Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-02-25
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 février 1908 25 février 1908
Description : 1908/02/25 (A2,N148). 1908/02/25 (A2,N148).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646532h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2* Annêe. -- N" 148 (Quotidien) ,É3^bmêfojî^icentïmesi
Mardi 25 Février 1908.
COMŒDIA
•
:) - Rédacteur en Chef t G. de PAWLOWSKt
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Presse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS
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UN AN 6 MOIS
- --
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12. fr.
Étranger.,.,. 40 » 20 a
Lapalissade
, Quand je me présentai, de la part de
n journal, chez ce vieil auteur drama-
t'que, je le trouvai très absorbé. As-
&is à sa table de travail, il avait devant
Ul, largement ouvert, un gros livre, re-
ouvert de toile grise, que je pris d'a-
bord pour un dictionnaire français-latin,
rtE qui n'était autre que le Bottin de
tranger.
Vous voyez, me dit-il en rougis-
sant, je suis à travers les Etats-Unis d'A-
brique. la marche d'une tournée, qui
Promène » une de mes pièces.
- Eh bien! non, ce n'est pas ça!
b écria-t-il tout à coup, dans un grand
k soin de franchise. je m'amuse tout
"mplement à lire le Bottin. Mais on a
uours un peu honte des petits amuse-
ents qui vous sont personnels. On n'a-
que les divertissements catalogués,
c^.aUse sés, adoptés par beaucoup de gens.
0,1, que voulez-vous? je prends un
jjaisir infini à lire le Bottin! J'ai tenu,
On pas tant pour ma satisfaction per-
flnelle que pour l'excuser « aux yeux
o autrui n, à analyser ce plaisir. Quand
d,. est obligé, comme moi, à un travail
Il InVention, à un effort presque conti-
jUfcl dans l'incertain, c'est un grand dé-
cernent qu'une besogne patiente et f[:-
e où l'on suit, maintenu par de repo-
Srat; es brassières, un chemin tout tra-
"- En ce moment, je note sur un mor-
Beau de papier toutes les villes des
-U nis dont la population dépasse
c: puante mille habitants. Et puis, c'est
ut-être aussi l'agrément d'un voyage
n chambre. J'adore les voyages.
- Et vous voyagez beaucoup?
— Il y a quinze ans que je n'ai pas
quitté Paris. J'adore les voyages, mais
je déteste m'en aller. je souffre d'une
inquiétude continuelle, au bout de
six heures d'absence, et je suis ramené
inviciblement à mon port d'attache, que
mille désastres ont dû bouleveçser. Et
puis, je n'aime pds les courants d'air,
ni le bruit. j'ai horreur d'ouvrir des va-
lises, et de les déranger, et de les refer-
r quand elles sont trop pleines.
Dans les hôtels confortables, je ne re-
trouverais plus, pour savonner ma belle
barbe grise, ma petite cuvette en fonte
émaillée, dont l'émail s'en va. Et mes
pantoufles ! Je pourrais sans doute ache-
te es pantoufles neuves ; mais ce ne se-
rait Plus mes bonnes pantoufles déchi-
rée, que je ne veux pas emporter avec
moi, crainte de les perdre : on remplace
les effets neufs, mais pas les vieux.
» J'ai donc adopté, pour les longs
voyages, la voie excellente, économique,
du Bottin de l'Etranger.
— Mais de cette façon, hasardai-je, on
profite mal du paysage?
— Quelle erreur!. je vois des paysa-
ges admirables, simplement évoqués par
les ..&loms. Que dites-vous de Milwaukee,
ou de Tallahassee, capitale de la Blo-
ride? Et les différentes cités du Wyo-
de ?>Y^U Wisconsin. Et cette petite ville
de l'Etat de Washington, Walla-Walla
(probablement fondée par une colonie de
garçons de café parisiens). J'ai encore
moins de frais que n'en eut jadis Des
Esseintes, quand, après avoir dîné dans
un restaurant anglais de la rue d'Amster-
dam, il considéra comme accompli un
fatigant voyage à Londres.
J'étais venu interroger cet auteur dra-
matique sur une question bien spéciale,
je ne sais plus quoi, d'ailleurs, le droit
des pauvres ou les billets de faveur.
Mais il Paraissait très lancé dans son su-
jet, et je préférai ne pas l'en détourner.
Du reste, il ne songea pas à me de-
mander pourquoi j'étais venu.
— A quoi bon voyager? disait-il. Il
n'y a pas métier où, mieux que dans
celui de dramaturge, on ne vérifie cette
vérité, que les hommes sont partout
semblables
» J'ai fait représenter des pièces à
Londres Berlin, à Chicago, à Buenos-
Ayres. On a toujours ri aux mêmes en-
droits, on s'est intéressé aux mêmes si-
a
» l
Les auteurs dramatiques français
ont la réputation peu discutée d'être les
meilleurs. La pièce bien faite est un ar-
ticle de Paris. Voilà trois cents ans que
des genérations de dramaturges tra-
vaillent pour un public difficile. Ils
se sont bien développé les muscles sur
cet apprareil Sandow de forte résistance.
D'ailleurs, on discuterait notre supério-
rité, qu'il faudrait reconnaître ce fait : le
nombre des pièces jouées à l'étranger
est considérable.
» usieurs fois, continua le vieil au-
leur à succès, les directeurs anglais se
sont adressés à moi comme à une bonne
fabrique, pour que je leur fournisse
une bonne pièce, bien conditionnée, à
l'usage de leur public. C'était une au-
baine pour moi! Un travail très bien
payé, et aucun risque moral, puisque
j'avais toujours la ressource, en cas
d'echec, de reporter sur mon traducteur
toute la responsabilité de l'insuccès.
» Et puis, le Publie anglais est facile !
Jadi, au cours d'un rapide voyage,
j'avais vu ces bons spectateurs de Lon-
dres rire genereusement à des pauvre>-
tés.
» Mais écoutez bien ceci: alors que
mes comédles, faites pour des Parisiens,
réussissaient, pour la plupart, au delà
du détroit, toutes les pièces 'que j'ai fa-
briquées spécialement pour là-bas, ou
bien n'ont pas été jouées, ou bien « se
sont ramassées » d'une façon misé-
rable.
» Et, au fond, je n'ai eu que ce que
je méritais. Et mon échec était aisément
explicable :
» Rien n'est plus difficile à satisfaire
qu'un public facile. Si on lui plaît, c'est
une pure affaire de veine. Les trois
quarts du temps, des pièces qui nous
semblent indigentes réussissent pour des
raisons qu'il est presque impossible
d'analyser. C'est une vraie loterie, vous
dis-je, où nous n'avons pour nous qu'un
nombre très infime de chances.
» Le public difficile, on sait mieux ce
qu'il veut. D'abord, il veut l'ouvrage
soigné, et l'ouvrage soigné, pour lequel
on s'est donné du coton, a toujours plus
de chance de réussir.
T t - A --"J,-'--" *
» Le plus sur moyen a ançinare le
gros public est de travailler pour les
délicats.
» Le plus sûr moyen de plaire aux
gens de Londres, c'est de chercher le
succès à Paris.
» Au fond, il y a entre les Anglais et
les Français beaucoup de différences su-
perficielles, mais de fortes ressem-
blances intimes.
» En écrivant le théâtre vrai et hu-
main, du théâtre « intérieur », nous se-
rons compris partout.
» En somme, l'humanité, c'est ce qu'il
y a de plus universel : voilà à quelle la-
palissade m'a conduit ma longue expé-
rience.
» D'ailleurs, ajouta ce vieil auteur ju-
dicieux, il n'est pas mauvais qu'une lon-
gue expérience nous mène, en fin de
compte, nous cogner le nez contre une
lapalissade. Dans ce cas-là, cette évi-
dente vérité constitue pour nous une
bonne preuve de la justesse de nos étu-
des et de nos réflexions.
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain un article de
PIERRE MORTIER
Notes d'exil
J'ai eu, dernièrement, une grosse désillu-
sion.
J'avais eu la fatuité de me figurer que je
pourrais, à première audition, comprendre
une pièce de Guignol et je me suis aperçu
qu'il n'en était rien.
A côté de moi, de tout petits enfants
riaient oui comprenaient les moindres in-
tentions de l'auteur, qui devinaient la portée
que pouvait avoir telle entrée ou telle sor-
tie, qui distinguaient les moindres tic elles
de la pièce, alor.s que je ne voyais que
celles cles pantins.
Pour m'e consoler, je me suis dit que si
les mêmes enfants allaient voir une pièce
dans nos théâtres pour grandes personnes,
ils s'endormiraient tout aussitôt et n'y com-
vrendraient rien.
Seulement, je l'avoue, cette constatation
m'a rempli l'âme de doute. Je me suis de-
mandé si tout, en art dramatique, n'était
point fait d'habitudes et de conventions et
si nous n'applaudissions pas aux premières,
non pas les meilleures pièces, mais celles
qui correspondent le mieux à nos idées
préconçues.
Je me suis pris également à douter de
l'intelligence des Grecs raffinés qui ne pou-
vaient comprendre une pièce que si les per-
sonnages leur étaient indiqués par des mas-
ques immuables et les situations clairement
expliquées par le chœur. J'en ai même
conçu pour l'intelligence de nos spectateurs
modernes, à qui personne n'explique le
sens d'une pièce, une grande admiration.
Je laisse à d'autres le soin de déduire
de tout cela de longues considérations phi-
losophiques sur la question de la relativité
en art. Je me contenterai pour moi d'en ti-
rer cette conclusion pratique qu'en matière
artistique, il ne faut point sortir de son mi-
lieu sous peine d'être fort malheureux, et
qu'il vaut mieux, à partir d'un certain âge,
ne plus aller à Guignol ,-
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures trois quarts, au
théâtre de l'Œuvre (théâtre Marigny), pre-
mière représentation de Hypatie, drame an-
tique en deux parties et en vers, de M. Paul
Barlatier, musique de scène exécutée sous
la direction de M. Eug. Laperrière, et de
Acquitté, pièce en un acte, de M. Camillo
Antona-Traversi, traduite de l'italien par
M. A. Lécuyer.
1
nscriptions et belles-lettres.
En passant devant la Comédie-Fran-
çaise, on peut admirer, sur une magmnque
plaque de marbre, l'inscription suivante:
CE THÉÂTRE
FUT CONSTRUIT PAR L'ARCHITECTE LOUIS
DE 1786 A 1790
1790: Variétés Amusantes
1791 : Théâtre de la rue Richelieu
1792: Théâtre de la République
1799 : Comédie-Française
La plaque est assurément très Julie, mais
l'inscription fort contestable. Dans les cinq
dernières lignes n'existent pas moins de
cinq inexactitudes:
10 Les travaux de cette salle n ont pu
commencer en 1786, car c'est seulement
le 6 février 1787 Que le duc d'Origans
traita à son sujet avec Gaillard et Dor-
feuille ;
2° Elle n'a jamais porté le nom de Varié-
tés Amusantes; c'est sous celui de Théâtre
du Palais-Royal qu'on l'inaugura le 15 mai
1790;
3° Ce n'est pas Théâtre de la rue Ri-
chelieu, mais Théâtre-FRANÇAIS de la rue
Richelieu que ladite salle fut baptisée le 25
avril 1791; l'adjectif a son importance, car
il posait l'entreprise de Gaillard et Dor-
feuille en rivale déclarée du Théâtre-Fran-
çais du faubourg Saint-Germain, devenu
Théâtre de la Nation ;
4° Avant d'être appelée Théâtre de la
République, la salle porta quelque temps
le nom de Théâtre de la Liberté et de
l'Egalité;
5° C'est Théâtre-Français, et non Comé-
die-Française, qu'on la nomma en 1799.
En corrigeant ces erreurs bizarres, il y
aurait lieu de conduire jusqu'à nos jours
une nomenclature qui n'offre d'intérêt qu'à
la condition d'être complète.
LE QUATRAIN DU JOUR
CELA REMPLACERA CECI
On dit que le soleil s'éloigne de la terre;
Mais puisque Chanteclair s'est, dit-on rapproché,
AU right! Qu'importera, je vous prie,au parterre,
Lorsque l'œuvre luira, que l'astre soit caché!
E
nnn, seul !
M. Claretie, une fois de plus, est
déçu par les événements.
Il avait compté, pour demain, sur la pré-
sence à Paris de Mlle Faylis, de MM. Fal-
connier, Garay, Vaudry, Roussel et Le-
clerc, mais ces excellents artistes devant
jouer Œdipe-Roi à Pontivy, force sera à
l'administrateur de modifier, une fois de
plus, son programme.
Sa conférence sur Victor Hugo sera ac-
compagnée, comme nous l'avons annoncé,
de vues cinématographiques, auxquelles
M. Claretie a décidé d'ajouter des auditions
de phonographe, très brillantes.
MM. Le Bargy, de Féraudy et Leloir,
entre autres, ont promis d'envoyer des dis-
ques.
Tout sera donc pour le mieux, si le pu-
blic, lui aussi, ne se trouve pas en tour-
née.
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant : bijoux, diamants, perles et pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
-
p
lus de fleurs! 1
MM. Jules Mary -- et Rochard, de*
1 Ambigu, fondent une ligue pour la sup-
pression de cette gracieuse coutume de
l'envoi de fleurs, le jour de la première,
aux comédiennes qui ont fait applaudir le
nom des auteurs.
Et pour bien affirmer leur ferme volonté
de saper cette tradition dans ses bases,
MM. Jules Mary et Rochard n'ont offert
aux interprètes de La Bête Féroce ni cor-
beilles ni bouquets.
On ne peut pas dire que ce soit une sim-
ple raison d'économie qui a fait agir ces
deux romanciers, dont le plus pauvre fê-
tait récemment son premier million. Non,
ces messieurs sont logiques, implacable-
ment. Quoi qu'il doive en coûter à leur
amour-propre, ils n'enverront jamais de
fleurs, ils n'enverront jamais rien. Cruel
apostolat !
M. Jules Mary s'en est fort éloquemment
expliqué à ces dames, qui n'ont pas paru
convaincues, et qui se réservent de lui of-
frir le champagne le soir de la centième.
u
ne sous - commission prépare, nous
l'avons dit, une ordonnance sur les
théâtres, en remplacement de celle de
1898.
Or, cette dernière est muette sur un ar-
ticle non encore abrogé. Le voici:
Décret du 8 juin 1806:
Art. 13. — Tout entrepreneur qui aura
fait faillite ne pourra plus rouvrir un
théâtre.
Diable! diable!
N
Dtre excellent collaborateur et ami
Louis Schneider, vient de publier
chez Carteret, éditeur (ancienne maison
Conquet, 5, rue Drouot), un très beau livre
sur Massenet.
Le sujet était attrayant, d'autant plus que
l'auteur de Manon et de Werther n'a pas
encore eu son biographe complet; le sujet
était difficile aussi, car il est bien délicat
de parler d'un auteur vivant.
Le livre de Louis Schneider se joue vic-
torieusement de cet obstacle; la critique
des œuvres est faite avec compétence et
avec soin; elle est pailletée d'anecdotes ca-
ractéristiques qui montrent que l'auteur
connaît bien son modèle.
Ce Massenet est luxueusement édité et
orné de nombreuses illustrations qui sont
de vrais documents inédits.
0
n prête à' l'un de nos grands savants
le mot suivant:
Il est possible que Lemoine ait pu fa-
briquer des faux diamants semblables aux
vrais, mais je le défie d'imiter, même im-
parfaitement, les invisibles postiches de
formes récentes s'adaptant spécialement
aux nouveaux chapeaux, que Lalanne, le
maître coiffeur, 100, faubourg Saint-Ho-
noré, vient de créer, et dont la fabrication
est si artistique. -
]
rez-vous au spectacle, ce soir?
— Oui.
—■ Auquel?
- Mare, ma chère, au meilleur, celui
où vous vous rendez.
— Merci. Dans ce cas, rendez-vous à
sept heures, chez Champeaux.
— Place de la Bourse?
— Place de la Bourse. Il y a là un cer-
tain dîner des Théâtres, vite et bien servi
qui est une pure merveille. Tout-Paris
y va.
- Soyons du Tout-Paris, et à ce soir.
Le
■v« '- - -', -'" , - -- - , - - -, -, -
"COMŒDIA" A L'OPÉRA
Le Conservatoire de Danse
« C'est à vous, qui savez tout, m'écrit
une dame, que j'ai recours pour avoir le
renseignement suivant :
« Comment faire entrer dans les classes
de l'Opéra une petite fille montrant des dis-
positions? »
Mon Dieu ! Madame, puisque vous vou-
lez bien me donner l'assurance que je sais
tout, je ne vous démentirai pas, et je vous
donnerai non seulement l'indication que
vous sollicitez, mais encore quelques dé-
tails sur le sort réservé à votre enfant au
Conservatoire national de danse.
Prenons, si vous le voulez bien, dès ie
début, la vie de votre future étoile.
Elle a sept ans, huit ans"'au plus, et elle
fait preuve de dispositions.
Comment la faire entrer dans les classes
de l'Opéra? Rien n'est plus simple, ma-
Une leçon à la classe préparatoire.
La-I'F^classei^aujourd'hui-encore-élèves, 'demain danseuses du deuxième quadrillé* Br.,.,. ,
damer Vous montez l'escalier de l'adminis-
tration jusqu'au deuxième entresol, et vous
demandez M. le régisseur de la danse.
M. Domengie vous accueille avec son
amabilité coutumière et inscrit la jeune can-
didate.
Une place devient-elle vacante? On vous
fait signer un engagement de cinq ans; et
votre petite fille, préalablement munie d'un
certificat de médecin, entre dans la classe
préparatoire (professeur, Mlle Vangœthen).
Mais votre enfant est jeune, et ce n'est
pas sans inquiétude que vous l'abandonnez
à elle-même et aux autres.
Rassurez-vous, bonne mère, le ministre
des Beaux-Arts a prévu vos appréhensions,
et il a nommé une institutrice, chargée, en-
tre les heures des leçons, de veiller sur ces
enfants, et même de les instruire. L'insti-
tutrice n'est pas encore entrée en fonctions,
mais on l'attend d'un jour à l'autre; elle
viendra, n'en doutez pas.
Après un an ou deux, la jeune danseuse
subit un examen et elle est admise dans la
classe supérieure, dirigée par le même pro-
fesseur. Dès lors commence sa carrière
d'artiste; elle est appelée certains soirs à
l'honneur de figurer en scène, et, qui plus
est, elle émarge sur les grands livres:
2 francs par représentation, 2 francs par ré-
pétition: ce n'est pas le Pactole, mais c'est
un commencement.
Les leçons ont lieu tous les matins, ex-
cepté les dimanches et jeudis, et les répé-
titions'tous les jours de midi à deux heures.
Les leçons sont gratuites. De plus, l'ad-
ministration, débonnaire, fournit gratuite-
ment chaque année aux jeunes élèves de la
classe élémentaire quatre paires de chaus-
sons, deux jupes et deux corsages.
Vous serez, vous, Madame, responsable
de ces objets et tenue à les entretenir en
bon état.
L'admission de votre enfant au Conser-
vatoire de danse constituera entre vous et
l'administration un contrat d'apprentissage,
c'est-à-dire qu'en échange de l'instruction
gratuite la jeune artiste devra ses services
à l'Opéra pendant cinq 'années au moins,
dans les quadrilles du corps de ballet.
Le premier pas franchi, il ne lui restera
plus qu'à suivre la filière et à gravir, après
des examens successifs, tous les degrés de
l'échelle: deuxième quadrille, en passant par
les trois divisions, premier quadrille (deui
divisions), coryphée (trois divisions), pre
mière étape de la gloire ; ensuite petit sujet,
sujet, et enfin étoile!
Les quadrilles ont pour professeur dis-
tinguée Mme Bernay; les coryphées et les
petits sujets travaillent sous la direction de
Mlle Théodore, qui enseigne à l'Opéra de-
puis quinze ou vingt ans, et est adorée de
ses élèves; enfin Mlle Rosita Mauri, un
nom qui se passe de commentaires, est
chargée de la classe de perfectionnement.
Il y a encore, au Conservatoire de danse.
une classe pour les garçons, où M. Gîrodîe^^
deuxième maître de ballet, forme les dan-
seurs,; et une classe de pantomime pour les
élèves manifestant des aptitudes spéciales;
mais ceci ne vous concerne pas directe-
ment, à moins que vous n'ayez aussi un
jeune garçon que séduise la chorégraphie.
Du Conservatoire de l'Opéra sont sorties
nombre d'artistes illustres. Votre petite fille
y apprendra les bonnes traditions et ne
pourra moins faire que de devenir une
grande étoile, je vous le prédis, Madame,
moi qui sais tout!
PÂULINO.
Le * Concours de Ténors
Le Tout=Paris littéraire, artistique et mondain au Théâtre Fémina.
La deuxième audition du Concours organisé par Comœdia et
Musica remporta, comme la première, le plus Vif succès
M. Mari", employé, est classé, à l'unanimité, le
, premier des deux éliminatoires.
Hier soir, a partir de sept heures et de-
mie, des équipages nombreux et de trépi-
dantes automobiles se pressaient devant
l'hôtel de notre aimable confrère Musica,
90, avenue des Champs-Elysées.
Le ténor est, en effet — qu'on nous per-
mette l'expression quelque peu risquée et
fort banale du reste — l'oiseau rare, le
chanteur que l'on recherche. Aussi tous les
fervents de l'art lyrique, désireux d'enten-
dre les premiers l'inconnu qui sera peut-
être l'étoile de demain, s'étaient donné ren-
dez-vous au thé tre Femina.
Citer toutes les personnes présentes se-
rait impossible. Remarqué, au hasard de la
lorgnette :
MM. Henri Deusteh, de la -Meurthe; le comte
de Chevigné, Henri Desgrange et Mme, Albert
Carré, directeur de l'Opéra-Comique; Muratore,
M. et Mme Isnardon, SaCgnac, Duvernoy, Geor-
ges Pioch ; Mmes Meyerheim, Madeleine et
Léontine CarHer, Yvonne Dubel, de' U'Opéra;
Berthe bonciex, Belucci, Barkiay, du Vaiide-
.- -
ville; Delattre, Eugénie Corsetl4 du Grand-
Théâtre de Genève; MM. Albert Wolf, Feodo-
row, de l'Opéra; Jacaues Mirai et Mme; Victor
Petit, de Bray, Frédéric Warren, Emmanuel Cat-
tier, Jacques Blanchard, Paul Seguy, de l'Opéra;
Mouezy-Eon, Mortane et- Mme, Emile Lafont,
Jean Gusky, Alphonse Aufort, Dumartheray,
Gustave Quillardey, Jean Lafitte, Charles Cas-
tin, des Bouffes-Parisiens; André Chariot, Char-
les Roux, Eugène Dathane, Marcel Violette, Lem-
pereur, Pierre Tilhol, Robert Dieudonne, Geor-
ges Schwertzer, Géo Lefèvre, etc.
M. Pierre Lafitte faisait les honneurs de
ses salons avec sa bonne grâce habituelle.
Il ne nous appartient pas de donner notre
avis sur les auditions successives auxquel-
les il nous fut donné d'assister; nous lais-
sons à une plume plus autorisée que la nô-
tre le soin d'émettre une appréciation tech-
nique sur le mérite des concurrents; qu'il
nous soit seulement permis de remercier ici
l'élégant public qui voulut bien prêter à
CoTuœdia et à Musica son concours, le plus
absolu et le plus aimable.
Une bonne nouvelle pour terminer: à
l'issue de la soirée, M. Carré, l'aimable di- • «
recteur de l'Opéra-Comique, a promis de
mettre son théâtre à notre disposition pour
l'audition finale qui aura lieu prochaine*
ment. C'est un beau geste - un geste d'ar-
tiste que l'on était en droit d'attendre de
M. Carré. Nous ne saurons jamais assez
lui dire toute notre gratitude.
ROBERT OUDOT.
Comment
ils ont chanté
Somme toute, la voix de ténor, de fort
ténor surtout, est incontestablement raré-
fiée! Sur 125 inscrits, dont 76 seulement
concoururent, le jury, composé de M. Al.
bert Carré, président; Mme Boudinier, M. ef
Mme IsnaËdon, MiVL Duvernoy, Salignac^
Mardi 25 Février 1908.
COMŒDIA
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Étranger.,.,. 40 » 20 a
Lapalissade
, Quand je me présentai, de la part de
n journal, chez ce vieil auteur drama-
t'que, je le trouvai très absorbé. As-
&is à sa table de travail, il avait devant
Ul, largement ouvert, un gros livre, re-
ouvert de toile grise, que je pris d'a-
bord pour un dictionnaire français-latin,
rtE qui n'était autre que le Bottin de
tranger.
Vous voyez, me dit-il en rougis-
sant, je suis à travers les Etats-Unis d'A-
brique. la marche d'une tournée, qui
Promène » une de mes pièces.
- Eh bien! non, ce n'est pas ça!
b écria-t-il tout à coup, dans un grand
k soin de franchise. je m'amuse tout
"mplement à lire le Bottin. Mais on a
uours un peu honte des petits amuse-
ents qui vous sont personnels. On n'a-
que les divertissements catalogués,
c^.aUse sés, adoptés par beaucoup de gens.
0,1, que voulez-vous? je prends un
jjaisir infini à lire le Bottin! J'ai tenu,
On pas tant pour ma satisfaction per-
flnelle que pour l'excuser « aux yeux
o autrui n, à analyser ce plaisir. Quand
d,. est obligé, comme moi, à un travail
Il InVention, à un effort presque conti-
jUfcl dans l'incertain, c'est un grand dé-
cernent qu'une besogne patiente et f[:-
e où l'on suit, maintenu par de repo-
Srat; es brassières, un chemin tout tra-
"- En ce moment, je note sur un mor-
Beau de papier toutes les villes des
-U nis dont la population dépasse
c: puante mille habitants. Et puis, c'est
ut-être aussi l'agrément d'un voyage
n chambre. J'adore les voyages.
- Et vous voyagez beaucoup?
— Il y a quinze ans que je n'ai pas
quitté Paris. J'adore les voyages, mais
je déteste m'en aller. je souffre d'une
inquiétude continuelle, au bout de
six heures d'absence, et je suis ramené
inviciblement à mon port d'attache, que
mille désastres ont dû bouleveçser. Et
puis, je n'aime pds les courants d'air,
ni le bruit. j'ai horreur d'ouvrir des va-
lises, et de les déranger, et de les refer-
r quand elles sont trop pleines.
Dans les hôtels confortables, je ne re-
trouverais plus, pour savonner ma belle
barbe grise, ma petite cuvette en fonte
émaillée, dont l'émail s'en va. Et mes
pantoufles ! Je pourrais sans doute ache-
te es pantoufles neuves ; mais ce ne se-
rait Plus mes bonnes pantoufles déchi-
rée, que je ne veux pas emporter avec
moi, crainte de les perdre : on remplace
les effets neufs, mais pas les vieux.
» J'ai donc adopté, pour les longs
voyages, la voie excellente, économique,
du Bottin de l'Etranger.
— Mais de cette façon, hasardai-je, on
profite mal du paysage?
— Quelle erreur!. je vois des paysa-
ges admirables, simplement évoqués par
les ..&loms. Que dites-vous de Milwaukee,
ou de Tallahassee, capitale de la Blo-
ride? Et les différentes cités du Wyo-
de ?>Y^U Wisconsin. Et cette petite ville
de l'Etat de Washington, Walla-Walla
(probablement fondée par une colonie de
garçons de café parisiens). J'ai encore
moins de frais que n'en eut jadis Des
Esseintes, quand, après avoir dîné dans
un restaurant anglais de la rue d'Amster-
dam, il considéra comme accompli un
fatigant voyage à Londres.
J'étais venu interroger cet auteur dra-
matique sur une question bien spéciale,
je ne sais plus quoi, d'ailleurs, le droit
des pauvres ou les billets de faveur.
Mais il Paraissait très lancé dans son su-
jet, et je préférai ne pas l'en détourner.
Du reste, il ne songea pas à me de-
mander pourquoi j'étais venu.
— A quoi bon voyager? disait-il. Il
n'y a pas métier où, mieux que dans
celui de dramaturge, on ne vérifie cette
vérité, que les hommes sont partout
semblables
» J'ai fait représenter des pièces à
Londres Berlin, à Chicago, à Buenos-
Ayres. On a toujours ri aux mêmes en-
droits, on s'est intéressé aux mêmes si-
a
» l
Les auteurs dramatiques français
ont la réputation peu discutée d'être les
meilleurs. La pièce bien faite est un ar-
ticle de Paris. Voilà trois cents ans que
des genérations de dramaturges tra-
vaillent pour un public difficile. Ils
se sont bien développé les muscles sur
cet apprareil Sandow de forte résistance.
D'ailleurs, on discuterait notre supério-
rité, qu'il faudrait reconnaître ce fait : le
nombre des pièces jouées à l'étranger
est considérable.
» usieurs fois, continua le vieil au-
leur à succès, les directeurs anglais se
sont adressés à moi comme à une bonne
fabrique, pour que je leur fournisse
une bonne pièce, bien conditionnée, à
l'usage de leur public. C'était une au-
baine pour moi! Un travail très bien
payé, et aucun risque moral, puisque
j'avais toujours la ressource, en cas
d'echec, de reporter sur mon traducteur
toute la responsabilité de l'insuccès.
» Et puis, le Publie anglais est facile !
Jadi, au cours d'un rapide voyage,
j'avais vu ces bons spectateurs de Lon-
dres rire genereusement à des pauvre>-
tés.
» Mais écoutez bien ceci: alors que
mes comédles, faites pour des Parisiens,
réussissaient, pour la plupart, au delà
du détroit, toutes les pièces 'que j'ai fa-
briquées spécialement pour là-bas, ou
bien n'ont pas été jouées, ou bien « se
sont ramassées » d'une façon misé-
rable.
» Et, au fond, je n'ai eu que ce que
je méritais. Et mon échec était aisément
explicable :
» Rien n'est plus difficile à satisfaire
qu'un public facile. Si on lui plaît, c'est
une pure affaire de veine. Les trois
quarts du temps, des pièces qui nous
semblent indigentes réussissent pour des
raisons qu'il est presque impossible
d'analyser. C'est une vraie loterie, vous
dis-je, où nous n'avons pour nous qu'un
nombre très infime de chances.
» Le public difficile, on sait mieux ce
qu'il veut. D'abord, il veut l'ouvrage
soigné, et l'ouvrage soigné, pour lequel
on s'est donné du coton, a toujours plus
de chance de réussir.
T t - A --"J,-'--" *
» Le plus sur moyen a ançinare le
gros public est de travailler pour les
délicats.
» Le plus sûr moyen de plaire aux
gens de Londres, c'est de chercher le
succès à Paris.
» Au fond, il y a entre les Anglais et
les Français beaucoup de différences su-
perficielles, mais de fortes ressem-
blances intimes.
» En écrivant le théâtre vrai et hu-
main, du théâtre « intérieur », nous se-
rons compris partout.
» En somme, l'humanité, c'est ce qu'il
y a de plus universel : voilà à quelle la-
palissade m'a conduit ma longue expé-
rience.
» D'ailleurs, ajouta ce vieil auteur ju-
dicieux, il n'est pas mauvais qu'une lon-
gue expérience nous mène, en fin de
compte, nous cogner le nez contre une
lapalissade. Dans ce cas-là, cette évi-
dente vérité constitue pour nous une
bonne preuve de la justesse de nos étu-
des et de nos réflexions.
Tristan BERNARD.
Nous publierons demain un article de
PIERRE MORTIER
Notes d'exil
J'ai eu, dernièrement, une grosse désillu-
sion.
J'avais eu la fatuité de me figurer que je
pourrais, à première audition, comprendre
une pièce de Guignol et je me suis aperçu
qu'il n'en était rien.
A côté de moi, de tout petits enfants
riaient oui comprenaient les moindres in-
tentions de l'auteur, qui devinaient la portée
que pouvait avoir telle entrée ou telle sor-
tie, qui distinguaient les moindres tic elles
de la pièce, alor.s que je ne voyais que
celles cles pantins.
Pour m'e consoler, je me suis dit que si
les mêmes enfants allaient voir une pièce
dans nos théâtres pour grandes personnes,
ils s'endormiraient tout aussitôt et n'y com-
vrendraient rien.
Seulement, je l'avoue, cette constatation
m'a rempli l'âme de doute. Je me suis de-
mandé si tout, en art dramatique, n'était
point fait d'habitudes et de conventions et
si nous n'applaudissions pas aux premières,
non pas les meilleures pièces, mais celles
qui correspondent le mieux à nos idées
préconçues.
Je me suis pris également à douter de
l'intelligence des Grecs raffinés qui ne pou-
vaient comprendre une pièce que si les per-
sonnages leur étaient indiqués par des mas-
ques immuables et les situations clairement
expliquées par le chœur. J'en ai même
conçu pour l'intelligence de nos spectateurs
modernes, à qui personne n'explique le
sens d'une pièce, une grande admiration.
Je laisse à d'autres le soin de déduire
de tout cela de longues considérations phi-
losophiques sur la question de la relativité
en art. Je me contenterai pour moi d'en ti-
rer cette conclusion pratique qu'en matière
artistique, il ne faut point sortir de son mi-
lieu sous peine d'être fort malheureux, et
qu'il vaut mieux, à partir d'un certain âge,
ne plus aller à Guignol ,-
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à huit heures trois quarts, au
théâtre de l'Œuvre (théâtre Marigny), pre-
mière représentation de Hypatie, drame an-
tique en deux parties et en vers, de M. Paul
Barlatier, musique de scène exécutée sous
la direction de M. Eug. Laperrière, et de
Acquitté, pièce en un acte, de M. Camillo
Antona-Traversi, traduite de l'italien par
M. A. Lécuyer.
1
nscriptions et belles-lettres.
En passant devant la Comédie-Fran-
çaise, on peut admirer, sur une magmnque
plaque de marbre, l'inscription suivante:
CE THÉÂTRE
FUT CONSTRUIT PAR L'ARCHITECTE LOUIS
DE 1786 A 1790
1790: Variétés Amusantes
1791 : Théâtre de la rue Richelieu
1792: Théâtre de la République
1799 : Comédie-Française
La plaque est assurément très Julie, mais
l'inscription fort contestable. Dans les cinq
dernières lignes n'existent pas moins de
cinq inexactitudes:
10 Les travaux de cette salle n ont pu
commencer en 1786, car c'est seulement
le 6 février 1787 Que le duc d'Origans
traita à son sujet avec Gaillard et Dor-
feuille ;
2° Elle n'a jamais porté le nom de Varié-
tés Amusantes; c'est sous celui de Théâtre
du Palais-Royal qu'on l'inaugura le 15 mai
1790;
3° Ce n'est pas Théâtre de la rue Ri-
chelieu, mais Théâtre-FRANÇAIS de la rue
Richelieu que ladite salle fut baptisée le 25
avril 1791; l'adjectif a son importance, car
il posait l'entreprise de Gaillard et Dor-
feuille en rivale déclarée du Théâtre-Fran-
çais du faubourg Saint-Germain, devenu
Théâtre de la Nation ;
4° Avant d'être appelée Théâtre de la
République, la salle porta quelque temps
le nom de Théâtre de la Liberté et de
l'Egalité;
5° C'est Théâtre-Français, et non Comé-
die-Française, qu'on la nomma en 1799.
En corrigeant ces erreurs bizarres, il y
aurait lieu de conduire jusqu'à nos jours
une nomenclature qui n'offre d'intérêt qu'à
la condition d'être complète.
LE QUATRAIN DU JOUR
CELA REMPLACERA CECI
On dit que le soleil s'éloigne de la terre;
Mais puisque Chanteclair s'est, dit-on rapproché,
AU right! Qu'importera, je vous prie,au parterre,
Lorsque l'œuvre luira, que l'astre soit caché!
E
nnn, seul !
M. Claretie, une fois de plus, est
déçu par les événements.
Il avait compté, pour demain, sur la pré-
sence à Paris de Mlle Faylis, de MM. Fal-
connier, Garay, Vaudry, Roussel et Le-
clerc, mais ces excellents artistes devant
jouer Œdipe-Roi à Pontivy, force sera à
l'administrateur de modifier, une fois de
plus, son programme.
Sa conférence sur Victor Hugo sera ac-
compagnée, comme nous l'avons annoncé,
de vues cinématographiques, auxquelles
M. Claretie a décidé d'ajouter des auditions
de phonographe, très brillantes.
MM. Le Bargy, de Féraudy et Leloir,
entre autres, ont promis d'envoyer des dis-
ques.
Tout sera donc pour le mieux, si le pu-
blic, lui aussi, ne se trouve pas en tour-
née.
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant : bijoux, diamants, perles et pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
-
p
lus de fleurs! 1
MM. Jules Mary -- et Rochard, de*
1 Ambigu, fondent une ligue pour la sup-
pression de cette gracieuse coutume de
l'envoi de fleurs, le jour de la première,
aux comédiennes qui ont fait applaudir le
nom des auteurs.
Et pour bien affirmer leur ferme volonté
de saper cette tradition dans ses bases,
MM. Jules Mary et Rochard n'ont offert
aux interprètes de La Bête Féroce ni cor-
beilles ni bouquets.
On ne peut pas dire que ce soit une sim-
ple raison d'économie qui a fait agir ces
deux romanciers, dont le plus pauvre fê-
tait récemment son premier million. Non,
ces messieurs sont logiques, implacable-
ment. Quoi qu'il doive en coûter à leur
amour-propre, ils n'enverront jamais de
fleurs, ils n'enverront jamais rien. Cruel
apostolat !
M. Jules Mary s'en est fort éloquemment
expliqué à ces dames, qui n'ont pas paru
convaincues, et qui se réservent de lui of-
frir le champagne le soir de la centième.
u
ne sous - commission prépare, nous
l'avons dit, une ordonnance sur les
théâtres, en remplacement de celle de
1898.
Or, cette dernière est muette sur un ar-
ticle non encore abrogé. Le voici:
Décret du 8 juin 1806:
Art. 13. — Tout entrepreneur qui aura
fait faillite ne pourra plus rouvrir un
théâtre.
Diable! diable!
N
Dtre excellent collaborateur et ami
Louis Schneider, vient de publier
chez Carteret, éditeur (ancienne maison
Conquet, 5, rue Drouot), un très beau livre
sur Massenet.
Le sujet était attrayant, d'autant plus que
l'auteur de Manon et de Werther n'a pas
encore eu son biographe complet; le sujet
était difficile aussi, car il est bien délicat
de parler d'un auteur vivant.
Le livre de Louis Schneider se joue vic-
torieusement de cet obstacle; la critique
des œuvres est faite avec compétence et
avec soin; elle est pailletée d'anecdotes ca-
ractéristiques qui montrent que l'auteur
connaît bien son modèle.
Ce Massenet est luxueusement édité et
orné de nombreuses illustrations qui sont
de vrais documents inédits.
0
n prête à' l'un de nos grands savants
le mot suivant:
Il est possible que Lemoine ait pu fa-
briquer des faux diamants semblables aux
vrais, mais je le défie d'imiter, même im-
parfaitement, les invisibles postiches de
formes récentes s'adaptant spécialement
aux nouveaux chapeaux, que Lalanne, le
maître coiffeur, 100, faubourg Saint-Ho-
noré, vient de créer, et dont la fabrication
est si artistique. -
]
rez-vous au spectacle, ce soir?
— Oui.
—■ Auquel?
- Mare, ma chère, au meilleur, celui
où vous vous rendez.
— Merci. Dans ce cas, rendez-vous à
sept heures, chez Champeaux.
— Place de la Bourse?
— Place de la Bourse. Il y a là un cer-
tain dîner des Théâtres, vite et bien servi
qui est une pure merveille. Tout-Paris
y va.
- Soyons du Tout-Paris, et à ce soir.
Le
■v« '- - -', -'" , - -- - , - - -, -, -
"COMŒDIA" A L'OPÉRA
Le Conservatoire de Danse
« C'est à vous, qui savez tout, m'écrit
une dame, que j'ai recours pour avoir le
renseignement suivant :
« Comment faire entrer dans les classes
de l'Opéra une petite fille montrant des dis-
positions? »
Mon Dieu ! Madame, puisque vous vou-
lez bien me donner l'assurance que je sais
tout, je ne vous démentirai pas, et je vous
donnerai non seulement l'indication que
vous sollicitez, mais encore quelques dé-
tails sur le sort réservé à votre enfant au
Conservatoire national de danse.
Prenons, si vous le voulez bien, dès ie
début, la vie de votre future étoile.
Elle a sept ans, huit ans"'au plus, et elle
fait preuve de dispositions.
Comment la faire entrer dans les classes
de l'Opéra? Rien n'est plus simple, ma-
Une leçon à la classe préparatoire.
La-I'F^classei^aujourd'hui-encore-élèves, 'demain danseuses du deuxième quadrillé* Br.,.,. ,
damer Vous montez l'escalier de l'adminis-
tration jusqu'au deuxième entresol, et vous
demandez M. le régisseur de la danse.
M. Domengie vous accueille avec son
amabilité coutumière et inscrit la jeune can-
didate.
Une place devient-elle vacante? On vous
fait signer un engagement de cinq ans; et
votre petite fille, préalablement munie d'un
certificat de médecin, entre dans la classe
préparatoire (professeur, Mlle Vangœthen).
Mais votre enfant est jeune, et ce n'est
pas sans inquiétude que vous l'abandonnez
à elle-même et aux autres.
Rassurez-vous, bonne mère, le ministre
des Beaux-Arts a prévu vos appréhensions,
et il a nommé une institutrice, chargée, en-
tre les heures des leçons, de veiller sur ces
enfants, et même de les instruire. L'insti-
tutrice n'est pas encore entrée en fonctions,
mais on l'attend d'un jour à l'autre; elle
viendra, n'en doutez pas.
Après un an ou deux, la jeune danseuse
subit un examen et elle est admise dans la
classe supérieure, dirigée par le même pro-
fesseur. Dès lors commence sa carrière
d'artiste; elle est appelée certains soirs à
l'honneur de figurer en scène, et, qui plus
est, elle émarge sur les grands livres:
2 francs par représentation, 2 francs par ré-
pétition: ce n'est pas le Pactole, mais c'est
un commencement.
Les leçons ont lieu tous les matins, ex-
cepté les dimanches et jeudis, et les répé-
titions'tous les jours de midi à deux heures.
Les leçons sont gratuites. De plus, l'ad-
ministration, débonnaire, fournit gratuite-
ment chaque année aux jeunes élèves de la
classe élémentaire quatre paires de chaus-
sons, deux jupes et deux corsages.
Vous serez, vous, Madame, responsable
de ces objets et tenue à les entretenir en
bon état.
L'admission de votre enfant au Conser-
vatoire de danse constituera entre vous et
l'administration un contrat d'apprentissage,
c'est-à-dire qu'en échange de l'instruction
gratuite la jeune artiste devra ses services
à l'Opéra pendant cinq 'années au moins,
dans les quadrilles du corps de ballet.
Le premier pas franchi, il ne lui restera
plus qu'à suivre la filière et à gravir, après
des examens successifs, tous les degrés de
l'échelle: deuxième quadrille, en passant par
les trois divisions, premier quadrille (deui
divisions), coryphée (trois divisions), pre
mière étape de la gloire ; ensuite petit sujet,
sujet, et enfin étoile!
Les quadrilles ont pour professeur dis-
tinguée Mme Bernay; les coryphées et les
petits sujets travaillent sous la direction de
Mlle Théodore, qui enseigne à l'Opéra de-
puis quinze ou vingt ans, et est adorée de
ses élèves; enfin Mlle Rosita Mauri, un
nom qui se passe de commentaires, est
chargée de la classe de perfectionnement.
Il y a encore, au Conservatoire de danse.
une classe pour les garçons, où M. Gîrodîe^^
deuxième maître de ballet, forme les dan-
seurs,; et une classe de pantomime pour les
élèves manifestant des aptitudes spéciales;
mais ceci ne vous concerne pas directe-
ment, à moins que vous n'ayez aussi un
jeune garçon que séduise la chorégraphie.
Du Conservatoire de l'Opéra sont sorties
nombre d'artistes illustres. Votre petite fille
y apprendra les bonnes traditions et ne
pourra moins faire que de devenir une
grande étoile, je vous le prédis, Madame,
moi qui sais tout!
PÂULINO.
Le * Concours de Ténors
Le Tout=Paris littéraire, artistique et mondain au Théâtre Fémina.
La deuxième audition du Concours organisé par Comœdia et
Musica remporta, comme la première, le plus Vif succès
M. Mari", employé, est classé, à l'unanimité, le
, premier des deux éliminatoires.
Hier soir, a partir de sept heures et de-
mie, des équipages nombreux et de trépi-
dantes automobiles se pressaient devant
l'hôtel de notre aimable confrère Musica,
90, avenue des Champs-Elysées.
Le ténor est, en effet — qu'on nous per-
mette l'expression quelque peu risquée et
fort banale du reste — l'oiseau rare, le
chanteur que l'on recherche. Aussi tous les
fervents de l'art lyrique, désireux d'enten-
dre les premiers l'inconnu qui sera peut-
être l'étoile de demain, s'étaient donné ren-
dez-vous au thé tre Femina.
Citer toutes les personnes présentes se-
rait impossible. Remarqué, au hasard de la
lorgnette :
MM. Henri Deusteh, de la -Meurthe; le comte
de Chevigné, Henri Desgrange et Mme, Albert
Carré, directeur de l'Opéra-Comique; Muratore,
M. et Mme Isnardon, SaCgnac, Duvernoy, Geor-
ges Pioch ; Mmes Meyerheim, Madeleine et
Léontine CarHer, Yvonne Dubel, de' U'Opéra;
Berthe bonciex, Belucci, Barkiay, du Vaiide-
.- -
ville; Delattre, Eugénie Corsetl4 du Grand-
Théâtre de Genève; MM. Albert Wolf, Feodo-
row, de l'Opéra; Jacaues Mirai et Mme; Victor
Petit, de Bray, Frédéric Warren, Emmanuel Cat-
tier, Jacques Blanchard, Paul Seguy, de l'Opéra;
Mouezy-Eon, Mortane et- Mme, Emile Lafont,
Jean Gusky, Alphonse Aufort, Dumartheray,
Gustave Quillardey, Jean Lafitte, Charles Cas-
tin, des Bouffes-Parisiens; André Chariot, Char-
les Roux, Eugène Dathane, Marcel Violette, Lem-
pereur, Pierre Tilhol, Robert Dieudonne, Geor-
ges Schwertzer, Géo Lefèvre, etc.
M. Pierre Lafitte faisait les honneurs de
ses salons avec sa bonne grâce habituelle.
Il ne nous appartient pas de donner notre
avis sur les auditions successives auxquel-
les il nous fut donné d'assister; nous lais-
sons à une plume plus autorisée que la nô-
tre le soin d'émettre une appréciation tech-
nique sur le mérite des concurrents; qu'il
nous soit seulement permis de remercier ici
l'élégant public qui voulut bien prêter à
CoTuœdia et à Musica son concours, le plus
absolu et le plus aimable.
Une bonne nouvelle pour terminer: à
l'issue de la soirée, M. Carré, l'aimable di- • «
recteur de l'Opéra-Comique, a promis de
mettre son théâtre à notre disposition pour
l'audition finale qui aura lieu prochaine*
ment. C'est un beau geste - un geste d'ar-
tiste que l'on était en droit d'attendre de
M. Carré. Nous ne saurons jamais assez
lui dire toute notre gratitude.
ROBERT OUDOT.
Comment
ils ont chanté
Somme toute, la voix de ténor, de fort
ténor surtout, est incontestablement raré-
fiée! Sur 125 inscrits, dont 76 seulement
concoururent, le jury, composé de M. Al.
bert Carré, président; Mme Boudinier, M. ef
Mme IsnaËdon, MiVL Duvernoy, Salignac^
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