Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-10-23
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 octobre 1907 23 octobre 1907
Description : 1907/10/23 (A1,N23). 1907/10/23 (A1,N23).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7645321q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
Première Année. — No 23 (Cfrotidien).
Le Numéro : t MMimèl
Mercredi 23 Octobre 190îf»
Rédacteur en Chef i o. de PAWLOWSKl
: RÉDACTION & ADMINISTRATION : ,
27,-,Uouleuard Poissonnière, PARIS - ,,-
TÉLÉPHONE ; 288-07
Presse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS..n.'
ABONNEMENTS :
» UN AN 6 MOIS
Da, tis - -
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: anger 40 » 20 p
REDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARU
TÉLÉPHONE : 288-07
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Adresse Télégraphique : COMŒDIA^PARIS
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr. f
Étranger. >. 40 b 20 »
Critiques=
Auteurs
C'est régulier. Chaque fois que je dé-
dre exPr^mer publiquement mon avis
sur une question, on ne me le demande
jamais. En revanche, on m'interroge
périodiquement sur beaucoup de sujets
qui ne m'inspirent rien, tels que l'impôt
sur les célibataires, ou les chapeaux de
1 emmes au théâtre.
Je n aurais pas été fâché d'être con-
voqué pour J'enquête sur les critiques-
auteurs, mais M. Rouzier-Dorcières,
que j' ai rencontré tous ces jours-ci au
journal, m'a parlé de différents sujets,
et n'a pas compris que j'avais quelque
chose à lui dire.
Je vais donc en parler de mon propre
mouvement, puisque personne ne m'en
Je tiens tout d'abord à déclarer (ayant
eu, dans ces derniers temps, deux pres-
les excellentes p ^^entesjque'jamaisla^ritiquene
aussi brillamment représentée.
C'est donc à un point de vue tout
théorique que je - ferai la remarque sui-
vante : i Il existe. des épreuves sérieuses
pour asélection des chevaux de pur
sang, des - cyclistes, des rameurs, des
joueurs de billard. Beaucoup de com-
ïiero fn^ enrichis ne doivent pas leur si-
ion On à leur simple veine, mais à des
dons spéciaux. Si lès auteurs dramati-
ques arrivent iau premier rang, c'est
grâce à leur mérite: le succès les met en
valeur, l'insuccès les élimine. Mais à la
suite de quelle sélection un critique par-
vient-il à sa place?
Je répète encore que nous avons ac-
tuellement un ensemble de critiques fe-
marquables. Mais c'est tout à fait pro-
videntiel. C'est parce que Dieu l'a
voulu.
\v E,n principe, certes, il vaudrait mieux
'\¡ Qlr de vrais critiques spécialistes pour
?er les pièces, et des auteurs qui fe-
aIent des pièces, exclusivement. Mais
tm Qu'on n'a pas trouvé un bon sys-
tème de sélection pour les critiques, il
faudra, mon cher Rouzier-Dorcières, se
Pçr bj.en i&açQBtes
V trltIques; à employer des auteurs.
Je sais très bien ce que l'on reproche
au critique-auteur.
C' est de la scène qu'il jugera les piè-
ces, au lieu de les juger de la salle.
Il discutera les moyens plutôt qu'il
n'étudiera les résultats.
En somme, il dégustera comme un
fabricant, au lieu d'apprécier comme un
cons fiimateur.
Mais ce sont là des reproches pure-
ment théoriques. Dans la réalité, un au-
teur fera un excellent critique.
D' abord, il y a des chances pour qu'il
s'y connaisse, et c'est déjà quelque
chose.
D'autre part, pour exécuter cet effort
d'imagination qui consiste à se transpor-
ter dans l'âme d'un spectateur ordinaire,
l'auteur est remarquablement qualifié.
C'est son métier que de se livrer à ce
genre d'exercices.
Ce SOnt presque toujours les critiques-
critiques qui veulent refaire les pièces
qu'ils ont à juger; les critiques-auteurs
ont plus rarement cette manie. Ils savent
lv P°Ur une pièce, quelle qu'elle soit,
l'auteur est le plus grand clerc, et le
meilleur juge de ses propres intentions.
W*nn> le fait est là, les critiques-au-
leurs ont toujours fait de bons critiques.
Il y aUrait des quantités de noms à citer.
Ne parlons que des poètes. Le glorieux
exemple de Gautier et de Banville a
ce suivi par - Catulle Mondes, puis par
Jean Richepin.
à main Coolus a fait de belle critique
à La Revue blanche; d'autres poètes,
tels que Robert de Fiers, Louis Artus,
sont aussi parmi les « filles gueules » des,
loges et de l'orchestre.
k*ons encore cette liste du nom de
Jules Renard, le sagace et délicieux cri-
tique de Messidor. Bien que l'auteur des
Histoires naturelles et des Bucoliques
Il ait publié que peu de vers, je crois
que s'il se présente au contrôle du Par-
nasse, on ne lui refusera pas ses en-
trées. Cet été, pendant que les théâtres
shômaient, il a publié, à la place de son
feuilleton, une série de Frères Farou-
nes, devant qui des gens modérés, et
qui n'emploient jamais de gros mots, ont
prononcé c avec joie- celui de chef-d'œu-
vre. C'était une belle performance pour
un ItIque-auteur.
Nous avons parlé des critiques-au-
teurs au point de vue de leur compé-
tence. Que penser maintenant de leur
sincérité, soit dans le blâme, soit dans
sincérité, soit dans le blâme, soit dans
Je e Cr is pas, moi, qu'en principe
une critique-auteur « tomberait » une
pièce pour nuire à un directeur dontïl
auraità Neu r se plaindre. Ce n'est pas par
candeur que j'ai une si bonne opinion de
mes confrères, c'est parce que je consi-
dère que, dans la profession d'auteur
dramatique, on a des raisons de métier
pour rester fidèle à la probité, à la
loyauté j les auteurs vivent de l'exploi-
ation de ces grands sentiments; ils en
vendent. Diminuer le prestige de l'hon-
neur, e la générosité, ce serait con-
duire le Théâtre à la faillite. Les auteurs
sont donc obligés de conformer 1 exté-
rieur de leur vie à ces principes dont ils
vivent Que diriez-vous d'un tailleur à la
mode qui se vêtirait d'un costume rapié-
cé et malpropre pour recevoir ses
clients? Un auteur dramatique, qui dé-
bite de l'élégance morale, finit force-
ment par avoir de la tenue.
Quelquefois, souvent, le critique-au-
teur manque de sincérité dans l'éloge.
Ça fausse un peu, pas pour longtemps,
les idées du public, ça irrite quelques es-
prits justes parmi les amis de l'auteur,
mais, en fin de compte, ça ne fait de
tort à personne.
-,-' Tristan BERNARD.
Nous publierons dEmain une, nouvelle de -
PIERRE SOUVESTRE
La fin des corsaires
On a lu dans Comœdia l'excellente, déci-
sion Que viennent de prendre les directeurs
des théâtres de province et qui consiste a
exclure très tranquillement pour l'an pro-
chain toutes les tournées de leurs établis-
sements. ;
j'avoue que pour mon compte trouve
cette décision trop belle pour qu'il me soit
possible de croire très sérieusement à son
application dans le pays même de la très
sainte centralisation.. ,
En matière de colonisation, dès que nous
débarquons sur une terre éloignée, - peu
nous importe que dans ce pays existent de-
puis des siècles des institutions et des
moeurs s'adaptant normalement au climat et
aux besoins locaux. En cinq minutes, nous
installons un receveur, de l'Enregistrement,
un kiosque à journaux, nous forçons des
gens tort calmes à mettre un chapeau haut,
des épaulettes et à lire un roman de Paul
Bourget.
Il est vrai que pour compenser nous
percevons tout aussitôt des impôts sur les
pianos, les automobiles ou la poudre de
chasse, même si dans le pays les automo-
biles, les pianos et la poudre de chasse
n'existent pas. Nous nous contentons, dans
ce cas, de taire payer double droit pour
absence de déclaration.
On connaît l'inévitable résultat: Au bout
de quelques mois, le pays se trouve ruiné,
abruti et privé de toute personnalité et l'on
poùrratt se croire, sims grâiîét eff&rtp irons*
porté dans:la métropole* ;a f
Lorsqu'il s'agit de tournées théâtrales,
nous agissons de même: Nous débarquons
tout tranquillement et sans crier gare dans
une ville de province ayant tout un passé
artistique, des aspirations et un génie local
variant à l'infini, depuis les Flandres jus-
qu'à la Provence.
Immédiatement nous imposons la dernière
pièce parisienne, les derniers gestes, les
derniers tics d'acteurs parisiens, et, après
avoir encaissé en deux jours le budget ar-
tistique qui eût fait vivre pendant deux
mois le théâtre local, nous partons, ne lais-
sant souvent derrière nous que des gens
privés désormais de foute personnalité, af-
tolés de battage et habillés avec nos idées
comme les nègres le sont avec l'uniforme
d'un gardien de square.
Deux ou trois petites crises de snobisme
analogues à' celle-là suffisent pour anéantir,
dans une ville de province, toute vie théâ-
trale, et cela pour longtemps. ■ ■
Il serait trop long d'expliquer, au - con-
traire, tout ce que l'on pourrait attendre
des ressources provinciales, tant au point
de'T'ue de l'interprétation que de la créa-
tion même d'œuvres nouvelles, et l'on peut
penser que le premier devoir d'une muni-
cipalité serait de consacrer l'argent de ses
contribuables à la mise en œuvre de ces
ressources.
En agissant autrement, une municipalité
commet une véritable trahison. Elle ne
tait autre chose que d'ouvrir toutes grandes
les portes de la ville à l'armée étrangère
qui, brillante et chamarrée, éblouira la
joule et ne laissera derrière elle, après un
court moment de fête, que des ruines.
G. DE PAWLOWSKI.
Echos
Ce soir, à neuf heures, au Vaudeville,
première représentation de Patachon, comé-
,die en quatre actes, de MM. Maurice Uen-
neauin et Félix Duquesnel.
Ce soir, à neuf heures, aux Variétés, ré-
pétition générale de L'Amour en Banque,
comédie en trois actes de M. Louis Artus.
Q
uelques-unes des œuvres représentées
la saison dernière avec succès à }'O-
1 - - --- t_--- &_~-_t~
péra-vJomique vont commencer leur (uur uc
France, d'Europe, d'Afrique et même
d'Asie. Qu'on en juge!
C'est ainsi que Fortunio, de M. André
Messager, sera représenté cette année à:
Bruxelles (vers le 15 décembre), Aix-Ies-
Bains, Hanoï, Rennes, Budapest, Pra-
gue, Amiens, Calais, Lille, Nantes, Anvers,
Marseille, Alger, Rouen, Besançon, Nancy,
Mons, Sidi-Bel-Abbès, Lyon, Lorient, Dijon,
Bordeaux, Genève, Toulon, Grenoble, An-
gers; Reims, Toulouse, Tunis, Le Caire et
Nice.
Les directeurs de: Liège, Grenoble, An-
gers, Reims, Toulouse, Bayonne, Le Caire,
Avignon et Nice, *ont traité avec M. Four-
drain pour La Légénde du Point d'Argen-
tan.
Enfin, Genève, Liège, Rennes, Besançon
et Grenoble, verront représenter Les Ar-
maillis, de M. G. Doret.
L
a scène se passe à Marseille. *'
C'est la réDétition dernière avant la
grande générale; le guignol est au complet:
directeurs. auteurs, régisseur. la scène est
très montée. L'acteur principal est au mi-
lieu de la scène; il dit aux personnages qui
t'entourent, partant d'un autre, absent:
— Oui, malgré moi, il est parti. Mais.
mais.
Ici- la mémoire lui fait défaut. il bre-
douille. se penche vers le guignol et mur-
mure en forme d'excuse:
— Pardon. je. une absence.
Puis, la mémoire lui revenant soudain,
il crie avec for\? :
— Mais rassurez-vous, cette absence ne
durera qu'un an.
Têtes de ces messieurs. - - -. -
L
es deux cortèges!
t Au carrefour de la rue Richelieu et
-
des grands boulevards, 1 encomoremeni Ha-
bituel de six heures. Un modeste taximètre
est en panne, arrêté dans sa marche par
une imposante automobile qu'un gardien de
la paix, le bâton levé, tient en arrêt. ".-.'
Dans ce fiacre momentanément "Séden-
taire, un homme est assis que les passants
considèrent avec une sympathique curiosité.
C'est un de ces hommes que tous les
Parisiens connaissent, un de ces hommes
célèbres dont on parle dans les revues de
fin d'année et dont on voit partout la photo-
graphie — ou la caricature. :
C'est M. Dujardin-Beaumetz, sous-secré.
taire d'Etat aux Beaux-Arts, qui fit Ugaire
jour à Comœdia les flatteuses déclarations
que nous avons publiées, et qui rentre dîner
chez lui, rue Drouot.
Nous lions conversation. Notre infortune
du moment nous rapproche. Nous deman-
dons à notre éminent interlocuteur s'il a été
content de l'article de Comœdia, et il com-
mence à nous en exprimeç sa satisfaction
lorsque, d'une voix sonore, le sergent de
ville crie — hurle, plutôt - le traditionnel:
« Circulez! »
Ce jour-là nous n'en entendîmes pas plus
avant et nous n'eûmes point le temps de
goûter ce qu'Aurélien Scholl appelait « le
parfum sucré des compliments »«
A
propos du début de Mlle Donalda a
l'Opéra-Comique, Julien Torchet —
mettant mue uonataa norsae cause — par-
lait ces jours-ci dans Comœdia des chan-
teuses exotiques qu'on nous sert trop sou-
vent à l'Opéra-Comique pendant une soirée
ou deux, et puis qui s'en vont pour ne plus
revenir heureusement!
Nesus avons entendu l'une d'elles il y a
quelques années. Elle se nommait Mlle Pé-
trini et sévissait dans Lakmi,
Mlle Pétrini était affligée d'un accent
étranger plus que proironcé. Au deuxième
acte de J'ouvre de Delibes, elle articulait
îdistfactement tropT .--' _J..;>-,,,;:
Où va là anâottttïéi
Au lieu de: ,,'
Où va la jeune Hindoue*
Il est juste d'ajouter que, respectueuse
de la rime, elle substituait ensuite à J
Quand la brise se joue.
Un?
Quand la brise se louilld.
qui ne manquait pas de saveur t
D
'un de nos lecteurs qui pastiche Vol-
taire, à propos des libertés que pren-
nent certains comédiens avec ie texte ne
varietur des auteurs:
- « Vous serez flatté sans doute, Monsieur,
de savoir que je lis Comœdia, qui ne se
contente point de parcourir la terre, mais
encore arrive sous terre, où je suis. Quelle
réclame si vous insérez ma lettre ! Et, à la
lecture de votre article d'aujourd'hui, je
me suis souvenu d'avoir écrit, le 22 juillet
1767, à M. le marinai duc de Richelieu:
« Je vous demanderai qu'il ne soit pas
«' permis aux comédiens de mutilermes
« pièces. Vous savez qu'il y a des gens
« qui croient en savoir beaucoup plus que
« moi, et qui substituent leurs vers aux
« miens. Je ne fais pas grand cas de mes
« vers; mais, enfin, j'aime mieux mes en-
« fants tortus et bossus que les beaux bâ-
« tards que l'on me donne. »
« De l'enfer où je vis fort mal en point
à mon ordinaire, mais où du moins j'ai la
satisfaction de savoir que je vivrai éternel-
lement; je vous remercie de m'avoir appris
que rien n'était changé dans les mœurs lit-
téraires des comédiens.
« VOLTAIRE
u
n. fait caractéristique s'est produit
avant-hier soir au Théâtre Çluny.
quelques instants avant îe lever du ri-
deau,, du plateau on entendait des sifflets*
dominant une rumeur grossissante.
Au lever du rideau, -les cris redoublè-
rent: trépignements, protestations. Les ar-
tistes se regardaient, inquiets, se deman-
dant si c'était à eux que s'adressait cette
manifestation.
C'était une dame qui provoquait ce tu-
multe.
Son chapeau formidable fermait l'horizon.
Devant le tumulte, la dame, vivement, ar-
racha ses épingles, retira son chapeau et le
posa sur ses genoux. Ce geste héroïque fut
salué par une salve d'applaudissements et
l'aimabte revue commença dans le calme le
plus absolu. ",
N'est-ce pas une leçon du bon sens po-
pulaire aux directeurs pusillanimes qui n'o-
sent pas interdire les-chapeaux à l'orches-
tre? ■ -
1
lest dit que le lustre de l'Odéon n aura
jamais porté bonheur à M. Antoine.
A peine s est-il installe, en effet, que sa
clientèle réclame un peu. moins de lu-
mière au plafond de la salle, afin de pou-
voir mieux juger les peintures de M. J.-P.
Laurens. Que voulez-vous que fassent pen-
dant l'entr'acte, ces messieurs de l'orches-
tre? Et puis, le Drame, la Comédie, la
Peinture, ne forment-ils pas une même fa-
mille ?
Et M. Antoine, ayant volontairement né-
gligé de tenir compte de ce goût pour le
moins inattendu pour l'art d'Apelle, se
trouve obligé de modifier l'éclairage qu'il
avait si péniblement monté pendant ses va-
cances.
Se douteraît-on que le Musée du Luxem-
bourg n'est qu'à deux pas?
A"
Ta -revuçe --« Pittsana )Y.
A côté d'une jeune femme blon.dô,
d allure anglaise, un gentleman correct est
assis. Son gilet est khaki et sa cravate
rouge. Son impassibilité confine à l'ennui.
En vain les scènes succèdent-elles aux scè-
nes. Le gentleman leur oppose la plus dé-
daigneuse indifférence.
Mêmè il vient d'avoir le désir de partir.
Il en discute avec sa voisine.
Soudain, - sa physionomie s'éclaire. Ses
yeux se fixent avec la plus vive attention
sur la scène, où vient d'apparaître le Soldat,
souvenir du Salon des Humoristes.
Le gentleman ne parle plus de partir.
Ajoutons Qu'il s'appelle Caran d'Ache,
Ne vendez pas vos bijoux, perles et pier-
res fines, ainsi que vos reconnaissances de
bijoux, sans les montrer au Comptoir Inter-
national, 44, Chaussée-d'Antin, qui paie
très cher. Téléphone 269-67.
--; Le Masque de Verre.
Le Boycottage des Tournées
Nous aVons annoncé hier Que les directeurs de théâtres de province et
de l'étranger s'étaient entendus pour fermer, leurs salles aux
Tournées. ** Nous aVons chargé notre correspondant à
BrtJxelles de demander à tous les directeurs de
cette Ville leur opinion sur cette
Importante décision»
(Par dépêche)
Chez M. Victor REDING
Directeur du Théâtre du Parc
M. Redipg, directeur du Théâtre du Parc,
nous a déclaré:
« Je n'avais pas connaissance de la déci-
sion de l'Association des directeurs de théâ-
tre de la province et de l'étranger. Je l'ap-
prends Rar Comoedia. Je ne fais d'ailleurs
pas partie de l'Association et je ne crois
pas qu'aucun directeur de Bruxelles, et
même de Belgique, en fasse partie. En ce
qui me concerne personnellement, je n'ai
nullement l'intention de fermer mon théâ-
tre aux tournées, bien que je les considère
comme funestes aux théâtres de province et
de l'étranger~ Elles achètent les pièces, les
monopolisent d'une manière abusive, et pri-
vent ainsi les théâtres des meilleures œu-
vres. Cela crée une situation intolérable à
laquelle certains d'entre nous ne pourront
résister, car les tournées finiront par tuer
leurs théâtres. » :
Chez M. FRETZ ROTIERS
Secrétaire général du Théâtre de la Monnaie
M. Fritz Rotiers, secrétaire général de
la Monnaie, nous a déclaré:
« Notre théâtre n'est pas touché par la
décision de l'Association des directeurs, dé-
cision que nous ignorions. Nous louons seu-
lement notre salle pendant la Semaine
Sainte et les vacances, avec l'autorisation
de la ville, à des tournées extraordinaires
représentant des spectacles qui ne peuvent
être joués ailleurs. k
- « Personnellement, je suis l'adversaire
résolu des tournées. Elles portent préjudice
aux directeurs, aux auteurs, aux artistes et
au public. C'est un abua déplorable. Les
directeurs sont obligés, dans la suite, de
donner des pièces médiocres : les auteurs
sont lésés dans leurs intérêts, les représen-
tations de leur piète étant ïirrtitées ; tes ar-
tistes quittent leurs théâtres pouf partir
dans ces tournées. L'unité des troupes dis-
paraît, le talent aussi, faute de travail. Le
public ne voit les bonnes pièces que par rac-
croc. J.r
« Le 'vœu..de tous les directeurs est qu'à
part celles de la Comédie-Française, qui
apportent en province et à l'étranger le
grand art classique^ toutes les autres tour-
nées soient interdites. '.,
« En tous cas, je suis heureux de voir
soulever cette question et je forme le voeu
qu'elle mette un terme à cet état de cho-
ses. »
Chez M. FRANZ FONSON
Directeur Il des Galeries-Saint-Hubert et de
fOlympza.
M. Fonson nous a déclaré:
: « Je suis l'adversaire des tournées. Elles
nous obligent à traiter, par option préala-
ble, avec les auteurs pour jouer les bonnes
pièces. Je considère d'ailleurs qu'à part
leurs étoiles, les troupes des tournées sont
généralement mauvaises. Elles portent pré-
judice aux pièces et au théâtre, et profitent
seulement aux théâtres subventionnés, qui
louent cher des salles qui ne leur coûtent
rien. »
Chéz MM. MEER
et Du PLESSY
Directeurs de l'Alcazar-Royal
MM. Meer et Du Plessy nous ont dé-
claré:
« Nous sommes opposés aux tournées
sauf pendant l'été. Encore font-elles un tort
considérable aux théâtres qui veulent tra-
vailler par eux:mêmes. Nous applaudissons
à tout ce qui sera entrepris contre elles. »
On le voit, avec une parfaite unanimité,
tous les directeurs des théâtres de Bruxel-
les sont opposés aux tournées. Dans la cam-
pagne qui s'engage, leurs avis pourront être
d'une Drëcietrse indiCfitforir
Théâtre de la Porte»Saint-Martin
"Le Manteau du Roi"
Pièce en Vers, en quatre actes et cinq tableaux,
de M. Jean Aicard, musique de scène de M. Massenet,
C'est un devoir qui m'est doux à rem-
plir, que de rendre grâces à la direction
de la Porte-Saint-Martin, pour son ac-
cueillante et très généreuse hospitalité
envers les poètes. Notre corporation,
genus irritabile, est bien forcée d'être
tout sucre et tout miel pour un théâtre
où la pièce de vers n'est pas un régal
exceptionnel et quasi-monstrueux offert
de temps en temps, mais presque la
pièce courante, ordinaire, comme qui di-
rait le plat du jour et le pot-au-feu de
la màison
En vérité, chez MM. Hertz et Coquélin,
nous sommes reçus à bras ouvie ^,
bien, que nous y sommes chez n -,
c'est un chez-nous très riche,
même somptueux, où rien' n'est épar-
gné pour que cette pauvre, bougresse
de pièce-en-vers ait l'air d'une personne
comme-il-faut. lu-
Ne croyez point que I ^ê"tLTU_
gez-en plutôt, en l'occurrence présente,
à ces quelques détails significatifs. ,
Musique de scène demandée à Masse
net.
Costumes à la fois magnifiques et de
tr&v rare élégance, avec une curieuse
recherche de manque-d éPoqiue (oiut .a
fait artistique dans un sujet de pure fan-
taisie.
Décors tous nouveaux et splendides,
de deux jeunes décorateurs hardis,
MM. Bertin et Maréchal, rivalisant de
talent. -
Distribution admiraDie, a c un }JI ULQ-
goniste tel que ce grand et rare et bel
artiste qu'est de Max, et des comédiens
sûrs comme Jean Coquelin, le diseur ex
quis, et Dorival à la voix d'un si fin mé-
tal, et la touchante Mme Mellot, et toute
cette troupe habituée à la chanson du
vers et à ses battements d ailes.
Du diable si, avec tous ces atouts dans
la main, la pièce en vers peut encore se
plaindré et ne point avoir partie gagnée!
En tous cas, ce n'est pas aux directeurs
de la Porte-Saint-Martin qu'elle pourra
s'en prendre de sa malechance, si de
nouveau malechance elle a. Le plus
grincheux de nous n'a là-dessus aucun
reproche à leur faire; et nous avons
tous des remerciements et des compli-
ments à leur adresser. Je-m'en acquitte
avec ioie..
Le Manteau du Roi 1 a-t-il gagnée à
plein, cette partie, que toujours les poè-
tes désirent tant voir gagner par un
poète, puisque la victoire de l'un est une
victoire pour tous les autres?
Très sincèrement on ne saurait le
dire, après les épreuve? de la répétition
générale--et: de la première. ,..,,-
L'accueil fut favorable, certe&rextrê-
mement chaud par moments; poussé ici
et là 'jusqu'à l'enthousiasme. Et 1 œuvre
contient assez de belles et nobles par-
ties, de hautes intentions: surtout, pour
justifier le succès. Mais une sorte
d'obscurité plane sur elle, : et le soleil
d'un triomphe éclatant et absolu n'est
pas parvenu à sortir de cette brume, lu*
mineuse à coup sûr et traversée ci 'é..
clairs, mais restant quand même de 1$,
brume.
Je crois en avoir découvert la raison.
Je l'ai cherchée avec angoisses; car
une camaraderie très ancienne me lie
au bon Jean Aicard" et j'estime singu-
lièrement son caractère, ses efforts, sort'
Mme MARTHE MELLOT
talent, la généreuse ardeur de sort
amour pour le beau.
Cette estime aura - sa meilleure preuve
dans la sincérité même avec laquelle je
dirai ma raison au brave poète, à
1 homme loyal et droit qu'on chérit pour
sa haute probité intellectuelle. Et je suis
bien certain qu'il ne m'en voudra pas
si je suis obligé de démontrer pourquoi
son Manteau du Roi, ne lui fut pas le
définitif manteau de pourpre du triom-j
phateur,.
RU premIer acte, nous voyons uît
jeune roi qui s'abandonne à l'ivresse or-
gueilleuse de sa toute-puissance, et sem-
ble un futur Néron par son égoïsme fé-
roce et sanguinaire. Il rétablit la torture,
condamne des populations entières à
l'exil, voue toute une ville révoltée au
massacre. Son plus vieux et plus fidèle
ministre n'obtient pas grâce devant lui,
pour avoir osé lui résister. Et c'est à
peine s il ne sévit pas contre son bouf-
ton, son favori, qui essaie timidement de
lui dire que la bonté est la vertu su-
prême. (Retenez bien ces mots.)
Soudain, ', une grande voix retentit
dans le palais. D'où sort-elle? On
l'ignore. Mais elle est comme le MUne,
thecel, pharès de ce jeune Sardanapale.
Et le Pauvre entre, qui prédit au ûlkiei
tyran le châtiment de ses crimes.
Où sommes-nous? Dans la féerie oti,
la réalité? Rien ne nous en instruit net-
tement; rien n'éclaire la lanterne du
poète, que nous voulons croire rnagique,
mais qui reste noire. :;
Et de là tout le malentendu, qui per-1,
siste jusqu au dernier tableau
Car, au second acte, nous voyons le
Pauvre prendre le costume et le man'
teau du Roi qui , se baigne, et ce Roi dé-i
pouillé n'être plus reconnu comme roi ;
par personne, et passe pour fou, même
aux yeux de son propre fou. Et nous lei
voyons s obstiner dans sa volonté de re-
devenir le Roi, au troisième acte, puis,
au quatrième, fût-ce devant sa bien-ai-
mée qui le prend pour le jeune étudiant,
son fiancé de jadis, fût-ce devant ses
partisans qui le croient un imposteur
tout en le servant, fût-ce devant la me-
nace de la torture qu'on va lui appliquée
conformément à ses anciens édits dra-
coniens.
Et à cet entêtement, noMs ne corn pet*
Le Numéro : t MMimèl
Mercredi 23 Octobre 190îf»
Rédacteur en Chef i o. de PAWLOWSKl
: RÉDACTION & ADMINISTRATION : ,
27,-,Uouleuard Poissonnière, PARIS - ,,-
TÉLÉPHONE ; 288-07
Presse Télégraphique : COMŒDlA.PARIS..n.'
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» UN AN 6 MOIS
Da, tis - -
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REDACTION & ADMINISTRATION :
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Adresse Télégraphique : COMŒDIA^PARIS
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UN AN 6 MOIS
Paris et Départements 24 fr. 12 fr. f
Étranger. >. 40 b 20 »
Critiques=
Auteurs
C'est régulier. Chaque fois que je dé-
dre exPr^mer publiquement mon avis
sur une question, on ne me le demande
jamais. En revanche, on m'interroge
périodiquement sur beaucoup de sujets
qui ne m'inspirent rien, tels que l'impôt
sur les célibataires, ou les chapeaux de
1 emmes au théâtre.
Je n aurais pas été fâché d'être con-
voqué pour J'enquête sur les critiques-
auteurs, mais M. Rouzier-Dorcières,
que j' ai rencontré tous ces jours-ci au
journal, m'a parlé de différents sujets,
et n'a pas compris que j'avais quelque
chose à lui dire.
Je vais donc en parler de mon propre
mouvement, puisque personne ne m'en
Je tiens tout d'abord à déclarer (ayant
eu, dans ces derniers temps, deux pres-
les excellentes p ^^entesjque'jamaisla^ritiquene
aussi brillamment représentée.
C'est donc à un point de vue tout
théorique que je - ferai la remarque sui-
vante : i Il existe. des épreuves sérieuses
pour asélection des chevaux de pur
sang, des - cyclistes, des rameurs, des
joueurs de billard. Beaucoup de com-
ïiero fn^ enrichis ne doivent pas leur si-
ion On à leur simple veine, mais à des
dons spéciaux. Si lès auteurs dramati-
ques arrivent iau premier rang, c'est
grâce à leur mérite: le succès les met en
valeur, l'insuccès les élimine. Mais à la
suite de quelle sélection un critique par-
vient-il à sa place?
Je répète encore que nous avons ac-
tuellement un ensemble de critiques fe-
marquables. Mais c'est tout à fait pro-
videntiel. C'est parce que Dieu l'a
voulu.
\v E,n principe, certes, il vaudrait mieux
'\¡ Qlr de vrais critiques spécialistes pour
?er les pièces, et des auteurs qui fe-
aIent des pièces, exclusivement. Mais
tm Qu'on n'a pas trouvé un bon sys-
tème de sélection pour les critiques, il
faudra, mon cher Rouzier-Dorcières, se
Pçr bj.en i&açQBtes
V trltIques; à employer des auteurs.
Je sais très bien ce que l'on reproche
au critique-auteur.
C' est de la scène qu'il jugera les piè-
ces, au lieu de les juger de la salle.
Il discutera les moyens plutôt qu'il
n'étudiera les résultats.
En somme, il dégustera comme un
fabricant, au lieu d'apprécier comme un
cons fiimateur.
Mais ce sont là des reproches pure-
ment théoriques. Dans la réalité, un au-
teur fera un excellent critique.
D' abord, il y a des chances pour qu'il
s'y connaisse, et c'est déjà quelque
chose.
D'autre part, pour exécuter cet effort
d'imagination qui consiste à se transpor-
ter dans l'âme d'un spectateur ordinaire,
l'auteur est remarquablement qualifié.
C'est son métier que de se livrer à ce
genre d'exercices.
Ce SOnt presque toujours les critiques-
critiques qui veulent refaire les pièces
qu'ils ont à juger; les critiques-auteurs
ont plus rarement cette manie. Ils savent
lv P°Ur une pièce, quelle qu'elle soit,
l'auteur est le plus grand clerc, et le
meilleur juge de ses propres intentions.
W*nn> le fait est là, les critiques-au-
leurs ont toujours fait de bons critiques.
Il y aUrait des quantités de noms à citer.
Ne parlons que des poètes. Le glorieux
exemple de Gautier et de Banville a
ce suivi par - Catulle Mondes, puis par
Jean Richepin.
à main Coolus a fait de belle critique
à La Revue blanche; d'autres poètes,
tels que Robert de Fiers, Louis Artus,
sont aussi parmi les « filles gueules » des,
loges et de l'orchestre.
k*ons encore cette liste du nom de
Jules Renard, le sagace et délicieux cri-
tique de Messidor. Bien que l'auteur des
Histoires naturelles et des Bucoliques
Il ait publié que peu de vers, je crois
que s'il se présente au contrôle du Par-
nasse, on ne lui refusera pas ses en-
trées. Cet été, pendant que les théâtres
shômaient, il a publié, à la place de son
feuilleton, une série de Frères Farou-
nes, devant qui des gens modérés, et
qui n'emploient jamais de gros mots, ont
prononcé c avec joie- celui de chef-d'œu-
vre. C'était une belle performance pour
un ItIque-auteur.
Nous avons parlé des critiques-au-
teurs au point de vue de leur compé-
tence. Que penser maintenant de leur
sincérité, soit dans le blâme, soit dans
sincérité, soit dans le blâme, soit dans
Je e Cr is pas, moi, qu'en principe
une critique-auteur « tomberait » une
pièce pour nuire à un directeur dontïl
auraità Neu r se plaindre. Ce n'est pas par
candeur que j'ai une si bonne opinion de
mes confrères, c'est parce que je consi-
dère que, dans la profession d'auteur
dramatique, on a des raisons de métier
pour rester fidèle à la probité, à la
loyauté j les auteurs vivent de l'exploi-
ation de ces grands sentiments; ils en
vendent. Diminuer le prestige de l'hon-
neur, e la générosité, ce serait con-
duire le Théâtre à la faillite. Les auteurs
sont donc obligés de conformer 1 exté-
rieur de leur vie à ces principes dont ils
vivent Que diriez-vous d'un tailleur à la
mode qui se vêtirait d'un costume rapié-
cé et malpropre pour recevoir ses
clients? Un auteur dramatique, qui dé-
bite de l'élégance morale, finit force-
ment par avoir de la tenue.
Quelquefois, souvent, le critique-au-
teur manque de sincérité dans l'éloge.
Ça fausse un peu, pas pour longtemps,
les idées du public, ça irrite quelques es-
prits justes parmi les amis de l'auteur,
mais, en fin de compte, ça ne fait de
tort à personne.
-,-' Tristan BERNARD.
Nous publierons dEmain une, nouvelle de -
PIERRE SOUVESTRE
La fin des corsaires
On a lu dans Comœdia l'excellente, déci-
sion Que viennent de prendre les directeurs
des théâtres de province et qui consiste a
exclure très tranquillement pour l'an pro-
chain toutes les tournées de leurs établis-
sements. ;
j'avoue que pour mon compte trouve
cette décision trop belle pour qu'il me soit
possible de croire très sérieusement à son
application dans le pays même de la très
sainte centralisation.. ,
En matière de colonisation, dès que nous
débarquons sur une terre éloignée, - peu
nous importe que dans ce pays existent de-
puis des siècles des institutions et des
moeurs s'adaptant normalement au climat et
aux besoins locaux. En cinq minutes, nous
installons un receveur, de l'Enregistrement,
un kiosque à journaux, nous forçons des
gens tort calmes à mettre un chapeau haut,
des épaulettes et à lire un roman de Paul
Bourget.
Il est vrai que pour compenser nous
percevons tout aussitôt des impôts sur les
pianos, les automobiles ou la poudre de
chasse, même si dans le pays les automo-
biles, les pianos et la poudre de chasse
n'existent pas. Nous nous contentons, dans
ce cas, de taire payer double droit pour
absence de déclaration.
On connaît l'inévitable résultat: Au bout
de quelques mois, le pays se trouve ruiné,
abruti et privé de toute personnalité et l'on
poùrratt se croire, sims grâiîét eff&rtp irons*
porté dans:la métropole* ;a f
Lorsqu'il s'agit de tournées théâtrales,
nous agissons de même: Nous débarquons
tout tranquillement et sans crier gare dans
une ville de province ayant tout un passé
artistique, des aspirations et un génie local
variant à l'infini, depuis les Flandres jus-
qu'à la Provence.
Immédiatement nous imposons la dernière
pièce parisienne, les derniers gestes, les
derniers tics d'acteurs parisiens, et, après
avoir encaissé en deux jours le budget ar-
tistique qui eût fait vivre pendant deux
mois le théâtre local, nous partons, ne lais-
sant souvent derrière nous que des gens
privés désormais de foute personnalité, af-
tolés de battage et habillés avec nos idées
comme les nègres le sont avec l'uniforme
d'un gardien de square.
Deux ou trois petites crises de snobisme
analogues à' celle-là suffisent pour anéantir,
dans une ville de province, toute vie théâ-
trale, et cela pour longtemps. ■ ■
Il serait trop long d'expliquer, au - con-
traire, tout ce que l'on pourrait attendre
des ressources provinciales, tant au point
de'T'ue de l'interprétation que de la créa-
tion même d'œuvres nouvelles, et l'on peut
penser que le premier devoir d'une muni-
cipalité serait de consacrer l'argent de ses
contribuables à la mise en œuvre de ces
ressources.
En agissant autrement, une municipalité
commet une véritable trahison. Elle ne
tait autre chose que d'ouvrir toutes grandes
les portes de la ville à l'armée étrangère
qui, brillante et chamarrée, éblouira la
joule et ne laissera derrière elle, après un
court moment de fête, que des ruines.
G. DE PAWLOWSKI.
Echos
Ce soir, à neuf heures, au Vaudeville,
première représentation de Patachon, comé-
,die en quatre actes, de MM. Maurice Uen-
neauin et Félix Duquesnel.
Ce soir, à neuf heures, aux Variétés, ré-
pétition générale de L'Amour en Banque,
comédie en trois actes de M. Louis Artus.
Q
uelques-unes des œuvres représentées
la saison dernière avec succès à }'O-
1 - - --- t_--- &_~-_t~
péra-vJomique vont commencer leur (uur uc
France, d'Europe, d'Afrique et même
d'Asie. Qu'on en juge!
C'est ainsi que Fortunio, de M. André
Messager, sera représenté cette année à:
Bruxelles (vers le 15 décembre), Aix-Ies-
Bains, Hanoï, Rennes, Budapest, Pra-
gue, Amiens, Calais, Lille, Nantes, Anvers,
Marseille, Alger, Rouen, Besançon, Nancy,
Mons, Sidi-Bel-Abbès, Lyon, Lorient, Dijon,
Bordeaux, Genève, Toulon, Grenoble, An-
gers; Reims, Toulouse, Tunis, Le Caire et
Nice.
Les directeurs de: Liège, Grenoble, An-
gers, Reims, Toulouse, Bayonne, Le Caire,
Avignon et Nice, *ont traité avec M. Four-
drain pour La Légénde du Point d'Argen-
tan.
Enfin, Genève, Liège, Rennes, Besançon
et Grenoble, verront représenter Les Ar-
maillis, de M. G. Doret.
L
a scène se passe à Marseille. *'
C'est la réDétition dernière avant la
grande générale; le guignol est au complet:
directeurs. auteurs, régisseur. la scène est
très montée. L'acteur principal est au mi-
lieu de la scène; il dit aux personnages qui
t'entourent, partant d'un autre, absent:
— Oui, malgré moi, il est parti. Mais.
mais.
Ici- la mémoire lui fait défaut. il bre-
douille. se penche vers le guignol et mur-
mure en forme d'excuse:
— Pardon. je. une absence.
Puis, la mémoire lui revenant soudain,
il crie avec for\? :
— Mais rassurez-vous, cette absence ne
durera qu'un an.
Têtes de ces messieurs. - - -. -
L
es deux cortèges!
t Au carrefour de la rue Richelieu et
-
des grands boulevards, 1 encomoremeni Ha-
bituel de six heures. Un modeste taximètre
est en panne, arrêté dans sa marche par
une imposante automobile qu'un gardien de
la paix, le bâton levé, tient en arrêt. ".-.'
Dans ce fiacre momentanément "Séden-
taire, un homme est assis que les passants
considèrent avec une sympathique curiosité.
C'est un de ces hommes que tous les
Parisiens connaissent, un de ces hommes
célèbres dont on parle dans les revues de
fin d'année et dont on voit partout la photo-
graphie — ou la caricature. :
C'est M. Dujardin-Beaumetz, sous-secré.
taire d'Etat aux Beaux-Arts, qui fit Ugaire
jour à Comœdia les flatteuses déclarations
que nous avons publiées, et qui rentre dîner
chez lui, rue Drouot.
Nous lions conversation. Notre infortune
du moment nous rapproche. Nous deman-
dons à notre éminent interlocuteur s'il a été
content de l'article de Comœdia, et il com-
mence à nous en exprimeç sa satisfaction
lorsque, d'une voix sonore, le sergent de
ville crie — hurle, plutôt - le traditionnel:
« Circulez! »
Ce jour-là nous n'en entendîmes pas plus
avant et nous n'eûmes point le temps de
goûter ce qu'Aurélien Scholl appelait « le
parfum sucré des compliments »«
A
propos du début de Mlle Donalda a
l'Opéra-Comique, Julien Torchet —
mettant mue uonataa norsae cause — par-
lait ces jours-ci dans Comœdia des chan-
teuses exotiques qu'on nous sert trop sou-
vent à l'Opéra-Comique pendant une soirée
ou deux, et puis qui s'en vont pour ne plus
revenir heureusement!
Nesus avons entendu l'une d'elles il y a
quelques années. Elle se nommait Mlle Pé-
trini et sévissait dans Lakmi,
Mlle Pétrini était affligée d'un accent
étranger plus que proironcé. Au deuxième
acte de J'ouvre de Delibes, elle articulait
îdistfactement tropT .--' _J..;>-,,,;:
Où va là anâottttïéi
Au lieu de: ,,'
Où va la jeune Hindoue*
Il est juste d'ajouter que, respectueuse
de la rime, elle substituait ensuite à J
Quand la brise se joue.
Un?
Quand la brise se louilld.
qui ne manquait pas de saveur t
D
'un de nos lecteurs qui pastiche Vol-
taire, à propos des libertés que pren-
nent certains comédiens avec ie texte ne
varietur des auteurs:
- « Vous serez flatté sans doute, Monsieur,
de savoir que je lis Comœdia, qui ne se
contente point de parcourir la terre, mais
encore arrive sous terre, où je suis. Quelle
réclame si vous insérez ma lettre ! Et, à la
lecture de votre article d'aujourd'hui, je
me suis souvenu d'avoir écrit, le 22 juillet
1767, à M. le marinai duc de Richelieu:
« Je vous demanderai qu'il ne soit pas
«' permis aux comédiens de mutilermes
« pièces. Vous savez qu'il y a des gens
« qui croient en savoir beaucoup plus que
« moi, et qui substituent leurs vers aux
« miens. Je ne fais pas grand cas de mes
« vers; mais, enfin, j'aime mieux mes en-
« fants tortus et bossus que les beaux bâ-
« tards que l'on me donne. »
« De l'enfer où je vis fort mal en point
à mon ordinaire, mais où du moins j'ai la
satisfaction de savoir que je vivrai éternel-
lement; je vous remercie de m'avoir appris
que rien n'était changé dans les mœurs lit-
téraires des comédiens.
« VOLTAIRE
u
n. fait caractéristique s'est produit
avant-hier soir au Théâtre Çluny.
quelques instants avant îe lever du ri-
deau,, du plateau on entendait des sifflets*
dominant une rumeur grossissante.
Au lever du rideau, -les cris redoublè-
rent: trépignements, protestations. Les ar-
tistes se regardaient, inquiets, se deman-
dant si c'était à eux que s'adressait cette
manifestation.
C'était une dame qui provoquait ce tu-
multe.
Son chapeau formidable fermait l'horizon.
Devant le tumulte, la dame, vivement, ar-
racha ses épingles, retira son chapeau et le
posa sur ses genoux. Ce geste héroïque fut
salué par une salve d'applaudissements et
l'aimabte revue commença dans le calme le
plus absolu. ",
N'est-ce pas une leçon du bon sens po-
pulaire aux directeurs pusillanimes qui n'o-
sent pas interdire les-chapeaux à l'orches-
tre? ■ -
1
lest dit que le lustre de l'Odéon n aura
jamais porté bonheur à M. Antoine.
A peine s est-il installe, en effet, que sa
clientèle réclame un peu. moins de lu-
mière au plafond de la salle, afin de pou-
voir mieux juger les peintures de M. J.-P.
Laurens. Que voulez-vous que fassent pen-
dant l'entr'acte, ces messieurs de l'orches-
tre? Et puis, le Drame, la Comédie, la
Peinture, ne forment-ils pas une même fa-
mille ?
Et M. Antoine, ayant volontairement né-
gligé de tenir compte de ce goût pour le
moins inattendu pour l'art d'Apelle, se
trouve obligé de modifier l'éclairage qu'il
avait si péniblement monté pendant ses va-
cances.
Se douteraît-on que le Musée du Luxem-
bourg n'est qu'à deux pas?
A"
Ta -revuçe --« Pittsana )Y.
A côté d'une jeune femme blon.dô,
d allure anglaise, un gentleman correct est
assis. Son gilet est khaki et sa cravate
rouge. Son impassibilité confine à l'ennui.
En vain les scènes succèdent-elles aux scè-
nes. Le gentleman leur oppose la plus dé-
daigneuse indifférence.
Mêmè il vient d'avoir le désir de partir.
Il en discute avec sa voisine.
Soudain, - sa physionomie s'éclaire. Ses
yeux se fixent avec la plus vive attention
sur la scène, où vient d'apparaître le Soldat,
souvenir du Salon des Humoristes.
Le gentleman ne parle plus de partir.
Ajoutons Qu'il s'appelle Caran d'Ache,
Ne vendez pas vos bijoux, perles et pier-
res fines, ainsi que vos reconnaissances de
bijoux, sans les montrer au Comptoir Inter-
national, 44, Chaussée-d'Antin, qui paie
très cher. Téléphone 269-67.
--; Le Masque de Verre.
Le Boycottage des Tournées
Nous aVons annoncé hier Que les directeurs de théâtres de province et
de l'étranger s'étaient entendus pour fermer, leurs salles aux
Tournées. ** Nous aVons chargé notre correspondant à
BrtJxelles de demander à tous les directeurs de
cette Ville leur opinion sur cette
Importante décision»
(Par dépêche)
Chez M. Victor REDING
Directeur du Théâtre du Parc
M. Redipg, directeur du Théâtre du Parc,
nous a déclaré:
« Je n'avais pas connaissance de la déci-
sion de l'Association des directeurs de théâ-
tre de la province et de l'étranger. Je l'ap-
prends Rar Comoedia. Je ne fais d'ailleurs
pas partie de l'Association et je ne crois
pas qu'aucun directeur de Bruxelles, et
même de Belgique, en fasse partie. En ce
qui me concerne personnellement, je n'ai
nullement l'intention de fermer mon théâ-
tre aux tournées, bien que je les considère
comme funestes aux théâtres de province et
de l'étranger~ Elles achètent les pièces, les
monopolisent d'une manière abusive, et pri-
vent ainsi les théâtres des meilleures œu-
vres. Cela crée une situation intolérable à
laquelle certains d'entre nous ne pourront
résister, car les tournées finiront par tuer
leurs théâtres. » :
Chez M. FRETZ ROTIERS
Secrétaire général du Théâtre de la Monnaie
M. Fritz Rotiers, secrétaire général de
la Monnaie, nous a déclaré:
« Notre théâtre n'est pas touché par la
décision de l'Association des directeurs, dé-
cision que nous ignorions. Nous louons seu-
lement notre salle pendant la Semaine
Sainte et les vacances, avec l'autorisation
de la ville, à des tournées extraordinaires
représentant des spectacles qui ne peuvent
être joués ailleurs. k
- « Personnellement, je suis l'adversaire
résolu des tournées. Elles portent préjudice
aux directeurs, aux auteurs, aux artistes et
au public. C'est un abua déplorable. Les
directeurs sont obligés, dans la suite, de
donner des pièces médiocres : les auteurs
sont lésés dans leurs intérêts, les représen-
tations de leur piète étant ïirrtitées ; tes ar-
tistes quittent leurs théâtres pouf partir
dans ces tournées. L'unité des troupes dis-
paraît, le talent aussi, faute de travail. Le
public ne voit les bonnes pièces que par rac-
croc. J.r
« Le 'vœu..de tous les directeurs est qu'à
part celles de la Comédie-Française, qui
apportent en province et à l'étranger le
grand art classique^ toutes les autres tour-
nées soient interdites. '.,
« En tous cas, je suis heureux de voir
soulever cette question et je forme le voeu
qu'elle mette un terme à cet état de cho-
ses. »
Chez M. FRANZ FONSON
Directeur Il des Galeries-Saint-Hubert et de
fOlympza.
M. Fonson nous a déclaré:
: « Je suis l'adversaire des tournées. Elles
nous obligent à traiter, par option préala-
ble, avec les auteurs pour jouer les bonnes
pièces. Je considère d'ailleurs qu'à part
leurs étoiles, les troupes des tournées sont
généralement mauvaises. Elles portent pré-
judice aux pièces et au théâtre, et profitent
seulement aux théâtres subventionnés, qui
louent cher des salles qui ne leur coûtent
rien. »
Chéz MM. MEER
et Du PLESSY
Directeurs de l'Alcazar-Royal
MM. Meer et Du Plessy nous ont dé-
claré:
« Nous sommes opposés aux tournées
sauf pendant l'été. Encore font-elles un tort
considérable aux théâtres qui veulent tra-
vailler par eux:mêmes. Nous applaudissons
à tout ce qui sera entrepris contre elles. »
On le voit, avec une parfaite unanimité,
tous les directeurs des théâtres de Bruxel-
les sont opposés aux tournées. Dans la cam-
pagne qui s'engage, leurs avis pourront être
d'une Drëcietrse indiCfitforir
Théâtre de la Porte»Saint-Martin
"Le Manteau du Roi"
Pièce en Vers, en quatre actes et cinq tableaux,
de M. Jean Aicard, musique de scène de M. Massenet,
C'est un devoir qui m'est doux à rem-
plir, que de rendre grâces à la direction
de la Porte-Saint-Martin, pour son ac-
cueillante et très généreuse hospitalité
envers les poètes. Notre corporation,
genus irritabile, est bien forcée d'être
tout sucre et tout miel pour un théâtre
où la pièce de vers n'est pas un régal
exceptionnel et quasi-monstrueux offert
de temps en temps, mais presque la
pièce courante, ordinaire, comme qui di-
rait le plat du jour et le pot-au-feu de
la màison
En vérité, chez MM. Hertz et Coquélin,
nous sommes reçus à bras ouvie ^,
bien, que nous y sommes chez n -,
c'est un chez-nous très riche,
même somptueux, où rien' n'est épar-
gné pour que cette pauvre, bougresse
de pièce-en-vers ait l'air d'une personne
comme-il-faut. lu-
Ne croyez point que I ^ê"tLTU_
gez-en plutôt, en l'occurrence présente,
à ces quelques détails significatifs. ,
Musique de scène demandée à Masse
net.
Costumes à la fois magnifiques et de
tr&v rare élégance, avec une curieuse
recherche de manque-d éPoqiue (oiut .a
fait artistique dans un sujet de pure fan-
taisie.
Décors tous nouveaux et splendides,
de deux jeunes décorateurs hardis,
MM. Bertin et Maréchal, rivalisant de
talent. -
Distribution admiraDie, a c un }JI ULQ-
goniste tel que ce grand et rare et bel
artiste qu'est de Max, et des comédiens
sûrs comme Jean Coquelin, le diseur ex
quis, et Dorival à la voix d'un si fin mé-
tal, et la touchante Mme Mellot, et toute
cette troupe habituée à la chanson du
vers et à ses battements d ailes.
Du diable si, avec tous ces atouts dans
la main, la pièce en vers peut encore se
plaindré et ne point avoir partie gagnée!
En tous cas, ce n'est pas aux directeurs
de la Porte-Saint-Martin qu'elle pourra
s'en prendre de sa malechance, si de
nouveau malechance elle a. Le plus
grincheux de nous n'a là-dessus aucun
reproche à leur faire; et nous avons
tous des remerciements et des compli-
ments à leur adresser. Je-m'en acquitte
avec ioie..
Le Manteau du Roi 1 a-t-il gagnée à
plein, cette partie, que toujours les poè-
tes désirent tant voir gagner par un
poète, puisque la victoire de l'un est une
victoire pour tous les autres?
Très sincèrement on ne saurait le
dire, après les épreuve? de la répétition
générale--et: de la première. ,..,,-
L'accueil fut favorable, certe&rextrê-
mement chaud par moments; poussé ici
et là 'jusqu'à l'enthousiasme. Et 1 œuvre
contient assez de belles et nobles par-
ties, de hautes intentions: surtout, pour
justifier le succès. Mais une sorte
d'obscurité plane sur elle, : et le soleil
d'un triomphe éclatant et absolu n'est
pas parvenu à sortir de cette brume, lu*
mineuse à coup sûr et traversée ci 'é..
clairs, mais restant quand même de 1$,
brume.
Je crois en avoir découvert la raison.
Je l'ai cherchée avec angoisses; car
une camaraderie très ancienne me lie
au bon Jean Aicard" et j'estime singu-
lièrement son caractère, ses efforts, sort'
Mme MARTHE MELLOT
talent, la généreuse ardeur de sort
amour pour le beau.
Cette estime aura - sa meilleure preuve
dans la sincérité même avec laquelle je
dirai ma raison au brave poète, à
1 homme loyal et droit qu'on chérit pour
sa haute probité intellectuelle. Et je suis
bien certain qu'il ne m'en voudra pas
si je suis obligé de démontrer pourquoi
son Manteau du Roi, ne lui fut pas le
définitif manteau de pourpre du triom-j
phateur,.
RU premIer acte, nous voyons uît
jeune roi qui s'abandonne à l'ivresse or-
gueilleuse de sa toute-puissance, et sem-
ble un futur Néron par son égoïsme fé-
roce et sanguinaire. Il rétablit la torture,
condamne des populations entières à
l'exil, voue toute une ville révoltée au
massacre. Son plus vieux et plus fidèle
ministre n'obtient pas grâce devant lui,
pour avoir osé lui résister. Et c'est à
peine s il ne sévit pas contre son bouf-
ton, son favori, qui essaie timidement de
lui dire que la bonté est la vertu su-
prême. (Retenez bien ces mots.)
Soudain, ', une grande voix retentit
dans le palais. D'où sort-elle? On
l'ignore. Mais elle est comme le MUne,
thecel, pharès de ce jeune Sardanapale.
Et le Pauvre entre, qui prédit au ûlkiei
tyran le châtiment de ses crimes.
Où sommes-nous? Dans la féerie oti,
la réalité? Rien ne nous en instruit net-
tement; rien n'éclaire la lanterne du
poète, que nous voulons croire rnagique,
mais qui reste noire. :;
Et de là tout le malentendu, qui per-1,
siste jusqu au dernier tableau
Car, au second acte, nous voyons le
Pauvre prendre le costume et le man'
teau du Roi qui , se baigne, et ce Roi dé-i
pouillé n'être plus reconnu comme roi ;
par personne, et passe pour fou, même
aux yeux de son propre fou. Et nous lei
voyons s obstiner dans sa volonté de re-
devenir le Roi, au troisième acte, puis,
au quatrième, fût-ce devant sa bien-ai-
mée qui le prend pour le jeune étudiant,
son fiancé de jadis, fût-ce devant ses
partisans qui le croient un imposteur
tout en le servant, fût-ce devant la me-
nace de la torture qu'on va lui appliquée
conformément à ses anciens édits dra-
coniens.
Et à cet entêtement, noMs ne corn pet*
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