Presse et revues
16 pages
Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 01 janvier 1923 01 janvier 1923
Description : 1923/01/01 (T23,N2242)-1923/01/03. 1923/01/01 (T23,N2242)-1923/01/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62390751
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
MINISTÈRE
DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
N° 2242
Lundi 1er-Mercredi 3 janvier 1923
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — n est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des résumés, ceux-ci imprimés en petits caractère. Les articles
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PRESSE ALLEMANDE. — Télégrammes d'Is-
volski en 1914 (Th. Wolff dans Ber-
liner Tageblatt). — Les réparations :
les propositions allemandes (von Ger-
lach dans Welt am Montag).
PRESSE ANGLAISE. — La conférence de Paris
(Times, Morning Post, Daily Telegraph;
H. Wilson Harris dans Daily News ;
Daily Chronicle ; J. Maynard Keynes
dans Westminster Gazette ; Daily Mail).
— Les intentions des Etats-Unis (Daily
News). — Le Proche Orient : la Grande-
Bretagne et Mossoul (Daily News).
POLITIQUE GENERALE
ORIGINES
ET RESPONSABILITÉS
DE LA GUERRE
TELEGRAMMES DE M. ISVOLSKI EN
1914. — PUBLICATION ALLEMANDE. — Puisque
^1- Poincaré et ses amis journalistes con-
testent si vivement qu'ils veuillent ruiner
l'Allemagne et se défendent, en dépit des
déclarations de Lloyd George, de tous pro-
jets d'oppression, il est utile et nécessaire
de porter à la conaissance de l'Europe et
de l'Amérique un nouveau matériel de preu-
ves. Je le tire à nouveau des papiers d'Is-
volski dans lesquels sont encore cachées
beaucoup de choses intéressantes.
Télégramme d'Isvolski à Sasonov daté de
Bordeaux, 30 septembre/13 octobre 1914,
no 497.
« En réponse à votre télégramme
n° 2.935, j'ai eu l'occasion d'entretenir
personnellement Delcassé de la question
posée' dans ce télégramme. Tout en dé-
clarant qu'il est encore trop tôt pour
« vendre la peau de l'ours » et qu'il a
évité jusqu'ici d'en parler à ses collè-
gues, M. Delcassé admet qu'il serait op-
portun de fixer en temps voulu les vues
et les désirs des alliés. Il est convaincu
qu'il ne peut surgir à cet égard aucune
divergence de vues entre la Russie, la
France et l'Angleterre. Lui-même a très
souvent et ouvertement conversé avec
vous et il a acquis la certitude que les
buts poursuivis par la France et la Rus-
sie sont identiques. Pour elle-même, la
France ne cherche en Europe aucune
acquisition territoriale, exception faite
naturellement de la restitution de l'Al-
sace-Lorraine. Il en est de mêma en
Afrique où elle se contentera de détruire
les derniers restes de l'acte d'Algésiras.
Ainsi, le but principal de la France —
et sur ce point les trois puissances alliées
sont absolument solidaires — est que
l'Empire allemand soit détruit et que' la
puissance militaire de la Prusse soit af-
faiblie autant qu'il est possible. Il faut
le faire de façon que les Etats particu-
liers d'Allemagne y aient leur intérêt. Il
est prématuré de parler des détails de
l'organisation future de l'Allemagne.
L'Angleterre exigera vraisemblablement
le rétablissement d'un Hanovre indépen-
dant et ni la Russie, ni la France ne s'y
opposeront. Le Schleswig-Holstein doit
revenir au Danemark malgré l'attitude
ambiguë du gouvernement danois. L'An-
gleterre ne recherche de même aucune
conquête en Europe ; elle veut seule-
ment un enrichissement colonial aux dé-
peins de l'Allemagne et la France n'y
fait pas d'objection. Pour la Russie, elle
déterminera ses revendications territo-
riales et la France est naturellement
d'accord sur ce point. En outre, la Rus-
sie réclamera naturellement la liberté
des Détroits avec des garanties suffisan-
tes, et dans cette' question la Russie est
assurée de l'aide de la France qui peut,
en cette affaire, exercer une influence
utile sur l'Angleterre. La suite dans le
prochain télégramme. »
Télégramme d'Isvolski à Sasonov daté de
Bordeaux, 30 septembre/13 octobre 1914,
n o 497.
« Suite. Personnel. Très confidentiel.
Delcassé se réfère aux pourparlers qui
ont eu lieu à Saint-Péterstourg en 1913
et attire vôtre attention sur ce fait que
les revendications et les désirs de la
France sont restés les mêmes, à l'excep-
tion de la nécessité de détruire la puis-
sance politique et économique de l'Alle-
magne. La conjoncture actuelle rend
cette demande nécessaire, tout particu-
lièrement en considération de la partici-
pation de l'Angleterre à la guerre, et le
gouvernement français estime que ce
but est aussi important pour les autres
puissances et même pour le monde' en-
tier, que pour la France. »
Ce rapport « très confidentiel » d'Isvolski,
qui resta longtemps « strictement confiden-
tM » et qui vient enfin à la ilUlmiàre avait
des annexes qui ont trait au sort futur de
l'Autriche-Hongrie.
Télégramme d'Isvolski à Saskst daté de
Bordeaux, 30 septembre/13 octobre 1914,
no 498.
« Comme suite à mon télégramme
n° 497. Delcassé s'est au moins prononcé
d'une façon précise sur l'avenir de la
monarchie austro-hongroise. Cette ques-
tion intéresse bien moins les Français
que la dislocation de l'Empire allemand.
En dépit des affirmations contraires de
Delcassé, on doit toujours tenir compte
de ce fait que, sans aucun doute, les
Français continuent de nourrir certai-
nes sympathies pour l'Autriche-Hongrie,
sympathies fondées sur cette idée ab-
solument fausse que l'Autriche-Hongrie
aurait éventuellement le désir de se
libérer de l'Allemagne et sur ce fait
que l'Autriche-Hongrie a rendu des
services à la France à Algésiras. Ces
mêmes sympathies persistent aussi en
Angleterre dans une mesure encore plus
grande' : le dernier Livre bleu avec les
rapports de Bunsen en témoigne. C'est
pourquoi il me paraît extrêmement
souhaitable de faire connaître de façon
précise notre manière d'envisager cette
question aux cabinets de Paris et de
Londres. Pour ma part, je ne laisse pas-
ser aucune occasion d'insister expres-
sément sur ce fait qu'il est nécessaire
de mettre fin à la monarchie des Habs-
bourgs, qui constitue un anachronisme
absolu et d'appeler à une existence poli-
tique indépendante les nationalités par-
ticulières qui composent la monarchie,
à l'exception de la Pologne.
A ce sujet se posent une* série de ques-
Lions politiques, géographiques et ethno-
graphiques extrêmement compliquées
sur lesquelles on a ici peu d'idées ou
trop souvent des idées fausses. L'une de
ces questions et peut-être la plus im-
portante est celle du sort futur du
royaume serbe. Je m'efforce de faire
prévaloir ici l'idée d'un puissant Etat
unitaire serbo-croate avec l'incorpora-
tion de l'Istrie et de la Dalmatie pour
faire un contrepoids nécessaire à l'Italie,
à la Hongrie et à la Roumanie. C'est
pourquoi j'ai présenté à Delcassé
l'homme politique serbo-croate qui vient
d'arriver ici, l'ancien député au Parle-
ment hongrois, Sapilo, qui est un chaud
partisan de cette idée. Il semble que
mon argumentation ne reste pas sans
effet sur Delcassé, mais j'estime tout à
fait désirable de lui faire connaître en
détail de façon autorisée notre projet
DES
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
N° 2242
Lundi 1er-Mercredi 3 janvier 1923
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — n est donné ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des résumés, ceux-ci imprimés en petits caractère. Les articles
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOMMAIRE
PRESSE ALLEMANDE. — Télégrammes d'Is-
volski en 1914 (Th. Wolff dans Ber-
liner Tageblatt). — Les réparations :
les propositions allemandes (von Ger-
lach dans Welt am Montag).
PRESSE ANGLAISE. — La conférence de Paris
(Times, Morning Post, Daily Telegraph;
H. Wilson Harris dans Daily News ;
Daily Chronicle ; J. Maynard Keynes
dans Westminster Gazette ; Daily Mail).
— Les intentions des Etats-Unis (Daily
News). — Le Proche Orient : la Grande-
Bretagne et Mossoul (Daily News).
POLITIQUE GENERALE
ORIGINES
ET RESPONSABILITÉS
DE LA GUERRE
TELEGRAMMES DE M. ISVOLSKI EN
1914. — PUBLICATION ALLEMANDE. — Puisque
^1- Poincaré et ses amis journalistes con-
testent si vivement qu'ils veuillent ruiner
l'Allemagne et se défendent, en dépit des
déclarations de Lloyd George, de tous pro-
jets d'oppression, il est utile et nécessaire
de porter à la conaissance de l'Europe et
de l'Amérique un nouveau matériel de preu-
ves. Je le tire à nouveau des papiers d'Is-
volski dans lesquels sont encore cachées
beaucoup de choses intéressantes.
Télégramme d'Isvolski à Sasonov daté de
Bordeaux, 30 septembre/13 octobre 1914,
no 497.
« En réponse à votre télégramme
n° 2.935, j'ai eu l'occasion d'entretenir
personnellement Delcassé de la question
posée' dans ce télégramme. Tout en dé-
clarant qu'il est encore trop tôt pour
« vendre la peau de l'ours » et qu'il a
évité jusqu'ici d'en parler à ses collè-
gues, M. Delcassé admet qu'il serait op-
portun de fixer en temps voulu les vues
et les désirs des alliés. Il est convaincu
qu'il ne peut surgir à cet égard aucune
divergence de vues entre la Russie, la
France et l'Angleterre. Lui-même a très
souvent et ouvertement conversé avec
vous et il a acquis la certitude que les
buts poursuivis par la France et la Rus-
sie sont identiques. Pour elle-même, la
France ne cherche en Europe aucune
acquisition territoriale, exception faite
naturellement de la restitution de l'Al-
sace-Lorraine. Il en est de mêma en
Afrique où elle se contentera de détruire
les derniers restes de l'acte d'Algésiras.
Ainsi, le but principal de la France —
et sur ce point les trois puissances alliées
sont absolument solidaires — est que
l'Empire allemand soit détruit et que' la
puissance militaire de la Prusse soit af-
faiblie autant qu'il est possible. Il faut
le faire de façon que les Etats particu-
liers d'Allemagne y aient leur intérêt. Il
est prématuré de parler des détails de
l'organisation future de l'Allemagne.
L'Angleterre exigera vraisemblablement
le rétablissement d'un Hanovre indépen-
dant et ni la Russie, ni la France ne s'y
opposeront. Le Schleswig-Holstein doit
revenir au Danemark malgré l'attitude
ambiguë du gouvernement danois. L'An-
gleterre ne recherche de même aucune
conquête en Europe ; elle veut seule-
ment un enrichissement colonial aux dé-
peins de l'Allemagne et la France n'y
fait pas d'objection. Pour la Russie, elle
déterminera ses revendications territo-
riales et la France est naturellement
d'accord sur ce point. En outre, la Rus-
sie réclamera naturellement la liberté
des Détroits avec des garanties suffisan-
tes, et dans cette' question la Russie est
assurée de l'aide de la France qui peut,
en cette affaire, exercer une influence
utile sur l'Angleterre. La suite dans le
prochain télégramme. »
Télégramme d'Isvolski à Sasonov daté de
Bordeaux, 30 septembre/13 octobre 1914,
n o 497.
« Suite. Personnel. Très confidentiel.
Delcassé se réfère aux pourparlers qui
ont eu lieu à Saint-Péterstourg en 1913
et attire vôtre attention sur ce fait que
les revendications et les désirs de la
France sont restés les mêmes, à l'excep-
tion de la nécessité de détruire la puis-
sance politique et économique de l'Alle-
magne. La conjoncture actuelle rend
cette demande nécessaire, tout particu-
lièrement en considération de la partici-
pation de l'Angleterre à la guerre, et le
gouvernement français estime que ce
but est aussi important pour les autres
puissances et même pour le monde' en-
tier, que pour la France. »
Ce rapport « très confidentiel » d'Isvolski,
qui resta longtemps « strictement confiden-
tM » et qui vient enfin à la ilUlmiàre avait
des annexes qui ont trait au sort futur de
l'Autriche-Hongrie.
Télégramme d'Isvolski à Saskst daté de
Bordeaux, 30 septembre/13 octobre 1914,
no 498.
« Comme suite à mon télégramme
n° 497. Delcassé s'est au moins prononcé
d'une façon précise sur l'avenir de la
monarchie austro-hongroise. Cette ques-
tion intéresse bien moins les Français
que la dislocation de l'Empire allemand.
En dépit des affirmations contraires de
Delcassé, on doit toujours tenir compte
de ce fait que, sans aucun doute, les
Français continuent de nourrir certai-
nes sympathies pour l'Autriche-Hongrie,
sympathies fondées sur cette idée ab-
solument fausse que l'Autriche-Hongrie
aurait éventuellement le désir de se
libérer de l'Allemagne et sur ce fait
que l'Autriche-Hongrie a rendu des
services à la France à Algésiras. Ces
mêmes sympathies persistent aussi en
Angleterre dans une mesure encore plus
grande' : le dernier Livre bleu avec les
rapports de Bunsen en témoigne. C'est
pourquoi il me paraît extrêmement
souhaitable de faire connaître de façon
précise notre manière d'envisager cette
question aux cabinets de Paris et de
Londres. Pour ma part, je ne laisse pas-
ser aucune occasion d'insister expres-
sément sur ce fait qu'il est nécessaire
de mettre fin à la monarchie des Habs-
bourgs, qui constitue un anachronisme
absolu et d'appeler à une existence poli-
tique indépendante les nationalités par-
ticulières qui composent la monarchie,
à l'exception de la Pologne.
A ce sujet se posent une* série de ques-
Lions politiques, géographiques et ethno-
graphiques extrêmement compliquées
sur lesquelles on a ici peu d'idées ou
trop souvent des idées fausses. L'une de
ces questions et peut-être la plus im-
portante est celle du sort futur du
royaume serbe. Je m'efforce de faire
prévaloir ici l'idée d'un puissant Etat
unitaire serbo-croate avec l'incorpora-
tion de l'Istrie et de la Dalmatie pour
faire un contrepoids nécessaire à l'Italie,
à la Hongrie et à la Roumanie. C'est
pourquoi j'ai présenté à Delcassé
l'homme politique serbo-croate qui vient
d'arriver ici, l'ancien député au Parle-
ment hongrois, Sapilo, qui est un chaud
partisan de cette idée. Il semble que
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