Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-01-16
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 janvier 1908 16 janvier 1908
Description : 1908/01/16 (A2,N108). 1908/01/16 (A2,N108).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7646492f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
2 Année. - N° 108 (Quotidien) u- qméro i S centimes
r Jeudi. 16 Janvier 1908,
- Rédacteur en Chef s Q* do PAWLOWSKl
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE 288 - 07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA=PARJS
ABONNEMENTS :
1 UN AN 6 MOIS
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Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 »
W, -
RÉDACTION & ADMINISTRATION 3
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE r ù. 8Q - O 7
Adresse Télégraphique : C0MŒî)IA»PA&lS-
ABONNEMENTS: r »
UN AN 6 MOîS t
T'aris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 w
1
Comédiens
i Lettrés
Il est passé, le temps où le comédien
Possédait qu'une instruction rudimen-
taire, et mettait l'auteur et le directeur
n liesse, par ses ignorances ou ses nai-
nes au cours des répétitions ! Certaines
necdotes sur un pareil sujet sont deve-
■jues célèbres. Elles ne seraient presque
us comprises aujourd'hui.
Il Aujourd'hui, le comédien a des lettres.
1 en a même un peu trop! Pas depuis
aongtemps, par exemple. Il faut bien
.v°uer que jusqu'à la fondation du Théâ-
e~Libre.
1" Mais, Antoine est venu; Antoine dont
p Influence se fit sentir sur les interprètes
OUr le moins autant que sur les auteurs.
Ah! qui dira; qui pourra dire l'émer-
veillement des comédiens lorsque, pour
ha Première fois, ils contemplèrent cet
homme prodigieux. Cet homme qui, aus-
sitôt après les avoir « fichu » en scène
a on sans vociférer., s'en allait voisiner
,~ fauteuils d'orchestre avec des écri-
5lns, des hommes de lettres, et cela sur
un Pied de parfaite égalité. Il voisinait,
il les tutoyait pour la plupart. Et eux, les
comédiens demeuraient là, sur la scène,
figés dans une attitude d'étonnement et
de respect. Et ils écoutaient leur direc-
Ur, leur patron et aussi leur camarade
discuter art, littérature; formuler de ra-
pides jugements, tomber des réputations
assises, énumérer enfin maints et maints
pUvrages dont ils entendaient les titres
Pour la première fois.
Quelques mois, quelques années plus
tard, ils avaient lu, eux aussi, quelques-
s de ces chefs-d'œuvre; ceux dont on
ava}.^ tiré les pièces qu'ils jouaient. Ils en
parlaient entre eux, timidement d'abord,
et puis avec plus d'assurance. Le pre-
mier d'entre ces braves gens qui osa ve-
tor, un après-dîner, au théâtre, avec,
tous son bras, un volume de l'auteur en
répétitions, celui-là fut jugé « très fort »
par Ses camarades ; et « particulièrement
intelligent » par l'auteur.
Ils Partirent tous les deux ensemble,
l'écrivain et le comédien. Ils causèrent.
Cette causerie ne pouvait manquer de
porter ses fruits.
k sont mûrs,-aujourd'hui J'entends
que tout comédien qui se respecte pos-
désormais une bibliothèque, où, à
dettes principales comédies de Capus,
de Flers, Bernstein, Coolus, reliées avec
élégance, figurent. eh! eh! quelques
Zola, de Mirbeau, dépareillés, certes ; et
brochés, cela va sans dire, mais enfin re-
cueillis, placés, et conservés!.
Consultés même, à l'occasion. Pour-
quoi pas?. Tenez: pendant les vacan-
pas a la campagne ; ou quand on n'es,
pas de la pièce en marche v~~ la cen-
tièm e; ou bien encore le soir, dans le
lit, en revenant de souper avec des au-
teurs, des auteurs qui ont parlé littéra-
ture des auteurs que l'on a eu terrible-
fois envie d'interrompre deux ou trois
Oui, Ç)Ui mais voilà! On n'a pas osé. On
ne se sentait pas assez sûr de son affaire.
Il aurait fallu montrer ou la fine plati-
tude d Archipias, ou la puissance de Cy-
sippe, ou l'autorité puîssance de Cy-
Cléanthis.
*
Ah! Ce Cléanthis! Nous le connais-
cons s* Il n'est pas une des répéti-
tions générales du Théâtre-Gémier, de
la eOn-- ntoine, de l'Œuvre-Lugné, de
tre eïaissance-Guitry, où il ne se mon-
occupe d'ordinaire la grande
avant-scène de gauche. Sa femme l'ac-
compagne, et ils se ressemblent tous
deux etrangement.
Is Se ressemblent comme deux mar-
t deux marquises du répertoire;
ou bien, comme deux pralines dans de
l'outa; ouJ'û ^ate°u bien, comme. Mais je clos
rle de mes comparaisons fades.
J'aurais peur de devenir irrespectueux.
Et il mente bien notre respect, ce cou-
ple chenu, neigeux, et tellement assidu à
toiute manifestation de l'art dramatique,
gt Ils rt dramatique nouveau.
Ilis t le méritent, car ils évoquent,
eux, l'ancien répertoire, le répertoire
d'hier. Lui surtout, jadis comédien con-
sidérable de la plus considérable Mai-
son, officier de la Légion d'honneur,
J'à Qui maintes têtes couronnées firent
ee à qui maintes têtes couronnées firent
toi il jouait si bien les marquis que
des rois l'accuerent' Comhi'e il jouait
avec ta d'aisance les penseurs spiri-
fucis qu l'on finissait par croire à sa
pensée légèe, à son esprit!
Ill en avait, du reste, et du meilleur.
Celui des écrivains dont il fut, trente
années durant2 l'i-.lierprète, l'interprète
conscienciux, tendre et fidèle — jusqu'à
leur mort.
Depuis leur mort, dame!. Et depuis
sa retraite à lui; le temps est plus mal-
sa retraite à lui, lemps est plus ma- plus mal-
8e Pourtant, ici et là, un peu par-
tout, et toujours suivi de sa compagne.
Il l'use dans toutes les avant-scènes des
théatres Ptité~ pour leur,audgce litté-
tres îHPutés pour leur audace litté-
Cteur lnteWigence novatrice de leurs
Oui, ce vieillard, jadis officiel dans son
théâtre subventionné, s'est désormais
donné, dans tous les autres théâtres, une
mission Officieuse et gratuite : celle d'as-
sister à chaque nouveau spectacle d'art,
et de l'approuver.
Il l'approuve méthodiquement avec
une grande autorité bienveillante, et la
conscience de ce .que son approbation
doit apporter de réconfortant, de tou-
chant, d'historique même, à ceux qui
débutent là sous ses yeux; avec la sa-
tisfaction aussi d'employer bien son
temps, i'après-midi, et de ne pas s'en-
nuyer (car l'on ne peut toujours écrire
aux souverains intimes, ou conter des
souvenirs honorab!es dans Le Gaulois!)
Au reste, il tire moins vanité de ses let-
tres que d'avoir appartenu à une maison
littéraire, si longtemps. Ce qu'il y a de
littéraire et d'académique en !ui, c'est
toute sa personne. Et il s'en rend compte
sans peut-être se l'avouer. Et, en tout
cas, il sait en profiter.
Il en profite, mon Dieu! pour se te-
nir au courant de la littérature dramati-
que nouvelle — et aussi pour la tenir
au courant de lui.
A chaque première ou répétition gé-
nérale, et sitôt le rideau baissé, comme
on l'a vu de la scène, on l'attend dans
le cabinet du directeur. Il ne se fait pas
attendre longtemps. Toc, toc. Entrez!.
Le voici qui s'avance dans la loge, si
blanc, si rouge, si vénérable! Chacun lui
fait place! Chacun sourit avec une res-
pectueuse malice, en le désignant. Lui
va droit au directeur ; et !e dialogue sui-
vant s'engage, bien réglé: « Eh bien!
mon cher maître, comment trouvez-vous
ça? — Intéressant, oh! très. — N'est-
ce pas? — Il y a surtout là. com-
ment-?. au troisième acte. Et joué.
Vous êtes, mon cher Guitry (Antoine ou
Gémier) admirable!. — Voulez-vous
me permettre de vous présenter l'au-
teur? — Certes! — Monsieur X., ex-
ancien « vice »-doyen de., Monsieur
Z. — Ah! monsieur, je vous félicite!.
— Et moi, mon cher maître, je suis bien
jeune, mais je vous ai applaudi bien
souvent ; tenez, dais L'Ami Fritz,
d'Erckmann et Chatrian. — Oui, mes
pauvres amis avaient bien du talent.
moins de talent que vous. - Oh !. Et
dans L'Ami des Femmes!. Ah! mon
vieux camarade Dumas. comme il au-
rait aimé votre pièce. Précisément, il me
disait un jour. »
Et la conversation se poursuit ainsi,
naïvement attendrie, doucement rétros-
pective, optimiste résolument. Et ainsi,
les lettres nouvelles fraternisent avec les
lettres anciennes ; l'art dramatique délier
serre la main à, Fait dramatique de de-
main ; et cela en la personne unique, et
véritablement prestigieuse, et consacrée,
et désormais nécessaire de Cléanthis,
qui, pour avoir interprété d'illustres
morts avec maîtrise, a conquis comme
le droit, et s'est donné pour aimable.de-
voir de les ressusciter à jour fixe, et à
son profit.
- Edmond SÉE.
Nous publierons demain un article de
PIERRE SOUVESTRE ,
Curieux numéros
« Monsieur, me dit une lettre quefe reçois,
étant lecteurs assidus de votre journal, nous ne
ppuvons que vous féliciter sur sa parfaite direc-
tion. (Merci, merci.) Neypourriez-vous cepen-
dant mettre le comble à nos vœux en nous lais-
sant savoir, soit par une simple remarque, soit
dans un coin du journal, où l'on pourrait assis-
ter à un spectacle dans lequel l'horrible mail-
lot serait supprimé ; deux ou. trois mots de ren-
seignements dans le compte rendu de la pièce
ou ailleurs nous suffiraient et vous vaudraient
tous nos remerciements. Recevez, Monsieur,
nos salutations distinguées. - UN GROUPE DE
LECTEURS. »
A la réflexion, je ne vois qu'une manière
de donner satisfaction à nos honorables cor-
respondants: c'est de fonder un autre jour-
nal que Comœdia et de donner à chacun
de ses numéros des dimensions telles qu'il
ne soit point possible de passer à côte dans
la rue sans les remarquer. Car, pour nous,
il faut bien le dire, aujourd'hui comme au
premier jour, nous ne nous sentons aucune
envie de suivre, même de très loin, la voie
chère à nos correspondants, et cela pour
des raisons que nous avons déjà exposées
ici même et qui ne sont peut-être pas exac-
tement les mêmes que celles dont s'inspire
M. Béranger.
Nous estimons, en effet, en dehors de
vains principes de morale sans signification
pratique, qu'en matière de théâtre plus
qu'en tout autre, il taut savoir endiguer sa-
vamment les passions de la foule dans leur
intérêt même.
De concession en concession, on en ar-
rive bientôt, en effet, aux jeux du cirque,
à l'abrutissement final et à la négation de
toute sensation. Et c'est tuer l'art que de
tuer toute émotion.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
)
1 la portait. -
C'était il y a quelques années, au
moment de l'appel d une période de réser-
vistes. Un de nos auteurs les plus. en vogue
venait de voir fleurir sa boutonnière lors-
qu'il fut appelé pour effectuer ses vingt-
huit jours. Il arrive tout flambant neuf re-
vêtu de son uniforme de lieutenant d'inten-
dance — si j'ai bonne mémoire — et éta-
lant glorieusement sur son dolman la croix
toute fraîche. - ..-:.-.-
Le général commandant la place, qui re-
cevait ces messieurs de la Réserve, s'ar-
rêta bouche bée devant le jeune lieutenant
et ne put réprimer un geste de'surprise:
— Comment, lieutenant. Si jeune et
déjà décoré. Et pour quel acte?
— Pour plusieurs, sourit malicieusement
l'officier. <
,
- Allons donc !'.fit le général, qui n'en
revenait pas. Et où avez-vous vu le feu?;
— Un peu partout, mon généra!:
Et c'était la vérité. Le lieutenant aurait
pu ajouter le feu de la rampe, car l'officier
n'était autre que Georges Feydeau, le père
de Champignol, qui triomphait alors.
L
a scène se passe dans un théâtre voi-
sin du boulevard.
A 1 orchestre, un sportsman fort connu
dans les milieux automobiles lance des
yeux féroces dans la direction d'une avant-
scène.
Deuxième acte, lequel se passe pendant
l'entr'acte. Le sportsman rencontre le mon-
sieur de !'avant-scène, lui administre une
énorme gifle en ajoutant: « J'attends vos
témoins! »
«, Vous tarez, Monsieur, de mes nou-
velles, par mon huissier! », répond le mon-
sieur de l'avant-scène, qui est l'un de nos
directeurs boulevardiers les plus en vue.
Cherchez et vous trouverez.
]
1 se méfiait! - -
C'était dans les couloirs sombres de
l'Odéon. Un petit homme, vêtu de noir,
tenace et trépidant, réclamait avec insis-
tance M. Antoine.
Et comme le patron refusait de le rece-
voir, le petit homme noir lui fit présenter
deux tableaux de Toulouse-Lautrec qu'il
était prêt à échanger, déclarait-il, contre
quelque menue monnaie.
M. Antoine examina les toiles et les fit
rendre à leur propriétaire.
Alors celui-ci, désappointé, mais métho-
dique, les empaqueta soigneusement dans
un vaste papier d'emballage.
Il salua ensuite poliment MM. René Fau-
chois et Saint-Georges de Bouhélier qui
se trouvaient là, et, son paquet soigneuse-
ment ficelé sous le bras, il se hâta dans la
direction d'un musée voisin.
C'était. devinez qui? Elina, l'homme
de la Tiare.
LE QUATRAIN DU IOUR
EXCEPTION
La Douleur, peu débonnaire,
S'attaque aux gueux comme aux rois,
Et chacun porte sa croix;
- Hormis Marcelle Tynairel
u
ne présidence.
On sait que M. Alfred Capus, pré-
sident de la Société des Auteurs dramati-
ques, n'est pas ri^tigible cette innée.
Déjà les coffipétiteufs «e aétttèttfeïit potër
sa succession.
M. Victorien Sardou et M. Ludovic
Halévy, dont l'élection serait certaine, re-
fusent de se présenter.
Depuis la fameuse affaire du trust, M.
Georges Ohnet n'a guère de chances.
Qui l'emportera donc?
Il est probable, d'après des bruits avant-
coureurs, que l'élu sera M. Paul Hervieu.
Ce serait là un excellent choix.
Il
rne boutonnière cousue.
k - Seul des Quinze commissaires de la
Société des Auteurs, M. Henry Bernstein
n'est pas décoré.
Il est pourtant l'auteur du Marché, du
Détour, de Jou/OM, de Frère Jacques, du
Bercail, de La Rafale, de La Griffe, du
Voleur et de Samson.
Les ministres sont bien difficiles!.
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant: DlJOUX; Olamams, pênes et pIerres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur. le prix dffert par n'importe quelle
maison.
L
e ruban. r
Le rayon des rubans écarlates dans
les magasins de nouveautés continue à être
assailli.
Parlons-en donc encore, puisque sévit en
ce moment la grande épidémie bi-annuelle
de fièvre rouge.
On avait annoncé que la promotion de
cette année porterait le nom d'un directeur
de théâtre. "!
Plusieurs sollicitaient la croix, beaucoup
la désiraient, mais l'un d'eux, surtout, la
souhaitait éperduement.
Et comme il est très lié avec un. influent
ministre dé naguère — financier opulent
dont le passage à. la tête de l'armée fran-
çaise remonte à peine à quelques années —
il considérait sa nomination comme cer-
taine.
Mais des difficultés surgirent. On fit re-
marquer qu'il était difficile de décorer un
directeur qui s'était enrichi dans le com-
merce des: vaudevilles, avant d'accorder la
même faveur à quelques-uns de ses con-
frères. ': .:
Il sera .'pourtant chevalier de la Légion
d'honneur dès juillet prochain.
Les directeurs de théâtre de Paris se
sont réunis en syndicat dont il est le tréso-
rier dévoué, averti et clairvoyant. Ses col-
lègues, en reconnaissance de ses services
dans cette fonction, réclameront pour lui le
ruban qu'il mérite. Ils le demanderont, il
est vrai, au ministère du Commerce, non
à celui de l'Instruction publique; mais la
couleur n'en est-elle pas la même?
L
es remplaçantes.
Puisque Mme-Marcelle Tinayre re-
pousse les présents d Aristide, disions-nous
hier, sa croix/devenue disponible, devrait
être attribuée à -une femme.
Et nous nommions Mme Sarah Ber-
nhardt. - - : : r -
Après • Mme Sarah-Bernhardt, qui doit
venir en ,première' ligne, on trouverait,
même dans le monder restreint des théâ-
tres, des poitrines .féminines qu'un ruban
parerait fort bien. ," :
Citons seulement Mme Jules Marni, à
qui nous devons des livres comme Le Fia-
cre, Vieilles et Pierre Tisserand, et des
ouvrages dramatiques1 comme Maiioune et
comme Le Joug, qu'elle fit jouer avec M.
Albert Guinon.
Il eut été assez piquant de décorer en
même temps ces "deux collaborateurs de
marque. , .;,
Allons, monsieur Doumergue, pour rem-
placer Mme Tinayre, vous n'aurez que l'em-
barras du choix!
D
es goûts et des couleurs.
Nous avions jusqu'ici cru que les
fruits à l'eau-de-vie étaient généralement
d'une digestion agréable et de bon goût.
Tout le monde est loin d'être de cet
avis.
A l'occasion du Jour de l'An, la char-
mante Alice Bonheur reçut dans sa loge,
au Châtelet, un grand bocal de prunes à
l'eau-de-vie.
En bonne camarade qu'elle est, Alice
Bonheur partagea ce délicieux cadeau avec
ses partenaires de La Princesse Sans-Gêne.
Tous se régalèrent, comme bien on pense,
et tant même que Galipaux, suivi de Clau-
dius, imité par Devassy, également par
Bonheur, tous initièrent le public à leurs
libations par quelques improvisations inter-
calées dans le cours de leurs rôles respec-
tifs., -
Ce ne fut pas du goût de M. Fontanes,
qui infligea illico dix francs d'amende à
chacun de ses pensionnaires pour ne pas
avoir respecté le texte de MM. Kéroul et
Barré.
Alice Bonheur et Devassy rirent de l'a-
venture. ,
Claudius célébra ainsi sa première cita-
tion-au tableau d'infamie d'un théâtre.
Quant à Galipaux, il a trouvé que si la
prune est facile à digérer, l'amende l'est
heaucouo moins !
L
es infidèles.
On accuse parfois Paris d'ingratitude.
Et pourtant!.
Combien de ceux à qui il fit fête le dé-
sertèrent pour s'envoler, les infidèles,
Sous d'autres cieux, vers d'autres amours.
Vous vous rappelez quels succès accueil-
lirent ici Mme Anna Held, et vous vous
étonnez peut-être de ne presque jamais lire
son nom sur aucun programme.
Depuis de longues années, elle est de-
venue Mme Ziegfield, et elle habite avec
son mari — un impresario — aux Etats-
Unis.
Et Pal? Vous vous souvenez de Pal dont
les affiches firent fortune.
Lui aussi s'est laissé charmer par l'appel
lointain des Yankee, qui nous ont déjà volé
tant d'artistes.
ËL. voilà à quoi là eup^noôté 4eS
Angla-Saxoos.
L
es moutons de Panurge.
Les bonnes idées ont ceci de com-
mun avec les mauvaises, c'est qu'elles trou-
vent toujours des imitateurs.
Un de nos confrères ne se propose-t-il
pas de paraître ce soir avec une page en-
tière strictement copiée sur le programme
des spectacles que donne chaque Comœdia
en dernière page.
Nous savons mieux que personne que les
idées ne sont pas brevetables; c'est en-
tendu. Mais gageons que notre confrère n'a
certainement pas pensé*qu'il y avait encore
la manière de s'en servir. A l'appui de ce
dire, nous pourrions encore citer son exem-
ple et le nôtre. ,
O
n annonçait, hier soir, dans certains,
milieux artistiques, qu'une affaire,
qui conduisit, dernièrement sur le pré deux
notabilités du monde parisien, était loin
d'être close, et qu'un incident imminent
allait la faire renaître de ses cendres.
Comœdia enregistre ce bruit — sans
plus.
L
a série. ;
Après l'éclatant succès dé la reprise
d'Educafion de prince, M. Porel pensa qu'il
était vraiment superflu de s'exténuer en
recherches souvent- vaines de manuscrits
sensationnels, et qu'il pouvait contenter son
public avec ce que nous nous permettrons
d'appeler les laissés pour compte des grands
ailleurs.
C'est ainsi qu'il annexa récemment La
Veine à son répertoire, et qu'ayant appris
le triomphe, -à Lyon, de Lysistrata, il a dé-
cidé de reprendre en mai prochain la dé-
licieuse comédie de Maurice Donnay.
Et c'est seulement un peu plus tard qu'il
montera une œuvre inédite du récent aca-
démicien. ,
Les reprises de M. Porel ne sont pas
des reprises perdues. •
L
es délices de Capus.
, Quand l'Hiver, hôte incommode,
vient s'installer à Paris, nos auteurs dra-
matiques, que les feux de la rampe ren-
dirent extrêmement sensibles aux plus bé-
nignes atteintes du froid, s'enfuient comme
des hirondelles vers des rivages plus for-
tunes.,
Ils se retrouvent dans le Midi, sur la
côte admirable, où ils s'égrènent entre Tou-
lon et Monte-Carlo.
M. Maurice Donnay se repose à Agay:
M. Guinon, Mme Marni respirent avec joie
l'air tiède de Cannes, M. Max Maurey pré-
fère Monte-Carlo, tandis que M. Francis
de Groissèt resté à Nice.
Mais c'est une toute petite et délicieuse
localité qui groupe, l'hiver, le plus grand
nombre d'écrivains de théâtre.
On i y. voit Henry Bernstein, Armand
Lévy, Pierre Wolff et le boulevardier Al-
fred Capus/
; Et'c'est-là que l'auteur des Deux Hom-
mes, toujours souriant, croit le plus ferme-
ment à .la douceur de l'existence.
,, - NOUVELLE A LA MAIN
L
eurs.mots.
_> Giovanni Grasso a conscience de
son mérite. Comme une dame le félicitait,
hier, de son talent « volcanique », le Sici-
lien répandit sans embarras :
— Si, signora, l'Etna, c'est moi!
te Masaue de Vérre.
OPINIONS D'ARTISTES
Mlle Marcelle Lender
DU GYMNASE ¿
On a coutume de s'occuper seulement,
dans les gazettes, de l'extériorité du monde
théâtral. Portraits, costumes, toilettes,
ameublements. sont décrits minutieuse-
ment par nos Saint-Simon de coulisses.
Nous aussi, nous avons sacrifié à cette
mode que, du reste, nous n'avons pas l'in-
tention de dédaigner. Mais nous pensons
qu'il-est un monde inexploré qui doit ten-
ter l'observateur des gens de théâtres: c'est
leur psychologie.
Se renseigner sur leur « moi intime »,
scruter leur âme d'artiste, savoir quelle
conception ils se font de la vie; connaître
leurs « idées générales j).,.. tel est le pro-
gramme que nous nous sommes tracés.
Un questionnaire a été envoyé aux per-
sonnalités les plus marquantes du monde
des théâtres sur :
1° L'état de l'artiste dramatique et lyrique;
ses avantages; ses'inconvénients? •
2° Relation entre le « moi extérit eur » et
l'artiste celui q.ui nous fait rire ou pleurer,
et son « moi intime ». Ces deux « moi »
sont-ils absolument étrangers l'un à l'autre, ou,
au contraire, s'influencent-ils?
3° Comment composez-vous vos rôles?
4° Votre opinion sur l'élégance et le pari-
sianisme?
Les réponses nous sont arrivées, nom-
breuses et très intéressantes. Nous les pu-
blierons dans l'ordre de réception.
Voici ce que nous écrit Mlle Lender, la
remarquable créatrice de Gisèle Vaudreuil
dans L'Eventail:
Paris, le 15 janvier 1908.
Cher Monsieur,
Je m'aperçois que je n'ai pas encore répondu
à votre petit questionnaire.
Mais voilà, je suis très perplexe; une voix
d en haut me dit: n'écrivez jamais! Alors je
suis partagée entre le désir de vous être agréa-
ble et celui de suivre ce sage conseil.
Mais vous avez été trop charmant pour que
je ne réponde pas au moins à la moitié de vos
questions.
Oui, j'adore le théâtre, et je crois qu'il faut
l'aimer pour le comprendre;- ce n'est pas si
facile que cela de bien jouer la comédie et le
(Photo Reutlinger)
- MARCELLE LENDER
bon public qui nous apprécie ne se rend pas
toujours compte du mal que' nous nous som-
mes donné, même quand nous sommes mau-
vais. Je crois qu'il faut toujours apporter à sea
rôles un peu de sa personnalité, tout en lais-
sant au personnage le caractère que l'auteun
lui a donné.
Il ne faut pas toujours jouer le même rôle;
cela n'est pas intéressant, ni pour l'artiste, ni
pour le public. J'ai joué- des coquettes, st'sur-
tout des rôles de genre, comme La Bonne à
tout faire, Papa la vertu, GigÓlette, etc. Je
joue en ce moment dans L'Eventail un rôle
tout différent de ceux que je viens de vous
Giter. J'ai créé Les Sentiers de la Vertu,
L r',Ange du Foyer, deux pièces délicieuses. Eh
bien, bonne à tout faire ou grande coquette,
j'ai eu autant de plaisir à composer ces rôles.
J'adore les belles robes, mais j'aime encore
mieux les beaux rôles, même mal habillée.
Enfin, j'aime le théâtre avec ses tristesses et
ses joies, ses mensonges et ses vérités.
Voilà, cher Monsieur, écrit à la hâte, presque
tout ce que vous m'avez demandé.
COMÉDIE. FRANÇAISE'
■ !»
,
L'anniversaire de Molière
La Comédie a fêté ie 286" anniversaire de
la naissance de Molière devant une fort
belle salle; le sous-secrétaire d'Etat assis-
tait à la représentation et j'ai eu le plaisir
d'y rencontrer tous mes confrères de la
critique dramatique, venus spontanément
sans convocation officielle.
L'interprétation, du Mariage forcé, fort
terne; a été traversée d'un rayon de soleil :
.Mlle Provost, une Dorimène comme jamais
je n'en avais applaudie.à la Comédie-Fran-
çaise; je n'aurais pas cru voir se réaliser
si rapidement -le désir que je manifestais
voilà deux mois à peine.
Dehelly et Ravet sont pourtant à louer
d'avoir repris et excellemment joué Alcidas
d'avoir - jouè Alcidas
et Alcantor. ,
Dans la mise. en scène, quelques nou-
veautés: au début de la pièce, Sganarelle
parle à deux ngurants au lieu de donner
des ordresdans le vide et c'est un enfant
qui tient là queue de la robe de Dorimène,
non un grand dadais de domestique, sui-
vànt l'ancienne et mauvaise habitude.
J'aurai maintes fois l'occasion de revenir
sur ces détails et de vous parler de la
remarquable interprétation des Femmes sa-
vantes avec tous les chefs d'emploi: Mmes
Bartet, Pierson, Leconte, Th. Kolb, MM.
Leloir, de Fêraudy, Berr, tous. sauf Sil-
vain.
Baillet aura joué son dernier rôle — qui
fut aussi son premier rue de Richelieu —
au milieu de ce que la Maison renferme
de fins comédiens.
Au baisser du rideau sur le 5e acte l'ex-
cellent artiste a été l'objet d'une longue et
chaleureuse ovation ; des cris très nourris
de: « Baillet! Vive Baillet! » ont prouvé
au bon serviteur de la Maison qu'il comp-
tait dans le public de sincères amis.
L'à-propos Agnès mariée est une pié-
cette aimablement rimée. Agnès, devenue
la femme d'Horace, est trompée par son
mari, qui ne la trouve point assez coquette.
Arnolphe tente de prendre une belle re-
r Jeudi. 16 Janvier 1908,
- Rédacteur en Chef s Q* do PAWLOWSKl
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE 288 - 07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA=PARJS
ABONNEMENTS :
1 UN AN 6 MOIS
- -
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 20 »
W, -
RÉDACTION & ADMINISTRATION 3
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE r ù. 8Q - O 7
Adresse Télégraphique : C0MŒî)IA»PA&lS-
ABONNEMENTS: r »
UN AN 6 MOîS t
T'aris et Départements. 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 w
1
Comédiens
i Lettrés
Il est passé, le temps où le comédien
Possédait qu'une instruction rudimen-
taire, et mettait l'auteur et le directeur
n liesse, par ses ignorances ou ses nai-
nes au cours des répétitions ! Certaines
necdotes sur un pareil sujet sont deve-
■jues célèbres. Elles ne seraient presque
us comprises aujourd'hui.
Il Aujourd'hui, le comédien a des lettres.
1 en a même un peu trop! Pas depuis
aongtemps, par exemple. Il faut bien
.v°uer que jusqu'à la fondation du Théâ-
e~Libre.
1" Mais, Antoine est venu; Antoine dont
p Influence se fit sentir sur les interprètes
OUr le moins autant que sur les auteurs.
Ah! qui dira; qui pourra dire l'émer-
veillement des comédiens lorsque, pour
ha Première fois, ils contemplèrent cet
homme prodigieux. Cet homme qui, aus-
sitôt après les avoir « fichu » en scène
a on sans vociférer., s'en allait voisiner
,~ fauteuils d'orchestre avec des écri-
5lns, des hommes de lettres, et cela sur
un Pied de parfaite égalité. Il voisinait,
il les tutoyait pour la plupart. Et eux, les
comédiens demeuraient là, sur la scène,
figés dans une attitude d'étonnement et
de respect. Et ils écoutaient leur direc-
Ur, leur patron et aussi leur camarade
discuter art, littérature; formuler de ra-
pides jugements, tomber des réputations
assises, énumérer enfin maints et maints
pUvrages dont ils entendaient les titres
Pour la première fois.
Quelques mois, quelques années plus
tard, ils avaient lu, eux aussi, quelques-
s de ces chefs-d'œuvre; ceux dont on
ava}.^ tiré les pièces qu'ils jouaient. Ils en
parlaient entre eux, timidement d'abord,
et puis avec plus d'assurance. Le pre-
mier d'entre ces braves gens qui osa ve-
tor, un après-dîner, au théâtre, avec,
tous son bras, un volume de l'auteur en
répétitions, celui-là fut jugé « très fort »
par Ses camarades ; et « particulièrement
intelligent » par l'auteur.
Ils Partirent tous les deux ensemble,
l'écrivain et le comédien. Ils causèrent.
Cette causerie ne pouvait manquer de
porter ses fruits.
k sont mûrs,-aujourd'hui J'entends
que tout comédien qui se respecte pos-
désormais une bibliothèque, où, à
dettes principales comédies de Capus,
de Flers, Bernstein, Coolus, reliées avec
élégance, figurent. eh! eh! quelques
brochés, cela va sans dire, mais enfin re-
cueillis, placés, et conservés!.
Consultés même, à l'occasion. Pour-
quoi pas?. Tenez: pendant les vacan-
pas a la campagne ; ou quand on n'es,
pas de la pièce en marche v~~ la cen-
tièm e; ou bien encore le soir, dans le
lit, en revenant de souper avec des au-
teurs, des auteurs qui ont parlé littéra-
ture des auteurs que l'on a eu terrible-
fois envie d'interrompre deux ou trois
Oui, Ç)Ui mais voilà! On n'a pas osé. On
ne se sentait pas assez sûr de son affaire.
Il aurait fallu montrer ou la fine plati-
tude d Archipias, ou la puissance de Cy-
sippe, ou l'autorité puîssance de Cy-
Cléanthis.
*
Ah! Ce Cléanthis! Nous le connais-
cons s* Il n'est pas une des répéti-
tions générales du Théâtre-Gémier, de
la eOn-- ntoine, de l'Œuvre-Lugné, de
tre eïaissance-Guitry, où il ne se mon-
occupe d'ordinaire la grande
avant-scène de gauche. Sa femme l'ac-
compagne, et ils se ressemblent tous
deux etrangement.
Is Se ressemblent comme deux mar-
t deux marquises du répertoire;
ou bien, comme deux pralines dans de
l'outa; ouJ'û ^ate°u bien, comme. Mais je clos
rle de mes comparaisons fades.
J'aurais peur de devenir irrespectueux.
Et il mente bien notre respect, ce cou-
ple chenu, neigeux, et tellement assidu à
toiute manifestation de l'art dramatique,
gt Ils rt dramatique nouveau.
Ilis t le méritent, car ils évoquent,
eux, l'ancien répertoire, le répertoire
d'hier. Lui surtout, jadis comédien con-
sidérable de la plus considérable Mai-
son, officier de la Légion d'honneur,
J'à Qui maintes têtes couronnées firent
ee à qui maintes têtes couronnées firent
toi il jouait si bien les marquis que
des rois l'accuerent' Comhi'e il jouait
avec ta d'aisance les penseurs spiri-
fucis qu l'on finissait par croire à sa
pensée légèe, à son esprit!
Ill en avait, du reste, et du meilleur.
Celui des écrivains dont il fut, trente
années durant2 l'i-.lierprète, l'interprète
conscienciux, tendre et fidèle — jusqu'à
leur mort.
Depuis leur mort, dame!. Et depuis
sa retraite à lui; le temps est plus mal-
sa retraite à lui, lemps est plus ma- plus mal-
8e Pourtant, ici et là, un peu par-
tout, et toujours suivi de sa compagne.
Il l'use dans toutes les avant-scènes des
théatres Ptité~ pour leur,audgce litté-
tres îHPutés pour leur audace litté-
Cteur lnteWigence novatrice de leurs
Oui, ce vieillard, jadis officiel dans son
théâtre subventionné, s'est désormais
donné, dans tous les autres théâtres, une
mission Officieuse et gratuite : celle d'as-
sister à chaque nouveau spectacle d'art,
et de l'approuver.
Il l'approuve méthodiquement avec
une grande autorité bienveillante, et la
conscience de ce .que son approbation
doit apporter de réconfortant, de tou-
chant, d'historique même, à ceux qui
débutent là sous ses yeux; avec la sa-
tisfaction aussi d'employer bien son
temps, i'après-midi, et de ne pas s'en-
nuyer (car l'on ne peut toujours écrire
aux souverains intimes, ou conter des
souvenirs honorab!es dans Le Gaulois!)
Au reste, il tire moins vanité de ses let-
tres que d'avoir appartenu à une maison
littéraire, si longtemps. Ce qu'il y a de
littéraire et d'académique en !ui, c'est
toute sa personne. Et il s'en rend compte
sans peut-être se l'avouer. Et, en tout
cas, il sait en profiter.
Il en profite, mon Dieu! pour se te-
nir au courant de la littérature dramati-
que nouvelle — et aussi pour la tenir
au courant de lui.
A chaque première ou répétition gé-
nérale, et sitôt le rideau baissé, comme
on l'a vu de la scène, on l'attend dans
le cabinet du directeur. Il ne se fait pas
attendre longtemps. Toc, toc. Entrez!.
Le voici qui s'avance dans la loge, si
blanc, si rouge, si vénérable! Chacun lui
fait place! Chacun sourit avec une res-
pectueuse malice, en le désignant. Lui
va droit au directeur ; et !e dialogue sui-
vant s'engage, bien réglé: « Eh bien!
mon cher maître, comment trouvez-vous
ça? — Intéressant, oh! très. — N'est-
ce pas? — Il y a surtout là. com-
ment-?. au troisième acte. Et joué.
Vous êtes, mon cher Guitry (Antoine ou
Gémier) admirable!. — Voulez-vous
me permettre de vous présenter l'au-
teur? — Certes! — Monsieur X., ex-
ancien « vice »-doyen de., Monsieur
Z. — Ah! monsieur, je vous félicite!.
— Et moi, mon cher maître, je suis bien
jeune, mais je vous ai applaudi bien
souvent ; tenez, dais L'Ami Fritz,
d'Erckmann et Chatrian. — Oui, mes
pauvres amis avaient bien du talent.
moins de talent que vous. - Oh !. Et
dans L'Ami des Femmes!. Ah! mon
vieux camarade Dumas. comme il au-
rait aimé votre pièce. Précisément, il me
disait un jour. »
Et la conversation se poursuit ainsi,
naïvement attendrie, doucement rétros-
pective, optimiste résolument. Et ainsi,
les lettres nouvelles fraternisent avec les
lettres anciennes ; l'art dramatique délier
serre la main à, Fait dramatique de de-
main ; et cela en la personne unique, et
véritablement prestigieuse, et consacrée,
et désormais nécessaire de Cléanthis,
qui, pour avoir interprété d'illustres
morts avec maîtrise, a conquis comme
le droit, et s'est donné pour aimable.de-
voir de les ressusciter à jour fixe, et à
son profit.
- Edmond SÉE.
Nous publierons demain un article de
PIERRE SOUVESTRE ,
Curieux numéros
« Monsieur, me dit une lettre quefe reçois,
étant lecteurs assidus de votre journal, nous ne
ppuvons que vous féliciter sur sa parfaite direc-
tion. (Merci, merci.) Neypourriez-vous cepen-
dant mettre le comble à nos vœux en nous lais-
sant savoir, soit par une simple remarque, soit
dans un coin du journal, où l'on pourrait assis-
ter à un spectacle dans lequel l'horrible mail-
lot serait supprimé ; deux ou. trois mots de ren-
seignements dans le compte rendu de la pièce
ou ailleurs nous suffiraient et vous vaudraient
tous nos remerciements. Recevez, Monsieur,
nos salutations distinguées. - UN GROUPE DE
LECTEURS. »
A la réflexion, je ne vois qu'une manière
de donner satisfaction à nos honorables cor-
respondants: c'est de fonder un autre jour-
nal que Comœdia et de donner à chacun
de ses numéros des dimensions telles qu'il
ne soit point possible de passer à côte dans
la rue sans les remarquer. Car, pour nous,
il faut bien le dire, aujourd'hui comme au
premier jour, nous ne nous sentons aucune
envie de suivre, même de très loin, la voie
chère à nos correspondants, et cela pour
des raisons que nous avons déjà exposées
ici même et qui ne sont peut-être pas exac-
tement les mêmes que celles dont s'inspire
M. Béranger.
Nous estimons, en effet, en dehors de
vains principes de morale sans signification
pratique, qu'en matière de théâtre plus
qu'en tout autre, il taut savoir endiguer sa-
vamment les passions de la foule dans leur
intérêt même.
De concession en concession, on en ar-
rive bientôt, en effet, aux jeux du cirque,
à l'abrutissement final et à la négation de
toute sensation. Et c'est tuer l'art que de
tuer toute émotion.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
)
1 la portait. -
C'était il y a quelques années, au
moment de l'appel d une période de réser-
vistes. Un de nos auteurs les plus. en vogue
venait de voir fleurir sa boutonnière lors-
qu'il fut appelé pour effectuer ses vingt-
huit jours. Il arrive tout flambant neuf re-
vêtu de son uniforme de lieutenant d'inten-
dance — si j'ai bonne mémoire — et éta-
lant glorieusement sur son dolman la croix
toute fraîche. - ..-:.-.-
Le général commandant la place, qui re-
cevait ces messieurs de la Réserve, s'ar-
rêta bouche bée devant le jeune lieutenant
et ne put réprimer un geste de'surprise:
— Comment, lieutenant. Si jeune et
déjà décoré. Et pour quel acte?
— Pour plusieurs, sourit malicieusement
l'officier. <
,
- Allons donc !'.fit le général, qui n'en
revenait pas. Et où avez-vous vu le feu?;
— Un peu partout, mon généra!:
Et c'était la vérité. Le lieutenant aurait
pu ajouter le feu de la rampe, car l'officier
n'était autre que Georges Feydeau, le père
de Champignol, qui triomphait alors.
L
a scène se passe dans un théâtre voi-
sin du boulevard.
A 1 orchestre, un sportsman fort connu
dans les milieux automobiles lance des
yeux féroces dans la direction d'une avant-
scène.
Deuxième acte, lequel se passe pendant
l'entr'acte. Le sportsman rencontre le mon-
sieur de !'avant-scène, lui administre une
énorme gifle en ajoutant: « J'attends vos
témoins! »
«, Vous tarez, Monsieur, de mes nou-
velles, par mon huissier! », répond le mon-
sieur de l'avant-scène, qui est l'un de nos
directeurs boulevardiers les plus en vue.
Cherchez et vous trouverez.
]
1 se méfiait! - -
C'était dans les couloirs sombres de
l'Odéon. Un petit homme, vêtu de noir,
tenace et trépidant, réclamait avec insis-
tance M. Antoine.
Et comme le patron refusait de le rece-
voir, le petit homme noir lui fit présenter
deux tableaux de Toulouse-Lautrec qu'il
était prêt à échanger, déclarait-il, contre
quelque menue monnaie.
M. Antoine examina les toiles et les fit
rendre à leur propriétaire.
Alors celui-ci, désappointé, mais métho-
dique, les empaqueta soigneusement dans
un vaste papier d'emballage.
Il salua ensuite poliment MM. René Fau-
chois et Saint-Georges de Bouhélier qui
se trouvaient là, et, son paquet soigneuse-
ment ficelé sous le bras, il se hâta dans la
direction d'un musée voisin.
C'était. devinez qui? Elina, l'homme
de la Tiare.
LE QUATRAIN DU IOUR
EXCEPTION
La Douleur, peu débonnaire,
S'attaque aux gueux comme aux rois,
Et chacun porte sa croix;
- Hormis Marcelle Tynairel
u
ne présidence.
On sait que M. Alfred Capus, pré-
sident de la Société des Auteurs dramati-
ques, n'est pas ri^tigible cette innée.
Déjà les coffipétiteufs «e aétttèttfeïit potër
sa succession.
M. Victorien Sardou et M. Ludovic
Halévy, dont l'élection serait certaine, re-
fusent de se présenter.
Depuis la fameuse affaire du trust, M.
Georges Ohnet n'a guère de chances.
Qui l'emportera donc?
Il est probable, d'après des bruits avant-
coureurs, que l'élu sera M. Paul Hervieu.
Ce serait là un excellent choix.
Il
rne boutonnière cousue.
k - Seul des Quinze commissaires de la
Société des Auteurs, M. Henry Bernstein
n'est pas décoré.
Il est pourtant l'auteur du Marché, du
Détour, de Jou/OM, de Frère Jacques, du
Bercail, de La Rafale, de La Griffe, du
Voleur et de Samson.
Les ministres sont bien difficiles!.
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant: DlJOUX; Olamams, pênes et pIerres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur. le prix dffert par n'importe quelle
maison.
L
e ruban. r
Le rayon des rubans écarlates dans
les magasins de nouveautés continue à être
assailli.
Parlons-en donc encore, puisque sévit en
ce moment la grande épidémie bi-annuelle
de fièvre rouge.
On avait annoncé que la promotion de
cette année porterait le nom d'un directeur
de théâtre. "!
Plusieurs sollicitaient la croix, beaucoup
la désiraient, mais l'un d'eux, surtout, la
souhaitait éperduement.
Et comme il est très lié avec un. influent
ministre dé naguère — financier opulent
dont le passage à. la tête de l'armée fran-
çaise remonte à peine à quelques années —
il considérait sa nomination comme cer-
taine.
Mais des difficultés surgirent. On fit re-
marquer qu'il était difficile de décorer un
directeur qui s'était enrichi dans le com-
merce des: vaudevilles, avant d'accorder la
même faveur à quelques-uns de ses con-
frères. ': .:
Il sera .'pourtant chevalier de la Légion
d'honneur dès juillet prochain.
Les directeurs de théâtre de Paris se
sont réunis en syndicat dont il est le tréso-
rier dévoué, averti et clairvoyant. Ses col-
lègues, en reconnaissance de ses services
dans cette fonction, réclameront pour lui le
ruban qu'il mérite. Ils le demanderont, il
est vrai, au ministère du Commerce, non
à celui de l'Instruction publique; mais la
couleur n'en est-elle pas la même?
L
es remplaçantes.
Puisque Mme-Marcelle Tinayre re-
pousse les présents d Aristide, disions-nous
hier, sa croix/devenue disponible, devrait
être attribuée à -une femme.
Et nous nommions Mme Sarah Ber-
nhardt. - - : : r -
Après • Mme Sarah-Bernhardt, qui doit
venir en ,première' ligne, on trouverait,
même dans le monder restreint des théâ-
tres, des poitrines .féminines qu'un ruban
parerait fort bien. ," :
Citons seulement Mme Jules Marni, à
qui nous devons des livres comme Le Fia-
cre, Vieilles et Pierre Tisserand, et des
ouvrages dramatiques1 comme Maiioune et
comme Le Joug, qu'elle fit jouer avec M.
Albert Guinon.
Il eut été assez piquant de décorer en
même temps ces "deux collaborateurs de
marque. , .;,
Allons, monsieur Doumergue, pour rem-
placer Mme Tinayre, vous n'aurez que l'em-
barras du choix!
D
es goûts et des couleurs.
Nous avions jusqu'ici cru que les
fruits à l'eau-de-vie étaient généralement
d'une digestion agréable et de bon goût.
Tout le monde est loin d'être de cet
avis.
A l'occasion du Jour de l'An, la char-
mante Alice Bonheur reçut dans sa loge,
au Châtelet, un grand bocal de prunes à
l'eau-de-vie.
En bonne camarade qu'elle est, Alice
Bonheur partagea ce délicieux cadeau avec
ses partenaires de La Princesse Sans-Gêne.
Tous se régalèrent, comme bien on pense,
et tant même que Galipaux, suivi de Clau-
dius, imité par Devassy, également par
Bonheur, tous initièrent le public à leurs
libations par quelques improvisations inter-
calées dans le cours de leurs rôles respec-
tifs., -
Ce ne fut pas du goût de M. Fontanes,
qui infligea illico dix francs d'amende à
chacun de ses pensionnaires pour ne pas
avoir respecté le texte de MM. Kéroul et
Barré.
Alice Bonheur et Devassy rirent de l'a-
venture. ,
Claudius célébra ainsi sa première cita-
tion-au tableau d'infamie d'un théâtre.
Quant à Galipaux, il a trouvé que si la
prune est facile à digérer, l'amende l'est
heaucouo moins !
L
es infidèles.
On accuse parfois Paris d'ingratitude.
Et pourtant!.
Combien de ceux à qui il fit fête le dé-
sertèrent pour s'envoler, les infidèles,
Sous d'autres cieux, vers d'autres amours.
Vous vous rappelez quels succès accueil-
lirent ici Mme Anna Held, et vous vous
étonnez peut-être de ne presque jamais lire
son nom sur aucun programme.
Depuis de longues années, elle est de-
venue Mme Ziegfield, et elle habite avec
son mari — un impresario — aux Etats-
Unis.
Et Pal? Vous vous souvenez de Pal dont
les affiches firent fortune.
Lui aussi s'est laissé charmer par l'appel
lointain des Yankee, qui nous ont déjà volé
tant d'artistes.
ËL. voilà à quoi là eup^noôté 4eS
Angla-Saxoos.
L
es moutons de Panurge.
Les bonnes idées ont ceci de com-
mun avec les mauvaises, c'est qu'elles trou-
vent toujours des imitateurs.
Un de nos confrères ne se propose-t-il
pas de paraître ce soir avec une page en-
tière strictement copiée sur le programme
des spectacles que donne chaque Comœdia
en dernière page.
Nous savons mieux que personne que les
idées ne sont pas brevetables; c'est en-
tendu. Mais gageons que notre confrère n'a
certainement pas pensé*qu'il y avait encore
la manière de s'en servir. A l'appui de ce
dire, nous pourrions encore citer son exem-
ple et le nôtre. ,
O
n annonçait, hier soir, dans certains,
milieux artistiques, qu'une affaire,
qui conduisit, dernièrement sur le pré deux
notabilités du monde parisien, était loin
d'être close, et qu'un incident imminent
allait la faire renaître de ses cendres.
Comœdia enregistre ce bruit — sans
plus.
L
a série. ;
Après l'éclatant succès dé la reprise
d'Educafion de prince, M. Porel pensa qu'il
était vraiment superflu de s'exténuer en
recherches souvent- vaines de manuscrits
sensationnels, et qu'il pouvait contenter son
public avec ce que nous nous permettrons
d'appeler les laissés pour compte des grands
ailleurs.
C'est ainsi qu'il annexa récemment La
Veine à son répertoire, et qu'ayant appris
le triomphe, -à Lyon, de Lysistrata, il a dé-
cidé de reprendre en mai prochain la dé-
licieuse comédie de Maurice Donnay.
Et c'est seulement un peu plus tard qu'il
montera une œuvre inédite du récent aca-
démicien. ,
Les reprises de M. Porel ne sont pas
des reprises perdues. •
L
es délices de Capus.
, Quand l'Hiver, hôte incommode,
vient s'installer à Paris, nos auteurs dra-
matiques, que les feux de la rampe ren-
dirent extrêmement sensibles aux plus bé-
nignes atteintes du froid, s'enfuient comme
des hirondelles vers des rivages plus for-
tunes.,
Ils se retrouvent dans le Midi, sur la
côte admirable, où ils s'égrènent entre Tou-
lon et Monte-Carlo.
M. Maurice Donnay se repose à Agay:
M. Guinon, Mme Marni respirent avec joie
l'air tiède de Cannes, M. Max Maurey pré-
fère Monte-Carlo, tandis que M. Francis
de Groissèt resté à Nice.
Mais c'est une toute petite et délicieuse
localité qui groupe, l'hiver, le plus grand
nombre d'écrivains de théâtre.
On i y. voit Henry Bernstein, Armand
Lévy, Pierre Wolff et le boulevardier Al-
fred Capus/
; Et'c'est-là que l'auteur des Deux Hom-
mes, toujours souriant, croit le plus ferme-
ment à .la douceur de l'existence.
,, - NOUVELLE A LA MAIN
L
eurs.mots.
_> Giovanni Grasso a conscience de
son mérite. Comme une dame le félicitait,
hier, de son talent « volcanique », le Sici-
lien répandit sans embarras :
— Si, signora, l'Etna, c'est moi!
te Masaue de Vérre.
OPINIONS D'ARTISTES
Mlle Marcelle Lender
DU GYMNASE ¿
On a coutume de s'occuper seulement,
dans les gazettes, de l'extériorité du monde
théâtral. Portraits, costumes, toilettes,
ameublements. sont décrits minutieuse-
ment par nos Saint-Simon de coulisses.
Nous aussi, nous avons sacrifié à cette
mode que, du reste, nous n'avons pas l'in-
tention de dédaigner. Mais nous pensons
qu'il-est un monde inexploré qui doit ten-
ter l'observateur des gens de théâtres: c'est
leur psychologie.
Se renseigner sur leur « moi intime »,
scruter leur âme d'artiste, savoir quelle
conception ils se font de la vie; connaître
leurs « idées générales j).,.. tel est le pro-
gramme que nous nous sommes tracés.
Un questionnaire a été envoyé aux per-
sonnalités les plus marquantes du monde
des théâtres sur :
1° L'état de l'artiste dramatique et lyrique;
ses avantages; ses'inconvénients? •
2° Relation entre le « moi extérit eur » et
l'artiste celui q.ui nous fait rire ou pleurer,
et son « moi intime ». Ces deux « moi »
sont-ils absolument étrangers l'un à l'autre, ou,
au contraire, s'influencent-ils?
3° Comment composez-vous vos rôles?
4° Votre opinion sur l'élégance et le pari-
sianisme?
Les réponses nous sont arrivées, nom-
breuses et très intéressantes. Nous les pu-
blierons dans l'ordre de réception.
Voici ce que nous écrit Mlle Lender, la
remarquable créatrice de Gisèle Vaudreuil
dans L'Eventail:
Paris, le 15 janvier 1908.
Cher Monsieur,
Je m'aperçois que je n'ai pas encore répondu
à votre petit questionnaire.
Mais voilà, je suis très perplexe; une voix
d en haut me dit: n'écrivez jamais! Alors je
suis partagée entre le désir de vous être agréa-
ble et celui de suivre ce sage conseil.
Mais vous avez été trop charmant pour que
je ne réponde pas au moins à la moitié de vos
questions.
Oui, j'adore le théâtre, et je crois qu'il faut
l'aimer pour le comprendre;- ce n'est pas si
facile que cela de bien jouer la comédie et le
(Photo Reutlinger)
- MARCELLE LENDER
bon public qui nous apprécie ne se rend pas
toujours compte du mal que' nous nous som-
mes donné, même quand nous sommes mau-
vais. Je crois qu'il faut toujours apporter à sea
rôles un peu de sa personnalité, tout en lais-
sant au personnage le caractère que l'auteun
lui a donné.
Il ne faut pas toujours jouer le même rôle;
cela n'est pas intéressant, ni pour l'artiste, ni
pour le public. J'ai joué- des coquettes, st'sur-
tout des rôles de genre, comme La Bonne à
tout faire, Papa la vertu, GigÓlette, etc. Je
joue en ce moment dans L'Eventail un rôle
tout différent de ceux que je viens de vous
Giter. J'ai créé Les Sentiers de la Vertu,
L r',Ange du Foyer, deux pièces délicieuses. Eh
bien, bonne à tout faire ou grande coquette,
j'ai eu autant de plaisir à composer ces rôles.
J'adore les belles robes, mais j'aime encore
mieux les beaux rôles, même mal habillée.
Enfin, j'aime le théâtre avec ses tristesses et
ses joies, ses mensonges et ses vérités.
Voilà, cher Monsieur, écrit à la hâte, presque
tout ce que vous m'avez demandé.
COMÉDIE. FRANÇAISE'
■ !»
,
L'anniversaire de Molière
La Comédie a fêté ie 286" anniversaire de
la naissance de Molière devant une fort
belle salle; le sous-secrétaire d'Etat assis-
tait à la représentation et j'ai eu le plaisir
d'y rencontrer tous mes confrères de la
critique dramatique, venus spontanément
sans convocation officielle.
L'interprétation, du Mariage forcé, fort
terne; a été traversée d'un rayon de soleil :
.Mlle Provost, une Dorimène comme jamais
je n'en avais applaudie.à la Comédie-Fran-
çaise; je n'aurais pas cru voir se réaliser
si rapidement -le désir que je manifestais
voilà deux mois à peine.
Dehelly et Ravet sont pourtant à louer
d'avoir repris et excellemment joué Alcidas
d'avoir - jouè Alcidas
et Alcantor. ,
Dans la mise. en scène, quelques nou-
veautés: au début de la pièce, Sganarelle
parle à deux ngurants au lieu de donner
des ordresdans le vide et c'est un enfant
qui tient là queue de la robe de Dorimène,
non un grand dadais de domestique, sui-
vànt l'ancienne et mauvaise habitude.
J'aurai maintes fois l'occasion de revenir
sur ces détails et de vous parler de la
remarquable interprétation des Femmes sa-
vantes avec tous les chefs d'emploi: Mmes
Bartet, Pierson, Leconte, Th. Kolb, MM.
Leloir, de Fêraudy, Berr, tous. sauf Sil-
vain.
Baillet aura joué son dernier rôle — qui
fut aussi son premier rue de Richelieu —
au milieu de ce que la Maison renferme
de fins comédiens.
Au baisser du rideau sur le 5e acte l'ex-
cellent artiste a été l'objet d'une longue et
chaleureuse ovation ; des cris très nourris
de: « Baillet! Vive Baillet! » ont prouvé
au bon serviteur de la Maison qu'il comp-
tait dans le public de sincères amis.
L'à-propos Agnès mariée est une pié-
cette aimablement rimée. Agnès, devenue
la femme d'Horace, est trompée par son
mari, qui ne la trouve point assez coquette.
Arnolphe tente de prendre une belle re-
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