Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-03-14
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 mars 1908 14 mars 1908
Description : 1908/03/14 (A2,N166). 1908/03/14 (A2,N166).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646550f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
* Ann4«. « N" 1*4 (Quoi Ht*») %ê |Ï1W»#C*
'Samedi 1*"Mars^90K,
COMŒDIA
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKi
•RÉDACTION & ADMINISTRATION : 1 Il
27, Boulevard Poissonnière, PARIS *-
TÉLÉPHONE 208-07
Adresse Télégraphique : C0MŒDIA-PA&1S
ABONNEMENTS:
UNAtI « SOUt
Paris et Départements 24 fr. 13 Cr.
Étranger. 40 » 20 m
6
RÉDACTION à ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 9 «OIS
Pans et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 s 20 9
L'Arbre
du Boulevard
Elégie funambulesque par Ariel
Ce pauvre arbre du Boulevard
S^il est, ou non, un conifère
Pécuchet le dise à Bouvard !
Alphatid ne peut plus rien y faire ;
Que, pince dans le trébuchet
D'une « colle » aussi satanique,
Bouvard lé donne à Pécuchet
Pour innommable en Botanique ;
Enfin, que réduits aux abois
Par l'ardeur de leur steeple-chase,
D'entente, ils lui signent le bois
Dont on fait les bâtons de chaise, -
Ou de réglisse" - moi je, dis
Que le lamentable cylindre
Est, des dimanches en jèudis,
le long de l'an, l'arbre à plaindre.
II -
Car de quoi vit-il? - Oui, tel est
Le problème que l'on se pose,
S'il peut en régler pour Hamiet
Le « that it is » qu'un Œdipe ose î
Végéta! confus, s'il en fut,
Sur le gril de son armature
De quoi s'alimente ce fût
Tout préparé pour la mâture?
Oncques le nom de: « l'Arbre sec »
Ne cadra mieux — lisez « potence >» —
Qu'avec cette artère où Gobseck
Exerce encore sa - prépotence.
Sur les fêtards aux blancs plastrons
'Qui sèment l'or des bas de laine
Entre ces mornes, hélas, troncs
; u Gymnase à la Madeleine.
l -
¡(Eil du Monde, est-ce là ton cil?
refait aux lèvres indivises.
Du Nombril ce mirliton s'il
N'exprime ni sons ni devises?
J'ai vu la rame dans les pois, *—
L'échalas de vignes, - la perche •
Vainement enduite de poix
qu1 orne un vieux tube où l'oiseau perche ;;
^utre, où les jours de fâfeboula
cocagne suspend sa fittÊrëfte, —
g* F'espéee de fatome 6ft fa
calle au bout d'un fil se brimbale;
J'ai compris les ais du châssis
Oui mime l'alphabet de Chappe,
mais, fus-je sous la hache assis,
- arbre boulevardier m'échappe. -
• III
Veille a ces lames de fond
xui. bruissent dans les coquilles,
écoutez la rumeur que font
Les catacombes dans ses quilles,
j-orsque le Métropolitain
Lui passe à travers la racine.— *
oh -- c'est ton monstre, Hippolyte, hein,
'el que le décrit feu Racine? -
souffre à ses pieds dont le gaz
0l*ge les fibres malchanceuses;
,ornme celles que tord Degas
Aux bas en vrille des danseuses.
Quant à sa cime, — si le mot
^applique à tant de calvitie, -,-
ux, vaudrait croquer le marmot
ans l'air que le chacal vicie
Que d'y chercher l'ombre, d'un poil,
je vous confie à l'oreille
cette langue dite : d'oil
Vu Miréio s'écrit: Mireille,
Que, la nuit — d'honneur, ce n'est point
Pour avec Pampelnne —
Il dresse plus dl sous un point
on ne peut en voir de la lune.
IV
Sjere>Pas, pas. — Si, j'en Saute un,
l' unique,. à la Mi-Carême.
aileyrand, évêque d'Autun,
y souffrait plats que de carême;
184 le Carnaval, rival
De ce, maître-queux en goguette,
Fait aumône d'un festival
Au tri.ste jonc que Verdier guette.
Quand les masques et les pantins.
Parmi les shobs à chapeau lisse
Dérubanent des serpentins
Autorisés par la police,
Et qu'on nous monte ce bateau
De balader par la grand,,'V'ille
Dans un jardin peint par Watteau
Des animaux peints par Grandville,
L'arbre mange, — considérons
Que c'est à la quadragésime,
Des confetti qui sont des ronds
De Pam a cacheter azyme!
v ■. ■■■
puis, au marronnier du vingt mars,
L'abeille pend ses chrysalides;
On dirait que le champ de Mars
Pousse aux pilons des invalides;
Et nwSSeJeaux' touj°urs en Heurts
f chauds que le rat à squares
DistiSiient les premières fleurs
Sur les-gilets des rastaquouères ;
E?ifermine sur les fortifs, -/
,] le. Pavé de la caserne,
fîerci(:es sP°rtifs»
Se vert-de-grise de luzerne ;
des voitures à bras
Qu'il ? de Serbes près dléclore,
Que uPpJrnd- le pauvre arbre ras,
Ue le Printemps en fait sans chlore!
VI ■:
Suit l'Eté. Sous le plomb fondu.
Qui calcine nos canicules
Et dont Réaumur confondu
Ne marque plus les canicules,
La charmille aux petits boursiers
Se couvre de ces hippobosques
Friands du naseau des coursiers
Et du front des dames de kiosques;
Le vent, qui chasse d'ArgenteuiL
La poudrette où mûrit l'asperge i
Parfume le cil du grand Œil
Du benjoin dont il nous asperge.
Il bourgeonne, mais ses surgeons
Si rares que le ciel en tonne,
Avortent comme œufs d'esturgeons
Quand le Russe les presse en tonne.
Automne et fin. L'arbre martyr ;
Dans l'asphalte qui le délabre,
Reprend sans plus s'en départir
Son office de candélabre.
VII
Pourtant il a vécu, ce pieu !
Il a même changé d'écorce;
Que dis-je, on l'ébranche ! Ah mon Dieu,
Craint-on qu'il ne masque le Corse
Sur sa colonne? 0 mon poteau
Qu'as-tu respiré pour ton rhume ?
Est-ce l'haleine de l'auto
Que le sol boit et que l'air hume?
Bois-tu la sueur des torrents
Humains, l'absinthe des terrasses,
Ou le graillon des restaurants,
Où l'Europe mêle ses races?.
Mais nul ne le saura jamais
Et les plus doctes compagnies
Jettent la clef aux Regaroeys
Et la serrure aux Harpignies.
VIII
Or, pendant que sous le Haubert
Dont les arme la Connaissance
Les deux prud'hommes de Flaubert
Estocadent sur son essence,
Le bon sens, l'éternel, l'inné,
Celui de Sarcey de Suttières
M'a nommé l'arbre : — à toi, Linné ! •—
Le peuplier de pissotières.
CALIBAN.
Non puwerons âemairt nn article di -
LôtffS MÂRSDLLËAtT
Panem et circenses
Il est véritablement curieux de voir avec
quelle facilité les opinions les plus contra-
dictoires peuvent être soutenues avec suc-
cès en des siècles différents.
Chez les anciens, un gouvernement ne
s'établissait d'une façon sérieuse que du
jour où il dssurait aux citoyens les deux
bases essentielles de la vie: le pain et le
théâtre.
Aujourd'hui, c'est tout justement le con-
traire, et le premier soin de notre adminis-
tration est, loin de les soutenir, d'imposer à
nos théâtres de lourdes charges soi-disant
en faveur du peuple.
Ce procède, du reste, n'est point parti-
culier au monde des théâtres, il s'applique
a tout ce oui personnifie le luxe dans notre
pays, et l'on ne sait où cette fausse con-
ception du véritable bonheùr d'un peuple
nous conduira.
Une tois entré dans cette voie, il est
bien évident, en effet, que l'on ne-saurait
s'arrêter en chemin. C'est ainsi que la
transformation du Louvre en asile. de nuit
s'impose à bref délai pour le bien des pau-
vres et que nos députés pourraient, avec
fruit, reprendre l'un des plus humoristiques
proiets de la Convention qui consistait à
planter des betteraves dans, les Tuileries et
d'utiles céréales dans les Champs-Elysées.
Quant à la place de la Concorde, il me pa-
rait urgent de la modifier dans un sens
plus démocratique, et de ne plus laisser inu-
tilisé, en l'honneur d'une monstrueuse su-
perstition monolithique d'un autre âge, un
espace que le plus élémentaire bon sens in-
dique pour y établir la Crèche centrale des
familles travailleuses de Paris.
A moins que l'on n'arrive à faire com-
prendre à nos contemporains que ta soi-di-
sant répartition, entre les pauvres, du luxe
existant équivaut à la simple destruction
d'un rêve qui permet à chacun de s'entou-
rer d'illusions en se figurant qu'un jour il
pourra, lui aussi, devenir riche sans toute-
fois lui révéler jamais que ce bonheur n'a
point d'autre réalité véritable que celle des
rois de comédie cousus d'or et des décors
de théâtre.
G. DE PAWLOWSKI.
Echos
Ce soir, a huit heures et demie, au théâ-
tre Réjane, première représentation de Qui
perd gagne, pièce en cinq actes, de M.
Pierre Veber, d'après le roman de M. Al-
fred Capus.
Les damés ne seront admises que, sans
chapeau à l'orchestre et au balcon.
Ce soir, à huit heures et demie, aux Nou-
veautés, répétition générale de Occupe-toi
d'Amélie, pièce en trois actes et quatre ta-
bleaux, de M. Georges Feydeau.
Ce soir, à huit heures et demie, à l Olym-
pia, répétition générale à bureaux ouverts
de La Revue Joyeuse, dix-huit tableaux de
MM. Quinel et Henry Moreau, musique
nouvelle et arrangée par Olivier Cambon,
costumes dessinés par Minon, exécutés par
la maison Pascoud, décors de Chùrtiboule-
ron et Mignard.
Demain dimanche, en soirée, première
représentation. Dans l'après-midi, la, Revue
sera donnée en matinée sans augmentation
de prix. -
L
e quarante et unième fauteuil.
Nous le croyions réservé à M. Oc-
tave Mirbeau, qui eût été reçu sous la cou-
pole par M. Jules Claretie.
Il n'en est rien. Le théâtre de Mont-
rouge vient de faire placarder sur tous les
murs de Paris l'affiche suivante: « Le
MaÎtre de Forges, pièce en cinq actes, de
M. Georges Ohnét, de l'Académie fran-
çaise. » Nous tenons de source confiden-
tielle que M. Georges Ohnet sera reçu par
M. Jules Lemaître.
D
roit des pauvres.
Me Gustave Cahen, avoué au Tribu-
nal civil de la Seine, et Me Charles Mathiot,
avocat à la Cour d'appel de Paris, ont pré-
senté à l'Association des directeurs de théâ-
tre de Paris et au Conseil judiciaire de cette
association un mémoire minutieusement do-
cumenté sur la question du droit des pau-
vres.
Le but de" cette étude - dont Comœdia
aura la bonne fortune d'offrir la primeur à
ses lecteurs — était de mettre sous les
yeux des directeurs les documents néces-
sàires pour que tous puissent se mettre à
la besogne afin d'aboutir très rapidement à
un modus vivendi plus pratique et plus
équitable.
L
2s patriciens.
A la représentation de Sherlock Hol-
mes, que Pierre Decourcelle adapta avec
tant d'habileté de Conan Doyle.
Deux élégantes, haut chapeautées, écou-
tent avec une attention concentrée, en com-
pagnie d'un jeune homme qui porte un
grand nom de l'aristocratie française.
Les jacasseries ont cessé ; une petite ride
barre le front blanc des jeunes femmes et le
gentilhomme fixe deux grands yeux étonnés
et bleus sur la scène; tous s'intéressent
prodigieusement aux péripéties de la pièce.
Et tout à coup, le patricien s'écrie, plein
d'admiration, et de façon à, être entendu
par ses deux voisines: , ;
- Oh ! ce Shakespeare, quel génie !
L
es parrains du Chevalier.
Peu de personnes encore peuvent se
natter de connaître la partition au c neva-
lièr d'Eon. Les auteurs la - cachent avec
soin, les interprètes n'en souMent mot.
Mais Contoe dia,, qui sait presque tout, sait
pottrtimt qu'un soir du comfftifiçeniçnt de
nriwrr la pattîtk»* fut èhartlée en entier
par.?. GMfrsrd père, alors tffrecteirf de
l'Opéra, et par M. GaiUiard fils.
C'est eux que nous ironç voir, lorsqu'il
s'agira de faire l'avant-première.
M. CLARETIE. - M. Mirbéau demande
300,000 francs de dommages-intérêts.
M. de FÉRAUBY. — Que voulez-vous, mon
cher administrateur., a les affaires sont les af-
faires. - » :
A
propos de Dante. 1 1 i
Le Dante ferait-il recettes après cinq
siècles ecouies r un reruse au n,,: -
un monde d'invités — aux séances de cri-
tique dantesque. M. Ricciotto Canudo a
donné, hier, à l'Ecole des hautes études so-
ciales, sa :seconde « leçon » sur le Pur-
gatoire.
Certes, le conférencier, à force d'in-
géniosité et de précision, renouvelle un su-
jet trop traité. Mais le succès de ces mati-
nées dantesques est pour une admirable di-
seuse à la voix souple et prenante, qui ar-
rive à faire passer l'âme de Dante sur tout
un auditoire par une simple lecture. Mlle
Cœcilia Vellini joue plus qu'elle ne dit les
scènes du poète et transforme ainsi en œu-
vre théâtrale les vers lyriques ou épiques.
L
es automobiles Delaunay-Belleville, vé-
ritables merveilles de construction,
sont universellement appréciées par les
chauffeurs qui en sont possesseurs et qui
reconnaissent comme il convient les multi-
ples qualités de souplesse, de solidité et
d'endurance de la célèbre marque.
A
ussi célèbre par sa beauté blonde que
par sa connaissance approfondie des
choses de l'art qu'illustra Vatel, la prin-
cesse D., au cours de la représentation des
Huguenots qui avait lieu hier à l'Opéra,
assurait à l'un de nos plus. brillants mi-
nistres que Paillard était le premier restau-
rateur du monde.
Et Son Excellence, fin connaisseur, sem-
blait partager cette opinion.
NOUVELLE A LA MAIN
E
ntre bons petits camarades.
- Eh bien! la pièce de Chose, est-
elle bonne? On la dit très gaie.
— Oui, on a beaucoup ri. dans les en-
tr'actes! -
, Le Masque de Verre.
Mouvements divers. "-
et Coups de théâtre..s officiels
..,. , h
OPÉRA
Histoires
de
Revenants
Paul Boyer ei Tierz, phot.
IL EST LAI
On * le croit en Italie
Mais il ne s'y trouv' pas.
(Air connu)
Voici ce que racontent en
haut lieu, en très haut lieu
même, quelques personnali-
tés qui, pour être informées,
n'ont point besoin de ren-
seignements.
MM. Messager et Brous-
san n'ayant aucune nou-
veauté à monter immédia-
tement, voient avec déses-
poir que l'œuvre du jeune
Rameau, Hippolyte et Ari-
cie, ne leur sera pas comp-
tée comme œuvre nouvelle!
Cette
grosse dé-
ception ne
leur serait
pas com-
pensée
par le
maintien
des bon-
ne s grâ-
ces minis-
térielles.
Et B a c-
chus qui
n'arrive
toujours
pas! Quel-
1 es que
soient 1 a
verve et
l'abondan-
ce mélodi-
ques de
M. fltasse-
net, il serait possible qu'elles imitassent,
cette fois, les carabiniers légendaires.
On dit même, car les langues vont leur
train, qu'à la suite de la très récente assem-
blée des actionnaires, assemblée au cours
de laquelle le rajeunissement du docteur
Faust défraya toutes les conversations, quel-
ques capitalistes, et non des moindres, se
seraient montrés fort mécontents des mesu-
res à prendre. M. Lamberjack, par exemple,
estimerait très coûteuse la chute d'une per-
ruque. à cent vingt mille francs.
Et h les langues, les fameuses langues, se
déliant toujours, voici qu'une combinaison
Gailhard-Broussan le disputerait prochaine-
ment à une combinaison Gailhard-La-
garde.
L.'ex-directeur eut-il donc le don de pro-
phétie lorsque, aux derniers adieux de Fon-
tainebleau, il quitta en ces termes ses ser-
viteurs éplorés:
— A bientôt, mes amis, à bientôt. le
temps de laisser se redorer la salle.
EMMANUEL GARET.
OPÉRA=COMIEUE ET GAITÉ=LYRI!lUE
Le plus heureux des quatre
M. Carré nous affirme qu'il continuera sa collaboration au
Lyrique populaire de la Gaité
J'ai apporté, cette saison, n~us dit hier M.
Carré, une collaboration compLète au Lyrique
populaire. J'estimais que l'œuvre était viable,
qu'il y avait un public nombreux que son amour
de la mélodie et de la modestie de ses ressources
entraînaient vers le café-concert. Il le fallait dé-
montrer, et c'est à quoi je me suis employé. La
démonstration a été complète. Les recettes réali-
séés depuis la soirée d'ouverture prouvent com-
bien mes prévisions étaient exactes. Le Lyrique
populaire est créé et son public trouvé.
Reste l'avenir. Je ne puis, vous l'avez dit fort
M. Albert CARRÉ - - (Paul Berger, pùoll f
justement, prendre, la saison prochaine, une part
aussi active et aussi absorbante à l'œuvre de
MM. Isola., Je leur ai mis le pied dans l'étrier;
ils n'ont qu'à, chevaucher sur la bonne route où
ils se trouvent. D'ailleurs, je ne suis plus en me-
sure de leur rendre des services comparables à
ceux que je leur rends en ce moment. Le public
ne tarderait point à déserter si nous lui offrions de
nouveau, Mireille, Mignon, Lakmé, La Traviata.
Le Barbier de Séville, Les Noces de Jeannette.
Je ne suis plus en mesure de remplir, avec mon
seul répertoire^'les programmes de la Gaîté-
Lyrique. Il faut donc trouver autre chose. L'oea
vre évolue. C'est parfaitement normal.
Sans doute, il y a le répertoire de l'Opéra.
Mais il sera aussi difficile, l'an prochain, qu'il
fut difficile cette année, de faire appel au con-
cours de l'Opéra. Il y a, eri effet, une
très grosse difficulté: c'est la question
des chœurs. Les chœurs de la Gaîté-Lyrique
n'ont aucun répertoire. Il a fallu leur arnrendr«
Mireille ou Mignon, comme on leur eût appris
des ouvrages inédits. Cela a nécessité un tra-
vail minutieux et- absorbant. Et ce n'étaient que
j
Mireille et Mignon. Que serait-ce s'il fanait moBH
ter, quelque jour, La Juive ou Les Huguenots ?
Il n'y faut point songer. Il faut que l'an pro^
chain MM. Isola possèdent une troupe indépen-i
dante avec laquelle ils devront monter des otM
vrages inédits qui compléteront, très heureuse)
ment, le répertoire que je leur ai cédé. Je leur
fournirai, néanmoins, chaque fois que cela sert
nécessaire, soit une pièce, soit des artistes, soif
des décors, et je leur apporterai, chez eux, le
concours le plus dévoué. Là est l'avenir du Lyri*
que populaire. — Georges, TALMONT.
: COMÊDIE-FRANÇAISE
;, :.::,.:.,'. La Succession est ouverte ! v
Que faisait hier M. Adolphe Brisson chez M. *Dujarditi='Beaumetz ?
Le coup de théâtre annoncé depuis si
longtemps va enfin se produire. La succes-
sion de M. Jules Claretie est virtuellement
ouverte. On cherche en ce moment la ma-
nière et le moyen de donner un successeur
à l'administrateur général du Français, et,
la semaine prochaine, une entrevue doit
avoir lieu à ce sujet au ministère de l'Ins-
truction publique.
Certains journaux ont affirmé que M. Ju-
les Claretie aurait offert sa démission à
M. Doumergue; nous croyons savoir que
cette note est purement tendancieuse et a
été publiée à l'instigation de. la Maison
de Molière.
Bien entendu, on ne renverra pas bruta-.
lement l'administrateur général du Théâtre-
Français. Son âge, sa situation, méritent et
commandent des égards et des formes que
nul ne songe à lui refuser.
Tout de même, il est évident que cet émi-
nent fonctionnaire a commis une lourde
faute et que son imprévoyance a compromis
gravement la Comédie-Française, dont il a
la charge et la responsabilité.
Dans un journal du matin, un de nos con-
frères, M. Amédée Marandet, étudiait hier
très clairement et très impartialement la
question:
Uhe autre question intervient ici, celle de la
responsabilité personnelle de M. J. Claretie.
Le Comité de lecture n'existant plus lors de
la réception du Foyer, c'est en dehors des so-
ciétaires que l'administrateur a signé. Le Co-
mité d'administration n'a pas été consulté et
cependant, aujourd'hui, ce sont les sociétaires
qui paieront les pots cassés. Je ne parle pas
du procès engagé, car je ne sais si M. Claretie,
fonctionnaire, ne se retranchera pas derrière
son chef, le ministre des Beaux-Arts ; en tout
cas, ce procès ne saurait mettre en cause la
Comédie-Française elle-même, puisque celle-ci
n'intervint pas pour la réception de l'ouvrage.
Il n'en reste pas moins acquis que les frais
déjà engages pour les représentations du Foyer
constituent une dépense que les sociétaires sup-
porteront, tandis que si M. Mirbeau gagne son
procès, le ministre paiera, c'est-à-dire nous
tous, contribuables, pourvoyeurs > du budget.
Ce n'est pas une indiscrétion d'affirmer
que M. Jules Claretie n'est pas dans des
termes d'une parfaite cordialité avec les co-
médiens qu'il a mission d'administrer. Nom-
bre de ceux-ci, et des plus importants, sont
à l'affût du ,, moindre prétexte qui pourrait
amener un changement de régime.
Aussi, puisqu'on tient l'affaire dite du
Foyer, vous devinez si l'on en profite! Et
pendant que M. Jules Claretie. sollicite 88»
sespérément, et se débat pour l'obtenir,
l'appui du gouvernement, plusieurs scoïC-
taires font agir leurs amis auprès du même
gouvernement, et dans un but qui-n'est pM
précisément celui auquel M. Jules Claretid
aspire vainement.
Aussi bien aux Français que dans le ptlf
blic, dans la presse et dans le monde pou.
tique, la succession à la haute situation que
M. Jules Claretie occupe depuis trente ana.
avec des fortunes diverses, est maintenant
ouverte.
La situation est trop grave, trop complt*
quée, trop embrouillée pour qu'on ne songe
pas en haut lieu à y remédier. Et il n'y
qu'un remède!.
Quel sera le successeur de M. Claretie-
Il serait indiscret de le désigner auj ooiH
d'hui, mais nous en parlerons demain.
Tout de même, nous pouvons demandez
ce que M. Adolphe Brisson faisait hier chez
M. Dujardin-Beaurnetz?
Le sous-secrétaire des Beaux-Arts et le
critique du Temps ont eu une longue COIK
versarion. Nous n'écoutions pas aux portelJ
'Samedi 1*"Mars^90K,
COMŒDIA
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKi
•RÉDACTION & ADMINISTRATION : 1 Il
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6
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UN AN 9 «OIS
Pans et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 s 20 9
L'Arbre
du Boulevard
Elégie funambulesque par Ariel
Ce pauvre arbre du Boulevard
S^il est, ou non, un conifère
Pécuchet le dise à Bouvard !
Alphatid ne peut plus rien y faire ;
Que, pince dans le trébuchet
D'une « colle » aussi satanique,
Bouvard lé donne à Pécuchet
Pour innommable en Botanique ;
Enfin, que réduits aux abois
Par l'ardeur de leur steeple-chase,
D'entente, ils lui signent le bois
Dont on fait les bâtons de chaise, -
Ou de réglisse" - moi je, dis
Que le lamentable cylindre
Est, des dimanches en jèudis,
le long de l'an, l'arbre à plaindre.
II -
Car de quoi vit-il? - Oui, tel est
Le problème que l'on se pose,
S'il peut en régler pour Hamiet
Le « that it is » qu'un Œdipe ose î
Végéta! confus, s'il en fut,
Sur le gril de son armature
De quoi s'alimente ce fût
Tout préparé pour la mâture?
Oncques le nom de: « l'Arbre sec »
Ne cadra mieux — lisez « potence >» —
Qu'avec cette artère où Gobseck
Exerce encore sa - prépotence.
Sur les fêtards aux blancs plastrons
'Qui sèment l'or des bas de laine
Entre ces mornes, hélas, troncs
; u Gymnase à la Madeleine.
l -
¡(Eil du Monde, est-ce là ton cil?
refait aux lèvres indivises.
Du Nombril ce mirliton s'il
N'exprime ni sons ni devises?
J'ai vu la rame dans les pois, *—
L'échalas de vignes, - la perche •
Vainement enduite de poix
qu1 orne un vieux tube où l'oiseau perche ;;
^utre, où les jours de fâfeboula
cocagne suspend sa fittÊrëfte, —
g* F'espéee de fatome 6ft fa
calle au bout d'un fil se brimbale;
J'ai compris les ais du châssis
Oui mime l'alphabet de Chappe,
mais, fus-je sous la hache assis,
- arbre boulevardier m'échappe. -
• III
Veille a ces lames de fond
xui. bruissent dans les coquilles,
écoutez la rumeur que font
Les catacombes dans ses quilles,
j-orsque le Métropolitain
Lui passe à travers la racine.— *
oh -- c'est ton monstre, Hippolyte, hein,
'el que le décrit feu Racine? -
souffre à ses pieds dont le gaz
0l*ge les fibres malchanceuses;
,ornme celles que tord Degas
Aux bas en vrille des danseuses.
Quant à sa cime, — si le mot
^applique à tant de calvitie, -,-
ux, vaudrait croquer le marmot
ans l'air que le chacal vicie
Que d'y chercher l'ombre, d'un poil,
je vous confie à l'oreille
cette langue dite : d'oil
Vu Miréio s'écrit: Mireille,
Que, la nuit — d'honneur, ce n'est point
Pour avec Pampelnne —
Il dresse plus dl sous un point
on ne peut en voir de la lune.
IV
Sjere>Pas, pas. — Si, j'en Saute un,
l' unique,. à la Mi-Carême.
aileyrand, évêque d'Autun,
y souffrait plats que de carême;
184 le Carnaval, rival
De ce, maître-queux en goguette,
Fait aumône d'un festival
Au tri.ste jonc que Verdier guette.
Quand les masques et les pantins.
Parmi les shobs à chapeau lisse
Dérubanent des serpentins
Autorisés par la police,
Et qu'on nous monte ce bateau
De balader par la grand,,'V'ille
Dans un jardin peint par Watteau
Des animaux peints par Grandville,
L'arbre mange, — considérons
Que c'est à la quadragésime,
Des confetti qui sont des ronds
De Pam a cacheter azyme!
v ■. ■■■
puis, au marronnier du vingt mars,
L'abeille pend ses chrysalides;
On dirait que le champ de Mars
Pousse aux pilons des invalides;
Et nwSSeJeaux' touj°urs en Heurts
f chauds que le rat à squares
DistiSiient les premières fleurs
Sur les-gilets des rastaquouères ;
E?ifermine sur les fortifs, -/
,] le. Pavé de la caserne,
fîerci(:es sP°rtifs»
Se vert-de-grise de luzerne ;
des voitures à bras
Qu'il ? de Serbes près dléclore,
Que uPpJrnd- le pauvre arbre ras,
Ue le Printemps en fait sans chlore!
VI ■:
Suit l'Eté. Sous le plomb fondu.
Qui calcine nos canicules
Et dont Réaumur confondu
Ne marque plus les canicules,
La charmille aux petits boursiers
Se couvre de ces hippobosques
Friands du naseau des coursiers
Et du front des dames de kiosques;
Le vent, qui chasse d'ArgenteuiL
La poudrette où mûrit l'asperge i
Parfume le cil du grand Œil
Du benjoin dont il nous asperge.
Il bourgeonne, mais ses surgeons
Si rares que le ciel en tonne,
Avortent comme œufs d'esturgeons
Quand le Russe les presse en tonne.
Automne et fin. L'arbre martyr ;
Dans l'asphalte qui le délabre,
Reprend sans plus s'en départir
Son office de candélabre.
VII
Pourtant il a vécu, ce pieu !
Il a même changé d'écorce;
Que dis-je, on l'ébranche ! Ah mon Dieu,
Craint-on qu'il ne masque le Corse
Sur sa colonne? 0 mon poteau
Qu'as-tu respiré pour ton rhume ?
Est-ce l'haleine de l'auto
Que le sol boit et que l'air hume?
Bois-tu la sueur des torrents
Humains, l'absinthe des terrasses,
Ou le graillon des restaurants,
Où l'Europe mêle ses races?.
Mais nul ne le saura jamais
Et les plus doctes compagnies
Jettent la clef aux Regaroeys
Et la serrure aux Harpignies.
VIII
Or, pendant que sous le Haubert
Dont les arme la Connaissance
Les deux prud'hommes de Flaubert
Estocadent sur son essence,
Le bon sens, l'éternel, l'inné,
Celui de Sarcey de Suttières
M'a nommé l'arbre : — à toi, Linné ! •—
Le peuplier de pissotières.
CALIBAN.
Non puwerons âemairt nn article di -
LôtffS MÂRSDLLËAtT
Panem et circenses
Il est véritablement curieux de voir avec
quelle facilité les opinions les plus contra-
dictoires peuvent être soutenues avec suc-
cès en des siècles différents.
Chez les anciens, un gouvernement ne
s'établissait d'une façon sérieuse que du
jour où il dssurait aux citoyens les deux
bases essentielles de la vie: le pain et le
théâtre.
Aujourd'hui, c'est tout justement le con-
traire, et le premier soin de notre adminis-
tration est, loin de les soutenir, d'imposer à
nos théâtres de lourdes charges soi-disant
en faveur du peuple.
Ce procède, du reste, n'est point parti-
culier au monde des théâtres, il s'applique
a tout ce oui personnifie le luxe dans notre
pays, et l'on ne sait où cette fausse con-
ception du véritable bonheùr d'un peuple
nous conduira.
Une tois entré dans cette voie, il est
bien évident, en effet, que l'on ne-saurait
s'arrêter en chemin. C'est ainsi que la
transformation du Louvre en asile. de nuit
s'impose à bref délai pour le bien des pau-
vres et que nos députés pourraient, avec
fruit, reprendre l'un des plus humoristiques
proiets de la Convention qui consistait à
planter des betteraves dans, les Tuileries et
d'utiles céréales dans les Champs-Elysées.
Quant à la place de la Concorde, il me pa-
rait urgent de la modifier dans un sens
plus démocratique, et de ne plus laisser inu-
tilisé, en l'honneur d'une monstrueuse su-
perstition monolithique d'un autre âge, un
espace que le plus élémentaire bon sens in-
dique pour y établir la Crèche centrale des
familles travailleuses de Paris.
A moins que l'on n'arrive à faire com-
prendre à nos contemporains que ta soi-di-
sant répartition, entre les pauvres, du luxe
existant équivaut à la simple destruction
d'un rêve qui permet à chacun de s'entou-
rer d'illusions en se figurant qu'un jour il
pourra, lui aussi, devenir riche sans toute-
fois lui révéler jamais que ce bonheur n'a
point d'autre réalité véritable que celle des
rois de comédie cousus d'or et des décors
de théâtre.
G. DE PAWLOWSKI.
Echos
Ce soir, a huit heures et demie, au théâ-
tre Réjane, première représentation de Qui
perd gagne, pièce en cinq actes, de M.
Pierre Veber, d'après le roman de M. Al-
fred Capus.
Les damés ne seront admises que, sans
chapeau à l'orchestre et au balcon.
Ce soir, à huit heures et demie, aux Nou-
veautés, répétition générale de Occupe-toi
d'Amélie, pièce en trois actes et quatre ta-
bleaux, de M. Georges Feydeau.
Ce soir, à huit heures et demie, à l Olym-
pia, répétition générale à bureaux ouverts
de La Revue Joyeuse, dix-huit tableaux de
MM. Quinel et Henry Moreau, musique
nouvelle et arrangée par Olivier Cambon,
costumes dessinés par Minon, exécutés par
la maison Pascoud, décors de Chùrtiboule-
ron et Mignard.
Demain dimanche, en soirée, première
représentation. Dans l'après-midi, la, Revue
sera donnée en matinée sans augmentation
de prix. -
L
e quarante et unième fauteuil.
Nous le croyions réservé à M. Oc-
tave Mirbeau, qui eût été reçu sous la cou-
pole par M. Jules Claretie.
Il n'en est rien. Le théâtre de Mont-
rouge vient de faire placarder sur tous les
murs de Paris l'affiche suivante: « Le
MaÎtre de Forges, pièce en cinq actes, de
M. Georges Ohnét, de l'Académie fran-
çaise. » Nous tenons de source confiden-
tielle que M. Georges Ohnet sera reçu par
M. Jules Lemaître.
D
roit des pauvres.
Me Gustave Cahen, avoué au Tribu-
nal civil de la Seine, et Me Charles Mathiot,
avocat à la Cour d'appel de Paris, ont pré-
senté à l'Association des directeurs de théâ-
tre de Paris et au Conseil judiciaire de cette
association un mémoire minutieusement do-
cumenté sur la question du droit des pau-
vres.
Le but de" cette étude - dont Comœdia
aura la bonne fortune d'offrir la primeur à
ses lecteurs — était de mettre sous les
yeux des directeurs les documents néces-
sàires pour que tous puissent se mettre à
la besogne afin d'aboutir très rapidement à
un modus vivendi plus pratique et plus
équitable.
L
2s patriciens.
A la représentation de Sherlock Hol-
mes, que Pierre Decourcelle adapta avec
tant d'habileté de Conan Doyle.
Deux élégantes, haut chapeautées, écou-
tent avec une attention concentrée, en com-
pagnie d'un jeune homme qui porte un
grand nom de l'aristocratie française.
Les jacasseries ont cessé ; une petite ride
barre le front blanc des jeunes femmes et le
gentilhomme fixe deux grands yeux étonnés
et bleus sur la scène; tous s'intéressent
prodigieusement aux péripéties de la pièce.
Et tout à coup, le patricien s'écrie, plein
d'admiration, et de façon à, être entendu
par ses deux voisines: , ;
- Oh ! ce Shakespeare, quel génie !
L
es parrains du Chevalier.
Peu de personnes encore peuvent se
natter de connaître la partition au c neva-
lièr d'Eon. Les auteurs la - cachent avec
soin, les interprètes n'en souMent mot.
Mais Contoe dia,, qui sait presque tout, sait
pottrtimt qu'un soir du comfftifiçeniçnt de
nriwrr la pattîtk»* fut èhartlée en entier
par.?. GMfrsrd père, alors tffrecteirf de
l'Opéra, et par M. GaiUiard fils.
C'est eux que nous ironç voir, lorsqu'il
s'agira de faire l'avant-première.
M. CLARETIE. - M. Mirbéau demande
300,000 francs de dommages-intérêts.
M. de FÉRAUBY. — Que voulez-vous, mon
cher administrateur., a les affaires sont les af-
faires. - » :
A
propos de Dante. 1 1 i
Le Dante ferait-il recettes après cinq
siècles ecouies r un reruse au n,,: -
un monde d'invités — aux séances de cri-
tique dantesque. M. Ricciotto Canudo a
donné, hier, à l'Ecole des hautes études so-
ciales, sa :seconde « leçon » sur le Pur-
gatoire.
Certes, le conférencier, à force d'in-
géniosité et de précision, renouvelle un su-
jet trop traité. Mais le succès de ces mati-
nées dantesques est pour une admirable di-
seuse à la voix souple et prenante, qui ar-
rive à faire passer l'âme de Dante sur tout
un auditoire par une simple lecture. Mlle
Cœcilia Vellini joue plus qu'elle ne dit les
scènes du poète et transforme ainsi en œu-
vre théâtrale les vers lyriques ou épiques.
L
es automobiles Delaunay-Belleville, vé-
ritables merveilles de construction,
sont universellement appréciées par les
chauffeurs qui en sont possesseurs et qui
reconnaissent comme il convient les multi-
ples qualités de souplesse, de solidité et
d'endurance de la célèbre marque.
A
ussi célèbre par sa beauté blonde que
par sa connaissance approfondie des
choses de l'art qu'illustra Vatel, la prin-
cesse D., au cours de la représentation des
Huguenots qui avait lieu hier à l'Opéra,
assurait à l'un de nos plus. brillants mi-
nistres que Paillard était le premier restau-
rateur du monde.
Et Son Excellence, fin connaisseur, sem-
blait partager cette opinion.
NOUVELLE A LA MAIN
E
ntre bons petits camarades.
- Eh bien! la pièce de Chose, est-
elle bonne? On la dit très gaie.
— Oui, on a beaucoup ri. dans les en-
tr'actes! -
, Le Masque de Verre.
Mouvements divers. "-
et Coups de théâtre..s officiels
..,. , h
OPÉRA
Histoires
de
Revenants
Paul Boyer ei Tierz, phot.
IL EST LAI
On * le croit en Italie
Mais il ne s'y trouv' pas.
(Air connu)
Voici ce que racontent en
haut lieu, en très haut lieu
même, quelques personnali-
tés qui, pour être informées,
n'ont point besoin de ren-
seignements.
MM. Messager et Brous-
san n'ayant aucune nou-
veauté à monter immédia-
tement, voient avec déses-
poir que l'œuvre du jeune
Rameau, Hippolyte et Ari-
cie, ne leur sera pas comp-
tée comme œuvre nouvelle!
Cette
grosse dé-
ception ne
leur serait
pas com-
pensée
par le
maintien
des bon-
ne s grâ-
ces minis-
térielles.
Et B a c-
chus qui
n'arrive
toujours
pas! Quel-
1 es que
soient 1 a
verve et
l'abondan-
ce mélodi-
ques de
M. fltasse-
net, il serait possible qu'elles imitassent,
cette fois, les carabiniers légendaires.
On dit même, car les langues vont leur
train, qu'à la suite de la très récente assem-
blée des actionnaires, assemblée au cours
de laquelle le rajeunissement du docteur
Faust défraya toutes les conversations, quel-
ques capitalistes, et non des moindres, se
seraient montrés fort mécontents des mesu-
res à prendre. M. Lamberjack, par exemple,
estimerait très coûteuse la chute d'une per-
ruque. à cent vingt mille francs.
Et h les langues, les fameuses langues, se
déliant toujours, voici qu'une combinaison
Gailhard-Broussan le disputerait prochaine-
ment à une combinaison Gailhard-La-
garde.
L.'ex-directeur eut-il donc le don de pro-
phétie lorsque, aux derniers adieux de Fon-
tainebleau, il quitta en ces termes ses ser-
viteurs éplorés:
— A bientôt, mes amis, à bientôt. le
temps de laisser se redorer la salle.
EMMANUEL GARET.
OPÉRA=COMIEUE ET GAITÉ=LYRI!lUE
Le plus heureux des quatre
M. Carré nous affirme qu'il continuera sa collaboration au
Lyrique populaire de la Gaité
J'ai apporté, cette saison, n~us dit hier M.
Carré, une collaboration compLète au Lyrique
populaire. J'estimais que l'œuvre était viable,
qu'il y avait un public nombreux que son amour
de la mélodie et de la modestie de ses ressources
entraînaient vers le café-concert. Il le fallait dé-
montrer, et c'est à quoi je me suis employé. La
démonstration a été complète. Les recettes réali-
séés depuis la soirée d'ouverture prouvent com-
bien mes prévisions étaient exactes. Le Lyrique
populaire est créé et son public trouvé.
Reste l'avenir. Je ne puis, vous l'avez dit fort
M. Albert CARRÉ - - (Paul Berger, pùoll f
justement, prendre, la saison prochaine, une part
aussi active et aussi absorbante à l'œuvre de
MM. Isola., Je leur ai mis le pied dans l'étrier;
ils n'ont qu'à, chevaucher sur la bonne route où
ils se trouvent. D'ailleurs, je ne suis plus en me-
sure de leur rendre des services comparables à
ceux que je leur rends en ce moment. Le public
ne tarderait point à déserter si nous lui offrions de
nouveau, Mireille, Mignon, Lakmé, La Traviata.
Le Barbier de Séville, Les Noces de Jeannette.
Je ne suis plus en mesure de remplir, avec mon
seul répertoire^'les programmes de la Gaîté-
Lyrique. Il faut donc trouver autre chose. L'oea
vre évolue. C'est parfaitement normal.
Sans doute, il y a le répertoire de l'Opéra.
Mais il sera aussi difficile, l'an prochain, qu'il
fut difficile cette année, de faire appel au con-
cours de l'Opéra. Il y a, eri effet, une
très grosse difficulté: c'est la question
des chœurs. Les chœurs de la Gaîté-Lyrique
n'ont aucun répertoire. Il a fallu leur arnrendr«
Mireille ou Mignon, comme on leur eût appris
des ouvrages inédits. Cela a nécessité un tra-
vail minutieux et- absorbant. Et ce n'étaient que
j
Mireille et Mignon. Que serait-ce s'il fanait moBH
ter, quelque jour, La Juive ou Les Huguenots ?
Il n'y faut point songer. Il faut que l'an pro^
chain MM. Isola possèdent une troupe indépen-i
dante avec laquelle ils devront monter des otM
vrages inédits qui compléteront, très heureuse)
ment, le répertoire que je leur ai cédé. Je leur
fournirai, néanmoins, chaque fois que cela sert
nécessaire, soit une pièce, soit des artistes, soif
des décors, et je leur apporterai, chez eux, le
concours le plus dévoué. Là est l'avenir du Lyri*
que populaire. — Georges, TALMONT.
: COMÊDIE-FRANÇAISE
;, :.::,.:.,'. La Succession est ouverte ! v
Que faisait hier M. Adolphe Brisson chez M. *Dujarditi='Beaumetz ?
Le coup de théâtre annoncé depuis si
longtemps va enfin se produire. La succes-
sion de M. Jules Claretie est virtuellement
ouverte. On cherche en ce moment la ma-
nière et le moyen de donner un successeur
à l'administrateur général du Français, et,
la semaine prochaine, une entrevue doit
avoir lieu à ce sujet au ministère de l'Ins-
truction publique.
Certains journaux ont affirmé que M. Ju-
les Claretie aurait offert sa démission à
M. Doumergue; nous croyons savoir que
cette note est purement tendancieuse et a
été publiée à l'instigation de. la Maison
de Molière.
Bien entendu, on ne renverra pas bruta-.
lement l'administrateur général du Théâtre-
Français. Son âge, sa situation, méritent et
commandent des égards et des formes que
nul ne songe à lui refuser.
Tout de même, il est évident que cet émi-
nent fonctionnaire a commis une lourde
faute et que son imprévoyance a compromis
gravement la Comédie-Française, dont il a
la charge et la responsabilité.
Dans un journal du matin, un de nos con-
frères, M. Amédée Marandet, étudiait hier
très clairement et très impartialement la
question:
Uhe autre question intervient ici, celle de la
responsabilité personnelle de M. J. Claretie.
Le Comité de lecture n'existant plus lors de
la réception du Foyer, c'est en dehors des so-
ciétaires que l'administrateur a signé. Le Co-
mité d'administration n'a pas été consulté et
cependant, aujourd'hui, ce sont les sociétaires
qui paieront les pots cassés. Je ne parle pas
du procès engagé, car je ne sais si M. Claretie,
fonctionnaire, ne se retranchera pas derrière
son chef, le ministre des Beaux-Arts ; en tout
cas, ce procès ne saurait mettre en cause la
Comédie-Française elle-même, puisque celle-ci
n'intervint pas pour la réception de l'ouvrage.
Il n'en reste pas moins acquis que les frais
déjà engages pour les représentations du Foyer
constituent une dépense que les sociétaires sup-
porteront, tandis que si M. Mirbeau gagne son
procès, le ministre paiera, c'est-à-dire nous
tous, contribuables, pourvoyeurs > du budget.
Ce n'est pas une indiscrétion d'affirmer
que M. Jules Claretie n'est pas dans des
termes d'une parfaite cordialité avec les co-
médiens qu'il a mission d'administrer. Nom-
bre de ceux-ci, et des plus importants, sont
à l'affût du ,, moindre prétexte qui pourrait
amener un changement de régime.
Aussi, puisqu'on tient l'affaire dite du
Foyer, vous devinez si l'on en profite! Et
pendant que M. Jules Claretie. sollicite 88»
sespérément, et se débat pour l'obtenir,
l'appui du gouvernement, plusieurs scoïC-
taires font agir leurs amis auprès du même
gouvernement, et dans un but qui-n'est pM
précisément celui auquel M. Jules Claretid
aspire vainement.
Aussi bien aux Français que dans le ptlf
blic, dans la presse et dans le monde pou.
tique, la succession à la haute situation que
M. Jules Claretie occupe depuis trente ana.
avec des fortunes diverses, est maintenant
ouverte.
La situation est trop grave, trop complt*
quée, trop embrouillée pour qu'on ne songe
pas en haut lieu à y remédier. Et il n'y
qu'un remède!.
Quel sera le successeur de M. Claretie-
Il serait indiscret de le désigner auj ooiH
d'hui, mais nous en parlerons demain.
Tout de même, nous pouvons demandez
ce que M. Adolphe Brisson faisait hier chez
M. Dujardin-Beaurnetz?
Le sous-secrétaire des Beaux-Arts et le
critique du Temps ont eu une longue COIK
versarion. Nous n'écoutions pas aux portelJ
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