Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-01-27
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 janvier 1908 27 janvier 1908
Description : 1908/01/27 (A2,N119). 1908/01/27 (A2,N119).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646503s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
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Luntfl Z7 Janvier 190&
Rédacteur en Chef * G» de PAWLOWSKl -
x n
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
^7» Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : C0MŒD1A-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOtS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 a 20 a
RÉDACTION & ADMINISTRATION;
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
1
Adresse Télégraphique : COMŒDIA=PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
- --
Paris et Départements ; 24 fr. 12 fr.
Étranger-. 40 D 20 »
NUits blanches •
et grasses matinées
Au café des Géants. Un peu avant
l'heure du déjeuner: Pernod moins
cinq minutes.
L'HOMME DE BUREAU, arrivant à une
table réservée. Il s'adresse à un garçon.
-- conjour. Pas chaud!
LE GARÇON, répondant par la politesse
professionnelle qui consiste à essuyer en
a u. de cercle le dessus de la table. -
Mais oui, frisquet!
L'HOMME DE BUREAU, bougon. — Na-
tur e1l1 lement. Je suis le premier, le seul.
LE GARÇON, préférant une autre con-
versation. — Amer? Gomme? Citron?
Turin?
L'HOMME DE BUREAU. — Voyons!.
Heu!. (Apercevant quelqu'un qui ar-
rive.) Ah! te voilà. Encore en retard.
HOMME DE THÉATRE. - C'est vrai.
Pas le dernier.
L'HOMME DU JOURNAL, entrant à ce
moment. — Il s'en faut de si peu! (Au
garçon.) Un simple quinquina.
» HOMME DE THÉÂTRE. — Moi aussi.
L'HOMME DE BUREAU. — Moi aussi.
L'HOMME DE JOURNAL. — Vous voyez
qu' tn tous cas, c'est moi qui aurai com-
mandé le premier. Et pourtant!.
L'HOMME DE BUREAU. — Pourtant,
quoi, s. V- P. ?
L'HOMME DE JOURNAL. — Pourtant, je
n'ai pas mon compte de sommeil.
L'HOMME DE BUREAU. — Tu ne l'as ja-
mais.
L' llOhIME DE JOURNAL. — Non, ja-
PI;'BoMME DE THÉÂTRE. — Moi, non
L'HOMME DE JOURNAL. — Toi, encore
tu peux te coucher relativement de
bonne heure. La représentation s'achève
"luit Trente-cinq minutes après, si
~tu la voulais, tu serais dans tes draps.
Songe, heureux réciteur de rôles, que je
boucle, moi, lorsque, dans la matinée
noire, sonnent trois coups. Plus d'auto-
bus. Le Métro chôçne. Les taxis sont ra-
res, chers, misérables et rampants. Je
regagne à pied mon logis.
L'HOMME DE THÉÂTRE. — Et de qua-
tre, ou, si tu veux, de cinq à midi, que
L'HOMME DE JOURNAL =-MGR. sont
meil cherche le calme — et ne le trouve
pas. Ou pas longtemps. Car j'ai l'atroce
malchance d'avoir des concierges trop
scru PUleusement amis de la propreté.
Chaque jour que Dieu fait — et vous
savez qu'il les fait tous! — ces époux
modèles commencent à six heures et
quart à battre les tapis de la maison. Dès
lors, je suis transporté dans un polygone
d'artillerie. un jour de manœuvre. Le si-
lence du matin rend plus profondes et
plus retentissantes les salves de ces pi-
pelets honnis.
L'HOMME DE THÉÂTRE. — Réclame.
L'HOMME DE JOURNAL. - Je me suis
renseigné. Ils ont le droit de nettoyer,
même vigoureusement, même avec ta-
page, , S cette heure-là.
L'HOMME DE BUREAU. — C'est sim-
ple: déménage.
L'HOMME P- DE JOURNAL. - Très sim-
ple. ais> il y a six mois, j'habitais non
loin d'une voie de chemin de fer. Je
devrais dire d'une voix : v, o, i, x. De
stridents appels me réveillaient en sur-
l 't:ttt~s serpents qui sifflent. etc.
Ils n'é taient pas pour moi. Mais j'en
pâtissais. J'avais quitté mon appartement
précédent encore, parce que les portiers
sommeil trop épais: ils n'ou-
vraient pas. Ils m'obligeaient, les ros-
sards, à des stations, la nuit, de quinze à
vingt minutes que j'emplois à tirer la
sonnette selon les modes Divers, pour
çjj ^®' d'abord piano, par coups
espacés, puis en triolets, puis en allégro,
puis en turia, bien légitime, hein ! la fu-
fais le n n, en trois mois, je brisai onze
fois le « cordon », puisqu'il faut l'appeler
par son nom. Alors, déménager, mainte-
nant, j'hési te-
sOn rn OMME DE THÉÂTRE. — Et tu as rai-
son, mon vieux. Car tu pourrais tomber
sur des voisins comme les miens et que
je t'envie de ne pas avoir. Des tapis! des
tapis!. cela se supporte t Et puis, tu as
la satisfaction rageuse, plus tard, de les
salir, en evitant avec soin de t'essuyer
les pieds, i- bas de l'escalier, malgré
l'invite polie, mais formelle du carton
classique. Songe à mon plus triste sort.
Au-dessus de chez moi, logent des gens
étranges, atteints sans doute de la folie
de l'hydrothérapie. Tu sais que sitôt
mon rôle achevé, je rentre et me cou-
che: 3is à me lever tôt. Je suis
qarls on lit Vers minuit et demi. Vers
une heure, pour des raisons que je te
laisse accenkposer et qui ne pourraient
qu'accentuer ma fureur si j'y songeais
par hasard, Ve-rs une heure s'ouvre la
période des ablutions. Et les seaux qu'on
traîne, et les récipients qui se heurtent,
et les courses au robinet, et les tuyaux
qui grognent. Oh! surtout ces tuyaux
qui se lamentent, Protestent contre tout
service nocturne, regimbent avec des
plaintes S de gOr es et rudes et des roule-
ments de gorge malade ou fatiguée, des
râles Prolono és, des hoquets qui ne s'ar-
rêtent les fi
Puis les fins de selle en musique,
grâce au tout-à-l' n dégoût inconvenant et
~révélateur. Que iJ a Pas que sur le trône
de France que les divers membres d'une
femille rovale se succèdent et.
L'HOMME DE BUREAU. — Et tu ne dis
rien! Tu ne protestes pas ! Histoire, sans
doute, de nous raconter ici tes misères.
L'HOMME DE THÉÂTRE. — J'ai long-
temps mijoté quelque vengeance, et c'est
encore à quoi je songe, tandis que mes
bandits de voisins me tiennent en éveil.
J'ébauchai mille projets, les yeux mi-
clos, à la flamme de la bougie rallumée.
Le plus récent consistait à me faire cons-
truire un gigantesque phonographe, dont
le porte-son recourbé aurait pu sortir de
ma fenêtre et, par une tige un peu lon-
gue, atteindre les croisées de l'étage su-
périeur. A trois ou quatre heures, l'intel-
ligent appareil, mû par mes soins, vous
le pensez, aurait fait éclater une fanfare
ahurissante. J'avais songé aussi aux pu-
ces, dont j'aurais tâché d'envoyer une
colonie entière, une lourde nuée, au cou-
ple de là-haut.
L'HOMME DE JOURNAL. - Je connais
toutes ces rcherches, dignes du Jardin
des Supplices. J'ai pensé, pour mes con-
cierges, à des boules puantes. Sans
avoir à quitter la moiteur des draps, je
souhaiterais, par des procédés rappelant
le bouton des Chinois, pouvoir pulvéri-
ser mes tortionnaires, non sans aupara-
vant les avoir martyrisés à mon tour.
L'HOMME DE BUREAU. — Vous êtes
bien gentils, tous les deux. Toi, mon-
sieur le cabot, et toi, bon reporter, vous
n'admettez pas, alors, qu'on vive autour
de vous. Le pauvre rond-de-cuir que je
suis va vous donner une leçon de socia-
bilité. Sachez donc, crucla noctambules,
que logent à droite de mon appartement
un journaliste et à gauche un acteur. Ils
rentrent, naturellement, à vos heures.
Leurs lourdes bottes, abandonnées avec
fracas par les pieds las d'un jour de fati-
gue, me font sursauter. Je me réveille,
et c'est inévitable. Souvent, je ne me
rendors pas. Tous les soirs, une jeune
pianiste, deux heures durant, étudie ses
gammes, à un mur de moi. Et je ne
songe nullement à étripailler l'un ou
l'autre de mes co-habitants. Et je ne
bâille pas! Et je ne fais pas des effets de
sommeil, d'homme harassé !
L'HOMME DE THÉÂTRE. - Tu es un
héros. ,.
L'HOMME DE JOURNAL. — Lui, un hé-
ros? Mais, mon cher; il a, pour pioncec,
toute la journée., à son bureau. VoilA. r ex.
pUcaiion ! Votf& soa* héroïsme l
Jacques MAY
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Mesures pour rien
Parmi les mille et un moyens qui sont à
la disposition du public pour se montrer
ignorant ou grossier, il n'en est pas, je
crois, de plus absurde que l'impossibilité
où l'on est à Paris d'entendre tranquille-
ment l'ouverture d'une oeuvre lyrique sans
être dérangé par le bruit de conversations
multiples.
L'habitude que l'on a de se lever avant
la fin du spectacle n'est généralement gros-
sière que pour les artistes, et, somme toute,
c'est à l'auteur qu'il convient de faire le
nécessaire pOlIr faire finir sa pièce quel-
ques lignes avant la fin, au moment où
l'on écoute encore.
Il est libre d'ajouter quelques phrases
de dialogue telles que: -
— Cela ne tait rien, le public n'entend
plus. On peut s'en aller.
- Qu'est-ce que tu fais ce soir ?"
que les acteurs peuvent débiter sans au-
cun inconvénient.
Pour une ouverture, il n'en va pas de
même, et, à moins de prier un faiseur de
tours ou un marchand de couteaux à cou-
per le verre de venir occuper la scène pen-
dant l'exécution du morceau pour retenir
l'attention des spectateurs, on ne voit pas
bien quel remède proposer. -.
Il en est un, je le sais, qui consisterait
à refaire l'éducation musicale et même
l'éducation tout court des gens qui vont
au théâtre, mais cela serait évidemment
trop long.
Remarquez bien, en effet, que la situa-
tion ne repère que d'une simple question
de tact. »
On s'imagine mal. les mêmes personnes
arrivant à la gare une ou deux stations
en retard, un quart d'heure après le dé-
part d'un train pour le prendre. Dès qu'il
s'agit d'obligations matérielles, chacun
s'empresse de les respecter, mais, dès que
la politesse seule est en jeu, cela semble
infiniment plus difficile d'obtenir satisfac-
tion, jusqu'au jour où l'on se décidera tou-
tefois à fermer les portes durant chaque
acte, quitte à établir dans les couloirs un
jeu de tonneau pour occuper les loisirs
des spectateurs qui arriveront en retard.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à sept heures trois quarts, réou-
verture de l'Opéra, avec la 1.2999 repré-
sentation de Faust.
Cet après-midi, à une heure trois quarts,
répétition générale de Un Divorce, de MM.
Paul Bourget et André Cury.
L
es candidats perpétuels.
Suivant l'exemple de MM. Porel,
Antoine, Guitry, Deval, Gémier et Mmes
Sarah Bernhardt ou Réjane, qui furent ou
sont encore artistes en même temps que
directeurs de théâtre, nombre d'acteurs am-
bitionnent l'honneur e.t; 1$ grofit de les imi-
ter.-Lei«s lwr% ©m ap-
pointements — ne leur suffisent plus. Ils
ont assez de travailler chez les autres et
pour les autres. Ils veulent être leurs maî-
tres, avoir leur maison. Sitôt qu'une com-
binaison surgit, qu'une scène est vacante,
vous les voyez tous se démener pour l'ob-
tenir. Certains pourtant parmi eux firent
dans l'ingrate et décevante carrière de di-
recteur de théâtre de malheureux débuts.
Que leur importe! Ils ont déjà oublié les
heures cruelles pour ne se souvenir que
des bons moments. Et puis, s'ils ont perdu
de l'argent, ils ont acquis de l'expérience,
et ils ont des illusions, des espoirs!. Ne
les décourageons pas. Et espérons qu'un
jour prochain: MM. Le Bargy, Huguenet,
Tarride, Calmettes, Bour et Beaulieu de-
viendront directeurs, mais à la condition
qu'ils nous promettent de rester comé-
diens.
FAUSSES NOUVELLES EN TROIS LIGNES
Notre brillant confrère Nozière aban-
donne la critique dramatique de Gil Blas.
Il sera remplacé par M. Guy Launay.
Notre brillant confrère Guy Launay aban-
donne la critique dramatique du Matin. Il
sera remplacé par M. Nozière. ;
M. de Féraudy et son fils piloteront une
voiture automobile dans le « Tour du Mon-
de » du Matin. Les paires sont les affaires.
M. Claretie, sur une demande de M. Gus-
tave Rivet, vient de recevoir le Faust de
M. Henry Bataille.
Le comité de la Comédie-Française vient
d'acquérir un ballon dirigeable qui sera af-
fecté au service des tournées.
M. Charles Le Bargy jouera désormais
sous le nom de Charles..
Voici, d'après M. Catulle Mendès, le vé-
ritable nom de Dante Alighieri: Durand
Alfred.
L
'invitée. ;
C'était avant-hier, à l'Opéra.
Ainsi que nous 1 avons raconté, le prési-
dent de la République se promena, la canne
à. la main, dans le foyer restauré. Il était
accompagné de MM. Messager et Brous-
san. Derrière cette trinité marchait M. Du-
jardin-Beaumetz, qui donnait le bras à une
~ame.. ', ---.0'.,' - - .-
Chacuiï se rangeait - br n»ssage cet auguste cortège. On reconnaissait bien
les messieurs, mais le nom de la dame de-
meurait mystérieux.
Et comme on se chuchotait respectueu-
sement des interrogations à ce sujet, on
entendit soudain la voix de M. Hertz qui
s'exclamait d'un ton gavroche:
- Mais c'est Mme Marcelle Tinayre!
LE QUATRAIN DU JOUR
RÉPONSE A UN LECTEUR
Dans les procès-verbaux des gens qu'on a fait
[battre,
Si l'on met : échangé deux balles, c'est fort clair;
C'est pour leur donner l'air
D'en avoir tiré quatre!
0
n a perdu.
Il est une pièce dont on parla beau-
coup. Elle s appelait Le u ont au vice, bon
auteur est célèbre, c'est M. Henri Lave-
dan. Jadis, elle dut passer au Gymnase;
du Gymnase, elle s'en fut — naturelle-
ment! — à la Renaissance; de la Renais-
sance — il n'en pouvait être autrement!
— elle émigra à la Comédie-Française, où
M. Jules Claretie, sous l'heureuse impres-
n du Duel, la reçut de la meilleure grâce
de monde.
On demande ce qu'est devenu Le Goût
du Vice. On en a trop parlé pour que nul
ne jouisse s'étonner que nous demandions
à ce qu'on en parle encore. Il n'en est
plus question sur les programmes de cette
saison ni de la saison prochaine.
M. Jules Claretie est-il si moral qu'il ait
tenu, comme on. dit communément, à faire
passer à son éminent collègue de l'Acadé-
mie le goût du vice?.
D
es goûts et des couleurs.
Jouera-t-on ou non le Don Juan de
Molière a la Comédie-Française?
Dans un de ses feuilletons de l'an der-
nier, M. Adolphe Brisson exprimait le désir
d'une reprise qui aurait tout l'attrait d'une
création, et il désignait naturellement com-
me l'interprète rêvé du héros de la pièce,
M. Charles Le Bargy.
Quelque temps après, un de nos confrè-
res., Le Figaro, croyons-nous, annonçait que
la reprise de Don Yuan avait été décidée
par M'. Claretie. Puis personne ne parla
plus de cet intéressant projet.
C'est que M. Le Bargy, pour le moment
du moins, ne tient pas à incarner Don Juan.
Le rôle, qui n'est certes pas au:dessus
de ses forces, l'attire et lui fait peur à la
fois. Le brillant sociétaire estime que la
pièce n'a pas le fonds d'humanité, qui se
révèle si intense dans les autres comé-
dies de Molière. Il juge qu'elle constitue
une œuvre à part dans le théâtre de notre
grand comique, curieuse à coup sûr, mais
bizarre et qu'elle ne produirait peut-être pas
sur le public tout l'effet qu'on en attend.
M. Le Bargy préfère, sans doute, Le
Marquis de Priola.
M
eva comédien.
Il n'est pas que les calicots. les no-
taches et les petites filles qui subissent l'at-
trait des planches ; les « hommes nature »
s'en mêlent aussi.
Meva, ce boulevardier naturiste qui se
promène, sur nos voies les plus élégantes,
en froc de moine et en sandales, Meva, .qui
ne mange que des fruits crus, Meva se sent
aussi ébloui parles tréteaux.
Dans la chambre d'hôtel que cet ermite
en cheveux longs habite, rue Fontaine, à
r^pçlqu$ç aa.% cfa liioulin-lfeouiLe, if nous l'A-
voua, un soir: « J'ai quelquefois songé à
paraître sur la scène. Mais" vos spectacles
de l'heure présente sont pleins d'abomina-
tions sur l'humanité, et ça me dégoûte du
théâtre. Ah! s'il se trouvait un vrai poète,
qui sût écrire une belle tragédie célébrant
la Nature et sa vie sereine, comme je l'ap-
plaudirais. Je pourrais bien interpréter le
principal rôle. On m'écouterait alors, et le
public, peut-être, saurait me comprendre! »
1 Et Meva, ayant dit, songea, s'imaginant
déjà, je pense, entre les gradins antiques
d'un théâtre de la Nature, à Béziers ou à
Champigny, clamant devant -les snobs et
les snobinettes, des vers glorifiant les beau-
tés des champs.
- Les poètes sont avertis. l'acteur Meva,
homme de la Nature, demande un drama-
turge.
]
1 fallait y penser.
Au suiet du « Dlacaee » des SDecta-
teurs dans les salles de théâtre; on C nous
écrit de différents côtés pour nous signaler
qu'à l'étranger on a déjà songé à faciliter
l'accès dès places retenues. -
Le ticket des places réservées a reçu, en
impression très claire, un plan du théâtre
et, les places louées "sont marquées par un
poinçon. De sorte que rien n'est plus aisé,
ensuite, aux personnes - locataires des stalles
d'arriver jusqu'à leur loge ou leur fauteil,
sans le secours de personne.
En Angleterre, en Allemagne, dn place
les coupons dans une enveloppe qui, en im-
pression fine, a reçu le dessin du plan de
la salle.
Ajoutons qu'un système analogue est en
vigueur à l'Athénée, aux Bouffes-Parisiens
et aux Folies-Dramatiques.
s
évère, mais injuste!
Giovanni Grassd et Mimi Aguglia
ont été les héros de ces derniers jours.
Nos critiques ne leur ont pas marchandé
les éloges, ni le public un enthousiasme qui,
pour être un peu « chauffé », n'en fut pas
moins vibrant.
Veut-on savoir ce que, de leur côté, ils
ont pensé de nos acteurs?
Giovanni Grasso assistait, l'autre jour, à
la Comédie-Française, à une représentation
d'Hernani, à l'issue de laquelle on lui de-
manda son avis sur l'interprétation.
Il ne cacha point son admiration. Seule,
dit-il, la mort d'Hernani l'avait, un peu cho-
qué.
Et il expliqua: « Voyez-vous, quand on
est empoisonné, on ne meurt pas comme
ça!. »
Il songeait sans doute, au vérirabte saut
périlleux que, dans une situation analogue,
il exécute, en retombant sur la tête.
C'était Mounet-Sully qui jouait Hernani.
Ut
i acteur anglais, très connu à Londres
et qui est en train de le devenir à
Paris, Fred Wright, qui interprète le Prince
dé Pilsen à l'Olympia chaque soir, rem-
plissait, hier, des fonctions autrement offi-
ciellesf et importantes.
C'est à Grenelle, sur un terrain athlé-
tique, le matin, à dix heures, que Fred
Wright arbitra un match de football-asso-
ciation entre journalistes anglais et ,. jour-
nalistës sportifs français.
Il a, du reste, porté chance à ses com-
patriotes, : lesquels ont battu nos confrères
nationaux.
NOS ARTISTES
-..- -..-. -.4
M » «
(Henri Manuel, phot.)
Mlle THOMASSIN
NOUVELLE A LA MAIN
A
u café des artistes.
Un. mime renommé pour l'habileté
avec laquelle il sait « taper » ses cama-
rades, annonce ses débuts prochains :
— Je vais jouer une pantomime célèbre.
Et une de ses victimes de répondre mali-
cieusement;: : ,
■ La, Statue-du Quémandeur l.
lieMasque de Verre.
A L'OPÉRA
L'Ecole des Danseuses
Tout en haut, dominant la coupole, près
des étoiles. l'école de celles qui brilleront
un jour sur la scène de notre grand Opéra.
Il est deux heures. La leçon bat son
plein dans la classe des petites, que di-
rige Mlle Vangœthen, première danseuse
longtemps fêtée, promue professeur depuis
quinze jours.
Une vingtaine de minuscules ballerines,
aux minois innocents, aux corps graciles à
peine formés, font leurs exercices en cos-
tume de travail, tutu léger, corsage décol-
leté, pantalon blanc, bas rosés et chaus-
sons. Les plus novices se brisent à la barre
circulaire; les autres, en ligne au centre
de la salle, suivent les mouvements du
professeur.
— Allons ! mes chéries, jen cadence, une,
deux, trois i Assouplissez* davantage ! Sur-
veillez vos pointes! Comme Cébron!. Là 1
ça va mieux.
La petite, citée en exemple, rougit, et,
se sentant regardée; s'applique davantage.
Elle s'élance et retombe en cinquième;
puis, fléchissant sur les genoux, elle se
redresse sur les pointes, gracieuse adora-
blement dans ses gestes d'enfant.
— C'est toi qu'on appelle Cébron?
- Oui, m'sieu ! Mauricette Cébron.
Elle a, ce disant, un petit air sérieux,
convaincu; elle s'attend peut-être à une
interview!. - Non, Mauricette! Je ne
doute pas que tes impressions soient cu-
rieuses à connaître; mais, vois-tu, une ri-
sette me suffira.
Mauricette a neuf ans; elle est presque
la plus âgée de la classe. Elle travaille de-
puis des mois, déjà! Combien d'années lui
faudra-t-il encore s'entraîner, tous les jours
que Dieu faits, trois et même quatre heu-
res, sans compter répétitions et spectacle*
du soir, pour arriver successivement élève
des quadrilles, choryphée, petit sujet, pre-
mière danseuse, jusqu'au firmament des
étoiles.
Mais voici venir les élèves des classes
supérieures, petites femmes de douze à
quinze ans, aux formes plus développées,
d'une précocité, d'une plénitude parfois
surprenante, petites femmes surtout par la
coquetterie et le désir de plaire. — Un
monsieur dans la salle?. Vite! devant
la glace, pour. rajuster qui une ceinture,.
qui une mèche de cheveux, d'autres un-
bas rose sur une jolie jambe musclée. Etj
UNE FUTURE ETOILE franger, pKot.)
Vour lé moment, pïtiiè 'danseuse de neuf ans à péîné, 'élevé 2tt ConserMfotre "Naï'ami 22
- Danse, Classe de Mlle Vangœthen.
aussitôt, rieuses, le nez mutin, l'œil.en cou*
lisse, elles m'entourent dans un froufroute-'
ment de gaze et me questionnent toutes le,
la fois. - -' --'. 1
— Comœdia? Oh! c'est chic! je le Iiil
tous les jours! !
- Mes petites amies, vous êtes gen-
tilles à ravir; je vous aime bien, toutesJ
et je vais vous faire photographier.
;— Bravo! Vive Cornai! -.
Ah! l'âge heureux, où la moindre satis-
faction de vanité met le cœur en joie, où
les premiers hommages font encore fleurir
les joues de roses charmantes et briller les
yeux des feux du plaisir, l'âge où, pour de
petites danseuses, l'avenir ne peut pro-
mettre moins que les triomphes d'une Zam-
belli ou d'une Regina Badet.
Petites amies d'une heure, je vous quittd
à regret. Mais nous nous retrouverons,
n'est-ce pas? Bientôt! Dans quelques an-
nées ! Quand je serai devenu un vieil abon-
né et que Mauricette sera la Cebroni.
P. MTALY.
Lettre de VOuvreuse
Commençons par le Conservatoire; ja-
mais ses exécutions n'ont été meilleures,
en dépit des pleurnicheries de quelques
geignards auxquels Lalo a répondu de fa-
çon irréfutable. (Quand le musicographe
du Temps est de mon avis, je l'exalte; tout
à l'heure, à propos de La Mer, je lui dé-
nierai tout bon sens. C'est la vie !) Donc,
lisez ce qu'écrivait jadis Lalo, mouchant
de main de maître les abonnés gémissant :
« Le Conservatoire est en décadence.
Où sont les bettes, les parfaites exécutions
d'antan? Où sont le fini et le poli qui fai-
saient briller les moindres détails? Où est
la tradition? M. Marty a rompu avec la
tradition. M. Marty ne'dirige pas comme
ses prédécesseurs. » C'est tout justement
le contraire qui est vrai: le Conservatoire
est en progrès, et M. Marty vaut mieux
que ses prédécesseurs. Ce qu'étaient ces
prédécesseurs, il n'est pas inutile de le
rappeler. Pendant de longues années, les
membres de l'orchestre du Conservatoire,
ayant très haute opinion d'eux-mêmes, et
pénétrés du sentiment de leur supériorité,
ont eu pour principe qu'ils avaient à peine
besoin d'être dirigés; qu'il leur fallait non
pas un chef impérieux qui voudrait les sou-
mettre ;•'la loi de son esprit et à celle de
son-bâton de mesure, mais un chef souple
et presque obéissant qui les laisserait joueff
à leur façon, laquelle était parfaite. C'est
pourquoi ils choisissaient toujours un S'en-
tre eux pour les conduire ou plutôt pnrr
les suivre. C'est pourquoi ils avaient soin
de le prendre parmi les moins aptes à c u-
cevoir et à commander. Les devanciers im- •
médiats de M. Marty n'ont guère été ni
des musiciens ni des chefs. Un d'eux était
1 honnête Deldevez, dont une seule cita don.,
permet de juger les facultés musicaiei..
Voulant un jour établir que Wagner n'avait
point tiré son art de son propre fonds, il
écrivait intrépidement, à propos du pré-
lude du troisième acte de Lohengrin: « Le"
début ne peut prétendre à l'originalité: on-
reconnaît tout de suite le triolet pour ap-
partenir à Weber. » Jules Garcin, '-lui',
occupa après lui le pupitre, comprenait et'
aimait véritablement la bonne musique.
C'est lui qui introduisit dans les concerts
du Conservatoire — malgré quelles résis-
tances et quelles révoltes! — les grandes!
œuvres de Bach et de Beethoven, la mt,-<;:e
en si; la messe en ré; on lûi doit pour «.. rte
initiative beaucoup de reconnaissance. ~f s
au pupitre, il, était le chef d'orchestre le
Plus faible et le plus inconsistant, le IM
dèle du chef qui suit ses musiciens au v
de les conduire. Un jour, pendant une r - -
4k# If***** »SffO#WgB.-
Luntfl Z7 Janvier 190&
Rédacteur en Chef * G» de PAWLOWSKl -
x n
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
^7» Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : C0MŒD1A-PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MOtS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 a 20 a
RÉDACTION & ADMINISTRATION;
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
1
Adresse Télégraphique : COMŒDIA=PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
- --
Paris et Départements ; 24 fr. 12 fr.
Étranger-. 40 D 20 »
NUits blanches •
et grasses matinées
Au café des Géants. Un peu avant
l'heure du déjeuner: Pernod moins
cinq minutes.
L'HOMME DE BUREAU, arrivant à une
table réservée. Il s'adresse à un garçon.
-- conjour. Pas chaud!
LE GARÇON, répondant par la politesse
professionnelle qui consiste à essuyer en
a u. de cercle le dessus de la table. -
Mais oui, frisquet!
L'HOMME DE BUREAU, bougon. — Na-
tur e1l1 lement. Je suis le premier, le seul.
LE GARÇON, préférant une autre con-
versation. — Amer? Gomme? Citron?
Turin?
L'HOMME DE BUREAU. — Voyons!.
Heu!. (Apercevant quelqu'un qui ar-
rive.) Ah! te voilà. Encore en retard.
HOMME DE THÉATRE. - C'est vrai.
Pas le dernier.
L'HOMME DU JOURNAL, entrant à ce
moment. — Il s'en faut de si peu! (Au
garçon.) Un simple quinquina.
» HOMME DE THÉÂTRE. — Moi aussi.
L'HOMME DE BUREAU. — Moi aussi.
L'HOMME DE JOURNAL. — Vous voyez
qu' tn tous cas, c'est moi qui aurai com-
mandé le premier. Et pourtant!.
L'HOMME DE BUREAU. — Pourtant,
quoi, s. V- P. ?
L'HOMME DE JOURNAL. — Pourtant, je
n'ai pas mon compte de sommeil.
L'HOMME DE BUREAU. — Tu ne l'as ja-
mais.
L' llOhIME DE JOURNAL. — Non, ja-
PI;'BoMME DE THÉÂTRE. — Moi, non
L'HOMME DE JOURNAL. — Toi, encore
tu peux te coucher relativement de
bonne heure. La représentation s'achève
"luit Trente-cinq minutes après, si
~tu la voulais, tu serais dans tes draps.
Songe, heureux réciteur de rôles, que je
boucle, moi, lorsque, dans la matinée
noire, sonnent trois coups. Plus d'auto-
bus. Le Métro chôçne. Les taxis sont ra-
res, chers, misérables et rampants. Je
regagne à pied mon logis.
L'HOMME DE THÉÂTRE. — Et de qua-
tre, ou, si tu veux, de cinq à midi, que
L'HOMME DE JOURNAL =-MGR. sont
meil cherche le calme — et ne le trouve
pas. Ou pas longtemps. Car j'ai l'atroce
malchance d'avoir des concierges trop
scru PUleusement amis de la propreté.
Chaque jour que Dieu fait — et vous
savez qu'il les fait tous! — ces époux
modèles commencent à six heures et
quart à battre les tapis de la maison. Dès
lors, je suis transporté dans un polygone
d'artillerie. un jour de manœuvre. Le si-
lence du matin rend plus profondes et
plus retentissantes les salves de ces pi-
pelets honnis.
L'HOMME DE THÉÂTRE. — Réclame.
L'HOMME DE JOURNAL. - Je me suis
renseigné. Ils ont le droit de nettoyer,
même vigoureusement, même avec ta-
page, , S cette heure-là.
L'HOMME DE BUREAU. — C'est sim-
ple: déménage.
L'HOMME P- DE JOURNAL. - Très sim-
ple. ais> il y a six mois, j'habitais non
loin d'une voie de chemin de fer. Je
devrais dire d'une voix : v, o, i, x. De
stridents appels me réveillaient en sur-
l 't:ttt~s serpents qui sifflent. etc.
Ils n'é taient pas pour moi. Mais j'en
pâtissais. J'avais quitté mon appartement
précédent encore, parce que les portiers
sommeil trop épais: ils n'ou-
vraient pas. Ils m'obligeaient, les ros-
sards, à des stations, la nuit, de quinze à
vingt minutes que j'emplois à tirer la
sonnette selon les modes Divers, pour
çjj ^®' d'abord piano, par coups
espacés, puis en triolets, puis en allégro,
puis en turia, bien légitime, hein ! la fu-
fais le n n, en trois mois, je brisai onze
fois le « cordon », puisqu'il faut l'appeler
par son nom. Alors, déménager, mainte-
nant, j'hési te-
sOn rn OMME DE THÉÂTRE. — Et tu as rai-
son, mon vieux. Car tu pourrais tomber
sur des voisins comme les miens et que
je t'envie de ne pas avoir. Des tapis! des
tapis!. cela se supporte t Et puis, tu as
la satisfaction rageuse, plus tard, de les
salir, en evitant avec soin de t'essuyer
les pieds, i- bas de l'escalier, malgré
l'invite polie, mais formelle du carton
classique. Songe à mon plus triste sort.
Au-dessus de chez moi, logent des gens
étranges, atteints sans doute de la folie
de l'hydrothérapie. Tu sais que sitôt
mon rôle achevé, je rentre et me cou-
che: 3is à me lever tôt. Je suis
qarls on lit Vers minuit et demi. Vers
une heure, pour des raisons que je te
laisse accenkposer et qui ne pourraient
qu'accentuer ma fureur si j'y songeais
par hasard, Ve-rs une heure s'ouvre la
période des ablutions. Et les seaux qu'on
traîne, et les récipients qui se heurtent,
et les courses au robinet, et les tuyaux
qui grognent. Oh! surtout ces tuyaux
qui se lamentent, Protestent contre tout
service nocturne, regimbent avec des
plaintes S de gOr es et rudes et des roule-
ments de gorge malade ou fatiguée, des
râles Prolono és, des hoquets qui ne s'ar-
rêtent les fi
Puis les fins de selle en musique,
grâce au tout-à-l' n dégoût inconvenant et
~révélateur. Que iJ a Pas que sur le trône
de France que les divers membres d'une
femille rovale se succèdent et.
L'HOMME DE BUREAU. — Et tu ne dis
rien! Tu ne protestes pas ! Histoire, sans
doute, de nous raconter ici tes misères.
L'HOMME DE THÉÂTRE. — J'ai long-
temps mijoté quelque vengeance, et c'est
encore à quoi je songe, tandis que mes
bandits de voisins me tiennent en éveil.
J'ébauchai mille projets, les yeux mi-
clos, à la flamme de la bougie rallumée.
Le plus récent consistait à me faire cons-
truire un gigantesque phonographe, dont
le porte-son recourbé aurait pu sortir de
ma fenêtre et, par une tige un peu lon-
gue, atteindre les croisées de l'étage su-
périeur. A trois ou quatre heures, l'intel-
ligent appareil, mû par mes soins, vous
le pensez, aurait fait éclater une fanfare
ahurissante. J'avais songé aussi aux pu-
ces, dont j'aurais tâché d'envoyer une
colonie entière, une lourde nuée, au cou-
ple de là-haut.
L'HOMME DE JOURNAL. - Je connais
toutes ces rcherches, dignes du Jardin
des Supplices. J'ai pensé, pour mes con-
cierges, à des boules puantes. Sans
avoir à quitter la moiteur des draps, je
souhaiterais, par des procédés rappelant
le bouton des Chinois, pouvoir pulvéri-
ser mes tortionnaires, non sans aupara-
vant les avoir martyrisés à mon tour.
L'HOMME DE BUREAU. — Vous êtes
bien gentils, tous les deux. Toi, mon-
sieur le cabot, et toi, bon reporter, vous
n'admettez pas, alors, qu'on vive autour
de vous. Le pauvre rond-de-cuir que je
suis va vous donner une leçon de socia-
bilité. Sachez donc, crucla noctambules,
que logent à droite de mon appartement
un journaliste et à gauche un acteur. Ils
rentrent, naturellement, à vos heures.
Leurs lourdes bottes, abandonnées avec
fracas par les pieds las d'un jour de fati-
gue, me font sursauter. Je me réveille,
et c'est inévitable. Souvent, je ne me
rendors pas. Tous les soirs, une jeune
pianiste, deux heures durant, étudie ses
gammes, à un mur de moi. Et je ne
songe nullement à étripailler l'un ou
l'autre de mes co-habitants. Et je ne
bâille pas! Et je ne fais pas des effets de
sommeil, d'homme harassé !
L'HOMME DE THÉÂTRE. - Tu es un
héros. ,.
L'HOMME DE JOURNAL. — Lui, un hé-
ros? Mais, mon cher; il a, pour pioncec,
toute la journée., à son bureau. VoilA. r ex.
pUcaiion ! Votf& soa* héroïsme l
Jacques MAY
Nous publierons demain un article de
TRISTAN BERNARD
Mesures pour rien
Parmi les mille et un moyens qui sont à
la disposition du public pour se montrer
ignorant ou grossier, il n'en est pas, je
crois, de plus absurde que l'impossibilité
où l'on est à Paris d'entendre tranquille-
ment l'ouverture d'une oeuvre lyrique sans
être dérangé par le bruit de conversations
multiples.
L'habitude que l'on a de se lever avant
la fin du spectacle n'est généralement gros-
sière que pour les artistes, et, somme toute,
c'est à l'auteur qu'il convient de faire le
nécessaire pOlIr faire finir sa pièce quel-
ques lignes avant la fin, au moment où
l'on écoute encore.
Il est libre d'ajouter quelques phrases
de dialogue telles que: -
— Cela ne tait rien, le public n'entend
plus. On peut s'en aller.
- Qu'est-ce que tu fais ce soir ?"
que les acteurs peuvent débiter sans au-
cun inconvénient.
Pour une ouverture, il n'en va pas de
même, et, à moins de prier un faiseur de
tours ou un marchand de couteaux à cou-
per le verre de venir occuper la scène pen-
dant l'exécution du morceau pour retenir
l'attention des spectateurs, on ne voit pas
bien quel remède proposer. -.
Il en est un, je le sais, qui consisterait
à refaire l'éducation musicale et même
l'éducation tout court des gens qui vont
au théâtre, mais cela serait évidemment
trop long.
Remarquez bien, en effet, que la situa-
tion ne repère que d'une simple question
de tact. »
On s'imagine mal. les mêmes personnes
arrivant à la gare une ou deux stations
en retard, un quart d'heure après le dé-
part d'un train pour le prendre. Dès qu'il
s'agit d'obligations matérielles, chacun
s'empresse de les respecter, mais, dès que
la politesse seule est en jeu, cela semble
infiniment plus difficile d'obtenir satisfac-
tion, jusqu'au jour où l'on se décidera tou-
tefois à fermer les portes durant chaque
acte, quitte à établir dans les couloirs un
jeu de tonneau pour occuper les loisirs
des spectateurs qui arriveront en retard.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, à sept heures trois quarts, réou-
verture de l'Opéra, avec la 1.2999 repré-
sentation de Faust.
Cet après-midi, à une heure trois quarts,
répétition générale de Un Divorce, de MM.
Paul Bourget et André Cury.
L
es candidats perpétuels.
Suivant l'exemple de MM. Porel,
Antoine, Guitry, Deval, Gémier et Mmes
Sarah Bernhardt ou Réjane, qui furent ou
sont encore artistes en même temps que
directeurs de théâtre, nombre d'acteurs am-
bitionnent l'honneur e.t; 1$ grofit de les imi-
ter.-Lei«s lwr% ©m ap-
pointements — ne leur suffisent plus. Ils
ont assez de travailler chez les autres et
pour les autres. Ils veulent être leurs maî-
tres, avoir leur maison. Sitôt qu'une com-
binaison surgit, qu'une scène est vacante,
vous les voyez tous se démener pour l'ob-
tenir. Certains pourtant parmi eux firent
dans l'ingrate et décevante carrière de di-
recteur de théâtre de malheureux débuts.
Que leur importe! Ils ont déjà oublié les
heures cruelles pour ne se souvenir que
des bons moments. Et puis, s'ils ont perdu
de l'argent, ils ont acquis de l'expérience,
et ils ont des illusions, des espoirs!. Ne
les décourageons pas. Et espérons qu'un
jour prochain: MM. Le Bargy, Huguenet,
Tarride, Calmettes, Bour et Beaulieu de-
viendront directeurs, mais à la condition
qu'ils nous promettent de rester comé-
diens.
FAUSSES NOUVELLES EN TROIS LIGNES
Notre brillant confrère Nozière aban-
donne la critique dramatique de Gil Blas.
Il sera remplacé par M. Guy Launay.
Notre brillant confrère Guy Launay aban-
donne la critique dramatique du Matin. Il
sera remplacé par M. Nozière. ;
M. de Féraudy et son fils piloteront une
voiture automobile dans le « Tour du Mon-
de » du Matin. Les paires sont les affaires.
M. Claretie, sur une demande de M. Gus-
tave Rivet, vient de recevoir le Faust de
M. Henry Bataille.
Le comité de la Comédie-Française vient
d'acquérir un ballon dirigeable qui sera af-
fecté au service des tournées.
M. Charles Le Bargy jouera désormais
sous le nom de Charles..
Voici, d'après M. Catulle Mendès, le vé-
ritable nom de Dante Alighieri: Durand
Alfred.
L
'invitée. ;
C'était avant-hier, à l'Opéra.
Ainsi que nous 1 avons raconté, le prési-
dent de la République se promena, la canne
à. la main, dans le foyer restauré. Il était
accompagné de MM. Messager et Brous-
san. Derrière cette trinité marchait M. Du-
jardin-Beaumetz, qui donnait le bras à une
~ame.. ', ---.0'.,' - - .-
Chacuiï se rangeait - br n»ssage
les messieurs, mais le nom de la dame de-
meurait mystérieux.
Et comme on se chuchotait respectueu-
sement des interrogations à ce sujet, on
entendit soudain la voix de M. Hertz qui
s'exclamait d'un ton gavroche:
- Mais c'est Mme Marcelle Tinayre!
LE QUATRAIN DU JOUR
RÉPONSE A UN LECTEUR
Dans les procès-verbaux des gens qu'on a fait
[battre,
Si l'on met : échangé deux balles, c'est fort clair;
C'est pour leur donner l'air
D'en avoir tiré quatre!
0
n a perdu.
Il est une pièce dont on parla beau-
coup. Elle s appelait Le u ont au vice, bon
auteur est célèbre, c'est M. Henri Lave-
dan. Jadis, elle dut passer au Gymnase;
du Gymnase, elle s'en fut — naturelle-
ment! — à la Renaissance; de la Renais-
sance — il n'en pouvait être autrement!
— elle émigra à la Comédie-Française, où
M. Jules Claretie, sous l'heureuse impres-
n du Duel, la reçut de la meilleure grâce
de monde.
On demande ce qu'est devenu Le Goût
du Vice. On en a trop parlé pour que nul
ne jouisse s'étonner que nous demandions
à ce qu'on en parle encore. Il n'en est
plus question sur les programmes de cette
saison ni de la saison prochaine.
M. Jules Claretie est-il si moral qu'il ait
tenu, comme on. dit communément, à faire
passer à son éminent collègue de l'Acadé-
mie le goût du vice?.
D
es goûts et des couleurs.
Jouera-t-on ou non le Don Juan de
Molière a la Comédie-Française?
Dans un de ses feuilletons de l'an der-
nier, M. Adolphe Brisson exprimait le désir
d'une reprise qui aurait tout l'attrait d'une
création, et il désignait naturellement com-
me l'interprète rêvé du héros de la pièce,
M. Charles Le Bargy.
Quelque temps après, un de nos confrè-
res., Le Figaro, croyons-nous, annonçait que
la reprise de Don Yuan avait été décidée
par M'. Claretie. Puis personne ne parla
plus de cet intéressant projet.
C'est que M. Le Bargy, pour le moment
du moins, ne tient pas à incarner Don Juan.
Le rôle, qui n'est certes pas au:dessus
de ses forces, l'attire et lui fait peur à la
fois. Le brillant sociétaire estime que la
pièce n'a pas le fonds d'humanité, qui se
révèle si intense dans les autres comé-
dies de Molière. Il juge qu'elle constitue
une œuvre à part dans le théâtre de notre
grand comique, curieuse à coup sûr, mais
bizarre et qu'elle ne produirait peut-être pas
sur le public tout l'effet qu'on en attend.
M. Le Bargy préfère, sans doute, Le
Marquis de Priola.
M
eva comédien.
Il n'est pas que les calicots. les no-
taches et les petites filles qui subissent l'at-
trait des planches ; les « hommes nature »
s'en mêlent aussi.
Meva, ce boulevardier naturiste qui se
promène, sur nos voies les plus élégantes,
en froc de moine et en sandales, Meva, .qui
ne mange que des fruits crus, Meva se sent
aussi ébloui parles tréteaux.
Dans la chambre d'hôtel que cet ermite
en cheveux longs habite, rue Fontaine, à
r^pçlqu$ç aa.% cfa liioulin-lfeouiLe, if nous l'A-
voua, un soir: « J'ai quelquefois songé à
paraître sur la scène. Mais" vos spectacles
de l'heure présente sont pleins d'abomina-
tions sur l'humanité, et ça me dégoûte du
théâtre. Ah! s'il se trouvait un vrai poète,
qui sût écrire une belle tragédie célébrant
la Nature et sa vie sereine, comme je l'ap-
plaudirais. Je pourrais bien interpréter le
principal rôle. On m'écouterait alors, et le
public, peut-être, saurait me comprendre! »
1 Et Meva, ayant dit, songea, s'imaginant
déjà, je pense, entre les gradins antiques
d'un théâtre de la Nature, à Béziers ou à
Champigny, clamant devant -les snobs et
les snobinettes, des vers glorifiant les beau-
tés des champs.
- Les poètes sont avertis. l'acteur Meva,
homme de la Nature, demande un drama-
turge.
]
1 fallait y penser.
Au suiet du « Dlacaee » des SDecta-
teurs dans les salles de théâtre; on C nous
écrit de différents côtés pour nous signaler
qu'à l'étranger on a déjà songé à faciliter
l'accès dès places retenues. -
Le ticket des places réservées a reçu, en
impression très claire, un plan du théâtre
et, les places louées "sont marquées par un
poinçon. De sorte que rien n'est plus aisé,
ensuite, aux personnes - locataires des stalles
d'arriver jusqu'à leur loge ou leur fauteil,
sans le secours de personne.
En Angleterre, en Allemagne, dn place
les coupons dans une enveloppe qui, en im-
pression fine, a reçu le dessin du plan de
la salle.
Ajoutons qu'un système analogue est en
vigueur à l'Athénée, aux Bouffes-Parisiens
et aux Folies-Dramatiques.
s
évère, mais injuste!
Giovanni Grassd et Mimi Aguglia
ont été les héros de ces derniers jours.
Nos critiques ne leur ont pas marchandé
les éloges, ni le public un enthousiasme qui,
pour être un peu « chauffé », n'en fut pas
moins vibrant.
Veut-on savoir ce que, de leur côté, ils
ont pensé de nos acteurs?
Giovanni Grasso assistait, l'autre jour, à
la Comédie-Française, à une représentation
d'Hernani, à l'issue de laquelle on lui de-
manda son avis sur l'interprétation.
Il ne cacha point son admiration. Seule,
dit-il, la mort d'Hernani l'avait, un peu cho-
qué.
Et il expliqua: « Voyez-vous, quand on
est empoisonné, on ne meurt pas comme
ça!. »
Il songeait sans doute, au vérirabte saut
périlleux que, dans une situation analogue,
il exécute, en retombant sur la tête.
C'était Mounet-Sully qui jouait Hernani.
Ut
i acteur anglais, très connu à Londres
et qui est en train de le devenir à
Paris, Fred Wright, qui interprète le Prince
dé Pilsen à l'Olympia chaque soir, rem-
plissait, hier, des fonctions autrement offi-
ciellesf et importantes.
C'est à Grenelle, sur un terrain athlé-
tique, le matin, à dix heures, que Fred
Wright arbitra un match de football-asso-
ciation entre journalistes anglais et ,. jour-
nalistës sportifs français.
Il a, du reste, porté chance à ses com-
patriotes, : lesquels ont battu nos confrères
nationaux.
NOS ARTISTES
-..- -..-. -.4
M » «
(Henri Manuel, phot.)
Mlle THOMASSIN
NOUVELLE A LA MAIN
A
u café des artistes.
Un. mime renommé pour l'habileté
avec laquelle il sait « taper » ses cama-
rades, annonce ses débuts prochains :
— Je vais jouer une pantomime célèbre.
Et une de ses victimes de répondre mali-
cieusement;: : ,
■ La, Statue-du Quémandeur l.
lieMasque de Verre.
A L'OPÉRA
L'Ecole des Danseuses
Tout en haut, dominant la coupole, près
des étoiles. l'école de celles qui brilleront
un jour sur la scène de notre grand Opéra.
Il est deux heures. La leçon bat son
plein dans la classe des petites, que di-
rige Mlle Vangœthen, première danseuse
longtemps fêtée, promue professeur depuis
quinze jours.
Une vingtaine de minuscules ballerines,
aux minois innocents, aux corps graciles à
peine formés, font leurs exercices en cos-
tume de travail, tutu léger, corsage décol-
leté, pantalon blanc, bas rosés et chaus-
sons. Les plus novices se brisent à la barre
circulaire; les autres, en ligne au centre
de la salle, suivent les mouvements du
professeur.
— Allons ! mes chéries, jen cadence, une,
deux, trois i Assouplissez* davantage ! Sur-
veillez vos pointes! Comme Cébron!. Là 1
ça va mieux.
La petite, citée en exemple, rougit, et,
se sentant regardée; s'applique davantage.
Elle s'élance et retombe en cinquième;
puis, fléchissant sur les genoux, elle se
redresse sur les pointes, gracieuse adora-
blement dans ses gestes d'enfant.
— C'est toi qu'on appelle Cébron?
- Oui, m'sieu ! Mauricette Cébron.
Elle a, ce disant, un petit air sérieux,
convaincu; elle s'attend peut-être à une
interview!. - Non, Mauricette! Je ne
doute pas que tes impressions soient cu-
rieuses à connaître; mais, vois-tu, une ri-
sette me suffira.
Mauricette a neuf ans; elle est presque
la plus âgée de la classe. Elle travaille de-
puis des mois, déjà! Combien d'années lui
faudra-t-il encore s'entraîner, tous les jours
que Dieu faits, trois et même quatre heu-
res, sans compter répétitions et spectacle*
du soir, pour arriver successivement élève
des quadrilles, choryphée, petit sujet, pre-
mière danseuse, jusqu'au firmament des
étoiles.
Mais voici venir les élèves des classes
supérieures, petites femmes de douze à
quinze ans, aux formes plus développées,
d'une précocité, d'une plénitude parfois
surprenante, petites femmes surtout par la
coquetterie et le désir de plaire. — Un
monsieur dans la salle?. Vite! devant
la glace, pour. rajuster qui une ceinture,.
qui une mèche de cheveux, d'autres un-
bas rose sur une jolie jambe musclée. Etj
UNE FUTURE ETOILE franger, pKot.)
Vour lé moment, pïtiiè 'danseuse de neuf ans à péîné, 'élevé 2tt ConserMfotre "Naï'ami 22
- Danse, Classe de Mlle Vangœthen.
aussitôt, rieuses, le nez mutin, l'œil.en cou*
lisse, elles m'entourent dans un froufroute-'
ment de gaze et me questionnent toutes le,
la fois. - -' --'. 1
— Comœdia? Oh! c'est chic! je le Iiil
tous les jours! !
- Mes petites amies, vous êtes gen-
tilles à ravir; je vous aime bien, toutesJ
et je vais vous faire photographier.
;— Bravo! Vive Cornai! -.
Ah! l'âge heureux, où la moindre satis-
faction de vanité met le cœur en joie, où
les premiers hommages font encore fleurir
les joues de roses charmantes et briller les
yeux des feux du plaisir, l'âge où, pour de
petites danseuses, l'avenir ne peut pro-
mettre moins que les triomphes d'une Zam-
belli ou d'une Regina Badet.
Petites amies d'une heure, je vous quittd
à regret. Mais nous nous retrouverons,
n'est-ce pas? Bientôt! Dans quelques an-
nées ! Quand je serai devenu un vieil abon-
né et que Mauricette sera la Cebroni.
P. MTALY.
Lettre de VOuvreuse
Commençons par le Conservatoire; ja-
mais ses exécutions n'ont été meilleures,
en dépit des pleurnicheries de quelques
geignards auxquels Lalo a répondu de fa-
çon irréfutable. (Quand le musicographe
du Temps est de mon avis, je l'exalte; tout
à l'heure, à propos de La Mer, je lui dé-
nierai tout bon sens. C'est la vie !) Donc,
lisez ce qu'écrivait jadis Lalo, mouchant
de main de maître les abonnés gémissant :
« Le Conservatoire est en décadence.
Où sont les bettes, les parfaites exécutions
d'antan? Où sont le fini et le poli qui fai-
saient briller les moindres détails? Où est
la tradition? M. Marty a rompu avec la
tradition. M. Marty ne'dirige pas comme
ses prédécesseurs. » C'est tout justement
le contraire qui est vrai: le Conservatoire
est en progrès, et M. Marty vaut mieux
que ses prédécesseurs. Ce qu'étaient ces
prédécesseurs, il n'est pas inutile de le
rappeler. Pendant de longues années, les
membres de l'orchestre du Conservatoire,
ayant très haute opinion d'eux-mêmes, et
pénétrés du sentiment de leur supériorité,
ont eu pour principe qu'ils avaient à peine
besoin d'être dirigés; qu'il leur fallait non
pas un chef impérieux qui voudrait les sou-
mettre ;•'la loi de son esprit et à celle de
son-bâton de mesure, mais un chef souple
et presque obéissant qui les laisserait joueff
à leur façon, laquelle était parfaite. C'est
pourquoi ils choisissaient toujours un S'en-
tre eux pour les conduire ou plutôt pnrr
les suivre. C'est pourquoi ils avaient soin
de le prendre parmi les moins aptes à c u-
cevoir et à commander. Les devanciers im- •
médiats de M. Marty n'ont guère été ni
des musiciens ni des chefs. Un d'eux était
1 honnête Deldevez, dont une seule cita don.,
permet de juger les facultés musicaiei..
Voulant un jour établir que Wagner n'avait
point tiré son art de son propre fonds, il
écrivait intrépidement, à propos du pré-
lude du troisième acte de Lohengrin: « Le"
début ne peut prétendre à l'originalité: on-
reconnaît tout de suite le triolet pour ap-
partenir à Weber. » Jules Garcin, '-lui',
occupa après lui le pupitre, comprenait et'
aimait véritablement la bonne musique.
C'est lui qui introduisit dans les concerts
du Conservatoire — malgré quelles résis-
tances et quelles révoltes! — les grandes!
œuvres de Bach et de Beethoven, la mt,-<;:e
en si; la messe en ré; on lûi doit pour «.. rte
initiative beaucoup de reconnaissance. ~f s
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Plus faible et le plus inconsistant, le IM
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