élite,
et il en faut au moins un par dîner.
Voulez-vous, jeune homme, me dire ce
que c'est que le génie?
- Oui, M'sieu.
- Qu'est-ce que c'est que le génie?
- Le génie, M'sieu?
- Parfaitement, le génie.
- C'est. Eh bien! par exemple,
c est Mounet - Sully quand il joue
Œdipe. Ou aussi, Ubu, vous savez
fcien, Ubu?.
- Oui, j'ai entendu dire ces choses, et
d autres, équivalentes. Elles sont admis-
sibles. Elles sont contestables. Elles trou-
blent. Elles noient le philosophe dans un
océan de méditation. Elles excitent par-
fois l'esprit à d'étranges perversités.
Ainsi, pour n'en citer qu'une, je me rap-
Pelle l'envie, exprimée par une femme
enceinte, d'assister à une représentation
de bienfaisance où Œdipe serait joué par
T'Ibu, et Ubu par Mounet. Mais nous
voilà dans le domaine du fantastique et
du snobisme, et cela ne nous apporte pas
Une définition, une bonne définition
classique et solide. Dites-moi, jeune
nomme, dites-moi en peu de mots, clairs
et précis, ce que c'est que le génie?.
- Dame, M'sieu!.
- Vous ne l'avez pas, la définition.
ien • , Essayons de vous la suggérer. Re-
cherchons ensemble, à travers les diffé-
rents systèmes, ce que c'est que le génie.
ensuite, la définition viendra toute seule.
» Le génie, mon ami, le génie.
» Evidemment, c'est assez compli-
qué. Une pomme, c'est une pomme.
On nel parle pas ainsi du génie. Il s'en-
toure d'explications et de commentaires.
SI il était. visible. tangible.- si nous
pouvions le prendre dans la main, ce ne
8erait Pas le génie. Cependant, ne nous
pons pas.
» Voyons. voyons.
» Le génie.
» Commençons. - il faut de l'ordre
pour ne pas s'égarer dans les spécula-
tions abstraites — commençons par in-
Uer Platon: Platon nous dit que le
?enie est un délire. Je ne veux pas vous
lInposer cette façon de voir, qui est un
peu celle des aveugles. Le génie est un
délire le génie est un délire, cela ne
détermine pas grand'chose. D'ailleurs,
Platon ! oui, enfin, Je m'entends.
» Hegel, lui. — décidément, voya-
Beon sans ordre, sinon nous ne nous en
titerons jamais — Hegel voyait dans le
génie, en quelque sorte, un septième
sens. Soit. Mais lequel? Celui du génie.
C'est simple. C'est insuffisant. C'est un
petit point de départ, un de ces petits
points * de départ avec lesquels les philo-
sophes écrivent de gros livres.
Ne nous égarons pas. Donc, He-
gel. Que disait donc Hegel? Ah! oui!
Après avoir évité de définir le génie, il
affirme que le génie doit être lucide et
Escient.
» Malheureusement, cette indication,
qui pourrait nous mettre sur une voie,
est radicalement contredite par Kant, le-
quel exige que le génie soit incompré-
hensible à lui-même. Je puis analyser
ainsi l'impression que m'ont produite
certains pianistes virtuoses et obstinés,
et infatigables, et, pour TOUT dire, gé-
niaux. Mais je n'ai pas ma définition.
n»8enie.-
» Qu'en dit Helvétius? Que c'est l'in-
vention. Oui. Bien sûr. Hum 1. Ponson
du terrail n'en manquait pas (d'inven-
tion, Il s'entend).
» Boileau, lui y met le génie dans la
raison, et en prend prétexte pour ensei-
gner à Racine à faire de mauvais vers.
Le génie dans la raison. Mon Dieu!
Polissez-le sans , cesse, et le repolissez.
Non, non, ce génie passé au ripolin est
décidément inacceptable.
» Pas dans la raison, dit Taine, -
dans de np¥?a- n' Et aussi dans une
sorte de perspicacité supérieure fortifiée
par le terrain moral où le génie est né.
Bien! Mais encore une fois, qu'est-ce
que le génie? re une f°is> qu'est-ce
a «( C'est, dit Shakespeare, ce qu'il y a
a dans rnes ceuvres » - Ah ! Je com-
mence à comprendre. Ah! 'e COm"
Au moment de comprendre, j'ai la
faiblesse de me remémorer Hugo, et
voilà que, déjà, je comprends moins. Car
Hugo, qui avait parfois la passion des
choses vagues, donna du génie à des
images un peu floues. C'est l'infini »,
dit-il. Puis, cherchant à Préciser: (( C'est
le Ie ne sais quoi du mystère murmurant
le je ne sais Tsortï Et encore; « C'est
du surhumain sortant de l'homme. „
Soit Il me parait cependant difficile de
s' en tenir là.
» Petit effort^ bonne vieilb mémoire,
un Petit eff'ort!
c'est la Patience. Que le génie,
» Newton? Que c'est l'attention. -
» Mme de Un excès de phosphore.
rieure. de Staël? Une fièvre inté-
uLa Bruyère? Une doLLbie ipue. --j
» Byron? Une infirmité. Au vrai, By-
ron était pied-bot.
» Et les médecins? Le docteur Lélut
en fait une hallucination intermittente.
Le docteur Moreau, tourangeau joyeux,
l'assimile à l'aliénation mentale : la trans-
cendance intellectuelle, rugit-il, prend sa
source dans les mêmes conditions orga-
niques que la folie. « La constitution des
hommes de génie est bien réellement la
même que celle des idiots. »> Curieux et
consolant.
» Ah! le génie! Emerson en fait une
lumière dont la fin est de diriger les
masses dans une voie morale. Tandis
que Tristan Bernard lui conteste le droit
de façonner des bons citoyens.
» Enfin, voilà dix minutes que je m'es-
souffle. J'en ai certainement assez dit
pour vous enflammer l'âme et pour vous
suggérer des paroles définitives. Voulez-
vous bien, jeune homme, me dire ce que
c'est que le génie?
— Je ne sais pas, M'sieu!
— Eh bien! moi non plus, mon ami!
Henry KISTEMAECKERS.
Nous publierons demain un article de
JACQUES MAY
Échos
L
homme qui pouvait être là.
M. Claretie a des souvenirs - et ça
se sait, car il ne prie personne ce nous les
communiquer.
- .J'étais là, telle chose m'advint! se
plaît-il à répéter.
Reporter de geurre, feuilletoniste, ro-
mancier, académicien, administrateur de la
Comédie-Française, tout ça produit d'abon-
dante « coDie ». -
Mais voilà qui est plus grave. M. Clare-
tie ne se contente pas de nous narrer les
événements auxquels il assista.
Récemment, dans sa Vie de Paris, évo-
quant les souvenirs du siège, il nous par-
lait de cette bataille héroïque et doulou-
reuse de Champigny, dont l'anniversaire
est, chaque année, pieusement célébré, et
il nous rappela la fureur de Ducrot vaincu
qui, dans un corps-à-corps farouche, brisait
son épée dans le ventre d'un officier saxon.
Et M. Claretie, nous indiquant le lieu de
ce petit drame de la grande journée, nous
avoue:
- J'aurais pu me trouver là!
Si M. Claretie se met à faire défiler tous
les événements auxquels il aurait pu assis-
ter!. -
]
1 y a promesse de mariage.
Entre qui?
Entre un jeune poète dramatique, déjà
fort connu, et une jeune tragédienne d'un
talent très beau, très vibrant et très re-
marqué.
Elle a un prénom romanesque et lui un
prénom romantique, et ces deux prénoms
ont chacun quatre lettres.
Qui vivra verra!
1
1 est reconnu maintenant que, de tout
ternes. la coiffure fut un art véritable.
et les efforts des spécialistes méritent d'être
justement encouragés. Parmi ceux qui, à
notre époque, ont fait le plus pour le pro-
grès de cet art, il convient de citer au
tout premier rang le maître coiffeur La-
lanne, 100, faubourg Saint-Honoré, dont
l'incomparable habileté dans ses composi-
tions diverses est universellement recon-
nue.
D
Regner, 4, rue des Capucines, paye
cher bijoux, diamants, perles, auto-
mobiles, reconnaissances du Mont-de-Piété,
100 0/0, les dégage sans frais, même chez
des tiers.
u
ne jolie main est, chez la Parisienne,
naturellement élégante, un attrait de
plus. Elle ne l'ignore pas. Aussi prend-elle
bien soin de ses ongles roses et de ses
menottes fines, caractéristiques irréfutables
de la race. Elle sait trouver chez Mme veuve
Léonie Bernède, manucure-pédicure, 12,
rue du Mont-Thabor, tout ce oui est indis-
pensable à sa beauté, que l'obésité vient
aussi très sournoisement combattre et qui
ne saurait résister au traitement de l'ex-
perte spécialiste.
c
'est à juste titre que les Delaunay-
Belleville sont préférées Dar nos
chauffeurs les plus notoires, car la marque
célèbre entre toutes jouit d'une vogue con-
sidérable et largement méritée.
o
h! ce Dîner des Théâtres inventé par
le Restaurant Champeaux, mais tous
nos directeurs parisiens devraient le bénir !
Quand on a pris un simple et excellent
repas dans le hall confortable de la place
de la Bourse, tous les décors sont neufs,
le grand ténor chante juste et l'illustre tra-
gédienne est jeune!.
NOUVELLE A LA MAIN
u
n groupe d'Anglais a obtenu 1 autori-
sation de visiter la Comédie-Fran-
çaise.
Promenade dans la salle, dans les cou-
loirs et sur la scène. Halte admirative de-
vant la grande cheminée de marbre du
foyer, questions sur les bustes, exclama-
tions sur le « plateau ».
Enfin, les nobles étrangers demandent à
voir « Le Livre d'Or ».
— Qu'à cela ne -tienne! répond, ai-
mable, M. Claretie. -
Et, sur son ordre, un huissier galonné
apporte un Indicateur des Chemins de ter.
Le Masque de Verre.
La Maison est à nous. ,.
c'est à vous d'en sortir
Les Ides de Mars. LEtat règle la succession Claretie.
: Les prétendants. On nous rendra le Comitè* de lecture.
M. Claretie se réfugie dans l'immortalité.
Oraison funèbre
EN LA MANIÈRE DE M. DE MEAUX, QUI FIT
L' « HISTOIRE DES VARIATIONS »
S'il était besoin, parmi tant d'exemples
illustres, de montrer une fois encore aux
hommes la façon dont se poursuivent, au
travers des vaines agitations de chaque jour,
les décrets de la divine Providence, il suf-
firait, je crois, de retracer en quelques pa-
roles la carrière de celui qui vient de dispa-
raître aujourd'hui.
Dans leur vanité insondable, les aveugles
fils d'Adam que le désir de savoir précipite
chaque jour davantage dans un abime d'i-
gnorance, se sont imaginé volontiers que
leurs propres lumières pouvaient les sous-
traire aux lois divines que le Créateur a po-
sées d'une manière immuable et, quelle que
soit la terreur que leur devraient inspirer les
étonnantes catastrophes dont Dieu s'est plu
à châtier de tout temps leurs erreurs,
ils semblent, dans leur dérèglement, se
complaire toujours davantage à précipiter
leur chute en égarant leurs pas au dehors
de la route somptueuse que les célestes dé-
crets leur avaient tracée.
Une illustration manifeste de cette fureur
démoniaque, bien capable cependant de
faire trembler l'audace et l'orgueil des puis-
sants, nous fut depuis longtemps fournie
(Henri, Manuel, phot.)
LE FOYER D'INCENDIE
par l'histoire des protestants dont il se-
rait trop long de retracer les furieuses va-
riations. Du jour où, pour la première fois,
ils attaquèrent les dogmes de l'Eglise et
mirent en doute les bases les plus saintes
d'une religion dont les Pères, en leur toute
sagesse, avaient établi les règles immua-
bles, leur fureur ne connut plus de bornes.
Doutant de la réalité des dogmes es-
sentiels, ils devaient fatalement s'attaquer
à la critique des textes, puis aboutir à la
négation de la divinité même du Christ, et
les plus savants parmi leurs docteurs ne
nous ont point, de nos jours, épargné ce
scandale.
Il n'est point besoin des lumières céles-
tes pour saisir avec évidence que cette
même histoire fut celle de M. Jules Cla-
retie,
Honoré de la vaine pompe officielle,
chargé de titres, d'honneurs et d'ans, M.
Jules Claretie, s'il n'eût point coupé de ses
propres mains la branche du chêne sécu-
laire sur laquelle il s'était assis, n'eût point
connu d'arrêt dans sa marche triomphale.
Son char poudreux, conduit par la même
main des dogmes officiels et des nobles
souvenirs classiques, l'eût conduit sans dé-
faillance jusqu'à l'auréole de gloire qui si-
gnale aux passants attentifs le tombeau de
l'homme qui, durant sa vie, ne changea pas
d'opinion.
Résolument armé de l'épée à deux tran-
chants sur le seuil du Temple classique'
dont il avait la garde, M. J. Claretie, dé-
daignant les vaines et passagères attaques
de modernes en délire, eût pu s'assurer
l'appui des hommes d'autrefois. Respec-
tueux de l'autorité séculaire de l'Etat, dont
il tenait sa charge, défenseur d'une illustre
Académie dont il était membre, protecteur
incorruptible d'un classicisme officiel, on
pouvait le critiquer, on pouvait l'injurier
même, on' ne pouvait l'abattre. Mais, hé-
las 1 les vaines préoccupations personnelles,
le désir de plaire à tous, le triste espoir de
rallier tous les suffrages en accueillant
d'une main égale toutes les opinions op-
posées, tout cela entraina l'infortuné vers
sa chute avec la même facilité qu'un châ-
teau de cartes, vain amusement des enfants,
et voici, comme dit le prophète, qu'aucune
tribu ne le reconnait plus aujourd'hui, dans
sa disgrâce, comme faisant partie des siens
Du jour où, sacrifiant aux vains ornement
du siècle, Jules Claretie rompit ovec les
dogmes classiques dont il tirait son auto-
rité, il lui fallait, de chute en chute, nier
l'autorité d'un gouvernement respecté, met-
tre en doute que l'Académie française fû;
l'unique berceau des Lettres, et accepter
sans discussion les pièces sacrilèges que lui,
offraient les ennemis de l'ordre et de l'au-
torité.
C'est là, Messieurs, un de ces enseigne-
ments tels que laJDivine Providence en sa
bonté consent parfois à en ménager aux hu-
mains et que notre faible entendement de-
vrait mieux saisir pour l'intelligence de nos
propres intérêts.
Il nous avertit d'une manière éclatante
qu'il n'y a dans la vie qu'une chose né-
cessaire — porro unum est necessarium
- n'avoir en soi, comme dit Tertullien,
qu'une seule attaire — in me unicum ne-
gotium mihi est — n'avoir que cette af-
faire au tond de son cœur, ne point cher-
cher à en mener plusieurs de front, lui don-
ner tous ses soins, toutes ses pensées, toute
sa vie, tous ses jours, toutes ses heures.
Et vous, grandes mânes, je vous appelle :
Corneille, Racine, Modère, vous qui ne
connûtes point les vaines comédies du
temps présent, sortez de votre tombeau, car
vous êtes venges. Du haut de votre céleste
demeure, penchez-vous sur cette Maison
que vous eussiez si tendrement chérie
s'il vous eût été donné d'être encore parmi
nous, et voyez comment s'en vont en pous-
sière ceux qui négligèrent de tresser jour-
nellement les couronnes qu'ils devaient à
votre mémoire auguste et vénérée.
G. DE PAWLOWSKI.
La journée d'hier aura été décisive. Le
sort de M. Jules Claretie est fixé, il n'aura
plus longtemps à administrer le Théâtre-
Français. Puisqu'on vient ici-même - et
avec quelle classique éloquence! - de
pleurer sur son destin fragile, bornons no-
tre tâche à raconter les faits qui se sont
succédé dans cette journée définitive du
dix-septième jour du mois de mars. Il
y a de ces présages. -
Un Comité révolutionnaire
Comme la douzième heure du iour son-
nait à toutes les horloges du quartier, on
vit arriver à la place Beauvau, où est situé,
vous le savez, le ministère de l'Intérieur,
un homme chaudement vêtu, qui ressem-
blait à Voltaire.
C'était M. Victorien Sardou. Il ve-
nait visiter le président du Conseil.
D'autres hommes l'y attendaient, c'étaient:
M. Doumergue, ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts; M. Dujardin-
Beaumetz, sous - secrétaire d'Etat aux
Beaux-Arts; M. Albert Carré, directeur de
l'Opéra-Comique, et M. P.-B. Gheusi, an-
cien co-directeur de l'Opéra.
M. Clemenceau, l'ange du Foyer, parla.
M. Clemenceau parle bien. Renverser
quelqu'un n'est pas une tâche qui lui soit
difficile. Avec la même fougue qu'il fit le
procès de tant de ministères, il dressa un
vigoureux réquisitoire contre l'administra-
teur du Théâtre-Français. Il dit que, par
ses maladresses, M. Jules Claretie avait
conduit au naufrage la barque qu'il avait
mission de guider et de faire atterrir sanr
encombre, et qu'il était nécessaire de se dé-
barrasser de ce mauvais pilote.
M. Doumergue présenta timidement 12
défense de son subordonné hiérarchique -
il plaida, sans grande conviction, mais avec
beaucoup de bonne volonté, les circons
tances atténuantes. Nul ne l'écouta et, sur
le-champ, il fut décidé que M. Albert Carré
succéderait, au Français, à M. Jules Cla
retie.
Il ne restait plus qu'à trouver le moyer
de « débarquer » avec les égards qui Iv
sont dus, l'administrateur général.
Le discours de l'ambassadeur
Voici ce qu'on va lui proposer, et c'es'
notre éminent confrère M. Adrien Hébrard
directeur du Temps, qui sera chargé de
cette négociation.
On dira à M. jules Claretie :
« Vous avez entraîné la Comédie-Fran
çâise dans des* aventures qui semblent des
tinées à la compromettre — en attendant
qu'elles la ruinent. Vous avez failli à la
tâche que vous avez assumée. Tant pis pour
vous. Il faut partir! Frère; il faut partir!
« Nous ne vous renvoyons pas : ce serai'
mal reconnaître les services que vous avez
pu quelquefois rendre à l'art dramatique,
aux journalistes et aux ministres. Mais nous
vous disons : Allez-vous en de bon ccev.,
vous avez fait votre temps. Laissez ',a place
à d'autres. Et pour vous consoler, nous
avons, en quelque chancellerie, une magni
fique plaque de grand-officier de la Légion
d'honneur que nous serons heureux d'épin-
gler sur votre habit vert.
« Si vous ne partez pas de bonne grâce
que va-t-il advenir?. Nous vous prévenons
très cordialement, mais très fermement
que si vous perdez le procès qui vous est
intenté par MM. Octave Mirbeau et Tha-
dée Natanson, non seulement nous nous
désolidarisons d'avec vous, mais encore
nous vous révoquons.
« Alors, soyez gentil, soyez bien obéis-
sant et partez avec le sourire. Vous n'en
êtes pas à un sourire près.
« D'ailleurs, votre situation est bien dif-
ficile. Par certains documents qui ont été
publiés, il éclate que vous n'êtes pas, avec
vos comédiens, dans les termes les plus
cordiaux. Vous allez recevoir demain l'as-
signation de-MM. Mirbeau et Thadée Na-
tanson. Vous exposerez-vous à la vaine et
nouvelle humiliation de demander aux
membres de votre Comité d'administration
une autorisation de plaider, qu'ils vous re-
fuseront inévitablement?
Rapportez-vous en plutôt à la protesta-
tion qu'ils ont signée voici sept ans et' que
Comœdia enregistrait hier.
« Vous ne répondez pas, vous vous tai-
sez, vous avez compris. M. Jules Claretie,
vous êtes un homme d'esprit..,. »
Et'voilà à peu près comment M. Adrien
Hébrard, ambassadeur extraordinaire de la
République française auprès de la Comédie
non moins française, parlera à M. Jules
Claretie.
M. Albert Carré,
administrateur du Français
M. Jules Claretie est donc virtuellement
parti et l'on veut, l'on va nommer M. Al-
bert Carré. Un autre jour, nous dirons plus
longuement la satisfaction que nous cause
cet excellent choix. Il ne pouvait en être
de meilleur, et tous ceux qui tiennent au
prestige et à la gloire du premier théâtre
de France s'en réjouiront avec nous.
Résignez-vous, MM. Adolphe Brisson,
\drien Bernheîni, et vous tous dont on
ivait parlé, il vous faudra (hercher
1 illeurs, et c'est M. Albert Carré, direc-
sur de l'Opéra-Comique, qui, dans un
our que nous avons de bonnes raisons de
Toire prochain, succédera à M. Jules Cla-
"etie.
Déjà, hier soir, quelques confrères en
1nt dit quelques mots.
On va rétablir
le Comité de lecture
M. Albert Carré, comme don de joyeux
ivènement, solliciterait du ministre le réta-
blissement du Comité de lecture. Désireux
je demander un grand effort aux sociétai-
res, il voudrait auparavant leur rendre le
libre exercice de tous leurs droits.
M. Traversi nous écrit
# Bien entendu, le Foyer — on lui doit
bien cela! — sera joué au Français et nous
l'applaudirons vers le mois de novembre
prochain. Depuis le temps que nous l'at-
tendons !. Sans doute, pour nous faire pa-
tenter, en guise d'acompte, d'à valoir, la
Stampa nous en a donné l'analyse, une ana-
lyse inexacte, déformée et tendancieuse,
quoi qu'en prétende M. Camillo Traversi,
collaborateur de ce journal transalpin.
Sur un papier où flamboie le nom du
théâtre Réjane, il nous écrit, en effet:
Cher Monsieur de Pawlowski,
Comœdia vient de me mettre en cause au
sujet de l'analyse, très complète, et, je l'affir-
me, surtout très honnête, de la pièce de MM.
Mirbeau et Natanson, Le Foyer, publiée par
la Stampa, de Turin.
Mais Comœdia, sans le vouloir, commet deux
inexactitudes.
1° Le correspondant attitré à Paris de la Stam-
pa, de Turin, est M. C. Vesme, qui, depuis de
nombreuses années, remplit ses fonctions avec
un zèle admirable;
20 Ce n'est assurément pas M. Jules Clare-
tie, administrateur de la Comédie-Française, qui
m'a fourni les renseignements transmis à la
Stampa. Il faut ne pas connaître l'homme im-
peccable qu'est M. Jules Claretie pour oser
même le suspecter d'une telle indiscrétion.
Pour mon compte, je déclare hautement qu'étant
de ses plus fervents amis et admirateurs, il ne
me serait même pas venu à l'idée de ie ques-
tionner. Je réfute donc formellement une accu-
sation qui n'est qu'une pure fantaisie, doublée
d'une mauavise plaisanterie.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que.
j'envoie à la Stampa le scénario d'une de nos
grandes pièces parisiennes avant que cette piè-<
ce n'ait vu les feux de la rampe. Bien avant
leur apparition, j'ai ainsi fourni les analyses de
L'Aiglon, de M. Ed. Rostand; de L'Autre Dan-
geret de L'Escalade, de M. Maurice Donnay;
des Ventres Dorés, de M. Emile Fabre; de
L'Attentat et de M. Piégois, de M. Alfred
Capus; du Voleur et de SamsQn, de M. Berns-
tein; de L'Affaire des Poisons, de M. Victorien
Sardou; et; enfin, de La Femme Nue, de M.
Henri Battaiile.
Il est vrai que, jusqu'ici, les journaux pa-
risiens n'avaient pas encore eu la lamentable
idée de reproduire, et -de servir à leurs lecteurs,
mes « indiscrétions théâtrales ». Je ne ';ois.
aucun inconvénient à ce que l'argument d'une,
pièce française soit d'avance porté à la connais
« COMŒDIA n FAIT VALOIR A M. CLARETIE SES DROITS A LA RETRAITS
(Group, allégorique pour la place ds Théâtre-Français)
saoee de lecteurs étrafigêfs; maîs ce n'est poinf-
une raison pour que mes excellents confrères
parisiens se croient obligés d'imiter mon exem-
ple. Tant qu'elle n'est pas représentée, une
pièce appartient à ses auteurs. C'est absolument
la déprécier que de la dfsséquer ainsi sous les
yeux de ceux qui, les premiers, seront apre.1,69
à la juger.
Certain, par conséquent, de n'avoir person-
nellement jamais porté préjudice à l'un ou l'au-,
tre de nos grands auteurs, je proteste haute-
ment contre les qualificatifs « d'apache », « vo-
leur », et autres dont on a cru devoir me grati-,
fier. Je n'ai fait que mon métier de journaliste
trop bien renseigné; et sans outrepasser mes
droits, bien loin de publier des informations
fallacieuses et tendancieuses, j'ai toujours eu à
cœur de rester dans la vérité stricte et irréfu-
table. ,
Tout le premier, je rends hommage au grand
talent de M. Mirbeau. J'adore cette belle pièce
du Foyer, réellement admirable, et suis l'un'
des plus fervents disciples de la manière Mir-
beaunienne que je me plais à comparer à la
manière Balzacienne.
Quant à vous dire qui me renseigne si bien,
vous ne le voudriez pas! C'est un secret entre
mon petit doigt et moi.
Espérant, cher Monsieur de Pawlowski, quel
vous voudrez bien accorder l'hospitalité de
vos colonnes à ces quelques lignes, je voùa 3 ea,
remercie de tout cœur.
Votre très dévoué,
Camillo TRAVERS!.
M. Camille Traversi prodigue l'éloge..
avec impartialité et répartit équitablement
l'enthousiasme.
Ce que disent
les auteurs du "Foyer"
Nous avons demandé à MM. Octave
Mirbeau et Thadée Natanson ce qu'ils pen-1
saient de cette réponse étrange. Ils nous
ont dit:
« Il y a dans cette lettre un tel cynisme
et une absence si stupéfiante de sens mo-
ral que nous avions cru d'abord à une:
joyeuse mystification. Elle est vraiment,;
affirmiez-vous, de M. Traversi?
« Quel commentaire pouvons-nous ajou.
ter?
« Tout de même, il y a une chose h rç-.
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