Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-10-31
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 octobre 1907 31 octobre 1907
Description : 1907/10/31 (A1,N31). 1907/10/31 (A1,N31).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76453291
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
^^enaiere Année. --N° 31 (Quotidien). -
* 9 centïmes
Le Numéro : S centimes
Jeudi 31 Octobre 1907.
JÊp^m WmBL Bfesllk ÉMmf A B'w K §Ê
Bv/ j£' m rm I w'm F Bfc j ir^ ^■|hh » j- 9 mm B |* » w* 3k
Rédacteur en Chef'i G. de PAWLOWSKI
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Étranger. 40 » 20 »
eO (J VENIRS DE THÉÂTRE
te Conférencier fou
Voici la saison revenue des confè-
rences, et on en annonce un peu partout,
en effet" en ce moment. Sur des tables
au tapis vert traditionnel, un nombre
considérable de verres d'eau sucrée
?t être disposés.
J'ai dû, pendant quelque dix ans, or-
ganiser des conférences précédant- les
« jouées classiques ou les récitations des
« Samedis » de l'Odéon, et je crois bien
;~r vu défiler tous les types de confé-
rs, depuis les vétérans de l'art de
la parole jusqu'aux débutants et même
jusqu'à une débutante, car c'est, en ce
théâtre, un devoir du directeur d'être ac-
déblllant à toutes les bonnes volontés. La
débutante était une jeune personne qui
ni endait avec crânerie les droits fémi-
s - y compris celui de parler sur
une scène nationale et subventionnée.
Elle fut d'autant plus brave qu'elle était
torturée par une terrible émotion.
D'ailleurs, sauf pour quelques vieux
routiers, bronzés sur tout, les dernières
minutes qui s'écoulent avant l'instant de
çJ^^nencer m'ont toujours paru assez
es pour les conférenciers. Les plus
J|tres d'eux-mêmes, qui n'ont pas le
fcjfldre trouble dans une petite salle,
auvent une sensation d'inquiétude à
censée de prendre contact avec le pu-
au C d'un théâtre, et j'en sais un, habitué
d^Uccès, pourtant, qui ne manquait pas
"le dire, au moment où le régisseur
v naît le chercher :
- Sapristi! ce que je m'en irais, si
je le pouvais!.
J'ai vu un homme fort distingué, ayant
l'expérience de l'enseignement, et qui
t'" des choses intéressantes sur les lè-
vres, devenir subitement aphone et, de-
vant les spectateurs, surpris, que j'eusse
eu la pensée d'aller chercher un muet,
couvrir vainement la bouche sans qu'il en
sortit aucun son, en gesticulant désespé-
rément.
Mais ce ne sont que menus incidents
du début de la conférence, pour quel-
que-uns qui ne domptent pas tout de
suite le « trac ! Au bout d'un instant,
| Apprennent leur assiette, et la ttlQin-
barque d'approbation leur rend la
Ite possession d'eux-mêmes.
Le Plus singulier souvenir que j'aie des
differences de l'Odéon est une scène
inattendue et vraiment cruelle. Imaginez
le conférencier donnant soudain des si-
manifestes de démence, sans que le
lyc puisse comprendre la triste vérité,
pe, ce public, il le brave, il le défie,
î^Xàspère, dans l'égarement de sa
place d'une simple conférence,
eut, ce jour-là, sans s'en rendre
compte d'abord, un drame réel.
Nos « samedis» offraient, parfois,
courtes pièces, « d'avant-gardé »,
comme on dit à présent, d'un genre un
exceptionnel, essais de jeunes au-
teurs, et c'était, cette fois, l'un des pre-
miers ouvrages d'André de Lorde, qui
se plaisait déjà dans le terrible ou dans
On parlait encore de la « Dormeuse »
de Thénelles, qui avait été, pendant
quinze ans, étrangère à la vie. André de
avait mis à la scène le réveil d'une
houreuse créature, victime d'un cas
dialogue, et quel réveil! Elle s'était en-
dormie dans le bonheur, et il n'y avait
autour d'elle que des ruines. Vous
supposez que de Lorde n'avait pas atté-
ndé cette situation et qu'il avait volon-
tiers accumulé les particularités tragi-
long sommeil, parfaitement au-
Que, pouvait paraître invraisem-
pourtant, aux spectateurs non in-
et j'avais pensé à demander une
txplication de ce phénomène phy-
à l'homme qui l'avait observé
près, à un médecin devenu pro-
à la Faculté, et dont les travaux
hystérie - faisaient autorité.
Je l'avais connu dix ans auparavant,
était chef de clinique à la Sal-
puis, comme il arrive souvent
je l'avais perdu de vue. J'avais
souvenir d'un lettré autant que d'un
d'un causeur spirituel, aimant le
railleurs, et il me semblait que
ne fût plus à même d'intéres-
le publique que ce maître qui, plus que-
avait affronté le mystère des
de la pauvre machine hu-
Je lui écrivis; il vint me voir: je
le trouvai fatigué, vieilli, mais surtout,
d'un orgueil singulier, un peu cho-
nl' Mais il avait établi sa réputation
M de longs efforts, et ce travers
excusable, après tout. Il comprit
ce que nous attendions de
jaques mots sur ce roman de la
eysique, quelques indications sur
bizarreries de la réalité,
q,,, saisissants tableaux ouvrant
ofanes (puisqu'il voulait bien quit-
k clchaire ,pour la table du conféren-
horizons sur tout ce qui décon-
fait un peu frissonner, dans ce
d'une science nouvelle. Dans
vtVth^K- net, il esquissa cette causerie de
la plus attachante et la plus pit-
Le samedi suivant, il arrivait assez
! {)s avant l'heure du spectacle et
faisait installer sur la scène un appareil
à projections.
— Je vais, dit-il, montrer des choses
qui paraîtront curieuses à votre public.
Il paraissait un peu exalté, un peu
nerveux. Mais, lui aussi, malgré son au-
torité, n'éprouvait-il pas la petite émo-
tion d'un changement de cadre et d'au-
ditoire?
Il commença, et il s'empara tout de
suite de l'attention par un exposé excel-
lent du sujet. Cette attention s'attachait,
d'ailleurs, aussi à sa personne: n'avait-il
pas touché au merveilleux, n'avait-il pas
été lui-même une sorte de magicien,
imposant sa volonté aux hystériques,
tentant des expériences hardies, abolis-
sant pour eux le temps et l'espace?
De ma loge, je l'écoutais, avec quel-
ques-uns des conférenciers habituels, ve-
nus pour assister à ce début, sur la scène
d'un théâtre, d'un savant.
Soudain, le docteur annonça une pro-
jection (il avait amené un aide qui n'a-
vait pas à discuter ses instructions) et l'on
vit avec surprise qu'elle représentait un
porte-parapluies formé par un ours en
bois. Il se lança, sur cet ours, dans des
considérations dont on sourit, bien que
les plaisanteries parussent un peu lour-
des ; puis, sur son ordre, l'écran montra
une série d'équations qu'il commenta
longuement, mais fort mystérieusement.
— Ah ! ça, il n y est plus ! dit un spec-
tateur placé devant ma loge.
Ce spectateur résumait l'opinion que
mes hôtes et moi nous avions depuis un
moment. Il égarait, en effet. Mais peut-
être ces chiffres servaient-ils à une dé-
monstration austère, qui nous échappait.
Le conférencier, les abandonnant, tira
de sa poche un presse-papier japonais,
et en fit l'éloge avec une étrange admira-
tion. Une certaine inquiétude commen-
çait à me gagner; le docteur avait main-
tenant un débit saccadé, il semblait sur-
excité, il y avait en lui de l'égarement.
Ma première pensée fut qu'il se trouvait
souffrant, et que, courageusement, il ne
voulait pas avouer un malaise qui obs-
curcissait ses idées.
Le public, tout à l'heure si accueillant,
devenait houleux et s'impatientait. Ces
murmures déterminèrent chez le docteur
une colère qui se traduisit par de singu-
lières imprécations. Il prit son verre
d'eau de conférencier et sembla s'en
taire une arme. Puis, et ce fwt vratmcrii
effrayant, il divagua complètement.
Les spectateurs ne pouvaient s'avi-
ser de ce qui se passait en réalité
de lamentable. Ils riaient bruyamment,
avec cette gaminerie qui se retrouve si
vite dans la foule, ou ils criaient: « As-
.sez ! assez !»
Il n'était que trop certain, maintenant,
que ce fut une attaque de folie. Je m'é-
tais précipité sur la scène. Mais que
faire? Il s'entêtait, il extravaguait, avec
des gestes désordonnés. Il n'y avait
même pas à baisser le rideau, puisque
sa table était placée devant ce rideau,
afin, quand la pièce commencerait, de
laisser l'effet de Surprise du décor.
L'envoyer chercher par des employés
du théâtre? Dans l'état de nervosité où
il se trouvait, pouvait-on, le cas
échéant, engager avec lui une lutte de-
vant le public? La situation était vrai-
ment extraordinaire, et j'ai encore un
petit frisson en y songeant. Du man-
teau d'Arlequin, je l'exhortais à se re-
tirer, mais il n'entendait pas, ou ne vou-
lait pas entendre, et, presque menaçant,
à présent, se promenant de long en
large, il délirait, continuant à prononcer
des mots sans suite, dans une sorte de
frénésie.
J'eus l'inspiration de faire baisser la
rampe. Cette quasi-obscurité soudaine le
surprit, l'apaisa presque, et, après un
dernier geste de colère, s'éteignant peu
à peu, il consentit à quitter la scène. Il
traversa le théâtre en hâte, s'arrêta à
la dernière marche de l'escalier menant
à un couloir, sembla revenir à lui, et,
comme je m'approchais, me dit, avec
plus de calme que je n'en attendais:
— J'ai tout de même fait une bonne
leçon.
Il partit, nous laissant effarés en-
core!.., Le lendemain, pappris qu'on
l'avait emmené en Suisse. Quinze jours
plus tard, il était arrêté à Genève, dans
la rue, et il mourait au bout de quelques
mois, dans la pire déchéance d'une
haute intelligence.
André de Lorde, qui cherchait le tra-
gique, en avait eu, pour ses débuts, au-
tour de sa pièce, par-dessus le marché.
Paul GINISTY.
Nous publierons demain une nouvelle de,
1 PAUL DOLLFUS
Scènes naturelles
'Avec les mauvais fours; tes théâtres en
plein air disparaissent un à un dans la pluie
et dans la boue. Aux premiers beaux jours,
nous les verrons rendre et nous ne sau-
rions trop nous en applaudir.
Il serait à souhaiter toutefois que, dans
les nouveaux programmes élaborés par les
.maîtres' des champs, on fasse une part plus
large à la vie moderne et que l'on s'hyp-
notise moins sur l'imitation servite de l'an-
tique.
Personnellement, le me suis îoujours.
trouvé gêné vis-à-vis des employés du che-
miji dp fer lprsaije. 4é4araizant dans une
petite gare de banlieue, il m'a fallu deman-
der mon chemin pour trouver le Théâtre
antique de la Nature. Je me suis senti tout
aussitôt l'état d'âme de ces naturiens qui
circulent dans nos rues les pieds nus, les
cheveux au vent entourés de bandelettes,
un bambou à la main et un drap de lit sur
les épaules. Volontiers, pour demander mon
chemin, j'aurais employé le langage de la
Révolution française et interpellé le citoyen
aiguilleur ou la citoyenne préposée à la
garde des barrières.
Cette gêne vient de ce que le Théâtre des
Elus et de l'Emancipation sociale de Mont-
rouge se trouve généralement situé dans
des terrains vagues plantés de tessons de
bouteilles, près de la zone militaire, entre
des tonnelles où de braves apaches 1907
font un zanzibar ou jouent aux boules. On
se sent tout de suite un peu rococo et les
expressions antiques que l'on emploie de-
viennent terriblement disproportionnées et
désuètes.
Cette fausse situation est double. Elle
tient, tout d'abord, à notre indigence mo-
rale, qui nous force toujours à chercher des
appuis dans les siècles passés plutôt que de
créer vaillamment quelque chose de réso-
lument moderne; et puis, il y a aussi un
peu de cette indigence financière qui carac-
térise toujours les idées trop généreuses et
ne manque point, la plupart du temps, de
les faire sombrer dans le ridicule. :
Un tel naufrage serait regrettable, le le
répète, pour des théâtres qui sont appelés
à remporter un succès bien plus considéra-
ble qu'on ne le pense encore à l'heure ac-
tuelle. •
Aussi bien conviendrait-il d'encourager
tes capitaux de toute sorte (i _s'y' intéresser.
Les capitaux moraux tout d'abord, dont nos
grands auteurs sont les dépositaires; les ca-
pitaux matériels ensuite, qui feraient dis-
paraître ce fâcheux caractère de Mardi gras
qui, malheureusement, a tait beaucoup de
tort, jusqu'à ce jour, aux entreprises de
théâtres en plein air.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, 3 huit heures et !demie, à
l'Odéon, première représentation de Le
Voyage au Caire, comédie en un acte de
M. Gabriel Faure, et de Son Père, comé-
die en quatre actes, de MM, Albert Gui-
non ,et Alfred Bouchinet,.
s
uperstitionsl
Lundi procHain, aura lieu - la pre-
mire représentation de Samson, oeuvre
nouvelle de M. Henry Bernsteih.
Comme on pourra le voir, le titre de la
nouvelle pièce du jeune et brillant drama-
turge comporte six lettres.
C'est, chez M. Henry Bernstein une su-
perstition de joueur. Toutes ses pièces, sauf
deux — et justement les deux qui ont le
moins brillamment réussi: Frère Jacques et
Le Bercail, n'ont jamais dépassé la demi-
douzaine de voyelles ou de consonnes.
Qu'on en juge:
Avant Samson, nous avons applaudi Le
Marché, Le Détour, Joujou, Le Rafale, La
Griffe, Le Voleur.
Toutes ces pièces ont six lettres. Les
prochaines n'en auront pas davantage, leur
titres sont: Le Tocsin, La Gloire, La Co-
lère,
u
■ n autre écrivain superstitieux c'est M.
Pierre Wolff, mais son fétichisme
s'exerce de manière différente. Pour que
ses comédies réusissent, il faut qu'elles
contiennent le mot « bossu ». Dans toutes
celles qu'il a fait jouer: Le Béguin, L'Age
d'aimer, Le Secret de Polichinelle, il a
toujours été question d'un bossu; dans sa
dernière pièce, Le Ruisseau, on voyait
même, au deuxième acte, passer sur la
scène un homme atteint de la gibbosité
d'Esope.
Gageons que si le titre n'était pas déjà
pris, la prochaine pièce de M. Pierre Wolff
s'appellerait Le Bossu.
Et dire que ces deux auteurs sont per-
suadés que leur succès ne vient que de la
stricte observation de ces originales su-
perstitioril. ,.-
Quelle modestie !
C
hez les dix: -.
C'est aujourd'hui que les' neuf -aca-
démiciens, cnoisis par les frères uoncourt
pour assurer leur gloire posthume et dîner
ensemble tous les mois nommeront un rem-
plaçant à J.-K. Huysmans.
La lutte, on le sait, est circonscrite entre
trois écrivains qui touchent tous les trois
au théâtre. Tous les trois sont auteurs et
deux sont ou furent des critiques dramati-
ques distingués.
A ce propos, on n'a pas oublié avec
quelle sévérité M. Henri Céard jugea,
dans L'Evénement, les œuvres des frères
dont il se réclame aujourd'hui.
Certes, l'on n'hérite pas des gens que
l'on assassine, mais l'on oublie si vite à
Paris!
Entre les auteurs de L'Autre, de Poil de
Carotte et de La Chanoinesse, ComŒdia
n'a pas besoin de dire à qui va sa préfé-
rence..
Tous les lettrés le devineront.
u,
n gros procès de théâtre.
Une jeune artiste, aujourd'hui co-
médienne — et comédienne de talent —
avait accompli, dans un grand music-hall,
up exercice terriblement périlleux. Ris-
quant sa vie chaque, soir, elle avait — ce
qui était fort juste — exigé de très gros
appointements. Ces appointements ne fu-
rent pas payés, le music-hall en question
ayant fait de mauvaises affaires.
Cela, jusqu'à présent, n'a rien de très
sensationnel.
Mais il se trouve que trois hommes très
riches, très connus, occupant, dans le
monde de la grande industrie et de la ma-
gistrature, une situation considérable,
et qui faisaient partie du conseil d'admi-
nistration dudit music-hall, avaient garanti
à la jeune artiste que ses appointements lui
seraient intégralement payés. En même
temps que leur garantie personnelle, ils lui
avaient, afin qu'elle eût tout à fait con-
fiance, fait valoir que le capital du théâtre
en question était considérable, et lui avaient
fourni des chiffres qui auraient rendu cré-
dule saint Thomas lui-même.
Lorsque les appointements ne furent pas
payés et que l'important triumvirat se fut
retiré de .la malencontreuse combinaison,
on vérifia les livres et l'on s'aperçut que
les chiffres étaient faux.
La jeune artiste, furieuse à bon droit,
déposa une plainte, et le commissaire aux
délégations judiciaires vient de décider,
après examen des faits, qu'une instruction
s'imposait. -
Un juge va donc être commis.
Le procès, s'il vient jamais, ne manquera
pas d'être piquant. Verrons-nous traînés sur
les' bancs de la correctionnelle, accusés
d' « escroquerie », un juge et deux grands
industriels ?
Ce seront sans doute des personnages
moins éclatants que ceux qui furent les hé-
ros du procès Harden, mais ce ne sera déjà
pas mal.
u
n Bayreuth italien:
Tout comme l'Allemagne, l'Italie
aura sa saison classique, mais cette fois ce
ne sera pas un seul compositeur qui fournira
les éléments de la « période italienne ».
En effet, MM. Ricordi, les éditeurs bien
connus, ont l'intention d'organiser à Venise
une série de représentations du vieux ré-
pertoire italien. Pour donner un plus grand
éclat à cette manifestation rétrospective, les
impressarii obtiendraient — moyennant de
fortes espèces, naturellement — le con-
cours de tous les artistes italiens. di primo
cartello.
Elizir d'Amore, Don Pasquale, La Tra-
viata, La Forza del Destino, interprétés par
Caruso, Bonci et autres étoiles. Voilà qui
ne sera pas sans intéresser fort les mélo-
manes d'au delà des Alpes.
Malheureusement, on prévoit un écueil.
Sonzogno, l'éditeur rival de Ricordi, con-
sentira-t-il à traiter pour le répertoire dont
il est propriétaire?
Les uns disent oui; d'autres, plus au cou-
rant de la vieille rivalité entre Ricordi et
Sonzogno, disent non! Alors!.
L
'Anglais tel qji'on le parle, ïa très amu-
--sante tsfècs éc Ttfrtwr Bernard. a été,
comme on le sait, traduite en anglais, avec
l'autorisation de "'auteur, par M. Gaston
Mayer, directeur att Royalty Theatre.
On nous annonce de Londres qu'elle sera
jouée devant le roi d'Angleterre, à l'occa-
sion de la venue à Londres de LL. MM. le
roi et la reine d'Espagne. Ainsi que nous
le disions avant-hier, le nom de l'auteur
français avait été omis sur certaines af.
ches anglaises (mais non sur celles ou
Playhouse-Theatre, où il a toujours figuré),
mais M. Gaston Mayer, un vieil ami de
Tristan Bernard, s'est empressé de faire
rectifier cette erreur.
0
n remarque, aux environs Immédiats
des principaux théâtres subvention-
nés, de confortables magasins aux devan-
tures chargées d'affiches, véritables succur-
sales du bureau de location d'en face.
Le prix extravagant des loyers, en ces
quartiers luxueux, impose cette remarque
que le trafic des billets de théâtre semble
nourrir grassement son homme.
Cette institution n'est pas de date très
ancienne. Il semble bien qu'avant la Révo-
lution de 1830 les auteurs se contentaient
encore de donnei des billets à leurs pa-
rents, amis, fournisseurs -et domestiques, à
charge pour ceux-ci d'applaudir frénétique-
ment la pièce.
Armand d'Artois, auteur oublié d'agréa-
bles vaudevilles, fut peut-être le père in-
conscient de ce négoce. Il avait passé une
sorte de marché avec un citoyen qui lui
prenait tous ses billets et se chargeait de
réglementer la claque.
Les prosélytes ne se firent pas attendre ;
mais on peut dire que c'est le succès écla-
tant de Robert le Diable, en 1831, qui fit
réellement du trafic des billets une profes-
sion. L'affluénce était telle aux guichets
que des malheureux ne tardèrent pas à
comprendre quels bénéfices ils réaliseraient
à taire la queue pour revendre aux retarda-
taires.
Persécutés, traqués par la police, ces né-
gociants d'un nouveau genre s'organisèrent
et ouvrirent des boutiques, à l'abri desquel-
les ils n'ont fait que prospérer,
A
propos!
M. Lucien Guitry va jouer Sam-
son. C'est un rôle qui exige une opulente
chevelure ; malheureusement, M. Lucien
Guitry est affligé d'une calvitie presque
complète.
Alors, pour donner à son auteur et à
l'histoire sainte, une petite satisfaction, il
vient de' se faire couper la moustache.
On fait ce qu'on peut. -
N
e vendez pas vos bijoux, perles et pier-
res fines, ainsi que vos reconnaissan-
ces de bijoux, sans les montrer au Comptoir
International, 44, Çlhaussée-d Antin, -qui
paie très cher. Téléphone: 269-67. qUI
NOUVELLE A LA MAIN
u
n ténor de café-concert est poursuivi
en correctionnelle pour avoir chanté
un couplet plus que léger.
Après la plaidoirie, le président demande
au prévenu: ,
— N'avez-vous rien.à ajouter.,..
— Pardon, monsieur le président, puis-
que vous allez me condamner pour une
chanson, je demande que vous m'appliquiez
la loi Béranger !..,
Le Masque de Verre.
Mme Marguerite Carré
La carrière d'une grande artiste. -- Du Théâtre de Nantes à
l'Opéra=Comique. « Ses diverses créations.
Mme Marguerite Carré occupe, par sa
situation, le premier rang, à l'Opéra-Co-
mique, et le partage par son talent. La
fortune l'a favorisée sans doute, mais si
elle lui a maintenu ses dons, c'est qu'elle
les méritait. Mme Carré a aidé à son
bonheur par un travail opiniâtre. Le di-
recteur de l'Opéra-Comique, on le sait,
donne à ses artistes l'exemple de l'acti-
vité; et l'on sait aussi qu'aucune pen-
sionnaire de sa Maison ne montre plus
d'énergie et d'application à l'étude et à
la composition des rôles multiples et de
caractère tout opposés qui lui sont con-
fiés. A force de volonté, elle est montée
Photos Manuel.
Mme MARGUERITE CARRE
dans CENDRILLON.
(PREMIER ACTE)
des seconds emplois, où elle était ex-
quise, aux premiers, qu'elle garde avec
un succès incontesté. k
Sa carrière est très simple et très unie.
Fille de M, Giraud, ùn baryton de
talent qui fut directeur de plusieurs
théâtres de province, entre autres de
celui de Nantes, elle eut de bonne heure
le goût de la musique et "du chant, mais
elle ne songeait pas à devenir artiste.
Ce fut, assure-t-on, La Vie de bohème,1
de Puccini, pour.laquelle elle s'était pas-r
sionnée, qui décida de sa vocation. Elle
étudia seule le rôle de Mimi et, aprèâ
quelques répétitions en scène, elle dé-
buta sur le théâtre dirigé par son père
et obtint beaucoup de succès.
Son second début eut lieu à Rouen, où
elle chanta le rôle de Cendrillon, que
Massenet lui avait appris.
Son entrée à l'Opéra-Comique date de
1901. Elle s'essaya d'abord dans un pe-
tit rôle de Lakmé, puis, quand elle eut
pris contact avère le public parisien, elle
se jeta bravement dans le grand courant
en succédant, dans le rôle de Mimi (17
octobre 1901), à Mlle Guiraudon, qui
venait de quitter le théâtre pour épouser
M. Henri Cain. Elle plut beaucoup au
public, beaucoup aussi au directeur, et
devint Mme Carré. C'est sous ce nom
qu'elle fit sa première création, Her-
mine, de Titania (20 janvier 1902). Cel-
les qui suivirent furent : Gabrielle, de
La Petite Maison (5 juin 1903); Berthe,
de La Fille de Roland (16 mars 1904);
Miarka (7 novembre 1905); Nina, du
Chérubin (14 février 1905, à Monte-Car-
lo, puis à l'Opéra-Comique, 23 mai de
la même année); Madame Butterfly (28
décembre 1906) ; et enfin Jacqueline, de
Fortunio (5 juin 1907).
Les rôles qu'elle a repris sont les sui-i
vants : Cendrillon (23 février 1903); So.!
phie, de Werther (24 avril 1903); Ro-
zenn, du Roi d'Ys (16 janvier 190% et'
Manon (17 septembre 1904).
Mme Marguerite Carré est blonde
belle et jeune, tout le, monde le sain
cela nous dispense de faire son portrait.
Son âge exact? Je ne saurais le fixer<
Vers 1 année 1886, je rencontrais sou-
venVati cabinet de l'éditeur Hartmann,
M. Giraud, qui venait, tenant par la
main sa fille, une mignonne blondinette
de quatre à cinq ans. Comptez aar voa
doigts et vous serez à pea près reiae&.
gnés.
: J- t.
———————— ———— ——————.—— Jo
LE THÉÂTRE ET LA POLITIQUE
— i
Le budget des 'Beaux=Arts
Les réflexions de M. le rapporteur Buyat, député du Rhône, sur*
les concours du Conservatoire et l'éducation
artistique et littéraire de la Nation.
Les Chambres sont rentrées. Comoe-
dia l'a annoncé en trois lignes seule-
ment, car notre journal jamais ne vit
dans ses salons se dérouler — et c'est
tant mieux — la traîne multicolore de
Mme Politique. C'est une actrice vieille
comme le monde, turbulente et rageuse
dont « il ne veut point connaître
Cependant, quand son face-à-mam se
promène sur les choses du théâtre, Co-
mœdia est bien obligé d'avoir avec elle
'quelque contact. Et c'est, de-ces courtes
minutes, une information qui jaillit.
Voici celle de demain. Je dis « de de-
main» à dessein, car. il s'agit du rapi
port de M. Buyat, député du Rhône, sur
le budget des Beaux-Arts.
Mm Buyat est un homme charmant..
Avec lui, on oublie la vieille duègne'
dont nous parlions tout' à l'heure, et
comme son amabilité se fait aveugle,
nous réussissons à lui dérober quelques:
feuillets de son rapport. Notre honnês
teté bien connue fond comme un sorbet
devant cette primeur : une information
inédite. Le Rhône et M. Buyat nous
pardonneront : le but était si drôle —,
renseigner les lecteurs et lectrices do
* 9 centïmes
Le Numéro : S centimes
Jeudi 31 Octobre 1907.
JÊp^m WmBL Bfesllk ÉMmf A B'w K §Ê
Bv/ j£' m rm I w'm F Bfc j ir^ ^■|hh » j- 9 mm B |* » w* 3k
Rédacteur en Chef'i G. de PAWLOWSKI
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Étranger. 40 » 20 »
eO (J VENIRS DE THÉÂTRE
te Conférencier fou
Voici la saison revenue des confè-
rences, et on en annonce un peu partout,
en effet" en ce moment. Sur des tables
au tapis vert traditionnel, un nombre
considérable de verres d'eau sucrée
?t être disposés.
J'ai dû, pendant quelque dix ans, or-
ganiser des conférences précédant- les
« jouées classiques ou les récitations des
« Samedis » de l'Odéon, et je crois bien
;~r vu défiler tous les types de confé-
rs, depuis les vétérans de l'art de
la parole jusqu'aux débutants et même
jusqu'à une débutante, car c'est, en ce
théâtre, un devoir du directeur d'être ac-
déblllant à toutes les bonnes volontés. La
débutante était une jeune personne qui
ni endait avec crânerie les droits fémi-
s - y compris celui de parler sur
une scène nationale et subventionnée.
Elle fut d'autant plus brave qu'elle était
torturée par une terrible émotion.
D'ailleurs, sauf pour quelques vieux
routiers, bronzés sur tout, les dernières
minutes qui s'écoulent avant l'instant de
çJ^^nencer m'ont toujours paru assez
es pour les conférenciers. Les plus
J|tres d'eux-mêmes, qui n'ont pas le
fcjfldre trouble dans une petite salle,
auvent une sensation d'inquiétude à
censée de prendre contact avec le pu-
au C d'un théâtre, et j'en sais un, habitué
d^Uccès, pourtant, qui ne manquait pas
"le dire, au moment où le régisseur
v naît le chercher :
- Sapristi! ce que je m'en irais, si
je le pouvais!.
J'ai vu un homme fort distingué, ayant
l'expérience de l'enseignement, et qui
t'" des choses intéressantes sur les lè-
vres, devenir subitement aphone et, de-
vant les spectateurs, surpris, que j'eusse
eu la pensée d'aller chercher un muet,
couvrir vainement la bouche sans qu'il en
sortit aucun son, en gesticulant désespé-
rément.
Mais ce ne sont que menus incidents
du début de la conférence, pour quel-
que-uns qui ne domptent pas tout de
suite le « trac ! Au bout d'un instant,
| Apprennent leur assiette, et la ttlQin-
barque d'approbation leur rend la
Ite possession d'eux-mêmes.
Le Plus singulier souvenir que j'aie des
differences de l'Odéon est une scène
inattendue et vraiment cruelle. Imaginez
le conférencier donnant soudain des si-
manifestes de démence, sans que le
lyc puisse comprendre la triste vérité,
pe, ce public, il le brave, il le défie,
î^Xàspère, dans l'égarement de sa
place d'une simple conférence,
eut, ce jour-là, sans s'en rendre
compte d'abord, un drame réel.
Nos « samedis» offraient, parfois,
courtes pièces, « d'avant-gardé »,
comme on dit à présent, d'un genre un
exceptionnel, essais de jeunes au-
teurs, et c'était, cette fois, l'un des pre-
miers ouvrages d'André de Lorde, qui
se plaisait déjà dans le terrible ou dans
On parlait encore de la « Dormeuse »
de Thénelles, qui avait été, pendant
quinze ans, étrangère à la vie. André de
avait mis à la scène le réveil d'une
houreuse créature, victime d'un cas
dialogue, et quel réveil! Elle s'était en-
dormie dans le bonheur, et il n'y avait
autour d'elle que des ruines. Vous
supposez que de Lorde n'avait pas atté-
ndé cette situation et qu'il avait volon-
tiers accumulé les particularités tragi-
long sommeil, parfaitement au-
Que, pouvait paraître invraisem-
pourtant, aux spectateurs non in-
et j'avais pensé à demander une
txplication de ce phénomène phy-
à l'homme qui l'avait observé
près, à un médecin devenu pro-
à la Faculté, et dont les travaux
hystérie - faisaient autorité.
Je l'avais connu dix ans auparavant,
était chef de clinique à la Sal-
puis, comme il arrive souvent
je l'avais perdu de vue. J'avais
souvenir d'un lettré autant que d'un
d'un causeur spirituel, aimant le
railleurs, et il me semblait que
ne fût plus à même d'intéres-
le publique que ce maître qui, plus que-
avait affronté le mystère des
de la pauvre machine hu-
Je lui écrivis; il vint me voir: je
le trouvai fatigué, vieilli, mais surtout,
d'un orgueil singulier, un peu cho-
nl' Mais il avait établi sa réputation
M de longs efforts, et ce travers
excusable, après tout. Il comprit
ce que nous attendions de
jaques mots sur ce roman de la
eysique, quelques indications sur
bizarreries de la réalité,
q,,, saisissants tableaux ouvrant
ofanes (puisqu'il voulait bien quit-
k clchaire ,pour la table du conféren-
horizons sur tout ce qui décon-
fait un peu frissonner, dans ce
d'une science nouvelle. Dans
vtVth^K- net, il esquissa cette causerie de
la plus attachante et la plus pit-
Le samedi suivant, il arrivait assez
! {)s avant l'heure du spectacle et
faisait installer sur la scène un appareil
à projections.
— Je vais, dit-il, montrer des choses
qui paraîtront curieuses à votre public.
Il paraissait un peu exalté, un peu
nerveux. Mais, lui aussi, malgré son au-
torité, n'éprouvait-il pas la petite émo-
tion d'un changement de cadre et d'au-
ditoire?
Il commença, et il s'empara tout de
suite de l'attention par un exposé excel-
lent du sujet. Cette attention s'attachait,
d'ailleurs, aussi à sa personne: n'avait-il
pas touché au merveilleux, n'avait-il pas
été lui-même une sorte de magicien,
imposant sa volonté aux hystériques,
tentant des expériences hardies, abolis-
sant pour eux le temps et l'espace?
De ma loge, je l'écoutais, avec quel-
ques-uns des conférenciers habituels, ve-
nus pour assister à ce début, sur la scène
d'un théâtre, d'un savant.
Soudain, le docteur annonça une pro-
jection (il avait amené un aide qui n'a-
vait pas à discuter ses instructions) et l'on
vit avec surprise qu'elle représentait un
porte-parapluies formé par un ours en
bois. Il se lança, sur cet ours, dans des
considérations dont on sourit, bien que
les plaisanteries parussent un peu lour-
des ; puis, sur son ordre, l'écran montra
une série d'équations qu'il commenta
longuement, mais fort mystérieusement.
— Ah ! ça, il n y est plus ! dit un spec-
tateur placé devant ma loge.
Ce spectateur résumait l'opinion que
mes hôtes et moi nous avions depuis un
moment. Il égarait, en effet. Mais peut-
être ces chiffres servaient-ils à une dé-
monstration austère, qui nous échappait.
Le conférencier, les abandonnant, tira
de sa poche un presse-papier japonais,
et en fit l'éloge avec une étrange admira-
tion. Une certaine inquiétude commen-
çait à me gagner; le docteur avait main-
tenant un débit saccadé, il semblait sur-
excité, il y avait en lui de l'égarement.
Ma première pensée fut qu'il se trouvait
souffrant, et que, courageusement, il ne
voulait pas avouer un malaise qui obs-
curcissait ses idées.
Le public, tout à l'heure si accueillant,
devenait houleux et s'impatientait. Ces
murmures déterminèrent chez le docteur
une colère qui se traduisit par de singu-
lières imprécations. Il prit son verre
d'eau de conférencier et sembla s'en
taire une arme. Puis, et ce fwt vratmcrii
effrayant, il divagua complètement.
Les spectateurs ne pouvaient s'avi-
ser de ce qui se passait en réalité
de lamentable. Ils riaient bruyamment,
avec cette gaminerie qui se retrouve si
vite dans la foule, ou ils criaient: « As-
.sez ! assez !»
Il n'était que trop certain, maintenant,
que ce fut une attaque de folie. Je m'é-
tais précipité sur la scène. Mais que
faire? Il s'entêtait, il extravaguait, avec
des gestes désordonnés. Il n'y avait
même pas à baisser le rideau, puisque
sa table était placée devant ce rideau,
afin, quand la pièce commencerait, de
laisser l'effet de Surprise du décor.
L'envoyer chercher par des employés
du théâtre? Dans l'état de nervosité où
il se trouvait, pouvait-on, le cas
échéant, engager avec lui une lutte de-
vant le public? La situation était vrai-
ment extraordinaire, et j'ai encore un
petit frisson en y songeant. Du man-
teau d'Arlequin, je l'exhortais à se re-
tirer, mais il n'entendait pas, ou ne vou-
lait pas entendre, et, presque menaçant,
à présent, se promenant de long en
large, il délirait, continuant à prononcer
des mots sans suite, dans une sorte de
frénésie.
J'eus l'inspiration de faire baisser la
rampe. Cette quasi-obscurité soudaine le
surprit, l'apaisa presque, et, après un
dernier geste de colère, s'éteignant peu
à peu, il consentit à quitter la scène. Il
traversa le théâtre en hâte, s'arrêta à
la dernière marche de l'escalier menant
à un couloir, sembla revenir à lui, et,
comme je m'approchais, me dit, avec
plus de calme que je n'en attendais:
— J'ai tout de même fait une bonne
leçon.
Il partit, nous laissant effarés en-
core!.., Le lendemain, pappris qu'on
l'avait emmené en Suisse. Quinze jours
plus tard, il était arrêté à Genève, dans
la rue, et il mourait au bout de quelques
mois, dans la pire déchéance d'une
haute intelligence.
André de Lorde, qui cherchait le tra-
gique, en avait eu, pour ses débuts, au-
tour de sa pièce, par-dessus le marché.
Paul GINISTY.
Nous publierons demain une nouvelle de,
1 PAUL DOLLFUS
Scènes naturelles
'Avec les mauvais fours; tes théâtres en
plein air disparaissent un à un dans la pluie
et dans la boue. Aux premiers beaux jours,
nous les verrons rendre et nous ne sau-
rions trop nous en applaudir.
Il serait à souhaiter toutefois que, dans
les nouveaux programmes élaborés par les
.maîtres' des champs, on fasse une part plus
large à la vie moderne et que l'on s'hyp-
notise moins sur l'imitation servite de l'an-
tique.
Personnellement, le me suis îoujours.
trouvé gêné vis-à-vis des employés du che-
miji dp fer lprsaije. 4é4araizant dans une
petite gare de banlieue, il m'a fallu deman-
der mon chemin pour trouver le Théâtre
antique de la Nature. Je me suis senti tout
aussitôt l'état d'âme de ces naturiens qui
circulent dans nos rues les pieds nus, les
cheveux au vent entourés de bandelettes,
un bambou à la main et un drap de lit sur
les épaules. Volontiers, pour demander mon
chemin, j'aurais employé le langage de la
Révolution française et interpellé le citoyen
aiguilleur ou la citoyenne préposée à la
garde des barrières.
Cette gêne vient de ce que le Théâtre des
Elus et de l'Emancipation sociale de Mont-
rouge se trouve généralement situé dans
des terrains vagues plantés de tessons de
bouteilles, près de la zone militaire, entre
des tonnelles où de braves apaches 1907
font un zanzibar ou jouent aux boules. On
se sent tout de suite un peu rococo et les
expressions antiques que l'on emploie de-
viennent terriblement disproportionnées et
désuètes.
Cette fausse situation est double. Elle
tient, tout d'abord, à notre indigence mo-
rale, qui nous force toujours à chercher des
appuis dans les siècles passés plutôt que de
créer vaillamment quelque chose de réso-
lument moderne; et puis, il y a aussi un
peu de cette indigence financière qui carac-
térise toujours les idées trop généreuses et
ne manque point, la plupart du temps, de
les faire sombrer dans le ridicule. :
Un tel naufrage serait regrettable, le le
répète, pour des théâtres qui sont appelés
à remporter un succès bien plus considéra-
ble qu'on ne le pense encore à l'heure ac-
tuelle. •
Aussi bien conviendrait-il d'encourager
tes capitaux de toute sorte (i _s'y' intéresser.
Les capitaux moraux tout d'abord, dont nos
grands auteurs sont les dépositaires; les ca-
pitaux matériels ensuite, qui feraient dis-
paraître ce fâcheux caractère de Mardi gras
qui, malheureusement, a tait beaucoup de
tort, jusqu'à ce jour, aux entreprises de
théâtres en plein air.
G. DE PAWLOWSKI.
Échos
Ce soir, 3 huit heures et !demie, à
l'Odéon, première représentation de Le
Voyage au Caire, comédie en un acte de
M. Gabriel Faure, et de Son Père, comé-
die en quatre actes, de MM, Albert Gui-
non ,et Alfred Bouchinet,.
s
uperstitionsl
Lundi procHain, aura lieu - la pre-
mire représentation de Samson, oeuvre
nouvelle de M. Henry Bernsteih.
Comme on pourra le voir, le titre de la
nouvelle pièce du jeune et brillant drama-
turge comporte six lettres.
C'est, chez M. Henry Bernstein une su-
perstition de joueur. Toutes ses pièces, sauf
deux — et justement les deux qui ont le
moins brillamment réussi: Frère Jacques et
Le Bercail, n'ont jamais dépassé la demi-
douzaine de voyelles ou de consonnes.
Qu'on en juge:
Avant Samson, nous avons applaudi Le
Marché, Le Détour, Joujou, Le Rafale, La
Griffe, Le Voleur.
Toutes ces pièces ont six lettres. Les
prochaines n'en auront pas davantage, leur
titres sont: Le Tocsin, La Gloire, La Co-
lère,
u
■ n autre écrivain superstitieux c'est M.
Pierre Wolff, mais son fétichisme
s'exerce de manière différente. Pour que
ses comédies réusissent, il faut qu'elles
contiennent le mot « bossu ». Dans toutes
celles qu'il a fait jouer: Le Béguin, L'Age
d'aimer, Le Secret de Polichinelle, il a
toujours été question d'un bossu; dans sa
dernière pièce, Le Ruisseau, on voyait
même, au deuxième acte, passer sur la
scène un homme atteint de la gibbosité
d'Esope.
Gageons que si le titre n'était pas déjà
pris, la prochaine pièce de M. Pierre Wolff
s'appellerait Le Bossu.
Et dire que ces deux auteurs sont per-
suadés que leur succès ne vient que de la
stricte observation de ces originales su-
perstitioril. ,.-
Quelle modestie !
C
hez les dix: -.
C'est aujourd'hui que les' neuf -aca-
démiciens, cnoisis par les frères uoncourt
pour assurer leur gloire posthume et dîner
ensemble tous les mois nommeront un rem-
plaçant à J.-K. Huysmans.
La lutte, on le sait, est circonscrite entre
trois écrivains qui touchent tous les trois
au théâtre. Tous les trois sont auteurs et
deux sont ou furent des critiques dramati-
ques distingués.
A ce propos, on n'a pas oublié avec
quelle sévérité M. Henri Céard jugea,
dans L'Evénement, les œuvres des frères
dont il se réclame aujourd'hui.
Certes, l'on n'hérite pas des gens que
l'on assassine, mais l'on oublie si vite à
Paris!
Entre les auteurs de L'Autre, de Poil de
Carotte et de La Chanoinesse, ComŒdia
n'a pas besoin de dire à qui va sa préfé-
rence..
Tous les lettrés le devineront.
u,
n gros procès de théâtre.
Une jeune artiste, aujourd'hui co-
médienne — et comédienne de talent —
avait accompli, dans un grand music-hall,
up exercice terriblement périlleux. Ris-
quant sa vie chaque, soir, elle avait — ce
qui était fort juste — exigé de très gros
appointements. Ces appointements ne fu-
rent pas payés, le music-hall en question
ayant fait de mauvaises affaires.
Cela, jusqu'à présent, n'a rien de très
sensationnel.
Mais il se trouve que trois hommes très
riches, très connus, occupant, dans le
monde de la grande industrie et de la ma-
gistrature, une situation considérable,
et qui faisaient partie du conseil d'admi-
nistration dudit music-hall, avaient garanti
à la jeune artiste que ses appointements lui
seraient intégralement payés. En même
temps que leur garantie personnelle, ils lui
avaient, afin qu'elle eût tout à fait con-
fiance, fait valoir que le capital du théâtre
en question était considérable, et lui avaient
fourni des chiffres qui auraient rendu cré-
dule saint Thomas lui-même.
Lorsque les appointements ne furent pas
payés et que l'important triumvirat se fut
retiré de .la malencontreuse combinaison,
on vérifia les livres et l'on s'aperçut que
les chiffres étaient faux.
La jeune artiste, furieuse à bon droit,
déposa une plainte, et le commissaire aux
délégations judiciaires vient de décider,
après examen des faits, qu'une instruction
s'imposait. -
Un juge va donc être commis.
Le procès, s'il vient jamais, ne manquera
pas d'être piquant. Verrons-nous traînés sur
les' bancs de la correctionnelle, accusés
d' « escroquerie », un juge et deux grands
industriels ?
Ce seront sans doute des personnages
moins éclatants que ceux qui furent les hé-
ros du procès Harden, mais ce ne sera déjà
pas mal.
u
n Bayreuth italien:
Tout comme l'Allemagne, l'Italie
aura sa saison classique, mais cette fois ce
ne sera pas un seul compositeur qui fournira
les éléments de la « période italienne ».
En effet, MM. Ricordi, les éditeurs bien
connus, ont l'intention d'organiser à Venise
une série de représentations du vieux ré-
pertoire italien. Pour donner un plus grand
éclat à cette manifestation rétrospective, les
impressarii obtiendraient — moyennant de
fortes espèces, naturellement — le con-
cours de tous les artistes italiens. di primo
cartello.
Elizir d'Amore, Don Pasquale, La Tra-
viata, La Forza del Destino, interprétés par
Caruso, Bonci et autres étoiles. Voilà qui
ne sera pas sans intéresser fort les mélo-
manes d'au delà des Alpes.
Malheureusement, on prévoit un écueil.
Sonzogno, l'éditeur rival de Ricordi, con-
sentira-t-il à traiter pour le répertoire dont
il est propriétaire?
Les uns disent oui; d'autres, plus au cou-
rant de la vieille rivalité entre Ricordi et
Sonzogno, disent non! Alors!.
L
'Anglais tel qji'on le parle, ïa très amu-
--sante tsfècs éc Ttfrtwr Bernard. a été,
comme on le sait, traduite en anglais, avec
l'autorisation de "'auteur, par M. Gaston
Mayer, directeur att Royalty Theatre.
On nous annonce de Londres qu'elle sera
jouée devant le roi d'Angleterre, à l'occa-
sion de la venue à Londres de LL. MM. le
roi et la reine d'Espagne. Ainsi que nous
le disions avant-hier, le nom de l'auteur
français avait été omis sur certaines af.
ches anglaises (mais non sur celles ou
Playhouse-Theatre, où il a toujours figuré),
mais M. Gaston Mayer, un vieil ami de
Tristan Bernard, s'est empressé de faire
rectifier cette erreur.
0
n remarque, aux environs Immédiats
des principaux théâtres subvention-
nés, de confortables magasins aux devan-
tures chargées d'affiches, véritables succur-
sales du bureau de location d'en face.
Le prix extravagant des loyers, en ces
quartiers luxueux, impose cette remarque
que le trafic des billets de théâtre semble
nourrir grassement son homme.
Cette institution n'est pas de date très
ancienne. Il semble bien qu'avant la Révo-
lution de 1830 les auteurs se contentaient
encore de donnei des billets à leurs pa-
rents, amis, fournisseurs -et domestiques, à
charge pour ceux-ci d'applaudir frénétique-
ment la pièce.
Armand d'Artois, auteur oublié d'agréa-
bles vaudevilles, fut peut-être le père in-
conscient de ce négoce. Il avait passé une
sorte de marché avec un citoyen qui lui
prenait tous ses billets et se chargeait de
réglementer la claque.
Les prosélytes ne se firent pas attendre ;
mais on peut dire que c'est le succès écla-
tant de Robert le Diable, en 1831, qui fit
réellement du trafic des billets une profes-
sion. L'affluénce était telle aux guichets
que des malheureux ne tardèrent pas à
comprendre quels bénéfices ils réaliseraient
à taire la queue pour revendre aux retarda-
taires.
Persécutés, traqués par la police, ces né-
gociants d'un nouveau genre s'organisèrent
et ouvrirent des boutiques, à l'abri desquel-
les ils n'ont fait que prospérer,
A
propos!
M. Lucien Guitry va jouer Sam-
son. C'est un rôle qui exige une opulente
chevelure ; malheureusement, M. Lucien
Guitry est affligé d'une calvitie presque
complète.
Alors, pour donner à son auteur et à
l'histoire sainte, une petite satisfaction, il
vient de' se faire couper la moustache.
On fait ce qu'on peut. -
N
e vendez pas vos bijoux, perles et pier-
res fines, ainsi que vos reconnaissan-
ces de bijoux, sans les montrer au Comptoir
International, 44, Çlhaussée-d Antin, -qui
paie très cher. Téléphone: 269-67. qUI
NOUVELLE A LA MAIN
u
n ténor de café-concert est poursuivi
en correctionnelle pour avoir chanté
un couplet plus que léger.
Après la plaidoirie, le président demande
au prévenu: ,
— N'avez-vous rien.à ajouter.,..
— Pardon, monsieur le président, puis-
que vous allez me condamner pour une
chanson, je demande que vous m'appliquiez
la loi Béranger !..,
Le Masque de Verre.
Mme Marguerite Carré
La carrière d'une grande artiste. -- Du Théâtre de Nantes à
l'Opéra=Comique. « Ses diverses créations.
Mme Marguerite Carré occupe, par sa
situation, le premier rang, à l'Opéra-Co-
mique, et le partage par son talent. La
fortune l'a favorisée sans doute, mais si
elle lui a maintenu ses dons, c'est qu'elle
les méritait. Mme Carré a aidé à son
bonheur par un travail opiniâtre. Le di-
recteur de l'Opéra-Comique, on le sait,
donne à ses artistes l'exemple de l'acti-
vité; et l'on sait aussi qu'aucune pen-
sionnaire de sa Maison ne montre plus
d'énergie et d'application à l'étude et à
la composition des rôles multiples et de
caractère tout opposés qui lui sont con-
fiés. A force de volonté, elle est montée
Photos Manuel.
Mme MARGUERITE CARRE
dans CENDRILLON.
(PREMIER ACTE)
des seconds emplois, où elle était ex-
quise, aux premiers, qu'elle garde avec
un succès incontesté. k
Sa carrière est très simple et très unie.
Fille de M, Giraud, ùn baryton de
talent qui fut directeur de plusieurs
théâtres de province, entre autres de
celui de Nantes, elle eut de bonne heure
le goût de la musique et "du chant, mais
elle ne songeait pas à devenir artiste.
Ce fut, assure-t-on, La Vie de bohème,1
de Puccini, pour.laquelle elle s'était pas-r
sionnée, qui décida de sa vocation. Elle
étudia seule le rôle de Mimi et, aprèâ
quelques répétitions en scène, elle dé-
buta sur le théâtre dirigé par son père
et obtint beaucoup de succès.
Son second début eut lieu à Rouen, où
elle chanta le rôle de Cendrillon, que
Massenet lui avait appris.
Son entrée à l'Opéra-Comique date de
1901. Elle s'essaya d'abord dans un pe-
tit rôle de Lakmé, puis, quand elle eut
pris contact avère le public parisien, elle
se jeta bravement dans le grand courant
en succédant, dans le rôle de Mimi (17
octobre 1901), à Mlle Guiraudon, qui
venait de quitter le théâtre pour épouser
M. Henri Cain. Elle plut beaucoup au
public, beaucoup aussi au directeur, et
devint Mme Carré. C'est sous ce nom
qu'elle fit sa première création, Her-
mine, de Titania (20 janvier 1902). Cel-
les qui suivirent furent : Gabrielle, de
La Petite Maison (5 juin 1903); Berthe,
de La Fille de Roland (16 mars 1904);
Miarka (7 novembre 1905); Nina, du
Chérubin (14 février 1905, à Monte-Car-
lo, puis à l'Opéra-Comique, 23 mai de
la même année); Madame Butterfly (28
décembre 1906) ; et enfin Jacqueline, de
Fortunio (5 juin 1907).
Les rôles qu'elle a repris sont les sui-i
vants : Cendrillon (23 février 1903); So.!
phie, de Werther (24 avril 1903); Ro-
zenn, du Roi d'Ys (16 janvier 190% et'
Manon (17 septembre 1904).
Mme Marguerite Carré est blonde
belle et jeune, tout le, monde le sain
cela nous dispense de faire son portrait.
Son âge exact? Je ne saurais le fixer<
Vers 1 année 1886, je rencontrais sou-
venVati cabinet de l'éditeur Hartmann,
M. Giraud, qui venait, tenant par la
main sa fille, une mignonne blondinette
de quatre à cinq ans. Comptez aar voa
doigts et vous serez à pea près reiae&.
gnés.
: J- t.
———————— ———— ——————.—— Jo
LE THÉÂTRE ET LA POLITIQUE
— i
Le budget des 'Beaux=Arts
Les réflexions de M. le rapporteur Buyat, député du Rhône, sur*
les concours du Conservatoire et l'éducation
artistique et littéraire de la Nation.
Les Chambres sont rentrées. Comoe-
dia l'a annoncé en trois lignes seule-
ment, car notre journal jamais ne vit
dans ses salons se dérouler — et c'est
tant mieux — la traîne multicolore de
Mme Politique. C'est une actrice vieille
comme le monde, turbulente et rageuse
dont « il ne veut point connaître
Cependant, quand son face-à-mam se
promène sur les choses du théâtre, Co-
mœdia est bien obligé d'avoir avec elle
'quelque contact. Et c'est, de-ces courtes
minutes, une information qui jaillit.
Voici celle de demain. Je dis « de de-
main» à dessein, car. il s'agit du rapi
port de M. Buyat, député du Rhône, sur
le budget des Beaux-Arts.
Mm Buyat est un homme charmant..
Avec lui, on oublie la vieille duègne'
dont nous parlions tout' à l'heure, et
comme son amabilité se fait aveugle,
nous réussissons à lui dérober quelques:
feuillets de son rapport. Notre honnês
teté bien connue fond comme un sorbet
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