Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-11-07
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 novembre 1907 07 novembre 1907
Description : 1907/11/07 (A1,N38). 1907/11/07 (A1,N38).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76453365
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
I ~I~~e. tQqoiiatea), P* Numéro : § &*#*%§§
Jeudi y Novembre 1907. -J
Rédacteur en Chef s G, de PAWLOWSKI
i.
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
dresse télégraphique : COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
1
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA=PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MO'
- - ,
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 2U 9
eçon
l
d'amour
- Mais, par la mort Dieu, jura
Brévard qu'exaspérait l'impassible jeu
Cafoie « °id, méthodique de sa parte-
naire; par Dieu, donne-toi donc! Com-
prends-tu bien que je t'aime, que tu
m'aimes, que nous nous aimons. Ça se
^line et Ça s'exprime autrement
qu'avec et ça s'exprime autrement
tions et les mots du texte et les intona-
tions classiques du Conservatoire. Mille
obstacles ® opposent à notre union ; mais,
en dépit 1 t de ces difficultés sans nombre,
malgré ton père intraitable et ta mère
extra-prude, je te rejoins, je te vois, je
te Parle i Je te proteste ma passion, tu
la partages de ton propre aveu. Tout
cela se passe au clair de lune sur le bord
de l'Océan avec des rochers au jardin,
la mer qUI déferle côté cour. Et tu me
dis : « Adolphe, plutôt mourir que de re-
noncer à toi! » comme s'il s'agissait de
savoir Ca s 11 faut prendre un parapluie ou
une can ne---- Donne-toi donc! »
Et iecomédien ajouta, mélancolique:
- la. est ma meilleure scène, et tu vas
Marp rater mon 0 effet. 0
Marguerite Carvine le regardait, de
ses yeux ^uo Cxuciit uuvcrts.
Désolée, elle laissait pendre au bout
de ses doigts le bouquet de fleurs décou-
d 13 andrinople rouge qu' « Adol-
"arnoureux éperdu, dès le début
de l'acte, i Voulait déposer à ses pieds et
qu'elle à lui arrachait aussitôt pour le
porter à 8es lèvres — conformément aux
prescriptions de la mise en scène.
l ***
Le régisseur glapit sur un ton résigné :
« On ISseur la scène pour Mlle Car-
Inj
Inti 1 ee, Marguerite Carvine se con-
trac te* Plus encore qu'à l'ordinaire, ce
fut mauvais.
Et, cependant, l'artiste n'était pas la
première venue : Second prix du Con-
servatoire ; dix-neuf ans à peine, mais.
jolie
Carvine n'avait pas la laideur étrange
qui donne du « caractère », ni le mas-
que repoussant que l'on remarque et
qui, Parfoi, fait valoir. Elle était affli-
gée de la laideur commune — la pire de
toutes, a dit Stendhal.
Carvine ne connaissait de l'amour que
~on dit au théâtre vt~«ïaili ICJ>'
faits dix Yers des journaux. Il lui était ap-
paru, dans le premier cas, comme une
chose vraisemblable ; dans la seconde
éventu ahté, comme un phénomène répu-
gnant.
Quels gestes faire, quelles intonations
prendre Pour exprimer un sentiment
qu'elle Ignorait, pour parler une langue
qu'elle ne savait pas?
Et, §rio5?en^ant, son cœur — un cœur
de grisette — ne demandait qu'à s'épa-
nouir. ***
On était à la veille de la répétition gé-
nérale le régisseur, en partant, dit tout
bas 1 oreille de Brévard :
- 1 faut mon vieux, trouver un truc
pour qu elle s'anime un peu.
l?P®rtement brutal de l'acteur avait
ia ar-e à un très doux état d'âme :
Ou n était plus sur les planches dans
l'aveuglement éblouissant de la rampe,
tous la douche lumineuse des herses,
mais bien seul à seul dans la rue, bras
dessus bras dessous, en bons camarades
qu' Hait le même parapluie.
brévard s'était invité à reconduire
Carvine jusqu'à sa porte:
Ils ne parlaient plus théâtre, ni
pièce, III auteur, ni rôle, ni rien de tout
t'ét POuvait rappeler le métier :
C'était l'histoire attendrissante d'une
enfa nl" triste d'orphelin — la sienne —
dont ard berçait l'âme de la jeune
fille. rMi aVait souffert, aimé, puis souf-
fert. Maintenant, il atteignait la qua-
rantaine ; aimerait-il encore ou, plutôt,
J'aime n jamais?.
Et son bras se faisait plus lourd sur
celui de Carvine et son épaule serrait la
sienne. Pour mieux profiter du para-
pluie!
.<\, blafarde d'un bec de gaz,
A la lueur blafarde d'un bec de gaz,
leurs regards se croisèrent, humides,
Le chemin était court; ils l'allongèrent
Cro~ des flaques d'eau. Un gavroche
les croisant, cria : « Ohé! les amou-
reux!. » Et ils tressaillirent à l'unisson,
choqués qu'on plaisantât.
Elle voulut le quitter au coin de sa
rue. Bien des camarades étaient ve-
nus l'accompagner jusqu'à sa porte. Lui,
semblait-il, c'était différent.
Longuement, leurs mains s'unirent et,
dans l'enivrement de l'étreinte, soudain
Bré sien lui brûla les lèvres du contact
des siennes, et s'échappa en courant.
j Glac. ***
Glaciale, énigmatique, la salle critique
à la répétition générale opposait un mu-
tisme déconcerent aux efforts des in-
terpètes T « rnots », étranglés dans
les gorges émues, ne portaient pas. La
direction était nerveuse ; les auteurs va-
cillaient derrière les portants.
- All tn à nous! s'écria Brévard.
Puis, tout bas, à l'oreille de Carvine,
si près que sa moustache effleurait la
tempe de la jeune fille:
- Et souviens-toi combien nous nous
s ¡:'Ii"
e fatlht défaillir, oublier son
rôle et se jeter au cou du comédien, la
douce ingénue, lorsqu'elle «'aperçut, en
entrant en scène, que le délicat artiste
avait substitué au pauvre bouquet d'é-
toffe une fraîche gerbe de vraies fleurs!
Mais elle se reprit : Il avait ses yeux, ses
chers yeux dans les siens.
.Et ce fut alors de toute son âme, de
tout son corps, de toute sa pensée qu'elle
vécut ce rôle d'amoureuse, cette scène
de passion, ce duo d'extase : Ah!
comme elle se donna émue, vibrante, à
demi-pâmée !
Ce fut une révélation et un triomphe.
L'amour transfigurait l'artiste. La salle
trépigna d'enthousiasme. La pièce était
lancée.
Dans la loge de Carvine défilèrent les
thuriféraires habituels de succès avérés.
Lorsqu'elle quitta le théâtre, il était
tard. Bréval, humblement, n'avait osé
l'attendre.
Le lendemain, à la première, Margue-
rite Carvine attendit avec impatience
son entrée : Il allait paraître, se jeter à
ses pieds, protester son amour, l'étrein-
dre dans ses bras à la face de tous,
comme il l'avait étreinte l'autre jour
sous le parapluie. Et, comme la veille,
ce fut un nouveau bouquet de fraîches
fleurs qu'elle porta jusqu'à ses lèvres.
Aiir que c'était bon d'aimer!.
.Hésitant, gêné, le lendemain soir, à
l'entr'acte qui précédait la grande scène,
Brévard expliquait à Carvine :
— « En somme, le grand secret,
au théâtre, c'est, vois-tù, de croire ce
que l'on dit. ou, du moins, d'en avoir
l'air, ce qui revient au même. Pas la
peine de s'imaginer pourtant que « c'est
arrivé». Ainsi l'amour: on jouera pro-
prement la passion, pourvu qu'on con-
naisse un peu ce sentiment-là. Mais
rien n'est moins nécessaire que de s'ai-
mer entre artistes. Toi et moi, par
exemple. ça marche très bien mainte-
nant et, pourtant, nous nous sommés
contentés de plaisanter. sans que ça
tire à conséquence. N'est-ce pas vrai,
Carvine?. sans que l'on songe à aller
plus loin.
Carvine sentit un grand vide au cœur.
Baissant les yeux, elle vit aux mains de
l'artiste un bouquet. C'étaient les pau-
vres fleurs d'andrinople exhumées du
magasin d'accessoires.
Brévard comprit, et maladroitement :
:— -Tu iu*t^uusenjs7~qn-n,- j'avais ran
cela pour la première, mais tous les
jours. ce serait. un peu.
— .En scène! en scène!. cria dans
leurs dos le régisseur.
Et, machinalement, l'ingénue baisa
passionnément le bouquet d'étoffe, trouva
pour répondre aux serments du fictif
amoureux les intonations qui' troublent,
les éclats qui font frémir.
La femme qu'on n'aimait pas fut, ce-
pendant, l'artiste qui se pâme à l'aveu de
l'amour.
Le truc de Brévard était bon. Au na-
turel spontané, succédait la comédie, le
métier. Carvine fut applaudie à outrance
et revint saluer trois fois, radieuse, sou-
riante.
Mais, dans sa loge, elle pleura.
Pierre SOUVESTRE.
Nous publierons demain un article de.
GUSTAVE GUICHES
Embourgeoisement
Rien ne diffère davantage de l'impres.
-sion produite par une pièce sur le public
des répétitions générales que celle que pro-
duit cette même pièce sur le public normal.
On dirait, systématiquement, que tous les
effets qui portent à la première représenta-
tion restent incompris du public ordinaire,
et des passages entiers que l'on n'avait
point remarqués prennent, au contraire, la
première place.
Cela est assez sensible, par exemple,
dans la nouvelle pièce de l'Odéon, Son
Père, qui constitue cependant, sans aucun
doute, l'œuvre la plus saine et la moins tac.
tice que nous ayons encore vue depuis le
début de la saison.
Au hasard, je citerai, par exemple, le
moment où Paulette s'assied sur la chaise
longue destinée à Mlle Orsier; cela a produit
une grosse sensation - dans la salle le jour
de la répétition générale, cela ne choque
plus personne aux représentations suivan-
tes.
De même le mot de M. Orsier: « Je
n'aime pas faire de la peine; Je n'aime
surtout pas voir que l'en tais. » A la répé-
tition générale, tout le monde comprenait;
dans la suite, plus rien.
Par contre, toutes les vérités bien senties
sur l'amour paternel, la lièvre typhoïde, la
vision que l'on a du tout petit en présence
d'un entant devenu grand, l'allaitement,
que sais-je encore? Tout cela remue pro-
fondément le public normal.
On pourrait multiplier à l'infini de pareil-
les constatations; elles ne sont point à l'é-
loge, quoi qu'on en dise, des pièces qui
atteignent aisément trois cents ou mille re-
présentations, et l'on est en droit de se de-
mander si cette abondance même de repré-
sentations ne maraue point un embourgeoi-
sement de la pièce, un signe certain qu'elle
est devenue le public même au lieu de res-
ter ce que doit être toute œuvre d'art: son
chef, et je dirai presque son ennemie.
En cela, je le sais, l'idéal commercial
d'un directeur n'est pas toujours le même
que celui des artistes, mais je ne crois pas
que ce soit là un argument dont il convienne
de se vanter. Aussi bien nos sympathies
iront-elles toujours à des directeurs qui,
comme jadis celui du Théâtre Libre, a force
d'entasser aux yeux de' la foule des insuc-
cès commerciaux, n'ont fait, sommë..toute,
que se dévouer profitablement pour la cause,
de l'Art en violant chaque jour la conscience
publique, en la révoltant parfois, mais en la
cultivant toujours pour son plus grand
bien.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, a huit heures et demie, à l'Athé-
née, première représentation de Monsieur
de Courpière, comédie en quatre actes,
d'Abel Hermant.
(Les dames en chapeau ne seront pas ad-
mises aux fauteuils d'orchestre ou de
balcon. )
Ce soir, a neuf heures un quart, à la
Scala, répétition générale de Pour tes beaux
yeux, revue en deux actes et onze tableaux,
d'Emile Codey et Lafargue.
s
on violon d'Ingres.
Que les lecteurs de Comoedta, qui.
iront demain a l'Exposition des Chrysan-
thèmes ne négligent point la section des
fruits. r
Sur l'un des plus beaux envois, au milieu
des poires rebondies et des pommes jouf-
flues, ils liront cette étiquette:
M. GERMAIN (ALEXANDRE-POINET)
53, rue Saint-Laurent, à Lagny.
Sans doute, beaucoup, après avoir admiré
les fruits, passeraient, sans plus. Qu'ils sa-
chent donc que ce M. Germain, horticul-
teur, n'est autre que l'exhilarant Tringlet,
de Cabotine.
L'excellent acteur des Nouveautés a suivi
le conseil de Candide, qui disait : « Cultivez
votre jardin. » Le soir venu, après les qua-
tre ou cinq rappels qui le saluent à l'ultime
baisser du rideau, il ne fait qu'un bond jus-
qu'à la gare de l'Est pour gagner Lagny.
Et, à l'aube, Germain est au milieu de
son verger à ravener les grosses joues de
ses Beurrés Niel et la peau yeloutée de ses
Curés.
p
our aviser ses clients qu'ils pouvaient
« souper » dans la maison après la
soirée, le directeur d'un café-concert du
Nord avait fait placer sur les glaces de sa
salle de spectacle, et en belles lettres émail-
lées, les mentions suivantes; par exemple,
Sur l'une des glaces: Huîtres vertes; sur
celle d'à côté: Choucroute garnie; sur une
q~tf~. MnjtJ~e- li ~~t'*~ t'ttr~* ~~*- -
Or, au-dessus de chacune de ces inscrip-
tions, il collait (sans penser à mal) les ban-
des-réclames des artistes de sa troupe, ce
qui donnait lieu à des quiproquos de ce
genre :
Mlle X. Y. Z., romancière.
Tripes à la mode de Caen.
Mme CHOSE, gommeuse.:
Œufs sur le plat.
LES ScçURS. MACHIN, duettisteS"
Moules à toute heure.
LA BELLE ELABETH.
Viande froide.
Les arts lyriques et culinaires peuvent,
on le voit, très heureusement se combiner.
Lablache, le grand chanteur, était gros
JL~ comme une tonne. Une année, il don-
nait des représentations à Londres en même
temps que l'on- exhibait à nos voisins d'ou-
tre-Manche le célèbre général Tom Pouce.
Or, ces deux célébrités habitaient le
même hôtel. Un jour, une dame anglaise,
forcée de quitter Londres, ne voulut pas
partir sans connaître le fameux nain. Elle
courut à son hôtel mais, se trompant de
porte, sonna chez Lablache, qui ouvrit lui-
même.
En voyant ce gros homme, la dame re-
cula d'un pas:
— Je venais voir le général Tom Pouce,
dit-elle.
— C'est moi, madame, répondit Labla-
che. -
— Oh! j'ai donc été trompée? On m'a-
vait assuré, Monsieur, que vous étiez un
tout petit homme.
— Au théâtre, oui, madame. mais, ren-
tré chez moi, je me mets à mon aise.
4
Rostand vient d'être malade mais va
mieux, heureusement. On ne peut pas
en dire autant de son Cyrano que certaines
tournées interprètent, on va voir comment.
En 1898, une première tournée partit.
Elle était composée de vingt-huit artistes.
En 1901, nouvelle tournée, vingt-deux
artistes. Puis la pièce cédée à un autre di-
recteur, elle repart avec dix-sept ou dix-
huit interprètes, ce qui est déjà un assez
joli tour de force pour une pièce qui né-
cessite, à Paris, une quarantaine de comé-
diens qui, en grande partie jouent deux rôles
dans l'ouvrage.
Il existe à Paris une Compagnie (??)
qui répète en ce moment Cyrano à douze
personnes.
Le premier acte commence à la scène
de Lignières.
(c Je vous présente. Baron de Neuvillette. »
Tout ce qui précède est coupé ;
Ce n'est plus une interprétation, c'est une
mutilation.
L
a légende veut que Napoléon, au mi-
lieu de Moscou en flammes, ait trouvé
le temps, entre deux ordres de guerre, d'or-
ganiser la Comédie-Française.
Hélas! il n'en est rien. Le maréchal Cas-
tellane nous avait déjà appris que l'Empe-
reur, pour donner à croire qu'il passait les
nuits entières à travailler, avait eu recours
à cet enfantin stratagème: deux bougies al-
lumées étaient, par son ordre, disposées à
la fenêtre de la chambre qu'il occupait au
Kremlin. Voici maintenant qu'un indiscret
papier trouvé aux Archives nationales nous
révèle la vérité sur les conditions dans les-
quelles le fameux décret de Moscou fut
préparé et daté. ad pompam.
L'Empereur était encore en Pologne lors-
qu'il reçut dans un courrier le projet de. dé-
cret tout préparé, prêt à signer. Sur son
ordre, un secrétaire le renvoya à Paris avec
cette mention écritè en marge :
« A renvoyer lorsque l'armée sera à
Moscou.. L'intention. de Sa Majesté est .que
ce décret soit daté de cette ville. »
Que de préméditation dans la grandeur!
L
es journaux américains relatent avec
admiration le trait de génie d'une ac-
trice qui circule dans les rues ae New-York
en automobile avec, à côté d'elle, un co-
chon.
Il semble que la Société protectrice des
animaux pourrait s'intéresser au sort de
cette malheureuse bête.
E
uv -
ntendu hier, aux examens du Conser-
vatoire: -
Deux bonnes petites armes jaDotent en~
semble, les langues vont leur train, quand
passe une jeune personne, de taille vrai-
ment « avantageuse » pour son âge.
L'une des causeuses lui fait un grand sa-
lut, très cérémonieux:
— Vrai, comme tu t'aplatis devant cette
grande bringue !
— Ma-ehère,- je lui rends hommage. Elle
a beaucoup souffert pour ses convictions !
- ?. -
- Oui, elle croit qu'elle peut ganter du
5 trois quarts et chausser du 35.
L
a scène représente le cabinet directo-
rial d'un de nos principaux théâtres
voisins du boulevard.
Un comédien déjà vieux, déjà presque
oublié, mais qui eut son heure de célébrité,
vient solliciter un rôle dans la pièce en répé-
titions.
Le directeur répond: -
— Mon cher ami, tous les rôles sont dis-
tribués, sauf un — un rôle de domestique
que je suis prêt à te confier, comme tu es
une vieille connaissance, un camarade de
collège.
— Merci, merci mille fois! Et. combien
me donnes-tu?
— Cent cinquante francs par mois.
— Cent cinquante francs ! répète le vieil
acteur, qui se lève et, de sa voix la plus
sonore :
— Je croyais que, dans les grandes mai-
sons, les domestiques étaient nourris!.
Après quoi, superbe, il s'en fut, sans sa-
luer.
Le
ÎS pardessus et les tousseurs. - *
n'est pas un tltro *fatjfc, c'est
seulement le titre d un des plus grands
maux qui affligent le théâtre, déjà suffisam-
ment éprouvé. On a fait campagne tour à
tour contre les grands chapeaux et contre
le manque de confortable de certaines sal-
les. Il est de pires fléaux; pour ma part, je
n'en sais pas qui valent ces deux microbes
destructeurs : les pardessus et les tousseurs,
les tousseurs et les pardessus.
Connaissez-vous rien de plus .désagréa-
ble pour l'auteur, les artistes et les specta-
teurs, que le monsieur ou la dame qui par-
tent avant la fin du spectacle, généralement
au milieu d'une scène pathétique, bouscu-
lent leurs voisins, dérangent leurs voisines,
simplement parce qu'ils ont un manteau ou
un pardessus au vestiaire, et qu'ils crai-
gnent l'encombrement habituel?
Combien de fois également n'avez-vous
pas pçgté contre les fâcheuses personnes
enrhumées qui ne cessent de tousser et qui
viennent au théâtre avec une bronchite in-
curable !
Qui nous débarrassera jamais de ces deux
fléaux! Je ne vois qu'un moyen: Pour gué-
rir les tousseurs, leur faire porter dans la
vie le pardessus des gens pressés.
Je vous le donne pour ce qu'il vaut..
c
lo..;IWi' - 1
aruso fait l'aboyeur!
- L'histoire du singe qui pinça une
Américaine n'est pas le dernier petit mal-
heur du célèbre ténor.
Caruso fut, ces jours derniers, à Berlin,
invité à un bal d'ambassade où, pendant
toute la soirée, il roula des œillades à une
séduisante Berlinoise à laquelle il n'avait pas
eu la chance d'être présenté. Au moment
de partir, la gente dame vint à Caruso et lui
dit très gracieusement :
- Cher monsieur, c'est bien vous qui
êtes le célèbre ténor italien? l'
Caruso répondit affirmativement, et déjà
l'assassinait de son œil incendiaire lorsque,
sur un ton légèrement railleur, la dame
acheva :
— Eh bien! cher monsieur, voulez-vous
avoir l'amabilité de crier bien haut: « Jo-
seph », pour que mon auto s'avance.
Caruso s'exécuta.
u
n auteur superstitieux.
Nous faisions allusion, dans un ré-
cent ecno, aux supersuuuua - m. nenry
Bernstein, l'auteur de Samson, que la Re-
naissance nous a fait applaudir hier. En plus
de celle qui consiste à ne choisir, pour ses
pièces, que des titres comportant six lettres,
l'auteur du Détour en a une autre. C'est
celle de toujours donner à l'un de ses per-
sonnages le nom de Zambo.
Dans Le Bercail, dans La Rafale, dans
La Griffe, il y à toujours eu un homme qui
traversait l'action, d'une manière générale-
ment épisodique et qui répondait à ce nom
harmonieux. Dans Le Voleur, Zambo était
un policier; dans Samson, il sera porté par
un nègre.
Le plus drôle, c'est que ce nom est celui
d'un des meilleurs amis de l'auteur.
Toutes ces amusantes manies n'empê.
chent d'ailleurs pas M. Henry Bernstein
d'être un grand écrivain.
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant : bijoux, diamants, perles et pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
Le Masque de Verre.
OPÉRA = COMIQUE
LE CHEMINEA U
Drame lyrique en quatre actes
de Jean Richepin,
Musique de Xavier Leroux
Pour la seconde fois, la muse de Jean
Richepin balaie la scène de l'Opéra-Co-
mique d'un grand souffle d'air pur. La
route champenoise de Miarka s'est dé-
roulée sous nos pas jusqu'au petit vil-
lage bourguignon du Chemineau, mais
c'est toujours le même lyrisme souverain
chantant l'ivresse de la libre existence
Mlle FRICHE
(Photos Henri Manuel),
M. DUFRANNE (Photos Henri Manuel;,
au Hasard des chemins de France et
exaltant la poésie de la belle étoile.
Ce n'est pas aux lecteurs de Comœ-
'dia qu'il est besoin de rappeler ce qu'est
le poète des Gueux et ce que son génie
violent, débordant de santé et de fran-
chise, a apporté aux lettres françaises,
surtout lorsqu'il s'agit d'une œuvre
comme Le Chemineau qui, depuis dix
ans, chemine dans le monde entier et
devant qui toutes les portes s'ouvrent
joyeusement à chaque étape nouvelle.
Nous n'avons qu'à saluer son retour at-
tendu et à écouter les chants nouveaux
qu'il lance aux échos du grand chemin.
Le drame de l'Odéon, à peine allégé
de quelques tirades, nous est presque
intégralement conservé. Le Chemineau
reste le solide luron anonyme qui, en
un tour de main, récolte la moisson de
Maître Pierre et la fleur d'oranger de la
jolie Toinette. Parti sans détourner la
tête,' il repasse au bout de vingt ans, se
laisse prendre un instant au charme des
souvenirs, trouve Toinette mariée, (se
découvre père d'un beau gars que désole
le refus d'un beau-père implacable, pose
son bissac au coin du foyer, terrorise le
bourreau de son fils, fait célébrer les
noces et, le soir de Noël, s'arrache à ces
amollissantes affections pour reprendre
sa libre vie errante sur la chère grand'-
route où il doit vivre et mourir.
Du drame de l'Odéon à la partition de
l'Opéra-Comique, la transition était
douce et facile. Il chantait déjà si bien,
le bon Chemineau, de toute la musique
de ses rimes sonores et de toute la gaieté
de ses refrains de route. On se deman-
dait même, comme le fit précisément ici
notre spirituel correspondant anglais
Harold Hugues, « ce que la musfque
pourrait bien ajouter à ce poème » d'un
lyrisme si complet et si musical. La tâ.,
che de Xavier Leroux présentait des
dangers, mais qu'elle était tentante!
Aucun sujet ne pouvait convenir da,
vantage à un musicien qui disait, hier
encore, à notre confrère Max Relier son
« latinisme ardent, son horreur de la
brume, son amour frénétique des choses
claires, ensoleillées, vibrantes
etc. » Mal à l'aise dans les oripeaux
historiques ou légendaires de Théo-
dora ou de Fiammette, le ro-
buste tempérament de ce fils
d'une mère italienne et d'un père
flamand n'a pu, vraiment, se déployer S
l'aise que dans cette partition nouvella
qui demeurera, sans doute, l'expression
la plus complète de son idéal et de ses
tendances. Marquant le pas auprès du
Chemineau — la trique à la main, le sac
à l'épaule - le long des champs de blé
de l'Ile-de-France, il a pu, enfin, chanter,
sincèrement, à pleine voix, « comme un
grillon qui grille, du soleil plein 1.
peau! » 1
Il en est résulte une œuvre aussi
(( claire, ensoleillée et vibrante» que pou*;
vait la souhaiter le plus convaincu des la-^
tins. Adoptant une écriture assez diffé-
rente de celle qu'il avait jusqu'ici recher-<|
chée, le compositeur a réalisé des pr()o(
diges de simplicité et de netteté. Corn-
prenant ce que la forte poésie de sort
collaborateur avait déjà de définitif au
point de vue musical, il n'a pas voulu
détruire la mélodie impérieuse de ces
vers pour la remplacer par la sienne et
s'est seulement appliqué à en marquer
musicalement les « accents ». Tout le
succès de l'œuvre est sorti de cette res-
pectueuse conception du poème. Pres-
que sans accompagnement, la voix pro-
sodie adroitement le vers et en met en
valeur les mots utiles sans en déformer
le rythme.
Cette prosodie est-elle bien celle dont
nous gratifient les jeunes composites
d aujourd'hui si soucieux de noter lei in-
flexions courantes du langage? Non,,
certes, et l'étirement -de certains mots
fera bondir les adeptes de la langue nou-
velle, mais il faut tenir compte de l'am-
pleur lyrique du poème et du relief ro-
mantique à conserver au magnifique
Chemineau, qui passe en souverain dans
Jeudi y Novembre 1907. -J
Rédacteur en Chef s G, de PAWLOWSKI
i.
RÉDACTION & ADMINISTRATION 1
27, Bouleuard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
dresse télégraphique : COMŒDlA.PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger. 40 » 20 »
1
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA=PARIS
ABONNEMENTS:
UN AN 6 MO'
- - ,
Paris et Départements 24 fr. 12 fr.
Étranger 40 » 2U 9
eçon
l
d'amour
- Mais, par la mort Dieu, jura
Brévard qu'exaspérait l'impassible jeu
Cafoie « °id, méthodique de sa parte-
naire; par Dieu, donne-toi donc! Com-
prends-tu bien que je t'aime, que tu
m'aimes, que nous nous aimons. Ça se
^line et Ça s'exprime autrement
qu'avec et ça s'exprime autrement
tions et les mots du texte et les intona-
tions classiques du Conservatoire. Mille
obstacles ® opposent à notre union ; mais,
en dépit 1 t de ces difficultés sans nombre,
malgré ton père intraitable et ta mère
extra-prude, je te rejoins, je te vois, je
te Parle i Je te proteste ma passion, tu
la partages de ton propre aveu. Tout
cela se passe au clair de lune sur le bord
de l'Océan avec des rochers au jardin,
la mer qUI déferle côté cour. Et tu me
dis : « Adolphe, plutôt mourir que de re-
noncer à toi! » comme s'il s'agissait de
savoir Ca s 11 faut prendre un parapluie ou
une can ne---- Donne-toi donc! »
Et iecomédien ajouta, mélancolique:
- la. est ma meilleure scène, et tu vas
Marp rater mon 0 effet. 0
Marguerite Carvine le regardait, de
ses yeux ^uo Cxuciit uuvcrts.
Désolée, elle laissait pendre au bout
de ses doigts le bouquet de fleurs décou-
d 13 andrinople rouge qu' « Adol-
"arnoureux éperdu, dès le début
de l'acte, i Voulait déposer à ses pieds et
qu'elle à lui arrachait aussitôt pour le
porter à 8es lèvres — conformément aux
prescriptions de la mise en scène.
l ***
Le régisseur glapit sur un ton résigné :
« On ISseur la scène pour Mlle Car-
Inj
Inti 1 ee, Marguerite Carvine se con-
trac te* Plus encore qu'à l'ordinaire, ce
fut mauvais.
Et, cependant, l'artiste n'était pas la
première venue : Second prix du Con-
servatoire ; dix-neuf ans à peine, mais.
jolie
Carvine n'avait pas la laideur étrange
qui donne du « caractère », ni le mas-
que repoussant que l'on remarque et
qui, Parfoi, fait valoir. Elle était affli-
gée de la laideur commune — la pire de
toutes, a dit Stendhal.
Carvine ne connaissait de l'amour que
~on dit au théâtre vt~«ïaili ICJ>'
faits dix Yers des journaux. Il lui était ap-
paru, dans le premier cas, comme une
chose vraisemblable ; dans la seconde
éventu ahté, comme un phénomène répu-
gnant.
Quels gestes faire, quelles intonations
prendre Pour exprimer un sentiment
qu'elle Ignorait, pour parler une langue
qu'elle ne savait pas?
Et, §rio5?en^ant, son cœur — un cœur
de grisette — ne demandait qu'à s'épa-
nouir. ***
On était à la veille de la répétition gé-
nérale le régisseur, en partant, dit tout
bas 1 oreille de Brévard :
- 1 faut mon vieux, trouver un truc
pour qu elle s'anime un peu.
l?P®rtement brutal de l'acteur avait
ia ar-e à un très doux état d'âme :
Ou n était plus sur les planches dans
l'aveuglement éblouissant de la rampe,
tous la douche lumineuse des herses,
mais bien seul à seul dans la rue, bras
dessus bras dessous, en bons camarades
qu' Hait le même parapluie.
brévard s'était invité à reconduire
Carvine jusqu'à sa porte:
Ils ne parlaient plus théâtre, ni
pièce, III auteur, ni rôle, ni rien de tout
t'ét POuvait rappeler le métier :
C'était l'histoire attendrissante d'une
enfa nl" triste d'orphelin — la sienne —
dont ard berçait l'âme de la jeune
fille. rMi aVait souffert, aimé, puis souf-
fert. Maintenant, il atteignait la qua-
rantaine ; aimerait-il encore ou, plutôt,
J'aime n jamais?.
Et son bras se faisait plus lourd sur
celui de Carvine et son épaule serrait la
sienne. Pour mieux profiter du para-
pluie!
.<\, blafarde d'un bec de gaz,
A la lueur blafarde d'un bec de gaz,
leurs regards se croisèrent, humides,
Le chemin était court; ils l'allongèrent
Cro~ des flaques d'eau. Un gavroche
les croisant, cria : « Ohé! les amou-
reux!. » Et ils tressaillirent à l'unisson,
choqués qu'on plaisantât.
Elle voulut le quitter au coin de sa
rue. Bien des camarades étaient ve-
nus l'accompagner jusqu'à sa porte. Lui,
semblait-il, c'était différent.
Longuement, leurs mains s'unirent et,
dans l'enivrement de l'étreinte, soudain
Bré sien lui brûla les lèvres du contact
des siennes, et s'échappa en courant.
j Glac. ***
Glaciale, énigmatique, la salle critique
à la répétition générale opposait un mu-
tisme déconcerent aux efforts des in-
terpètes T « rnots », étranglés dans
les gorges émues, ne portaient pas. La
direction était nerveuse ; les auteurs va-
cillaient derrière les portants.
- All tn à nous! s'écria Brévard.
Puis, tout bas, à l'oreille de Carvine,
si près que sa moustache effleurait la
tempe de la jeune fille:
- Et souviens-toi combien nous nous
s ¡:'Ii"
e fatlht défaillir, oublier son
rôle et se jeter au cou du comédien, la
douce ingénue, lorsqu'elle «'aperçut, en
entrant en scène, que le délicat artiste
avait substitué au pauvre bouquet d'é-
toffe une fraîche gerbe de vraies fleurs!
Mais elle se reprit : Il avait ses yeux, ses
chers yeux dans les siens.
.Et ce fut alors de toute son âme, de
tout son corps, de toute sa pensée qu'elle
vécut ce rôle d'amoureuse, cette scène
de passion, ce duo d'extase : Ah!
comme elle se donna émue, vibrante, à
demi-pâmée !
Ce fut une révélation et un triomphe.
L'amour transfigurait l'artiste. La salle
trépigna d'enthousiasme. La pièce était
lancée.
Dans la loge de Carvine défilèrent les
thuriféraires habituels de succès avérés.
Lorsqu'elle quitta le théâtre, il était
tard. Bréval, humblement, n'avait osé
l'attendre.
Le lendemain, à la première, Margue-
rite Carvine attendit avec impatience
son entrée : Il allait paraître, se jeter à
ses pieds, protester son amour, l'étrein-
dre dans ses bras à la face de tous,
comme il l'avait étreinte l'autre jour
sous le parapluie. Et, comme la veille,
ce fut un nouveau bouquet de fraîches
fleurs qu'elle porta jusqu'à ses lèvres.
Aiir que c'était bon d'aimer!.
.Hésitant, gêné, le lendemain soir, à
l'entr'acte qui précédait la grande scène,
Brévard expliquait à Carvine :
— « En somme, le grand secret,
au théâtre, c'est, vois-tù, de croire ce
que l'on dit. ou, du moins, d'en avoir
l'air, ce qui revient au même. Pas la
peine de s'imaginer pourtant que « c'est
arrivé». Ainsi l'amour: on jouera pro-
prement la passion, pourvu qu'on con-
naisse un peu ce sentiment-là. Mais
rien n'est moins nécessaire que de s'ai-
mer entre artistes. Toi et moi, par
exemple. ça marche très bien mainte-
nant et, pourtant, nous nous sommés
contentés de plaisanter. sans que ça
tire à conséquence. N'est-ce pas vrai,
Carvine?. sans que l'on songe à aller
plus loin.
Carvine sentit un grand vide au cœur.
Baissant les yeux, elle vit aux mains de
l'artiste un bouquet. C'étaient les pau-
vres fleurs d'andrinople exhumées du
magasin d'accessoires.
Brévard comprit, et maladroitement :
:— -Tu iu*t^uusenjs7~qn-n,- j'avais ran
cela pour la première, mais tous les
jours. ce serait. un peu.
— .En scène! en scène!. cria dans
leurs dos le régisseur.
Et, machinalement, l'ingénue baisa
passionnément le bouquet d'étoffe, trouva
pour répondre aux serments du fictif
amoureux les intonations qui' troublent,
les éclats qui font frémir.
La femme qu'on n'aimait pas fut, ce-
pendant, l'artiste qui se pâme à l'aveu de
l'amour.
Le truc de Brévard était bon. Au na-
turel spontané, succédait la comédie, le
métier. Carvine fut applaudie à outrance
et revint saluer trois fois, radieuse, sou-
riante.
Mais, dans sa loge, elle pleura.
Pierre SOUVESTRE.
Nous publierons demain un article de.
GUSTAVE GUICHES
Embourgeoisement
Rien ne diffère davantage de l'impres.
-sion produite par une pièce sur le public
des répétitions générales que celle que pro-
duit cette même pièce sur le public normal.
On dirait, systématiquement, que tous les
effets qui portent à la première représenta-
tion restent incompris du public ordinaire,
et des passages entiers que l'on n'avait
point remarqués prennent, au contraire, la
première place.
Cela est assez sensible, par exemple,
dans la nouvelle pièce de l'Odéon, Son
Père, qui constitue cependant, sans aucun
doute, l'œuvre la plus saine et la moins tac.
tice que nous ayons encore vue depuis le
début de la saison.
Au hasard, je citerai, par exemple, le
moment où Paulette s'assied sur la chaise
longue destinée à Mlle Orsier; cela a produit
une grosse sensation - dans la salle le jour
de la répétition générale, cela ne choque
plus personne aux représentations suivan-
tes.
De même le mot de M. Orsier: « Je
n'aime pas faire de la peine; Je n'aime
surtout pas voir que l'en tais. » A la répé-
tition générale, tout le monde comprenait;
dans la suite, plus rien.
Par contre, toutes les vérités bien senties
sur l'amour paternel, la lièvre typhoïde, la
vision que l'on a du tout petit en présence
d'un entant devenu grand, l'allaitement,
que sais-je encore? Tout cela remue pro-
fondément le public normal.
On pourrait multiplier à l'infini de pareil-
les constatations; elles ne sont point à l'é-
loge, quoi qu'on en dise, des pièces qui
atteignent aisément trois cents ou mille re-
présentations, et l'on est en droit de se de-
mander si cette abondance même de repré-
sentations ne maraue point un embourgeoi-
sement de la pièce, un signe certain qu'elle
est devenue le public même au lieu de res-
ter ce que doit être toute œuvre d'art: son
chef, et je dirai presque son ennemie.
En cela, je le sais, l'idéal commercial
d'un directeur n'est pas toujours le même
que celui des artistes, mais je ne crois pas
que ce soit là un argument dont il convienne
de se vanter. Aussi bien nos sympathies
iront-elles toujours à des directeurs qui,
comme jadis celui du Théâtre Libre, a force
d'entasser aux yeux de' la foule des insuc-
cès commerciaux, n'ont fait, sommë..toute,
que se dévouer profitablement pour la cause,
de l'Art en violant chaque jour la conscience
publique, en la révoltant parfois, mais en la
cultivant toujours pour son plus grand
bien.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, a huit heures et demie, à l'Athé-
née, première représentation de Monsieur
de Courpière, comédie en quatre actes,
d'Abel Hermant.
(Les dames en chapeau ne seront pas ad-
mises aux fauteuils d'orchestre ou de
balcon. )
Ce soir, a neuf heures un quart, à la
Scala, répétition générale de Pour tes beaux
yeux, revue en deux actes et onze tableaux,
d'Emile Codey et Lafargue.
s
on violon d'Ingres.
Que les lecteurs de Comoedta, qui.
iront demain a l'Exposition des Chrysan-
thèmes ne négligent point la section des
fruits. r
Sur l'un des plus beaux envois, au milieu
des poires rebondies et des pommes jouf-
flues, ils liront cette étiquette:
M. GERMAIN (ALEXANDRE-POINET)
53, rue Saint-Laurent, à Lagny.
Sans doute, beaucoup, après avoir admiré
les fruits, passeraient, sans plus. Qu'ils sa-
chent donc que ce M. Germain, horticul-
teur, n'est autre que l'exhilarant Tringlet,
de Cabotine.
L'excellent acteur des Nouveautés a suivi
le conseil de Candide, qui disait : « Cultivez
votre jardin. » Le soir venu, après les qua-
tre ou cinq rappels qui le saluent à l'ultime
baisser du rideau, il ne fait qu'un bond jus-
qu'à la gare de l'Est pour gagner Lagny.
Et, à l'aube, Germain est au milieu de
son verger à ravener les grosses joues de
ses Beurrés Niel et la peau yeloutée de ses
Curés.
p
our aviser ses clients qu'ils pouvaient
« souper » dans la maison après la
soirée, le directeur d'un café-concert du
Nord avait fait placer sur les glaces de sa
salle de spectacle, et en belles lettres émail-
lées, les mentions suivantes; par exemple,
Sur l'une des glaces: Huîtres vertes; sur
celle d'à côté: Choucroute garnie; sur une
q~tf~. MnjtJ~e- li ~~t'*~ t'ttr~* ~~*- -
Or, au-dessus de chacune de ces inscrip-
tions, il collait (sans penser à mal) les ban-
des-réclames des artistes de sa troupe, ce
qui donnait lieu à des quiproquos de ce
genre :
Mlle X. Y. Z., romancière.
Tripes à la mode de Caen.
Mme CHOSE, gommeuse.:
Œufs sur le plat.
LES ScçURS. MACHIN, duettisteS"
Moules à toute heure.
LA BELLE ELABETH.
Viande froide.
Les arts lyriques et culinaires peuvent,
on le voit, très heureusement se combiner.
Lablache, le grand chanteur, était gros
JL~ comme une tonne. Une année, il don-
nait des représentations à Londres en même
temps que l'on- exhibait à nos voisins d'ou-
tre-Manche le célèbre général Tom Pouce.
Or, ces deux célébrités habitaient le
même hôtel. Un jour, une dame anglaise,
forcée de quitter Londres, ne voulut pas
partir sans connaître le fameux nain. Elle
courut à son hôtel mais, se trompant de
porte, sonna chez Lablache, qui ouvrit lui-
même.
En voyant ce gros homme, la dame re-
cula d'un pas:
— Je venais voir le général Tom Pouce,
dit-elle.
— C'est moi, madame, répondit Labla-
che. -
— Oh! j'ai donc été trompée? On m'a-
vait assuré, Monsieur, que vous étiez un
tout petit homme.
— Au théâtre, oui, madame. mais, ren-
tré chez moi, je me mets à mon aise.
4
Rostand vient d'être malade mais va
mieux, heureusement. On ne peut pas
en dire autant de son Cyrano que certaines
tournées interprètent, on va voir comment.
En 1898, une première tournée partit.
Elle était composée de vingt-huit artistes.
En 1901, nouvelle tournée, vingt-deux
artistes. Puis la pièce cédée à un autre di-
recteur, elle repart avec dix-sept ou dix-
huit interprètes, ce qui est déjà un assez
joli tour de force pour une pièce qui né-
cessite, à Paris, une quarantaine de comé-
diens qui, en grande partie jouent deux rôles
dans l'ouvrage.
Il existe à Paris une Compagnie (??)
qui répète en ce moment Cyrano à douze
personnes.
Le premier acte commence à la scène
de Lignières.
(c Je vous présente. Baron de Neuvillette. »
Tout ce qui précède est coupé ;
Ce n'est plus une interprétation, c'est une
mutilation.
L
a légende veut que Napoléon, au mi-
lieu de Moscou en flammes, ait trouvé
le temps, entre deux ordres de guerre, d'or-
ganiser la Comédie-Française.
Hélas! il n'en est rien. Le maréchal Cas-
tellane nous avait déjà appris que l'Empe-
reur, pour donner à croire qu'il passait les
nuits entières à travailler, avait eu recours
à cet enfantin stratagème: deux bougies al-
lumées étaient, par son ordre, disposées à
la fenêtre de la chambre qu'il occupait au
Kremlin. Voici maintenant qu'un indiscret
papier trouvé aux Archives nationales nous
révèle la vérité sur les conditions dans les-
quelles le fameux décret de Moscou fut
préparé et daté. ad pompam.
L'Empereur était encore en Pologne lors-
qu'il reçut dans un courrier le projet de. dé-
cret tout préparé, prêt à signer. Sur son
ordre, un secrétaire le renvoya à Paris avec
cette mention écritè en marge :
« A renvoyer lorsque l'armée sera à
Moscou.. L'intention. de Sa Majesté est .que
ce décret soit daté de cette ville. »
Que de préméditation dans la grandeur!
L
es journaux américains relatent avec
admiration le trait de génie d'une ac-
trice qui circule dans les rues ae New-York
en automobile avec, à côté d'elle, un co-
chon.
Il semble que la Société protectrice des
animaux pourrait s'intéresser au sort de
cette malheureuse bête.
E
uv -
ntendu hier, aux examens du Conser-
vatoire: -
Deux bonnes petites armes jaDotent en~
semble, les langues vont leur train, quand
passe une jeune personne, de taille vrai-
ment « avantageuse » pour son âge.
L'une des causeuses lui fait un grand sa-
lut, très cérémonieux:
— Vrai, comme tu t'aplatis devant cette
grande bringue !
— Ma-ehère,- je lui rends hommage. Elle
a beaucoup souffert pour ses convictions !
- ?. -
- Oui, elle croit qu'elle peut ganter du
5 trois quarts et chausser du 35.
L
a scène représente le cabinet directo-
rial d'un de nos principaux théâtres
voisins du boulevard.
Un comédien déjà vieux, déjà presque
oublié, mais qui eut son heure de célébrité,
vient solliciter un rôle dans la pièce en répé-
titions.
Le directeur répond: -
— Mon cher ami, tous les rôles sont dis-
tribués, sauf un — un rôle de domestique
que je suis prêt à te confier, comme tu es
une vieille connaissance, un camarade de
collège.
— Merci, merci mille fois! Et. combien
me donnes-tu?
— Cent cinquante francs par mois.
— Cent cinquante francs ! répète le vieil
acteur, qui se lève et, de sa voix la plus
sonore :
— Je croyais que, dans les grandes mai-
sons, les domestiques étaient nourris!.
Après quoi, superbe, il s'en fut, sans sa-
luer.
Le
ÎS pardessus et les tousseurs. - *
n'est pas un tltro *fatjfc, c'est
seulement le titre d un des plus grands
maux qui affligent le théâtre, déjà suffisam-
ment éprouvé. On a fait campagne tour à
tour contre les grands chapeaux et contre
le manque de confortable de certaines sal-
les. Il est de pires fléaux; pour ma part, je
n'en sais pas qui valent ces deux microbes
destructeurs : les pardessus et les tousseurs,
les tousseurs et les pardessus.
Connaissez-vous rien de plus .désagréa-
ble pour l'auteur, les artistes et les specta-
teurs, que le monsieur ou la dame qui par-
tent avant la fin du spectacle, généralement
au milieu d'une scène pathétique, bouscu-
lent leurs voisins, dérangent leurs voisines,
simplement parce qu'ils ont un manteau ou
un pardessus au vestiaire, et qu'ils crai-
gnent l'encombrement habituel?
Combien de fois également n'avez-vous
pas pçgté contre les fâcheuses personnes
enrhumées qui ne cessent de tousser et qui
viennent au théâtre avec une bronchite in-
curable !
Qui nous débarrassera jamais de ces deux
fléaux! Je ne vois qu'un moyen: Pour gué-
rir les tousseurs, leur faire porter dans la
vie le pardessus des gens pressés.
Je vous le donne pour ce qu'il vaut..
c
lo..;IWi' - 1
aruso fait l'aboyeur!
- L'histoire du singe qui pinça une
Américaine n'est pas le dernier petit mal-
heur du célèbre ténor.
Caruso fut, ces jours derniers, à Berlin,
invité à un bal d'ambassade où, pendant
toute la soirée, il roula des œillades à une
séduisante Berlinoise à laquelle il n'avait pas
eu la chance d'être présenté. Au moment
de partir, la gente dame vint à Caruso et lui
dit très gracieusement :
- Cher monsieur, c'est bien vous qui
êtes le célèbre ténor italien? l'
Caruso répondit affirmativement, et déjà
l'assassinait de son œil incendiaire lorsque,
sur un ton légèrement railleur, la dame
acheva :
— Eh bien! cher monsieur, voulez-vous
avoir l'amabilité de crier bien haut: « Jo-
seph », pour que mon auto s'avance.
Caruso s'exécuta.
u
n auteur superstitieux.
Nous faisions allusion, dans un ré-
cent ecno, aux supersuuuua - m. nenry
Bernstein, l'auteur de Samson, que la Re-
naissance nous a fait applaudir hier. En plus
de celle qui consiste à ne choisir, pour ses
pièces, que des titres comportant six lettres,
l'auteur du Détour en a une autre. C'est
celle de toujours donner à l'un de ses per-
sonnages le nom de Zambo.
Dans Le Bercail, dans La Rafale, dans
La Griffe, il y à toujours eu un homme qui
traversait l'action, d'une manière générale-
ment épisodique et qui répondait à ce nom
harmonieux. Dans Le Voleur, Zambo était
un policier; dans Samson, il sera porté par
un nègre.
Le plus drôle, c'est que ce nom est celui
d'un des meilleurs amis de l'auteur.
Toutes ces amusantes manies n'empê.
chent d'ailleurs pas M. Henry Bernstein
d'être un grand écrivain.
D
usausoy, joaillier expert, 4, boulevard
des Italiens, achète toujours comp-
tant : bijoux, diamants, perles et pierres
fines. Il donne presque toujours une plus-
value sur le prix offert par n'importe quelle
maison.
Le Masque de Verre.
OPÉRA = COMIQUE
LE CHEMINEA U
Drame lyrique en quatre actes
de Jean Richepin,
Musique de Xavier Leroux
Pour la seconde fois, la muse de Jean
Richepin balaie la scène de l'Opéra-Co-
mique d'un grand souffle d'air pur. La
route champenoise de Miarka s'est dé-
roulée sous nos pas jusqu'au petit vil-
lage bourguignon du Chemineau, mais
c'est toujours le même lyrisme souverain
chantant l'ivresse de la libre existence
Mlle FRICHE
(Photos Henri Manuel),
M. DUFRANNE (Photos Henri Manuel;,
au Hasard des chemins de France et
exaltant la poésie de la belle étoile.
Ce n'est pas aux lecteurs de Comœ-
'dia qu'il est besoin de rappeler ce qu'est
le poète des Gueux et ce que son génie
violent, débordant de santé et de fran-
chise, a apporté aux lettres françaises,
surtout lorsqu'il s'agit d'une œuvre
comme Le Chemineau qui, depuis dix
ans, chemine dans le monde entier et
devant qui toutes les portes s'ouvrent
joyeusement à chaque étape nouvelle.
Nous n'avons qu'à saluer son retour at-
tendu et à écouter les chants nouveaux
qu'il lance aux échos du grand chemin.
Le drame de l'Odéon, à peine allégé
de quelques tirades, nous est presque
intégralement conservé. Le Chemineau
reste le solide luron anonyme qui, en
un tour de main, récolte la moisson de
Maître Pierre et la fleur d'oranger de la
jolie Toinette. Parti sans détourner la
tête,' il repasse au bout de vingt ans, se
laisse prendre un instant au charme des
souvenirs, trouve Toinette mariée, (se
découvre père d'un beau gars que désole
le refus d'un beau-père implacable, pose
son bissac au coin du foyer, terrorise le
bourreau de son fils, fait célébrer les
noces et, le soir de Noël, s'arrache à ces
amollissantes affections pour reprendre
sa libre vie errante sur la chère grand'-
route où il doit vivre et mourir.
Du drame de l'Odéon à la partition de
l'Opéra-Comique, la transition était
douce et facile. Il chantait déjà si bien,
le bon Chemineau, de toute la musique
de ses rimes sonores et de toute la gaieté
de ses refrains de route. On se deman-
dait même, comme le fit précisément ici
notre spirituel correspondant anglais
Harold Hugues, « ce que la musfque
pourrait bien ajouter à ce poème » d'un
lyrisme si complet et si musical. La tâ.,
che de Xavier Leroux présentait des
dangers, mais qu'elle était tentante!
Aucun sujet ne pouvait convenir da,
vantage à un musicien qui disait, hier
encore, à notre confrère Max Relier son
« latinisme ardent, son horreur de la
brume, son amour frénétique des choses
claires, ensoleillées, vibrantes
etc. » Mal à l'aise dans les oripeaux
historiques ou légendaires de Théo-
dora ou de Fiammette, le ro-
buste tempérament de ce fils
d'une mère italienne et d'un père
flamand n'a pu, vraiment, se déployer S
l'aise que dans cette partition nouvella
qui demeurera, sans doute, l'expression
la plus complète de son idéal et de ses
tendances. Marquant le pas auprès du
Chemineau — la trique à la main, le sac
à l'épaule - le long des champs de blé
de l'Ile-de-France, il a pu, enfin, chanter,
sincèrement, à pleine voix, « comme un
grillon qui grille, du soleil plein 1.
peau! » 1
Il en est résulte une œuvre aussi
(( claire, ensoleillée et vibrante» que pou*;
vait la souhaiter le plus convaincu des la-^
tins. Adoptant une écriture assez diffé-
rente de celle qu'il avait jusqu'ici recher-<|
chée, le compositeur a réalisé des pr()o(
diges de simplicité et de netteté. Corn-
prenant ce que la forte poésie de sort
collaborateur avait déjà de définitif au
point de vue musical, il n'a pas voulu
détruire la mélodie impérieuse de ces
vers pour la remplacer par la sienne et
s'est seulement appliqué à en marquer
musicalement les « accents ». Tout le
succès de l'œuvre est sorti de cette res-
pectueuse conception du poème. Pres-
que sans accompagnement, la voix pro-
sodie adroitement le vers et en met en
valeur les mots utiles sans en déformer
le rythme.
Cette prosodie est-elle bien celle dont
nous gratifient les jeunes composites
d aujourd'hui si soucieux de noter lei in-
flexions courantes du langage? Non,,
certes, et l'étirement -de certains mots
fera bondir les adeptes de la langue nou-
velle, mais il faut tenir compte de l'am-
pleur lyrique du poème et du relief ro-
mantique à conserver au magnifique
Chemineau, qui passe en souverain dans
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