Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-02-17
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 février 1908 17 février 1908
Description : 1908/02/17 (A2,N140). 1908/02/17 (A2,N140).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646524z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2° Année. - N° 140 (Qttotidleirf lÈ& &timêroY*ï t&ttftnê*
,
"Lundi 17 Février 1908.
n^" flnsSnSlA H
BHW JBHBB 6H MjjÊ ™wiii fl^H| JjV HH^k
Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKl
RÉDACTION & ADMINISTRATION S
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
:, Adresse Télégraphique : COMŒDLUPARIS
ABONNEMENTS :
UN AN e MOIS
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger 4tO » 20 »
1 RÊDACFFON & ADMINISTRATION :
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
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ABONNEMENTS:
UN AN 8 mois
- -
Pans et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
Distinguons
M. Octave Jérôme commença la lec-
ture de son journal. Il y apportait le plus
grand soin. C'était, pour cet honnête
komme, une affaire importante que de
Parcourir, que d'étudier, chaque matin,
la gazette préférée. M. Octave Jérôme
Savait pas l'esprit enclin à la frivolité.
ce jour-là, il se trouva, dès la pre-
mière page, retenu et séduit par un grave
article de tête, où l'un de nos meilleurs
spécialistes, parmi ceux qui connaissent
à fond les affaires ultramontaines, discu-
tait, avec une compétence et un tact par-
faits, les chances au cardinalat de trois
Prétendants.
« — Assurément, disait ce judicieux
Buteur, Mgr Guitrel, archevêque de
Fontainebleau, semblerait, au premier
abord, le plus désigné des trois. La
Scande réputation d'intelligence dont il
Jouit, l'adresse et l'habile fermeté de
son caractère, l'abondance de ses œu-
vres charitables, tant dans son' précé-
dent diocèse de Tourcoing que dans ce-
,lUI qu'il dirige aujourd'hui, tous ces
avantages ont bien du poids. Malgré son
^°quence assurément peu commune,
lVlgr Lantaigne, évêque in partibus de
Fez, pourrait se voir préférer pour la
Seconde fois ce rival toujours heureux:
çt c'est à peine si tout le prestige qui en-
Cure l'archevêque de Chantilly, Mgr de
boulet, primat de l'Ile-de-France, suffi-
,raIt à mettre en échec de tels mérites.
■^ais peut-être Mgr Guitrel, dont la Pro-
vence s'est plu à orner plutôt l'âme
Jjue le corps périssable, aurait-il moins
"on air sous la pourpre que Mgr Lan-
'aigne? Qui donc, en effet, ne se rappelle
Encore le geste émouvant, la voix puis-
sallte, l'allure majestueuse à la fois et
SI pasSionnée du grand orateur? Et
Qu'est-ce encore que d'évoquer le sou-
Venir de Mgr Lantaigne, tout impression-
nant qu'il soit, si l'on songe ensuite à la
Prestance incomparable de Mgr de Gôu-
let, dont les cheveux blancs, abondants
bouclés, tomberaient avec une grâce
51 noble et si digne sur le manteau de
c^monie, dont les traits non moins au-
Suctes que fins. etc., etc. »
M. Octave Jérôme dévora pieusement
u-,.au bout cette chronique remar-
mqurable autant - qu'instructive. Puis iL
Journa la page de son journal et sourit
de Pitié : trois colonnes presque entières
COnsacrées au théâtre! Quelle dérision!
Quelle frivolité ! Et de quelles pauvretés
Ce monde-là avait-ildonc l'esprit rempli!
M. Jérôme, en effet, lut au hasard:
Assurément, disait l'article, M. Géo
ftbel a montré toutes les qualités qui sont
utiles à un jeune premier : il a la fougue,
entrain, la persuasion; nul ne serait
Plus désigné que lui pour entrer à la Co-
jJtedie-Française, afin d'y remplir cet
^ploi. D'autre part, il serait équitable
de récompenser enfin les longs services
de M. Paul Florimond, en l'appelant,
Pour jouer les rôles d'amoureux, sur
notre première scène nationale. Mais au-
un d'eux a-t-il la silhouette étonnante de
.jeunesse, l'élégance et la voix caressante
e M. René Roscius, le concurrent qui
era vraisemblablement choisi. Flori-
JJJPnd est grand et plein d'autorité,
maIS il porte bien mal l'habit, la redin-
gote et le veston; les costumes histori-
ques, seuls, lui conviennent. Quant à
Àbel, n'oublions pas qu'il bedonne
jejà. Au lieu que Roscius est svelte, bien
ait; il entre en scène de bonne grâce. »
Mon Dieu! que de fadaises! M. Jé-
orne replia son journal avec mépris, et
descen it déjeuner. Mais il n'avait pas
e chance. Son fils aîné, Guy Jérôme,
c Yant été, la veille, à l'Opéra: « Mon
Cher papa, lui dit ce jeune homme, tu ne
tefifigures pas l'émotion de la salle, hier,
T^d Mlle Corisande est entrée. Son vi-
geadmirable se détachait avec une ex-
imse netteté sur le décor sombre, éclairé
sèment par une lueur crépusculaire,
dès les premières notes de cette voix
?6' un frisson d'aise a parcouru l'au-
c HOIre. La salle était splendide. J'ai re-
P> nnu le vicomte de Courpière, Mme de
J oos, la marquise de Carabas, lady
Jerry Shaw, Cyrille Buttelet, la baronne
Ermenonville.
d -- Tu perdras la tête avec ta manie
d ? Planches, mon pauvre enfant. Tu fe-
ra's mieux de rester un peu à la maison
tt de travailler ton droit ! »
tlEt le père, irrité, haussait les épaules.
fS* vrai, aussi, toujours ce théâtre, c'é-
t ait énervant, à la fin! Il savait, quant
lui goûter des plaisirs plus raffinés.
Ai?!' l'avant-veille encore, il avait as-
Sisxte à l'une des fameuses conférences de
et' Lecharme, le plus enchanteur peut-
e de nos-grands écrivains français. Il
faj. ait même, M. Jérôme étant correspon-
da d'un journal de province, qu'il ren-
dit compte de cette conférence dans son
tabfrrler de Paris. Il s'assit donc à sa
tabi e de travail, après déjeuner, et,
c0n.tant quelques notes, commença
d'ec lrei non sans plaisir, certes, et non
iïiêrmne sans une certaine tendresse :
l'lOC( - Reconnu dans l'assistance, in-
poibrable et des plus élégantes, venue
Pour applaudir l'humaniste aimé des
uses : la marquise de Carabas, Cyrille
ÎWp?5: *' la baronne d'Armenonville,
MmP de Pons, Lady Jerry Shaw, le vi-
Comt e- de Courpière, et tant d'autres!.
Mais le ne puis nommer tout le monde.
lJne
ère de boudoir et d'église
e danNa salle. Devant la lampe, sur
la petite estrade pleine d'ombre, la tête
de M. Lecharme s'enlève en clair,
comme un portrait de Rembrandt ressort
sur un fond obscur. On voit briller les
yeux du conférencier, la lumière faible
joue sur son front. Aux premiers mots
de sa voix si claire, une sorte de séduc-
tion nous environne. »
A la bonne heure! M. Octave Jérôme
posa sa plume, et relut sa prose en sou-
riant. Il se félicitait d'être sensible aux
seules délicatesses de l'esprit, et non pas,
ainsi que tout le monde, aujourd'hui, à
ces émotions vulgaires que donnent les
spectacles publics. Que voulez-vous! on
est futile ou on ne l'est pas. Et le monde
appartient aux gens sérieux.-
Marcel BOULENGER.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Le Théâtre=Prison
Au moment où l'on se décide à assimiler
définitivement les cafés-concerts au théâtre,
il serait bon, je pense, de pousser cette as-
similation jusque dans ses moindres détails.
C'est ainsi oue l'on nous signale, chaque
jour, la façon absurde dont son parqués les
spectateurs de cafés-concerts dans l'intérieur
de la salle jusqu'à la fin de la représenta-
tion.
Dans tous les théâtres de Paris, il est
loisible, pendant les entr'actes, d'aller taire
un petit tour dans la rue; d'aller examiner
avec attention les billets de loterie exposés
aux devantures des bureaux de tabac voi-
sins ou de se faire marcher sur les pieds
par les quelques danseurs sur place qui
vantent les journaux du soir ou le « seul
programme inexact vendu à l'extérieur ».
Dans les cafés-concerts, sans doute parce
que l'on y fume et que l'atmosphère y est
irrespirable, ces petites joies bien innocen-
tes sont rigoureusement interdites. On ne
délivre pas de contremarques.
Cela s'expliquait, et encore! au temps où
l'on ne donnait, dans les cafés-concerts,
que du café et un concert. On craignait, en
effet, qu'avec le même billet des familles
entières, composées de sept enfants, de la
nourrice et de la bonne pussent aller suc-
cessivement au théâtre en utilisant le jeu
habile des contremarques.
Aujourd'hui que l'on ne donne plus guère
que des revues et des pièces de théâtre, la
mesure ne se justifia, xàus jus*
tijieraitrôlle, qlle 14e ne vois pas 6R quoit
cette substitution de personne pourrait por-
ter préjudice à l'établissement. Il va de soi,
en effet, que la famille dont je parlais tout
à l'heure, si elle ne peut user de la substi-
tution convoitée, n'en augmentera pas pour
cela ses dépenses. Le père de famille, pré-
textant un rendez-vous d'affaires urgent, se
rendra seul au music-hall, tandis que sa
joyeuse famille jouera à faire des tas de sa-
ble avec des cailloux tuberculeux sur le
terre-plein des boulevards extérieurs, et la
recette du café-concert n'y gagnera rien.
■ G. DE PAWLOWSKL
Échos
Ce soir, à huit heures un quart, au Théâ-
tre lyrique municipal de la Gaîté, première
représentation (à ce théâtre) de Lakmé.
Ce soir, àneut heures, au Théâtre-Mon-
dain, première représentation de La Voleuse
d'amour, comédie en trois actes, de M. de
Valmonca, et du Minotaure, drame en un
acte, de M. E. Deloncle.
L
eurs mots.
C'est une des plus Parisiennes par-
- r-.
mîtes artistes parisiennes, aa Deauie est
célèbre, son talent n'est plus contesté. Elle
occupe royalement, au théâtre, une des
plus belles places et des plus enviées.
Elle possède aussi de fort beaux bijoux.
L'autre soir, un de nos amis, qui était
allé la complimenter dans sa loge pendant
un entr'acte, s'écria:
— Que d'huîtres il a dû falloir pour
fournir un pareil collier!
- Oh ! répond la belle comédienne, il
n'en a fallu qu'une!
La
confiance règne.
Nous avons annoncé, les premiers,
que I Assistance puoiique avait cru conSIa-
ter de graves irrégularités commises au
contrôle du Gymnase.
Les choses ont fait du bruit.
M. Franck déclare qu'une enquête ap-
profondie l'a persuadé de la fausseté des
accusations portées contre son contrôleur,
et il a refusé de le congédier.
Mais l'Assistance publique ne se rend
pas aux assurances de M. Franck. Elle reste
« sceptique, pour ne pas dire convaincue »,
et, à dater de ce soir lundi, quatre contrô-
leurs supplémentaires
veilleront aux portes du Gymnase
Et défendront les droits!
u
ne nomination.
M. Eugène Morand, qui fut, pour
Grisélidis, le collaborateur d Armand Sil-
vestre, vient d'être nommé, par le ministre
de l'Instruction publique, directeur de
l'Ecole nationale des Arts décoratifs de Pa-
ris, en remplacement de M. de Lajolais.
Le théâtre, aussi,.mène à tout!.
On
en revient toujours.
M. Samuel nous l'avons dit, est su-
perstitieux. Mais il n a pas seulement des
superstitions, il a aussi des habitudes.
On connaît son chapeau de paille, son
célèbre chapeau de paille, aussi légendaire
presque que celui de Napoléon. Mais on ne
sait peut-être pas combien le directeur des
Variétés prend de plaisir à casser des can-
nes.
Il fut un temps où, dans une seule répé-
tition, M. Samuel en brisait régulièrement
trois ou quatre en frappant des coups sac-
cadés pour faire reprendre un mouvement.
Comme cela devenait onéreux, M. Sa-
muel essaya de substituer à l'emploi des
cannes l'usage d'un claquoir de maître d'é-
cole. Mais les nerfs du patron s'accommo-
daient mal de cet instrument pacifique et
trop solide, et, depuis qu'il fait répéter
Geneviève de Brabant, il a déjà mis en
pièces une ou deux douzaines de joncs.
T
imidité.
Une de nos plus charmantes et talen-
tueuses artistes, qui se fit très remarquer
au Théâtre Antoine et qui va faire prochai-
nement une intéressante création, Mlle M.
K. se trouvait l'autre soir au dîner d'une
Société de gens de théâtre présidé par
M. Alfred Capus. Le sort favorisa Mlle K.,
qui fut placée entre le président et M. Ca-
tulle Mendès. Mais l'honneur de ce double
voisinage était si inattendu de Mlle K.
que, d'émotion, la jeune artiste resta muette
et ne put littéralement avaler quoi que ce
fût!
Les deux hommes ont-ils apprécié comme
il convenait l'hommage de cette rare mo-
destie féminine?
Combien d'autres eussent profité d'une
si heureuse circonstance pour essayer de
se faire remarquer dans cette « cène » !
p
araître !.
En attendant le triomphe de l'habit
de couleur, apprenons aux lecteurs de Co-
mœdia .que le pantalon, dans le costume de
cérémonie, n'a plus que quelques jours à
vivre. -
En effet, d'où nous vient la mode? D'An-
gleterre, de la Cour d'Angleterre, du roi
d'Angleterre!
Or, Edouard VII veut, au cours des ré-
ceptions, porter la culotte. Il la trouve plus
seyante que l'atroce pantalon. Par malheur
pour les petites bourses, la culotte coûte
cher et comporte les bas .de soie ainsi que
les escarpins ! Plus moyen, désormais, de
faire comme cet auteur dramatique célèbre
et riche aujourd'hui, mais très pauvre dia-
ble il. y a vingt ans" qui allait aux répéti-
tions générales les doigts chargés de bagues
mais les pieds privés de chaussettes.
Ce qui ne l'a pas empêché de faire son
chemin !
LA SANTE DE COQUELIN CADET
UNE LETTRE DE COQUELIN AINÉ. —LA
- CONFIRMATION DE NOTRE ENQUÊTE -
A la suite d'une longue enquête entreprise
par notre collaborateur Rouzier-Dorcières, sur
le cas de Coquelin cadet — cas qui a amené
Henri Manuel, phot.
CONSTANT COQUELIN
dans la presse française et étrangère les articles
les plus imprévus — Comœdia a publié, hier,
une information qui rétablissait les faits.
Dans la soirée, une lettre de Coquelin aîné
nous parvenait qui confirmait nos renseigne-
ments.
Cette lettre, la voici:
« Monsieur,
Il Au nom, de ma famille et au mien, merci
pour votre article concernant notre cher Cadet.
Il est l'expression même de la vérité que vous
avez rétablie au milieu du tissu de mensonges et
de calomnies auxquels vous pouvez comprendre
que nous n'ayions rien voulu répondre.
« Croyez à nos sincères remerciements et à
l'expression de mes sentiments les meilleurs.
« COQUELIN. »
LE QUATRAIN DU JOUR
ILS SONT TROP!
Tous ces Faust, à la fois, le tien, le sien, les nôtres,
Sont trop ! Dans leur élan vers le tremplin commun,
Vous verrez qu'ils se mangeront les uns les autres,
Et que, finalement, on n'en jouera pas un!
P
îtits emplois.
Dans sa causerie de samedi sur La
Parodie, Galipaux a parlé incidemment
d'un de ses anciens camarades du Conser-
vatoire qu'il avait perdu de vue et qui, ren-
contré par hasard et interrogé sur l'emploi
qu'il tenait actuellement au théâtre, avait
répondu :
— Je joue les sceptiques amers.
Mais il y a encore des emplois plus bi-
zarres.
Ainsi, un acteur, d'ailleurs très sympa-
thique, qui appartient actuellement à un élé-
gant, riche et coquet petit théâtre, et qui,
il y a quelques années, était modeste pen-
sionnaire d'un théâtre de drame.
A lui aussi, on demandait quel était son
emploi:
—Les pannes mondaines! répondit-il.
A
qui se fier?
On raconte — mais aue ne raconte-
t-on pas. — que l'un des maîtres contem-
porains de la musique—l'un de ceux, si-
non celui, qui déchaîne le plus les exaspé1
rations bourgeoises - fut il y a d'ailleurs
longtemps, le collaborateur de l'auteur de
Petite Brunette aux yeux doux, des Petits
Pavés et de tant d'autres romances dont les
grâces fades eurent une vogue si populaire.
Voilà, certes, une collaboration aussi
étrange qu'imprévue; car s'il est question,
sans hésitation possible, de Paul Delmet, il
s'agirait aussi de l'auteur de Pelléas, M.
Claude-Achille Debussy !
Antithèse, antithèse, voilà bien de tes
coups!
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant : bijoux, diamants, perles et pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
E
nigme.
M. Charles Malherbe, bibliothécaire
de l'Opéra, vient d'augmenter sa collection
d'autographes musicaux — la plus riche du
monde entier — de la partition manuscrite
de la Juive, d'Halévy. Il l'a achetée 4,600
francs, dans une vente publique, à Leipzig.
Il serait intéressant de savoir dans
quelles conditions ce manuscrit s'en était
allé en Allemagne.
G
randeur et décadence.
La Goulue, cette gloire incontestée
mais un peu oubliée du Moulin-Rouge, vient
d'embrasser une nouvelle carrière.
On sait qu'après son départ des music-
halls, elle se fit dompteuse et promena, à
travers nos fêtes foraines, quelques lions
étiques et inoffensifs. Plus dangereux de-
vait être son légitime époux. Il y a quelques
années, elle trouvait aimable de lui envoyer
deux balles de revolver. Tout se passa en
famille ; cette querelle de ménage n'eut pas
de suites judiciaires, elle ne défraya que la
rubrique « Faits divers ».
Les grands lions de l'Atlas sont-ils morts,
les affaires ont-elles périclité, est-ce simple-
ment à cause de la mauvaise saison? Tou-
jours est-il que la Goulue vend, depuis quel-
ques jours, des herbes aromatiques. Entre
deux souvenirs assez lestes, elle vous place,
habilement d'ailleurs, une demi-livre de sa
tisane « souveraine contre tous les maux ».
Souhaitons à cette ancienne artiste cho-
régraphique qui, comme tant d'autres, ne
sut pas avoir la prévoyance de la fourmi,
des succès équivalents à ceux d'antan.
L
a légende de Faust.
Voici ionc qu'après le FmsLt,
nod, solennellement « remis à la scène »;
après le Faust d'Henry Bataille, qui a fait
déjà tant de bruit, on annonce un Faust
d'Edmond Rostand.
Faust est décidément un sujet qui a le
don de passionner les écrivains dramati-
ques.
Il fut joué au théâtre la première fois
par le dramaturge anglais Christophe Mar-
lowe, vers 1592. Ce drame fut traduit par
F.-V. Hugo en 1858, par F. Rabbe et par
C. Shjienski et François de Nion, qui ont
fait jouer leur traduction en 1892.
De la tragédie de Marlowe, Goethe puisa
la première inspiration de son chef-d'œuvre.
Avant Goethe, l'écrivain allemand Lessing
voulut faire de Faust le héros d'un drame
qui resta d'ailleurs à l'état de simple es-
quisse. L'intérêt de l'oeuvre de Lessing ré-
side dans le dénouement : Faust, au lieu
d'être damné, était sauvé. Cette légende
tenta bien d'autres auteurs encore; le pein-
tre Müller en tira une pièce de théâtre en
1778, le poète allemand Lenau un poème
épico-dramatique en 1836, et Spohr un
opéra qui fut joué sans succès à Paris par
une troupe allemande vers le 20 avril 1830.
Et gageons que ce n'est pas Hni!
u
n projet.
A-t-on jamais su qu'un instant la
Comédie-Française avait songé a exploiter
par elle-même le théâtre d'Orangé. L'idée
avait été, il y a plusieurs mois, très sérieu-
sement agitée dans la maison de Molière.
Certains croyaient même qu'elle avait de
grandes chances d'être adoptée. Ce fut un
détail, paràît-il, qui la fit avorter.
Une pelure d'orange!
M.
Ribot a quitté Paris, se rendant à
Bordighera, où il va se reposer
quelques jours. Il a emporté, dans ses ba-
gages, une caisse de Dubonnet, le vin to-
nique et réparateur par excellence, dont il
apprécie tout particulièrement les qualités
thérapeutiques. v
NOUVELLE A LA MAIN
u
n vieux comédien, retiré à la campa-
gne, donne à sa fille et à son tout ré-
cent fiance la permission de flirter un brin:
— Mais, vous \avez, mes enfants, ne
vous. éloignez pas. Que ça se passe entre
cour et jardin.
Lors, le fiancé :
- Si cela ne vous faisait rien, cher Mon-
sieur, j'aimerais autant faire ma cour dans
te jardin.
Le Masque de Verre.
COMŒDIA
offre gratuitement à tous ses
NOUVEAUX ABONNES D'UN AN
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nement ,une somme de quatre-vingt-cinq
centimes. (deux* francs pour l'étranger). ,
,." .:: "COMŒDIA" A L'OPÉRA .- -.-' '-,
Le Corps de Ballet
Nous avions, il y a quelque temps, convié
nos lecteurs à une série de visites à l'O-
péra. Nous les avons tout d'abord prome-
nés, ils s'en souviennent, à travers les bu-
M. STAATS
Premier Maître de Ballet
M. DOMENGIE
Régisseur de la danse
UN GROUPE DE DANSEUSES Brançrtr, phot^
Mlle MARCELLE
(coryphée)
Mlle EMILIENNE KUBLER
(1er quadrille)
Mlle MAUPOIX
(coryphée)
Mlle JEANNE KATS (1ER quadrille) Mlle EUGÉNIE EVEN (coryphée) V
reaux de la direction et de l'administration;
puis, nous avons attiré leur attention sur le
plus important des services artistiques: l'or-
chestre, et les virtuoses qui le composent;
aujourd'hui, pour continuer, nous leur fe-
rons faire connaissance avec le corps de
ballet.
Notre Opéra est, avec la. Scala de Milan,
le théâtre le plus réputé pour ses ballets, et
surtout pour la supériorité de ses danseuses.
Ce n'est pas, en effet, seulement un théâtre,
c'est une école où se conservent les tradi-
tions de l'art français; c'est une Académie
nationale de danse.
Cet art- charmant a toujours été très en
honneur en France; il n?est pas de sacri-
fices qu'on n'ait faits, dans le passé, pour
maintenir sa splendeur; ce fut assurément
la danse qui, aux siècles derniers, fit, pour
une large part, la gloire et la fortune de
notre premier théâtre lyrique.
Aujourd'hui encore, elle compte d'en-
Notation graphique du maître de ballet, pour la préparation d'un tableaa.
thousiastes admirateurs. Tout Paris connaît
les noms de ces abonnés notoires qui, de-
puis des années, ne viennent à l'Opéra que
pour les ballets. Leur entrée dans la salle
coïncide avec le commencement des diver-
tissements, et, dès que le dernier tutu a
disparu, ils se retirent, eux aussi, et pas-
sent au foyer. Là ils tutoient tout le monde,
depuis les plus jeunes ballerines jusqu aux
premiers sujets. Aux unes, ils offrent avec
quelques sourires tout paternels, croyez-le
bien, des pralines ou des dragées; aux au-
tres, ce sont des propos galants ou des hom-
mages flatteurs, qu'ils prodiguent avec une
égale générosité. Au reste, leur mémoire
est pleine d'anecdotes charmantes sur les
étoiles les plus célèbres du passé, et ils les
racontent avec autant de plaisir que d'es-
prit.
Ce sont, eux, des fervents de la danse;
ils savent apprécier la fantaisie charmante
de ces .spectacles brillants, joie pour l'es-
prit et pour les yeux, source de jouissances
: délicieuses et variées, comme ne saurait en
procurer. aucune autre manifestation artte
tique.
La danse n'a-t-elle donc que des pc:rti.
sans? Non, sans doute! Il ne manque pas
d'esprits moroses ou étroits à qui elîé
n'inspire qu'indifférence ou dédain.
Vous connaissez le monsieur qui, au troi.
sième acte, vous dit d'un air suffisante
« Voici les ballet, je m'en vais! » L%sthë-
tique moderne, dont il suit le culte dévote-
ment, ne lui.permet pas de s'intéresser au
intermèdes chorégraphiques.
Quant aux dames vertueuses, dont la pi -1
deur s'effarouche au seul nom de « dan-
seuses» et qui se représentent l'existence
de ces « demoiselles » comme une suitet;
ininterrompue de bacchanales, ou, tout au
moins, d'aventures galantes, je ne vous eni
parle pas. Elles ne se doutent pas, les bon-
nes âmes, de ce que représente d'effort,
de courage et de volonté une seule journée
de ces artistes; et je ne crois pas que, parmi
ces prudes bourgeoises, il y en ait beau-
coup capables d'une égale énergie morale.
L'art de la danse, en effet, ne s'apprend
pas tout seul.' Il exige un laBeur opiniâtre,
régulier, et incessant. Dès f âge de sept oit
huit ans, il faut commencer à se briser, et
jusqu'au moment de la pleine formation; ■-
que dis-je? jusqu'à l'heure de la retraite,
une danseuse, soucieuse de garder sa sou-
plesse et l'entraînement nécessaire, doit,
tous les jours, s'exercer à la barre, des
heures durant, sans parler des répétitions
et des représentations.
Mais aussi, demandez-vous, n'est-eiie pas
rétribuée en conséquence?
Jugez plutôt vous-même. Voici Téchella
progressive des appointements attribués auX
artistes du corps de ballet :
Dans le deuxième quadrille, elle reçoi-
vent 1.200, 1.300 ou 1.400 francs, suivant
la division à laquelle elles appartiennent
Premier quadrille: 1.500 et 1.600 frarics<
Coryphées: 1.700, 1.800 et 1.900 francs.
Les petits sujets ont 2.500 francs. Q.lantt
aux sujets, leurs appointements varient da
3.000 à 40.000 francs.
Sous Fancienne direction, la danse étaiq
,
"Lundi 17 Février 1908.
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Rédacteur en Chef : G. de PAWLOWSKl
RÉDACTION & ADMINISTRATION S
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
:, Adresse Télégraphique : COMŒDLUPARIS
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UN AN e MOIS
Paris et Départements. 24 fr. 12 fr.
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Distinguons
M. Octave Jérôme commença la lec-
ture de son journal. Il y apportait le plus
grand soin. C'était, pour cet honnête
komme, une affaire importante que de
Parcourir, que d'étudier, chaque matin,
la gazette préférée. M. Octave Jérôme
Savait pas l'esprit enclin à la frivolité.
ce jour-là, il se trouva, dès la pre-
mière page, retenu et séduit par un grave
article de tête, où l'un de nos meilleurs
spécialistes, parmi ceux qui connaissent
à fond les affaires ultramontaines, discu-
tait, avec une compétence et un tact par-
faits, les chances au cardinalat de trois
Prétendants.
« — Assurément, disait ce judicieux
Buteur, Mgr Guitrel, archevêque de
Fontainebleau, semblerait, au premier
abord, le plus désigné des trois. La
Scande réputation d'intelligence dont il
Jouit, l'adresse et l'habile fermeté de
son caractère, l'abondance de ses œu-
vres charitables, tant dans son' précé-
dent diocèse de Tourcoing que dans ce-
,lUI qu'il dirige aujourd'hui, tous ces
avantages ont bien du poids. Malgré son
^°quence assurément peu commune,
lVlgr Lantaigne, évêque in partibus de
Fez, pourrait se voir préférer pour la
Seconde fois ce rival toujours heureux:
çt c'est à peine si tout le prestige qui en-
Cure l'archevêque de Chantilly, Mgr de
boulet, primat de l'Ile-de-France, suffi-
,raIt à mettre en échec de tels mérites.
■^ais peut-être Mgr Guitrel, dont la Pro-
vence s'est plu à orner plutôt l'âme
Jjue le corps périssable, aurait-il moins
"on air sous la pourpre que Mgr Lan-
'aigne? Qui donc, en effet, ne se rappelle
Encore le geste émouvant, la voix puis-
sallte, l'allure majestueuse à la fois et
SI pasSionnée du grand orateur? Et
Qu'est-ce encore que d'évoquer le sou-
Venir de Mgr Lantaigne, tout impression-
nant qu'il soit, si l'on songe ensuite à la
Prestance incomparable de Mgr de Gôu-
let, dont les cheveux blancs, abondants
bouclés, tomberaient avec une grâce
51 noble et si digne sur le manteau de
c^monie, dont les traits non moins au-
Suctes que fins. etc., etc. »
M. Octave Jérôme dévora pieusement
u-,.au bout cette chronique remar-
mqurable autant - qu'instructive. Puis iL
Journa la page de son journal et sourit
de Pitié : trois colonnes presque entières
COnsacrées au théâtre! Quelle dérision!
Quelle frivolité ! Et de quelles pauvretés
Ce monde-là avait-ildonc l'esprit rempli!
M. Jérôme, en effet, lut au hasard:
Assurément, disait l'article, M. Géo
ftbel a montré toutes les qualités qui sont
utiles à un jeune premier : il a la fougue,
entrain, la persuasion; nul ne serait
Plus désigné que lui pour entrer à la Co-
jJtedie-Française, afin d'y remplir cet
^ploi. D'autre part, il serait équitable
de récompenser enfin les longs services
de M. Paul Florimond, en l'appelant,
Pour jouer les rôles d'amoureux, sur
notre première scène nationale. Mais au-
un d'eux a-t-il la silhouette étonnante de
.jeunesse, l'élégance et la voix caressante
e M. René Roscius, le concurrent qui
era vraisemblablement choisi. Flori-
JJJPnd est grand et plein d'autorité,
maIS il porte bien mal l'habit, la redin-
gote et le veston; les costumes histori-
ques, seuls, lui conviennent. Quant à
Àbel, n'oublions pas qu'il bedonne
jejà. Au lieu que Roscius est svelte, bien
ait; il entre en scène de bonne grâce. »
Mon Dieu! que de fadaises! M. Jé-
orne replia son journal avec mépris, et
descen it déjeuner. Mais il n'avait pas
e chance. Son fils aîné, Guy Jérôme,
c Yant été, la veille, à l'Opéra: « Mon
Cher papa, lui dit ce jeune homme, tu ne
tefifigures pas l'émotion de la salle, hier,
T^d Mlle Corisande est entrée. Son vi-
geadmirable se détachait avec une ex-
imse netteté sur le décor sombre, éclairé
sèment par une lueur crépusculaire,
dès les premières notes de cette voix
?6' un frisson d'aise a parcouru l'au-
c HOIre. La salle était splendide. J'ai re-
P> nnu le vicomte de Courpière, Mme de
J oos, la marquise de Carabas, lady
Jerry Shaw, Cyrille Buttelet, la baronne
Ermenonville.
d -- Tu perdras la tête avec ta manie
d ? Planches, mon pauvre enfant. Tu fe-
ra's mieux de rester un peu à la maison
tt de travailler ton droit ! »
tlEt le père, irrité, haussait les épaules.
fS* vrai, aussi, toujours ce théâtre, c'é-
t ait énervant, à la fin! Il savait, quant
lui goûter des plaisirs plus raffinés.
Ai?!' l'avant-veille encore, il avait as-
Sisxte à l'une des fameuses conférences de
et' Lecharme, le plus enchanteur peut-
e de nos-grands écrivains français. Il
faj. ait même, M. Jérôme étant correspon-
da d'un journal de province, qu'il ren-
dit compte de cette conférence dans son
tabfrrler de Paris. Il s'assit donc à sa
tabi e de travail, après déjeuner, et,
c0n.tant quelques notes, commença
d'ec lrei non sans plaisir, certes, et non
iïiêrmne sans une certaine tendresse :
l'lOC( - Reconnu dans l'assistance, in-
poibrable et des plus élégantes, venue
Pour applaudir l'humaniste aimé des
uses : la marquise de Carabas, Cyrille
ÎWp?5: *' la baronne d'Armenonville,
MmP de Pons, Lady Jerry Shaw, le vi-
Comt e- de Courpière, et tant d'autres!.
Mais le ne puis nommer tout le monde.
lJne
ère de boudoir et d'église
e danNa salle. Devant la lampe, sur
la petite estrade pleine d'ombre, la tête
de M. Lecharme s'enlève en clair,
comme un portrait de Rembrandt ressort
sur un fond obscur. On voit briller les
yeux du conférencier, la lumière faible
joue sur son front. Aux premiers mots
de sa voix si claire, une sorte de séduc-
tion nous environne. »
A la bonne heure! M. Octave Jérôme
posa sa plume, et relut sa prose en sou-
riant. Il se félicitait d'être sensible aux
seules délicatesses de l'esprit, et non pas,
ainsi que tout le monde, aujourd'hui, à
ces émotions vulgaires que donnent les
spectacles publics. Que voulez-vous! on
est futile ou on ne l'est pas. Et le monde
appartient aux gens sérieux.-
Marcel BOULENGER.
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Le Théâtre=Prison
Au moment où l'on se décide à assimiler
définitivement les cafés-concerts au théâtre,
il serait bon, je pense, de pousser cette as-
similation jusque dans ses moindres détails.
C'est ainsi oue l'on nous signale, chaque
jour, la façon absurde dont son parqués les
spectateurs de cafés-concerts dans l'intérieur
de la salle jusqu'à la fin de la représenta-
tion.
Dans tous les théâtres de Paris, il est
loisible, pendant les entr'actes, d'aller taire
un petit tour dans la rue; d'aller examiner
avec attention les billets de loterie exposés
aux devantures des bureaux de tabac voi-
sins ou de se faire marcher sur les pieds
par les quelques danseurs sur place qui
vantent les journaux du soir ou le « seul
programme inexact vendu à l'extérieur ».
Dans les cafés-concerts, sans doute parce
que l'on y fume et que l'atmosphère y est
irrespirable, ces petites joies bien innocen-
tes sont rigoureusement interdites. On ne
délivre pas de contremarques.
Cela s'expliquait, et encore! au temps où
l'on ne donnait, dans les cafés-concerts,
que du café et un concert. On craignait, en
effet, qu'avec le même billet des familles
entières, composées de sept enfants, de la
nourrice et de la bonne pussent aller suc-
cessivement au théâtre en utilisant le jeu
habile des contremarques.
Aujourd'hui que l'on ne donne plus guère
que des revues et des pièces de théâtre, la
mesure ne se justifia, xàus jus*
tijieraitrôlle, qlle 14e ne vois pas 6R quoit
cette substitution de personne pourrait por-
ter préjudice à l'établissement. Il va de soi,
en effet, que la famille dont je parlais tout
à l'heure, si elle ne peut user de la substi-
tution convoitée, n'en augmentera pas pour
cela ses dépenses. Le père de famille, pré-
textant un rendez-vous d'affaires urgent, se
rendra seul au music-hall, tandis que sa
joyeuse famille jouera à faire des tas de sa-
ble avec des cailloux tuberculeux sur le
terre-plein des boulevards extérieurs, et la
recette du café-concert n'y gagnera rien.
■ G. DE PAWLOWSKL
Échos
Ce soir, à huit heures un quart, au Théâ-
tre lyrique municipal de la Gaîté, première
représentation (à ce théâtre) de Lakmé.
Ce soir, àneut heures, au Théâtre-Mon-
dain, première représentation de La Voleuse
d'amour, comédie en trois actes, de M. de
Valmonca, et du Minotaure, drame en un
acte, de M. E. Deloncle.
L
eurs mots.
C'est une des plus Parisiennes par-
- r-.
mîtes artistes parisiennes, aa Deauie est
célèbre, son talent n'est plus contesté. Elle
occupe royalement, au théâtre, une des
plus belles places et des plus enviées.
Elle possède aussi de fort beaux bijoux.
L'autre soir, un de nos amis, qui était
allé la complimenter dans sa loge pendant
un entr'acte, s'écria:
— Que d'huîtres il a dû falloir pour
fournir un pareil collier!
- Oh ! répond la belle comédienne, il
n'en a fallu qu'une!
La
confiance règne.
Nous avons annoncé, les premiers,
que I Assistance puoiique avait cru conSIa-
ter de graves irrégularités commises au
contrôle du Gymnase.
Les choses ont fait du bruit.
M. Franck déclare qu'une enquête ap-
profondie l'a persuadé de la fausseté des
accusations portées contre son contrôleur,
et il a refusé de le congédier.
Mais l'Assistance publique ne se rend
pas aux assurances de M. Franck. Elle reste
« sceptique, pour ne pas dire convaincue »,
et, à dater de ce soir lundi, quatre contrô-
leurs supplémentaires
veilleront aux portes du Gymnase
Et défendront les droits!
u
ne nomination.
M. Eugène Morand, qui fut, pour
Grisélidis, le collaborateur d Armand Sil-
vestre, vient d'être nommé, par le ministre
de l'Instruction publique, directeur de
l'Ecole nationale des Arts décoratifs de Pa-
ris, en remplacement de M. de Lajolais.
Le théâtre, aussi,.mène à tout!.
On
en revient toujours.
M. Samuel nous l'avons dit, est su-
perstitieux. Mais il n a pas seulement des
superstitions, il a aussi des habitudes.
On connaît son chapeau de paille, son
célèbre chapeau de paille, aussi légendaire
presque que celui de Napoléon. Mais on ne
sait peut-être pas combien le directeur des
Variétés prend de plaisir à casser des can-
nes.
Il fut un temps où, dans une seule répé-
tition, M. Samuel en brisait régulièrement
trois ou quatre en frappant des coups sac-
cadés pour faire reprendre un mouvement.
Comme cela devenait onéreux, M. Sa-
muel essaya de substituer à l'emploi des
cannes l'usage d'un claquoir de maître d'é-
cole. Mais les nerfs du patron s'accommo-
daient mal de cet instrument pacifique et
trop solide, et, depuis qu'il fait répéter
Geneviève de Brabant, il a déjà mis en
pièces une ou deux douzaines de joncs.
T
imidité.
Une de nos plus charmantes et talen-
tueuses artistes, qui se fit très remarquer
au Théâtre Antoine et qui va faire prochai-
nement une intéressante création, Mlle M.
K. se trouvait l'autre soir au dîner d'une
Société de gens de théâtre présidé par
M. Alfred Capus. Le sort favorisa Mlle K.,
qui fut placée entre le président et M. Ca-
tulle Mendès. Mais l'honneur de ce double
voisinage était si inattendu de Mlle K.
que, d'émotion, la jeune artiste resta muette
et ne put littéralement avaler quoi que ce
fût!
Les deux hommes ont-ils apprécié comme
il convenait l'hommage de cette rare mo-
destie féminine?
Combien d'autres eussent profité d'une
si heureuse circonstance pour essayer de
se faire remarquer dans cette « cène » !
p
araître !.
En attendant le triomphe de l'habit
de couleur, apprenons aux lecteurs de Co-
mœdia .que le pantalon, dans le costume de
cérémonie, n'a plus que quelques jours à
vivre. -
En effet, d'où nous vient la mode? D'An-
gleterre, de la Cour d'Angleterre, du roi
d'Angleterre!
Or, Edouard VII veut, au cours des ré-
ceptions, porter la culotte. Il la trouve plus
seyante que l'atroce pantalon. Par malheur
pour les petites bourses, la culotte coûte
cher et comporte les bas .de soie ainsi que
les escarpins ! Plus moyen, désormais, de
faire comme cet auteur dramatique célèbre
et riche aujourd'hui, mais très pauvre dia-
ble il. y a vingt ans" qui allait aux répéti-
tions générales les doigts chargés de bagues
mais les pieds privés de chaussettes.
Ce qui ne l'a pas empêché de faire son
chemin !
LA SANTE DE COQUELIN CADET
UNE LETTRE DE COQUELIN AINÉ. —LA
- CONFIRMATION DE NOTRE ENQUÊTE -
A la suite d'une longue enquête entreprise
par notre collaborateur Rouzier-Dorcières, sur
le cas de Coquelin cadet — cas qui a amené
Henri Manuel, phot.
CONSTANT COQUELIN
dans la presse française et étrangère les articles
les plus imprévus — Comœdia a publié, hier,
une information qui rétablissait les faits.
Dans la soirée, une lettre de Coquelin aîné
nous parvenait qui confirmait nos renseigne-
ments.
Cette lettre, la voici:
« Monsieur,
Il Au nom, de ma famille et au mien, merci
pour votre article concernant notre cher Cadet.
Il est l'expression même de la vérité que vous
avez rétablie au milieu du tissu de mensonges et
de calomnies auxquels vous pouvez comprendre
que nous n'ayions rien voulu répondre.
« Croyez à nos sincères remerciements et à
l'expression de mes sentiments les meilleurs.
« COQUELIN. »
LE QUATRAIN DU JOUR
ILS SONT TROP!
Tous ces Faust, à la fois, le tien, le sien, les nôtres,
Sont trop ! Dans leur élan vers le tremplin commun,
Vous verrez qu'ils se mangeront les uns les autres,
Et que, finalement, on n'en jouera pas un!
P
îtits emplois.
Dans sa causerie de samedi sur La
Parodie, Galipaux a parlé incidemment
d'un de ses anciens camarades du Conser-
vatoire qu'il avait perdu de vue et qui, ren-
contré par hasard et interrogé sur l'emploi
qu'il tenait actuellement au théâtre, avait
répondu :
— Je joue les sceptiques amers.
Mais il y a encore des emplois plus bi-
zarres.
Ainsi, un acteur, d'ailleurs très sympa-
thique, qui appartient actuellement à un élé-
gant, riche et coquet petit théâtre, et qui,
il y a quelques années, était modeste pen-
sionnaire d'un théâtre de drame.
A lui aussi, on demandait quel était son
emploi:
—Les pannes mondaines! répondit-il.
A
qui se fier?
On raconte — mais aue ne raconte-
t-on pas. — que l'un des maîtres contem-
porains de la musique—l'un de ceux, si-
non celui, qui déchaîne le plus les exaspé1
rations bourgeoises - fut il y a d'ailleurs
longtemps, le collaborateur de l'auteur de
Petite Brunette aux yeux doux, des Petits
Pavés et de tant d'autres romances dont les
grâces fades eurent une vogue si populaire.
Voilà, certes, une collaboration aussi
étrange qu'imprévue; car s'il est question,
sans hésitation possible, de Paul Delmet, il
s'agirait aussi de l'auteur de Pelléas, M.
Claude-Achille Debussy !
Antithèse, antithèse, voilà bien de tes
coups!
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant : bijoux, diamants, perles et pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
E
nigme.
M. Charles Malherbe, bibliothécaire
de l'Opéra, vient d'augmenter sa collection
d'autographes musicaux — la plus riche du
monde entier — de la partition manuscrite
de la Juive, d'Halévy. Il l'a achetée 4,600
francs, dans une vente publique, à Leipzig.
Il serait intéressant de savoir dans
quelles conditions ce manuscrit s'en était
allé en Allemagne.
G
randeur et décadence.
La Goulue, cette gloire incontestée
mais un peu oubliée du Moulin-Rouge, vient
d'embrasser une nouvelle carrière.
On sait qu'après son départ des music-
halls, elle se fit dompteuse et promena, à
travers nos fêtes foraines, quelques lions
étiques et inoffensifs. Plus dangereux de-
vait être son légitime époux. Il y a quelques
années, elle trouvait aimable de lui envoyer
deux balles de revolver. Tout se passa en
famille ; cette querelle de ménage n'eut pas
de suites judiciaires, elle ne défraya que la
rubrique « Faits divers ».
Les grands lions de l'Atlas sont-ils morts,
les affaires ont-elles périclité, est-ce simple-
ment à cause de la mauvaise saison? Tou-
jours est-il que la Goulue vend, depuis quel-
ques jours, des herbes aromatiques. Entre
deux souvenirs assez lestes, elle vous place,
habilement d'ailleurs, une demi-livre de sa
tisane « souveraine contre tous les maux ».
Souhaitons à cette ancienne artiste cho-
régraphique qui, comme tant d'autres, ne
sut pas avoir la prévoyance de la fourmi,
des succès équivalents à ceux d'antan.
L
a légende de Faust.
Voici ionc qu'après le FmsLt,
nod, solennellement « remis à la scène »;
après le Faust d'Henry Bataille, qui a fait
déjà tant de bruit, on annonce un Faust
d'Edmond Rostand.
Faust est décidément un sujet qui a le
don de passionner les écrivains dramati-
ques.
Il fut joué au théâtre la première fois
par le dramaturge anglais Christophe Mar-
lowe, vers 1592. Ce drame fut traduit par
F.-V. Hugo en 1858, par F. Rabbe et par
C. Shjienski et François de Nion, qui ont
fait jouer leur traduction en 1892.
De la tragédie de Marlowe, Goethe puisa
la première inspiration de son chef-d'œuvre.
Avant Goethe, l'écrivain allemand Lessing
voulut faire de Faust le héros d'un drame
qui resta d'ailleurs à l'état de simple es-
quisse. L'intérêt de l'oeuvre de Lessing ré-
side dans le dénouement : Faust, au lieu
d'être damné, était sauvé. Cette légende
tenta bien d'autres auteurs encore; le pein-
tre Müller en tira une pièce de théâtre en
1778, le poète allemand Lenau un poème
épico-dramatique en 1836, et Spohr un
opéra qui fut joué sans succès à Paris par
une troupe allemande vers le 20 avril 1830.
Et gageons que ce n'est pas Hni!
u
n projet.
A-t-on jamais su qu'un instant la
Comédie-Française avait songé a exploiter
par elle-même le théâtre d'Orangé. L'idée
avait été, il y a plusieurs mois, très sérieu-
sement agitée dans la maison de Molière.
Certains croyaient même qu'elle avait de
grandes chances d'être adoptée. Ce fut un
détail, paràît-il, qui la fit avorter.
Une pelure d'orange!
M.
Ribot a quitté Paris, se rendant à
Bordighera, où il va se reposer
quelques jours. Il a emporté, dans ses ba-
gages, une caisse de Dubonnet, le vin to-
nique et réparateur par excellence, dont il
apprécie tout particulièrement les qualités
thérapeutiques. v
NOUVELLE A LA MAIN
u
n vieux comédien, retiré à la campa-
gne, donne à sa fille et à son tout ré-
cent fiance la permission de flirter un brin:
— Mais, vous \avez, mes enfants, ne
vous. éloignez pas. Que ça se passe entre
cour et jardin.
Lors, le fiancé :
- Si cela ne vous faisait rien, cher Mon-
sieur, j'aimerais autant faire ma cour dans
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centimes. (deux* francs pour l'étranger). ,
,." .:: "COMŒDIA" A L'OPÉRA .- -.-' '-,
Le Corps de Ballet
Nous avions, il y a quelque temps, convié
nos lecteurs à une série de visites à l'O-
péra. Nous les avons tout d'abord prome-
nés, ils s'en souviennent, à travers les bu-
M. STAATS
Premier Maître de Ballet
M. DOMENGIE
Régisseur de la danse
UN GROUPE DE DANSEUSES Brançrtr, phot^
Mlle MARCELLE
(coryphée)
Mlle EMILIENNE KUBLER
(1er quadrille)
Mlle MAUPOIX
(coryphée)
Mlle JEANNE KATS (1ER quadrille) Mlle EUGÉNIE EVEN (coryphée) V
reaux de la direction et de l'administration;
puis, nous avons attiré leur attention sur le
plus important des services artistiques: l'or-
chestre, et les virtuoses qui le composent;
aujourd'hui, pour continuer, nous leur fe-
rons faire connaissance avec le corps de
ballet.
Notre Opéra est, avec la. Scala de Milan,
le théâtre le plus réputé pour ses ballets, et
surtout pour la supériorité de ses danseuses.
Ce n'est pas, en effet, seulement un théâtre,
c'est une école où se conservent les tradi-
tions de l'art français; c'est une Académie
nationale de danse.
Cet art- charmant a toujours été très en
honneur en France; il n?est pas de sacri-
fices qu'on n'ait faits, dans le passé, pour
maintenir sa splendeur; ce fut assurément
la danse qui, aux siècles derniers, fit, pour
une large part, la gloire et la fortune de
notre premier théâtre lyrique.
Aujourd'hui encore, elle compte d'en-
Notation graphique du maître de ballet, pour la préparation d'un tableaa.
thousiastes admirateurs. Tout Paris connaît
les noms de ces abonnés notoires qui, de-
puis des années, ne viennent à l'Opéra que
pour les ballets. Leur entrée dans la salle
coïncide avec le commencement des diver-
tissements, et, dès que le dernier tutu a
disparu, ils se retirent, eux aussi, et pas-
sent au foyer. Là ils tutoient tout le monde,
depuis les plus jeunes ballerines jusqu aux
premiers sujets. Aux unes, ils offrent avec
quelques sourires tout paternels, croyez-le
bien, des pralines ou des dragées; aux au-
tres, ce sont des propos galants ou des hom-
mages flatteurs, qu'ils prodiguent avec une
égale générosité. Au reste, leur mémoire
est pleine d'anecdotes charmantes sur les
étoiles les plus célèbres du passé, et ils les
racontent avec autant de plaisir que d'es-
prit.
Ce sont, eux, des fervents de la danse;
ils savent apprécier la fantaisie charmante
de ces .spectacles brillants, joie pour l'es-
prit et pour les yeux, source de jouissances
: délicieuses et variées, comme ne saurait en
procurer. aucune autre manifestation artte
tique.
La danse n'a-t-elle donc que des pc:rti.
sans? Non, sans doute! Il ne manque pas
d'esprits moroses ou étroits à qui elîé
n'inspire qu'indifférence ou dédain.
Vous connaissez le monsieur qui, au troi.
sième acte, vous dit d'un air suffisante
« Voici les ballet, je m'en vais! » L%sthë-
tique moderne, dont il suit le culte dévote-
ment, ne lui.permet pas de s'intéresser au
intermèdes chorégraphiques.
Quant aux dames vertueuses, dont la pi -1
deur s'effarouche au seul nom de « dan-
seuses» et qui se représentent l'existence
de ces « demoiselles » comme une suitet;
ininterrompue de bacchanales, ou, tout au
moins, d'aventures galantes, je ne vous eni
parle pas. Elles ne se doutent pas, les bon-
nes âmes, de ce que représente d'effort,
de courage et de volonté une seule journée
de ces artistes; et je ne crois pas que, parmi
ces prudes bourgeoises, il y en ait beau-
coup capables d'une égale énergie morale.
L'art de la danse, en effet, ne s'apprend
pas tout seul.' Il exige un laBeur opiniâtre,
régulier, et incessant. Dès f âge de sept oit
huit ans, il faut commencer à se briser, et
jusqu'au moment de la pleine formation; ■-
que dis-je? jusqu'à l'heure de la retraite,
une danseuse, soucieuse de garder sa sou-
plesse et l'entraînement nécessaire, doit,
tous les jours, s'exercer à la barre, des
heures durant, sans parler des répétitions
et des représentations.
Mais aussi, demandez-vous, n'est-eiie pas
rétribuée en conséquence?
Jugez plutôt vous-même. Voici Téchella
progressive des appointements attribués auX
artistes du corps de ballet :
Dans le deuxième quadrille, elle reçoi-
vent 1.200, 1.300 ou 1.400 francs, suivant
la division à laquelle elles appartiennent
Premier quadrille: 1.500 et 1.600 frarics<
Coryphées: 1.700, 1.800 et 1.900 francs.
Les petits sujets ont 2.500 francs. Q.lantt
aux sujets, leurs appointements varient da
3.000 à 40.000 francs.
Sous Fancienne direction, la danse étaiq
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