Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-10-08
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 octobre 1907 08 octobre 1907
Description : 1907/10/08 (A1,N8). 1907/10/08 (A1,N8).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76453061
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/04/2015
Première Année. — N° 8 (Quotidien^ ~~!~M
Mardi 8 Octobre 19071
—ï,
i „
M JKf-:4'k^Ê KV 'Sm wBINili H&9 J0 £"': B jE&^|3F Hr& 9 -^ÊL
facteur en Chef: G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA=PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Par" m - -
É lS et Départements 24 fr. 12 fr. »
tranger 40 » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION T
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : C0MŒDIA*PARU3
y
ABONNEMENTS : ■
UN AN E MOI*
1 - -
Paris et Départements 24 fiy 12 fr.
Étranger 40 p,- 2Q 9
,Drame vécu
« On a su que, pour interpréter
le rôle du criminel dans le prochain
étiez f l'Adelphi Theater, vous vous
étiez fait, à s'y méprendre, la tête et la
Physionomie de Gurn, le meurtrier de
Lord Beltham. On vous attend ainsi ce
SOir à minuit quarante-cinq, 27, Waver-
tree ROad. Dissimulez-vous, mais venez.
on vous aime, on vous veut! »
C'était, en toutes lettres, signé: Lady
Beltham! Le populaire acteur Robert
0 lerts, entre les mains duquel se trou-
• VaitCe billet, ne pouvait en croire ses
yeux
Certes, il était accoutumé aux décla-
rations d'amour. Les rendez-vous of-
ferts étaient fréquents. Au demeurant, il
en acceptait un bon nombre, s'y ren-
dan t d'ailleurs, en profitant et n'y atta-
chant pas autrement d'importance.
- « Ce sont, estimait-il, de petits
avantages normaux dans la profession
d'acteur. »
Mais l'invitation de Lady Beltham Il
Pendant près. de deux ans, dans la
haute SOCIété pudibonde et fermée de
Liverpool, on chuchotait les détails d'un
scandale qui ne pouvait manquer d'écla-
ter
L'épouse merveilleusement belle de
Lord Beltham entretenait avec un cer-
tain Gurn, ancien mécanicien de la ma-
rine, exerçant la profession de courtier
en navires, des relations dont l'intimité
ne faisait de doute pour personne.
à y jour — il Y avait de cela six mois
à peine — le secret des amants s'étant
ecouvért, une orageuse explication avait
éclaté entre le coupable et le mari trom-
pé, a ISSue de laquelle Gurn, d'un coup
der evo^Ver» avait tué raide Lord Bel-
Y
L e procès du meurtrier fit sensation
aux Assises et, malgré les efforts des
duOca,ts qui tentèrent d'invoquer l'excuse
du cri- me passionnel, Gurn fut condamné
 Pendaison.
Grand tragédien et interprète habi-
tuel des rôles de criminels et de malfai-
evou' Robert Roberts, qui assidûment
avait suivi les débats de l'affaire, s'était
laissé tenter par l'idée de copier, à sa
prochaine création, l'allure et la physio-
nomie de l'accusé, au type très caracté-
Ique d'ailleurs.
Eu égard à la notoriété momentanée
du personnage, vu son « actualité », ce
devait être, estimait Robert Roberts, un
élément de plus de succès. L'imitation
était d'ailleurs facilitée par une simili-
tude de silhouette entre les deux hom-
nies Même taille, même corpulence,
S deux environ trente-cinq ans.
Au bout de six semâmes, Robert Ro-
berts eut la barbe rousse taillée en pointe,
de Gurn, ses moustaches hérissées et, à
force de contempler à l'audience le
meurtrier de Lord Beltham, Robert Ro-
berts acquit ses gestes, ses intonations,
jus qu à ses tics nerveux. Ce serait, à la
scène, stupéfiant ! Oui, comme le disait
biu , de Lady Beltham, il ressemblait
^ésor mais' « à s'y méprendre », à
r. n.
Grâce à de très puissantes protec-
tions, Beltham ne parut point of-
ficiellement au procès, mais Robert Ro-
berts l' avait maintes fois reconnue sous
le voile épais d'une dame en noir, dont
e visaoe- admirablement beau dans ses
;°ntrac110ns angoissées, ne possédait
Un que Pour l'accusé.
Un corps admirable, une âme boule-
versée, l' héroïne d'un drame atrocement
vécu, d ans un élan de désir malsain
prometteur d'ivresses insoupçonnables,
appelaient aujourd'hui à leur secours
l'imag e réelle et vivante de celui qui al-
lait mourir.
Car ce ne fut pas sans un certain fré-
missement qui lui courut par les moelles
que Robert Roberts s'aperçut que le
rendez-vous coïncidait avec la date fixée
par le juge, après lecture de la condam-
nation à rilort, pour l'exécution, confor-
l'ê a l'horrible usage anglais.
"on de Robert Roberts s'accrut
lorsque, après avoir consulté le plan de
Liverpool, il vit que Wavertree Road
était e la ru J16 des rues longeant les murs
de la maison de force où Gurn était
incarcéré.
Alors ?. A l'aube naissante, par l'en-
tre-bâillement du rideau, elle et lui ver-
raient s'elever lentement, sur le toit de
la priso, le sinistre drapeau noir des-
tiné à illfdrrner la population que l'as-
sassin n'est plus qu'un mort!
Quellee nuit en perspective! Quelles
sensations! Jamais Robert Roberts ne
retrouverait cela. Son parti fut pris. Il
irait au rendez-vous.
L'obscurité était profonde lorsque Ro-
bert Roberts régla le cab que, par pru-
dence, il avait fait arrêter à un demi-
mille environ de Wavertree Road.
Le véhicule rebroussa chemin à toute
allure et l'acteur se trouva seul dans le
pauvre quartier de misère et de vice où
l'amenait son rendez-vous. Malgré le
brouillard épais, il remarqua confusé-
ment que le trottoir boueux longeait de
mystérieux terrains vagues dans lesquels
miaulaient des chats en mal d'amour.
Les rares lueurs des becs de gaz éloi-
gnes se cernaient de halos, telles de mi-
nuscules lunes embrumées. D'énormes
rats d'eau rglssaient parfois des bou-
ches d'égout, ou s ,y précipitaient dans
l'aflolement d'une fuite où l'ardeur d'une
chasse
Wavertree Road., 27.
C'était là. La porte entre-bâillée.
Le cœur battant comme un soir de
première, Robert Roberts entra.
Au long couloir étroit qu'éclairait une
veilleuse et au bout duquel s'amorçaient
les premières marches de l'escalier, l'ac-
teur reconnut qu'il était dans une de ces
maisons ouvrières comme il en existe
cent, et mille en Angleterre, toutes iden-
tiquement bâties sur le même modèle.
Personne.
Roberts monta lentement au premier
étage. A la vérité, l'aventure commen-
çait à l'impressionner. Ce quartier, ce
mystère, ce voisinage de la prison, cette
« date ».
Brusquement, comme il achevait de
gravir l'escalier, dans la pénombre, une
forme humaine se dressant, lui jeta à la
face l'éclat éblouissant, tel un feu de
rampe, d'une lanterne à réflecteur.
Une voix étouffée balbutia; trem-
blante :
— « Lui!. c'est lui! »
Ce devait être vrai; plus vrai que
d'ordinaire. Robert Roberts, surpris,
troublé, le regard dur, le visage con-
tracté, sentit qu'il devait, à ce moment
précis, être tout à fait l'autre, notam-
ment pendant la lecture de la sentence
qui le rayait du monde.
— « Venez », reprit la voix,
Robert Roberts obéit.
Ils étaient désormais tous deux face à
face: Lady Beltham, étrangement belle,
moulée dans une robe noire au col mon-
tant jusque sous le lourd chignon dont
le sommet auréolait d'or son visage ad-
mirable.
Lady Beltham était en proie à une
émotion violente. Ses regards, tour à
tour, traduisaient l'épouvante et un at-
tendrissement infini. Ses mains diapha-
nes allaient, agitées, vers l'acteur com-
me dans un élan de tendresse, puis recu-
laient, crispées, raidies d'effroi.
— « Madame. », murmura Robert
Roberts, en se penchant vers Lady Bel-
tham.
Il s'enhardissait, encouragé par un si-
lence.
•— « Oh! non, non! supplia-t-elle, pas
cela!. » Puis, dans un délire fou:
- « Fuyez.. , fuyezLC'est trop hor-
rible. Fuyez., mais fuyez donc aussi!
finit-elle par crier.
Comme elle s'approchait, haletante, à
le toucher, Robert Roberts l'étreignit,
mais Lady Beltham eut un recul brutal.
On entendait des bruits.
Tandis que Robert Roberts.prêtait l'o-
reille, la jeune femme, défaillante, tomba
à genoux.
Des pas lourds gravissaient avec pré-
caution l'escalier. Quelqu'un appela, à
voix basse :
- « Allons, il est temps ! »
L'acteur, angoissé, se retourna. Dans
l'ombre, deux silhouettes d'hommes se
dissimulaient. Il revint vers Lady Bel-
tham et, l'arrachant du sol par le poi-
gnet :
— « Que se passe-t-il, Madame ; quelle
est cette plaisanterie? »
Lady Beltham, anéantie, se laissait
aller :
— « Grâce, murmura-t-elle, pardon.
trop tard! »
Les hommes intervinrent, autoritaire-
ment cette fois :
— « Allons, Gurn, il est temps ! »
Et l'un d'eux1- à l'oreille de Roberts,
ajouta :
- « Jurez encore de ne pas dire que
nous vous avons conduit ici ce soir, et le
bourreau, qui me l'a promis, fera vite,
très, très vite ! »
— « Mais., mais, nom de Dieu! je
ne suis pas Gurn!!! », hurla, dans un
soubresaut d'épouvante, Robert Roberts,
car l'atroce machination venait de se ré-
véler soudain à son esprit.
— « Ce n'est pas moi, c'est l'autre.,
l'autre est en prison. ou alors. elle
l'a fait évader; regardez-moi, reconnais-
sez. »
Par hasard, il se vit dans une glace,
pâli, défait, les yeux fous, la lèvre tor-
due. Si, il était bien Gurn, plus que
jamais, comme jamais il ne lui avait res-
semblé.
Alors Robert Roberts perdit toute vo-
lonté, toute force. Hypnotisé, abasourdi,
il s'effondra entre les hommes qui le
soutinrent. Et, comme il chancelait en
descendant l'escalier, les voix apeurées
des gardes-chiourmes bourdonnaient à
ses oreilles:
— « Surtout, ne dites rien de ce que
nous avons fait., même au pasteur.,
cela ne vous servirait pas et on ne le
croirait aucunement. »
— « Le bourreau l'a promis, vous ne
souffrirez point. Courage!. Il est déjà
deux heures et demie. Tout est prêt.
A trois heures un quart, ce sera fini!. »
Pierre SOUVESTRE.
(Traduction réservée.).
Débuts
Il n'est certainement pas de coutume
plus curieuse que celle des Débuts en
province, et qui mérite mieux qu'on s'y
arrête. Je ne connais, en effet, rien de
plus archaïque que cette acceptation des
comédiens par les spectateurs influents,
et cela nous ramène, semble-t-il, au bon
temps des gouverneurs et des échevins.
Jadis, il m'en souvient, dans le cadre
officiel en linoléum de l'Ecole des Scien-
I ces politiques, un excellent professeur
consacrait quelques cours à exposer en
termes clairs l'identité presque absolue
qui existe entre l'administration mo-
derne et celle de l'ancien régime. Sous
des noms différents on retrouve les mê-
mes fonctionnaires, les mêmes formali-
tés, les mêmes routines. Tout a été bou-
leversé en France mais rien n'a été
changé. -
Il en est, à xpeu de chose près, de
même pour le théâtre. Cela vient sans
aucun doute de ce fait que les nécessités
humaines sont toujours les mêmes, qu'il
s'agisse de besoins économiques ou de
besoins intellectuels, et qu'elles ne
sauraient être modifiées par des révolu-
tions purement extérieures.
C'est ainsi que l'administration d'une
forêt, d'une rivière navigable ou d'un
théâtre, ne saurait se transformer sui-
vant qu'elle se fait sous les auspices
du roi ou de M. Fallières.
Ce sont toujours les mêmes catégories
sociales qui forment et qui dirigent le
goût dans leur ville, les mêmes qui, par-
fois, l'imposent.
L'institution des Débuts est-elle bonne
ou mauvaise par elle-même? Il serait
puéril de poser la question d'une façon
aussi simpliste. Il va de soi qu'elle vaut
suivant les hommes qui s'en servent.
Si nos comédiens ou nos comédiennes
subissent les exigences ignorantes de ty-
rans locaux, rien n'est plus odieux, et
parfois même plus immoral.
Si l'on parvient, au contraire, à créer
dans nos provinces de véritables centres
intellectuels dirigés avec tact et avec
goût par des hommes de valeur, rien ne
peut être, au contraire, plus profitable
au développement de notre pays que
cette heureuse décentralisation des intel-
ligences.
Une fois encore, l'institution des
Débuts, comme le plat du Phrygien,
peut être la meilleure ou la pire des
choses. Elle conduit, suivant les hom-
mes qui l'appliquent, soit à l'établisse-
ment de véritables Etats provinciaux de
la République des Lettres, soit à la re-
constitution ridicule et navrante d'un sim-
ple droit de cuissage.
L'alternative, pour tous les honnêtes
gens, mérite quelque réflexion.
G. DE PAWLOWSKI.
Nous publierons demain une nouvelle dé
JEAN JULLIEN
Échos -
Ce soir, à l'Odéon, huit heures et demie,
première représentation de u Les Plumes du
Paon. 1
1
[ y a, aujourd'hui 8 octobre, 237 ans que
fut passé, par devant Me Raveneau, - no-
taire à Paris, le bail quinquennal qui don-
nait à Pierre Perrin (nommé à tort l'abbé
Perrin, et si décrié par Boileau), le droit
de transformer le Jeu de Paume de la Bou-
teille"- situé dans les rues de Seine et des
Fossés-de-Nesle, vis-à-vis de la rue Guéné-
gaud — en salle d'opéra.
C'étaient, véridiquement, les débuts de
notre opéra français ; un sieur de Bersac de
Champeron était le bailleur de fonds de
l'entreprise que devaient diriger trop peu de
temps — par suite des machinations de
Lulli — le marquis de Soudéac et l'excel-
lent Perrin. -
A L'ODEON
ALEXANDRE BISSON, BERR DE TURIQUE
Les deux auteurs des Plumes du Paon
E
change de dépêches 1
Le casino de MourmeIas-Ies-Bains, à
l'Agence des artistes, a Reims :
« Ce soir, sans faute, envoyez chan-
teuse. »
Réponse de l'agence s
« Pénurie. »
Réponse du casino :
« Entendu, envoyez Pénurie. »:
R
encontré hier, sur le boulevard, Gus-
tave Labruyère, à qui nous deman-
dons quels sont ses projets pour la saisor
qui s'ouvre :
— Indépendamment de ma tournée d'An.
na Karénine avec la troupe du Théâtre-An.
toine, à la tête de laquelle se trouve Mme
Mégard, je vais faire partir, dans les pre.
miers jours de novembre, une tournée de
classique, dont Comœdia a déjà parlé, avec
Maud Amy, la charmante créatrice de la
Belle Marseillaise, et Jules Boucher, le so-
ciétaire de la Comédie-Française. Le 16 oc-
tobre, je mettrai en route Marion Delorme,
avec Lambert fils et Delvair, les deux prin-
cipaux rôles. Je prépare, en outre, une sai-
son de comédie au Casino municipal de
Nice, où je retourne pour la quatrième an-
née.
- Je vous souhaite de faire des recettes
plus brillantes que celle des 32 fr. 75 dont
nous parlions hier !
— Votre correspondant, nous répond, sur
un ton enjoué, Gustave Labruyère, n'a omis
qu'une seule chose, celle de multiplier ce
chiffre par 70, total des plus honorables
pour une ville comme Neuchâtel, et que
j'ai bel et bien encaissée à l'issue delà re-
présentation.
— Mais, à Nantes, est-il exact que notre
grand tragédien Mounet-Sully ait été bom-
bardé de projectiles peu agréables?
— A Nantes comme ailleurs, nous répond
Labruyère, je ne me souviens que des ova-
tions méritées dont il fut l'objet de la part
d'un public enthousiaste et, en fait de pro-
jectiles, il en reçut fréquemment, c'est vrai,
mais c'étaient des fleurs.
u
n ancien directeur de journal et un
, auteur dramatique viennent d'échan-
ger des lettres d injures, des témoins, etc.
Le plus rancunier des deux adversaires a
déclaré qu'il « aurait la peau » de l'autre.
Pareille promesse avait été faite, il y a
bien longtemps, par l'irascible Carvalho, qui
se promettait l'épiderme de Lamoureux. Sur
ces entrefaites, le chef d'orchestre contracta
une scarlatine ; à quelque chose malheur est
ban; il enferma ses pellicules dans une en-
veloppe, qu'il fit porter au directeur de
l'Opéra-Comique avec ce billet : « Vous
voulez ma peau, la voilà ! »
F
rançois Coppée rappelait, l'autre jour,
dans sa chronique sur Napoléon au
Théâtre, la célébrité de l'acteur Gobert, qui
représenta, durant si longtemps, et avec tant
de succès, le personnage de l'Empereur.
Gobert, s'il avait un jeu extraordinaire,
possédait une mémoire des plus défectueu-
ses; aussi, lorsqu'il avait à écrire quelque
décret, à lire quelque lettre, on prenait bien
soin de les lui copier au préalable.
Dans une pièce -— sans doute Schœn-
brun et Sainte-Hélène, de Dupaty et Régnier
Destombes - l'Empereur devait recevoir
une lettre des mains de son aide de camp et
en donner lecture à ses officiers réunis.
«.. L'aide de camp se nommait Gautier :
c'était le loustic du théâtre. Il imagina, cer-
tain soir, de substituer à la lettre écrite que
le régisseur lui avait remise avec mille re-
commandations, une simple feuille de pa-
pier blanc, et, lorsque le moment fut venu,
il entra en scène et remit la missive à l'Em-
pereur.
Gobert prit le pli, l'ouvrit et s'apercevant
du tbur qui lui était joué, présenta grave-
ment la lettre à Gautier, en lui disant :
- Lisez-vous même, général!.
Malheureusement pour lui, l'infortuné
Gautier ne savait pas le moindre mot de h
lettre. Il perdit la tête et ne sut même pas
inventer..
D
épêchons-nous de parler de Grieg pen
dant qu'il est encore d'actualité! ,
un jour que Vjuiuaunio 11 1 avait invita
bord du Hohenzollern, le compositeur fut
saisi par le froid. Ce que voyant, l'empe-
reur l'enveloppa obligeamment de son pro-
pre manteau. Réchauffé, Grieg se mit à mar-
cher sur le pont du navire, mais soudain il
tressaillit ; une voix furieuse sacrait derrière
lui, la voix d'un officier : « Donnervwetter!
Vous ne voyez donc pas que le manteau de
Sa Majesté traîne: »
D
evant la porte du châlet qu'habitait
Grieg, non loin de Bergen, un poteau
se dresse avec cet ecriteau : Edvard OTceg
onsker at vare uforstired til klokken 4 efter-
middag; traduisons, pour ceux de nos lec-
teurs qui n'entendent pas le norvégien :
« Edouard Grieg prie qu'on ne vienne pas
le voir avant quatre heures de l'après-midi.»
Plus exclusif encore, M. Brieux inscrit au
fronton de sa maison d'Agay, non loin de
la villa moins inhospitalière de Mlle Polaire,
ces mots qu'il attribue, sans preuves, à Ezé-
chiei : « Je suis venu ici pour être seul. »
Combien plus modestes les exigences du
bon Meilhac qui, au temps de sa jeunesse,
accueillait tous les visiteurs, sous la seule
réserve qu'ils voulussent bien se conformer
à cet avis placardé sur la glace : « On est
prié de s'essuyer les pieds avant de monter
sur le billard. »
Grandes artistes, femmes du monde, élé-
gantes de tous milieux, l'approche des pre-
miers froids vous fait rêver du délicieux
coupé vert sombre, de la limousine-salon où
vous vous blottirez confortablement par les
temps de frimas; et vous vous demandez
qui réalisera vos rêves?
Comœdia, mesdames, vous rappelle que
Védrine, quai de Seine, à Courbevoie, vous
fournira dans le plus bref délai, la carrosse-
rie idéale.
Si on les a vues partout au cours de la
saison estivale; si elles ont sillonné les
plages élégantes, si on les a rencontrées au
bord des lacs suisses et sur les pentes des
Alpes et des Pyrénées, c'est que les voi-
tures Bayard (A. Clément, constructeur)
sont les plus appréciées de ceux qui se pi-
quent de savoir ce que c'est qu'une voiture
parfaite.. -
NOUVELLE A LA MAIN
c
hez la fleuriste d'un petit théâtre :
— Combien cette botte de roses?
— Quinze francs.
- Bigre !.
— Dans deux heures d'ici, je pourrais
vous la donner pour cent sous.
— Vraiment!
- Oui. Quand la personne à qui vous
allez l'envoyer me l'aura revendue.
Le Masque de Verre
LA SAISON 1907-1908 A L'OPÉRA-COMIQUE
Le programme ,
de M. Albert Carré
Pour sa onzième année de gestion, le directeur de la salle FâVart
nous réserve de nouvelles joies artistiques.
M. Albert Carré vient d'entreprendre
sa onzième campagne artistique. Et celle-
ci ne semble point devoir détruire l'har-
monieuse série de succès dont se peut
glorifier cet artiste averti, depuis onze
ans qu'il préside aux destinées de la
Salle Favart.
Le directeur de l'Opéra-Comique,
dont l'activité est inlassable, a élaboré,
en effet, pour la saison 1907-1908, un
l'
Cliché Manuel
M. ALBERT CARRE dans son cabinet de travail i
programme fort chargé qu'il nous a fait
connaître, en ses moindres détails, hier
après-midi.
Ainsi que nous l'avons annoncé, ce
sera d'abord une œuvre nouvelle, parti-
tion pleine d'éclat et de couleur, écrite
par le compositeur Xavier Leroux, sur
le chef-d'œuvre de notre éminent colla-
borateur Jean Richepin, ce Chemineau
dont on se rappelle le succès triomphal
à l'Odéon.
Voici, à titre documentaire, les deux
distributions du Chemineau: celle de
l'Odéon en 1897, et celle de l'Opéra-
Comiaue :
ODÉON OPÉRA-COMIQUE
MM. MM.
Le Chemineau. Decori Dufrane
François. Chelles J. Périer
Maître Pierre.. Janvier Vieuille
Toinet. Dorival Salignac
Thomas. Garbagnî Delvoye
Martin. Prince Cazeneuve
Mmes Mmes
Tomette. Segond-Weber Claire Friché
Catherine. Archainbaud Thévenet
Al!n. Meuris Mathieu-Lutz
Les décors du Chemineau seront de
M. Jusseaume. Les costumes du peintre
Morax.
Puis, pour continuer les traditions de
l'Opéra-Comique, qui sont de varier le
genre et le caractère des œuvres, vien-
dra une œuvre classique qui n'a pas été
représentée à Paris depuis le 22 décem-
bre 1824: Iphigénie en Aulide, de Gluck.
Ce fut dans cette œuvre que Glück
mit, pour la première fois, en pratique
ses théories nouvelles qui devaient trans-
former l'art lyrique et qui, aujourd'hui
encore, en sont la base fondamentale.
Les musiciens d'alors n'acceptèrent pas
sans répugnance la réforme tentée par
Gluck, et il fallut l'intervention de Marie-
Antoinette, qui avait deviné le génie de
son ancien professeur de chant, pour
faire représenter Iphigénie en Aulide à
l'Opéra de Paris, le 19 avril 1774. Le
succès de l'œuvre fut considérable et en-
couragea Gluck à persévérer dans sa
« manière »■ Il donna peu après Orphée,
puis en 1776, Alceste; en 1877, Armide,
et en 1779, Iphigénie en Tauride; ce
sont ses- cinq chefs-d œuvre.
A l'Opéra-Comique revient la gloire
d'avoir remis à la scène quatre d'entre
eux: Orphée, sous la direction de M.
Carvalho; Iphigénie en Tauride, Alceste
et Iphigénie en Aulide, sous la direction
de M. Albert Carré. L'Opéra n'a repris
qu'une seule œuvre de Gluck, Armide,
en 1905.
Iphigénie en Aulide a été distribuée
comme suit à l'Opéra-Comique :
Mariquita. La première danseuse tera
Mlle Bréval (en représentations),
Iphigénie ; Mlle X., Clytemnestre;
Mlle Heilbronner (début), Diane; MM.
Ghasne, Agamemnon; Beyle, Achille;.,
Azéma, Patrocle ; Vieuille, Chalcas;
Guillamat, Argos; de Poumayrac, ut
Grec.
La reconstitution des danses grecques
qui tiennent une large place dans Iphi
génie en Aulide, a été confiée à Mmf
Mlle Régina Badet, la délicieuse Tanagrtf
d'Aphrodite. i
Les jeux athlétiques que Glück a in-l
tercalés dans son divertissement du*
deuxième acte seront réglés par M..
Georges Dubois qui — tout en étant un:
sculpteur de grand talent (il est l'auteur
du Chopin du Luxembourg) — est urt
virtuose de la lame et des sports d&
combat. Il s'est d'ailleurs fait une spé-
cialité de ces reconstitutions de luttes
antiques. Il sera assisté de dix lutteurs'
et gladiateurs. ,
Les décors d'Iphigénie en Aulide ont
été confiés à M. Jusseaume, les costumes
à M. Multzer.
L œuvre destinée à succéder S Iphi-X
génie en Aulide, sur l'affiche de l'Opéra-
Comique, sera — Comœdia, déjà, l'a.
dit à ses lecteurs - une œuvre étran-
gère, une oeuvre russe de Rimsky-Kor-<
sakow, le chef incontesté de l'école mo*
derne russe, un des « cinq » qui sont i
Borodine, Moussorgoky, Balakirew, C6-
sar Cui et Rimsky-Korsakow.
C'est Snégourstchka que M. Alberf
Carre a choisie pour présenter au public
de l'Opéra-Comique le grand composi-
teur russe, dont on ne connaît encore en
France que les symphonies exécutées.
dans nos concerts classiques.
Pour chanter sa vierge de neige fonJ;
dant sous les rayons du soleil d'amour
(tel est le sujet de la pièce), le maître a
mis le meilleur de son art, si moderne et
si pénétrant. 1
C'est la Première fois qu'un opéraï
entier de l'école russe moderne sera rA
présenté à Paris. A l'Opéra-Comique eirf
reviendra l'honneur. 1
L'adaptation française de Snégoars-J
tchka (La Fille de Neige), rappelons-le,
a été faite par notre distingué confrère
M. Pierre Lalo.
Les rôles de StÎégourstchka ont été
confiés à Mmes Marguerite Carré, La1
marre, Sylva, Thévenet, Brohly, BakJ
kers, MM. Léon Beyle, Périer, VieuiIleJ
Audoin, Cazeneuve, Guillamat, Azéma,
Huberdeau. L'oeuvre a quatre actes et
cinq tableaux, et comporte de nombreux
ballets ou 1 divertissements où pourra sel
déployer le talent de Mme Mariquita e~
la grâce de ses ballerines. :
*** f
Les œuvres, parmi lesquelles M. Carre
se réserve de faire son choix au lende4
main de Snégourstchka, sont : )
Solange, opéra comique en trois actesj
paroles de M. Adolphe Aderer, musique
de M. Gaston Salvayre. Interprètes prin
cipaux : MM. Fugère, Clément, Mme)
Vallandri. '-
>
Léone (ou le bandit), opéra comi
Mardi 8 Octobre 19071
—ï,
i „
M JKf-:4'k^Ê KV 'Sm wBINili H&9 J0 £"': B jE&^|3F Hr& 9 -^ÊL
facteur en Chef: G. de PAWLOWSKI
RÉDACTION & ADMINISTRATION :
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : COMŒDlA=PARIS
ABONNEMENTS :
UN AN 6 MOIS
Par" m - -
É lS et Départements 24 fr. 12 fr. »
tranger 40 » 20 »
RÉDACTION & ADMINISTRATION T
27, Boulevard Poissonnière, PARIS
TÉLÉPHONE : 288-07
Adresse Télégraphique : C0MŒDIA*PARU3
y
ABONNEMENTS : ■
UN AN E MOI*
1 - -
Paris et Départements 24 fiy 12 fr.
Étranger 40 p,- 2Q 9
,Drame vécu
« On a su que, pour interpréter
le rôle du criminel dans le prochain
étiez f l'Adelphi Theater, vous vous
étiez fait, à s'y méprendre, la tête et la
Physionomie de Gurn, le meurtrier de
Lord Beltham. On vous attend ainsi ce
SOir à minuit quarante-cinq, 27, Waver-
tree ROad. Dissimulez-vous, mais venez.
on vous aime, on vous veut! »
C'était, en toutes lettres, signé: Lady
Beltham! Le populaire acteur Robert
0 lerts, entre les mains duquel se trou-
• VaitCe billet, ne pouvait en croire ses
yeux
Certes, il était accoutumé aux décla-
rations d'amour. Les rendez-vous of-
ferts étaient fréquents. Au demeurant, il
en acceptait un bon nombre, s'y ren-
dan t d'ailleurs, en profitant et n'y atta-
chant pas autrement d'importance.
- « Ce sont, estimait-il, de petits
avantages normaux dans la profession
d'acteur. »
Mais l'invitation de Lady Beltham Il
Pendant près. de deux ans, dans la
haute SOCIété pudibonde et fermée de
Liverpool, on chuchotait les détails d'un
scandale qui ne pouvait manquer d'écla-
ter
L'épouse merveilleusement belle de
Lord Beltham entretenait avec un cer-
tain Gurn, ancien mécanicien de la ma-
rine, exerçant la profession de courtier
en navires, des relations dont l'intimité
ne faisait de doute pour personne.
à y jour — il Y avait de cela six mois
à peine — le secret des amants s'étant
ecouvért, une orageuse explication avait
éclaté entre le coupable et le mari trom-
pé, a ISSue de laquelle Gurn, d'un coup
der evo^Ver» avait tué raide Lord Bel-
Y
L e procès du meurtrier fit sensation
aux Assises et, malgré les efforts des
duOca,ts qui tentèrent d'invoquer l'excuse
du cri- me passionnel, Gurn fut condamné
 Pendaison.
Grand tragédien et interprète habi-
tuel des rôles de criminels et de malfai-
evou' Robert Roberts, qui assidûment
avait suivi les débats de l'affaire, s'était
laissé tenter par l'idée de copier, à sa
prochaine création, l'allure et la physio-
nomie de l'accusé, au type très caracté-
Ique d'ailleurs.
Eu égard à la notoriété momentanée
du personnage, vu son « actualité », ce
devait être, estimait Robert Roberts, un
élément de plus de succès. L'imitation
était d'ailleurs facilitée par une simili-
tude de silhouette entre les deux hom-
nies Même taille, même corpulence,
S deux environ trente-cinq ans.
Au bout de six semâmes, Robert Ro-
berts eut la barbe rousse taillée en pointe,
de Gurn, ses moustaches hérissées et, à
force de contempler à l'audience le
meurtrier de Lord Beltham, Robert Ro-
berts acquit ses gestes, ses intonations,
jus qu à ses tics nerveux. Ce serait, à la
scène, stupéfiant ! Oui, comme le disait
biu , de Lady Beltham, il ressemblait
^ésor mais' « à s'y méprendre », à
r. n.
Grâce à de très puissantes protec-
tions, Beltham ne parut point of-
ficiellement au procès, mais Robert Ro-
berts l' avait maintes fois reconnue sous
le voile épais d'une dame en noir, dont
e visaoe- admirablement beau dans ses
;°ntrac110ns angoissées, ne possédait
Un que Pour l'accusé.
Un corps admirable, une âme boule-
versée, l' héroïne d'un drame atrocement
vécu, d ans un élan de désir malsain
prometteur d'ivresses insoupçonnables,
appelaient aujourd'hui à leur secours
l'imag e réelle et vivante de celui qui al-
lait mourir.
Car ce ne fut pas sans un certain fré-
missement qui lui courut par les moelles
que Robert Roberts s'aperçut que le
rendez-vous coïncidait avec la date fixée
par le juge, après lecture de la condam-
nation à rilort, pour l'exécution, confor-
l'ê a l'horrible usage anglais.
"on de Robert Roberts s'accrut
lorsque, après avoir consulté le plan de
Liverpool, il vit que Wavertree Road
était e la ru J16 des rues longeant les murs
de la maison de force où Gurn était
incarcéré.
Alors ?. A l'aube naissante, par l'en-
tre-bâillement du rideau, elle et lui ver-
raient s'elever lentement, sur le toit de
la priso, le sinistre drapeau noir des-
tiné à illfdrrner la population que l'as-
sassin n'est plus qu'un mort!
Quellee nuit en perspective! Quelles
sensations! Jamais Robert Roberts ne
retrouverait cela. Son parti fut pris. Il
irait au rendez-vous.
L'obscurité était profonde lorsque Ro-
bert Roberts régla le cab que, par pru-
dence, il avait fait arrêter à un demi-
mille environ de Wavertree Road.
Le véhicule rebroussa chemin à toute
allure et l'acteur se trouva seul dans le
pauvre quartier de misère et de vice où
l'amenait son rendez-vous. Malgré le
brouillard épais, il remarqua confusé-
ment que le trottoir boueux longeait de
mystérieux terrains vagues dans lesquels
miaulaient des chats en mal d'amour.
Les rares lueurs des becs de gaz éloi-
gnes se cernaient de halos, telles de mi-
nuscules lunes embrumées. D'énormes
rats d'eau rglssaient parfois des bou-
ches d'égout, ou s ,y précipitaient dans
l'aflolement d'une fuite où l'ardeur d'une
chasse
Wavertree Road., 27.
C'était là. La porte entre-bâillée.
Le cœur battant comme un soir de
première, Robert Roberts entra.
Au long couloir étroit qu'éclairait une
veilleuse et au bout duquel s'amorçaient
les premières marches de l'escalier, l'ac-
teur reconnut qu'il était dans une de ces
maisons ouvrières comme il en existe
cent, et mille en Angleterre, toutes iden-
tiquement bâties sur le même modèle.
Personne.
Roberts monta lentement au premier
étage. A la vérité, l'aventure commen-
çait à l'impressionner. Ce quartier, ce
mystère, ce voisinage de la prison, cette
« date ».
Brusquement, comme il achevait de
gravir l'escalier, dans la pénombre, une
forme humaine se dressant, lui jeta à la
face l'éclat éblouissant, tel un feu de
rampe, d'une lanterne à réflecteur.
Une voix étouffée balbutia; trem-
blante :
— « Lui!. c'est lui! »
Ce devait être vrai; plus vrai que
d'ordinaire. Robert Roberts, surpris,
troublé, le regard dur, le visage con-
tracté, sentit qu'il devait, à ce moment
précis, être tout à fait l'autre, notam-
ment pendant la lecture de la sentence
qui le rayait du monde.
— « Venez », reprit la voix,
Robert Roberts obéit.
Ils étaient désormais tous deux face à
face: Lady Beltham, étrangement belle,
moulée dans une robe noire au col mon-
tant jusque sous le lourd chignon dont
le sommet auréolait d'or son visage ad-
mirable.
Lady Beltham était en proie à une
émotion violente. Ses regards, tour à
tour, traduisaient l'épouvante et un at-
tendrissement infini. Ses mains diapha-
nes allaient, agitées, vers l'acteur com-
me dans un élan de tendresse, puis recu-
laient, crispées, raidies d'effroi.
— « Madame. », murmura Robert
Roberts, en se penchant vers Lady Bel-
tham.
Il s'enhardissait, encouragé par un si-
lence.
•— « Oh! non, non! supplia-t-elle, pas
cela!. » Puis, dans un délire fou:
- « Fuyez.. , fuyezLC'est trop hor-
rible. Fuyez., mais fuyez donc aussi!
finit-elle par crier.
Comme elle s'approchait, haletante, à
le toucher, Robert Roberts l'étreignit,
mais Lady Beltham eut un recul brutal.
On entendait des bruits.
Tandis que Robert Roberts.prêtait l'o-
reille, la jeune femme, défaillante, tomba
à genoux.
Des pas lourds gravissaient avec pré-
caution l'escalier. Quelqu'un appela, à
voix basse :
- « Allons, il est temps ! »
L'acteur, angoissé, se retourna. Dans
l'ombre, deux silhouettes d'hommes se
dissimulaient. Il revint vers Lady Bel-
tham et, l'arrachant du sol par le poi-
gnet :
— « Que se passe-t-il, Madame ; quelle
est cette plaisanterie? »
Lady Beltham, anéantie, se laissait
aller :
— « Grâce, murmura-t-elle, pardon.
trop tard! »
Les hommes intervinrent, autoritaire-
ment cette fois :
— « Allons, Gurn, il est temps ! »
Et l'un d'eux1- à l'oreille de Roberts,
ajouta :
- « Jurez encore de ne pas dire que
nous vous avons conduit ici ce soir, et le
bourreau, qui me l'a promis, fera vite,
très, très vite ! »
— « Mais., mais, nom de Dieu! je
ne suis pas Gurn!!! », hurla, dans un
soubresaut d'épouvante, Robert Roberts,
car l'atroce machination venait de se ré-
véler soudain à son esprit.
— « Ce n'est pas moi, c'est l'autre.,
l'autre est en prison. ou alors. elle
l'a fait évader; regardez-moi, reconnais-
sez. »
Par hasard, il se vit dans une glace,
pâli, défait, les yeux fous, la lèvre tor-
due. Si, il était bien Gurn, plus que
jamais, comme jamais il ne lui avait res-
semblé.
Alors Robert Roberts perdit toute vo-
lonté, toute force. Hypnotisé, abasourdi,
il s'effondra entre les hommes qui le
soutinrent. Et, comme il chancelait en
descendant l'escalier, les voix apeurées
des gardes-chiourmes bourdonnaient à
ses oreilles:
— « Surtout, ne dites rien de ce que
nous avons fait., même au pasteur.,
cela ne vous servirait pas et on ne le
croirait aucunement. »
— « Le bourreau l'a promis, vous ne
souffrirez point. Courage!. Il est déjà
deux heures et demie. Tout est prêt.
A trois heures un quart, ce sera fini!. »
Pierre SOUVESTRE.
(Traduction réservée.).
Débuts
Il n'est certainement pas de coutume
plus curieuse que celle des Débuts en
province, et qui mérite mieux qu'on s'y
arrête. Je ne connais, en effet, rien de
plus archaïque que cette acceptation des
comédiens par les spectateurs influents,
et cela nous ramène, semble-t-il, au bon
temps des gouverneurs et des échevins.
Jadis, il m'en souvient, dans le cadre
officiel en linoléum de l'Ecole des Scien-
I ces politiques, un excellent professeur
consacrait quelques cours à exposer en
termes clairs l'identité presque absolue
qui existe entre l'administration mo-
derne et celle de l'ancien régime. Sous
des noms différents on retrouve les mê-
mes fonctionnaires, les mêmes formali-
tés, les mêmes routines. Tout a été bou-
leversé en France mais rien n'a été
changé. -
Il en est, à xpeu de chose près, de
même pour le théâtre. Cela vient sans
aucun doute de ce fait que les nécessités
humaines sont toujours les mêmes, qu'il
s'agisse de besoins économiques ou de
besoins intellectuels, et qu'elles ne
sauraient être modifiées par des révolu-
tions purement extérieures.
C'est ainsi que l'administration d'une
forêt, d'une rivière navigable ou d'un
théâtre, ne saurait se transformer sui-
vant qu'elle se fait sous les auspices
du roi ou de M. Fallières.
Ce sont toujours les mêmes catégories
sociales qui forment et qui dirigent le
goût dans leur ville, les mêmes qui, par-
fois, l'imposent.
L'institution des Débuts est-elle bonne
ou mauvaise par elle-même? Il serait
puéril de poser la question d'une façon
aussi simpliste. Il va de soi qu'elle vaut
suivant les hommes qui s'en servent.
Si nos comédiens ou nos comédiennes
subissent les exigences ignorantes de ty-
rans locaux, rien n'est plus odieux, et
parfois même plus immoral.
Si l'on parvient, au contraire, à créer
dans nos provinces de véritables centres
intellectuels dirigés avec tact et avec
goût par des hommes de valeur, rien ne
peut être, au contraire, plus profitable
au développement de notre pays que
cette heureuse décentralisation des intel-
ligences.
Une fois encore, l'institution des
Débuts, comme le plat du Phrygien,
peut être la meilleure ou la pire des
choses. Elle conduit, suivant les hom-
mes qui l'appliquent, soit à l'établisse-
ment de véritables Etats provinciaux de
la République des Lettres, soit à la re-
constitution ridicule et navrante d'un sim-
ple droit de cuissage.
L'alternative, pour tous les honnêtes
gens, mérite quelque réflexion.
G. DE PAWLOWSKI.
Nous publierons demain une nouvelle dé
JEAN JULLIEN
Échos -
Ce soir, à l'Odéon, huit heures et demie,
première représentation de u Les Plumes du
Paon. 1
1
[ y a, aujourd'hui 8 octobre, 237 ans que
fut passé, par devant Me Raveneau, - no-
taire à Paris, le bail quinquennal qui don-
nait à Pierre Perrin (nommé à tort l'abbé
Perrin, et si décrié par Boileau), le droit
de transformer le Jeu de Paume de la Bou-
teille"- situé dans les rues de Seine et des
Fossés-de-Nesle, vis-à-vis de la rue Guéné-
gaud — en salle d'opéra.
C'étaient, véridiquement, les débuts de
notre opéra français ; un sieur de Bersac de
Champeron était le bailleur de fonds de
l'entreprise que devaient diriger trop peu de
temps — par suite des machinations de
Lulli — le marquis de Soudéac et l'excel-
lent Perrin. -
A L'ODEON
ALEXANDRE BISSON, BERR DE TURIQUE
Les deux auteurs des Plumes du Paon
E
change de dépêches 1
Le casino de MourmeIas-Ies-Bains, à
l'Agence des artistes, a Reims :
« Ce soir, sans faute, envoyez chan-
teuse. »
Réponse de l'agence s
« Pénurie. »
Réponse du casino :
« Entendu, envoyez Pénurie. »:
R
encontré hier, sur le boulevard, Gus-
tave Labruyère, à qui nous deman-
dons quels sont ses projets pour la saisor
qui s'ouvre :
— Indépendamment de ma tournée d'An.
na Karénine avec la troupe du Théâtre-An.
toine, à la tête de laquelle se trouve Mme
Mégard, je vais faire partir, dans les pre.
miers jours de novembre, une tournée de
classique, dont Comœdia a déjà parlé, avec
Maud Amy, la charmante créatrice de la
Belle Marseillaise, et Jules Boucher, le so-
ciétaire de la Comédie-Française. Le 16 oc-
tobre, je mettrai en route Marion Delorme,
avec Lambert fils et Delvair, les deux prin-
cipaux rôles. Je prépare, en outre, une sai-
son de comédie au Casino municipal de
Nice, où je retourne pour la quatrième an-
née.
- Je vous souhaite de faire des recettes
plus brillantes que celle des 32 fr. 75 dont
nous parlions hier !
— Votre correspondant, nous répond, sur
un ton enjoué, Gustave Labruyère, n'a omis
qu'une seule chose, celle de multiplier ce
chiffre par 70, total des plus honorables
pour une ville comme Neuchâtel, et que
j'ai bel et bien encaissée à l'issue delà re-
présentation.
— Mais, à Nantes, est-il exact que notre
grand tragédien Mounet-Sully ait été bom-
bardé de projectiles peu agréables?
— A Nantes comme ailleurs, nous répond
Labruyère, je ne me souviens que des ova-
tions méritées dont il fut l'objet de la part
d'un public enthousiaste et, en fait de pro-
jectiles, il en reçut fréquemment, c'est vrai,
mais c'étaient des fleurs.
u
n ancien directeur de journal et un
, auteur dramatique viennent d'échan-
ger des lettres d injures, des témoins, etc.
Le plus rancunier des deux adversaires a
déclaré qu'il « aurait la peau » de l'autre.
Pareille promesse avait été faite, il y a
bien longtemps, par l'irascible Carvalho, qui
se promettait l'épiderme de Lamoureux. Sur
ces entrefaites, le chef d'orchestre contracta
une scarlatine ; à quelque chose malheur est
ban; il enferma ses pellicules dans une en-
veloppe, qu'il fit porter au directeur de
l'Opéra-Comique avec ce billet : « Vous
voulez ma peau, la voilà ! »
F
rançois Coppée rappelait, l'autre jour,
dans sa chronique sur Napoléon au
Théâtre, la célébrité de l'acteur Gobert, qui
représenta, durant si longtemps, et avec tant
de succès, le personnage de l'Empereur.
Gobert, s'il avait un jeu extraordinaire,
possédait une mémoire des plus défectueu-
ses; aussi, lorsqu'il avait à écrire quelque
décret, à lire quelque lettre, on prenait bien
soin de les lui copier au préalable.
Dans une pièce -— sans doute Schœn-
brun et Sainte-Hélène, de Dupaty et Régnier
Destombes - l'Empereur devait recevoir
une lettre des mains de son aide de camp et
en donner lecture à ses officiers réunis.
«.. L'aide de camp se nommait Gautier :
c'était le loustic du théâtre. Il imagina, cer-
tain soir, de substituer à la lettre écrite que
le régisseur lui avait remise avec mille re-
commandations, une simple feuille de pa-
pier blanc, et, lorsque le moment fut venu,
il entra en scène et remit la missive à l'Em-
pereur.
Gobert prit le pli, l'ouvrit et s'apercevant
du tbur qui lui était joué, présenta grave-
ment la lettre à Gautier, en lui disant :
- Lisez-vous même, général!.
Malheureusement pour lui, l'infortuné
Gautier ne savait pas le moindre mot de h
lettre. Il perdit la tête et ne sut même pas
inventer..
D
épêchons-nous de parler de Grieg pen
dant qu'il est encore d'actualité! ,
un jour que Vjuiuaunio 11 1 avait invita
bord du Hohenzollern, le compositeur fut
saisi par le froid. Ce que voyant, l'empe-
reur l'enveloppa obligeamment de son pro-
pre manteau. Réchauffé, Grieg se mit à mar-
cher sur le pont du navire, mais soudain il
tressaillit ; une voix furieuse sacrait derrière
lui, la voix d'un officier : « Donnervwetter!
Vous ne voyez donc pas que le manteau de
Sa Majesté traîne: »
D
evant la porte du châlet qu'habitait
Grieg, non loin de Bergen, un poteau
se dresse avec cet ecriteau : Edvard OTceg
onsker at vare uforstired til klokken 4 efter-
middag; traduisons, pour ceux de nos lec-
teurs qui n'entendent pas le norvégien :
« Edouard Grieg prie qu'on ne vienne pas
le voir avant quatre heures de l'après-midi.»
Plus exclusif encore, M. Brieux inscrit au
fronton de sa maison d'Agay, non loin de
la villa moins inhospitalière de Mlle Polaire,
ces mots qu'il attribue, sans preuves, à Ezé-
chiei : « Je suis venu ici pour être seul. »
Combien plus modestes les exigences du
bon Meilhac qui, au temps de sa jeunesse,
accueillait tous les visiteurs, sous la seule
réserve qu'ils voulussent bien se conformer
à cet avis placardé sur la glace : « On est
prié de s'essuyer les pieds avant de monter
sur le billard. »
Grandes artistes, femmes du monde, élé-
gantes de tous milieux, l'approche des pre-
miers froids vous fait rêver du délicieux
coupé vert sombre, de la limousine-salon où
vous vous blottirez confortablement par les
temps de frimas; et vous vous demandez
qui réalisera vos rêves?
Comœdia, mesdames, vous rappelle que
Védrine, quai de Seine, à Courbevoie, vous
fournira dans le plus bref délai, la carrosse-
rie idéale.
Si on les a vues partout au cours de la
saison estivale; si elles ont sillonné les
plages élégantes, si on les a rencontrées au
bord des lacs suisses et sur les pentes des
Alpes et des Pyrénées, c'est que les voi-
tures Bayard (A. Clément, constructeur)
sont les plus appréciées de ceux qui se pi-
quent de savoir ce que c'est qu'une voiture
parfaite.. -
NOUVELLE A LA MAIN
c
hez la fleuriste d'un petit théâtre :
— Combien cette botte de roses?
— Quinze francs.
- Bigre !.
— Dans deux heures d'ici, je pourrais
vous la donner pour cent sous.
— Vraiment!
- Oui. Quand la personne à qui vous
allez l'envoyer me l'aura revendue.
Le Masque de Verre
LA SAISON 1907-1908 A L'OPÉRA-COMIQUE
Le programme ,
de M. Albert Carré
Pour sa onzième année de gestion, le directeur de la salle FâVart
nous réserve de nouvelles joies artistiques.
M. Albert Carré vient d'entreprendre
sa onzième campagne artistique. Et celle-
ci ne semble point devoir détruire l'har-
monieuse série de succès dont se peut
glorifier cet artiste averti, depuis onze
ans qu'il préside aux destinées de la
Salle Favart.
Le directeur de l'Opéra-Comique,
dont l'activité est inlassable, a élaboré,
en effet, pour la saison 1907-1908, un
l'
Cliché Manuel
M. ALBERT CARRE dans son cabinet de travail i
programme fort chargé qu'il nous a fait
connaître, en ses moindres détails, hier
après-midi.
Ainsi que nous l'avons annoncé, ce
sera d'abord une œuvre nouvelle, parti-
tion pleine d'éclat et de couleur, écrite
par le compositeur Xavier Leroux, sur
le chef-d'œuvre de notre éminent colla-
borateur Jean Richepin, ce Chemineau
dont on se rappelle le succès triomphal
à l'Odéon.
Voici, à titre documentaire, les deux
distributions du Chemineau: celle de
l'Odéon en 1897, et celle de l'Opéra-
Comiaue :
ODÉON OPÉRA-COMIQUE
MM. MM.
Le Chemineau. Decori Dufrane
François. Chelles J. Périer
Maître Pierre.. Janvier Vieuille
Toinet. Dorival Salignac
Thomas. Garbagnî Delvoye
Martin. Prince Cazeneuve
Mmes Mmes
Tomette. Segond-Weber Claire Friché
Catherine. Archainbaud Thévenet
Al!n. Meuris Mathieu-Lutz
Les décors du Chemineau seront de
M. Jusseaume. Les costumes du peintre
Morax.
Puis, pour continuer les traditions de
l'Opéra-Comique, qui sont de varier le
genre et le caractère des œuvres, vien-
dra une œuvre classique qui n'a pas été
représentée à Paris depuis le 22 décem-
bre 1824: Iphigénie en Aulide, de Gluck.
Ce fut dans cette œuvre que Glück
mit, pour la première fois, en pratique
ses théories nouvelles qui devaient trans-
former l'art lyrique et qui, aujourd'hui
encore, en sont la base fondamentale.
Les musiciens d'alors n'acceptèrent pas
sans répugnance la réforme tentée par
Gluck, et il fallut l'intervention de Marie-
Antoinette, qui avait deviné le génie de
son ancien professeur de chant, pour
faire représenter Iphigénie en Aulide à
l'Opéra de Paris, le 19 avril 1774. Le
succès de l'œuvre fut considérable et en-
couragea Gluck à persévérer dans sa
« manière »■ Il donna peu après Orphée,
puis en 1776, Alceste; en 1877, Armide,
et en 1779, Iphigénie en Tauride; ce
sont ses- cinq chefs-d œuvre.
A l'Opéra-Comique revient la gloire
d'avoir remis à la scène quatre d'entre
eux: Orphée, sous la direction de M.
Carvalho; Iphigénie en Tauride, Alceste
et Iphigénie en Aulide, sous la direction
de M. Albert Carré. L'Opéra n'a repris
qu'une seule œuvre de Gluck, Armide,
en 1905.
Iphigénie en Aulide a été distribuée
comme suit à l'Opéra-Comique :
Mariquita. La première danseuse tera
Mlle Bréval (en représentations),
Iphigénie ; Mlle X., Clytemnestre;
Mlle Heilbronner (début), Diane; MM.
Ghasne, Agamemnon; Beyle, Achille;.,
Azéma, Patrocle ; Vieuille, Chalcas;
Guillamat, Argos; de Poumayrac, ut
Grec.
La reconstitution des danses grecques
qui tiennent une large place dans Iphi
génie en Aulide, a été confiée à Mmf
Mlle Régina Badet, la délicieuse Tanagrtf
d'Aphrodite. i
Les jeux athlétiques que Glück a in-l
tercalés dans son divertissement du*
deuxième acte seront réglés par M..
Georges Dubois qui — tout en étant un:
sculpteur de grand talent (il est l'auteur
du Chopin du Luxembourg) — est urt
virtuose de la lame et des sports d&
combat. Il s'est d'ailleurs fait une spé-
cialité de ces reconstitutions de luttes
antiques. Il sera assisté de dix lutteurs'
et gladiateurs. ,
Les décors d'Iphigénie en Aulide ont
été confiés à M. Jusseaume, les costumes
à M. Multzer.
L œuvre destinée à succéder S Iphi-X
génie en Aulide, sur l'affiche de l'Opéra-
Comique, sera — Comœdia, déjà, l'a.
dit à ses lecteurs - une œuvre étran-
gère, une oeuvre russe de Rimsky-Kor-<
sakow, le chef incontesté de l'école mo*
derne russe, un des « cinq » qui sont i
Borodine, Moussorgoky, Balakirew, C6-
sar Cui et Rimsky-Korsakow.
C'est Snégourstchka que M. Alberf
Carre a choisie pour présenter au public
de l'Opéra-Comique le grand composi-
teur russe, dont on ne connaît encore en
France que les symphonies exécutées.
dans nos concerts classiques.
Pour chanter sa vierge de neige fonJ;
dant sous les rayons du soleil d'amour
(tel est le sujet de la pièce), le maître a
mis le meilleur de son art, si moderne et
si pénétrant. 1
C'est la Première fois qu'un opéraï
entier de l'école russe moderne sera rA
présenté à Paris. A l'Opéra-Comique eirf
reviendra l'honneur. 1
L'adaptation française de Snégoars-J
tchka (La Fille de Neige), rappelons-le,
a été faite par notre distingué confrère
M. Pierre Lalo.
Les rôles de StÎégourstchka ont été
confiés à Mmes Marguerite Carré, La1
marre, Sylva, Thévenet, Brohly, BakJ
kers, MM. Léon Beyle, Périer, VieuiIleJ
Audoin, Cazeneuve, Guillamat, Azéma,
Huberdeau. L'oeuvre a quatre actes et
cinq tableaux, et comporte de nombreux
ballets ou 1 divertissements où pourra sel
déployer le talent de Mme Mariquita e~
la grâce de ses ballerines. :
*** f
Les œuvres, parmi lesquelles M. Carre
se réserve de faire son choix au lende4
main de Snégourstchka, sont : )
Solange, opéra comique en trois actesj
paroles de M. Adolphe Aderer, musique
de M. Gaston Salvayre. Interprètes prin
cipaux : MM. Fugère, Clément, Mme)
Vallandri. '-
>
Léone (ou le bandit), opéra comi
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Pawlowski Gaston de Pawlowski Gaston de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pawlowski Gaston de" or dc.contributor adj "Pawlowski Gaston de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k76453061/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k76453061/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k76453061/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k76453061/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k76453061
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k76453061
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k76453061/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest